Docu-fiction radiophonique

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Docu-fiction radiophonique
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Docu-fiction radiophonique
Les troubles du sommeil
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Sommaire
Introduction............................................................................................................................................. 3
I) Contenu scientifique ............................................................................................................................ 4
1) Le sommeil ...................................................................................................................................... 4
2) L’insomnie ....................................................................................................................................... 5
a) L’insomnie primaire ..................................................................................................................... 5
b) L’insomnie secondaire................................................................................................................. 5
c) Conséquences de l’insomnie ....................................................................................................... 6
d) Prise en charge thérapeutique .................................................................................................... 6
3) Utilisation de la pathologie dans le docu-fiction............................................................................. 6
II) Les personnages .................................................................................................................................. 7
1) L’écrivaine - Amélia Hadler ............................................................................................................. 7
2) La journaliste - Garance Marchand ................................................................................................. 7
3) Le scientifique invité du flash spécial – Fabien Sanabria ................................................................ 7
III) Scénario du docu-fiction .................................................................................................................... 8
IV) Conducteur du docu-fiction ............................................................................................................. 10
Introduction
Le docu-fiction est un genre à part. Il mélange le documentaire, qui utilise des données et des
informations concrètes, et la fiction qui se base essentiellement sur l’imagination et l’invention. Il est
utilisé lorsque les documentaires sont compliqués à mettre en œuvre : dans une prison, avec des
patients dont la pathologie empêche le bon déroulement de l’enregistrement, etc. On peut
distinguer deux types de docu-fiction : Le docu-fiction d’anticipation, où il s’agit de décrire une
situation qui n’a pas encore eu lieu (les énergies qui seront utilisées dans 150 ans, les nouveaux
moyens de déplacements, la colonisation spatiale, etc.), et le docu-fiction historique, où l’on fait
revivre une période de l’histoire. Dans ce dernier type de docu-fiction, l’aspect documentaire est
apporté par ce que l’on sait grâce à l’Histoire, et l’aspect fictionnel par le récit que l’on peut en faire
(Aristote donnant cours à ses élèves, interview de Jules César sur ses campagnes en Gaulle, etc.).
Nous avons choisi de faire un documentaire sur les troubles du sommeil. Nous allons
apporter du contenu scientifique sur le cycle du sommeil, les troubles et les traitements existants.
L’aspect fictionnel sera apporté par l’interview d’une personnalité publique (écrivaine) qui est
atteinte d’un trouble grave du sommeil. Ce documentaire aura également un aspect dramatique,
puisque le traitement miracle pris par l’écrivaine pour éradiquer sa maladie causera sa perte.
La première séquence concernera l’interview de l’écrivaine pour la sortie de son roman et la
révélation de ses troubles du sommeil. Dans la seconde séquence, qui sera sous la forme d’un flash
spécial d’information, nous apprendrons le décès de l’écrivaine. Un scientifique (joué par l’un des
étudiants) sera présent sur le plateau pour apporter du contenu scientifique relatif aux rythmes des
ondes cérébrales à l’origine du décès de l’écrivaine.
Ce dossier vise à présenter et à regrouper les différents éléments de travail nécessaires à la
réalisation du docu-fiction. Dans un premier temps nous examinerons les informations scientifiques
relatives au sommeil et à ses troubles. Nous décrirons ensuite les personnages pour finir sur une
proposition de scénario et un conducteur.
I) Contenu scientifique
1) Le sommeil
Le cycle du sommeil se divise en plusieurs phases : la phase de veille relaxe, les stades de 1 à
4, et le sommeil paradoxal. Chaque phase est caractérisée par des ondes cérébrales mesurables par
électroencéphalogramme.
