comprendre les previsions meteorologiques - Ouest

Transcription

comprendre les previsions meteorologiques - Ouest
Jérôme PETIT
COMPRENDRE LES PREVISIONS
METEOROLOGIQUES
Partie I
Ouest-orages, 05/08/2013
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Introduction
Quel temps fera-t-il demain ? Après demain ?! Durant la semaine ou même durant nos prochaines vacances ?!
Autant de questions récurrentes que nous nous posons tous plus ou moins fréquemment, pour ne pas dire tous les
jours, afin d'organiser au mieux notre emploi du temps et nos éventuelles sorties ou plus généralement pour savoir
comment nous allons nous habiller pour la journée.
Cela fait maintenant plus d'un siècle que les prévisions météo dans leur ensemble s'efforcent de répondre à toutes
ces interrogations quotidiennes, De nos jours, elles prennent la forme de bulletins audios, télévisés ou encore écrits,
le plus souvent sous forme de cartes avec des pictogrammes.
Mais que sait-on réellement du déroulement d'une prévision météo, de la méthode utilisée ainsi que de la façon de
procéder ?!
Répondre « pas grand chose » serait presque un euphémisme.
Dans les médias, sur le web ou dans les simples conversations quotidiennes circulent en effet beaucoup d'idées
reçues non seulement sur la prévision mais aussi très souvent autour de la météo en général, des croyances qui en
outre prennent la forme de nombreuses critiques, entretenues par un manque cruel d'informations et d'explications.
Nul doute que si la pédagogie était plus pertinente et davantage développée, elle pourrait favoriser une meilleure
compréhension générale du fonctionnement des prévisions météorologiques chez le Français moyen qui les
consulte régulièrement.
De même, les déformations orales de certains termes ou explications scientifiques dès lors qu'ils passent dans le
langage commun, les croyances populaires, les dictons anciens ou modernes vont bon train. Bien qu'issus d'un socle
de savoir populaire basé sur des observation ou constatations qui étaient loin d'être dénuées de sens à une époque
où la culture météo était davantage développée, ils contribuent hélas actuellement à la circulation massive de ces
idées partiellement voire totalement fausses, la plupart du temps mal comprises.
Qui par exemple n'a jamais entendu dire : « La météo se trompe tout le temps » , « De toute manière les prévisions
ne sont pas fiables » , « La météo ne sert à rien » , « Les prévisionnistes météo sont des fonctionnaires payés à ne
rien faire » , « Moi j'ouvre ma fenêtre et je regarde dehors pour connaître le temps qu'il va faire» , « La météo c'est
à considérer au même niveau que l'astrologie ou que la boule de cristal de Mme Irma » ou encore « les anciens
savaient et savent mieux prévoir le temps que Météo-France »... et cette liste s'avérerait encore bien plus longue si
nous devions rentrer dans les détails.
Dans ce brassage de critiques négatives sans argumentation valable, d'idées reçues, de fausses accusations,
d'informations erronées ou déformées... il peut être alors très délicat, pour celui qui ne possède pas ou peu de
connaissances de base, de se faire une réelle idée concrète et propre de la météo et ainsi démêler le vrai du faux
dans tout cet amalgame de données à traiter et à comprendre. Évidemment dans de telles conditions, comment ne
pas se faire une mauvaise image de cette science encore toute jeune !...
C'est pourquoi à travers ce dossier, notre équipe de « Ouest-orages » s'est donné pour but, avec le plus de précisions
et de pertinence possible de mettre au clair certaines choses. En souhaitant qu'à l'avenir les émissions pédagogiques
ou les sujets présentés à la télévision, au-delà des quelques sympathiques initiatives existantes, se développent
encore davantage pour apporter une information claire, sans tabou et rigoureuse.
Pour résumer et avant de passer au contenu principal, nous souhaitons vraiment véhiculer l'idée que la météo est
une science exacte, très complexe, indispensable dans la vie de tout les jours, pour notre économie locale et
régionale. A grande échelle elle joue même un rôle majeur dans les domaines touchant à la sécurité des biens et des
personnes, et je n'hésite pas à dire que sans elle tous les pays du monde, à l'heure actuelle tellement interdépendants
politiquement et économiquement, plongeraient rapidement dans un chaos difficilement imaginable où
catastrophes et accidents auraient des conséquences bien plus tragiques encore qu'actuellement.
