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Transcription

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 Mystère et suspense A/ Le mystère Créer l’illusion romanesque Stevenson a imaginé le récit de l’île au trésor. Dès la première page, il réussit cependant à lui donner une allure véridique, grâce à différents procédés. L’emploi du présent, temps de l’écriture fictive. C’est celle de Jim Hawkins. ! Je prends donc la plume ; il s’y trouve toujours une partie du trésor, [chapitre I, page 20] L’emploi du présent, temps du récit. On utilise pour commencer la narration de façon plus actuelle, plus vivante. ! C’était un grand gaillard solide, puissant. [chapitre I, page 20] L’authentification du souvenir. Elle renforce l’illusion de la réalité. Le narrateur affirme la perfection de ses souvenirs. ! ce que je sais concernant l’île au trésor, depuis A jusqu’à Z, sans rien excepter… Je me le rappelle, comme si c’était hier. [chapitre I, page 20] Les précisions matérielles. Elles renforcent le sentiment d’une aventure authentique, mais pour préserver le mystère, elles sont fournies de façon tronquée. ! en cet an de grâce 17... ; sans rien excepter que la position de l’île. [chapitre I, page 20] Les incertitudes L’auteur laisse volontairement dans l’ombre un certain nombre de détails. Si la position de l’île n’est pas citée, le nom du capitaine n’est révélé qu’au chapitre 2, en trois temps. ! Le surnom « Bill » (p. 29), le prénom « Billy » puis le nom « Bones » (p. 33). L’époque du récit n’est pas précisée. Jim, au moment où il écrit, pourrait être un adolescent ou un adulte. L’âge qu’il avait au début de l’aventure n’est pas précisé non plus. L’auteur laisse également planer un mystère sur l’identité de Chien-­‐Noir et de l’aveugle Pew. Nous ne connaîtrons la provenance du trésor qu’au chapitre 6. La tache noire, étrange et sinistre rituel des pirates, n’est d’abord qu’un simple avertissement, d’après l’explication de Billy Bones (chapitre 3, p. 37). Au chapitre suivant (chapitre 4, p. 44), il devient clair que le papier noirci est le symbole d’une condamnation à mort. L’île au trésor, Robert Louis STEVENSON -­‐ 1 B/ Billy Bones et John Silver Les deux principaux flibustiers du livre représentent le même type d’individu mais, alors que le personnage de Billy Bones ne constitue que le portrait traditionnel du pirate, John Silver va incarner le pirate en action. On constate chez les deux marins un contraste saisissant. Billy Bones est repoussant, horrible, effrayant. [chapitre 1, p. 20] Quant à John Silver, sa seule ressemblance avec Bill est d’être très grand et robuste (chap. 8, p. 72). Mais il se déplace avec une merveilleuse habileté et on dit de lui qu’il est un aimable tavernier. Cette bonhomie, ce caractère communicatif, vont faire de Silver un personnage ambigu. Mais Stevenson laisse entrevoir l’aspect dangereux du personnage : affectant une telle chaleur, qu’il eût convaincu un juge de cour d’assises ou un limier de la police. [chap. 8, p. 75] Même le docteur Livesey et le chevalier Trelawney sont dupes du maître coq : ce John Silver me botte. – C’est un parfait brave homme. [chap. 8, p. 77] Allure Leur façon Ce qui les rend Ce qui les rend Ce qui les rend Générale de parler antipathiques sympathiques suspects Billy Bones John Silver L’île au trésor, Robert Louis STEVENSON -­‐ 2 Robert Louis STEVENSON est né en 1850 à Edimbourg. Son père, ingénieur, construisait des phares. L’imagination exceptionnelle de l’enfant se tourne vers le voyage, dans une ville où tout évoque le vaste monde. Il fait des études d’ingénieur, puis de droit, collabore à une revue, abandonne peu à peu ses études pour se consacrer à la littérature. Atteint de tuberculose, il voyagera toute sa vie pour rechercher un climat favorable à sa santé. Il séjourne d’abord dans le Midi de la France et publie : Au fil de l’eau, récit de ses excursions en canoë et le Voyage avec un âne à travers les Cévennes. C’est en France qu’il rencontre Fanny Osbourne, une Américaine qui deviendra sa femme en 1880. Celle-­‐ci étant repartie dans son pays, Stevenson décide de la rejoindre. Mais épuisé par la maladie, il accomplit difficilement la traversée maritime et le pénible voyage en train à travers les Etats-­‐Unis. Pour son beau-­‐fils Lloyd, qui avait fait le plan d’une île et dessiné quelques-­‐uns de ses paysages, il écrit L’île au trésor. Stevenson s’est inspiré, pour le cadre de son récit, de l’Isla de Pinos au sud de Cuba. Le roman publié en 1883 connaît un immense succès. Un cauchemar lui inspire le roman d’épouvante L’étrange cas du docteur Jekyll et de M. Hyde. Il part en 1888, luttant toujours contre la maladie, pour un voyage à travers l’océan Pacifique et s’installe définitivement dans l’île d’Apia, dans l’archipel des Samoa. Romancier déjà universellement connu, c’est dans cette île du but du monde qu’il s’éteint en 1894. L’île au trésor, Robert Louis STEVENSON -­‐ 3