Songadina Nº 17 - Conservation International

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Songadina Nº 17 - Conservation International
Bulletin trimestriel
Songadina
N° 17 - AVRIL-JUIN 2013
Ed itor i a l
  Nous entendons souvent les décideurs
politiques, les médias et même le grand
public s’interroger sur les impacts réels
des sommes considérables investies
dans la conservation de la biodiversité,
depuis plus de vingt ans. De nombreux
indicateurs ont été mis en place pour
mesurer précisément ces impacts. Mais
l’indicateur le plus important et le plus
significatif semble bien être l’évolution
du taux de déforestation d’une période
à l’autre, reflété par la carte de couverture forestière. La dernière version de la
carte qui couvre la période 2005-2010
a été présentée au mois de juin.
  Elle confirme que le taux de déforestation ne cesse de diminuer depuis que
les actions de conservation ont démarré
en 2000. Plus encore, ce taux est pratiquement nul dans les parcs nationaux
gérés par Madagascar National Parks.
  Autre événement important, dont
il est rendu compte dans le présent
numéro : la tenue à Washington au
mois d’avril 2013 de différentes réunions relatives au partenariat WAVES
(Wealth Accounting and the Valuation
of Ecosystem
Services) dont
Madagascar
est un partenaire actif. Ce
qui apparait
à l’issu de ces
rencontres et
des activités
de WAVES à
Madagascar, c’est que conservation
et développement durable doivent
être associé.
  La question de l’eau occupe évidemment une place dominante, tant il est
vrai que l’apport en eau potable ou
non est une condition essentielle du
bien être humain et du développement
durable. On en trouvera l’illustration
frappante dans différents articles du
présent numéro.
Léon Rajaobelina
Vice-Président Régional
Conservation International Madagascar
PROGRAMME
NODE
VERS UNE NOUVELLE APPROCHE
Après quarante mois de mise en œuvre, la phase de consolidation du
Programme Node financé par CEPF est clôturée. Le programme continue
en abordant une nouvelle approche.
  Plus de 6120 ménages ont bénéficié du programme et 399 mini-projets ont été mis en œuvre aux
bénéfices de 236 organisations communautaires !
Les petits projets ont contribué à améliorer les
conditions de vie des communautés isolées et
vulnérables dans 5 nouvelles aires protégées de
Madagascar, à savoir Daraina-Loky-Manambato,
Menabe, complexe Mahavavy-Kinkony, Corridor
forestier Ankeniheny-Zahamena et Nosivolo. Pour
assurer la durabilité des activités de production
que ces communautés ont choisies, les ONG
partenaires de mise en œuvre du programme ont
apporté leur appui technique. Selon une évaluation indépendante, la majorité des ménages
enquêtés a constaté une amélioration de leurs
moyens d’existence. Sécurité alimentaire, santé
et revenus ménagers sont parmi les résultats les
plus significatifs de ce programme financé par
CEPF depuis août 2009.
Vers une convention
communautaire de gestion
  Les résultats du programme sont éloquents !
Seulement, ses impacts par rapport à la lutte contre
la déforestation ne sont pas encore perceptibles.
Pour ce faire, le Programme adopte progressivement
une nouvelle approche combinant étroitement
conservation et bien-être humain. Dorénavant, les
cibles premières du programme seront les unités
locales de gestion (VOI). Celles ayant réalisé
des actions de conservation (patrouilles et suivi
écologique) et jouant un rôle très important
dans le modèle de gestion de ces Nouvelles Aires
Protégées seront favorisées.
  Cette nouvelle approche, appelée « convention
communautaire de gestion » aura pour spécificité
de renforcer l’engagement des communautés, de
règlementer leur participation à la cogestion
au niveau local, en réalisant des activités de
conservation. En échange, ces communautés
bénéficieront des « incitations » socio-économiques
qui amélioreront leurs conditions de vie. La
concrétisation des objectifs de conservation
définis auparavant sera une condition pour
l’obtention de ces soutiens.
  Par ailleurs, le profil des ONG partenaires relais
du Programme sera révisé. On portera une
attention particulière sur l’aspect marketing et
commercialisation des produits issus de ces
petits projets communautaires. Cette mutation
amènera le Programme à confirmer davantage
sa pertinence !
SCIENCE & DÉCOUVERTES
La conservation des tortues marines est un sujet crucial pour la région
de l’Océan Indien Occidental. En effet, la région allant de la Somalie
à l’Afrique du Sud est une importante zone de reproduction et
d’alimentation pour cinq des sept espèces de tortues marines existant
dans les mers du globe : la tortue verte Chelonia mydas, la tortue imbriquée
Eretmochelys imbricata, la tortue olivâtre Lepidochelys olivacea, la tortue
caouanne Caretta caretta et la tortue luth Dermochelys coriacea.