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1/ Comment se conçoit et se déroule une prévision météo?
Voici le schéma type d'ensemble du déroulement d'une prévision :
Observation du temps et des centres d'action par le biais des satellites, des stations météo, des
bateaux, des ballons-sondes envoyés dans l'atmosphère
Récupération, calculs et traitement des données collectées / ** Supercalculateur **
Génération des données brutes par les divers modèles météo suite
aux traitements précédents
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Consultation des sorties brutes des modèles météo par le prévisionniste qui les expertise
Élaboration des prévisions météo et diffusion de ces dernières (oralement, par écrit, par
carte, bulletins télévisés...)
Ce qu'il faut retenir :
Si chaque prévisionniste a ses méthodes et si ses modèles-sources peuvent différer, la création et la diffusion d'une
prévision météo, elle, suit concrètement et rigoureusement le schéma-type de base immuable ci-dessus.
Important à savoir également : à partir des données brutes affichées par le modèle, le prévisionniste va lui même
utiliser plusieurs critères personnels supplémentaires pour mieux analyser la situation et ainsi affiner sa prévision.
Ces critères sont essentiellement :
– son expérience aiguisée au fil du temps avec les différentes situations météo vues et vécues.
– sa propre capacité d'analyse.
– sa connaissance plus ou moins précise et subtile du département ou de la région.
– ses ressentis du moment (vis-à-vis de la situation en temps réel ou à venir).
– son approche plus ou moins formelle et(ou) passionnée de la météo.
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Bien entendu, il s'agit ici surtout des prévisions effectuées par écrit, consultables via les bulletins audio pour chaque
département ou directement par contact au téléphone avec un prévisionniste.
En revanche, en dehors de ce cas de figure, les prévisions utilisées et présentées à la TV, sur les différents sites
internet ainsi que sur les applications des smartphones seront alors plus généralistes et moins pertinentes car
l'expertise humaine en sera totalement absente pour mettre en corrélation et affiner ces données. Nous reviendrons
plus loin dans le détail sur ce type de prévision.
2/ Décortiquer et comprendre un bulletin météo télévisé
Bulletin météo présenté sur TF1 par Louis Bodin
Le bulletin météo
Chaque jour, des millions de personnes consultent à tout instant les bulletins météo diffusés à la télévision et
généralement commentés par un(e) présentateur(trice).
Le bulletin est présenté à l'échelle du pays, comme ci-dessus où il concerne la France entière, d'abord sur une
journée puis pour la semaine à venir sous forme d'une tendance, complété avec l'indice de confiance.
Parfois il arrive que le temps sensible observé sur le moment et le jour J ne corresponde pas vraiment voire pas du
tout au temps prévu la veille ou le jour même sur le secteur concerné, d'où les nombreuses critiques et
commentaires négatifs fondés sur l'impression directe que « la météo se trompe ».
Cette impression souvent amère et très récurrente des téléspectateurs et autres usagers repose tout simplement sur
une mauvaise connaissance et une mauvaise compréhension du fonctionnement global de ce type de prévision, à
ceci s'ajoutant les nombreuses et inévitables idées reçues souvent dénuées de tout sens, déjà évoquées plus haut
dans l'introduction.
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Certaines réalités, à la fois très simples mais essentielles, ne devraient jamais être oubliées. Le plus souvent en lien
avec des phénomènes de communication, elles se rendent responsables de bien des erreurs d'interprétation de la
part des lecteurs ou téléspectateurs.
Avant même de détailler plus en profondeur le décryptage, rappelons d'abord ici-même la plus évidente d'entre
elles, liée au temps d'antenne :
En effet en quelques minutes seulement, le présentateur doit animer son bulletin météo, préparé à l'avance, avec un
discours qui devra être le plus percutant possible pour résumer la prévision météo à court et très court terme. Il va
donc de soi que ce délai très court (3 à 5 minutes environ) rend totalement impossible un quelconque
développement détaillé pour telle région, tel département ou tel secteur. Pour cela il faudrait beaucoup plus de
temps (sûrement une bonne heure voire plus selon les situations) et surtout la carte deviendrait alors très vite
totalement illisible par superposition des différents pictogrammes météo habituels proposés... sans même parler de
l'effet de lassitude qu'une heure de bulletin météo provoquerait immanquablement chez la grosse majorité des
téléspectateurs !
