2008-n°47-Activité Prud`hommes 2003 à 2006
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2008-n°47-Activité Prud`hommes 2003 à 2006
Direction régionale du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle de Haute-Normandie DRTEFP n°47 - Décembre 2008 T EN INFO L’activité des Conseils de Prud’hommes en Haute-Normandie de 2003 à 2006 J uridictions professionnelles de l’ordre judiciaire dont les membres sont élus et dont la composition est paritaire, les conseils de prud’hommes sont compétents pour connaître des litiges individuels qui surviennent entre salariés et employeurs à l’occasion d’un contrat de travail de droit privé (articles L. 1411-1 à L. 1411-6 du code du travail). Destinée à permettre aux plaideurs d’être jugés par des professionnels de leur secteur d’activité, l’organisation de chaque conseil de prud’hommes repose sur 5 sections spécialisées : industrie, commerce, agriculture, encadrement et activités diverses. La récente réforme de la carte judiciaire a supprimé, au plan national, 62 des 271 conseils de prud’hommes existants et en a créé 1. A compter du 3 décembre 2008, ils sont 210 soit un au moins par département. En région, cette réforme (décret n° 2008-514 du 29 mai 2008 modifiant le siège et le ressort des conseils de prud’hommes) se traduit par la suppression, dans le ressort de la cour d’appel de Rouen, des juridictions de Bolbec, Elbeuf, Fécamp. Au cours des 10 dernières années, la répartition des litiges du travail entre les différentes juridictions civiles de la justice est restée au niveau national constante : au premier degré, les conseils de prud’hommes traitent 97 % des affaires, les tribunaux de grande instance moins de 1 % et les tribunaux d’instance autour de 2 % ; au second degré, les cours d’appel affirment leur place de deuxième juridiction du travail (près d’un quart de leur activité est consacré au traitement des litiges du travail en 2004). Entre 2003 et 2006, 22 548 procédures nouvelles ont été engagées devant les juridictions prud’homales en région (en moyenne, chaque année, sur 100 procédures engagées au niveau national, 3 le sont en HauteNormandie). Dans un contexte national de recul régulier du volume d’affaires nouvelles, l’activité contentieuse devant les conseils de prud’hommes haut-normands connaît une reprise depuis 2005 après avoir enregistré un fort retrait entre 2003 et 2004. Cet essor est particulièrement marqué pour les procédures d’urgence (référés) qui ont augmenté de 20,6 % entre 2003 et 2006. En moyenne chaque année en région, seules 2 affaires terminées sur 5 ont débouché sur un jugement prud’homal (les autres motifs de fin de procédure sont variés : conciliation ou transaction, désistement du demandeur, incompétence du juge prud’homal, irrecevabilité ou nullité de l’assignation). Le plus souvent, l’organisation paritaire des prud’hommes haut-normands fonctionne sans encombre : chaque année moins de 4 procédures sur 100 sont renvoyées en départage. les les les les les les les les les les les Schéma récapitulatif Composition et fonctionnement d’un Conseil de Prud’hommes sources sources sources sources sources sources sources sources sources sources sources Chaque juridiction civile doit tenir un répertoire général des affaires dont elle est saisie (art. 726 du nouveau code de procédure civile). Ce registre collecte les principales données permettant d’appréhender le fonctionnement de la justice civile au plan national. Cinq sections Industrie En 2003, un nouveau répertoire général civil a été mis dans les conseils de prud’hommes. Activités diverses Commerce Agriculture Encadrement Si pas de décision à la majorité Bureau de conciliation Dans chaque section : Outre les renseignements sur les demandes et les décisions, des informations sur les caractéristiques des procédures sont également collectées, parmi lesquelles figurent les dates qui permettent le calcul de la durée des affaires, le type de formation qui prononce la décision. Dans chaque bureau, une composition paritaire : Les données traitées dans cette étude sont issues des tableaux de bord civils, de l’annuaire statistique 2007 de la justice et des travaux publiés par le Ministère de la Justice. Bureau de jugement 2 représentants du collège «employeurs» 2 représentants du collège «salariés» 1 représentant du collège «employeurs» 1 représentant du collège «salariés» Répartition des affaires nouvelles (procédures ordinaires et référés) devant les Conseils de Prud’hommes de Haute-Normandie 2003 à 2006 procédures ordinaires Entre 2003 et 2006, les affaires nouvelles dont les juridictions prud’homales hautnormandes ont eu à traiter se répartissent en 17 917 procédures ordinaires (dites «au fond») et 4 631 référés. 