La côte nord-est de Madagascar,
une zone d’alimentation
  Alors qu’elles jouent un rôle prépondérant dans
le maintien de l’équilibre de l’écosystème marin,
les tortues marines sont aujourd’hui considérées
comme fortement en danger. A ce titre, elles
sont inscrites à l’Annexe I de la convention
CITES et sont sur la liste rouge de l’UICN.
Comme la plupart des reptiles marins, les tortues marines sont soumises à une importante
contrainte biologique. Alors qu’elles se nourrissent exclusivement en mer, elles ne peuvent
assurer leur reproduction (ponte) qu’à terre, sur
le sable des plages. Cette contrainte, combinée à
une certaine régularité de leur période de ponte
et de migration, en font des espèces privilégiées
pour la chasse et le braconnage.
  Dans la région de l’Océan Indien Occidental, la
plupart des zones de reproduction sont identifiées : Mohéli, Mayotte, les Seychelles, les iles du
Nord-Ouest de Madagascar et les iles Eparses.
Ce qui n’est pas le cas des aires d’alimentation.
La côte Nord-Est de Madagascar, en particulier, la zone allant de la Baie d’Ambodivahibe
à Vohémar, présente toutes les caractéristiques
d’une importante zone de nourrissage des tortues marines, notamment des tortues vertes
(Chelonia mydas). Ce territoire présente divers
assemblages d’habitats d’algues et d’herbiers de
phanérogames marines, allant des lits d’herbiers dispersés aux prairies qui s’étendent sur
plusieurs kilomètres. On y rencontre aussi
une diversite élevée de macro-algues épiphytes
ainsi qu’une diversité d’invertébrés benthiques
(concombre de mer et oursins). Pour le cas
d’Ambodivahibe, sept des dix espèces d’herbiers
trouvés le long de la côte nord-est de Madagascar y
sont présents avec une forte densité des pousses :
Thalassodendron ciliatum, Thalassia hemprichii,
Syringodium isoetifolium, Cymodocea serrulata,
Halophila ovalis et Halophila stipulacea, Zostera
capensis selon les explorations de Dicarlo G. et
M. Tombolahy en 2011.
Baie d’Ambodivahibe, une priorité
régionale
  Des études récentes sur la dynamique migratoire des tortues marines nidifiant dans les
Îles Eparses (Ifremer, 2012) ont confirmé cette
potentialité d’aire d’alimentation des tortues
marines. Ces études ont révélées que la région
Nord-Est de Madagascar, dont la région de la
Baie d’Ambodivahibe, est une importante zone
de migration des tortues vertes (Chelonia mydas)
nidifiant dans deux des iles Eparses : Tromelin
et les iles Glorieuses.
  Ces nouvelles données font de la conservation
de la baie d’Ambodivahibe une priorité régionale.
En effet, selon Bourjea et son équipe en 2011,
parmi les trois iles Eparses, sites de ponte de tortues
marines, Tromelin présente une diminution
annuelle de 1,6 % des traces de ponte alors que les
Glorieuses et Europa présentent une croissance
annuelle respective de 3,5 % et 2 %. Ainsi,
la mise en place d’une Aire Marine Protégée
dans la Baie d’Ambodivahibe est fondamentale
pour la conservation des tortues marines qui y
migrent et contribuera éventuellement à une
augmentation de la croissance annuelle des
traces de ponte dans l’ile Tromelin.
une priorité pour la conservation
des tortues marines
2
Songadina n° 17 - Avril-Juin 2013
Photo : Iñaki Relanzón / www.photosfera.com
AMBODIVAHIBE
FAUNE & FLORE
SOMMAIRE
1
Programme Node : vers une
nouvelle approche
par Soloson Ramanahadray
2
Ambodivahibe : une priorité
pour la conservation des
tortues marines
par Ando Rabearisoa
DAHALOKELY TOKANA
3
recueillis par Hajasoa Raoeliarivelo
Un fossile de dinosaure découvert
  Dahalokely tokana aurait vécu il y a 90 millions d’années. Ce « bandit solitaire » comme
on l’a baptisé, était un dinosaure bipède,
du groupe des abélisauridés, selon Futura
sciences. C’était un carnivore de taille modeste
par rapport à ses congénères, mesurant entre
2,75 m et 4,3 m.
  Les restes fossiles de ce dinosaure (une cervicale, six dorsales et des morceaux de côtes)
furent découverts en 2007 et en 2010 au nord
de l’île de Madagascar. La découverte fut
annoncée par le Musée de Paléontologie de
Claremont, en Californie le 18 avril 2013.
C’est la première découverte d’espèce depuis
10 ans.
  Cet animal aurait eu des descendants après
la séparation de Madagascar et l’Inde, entre
100 millions d’années et 88 millions d’années
avant notre ère. Les chercheurs espèrent
retrouver d’autres restes pour reconstituer un
squelette plus complet.
