L`ordre des chanoines réguliers de saint Ruf La - ABRI

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L`ordre des chanoines réguliers de saint Ruf La - ABRI
L'ordre des chanoines réguliers de saint Ruf
L'ordre des chanoines réguliers de saint Ruf est né à Avignon, lorsqu'une petite communauté de clercs installée
dans un lieu de culte ruiné de la périphérie d'Avignon par l'évêque Bénézet, devient un des fers de lance de la
réforme du clergé dans le sillon rhodanien et au-delà. Cette importance acquise par les chanoines de Saint-Ruf
a généré des tensions avec le chapitre cathédral, qui aboutissent au transfert du chef d'ordre (c'est-à-dire l'abbayemère) à Valence dans la Drôme.
Paradoxalement, lorsque les chanoines acquièrent en 1158 l'île de l'Épervière, nouveau site de l'abbaye, de
l'évêque Odon de Crussol, la présence rufaine à Valence est toute récente, puisque c'est sous son prédécesseur
Bernard qu'a été créé le premier établissement rufain à Valence à partir d'une église dédiée à saint Jacques
(localement, saint Jacme ou James) et d'un hospice
. Valence est en effet une étape vers la via Podiensis .La via Podiensis (ou voie du Puy) est le nom latin d'un des
quatre chemins de France du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Elle part du Puy-en-Velay et traverse le
pays d'étape en étape jusqu'au village basque d'Ostabat près duquel elle rejoint la via Turonensis et la via
Lemovicensis réunies peu avant.et Saint-Jacques-de-Compostelle.
Maître de Valence en 1567, le baron des Adrets fait effondrer toutes les églises de la ville. L'abbaye de
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l'Épervière ne sera jamais reconstruite, les chanoines choisissant de reconstruire leur abbaye au début du XVII siècle
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autour de leur prieuré de Saint-James. Au XVIII siècle, le dernier abbé Jacques de Tardivon fait construire un palais
abbatial au nord de cet ensemble, juste avant la sécularisation de l'ordre.
Ne subsiste que la porte de cet hôtel abbatial, qui accueillit la préfecture de la Drôme jusqu'à sa destruction par un
bombardement en 1944. L'église Saint-James, quant à elle, est devenue le temple de l'Être Suprême, puis le temple
protestant de Valence à la suite d'un décret impérial de 1806. Dans l'abside, est placé un monument où est conservé
le cœur du général Championnet.
La congrégation de Saint Ruf (chanoines réguliers augustins)
Cette congrégation fut fondée vers 1039 à Avignon, et prit le nom de Saint Ruf, qui d'après son hagiographie était
le fils (légendaire) de Simon le Cyrénéen !
Il était venu en Provence accompagné des saintes Maries, et devint le premier
évêque d'Avignon au IVe siècle. Le 18 août 917, l'empereur Louis l'aveugle
restitua à l'évêque d'Avignon Fouquier une petite église très ancienne et
placée sous le vocable de saint Ruf. Situé à l'extérieur des murs de la ville et
en bordure d'une ancienne voie romaine, cet antique lieu saint a servi de site
de sépulture ainsi qu'en témoignent les nombreux vestiges funéraires qui y ont
été découverts. Il peut correspondre à la première implantation d'une
communauté chrétienne à Avignon au IVe siècle et peut-être dès la fin du
IIIe siècle. Il est permis de penser que Saint Ruf à qui était dédiée cette église
a pu être le fondateur ou, en tout cas, un des premiers dirigeants de cette
communauté chrétienne, honoré là où il aurait été enterré. Le 1er janvier
1039, cette église Saint-Ruf est donnée par l'évêque Benoît d'Avignon à
quatre chanoines de sa cathédrale pour leur permettre de mener la vie
religieuse qu'ils souhaitaient. Ce fut l'origine de l'ordre des Chanoines
réguliers de Saint-Ruf, qui fut approuvée par le pape Urbain II en 1095. Au
Concile du Latran en 1139 le Pape Innocent II ordonna que tous les chanoines
réguliers adoptent la règle de Saint Augustin.
