LA MICRO-INFORMATIQUE par Pierre BOYER

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LA MICRO-INFORMATIQUE par Pierre BOYER
LA MICRO-INFORMATIQUE
par
Pierre BOYER
LA MICRO-INFORMATIQUE
par
Pierre BOYER
ALS (séance du 11 mai 2003)
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La micro-informatique
(Pierre BOYER)
La micro-informatique
Quelques applications :
• Bureautique
- traitement de texte, PAO
- dessin, traitement de l’image
- tableur
- bases de données
- ...
• communication (web)
- accès à des informations
- messagerie, «chat»
- téléchargement
• jeux (individuels ou en réseau)
• enseignement assisté par ordinateur
• ...
L’introduction du micro-ordinateur domestique dans les foyers me semble être une excellente
chose mais à la condition expresse qu’il soit utilisé à bon escient ! Il est certain que la
micro-informatique peut apporter beaucoup d’avantages par les services qu’elle offre, que cela soit
dans le domaine de la bureautique, des jeux ou de la communication. En particulier, je suis persuadé
qu’elle peut contribuer à la diffusion de la culture et au développement des connaissances par
l’enseignement à distance.
Malheureusement, pour beaucoup de jeunes et de moins jeunes, la pratique de la
micro-informatique est devenue une véritable drogue et peut donc être considérée comme pouvant
être nuisible à la santé, tout comme elle est également susceptible d’être très onéreuse ! C’est
uniquement cet aspect négatif que je vais développer maintenant. Peut-être certains d’entre vous se
reconnaîtront dans mes propos : qu’ils réfléchissent alors à leur comportement ! Quant aux autres,
qu’ils se gardent bien de sombrer dans cette drogue !
Dépendance à la micro-informatique
Certains «informaticiens» sont
devenus de véritables esclaves
de leur micro-ordinateur.
C’est le règne de la souris !
J’examinerai la dépendance induite d’abord par la micro-informatique «isolée», puis par celle
que je qualifierai de «communicante», c’est-à-dire celle qui utilise les réseaux de télécommunication.
Trop souvent l’achat du micro-ordinateur personnel ne se fait pas en fonction d’un projet
précis, mais plus sur l’avis malheureusement pas toujours très autorisé d’un ami ou d’un vendeur.
On se laisse guider par la multitude des fonctions offertes, par la nouveauté de l’appareil. Ce dernier
aspect est d’ailleurs valable pour tous les produits, quels qu’ils soient : il suffit de regarder les
publicités à la télévision pour se convaincre que le maître mot de la promotion commerciale est
nouveau.
L’aspect de la «nouveauté»
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Cet attrait pour la nouveauté conduit à des dépenses non négligeables et le plus souvent
inutiles. Pourquoi est-il nécessaire d’avoir la dernière version du microprocesseur, l’ultime “release”
du logiciel qui est souvent utilisé à moins du quart de ses possibilités ? Remarquons que moins les
gens sont informaticiens et plus ils sont évidemment victimes de cette attitude.
Un nouveau jouet : le micro-ordinateur !
Le micro-ordinateur jouet permet de capter une future clientèle .
Afin de se constituer une clientèle assurée dans les années à venir, les «marchands
d’informatique» essayent de fidéliser les très jeunes enfants en proposant aux parents des
micro-ordinateurs dits «pédagogiques» !
Les jeux informatiques ont envahi le marché des logiciels, à tel point qu’ils ont donné naissance
à des consoles spécialisées. L’un des dangers de ceux-ci pour les enfants est de les habituer à vivre
dans un monde virtuel, danger qui vous sera dénoncé ultérieurement.