(Source : the Independent)
Dahalokely tokana : Un fossile
de dinosaure découvert
Rhodolaena macrocarpa :
ses fleurs collectées pour la
première fois
par Chris Birkinshaw, Jeannie
Raharimampionona
4
Projet Ranon’Ala : forages et
adductions d’eau sous protection
des usagers
par Mamy Ramparany
Carte de couverture forestière :
la version 2010 est sortie !
par Andriambolantsoa Rasolohery
CEPF : pour un nouvel
investissement au nom du
capital naturel
par Michèle Andrianarisata
5
Zapping
6
L’ORTALMA promeut l’écotourisme
communautaire
par Norotiana Mananjean
Association Haona Soa : « Ala
Lovainjafy », ou une forêt saine
pour les générations futures
Ses fleurs collectées
pour la première fois
par Gerald Randriambololona
Le GT-CC : une plateforme pour
mieux apprécier les questions
sur le changement climatique
RHODOLAENA MACROCARPA
  Le genre Rhodolaena de la famille endémique Sarcolaenaceae serait la plus belle
plante malgache selon l’illustre botaniste David Mabberley ! Le genre possède 7 espèces
d’arbres dont les feuilles larges sont de couleur vert claire et les fleurs pendantes de
couleur pourpre ou violet, se répartissant dans les forêts humides.
  L’espèce Rhodolaena macrocarpa croît seulement sur la montagne de MakirovanaTsihomanaomby, à 30 km au Nord de Sambava. Jusqu’à récemment, la plante a été
connue uniquement par ses fruits malgré les nombreuses recherches effectuées par
les botanistes dans cette forêt. On n’a jamais pu voir ses fleurs.
  En février 2013, une équipe de botanistes du Missouri Botanical Garden (MBG)
a eu la chance de trouver l’arbre en pleine floraison ! Mabberley a raison, c’est une
très belle fleur, la photo le prouve. Il paraît qu’elle est très rare et que la forêt où elle
se trouve est menacée par une exploitation irrationnelle des bois et par l’agriculture
itinérante. La forêt de Makirovana-Tsihomanaomby est parmi les dix sites promus et
gérés par MBG en tant que Nouvelle Aire Protégée.
par Michèle Andrianarisata
7
Leona M. & Harry B. Helmsley
Charitable Trust apprécie les
efforts déployés à Madagascar
par Michèle Andrianarisata
8
Le paysage marin du nord
du Canal de Mozambique
par Ando Rabearisoa
« Madagascar », un film
documentaire singulier
par Hajasoa Raoeliarivelo
Songadina n° 17 - Avril-Juin 2013
3
ACTIVITÉS
  Au début des activités, on s’était attelé à
sensibiliser les communautés sur les liens entre
la protection de la forêt et l’approvisionnement
en eau et la santé de la population. Suite à une
adaptation des objectifs du projet, on focalisait
nos efforts sur la protection des périmètres
immédiats des 200 forages et 2 adductions
d’eau potable établis.
PROJET RANON’ALA :
forages et adductions
d’eau sous protection
des usagers
CI figure parmi les 7 membres du consortium
du Projet Ranon’Ala financé par USAID,
depuis la fin 2010. Le Projet a prit fin au
mois de juin 2013.
De la connaissance au changement
de comportement
  Une nouvelle stratégie et plan de communication pour le changement de comportement
ont été produits cette année avec les acteurs
locaux, guidant les activités à mettre en œuvre.
Selon nos enquêtes, au moins 85 % des communautés ayant des infrastructures ont reçu
ces messages sur l’importance de la protection
autour de ces infrastructures, pour assurer la
qualité et la quantité des eaux.
Le prochain défi est que nos bénéficiaires
puissent remonter dans l’échelle du changement
de comportement !
  CI a travaillé en étroite collaboration avec
Madagascar National Parks et Missouri
Botanical Garden, dans 10 communes autour
des 4 aires protégées suivantes : Mananara
Nord (district Mananara Nord), Pointe
à Larée (Manompana), Réserve Spéciale
d’Ambatovaky (Soanierana Ivongo) et Réserve
Spéciale Marotandrano (Mandritsara).
  Pour cette dernière mise à jour, les experts
locaux issus de différents ONG travaillant dans
le domaine de l’environnement ont mis en valeur
leur savoir-faire. L’ONE (Office National pour
l’Environnement) est le chef de file et CI a
apporté les appuis techniques nécessaires.
CARTE DE COUVERTURE
FORESTIÈRE : la version
2010 est sortie !
La déforestation est responsable de 30 %
des émissions de CO2 ! Tous les pays tentent
de lutter contre le fléau.
  Pour mesurer le taux de déforestation, l’outil
reconnu pertinent permet de connaitre la surface
déboisée et l’endroit où se produit cette déforestation. Parmi ces outils, on note la carte
de couverture forestière. Madagascar possède
actuellement l’historique le plus complet du
changement de couverture forestière pour les
années 1990, 2000, 2005 et, plus récemment,
celle de 2010.
