15 février - Réseau de veille en tourisme

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15 février - Réseau de veille en tourisme
Le bulletin électronique du Réseau de veille en tourisme
Partenaires principaux
ÉDITION DU 15 FÉVRIER 2006
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Les tendances en restauration
L’utilisation judicieuse des liens commandités
Casinos : l’industrie diversifie sa mise!
Le tourisme dans le sillon du commerce équitable
Quand le tourisme spirituel prêche pour sa paroisse
CAPSULE − Que faire avec les villages abandonnés : les louer, pardi!
Les tendances en restauration
[10 janvier 2006] On aime les tendances et on aime la bouffe. La santé est à l'honneur, le petit
déjeuner reprend ses droits, les snacks gagnent en popularité, les goûts se raffinent, une approche
plus conviviale se développe et... rapidité oblige! Quoi d'autre?
Côté cuisine, structure et service
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Le petit déjeuner prend du poids - Le petit déjeuner reprend ses droits en termes d'importance et
prend un virage santé. Le pain doré, les gaufres et les crêpes jouent du coude avec les oeufs sur les
menus. Les grandes chaînes s'amusent dans la cour de l'autre et s'arrachent la clientèle du petit
déjeuner - McDo teste l'expresso et le cappuccino, deux chaînes de pizza lancent des versions de pizza
déjeuner, Starbuck offre des variantes de l'Oeuf McMuffin, etc.
La santé pèse de plus en plus lourd dans la balance, mais qui dit «santé» ne veut pas
nécessairement dire «diète» - Un nombre croissant d'adultes essaient de manger plus sainement
au restaurant. En réponse à cette tendance, on décore les menus de mises en garde en ce qui
concerne les allergies (gluten, noix, poisson cru, etc.), ou on y louange l'apport des oméga-3, et
suggère des mets faibles en... gras, sucre, calories, hydrates de carbone ou cholestérol. On offre la
possibilité d'adapter le repas selon la préférence des clients. Les chefs flirtent avec les nutritionnistes et
les diététiciens. Les breuvages nutritionnels inondent le marché. On mise sur la fraîcheur des
ingrédients et on utilise des produits non transformés et biologiques, des aliments sains et cultivés
localement.
On passe du maxi au mini - L'offre des mets sur le menu se réduit. Les portions diminuent, les tapas
et les snacks se multiplient. On propose différents types de plats qui permettent de combler tous les
appétits. Comme vitrine de son style et de sa créativité, le chef sert, en extra, des amuse-gueules ou
une petite portion d'un plat.
Le gras est toujours difficile à déloger - Aux États-Unis, certaines chaînes de burgers se battent
pour le record des buns les plus caloriques. On garde le gras des côtelettes de porc et les chariots de
fromages prolifèrent. La complexité et les résultats contradictoires de l'information sur la santé ont fait
décrocher plusieurs Américains. De plus, l'obésité étant omniprésente, être «rondouillet» devient la
normalité.
Les goûts se raffinent et on recherche les pedigrees - Tout un vocabulaire se développe et le
client est de plus en plus «connaisseur». Il veut connaître l'origine et la teneur en cacao du chocolat
qu'il déguste. Le porc korobuta, l'agneau de Charlevoix, le sel du Cachemire, le saumon sauvage, la
variété de thé, le pain et les glaces faits maison sont de plus en plus recherchés. On emprunte des
mets traditionnels à de multiples cultures et on les modernise.
Nourriture et boisson comme larrons en foire - Cocktail, apéritif, vin, liqueur, jus, thé et
breuvages de toutes sortes s'accouplent avec les mets. Les combinaisons snack et vin ou chocolat et
café tendent à faire bon ménage.
Produits vedettes et combinaisons insolites se bousculent à table - Les vinaigres exotiques, les
sels spécialisés, les vinaigrettes complexes, les fruits comme les figues, la pomme grenade et la
mangouste tiennent la vedette. La crème glacée se décline sous des saveurs surprenantes et courtise
des plats inattendus - que dire de la crème glacée aux champignons servie avec du foie gras? Les plats
à partager à deux ou à toute la tablée gagnent en popularité.
Architecture et molécules s'en mêlent - D'un côté, certaines catégories de restaurants constatent
que les combinaisons culinaires un peu spéciales et la présentation des aliments qui «s'empilent» ne
font pas l'unanimité chez les nostalgiques. En cette matière, le retour à la simplicité s'observe. De
l'autre, des chefs développent une cuisine complètement éclatée. L'hydrogène liquide passe de la
clinique du dermatologue à la cuisine. La crème glacée subit un traitement cryogène. Les cuisiniers
convertissent les cantaloups en caviar et on peut désormais vaporiser les fruits d'une saveur de
chocolat ou une pizza d'effluves de tomate et basilic.
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Édition du 15 février 2006
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Tout pour répondre aux besoins de rapidité et de commodité - Afin de répondre aux besoins,
plusieurs restaurateurs se lancent dans les mets à emporter. Ceux-ci, tout comme les mets sous-vide,
le service rapide, le service à l'auto et la livraison à domicile, sont à l'honneur.
Une approche plus décontractée émerge - Le décor, l'ambiance et le service formels cèdent le pas
à une approche plus informelle, mais non moins professionnelle. Les longs dîners prennent des allures
moins conventionnelles. Même les menus se déstructurent.
La convivialité est à l'honneur - Plusieurs restaurants adoptent les tables communes comme
configuration de base. Ce n'est qu'un premier pas vers des lieux de rassemblement, des espaces
publics destinés à recevoir individus ou petits groupes pour partager bouchées et boissons ou encore
simplement pour surfer sur Internet ou tenir une réunion de travail dans un cadre relaxant. Dans cette
foulée, Marriott annonçait récemment le réaménagement de ses halls d'hôtels en différentes zones:
accueil, individuelle, sociale et affaires.