Avec l’ouverture des «autoroutes» de l’information, c’est-à-dire la possibilité donnée à tous
de se connecter sur la toile, les fournisseurs d’accès s’en sont donné à cœur joie pour faire des
offres mirobolantes, appâter le client en utilisant des méthodes de dealers de drogue, tout comme le
font les vendeurs de téléphone portables, méthodes qui seront décrites tout à l’heure. Par tous les
moyens, il faut faire souscrire des abonnements aux points d’accès à l’internet, créer un besoin,
provoquer la dépendance. Partout, sont offerts gratuitement des CD permettant de bénéficier de
périodes d’essais qui très généralement se prolongent. Il faut reconnaître qu’il est très tentant
d’accepter une offre proposant un service gratuit sur une durée plus ou moins longue ! Pour en
profiter, il est cependant obligatoire de donner toutes les indications nécessaires pour qu’à l’issue
de ce temps, le fournisseur d’accès puisse effectuer un prélèvement automatique sur le compte
bancaire. Par négligence, nombreux sont ceux qui continuent à payer très cher un service qu’ils
utilisent de moins en moins !
Le haut débit (ADSL)
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Actuellement, on voit de nombreuses propositions de connexions par 1'ADSL, c’est-à-dire
des connexions à haut débit. C’est une façon onéreuse d’encourager à aller surfer confortablement
sur le web. Mais se connecter, pourquoi faire ? Ce n’est évidemment pas moi qui prône le
développement des nouvelles techniques d’information et de communication qui vais essayer de
vous en dissuader ! Dans ce qui suit, je veux simplement mettre en garde les utilisateurs, ou futurs
utilisateurs, du risque qu’ils prennent de devenir des drogués du net s’ils n’en modèrent pas l’usage.
Les utilisations de la toile peuvent être regroupées en trois grandes catégories :
• consultation et réalisation de sites web ;
• téléchargement de logiciels, de musiques, de films... ;
• messageries, forums, chats, jeux en réseau...
Je vais passer en revue ces trois aspects de l’internet en essayant de mettre en évidence les
risques d’abus auxquels on s’expose avec chacun d’entre eux.
Tout d’abord la consultation et la réalisation de sites web.
Le surfer errant
Des liens successifs peuvent susciter de nouveaux intérêts qui éloignent
du sujet de recherche initial et entraîner d’une manière aléatoire sur des
pistes nouvelles. Le surfer entame une véritable errance sur la toile.
Surfer sur la toile peut, en allant de lien en lien, susciter des intérêts successifs qui éloignent
du sujet de recherche initial. Ainsi, on est entraîné d’une manière quasiment aléatoire sur des pistes
nouvelles et l’on entame alors une véritable errance sur la toile. Pour un esprit curieux, cela peut
être fructueux au niveau de sa culture générale, mais cela conduit à un temps de connexion de plus
en plus long et sans pour cela donner l’information initialement désirée ! Accessoirement, la visite
de sites web peut donner l’envie d’en réaliser un soi-même. Mais, dans certains cas, quelle source
de temps passé devant l’ordinateur, avec le scanner, pour construire un site qui risque d’être peu ou
quasiment pas consulté, faute de promotion de celui-ci : seuls quelques initiés s’y rendront avec un
risque important de non retour...
Les hackers
Parmi les forçats du web, on trouve aussi les hackers, c’est-à-dire ceux qui essayent de pénétrer
dans les parties confidentielles de sites protégés (banques, entreprises, administrations…).
Dans ce qui précède, je m’étais tout d’abord intéressé à l’individu qui se limite à l’utilisation
des ressources propres de son micro-ordinateur, puis à celui qui déborde en allant consulter des
sites web, mais sans échanges avec d’autres. Je vais maintenant aborder très rapidement les
messageries, les forums, les chats et les jeux en réseau…, tous ces produits qui nécessitent une mise
en relation en temps réel ou différé de plusieurs personnes.
