Concert chœur et orchestre
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Concert chœur et orchestre
Concert chœur et orchestre Musique française du XIXe siècle NANTES Théâtre graslin Mercredi 8, jeudi 9, samedi 11, dimanche 12 décembre 2010. ANGERS GRAND THEATRE Mardi 14, mercredi 15 décembre 2010. En semaine à 20h, le dimanche à 14h30 39 n° saison 2010 | 2011 la distribution Hervé Niquet Hélène Peyrat et Julien Dupré direction musicale chefs de chant chœur d’angers nantes opéra direction Sandrine Abello orchestre national des pays de la loire premier violon Gérard Klam Les compositeurs Emmanuel Chabrier (1841-1894) Joseph-Auguste Charlot (1827-1871) Gustave Charpentier (1860-1956) Léo Delibes (1836-1891) Charles Gounod (1818-1893) Jules Massenet (1842-1912) George Onslow (1784-1853) Gabriel Pierné (1863-1937) Camille Saint-Saëns (1835-1921) Le programme Jules Massenet Phèdre – Ouverture Gabriel Pierné Le Printemps pour chœur de femmes Gustave Charpentier Chœur des Myrtes Léo Delibes Coppelia – Prélude, Valse lente et Mazurka Charles Gounod Faust – Chœur de la kermesse Emmanuel Chabrier Joyeuse Marche Habanera Camille Saint-Saëns Ode pour chœur George Onslow Le Colporteur - Ouverture Joseph Charlot Pour plaire pour chœur Camille Saint-Saëns Chœur des Sylphes Emmanuel Chabrier Le Roi malgré lui – Fête polonaise concert chœur et orchestre 2 En savoir plus sur les compositeurs… Jules Massenet (1842-1912) Enfant d’une famille nombreuse, il est initié à la musique par sa mère et commence par le piano. Il obtient un premier Prix de piano en 1859 et se produit plusieurs fois en concert à cette période, en tant que pianiste, à Angers notamment. Cependant pour subvenir à ses besoins il multiplie les petits cachets en tenant le triangle ou les timbales, en accompagnant des comédiens ou au gré de petits concerts. Au conservatoire il obtient un Premier Prix de fugue en même temps que le Premier Grand Prix de Rome en 1863. Il voyage en Italie, en Allemagne et en Autriche-Hongrie ; il en rapportera des Scènes napolitaines (1864), des Scènes hongroises (1871), mais se sent de plus en plus attiré par le théâtre chanté. De nombreux opéras et projets verront le jour. En 1872, il compose un opéra comique Don César de Bazan représenté toutefois sans succès. De cette période date aussi l’Ouverture pour Phèdre et la musique de scène des Erynnies dont la valeur fut reconnue immédiatement. Ce fut l’exécution à l’Odéon en 1873 de son oratorio Marie-Magdeleine qui assit véritablement la notoriété du compositeur. De 1872 à 1877, Jules Massenet travaille à la composition d’un grand opéra en cinq actes, Le Roi de Lahore, dont la représentation au Palais Garnier en avril 1877 établit sa consécration et lui valut d’être nommé en 1878, à trente-six ans, professeur de composition au Conservatoire et d’entrer à l’Institut. Après sa septième et dernière suite d’orchestre, Scènes alsaciennes (1881), Jules Massenet s’occupe presque exclusivement d’opéras. Il a l’idée de demander une Manon au librettiste Meilhac et pour éviter toute modification, il apporte à la première répétition, une partition gravée, tant il était conscient d’avoir construit là une œuvre exemplaire. A cette même époque il demande à Zola l’exclusivité de La Faute de l’abbé Mouret, mais ce projet n’eut pas de suite. Après Le Cid (1884-85), il compose Werther. Créé d’abord à Vienne en 1892, en allemand, Werther est donné à Paris en 1893 mais ne rencontre qu’un succès relatif (on reproche à Jules Massenet une influence trop wagnérienne !). Avec Le portrait de Manon (1892-1893) Jules Massenet revient aux demi-teintes de l’opéra-comique, mêlant habilement le sourire à la nostalgie. Simultanément il compose Thaïs d’après Anatole France qu’il crée en 1894 à l’Opéra de Paris et avec Cendrillon, aborde le domaine du conte de fées (1894 1895). Ayant refusé la direction du Conservatoire de musique et cessé son activité de professeur il se consacre exclusivement à la composition. Sapho est le fruit de son travail de l’été 1896, puis Le Jongleur de Notre-Dame, et beaucoup d’autres pièces, pour orchestre, pour le piano et pour la scène. En 1910 Don Quichotte est créé par Chaliapine et compte incontestablement parmi les chefs-d’œuvre de Massenet. Héritier de Charles Gounod, Jules Massenet annonce déjà Claude Debussy. Travailleur acharné, il composait