Et pourquoi pas la télé et Internet à table? - On veut recréer la maison au restaurant. Ainsi, on
réclame la télé et Internet à sa table de restaurant; cet intérêt se manifeste particulièrement chez les
jeunes Américains.
Des chiffres impressionnants
Selon la National Restaurant Association, les ventes dans l'industrie de la restauration aux États-Unis devraient
se chiffrer à 511 milliards $US en 2006, ce qui constitue une hausse de 5,1% par rapport à 2005. Ce secteur
d'activités emploie 12,5 millions de personnes dans 925 000 établissements. Les ventes quotidiennes de plus
de 1,4 milliard $US représentent presque 48% du budget que les consommateurs consacrent à leurs achats de
nourriture.
Au Québec, le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec (MAPAQ) dénombrait 18
077 établissements de restauration en juin 2005. Statistique Canada rapportait des ventes totales de 7,6
milliards $ en 2004. En 2003, la restauration comptait pour 21% des dépenses alimentaires des foyers
québécois, soit une dépense moyenne de 1566$. On ne peut que souligner l'étonnante différence de
pourcentage entre Américains (48%) et Québécois (21%) et se demander si la méthodologie peut expliquer
une importante partie de cet écart.
Michèle Laliberté
Sources:
- Association des restaurateurs du Québec. [www.restaurateurs.ca].
- Baum, Joseph et Michael Whiteman Co. «Restaurant Consultants Issue Top Ten Dining Trends for 2006»,
[ehotelier.com], 19 décembre 2005.
- HRI - Hôtels Restaurants Institutions. «Faits saillants 2005: Données sur les services alimentaires canadiens»,
vol. 9, no 4, juillet 2005, p. 18.
- Marriott. «Marriott Transforms Lobbies and Public Space With Revolutionary Great Room Concept», Marriott
News, [marriott.com], 12 janvier 2006.
- National Restaurant Association. «2006 Restaurant Industry Sales Will Exceed Half-Trillion Dollar Mark»,
[www.hotelnewsresource.com], 15 décembre 2005.
- Uler, Robin et Brad Nelson. «Dining Trends for 2006», [ehotelier.com], 13 décembre 2005.
L'utilisation judicieuse des liens commandités
[17 janvier 2006] On parle abondamment de la manière dont les moteurs de recherche sur Internet,
principalement Google, révolutionnent l'industrie du voyage, et pour cause. Leur utilisation massive
par les internautes, comme outil de planification a conduit les dirigeants à revoir les stratégies
marketing du tourisme et à penser la promotion autrement. Ainsi, de plus en plus d'entreprises se
tournent vers les liens commandités afin de tirer profit de la popularité des moteurs de recherche.
Une visibilité pour tous
C'est d'abord parce que les voyageurs détiennent désormais un important pouvoir au bout de leur souris
d'ordinateur que les règles du marketing à leur endroit ont tant évolué. Internet ne se limite pas à la recherche
d'information à propos d'une destination ou des services touristiques qui s'y greffent, c'est aussi une kyrielle
d'autres outils tels que des guides touristiques, des cartes, des calculatrices, des planificateurs.
De plus, les joueurs majeurs n'ont plus le monopole de la visibilité sur Internet. L'ère où leur simple notoriété
suffisait à leur assurer une fidélité sans compromis de la part des internautes est certainement révolue. Grâce
aux moteurs de recherche, les PME du tourisme jouissent d'une visibilité inespérée sur la toile, en vertu non
seulement des résultats naturels (dits «liens organiques») des requêtes, mais aussi des liens commandités.
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Qu'est-ce qu'un lien promotionnel?
Un lien commandité (ou «sponsorisé») consiste en un lien acheté pour un mot-clé de recherche précis auprès
de sociétés comme Google ou Yahoo et qui apparaît dans les pages de réponses des moteurs de recherche,
suivant les requêtes des internautes. Après avoir lancé une recherche, ce lien acheté figurera en position
préférentielle par rapport aux liens naturels d'autres sites référencés.
Par exemple, si un internaute recherche des renseignements sur un hôtel à Montréal et qu'il tape les mots
«hôtel » et «Montréal» dans Google, il obtiendra deux types de résultats: des liens organiques et des liens
promotionnels. Afin de faciliter la lecture de l'exemple illustré, nous avons scindé l'image de l'écran de résultats
en deux parties. L'image 1 représente les principaux résultats de cette requête, soit ceux qui apparaissent à
gauche de la page et vers lesquels les internautes posent un premier regard. Quant à l'image 2, elle traduit une
deuxième série de résultats, disposés en étroite bannière latérale sur le côté droit de l'écran.
Image 1
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Image 2
En examinant les résultats obtenus, on constate que les trois premiers liens, stratégiquement positionnés tout
juste devant les résultats «naturels», représentent un placement publicitaire ciblé. Dans ce cas-ci, Hotel.ca,
Expedia.ca et Holiday Inn ont «acheté» des mots-clés pour obtenir une telle visibilité. L'internaute avisé peut
les reconnaître en tant que liens commandités, du fait qu'ils apparaissent à l'intérieur d'une zone ombragée.
D'autres entreprises, comme BBSelect.com et Hotels-Direct-Montréal.com (image 2), s'inscrivent comme une
deuxième forme de liens commandités qui s'affichent latéralement aux résultats.
