Analyse du secteur des Casinos

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Analyse du secteur des Casinos
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Analyse du secteur des Casinos
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Benoit DEMIL
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TOUTE COMMUNICATION
A DES TIERS INTERDITE
G1340
ANALYSE DU SECTEUR DES CASINOS
Vous avez été embauché il y a quelques mois par un fonds d’investissement français. Ce jour-là, votre
responsable vous confie l’une de vos premières analyses de secteur. « Il faudrait que vous dégagiez les
tendances majeures du secteur des casinos et des scénarios d’évolution possibles pour les années à
venir » vous a-t-il lancé. « Ce secteur bouge pas mal ces derniers temps et notre fonds pourrait y
trouver des opportunités d’investissement. Nous avons rassemblé pour vous des documents assez
nombreux. Un conseil : ne vous laissez pas noyer par les données ».
Alors que vous regagnez votre bureau en remerciant votre responsable pour cette opportunité qui va
enfin vous permettre de mettre en évidence vos compétences, il vous interpelle une dernière fois :
« J’aimerais également approfondir deux éléments techniques sur ce dossier. Tout d’abord, il me
semble que les écarts d’acquisition sont atypiques dans ce secteur. Est-ce que vous pouvez m’éclairer
là-dessus ? De plus, il y a une procédure administrative en cours concernant la fusion entre les
groupes Accor Casinos et Lucien Barrière. J’aimerais avoir un rappel sur cette procédure et disposer
d’un avis motivé sur l’issue possible de ce dossier. Bon courage et à la semaine prochaine ».
Présentation et évolutions du secteur des casinos en France
Les casinos - dont l’origine remonte à Venise en 1626 - se sont développés en France au 19ème siècle
dans les stations thermales et balnéaires. Cette activité a connu des alternances de périodes de
tolérance et d’interdiction pure et simple des jeux de paris. Louis Philippe interdit par exemple tout
établissement de paris en 1868. Ce n’est qu’au début du 20ème siècle que l’activité sera finalement
reconnue.
Au 19ème siècle, la clientèle type est constituée d’individus de classes sociales aisées à la recherche de
distractions lors de leur villégiature. Pendant longtemps, une image « haut de gamme » de ce loisir
persistera, que l’on retrouve par exemple dans la dénomination de « grands je ux » pour désigner les
jeux de table traditionnels (roulette et jeux de cartes). Aujourd’hui, les casinos sont devenus un loisir
beaucoup plus populaire qui s’inscrit dans le marché des jeux de paris et de hasard (Tableau 1). En
2003, on estime qu’un Français sur deux aura joué à un jeu de hasard ou de pari.
Tableau 1. Le marché français des jeux de paris et de hasard
Chiffre d’affaires 2002 Chiffre d’affaires 2003
Evolution (en %)
(M€)
(M€)
Française des jeux
7 433
7 790
+ 4,8 %
PMU
6 360
7 000
+ 9,5 %
Casinos, dont :
2 456
2 546
+ 3,7 %
Jeux de table
207
181
-12,5 %
Machines A Sous
2 249
2 365
+ 5,2 %
Total
16 249
17 336
+ 6,7 %
Source : groupe Lucien Barrière, 2004
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1
Le développement des machines à sous (MAS) dans les années 90 a transformé la population joueuse,
constituée traditionnellement de personnes à revenus élevés. Désormais, le joueur moyen dispose de
quelques dizaines d’euros pour jouer et les seniors et retraités constitue la principale clientèle des
établissements.
Une autre image associant casinos et pègre a également longtemps prévalu du fait des masses
financières importantes circulant dans le secteur. Comme le note le sénateur Trucy dans son rapport
pour le Sénat en 2002, « Il y a eu par le passé, une grande part de vérité dans cette réputation, tant
divers procédés, tels que prêtes-noms ou racket, ont longtemps permis à des délinquants notoires de
maîtriser la trésorerie de certaines maisons et à organiser la délinquance sinon le crime ». Dans les
années 80, des casinos furent ainsi fermés pour avoir eu des liens avec la Camorra. Bien que cette
association ne soit plus de mise aujourd’hui, ces histoires tumultueuses expliquent que l’Etat surveille
étroitement la profession et en a fait « la profession la plus contrôlée de France ».
A la fin des années 80, la France comptait 140 casinos dont le Produit Brut des Jeux1 (PBJ) était
inférieur à 150 M€. La cour des comptes les décrit à cette époque comme «peu rentables, mal
entretenus et en déclin, avec une clientèle limitée (1,8 million d’entrées pour la saison 1986) et une
image vieillotte ». Pendant ces années, les casinos sont avant tout des entreprises de main d’œuvre qui
exploitent des jeux de table traditionnels et sont détenues par des entrepreneurs individuels.
L’évolution du PBJ sur ces 20 dernières années a été marquée par l’introduction des MAS (Machines à
Sous) en 1988 en France qui ont permis de redonner une seconde jeunesse au secteur (Tableau 2). Il
faut relever que cette croissance profite également à l’Etat et aux communes d’accueil de casinos dont
les prélèvements sont proportionnels au PBJ. Les prélèvements de l’Etat et des communes est ainsi
passé d’environ 400 M€ au début des années 90 à plus de 1,1 milliard d’euros au début des années
2000. Une fois les prélèvements publics effectués, la part restant aux casinos est désignée comme étant
le produit net des jeux (PNJ).
Tableau 2. Evolution du PBJ et de sa répartition entre 1981 et 2000
des casinos en France (en MF)
Année
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
Produit des JT
721
726
859
946
981
842
1014
Produit
des
0
0
0
0
0
0
0
MAS
Nombre
de
0
0
0
0
0
0
0
MAS
PBJ total
721
726
859
946
981
842
1014
Année
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
Produit des JT
1313
1170
1120
1102
1032
1018
1004
Produit
des 1087
1861
2875
3922
5036
6136
7077
MAS
Nombre
de 3340
6378
8942 10290 11301 11956 12990
MAS
PBJ total
2400
3031
3995
5023
6068
7153
8080
JT : Jeux Traditionnels ; MAS : Machines A Sous ; PBJ : produit Brut des Jeux
1988
1135
104
1989
1266
709
1990
1328
971
2110
2110
2060
1250
1998
1138
8267
1975
1999
1150
9155
2299
2000
1202
10161
13011
13237
13557
9405
10305
11363
Le secteur emploie aujourd’hui en France environ 17 000 salariés dont la plupart bénéficie d’un CDI.
En 2000, le nombre d’entrées dans les casinos en France a atteint 66,5 millions.
Outre la croissance du nombre de MAS, on observe également un nombre croissant d’établissements
en France (Tableau 3), bien que la majorité d’entre eux soit de petite taille (Tableau 4) (cf. annexe 3).
1
Le PBJ correspond à l’argent encaissé par les casinos après redistribution aux joueurs mais avant les
prélèvements de l’Etat et des collectivités locales.
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La France est ainsi devenue au fil du temps le premier marché européen des casinos avec plus de 180
établissements en 2004 contre seulement 143 en 1996. Sur moyenne période, environ 4 à 5 nouveaux
casinos ouvrent chaque année alors que un ou deux cessent leur activité. Ces établissements couvrent
une grande partie du territoire mais se localisent essentiellement dans des départements côtiers tels que
les Alpes Maritimes, le Calvados, la Seine-Maritime, l’Hérault et les Pyrénées Orientales du fait de la
réglementation et de l’histoire des établissements. Les Alpes Maritimes arrivent en tête des
départements français avec plus de 10 casinos implantés. Cependant, cette concentration n’est pas trop
nuisible à la rentabilité des établissements puisque le marché d’un casino est avant tout de dimension
locale. Les clients d'un casino viennent en effet en grande majorité d'une zone de chalandise située à
moins d'une heure en voiture.
Tableau 3. Evolution chiffrée récente du secteur en France
1999
160
1 831
13 237
nc
Nombre de casinos
PBJ (M€)
Parc de MAS
PBJ des MAS (M€)
2000
166
2 056
13 557
1 873
2001
170
2 278
14 403
2 088
2002
176
2 456
nc
2 249
2003
180
2 546
16 400
nc
Tableau 4. Répartition des casinos en 2000 en fonction de leur PBJ
En M€
PBJ > 30,5 M€
PBJ entre 15,2 et 30,5 M€
PBJ > 7,6 et 15,2 M€
PBJ< 7,6 M€
PBJ total : 1732 M€
Source : Cour des comptes, 2001
Nombre de casinos
9
25
42
90
166
% du PBJ total
24,8
30,2
26,2
18,8
100
Peu à peu, à la suite de fusions et d’acquisitions, quelques groupes de casinos ont émergé en France
(Tableau 5). A la mi-2004, un panorama du secteur indique notamment que quatre groupes (Partouche,
Accor/Barrière, Tranchant et Moliflor Loisirs) possèdent chacun plus de 10 casinos. Il existe
également six groupes de moindre taille avec chacun moins de 10 casinos. Enfin, une quarantaine
d’entreprises indépendantes exploitent un seul casino. Ces indépendants étaient encore une
cinquantaine à la fin des années 90. Avant l’émergence des grands groupes, ces indépendants
réalisaient 75% du PBJ du secteur en 1990 alors que ce chiffre est tombé à moins de 25% aujourd’hui.
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Tableau 5. Les opérateurs français à la mi-2004
Entreprise
Groupe Partouche
Groupe Lucien Barrière / Accor *
Groupe Moliflor Loisirs
Groupe Tranchant
6 autres groupes
Indépendants
Total
Source : Share-infos Research Ltd
* en cours de constitution
Nombre de casinos
43
30
20
18
30
41
182
Les différentes activités des casinotiers
L’activité principale des casinotiers est évidemment de proposer différents jeux aux joueurs. Parmi ces
jeux, on distingue les jeux traditionnels de table (JT) (cartes, roulettes, boule, …) et les machines à
sous (MAS). L’accès aux salles de jeux traditionnels est payant en France (droit d’entrée de 11 €).
Cette activité est presque toujours déficitaire dans un casino du fait des coûts qu’elle engendre et du
moindre PBJ qu’elle génère. Longtemps interdites en France, les MAS constituent aujourd’hui
l’essentiel des revenus d’un établissement. Pourtant près de 75% des salariés d’un casino sont affectés
aux JT et 20 % aux MAS. Cependant, le comportement des joueurs et la situation des casinos à
l’étranger peuvent être différents et dans certains pays, l’essentiel du PBJ est encore généré par les JT.
Le législateur impose aux casinos d’exploiter quotidiennement au moins un jeu de table dans leur
établissement, sous peine de se voir retirer leur autorisation d’exploitation. Les MAS ne peuvent donc
être exploitées que si d’autres jeux sont ouverts à la clientèle (article 69-27 de l’arrêté du 23 décembre
1959) mais l’exploitant peut cependant jouer sur des horaires d’ouverture différenciés lorsque JT et
MAS sont exploités dans des locaux distincts. De plus, un casino, lors de son ouverture, doit
fonctionner pendant un an avec les seuls JT si il veut un jour pouvoir accueillir des MAS. Cette
obligation a pour conséquence qu’un casino est toujours déficitaire la première année de son
exploitation.
Les différents jeux autorisés dans les casinos en France sont :
-
La roulette : les joueurs misent sur un certain nombre de combinaisons. Une boule lancée sur la
roulette indique les combinaisons gagnantes. Trois versions de ce jeu existent : la roulette
française, américaine ou anglaise.
Le black-jack : ce jeu se joue avec 6 jeux de 52 cartes. Le but du jeu est de se rapprocher d’un
score de 21 sans jamais le dépasser. Les joueurs jouent contre le casino (« la banque ») qui a
cependant l’avantage de tirer une carte après les joueurs.
Le stud poker : version du poker qui se joue avec 52 cartes et de 5 à 7 joueurs.
Le chemin de fer : jeu de cartes.
La banque : jeu de cartes.
Le punto banco : comme la banque et le chemin de fer, c’est une variante du baccara. Dans ces
trois jeux, « la banque » (le casino) s’oppose à « la ponte » (les joueurs). Le gagnant est celui qui
se rapproche ou atteint avec 2 ou 3 cartes au maximum neuf points. Il se joue avec 6 jeux de 52
cartes.
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-
La boule : c’est une version simplifiée et plus populaire de la roulette.
Le 30 & 40 : se joue avec six jeux de 52 cartes.
Le craps : jeu de dé qui selon les combinaisons obtenues rapportent des gains aux joueurs.
Les machines à sous (MAS) : elles se présentent sous forme de machines à rouleaux ou sous la
forme de vidéo poker. Dans tous les cas, il s’agit de miser une ou plusieurs pièces et d’actionner
un bouton ou une manette (bandits manchots). Des combinaisons multiples permettent de
multiplier sa mise. Des algorithmes permettent de varier les probabilités de sorties de
combinaisons gagnantes.
Un joueur entrant dans un casino laisse en général 16 à 20% de l’argent avec lequel il est entré pour
jouer, hors consommation (Share-Infos, 2004). Ces gains (pour les casinos) varient cependant en
fonction des probabilités statistiques attachées à chaque type de jeu. A une table de blackjack, la
banque a un avantage statistique de seulement 2%. Avec 100 € en poche, un joueur raisonnable ne
perdra donc en moyenne que 2 €. Cette statistique monte à 5,6% dans le cas de la roulette. Une chose
est donc sûre, les statistiques travaillent pour les casinos.
Contrairement à une image répandue, le panier moyen d’un joueur est peu élevé. Il se situe aux
environs de 20 €. La population joueuse est assez âgée avec les deux tiers des joueurs ayant plus de 60
ans.
Une MAS coûte en moyenne environ 8 K€ auxquels il faut ajouter une licence informatique de 1,5 K€.
Ces machines ne peuvent être qu’importées étant donnée, en France, l’interdiction de les fabriquer.
Malgré cette interdiction, le parc de MAS s’est développé depuis leur autorisation en France (ces
machines équipent plus de 95% des casinos aujourd’hui). Leur rythme de développement a cependant
été raisonnable, la Commission Supérieure des Jeux (CSJ) jouant un rôle de frein à l’expansion de ces
machines en France. Ainsi, si en 1995 on dénombrait 11 301 MAS en France, il n’y en avait que 13
557 en 2000.
Une MAS peut générer jusqu’à 110 K€ annuellement selon son emplacement. Cependant, chaque
installation de MAS est soumise à autorisation du ministère de l’Intérieur et chaque MAS en activité
fait intervenir un programme informatique qui en assure un fonctionnement aléatoire. Pour garantir les
chances des joueurs, les parties informatisées de l’appareil sont d’ailleurs placées sous scellés et ne
sont accessibles qu’à des fournisseurs agréés pour la maintenance.
En plus de l’exploitation des jeux, la plupart des entreprises du secteur ont développé un parc hôtelier
plus ou moins luxueux selon les entreprises. Cette activité est un complément logique des casinos car
la plupart d’entre eux se trouvent dans des sites touristiques. Ces hôtels permettent en plus de capter
une clientèle pour les tables de jeux. Des entreprises comme Partouche proposent de plus en plus des
concepts de centres de vacances axés sur les jeux afin d’amener une population plus familiale dans les
casinos.
Les professionnels du secteur admettent que l’hôtellerie est un secteur plus sensible au contexte
international (croissance économique et contexte sociopolitique) que celui des casinos. En 2003, bien
que la conjoncture dans le secteur du tourisme et de l’hôtellerie était morose, l’activité des casinos est
ainsi restée stable. Dans les années difficiles, l’activité ne baisse en général que de 2 à 3%, voire
continue à augmenter même en période de stagnation économique. Les casinos ont également
généralement une meilleure rentabilité. Quand un hôtel dégage un ROI (Return On Investment) de
10%, un casino atteint 15% à 20%.
En termes d’investissement, il est difficile de chiffrer le montant moyen d’un nouveau casino. Le prix
de la concession et de la construction varie par exemple beaucoup selon la taille et la sophistication du
projet et le positionnement du casino. Il peut être de 5 M€ dans une petite ville française de province et
de 50 M€ dans une capitale européenne comme Bruxelles, ce qui nécessite de recourir à des montages
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financiers faisant appel aux banques et aux fonds d’investissement pour les gros projets (Encadré 1). A
ces investissements pour chaque nouveau projet, il faut ajouter des investissements réguliers dans
l’entretien et le relookage des établissements.
Encadré 1. Le choix d’un opérateur pour Bruxelles
Le projet bruxellois devrait déboucher en 2007 sur le site des Galeries Anspach et donner naissance au
plus grand casino belge pour un investissement estimé à 50 M€. Ce projet a vu le jour avec une
nouvelle loi du 7 mai 1999 qui a régularisé l’existence des huit casinos déjà exploités. Cette loi prévoit
également la création d’une commission des jeux, organisme de contrôle sur le modèle français. Avant
les travaux des Galeries Anspach, l’exploitant choisi s’installera d’abord sur le site de la Madeleine,
beaucoup plus petit et ce, dès 2005.
Le nouveau groupe Lucien Barrière s’est investi sur le projet d’ouverture à Bruxelles du premier
casino intra-muros. Mais il n’est pas le seul. Trois autres candidats ont été sélectionnés dans le cadre
de l’appel d’offres. Le premier est Belcasino, détenu à 40% par la famille Verdonck et à 60% par le
groupe Partouche, entré au capital avec le rachat de la Compagnie Européenne de Casinos. Belcasino
exploite les casinos d’Ostende et de Chaudfontaine et se repose sur un management 100% belge. Le
deuxième candidat est Eurocasino, dont l’actionnariat est très varié (Compagnie immobilière de
Belgique, groupe Roularta, Kinepolis, Holland Casino, ABN Amro et Fortis). Cette structure a été
constituée uniquement pour répondre à l’appel d’offres pour le casino de Bruxelles. Des négociations
sont en cours pour l’entrée éventuelle de la Loterie Nationale dans l’actionnariat du nouveau groupe.
Le dernier candidat est le groupe Casinos Austria qui représentait un chiffre d’affaires de 718 M€ en
2002. Ses actionnaires sont pour un tiers l’Etat autrichien, pour un autre tiers des banques et enfin des
investisseurs privés.
A la fin 2003, après près de 5 ans de procédure, la municipalité choisissait le groupe Casinos Austria
pour exploiter ce nouveau casino.
Outre les jeux et les hôtels, la réglementation oblige aussi les établissements à proposer à leurs clients
des activités de restauration et de spectacle au nom du développement touristique des communes
d’implantation. De facto, les entreprises du secteur exploitent donc la plupart du temps des restaurants
et organisent régulièrement dans leurs établissements des concerts ou des spectacles. Enfin, certains
adjoignent des discothèques à leurs établissements.
La réglementation française sur les casinos
La Royauté puis la République ont cherché à limiter en France voire interdire les jeux d’argent jusqu’à
un décret de 1806 qui permît aux préfets de délivrer des autorisations dérogatoires pour les stations
balnéaires, la ville de Paris et les villes thermales. Les jeux d’argent ont d’ailleurs toujours été
réglementés dans tous les pays et à toutes les époques. Le secteur des casinos est donc soumis en
France à un arsenal législatif important constitué de textes issus du code général des impôts, du code
civil, du code pénal, du code des collectivités territoriales et du code des communes. Des textes de
lois, des articles de loi de finances, des décrets et ordonnances ainsi que des arrêtés ministériels
viennent compléter ce dispositif étoffé. Ces réglementations s’appliquent à de nombreux aspects de
l’activité (recrutement de personnel, implantation, joueurs, fiscalité, activités gérées).
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La loi du 15 juin 1907 a permis de déroger à l’interdiction des jeux de hasard en France. Elle a posé
également le principe d’implantation des casinos dans les villes classées stations balnéaires, thermales
ou climatiques (sauf quelques exceptions datant d’avant cette loi) sous réserve d’obtenir l’aval du
Ministère de l’Intérieur. Il s’agissait à l’époque de fournir des ressources financières aux communes
qui connaissaient un subit afflux de touristes pendant certains mois de l’année.
En 1920, une décision imposait également qu’aucun casino ne puisse s’établir à moins de 100
kilomètres de Paris. Une exception fût accordée au casino d’Enghien (géré par le groupe Lucien
Barrière) en 1931 mais aujourd’hui encore, cette interdiction prévaut. Un arrêté du 23 décembre 1959
précisait également que les casinos n’avaient pas pour vocation la seule offre de jeux mais aussi de
spectacles et de restauration pour animer les villes d’implantation. En 1969, un décret autorisa trois
jeux américains dans les casinos : la roulette américaine, le black jack et le craps.