seize heures par jour, cherchant toujours à deviner le goût du public, à peindre les sentiments de ses personnages, à mettre en œuvre son sens du théâtre et sa connaissance de la voix humaine et de l’instrumentation. * Gabriel Pierné (1863-1937) Né à Metz, issu d’une famille de musiciens, Gabriel Pierné grandit dans un milieu particulièrement propice à l’éclosion précoce de son talent. Contraint de quitter la Lorraine après la défaite de 1870, il entra au Conservatoire de Paris où il reçut l’enseignement de Jean-François Marmontel (piano), Jules Massenet (composition) et César Franck (orgue), avant d’être récompensé en 1882 par un premier prix de Rome. À partir de ce moment, sa carrière donne l’impression d’une fulgurante ascension : tout en succédant à César Franck à l’orgue de l’église Sainte-Clotilde (de 1890 à 1898), il multiplia les occasions de faire découvrir ses qualités de virtuose et de compositeur. Si son catalogue s’enrichit alors de nombreuses pièces dont le charme facile lui valut quelques succès, la véritable reconnaissance n’intervint qu’au tournant du siècle, le musicien faisant preuve d’ambitions nouvelles dont témoignent le poème symphonique L’An mil, la Sonate pour violon et l’opéra La Fille de Tabarin. Chef d’orchestre talentueux, il s’affirma à la tête des Concerts Colonne (1910-1934) comme un ardent défenseur de l’art académique et d’avant-garde, autant d’influences opposées qu’illustre parallèlement son œuvre de la maturité (outre sa musique de chambre et orchestrale, citons l’oratorio Saint-François d’Assise, l’opéra Sophie Arnould et les ballets Cydalise et le chèvre-pied et Impressions de music-hall). À la fois sensible aux évolutions de son temps et respectueux des acquis de l’art officiel, Gabriel Pierné développa un style personnel, synthèse d’équilibre et de compromis, alliance subtile d’instinct et de culture, de sensibilité et de savoir-faire. concert chœur et orchestre 3 en savoir plus sur les compositeurs… Gustave Charpentier (1860-1956) Né en Lorraine, Gustave Charpentier prend ses premiers cours de violon et de clarinette à Tourcoing. A quinze ans, employé dans une filature, il y organise une « société de sérénades ». Révélant de véritables qualités musicales il est encouragé à entrer au conservatoire de Lille où il obtient un prix d’harmonie et de violon. Il se rend ensuite à Paris, au Conservatoire, où Jules Massenet le considère comme son fils spirituel « incarnant le lyrisme français ». En 1887, il obtient le premier Grand Prix de Rome avec sa Cantate Didon. Pensionnaire de la Villa Médicis, il voyage dans toute l’Italie et compose successivement Impressions d’Italie et La Vie du poète. De retour à Paris il s’installe dans une chambre à Montmartre. C’est dans la rue qu’il donne ses premiers concerts publics. A cette même période (1898) il fonde le Conservatoire de Mimi Pinson, dont le but était d’offrir des places de théâtre aux jeunes ouvrières parisiennes. Il y donnera des cours gratuits de musique et de danse en vue de réaliser un « théâtre du peuple » qui ne verra jamais le jour. Le 2 février 1900 son chef-d’œuvre, un roman musical en quatre actes et cinq tableaux – est créé à l’Opéra-Comique, avec un rare succès : Louise. Cet opéra fait vite le tour du monde et dépasse la 1000e représentation en 1950. Ce succès établit la réputation de Gustave Charpentier et tandis qu’il annonce une trilogie musicale à la suite de Louise (trilogie qui ne sera finalement jamais achevée), il est élu à l’Institut en 1912 au fauteuil de Jules Massenet. Gustave Charpentier voyage ensuite beaucoup à travers l’Europe mais ne compose pratiquement plus. Sensible, sincère et naturellement bohème, Gustave Charpentier se passionna pour la nature, l’existence des gens simples. Il rechercha toujours le lyrisme caché dans les humbles destinées, apportant une émouvante note romantique aux scènes les plus prosaïques de la vie moderne. Sans cesse soucieux de généreuses préoccupations sociales, il a finalement très peu composé mais a partout organisé des fêtes démocratiques et avec Louise a merveilleusement développé la chanson du cœur de Paris. Léo Delibes (1836-1891) Après une enfance dans la Sarthe, Léo Delibes montre très tôt des dispositions pour le chant et fait partie de plusieurs chorales avant d’entrer à douze ans au Conservatoire de Paris pour suivre les classes