Le repas maison : une question d`équilibre…

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Le repas maison : une question d`équilibre…
Le repas maison : une question d’équilibre…
Nourrir soi-même son chien ou son chat est souvent le souhait de nombreux propriétaires.
Alternative à l’alimentation industrielle, le repas ménager constitue une solution saine, à
condition de respecter quelques règles de base d’équilibre nutritionnel et de choisir
judicieusement les ingrédients. Concocter avec amour des petits plats ne doit pas céder la
place à l’improvisation.
Choisir une fois pour toutes…
Opter pour l’alimentation ménagère est un choix ! Ce mode d’alimentation est une rupture
totale avec l’alimentation industrielle (boîtes, sachets ou croquettes). Du fait de son statut de
carnivore qui leur confère un fonctionnement digestif particulier, le chien et le chat ne
supportent pas bien les variations alimentaires. Il vaut mieux éviter d’alterner repas
préfabriqué et repas frais. La confection de repas maison nécessite aussi du temps pour s’y
consacrer et de la rigueur pour respecter la recette et les proportions. Il s’agit aussi parfois
d’un choix quasi philosophique…
Sélectionner les ingrédients :
S’agissant de carnivores, le premier des ingrédients à incorporer est une source de protéines
animales. L’apport de protéines animales doit en fait représenter au minimum 75 % de
l’apport de protéines total ! Il est possible d’apporter quelques sources protéiques végétales
(légumineuses, céréales) mais sans excès. La viande pas trop grasse, le poisson, les œufs
entiers, les produits laitiers sont les meilleurs ingrédients pour satisfaire cette exigence.
Une part non négligeable de l’apport énergétique est représentée par les matières grasses.
Même si les viandes et poissons en fournissent, il est préférable de sélectionner des huiles
végétales qui, au-delà de leur rôle de couverture énergétique, apportent des acides gras
indispensables à la santé de la peau et du pelage, si importants chez nos compagnons, et
nécessaires aux grandes fonctions. Traditionnellement, les huiles de tournesol, de pépins de
raisin permettent d’apporter les acides gras « oméga 6 » mais l’huile de colza est une huile
presque parfaite sur le plan du ratio « oméga 6 / oméga 3 ». Il est aussi possible de mélanger
des huiles plus nobles pour obtenir un équilibre idéal.
Le reste de l’apport énergétique est couvert par des ingrédients glucidiques (céréales cuites).
Le riz, les pâtes, la semoule de blé … sont employés, à la condition que leur amidon soit
suffisamment gélatinisé par une cuisson très longue (1/2 heure au minimum).
Les fibres alimentaires sont représentées par des légumes « verts »dont la liste est en fait
relativement limitée pour des raisons de tolérance digestive, voire de toxicité. Haricots verts,
poireaux, carottes (les légumes de la soupe…), courgettes sont à privilégier. Parfois, les
lentilles, assez bien appréciées chez le chien sont choisies, surtout chez les sujets diabétiques
ou en surpoids.
Respecter les proportions :
Chaque ration ménagère doit être scientifiquement calculée et adaptée à chaque individu. En
effet, les proportions peuvent varier considérablement en fonction des ingrédients
sélectionnés. Il n’est pas recommandé de permuter des ingrédients sans avoir contrôlé par le
calcul le respect de l’équilibre nutritionnel. Toutefois, de manière approximative, pour un
chien adulte en bonne santé, les protéines animales représentent à peu près 40 % du poids de
la ration, les glucides avant cuisson 30 % et les légumes égouttés 20 %, les 10 % restants
correspondent aux matières grasses et aux compléments d’équilibre.
Ne jamais oublier les compléments d’équilibre :
Un complément de calcium et dans une moindre proportion de phosphore doit être
systématiquement incorporé, de préférence sous forme de poudre (nombreuses présentations
commerciales). L’apport en micronutriments (oligo-éléments et vitamines) est la touche finale
et mérite d’être réellement optimisée et individualisée.
La formulation d’une ration ménagère ne doit en aucun cas être confondue avec un vulgaire
mélange de restes de table, déséquilibré et inadapté par nature. Il ne s’agit pas non plus d’un
agencement empirique d’ingrédients aux propriétés nutritionnelles variées. C’est en réalité un
acte très technique qui réclame de l’expérience et des calculs quelque peu fastidieux que le
vétérinaire est à même de réaliser. Mais, au résultat, la qualité et l’équilibre peuvent être au
rendez-vous pour proposer un repas gage de plaisir pour l’animal et source de satisfaction
pour le maître.