Récemment, la loi de 1907 a été étendue aux grandes agglomérations de plus de 500 000 habitants
classées stations de tourisme et répondant à un certain nombre de critères d’ordre culturel définis par
un amendement en 1988 sur la décentralisation (dit « Chaban Delmas ») (loi n°88-13 du 5 janvier
1988). D’où un enjeu important actuellement pour certaines municipalités d’obtenir ce label. On
commence ainsi à voir s’implanter des casinos dans des grandes villes comme Lyon ou Bordeaux, qui
seront prochainement suivies par Toulouse, Nantes, Le Havre ou Lille.
En 1987, Charles Pasqua, alors ministre de l’Intérieur, autorisait également les MAS dans les casinos
et eux seuls (loin°87-306 du 5 mai 1987), notamment pour harmoniser la situation de la France avec
ses voisins européens. Cette décision permît de sauver le secteur qui peu à peu perdait des
établissements. Alors qu’il y avait 155 casinos en France en 1969, il n’en restait plus que 135 en 1985.
Toute nouvelle ouverture d’un casino est soumise à une procédure longue et méticuleuse. Pour
l’implantation d’un nouvel établissement, une procédure d’appel d’offres de services publics est
imposée par la loi du 29 janvier 1993 (loi n°93-122 du 29 janvier 1993, dite « loi Sapin »). Elle
implique une ouverture à la concurrence lors de l’octroi ou du renouvellement des concessions
d’exploitation des casinos en suivant une procédure stricte (même si il reste difficile d’apprécier
quantitativement et qualitativement les caractéristiques des prestations offertes par les différents
concurrents lors de la procédure). L’exploitant doit également implanter le siège social de son casino
dans la commune de l’établissement, d’où la création d’une société pour chaque casino dans laquelle
le groupe exploitant détiendra 100% des parts ou seulement une majorité selon qu’il soit seul ou s’allie
à d’autres entreprises sur le projet.
La municipalité qui souhaite son casino doit lancer un appel d’offres de concession de service public
par voie d’annonce légale. Après réception des candidatures, elle choisit les dossiers qui seront
retenus. A chacun des exploitants qui, pour cette procédure, crée seul ou en partenariat une nouvelle
entreprise qui portera le projet, elle fait parvenir un cahier des charges précisant les conditions
souhaitables pour l’exploitation. Ce cahier des charges doit contenir différentes clauses reprenant : la
durée de la concession, le pourcentage des recettes reversées à la municipalité (qui ne peut excéder
15% du PBJ), le type et le nombre de jeux exploités, les activités annexes de restauration et les
différentes formes d’implication du casino dans la commune en termes d’animations culturelles, de
travaux d’aménagements ou d’aides aux associations.
Après réception des projets, les parties entrent dans une négociation à l’issue de laquelle la
municipalité retiendra un concessionnaire pour une durée de concession de 18 ans au maximum. Dans
les faits, cette durée maximum est accordée dans 40% des cas. Par la suite, le dossier est adressé en
préfecture ou sous-préfecture en indiquant notamment l’origine des capitaux, le nom des actionnaires,
les membres du conseil d’administration, le directeur en charge de l’exploitation et les membres de
son comité de direction, ainsi que les jeux exploités et l’emplacement retenu. L’administration engage
alors une enquête commodo-incommodo par laquelle elle collecte notamment les avis des riverains. Ce
dossier est complété par un rapport du commissaire du gouvernement transmis à la cellule locale des
renseignements généraux (RG) et au service des « libertés publiques et de la réglementation » du
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Ministère de l’Intérieur. Ce service demande une nouvelle enquête au service des courses et jeux des
RG.
Le dossier sera ensuite examiné lors d’une session de la commission supérieure des jeux (CSJ) qui se
réunit une fois par mois, et ce, pour avis consultatif. Lors des débats, le maire de la ville
d’implantation vient défendre son projet en mettant en avant l’intérêt financier et touristique du casino.
Si aucune opposition n’est soulevée à chacune de ces étapes, l’avis est transmis au ministre de
l’intérieur pour que l’autorisation soit éventuellement signée. Mais le ministre peut aller à l’encontre
de l’avis de la CSJ qui n’a qu’un rôle consultatif et non décisionnaire. Les casinotiers se plaignent de
l’absence de motivation des avis du ministère (notamment lors des refus) qui leur donnent parfois
l’impression de décisions irrationnelles. La procédure est la même lors d’extension de casinos existant.
Un avis favorable du ministre entraîne une autorisation des jeux de 5 ans maximum ; mais elle peut
aussi n’être que de un an seulement. Ensuite, c’est à l’entreprise de demander son renouvellement
d’exploitation, procédure qui dure de 6 à 8 mois. Dans 90% des cas, les demandes de renouvellement
ne font cependant l’objet d’aucune concurrence réelle et seul l’exploitant en place est candidat au
renouvellement. Dans les quelques cas de concurrence, l’exploitant en place est presque toujours
retenu. Cette prime au sortant s’explique notamment par le délai probatoire d’un an qui interdit à tout
nouvel exploitant d’installer de nouvelles MAS. Pendant cette période, le délégataire et donc la
commune, sont privés des recettes supplémentaires potentielles des MAS. De plus, dans plus de la
moitié des cas, l’exploitant est propriétaire des locaux ce qui rend difficile le choix d’un nouvel
exploitant.
Une autre dimension importante de la réglementation qui touche les casinos concerne la fiscalité.
L’idée générale du législateur est de permettre l’utilisation des ressources financières dégagées par les
casinos dans des buts d’intérêt général et notamment le développement du tourisme. Cette volonté
explique l’obligation réglementaire faite aux casinos d’assurer des activités culturelles et touristiques
dans la ville d’implantation. Dans le cadre de la loi de 1988, les casinos doivent en effet participer
pour plus de 40% au fonctionnement d’un théâtre, d’un orchestre ou d’un opéra ayant une activité
régulière.
Dans les années 80, certains allégements étaient accordés aux casinos étant donnée leur situation
financière souvent mauvaise. Mais dans les années 90, plusieurs décisions défavorables sont
intervenues : abattement de base ramené de 35% sur le PBJ à 25% en 1988 (cf. infra) ; prélèvement dit
proportionnel de 2% sur le produit des MAS et de 0,5% sur les jeux traditionnels en 1991 ;
contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS) en 1996 ; CSG appliquée depuis 1997.
La base qui sert d’assiette à la taxation est le PBJ qui correspond globalement à l’argent reçu des
joueurs auquel on soustrait les sommes qui leur sont reversées, c’est à dire des encaisses des MAS et
des tables des JT. Il faut noter que la loi fixe les taux minimum de redistribution des mises aux
joueurs. Ces taux varient en fonction du type de jeux. Le taux ne peut être inférieur à 85% pour les
MAS (à rouleaux ou video-poker), soit un taux de confiscation des mises de 15%. Pour les jeux de
Baccara, le taux de confiscation est compris entre 0,8% et 1%. Pour la Boule, le taux de confiscation
maximum est fixé à 11,11%. Il est compris entre 2,7% et 1,35% pour la roulette. Pour le Black-jack, le
taux de confiscation est de 5,9% des mises exposées. Pour le Craps, ce taux est compris entre 1,4% et
16,66% selon les mises. Enfin, pour le Punto Banco, le taux de confiscation varie entre 1,36 % et
13,97% selon les mises.
Sur le PBJ, l’Etat et les communes prélèvent de multiples taxes. Sans conditions d’abattement sont
prélevés 0,5% du PBJ des JT et 2% sur celui des MAS. Ensuite, un abattement de 25% intervient pour
tous les casinos ; un deuxième abattement de 5% intervient éventuellement pour financer les déficits
liés aux manifestations touristiques ; enfin un abattement « hôtelier » de 5% est accordé si le casino
prend en charge des dépenses d’équipement pour sa ville d’implantation. La Cour des Comptes notait
cependant en 2001 que « les procédures d’octroi et de liquidation de ces abattements supplémentaires
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8
sont compliquées pour les casinos et rendent difficiles les contrôles effectués par les services de
l’Etat ».
Une fois ces abattements opérés, se met en place un prélèvement progressif sur le PBJ dont le taux
varie en fonction du PBJ total de l’établissement (Tableau 6).
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9
Tableau 6. Les prélèvements progressifs sur les casinos français en fonction du PBJ
Taux
10%
15%
25%
35%
45%
Tranche
Jusqu’à 58 K€
58 K€ - 114 K€
114 K€ - 338 K€
338 K€ - 629 K€
629 K€ - 1048 K€
Taux
55%
60%
65%
70%
80%
Tranche
1048 K€ - 3144 K€
3144 K€ - 5240 K€
5240 K€ - 7337 K€
7337 K€ - 9443 K€
> 9443 K€
Sur ce prélèvement, 10% iront à la commune et 90% à l’Etat. Mais la commune bénéficie également
d’un prélèvement dont le taux est fixé par le cahier des charges lors de l’appel d’offres. Il ne peut
excéder cependant 15% du PBJ et elle ne peut percevoir du casino plus de 5% de ses recettes
ordinaires afin d’éviter les liens de trop grande dépendance. Pour les communes, l’implantation d’un
casino est donc une aubaine au-delà de l’animation culturelle qu’il apporte, du fait de recettes fiscales
conséquentes (Tableau 7).
Tableau 7. Recettes perçues par les communes en France (M €)
94/95
95/96
96/97
97/98
98/99
99/00
Total des recettes 108,4
130,6
communales
Source : D’après le rapport Trucy, 2001
150,3
177,9
194,8
220,6
Evolution
94/00
+ 103,5%
Au total, les prélèvements de l’Etat et des communes ne peuvent dépasser plus de 80% du PBJ d’un
établissement. Une fois ces prélèvements établis, on les soustrait du PBJ pour obtenir le Produit Net
des Jeux (PNJ).
Ces prélèvements typiques du secteur n’empêchent pas les prélèvements de droit commun tels que
l’impôt sur les sociétés (qui touche les droits d’entrée aux JT et le PNJ), la TVA (qui ne touche pas le
PNJ et les pourboires), les taxes sur les salaires, la CSG (les casinos sont les seules personnes morales
de droit privé à y être assujetties), la CRDS (3% du PBJ), l’impôt sur les spectacles (qui frappe les
MAS et est perçu au profit des communes), la taxe professionnelle (basée sur la valeur locative, les
salaires et le montant des pourboires ; elle est destinée aux communes), la taxe d’habitation et la taxe
sur le foncier bâti (toutes deux au profit des communes).
Au 1er mai 2002, une évolution de la base de prélèvement pour les MAS venait alourdir les
prélèvements de l’Etat. Les prélèvements de l’Etat ne se font plus désormais sur la base de la
redistribution théorique des MAS (mécanisme appelé « phénomène de glissement ») mais sur la
redistribution réelle. En effet, les casinotiers utilisaient jusqu’à 2002 un taux de redistribution
théorique des MAS de 85% qui était légèrement inférieur en réalité. Désormais, la fiscalité va peser
sur le produit réel des MAS. Cette taxe a eu un impact direct sur les comptes des entreprises. En 2004,
les plus gros acteurs du secteur, réunis au sein du syndicat « Casinos de France » se plaignaient auprès
du ministère de l’économie de la pression fiscale accrue ces dernières années. En 10 ans, la part des
prélèvements des communes et de l’Etat est ainsi passée de 45% environ à plus de 55% du produit
total des jeux.
Concernant la réglementation sur les activités, les entreprises du secteur doivent demander des
autorisations d’exploitation des MAS en exposant les motifs de la demande ainsi que les plans des
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locaux dans lesquels seront implantés les machines et que les numéros-casino des appareils (arrêté du
26 août 1987). Le ministère de l’Intérieur a tendance à freiner l’expansion du parc de MAS pour des
impératifs de police. Il faut également compter un délai d’un an entre l’autorisation et l’exploitation
elle-même. Les professionnels se plaignent d’ailleurs régulièrement des délais d’attente pour
l’installation de nouvelles machines et du « saucissonnage » des autorisations en plusieurs tranches qui
ralentit la rentabilisation des investissements effectués dans un lieu.
La réglementation se penche également sur le recrutement du personnel. Tout salarié d’un casino – y
compris les directeurs - doit recevoir un agrément du Ministère de l’Intérieur après enquête des RG du
département. Ces agréments peuvent à tout moment être retirés aux employés à la suite d’une plainte
ou d’un rapport des RG. La mobilité du personnel est également fortement limitée par la
réglementation. Les salariés d’une même entreprise ne peuvent ainsi pas être transférés d’un
établissement à un autre – même au sein d’un même groupe – lors d’arrêts maladie ou pour d’autres
motifs. L’administration considère en effet chaque casino comme une entreprise à part entière.
Le casino est dirigé par un directeur et un comité de direction composé de trois personnes au
minimum. Les membres de la direction (comme tout salarié) doivent être français ou ressortissants de
l’Union Européenne. Ils sont agréés par le ministère de l’Intérieur et révocables par lui.
Enfin, la profession et les pouvoirs publics essayent de lutter contre les problèmes d’addiction au jeu
de certains joueurs (« pour que le jeu reste un plaisir » comme l’affiche de nombreux casinotiers dans
leur communication). Ainsi les personnes pouvant fréquenter les casinos doivent être des majeurs de
plus de 18 ans. Il existe également un fichier d’interdiction de jeux sur lequel les personnes souhaitant
ne pas être admises aux tables traditionnelles dans un casino peuvent s’inscrire. Ce fichier est géré par
le ministère de l’Intérieur et les RG qui mènent une enquête lorsqu’ils reçoivent une demande
d’interdiction qui, si elle aboutit, débouche sur une interdiction irrévocable de 5 ans. Il s’agit d’une
mesure pour aider les joueurs compulsifs à se désaccoutumer du jeu. Ce fichier ANPR (« à ne pas
recevoir ») contient environ 18 000 noms dont 90% sont des interdits volontaires ; les 10% restants
étant le fait de demandes des casinos eux-mêmes. Depuis 1980 en effet, l’association des psychiatres
des Etats-Unis considèrent l’addiction au jeu comme une maladie et des débats récurrents mettent en
accusation l’activité des casinotiers en France et à l’étranger. Des discussion ont eu lieu en 2001 au
sein d’un groupe de travail réunissant les membres de la CSJ, des représentants de la direction des
libertés publiques et des affaires juridiques et de la sous direction des courses et des jeux ainsi que des
représentants de la profession. Les résultats de ce groupe ont été notamment de proposer une charte
afin de définir une politique volontariste de prévention des risques d’addiction chez les joueurs.
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11
Des concertations entre pouvoirs publics et professionnels ont débouché en 2001 sur certaines mesures
visant à améliorer et simplifier le fonctionnement des casinos :
q
Les délais d’instruction de l’agrément des personnels et des membres de comités de direction sont
réduits à environ un mois. De plus les membres de comités de direction déjà agréés dans un casino
et appelés à travailler dans un autre établissement pourront exercer temporairement dans ce nouvel
établissement dans l’attente du nouvel agrément.
q
La notion d’animation dans la ville s’entend dans un sens large et comprend les animations dans
les murs du casino ou hors les murs.
q
Les éléments à la base des décisions d’agrément des nouveaux établissements par la CSJ
comprendront notamment : l’action du casino en matière de prévention des abus de jeux,
l’animation proposée dans un sens large, le bassin « ludique » visé par le nouvel établissement et
la fréquentation prévisionnelle.
q
Les petits établissements (ne disposant que de 50 MAS ou moins) pourront demander à n’exploiter
qu’un seul jeu de table, afin de rendre leur exploitation viable. Parallèlement, les établissements
exploitant plusieurs jeux de table pourront obtenir plus de 50 MAS.
q
Lors des demandes d’augmentation du parc de MAS, seront pris en compte les besoins liés aux
pics du week-end et des vacances, périodes traditionnelles de forte affluence, et ce, sur les bases
chiffrées livrées par les établissements.
q
En période de faible affluence, les casinos sont autorisés temporairement à fermer en partie les JT,
à condition qu’au moins l’un d’entre eux reste en fonction.
q
La concession d’un casino étant accordée pour une durée de 18 ans au maximum, un dossier
simplifié sera désormais mis en place pour les demandes de renouvellement d’autorisation
d’exploitation.
q
Un rendez-vous annuel avec la profession est désormais institutionnalisé et rassemble le ministre
de l’intérieur, de la sécurité intérieur et des libertés locales, le président de la CSJ, les présidents
des deux syndicats professionnels, « Casinos de France » et « Casinos Modernes de France ».
L’arsenal législatif français est mis en place par différents organismes qui encadrent et surveillent
l’activité des casinos. Les casinos sont placés en France sous le contrôle du Ministère de l’Intérieur
pour des considérations de police (moralité et ordre public).
La sous direction des courses et des jeux est un service des RG comprenant environ 70 fonctionnaires
à Paris et 180 correspondants des RG en Province. Cet organisme a en charge de nombreux aspects de
l’activité. Il soumet les entreprises du secteur à une étroite surveillance (du matériel, des joueurs, des
registres de recettes) et veille à l’application de la réglementation. Il réalise des enquêtes également
lors de l’ouverture de nouveaux établissements. Il agrée notamment le personnel des établissements
ainsi que le matériel utilisé dans les salles. Enfin, il assure la relation avec les fournisseurs de MAS et
les entreprises de maintenance.
La sous direction des courses et jeux est en contact permanent avec la direction des libertés publiques
et affaires juridiques qui « dit le droit » en matière de jeux. Par son contact quotidien avec le terrain,
elle joue le rôle de conseiller technique lors de la rédaction de textes et circulaires et peut être amenée
à faire évoluer le cadre réglementaire.
La Commission Supérieure des Jeux (CSJ) participe également à la gestion du secteur. Créée en 1934,
elle est composée de 15 hauts fonctionnaires (venant de l’inspection des finances, de la cour des
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comptes, du conseil d’Etat). Y siègent également un député, un sénateur et deux maires de communes
classées et enfin, le président de l’association nationale des maires de stations climatiques. Les noms
de ces différentes personnalités ne sont pas diffusés au grand public. Son rôle est d’examiner les
demandes de création, d’extension, de réouverture ou de fermeture provisoire ou définitive des
casinos. Ses décisions se prennent sur la base d’un dossier préparé par la direction des libertés
publiques du Ministère de l’Intérieur. Face à ces décisions, la profession a peu de recours comme le
note le rapport Trucy : « […] il existe différentes voies de recours contre les avis de la CSJ ou les
décisions du ministre [..] mais ils [les casinos] ajoutent qu’aucun d’entre eux ne se risquerait à les
mettre en œuvre car « on ne contrarie pas une autorité devant laquelle les casinos sont contraints de
repasser tous les 5 ans pour obtenir le renouvellement de leurs autorisations » » (p. 144).
Enfin, deux institutions représentatives de la profession permettent aux casinotiers d’entretenir un
dialogue avec les pouvoirs publics. D’un côté, le syndicat « Casinos de France » regroupe environ 80
adhérents dont les groupes Lucien Barrière, Accor, Cogit, Didot-Bottin et Tranchant ainsi que
quelques indépendants. De l’autre, le syndicat des «casinos modernes de France » regroupe les
casinos du groupe Partouche ainsi que des indépendants. A la fin des années 90, un quart des casinos
n’était pas affilié à l’un des deux syndicats dont notamment ceux des groupes Moliflor Loisirs et de
l’Européenne de Casinos. Ces syndicats ont pourtant un rôle important à jouer dans les discussions
avec les pouvoirs publics et les évolutions réglementaires à donner au secteur (par exemple récemment
sur les casinos virtuels). Ils défendent également les intérêts du secteur, par exemple face à l’Union
des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (UMIH) qui demande depuis la fin des années 90
l’autorisation d’installer des machines à sous à faibles mises et faibles gains dans les bars et les cafés.
Des casinos virtuels ?
L’Internet pourrait générer à terme d’importants revenus pour les casinos et participer à l’émergence
de casinos virtuels. L’évolution de leur chiffre d’affaires au niveau mondial pourrait ainsi passer
d’environ 6 milliards de dollars en 2004 à plus de 100 milliards à un horizon 2010. Ces casinos
virtuels présentent plusieurs avantages : la faiblesse des coûts de structure permet à ces établissements
de redistribuer plus de gains aux joueurs ; il n’y a pas de restriction d’horaires ; tout le monde n’habite
pas près d’un casino ; et c’est un moyen anonyme de jouer. Malgré ces avantages, les casinos virtuels
ne représentent actuellement qu’environ 1% du marché global des paris.