Dès qu’une personne ferme les yeux, les ondes alpha apparaissent. Ce sont des ondes
régulières et lentes, avec une fréquence entre 8 et 12Hz. Tant qu’il y a des ondes alpha, la personne
est éveillée. Le stade 1 est un état de transition entre la veille et le sommeil. Les ondes alpha
disparaissent pour laisser la place à des ondes plus lentes (entre 4 et 8Hz), les ondes thêta. Le
sommeil survient réellement avec le stade 2, le sommeil lent léger. Il comprend une majorité d’ondes
thêta. D’autres ondes font également leur apparition. Ce sont les ondes delta, qui sont plus lentes
encore que les ondes thêta (entre 0.5 et 4 Hz). Le stade 3 concerne le sommeil profond. Les ondes
delta occupent de 20 à 50% du tracé de l’encéphalogramme. Le stade 4 se différencie du stade 3 par
la proportion des ondes delta sur le tracé (> 50% du tracé pour le stade 4). Le sommeil paradoxal
survient après 1h30 d’endormissement. Les ondes delta disparaissent au profit des ondes thêta. Les
rêves sont les plus scénarisés et il y a une absence de tonus musculaire.
En moyenne les personnes dorment 7h30 par tranche de 24h. Les petits dormeurs dorment
entre 4h30 et 5h30, et les grands dormeurs entre 13h et 14h. Le cas le plus extrême connu de petits
dormeurs est celui décrit par le docteur Ray Meddis en 1979, une dame qui ne pouvait dormir que 1h
par nuit.
Stade 1
Stade 2
Stade 3
Stade 4
Sommeil
Paradoxal
Type d’onde
θ
θ et δ
( δ < 20%)
θ et δ
(20%< δ < 50%)
θ et δ
( δ > 50%)
θ
EOG (ElectroOculoGramme)
Lents
Absents
Absents
Absents
Rapides
EMG (ElectroMyoGramme)
Marqué
Faible
Très faible
Très faible
Absent
Fréquence
cardiaque
et
respiratoire
Proches
de l’éveil
Ralenties
Ralenties
stables
et
Ralenties
stables
et
Augmentées
2) L’insomnie
Selon les études les troubles du sommeil touchent de 10% à 50% de la population. Ils sont
plus fréquents (1,3 fois) chez la femme que chez l’homme. Ils sont plus fréquents (1.3 fois) chez les
personnes âgées de plus de 65 ans.
Les facteurs de vulnérabilité peuvent être liés à des facteurs démographiques (âge, sexe),
biologiques (hyper-activation physiologique, facteurs hormonaux, réactivité au stress),
psychologiques (tempéraments anxieux, styles de personnalité), antécédents personnels (familiaux,
sociaux, professionnels.
Il s’agit d’une plainte subjective. Le sommeil est perçu comme étant difficile à obtenir,
difficile à maintenir ou non récupérateur. Selon l’International Classification of Sleep Disorders (ICSD)
il y a insomnie s’il y a difficulté d’endormissement/de maintien du sommeil/ de récupération, plus de
3 nuits par semaine. Si les plaintes d’insomnies ne dépassent pas un mois on parle d’insomnie
transitoire. Dans le cas contraire on parle d’insomnie chronique.
a) L’insomnie primaire
Les insomnies dites primaires sont des insomnies qui ne surviennent pas dans le contexte
d’une autre pathologie médicale, psychiatrique ou d’abus de substances (dans ce cas on parle
d’insomnies secondaires).
Insomnie psychophysiologique
Ce type d’insomnie représente 15% des consultations pour des troubles du sommeil. Cette
insomnie est visible sur le tracé du sommeil (encéphalogramme). Il y a une tension corporelle et un
conditionnement négatif au lit.
Mauvaise perception du sommeil
Elle concerne la plupart des consultations. Il s’agit d’une plainte subjective au premier plan,
avec un tracé des cycles du sommeil normal.
b) L’insomnie secondaire
Les causes psychiatriques
35 à 47% des insomnies sont dues à des causes psychiatriques. 50 à 80% des patients
psychiatriques font de l’insomnie.