4 917 2003 Dans un contexte de recul national du volume d’affaires nouvelles depuis 2003, la région observe une progression régulière depuis 2005 assortie d’une évolution en structure : les procédures ordinaires (80,9 % des affaires nouvelles en 2003) ont reculé avec la montée en charge des référés qui représentent 23,8 % du contentieux haut-normand en 2006 (238 affaires de plus qu’en 2003). référés 1 158 En région, le conseil de prud’hommes de Rouen concentre le plus important volume d’affaires nouvelles (37,6 % de l’ensemble haut-normand sur 4 ans). Il est suivi par celui du Havre (17,6 %). 1 396 1 032 1 045 4 186 4 342 4 472 2004 2005 2006 Source : S/D SED - tableaux de bord civils Répartition des affaires nouvelles (procédures ordinaires et référés) devant les Conseils de Prud’hommes 1 903 référés procédures ordinaires 937 642 243 91 346 Fécamp (76) 84 616 Elbeuf (76) 179 551 Bolbec (76) 1 848 6 570 247 305 1 853 2 347 3 022 764 Bernay (27) Intervention d’un juge professionnel auprès du bureau de conciliation ou de jugement Une formation transversale (indépendante des sections) pour les affaires sans contestation sérieuse ou qui révèlent Formation de référé un trouble manifestement illicite qu’il convient de faire cesser en urgence. Source : http://www.prudhommes.gouv.fr http://www.stats.justice.gouv.fr 22 548 affaires nouvelles devant les juridictions prud’homales hautnormandes entre 2003 et 2006 : en moyenne chaque année, 4 contentieux prud’homaux sur 5 sont présentés en procédure ordinaire. Départage Dieppe (76) Louviers (27) Source : S/D SED - tableaux de bord civils 2 Evreux (27) Le Havre (76) Rouen (76) Entre 2003 et 2006, le volume d’affaires nouvelles (ordinaires et référés) a progressé dans les juridictions de Rouen (24 %), de Louviers (20 %) et de Dieppe (17,2 %) et a reculé dans les autres. Le développement de la procédure de référé entre 2005 et 2006 est perceptible dans 5 des 9 juridictions prud’homales haut-normandes. Il traduit la multiplication de situations conflictuelles «non contestables» dans lesquelles une intervention rapide du juge consulaire est sollicitée (situations d’urgence, de trouble manifestement illicite ou de dommage imminent). En moyenne chaque année en HauteNormandie, plus de 11 salariés sur 1 000 et près de 14 établissements sur 100 sont concernés (demandeur ou défendeur) par un contentieux prud’homal. Le rapport entre le volume d’affaires nouvelles et les effectifs du champ UNEDIC (salariés et établissements) révèle qu’entre 2003 et 2006, en moyenne chaque année (hors situations de cumul de procédure pour un même salarié ou un même établissement), en Seine-Maritime et dans l’Eure plus de 11 salariés sur 1 000 ont été partie dans une procédure prud’homale nouvelle et près de 14 établissements sur 100 ont été concernés. Devant les prud’hommes, la demande «type» est celle d’un homme salarié qui conteste le bien fondé de la rupture de son contrat de travail. En cas de désaccord, employeur comme salarié peuvent saisir les juridictions prud’homales. Au plan national1 , dans près de 99 % des affaires, c’est le salarié qui prend l’initiative. Selon les observations du Ministère de la Justice, devant les juridictions prud’homales : J presque tous les demandeurs ont perdu leur emploi (95,1 %) et leur grande majorité (67,4 %) vient contester le motif de la rupture ; J 37,5 % des demandeurs sont des femmes (le plus souvent la structure de l’emploi salarié dans le ressort territorial des juridictions se traduit dans la répartition par genre devant les sections spécialisées) ; 1 J