GDF-SUEZ transforme l`Huile de Coco en éléctricité

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GDF-SUEZ transforme l`Huile de Coco en éléctricité
GDF-SUEZ transforme l’Huile de Coco en éléctricité
C’est en arrivant aux Vanuatu et après avoir rencontré les responsables du groupe GDF SUEZ que nous trouvons des réponses à nos interrogations récurrentes sur le manque d’énergies renouvelables sur les îles du pacifique. Malgré une météo très favorable avec vent et Soleil presque toute l’année, les archipels exploitent très peu les différentes technologies pour produire de l’énergie propre. C’est en fait parce qu’aucune de ces technologies ne peut être autonome. Un groupe électrogène est dans tous les cas indispensable en cas de baisse de production pour assurer la livraison. Seul un parc batterie pourrait permettre de rendre autonome un parc éolien ou solaire mais les coûts sont élevés et l’impact environnemental est conséquent. Aux Vanuatu deux sociétés se partagent le marché, VUI et UNELCO, une filiale du groupe GDF Suez. Sur ses concessions, UNELCO arrive à produire 30% de l’électricité en énergies renouvelables, un taux remarquable. 0,5% grâce au solaire, 10% grâce au parc éolien et 20% grâce à la combustion d’huile de Noix de Coco. La fameuse huile issue du Coprah (CF article précédent) L’Huile de Coco, combustible prometteur L’huile de Noix de Coco est issue du coprah, la chaire de Noix de Coco séchée que l’on retrouve sur presque toutes les îles du pacifique. C’est donc une matière première disponible localement et qui pourrait permettre de s’affranchir, en partie, du pétrole. La technologie n’est pas vraiment nouvelle puisque les premiers tests ont été fait en 1980, mais les recherches approfondies depuis 2005 ont bien amélioré les rendements. Certains groupes électrogènes tournent à 100% avec cette huile végétale. D’autres brulent des mélanges de diesel et d’huile. Dans tous les cas le rendement est bon et l’équation économique est sans équivoque. L’unique souci c’est que la combustion de l’huile ne permet une réponse instantanée aux pics et aux baisses de production. Seul le diesel sait s’adapter parfaitement aux petites variations de la demande. A terme donc, la part de production issue de l’huile végétale ne pourra jamais atteindre 100% D’autres contraintes sont à prendre en compte, notamment l’approvisionnement. Si il est relativement simple pour la centrale installée en périphérie de la ville, ce serait très compliqué de mettre des moteurs à huile en centre ville. La livraison et le stockage de l’huile demandent beaucoup d’adaptation. Si l’énergie est effectivement très verte, ce n’est pas son seul atout. La filière du Coprah est un vrai moteur social dans les îles. Un vrai moteur social. Quand GDF Suez brûle 1200 tonnes d’huile par an c’est autant de diesel économisé et autant de retombées économiques qui sont rapatriées sur les îles. A 27 000 VATU la tonne de coprah (270€), le calcul est simple, ce sont plus de 300 000 Euros qui sont redistribués localement chaque année. Ils ont même acheté une plantation de cocotiers et mis en place leur propre presse via leur filière COFELY, en charge de l’approvisionnement en Huile. L’huilerie grandit et la demande en Coprah aussi. Ce sont donc des milliers de foyers et communautés qui en profitent. Frédérique, directeur délégué de COFELY, tourne sur les îles de temps en temps pour chercher des producteurs. Il prône des échanges justes et équitables et n’hésites pas à payer la tonne à un prix jugé élevé. « un producteur peut faire jusqu’à deux tonnes par mois que nous achetons 27 000 Vatu/t, le smic est à 29 000 Vatu, c’est donc un super compromis pour les cultivateurs ». Et ce n’est pas tout, le coprah, contrairement au diesel ne parcours jamais plus de 300 km, limitant ainsi l’impact écologique et le risque lié au transport de carburant ! Et pour compléter le tableau déjà bien vert, la production d’huile entraine quasiment aucun déchet, ce qui sort de la presse étant transformé en alimentation pour cochon, poules poissons et autres animaux. « La demande est énorme, c’est une nourriture de qualité qui est simplement à mettre en sac après le pressage ».