studies on voltaire and the eighteenth century
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studies on voltaire and the eighteenth century
S T U D IESON VOL T AIR EAN D T H E EIGH T EEN T H C EN T U R Y z6 r F R AN C ISC O L AF AR GA Generaleditor PR O F E SS O RH .' I' . M AS ON Dcpartmentof French Universityof Bristol BristolBS8 ITE Voltaire en Espagne Gts4-18:s) T H E VOL T AIR E F OU N D AT ION A T THE TAYLO R I NSTI TUTI O N, r 989 O XFO RD @ tgSg Uniaenityof Oxford Table des matieres rssxo435-2866 ISBNo 7294o38r 5 '\r'ant-propos Introduction I r. La diffusion de I'ceuvrede Voltaire en Espagne i. Les v6hiculesde la diffusion ii. T6moignagesd'une Pr€sence z. Voltaire et la censureespagrole i. La censureeccldsiastique:I'Inquisition ii. La censurecivile .i. Les adversairesde Voltaire en Espagne i. Auteurs frangais traduits ii. Auteurs esPagnols 3 4. Traductions et adaPtations i. Traductions d'ouvrages dramatiques ii. Traductions d'ouvragespodtiques iii. Traductions d'ouvrages en prose iv. Les adaPtations British Libran' cataloguingin publicationdata Lafarga, Francisco - Voltaire en EsPagne1734-1835 (Studieson Voltaire and the eighteenthcentury, I SSN o435- 2866;z 6t ) L Title II. Series 848'.5o9 I SBN o- 7294- o38r - 5 Oxford Printedin Englandat TheAldcn Press, vll .5.Les traducteurs Conclusion Appendices A. Cataloguedes traductionset adaptations B. Epitaphe de Voltaire C. 'Idea de las obras de Voltaire' D. 'Crftica sobre el Tartufle' E. Qualifications de Candide F. Qualifications de Zadig G. Qualification del'Eaangile du jour deP. et de Th' Comeille H. Qualification des CEupres los parisienses' a Voltaire M. de de J.'Cartt K. 'Al arribo de Volter a los infiernos' L. Cdndido Maria Trigueros, Prdface de 'Don Amador' M. Jos6 de Viera y Claviio, Pr6facede la 'Enriada' llibliographie Index + t2 z8 zB 47 5o 52 6z 8r 8r r22 I3 I r38 r44 r65 17r 173 r84 r85 r92 r95 20+ 2tr 2r3 zr6 221 222 224 227 243 v I I A lrvant-propos | .'ont<;lNnde ce livre a 6t6 une thbse soutenuei l'universitd de Barceloneen rq7j. Publidepar les dditionsde cette universit6,une premiEreversionde ce tlirvail a vu le iour en 1982, en langue espagnole.Le temps 6could, des rnodificationsdues i mes propres recherches- qui ont toujours continud sur ccltc voie - ainsi qu'i la bienveillancede certainsde mes colldgues,m'ont fait l)cnseri la convenanced'une nouvelle6dition plus complite. L'accueil favorable tk:sStudieson l/oltaire a fait le reste. -fc tiens i exprimer ma gratitude e MM. Gabriel Oliver et David Romano, professeursi I'universit6de Barcelone,qui m'ont guid6 au moment de r6diger nra thdse, ainsi qu'i i!1. Christopher Todd, dc I'universiti de Leeds, qui a irpportdavec g6n€rositddes pr6cisions i mon travail et a bien voulu dcrire la prcfacepour la premiEreddition, et i M. Jean-Daniel Candaux,de la Bibliothdrluc de Gcndve, qui m'a procurd plusieurs documents.Je dois remercier aussi plusieurs colligues dix-huiti6mistes qui ont apport6 des compldments i la premidre 6dition, notamment MM. FranciscoAguilar Piflal, Pedro Alvarezde \tiranda, Jesfs Astigarragaet Ernest Lluch. Ma gratitude aussii ma colltgue dc I'universitd de Barcelone, N{lle Lfdia Anoll, qui a bien voulu lire mon rrranuscrit.Je tiens i remercier enfin les Studieson Voltaireet leur dditeur, le professeurH. T. Mason, de I'intdr€t qu'ils ont port6 a mon travail. Octobre r986 vll Introduction l)nNs le vaste domaine de la bibliographie voltairienne on remarquait, au rnomentde la premidrer6dactionde ce travail,I'absenced'une 6tude d'ensemble sur I'accueil fait i Voltaire en Espagne.IOn disposaitdes analysesdes rapports clcVoltaire avecI'Angleterre,I'Italie, l'Allemagne,la