Les causes médicales
Les insomnies secondaires peuvent être des répercussions des symptômes de maladies :
douleur, dyspnée (difficulté respiratoire), nocturie (besoin de se lever la nuit pour aller aux
toilettes)… Il peut s’agir de troubles de l’humeur, comme une anxiété induite par la maladie. Les
autres causes médicales peuvent être dues à des traitements médicamenteux, chirurgicaux, des
pathologies cardiovasculaires, pulmonaires, gastro-intestinales, articulaire, la fibromyalgie, ou les
pathologies neurologiques (épilepsie, pathologie neurodégénératives (Parkinson, Alzheimer…).
Les causes médicamenteuses
L’insomnie secondaire peut être causée par des médicaments utilisés à dose thérapeutique.
Les troubles du rythme circadien
On appelle rythme circadien (de circa – environ et dies - un jour) un rythme biologique ayant
une durée d’une journée. Cette horloge biologique peut être déréglée par des événements comme le
jet-lag (décalage horaire dû à un voyage en avion), le travail posté ou le retard de phase et entrainer
des insomnies.
Les facteurs psychosociaux et environnementaux
Une mauvaise hygiène du sommeil, le stress (naissance d’un enfant, retraite, changement
d’activité professionnelle, deuil, déménagement, entretien d’embauche, etc.), le bruit, la chaleur
sont autant de facteurs qui peuvent entraîner une insomnie. Le plus souvent cette insomnie sera
transitoire, mais elle risque d’évoluer vers une insomnie chronique.
c) Conséquences de l’insomnie
Les conséquences peuvent être diverses : Fatigue et somnolence diurne, diminution des
performances au travail, troubles de la mémoire et la concentration. L’insomnie peut entraîner des
accidents et de l’absentéisme chez les travailleurs et un échec scolaire (21% des préadolescents
contre 11% chez les bons dormeurs). Les répercussions peuvent également être médicales :
augmentations de risques cardiovasculaires, respiratoires, gastro-intestinaux, rénaux, immunitaire.
d) Prise en charge thérapeutique
Pour les insomnies primaires et secondaires le traitement peut être de nature
médicamenteuse (traitement chimiothérapique). Les benzodiazépines sont les médicaments les plus
utilisés. L’efficacité est démontrée et rapide, mais il y a des effets secondaires, et un risque de
tolérance qui oblige à une augmentation des doses. D’autres traitements comme le Zolpidem ou le
Zopiclone peuvent être utilisés. Ils présentent moins d’effets secondaires que les benzodiazépines.
Les thérapies cognitives et comportementales peuvent également être prescrites pour le
traitement de l’insomnie primaire.
3) Utilisation de la pathologie dans le docu-fiction
Nous développerons l’insomnie et ses effets dans la première séquence, du point de vue de
l’écrivaine, qui est atteinte de cette maladie. Nous développerons le cycle du sommeil et des ondes
cérébrales dans la seconde partie, dans la bouche du scientifique intervenant dans le flash spécial sur
le décès de l’écrivaine.
II) Les personnages
1) L’écrivaine - Amélia Hadler
1m70, brune, la quarantaine, style vestimentaire classique.
C’est une insomniaque chronique qui profite de ces moments où elle ne peut pas dormir
pour écrire des thrillers à succès. Malheureusement cette situation la fatigue terriblement et elle ne
veut plus mettre sa santé en danger. Elle a entendu parler d’une pilule miracle qui lui permettrait de
dormir à nouveau normalement, mais ça veut dire ne plus écrire de romans car elle écrivait
uniquement dans ces moments là. Avant d’être insomniaque, elle exerçait un travail de bureau. Cette
insomnie a commencé par une insomnie transitoire (<1mois) à cause d’une trop grande anxiété au
travail, et elle s’est aggravée pour devenir chronique (>1mois). Elle a peur des dommages collatéraux
si elle prend cette pilule (reprendre un travail de bureau moins stimulant que le travail d’écriture, ne
plus être la même personne, replonger dans l’anonymat, etc.) mais est-ce le prix à payer pour être en
meilleure santé ?
2) La journaliste - Garance Marchand
1m75, blonde, élancée, femme moderne 35/40 ans.