4
Songadina n° 17 - Avril-Juin 2013
Des résultats encourageants
  Même si les chiffres ne sont pas encore
définitifs, les analyses montrent clairement
une diminution du taux de déforestation à
Madagascar durant la période 2005-2010.
En effet, le taux de forêt perdue à l’échelle
nationale est passé de 0,5 % soit 50.000 ha
par an entre 2000-2005 à 0,3 % soit
30.000 ha par an entre 2005-2010. Un taux
qui met en évidence l’efficacité des efforts
déployés pour réduire la déforestation
à Madagascar. Les exploitations illicites
durant la crise ne sont pas encore tenues
en compte.
  Un atelier a eu lieu au mois de juin pour
partager et communiquer les résultats de
l’analyse aux parties prenantes et aux décideurs
à Madagascar.
CEPF : pour un nouvel
investissement au nom
du capital naturel
Le CEPF ou le Fonds de partenariat
pour les écosystèmes critiques,
rassemble des leaders mondiaux :
l’Agence Française de la Fondation
Mac Arthur, CI, le Gouvernement
Japonais et la Banque Mondiale.
  C’est un partenaire innovant prêt à
réinvestir à Madagascar et dans les Iles
de l’Océan Indien. Ceci afin de préserver
le capital naturel dans ce Hotspot.
Les bénéficiaires de ses subventions étant
des organisations non-gouvernementales
et le secteur privé.
Le profil des écosystèmes
est à développer
  Le hotspot de Madagascar et des Iles
de l’Océan Indien a été sélectionné
de nouveau par le Conseil des donateurs
du CEPF en septembre 2012 comme
une région pouvant bénéficier d’un
investissement. Une étude aussi
complète et participative que possible,
rassemblant les données biologiques,
sociales et économiques, identifiant
les menaces et les interventions existantes
est menée, précédant l’investissement
sur terrain.
  Le but étant de développer un outil
dit Profil des écosystèmes - un outil
stratégique pour la conservation de la
biodiversité dans la région. Des groupes de
consultants ont été recrutés pour développer les grands chapitres de ce document
pour l’ensemble du Hotspot afin qu’il soit
présenté au mois de décembre 2013.
  Notons que CEPF a commencé à investir
dans le Hotspot de Madagascar et les Iles
de l’Océan Indien en 2001, avec une
phase d’investissement de cinq ans.
L’intervention fut concentrée exclusivement
sur l’île de Madagascar.
ZAPPING
Furcifer campani : reprise de son commerce
au niveau international
Après 17 années de suspension, l’exportation d’une
espèce de caméléon malgache classée dans l’Annexe II
de la Convention internationale CITES, a été de
nouveau autorisée. Furcifer campani, facile à reconnaître par la présence des deux lignes longitudinales
claires au niveau des flancs, peut dorénavant être
exportée avec un quota de 250 spécimens par an.
Ce nombre a été établit d’après les recherches
réalisées par Madagasikara Voakajy depuis 2008,
dans le massif de l’Ankaratra.
La collecte devra être effectuée uniquement dans
la région de Vakinankaratra et en dehors des Aires
protégées et de la Station Forestière. Le prélèvement
dans le Parc National d’Andringitra où l’espèce est
aussi localisée, est par contre strictement interdit.
Une procédure a été créée pour que les gains de la
collecte aillent aux populations locales.
Le Plan de Gestion Environnementale et de
Sauvegarde Sociale du CAZ présenté au public
L’Aire Protégée du Corridor Ankeniheny-Zahamena
(AP CAZ) de 369 000 ha a obtenu son statut de
protection temporaire le 30 décembre 2005. Le
plan de gestion environnementale et de sauvegarde
sociale (PGESS) de cette AP a été élaboré suivant
les standards de la Banque Mondiale et du cadre
fonctionnel de procédures de sauvegarde de
Madagascar. Ce plan qui évalue les impacts de
la création de cette aire protégée au niveau des
communautés locales, a reçu la validation de la
Banque Mondiale. En vue de sa mise en œuvre, sa
publication est une étape cruciale. Aussi, pour son
lancement, une conférence de presse s’est tenue
le 16 mai 2013 au centre de presse à Antsakaviro.
Cette séance fut suivie d’une série d’ateliers : à
Ambatondrazaka (28 mai), à Toamasina (06 juin),
à Moramanga (18 juin) et à Brickaville (28 juin).