Les coûts promotionnels liés à cette pratique correspondent à une redevance à chaque fois qu'un internaute
cliquera sur le lien commandité en question. Si, par exemple, Google établit que l'achat des mots «hôtel» et
«Montréal» pour une période de temps déterminée vaut 1$ et que les internautes cliquent 1000 fois sur le lien,
cette stratégie coûtera 1000$ à l'entreprise. Dans un index présenté par eMarketer, se basant sur les 500
termes les plus souvent demandés, l'achat d'un mot-clé dans le secteur du voyage coûtait 0,97 USD par clic en
octobre 2005, en hausse de 14% par rapport à 2004. Les prix varient en fonction de l'offre et de la
demande liées aux termes utilisés.
Leur importance grandissante pour l'industrie du voyage vient du fait que l'utilisation d'un moteur de recherche
est précurseur de plus de 80% des visites des sites sur Internet. L'enjeu pour une entreprise de compter sur
une stratégie efficace qui lui permettra d'être repérée facilement sur le Web s'avère donc crucial (lire aussi:
L'art d'être repéré sur le Web). Il existe à cet égard plusieurs stratégies bien distinctes pour permettre aux
acteurs de tirer leur épingle du jeu, et l'achat de liens commandités constitue l'une d'elles.
Les avantages sont nombreux
L'utilisation des liens commandités présente plusieurs avantages pour l'entreprise. Elle:
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constitue une façon judicieuse de positionner son site Internet sans dépenser des sommes colossales
dans l'optimisation des moteurs de recherche;
repose sur la base de coûts proportionnels aux résultats obtenus (pay per click);
représente un canal de communication direct avec le consommateur;
rejoint les consommateurs de manière ciblée et contextuelle;
permet de s'assurer de préserver l'intégrité de la marque;
agit comme un outil idéal pour écouler des inventaires de dernière minute;
constitue un canal efficace pour courtiser de nouveaux segments de clientèle;
permet de tirer profit d'événements locaux en achetant des liens qui y sont reliés.
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Des entreprises de voyages comme des métamoteurs de recherche ont déjà intégré l'utilisation des liens
commandités dans leur modèle d'affaires (lire aussi: Attention, les métamoteurs de recherche débarquent).
C'est le cas de Kayak, par exemple, qui reçoit une ristourne du fournisseur (compagnie aérienne, hôtels et
compagnies de location de voiture), lorsque qu'un consommateur sélectionne le lien vers son site. De plus, à
l'instar de Google, Kayak vend des liens promotionnels qui accompagnent les résultats de recherche en
bannière gauche.
Ce qu'il faut aussi savoir
Tant pour les internautes que pour les dirigeants, cette distinction entre les liens organiques et les liens
commandités demeure plutôt floue, voire inconnue. Selon une étude réalisée en janvier 2005 par Pew/Internet,
la majorité (82%) des Américains qui utilisent des moteurs de recherche ne savent pas faire la distinction entre
les deux types de résultats. Qui plus est, 45% des internautes conscients de l'existence des liens commandités
affirment ne pas être en mesure de reconnaître leur caractère publicitaire.
Il faut aussi retenir qu'à moins de figurer parmi les premiers résultats naturels obtenus à l'aide des moteurs de
recherche, les internautes commencent à décrocher dès le troisième résultat et, au-delà du huitième, 50%
abandonnent. À moins d'y accorder les budgets nécessaires, il est très difficile de régulièrement faire figurer
son entreprise dans le «haut de la page». Par contre, le lien commandité apparaissant en première position a
été remarqué dans 28% des cas.
De tels constats indiquent que les liens commandités constituent une intéressante opportunité de marketing
pour les entreprises, dans une ère où le consommateur devient de plus en plus immunisé contre la publicité
envahissante qui manque de subtilité. On se montre beaucoup plus réceptif à un message pertinent et
contextuel. Selon l'étude de Pew/Internet, cette approche marketing semble assez bien perçue des
consommateurs, puisque 70% d'entre eux se disent favorables au concept de liens promotionnels. On note
également la confiance des annonceurs américains alors qu'ils ont investi plus de huit milliards USD dans ce
type de publicité en 2004.
Des chercheurs du Penn State School of Information Sciences and Technology (IST), dans une étude publiée
en juin 2005, émettent néanmoins certaines réserves par rapport à cette approche. Ils concluent que les liens
promotionnels obtiennent des résultats mitigés puisque, règle générale, ils ne sont sélectionnés avant les liens
naturels que dans 6% des cas. Selon eux, une stratégie promotionnelle Web basée uniquement sur les liens
commandités ne peut être viable. Par contre, le portrait qui apparaît dans une étude de XiTi s'avère fort
différent quant à l'analyse des données liées spécifiquement au secteur du voyage. La part des liens
promotionnels parmi les visites en provenance des moteurs de recherche s'y élève à 45%.
Reste que pour les organisations qui ne disposent que d'un budget promotionnel limité, choisir une telle
stratégie pour améliorer leur positionnement dans les moteurs de recherche peut s'avérer profitable et vaut la
peine d'être considéré à titre de composante d'une stratégie marketing globale.
Claude Péloquin
Sources:
- eMarketer. «Are Internet Ad Prices Slipping ?», The eMarketer Daily [www.emarketer.com], 9 novembre
2005.
- Fallows, Deborah. «Search Engine Users», Pew Internet & American Life Project [www.pewinternet.org], 23
janvier 2005.
- Karayan, Raphaële. «Liens sponsorisés: 40% des visites issues des moteurs», Le Journal du Net
[www.journaldunet.com], 5 décembre 2005.
- Le Journal du Net. «Liens sponsorisés : 4 Américains sur 5 ne font pas la différence»,
[www.journaldunet.com], 26 janvier 2005.