Les obstacles réglementaires sont néanmoins importants à l’heure actuelle et dans son rapport public
de 2001, la Cour des Comptes soulignait que « Depuis quelques mois, les sites de loterie en ligne
connaissent un succès grandissant en France [...]. Cependant, outre qu'ils offrent peu de garantie aux
joueurs, ces sites échappent au contrôle des Pouvoirs publics et aux prélèvements publics ». Comment
un casino virtuel pourrait-il ainsi s’acquitter de son obligation d’animation culturelle ? Comment
localiser les activités dans des stations balnéaires ou thermales, voire des villes de plus de 500 000
habitants, comme l’oblige la loi française ? Comment empêcher sur Internet l’accès à des joueurs de
moins de 18 ans ou des interdits de jeux ? Comment s’assurer de la taxation effective opérée par l’Etat
sur les activités physiques ? Comment éviter le blanchiment d’argent douteux lorsque les opérateurs se
situent dans des paradis fiscaux (problème soulevé dès 2001 par le Groupement d’Action Financière
(GAFI) sur le blanchiment de capitaux) ? Comment sécuriser convenablement les transactions
financières et assurer le paiement des gains ? Comment assurer aux joueurs des algorithmes de jeu
équitables qui redistribuent effectivement une part des recettes ? Comment s’assurer de la localisation
des joueurs, certains Etats interdisant ou limitant les jeux d’argent ?
Ces problèmes ont amené quelques organisations étrangères à prendre des mesures mais globalement
les pouvoirs publics français ont encore peu réagi. Aux Etats-Unis, l’organisme de crédit Discover
Card refuse ainsi de couvrir les opérations de crédit en ligne. Price Water House propose désormais de
tester les algorithmes des casinos virtuels afin d’en assurer l’équité et de jouer le rôle d’organisme
d’accréditation. L’Internet Gambling Commission et la Gambling Commission cherchent également à
lister les sites de jeux « sûrs » et à délivrer des accréditations afin de rassurer les joueurs. Des études
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américaines montrent en effet que les joueurs font avant tout confiance aux opérateurs renommés sur
le secteur. Face à des opérateurs douteux, les joueurs hésitent à ouvrir un compte. Pour 69% des
joueurs potentiels en ligne, les problèmes de sécurisation des paiements restent l’obstacle numéro 1
(Datamonitor, 2003).
En France, certains opérateurs ont contourné la rigueur de la loi. Ainsi, le groupe Partouche a accordé
en 2002 une licence à une société off shore (Maxil Communication et Secure Host) localisée dans les
Bahamas afin d’exploiter un site de jeux en ligne (casino-partouche.com). Les arguments en faveur de
ce véritable contournement de la loi étaient les suivants à l’époque : les casinos en ligne sont
susceptibles de prendre des parts de marché au groupe Partouche ; la Française des Jeux a obtenu
depuis 2001 l’autorisation de porter ses activités sur Internet ; le manque de fiabilité de certains
casinos sur Internet dont on ne connaît pas les opérateurs et qui pour certains, exploitaient de façon
frauduleuse la renommée du groupe Partouche ; la volonté de faire réagir le législateur français et le
pousser à prendre position sur les casinos virtuels.
A cette occasion, Patrick Partouche déclarait en effet : «Je ferai d'ailleurs remarquer que notre
groupe est ouvert à toutes propositions de l'État en la matière, y compris des prélèvements sur ce type
de jeux. Je souhaite simplement qu'il y ait un débat sur le sujet et que le législateur prenne ses
responsabilités. Seulement, il ne le fera que s'il est confronté au débat » (Patrick Partouche : il faut un
débat sur le sujet et le législateur doit prendre ses responsabilités, journal du net, 14/01/2002). Avec
cette stratégie, le groupe Partouche suit les casinos de Las Vegas qui, après s’être opposés de façon
virulente aux opérateurs virtuels, ont commencé à développer leurs propres sites. Il pourrait être suivi
par Accor et la SBM qui ont fait part dès 2002 de leur désir de se lancer sur cette nouvelle activité.
Les enjeux sont à la hauteur des débats suscités. En 2000, les jeux en ligne (dont les casinos)
généraient des recettes de 6,6 milliards de dollars avec environ 2,9 millions de joueurs. A un horizon
2005, on estime que les revenus générés pourraient s’élever à 20 milliards de dollars avec 7,5 millions
de clients. De plus, ces entreprises peuvent se localiser sans difficultés dans des paradis fiscaux et
échapper ainsi à une taxation jugée parfois trop lourde. Enfin, cette activité réduit évidemment
fortement le personnel et les frais liés aux locaux.
Pour compliquer les choses, chaque pays adopte des positions différentes. Les Pays-Bas, pays
généralement assez libéral, ont autorisé en novembre 2000 les jeux d’argent en ligne dans un souci
d’assurer une protection aux joueurs qui seraient, sinon, confrontés à des organisations illégales. 60%
des gains obtenus par les opérateurs sont reversés à des bonnes œuvres. D’autres territoires européens
sont également favorables aux jeux en ligne tels que Chypre, le Lichtenstein, Gibraltar et les îles
anglo-normandes. Dans le monde, Antigua, les Barbades ou le Costa Rica sont également assez
accueillants pour les casinos virtuels. A l’inverse, l’Australie a interdit par une loi de juillet 2001 toute
nouvelle création de cybercasinos (après avoir déjà délivré cependant une vingtaine de licences). La
Suisse interdit – comme la France - les jeux de hasard en ligne et la publicité s’y rapportant (tout site
hébergeant des bandeaux publicitaires pour des sites de jeux en ligne par exemple). Aux Etats-Unis,
une loi fédérale de 1961 interdit les paris par téléphone. Cependant, certains Etats ont déjà légalisé les
salles de jeu virtuelles et accordé des licences (comme le Nevada).
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Les entreprises françaises du secteur
Il existe au début 2004 une quarantaine d’entreprises indépendantes gérant un seul casino et un petit
nombre de groupes de tailles diverses (Tableaux 8 & 9). Historiquement, les indépendants
représentaient l’essentiel du secteur mais ces dernières années ont été marquées par des
regroupements. Ce sont principalement les groupes qui participent aux appels d’offre pour l’ouverture
de nouveaux casinos. Par exemple, à Toulouse, la procédure a commencé fin 2002. L’appel d’offres,
annulé une première fois après un recours du groupe Tranchant, devrait aboutir en juillet 2004. Sur ce
projet, le souhait de la municipalité est de créer un casino haut de gamme, assorti d’un restaurant
gastronomique et d’une salle de spectacles de 1000 places, soit un investissement total compris entre
20 et 30 M€. En juin 2004, quatre candidats restaient en lice : Tranchant, Partouche, Accor-Barrière et
Tahoe allié pour la circonstance à Loto Québec.
A Lille, la municipalité a plutôt affiché la volonté d’un casino populaire en plein cœur du quartier
Euralille. Le sponsoring du club de football lillois, le LOSC, par Partouche depuis 2003 pourrait
l’aider à emporter ce projet (mais la même stratégie employée par Lucien Barrière au Havre n’a pas
empêché l’attribution de l’exploitation de ce futur casino au groupe Partouche). Ce casino devrait
ouvrir en 2006 et prévoit également une salle de spectacle et un hôtel 4 étoiles. A la mi-2004, la
procédure d’attribution n’est pas encore initiée.
D’autres projets d’ouverture sont en cours ou à venir en France. Pour 2004 différents établissements
devraient voir le jour : Blonville sur Mer (Groupe Emeraude) ; Briançon et Langogne (Accor) ;
Hauteville Lompnès (Didot-Bottin) ; Port-la-Nouvelle, Saint-Cast-le-Guildo, La Tremblade, Nice
(Palais de la Méditerranée) et Le Havre (Partouche). Après 2004, les procédures en cours devraient
déboucher sur l’ouverture des casinos suivants : Cambo les Bains, La Tranche sur Mer, Saint-Pierre de
Chartreuse, Toulouse, Blotzheim, Ciboure, Courseulles, La Seyne sur Mer, Lille, Nantes, Ribeauvillé
(Accor) et Saint Laurent en Grandvaux.
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Tableau 8. Les groupes français et leurs casinos à fin 2003
Groupes
Accor Casinos
Nombre de
casinos en
France
18
Arev Finance
5
Cogit
8
Didot Bottin
4
Emeraude
8
Lucien Barrière
14
Moliflor Loisirs
20
OmniumsCasinos
Partouche
3
Société des Bains
de
Mer
de
Monaco (SBM) *
Tahoe
Tranchant
42
4
Localisations
(+ éventuellement localisations à l’étranger)
Benodet, Besançon, Bordeaux, Briançon, Carnac, Carry le Rouet,
Cassis, Chamonix, Dax, Jonzac, le Touquet, les Sables d’Olonne,
Mandelieu la Napoule, Nice, Nierderbronn les Bains, Perros
Guirec, Port Leucate (ouverture en 2004), Ribeauvillé (ouverture
en 2004), Saint Raphaël, Sainte Maxime (+ Fribourg (Suisse),
Courrendin (Suisse), Malte, Dinant (Belgique))
Chaude Aigues, la Bourboule, le Mont dore, Vic sur Cere, Villard
de Lans
Biscarosse, Cherbourg, Gosier (Guadeloupe), Lacanau, les Trois
Ilets (Martinique), Mimizan, Scholcher (Martinique), St François
(Guadeloupe)
Annemasse, Divonne les Bains, Hauteville Lompnes, St julien en
Genevois (+ Crans Montana (Suisse))
Bagnoles de l’orne, Bourbonne, Chateillon Plage, Fécamp, Fouras
les Bains, Lons le Saunier, St Brévin les Pins, St Jean de Monts
Biarritz, Cannes (2), Deauville, Dinard, Enghien les Bains,
Hossegor, La Baule, La Rochelle, Menton, Ouistreham, Royan, St
Malo, Trouville sur mer (+ Montreux (Suisse))
Antibes, Argelès, Ax, Amélie, Canet, Etretat, Gérardmer, Lamalou,
Le Boulou, Luxeuil, Montrond, Port Crouesty, Tréport, Saint
Aubin, Saint Jean de Luz, Saint Pair, Saint Paul les Dax, Santenay,
St Cyprien, Uriage
Alet les Bains, Cauteret, Salies du Salat
Agon Coutainville, Aix en Provence, Andernos, Arcachon, Bandol,
Barbotan les Thermes, Beaulieu sur Mer, Berck sur Mer, Boulogne
sur Mer, Cabourg, Calais, Cannes, Châtel-Guyon, Contrexéville,
Dieppe, Evaux les Bains, Forges les Eaux, Gréoux les Bains,
Gruissan, Hyères les Palmiers, Juan les Pins, La Ciotat, La Grande
Motte, La Roche Posay, La Tour de Salvigny, Le Barcarès, Le
Touquet, Lyon cité, Palavas-les-Flots, Pléneuf – Val André,
Plombière les Bains, Plouescat, Pornic, Pornichet, Royat, Saint
Amand les Eaux, Saint Galmier, Saint Nectaire, Salies de Béarn,
Saint Honore les Bains, Vichy (2) (+ Agadir (Maroc), Genève
(Suisse), Djerba (Tunisie), Chaudfontaine, Knokke Heist et
Oostende (Belgique), San Roque Cadiz (Espagne))
Monte Carlo (4)
4
19
Cap d’Agde, Collioure, Font Romeu, Megève
Amnéville-les-Thermes, Argeles, Gazost, Bagneres de Bigorre,
Cagnes sur Mer, Dunkerque, Eaux Bonnes - Gourette, le Grau du
Roi, Luc sur Mer, Luz Saint Sauveur, Neris les Bains, Pau,
Pougues les Eaux, Roscoff, Saint Gervais, Sète, Valras Plage,
Villers sur Mer, Yport (+ Bâle (Suisse), Saint Domingue (4
casinos))
Vikings casino
5
Barbazan , Bourbon l’Archambault, Bourbon Lancy, CasteraVerduzan, Houlgate
* localisée à Monaco, cette entreprise est citée à titre indicatif.
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16
Tableau 9. Les opérateurs de casinos en France : 1998 – 2002
Groupes
1998
CA (MF)
Groupe Partouche
Groupe Barrière
Accor Casinos
Groupe Européenne de
Casinos
Groupe Tranchant
Groupe Moliflor Loisirs
(Prudential)
Didot Bottin
Groupe Emeraude
Cogit
1672
1534
630
786
1999
Casinos
PBJ
exploités (MF)
24
1 892
13
1 754
11
1016
14
893
2001
Casinos
PBJ
exploités (M€)
25
355,4
13
304,7
13
215,9
18
180,3
2002
Casinos
exploités
44
13
16
-
PBJ
(M€)
687
403
304
-
819
334
15
8
888
300
15
15
158,9
156,4
16
17
195
218,6
334
163
nd
nd
7
nd
nd
236
nd
2
7
4
85,3
44,1
45,7
3
7
5
110,3
53,4
63,8
Tableau 9 (suite). Les opérateurs de casinos en France fin 2003
Casinotiers
Nombre de
casinos ouverts
Partouche
43
Barrière
13
Accor Casinos
17
Moliflor Loisirs
20
Tranchant
18
Didot-Bottin
3
Petits groupes (5)
25
Indépendants
43
182
Total
Source : groupe Lucien Barrière, 2004
Nombre de
MAS
4 442
2 374
2 082
1 681
1 393
595
1 464
2 629
16 660
PBJ 2003 (M€)
694
433
338
249
205
107
168
354
2 547
Part de marché
(en %)
27,2
17
13,3
9,8
8
4,2
6,6
13,9
100%
Certaines entreprises ne diffusent que peu d’informations sur leurs activités alors que d’autres,
notamment les entreprises cotées, en diffusent plus. Voici les informations collectées pour vous sur
quelques groupes du secteur :
Groupe Vikings :
Ce groupe normand est né de l’association en 1998 de la société Vikings et d’une société du secteur
des casinos (« Jeux C, Casino consultant »). Son président actuel est Serge Foucher. Parti avec un seul
casino à sa création, le groupe en compte désormais 5 en France après quatre créations ex-nihilo.
Outre les casinos, le groupe est également présent dans des secteurs aussi divers que l’exploitation de
concessions automobiles et d’hôtels, la fabrication de carreaux en terre cuite, la tôlerie industrielle, la
fabrication et le conditionnement de pâtisserie industrielle, la vente de bateaux de plaisance, ….
En 2004, le groupe Vikings Casino a pour objectif d’augmenter le nombre de MAS dans ses casinos et
a trois projets d’ouverture (à Lion sur mer, Lurbe et Bussang).
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17
Groupe Moliflor Loisirs :
Le fondateur du groupe est Adrien Molinier qui racheta successivement en 1948 dans le sud-ouest les
casinos de Canet en Roussillon, du Boulou, de St Cyprien et d’Argelès sur Mer. En 1980, le neveu de
Molinier, Claude Florensa devient président du groupe et opère une deuxième vague de
développement en acquérant les casinos de Lamalou les Bains et d’Ax les Thermes. Le groupe
s’introduit en Bourse à la fin des années 90. En juin 1999, Leisure Holding, une filiale de l’entreprise
britannique Prudential, l’un des leaders mondiaux de la gestion de fonds, rachetait l’entreprise qui
devenait le groupe Moliflor Loisirs. Après une politique d’acquisitions – avec par exemple
l’acquisition du groupe régional Etoile en 2002 (2 casinos exploités) – (Tableau 10), le groupe
comprend aujourd’hui une vingtaine d’établissement et emploie 1350 salariés pour un chiffre
d’affaires annuels d’environ 270 M€ en 2003. Le fleuron du groupe est le casino d’Antibes, «la
Siesta », avec un chiffre d’affaires de 3 M€, 150 MAS, un restaurant de 400 places et la plus grande
discothèque de la Côte d’Azur.
Tableau 10 : Le développement récent du groupe Moliflor Loisirs
2000
3
0
Acquisitions
Ouvertures
2001
3
1
2002
3
0
2003
1
0
Le groupe a une politique de marketing poussée. Tout d’abord, les MAS présentent une fourchette de
prix très étendue allant de mises de 0,1 € à 5 €. Chaque établissement a ensuite une grande autonomie
dans sa stratégie de promotion (publicité par affichage, PQR, radio). Ce marketing permet d’avoir une
politique de fidélisation importante étant donnée que 80% des joueurs sont des clients réguliers pour
qui le casino est un loisir de proximité, et qui dépensent entre 15 et 60 € par visite. Le groupe octroie
environ 6% de son chiffre d’affaires dans ces opérations de promotion et de fidélisation.
Le groupe est le quatrième opérateur français en 2003. En l’espace de quatre ans, il a réussi la
prouesse de passer de 7 à 20 établissements, notamment en récupérant des casinos de l’Européenne de
Casinos suite à l’OPA réussie par le groupe Partouche en 2002 (cf. infra). Son président du directoire
est Philippe Gazagne, transfuge du groupe LB et donc, fin connaisseur du secteur. Les projets 2003
concernent le rachat de 2 casinos à Blotzheim (Haut-Rhin) et Lens-en-Vercors (Isère).
En mars 2002, la Royal Bank of Scotland ainsi que le fonds d’investissement Legal & General
Ventures rachetaient le groupe Moliflor et ses 191 M€ de PBJ pour 400 M€ à son précédent
actionnaire le fonds PPM (groupe Prudential). Les nouveaux actionnaires veulent utiliser le groupe
Moliflor comme base pour construire un nouveau leader européen dans le secteur.
Groupe Tahoe :
Ce groupe est présent dans les métiers du loisir. Il exploite des casinos mais aussi des hôtels (2), des
restaurants et une discothèque. Son plus gros casino se situe au Cap d’Agde.
Groupe Omniums-Casinos:
Le groupe dispose de 3 casinos dans le sud-ouest. Il est encore en lice dans l’appel d’offres pour le
futur casino de Toulouse.
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18
La SBM :
Cette société détient le monopole des jeux de hasard à Monaco depuis 1863 et est un des plus grands
propriétaires immobiliers de la Principauté (elle aurait acquis en 1863 quelques 100 000 m² de terrains
à un prix bas). Elle possède ce monopole jusqu’en 2027. Elle est détenue à 69,6% par la famille
Grimaldi et à 5,41% par la famille de milliardaires américains Johnson. Les Johnson ont également
une participation dans Wynn Resorts.
Outre ses 4 casinos, la SBM exploite 4 hôtels de luxe, 19 restaurants (dont des trois étoiles au
Michelin), un night-club, un golf, un tennis, un opéra et un spa. A la différence des autres casinotiers,
la SBM – du fait de son très fort prestige et de son positionnement luxueux – tire 65% de ses revenus
des jeux de table (roulette, baccarat et black-jack).
En 2004, des rumeurs courent sur une éventuelle scission du groupe en deux sociétés distinctes. En
juin 2003, la SBM signait un accord de partenariat stratégique avec la société Wynn Resorts du
milliardaire américain Steve Wynn, à l’issue duquel une participation croisée entre les deux sociétés
aurait lieu. Ce personnage, très actif dans le secteur américain des casinos, construit actuellement le
casino le plus cher du monde à Las Vegas pour 2,5 milliards de dollars. Il désire étendre ses activités
en dehors des Etats-Unis et souhaiterait redynamiser le site de Monaco. On parle notamment d’un
projet pharaonique de construction d’un casino flottant dans la baie de Monaco.
Groupe Tranchant :
Le fondateur de ce groupe, Georges Tranchant, a été député RPR des Hauts-de-Seine de 1978 à 1993.
Il crée son activité en 1987, juste avant l’autorisation des MAS en France. Il possède à fin 2003, 24
casinos (dont 5 à l’étranger) et a été le premier à importer des MAS en France après leur légalisation
en 1988 par Charles Pasqua. Il compte plus de 1500 salariés. Le groupe a ouvert un casino en Suisse
(aéroport de Zurich) en 2003 (37 M€ d’investissement) comprenant 300 MAS, 15 tables de jeux, deux
bars, deux restaurants et une salle de spectacle, le tout complété d’un hôtel.
Groupe Emeraude :
Ce groupe appartient au groupe de BTP Le Foll qui a un chiffre d’affaires de 300 M€ et emploie plus
de 2000 salariés. L’entrepreneur normand, Pierre Le Foll, initialement dans le BTP, a racheté en
septembre 1996 les casinos du groupe émeraude pour 190 MF. Le groupe est désormais diversifié dans
la construction, le ciment et les activités de loisirs (hôtels, casinos, théâtres, golf, tennis). A la mort de
Pierre Le Foll, en octobre 2003, c’est sa fille Marie-Pierre Landowski qui a repris la présidence du
groupe. L’activité casino présente un PBJ de 51,4 M€ à la fin 2003.
Groupe Arev Finance :
Le groupe a repris 3 casinos au groupe Partouche à la fin de 2003 qui sont venus s’ajouter à ceux qu’il
possédait dans le Massif central. Il exploite également plusieurs hôtels dans le Sud-Ouest dont certains
avaient déjà été cédés par le Groupe Partouche fin 2002.
