Histoire des spectacles parisiens au XX siècle

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Histoire des spectacles parisiens au XX siècle
Café histoire du 16 mars 2011
P. Goetschel « Histoire des spectacles parisiens au XXème siècle »
Le titre : très large, il englobe les aspect, les lieux à Paris…
.
Idée de départ : - La visibilité des lieux de spectacle se réduit à la fin du XXème siècle, avec
les grandes salles en périphérie…
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L’image de Paris « ville lumière », capitale culturelle européenne née sous le Second Empire,
développée à la « Belle Époque » a perduré jusque dans les années 50 alors que les pratiques
étaient déjà en voie de disparition.
3 parties :
1° Le temps du stéréotype
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Avant 14 : le théâtre principal lieu de distraction. C’est la sortie bourgeoise. Le « théâtre
de boulevard » est la création de cette époque. Grande variété. Sardou, Bernstein… répertoire
varié et mélo social mais aussi Antoine et « le théâtre libre », avec le travail sur la mise en
scène.
L’opérette : ex André Messager.
Le café concert (encore 300 salles en 1917)
Le music-hall (curiosité du II Empire) Les Folies Bergères, le Moulin-Rouge : des tables on passe
aux rangées de fauteuils, l’Alcazar, l’Eden.
Noter l’anglomanie : le music-hall, l’Olympia avec « vedettes » de la chanson. Des chanteurs
spécialisés : Dranem, Maillol, Y Guilbert. Les danses : quadrille ; french-cancan (dérivé du
«chahut » inventé en France, passé à Londres, puis retour en France. Les bals montmartrois
1880. Les «revues » de fin d’année. Les nouveaux rythmes avec « girls », calk-walk ( déjà
l’américanisation )
Un moment fort : le développement du ciné : les cafés en sous-sol. Les frères Lumière.
1906-1907 : les salles foraines deviennent sédentaires. « l’Hippodrome» de la Place Clichy,
Le Gaumont Palace 1911. 1911 : 1er long métrage.
Le spectacle est dominé par le « théâtre bourgeois » expression d’une culture urbaine. Fin
XIXème : invention de la vitesse : la danse serpentine plus la lumière.
La représentation de la « Belle Epoque » avec la photo. Le boulevard : lieu de représentation ;
vues panoramiques, avec focalisation sur façades, enseignes, sur H et F « en toilette ». Le
seuil du théâtre est valorisé, comme la promenade au bois ou le champ de course. Le rôle de
l’électricité plus focalisation sur acteurs avec H (et F) en habit .
A Paris, un quartier : Montmartre. Annexé en 1860 avec cabarets, french-cancan, le « Lapin
Agile » avec clientèle aisée.
Voir aussi, l’histoire de l’affiche, avec le développement de la presse illustrée.
Les affiches : - affiches –réclame (la pub), A Bruant dans son cabaret, Art nouveau ( le noir est
souligné)
Les stéréotypes s’installent : ex le Music-Hall est réduit au French cancan. Tout ceci circule aussi
Outre – Atlantique.
La gouaille parisienne : il faudrait aussi faire une « histoire sonore » avec la langue des
faubourgs reprise dans le ciné parlant (1920-30), et repris par J Renoir dans French Cancan
(1955) Paris de fin XIXème s , mais un French Cancan + érotique et endiablé. Voir aussi le
Moulin Rouge de John Huston (1952)
2°De l’entre deux guerres à 1950 .
On vit sur ces stéréotypes figés mais on fait « rayonner » la France sur le thème de la
« culture française » prolongé dans la France coloniale. « Revues et « Music Halls » célèbrent
la France des plaisirs renvoyant à l’avant guerre. « Bonjour Paris », « Paris en fête », « Tout
Paris ».
On cultive la veine de la nostalgie. « Paris sera toujours Paris » chante Maurice Chevalier.
Pour le Music Hall : apogée des années 20-30. Les girls sont plus dénudées plus « shows ».
Le cœur du spectacle est constitué par les « tableaux » plus lumière plus musique et non par
les textes comme autrefois.
Même inscription dans la « Belle Époque » pour l’opérette, avec « guides des plaisirs » pour
les étrangers ; radio, disque 78 t et ciné parlant. Maurice Chevalier est la figure emblématique,
image surannée. Images coloriées de carte postale. Vogue de l’affiche ravivée par les Arts
déco. et codes empruntés au ciné. La vedette n’est pas reliée à un lieu de spectacle mais à un
type de spectacle.
Nouveau quartier à la mode : Montparnasse, année 20 ; cafés, restaurants, dancings mais
moins de spectacles.
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Dans l’entre deux guerres : du théâtre de divertissement et du théâtre littéraire refusant
l’ostentation, le luxe commercial… des affiches programmatiques, cf Pitoëff, C Dullin… Le
Vieux Colombier..
Le théâtre ne fait plus partie de la « rue parisienne ». Grands spectacles du Front Populaire (
le 14 juillet) mais peu de représentations (on photographie plutôt les habitants ). Mais en 1937
ouverture du Théâtre du Palais de Chaillot : Exposition universelle avec la Tour Eiffel
illuminée.
Vichy : une césure. Aryanisation des lieux de spectacle et du milieu artistique . Cf « le
dernier métro ». Pas de lieux nouveaux mais la Libération a masqué la vitalité du spectacle
sous Vichy. Le Quartier : St Germain. Le jazz+ la chanson (Greco) plus la littérature. Peu de
lieux. Les cafés, les « caves ».
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3° Les années 60
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Un Paris de moins en moins associé à des quartiers identifié avec plus de théâtres dans la
banlieue – la banlieue »rouge » avec des équipements polyvalents. Une géographie éclatée : le
TEP – G. Rétoré (années 60). Le ciné Le Zenith devient théâtre. Montée de l’Est parisien.
La distinction : théâtre public et théâtre privé est une distinction mentale. Il y a bien d’un coté
la Comédie Française, l’Odéon, Chaillot, le théâtre de la Colline et le privé sur les boulevard
mais les comédiens circulent. C’est le temps du « Au théâtre ce soir » ( Marigny ) avec ses
opposants, car c’est privé.
Pourquoi, une géographie impossible ? Il faut raisonner en parcours : rive gauche et rive
droite avec abonnement. De nouveaux directeurs entrainent de nouveaux publics. De plus, il y
a les propositions de la Ville de Paris pour petites salles louées dont le public dépasse
l’arrondissement. Le Théâtre de la Ville et la Cartoucherie ont changé les Itinéraires avec le
métro et RER. Le lieu de spectacle devient distinct de son environnement ; pas
d’identification.
2 remarques pour les années 80 : multiplication des espaces polyvalents ; le désert tout autour
( Le Zénith 84 et Bercy 84 ). On renoue avec des lieux de divertissement : Paris-Plage, les
Journées du Patrimoine, du ciné, le Nuit blanche. Malgré la rupture, des continuités : vie
nocturne, arts de la rue. Mais si les lieux prolifèrent, Paris ne produit plus de stéréotypes liés à
des quartiers de la capitale. Une contradiction ?
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Violette Martinez-Auriol