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Les chats mettent en relation des gens qui ne se connaissent pas et qui souvent, sous le
couvert de surnoms, restent des anonymes. Cela est souvent un moyen de s’exprimer très librement
sans d’ailleurs se soucier de savoir si l’on a un réel interlocuteur : on émet des messages sans se
préoccuper de l’impact qu’ils ont sur les destinataires potentiels. Ainsi, cette appartenance ponctuelle
à un réseau peut donner l’illusion d’une communication avec les autres, alors qu’en réalité, on est
quasiment isolé dans une foule impersonnelle. Mais qu’importe, on continue de jeter des anathèmes
sur ses adversaires idéologiques, on persiste à encourager ceux qui partagent les mêmes points de
vue, tout cela à la grande satisfaction des providers, c’est-à-dire les fournisseurs d’accès, qui
engrangent des connexions qui durent des minutes, voire des heures !
Les anonymes «parlent» aux anonymes !
Les messageries pourraient donner plus l’illusion d’une communication, la correspondance
s’effectuant entre des adresses précises puisque les participants au réseau, à défaut d’être réellement
identifiés, sont définis. Mais, là encore, rien ne permet d’affirmer que les destinataires lisent leur
courrier... Cela n’empêche pas d’écrire, ce qui contribue à une diffusion d’adresses. C’est ainsi
qu’un jour, figurant sans le savoir sur des listes de diffusion, on se retrouve être le maillon d’une
chaîne, le destinataire de pétitions à signer et que l’on s’étonne de voir sa boîte aux lettres envahie
par des messages publicitaires, les spams, ...
Mails et mailing
C’est aussi, généralement par le biais de fichiers attachés, que l’on importe des virus. À leur
sujet, on est parfois prévenu par des âmes charitables qu’il ne faut surtout pas ouvrir tel fichier
infecté que l’on recevrait, message que l’on s’empresse de rediffuser à tous ceux que l’on a listé
dans son carnet d’adresse et cela sans avoir vérifié l’existence réelle du virus en question ! C’est
ainsi que se propagent des messages de fausses nouvelles, les hoax, qui contribuent à l’engorgement
des boîtes aux lettres. Mais tout cela donne l’illusion de communiquer et fait vivre les providers.
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La seule interaction réelle avec d’autres correspond aux jeux en réseau. En effet, grâce au
web, on peut se trouver un ou des partenaires pour jouer aux échecs ou à d’autres jeux non solitaires.
Nombreux sont les accros qui passent des heures devant leur micro-ordinateur pour télécharger
le maximum de logiciels gratuits qu’ils peuvent trouver sur la toile et dont ils n’ont aucun besoin
quand ils savent seulement à quoi ils peuvent servir !
Un téléchargement qui a beaucoup fait parler de lui est celui des musiques. Le développement
de cette pratique a été tel qu’il a été nécessaire de fermer les serveurs (Napster…) pour protéger les
auteurs-compositeurs et les éditeurs de CDrom.
Aujourd’hui, on retrouve un engouement analogue pour les DivX. Pour ceux qui ne
connaîtraient pas ce produit, je rappelle que c’est un standard de compression (MPEG 4, .avi)
permettant de faire tenir un film sur un CD ordinaire et de le reproduire autant de fois qu’on le
désire à l’aide d’un simple graveur, à la différence du DVD qui lui n’est pas copiable. On rencontre
de plus en plus de mordus qui se vantent d’avoir plusieurs centaines de films. Ce qu’ils oublient de
préciser, c’est que très généralement ils n’ont pas le temps de les visionner et qu’il était donc inutile
d’être particulièrement fier d’avoir ceux qui sortaient en salle au moment du téléchargement !
Il ne faut pas non plus oublier que tous ces jeux, consultations, téléchargements imposent de
très nombreuses heures devant l’écran, au détriment du sommeil…
Tout mon propos sur la micro-informatique a pu paraître très négatif. Je rappelle que mon
intention initiale était de montrer que celle-ci pouvait être une véritable drogue. Il va de soi qu’utilisée
avec modération et discernement, la micro-informatique peut apporter beaucoup de satisfaction et
de confort à ses consommateurs.
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