- Penn State. «Consumers Suspicious of Sponsored Links», PhysOrg.com [www.physorg.com], 8 juin 2006.
- Starkov, Max et Jason Price. «Search Engine Marketing in Hospitality», Hotel News Resource
[www.hotelnewsresource.com], 19 septembre 2005.
- Stylman, Joshua et Peter Hershberg. «The Googlization of Business: Travel», iMedia Connection
[www.imediaconnection.com], 14 novembre 2005.
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Casinos: l'industrie diversifie sa mise!
[2 février 2006] La volonté de la Société des casinos du Québec de commercialiser son
établissement de Gatineau sous l'appellation Complexe du Lac-Leamy et de vouloir repositionner le
Casino de Montréal dans un complexe intégré semble s'inscrire dans une tendance mondiale.
Explosion de l'offre
Avant le début de la décennie 1990, aux États-Unis, seuls le Nevada et le New Jersey (région d'Atlantic City)
avaient légalisé les casinos commerciaux. Neuf autres États américains les ont graduellement autorisés de
1990 à 2000.
S'ajoutent à cela les 485 casinos autochtones répartis dans 28 États américains et tous les nouveaux projets
actuellement en développement.
Selon Hospitality Real Estate Counselors (HREC), les investissements réalisés en 2005 se chiffraient à 4
milliards USD par rapport à 3 milliards USD pour 2003 et 2004 ensemble. Pour la période 2006 à 2009, 14,5
milliards USD de projets sont en cours ou annoncés, et ce, sans compter des rumeurs concernant 14 milliards
USD supplémentaires.
Las Vegas mise sur le divertissement
Depuis 2002, après une vaine tentative de rejoindre la clientèle familiale, les promoteurs de Las Vegas ont mis
l'accent sur les spectacles, l'animation des sites, la restauration thématique et le shopping. Le divertissement a
permis de repositionner la destination: de 2000 à 2004, le nombre de visiteurs est passé de 35,4 millions à
37,4 millions, dont plus de 5,7 millions de congressistes.
Ailleurs aux États-Unis
Si toutes les réalisations n'ont pas l'envergure de celles de Las Vegas, les projets récents et à venir démontrent
que plusieurs investissements portent désormais l'étiquette «Vegas Style».
Atlantic City a résolument pris le virage «Vegas» avec l'ouverture du Borgota Hotel Casino & Spa en juillet
2003. Le succès de ce complexe de divertissement a relancé la destination et ses promoteurs annonçaient
récemment l'ajout de 800 chambres d'hôtel au coût de 325 millions USD. Depuis, les projets se succèdent :
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Le Tropicana Casino: investissement de 280 millions USD pour la construction d'un hôtel de 502
chambres et d'un complexe comprenant 40 restaurants, bars, discothèques et boutiques, en plus d'un
spa et d'un cinéma Imax.
Le Showboat Casino: ouverture d'une succursale de la chaîne House of Blues qui offre désormais une
salle de spectacles de 2500 places et un restaurant thématique.
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The Pier at Caesars: travaux de 175 millions USD visant à doter l'établissement d'une salle à manger
de prestige, de boutiques et d'un complexe de divertissement, dès 2006.
Résultat des mises: en 2005, pour la première fois, les revenus de jeu des casinos d'Atlantic City franchissaient
la barre des 5 milliards USD (comparé à 6,8 milliards USD pour Las Vegas).
Au Missouri, on estime à 1,3 milliard USD les investissements des casinos au cours des prochaines années et la
majorité des sommes ne vise pas les aires de jeu.
En 2006, la Pennsylvanie autorisera l'ouverture de 14 casinos, notamment dans la ville de Pittsburgh, et des
projets de «resorts-casinos» sont également à l'étude au Rhode Island, au Delaware, au Michigan, en Oregon
et dans l'État de New York.
Ailleurs dans le monde
En France, le groupe Barrière, le plus important opérateur de casinos français, ouvrait récemment son 36e
établissement, le premier dans la région parisienne. Le nouveau casino d'Enghien-les-Bains a été intégré au
projet de restauration de l'ancien théâtre de la ville qui devient ainsi le lieu de divertissement de
l'établissement.
En Suisse, le Grand Casino de Lucerne a vu son chiffre d'affaires s'accroître de 7,7 % au cours des premiers
mois de 2005, résultat que le gestionnaire attribue à l'ajout récent d'un auditorium offrant diverses prestations
culturelles et à l'obtention de prestigieux prix de gastronomie par son restaurant.
En 2005, en Angleterre, le gouvernement annonçait son intention d'émettre une licence unique pour la
construction et l'exploitation d'un super casino «Vegas Style».
Les marchés de Singapour et de Macau sont particulièrement ciblés par les grandes firmes américaines (MGM
Mirage, Harrah's Entertainment, Wynn Resorts, etc.) qui souhaitent profiter de la légalisation du jeu sur ces
deux territoires pour tirer profit du potentiel du marché chinois en recréant des complexes similaires à ceux
construits sur la strip de Las Vegas.
Au Canada
À Edmonton, un nouveau complexe ouvrira ses portes à la fin de 2006. Ce projet du groupe américain Century
Casino intégrera un casino, un hôtel de 40 chambres, une salle de spectacles et des restaurants.
Parmi les ajouts récents, notons l'ouverture, en juin 2004, à Richmond en Colombie-Britannique, d'un nouveau
complexe casino qui compte un hôtel de 222 suites, un théâtre de 1000 places, un restaurant, un spa, des
salles de réunions et de congrès, ainsi qu'une marina.