de solfège, piano, orgue, harmonium et composition. Il commence à travailler comme accompagnateur au Théâtre – Lyrique et comme organiste. En 1855 il signe sa première composition, une opérette, Deux sous de charbon, représentée au Théâtre des Folies-Nouvelles. C’est le début d’une série de grands succès aux Bouffes-Parisiens, au Théâtre Lyrique, à l’Opéra-Comique et à l’Opéra. Jusqu’en 1869 il compose une quinzaine d’opérettes parmi lesquelles L’Omelette à la Follembuche, Les Musiciens de l’orchestre, Le Serpent à plumes et Malbrough s’en va-t-en guerre. Cette dernière opérette est d’ailleurs coécrite avec Georges Bizet et deux autres compositeurs, Jonas et Isidore Legouix. A partir de 1863, il est engagé en qualité d’accompagnateur, puis chef de chœur à l’Opéra de Paris et se découvre un goût pour le ballet. Son sens naturel de l’esthétique chorégraphique va se révéler dès sa première musique de ballet : La Source qui va connaître le succès lors de nombreuses reprises à l’étranger. En 1870, Coppelia d’après un conte d’Hoffmann L’Homme au sable, lui assure l’immortalité dans le domaine du ballet. C’est, avec Sylvia (1876), des œuvres qui sont entrées au répertoire de la danse classique. Dans le domaine lyrique, deux des œuvres de Léo Delibes, créées à l’Opéra-Comique, demeurent ses meilleures compositions : Le Roi l’a dit (1873) et Lakmé (1883). On y apprécie la souplesse de son écriture vocale et ses inventions mélodiques. Nommé professeur de composition au Conservatoire en 1881, et élu membre de l’Institut en 1884, Léo Delibes avait pour but de divertir et de toucher, de composer pour son temps, de refléter les goûts de son époque. *Charles Gounod (1818-1893) Orphelin à cinq ans d’un père artiste peintre, Charles Gounod fut élevé par sa mère, qui l’initia à la musique avant de le confier au célèbre Antoine Reicha. Après avoir poursuivi des études classiques, couronnées par un baccalauréat de philosophie, il entra au Conservatoire en 1836 pour y suivre l’enseignement de Ludovic Halévy (contrepoint), Jean-Fran- concert chœur et orchestre 4 *Emmanuel Chabrier (1841-1894) Bien que très sensible au monde de l’art, Emmanuel Chabrier n’assuma qu’assez tardivement sa vocation de compositeur. Fils d’un avocat, il passa une licence de droit en 1861 et obtint peu après un poste au ministère de l’Intérieur. À ce titre, c’est en amateur éclairé qu’il poursuivit ses études musicales, fuyant de manière significative toute formation trop institutionnalisée. Mais c’est plus encore à travers ses nombreuses relations qu’il nous est permis de saisir le fondement même de sa personnalité. Ami de Camille Saint-Saëns, Vincent d’Indy et Jules Massenet, proche des milieux impressionnistes et parnassiens, il avait un esprit ouvert, cachant derrière un sens de l’humour piquant une conscience aiguë du progrès en matière d’art. En 1879, il assista à une représentation de Tristan et Yseult à Bayreuth : c’est après cette révélation qu’il embrassa définitivement la carrière musicale. Certes, il s’était déjà essayé à la composition, notamment avec l’opéra L’Étoile (1877), mais c’est à cette époque seulement qu’il accède peu à peu à une véritable reconnaissance, livrant de multiples ouvrages dont l’influence allait se faire sentir jusqu’au milieu du XXe siècle. Par bien des aspects, son catalogue est représentatif de cette liberté avec laquelle il concevait l’acte créateur. On y découvre une écriture fine et sensible, une remarquable intuition de l’orchestre et une volonté de dépasser les règles traditionnelles de l’écriture. Parmi ses ouvrages les plus significatifs, citons España et la Joyeuse marche pour orchestre, la Bourrée fantasque pour piano et les opéras Gwendoline et Le Roi malgré lui. *Camille Saint-Saëns (1835-1921) Orphelin de père tout comme Charles Gounod, Saint-Saëns fut élevé par sa mère et sa grand-tante. C’est cette dernière qui l’initia au piano, avant de le confier à Camille-Marie Stamaty puis à Pierre Maleden. Extraordinairement précoce, il fit sa première apparition en concert dès 1846. Deux ans plus tard, on le retrouve au Conservatoire dans les classes de François Benoist (orgue) puis de Ludovic Halévy (composition). S’il échoua à deux reprises au concours de Rome, l’ensemble de sa carrière fut néanmoins ponctué d’une foule de récompenses, ainsi que de nominations à divers postes