Journée de la Terre : CI invité par l’ambassade
des Etats Unis d’Amérique
L’Ambassade des U.S.A. a célébré la journée de la
Terre, en plantant des arbres rares et endémiques
dans son enceinte à Andranomena. La cérémonie
s’est déroulée en présence de ses partenaires tels
CI, la Fondation Tany Meva et la Fondation pour
la Biodiversité (FAPBM). Trois espèces rares de
palmiers ont été plantées. Tahina spectabilis, Dypsis
robusta et Beccariophoenix alfredii. Les jeunes plants
ont été fournis par l’ONG SAF/FJKM. En outre, CI
fut l’invité spécial de l’Ambassade des USA au Centre
de Presse d’Antsakaviro, Antananarivo, pour présenter
à la presse « Le visage du changement climatique : ses
effets sur l’homme et l’environnement ». Ce fut une
occasion pour partager avec les journalistes l’importance du capital naturel et plus particulièrement le
rôle des forêts, dans la lutte contre le changement
climatique à travers la REDD.
Journée Mondiale de l’Eau : la coopération dans
le domaine de l’eau mise en exergue
2013 est l’annee internationale pour la coopération
dans le domaine de l’eau. En partant de ce thème, la
Journée Mondiale de l’Eau a été célébrée avec le slogan
« Andraikitra ifampizarana, rano ho an’ny rehetra,
fampandrosoana maharitra ». CI a participé activement
à cette célébration en érigeant un stand au parvis de
l’Hôtel de Ville d’Antananarivo le 22 mai dernier. Une
occasion pour mettre en exergue l’importance de la
protection de l’amont d’un bassin versant et pour
démontrer en particulier le projet « Eau » avec Disney
Worldwide Conservation Fund que CI mène avec
les communautés dans le corridor Ambositra-Vondrozo.
Eau et biodiversité, pour célébrer la journée
mondiale de la biodiversité
C’est par des spots radiophoniques et télévisuels et
des films que le Ministère de l’Environnement et des
Forêts et ses partenaires ont célébré la journée mondiale
de la biodiversité cette année. Le focus étant « eau et
biodiversité ». CI a présenté la richesse de la rivière
de Nosivolo, dans le magazine mensuel « Natiora
et Bien-être » de Les Nouvelles et du Journal de
Madagascar du 22 mai, à cette occasion.
JME : CI à Soalala et à Antoetra
Le 5 juin dernier, l’équipe de CI Madagascar a
participé à la célébration de la Journée Mondiale
de l’Environnement. A Antoetra, dans la Région
d’Amoron’i Mania, la journée a été marquée par la
remise officielle du contrat de transfert de gestion
du site de Soamasaka par la Direction Régionale
de l’Environnement et des Forêts au profit de
l’Association AMSM. Ce site abrite Sahona Mena,
Mantella cowani, une des espèces d’amphibien la plus
menacée du monde. Du côté du District de Soalala,
défilé, conférence débat, exposition ont été organisés
à cette occasion. En marge de cette célébration, l’ONE
a programmé une consultation publique, dans le
cadre d’un projet d’exploitation pétrolière off shore
dans la région. CI y a participé activement et a mis en
exergue la nécessité absolue de maintenir en son état
naturel l’environnement en général. Rappelons qu’en
1997, l’Etat malgache a créé le Parc National de Baie
de Baly, le seul site au monde qui abrite à l’état naturel
la tortue à soc Angonoky ou Astrochelys yniphora.
L’installation d’une industrie chinoise d’exploitation
de fer qui envisage la construction d’un port à proximité
ou à l’intérieur même de la limite de ce Parc est un des
grands soucis actuel. La création d’une voie d’acheminement des produits issus de l’exploitation va
surement piétiner l’habitat fragile de l’Angonoky.
Réunions WAVES à Washington
Trois réunions successives consacrées au partenariat
WAVES se sont tenues à Washington au cours du
mois d’avril 2013. La première, technique, a vu la
participation de 100 experts qui ont partagé leurs
expériences dans la mise en œuvre du processus.
Cette réunion a été suivie par celle du Comité
de Pilotage International de WAVES, tandis que le
18 avril, 35 ministres se sont réunis pour confirmer
leur engagement en faveur de l’intégration du
Capital Naturel dans les stratégies de développement,
dont WAVES est une composante essentielle.
Madagascar a été représenté à ces réunions par
Léon Rajaobelina, Co-président du Comité
National de Pilotage du WAVES.
Aux voisinages d’Ambondrombe : Itaolana,
un site écotouristique facilement visité
La montagne sacrée d’Ambondrombe a toujours gardé
ses mythes dans les esprits des Malgaches autour de
ses sommets voilés de nuages et de brouillards. Sa forêt
présente aussi une forte biodiversité avec particulièrement des lémuriens et des orchidées. Itaolana, un
peu plus au Sud, est plus accessible à l’observation
des mêmes espèces faunistiques et floristiques, de
moyenne et basse altitude. La VOI « Itaolana Mijoro »
s’est engagée à préserver cette richesse, tout en la
dévoilant grâce à un nouveau circuit écotouristique.
L’association « Fizahantanin’Ambohimahamasina »
a exprimé sa volonté de soutenir cette initiative à
travers un encadrement technique et commercial, lors
de l’Atelier de Formation et de la Planification de la
gestion de l’Ecotourisme Communautaire du COFAV.