Pologrre,voire la Sicile;2on avaitaussibeaucoup avancddansle domaine de la bibliographie des traductions.3 En ce qui concerne I'Espagneil n'y avait i ce moment-li que des dtudes partielles, en dehors d'un travail d'ensemble de Daniel-Henri Pageauxsur 'Voltaire en Espagne',m6moire prdsent€i I'Institut hispaniquede Paris dont on n'avait publid qu'un trop bref risum6.n Avant 1973 on pouvait lire, par cxemple, I'dtude de Jean Sarrailh sur une adaptation de Jeannot et Colin, les mises au point de Gerhard Moldenhauer et Charles B. Qualia sur le th6itre, I'articledeJ. A. van Praagsur une traductiondeBrutus,celuide Paul-J.Guinard, cnfin, sur une version de Zadig. En fait, les 6tudes les plus importantes ont 6td publides en t976, c'est-i-dire, trois ans aprbs la r€daction du noyau de mon travail: la trds compltte bibliographie des traductionsdtablie par Christopher Todd, parue dans les Stud.ieson Vohaire,et Das SpanienbildVoltairesde Manfred Komorowski, analyse de I'image de I'Espagne chez Voltaire qui bdndficiait de diff6rentes€tudespublidespr6c6demment.s Les limites chronologiquesde mon travail ont dtd fixdesen ry34 et en 1835. La premibre anndecorrespondi la date de publication de la plus anciennedes traductions rep€rdes. La seconde limite ripond i plusieurs raisons. Tout r. Les dditions des ouvrages de Voltaire sont rdunies dans le bien connu Georges Bengesco, Itohaire: bibliogruphiefu sa eatsres(Paris r88z-r8go), qui exigerait sans doute une mise au point. Quant ir la bibliographie critique, voir les ouvrages de Mary Margaret H. Btr, A cntury of Voltaire stnlT (New York r9z9), et sa suite Qurante annia d'6tudcsvohairinnes (Paris r969). z. Voir, parmi d'autres, Andrd-Michel Rotsseus, LAngletetre et Vohaire,Studies on Voltaire r 45r 47 (Oxford r 976); Eugdne Bouvy, Vohaireet I'Italie (Pais r 898); Jeroom Vercruysse, Vohaireet la Hollandz, Studies on Voltaire 46 (Genive r966); G. Brunelli, Vohaireet la Sicile (Messina 1966). 3. La plupan de ces bibliographies ont paru dans les Sralier on Vohaire:traductions anglaisespar H. B. Evans (8 (rSSS), p.g-rzr); italiennes par Theodore Besterman (r8 (196r), p.263-3ro); scandinaveset finlandaisespar Besterman encore (47 (t966), p.53-92), qui a assurd aussi le catalogue des versions portugaises(76 (rg7o), p.r5-35); hollandaiseset flamandes parJeroom Vercruysse (r r 6 (r 973), p.z r -63). Pour les traductions allemandes,voir Hans Fromm, Bibliographie d.cutscher Ubenazunget aus demFranzijsischen(Baden Baden rgro-rgr3), vi.z6r-86. 4. La rifdrence compldte des ouvrages cit6s se trouve dans la bibliographie en fin de ce volume; je me suis permis d'introduire dans la bibliogrephie certains travaux r€cents, parus aprds la r6daction de ce livre. 5.Je me permets de renvoyeri mon article'Essai de bibliographie',oir je commente I'ensemble des 6tudes sur ce suiet. Voltaireen Espagner7j4-r8j5 d'abord, i un motif purementlittdraire: le triomphe du romantismeen Espagne, au th€itre surtout, et la liquidation de toute une littdrature encore li6e au dixhuitidme sidcle. Et aussi i une raison politique: la fin du rdgne de Ferdinand VII (1833), qui a eu encore en plein dix-neuvidme sidcle un sotrt d'ancien rdgime. Je me suis attach6surtout, dans ce travail, i mettre en dvidencel'accueil fait i voltaire en Espagne.A cet effet i'ai r6uni d'abord un ensembled'allusionsi cet auteur dans des ouwagesde l'6poque;par la suite j'ai analys6I'attitude de la censure et I'cuvre des adversairesde Voltaire. La plus grande partie du livre est tout narurellement consacr6ei la description et analysedes traductions, ainsi qu'i I'drude de la personnalitddes traducteurs.Des appendicesen fin de volume reproduisent plusieurs documents in6dits, ainsi que le cataloguedes traductions. Ce livre se situe dansle cadre des travauxsur la fortune littiraire des auteurs franqaisen Espagneet, d'une manidre gdn6rale,de I'influence franqaisedans ce pays,dtudidepour le dix-huitidme sidclepar Paul Merim6e dans les anndes r93o et inventoridei la m€me dpoquepar Loi's strong. Des grandesfigures du dix-huitiEmesidclefranqaisuniquementJ.