Emmanuel Le Roy Ladurie Historien, Emmanuel

Emmanuel Le Roy Ladurie
Historien, Emmanuel Le Roy Ladurie est né le 19 juillet
1929 aux Moutiers-en-Cinglais (Calvados).
Il est le fils de Jacques Le Roy Ladurie, catholique social, qui a été
ministre de l'agriculture du maréchal Pétain, puis résistant. Il a
commencé ses études au collège Saint-Joseph de Caen, puis au lycée
Henri-IV à Paris et au lycée Lakanal à Sceaux. Ancien élève de l'École
normale supérieure de la rue d'Ulm (promotion 1949), il est d'abord
passé par un poste d'enseignant dans le secondaire (1955-1957), puis
devient attaché de recherche au CNRS, assistant à la Faculté de lettres de
Montpellier (1960-1963) et maître-assistant à l’École des hautes études
en sciences sociales (EHESS). C'est durant cette période où il enseigne à
Montpellier qu'il se lance dans la recherche, il soutient son doctorat ès
lettres Les Paysans de Languedoc (1966), et publie plus tard son succès
mondial Montaillou, village occitan. De 1973 à 1999, il a occupé la chaire
d'Histoire de la civilisation moderne au Collège de France. Il a été
administrateur général de la Bibliothèque nationale de 1987 à 1994,
préparant la création de la nouvelle entité Bibliothèque nationale de
France.
Sans doute l'un des historiens contemporains les plus féconds, il doit
beaucoup à son mentor le grand historien des Annales, Fernand Braudel.
Au début des années 1970, Ladurie participe au courant de la « Nouvelle
histoire ». Il est un pionnier de l'analyse micro-historique. Son œuvre la
plus connue, Montaillou, village occitan (1975), se fonde sur les notes de
l'Inquisiteur Jacques Fournier évêque de Pamiers (1318-1325) traduit en
francais par Jean Duvernoy pour reconstituer la vie d'un petit village du
Languedoc à l'époque du catharisme. Il devient ainsi un spécialiste de
l’anthropologie historique qui permet de saisir les hommes du passé dans
l’ensemble de leur environnement.
Ancien membre du Parti communiste, il rompt en 1956 comme sa
consœur Annie Kriegel et son collègue François Furet, après l'invasion de
la Hongrie par l'URSS. Il rejoint par la suite le Parti socialiste unifié. Il a
depuis analysé son engagement et le totalitarisme communiste dans
Ouverture, société, pouvoir : de l’Édit de Nantes à la chute du
communisme (en collaboration avec Guillaume Bourgeois, Fayard, 2004)
et Les grands procès politiques ou la pédagogie infernale (Rocher, 2002).
Chercheur éclectique, il s'est également intéressé à l'histoire des régions
(Histoire de France des régions, Seuil, 2004) et a participé à la revue
d'histoire du Sud-Ouest, Arkheia, pour coordonner un Dossier : Vichy,
État occitan ? avec notamment la participation de Michel Roquebert,
l'historien du catharisme. Emmanuel Le Roy Ladurie joue aussi un rôle
pionnier dans l'histoire du climat.