REPC, un programme de certification est développé
CI, à travers le programme « Réseau des Educateurs et
Professionnels de la Conservation » et avec le concours
de plusieurs partenaires, a développé un programme
de certification pour les gestionnaires des aires protégées. Ceci entre dans le cadre d’appui au Système
des Aires Protégées de Madagascar. Son objectif est
de promouvoir la professionnalisation dans la gestion
de ces sites. CI a déjà appuyé auparavant le Ministère
de l’Environnement et des Forêts dans le développement de ce standard de compétences.
Quid de la gestion des revenus carbone dans CAZ ?
Avec l’appui de la Banque Mondiale, une étude
définissant les mécanismes de partage de revenus
carbone a été menée dans le Corridor AnkenihenyZahamena. Une première restitution de cette étude
a été organisée le 17 mai 2013 à l’hôtel Panorama.
Diverses options de gestion de ces éventuels revenus
carbone, incluant les avantages et inconvénients pour
chaque option, y ont été proposées. De même,
différentes recommandations sur les approches
au bénéfice des
communautés
locales actuellement mises
en œuvre par
CI dans ce
corridor ont été
observées.
Hymne à la nature : CI a présenté « Parole
photographique »
Dans le cadre de la célébration de la fête nationale,
la chorale Orimbato, Ambatonakanga a organisé un
évènement intitulé : « Hymne à la nature » durant
laquelle elle a invité CI et d’autres partenaires œuvrant
pour l’environnement à faire une exposition axée sur la
nature au Carlton le 23 juin. CI a réédité l’exposition
« Parole photographique » pour illustrer le thème.
Un hymne a été composé et chanté à cette occasion.
Songadina n° 17 - Avril-Juin 2013
5
NOS PARTENAIRES
L’Office Régionale de Tourisme d’Alaotra Mangoro
promeut l’écotourisme communautaire
L’ORTALMA, cette agence de promotion
du Tourisme affiliée à l’Office National
du Tourisme de Madagascar, recherche
de nouvelles perspectives pour faire
connaitre les produits touristiques de
la Région Alaotra Mangoro.
  C’est ainsi que cet organisme s’est engagé
à la promotion des sites communautaires
d’Iaroka, d’Anevoka et de Maromizaha, dès la
planification du Projet de Développement de
l’Ecotourisme Communautaire, lancée par CI
sous le Fonds additionnel du PE3 (FAPEIII).
  Pour 2013, l’ORTALMA a fait une campagne d’information de ces destinations
potentielles, lors du Salon ITM (Salon
International du Tourisme - Madagascar)
au Carlton du 30 mai au 2 juin. Cette
campagne sera poursuivie par un voyage
de promotion professionnel vers la fin
du mois de septembre 2013. La conquête
du marché international sera entreprise
lors la Foire International de Colmart en
novembre 2013.
  La création d’un site web et la production
de brochures spécifiques renforceront ces
initiatives de promotion.
Association Haona soa : « Ala Lovainjafy », ou
une forêt saine pour les futures générations
Depuis 2010, Haona Soa a mis en œuvre
le projet NODE « Ala Lovainjafy »
dans sept communes riveraines du
Corridor forestier Ambositra-Vondrozo :
Sendrisoa, Miarinarivo, Vinanitelo,
Ambohimahamasina, Andranomiditra,
Sahambavy et Alatsinainy Ialamarina.
  L’ORTALMA vise également le tourisme
de proximité. Son Directeur Exécutif,
Rachel Ravahinimbola et son équipe
collaborent avec les VOI pour l’amélioration
des produits existants, en faveur de ce
nouveau segment.
capitale de changer leur mode de vie. Ces
VOI ont pris goût à ces nouvelles activités et
tiennent à les péréniser. En plus d’un niveau
de vie amélioré, elles peuvent léguer à leur
progéniture des forêts préservées !
  Notons que Haona Soa fut créée en octobre
2000. Elle regroupe en son sein une dizaine de
techniciens multidisciplinaires et de haut niveau.
Si son siège est dans la Région Haute Matsiatra,
elle intervient dans toute l’Ile. Elle contribue
au développement durable et équitable de
Madagascar. Ceci intègre les actions de développement, la gouvernance communautaire, la
conservation de l’environnement, la protection
de la biodiversité unique de Madagascar.