Cette congrégation fut chassée d'Avignon par les Albigeois en 1210. Elle
se transporta à Valence au bord du Rhône, puis fonda le monastère
d'Éparvière. Mais ce dernier est détruit lors des guerres de religions en 1560, Chanoine de St Ruf
et la congrégation revient à Valence. Cette congrégation fut sécularisée en
1485 par le Pape Jules II. St Ruf a fourni trois papes : Anastase IV, Adrien IV, et Jules II. La suppression de
l'ordre de Saint-Ruf dont l'essor avait été si rapide, intervint en 1774 après une longue période de décadence
amorcée dès le XIVe siècle. L'abbaye avignonnaise, reconstruite au XIIe siècle, était en partie ruinée à la fin du
XVIIe. Il en subsiste aujourd'hui le chœur et le clocher de l'église romane. Une nouvelle église dédiée à saint Ruf a
été édifiée en 1912 dans ce quartier. Cette congrégation fit partie des premières charrettes prérévolutionnaires
avec les Celestins, et la congrégation des Exempts en 1776. Cette congrégation n'a jamais eu de prieurés en
Limousin.
L'abbaye devint chef d'un ordre canonial qui se répandit dans toute l'Europe avec plus de 800 chapitres.
Quel rapport entre le déclin du monachisme et la guerre ?
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Innombrables et ferventes jusqu'au XIII siècle au moins, les abbayes connurent ensuite, jusqu'au XVI siècle, un lent
déclin dont les causes sont multiples.
Elles refusaient d'assumer la double tâche qui avait d'abord été la leur : le travail et l'enseignement
. Elles se repliaient sur elles-mêmes, abandonnant un rôle social actif, considérant que les moines sont avant
tout des serviteurs de Dieu et que leur participation à la civilisation contemporaine reste secondaire. Ce qui compte
pour l'Église, c'est leur ferveur dans la vie religieuse. En fait, il était loin d'en être ainsi ; l'abbatiat et les offices étaient
de plus en plus considérés comme des bénéfices dispensateurs de « profit pécuniaire, d'avantage social, de
distinction honorifique », les moines eux-mêmes demandant parfois à l'abbaye de leur offrir une « vie quiète, réglée,
sans soucis matériels, et facile ».
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Enfin, malgré une apparente prospérité, les abbayes traversaient depuis le XIII siècle une crise économique
parce qu'elles étaient organisées pour une époque d'économie fermée uniquement agricole, alors que villes et
commerce donnaient désormais le ton et que la rente de la terre perdait sans cesse de sa valeur.
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Arrivées doucement au XVI siècle, toujours très nombreuses, mais chacune moins peuplée, les abbayes subirent la
grande crise de la Réforme qui sécularisa beaucoup d'abbayes en Allemagne, aux Pays-Bas et dans les îles
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Elles s'efforcèrent de trouver une solution à la coexistence d'abbés commendataires qui, pour la plupart, ne
s'intéressaient qu'aux revenus de l'abbaye, et de communautés monastiques souvent ferventes. Toutes deux devaient
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être rongées par le jansénisme, et le XVIII siècle marqua une nouvelle décadence, sanctionnée par les révolutions
Le déclin du monachisme est du en partie à la réforme protestante (lire ce qu’écrivait Luther sur l’existence des
monastères)
En 1521, Martin Luther avait publié le De votis monasticis, déclarant que rien dans les écritures ne justifiait
le monachisme, que celui-ci était inutile et même immoral au sens où il était en contradiction avec l’esprit
du christianisme. Les vœux prononcés n’avaient aucune valeur et personne n’était tenu de les observer. Ces
déclarations eurent un effet immédiat : une assemblée spéciale des augustins allemands (dont faisait partie Luther) se
rassembla la même année, accepta les propositions de Luther et décida à la majorité que tous les membres du clergé
régulier avaient la liberté de renoncer à leurs vœux et de donner leur démission. Dans le monastère de Luther,
à Wittenberg, tous les religieux sauf un mirent cette décision à exécution. En 1524 éclata la révolte des Rustauds ou
Bundschuh (ligue de la chaussure), que Luther condamna mais qu'animèrent des révolutionnaires comme Thomas
Münzer (cf Marc Bloch) qui demanda la dissolution des ordres religieux. La révolte fut un échec, mais l'idée que les
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ordres religieux s'étaient frauduleusement appropriés des terres appartenant à la commun auté fit son chemin .