institutionnels, dont une élection à l’Académie en 1878. Virtuose, titulaire des orgues de la Madeleine (1857-1877), il impressionna ses contemporains. Compositeur fécond et cultivé, il œuvra à la réhabilitation des maîtres du passé, participant à des éditions de Christoph-Willibald Gluck et de Jean-Philippe Rameau. Éclectique, il défendit aussi bien Richard Wagner que Robert Schumann. Pédagogue, il compta parmi ses élèves Eugène Gigout, Gabriel Fauré ou André Messager. Critique, il signa de nombreux articles témoignant d’un esprit fort et lucide, quoique très attaché aux principes de l’académisme. C’est ce même esprit, indépendant et volontaire, qui le poussa à fonder, en 1871, la Société nationale de musique, puis à en démissionner en 1886. Admiré pour ses œuvres orchestrales empreintes d’une rigueur toute classique dans un style non dénué d’audaces (5 concertos pour piano, 5 symphonies dont la dernière avec orgue, 4 poèmes symphoniques, dont la célèbre Danse macabre), il connut une renommée internationale, notamment grâce à ses opéras Samson et Dalila (1877) et Henry VIII (1883). concert chœur et orchestre 5 en savoir plus sur les compositeurs… çois Lesueur et Ferdinando Paër (composition), jusqu’à l’obtention d’un premier prix de Rome en 1839. S’il envisagea un temps d’entrer dans les ordres, témoignant d’une réelle dévotion dont naîtra un imposant corpus religieux, sa passion pour le théâtre l’emporta finalement. Sa première tentative, Sapho (1851), ne fut certes qu’un demi-succès, mais elle lui permit de recevoir, l’année suivante, la commande d’une musique de scène pour la Comédie-Française : Ulysse. Suivront bientôt La Nonne sanglante (1855), Le Médecin malgré lui (1858) et surtout Faust (1859), chef-d’œuvre incontesté de l’art français. Aucun de ses autres ouvrages, hormis peut-être Roméo et Juliette (1867), n’égalera par la suite le succès et la postérité de cet opéra inspiré du drame goethéen. Se succéderont néanmoins, avec des fortunes diverses, La Colombe et Philémon et Baucis (1860), La Reine de Saba (1862), Mireille (1864), Cinq-Mars (1877), Polyeucte (1878) et Le Tribut de Zamora (1881). Célébré comme une authentique gloire nationale, élu à l’Institut en 1866, Charles Gounod marqua son époque de sa sensibilité particulière et de son impressionnant catalogue, largement dominé par la voix, malgré d’importantes incursions dans le domaine orchestral et dans la musique de chambre. en savoir plus sur les compositeurs… *George Onslow (1784-1853) Né à Clermont-Ferrand le 27 juillet 1784 d’un père anglais et d’une mère auvergnate, George Onslow (1784-1853) est une figure emblématique de la musique de chambre française de la première moitié du XIXe siècle. Après avoir étudié le piano avec Dussek et Cramer, Onslow s’initie à la composition avec Reicha. Dès la publication de ses premières œuvres de chambre, il séjourne à Paris durant les mois d’hiver afin d’y faire jouer sa production. Le reste de l’année, il vit retiré en Auvergne pour écrire. Face à la vogue de l’opéra, Onslow cède à plusieurs reprises à la tentation du genre lyrique. Son premier ouvrage L’Alcade de la Vega (1824) tombe en raison de la faiblesse du livret. Le Colporteur (1827) est honorablement accueilli, mais Guise ou Les États de Blois (1837) ne reçoit pas le succès escompté. Si le compositeur se voit obligé de renoncer à la scène lyrique, sa réputation en revanche ne cesse de grandir au travers de sa musique de chambre. Les honneurs s’accumulent et le compositeur est agréé membre honoraire des principales sociétés savantes et musicales de son temps. En 1842, il succède à Cherubini à l’Académie des beaux-arts. 1852 est marquée par une altération de sa santé. Atteint de douleurs rhumatismales et d’une cécité de l’œil gauche, il cesse définitivement de composer et s’éteint à Clermont-Ferrand le 3 octobre 1853. Onslow a publié un ensemble de 83 opus dont 70 quatuors et quintettes à cordes, 10 trios avec piano, 9 duos instrumentaux, des pièces pour piano à 2 et à 4 mains, 3 opéras, 4 symphonies, des quintettes, des sextuors et un septuor avec piano. *Joseph-Auguste Charlot (1827 – 1871) Né le 21 janvier 1827 à Nancy, Joseph-Auguste Charlot montra très tôt de sérieuses prédispositions pour la musique, ce qui le fit admettre au Conservatoire de musique et de déclamation de Paris tout juste âgé de 10 ans. Il y