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En juin 2004 également, l'ouverture du Niagara Fallsview
Casino Resort a doté la région de Niagara d'un complexe
qui peut rivaliser avec les casinos les plus somptueux du
monde. Cette infrastructure de 1 milliard CAD propose :
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casino de 200 000 pieds carrés;
hôtel de 368 chambres luxueuses;
amphithéâtre de 1500 sièges;
restaurants;
centre de conférence de 50 000 pieds carrés;
spa et des boutiques.
Si le Québec pouvait se targuer d'être novateur lors de
l'ouverture d'un des premiers casinos commerciaux au
Canada, celui de Montréal en 1993, force est d'avouer
que l'univers des casinos a grandement évolué depuis ce
temps!
François-G. Chevrier
Sources:
- American Gambling Association. «2005 State of the States - The AGA Survey of Casino Entertainment»,
www.americangaming.org, 4 mai 2005.
- «Atlantic City Moves Out of the Shadow of Las Vegas», Gambling Magazine [www.gamblingmagazine.com],
17 juillet 2005.
- «Casinos Booming Despite Hurricanes And Regulations», Gambling Magazine [www.gamblingmagazine.com],
20 décembre 2005.
- HREC - Hospitality Real Estate Counselors. «New Casino Development Survey», Hotel Online [www.hotelonline.com], 3 août 2005.
- «Missouri Casinos Plan $1.3B In Upgrades», Gambling Magazine [www.gamblingmagazine.com], 26 janvier
2006.
Le tourisme dans le sillon du commerce équitable
[8 février 2006] Dans la suite de notre analyse portant sur le tourisme équitable, nous tenterons
d'évaluer les ressemblances et les distinctions entre commerce et tourisme équitable. Le «tourisme
équitable» peut-il miser sur les mêmes critères qui contribuent au succès du «commerce
équitable»?
Certification des produits - destinations touristiques équitables ou choix avisés de la part de
voyageurs responsables
Que peut-on ou devrait-on certifier comme étant équitable dans un séjour touristique? Contrairement au
commerce de biens, le tourisme suppose que le consommateur (touriste) se déplace vers le lieu de production
(destination), lequel inclut une multitude de services (transport, attraits, hébergement, restauration, souvenirs,
etc.), et qu'il participe à la «production» de son séjour. Devant cette réalité, doit-on considérer la certification
de l'ensemble des composantes du séjour, ce qui toucherait les entreprises de plusieurs secteurs? Ou, au
contraire, dans un contexte où il est essentiellement question de voyages internationaux, serait-il plus simple
de certifier les produits des tour-opérateurs, (par ex.: le réseau Agir pour un tourisme responsable - ATR)? Les
produits d'écotourisme pourraient-ils être utilisés comme «symbole» du tourisme équitable? Finalement, malgré
l'existence de certains processus de certification en tourisme durable et en écotourisme, ces secteurs ne sont
pas encore organisés en réseau comme c'est le cas dans celui du commerce équitable. Plusieurs questions
demeurent et il apparaît évident qu'une certaine forme de certification servirait à référer aux voyageurs de
réels produits - destinations touristiques équitables et à les conforter dans leurs choix.
Au-delà de la destination, les voyageurs indépendants peuvent également contribuer à un tourisme plus
équitable, par leurs comportements et leurs options de consommation à destination des pays du Sud. À cette
enseigne, plusieurs associations invitent les voyageurs à, par exemple, utiliser les produits et services offerts
par les résidants de la destination (gîte, hébergement chez l'habitant, cuisine locale, etc.). Bien que de tels
comportements soient à encourager, force aussi est d'admettre que le tourisme ne peut bénéficier aux pays du
Sud que dans la mesure où il y a des accès aériens à prix concurrentiel, condition qui implique nécessairement
les grandes entreprises transnationales (voyagistes internationaux, grandes chaînes hôtelières), capables de
générer un volume suffisant de clients.
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Soutien institutionnel et alliances stratégiques
À cet égard, le tourisme équitable peut compter sur plusieurs acquis. Des organisations internationales,
l'Organisation mondiale du tourisme (OMT) en tête, identifient le «tourisme durable» comme facteur de lutte
contre la pauvreté et proposent de nouvelles façons de voir le développement touristique dans les pays du Sud.
Dans son document «Tourism and Poverty Alleviation», l'OMT propose une série de principes directeurs pour
faire en sorte que les dépenses touristiques puissent contribuer à l'élimination de la pauvreté dans les pays
en développement. Elle fait aussi la promotion du Code mondial d'éthique du tourisme, qui préconise,
notamment, la compréhension et le respect mutuels entre hommes et sociétés, ainsi qu'un tourisme au
bénéfice des pays et des communautés d'accueil. Plusieurs autres organisations interviennent dans les
domaines de l'expertise, de la diffusion d'information, de la référence d'entreprises touristiques qui
préconisent des pratiques responsables et, finalement, dans des campagnes qui encouragent les voyageurs à
adopter des comportements responsables, éthiques et solidaires.
Sur le plan des alliances, on trouve l'International Network on Fair Trade in Tourism qui a été mis en place par
«Tourism Concern» et qui rassemble 150 organisations préoccupées par le tourisme équitable. Un autre bel
exemple d'alliance est celui de l'Agence italienne de tourisme responsable (AITR) qui regroupe, autour d'une
«Charte du tourisme responsable», divers acteurs dont les rôles sont complémentaires.