Groupe Lucien Barrière (LB) :
Le fondateur du groupe est François André, né en 1880. Après s’être ruiné au jeu, il prend la direction
du cercle de jeu Haussman à Paris en 1918, avant de succéder à Eugène Cornuché à la tête du casino
de Deauville. Bénéficiant à plein des années folles, le casino de Deauville acquérra une forte
réputation et un haut prestige. Il permettra d’étendre l’empire du jeu de François André pendant une
quarantaine d’années. Rapidement, le groupe parvient à s’établir dans des lieux de renom (Deauville,
Cannes…) avec de grands casinos. Pour assurer sa succession, François André appelle auprès de lui
Lucien Barrière, son neveu, qui lui succède en 1962. Peu avant de mourir en 1990, Lucien Barrière
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regroupera ses différentes sociétés au sein d’un GIE et fera entrer Accor au capital de la SHCD (Cf.
organigramme du groupe). Il confie les rênes du groupe à sa fille, Diane Barrière-Desseigne, qui
continuera à développer les activités de l’entreprise. En 1997, Diane Barrière-Desseigne confie la
direction de son groupe à son mari, Dominique Desseigne, qui dirige depuis l’entreprise et auquel est
revenu la présidence du groupe après la mort de sa femme en 2001.
Aujourd’hui, le groupe sponsorise les festivals du film américain et asiatique de Deauville, accueille
les soirées des Césars et des Molières au Fouquet’s et est partenaire officiel du prix de l’Arc de
Triomphe. Pendant longtemps, le groupe a été leader du secteur jusqu’à ce que dans les années 90, le
groupe Partouche ne le devance.
Ce groupe possède de nombreux hôtels de luxe et palaces (le Majestic et le Gray d'Albion à Cannes,
l'Hermitage à la Baule, le Normandy, l’Hôtel du golf et le Royal à Deauville) ainsi que le Fouquet's à
Paris (Tableau 11). Ses activités sont essentiellement réparties en Normandie, sur la Côte d’Azur, dans
le Grand Ouest, la région parisienne (Enghien et le Fouquet’s) et le Sud-Ouest. En 2002, le groupe LB
reprenait le casino de Montreux (en Suisse) et préparait un grand projet hôtelier à Marrakech. Un
projet d’Hôtel Fouquet’s Barrière est également prévu à Paris pour 2006.
Tableau 11. Les hôtels et restaurants du groupe LB à fin 2003
Deauville –
Normandy (291 ch)
Deauville – Royal
(252 ch)
Deauville – Golf
(178 ch)
Dinard (90 ch)
Enghien – Grand Hôtel
(42 ch)
Enghien – Hôtel du Lac
(109 ch)
Hôtel Fouquet’s
Barrière (en 2006)
Fouquet’s Paris
La Baule –
L’Hermitage (207 ch)
La Baule- Castel Marie –
Louise (31 ch)
La Baule –Hôtel Royal
(109 ch)
La Baule (Autres)
La structure de la Société des Hôtels et Casinos Lucien Barrière (SHCLB), détenue à 100% par la
famille Barrière Desseigne, est complexe (Figure 1). Elle possède deux filiales, la Société Fermière du
Casino Municipal de Cannes (SFCMC) et la Société des Hôtels et Casinos de Deauville (SHCD) qui
sont cotées. Pour simplifier sa structure, le groupe a voulu lancé en juin 2002 une OPA sur sa filiale
SHCD, détenue à 53,7% par la famille Barrière-Desseigne et 11,4% par le public. Mais à l’époque,
Accor Casinos qui possède 35% de cette filiale contestait le montant des redevances à verser à la
SHCLB pour l’utilisation de la marque Lucien Barrière. La situation était donc bloquée.
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20
Figure 1. Structure actionnariale du groupe Lucien Barrière en 2003
Famille Barriere
Desseigne
54%
65%
100%
SHCD
SHCLB
SFCMC
En 1996, le groupe Partouche rachetait à l’ex-Compagnie Générale des Eaux (devenue Vivendi)
30,3% de la SFCMC qui exploite l’hôtel Majestic, l’hôtel Gray d’Albion, le golf de Cannes –
Mandelieu, un restaurant gastronomique (La villa des Lys) et le casino de la Croisette. Cette
participation a été ramenée par la suite à 15,54% après une augmentation de capital défensive du
groupe LB qui en détient toujours 65,2% en 2004. Cette situation n’a pas empêché le groupe
Partouche de jouer les trublions en refusant par exemple d’approuver les comptes en 1997 ou en
menaçant la société d’une OPA. En 2003, cette filiale était touchée par la crise du tourisme. Son
chiffre d’affaires passa alors de 78,9 M€ à 74,9 M€ en 2003. C’est notamment l’activité hôtelière qui a
souffert le plus (- 7,2%), les jeux étant en léger retrait (- 0,2%) grâce notamment à la mise en place de
MAS à 0,2 € élargissant les possibilités de jeux. Cependant, la société pourrait repartir de l’avant en
2004 avec l’obtention de l’exploitation – pour 18 ans - du troisième casino cannois. Bien qu’exclue de
l’accord Barrière / Accor / Colony, cette filiale pourrait bénéficier à terme de l’assistance du nouveau
groupe en voie de constitution.
La SHCD exploite 7 casinos (à Deauville, Trouville et Menton), 6 hôtels, 2 golfs et 2 restaurants de
prestige. Ses casinos disposent d’un parc de 1104 MAS. Le chiffre d’affaires de cette filiale se répartit
comme suit sur le premier semestre 2003 : activité jeux : 57,2 M€ (+ 16% ; croissance essentiellement
liée à l’installation récente de 130 MAS au casino d’Enghien-les-Bains) ; activité hôtellerie : 10,5 M€
(- 16% ; baisse liée à la fermeture de deux hôtels pour travaux) ; activité restauration : 18,1 M€ (- 4% ;
baisse consécutive à la baisse d’entrées dans les casinos et les hôtels). Au total, cette filiale dégageait
un résultat net part du groupe de 0,6 M€ contre 2,4 M€ sur le premier semestre 2002.
Groupe Accor Casinos :
Ce groupe est détenu à parité par le groupe hôtelier international Accor et le fonds d’investissement
Colony Capital, un fonds américain qui investit dans le secteur du jeu, de l’hôtellerie et de
l’immobilier aux Etats-Unis et en Europe. Ce fonds crée en 1991 par un milliardaire d’origine
libanaise, Thomas Barrack, affiche une logique industrielle ; ses investissements dans le secteur du
tourisme et des casinos ont une durée de vie de 10 ans en moyenne.
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21
De longue date, le groupe Accor est allié à la famille Desseigne (groupe LB). Accor a en effet une
participation de 35% dans la SHCD depuis 1987.
En 2003, l’activité casino dégageait un chiffre d’affaires de 389 M€ grâce à 22 établissements (dont 4
situés à l’étranger). La branche casino du groupe possède également deux hôtels : l’un à Mandelieu
(213 chambres) et l’autre à Niederbronn (65 chambres).
A la fin 2003, de nombreuses rumeurs faisaient état d’un rapprochement entre Accor et le groupe LB
afin de constituer le numéro 1 des casinotiers français et européens (cf. annexe 1). Ces rumeurs se sont
concrétisées par un protocole d’accord, présenté en janvier 2004, qui reprend les modalités générales
de la fusion sous réserve d’approbation des autorités de la concurrence. Le groupe LB apporterait la
SHCD (dont Accor possède déjà 35%) et la SHCLB. La famille Barrière - Desseigne recevrait
également 17 M€ pour le transfert de l’usage de la marque Lucien Barrière au nouveau groupe. Le
groupe Accor apporterait sa filiale Accor Casinos. L’accord exclurait la SFMC (hôtels Majestic et
Gray d’Albion), dont le groupe Partouche détient 15,5%.
La présidence du Conseil de Surveillance du nouveau groupe, constitué en société par actions
simplifiée, reviendrait à Dominique Desseigne tandis que la direction du directoire serait confiée à
Sven Boinet du groupe Accor. Au final, l’actionnariat du nouveau groupe serait le suivant : 51%
détenus par la famille Barrière, 34% par le groupe hôtelier Accor et 15% par le fonds d’investissement
Colony Capital (Figures 2 & 3). Ce dernier apportera également 100 M€ au nouveau groupe afin de
rétablir la parité avec Accor. Les minoritaires se verraient proposer du numéraire pour sortir du
nouveau groupe.
Un pacte d’actionnaires fixe également les règles de sorties des actionnaires. Colony Capital dispose
notamment d’une option de vente à Accor de sa participation et Accor d’une option d’achat de cette
participation. Ces options sont exerçables entre 2007 et 2010. La SHCLB, devenue Groupe Lucien
Barrière, sera transformée en SAS. Il faut ajouter à ce pacte que les enfants de Diane Desseigne, ne
pourront revendre leurs parts du groupe avant leur trentième année, soit 2021, étant donné que la
cadette de la famille est âgée de 13 ans en 2004.
Figure 2. Situation actionnariale d’Accor Casinos avant la fusion avec LB
Colony capital
Accor
50 %
50 %
Accor Casinos
35 %
SHCD
Figure 3. Situation actionnariale prévue par le protocole entre Accor et le groupe LB
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22
Colony capital
15 %
100 %
Famille Barriere
Desseigne
Accor
34 %
Groupe Lucien Barrière
(ex SHCLB)
89 %
Accor casinos
51%
65%
SFCMC
Assistance
technique
SHCD
Cette opération donnerait le leadership au nouveau Groupe Lucien Barrière au début 2004 avec un
produit brut des jeux d’environ 760 M€ contre 693 M€ au groupe Partouche (Tableau 12). Il se
hisserait également à la première place européenne avec un chiffre d’affaires brut de 900 M€ et 37
casinos (et un parc de plus de 4 600 MAS), 57 restaurants ainsi que 13 hôtels de luxe. L’accord intègre
les 11 hôtels de luxe de Lucien Barrière et 2 d’Accor Casinos.
Tableau 12. Les chiffres clés du projet de nouveau groupe Lucien Barrière
(sur la base des données 2003)
Accor
Casinos
SHCD
SHCD
Nombre de MAS
2322
Nombre d’hôtels
2
CA (M€)
389
PBJ (M€)
360
Source : Groupe Lucien Barrière
1254
6
369
282
1090
5
168
124
Groupe
Lucien
Barrière
4666
13
926
766
SFCM
290
2
108
56
Les partenaires sont néanmoins en attente de la décision du conseil de la concurrence et des autorités
de tutelle des casinos pour valider l’opération.
A l’issue de cette fusion, les protagonistes espèrent pouvoir bénéficier de différentes synergies sur les
achats, les points de vente du réseau Accor et la constitution de produits touristiques hôtels-casinos.
Des équipes d’Accor et des auditeurs de Colony Capital sont déjà à l’œuvre pour auditer les casinos du
nouveau groupe. Les objectifs stratégiques présentés dans le protocole d’accord entre les trois
protagonistes sont :
q
La constitution d’un groupe de 37 casinos avec un parc de MAS d’environ 5000 machines et 13
hôtels ;
q
La création d’un leader européen des casinos avec 767 M€ de PBJ (en 2003)
q
La position unique pour la poursuite de la consolidation du secteur en Europe
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23
q
Des expertises complémentaires et mises en commun de compétences respectives dans les
domaines commercial, industriel et financier, achats, ressources humaines et technologies
En juin 2004, la Commission européenne renvoyait une partie de l’examen du dossier d’autorisation
du nouveau groupe aux autorités françaises, tout en autorisant le reste de l’opération signée en janvier
sur les autres marchés. Bruxelles désire que Paris examine l’impact de la fusion sur la situation des
casinos sur la côte d’Azur et la côte basco-landaise. Concernant l’activité hôtelière, la commission a
jugé que la fusion avait peu d’impacts.
Groupe Partouche (GP) :
Ce groupe est un des plus anciens dans le secteur. Son fondateur, Isidore Partouche, est souvent
présenté comme un homme haut en couleur dans la presse. Débarqué d’Algérie au Touquet (Nord) en
1962, ce fils de cordonnier, lui-même radioélectricien, reprend son premier casino en 1973 avec l’aide
de ses frères et sœurs, à Saint Amand les Eaux dans le Nord. En quelques années, la famille Partouche
redresse ce casino en difficulté. En 1976, il rachète à Lucien Barrière le casino du Touquet auquel il
redonne une forte croissance. En 1982, il crée le casino de Calais. En 1986, le groupe acquiert le
casino de Forges-les-Eaux et ouvre un casino à Boulogne sur Mer. En 1988, le groupe rachète le
casino de Dieppe. Pendant toute cette période, l’activité casino n’est qu’une activité secondaire. En
effet l’activité principale du groupe se situe dans l’embouteillage et la distribution d’eaux de source
(Lucheux, Alet-les-Bains, Amanda…) qui mobilisent l’essentiel des investissements et des ressources
du groupe.
A partir de 1989, le groupe commence à se désengager des eaux de source pour se consacrer
exclusivement aux casinos. Débute alors une période où les ouvertures et rachats d’établissements
s’accélèrent et s’accompagnent parfois parallèlement de cessions. 3 casinos rejoignent le groupe en
1989, 4 en 1991, 1 en 1992, 3 en 1994, 2 en 1995. En 1991, le groupe reçoit ses premières
autorisations d’exploitation de MAS. Il s’introduit sur le second marché en 1995 afin de financer sa
croissance et passe au premier marché en 1998 suite à ses bons résultats.
A la fin des années 90, plusieurs établissements sont ouverts à l’international : en 1995 le casino de
Knokke le Zoute (Belgique) est racheté, en 1996 un casino est ouvert à Agadir (Maroc) en
collaboration avec le Club Méditerranée, en 1998 un centre d’animation est ouvert à Djerba en Tunisie
(concept de Pasino), en 1999 ouvrent le casino de San Roque (Espagne) et celui du Hilton de Bucarest
(Roumanie), ce dernier sera cependant rapidement cédé en 2001, ne correspondant pas aux normes de
gestion du groupe.
Grâce à des rachats aux groupes London Clubs International et Vivendi en 1998, le groupe acquiert
deux grands casinos à Cannes dont le célèbre Palm Beach. A la fin de 1999, le groupe Partouche prend
également le contrôle de la société française des casinos (SFC SA) avec 50,01% des actions pour 30
MF. Cette holding exploitait à l’époque 4 casinos (notamment en Auvergne), 109 MAS et réalisait en
1999, 66 MF de PBJ.
Le groupe se pose également en innovateur lorsqu’il lance un nouveau concept de casino – le Pasino –
en 2000 à Aix-en-Provence, suite à l’expérience acquise sur le site de Djerba. Ce nouveau type
d’établissement, plus grand que les casinos traditionnels, comporte outre des restaurants à thème et des
salles de jeux, une galerie marchande, une salle de spectacles et bénéficie d’un grand parking en centre
ville. La même année, l’entreprise ouvre - c’est une première en France - le premier casino dans une
grande ville, à Lyon (Le Pharaon). Ce casino recevra dès 2001 ses 200 premières MAS.
Durant les années 2000 et 2001, le groupe a été particulièrement actif. Il a créé ou repris 8
établissements. En 2001, le groupe cède cependant son casino de Bucarest du fait d’une trop faible
rentabilité, mais rachète le casino de Contrexéville ainsi que les murs et le fonds de commerce des
sociétés thermales et hôtelières Vittel et Contrexéville au groupe Perrier Vittel (soit 1 casino, 2 hôtels
et 2 établissements thermaux).
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24
En 2002, le GP affichait un chiffre d’affaires de 371,9 M€ en hausse de 28%. Il venait d’intégrer la
Compagnie Européenne de Casinos (CEC), numéro trois du secteur, après une OPA réussie qui l’avait
opposé au Groupe Accor. Le 16 décembre 2001, Accor et son partenaire, le groupe Colony Capital,
lançait une OPA sur la CEC. Quelques semaines plus tard, le GP annonçait détenir 6,6% de la CEC
qu’il avait ramassés sur le marché. Grâce aux actions rachetées à la famille Johnson (groupe Fidelity),
le GP monta à 36,7% de la CEC. Pendant ce temps, Accor avait rassemblé 40% de la CEC.
Finalement, le GP l’emporta en obtenant les 17% d’actions de la famille der Krikorian (qui était à la
tête du groupe), ce qui obligea Accor à abandonner son OPA et à revendre ses actions au GP. Ces
surenchères firent cependant monter l’offre à 66,5 € le titre contre 52 € initialement proposés.
La CEC était une proie de choix. Elle générait à elle seule 226,4 M€ de PBJ et permettait au GP de
prendre 29% de PDM sur un marché français en pleine croissance. Avant ce rachat, le groupe était
déjà leader français avec près de 20% de PDM mais il devançait désormais largement ses concurrents
après son OPA avec 52 casinos en France et à l’étranger. La CEC apportait 22 casinos (19 en France, 3
en Belgique (Spa, Chaudfontaine et Ostende au sein du groupe Belcasino dans lequel la famille
Verdonck possède 40% des actions), 1 en cours de construction en Suisse (Meyrin, près de Genève))
et 1 en République Tchèque. La CEC disposait également d’un parc de plus de 1300 MAS.
Cependant, à 318 M€, le prix de la CEC a été selon les experts du secteur surévalué. Cet
investissement a été financé principalement par un crédit syndiqué de 463 M€ ; en garantie, le groupe
a apporté un nantissement de 3 835 500 actions du groupe Partouche, de 51% des actions de la CEC et
doit respecter des ratios de rentabilité et de structure financière, sous peine de remboursement anticipé.
Ces ratios de gouvernance sont les suivants : ratio 1 : résultat d’exploitation / frais financiers > à 3,5 à
fin 2004 ; ratio 2 : flux de trésorerie disponible après impôts et résultat exceptionnel mais avant
service de la dette / service de la dette > 1 à fin 2004 ; ratio 3 : endettement financier net de la
trésorerie / résultat d’exploitation augmenté des dotations aux amortissements et aux provisions
d’exploitation < 3,75 ; limitation des investissements nets des cessions à 21,5 M€ pour 2004. Ce crédit
accordé par un pool bancaire emmené par Natexis Banques Populaires, sera ramené dès l’année
suivante à 330 M€ sur 7 ans, à des conditions améliorées.
Suite au rachat de la CEC, le GP a décidé de céder plusieurs casinos : la Bourboule, le Mont Doré
(racheté deux ans auparavant) ainsi que la société en charge d’abriter le casino d’Alvignac. Malgré ces
cessions, le groupe présentait encore un taux d’endettement très élevé en 2002. Cependant, la plupart
des analystes financiers continuaient à cette date à afficher un avis « à conserver ». C’est la période
également où un accord de principe est signé avec le groupe Moliflor Loisirs pour la reprise de 6
établissements CEC avant fin 2002, ce qui ramènerait le taux d’endettement à environ 170%. Les
problèmes d’endettement n’empêchaient cependant pas le groupe d’afficher un bénéfice net de 22,5
M€ à fin 2002.
En 2003, dans un contexte économique plus morose, le groupe a remporté l’appel d’offres pour le
futur casino du Havre. Il a également étendu son concept de Pasino au casino de Saint-Amand, le
premier établissement historique du groupe. Le groupe inaugure également son premier casino en
Suisse à Meyrin, près de l’aéroport international de Genève, dont il détient 40%. Ce seul casino réussit
à dégager un PBJ de 8,5 M€ sur quatre mois d’exploitation et dispose déjà de 150 MAS. Ce
mouvement s’accompagne cependant de la cession de l’établissement de Spa en Belgique. Une
première installation de 90 MAS a été accordée dans les autres casinos belges du groupe. Le GP est
également en course pour les futurs casinos de Toulouse, Blotzheim et Lille. Enfin, il a pris une
participation de 17,6% dans la société International Casino of Madrid qui opère en Egypte.
Le groupe dispose également de 16 hôtels en France en 2003 situés pour la plupart dans le Sud-Est et
le Lyonnais et de cinq thermes installés à Aix-en-Provence, Châtel-Guyon (2), Contrexéville et Vittel.
Pour 2004, outre l’ouverture du casino du Havre, le groupe devrait ouvrir 4 autres casinos (à Nice,
Port-la-Nouvelle, Saint-Cast-le-Guildo et La Tremblade). D’ores et déjà, l’entreprise a également
obtenu l’autorisation pour environ 150 MAS supplémentaires. Sur le premier semestre 2004, le groupe
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25
présente une croissance soutenue (Tableau 34) et lors de la présentation des premiers résultats
trimestriels 2004, le groupe affichait un plan de désendettement devant ramener la dette à 247 M€ en
2006. Ce sont notamment les casinos de Meyrin (en Suisse), d’Aix en Provence et de Cannes qui tirent
le PBJ du groupe.