obtint successivement un 1er prix de solfège et accessit de piano (1838), un 2e prix de piano (1839) suivit d’un 1er prix l’année suivante, un 2e prix d’harmonie et accompagnement (1841), un 1er prix enfin en 1842. Charlot se présenta pour la première fois au concours du prix de Rome en 1846 : il n’avait pas encore vingt ans. Il n’obtint qu’une mention honorable cette année là mais, l’année suivante, recevait un deuxième second grand prix avec L’Ange et Tobie. En 1850, le premier grand prix lui était enfin décerné pour son Emma et Eginhard. Après avoir effectué le traditionnel séjour à la Villa Médicis, JosephAuguste Charlot regagnait Paris plein d’espoirs. Souhaitant ardemment écrire pour la scène, il chercha en vain un librettiste acceptant de lui fournir matière à un ouvrage lyrique. Il n’y parvint jamais et, finalement, se résigna à entrer à l’Opéra-Comique comme pianiste accompagnateur, puis chef de chant. En 1866, il était également reçu sociétaire des Concerts du Conservatoire sur un poste similaire. C’est Théodore Dubois qui le remplacera après son décès précoce, survenu à l’âge de 44 ans, dans le courant du mois d’août 1871. La plupart des œuvres de Joseph-Auguste Charlot sont restées à l’état de manuscrit : on ne lui connaît d’ailleurs que peu de compositions d’importance, seulement quelques mélodies vocales et des chœurs orphéoniques. * Remerciements à Alexandre Dratwicki – Palazzetto Bru Zane – Centre de musique romantique française concert chœur et orchestre 6 Portrait d’artiste Hervé Niquet direction musicale C’est en suivant l’enseignement d’une élève de Marguerite Long et de Maurice Ravel, amie de Samson François, qu’Hervé Niquet développe son goût pour le travail sur les partitions originales et la recherche des intentions premières du compositeur. Fort d’une formation complète de claveciniste, organiste, pianiste, chanteur, compositeur, chef de chœur et chef d’orchestre, il aborde le métier de musicien comme un véritable chercheur, préférant revenir aux sources pour dépasser les conventions et les usages. En tant que chef de chant à l’Opéra de Paris, il a l’occasion de travailler avec Rudolf Noureev et Serge Lifar qui collaboraient directement avec les compositeurs des ballets, ce qui l’amène à une réflexion sur l’authenticité de l’interprétation et l’importance de la transmission en direct. C’est dans cette démarche qu’il crée Le Concert Spirituel en 1987 avec pour ambition de faire revivre le grand motet français. En vingt ans, sous la houlette d’Hervé Niquet, l’ensemble s’est imposé comme l’un des ensemble de référence dans l’interprétation de la musique baroque, élargissant son répertoire à tous les styles et tous les genres, de la musique sacrée à l’opéra en passant par la sinfonie, redécouvrant les œuvres connues et inconnues des compositeurs français, anglais, italiens… de l’époque. De la même manière, il s’attache à appliquer les dernières recherches organologiques sur les instruments, à la recherche d’un « son » le plus fidèle possible. Dans le même esprit, et partant du principe qu’il n’y a qu’une musique française sans aucune rupture tout au long des siècles, il dirige des orchestres aussi prestigieux que l’Akademie für Alte Music Berlin, ou encore le Sinfonia Varsovia, l’Orchestre Philharmonique de Radio France, le Rias Kammerchor, le Kammerorchester Basel… avec lesquels il explore le répertoire du XIXe siècle et du début du XXe siècle. Son esprit pionnier dans la redécouverte des œuvres de cette époque l’amène à participer à la création du Centre de musique romantique française à Venise en 2009 avec lequel il mène de nombreux projets. A titre d’exemple, cette collaboration permettra la création d’une collection discographique autour des musiques du Prix de Rome et l’enregistrement d’œuvres souvent inédites ou méconnues : une série de doubles disques dirigés par Hervé Niquet est prévue, dont le premier consacré à Debussy est sorti en novembre 2009. En 2010, le second opus de cette collection prestigieuse permettra de faire entendre des pièces inédites de Saint-Saëns. Cette démarche passe également par une grande implication de sa part dans des actions pédagogiques auprès de jeunes musiciens (telles l’Académie d’Ambronay, le Jeune Orchestre Atlantique ou à travers de multiples Master-Classes et conférences). Transmettre son travail sur l’interprétation, les