Sans les nécessaires détails, précisions, nuances ou restrictions, le bulletin perd donc immanquablement une partie
de sa pertinence.
Certes. Mais attention, ce n'est pas là -et de loin!- la seule source d'incompréhension. Il est nécessaire que le grand
public apprenne à décoder et interpréter un bulletin météo, lequel sous son apparente simplicité recèle quelques
pièges que nous allons maintenant aborder :
Décryptage de la prévision dans son ensemble
Les tranches horaires
Il faut savoir et comprendre que la prévision proposée (par carte) correspond toujours à certaines tranches horaire
approximatives, qui sont généralement :
–
–
Le matin : 8 à 12 h (environ)
L'après-midi : 14 à 18 h (environ)
Il en va de soi qu'avant, après et entre ces deux tranches horaires, d'éventuels événements météo ne seront pas
mentionnés dans les divers bulletins télévisés, principalement en ce qui concerne la période s'étendant de la fin de
soirée à la toute fin de nuit suivante.
Dès lors ne soyons pas surpris si d'aventure il nous arrive de subir un phénomène météo apparemment sans aucun
rapport avec la prévision proposée pour la période. Il est notable que ce « détail » de l'horaire est souvent, non pas
méconnu, mais « hors conscience » des téléspectateurs qui le plus souvent n'en tiennent pas compte. Il en est de
même d'ailleurs pour l'autre piège, très voisin, évoqué ci-dessous. Alors que leur évidence -j'en fais le pari- va très
vite vous sauter aux yeux !
Cartes fixes et nuages mouvants
L'autre incompréhension visuelle récurrente, très proche, pénalise elle aussi très fréquemment les prévisions par
carte. Elle se traduit par une tendance à considérer comme figée la « scène » météorologique présentée par la carte
sur toute la durée du jour, de la matinée ou de l'après-midi concernée. On interprète donc plus ou moins
consciemment : «il y aura de la pluie sur le Massif Central de 8 heures à 12 heures ».
C'est bien sûr oublier le caractère mobile des systèmes nuageux dans leur ensemble, le déplacement des masses
d'air et les conséquences qui en résultent sur une journée voire souvent à plus court terme.
Voici un exemple-type en situation orageuse prévue sur le pays :
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On peut vite remarquer par exemple que les orages prévus sont quasiment aux portes de Paris sur la carte de
l'après-midi et que l'Ouest se retrouve immédiatement à l'arrière dans l'air plus frais accompagné d'un dit « ciel de
traîne ».
Par simple déduction et sans même avoir de connaissances en météo, il est pourtant assez facile de comprendre que
Paris subira le front orageux de plein fouet au cours de la soirée avec le déplacement des systèmes nuageux dans le
flux de Sud-ouest (matérialisé ici par les flèches rouges) et que l'ouest du pays a subi auparavant l'instabilité
orageuse durant la matinée,
De même, si cette carte représentait le temps du matin, présenté à la TV par exemple la veille au soir, il faudrait
alors comprendre que l'Ouest subirait logiquement les orages dans la nuit avant qu'ils ne se déplacent vers l'Est en
cours de matinée et durant la journée.
Le commentateur bien sûr peut tout à fait préciser oralement ces « subtilités » et il le fait très souvent. Mais -c'est
bien connu- en communication de masse comme ailleurs, dura lex sed lex : le téléspectateur ne retiendra hélas que
l'image de la carte.
Une autre solution, à mon avis beaucoup plus efficace, serait de développer davantage l'utilisation des images
animées voire en appliquer le principe à la carte elle-même...
La signification des pictogrammes
Une troisième erreur visuelle peut-être plus récurrente encore de la part des téléspectateurs, repose, elle, sur une
idée reçue : non, les pictogrammes placés sur les cartes de prévision ne représentent ni n'indiquent obligatoirement
l'endroit précis où le phénomène météo risque de se produire.