Bien que le GP ait annoncé dans son rapport annuel 2003 qu’il délaisserait la croissance externe, le 12
mars 2004, le groupe annonçait être en négociation avec le groupe Didot-Bottin pour la reprise de ses
5 casinos, ce qui lui redonnerait le leadership du secteur (avec un PBJ de 800 M€ contre 767 M€ au
projet de groupe Lucien Barrière). Cette acquisition se ferait éventuellement par l’entrée au capital des
fonds Cinven et Permira. En effet, les actifs du groupe Didot-Bottin sont valorisés à environ 200 M€ et
comprennent notamment le troisième casino français situé à Divonne près du Lac Léman. Cependant,
ce casino a vu son PBJ baisser de 6% en 2003 du fait de la concurrence récente des casinos suisses.
Pour réaliser cette éventuelle acquisition, le GP a dores et déjà cédé 7 hôtels au groupe néerlandais
Darthall pour environ 80 M€. Mais ce montant reste notoirement insuffisant et pourrait précipiter
l’arrivée des fonds d’investissement britanniques Permira et Cinven, ce dernier possédant déjà le
groupe de casinos britannique Gala. Permira et Cirven se sont vus octroyés en juillet 2004, un droit
préférentiel d’achat de titres qui pourrait entraîner un changement dans le contrôle du capital du
groupe si les fonds exerçaient ce droit avant mai 2005.
Jusqu’à aujourd’hui, le GP reste donc une entreprise familiale dans laquelle Patrick Partouche, le fils
du fondateur, est directeur général du groupe qu’il a rejoint en 1982 (cf. annexe 2). La famille
Partouche détient 62,3% du capital (part qui a très peu évolué depuis les années 90) contre 29,4% dans
le public (Tableau 13). Abandonnant peu à peu la direction opérationnelle de son groupe à ses enfants,
Isidore Partouche est désormais président du conseil de surveillance (Tableau 14). La SA Groupe
Partouche est la holding de contrôle du groupe (Figures 4 & 5). C’est elle qui est cotée au règlement
mensuel. Elle perçoit de ses filiales une rémunération forfaitaire de 2% de leur chiffre d’affaires hors
taxes en échange d’une assistance financière et comptable, marketing, d’aide à la gestion des
ressources humaines (recrutement et formation), et plus généralement d’aide administrative. En 2003,
cette holding a amené 100 M€ en quasi-fonds propres, à la suite du rachat de la Compagnie
Européenne des Casinos, sous forme d’un compte-courant. Cette avance de 100 M€ a une échéance de
7 ans.
Les diverses informations sur l’activité et la situation financière du groupe Partouche sont fournies
dans les Tableaux 15 à 22.
Tableau 13. Actionnariat du groupe Partouche (à fin 2003)
Financière Partouche SA (holding familiale)
Sogesic SARL (centrale d’achat du groupe détenue par les
membres de la famille)
Famille Partouche
Public*
Total
Nombre
d’actions
26 848 500
1 991 500
% du capital et droits
de vote
62,3 %
4,62 %
1 608 768
12 648 650
43 097 418
3,73 %
29,35 %
100%
Source : Groupe Partouche
* dont JP Morgan : 5,62%, Fidelity International Limited : 4,02% et Schroder Investment
Management Limited : 8,31%
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26
Tableau 14. Organes de direction de 1999 à 2003
Conseil de surveillance
Directoire
Isidore Partouche : Président
Marcel Partouche : Vice-Président
Maurice Sebag : Membre
Maurice Partouche : Membre
(décédé en 2003)
Jacques Partouche : Membre
(fin du mandat en 2002)
Gaston Ghrenassia (dit « Enrico Macias ») :
Membre
Hubert Benhamou : Président du directoire
Patrick Partouche : Directeur général
Ari Sebag : Directeur général
Richard Partouche : Directeur général
Katy Zenou : Directeur général
Tableau 15. Indicateurs boursiers
1997
en F
379
6 156 774
1998
en F
393
6 156 774
1999
2000
en €
en €
65
58,5
6 156 774 6 156 774
2001
en €
57,9
6 156
774
356,5
Cours au 31/10
Nombre d’actions au
31/10
Capitalisation boursière
2 333
2 419
400,2
360,2
(en Millions)
Dividende net par action
9
10
1,68
1,68
0,8
Distribution totale de
55,4
61,6
10,32
10,32
4,93
dividendes (en millions)
Sources : Rapports annuels, Groupe Partouche, 1999, 2000, 2001, 2002, 2003
2002
en €
66,6
6 156
774
410
2003
en €
68,10
6 156
774
421,1
0
0
0
0
Figure 4. Organigramme du groupe Partouche en 1999
98%
99,8%
Groupe Partouche
Participations SA
Groupe
Partouche SA
Sathel SA
La Tour de
Salvagny
50,01%
58,75%
Forges Thermal
SA Forges-les
eaux
Société Française
de Casinos – SFC
SAS
99,9%
Groupe Partouche
International SA
Participations majoritaires dans les casinos et
hôtels français exploités par le groupe
Participations majoritaires
dans les casinos exploités à
l’étranger par le groupe
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27
Figure 5. Organigramme du groupe Partouche en 2003
99,9%
99,87%
Groupe Partouche
SA
55,56%
58,75%
100%
Groupe Partouche
International SA
Sathel SA
La Tour de
Salvagny
Forges Thermal
SA Forges-les
eaux
Société Française
de Casinos – SFC
SAS
Compagnie
Européenne
de Casinos
Participations majoritaires
dans les casinos exploités à
l’étranger par le groupe
Participations majoritaires dans les casinos et hôtels
français exploités par le groupe
Tableau 16. Résultats du groupe Partouche
1996 1997
1998
1999
2000
2001
PBJ
170,3 197,7 250,9
288,4
325,9
355,4
PBJ étranger
Nd
Nd
Nd
10,8
13,7
12,3
PBJ des MAS
Nd
Nd
Nd
299,7
350,6
323,8
Chiffre d’affaires
132,6 152,5 180,2
210,7
258,8
290,54
total
Dont CA étranger Nd
8,6
9,95
11,6
13,7
12,9
CA jeux
108,1 118,3 138,9
160,6
186,5
209,2
CA autres dont :
24,5
34,2
41,4
50,1
72,3
81,3
CA restauration
nd
13,94 18,83
23,3
31,45
38,3
CA hôtellerie
nd
9,45 11,8
14,4
22
25,6
CA autres nd
10,7 10,7
12,4
18,8
17,4
(discothèques,
pourboires, entrée
salles de jeux…)
Résultat net
15,7
20,9
21,8
25,1
28,8
34,31
consolidé part du
groupe
Prélèvements de
nd
nd
nd
nd
nd
229,9
l’Etat et des
communes
Sources : Rapports annuels, Groupe Partouche, 1999, 2000, 2001, 2002, 2003
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2002
582,6
17
539
372
2003
691,3
30,6
633,2
435,7
18,3
270,2
101,8
46,3
29,2
26,2
28,9
322,8
112,8
54
30,8
28,1
22,46
17,7
329,3
387,3
28
Tableau 17. Eléments sur l’activité du Groupe Partouche
Effectifs
Dont effectif
travaillant à
l’étranger
Nombre de casinos
exploités
Casinos exploités en
France
Casinos exploités à
l’étranger
1996
1719
nd
1997
1911
nd
1998
2345
nd
1999
2650
476
2000
3341
468
2001
3657
nd
2002
5337
579
19
20
23
28
30
30
51
49
17
18
20
23
25
26
44
42
2
2
3
5
(+ San
Roque &
Bucarest)
5
4
(Bucarest)
7
7
(+ Spa,
(- Spa +
Ostende,
Meyrin)
Chaudfontaine
)
3 926
4 281
458
445
Parc de MAS
1649 1849 1960
2 179
2 259
2 499
PBJ moyen quotidien
nd
nd
379
414
437,2
467
par MAS
Investissements
62,3
34,1 47,1
89,5
49,7
55
Nombre d’hôtels en
nd
nd
nd
5
8
10
France
Sources : Rapports annuels, Groupe Partouche, 1999, 2000, 2001, 2002, 2003
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2003
5347
629
363,4
17
36,2
16
29
Tableau 18. Bilan consolidé du groupe Partouche
Actif (en M€)
Ecarts d’acquisition
Immobilisations incorporelles
total
Immobilisations corporelles
Immobilisations financières
Actif immobilisé
Clients
Stocks
Autres créances
VMP
Disponibilités
Charges constatées d’avance
Actif circulant total
Total actif (y compris comptes
de régularisation)
Passif (en M€)
Capital social
Primes d’émission
Ecarts de réévaluation groupe
Réserve légale
Réserves réglementées
Autres réserves
Réserves groupe
Report à nouveau
Ecarts de conversion groupe
Résultat consolidé groupe
Capitaux propres groupe
Intérêts minoritaires
Provisions pour risques et
charges
Emprunts et dettes auprès des
établissements de crédit
Emprunts et dettes financières
diverses
Fournisseurs
et
comptes
rattachés
Dettes fiscales et sociales
Dettes sur immobilisations
Autres dettes
Dettes et régularisation
Total passif
* cf. tableau 32 ; ** cf. tableau 33
1998
40,8
47,0
116,9
45,6
209,5
6,8
1,4
18,4
2,7
29,0
6
69,3
1999
66
74,3
2000
77,7
87,2
2001
72,6
81
2002
393,6
403,5
2003
380,9
390,9
163,7
37,3
275,3
8,6
1,9
35,4
16,9
46,1
6
119,4
395,4
201,4
38,2
326,8
8,1
2,8
26,2
7,2
31,8
5,9
88
416,1
223,6
50,6
355,1
9,8
2,8
29
20,7
25,7
7,3
95,8
452,1
352,7
46
802,2
9,8
2,9
51,3
3,4
46,7
7,3
128,2
933
363,8
39,8
794,6
12,9
2,9
35,6
7
55,6
7,5
128,6
932,9
277,9
1998
85,4
9,4
(60,5)
2,0
5,6
(14,7)
80,3
0,0
22,0
129,4
9,4
1999
85,4
9,4
(52,5)
2,8
5,6
(14,7)
78,5
5,2
(0,1)
25,2
144,6
11,3
6,1
2000
85,4
9,4
(52,5)
3,5
5,6
(14,7)
88,4
8,5
28,8
162,3
12,9
4,8
2001
86,2
9,4
(52,9)
5
5,6
(15,2)
88,3
26
34,3
186,7
13,9
4,9
2002
86,2
9,4
2003
86,2
9,4
86,6
110
22,5
204,8
21,9
9,9
17,7
223,4
31
10,1
125,9
119,2
132,7
527
391,7*
15,4
16,9
8
17,3
116,3**
12
14,3
13,4
19
18,5
43
15,2
12,8
233,3
233,3
48,1
16,1
10,5
234,8
416,1
58,5
13,8
14,3
246,6
452,1
80,3
11,3
14,3
696,3
933
88,5
10,3
13,3
668,3
932,9
6,3
56,7
4,2
8,4
35,6
10,9
9,3
134,2
279,4
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30
Tableau 19. Compte de résultat consolidé du groupe Partouche
(en M€)
Chiffre d’affaires net
Produits d’exploitation
Achats de marchandises
Achats de matières premières
Autres achats et charges externes
Impôts et taxes
Charges de personnel (y compris
charges sociales)
Dotations aux amortissements et aux
provisions
Autres charges d’exploitation
Charges d’exploitation
Résultat d’exploitation (y compris
variation de stocks)
Produits financiers
Charges financières
Résultat financier
Résultat courant des entreprises
intégrées avant impôt
Résultat exceptionnel
Impôts sur les bénéfices
Dotations aux amortissements des
écarts d’acquisition
Participation des salariés
Impôts différés sur les bénéfices
Résultat net de l’ensemble consolidé
Intérêts minoritaires
Résultat net (part du groupe)
1998
180,24
187,39
3,78
7,03
36,05
10,09
56,57
1999
210,7
218,9
2,6
10,2
41,6
11
65,1
2000
258,8
265,2
2,9
13,9
55,6
12,9
83,3
2001
290,5
297,1
3,3
14,5
58,7
14
91,5
2002
372
382,6
9,4
14
81,1
18,7
135,1
2003
435,7
457,8
13,4
12,6
100,9
21,8
163,2
13,23
14,5
20,1
23,8
32,4
39,7
6,20
132,87
54,52
7,5
152,4
66,5
7,6
196,6
68,6
8,3
214
83,1
9,1
299,8
82,8
11,9
363,5
94,3
1,11
3,45
(2,33)
52,21
1,7
5,3
(3,6)
62,9
1,7
8,1
(6,4)
62,2
1,9
9,5
(7,6)
75,6
2,6
25
(22,4)
60,4
1,6
34,7
(33,1)
61,2
(0,70)
23,20
2,97
0,1
25,5
5,3
7,2
26,7
4,9
27,9
5,1
4,3
23
13,8
3,8
16,5
22,4
2,88
(2,45)
24,91
2,94
21,97
3,3
1
28,4
3,2
25,2
4,3
1,1
32,3
3,4
28,8
4,4
1
37,4
3,1
34,3
5,9
2,8
25,2
2,7
22,5
7,1
1,8
23,8
6,1
17,7
Tableau 20. Emprunts et dettes auprès des établissements de crédit en 2003
2003
- 1 AN
1 à 5 ANS
Emprunts bancaires*
48
212,8
386
Intérêts courus/ emprunts
0,2
0
Ns
Crédit-bail retraité
0,6
3,4
5,4
Comptes bancaires créditeurs
0,1
0
Ns
Total
391,7
48,9
216,2
* dont 366,7 M€ de dettes bancaires assorties de garanties (emprunt syndiqué)
+ 5 ANS
125,2
0
1,4
0
126,6
Tableau 21. Emprunts et dettes diverses en 2003
2003
-1 AN
Autres emprunts et dettes*
108
NS
Participation des salariés
6,7
0,5
Dépôt et cautionnement
0,6
0,3
Dettes sur titres de participation
1
1
Total
116,3
1,9
* dont l’avance faite par la Financière Partouche de 100 M€
1 à 5 ANS
0
5,8
NS
0
5,8
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+ 5 ANS
107,9
0,3
0,2
0
108,5
31
Tableau 22. Résultats du premier semestre 2004 (en M€)
PBJ
Chiffre d’affaires
Résultat d’exploitation
Résultat financier
Résultat courant
Résultat exceptionnel
Résultat total sociétés intégrées
Résultat net part du groupe
Du 1/11/03 au
30/4/04
373,8
227,6
54,9
-13,2
41,6
1,6
13,6
10,5
Du 1 /11/02 au
30/4/03
342,5
211,5
46,8
-17,6
29,1
7,5
13,6
9,5
Evolution en
%
+ 9,1%
+ 7,6%
+ 17,4%
+ 43%
+ 10,5%
Groupe Didot-Bottin :
Le groupe Didot Bottin est détenu principalement par la compagnie financière privée (COFIP) à
hauteur de 62,46% et par la Sopalia Cie financière Holding (21,11%). Le reste du capital est détenu
par les familles fondatrices de certaines sociétés du groupe et par le marché.
Les 5 casinos luxueux du groupe se situent en France et en Suisse, et sont regroupés au sein de la
filiale « Groupe de Divonne » (Figure 6). Cette filiale détient notamment le casino de Divonne, le
troisième plus gros casino français (avec plus de 66 M€ de PBJ). Le groupe a fortement investi ces
dernières années avec deux nouveaux établissements en 2002, à Crans-Montana (Suisse) et à SaintJulien-en-Genevois, et un autre en mars 2003 à Hauteville-Lompnès. La SFDD a également revendu
les titres qu’elle détenait dans la compagnie européenne de casinos lors de l’OPA du groupe Partouche
et en a retiré une plus-value financière significative (plus de 1 M€).
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Figure 6. Structure du groupe Didot-Bottin
COFIP
62,46 %
34%
Didot-Bottin
36%
11%
86%
Groupe de
Divonne
GIMAR
Finance & Cie
SCA
Compagnie de
Fougerolles
100%
100%
100%
100%
SFDD
Peureux
98,68%
Editions
E.D
100%
100%
TTH
Divonne
Distillerie
Gauthier
SECSJ
Saint-Julien
SGCA
Annemasse
76%
Quinette
Gallay
100%
100%
80 %
Mussidan
SCHL
Hauteville-Lompnès
SCCM
Crans-Montana
Le groupe n’est cependant pas uniquement actif dans le secteur des casinos mais également l’édition
via Editions E.D., l’équipement en sièges de salles de cinémas et de spectacle via Quinette Gallay et
Mussidan ou encore la distillerie via sa holding Fougerolles (avec son produit phare vendu en GMS :
les Griottines). Au total, le groupe emploie plus de 1000 salariés en 2003, dont 65% sont employés
dans les casinos.
A fin 2002, l’activité des distilleries Peureux dégageait un CA de 19,6 M€ et un résultat net de 2,1 M€.
Quinette Gallay dégageait un CA consolidé de 34,7 M€ et un résultat net de – 1,1 M€ du fait du
ralentissement des ouvertures de complexes cinématographiques. L’édition, via l’éditeur spécialisé
E.D. (encyclopédie douanière), présentait à fin 2002 un CA de 1,6 M€ et un résultat net après impôt
nul. Le groupe de Divonne présentait fin 2002 un PBJ en nette hausse : 113,2 M€ contre 104,4 M€ en
2001 et 92,6 M€ en 2000. Cette hausse d’activité se traduit par un CA qui passe de 60,6 M€ en 2001 à
64,3 M€ en 2002. Le résultat net de l’activité s’élève à 2,1 M€ en 2002 contre 2,7 M€ un an
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33
auparavant. Cependant, il faut rappeler qu’en 2002, un alourdissement des prélèvements sur les jeux
de la part de l’Etat a frappé le secteur dans son entier.
Pour l’activité casinos, le chiffre d’affaires se répartit entre les jeux traditionnels (10%), les jeux
automatiques (67%), l’hôtellerie et la restauration (18%) et le golf et divers produits (6%). Les
informations financières sur Didot-Bottin sont synthétisées dans les tableaux 23 et 24.
Tableau 23. Bilan consolidé du groupe Didot-Bottin au 31-12-2002
Actif (en K€)
Ecarts d’acquisition
Immobilisations incorporelles
Immobilisations corporelles
Immobilisations financières
Actif immobilisé
Stocks et en cours
Clients et comptes rattachés
Autres créances et comptes de régularisation
VMP
Disponibilités
Actif circulant
Total actif
Passif (en K€)
Capital
Réserves
Résultat
Capitaux propres (part du groupe)
Intérêts minoritaires
Provisions pour risques et charges
Emprunts et dettes financières
Fournisseurs et comptes rattachés
Autres dettes et comptes de régularisation
Total passif
31/12/2002
59 058
821
37 051
9 794
106 724
24 972
18 013
4 402
7 991
5 639
61 017
167 741
31/12/2002
25 627
37 897
411
63 935
5 562
3 778
67 170
10 638
16 658
167 741
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31/12/2001
63 017
501
34 031
9 969
107 518
25 958
14 527
4 048
12 463
4 393
61 389
168 907
31/12/2001
25 627
40 063
172
65 862
5 848
5 095
69 887
8 298
13 917
168 907
34
Tableau 24. Compte de résultat consolidé du groupe Didot-Bottin
(en K€)
Chiffre d’affaires
Autres produits d’exploitation
Achats consommés
Charges de personnel
Autres charges d’exploitation
Impôts et taxes
Dotations aux amortissements et aux provisions
Résultat d’exploitation
Charges et produits financiers
Résultat courant des entreprises intégrées
Charges et produits exceptionnels
Impôts sur les résultats
Résultat net des entreprises intégrées
Dotations aux amortissements des écarts d’acquisition
Résultat net de l’ensemble consolidé
Intérêts minoritaires
Résultat net (part du groupe)
31/12/2002
88 757
3 334
- 30 203
- 24 975
- 19 802
- 3 530
- 5 729
7 852
- 872
6 980
316
- 2 559
4 737
- 4 336
401
10
411
31/12/2001
88 060
2 579
- 28 478
- 23 532
- 17 742
- 3 601
- 6 918
10 368
- 2 085
8 283
- 403
- 3 055
4 825
- 4 456
369
- 197
172
L’Europe des casinos
L’Europe est le deuxième marché des casinos au niveau mondial, très loin cependant derrière les
Etats-Unis (Tableau 25).