toutes sections confondues, un peu plus de la moitié des demandeurs est âgée de moins de 40 ans (53,4 % des femmes, 51,1 % des hommes). Au cours d’une procédure ordinaire, 8 demandeurs sur 10 font appel à une assistance. Devant les prud’hommes, le recours à un avocat n’est pas obligatoire puisque la procédure exige que les parties soient physiquement présentes à chaque audience. Toutefois, l’article R.1453-2 du code du travail précise que les parties peuvent se faire assister ou représenter par des personnes habilitées (salariés ou employeurs appartenant à la même branche d’activité, délégués permanents ou non permanents des organisations d’employeurs et de salariés, conjoint, partenaire d’un pacte civil de solidarité, concubin, avocats, avoués). Au plan national1, peu de demandeurs viennent seuls en procédure ordinaire (moins de 2 sur 10) alors qu’ils sont 1 sur 2 dans ce cas en référé. Du côté des défendeurs, 3 sur 10 viennent seuls en procédure ordinaire et, comme les demandeurs, 1 sur 2 en référé. Le plus souvent l’assistance est fournie par des avocats (58,1 %) ou des délégués syndicaux (21,7 %) et paraît influencer l’issue de l’affaire. Ainsi, seuls 23,4 % des demandeurs sans assistance achèvent la procédure prud’homale sur un jugement alors qu’une décision au fond est rendue dans 60,2 % des cas lorsque l’assistance est assurée par des avocats et 51,7 % avec des délégués syndicaux (avec ces derniers elle débouche sur davantage d’accords des parties, 31,2 % contre 22,1 % pour les avocats). 4 472 procédures ordinaires nouvelles devant les juridictions prud’homales haut-normandes en 2006 : nouvelle montée en charge des procédures contentieuses «au fond». Alors que le volume d’affaires nouvelles présentées en procédure ordinaire décroît régulièrement au plan national depuis 2003 (- 7,4 % entre 2003 et 2006), il progresse à nouveau en Haute-Normandie depuis 2005 après avoir reculé de 14,9 % en 2004. Les données régionales ne sont pas actuellement disponibles. 3 En région, 4 prud’hommes ont connu une hausse du nombre d’affaires nouvelles en procédure ordinaire entre 2003 et 2006 (Louviers + 21,7 %, Rouen + 15 %, Elbeuf + 4,1 %, Dieppe + 3,2 %) alors que les autres conseils ont enregistré un recul (fortement marqué à Fécamp - 53,5 % et Évreux - 43,2 %). En Haute-Normandie, les sections «industrie» et «commerce» sont les plus sollicitées : en moyenne chaque année elles reçoivent chacune 3 procédures ordinaires nouvelles sur 10 L’article R.1423-5 du code du travail précise la répartition des salariés dans l’une des 5 sections : encadrement, industrie, commerce et services commerciaux, agriculture et activités diverses. Pour la région Haute-Normandie, la structure de répartition des procédures ordinaires nouvelles de la période 2003 à 2006 est sensiblement différente de celle observée au plan national : J 34,6 % dans les sections prud’homales «industrie» (France : 25,4 %) J 32,5 % dans les sections «commerce» (France : 34,5 %) J 20,6 % dans les sections «activités diverses» (France : 21,3 %) J 10,8 % dans les sections «encadrement» (France : 16,9 %) J 1,5 % dans les sections «agriculture» (France : 1,9 %) Cette répartition traduit la structure régionale de l’emploi salarié. En structure, les volumes se répartissent différemment selon les départements : dans l’Eure les demandes devant les sections «industrie» sont les plus nombreuses (42,1 % des affaires nouvelles de 2003 à 2006) alors qu’en Seine-Maritime les sections «commerce» prédominent (34,1 %). Au niveau national on observe une tertiarisation de l’activité des prud’hommes : les sections commerce et activités diverses réunies forment désormais l’essentiel du contentieux prud’homal, avec 56,1 % des affaires en 2004, contre 50,7 % en 1993. 2003 à 2006 Section Agriculture Section Encadrement Section Industrie Section Activités diverses Eure 110 1 414 537 2 092 811 Seine-Maritime 161 4 415 1 392 4 103 2 882 Haute-Normandie 271 5 829 1 929 6 195 3 693 11 998 222 713 109 384 163 782 137 700 France Depuis le recul en 2004 du nombre d’affaires nouvelles devant les sections spécialisées haut-normandes (à l’exception de celles de l’agriculture), les contentieux prud’homaux «au fond» n’ont jamais retrouvé les volumes observés de 2003. Toutefois, en 2006, la reprise de l’activité contentieuse (mesurée en nombre d’affaires nouvelles) engagée en 2005 pour le commerce, l’industrie et les activités diverses, se confirme dans toutes les sections spécialisées. 