conventions de l’époque et les dernières découvertes musicologiques, mais également les réalités et les exigences du métier de musicien, est pour lui essentiel. Passionné par l’opéra, Hervé Niquet est régulièrement invité à diriger des œuvres lyriques, que ce soit avec Le Concert Spirituel ou en tant que chef invité. Il est ainsi amené à travailler avec des metteurs en scène aussi divers que Georges Lavaudant, Jean-Paul Scarpitta, Christoph Marthaler ou encore Gilles et Corinne Benizio (alias Shirley et Dino). Il collabore également de façon très étroite avec l’Opéra national de Montpellier et René Koering qui l’invite régulièrement à diriger l’Orchestre et le Chœur de l’Opéra dans des productions lyriques ou symphoniques. En 2006, il crée un grand chœur symphonique sur la région Languedoc-Roussillon, avec lequel il interprète les plus belles pages du répertoire romantique. Après une tournée en Europe et au Japon des Water Music et Music for the Royal Fireworks (Haendel), Hervé Niquet a dirigé La Grande duchesse de Gérolstein (Offenbach) à Bale en décembre 2009, Andromaque (Gretry) au Festival de Schweitzingen, au Festival de Radio France Montpellier-Languedoc-Roussillon et à Nuremberg ou encore Le Carnaval de Venise (Campra) en concerts en tournée cette saison. Au cours de la saison 2010-11, Hervé Niquet dirigera un grand nombre d’orchestres symphoniques, interprétant des œuvres inexplorées du répertoire romantique français à la tête, notamment, de l’Orchestre de l’Opéra de Rouen / Haute-Normandie, de l’Orchestre de Picardie, du Brussels Philarmonic Orchestra ou encore de l’Orchestre national de Lyon. Hervé Niquet est Chevalier de l’Ordre National du Mérite et Officier des Arts et Lettres. A Nantes et Angers, Hervé Niquet a dirigé les Concerts d’Ouvertures (Mozart) en septembre 2006 ainsi que La Belle Hélène (Offenbach) en novembre et décembre 2008. concert chœur et orchestre 7 Le chœur d’Angers Nantes Opéra Chef de chœur : Sandrine Abello - saison 2010–2011 Depuis 2003, avec l’arrivée de Jean-Paul Davois, directeur général, le chœur d’Angers Nantes Opéra, composé de 32 choristes, est régulièrement invité par d’autres maisons d’opéras (Opéra national du Rhin, Duo Dijon, Opéra de Rennes, …) et festivals (Festival de Radio France et Montpellier Languedoc-Roussillon, les Chorégies d’Orange, …) en plus de ses participations au programme des saisons d’Angers Nantes Opéra. Reconnu pour ses qualités d’interprétation du répertoire lyrique, tant musicales que scéniques, le chœur d’Angers Nantes Opéra aime aussi se produire dans d’autres répertoires, avec d’autres partenaires. C’est le cas naturellement, à Nantes et à Angers, avec l’Orchestre National des Pays de la Loire, le festival du Printemps des Orgues… mais aussi selon une programmation éclectique imaginée par Jean-Paul Davois, avec l’ensemble instrumental Ars Nova, pour l’interprétation et la création d’œuvres du compositeur franco-libanais, Zad Moultaka, ou encore avec le Bal Clandestin et le Quatuor Parisii pour Djangology II, un hommage à Django Reinhardt. Dans le cadre des coproductions d’Angers Nantes Opéra et de l’Opéra de Rennes, le chœur d’Angers Nantes Opéra se produit souvent aux côtés du chœur de l’Opéra de Rennes : dans un concert Liszt, dans la symphonie dramatique Roméo et Juliette (Berlioz) en octobre 2006, dans La Damation de Faust (Berlioz) en janvier et février 2010. En 2010, le Chœur d’Angers Nantes Opéra a présenté en avril et mai le Stabat Mater de Dvorak et en juillet, le Chœur de femmes a participé au Festival de Musique de Préfailles accompagné de l’ensemble Da Camera. Cette saison, le chœur d’Angers Nantes Opéra se produira en France, à l’invitation de l’opéra de Massy les 14 et 16 janvier 2011 pour les Contes d’Hoffmann (Strauss) et à l’Opéra national de Montpellier Languedoc-Roussillon les 21 et 23 janvier 2011 pour une version concert de Samson et Dalila (Saint-Saëns). Il participe également à la politique d’action culturelle d’Angers Nantes Opéra, en allant à la rencontre des publics et en se produisant dans les quartiers ou dans la rue. A l’occasion de ce concert de musique française du XIXe, le chœur d’Angers Nantes Opéra a été sollicité pour des rencontres musicales à l’attention de scolaires, de publics de quartiers ainsi que de déficients visuels. L’Orchestre National des Pays de la Loire