Rôle stratégique du réseau de distribution
Toujours en se basant sur l'expérience du commerce équitable, il apparaît évident que le réseau de distribution
joue un rôle stratégique afin de rendre facilement accessibles les produits touristiques équitables là où les gens
ont l'habitude de faire leurs achats de voyage. C'est un constat d'autant plus vrai dans un contexte où les
formules «tout compris» demeurent populaires pour les voyages à destination des pays du Sud, qu'il s'agisse
de voyages spécialisés (aventure, écotourisme) ou traditionnels. À cet égard, plusieurs initiatives en faveur
d'un tourisme équitable et solidaire ont été lancées au cours des dernières années. Toutes ces initiatives,
intéressantes, demeurent volontaires et n'impliquent actuellement qu'un nombre limité d'acteurs, trop limité
d'ailleurs, si l'on considère la forte dépendance des pays du Sud à l'égard des tours-opérateurs (TO) du Nord.
Considérant que les formules «tout compris» sont de moins en moins chères et demeurent très populaires pour
les voyages à destination des pays du Sud, il devient incontournable d'aborder la notion de juste prix, un des
principes du commerce équitable. Peut-on parler de juste prix dans le cas de forfaits tout inclus à 1000$ la
semaine? Est-ce que les prix demandés tiennent compte des répercussions du tourisme sur l'environnement et
la qualité de vie des populations locales? Le débat reste ouvert.
Internet, qui révolutionne les façons d'organiser et de réserver des voyages, pourrait aussi faciliter les liens
entre les petits opérateurs touristiques de certains pays du Sud et les consommateurs du Nord. C'est justement
ce que visent des sites comme Green Travel Market. Plus globalement, Internet peut aussi contribuer à aider
les voyageurs à mieux se préparer et à se renseigner avant un voyage et, ultimement, à mieux comprendre
que leurs choix ont des répercussions sur les populations du Sud qu'ils se proposent de visiter.
Des produits touristiques équitables de qualité
Pour trouver preneur, les produits touristiques équitables doivent nécessairement répondre aux aspirations des
voyageurs - pas n'importe lesquelles et pas à n'importe quel prix -, que ce soit en termes de paysages, de
nature, de culture ou de services. À cet égard, on en trouve plusieurs dans le segment du tourisme de nature et
de l'écotourisme. Se pose aussi la question de produits touristiques équitables qui répondent à un éventail de
goûts, tant auprès de clients qui sont à la recherche de formules de voyage alternatives qu'auprès de
voyageurs plus traditionnels (ex.: tourisme de plage). Relever le défi de la qualité requiert aussi la mise en
place de mécanismes qui soutiennent le développement des ressources humaines des pays du Sud et qui
habilitent celles-ci à occuper des postes variés dans les entreprises et les organisations touristiques des
destinations. Finalement, les produits touristiques équitables de qualité doivent être mis en marché de manière
à ce qu'ils puissent être distingués parmi l'ensemble des produits, possiblement par l'entremise d'une
certification ou d'un label.
Une grande visibilité médiatique
Graduellement, les articles et les reportages traitant de tourisme équitable commencent à être diffusés avec
plus d'insistance. Certains magazines de voyages majeurs s'intéressent aussi à ce phénomène dans la foulée de
l'importance qui est accordée au développement durable du tourisme (ex.: National Geographic Traveller,
National Geographic Adventure et Conde Nast). Ces sources indépendantes peuvent avoir un impact non
négligeable sur l'éducation des voyageurs et leur prise de conscience face aux répercussions de leurs choix de
destinations et de leurs comportements de voyage. Force est de reconnaître qu'il reste beaucoup à faire en ce
domaine.
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Édition du 15 février 2006
Collaboration spéciale, Maurice Couture, GPS Tourisme.
Sources:
- Blangy, Sylvie. «Les initiatives de tourisme autochtone se multiplient», La Revue Durable, no 11, Dossier:
Quel tourisme pour une planète fragile, juin-juillet-août 2004.
- Chelin, Véronique. «Les consomm'acteurs équitables», Le Devoir, 13 mars 2005.
- Désiront, André. «Le tourisme comme moyen de partager», La Presse, 10 janvier 2004.
- Gervais, Lisa-Marie. «L'équitable se met à table», La Presse, 16 mai 2005.
- El Alaoui, Françoise. «Le tourisme équitable», mémoire de recherche de maîtrise de management du
tourisme, École supérieure de gestion de Paris, soutenue le 25 septembre 1999 et mis à jour en 2002,
[http://elalaoui.free.fr/table.html].
- Forum international tourisme solidaire et développement durable, [www.tourisme-solidaire.org].
- «Le tourisme n'aide pas toujours le développement, La Revue Durable, no 11, Dossier: Quel tourisme pour
une planète fragile, juin-juillet-août 2004.
- Tour Operators Initiative (TOI) for Sustainable Development on Tourism. «Activity Report 2004»,
[www.toinitiative.org/about/documents/activityreport2004.pdf].
- Waridel, Laure et Sara Teitelbaum. «Rapport de recherche/commerce équitable: une poussée pour des
échanges plus justes aux Pays-Bas, en Suisse et en France, 1999.
Quand le tourisme spirituel prêche pour sa paroisse
[15 janvier 2006] Au Québec comme ailleurs, le «tourisme spirituel» fait de plus en plus d'adeptes.
Jeunes ou vieux, croyants ou non, hommes et femmes, seuls ou en couple, ils sont de plus en plus
nombreux en quête de silence et de beaux paysages où se ressourcer. Et, pour les accueillir, bon
nombre de communautés et de monastères proposent aujourd'hui des séjours de quelques jours,
avec ou sans prières. Ce phénomène représente cependant une manne financière qui pourrait
sauver abbayes et régions.
Au Québec, en novembre dernier, une nouvelle circulait à l'effet qu'un
consortium d'organismes des milieux de l'éducation, du tourisme, de la culture
et de l'industrie agroalimentaire désirait acheter l'abbaye cistercienne NotreDame du Lac à Oka, pour y poursuivre l'oeuvre des pères trappistes, et ce, dans
le plus grand respect de l'intégrité architecturale et paysagère du domaine.