Tableau 25. Le marché mondial des casinos
Région
Revenus des casinos en 2000
(milliards de dollars)
Etats-Unis
27,77
Europe
8,75
Asie
6,81
Source : Global industry analysts, casinos 2004
Part de marché globale
49,86%
16,45%
12,52%
En Europe, la France est le pays possédant le plus de casinos et dégage le PBJ le plus élevé (Tableau
26). 350 villes peuvent actuellement se prévaloir des critères de la loi de 1907 et donc accueillir
potentiellement cette activité. Plusieurs opérateurs français sont cotés en Bourse. Mais en comparaison
des groupes anglo-saxons, les casinotiers français sont encore de petite taille. L’Allemagne est un
marché qui ne devrait pas connaître de croissance très forte dans les années à venir. Elle n’a aucun
opérateur coté en Bourse. L’Italie ne possède paradoxalement que quatre casinos dans tout le pays
après avoir donné naissance aux jeux de loteries. L’Espagne présente un parc d’une trentaine de
casinos qui génèrent environ 400 M€ de revenus. Des projets de gros casinos à Majorque et Marbella
sont cependant à l’étude. En Espagne comme en Italie, aucun opérateur n’est coté. Des modifications
importantes interviennent aux Pays-Bas et pourraient également intervenir en Autriche. La
privatisation de la holding publique Holland Casinos aux Pays- Bas est en discussion et l’on parle
d’une éventuelle ouverture du marché autrichien. Holland Casinos dispose de 12 établissements qui
ont généré en 2003 plus de 630 M€ de PBJ. Le groupe a cependant perdu le monopole public sur les
jeux dont il disposait depuis 25 ans et de nouveaux opérateurs pourraient apparaître. Casinos Austria
crée en 1934, gère 70 établissements dans 16 pays (dont 16 bateaux-casinos dans les eaux
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internationales) et dégage un chiffre d’affaires de 718 M€ en 2002. Le groupe est présent sur les cinq
continents et dispose d’une situation de monopole pour ses 12 casinos en Autriche. Son chiffre
d’affaires en Autriche est de 328 M€ et de 390 M€ à l’étranger (dont 146 M€ en Europe). Son
actionnariat est composé de banques, de sociétés d’assurance et de quelques riches personnalités. La
part des investisseurs privés dans son capital contraste avec le groupe public Holland Casinos. Le
groupe Casino Austria a enfin une participation de 34% dans la loterie autrichienne (environ 1 000 M€
de chiffre d’affaires en 2003) qui exploite elle-même une activité de e-gaming (d’un CA de 2 M€). Le
Luxembourg possède un seul casino mais de taille importante avec 218 MAS et une dizaine de tables
de jeux. La Belgique possède 8 casinos mais la loi limite fortement jusqu’à récemment leur
développement dans les villes balnéaires. Récemment ce pays a autorisé la construction d’un nouvel
établissement à Bruxelles. En Suisse, marché récemment libéralisé, Swiss Casinos AG gère trois
grands casinos en propre et possède 50% du casino de St Moritz et 31,5% du Grand Casino Kursaal de
Berne. Ce groupe est avant tout un groupe de services (conseil en implantation et en conception,
conseil en management…) dans le secteur des casinos avant d’en devenir un opérateur.
Tableau 26. Le marché européen des casinos en 2003
Pays
Nombre de casinos dans le pays
PBJ (M€)
France
182
2 546
Allemagne
56
1 153
Royaume-Uni
126
1 037
Pays-Bas
12
630
Italie
4
542
Espagne
32
423
Total pays européens
609
8 017
Source : groupe Lucien Barrière, 2004 ; Global Industry Analysts, casinos 2004
Le Royaume-Uni est le deuxième marché européen et présente comme les autres pays une forte
croissance (Tableau 27), avec notamment un parc de plus de 250 000 MAS. Ces MAS ne sont
toutefois pas toutes exploitées dans les casinos à la différence de la France. En fait, seul un millier de
ces appareils sont exploités dans les casinos. Une autre spécificité du marché anglais est de concentrer
plus de la moitié du PBJ dégagé par les casinos sur Londres.
Le secteur emploie environ 13 000 personnes. Ce marché est actuellement secoué par un projet de
déréglementation qui devrait intervenir en 2004 ou 2005. Ce projet permettrait entre autres d’abattre
les cloisons existant entre les différents types de jeux. Un casino pourrait ainsi gérer des paris sportifs
et des loteries (bingo). Le jeu en ligne deviendrait également une catégorie légale de jeu. Pour l’heure,
les casinos n’ont pas le monopole des machines à sous et ne sont autorisés qu’à un maximum de 10 de
ces machines par étalissement (et ce, depuis 1999).
Tableau 27. Principaux indicateurs du marché anglais
1996 1997
Nombre de casinos
119
116
Nombre de MAS dans les Nc
nc
casinos
PBJ (M£)
Nc
nc
Source : Gaming Board for Great Britain
1998
115
612
1999
116
582
2000
118
795
2001
118
814
2002
122
841
2003
126
894
2004
131
976
nc
nc
3109
3316
3582
3797
4073
Sur ce marché, 4 opérateurs se partagent aujourd’hui 90% du marché suite à une vague de fusionsacquisitions (Tableaux 28 & 29). Ce marché a en particulier était le témoin de la plus grosse OPA
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jamais réalisée en Europe, à savoir le rachat pour 1,9 milliard € en février 2003 de Gala détenu
jusqu’alors par CSFB et PPM, par les fonds d’investissement Cinven (investisseur déjà présent dans le
secteur des pubs) et Candover (holding financier déjà présent dans les centres de vacances, les clubs et
les bars). Ces deux fonds d’investissement – absents jusque-là du secteur des casinos - semblent
vouloir agir au niveau de l’Europe entière et ont rapidement signé un accord avec l’opérateur
américain Harrah’s en juin 2003 afin de planifier la construction de 8 nouveaux casinos pour 2005 /
2006 en Angleterre d’une surface de 10 à 15 000 m² chacun. Leur accord prévoit 600 M$
d’investissement.
Le grand rival américain de Harrah’s, le groupe MGM Mirage, a également pris pied au RoyaumeUni. En mai 2003, MGM prenait 25% dans Metro Casino. L’entreprise américaine prévoit aussi de
construire un nouvel établissement à Bristol. Elle a également passé un accord avec British Land pour
que ce dernier transforme une partie de ses nombreux terrains en casinos. Les deux partenaires
évoquent 400 M£ d’investissements près de Sheffield et 200 M£ à Londres. En Angleterre, le groupe
MGM s’oppose actuellement dans une OPA à l’entrepreneur sud africain Sol Kerzner pour acquérir un
gros opérateur de paris et de jeux de hasard anglais, Wembley, dont certains établissement pourraient
être convertis en casinos. La dernière offre évaluait Wembley à 309 M£ mais rien n’est encore joué.
Le même groupe Kerzner a déjà une participation dans London Club International.
Tableau 28. Les entreprises anglaises en 2000
Nombre de casinos
Rank Group
31
Stanley Leisure Group
30
Hilton Group (Ladbrokes)
27
London Club International
7
A&S Leisure Group
5
Tower Casino Group
5
RJ Brown Limited
2
Pellenfayre Limited
2
Autres opérateurs
9
Total
118
Source : Gaming Board for Great Britain, 2000
Dont à Londres
4
3
6
7
1
0
0
0
2
23
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Tableau 29. Les groupes anglais en 2003
Groupes
Stanley Leisure : entrée en 1976 sur le marché ; politique intensive
d’acquisitions (le groupe a cherché récemment à racheter London Club
International) ; cet acteur est passé du bookmaking au casino ; ouverture
en novembre 2003 du plus grand casino du Royaume-Uni à Birmingham
sur le modèle américain (20 000 m²) ; 4 casinos à Londres
Rank Group – Grosvenor Casino : casinos essentiellement au RoyaumeUni et 2 en Belgique (Middlekerke et Blankenberge) ; possède des salles
de Bingo ; exploite la marque HardRock dans les cafés, restaurant et
loisirs ; 6 casinos à Londres ; plus de 120 clubs de bingo
Gala casinos : a racheté 28 casinos au groupe Ladbroke en 2000 ; possède
des casinos à Gibraltar, en Ecosse (7) et sur l’île de Man ; projet de
développement de 8 casinos avec le groupe américain Harra’s ; 6 casinos à
Londres ; grosse activité dans la loterie (bingo) avec près de 170 clubs
London Club International : coté depuis 1994 ; 5 casinos à Londres ;
également présent en Egypte, à Las Vegas, au Liban et en Afrique du Sud
grâce à des implantations dans des hôtels Hilton ; casinos plutôt luxueux
A & S Leisure group : 1 casino à Londres
Blue chip casinos plc
Aspinall’s Club Ltd : 1 casino à Londres
Opérateurs d’un seul casino (dont 1 à Londres)
Total
Source : groupe Lucien Barrière, 2004
Nombre de
casinos au
Royaume-Uni
42
PBJ
(en M€)
36
237
30
170
9
183
6
3
2
12
134
261
120
971
La croissance observée pendant les années 90 dans toutes les régions du monde, y compris l’Europe,
devrait être encore forte à l’horizon 2010 comme l’indique une étude de Global Industry Analysts
(Tableau 30). Elle devrait profiter aux 132 opérateurs mondiaux qui exploitent environ 3 700 casinos.
En comparaison, et sur la même période, la croissance des économies américaine et européenne
devrait être respectivement de 3,2% et 2 % en moyenne. Cette croissance est tirée par le statut
désormais légitime de l’activité mais également par des évolutions sociodémographiques comme
l’importance croissante du nombre de retraités qui disposent de temps pour jouer.
Tableau 30. Croissance attendue des casinos sur la période 2000-2010e
Pays / régions
Etats-Unis
Asie
Europe
Canada
Reste du monde
Amérique latine
Total
Croissance annuelle moyenne sur la période
2000 - 2010
6,19%
6,03%
5,10%
4,98%
4,5%
3,49%
5,65%
Source : Global industry analysts, casinos 2004
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38
La gestion des casinos dans quelques pays européens 2
Les pays européens présentent une certaine homogénéité sur plusieurs dimensions de la gestion des
casinos : secteur très encadré, limite d’âge des joueurs fixée à 18 ans en général, certification
obligatoire du personnel, interdiction du crédit, publicité autorisée mais limitée. Cependant, sur
d’autres dimensions, l’activité est réglementée différemment. Il apparaît par exemple que les ponctions
de l’Etat et des communes en France sont parmi les plus fortes en Europe, à environ 55% du PBJ. Les
niveaux de taxation des jeux varient donc beaucoup d’un pays européen à l’autre. En Allemagne, il
atteint par exemple 85% ce qui génère une rentabilité très faible et n’incite pas au développement de
grands groupes privés. La moyenne européenne est plus faible et comprise entre 35 et 45% de
taxation. Au-delà des questions de taxation, les conditions d’exploitation des casinos sont assez
différentes d’un pays à l’autre comme un rapide panorama pays par pays le laisse entrevoir.
L’Allemagne :
Il existe 54 casinos en Allemagne dont 36 sont gérés par l’Etat. Le secteur a dégagé 993 M€ de PBJ en
2001 dont environ 70% sont générés par un parc de plus de 5 500 MAS. Les prélèvements sont
compris entre 80 et 92% du PBJ que ce soit pour les MAS ou pour les jeux traditionnels. Cependant,
des allégements sont prévus depuis peu pour les 2 à 5 premières années d’exploitation d’un
établissement et pour les casinos situés dans l’ex-Allemagne de l’Est. Il faut noter également que
certaines taxes sont spécifiques dans chaque Lander d’implantation. Les horaires d’ouverture sont
compris entre 2 heures de l’après-midi et 6 heures du matin. Les établissements doivent fermer lors de
certaines fêtes nationales à la différence de nombreux autres pays européens. Les bars et restaurants
dans les casinos n’existent pas. La durée des concessions est comprise entre 5 et 15 ans et dépend,
comme sur de nombreux autres points, des réglementations régionales. En théorie, la présence
d’entreprises étrangères est autorisée mais ne s’observe pas en pratique. Les jeux autorisés sont : les
roulettes française et américaine, le black-jack, le poker, le punto banco, les MAS et le baccarat. Il
n’existe pas de régulateur national mais uniquement local.
L’Autriche :
A fin 2002, les 12 casinos implantés en Autriche généraient un PBJ de 228 M€ grâce à un parc de 1
809 MAS et 238 tables de jeux. Le secteur emploie environ 1800 salariés. Les taux de taxes sont de
48% pour les MAS et entre 35 et 80% pour les JT selon le montant du PBJ dégagé. Les horaires
d’ouverture sont compris entre 3 heures de l’après-midi et 4 heures du matin. L’Autriche interdit les
casinos étrangers sur son territoire. La durée des concessions est de 15 ans. Les jeux autorisés sont :
les roulettes américaine et française, le baccarat, le black-jack, le punto banco, le poker, les MAS. Le
secteur est sous l’autorité du ministère des Finances.
La Belgique :
8 casinos généraient environ 2 milliards de FB de PBJ en 1999, les taux de taxes étant compris entre
33 et 44% selon le PBJ de l’établissement. Chaque exploitant doit fournir des équipements culturels et
de la restauration. Jusqu’à récemment, les casinos ne pouvaient s’implanter que dans 8 villes
balnéaires et touristiques. Cependant, depuis un décret royal de 2001, Bruxelles a reçu l’autorisation
d’ouvrir son casino. L’appel d’offre a suscité de nombreuses candidatures et a été emporté par un
groupe d’investisseur emmené par Casinos Austria. Chaque exploitant reçoit une concession d’un
maximum de 20 ans. Les jeux autorisés sont : le baccarat, le black-jack, le craps et les roulettes
américaine et française. La Belgique interdisait l’exploitation de MAS jusqu’en 2003. Les casinos sont
sous la tutelle des ministères des finances, de la justice et de l’intérieur.
2
Cette partie doit beaucoup au site Internet egamingpro.com.
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Le Danemark :
Le secteur emploie 400 salariés répartis dans 6 casinos qui ont généré 31,7 M DKK3 en 2001. Le parc
de MAS s’élève à 469. Les prélèvements sont de 45% sur le PBJ jusqu’à 4 M DKK et de 75% au-delà
tant pour les JT que pour les MAS. Les horaires sont compris entre 2 heures de l’après-midi et 4
heures du matin. Les concessions sont accordées lors d’appels d’offres pour une durée de 10 ans. Les
jeux autorisés sont : les roulettes française et américaine, le poker, le punto banco, les MAS et le
baccarat. Les casinos sont sous la tutelle du ministère de la justice.
L’Espagne :
L’Espagne possède un parce de 32 casinos dont 3 sont détenus en totalité par l’Etat et deux autres sont
partiellement détenus par l’Etat. Ces établissements ont dégagé un PBJ de 343 M€ à fin 2002, tiré à
plus des deux tiers par les tables de JT. Chaque région du pays applique sa propre fiscalité aux casinos
sur les tables de jeux. Les taux s’échelonnent généralement entre 20 et 55% en fonction du PBJ de
l’établissement. Pour les MAS, une taxe annuelle d’Etat de 4 K€ est appliquée, qui peut cependant être
majorée selon les régions par une taxe supplémentaire. Dans la plupart des régions la taxe appliquée
sur les MAS est donc différente (très faible par exemple en Catalogne et très élevée dans la région de
Valence). Un droit d’entrée relativement faible est perçu à l’entrée du casino. Les casinos décident
librement de leur horaire d’ouverture mais le minimum est de 8 heures par jour et le maximum de 16
heures. Le personnel doit être certifié pour travailler dans les établissements. Les entreprises
étrangères ne peuvent posséder plus de 25% d’un casino espagnol mais aucune limite dans la
localisation des établissements n’est imposée. Longtemps, les casinos furent interdits dans les centres
des grandes villes mais de plus en plus d’autorisations sont données pour l’implantation dans les villes
comme Barcelone ou Séville. La durée des concessions est en général de 10 ans et de 15 ans en
Andalousie. Les jeux autorisés sont : les roulettes française et américaine, la banque, le black-jack, le
chemin de fer, le craps, le 30/40, la boule, le bingo, le poker, le punto banco, les MAS et le baccarat.
Les casinos sont sous la tutelle du Ministère de l’Intérieur.
La Grèce :
8 casinos, dont 2 possédés par l’Etat (mais en cours de privatisation), ont dégagé en 2001 33 M€ de
PBJ, dont 40% grâce aux MAS. Le secteur emploie environ 4000 salariés et les entreprises exploitent
271 tables de jeux traditionnels ainsi qu’un parc de 2 322 MAS. Les tables et les MAS sont taxées à
hauteur de 20 à 30 % ainsi qu’une taxe de 2% à payer aux collectivités locales. Le droit d’entrée des
joueurs est fixé entre 6 et 12 € selon les casinos. Les horaires quotidiens d’ouverture peuvent aller de
12 à 24 heures. Les joueurs doivent être âgées d’au moins 23 ans. Les entreprises étrangères peuvent
s’implanter en Grèce. Les zones d’implantation sont des zones touristiques désignées par la loi. Aucun
renouvellement de la concession n’est accordé. Celle-ci dure 12 ans. Les jeux autorisés sont : la
roulette américaine, le black-jack, le craps, le punto banco, le stud poker et les MAS. Les casinos
dépendent du ministère du tourisme.
La Hongrie :
Il n’y a que 6 casinos en Hongrie, dont 3 sont détenus par l’Etat. Ces casinos ont dégagé à fin 2002
environ 36 M€. Ces casinos n’emploient qu’à peine 1000 personnes. Ils représentent 109 tables de JT
et 145 MAS. Une taxe de 30 % sur les revenus de tous les jeux est perçue mensuellement. 50% des
pourboires sont également taxés à hauteur de 30%. Une licence de concession coûte au minimum 1,5
M€ à Budapest et 0,2 M€ dans le reste du pays. Chaque table de jeux et chaque MAS font également
l’objet d’achat de licence. Un droit de 10$ est perçu à l’entrée d’un casino. Les horaires sont librement
fixés et le casino peut fermer un jour par semaine. Les investisseurs étrangers sont acceptés après
approbation du ministère des Finances. Les villes autorisées sont essentiellement les grandes villes et
les villes touristiques. Aucune restriction sur les jeux pratiqués n’existe.
3
7,4 DKK =1 €
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40
L’Italie :
Les 4 casinos italiens sont publics et possédés par des villes ou des régions. A fin 1999, le PBJ de ces
casinos était d’environ 755 milliards ITL, soit 377 M€. Les taxes sur chaque casino sont différentes.
Ainsi, le casino de Campione est taxé à hauteur de 30,5% par l’Etat et 38% par la ville (après avoir
payé une licence de 800 M ITL), celui de San Remo reverse 10% de son PBJ à l’Etat (après avoir payé
une licence de 800 M ITL) alors qu’à Venise, la ville perçoit le PBJ et en reverse 50% au
management. Les horaires d’ouverture sont variables pour chaque casino mais tous ferment vers 3 h
00. Le personnel n’a pas besoin d’être certifié à la différence de nombreux autres pays. Les pourboires
sont autorisés sauf à Venise. L’implantation d’un casino n’est autorisée que dans les quatre villes
actuelles et l’actionnariat étranger est interdit. Aucune autorité centrale ne gère les casinos qui
dépendent d’autorités locales. Les jeux autorisés sont nombreux : les roulettes française, anglaise et
américaine, le black-jack, le punto banco, le chemin de fer, le craps, le 30/40, la boule, le stud poker,
les jeux vidéo et les MAS
Les Pays-Bas :
Les 12 casinos hollandais ont dégagé à fin 2002, un PBJ d’environ 682 M€. Ces revenus proviennent
pour moitié des JT et pour l’autre de l’exploitation des MAS. Le nombre de tables de jeux exploitées
est de 385 et le nombre de MAS s’élève à 5 346. Le secteur emploie environ 5 000 personnes. La
taxation des tables de jeux est de 33% du PBJ et l’on applique un taux de TVA de 19% sur les revenus
des MAS. Un droit d’entrée de 3,5 € est appliqué. Les heures d’ouverture sont comprises entre 13h30
à et 3h du matin. L’Etat hollandais accorde une concession permanente aux 12 casinos du pays et c’est
l’Etat qui récupère également la totalité du PNJ (110 M€ en 2002). Les jeux autorisés sont : les
roulettes française et américaine, le black-jack, le punto banco, le poker, le keno, le Let it Ride, la pai
gow et les MAS. Les casinos sont sous l’autorité d’une autorité indépendante, le Netherlands gaming
control board sur le modèle anglais.