Direction : John Axelrod En septembre 1971, l’orchestre philharmonique des Pays de la Loire donnait ses premiers concerts à Nantes et à Angers sous la direction de Pierre Dervaux. Créé à l’initiative de Marcel Landowsky, directeur de la musique au ministère de la culture, cet orchestre original était constitué de la réunion de l’orchestre de l’opéra de Nantes et de l’orchestre de la Société des Concerts Populaires d’Angers. Ainsi, depuis l’origine, cet orchestre présente la particularité d’avoir son siège dans deux villes avec sa centaine de musiciens répartis par moitié à Angers et à Nantes. Pierre Dervaux fut son premier directeur musical. Il lui imprima d’emblée une « couleur française » marquée par les enregistrements de Vincent d’Indy, Henry Rabaud et Gabriel Pierné. Cette orientation fut poursuivie par Marc Soustrot qui lui succéda pendant dix-huit ans, de 1976 à 1994. Avec lui l’orchestre fit de nombreuses tournées (USA, Pologne, Roumanie, Italie etc.) Le néerlandais Hubert Soudant, directeur musical de 1994 à 2004, donna à cet orchestre de nouvelles bases, privilégiant le répertoire viennois (Mozart, Haydn, Beethoven) et élargit son audience. L’orchestre devint « national » en 1996 et donna des concerts en Allemagne, en Hongrie, à Salzbourg et en Chine. Le brésilien Isaac Karabtchevsky devient le quatrième directeur musical en septembre 2004. Dès son arrivée, il crée, à côté de l’orchestre, un chœur amateur afin d’élargir le répertoire aux grandes œuvres vocales et aux oratorios et de nouer un lien plus fort entre l’orchestre et le public. Isaac Karabtchevsky privilégie le grand répertoire de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle (Tchaïkovsky, Mahler, Stravinsky, Bartók). Sous sa direction, l’orchestre a effectué une tournée triomphale en Allemagne (mars 2006). L’ONPL a donné en avril 2008 trois concerts en Chine sous la direction d’Alain Lombard suivis d’une dizaine de concerts au Japon dans le cadre de La Folle Journée de Tokyo. Depuis septembre 2010, le chef d’orchestre américain John Axelrod est le nouveau directeur musical de l’orchestre national des Pays de la Loire. concert chœur et orchestre 8 Le chœur d’Angers Nantes Opéra soprani Isabelle Ardant Caroline Bouju Renée Comsa Florence Dauriach Laurence Dury Christèle Fuselier Hélène Lecourt Irina Martin Fabienne Rispal-Eumont Katia Szumilo alti Rhym Aïda Amych Christine Craipeau Rosalind Elliman Claire Geoffroy-Dechaume Nathalie Guillard Jeanine Marzeliere Yaël Pachet Claire Penisson Anne Soulie Catherine Zimmer ténors Marc Augé Michel Eumont Sung Joo Han Bo-Sung Kim Emmanuel Lanièce Jean-Pierre Payrat Igor Sloutskowsky Seung Kwon Suk Mickaël Vanca Mickaël Weill barytons Nicolas Brisson Daniel Chasseau Gérard Trimoreau Eric Vrain basses Yakov Ishoev Peter Longauer Denis Puiroux Jacques Laingui Jean-François Laroussarie Yann-Armel Quemener concert chœur et orchestre 9 Les musiciens de l’Orchestre National des Pays de la Loire violons 1 Gérard Klam Annie Batalla Thierry Ramez Sophie Bollich Pascale Villette Miwa Kamiya Tanya Atanasova Vladimir Athanassov violons 2 Daniel Ispas Sébastien Christmann Paul Hieu Sylviane Pillot Marie-Pascale Veloppe Jean Cocheril Jean-Pierre Martin Marie Sellin altos Grégoire Lefebvre Catherine Fevai Julien Kunian Bertrand Naboulet Sylvain Lejosne Josiane Parisot Patricia Rocamora violoncelles Ruxandra Serban Florimont Dalzotto François Gosset Anne Roturier Pénélope Poure contrebasses Marie-Noëlle Gleizes John Dahlstrand Eric Costa Alain Liman flutes Rémi Vignet Marion Constant hautbois Bernard Bonnet Jean-François Louis clarinettes Maguy Giraud Sarah Lefevre bassons Ignacio Echepare Jean-Pierre Gayet Jessica Rouault cors Pierre-Yves Bens Grégorie Fourmeau David Mace Florian Reffay trompettes Jean-Marie Cousinie Eric Mussotte Eric Dhenin Philippe Lafitte trombones Jacques Barbez Marc Merlin Marc Salmon tuba timbales Matthias Quilbault Arnaud Oster percussions Abel Billard William Mege Camille Berthelin harpe concert chœur et orchestre 10 Jung Wha Lambert Angers Nantes Opéra est un syndicat mixte Président Vice-Présidente Directeur général Yannick Guin Monique Ramognino Jean-Paul Davois Angers Nantes Opéra est financé par Les villes de Nantes et d’Angers, l’État/ DRAC Pays de la Loire - ministère de la culture et de la communication, Le conseil régional des Pays de la