La proposition envisageait la cohabitation de plusieurs activités souvent
complémentaires, comme:
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•
•
•
les arts et la culture: création d'un centre d'interprétation et de
préservation du patrimoine par l'organisation d'événements artistiques
(concerts, etc.);
la formation: mise en place d'entreprises-écoles (sur le modèle du
compagnonnage) ou de programmes d'insertion en milieu de travail;
l'agriculture et la transformation alimentaire: implantation d'un centre
de recherche en agriculture et développement d'une vitrine de produits
régionaux (comme ceux de la pomme, le fromage Oka, etc.);
et, bien sûr, le tourisme: accueil de groupes pour des réunions
d'affaires et des congrès, hébergement pour des retraites spirituelles et
aussi organisation et hébergement lors de randonnées de ski de fond (avec souper et nuitée au
monastère).
Un tourisme en quête de spiritualité
Alors que les églises se vident à l'heure de la messe, celles-ci font le plein de touristes quand vient le temps
d'admirer patrimoine et art du sacré. Paradoxalement, l'oratoire Saint-Joseph se classe au troisième rang des
sites les plus visités à Montréal (derrière le Casino et le Vieux-Port), avec deux millions de visiteurs par an.
Quant à la basilique Sainte-Anne-de-Beaupré, elle attire annuellement 1,5 million de pèlerins.
Au Saguenay-Lac-Saint-Jean, l'ermitage Saint-Antoine de Lac-Bouchette célébrera son centenaire en 2007. Ce
site religieux est le quatrième sanctuaire en importance au Québec. Chaque année, il reçoit des milliers de
visiteurs et de touristes.
À l'abbaye bénédictine de Saint-Benoît-du-Lac, près d'Austin dans les Cantons-de-l'Est, l'hôtellerie affiche très
souvent complet. Située aux pieds du lac Memphrémagog, cette abbaye accueille des personnes, hommes et
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femmes, de toutes les religions, ainsi que des non-pratiquants. L'abbaye constitue un site touristique majeur
puisqu'elle attire de 100 000 à 200 000 visiteurs par an (soit 1000 à 2000 personnes par semaine, en saison
estivale). Certains viennent pour la messe, d'autres pour le repos, d'autres encore pour goûter au fromage et
au cidre de pomme fabriqué par les moines à l'abbaye même.
Alors, que ce soit par simple curiosité, pour apprécier la richesse patrimoniale, pour des motifs spirituels, pour
assister à un événement particulier, ou pour trouver calme et repos, le nombre de visiteurs ne cesse de
croître.
Maredsous, Orval, et les autres
La Belgique compte de très nombreuses abbayes. Celles-ci, de par leurs missions touristique et
agroalimentaire, participent activement au développement économique de leur région.
Dans la région de Namur, l'abbaye de Maredsous, un monastère fondé au XIXe siècle, est non seulement un
haut lieu du tourisme belge, mais aussi la principale attraction touristique de la région. Ces lieux sont très
courtisés par de nombreux touristes à la recherche de quiétude et de ressourcement naturel. En 2004, on y
évalue d'ailleurs le nombre de visiteurs à plus de 400 000.
La survie de l'abbaye est assurée tant par les redevances perçues sur la commercialisation des produits qu'ils
fabriquent (comme la bière et le fromage) que par les visites touristiques organisées. Mais, la vente des
produits du terroir ne suffisant pas à assurer l'indépendance financière, les responsables du centre d'accueil de
l'abbaye ont décidé, depuis quelques années, d'y ajouter un programme d'animations payantes (expositions
temporaires, pièces de théâtre, festivals, etc.).
Le centre d'accueil attenant (Centre Saint-Joseph) permet la dégustation de leurs spécialités traditionnelles,
comme le pain, le fromage, la bière et les produits du terroir. Des visites guidées de l'abbaye et de son atelier
de céramique sont organisées pour des groupes de vingt personnes. On y organise également des expositions
temporaires (sur la fabrication du fromage et de la bière, par exemple) ainsi que des projections
cinématographiques qui présentent la vie des moines et l'histoire de l'abbaye.
Dans le sud-est du pays, l'abbaye Notre-Dame d'Orval se présente comme un ensemble d'un type particulier
qui regroupe, tel un village, des zones bien distinctes, comme:
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l'église et le cloître, ainsi que les anciennes ruines;
l'hôtellerie: à la recherche de ressourcement et de repos spirituel, les visiteurs, hommes et femmes,
peuvent y loger pour une durée de 2 à 7 jours, seuls ou en groupe. Les hôtes sont alors invités à
participer à la prière, ainsi qu'à des périodes, animées par un frère de la communauté, où ils peuvent
littéralement «faire le plein»;
les ateliers: de nombreuses activités économiques assurent la pérennité financière de l'abbaye, et ce,
dans bon nombre de secteurs de travail, par exemple un atelier de manutention, l'exploitation des
produits de la forêt, l'entretien du site et des bâtiments, sans oublier les multiples services et tâches
que nécessite la communauté (cuisine, buanderie, infirmerie, bibliothèque, etc.);
la fromagerie;
la brasserie: pour des personnes associées au secteur brassicole, qui ne se visite que de manière
limitée et sur rendez-vous;
le musée pharmaceutique: qui organise des visites de groupe guidées, en quatre langues.
Les nombreux travaux de reconstruction et de préservation sont financés par les produits locaux. La brasserie
est d'ailleurs le principal employeur de la région. Selon la coutume cistercienne, la communauté d'Orval vit de
ses activités, dont le tourisme prend une grande part.