1 396 référés prud’homaux en 2006 : les juridictions prud’homales hautnormandes ont observé une affluence record des procédures contentieuses d’urgence Le référé est une procédure visant à accélérer le traitement des affaires (dans les 15 à 30 jours en moyenne au plan national) lorsqu’il s’agit : J d’une demande non sérieusement contestable ; J de faire cesser un trouble manifestement illicite ; J de prévenir un dommage imminent. À la fin de l’audience, un jugement («ordonnance de référé») immédiatement applicable est rendu ; il s’agit d’une décision provisoire dont l’exécution pourra être mise en cause par un jugement en procédure ordinaire. La formation de référé peut ordonner des mesures d’exécution d’une obligation, des mesures d’instruction, des astreintes, le versement de provisions, des mesures conservatoires ou de remise en état. En Haute-Normandie, les référés prud’homaux ont augmenté de 20,6 % entre 2003 et 2006 (soit 238 affaires nouvelles de plus) ; les juridictions de Dieppe et de Rouen sont particulièrement marquées par cette hausse, la première ayant triplé le nombre de ses référés et la seconde ayant connu une progression de 60 % de 2 Section Commerce ces actions contentieuses d’urgence. Au plan national, 55,5 % des procédures en référé se terminent sans statuer sur la demande. Lorsque la demande est déclarée recevable (44,5 % des affaires) son issue est, selon le ministère de la justice «bien meilleure qu’au fond» : la proportion de mesures ordonnées dépasse 80 % contre 73,7 % en procédure ordinaire (les provisions constituent la plupart de ces mesures : 62,2 % en 2003 et 72,5 % en 2004). En référé, les demandeurs venus sans assistance obtiennent gain de cause (81,5 %) dans des proportions comparables à ceux qui sont venus avec un avocat (79,1 %), ou un délégué syndical (81,6 %). 22 996 procédures prud’homales terminées entre 2003 et 2006 en Haute-Normandie : en moyenne chaque année, seules 2 affaires sur 5 débouchent sur un jugement. Dotés d’une double mission de conciliation et de jugement, les conseils de prud’hommes suivent une procédure au terme de laquelle de nombreuses affaires se terminent sans qu’il ait été statué sur le fond des prétentions : elle débute par une tentative de conciliation obligatoire, puis en cas de non-conciliation, elle se poursuit devant le bureau de jugement. La conciliation se déroule devant deux conseillers prud’hommes (l’un salarié, l’autre employeur) qui forment le bureau de conciliation (chaque section dispose d’au moins un bureau). Lors de cette étape, les magistrats prud’homaux entendent les parties (qui doivent comparaître personnellement ou être représentées par un mandataire) et tentent de trouver un accord satisfaisant pour chacune d’elles. Différents actes peuvent mettre fin à la procédure avant qu’un jugement ne soit rendu : désistement du demandeur, conciliation, transaction, acquiescement à la Les données régionales ne sont pas actuellement disponibles pour les référés. 4 demande par le défendeur, incompétence du juge prud’homal, irrecevabilité ou nullité de l’assignation. En dehors de ces cas et lorsque la procédure de conciliation n’a pas abouti, les parties sont convoquées devant le bureau de jugement qui tranche le litige. Après un débat oral et public : J soit une décision tranchant le litige est rendue ; J soit une mesure d’instruction est prescrite ; J soit les conseillers prud’homaux n’ont pu se mettre d’accord (partage des voix) et l’affaire est renvoyée à une audience «de départage» présidée par un juge du tribunal d’instance («juge départiteur»). En Haute-Normandie, entre 2003 et 2006, 42,2 % des affaires terminées en procédure ordinaire et 37,9 % de celles en référé ont eu un jugement pour issue. Ces proportions sont restées globalement stables en région : entre 2003 et 2006, la