Le groupe Holland Casino a été constitué en 1976 après que le gouvernement hollandais ait donné son
autorisation et accordé une licence exclusive d’exploitation. Le groupe exploite 12 casinos, dont un a
ouvert ses portes en 2000 et un autre en 2002 (25 M€ d’investissement), et emploie environ 5 000
personnes. Il a un statut juridique de fondation (à ce titre le groupe reverse l’ensemble de ses résultat à
l’Etat, en plus des taxes et impôts) mais pourrait à terme se transformer en société anonyme. En 2002,
le groupe a dégagé un chiffre d’affaires net de 528 M€ et un bénéfice de 110 M€ (Tableaux 31, 32 &
33). En 2003, le gouvernement hollandais décidait de maintenir le statu quo sur le marché et de ne pas
autoriser de nouvelles ouvertures ni de privatiser son marché. Les débats sur l’autorisation des casinos
virtuels devraient déboucher en 2004. Le groupe a déjà utilisé son savoir-faire pour aider à l’ouverture
de 5 casinos en Suisse et en Suède mais le groupe ne peut pour l’instant opérer à l’étranger étant donné
son statut.
Tableau 31. Evolution du compte de résultat de Holland Casino (en M€)
Revenus bruts
Taxes et impôts
Revenus nets
Charges d’exploitation
Résultat net
Ebitda
Ebida
Source : rapport annuel 2002
2002
672,8
144,7
528,1
412,7
110,7
305,9
161,2
2001
600,5
128,6
471,9
376,3
90,9
268,9
140,3
2000
504,3
105,6
398,7
318,8
74,7
235,4
129,8
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1999
442,4
92,4
350
278,9
65,9
198,2
105,8
1998
404
84,3
319,7
255,4
60,1
177,3
93
41
Tableau 32. Sources de revenus de Holland Casino (M€)
2002
Jeux de tables
MAS
Pourboires
(notamment sur les tables de jeux)
Restauration
Autres revenus
Total
Source : rapport annuel 2002
2001
292,5
292,2
55,9
44%
43%
8%
263,6
249,4
51
44%
42%
8%
21,2
11
672,8
3%
2%
100%
22
14,5
600,5
4%
2%
100%
Tableau 33. Autres indicateurs de Holland Casino
Coûts salariaux
(en % des charges
d’exploitation)
Marge sur résultat
(résultat net / revenus nets)
* 100
Investissements
Nbre de visiteurs (en
milliers)
Dépense moyenne par
visiteur
Nbre de tables de jeux
traditionnels
Nbre de MAS
Nbre d’employés
Source : rapport annuel 2002
2002
62,8%
2001
63%
2000
57,2%
1999
60,1%
1998
58,9%
21%
19,3%
18,7%
18,8%
18,8%
90 M€
6 079
63,5 M€
5 932
64,4 M€
nd
28,4 M€
nd
78,6 M€
nd
111 €
101 €
nd
nd
nd
385
341
nd
nd
nd
5 346
4 730
4 331
4 593
nd
nd
nd
nd
nd
nd
La Pologne :
La Pologne possède 29 casinos privés qui ont dégagé un PBJ de 1,4 M PLN à fin 2002 (1€ = 3,6 PNL
à fin 2001). 3 casinos sont localisés à Varsovie et 3 autres à Cracovie. L’essentiel de ces revenus
provient des 237 tables de jeux et les 4487 MAS ne génèrent que 20% du PBJ. Le secteur emploie
environ 1500 personnes. Le taux de taxation applicable aux tables et MAS peut aller jusque 45%. Les
casinos doivent s’acquitter en plus d’une licence de 300 K PNL pour l’établissement dans son entier et
de 119 K PNL pour les MAS. Les joueurs doivent s’identifier à l’entrée du casino et un droit est perçu
en fonction de la plus petite mise permise à la roulette. Chaque établissement est libre de fixer ses
heures d’ouverture. Le ministère des Finances délivre les accréditations pour le personnel dans la zone
de jeux. Le pays autorise la détention du capital par une entreprise étrangère (européenne uniquement).
Les casinos peuvent s’implanter dans les villes de 250 000 habitants. Pour chaque tranche
supplémentaire de 250 000 habitants, un nouvel établissement peut s’installer. La durée des
concessions est de 6 ans. Les jeux autorisés sont : le baccarat, le black-jack, la roulette, le poker, les
jeux de dés et les MAS. Le secteur est rattaché au ministère des Finances.
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42
Le Portugal :
Il existe 8 casinos privés au Portugal qui dégage environ 300 M€ de PBJ en 2000, dont les deux tiers
proviennent des MAS. Les taxes portent non pas sur le PBJ mais sur les montants initiaux d’argent que
chaque table possède ou dont chaque MAS dispose quand le jeu commence. Cela représente environ
50% du PBJ pour les trois plus gros casinos et entre 30 et 35% pour les établissements de moindre
taille. Les casinos sont obligés de dépenser 3% de leur PBJ dans des activités culturelles (des shows
« de qualité internationale »), des actions de sponsoring ou la promotion de la région dans laquelle
l’établissement est implanté. Les droits d’entrée varient de casino en casino mais l’identification à
l’entrée est toujours obligatoire. Les horaires d’ouverture ne peuvent excéder une plage horaire de 12
heures entre 15h00 et 6h00. La publicité est autorisée sur les activités autres que le jeu (comme les
restaurants ou les spectacles). Une accréditation du personnel est obligatoire. La réglementation
autorise la possession d’une part variable du capital par les entreprises étrangères. Chaque région ne
peut accueillir qu’un seul casino (décret du ministère du commerce et du tourisme) sauf pour la région
de l’Algarve qui en accueille 3. La durée des concessions varie pour chacun des établissements. Les
jeux autorisés sont : les roulettes française et américaine, le black-jack, le 30/40, le craps, le keno, le
chemin de fer, le punto banco, le poker, le baccarat, la banque, la boule et les MAS. Le secteur est
sous la tutelle de l’inspection générale des jeux.
La République Tchèque :
27 casinos privés ont dégagé 13 398 M CZK4 à fin 2002 (dont 25% par les MAS). La plupart sont
localisés à Prague (6) et à Brno (3). Les prélèvements sont de 17 à 31% sur les tables de jeux et de 6 à
20% pour les MAS. Les heures d’ouverture sont libres. L’implantation dans les villes dépend
d’autorisation du Ministère des Finances. Aucune limite ne concerne la détention du capital des
entreprises. Aucun jeu n’est a priori interdit mais ce sont généralement les roulettes française et
américaine, le poker et le baccarat que l’on retrouve dans ces casinos. Les casinos sont sous la tutelle
du ministère des finances.
Le Royaume-Uni :
131 casinos privés ont dégagé un PBJ de plus de 4 milliard de £ en 2003. Le secteur emploie environ
13 000 salariés et comprend un parc d’environ 1000 MAS. Les prélèvements sur les JT s’échelonnent
de 2,5% à 40 % selon le PBJ dégagé. Plus celui-ci est élevé, plus la taxe est importante. Les MAS font
l’objet d’une taxe particulière à payer chaque année d’environ 5000 € par machine. Les casinos sont
considérés comme des clubs auxquels les joueurs doivent adhérer, avec ou sans frais d’inscription. Les
horaires d’ouverture sont compris entre 2 heures de l’après-midi et 6 heures du matin. Les entreprises
étrangères peuvent détenir des casinos au Royaume-Uni. Les établissements doivent s’implanter dans
52 zones qui incluent notamment les grandes villes (comme Londres). En 2003, près de 12 millions de
clients ont visité les casinos anglais, un chiffre assez stable depuis trois ans. Les jeux autorisés sont :
les roulettes française et américaine, le black-jack, le craps, le poker, le Big Six, le Super Pan 9, les
MAS et le baccarat. Les casinos dépendent du Gaming Board for Great Britain, une autorité
administrative ad hoc (prochainement remplacée par la Gambling Commission aux pouvoirs plus
étendus).
La Suède :
Le pays possède 4 casinos détenus par l’Etat qui représentent environ 80 tables de jeux et un parc de
500 MAS. Aucune taxe ne touche ces établissements, les revenus étant directement perçus par l’Etat.
Un droit d’entrée de 3€ est appliqué et seuls les individus de plus de 20 ans sont autorisés. Les
établissements sont ouverts 18 heures par jour. Le personnel n’est pas certifié. Seul l’Etat peut ouvrir
des casinos en Suède et chaque établissement a une concession de 5 ans. Les jeux autorisés sont : la
4
1€ = 31,4 couronnes tchèques
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43
roulettes américaine, le poker, le blackjack, le punto banco, le sic bo et les MAS. Les casinos sont sous
la tutelle du ministère de la justice.
La Suisse :
La Suisse dispose d’un parc de 21 casinos dans lesquels les autorités cantonales ont parfois la majorité
des parts. Ces casinos ont dégagé un PBJ d’environ 560 M SFR5 en 2003. Les établissements sont
taxés à hauteur de 40% jusqu’à 10 M SFR de PJB puis + 0,1% pour chaque million de PJB
supplémentaire. L’identité des joueurs est contrôlée à l’entrée du casino. Aucun droit n’est perçu à
l’entrée. Les horaires d’ouverture sont fixées localement mais sont souvent de 12h00 à 4h00. Le
personnel n’a pas besoin d’être accrédité sauf dans certains cantons. Il n’y a aucune limite dans
l’implantation d’entreprises étrangères dans le pays. Les concessions sont accordées par la
commission fédérale des maisons de jeux pour une durée de 25 ans. Les jeux autorisés sont : la boule
et les MAS suisses. Les casinos sont sous la tutelle du ministère du Bureau fédéral du jeu.
De 2002 à 2004, la Suisse a été le témoin de nombreuses ouvertures et des licences ont été accordées à
des entreprises françaises, allemandes et autrichiennes pour certains de ces nouveaux casinos (Tableau
34). C’est la conséquence directe de la modification de la loi sur les jeux de casino intervenue en avril
2000 et qui libéralise le marché. Cette nouvelle loi a fixé l’ouverture de 7 grands casinos (catégorie A :
mises illimitées et parc de MAS potentiellement plus important) et de 14 petits casinos (catégorie B)
appelés « kurzaals ». Les plus gros opérateurs suisses sont les groupes Swiss Casino qui participe
directement à l’exploitation de 5 casinos (Tableau 35) et Admiral Casino & Entertainment (ACE) AG
qui exploite 4 casinos en Suisse mais plus de 30 dans le monde. Suite à ce mouvement de
dérégulation, 2 casinos sur les 23 concessionnaires initiaux, ont cependant dû fermer leurs portes en
2003 après avoir constater des baisses de chiffres d’affaires importantes.
5
1€ = 1,5 SFR
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44
Tableau 34. Actionnariat de quelques casinos suisses en 2003 et 2004
Casino de Berne
Casino du Lac de
Meyrin
Casino de Davos
Casino de Basel
Grand Casino de
Luzern
Casinos du Jura SA
Grand casino St
Gallen SA
CSA Casino
Schaffhausen
Casino de Zurich
Casino de Fribourg
Casino de St Moritz
Casino de Montreux
Casino de Mendrisio
Casino de Lugano
Casino d’Interlaken
Casino de Crans
Montana
Casino de Baden
Casino de Bad Ragaz
Nom du casino
Swiss Casinos (31,5%) Casinos Austria (13,5%)
Kongress + Kursaal
Bern AG (55%)
Compagnie des Casinos Isidore Partouche (30%) Claude Ben Behe (30%)
Holding (40%)
ACE AG (14,6%)
Siegfried Dietsche
Davos Tourismus
(45%)
(40,4%)
Compagnie financière
régionale (100%)
Casinos Austria
Kursaal-Casino AG
(43,45%)
Luzern (55%)
Accor Casinos Suisse
Petits actionnaires
SA (81,4%)
(18,6%)
Swiss Casinos Holding
Casinos Austria AG
St Gallen- Bodensee
AG (68,6%)
(29,4%)
Tourismus (2%)
Swiss Casinos Holding
Casinos Austria
Petits actionnaires (1%)
(84,15%)
International AG
(14,85%)
Swiss Casinos Holding
Casinos Austria
(70%)
International (30%)
Accor Casinos Suisse
(100%)
Swiss Casinos Holding Casinos Austria (50%)
(50%)
Société des Hôtels et
Gemeinde Montreux
Petits actionnaires
Casinos Lucien Barrière
(17,18%)
(11,62%)
(71,2%)
ACE AG (100%)
Ville de Lugano
A. Censi (8,49%)
Petits actionnaires
(65,43%)
(26,08%)
Saarland Spielbank
Casino Kurssal
Gmbh (20%)
Interlaken AG (80%)
Société Financière du
Petits actionnaires
Domaine de Divonne
(20%)
(80%)
Stadtcasino Baden AG
Joy Management AG
(51%)
(49%)
ACEAG (33,33%)
Grand Hotel Bad Ragaz
(66,67%)
Tableau 35. Le groupe Swiss Casinos
Participation
Casino
70 %
Zurichsee
Casino
69,3 %
Schafflhausen
Casino St
50 %
Moritz
Casino Berne
31,5 %
Casino St
70%
Gallen
Source : Swiss casinos, 2004
Date
d’ouverture
2002
Investissement
initial
16 M CHF
Nombre
Tables de
d’employés
jeux
95
12
2002
17 M CHF
67
8
122
2002
8 M CHF
40
6
75
2002
2003
27 M CHF
17 M CHF
120
100
10
11
250
165
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MAS
250
45
Les casinos aux Etats-Unis
Aux Etats-Unis, l’activité de casinotier a été autorisée à partir de 1931 dans le Nevada. Pendant plus
de quarante ans, le Nevada (et notamment la ville de Las Vegas) allait être le seul état autorisant les
casinos jusqu’à ce qu’ils soient également autorisés en 1976 par le New Jersey. Dans les années 90,
plusieurs états américains autorisaient également cette activité : Colorado (1990), Illinois (1990),
Indiana (1993), Iowa (1989), Louisiane (1991), Michigan (1996), Mississipi (1990), Missouri (1993)
et Dakota du Sud (1989).
Le développement de l’activité dans les années 90 amena la profession à se structurer et à créer
l’American Gaming Association qui venait chapeauter l’ensemble des associations fédérales qui
existaient. Cette association se charge notamment de la lutte contre les problèmes d’addiction aux
jeux. Elle veille également à assurer la légitimité de l’activité en menant des campagnes mettant en
avant l’impact économique positif du secteur (en termes de revenus fiscaux pour les collectivités
notamment).
Dans ce pays, le secteur a toujours crû plus vite que le reste de l’économie et représente le marché le
plus important avec près de 50% des revenus globaux des casinos au niveau mondial. Entre 1991 et
2000, les revenus des casinos sont passés de 8,5 milliards de $ à 26,5 milliards, soit une croissance
annuelle de 12%. Cette croissance est trois fois plus importante que la croissance moyenne de
l’économie sur la même période. Le phénomène est assez proche en Europe. Cependant, à la fin des
années 90, la croissance du marché américain s’est nettement ralentie passant d’environ 9% dans les
premières années 90 à 5% à la fin des années 90.
Les Etats-Unis comptent 443 casinos privés en 2003 répartis dans 11 états (à ces casinos, il faut
ajouter de nombreux casinos exploités dans les réserves indiennes et les bateaux casinos). Ils étaient
433 en 2001, 425 en 2000, 475 en 1999 et 450 en 1998. Ces casinos ont généré un PBJ de 27 milliards
de $ en 2003, soit une légère croissance de +2% par rapport à 2002. Mais sur longue période, la
croissance est impressionnante (Tableau 36). Le secteur américain emploie 352 000 salariés, dont plus
de la moitié travaille dans l’état du Nevada et son fameux Las Vegas (Nevada) qui regroupe 256
casinos. La seule région de Las Vegas a un PBJ deux fois plus important que celui du marché français
dans sa totalité, pourtant le plus grand d’Europe. Cette concentration s’explique notamment par un
taux de taxation très faible, plafonné à 6,25% du PBJ et par l’histoire du secteur.
Tableau 36. Evolution du PBJ aux Etats-Unis (en milliards de dollars)
PBJ
1993
11,2
1994
13,8
1995
16
1996
17,1
1997
18,2
1998
19,7
1999
22,2
2000
24,5
2001
25,7
2002
26,5
2003
27
Plus de 53 millions d’Américains ont fréquenté un casino pendant l’année écoulée, soit 26% de la
population âgée de 21 ans et plus. Il faut dire que le concept de casino américain est plus large qu’en
Europe. Un casino héberge dans un même lieu des jeux de hasard et des loisirs. Il existe par exemple
un concept de « racino » alliant casino et course (et donc paris) sous un même toit.
Des différences entre les marchés américain et européen existent. Le niveau des retraites distribuées en
Europe est plus élevé, les retraités constituant une cible privilégiée de l’activité. La législation sur le
temps de travail est plus avantageuse pour les salariés européens qu’aux Etats-Unis. De plus, les
dépenses de jeux de hasard sont seulement de 0,4% du PNB en moyenne en Europe contre 1% aux
Etats-Unis. Enfin, l’Europe ne connaît pas encore le concept de grands casinos à thème, en vogue à
Las Vegas, qui apparaissent comme des casinos géants comparés à leurs homologues européens.
Les opérateurs américains sont une quinzaine au total (encadré 2) et leur taille est sans comparaison
avec celle des entreprises européennes. MGM Mirage (racheté en 2000 par le milliardaire Kirk
Kerkorian très présent dans les studios de cinéma hollywoodiens) et Harra’s Entertainment, les deux
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plus gros opérateurs américains, ont une capitalisation boursière de plus de 6 milliards $ chacun.
Caesars Entertainment et Station casinos suivent avec plus de 4 milliards et près de 3 milliards $ de
capitalisation.
Encadré 2. Les opérateurs américains
Ameristar : possède 6 casinos au Nevada, Missouri, Mississipi et en Iowa.
Anchor Gaming : possède 4 casinos mais est également présent dans les activités de gestion de
casinos, fourniture de systèmes de paris en ligne et placement de MAS dans les casinos tiers.
Argosy : créé en 1991, il possède ou gère des bateaux casinos dans les états du Middle West et du sud
(Iowa, Louisiane, Indiana, Illinois, Missouri). Il dispose d’un parc de 3649 MAS et de 222
tables de jeux.
Aztar : possède et gère 3 casinos et 2 casinos bateaux qui représentent plus de 8700 MAS et 350tables
de jeux.
Boyd Gaming : créé en 1962, le groupe possède 13 casinos (Las Vegas, Louisiane, Illinois, Mississipi)
et de nombreux hôtels. Il fait parti des plus grands opérateurs américains.
Century casino : possède et gère 1 casino aux Etats-Unis et 1 hôtel et casino en Afrique du Sud. Le
groupe a plusieurs accords de concessions pour gérer les casinos sur des bateaux de croisière et
dans des hôtels. Il exploite ainsi une centaine de casinos dans le monde. Il est déjà présent en
République Tchèque via un partenariat avec la chaîne hôtelière Marriott Hotels.
Harra’s entertainment : un des plus vieux groupe du secteur (créé en 1946). Il gère 26 casinos aux
Etats-Unis et est notamment basé à Atlantic City (New Jersey) où il détient 50% du marché. Il
est déjà présent en Angleterre, en partenariat avec Gala. Il est n°2 du secteur américain.
Hollywood casino : le groupe construit, gère et possède 3 casinos à thème. Le groupe détient 3800
MAS et 178 tables de jeux.
Isle of Capri casino : le groupe est le septième plus gros groupe de jeux aux Etats-Unis. Il a été le
premier à exploiter des casinos au Mississipi en 1992. Il possède 13 casinos et bateaux casinos.
Il a un projet de grand centre de casino et de jeu près du stade de Coventry en Angleterre.
Mandalay Resort group : crée en 1974, il est avant tout connu pour ses grands casinos à thème pour la
plupart situés dans le Nevada (Las Vegas). Il fait parti des plus grands opérateurs américains. En
cours de rachat par MGM.
MGM Mirage : gère 12 casinos situés à Las Vegas, au Nevada, dans le Mississipi et dans le Michigan
ainsi qu’un casino en Australie. Ce groupe a été racheté par le milliardaire Kirk Kirkorian en
2000. Le groupe est numéro 1 aux Etats-Unis avec un chiffre d’affaires d’environ 4 milliards de
dollars. Présent en Ecosse, le groupe a des projets importants en Angleterre.
Park Palace (Caesar’s Entertainment) : possède ou a des intérêts dans 29 casinos (marques Bally’s et
Caesars notamment) parmi les plus connus de Las Vegas. Le groupe gère aussi 28000 chambres
d’hôtels et emploie 60 000 personnes. Il fait parti des plus grands opérateurs américains. En
cours de rachat par Hara’s.