Citons également, entre autres, l'abbaye de Villers-la-Ville, le monastère Saint-André de Clerlande, l'abbaye de
Scourmont, l'abbaye de Stavelot, l'abbaye de Floreffe, l'abbaye Notre-Dame de Leffe.
Bref, alors que partout en Occident les traditions religieuses historiques luttent contre une désaffection notoire
du culte et un déficit de ressources humaines et matérielles, on constate un intérêt particulier pour le tourisme
spirituel.
Cette nouvelle forme de tourisme génère des retombées économiques non négligeables, tant pour la survie du
monument historique même et de ses résidants que pour le développement local. En zone rurale, le rôle
économique du patrimoine est d'ailleurs souvent important, car il permet aux prestataires touristiques
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régionaux d'offrir un produit global (hôtels, gîtes, chambre d'hôtes, restaurants, caves de dégustation,
économusées, vitrine agroalimentaire, etc.), et ce, en toutes saisons.
Et qui dit développement économique dit création d'autres activités aux abords du site et, bien sûr, création
d'emplois.
Françoise Mommens
Sources:
- Baillargeon, Stéphane. «Un projet pour Oka», Le Devoir, 22 novembre 2005.
- Berger, François. «Le "tourisme spirituel" en hausse», La Presse, 12 juin 2002.
- Désiront, André. «Sur le chemin des sanctuaires», Le Soleil, 23 avril 2005.
- La Presse Canadienne. «L'Ermitage Saint-Antoine accueille chaque année des milliers de pèlerins», 18 juillet
2005.
- Les Cahiers Espaces. «Tourisme religieux», mars 1993.
- Mussot, Raphaëlle. «Monastères et tourisme: enjeux d'une mise en tourisme d'un patrimoine spécifique»,
Faculté d'anthropologie et de sociologie, Université Lumière Lyon 2, mémoire de DESS, 1998, 97 pages.
- Nouaille, Martine. «De pèlerinages en pardons, le tourisme spirituel en plein essor», Agence France Presse
(AFP), 13 août 2003.
- Office des congrès et du tourisme du Grand Montréal. «Étude sur le potentiel touristique du patrimoine
religieux montréalais», Rapport final, août 1995.
- Perreault, Mathieu. «Le tourisme religieux a le vent dans les voiles», La Presse, 13 juillet 2005.
- Pirlot, Ronald. «Maredsous - L'abbaye, halte verte prisée par 400 000 visiteurs chaque année», Le Soir, 18
mai 2005.
- Téoros. «Tourisme, religion et patrimoine», vol. 24, no 2, été 2005.
CAPSULE - Que faire avec les villages abandonnés: les louer, pardi!
[31 janvier 2006] Lorsque des villages entiers sont désertés par leurs habitants, faute de travail ou
de ressources premières, quelles sont les solutions pour que ceux-ci ne se retrouvent complètement
abandonnés ou rasés? Au Portugal, un promoteur a décidé de racheter le village tout entier, pour le
transformer en gîte rural. Les touristes y viennent maintenant nombreux, goûter au tourisme rural.
À la fin des années 1970, au Portugal, le petit village de São Gregório - dont les origines remontent au XVe
siècle - n'a pas survécu à l'exode rural. Les habitants, tous agriculteurs, l'ont totalement déserté, poussés par
la pauvreté et le manque de ressources économiques, abandonnant du coup une douzaine de petites maisons
traditionnelles.
De 1994 à 1997, tel un conte de fée, un riche promoteur qui passait par là a décidé de les racheter une à une.
Son idée, louer le village tout entier!
Comme promis, et grâce à une aide financière de développement régional de l'Union européenne privilégiant la
récupération de villages historiques (programme Leader II), la famille Guimaraes a acheté et retapé les petites
maisons afin de les transformer en gîte rural. Les vacanciers, amoureux de ruralité et de nature, peuvent
maintenant louer le village tout entier... pour la modique somme d'environ 1300 USD (1068 euros) par jour.
Les travaux de rénovation ont tenté de conserver le plus possible les dispositions d'époque. Les petites maisons
ne possèdent donc pas de cuisine puisque leurs anciens habitants avaient l'habitude de préparer les repas dans
la cheminée de la pièce principale.
Seuls témoins de la vie moderne, quelques éléments de confort actuel ont été ajoutés, comme l'eau chaude,
l'électricité, la télévision et quelques piscines.
Les touristes qui viennent loger au village ont le goût de profiter d'une «expérience rurale», faite de cultures
potagère et viticole. Depuis 2001, cette étonnante unité de tourisme agricole, où vivent seulement trois
habitants permanents comme seuls gardiens naturels du village, vit au rythme des touristes.
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Outre le fait d'avoir intégré d'autres villages touristiques présentant les mêmes caractéristiques, en Italie, en
Finlande, en Pologne et en France, ce concept a remporté, en 2003, la médaille d'argent du Mérite touristique,
attribuée par la Bourse de tourisme de Lisbonne.
En Europe, le soutien au tourisme rural s'organise à partir d'une approche régionale, dans le cadre des
politiques structurelles:
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Fonds européen de développement régional (FEDER),
Fonds européen d'orientation et de garantie agricole (FEOGA),
Fonds social européen (FSE),
ainsi que des programmes d'initiatives communautaires (LEADER/INTERREG).
À l'instar de ce village, le tourisme rural ne cesse de se développer au Portugal.
Pour visiter le village de São Gregório
Françoise Mommens
Sources:
- Agence France Presse (AFP). «Village à louer au Portugal», La Presse, 13 août 2005.
- Rotas y Destinos. «Reviver o passado em São Gregório», octobre 2004 (en portugais).
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