  Il s’agit de microprojets initiés par 12 VOI,
des alternatives aux pratiques destructrices
des forêts. Ce sont des activités génératrices
de revenus : vannerie, pisciculture, riziculture,
plantation de ravintsara, cultures maraîchères,
élevage de poulet, écotourisme… Si ces
communautés dépendaient des ressources
naturelles pour vivre, il était d’une importance
LE GT-CC, UNE PLATE-FORME POUR MIEUX APPRÉCIER LES QUESTIONS
SUR LE CHANGEMENT CLIMATIQUE
  Le Groupe Thématique Changement Climatique (GT-CC) émane du Cercle de Concertation des Partenaires techniques et financiers Secteur Environnement. C’est une plate-forme d’échange, de réflexion, de mises à niveau d’informations proposant des actions
relatives au Changement Climatique. Etabli au début de l’année 2009, c’est-à-dire au début de la crise politique actuelle, ce groupe
tend actuellement à devenir une forme de « force de proposition ». Notons qu’il est constitué par l’Administration, les organisations
rattachées à l’Administration, la Société Civile, les partenaires techniques et financiers, les institutions de recherche et de formation et
les secteurs privés. Il se subdivise en sous-groupes thématiques : Adaptation, Atténuation/Energie et REDD.
  Les objectifs du Groupe sont la mise en cohérence des initiatives d’adaptation et d’atténuation à Madagascar et la mise en valeur du
savoir-faire des parties prenantes pour assurer une meilleure efficacité des efforts.
6
Songadina n° 17 - Avril-Juin 2013
IN FOCUS
Leona M. & Harry B.
HELMSLEY CHARITABLE TRUST
apprécie les efforts déployés à Madagascar
Une délégation de Leona M. & Harry
B. Helmsley Charitable Trust a visité
Madagascar du 7 au 24 mai. C’est un
partenaire qui a soutenu différents
projets de conservation mis en
œuvre par plusieurs organisations à
Madagascar. Le but du voyage étant de
visiter presque tous les projets financés par le Fonds depuis le deuxième
semestre de 2012.
Du sud au nord
  Apres la rencontre avec tous les partenaires
et les bénéficiaires du Fonds à l’hotel Carlton, le
groupe a sillonné le pays pour apprécier les différents projets mis en œuvre par ses partenaires.
Il a visité la forêt des Mikea, dans le sud-ouest,
avec la Fondation Tany Meva, l’Aire Marine
Protégée d’Andavadoaka ou intervient Blue
Ventures, la Mangrove de Morondava, un
projet du WWF. De même pour le projet
marin de WCS à Mananara et Maroantsetra,
sur la côte Est, l’Aire Protégée d’Analalava
gérée par MBG et soutenue par la Fondation
pour la Biodiversité, ainsi que Saha Forêt PA
avec Fanamby.
La parole aux communautés
  Comme CI est aussi un des partenaires de ce
Trust, le groupe a visité deux de ses sites : la
partie sud du Corridor Ankeniheny-Zahamena
(CAZ) et Ambodivahibe. Dans le premier site,
les projets de conservation et de subsistance
mis en œuvre en partenariat avec ANAE et les
communautés furent le sujet de cette visite.
Tandis qu’à Ambodivahibe, ce sont les activités
concernant la Gestion locale des réserves
marines qui ont intéressé cette délégation.
  Des rencontres et des discussions directes avec
les communautés (chefs des villages, présidents
des associations de pêcheurs et des VOI, des
femmes) ainsi que des visites sur terrain des
différents projets leur ont permis de faire plus
ample connaissance sur les bénéficiaires de
leurs appuis, les réalisations faites mais aussi
les soucis et défis auxquels doivent faire face
ces villageois pour atteindre les objectifs de
conservation et une amélioration de leur bien-être.
Divers supports de communications (fact-sheets,
cartes, court métrage, etc.) ont été confectionnés
pour faciliter la compréhension de ces projets.
Des nouvelles acquisitions
  Profitant de ce passage à Ambodivahibe,
CI, dirigé par son Vice-Président Régional,
Léon Rajaobelina, a saisi l’occasion pour
poser la première pierre de la nouvelle
maison commune (Tranompokonolona)
à Ambavarano. Elle a aussi remis officiellement un nouveau bateau motorisé à
l’association locale pour la surveillance et
les patrouilles de la réserve marine. Trois
villages sur quatre ont reçu des bateaux
semblables. Toutes ces nouvelles acquisitions sont financées par CI/ICBG.
  Les communautés ont exprimé leur
joie et enthousiasme lors du passage de
cette délégation et les visiteurs furent
satisfaits de rencontrer leurs partenaires
sur terrain !
  Ainsi, dans le CAZ, deux questions ont surtout
intéressées ces visiteurs : la lutte contre les activités
illégales dans le corridor et le fonctionnement du
processus judiciaire puis les difficultés rencontrées
pour la commercialisation des produits excédentaires, en raison des mauvais états des routes.
  A Ambodivahibe,
l’équipe a rencontré
les villageois d’Ivovona.
Les difficultés rencontrées par les pêcheurs
pour écouler les poulpes, vu l’augmentation
spectaculaire des produits après les établissements des réserves
marines, mais aussi du
manque de puissance
de l’électricité pour la mise en place d’une chaîne
de froid ont été débattus avec les pêcheurs.