C’est une journaliste plutôt généraliste. Elle est spécialisée dans les interviews de
personnalités culturelles, que ce soit des romanciers, des réalisateurs, des musiciens ou des artistes.
Elle a de l’expérience, elle est sûre d’elle. Elle s’est battue à l’école de journalisme pour en arriver où
elle en est aujourd’hui. Elle cherche dans ses interviews à rendre plus humain et plus accessibles ces
personnalités. Elle s’attache à rester, dans son discours, à distance de la personne qu’elle interviewe.
Elle ne s’implique pas outre mesure. Elle tente de se mettre à la place de son public et de savoir ce
qu’il poserait lui-même comme question. Quand elle arrive pour interviewer Amélia Hadler elle est
plutôt confiante, c’est pour elle une interview comme une autre. Elle ne se doute pas des révélations
qu’Amélia va lui faire sur sa maladie. Au fur et à mesure de l’interview elle s’implique et compatit de
façon personnelle vis-à-vis de l’écrivaine. Quand elle présente le décès d’Amélia au flash spécial on
sent qu’elle est vraiment peinée.
3) Le scientifique invité du flash spécial – Fabien Sanabria
1m85, brun, scientifique décalé mais néanmoins spécialisé dans son domaine : les pathologies liées
au sommeil.
Le décès d’Amélia Hadler est survenu de façon brutale. Fabien Sanabria est appelé en sa
qualité d’expert pour exposer les raisons ayant entrainé la mort de l’écrivaine. Il décrit donc les
cycles du sommeil et le fait que le traitement pris par l’écrivaine a complètement déréglé son cycle
biologique et causé une embolie cérébrale. Il explique les choses simplement, il est bon vivant. Il ne
semble pas particulièrement affecté par la disparition de l’écrivaine, au contraire de la journaliste, de
toute façon il n’a pas le temps de lire des romans. S’il intervient dans le flash spécial c’est pour
répondre aux questions scientifiques. Il aurait agit de la même manière si c’était une personne
lambda qui était morte de la même manière.
III) Scénario du docu-fiction
Séquence 1 – Flash spécial d’information
Garance Marchand : Madame, Monsieur, merci de nous rejoindre pour ce flash spécial
d’information. Amélia Hadler, écrivaine devenue célèbre grâce à son roman «Le comptoir des
meurtriers » est décédée ce matin. Toute la communauté littéraire est en émoi. C’est une disparition
qui fera date dans l’histoire de la littérature. Nous vous proposons de réécouter sa dernière
interview, donnée à l’occasion de la sortie de son ultime roman « Le cimetière des lilas »
Séquence 1 – Interview d’Amélia Hadler, écrivaine, par Garance Marchand,
journaliste, pour la sortie de son nouveau roman.
Garance Marchand : Bonjour Mme Hadler, merci de nous accorder un peu de temps pour nous
parler de votre nouveau livre “Le cimetière des lilas”. Tout d’abord pouvez-vous nous dire comment
cette idée est venue ?
Amélia Hadler : C’était une nuit comme les autres, il devait être 3h30 du matin, je venais de finir de
regarder un documentaire sur la culture industrielle des fleurs. Vous savez il y a un gros business
derrière ce type d’industrie, pour que l’on ait des fleurs toute l’année. Je me suis demandé ce qui
arriverait si on retrouvait un cadavre au milieu d’un champ de lilas blanc et voilà, “Le cimetière des
lilas” avait commencé.
G.M. : 3h30 du matin ? Mais vous ne dormez jamais ?
A.H. : Vous savez je suis insomniaque chronique, cela me laisse du temps pour énormément de
choses. Je vis presque une double vie. Il m’arrive de rester 3 jours sans dormir une heure ! Dans ces
moments là j’ai vraiment l’air d’un zombie. En général, je dors 4h dans une journée, mais jamais en
continu. C’est assez contraignant. Le plus dur à vivre c’est la nuit car le commun des mortels dort et
tout est fermé ou fonctionne au ralenti. Il m’est arrivé d’écrire dans un bar jusqu’au milieu de la nuit
et de devoir rentrer à pied chez moi car les transports en commun ne fonctionnaient plus, y compris
les taxis ! Maintenant au moins je m’organise !