Là encore petite explication : dans l'illustration de la page suivante, les triangles rouges sont placés à coté des
pictogrammes «orage», eux-mêmes positionnés sur certaines villes (ou à proximité). Ainsi par exemple, en partant
du bas et en remontant vers le Nord, on en trouvera un sur Biarritz, un autre entre Toulouse et Clermont-Ferrand, un
autre encore vers Bourges et le suivant vers Reims.
On serait tenté de croire que des orages ne se produiront que dans les secteurs locaux signalés par ces symboles.
Mais une fois de plus, la signification est toute autre : la zone où doit se produire le temps indiqué par les
pictogrammes est en réalité délimitée par les lignes rouges. Par exemple à l'intérieur de la zone comprenant le
centre-ouest, les pays de Loire, le couloir rhodanien et le Languedoc, on prévoit une alternance entre averses,
éclaircies et passages nuageux, ainsi que quelques orages avec de la neige sur les reliefs. Ceci signifie donc que
tous les secteurs compris dans ces zones peuvent subir à tout moment soit une averse ou un orage, ou encore
bénéficier d'une éclaircie... que ce soit à Tarbes, du coté d'Agen ou encore au Sud-est de la Gironde.
Cette erreur, la plus fréquente et la plus grossière, reste l'une de celles qui véhicule le plus de préjugés sur la météo,
amenant à diagnostiquer des erreurs de prévision là où en réalité il n'y aura eu qu'une simple erreur d'interprétation.
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Alors maintenant, que peut donc faire un particulier s'il désire obtenir une prévision météo plus précise à très court,
court et moyen terme, par exemple pour organiser une fête en plein air ou une sortie dominicale ? Le moyen le plus
rapide et le plus simple reste de consulter les bulletins départementaux oraux de son département par le biais du
service de Météo-France. Le service est payant, et malheureusement assez onéreux, mais il faut savoir qu'on
bénéficie ainsi de l'expertise humaine avec des précisions qui permettent au final d'avoir une fiabilité très correcte.
En conclusion gardons bien à l'esprit que les prévisions des bulletins télévisés montrent plutôt une tendance
globale, à l'échelle nationale, pour la journée et(ou) le lendemain sans que les influences locales comme les microclimats ne soient prises en compte (ou alors dans une petite mesure)... De ce fait, ces prévisions ne sont clairement
pas destinées à des professionnels dont l'exigence est particulière ni à celui qui souhaite connaître le temps qu'il va
faire avec précision dans son village ou son secteur.
3/ Fonctionnement des prévisions par cartes consultables
sur les divers sites internet ou par widget
Depuis quelques années, les nouvelles technologies se sont considérablement développées et ont pris un tournant
majeur avec l'apparition des smartphones et autres téléphones de plus en plus évolués ainsi que des tablettes tactiles
Les ordinateurs deviennent de plus en plus performants avec des débits de connexion internet de plus en plus
rapides. Ils permettent entre autres l'accès à divers gadgets sous forme de logiciels et d'applications en tout genre et
développés en conséquence, pour obtenir l'info en temps réel. Bien entendu les prévisions météo ne sont pas en
reste et s'affichent désormais sur le moindre smartphone, généralement sous forme de cartes colorées et ornées de
symboles météo.
Mais qu'en est-il de ces prévisions météo proposées parfois à des échéances allant jusqu'à 7 voire 10 jours suivant
les sites ou applications disponibles ?
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Leur utilisation est devenue quasiment une mode aujourd'hui, et malheureusement elles sont souvent interprétées au
premier degré par leurs utilisateurs, qui s'y fient là encore sans réellement en comprendre le sens ni connaître la
méthode utilisée pour la génération de ces données.
Saviez-vous que la plupart du temps ces prévisions par cartes sont générées automatiquement par des ordinateurs
et ne bénéficient en aucun cas de l'expertise d'un prévisionniste ?!
En effet, il s'agit simplement de données brutes directement émises par un modèle météo, via un mode de calcul
très rapide qui permet ainsi plusieurs fois par jour de mettre automatiquement à jour l'ensemble des prévisions pour
l'ensemble du pays, pour chaque région, départements ou villes aussi nombreuses soient-elles.