La nouvelle ne tarda pas à arriver aux oreilles de princes et de souverains européens favorables à la réforme et à
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l’idée de mettre la main sur les biens de l’Église. En 1527, le roi de Suède Gustave I obtint un décret de la diète
l’autorisant à confisquer autant de biens fonciers ecclésiastiques qu’il le jugerait nécessaire à l’augmentation des
revenus du trésor. Certaines terres originellement concédées à l’Église par leurs propriétaires devraient désormais
revenir à leurs héritiers. Ce projet enrichit le roi et priva les couvents suédois de leurs revenus, les obligeant à fermer
ou à vivoter encore quelques années avant de disparaître dans les années 1580.
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Frédéric I de Danemark réagit à son tour en 1528, séquestrant les biens de quinze des maisons religieuses
appartenant aux ordres les plus riches mais les plus impopulaires. Son successeur fit passer une série de lois dans
les années 1530 qui précipitèrent le déclin du monachisme danois.
En Suisse, une menace similaire pesait sur les monastères. En 1523, la cité de Zurich autorisa les religieuses à se
marier et l’année suivante, elle ferma tous les monastères qui se trouvaient sur son territoire, utilisant les sommes
récupérées pour subventionner l’éducation et aider les pauvres. Les anciens religieux se virent offrir une formation de
réinsertion et des pensions. La cité de Bâle lui emboîta le pas en 1529, puis celle de Genève en 1530. En 1530,
l’abbaye de Saint-Gall se vit un temps menacée, mais elle se trouvait sur des terres appartenant au Saint-Empire
romain germanique et la tentative fut un échec.
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C’est une révolution dans la société des 17
et 18éme siècles que la vente des abbayes, des biens ecclésiastiques
(1/5 des biens était à l’Eglise) au profit des communes et des villes pour le bien public et des rois.
La destruction des monastères rencontra une certaine opposition selon les régions e t déclencha des révoltes de la
part des personnes qui n’avaient rien à gagner de ces échanges et ventes entre l’église catholique et les rois ou la
noblesse.
La réforme de Luther, Calvin, J Hus, et la contre réforme avec le Concile de Trente, Les Jésuites vont amener Les
guerres de RELIGION.
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Le XVI siècle commença dans la violence et dans le sang avec les conflits entre la France et l'Espagne pour la
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domination de l'Italie. Les principaux protagonistes furent François I et Charles Quint. Des considérations religieuses
s'ajouteront à ces conflits dynastiques surtout après le concile de Trente et le début de la Contre-réforme. Les guerres
de religion ont été d'une ampleur incomparable, d'une extrême violence. Ces affrontements ont fait le tour de la carte
de l'Europe que ce soit en Allemagne, en France ou aux Pays-Bas.
Oui, on peut dire que le déclin du monachisme avec les réformes d’une société tellement religieuse a abouti à ces
guerres de religion.
Pistes de prière pour St Ruf
Rendons grâce à Dieu pour ces chemins antiques et ces tous premiers disciples remontants le Rhône !
Malgré leurs pérégrinations (destruction), c'est un exemple de foi et de détermination pour nos
communautés et de cet ordre sortiront 4 papes en Avignon !
Cela nous montre en dehors de la Religion, que cette terre de Valence a été imprégnée de Foi, de sang et
de fidélité à Dieu !
Prions pour que d'autres tabernacles d'adoration résistent à l'incrédulité, à la chair et que des veilleurs se
lèvent le long de ce chemin rhodanien !
La Réforme a encore besoin d'être réformée, purifiée et sanctifiée ! Nous avons tous besoin du St Esprit
pour marcher dans la Foi de nos ancêtres, nous réaligner sur la Parole vivante Rhêma, greffé sur notre
frère aîné juif messianique qui nous emmène dans les révélations des temps de la Fin !
André Déchandon