G.M. : Est-ce que vous vous êtes inspirée de votre expérience personnelle pour forger le tueur de
votre roman ?
A.H. : Un peu j’avoue, même si mon tueur a des cycles biologiques mieux réglés que les miens. Une
nuit normale est constituée de plusieurs cycles, entre 4 et 5. Mon tueur, contrairement à moi, est un
micro-dormeur. Il s’endort à des heures régulières comme n’importe qui, mais au lieu d’avoir
plusieurs cycles dans une nuit pour récupérer, il n’a besoin que d’un cycle. Il utilise son temps libre
pour échafauder des plans de meurtres parfaits, alors que moi j’écris des livres !
G.M. : Vous avez annoncé que ce roman serait probablement le dernier de votre carrière. On a du
mal à y croire, avec le succès que vous avez eu ! Tout le monde a au moins lu un de vos livres !
A.H. : Vous savez être insomniaque c’est fatiguant et ça a des effets sur la santé non négligeable :
augmentation des risques d’accidents, dépression, anxiété, ou encore risque de développer des
maladies cardiovasculaires, respiratoire et j’en passe. Aujourd’hui pour traiter les insomnies on
prescrit des benzodiazépines. C’est efficace, rapide, mais comme tout médicament il y a des effets
secondaires, et un risque d’accoutumance (et donc on a besoin d’augmenter les doses). Je refuse de
prendre ce traitement, j’ai peur de devenir accro, comme droguée.
G.M. : Vous n’avez pas essayé ce traitement malgré tout ? Les effets secondaires ne sont pas
systématiques chez tous les patients, vous pouvez y échapper.
A.H. : Vous savez une nouvelle méthode va faire son entrée sur le marché pharmaceutique. Il ne
s’agit pas d’un somnifère mais d’un traitement à court terme qui permet de rééquilibrer les cycles du
sommeil et d’éradiquer les troubles (narcolepsie, cataplexie, somnambulisme, insomnie, etc…). Ça
me paraît être une solution plus naturelle et durable que les benzodiazépines. J’hésite aussi à
prendre ce traitement car être écrivain me donne un but supplémentaire dans la vie. J’ai peur de
perdre une partie de moi-même si j’arrête. Et il faudrait que je reprenne un travail de bureau. C’est
moins glamour que l’écriture de romans.
G.M. : C’est le dilemme d’une vie presque : Soit vous prenez cette pilule, vous pouvez dormir et être
une personne normale, soit vous ne la prenez pas, vous continuez à écrire mais vous mettez votre
santé en danger.
A.H. : C’est exactement ça. Je vais prendre un peu de temps pour y réfléchir, mais je ne pense pas
pouvoir continuer comme ça indéfiniment.
G.M. : Oui je comprends, votre santé est essentielle. En tout cas nous allons beaucoup regretter
votre style d’écriture et vos personnages hauts en couleurs si vous vous arrêtez. Merci beaucoup de
nous avoir accordé un peu de votre temps.
Séquence 2 – Flash spécial d’information, Amélia Hadler est décédée.
Garance Marchand : Ainsi, Amélia Hadler, nous avait confié que ses problèmes de santé étaient à
l’origine de sa créativité littéraire, mais qu’il était dangereux pour elle de continuer plus avant. Selon
les premières constatations médico-légales, il semblerait que le traitement expérimental qu’elle
prenait soit à l’origine de son décès. Nous recevons le professeur Fabien Sanabria, expert des
pathologies liées au sommeil. Bonjour professeur Sanabria.
Fabien Sanabria : Bonjour Garance. Comme vous l’avez dit, Amélia Hadler souffrait d’insomnies à un
stade très avancé. Il ne s’agissait pas de la petite insomnie que nous connaissons tous, où il nous faut
5 heures pour nous endormir. Nous arrivons au bout du compte à dormir et avoir un sommeil
réparateur. Amélia Hadler avait des difficultés d’endormissement tous les jours, et elle n’avait pas
ou peu de sommeil réparateur. Je me rappelle du jour où je l’ai rencontrée pour la première fois, elle
n’avait pas dormi depuis 6 jours. Pas même une heure. Elle était à bout de forces.