Pour leur faire bénéficier d'une expertise humaine, il est bien évident et tout à fait logique qu'il faudrait alors un
nombre incalculable de prévisionnistes pour assurer tous les jours la mise à jour de l'ensemble de ces prévisions,
travail totalement impossible même avec la meilleure des volontés possibles. Le temps passé à traiter
manuellement, chaque jour et même plusieurs fois par jour, une telle quantité de données pour chaque département
et toutes les petites localités du territoire..., serait enflé de manière exponentielle, inimaginable. N'y voyez aucune
paresse de la part des concepteurs de ces systèmes, mais une simple réalité concrète qu'il est nécessaire d'assimiler
pour mieux comprendre.
Du fait même que ces prévisions -fort pratiques à consulter- sont générées automatiquement, il faut donc garder à
l'esprit qu'elles sont données à titre indicatif et ne peuvent garantir une qualité satisfaisante pour l'utilisateur qui
souhaiterait les utiliser pour organiser son emploi du temps dans la journée... ou pour savoir le temps de la semaine
suivante ou connaître le temps de ses vacances.
Le fait que ces prévisions soient données à 7 jours d'échéance ou davantage entraîne aussi la nécessité d'une
interprétation judicieuse, car tous les types de temps prévus n'autorisent pas le même taux de fiabilité à une telle
échéance : une situation anticyclonique durable et stable pourra bénéficier d'un indice de confiance allant jusqu'à 80
ou 90 % alors qu'une situation orageuse annoncée sera beaucoup plus incertaine (20 à 30 % de fiabilité seulement).
Voici le schéma type du déroulement de l'émission de ces dites prévisions, que je vous laisse comparer avec celui
représenté en page 2 :
Observation du temps et des centres d'actions : satellites, stations météo, bateaux, ballons-sondes
Récupération, calculs et traitement des données collectées / ** Supercalculateur **
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Génération des données brutes par les divers modèles météo
Traitement et affichage automatique des données brutes d'un modèle choisi sur carte ou widget
On voit donc tout de suite qu'il manque l'étape essentielle : la consultation des données brutes et leur expertise par
le prévisionniste. Aucun affinage n'est donc fait sur ce type de prévisions excepté tout au plus quelques textes
accompagnant la carte pour la résumer.
Ne soyez donc pas surpris si vous constatez parfois d'énormes différences entre le temps prévu et le temps sensible
en temps réel... ces prévisions, qui ne sont qu'un simple et bête traitement des données calculées et transmises par
ordinateur, ne tiennent évidemment aucun compte des spécificités locales et micro-climats.
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La lune influence-t-elle la météo ?!
Histoire de clore la série « Tordons le cou aux idées reçues », en voilà une dernière enfin, bien ancrée dans les
croyances locales notamment dans le milieu agricole, transmise de générations en générations et qu'on retrouve
dans la plupart des discussions : la prétendue influence de la Lune sur la météo.
Des études ont été menées à ce sujet-là. Or, s'il est reconnu que notre satellite influence les marées et la pousse de
la végétation, aucune de ces études n'a été en mesure de démontrer le moindre influence de la Lune sur
l’atmosphère et donc sur la météo dans son ensemble.
Le schéma suivant, qui superpose les différentes phases de la Lune avec les épisodes de précipitations survenues en
un lieu donné, nous en fait la démonstration évidente :
Un simple regard suffit en effet pour constater que les précipitations relevées ne correspondent pas du tout aux
diverses phases lunaires. Aucun lien de cause à effet.
Tout au plus, l’attraction lunaire pourrait-elle augmenter le risque de submersion marine des littoraux ou des zones
urbaines situées au niveau de la mer, lorsqu'une marée importante (engendrée par une phase lunaire favorable) se
conjugue à un épisode venteux ou une tempête.
Mais quoi qu'il en soit, l'élévation du niveau de la mer, même induite par l'influence lunaire, demeure indépendante
du fonctionnement de l'atmosphère dans son ensemble et de la circulation des masses d'air et des nuages.
Enfin et pour terminer, si la Lune avait une quelconque influence sur la météorologie, il est bien évident que ces
paramètres seraient depuis longtemps intégrés aux divers modèles météo et à leurs calculs de base, et pris en
compte dans l'élaboration des prévisions.
Fin de la partie 1
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