part des procédures débouchant sur un jugement a faiblement évolué (+ 3,4 points pour les procédures ordinaires et - 2 points pour les référés). Au plan national, concernant les procédures ordinaires, il est observé que l’acte de fin sans jugement le plus fréquent est la radiation (30 %) suivi par le désistement (23,5 %). Seulement 17 affaires sur 100 s’achèvent devant le bureau de conciliation. Allongement de la durée moyenne des procédures ordinaires en HauteNormandie : en 2006 le règlement d’une affaire nécessite 1 mois de plus qu’en 2003 mais dure 3 mois de moins qu’au niveau national En 2006, en Haute-Normandie les procédures ordinaires2 ont demandé 9,2 mois avant de trouver une issue (avec ou sans décision au fond) alors qu’au plan national la durée moyenne de ces affaires est de 12,4 mois en 2006. La durée moyenne est plus longue dans certaines juridictions, en particulier celles qui traitent un grand nombre d’affaires : en 2006, elle est de 16 mois à Rouen et de 12,2 mois à Évreux. Le ministère de la justice distingue 4 vitesses de traitement des demandes en procédure ordinaire : J «très rapide» où les affaires sont terminées en 9,6 mois sans décision statuant sur le fond (49 %) ; J «rapide» où les affaires sont terminées en 13,6 mois par jugement, mais sans voie de recours (23 %) ; J «longue» où l’affaire s’est poursuivie en appel mais sans pourvoi et où il se sera écoulé près de 33 mois entre la saisine du conseil de prud’hommes et la décision de la cour d’appel (24 %) ; J «très longue» où l’arrêt d’appel a été frappé de pourvoi et l’affaire aura duré 53,3 mois. En Haute-Normandie, le plus souvent l’organisation paritaire des prud’hommes haut-normands fonctionne sans encombre : chaque année moins de 4 procédures sur 100 sont renvoyées en départage Les conseillers prud’homaux, qui statuent en nombre pair, doivent prendre leurs décisions à la majorité des voix : si, lors d’un délibéré, une majorité ne peut se former entre les conseillers salariés et les conseillers employeurs, que ce soit devant le bureau de conciliation, devant le bureau de jugement ou en référé, l’affaire est renvoyée à une audience présidée par un magistrat d’instance qui statue comme juge départiteur (article R.1454-29 du code du travail). Au plan régional, le taux de partage est stable (3,4 % de l’ensemble des affaires terminées en 2005 et 3,2 % en 2006) ; toutefois certaines juridictions ont davantage connu de situations de blocage (le conseil d’Elbeuf a renvoyé en départage près de 14 affaires sur 100 en 2006). Au niveau national, 3 jugements prud’homaux sur 5 font l’objet d’un appel et plus de la moitié des décisions sont confirmées. La voie de l’appel n’est ouverte que si le conseil de prud’hommes n’a pas statué en dernier ressort (les voies de recours sont fixées aux articles R.1461-1 à R.1463-1 du code du travail). Le conseil de prud’hommes statue : J en premier et dernier ressort, sans possibilité d’appel lorsque le chiffre de la demande n’excède pas un taux fixé par décret (4 000 Euros) ou lorsque la demande tend à la remise, même sous astreinte, de certificats de travail, de bulletins de paie ou de toutes pièces que l’employeur est tenu de délivrer ; J en premier ressort avec possibilité d’appel devant la chambre sociale de la cour d’appel lorsque le chiffre de la demande excède un taux fixé par décret (4 000 Euros) ou lorsque la demande est indéterminée (article 40 du nouveau code de procédure civile et article R.1462-1 du code du travail). L’appel tend à faire réformer ou annuler un jugement rendu par une juridiction du premier degré : la cour d’appel exerce son contrôle en droit et en fait sur les 5 jugements qui lui sont soumis et tranche de nouveau le débat au fond (Article 561 du nouveau code de procédure civile). Selon le ministère de la justice, les cours d’appel s’affirment comme les deuxièmes juridictions du travail, principalement alimentées par les recours contre les décisions prud’homales : la part des litiges nés à l’occasion du travail dans l’ensemble des affaires traitées par les cours d’appel est passée de 17,6 % en 1993 jusqu’à près du quart, soit 24,5 % en 2004. Au