Loire, Les conseils généraux de Loire-Atlantique et de Maine-et-Loire Angers Nantes Opéra a comme partenaires Réalisation programme : MCO (02 40 47 74 75) pour l’action culturelle Le rectorat de l’Académie de Nantes La région des Pays de la Loire dans le cadre du Projet Educatif Régional Le Pass Culture et Sport du conseil régional des Pays de la Loire Le service éducation artistique et culturelle de la Direction Régionale des Affaires Culturelles pour l’accueil de spectateurs déficients visuels l’État/ DRAC Pays de la Loire - ministère de la culture et de la communication, La Fondation Orange Le Club Graslin Opéra Ce concert est programmé en collaboration avec le Centre de musique romantique française – Palazetto Bru Zane Créé à l’initiative du Docteur Nicole Bru, le Palazzetto Bru Zane – Centre de musique romantique française est une réalisation de la Fondation Bru, créée en 2005. Éducation et recherche, valorisation et transmission du patrimoine, environnement, sont les domaines clés choisis par Nicole Bru pour pérenniser le nom et les actions des fondateurs des Laboratoires UPSA. Unissant ambition artistique et exigence scientifique, le Palazzetto Bru Zane est une nouvelle traduction de l’esprit humaniste qui guide les actions de la Fondation Bru. Il témoigne aussi de la passion d’une vie pour la musique. Situé à Venise, ce centre a pour vocation d’apporter au répertoire musical français du grand XIXe siècle un rayonnement international. Les objectifs sont pluriels. Lieu de programmation, d’enseignement et de travail vivant, il se veut également un centre de ressources documentaires, de recherche, d’édition et de diffusion des savoirs. www.bru-zane.com concert chœur et orchestre 11 Prochains rendez-vous Le Viol de Lucrèce de Benjamin Britten – Livret de Ronald Duncan d’après la pièce éponyme (1931) d’André Obey. Créé au Glyndebourne Opera Festival, le 12 juillet 1946 direction musicale Mark Shanahan mise en scène Carlos Wagner Au sortir de la guerre mondiale, le compositeur Benjamin Britten et le poète Ronald Duncan s’emparent de l’histoire latine de Lucrèce qui, en refusant de survivre au déshonneur d’avoir été violée par l’occupant, devient le symbole et la conscience d’une population romaine jusque-là asservie aux caprices d’un dictateur étrusque. La musique de Benjamin Britten, tranchante et sans fioriture, renoue avec l’épurement de l’opéra des XVIIe et XVIIIe siècles pour mieux éclairer les subtiles méandres de cette tragédie que les héros, égarés dans leur destin, portent en eux avant même de la vivre. NANTES THEATRE GRASLIN Vendredi 14, dimanche 16, mardi 18, jeudi 20, samedi 22 janvier 2011 ANGERS GRAND THÉÂTRE Vendredi 28, dimanche 30 janvier, mardi 1er février 2011 En semaine à 20h, le dimanche à 14h30 Cauchemar à Venise de Jean-Luc Annaix et Michel Arbatz Polar musical sur des musiques d’Antonio Vivaldi Créé au Théâtre Graslin de Nantes, le 2 février 2010 Coproduction ThéâtreNuit, Angers Nantes Opéra direction musicale Pascal Vandenbulcke mise en scène Jean-Luc Annaix Qui veut la peau d’Antonio Vivaldi, directeur musical au Pio Ospedale della Piétà et compositeur comblé ? Nous sommes à Venise au début du XVIIIe siècle. Tout à la préparation de son prochain concert des Têtes couronnées auquel assisteront rois et princes venus de toute l’Europe, le prêtre roux est loin de se douter de ce qui se trame autour de sa personne. En quelques heures, sa vie va basculer et prendre l’allure d’une véritable descente aux enfers. Le nom même de Vivaldi pourrait bien tomber dans les oubliettes du temps... Avec le soutien de la ville de Nantes, du conseil régional des Pays de la Loire, du conseil général de Loire-Atlantique Accueil en résidence de la création au Théâtre de Verre de Châteaubriant NANTES THEATRE GRASLIN Mercredi 2, jeudi 3, vendredi 4, samedi 5, dimanche 6 février 2011 ANGERS GRAND THEATRE Jeudi 10, vendredi 11, samedi 12 février 2010 En semaine à 20h, le dimanche à 14h30 Billetteries – Nantes Théâtre Graslin – du mardi au samedi de 12H à 18H30 . Tél 02 40 69 77 18 Angers – Grand Théâtre – du mardi au samedi de 12H à 19H . Tél 02 41 24 16 40 Autour de CAUCHEMAR À VENISE Rencontre avec Jean-Luc Annaix, metteur en scène et Patrick Barbier, musicologue et auteur de La Venise de Vivaldi (éditions Grasset) A NANTES AU THEATRE GRASLIN MERCREDI 26 JANVIER A 18 H (entrée libre)