G.M. : Vous la suiviez en tant que patiente ?
F.S. : Non, c’est une de mes collègues qui l’a suivait. En tant que praticien, jamais je ne l’aurais incité
à prendre ce traitement expérimental.
G.M. : Parlons justement de ce traitement. En quoi consistait-il exactement ?
F.S. : Comme vous le savez peut-être, les cycles de sommeil sont divisés en différentes phases. La
phase la plus connue est celle du sommeil paradoxal. C’est la phase où l’on élabore les rêves. Chaque
phase est caractérisée par un type d’onde cérébrale. Au fur et à mesure que l’on s’endort les ondes
cérébrales sont de plus en plus lentes, elles passent de 12Hz à 0.5Hz environ. Un cycle de 1h30 est
composé de 5 phases. Amélia Hadler avait des nuits discontinues, et ses cycles de sommeil ne
passaient pas par toutes les phases. Ses ondes cérébrales ne suivaient pas le schéma habituel. Sur le
papier, le traitement devait rééquilibrer la balance, rétablir les cycles de façon normale. Ce
traitement n’était pas encore sur le marché, il était encore en phase d’essai.
G.M. : Comment pensez-vous qu’elle y ait eu accès, s’il n’était pas encore sur le marché ?
F.S. : Je pense qu’une personne dans sa position pouvait arriver à beaucoup de choses. Quand on
désespère de trouver une solution, on devient prêt à tout. Et les laboratoires étaient sûrement
intéressés d’avoir une telle personnalité dans leur groupe test. Vous imaginez les campagnes
publicitaires : « C’est grâce à nous qu’Amélia Hadler peut encore écrire des romans ». Pour eux
c’était le succès assuré. Malheureusement, avec ce qui vient de se passer, je ne suis pas sûr que le
succès soit au rendez-vous.
G.M. : Avez-vous des informations précises sur la cause du décès ?
F.S. : Très peu. Pour l’instant c’est le genre d’information que l’on ne veut pas divulguer. Il semblerait
qu’au lieu de régler les cycles, le traitement les ai encore plus déréglés qu’ils ne l’étaient déjà, les
ondes cérébrales se mélangeaient les unes les autres, quelle que soit la phase du cycle de sommeil.
Amélia Hadler a été admise aux urgences en début de soirée, peu de temps après son admission elle
a été prise de convulsions et elle serait finalement décédée d’une embolie cérébrale. Je pense que
nous aurons des informations plus précises soit par le porte-parole de l’hôpital, soit par l’attaché de
presse de Mme Hadler.
G.M. : Merci beaucoup pour ces informations professeur Sanabria. Nous vous remercions chers
auditeurs d’être restés avec nous pour ce flash d’information. Nous ne manquerons pas de vous tenir
informer dès que nous en saurons plus sur les circonstances de cette tragique disparition. Restez à
l’écoute.
IV) Conducteur du docu-fiction
Chronomètre
Durée
0’00’’
0’15’’
0’15’’
5’00
5’15’’
0’15’’
5’30’’
5’35’’
5’40’’
0’05’’
0’05’’
4’00
Action
Ambiance
Salle de dédicace dans une librairie,
Eléments d’ambiance au premier
bruits de pages, signature sur les
plan
pages, personnes discutant en
attendant de dédicacer leurs livres.
Bruits de pages, discussions de
Séquence 1
personnes, etc. au second plan
Eléments d’ambiance au premier plan et fondu pour passer à la seconde
séquence
Silence
Jingle du flash d’information
Séquence 2
Pas de musique ou une musique en
9’40
0’10’’
arrière plan très neutre. Bruits de
feuilles que l’on tourne quand la
journaliste change de question.
Jingle du flash d’information en fondu

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