plan national, les jugements prud’homaux (en procédure ordinaire et en référé) sont les décisions de justice qui font l’objet du plus fort taux d’appel, 61 % en 2004 (considéré seul, le taux d’appel des décisions prononcées en référé n’est que de 20,9 %). Les taux d’appel les plus élevés se rencontrent dans les décisions contestant le motif de la rupture d’un contrat de travail : près de 70 % de décisions rendues au fond par les conseils de prud’hommes sur ce motif ont fait l’objet d’un appel et ces litiges forment la majorité des affaires en appel (71,4 %). En appel, 30 % des recours contre des décisions prud’homales au fond n’ont pas fait l’objet d’un examen, 61 % des décisions ont été réformées, dont près de 20 % totalement infirmées. Si on ajoute les abandons de procédure aux arrêts de confirmation, on constate que 57,1 % des décisions prud’homales se trouvent confirmées. Les pourvois en cassation suivent l’évolution croissante des appels : alors que le volume annuel des pourvois variait autour de 6 000 jusqu’en 2000, il dépasse les 8 700 en 2004 (+ 31,3 % entre 1993 et 2004). Véronique ALIÈS 37,2 % 67 44,8 % 180 165 68,5 % 1,4 % 78 84 54,8 % 0,8 % affaires nouvelles affaires terminées taux de départage Part des affaires terminées par une décision au fond 0,6 % 55,7 % 70 65 58,4 % 466 601 Part des affaires terminées par une décision au fond affaires terminées 48,9 % 522 0,5 % 44,1 % 62,3 % 482 163 168 2,2 % 2,5 % 52,8 % affaires nouvelles taux de départage 144 60,4 % 68 affaires terminées Part des affaires terminées par une décision au fond 62 142 64 50,0 % 76 52,5 % 62,1 % affaires nouvelles Part des affaires terminées par une décision au fond 174 374 508 480 189 affaires nouvelles 483 54,5 % 44 46 affaires terminées Source : Ministère de la justice - S/D SED - Résultats issus des tableaux de bord civils - Données locales de l’activité judiciaire Départage Référés 182 188 70 affaires nouvelles affaires terminées 59,6 % 396 870 23,6 % 419 36,9 % 508 198 affaires terminées Part des affaires terminées par une décision au fond Procédures ordinaires 2006 Départage Référés 65 137 55,5 % 91 34,1 % 201 60 138 93 527 73,2 % 464 35,3 % 212 57,1 % 429 27 Louviers 849 27 27 206 Evreux Bernay 55,1 % affaires nouvelles Part des affaires terminées par une décision au fond Procédures ordinaires 2005 Référés affaires terminées affaires nouvelles Part des affaires terminées par une décision au fond Procédures ordinaires 2004 Référés affaires terminées affaires nouvelles Part des affaires terminées par une décision au fond Procédures ordinaires 2003 Tableau 3 conception-réalisation : Claudine Pasqué-Gautier DRTEFP HN TEN INFO - Haute-Normandie - ISSN 1164 - 7 507 Directeur de publication : Philippe DINGEON Service «Etudes Prospectives Evaluation Statistiques» Responsable du SEPES : Saïd ADJERAD DRTEFP de Haute-Normandie 14, Avenue Aristide Briand 76108 Rouen cedex 1 Téléphone 02.32.76.16.20 Télécopie 02.32.76.16.79 0,0 % 38,2 % 34 34 35,2 % 128 111 1,8 % 41,0 % 39 39 39,5 % 124 128 56,8 % 37 37 59,8 % 189 132 27,5 % 69 69 50,3 % 163 180 76 Bolbec 2,1 % 27,1 % 107 107 50,8 % 417 514 4,6 % 51,2 % 43 43 47,5 % 366 452 62,1 % 58 61 46,0 % 435 384 62,9 % 35 32 46,4 % 431 498 76 Dieppe 13,7 % 55,6 % 9 9 46,8 % 173 151 12,4 % 23,7 % 38 38 44,5 % 155 171 45,5 % 11 10 53,1 % 130 149 66,7 % 27 27 48,5 % 134 145 76 Elbeuf 1,2 % 6,3 % 16 17 42,0 % 69 73 0,0 % 10,3 % 39 39 43,8 % 64 63 27,8 % 18 17 16,9 % 136 53 29,4 % 17 18 38,5 % 78 157 76 Fécamp 2,7 % 33,0 % 227 228 38,6 % 638 686 3,9 % 33,2 % 202 200 44,2 % 669 643 24,3 % 218 223 36,2 % 994 775 23,0 % 287 286 21,5 % 1 481 918 76 Le Havre 4,6 % 21,7 % 653 678 36,4 % 1 770 1 765 3,6 % 44,0 % 389 404 34,9 % 1 759 1 705 45,1 % 388 386 50,4 % 1 396 1 565 36,0 % 478 435 41,0 % 1 548 1 535 76 Rouen 3,2 % 33,9 % 1 365 1 396 43,1 % 4 425 4 472 3,4 % 42,7 % 1 024 1 045 43,8 % 4 165 4 342 40,7 % 1 029 1 032 42,5 % 4 744 4 186 35,9 % 1 206 1 158 39,7 % 5 038 4 917 HN 6,2 % 42,7 % 43 676 43 766 52,6 % 156 241 154 928 6,0 % 42,7 % 42 387 43 632 52,0 % 159 217 159 026 41,6 % 43 443 44 006 50,0 % 166 794 164 392 40,4 % 47 150 46 628 46,5 % 164 310 167 231 France