Pinnacle entertainment : gère 7 casinos au Nevada, Missouri et an Argentine. En 1998, le groupe
acquérait la société Casino Magic et ses bateaux casinos ainsi que 2 casinos en Argentine.
Station casino : fondé en 1976, le groupe possède 8 casinos. Il fait parti des plus grands opérateurs
américains.
Trump Hotels & casinos : le groupe du célèbre magnat possède 4 casinos (dont le fameux Taj Mahal)
et un parc de 11 173 MAS ainsi que 363 tables de jeux. Ses casinos sont localisés à Atlantic
City (3) et dans le New Jersey (1).
En juillet 2004, le secteur américain a été le témoin de sa plus grosse OPA qui marque un point
d’orgue dans la rivalité légendaire entre Harra’s et MGM Mirage, les deux leaders. Harra’s a proposé
de racheter les casinos de Caesar, le numéro 3 du secteur, pour 9,5 milliards de dollars (en cash,
actions et reprise de dettes). Si l’opération est validée par les autorités américaines de la concurrence,
cette opération donnera naissance au plus grand groupe mondial du secteur avec 54 établissements aux
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Etats-Unis, 102 000 salariés, un parc de 9200 MAS, 17 000 chambres d’hôtel et un chiffre d’affaires
de 9,7 milliards de dollars. Jusqu’à présent Harra’s ciblait avant tout une clientèle populaire mais
l’acquisition de Caesar lui ouvrirait les portes d’une clientèle plus fortunée et le mettrait alors en
concurrence frontale avec MGM Mirage.
Cette opération fait suite au rachat en juin 2004 – elle aussi toujours en attente du feu vert des autorités
de la concurrence – du groupe Mandalay Resort, essentiellement basé à Las Vegas, par le groupe
MGM pour 8 milliards de dollars.
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Annexe 1. Entretien avec Dominique Desseigne
(Propos recueillis par Aude Sérès, Le Figaro Economie, Mardi 20 janvier 2004) (extraits)
LE FIGARO ECONOMIE. – Vous venez d'annoncer la fusion de vos casinos avec ceux du
Groupe Accor. Quel est l'intérêt d'un tel rapprochement ?
DOMINIQUE DESSEIGNE – Nous avons souhaité créer un acteur européen de tout premier plan
dans le domaine des casinos. Le projet que nous venons de signer avec le Groupe Accor est un accord
«gagnant-gagnant», dans lequel ma famille détient durablement 51%. Il permet de nombreuses
synergies industrielles, commerciales et financières, notamment sur les achats. Ce nouvel ensemble
pourra ainsi bénéficier du réseau commercial d'Accor, notamment ses bureaux de ventes implantés
partout dans le monde, ainsi que les accords avec les loueurs de voitures ou encore la constitution de
«package».
A combien chiffrez-vous les synergies ?
Il est un peu tôt pour les chiffrer. Donnez-nous du temps !
Dans quel contexte intervient cette opération ?
Nous sommes arrivés dans une période de consolidation du marché des casinos. En effet, le rythme de
croissance que nous avons connu ces dernières années est devenu moins rapide. Et, en 2003, la
croissance a été nulle à parc constant. En outre, tant les créations que les extensions de casinos sont
devenues plus difficiles. Les casinos doivent donc se regrouper. Le choix d'Accor, avec lequel nous
travaillons sur cette fusion depuis neuf mois, s'est imposé de lui-même. En effet, nous sommes
ensemble depuis 1987, quand Accor a pris 34,9% de la Société des hôtels et casinos de Deauville.
Nous avons donc un long partenariat et une longue connaissance les uns des autres. Nous nous
appuyons également sur Colony, un fonds qui connaît particulièrement bien les secteurs casinotier et
immobilier.
Cette opération dans les casinos préfigure-t-elle une alliance plus vaste dans l'hôtellerie entre
Accor et le Groupe Lucien Barrière ?
Absolument pas. Cet accord est principalement un accord casinotier. Il n'est pas question d'y intégrer
les hôtels d'Accor. Seuls sont concernés treize hôtels, dont onze hôtels de luxe de Lucien Barrière,
ainsi que deux appartenant à Accor Casinos.
Quelles sont les prochaines étapes du développement du nouvel ensemble ?
Nous allons nous consacrer à la constitution d'un acteur de tout premier plan. Il s'agit ainsi
d'améliorer la rentabilité de ce groupe, mais également de continuer à participer au mouvement de
consolidation de l'industrie des casinos. Cela passe bien sûr également par l'ouverture de nouveaux
casinos. Nous devons aussi nous atteler à l'optimisation du casino de Montreux, dont l'ouverture est
récente. Nous serons également présents sur les nouveaux appels d'offres. Par ailleurs, d'ici deux ans,
nous allons ouvrir à Paris l'hôtel Fouquet's Barrière.
Quelles sont vos perspectives de résultats pour 2004 ?
Le chiffre d'affaires brut 2003 du nouvel ensemble aurait atteint 923 millions d'euros. Les perspectives
de l'année dépendront de la croissance des casinos en cours d'ouverture, mais également de
l'accroissement du parc de machines à sous en cours d'exercice. Nous espérons pouvoir accroître le
parc de 400 à 500 machines à sous cette année.
Estimez-vous qu'il y a une guerre des casinos et notamment avec Partouche, votre grand rival ?
Je ne me situe pas sur le terrain de la «guerre des casinos». Pour le moment, je me consacre à cette
opération gagnant-gagnant avec Accor et Colony, et au développement des casinos du nouveau
groupe. A chaque jour suffit sa peine.
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49
Annexe 2. Mardi 30 mars 2004 : BOURSORAMA :
discussion avec Patrick Partouche, Directeur général de Groupe Partouche .
« Partouche, à vendre ? Dans la famille Partouche, demandez le fils Patrick. C'est aujourd'hui le
directeur général du groupe, plus particulièrement en charge du marketing et de la communication
ainsi que de la région Sud-Est. Le Midi, c'est ici que Patrick Partouche a effectué l'essentiel de sa
carrière depuis qu'en 1982, il décide de rejoindre l'entreprise familiale dirigée par son père Isidore
(toujours président du conseil de surveillance). Après quatre ans passés au casino de Dieppe, il
devient, en 1993, PDG du casino Eden Beach de Juan-les-Pins. Plus tard, il participe à l'achat du
casino Carlton et du Palm Beach de Cannes. Le Sud ne l'empêche pas de s'intéresser à toute la vie du
groupe. C'est ainsi qu'il s'est investi en 2002 dans l'OPA sur la Compagnie Européenne de Casinos.
Cette opération de croissance externe, a donné au groupe familial une nouvelle envergure. Mais
depuis, la famille Partouche a perdu la place de numéro 1 du secteur après le rachat, par Accor
Casinos, du groupe Lucien Barrière. La riposte se prépare déjà. Dans un communiqué publié le 12
mars, Groupe Partouche annonce des négociations exclusives pour la reprise des casinos du groupe
Didot Botin. Parallèlement, le communiqué confirme des discussions avec deux fonds d’investissement
(Cinven et Permira) pour un éventuel changement de contrôle du capital et "par voie de conséquence
une offre publique aux actionnaires minoritaires de Groupe Partouche." Patrick Partouche
s’explique. A vos questions !
Animateur : Bonjour à tous. Patrick Partouche, directeur général du groupe Partouche, est Votre
Invité. Il répond à vos questions en direct à 17h.
Réponse de Patrick Partouche : Bonjour, merci de m'avoir invité et je vais essayer de répondre du
mieux possible à vos questions.
Question : Que pensez vous du rapprochement Accor Casinos et Groupe Barrière? Cela va t-il avoir
une incidence sur vos résultats?
Réponse de Patrick Partouche : L'annonce du rapprochement entre Accor Casinos et Barrière
n'entraînera pas d'incidence sur nos résultats. Cependant, la spécificité de Groupe Partouche est une
chaîne de décision extrêmement compacte, ce qui nous fait saisir les opportunités plus vite que nos
concurrents. Au lieu d'avoir deux concurrents sur les mêmes appels d'offres, nous n'en aurons plus
qu'un.
Question : Après le rapprochement Barrière/Accor, comptez vous participer à la consolidation du
secteur en France ?
Réponse de Patrick Partouche : Sans vouloir être présomptueux, nous avons inventé la consolidation
du secteur des jeux. Depuis 30 ans, passant de 1 casino en 1973 à 50 à aujourd'hui. Ce qui n'est le cas
d'aucun acteur historique dans les jeux. Nous continuons notre stratégie faite entre autre de
croissance externe, tel que le groupe Didot Bottin.
Question : Bonjour M. Partouche qu'en est- il des démarches avec Didot-Bottin ?
Réponse de Patrick Partouche : Nous sommes comme cela a été annoncé dans la presse en
discussion exclusive avec le groupe Didot Bottin, concernant l'acquisition des casinos de Divonne,
Annemasse, Saint-Julien en Genevois, Hauteville et Crans Montana en Suisse. Aucun calendrier n'est
pour l'instant arrêté.
Question : Pourquoi le GP ne diversifie-t-il pas plus son activité vers l'hôtellerie ?
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Réponse de Patrick Partouche : Le groupe Partouche et sa holding financière sont propriétaires de
25 hôtels... Nous ouvrirons le 28 avril l'hôtel 3.14, à Cannes, qui sera sans conteste une des vitrines
hôtelières de Groupe Partouche, telle que Méridien Juan-les-Pins, Hilton Lyon, Club Med Forges-lesEaux. Et nous allons débuter très prochainement la construction de 60 chambres à Saint-Amand-lesEaux.
Question : L'affaire Byrk pourrait créer un précédent qui ferait connaître à l'industrie du jeu les
affres de celles du tabac ou de la "junk food". Cela ne serait j'imagine, pas sans conséquences, soit
financières (assurance et/ou provisionnement risque juridique) ou commerciales. Existe-t-il un
précédent (aux US par exemple) qui vous permette de chiffrer le risque potentiel ?
Réponse de Patrick Partouche : Nous sommes comme d'autres commerçants concernés par les
pathologies d'addiction. L'affaire Byrk met en lumière ce que nous avions identifié et nous avons avant
cette assignation, pris l'initiative d'un vaste programme de prévention et de suivi des joueurs
vulnérables, en sous-traitant à ADDICTEL 0805020000. Nous sommes face à une obligation de
moyen que nous avons réglé du mieux qu'il nous était donné de la faire. L'affaire Byrk : ou comment
se plaindre de sa liberté.
Question : Monsieur Partouche, Bonjour. Comme cela a été largement évoqué, on évoque une
possible cession du groupe? Est ce vrai?
Réponse de Patrick Partouche : Nous sommes également en discussion exclusive avec deux fonds
d'investissement Cinven et Permira, qui ont marqué un intérêt pour la valeur, les conditions ainsi que
les véhicules (Groupe Partouche ou Financière Partouche) concernés ne sont aujourd'hui pas définis.
Dans tous les cas de figure, le management est et sera indispensable à tout type de transaction.
Question : M. Partouche envisagez vous de vous retirer du marché actuel des casinos pour vous
occuper des jeux en lignes sur Internet ?
Réponse de Patrick Partouche : Nous sommes dans les casinos, ce qui ne nous a pas empêché d'être
les premiers à avoir eu un site de jeux en ligne à notre nom. (CQFD). Si comme il le devrait le
législateur prenait ses responsabilités en légiférant, ce que je réclame depuis 3 ans, le Groupe
Partouche ferait bien évidemment son retour sur le net.
Question : Bonjour M. Partouche une étude semble être faite sur la faisabilité d'une possible mise en
place de machines à sous dans les cafés et bureaux de tabac. Qu'en pensez vous et quelles
conséquences cela pourrait avoir sur le monde des casinos et donc sur votre groupe?
Réponse de Patrick Partouche : A l'heure où la préoccupation de savoir qui joue et si il joue en
sécurité semble être prépondérante, je ne vois pas comment contrôler, les mineurs, les joueurs
vulnérables, les interdits de jeux,... dans les cafés, le jour où les dizaine de milliers de points de vente
de la Française des Jeux seront contrôlés comme nos casinos, nous reparlerons d'une libéralisation
des machines à sous. Au-delà des arguments pré-électoraux, cette problématique est loin d'être réglée.
Question : Votre cours de Bourse a bien évolué depuis le début de l'année. Comment expliquez vous
cette évolution? Doit on s'attendre à un repli?
Réponse de Patrick Partouche : En effet, depuis le premier janvier, la valeur s'est appréciée
d'environ 52%, ce n'est pas une surprise pour nous, qui déclarons depuis plusieurs années que Groupe
Partouche était sous coté... C'est moins le cas aujourd'hui.
Question : Quel est votre objectif de cours à la fin du 1er semestre 2004 ?
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Réponse de Patrick Partouche : Nous avons pris l'habitude de ne point parier sur des évolutions de
cours, nous gérons depuis toujours notre groupe au mieux de nos intérêts et de nos actionnaires.
Question: Bonsoir M. Partouche . Votre expérience du jeu par Internet, bien qu'encore assez courte,
vous laisse-t-elle penser que ce domaine a de l'avenir ?
Réponse de Patrick Partouche : OUI!
Question : Bonsoir Monsieur Partouche et bravo pour votre parcours. Je suis le dialogue. Vous
parlez de négociations exclusives avec Cinven et Permira. Ce sont des négociations pour une vente du
groupe ? Une entrée partielle ? Pouvez-vous être plus clair ?
Réponse de Patrick Partouche : Malheureusement la seule déclaration que nous pouvons faire
aujourd'hui a déjà été, à maintes reprises, publiée, à savoir que des discussions existent et que cellesci pourraient donner lieu à une offre faite aux minoritaires en fonction des conditions d'entrée des
fonds chez Partouche.
Question : Monsieur Partouche bonjour, il semblerait que le groupe GAON ait vendu deux fois le
fond du casino du NOGA. Où en est votre contentieux avec ce groupe, et avez vous récupéré les 45MF
que vous aviez versé ?
Réponse de Patrick Partouche : Cette procédure est pendante devant le tribunal, je ne peux
malheureusement la commenter pour l'instant. Nous n'avons pas récupéré nos 45 millions de francs.
Question : Bonjour Monsieur, Votre groupe est aujourd'hui "relativement" endetté, pensez-vous
pouvoir surmonter les échéances à venir et à défaut être obligé de réduire la voilure en vendant des
casinos. Merci de votre réponse.
Réponse de Patrick Partouche : Nous sommes une société de services et réalisons près de 700
millions d'euros de produit brut des jeux. Le gearing est de 97%, ce qui est loin d'être lourd pour un
groupe qui génère nos volumes de cash. La dette a été refinancée avec un apport de 100 millions
d'euros de sa holding la Financière Partouche. Pas de souci, cela se traduit je pense par le titre suite
à notre dernière publication. Nous ne réduirons pas la voilure, bien au contraire avec Didot Bottin, si
cela va au bout, ce sera la grand voile que nous hisserons.
Question : bonjour, messieurs je suis joueur de casino traditionnel, je me demande pour les jeux en
ligne comment pouvez-vous garantir (malgré le principe du jeu à somme négative), que les jeux soient
aléatoires sur une mise? Merci si possible de me confirmer le % de redistribution des mises ? Est-ce le
même qu’en traditionnel ? Ps: bravo pour votre combat (amical) avec le groupe Barrière !
Question : les jeux on-line existent déjà mais la sécurité de ces sites reste douteuse. En développant
les jeux on-line en toute sécurité ne risque-t-on pas de faire baisser l'activité des casinos avec toutes
les régressions sociales que cela pourrait entraîner pour vos employés?
Réponse de Patrick Partouche : Je vous rappelle qu'une machine à sous est un ordinateur doté d'une
partie mécanique. L'unité centrale que nous appelons la CPU n'est rien d'autre qu'un algorithme, ni
plus compliqué ni plus simple que celui que nous trouvons derrière les jeux en ligne. Le pourcentage
étant bien évidemment à la discrétion de l'opérateur du site sur casino-partouche.com, les taux étaient
similaires à ceux pratiqués dans nos casinos. En ce qui concerne la sécurité et la transparence des
sites actuellement disponibles, il y a à boire et à manger. Donc méfiance. Une législation réglerait ces
problèmes, c'est sur quoi je me bats.
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Animateur : Les trois dernières questions.
Question : Le risque de la disparition des machines existe en cas de décision politique, qu'en pensezvous? Merci
Réponse de Patrick Partouche : En ce qui concerne la politique, tout est possible. Néanmoins, nous
sommes en France, un pays de droit stable qui ne pourrait se priver, je pense, d'un milliard d'euros
dans ses caisses en direct, même pour plaire à son ministre de tutelle. Sans oublier l'impact des
casinos dans les communes. Scénario catastrophe que personne dans les jeux n'imagine, soyons
sérieux.
Question : Comment voyez vous l'arrivée du 3ème casino de Cannes ?
Réponse de Patrick Partouche : C'est une filiale de Groupe Partouche. M. Brun, directeur général
du nouveau casino, s'est engagé publiquement à faire des bénéfices, nous attendons les dividendes. En
ce qui concerne la compétition, nous en avons plus l'habitude, et nous l'avons montré depuis 30 ans,
que nos autres concurrents. Les affaires continuent.
Question : Le groupe Partouche est-il intéressé par des développements à l'international et si oui
l'est-il dans le sud est asiatique?
Réponse de Patrick Partouche : Nous avons 7 casinos à l'international, peut-être un huitième en
Suisse, des projets en Tunisie, en Egypte, pour le moment nous avons suffisamment de pain sur la
planche en Europe continentale et au Maghreb pour se pencher en Asie du Sud Est. Par contre, nous
ne fermons aucune porte de croissance externe.
Animateur : Merci à tous. Rendez-vous jeudi pour un nouveau dialogue en direct.
Réponse de Patrick Partouche : C'est trop court, désolé pour toutes les questions auxquelles je n'ai
pas répondu. Partouche.com vous fournira, j'espère, des réponses qui vous satisferont. Merci à
Boursorama et à vous. A bientôt dans nos casinos ».
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Annexe 3. Données sur quelques casinos en France et leurs activités
Les RG publient annuellement les données sur les activités de chaque casino. En voici quelques
extraits.
Classement des 20 premiers casinos français en PBJ (M €)
Casino
Enghien
Charbonnières
Divonne
Nice Ruhl
Aix en Provence
Deauville
Cannes croisette
Amnéville
Forges les eaux
Lyon
Cassis
St Amand les Eaux
Bordeaux
Annemasse
Antibes
Evian
Trouville
Montrond les Bains
La Grande Motte
Menton
PBJ 2003
PBJ 2002
117,1
70,6
66,6
63,8
62,1
57,7
55,8
54
50,9
40,7
40,7
38
37,9
37,3
36,9
34,9
34,9
31,3
30,4
29,9
81,5
65,5
71,1
64,1
55,6
65,9
56,2
51,9
53,9
40,6
39,5
37,7
16,1
39,1
35
41,6
36,4
31,9
30,1
28,5
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PBJ MAS 2003
Théorique
Réel
63
72,8
57,6
67,3
44
55,2
46,2
56,1
46,8
57,6
39,9
47
44,2
51,7
43,8
51,8
41,5
47,9
28,3
38,3
27,4
35,9
29,7
36,1
29,9
36
29,5
35,8
28,9
35,6
27,2
32,1
27,3
32,2
25,8
31
23,2
29,3
22,4
27,3
54
Classement des 20 derniers casinos français en PBJ (en M€)
Casino
Mimizan
Font Romeu
Chaudes-Aigues
La Bourboule
Carnac
Salies de Béarn
Amélie les Bains
Soulac sur Mer
Le Mont Doré
Bagnères de Luchon
Cauterets
Vernet-les-Bains
Bagnols les Bains
St Gervais
Barbazan
Eaux-Bonnes
Hauteville Lompnés
Bourbon-Lancy
Collioure
Luz-St-Sauveur
PBJ 2003
PBJ 2002
2,6
2,5
2,5
2,4
2,3
2,3
2,2
2,2
2
1,9
1,2
1,1
1
0,9
0,7
0,4
0,1
0,1
0,1
0,1
2,7
2,3
2,4
2,2
0,1
2,1
2,3
2,1
2
2
1,4
1,1
1,1
0,1
0,1
0,3
-
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PBJ MAS 2003
Théorique
Réel
2,1
2,5
1,5
2,1
2,2
2,4
2,1
2,4
1,7
2,1
1,9
2,3
1,8
2,2
1,9
2,1
1,8
1,9
1,4
1,8
1
1,1
0,9
1,1
0,8
1
0,7
0,9
0,5
0,7
0,4
0,4
-
55

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