Cette rencontre fut aussi une occasion pour les
femmes d’exprimer leurs souhaits d’avoir accès à l’eau potable et d’améliorer leurs revenus
par des activités artisanales. A Ambavarano, des
échanges avec les bénéficiaires des projets ont
permis à la délégation de savoir que dans ce
village, l’eau potable est primordiale.
Songadina n° 17 - Avril-Juin 2013
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EN SAVOIR PLUS
LE PAYSAGE MARIN DU NORD
DU CANAL DE MOZAMBIQUE
à promouvoir une gouvernance
durable d’un paysage marin et
côtier unique afin de sauvegarder
son capital naturel exceptionnel
tout en renforçant l’économie
des pays riverains et les moyens
de subsistance des populations.
Plus concrètement, il s’agit d’appuyer la mise en place d’un réseau
d’Aires Marines Protégées structuré et dynamique, d’effectuer une
meilleure prise en compte des
enjeux environnementaux dans
les stratégies de développement
pour une gestion intégrée et
durable des ressources.
Rédactrice en chef
Hajasoa Raoeliarivelo
Comité de rédaction
Le nord du Canal du Mozambique est une région particulièrement
riche en biodiversité marine. Il figure parmi les sites potentiels au
Patrimoine Mondial identifiés par l’UNESCO.
  Cette région comprend la France
(à travers ses Départements,
régions et territoires d’outre mer :
Mayotte et les Iles Glorieuses),
les Comores,les Seychelles, la
Tanzanie, Madagascar, et le
Mozambique. Outre les importantes pressions économiques
(pêche thonière, gisements gaziers
et pétroliers potentiels, transport
maritime, développement touristique), cette partie septentrionale
N° 17 - AVRIL-JUIN 2013
BULLETIN TRIMESTRIEL
Léon Rajaobelina
Sahondra Rajoelina
Michèle Andrianarisata
du Canal du Mozambique fait
également face à des pressions
croissantes telles que le changement climatique, la destruction
massive des habitats, la pollution.
  Depuis 2013, CI, avec plusieurs
partenaires membres du Western
Indian Ocean Consortium, appelle à la création d’une aire
de conservation et de gestion
transfrontalière dans cette partie
du globe. Cette initiative vise
Haingo Nirina Rajaofara
Bruno Rajaspera
Luciano Andriamaro
Photographes
Soloson Ramanahadray
Johnson Rakotoniaina
Inaki Relanzon
Chris Birkinshaw
Mamy Ramparany
Johnson Rakotoniaina
Hajasoa Raoeliarivelo
Si vous
connaissez…
Le nom de cette espèce (scientifique ou vernaculaire), vous pourrez
etre parmi les 10 gagnants du DVD
« Madagascar » offert exclusivement par CI. Envoyez vos réponses
à [email protected]
en mentionnant « réponse au jeu
Songadina 17 ». Et félicitons
Bernard RANDRIAMAHATANTSOA
qui fut tiré au sort parmi ceux
ayant trouvé la bonne réponse :
Boophis pyrrhus. Il reçoit une montre
bracelet CASIO.
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Songadina n° 17 - Avril-Juin 2013
A LA LOUPE : « Madagascar »,
un film documentaire singulier
Norotiana Mananjean
  Il serait difficile pour un Malgache de découvrir les richesses
en biodiversité dans les différents
coins de l’ile ! « Madagascar », un
film animalier de la BBC diffusé
sous la langue de Shakespeare et
la langue de Molière, traduit
actuellement en langue malgache,
nous emmène à mieux connaitre
notre faune et flore unique dans
différents écosystèmes, du nord
au sud de l’Ile. Même le monde
minuscule des insectes qui aurait
échappé aux yeux des simples
touristes, est scruté par les caméras
des professionnels de la BBC.
  Grâce à ce film, des comportements de végétaux et d’animaux
endémiques de l’Ile sont révélés
pour la première fois ! Les études
scientifiques deviennent à la
portée du grand public par
le narrateur avec son accent
malgacho-anglais
particulier
donnant encore plus de charme !
Sterling Zumbrunn
On peut vivre aussi les épreuves
et défis que l’équipe de tournage
a dû surmonter ! Grâce au grants
octroyé par CI à Durrell pour la
traduction de ce film, au partenariat avec WCS, MBP et WWF,
ce film est disponible pour les
Malgaches.
  « Madagascar », un DVD en
trois épisodes : Nosy mahagaga,
Tontolo manirery, Tany maina sy
vovoka, un film passionnant, à
voir absolument !
Christian Randrianantoandro
Alain Andriamamonjisoa
Keith Ellenbogen
Maquette :
Carambole - 22 207 40
Songadina
est une publication
de Conservation
International
Rue Vittori François,
Villa Hajanirina, lot II W 27D
Ankorahotra Antananarivo
Madagascar
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