-J.Rousseaua fait I'obiet d'une 6tude d'ensemble,grice iJefferson R. Spell. Quant i I'expos6gdniral sur l'histoire littdraire et l'6tat des idies en Espagne au dix-huitidme si€cle, je me permets de renvoyer le lecteur aux grandes synthises de Juan Luis Alborg sur la littdrature, de Jean Sarrailh sur les Lumi0res, deJos6Luis Abell6n sur la pens€e,de Luis SdnchezAgesta,Antonio Domfnguez Ortiz et Richard Herr sur la politique et la socidti. r . La diffusionde I'auvre de Voltaire en Espagne l.l.s conditions socialeset dconomiquesde I'Espagnedu dix-huitidme siBcle itaient favorables,malgrd les difficultds des communications,aux dchanges culturels et, par cons6quent, i la diffusion dans ce pays des civilisations itrangbres- et, tout spdcialement,de la culture franqaise,appuydesur le prestige politique et littdraireni i l'6poquede Louis XIV et favorisde,peut-Ctrebeaucoup moins qu'il n'en parait, par une dynastied'origine franqaisemont€e sur le tr6ne dc I'Espagne. Les plus jeunes voyageaienten France et dans d'autres pays curopdenset les 6trangersvisitaientI'Espagne,leurs rdcits aidant i connaitrela rialitd espagnole,une r6alit6 pass6e, cependant, au crible de leur propre de la languefranqaise,notammentparmi la noblesse mentalit6.t La connaissance ct la haute bourgeoisie, s'est consolidde depuis le milieu du siBcle2et a de la langue cfonndlieu parfois i une v€ritable francisation (ou afrancesamiento) plaisanteries On et satires.3 ne doit pas qui cspagnole, a provoqudd'abondantes la franqaise en Espagne, de colonie par I'importance ailleurs, m6connaitre, prdsence aspect assez souvent a un principales villes.a Cefte citabliedans les I'existence de culturel on signale dans le domaine iconomique; cependant, plusieurslibrairiesexclusivementfranqaiseset g6r6espar des Franqaisi Cadix,s ct d'une autre avecdes livres franqaisen maiorit€ i Salamanque,propridti d'un lrspagnolet qui pourvoyait sans doute les 6tudiants de la premi€re universitd r. Sur voyages et voyageurs en Espagne sont classiquesla bibliographie de Foulchd-Delbosc et l'6tude de Farinelli. Sur les voyageurs frangais en Espagne, voir surtout les ouvrages de Bertrand ct de Fernindez Herr. Parmi les anthologies, la plus accessibleest, sansdoute, les ,'iajesd1erllnnjelos pur Espafial Portugal, dd.J. Garcfa Mercadal (Madrid 196z). z. Voir Brunot, Histoire de la languefranEaise,vol.viii: Le FranEaishon dt France au XWIIe si?ele (t'aris r 935); Ldzaro Carreter, Las ideaslingiihticas (Madrid r 949; n. €d. Barcelona r986); Gonzdlez l)alencia, 'Nota sobre la ensefianza del franc6s a hnales del siglo XVIII y a principios del XIX', z (rg4z), p.z6-34; Sudrez G6mez, 'Avec quels livres les Espagnols Rrcistanacional dc ed.ueacidn apprenaientle franqais (I5zo-r85o)', Rane fu littirature nmparie 35 (r96I)' p.r58-7r, 33o-46, 5 r 2-23. 3. Voir notamment i ce sujet, Rubio, la c'riticadel galicisnra(M6xico I937)' 4. Sur les Frangaisen Espagneau dix-huiti0me siEcle,r'oir, surtout, Desdevises,'La richesseet la civilisationespagnolesau XVIIIe sidcle',Reuaehisparique73 (rgz8), p.r-488; Herr, Espaiay la rnvrlucihn(Madrid ry61, p.66-67, 257-58. 5. Defourneaux, Inquisici1n.y censuradz libros n h Espafiadel sigloXVIII (Ma&id 1973)' p.t t517. Vohaireen Espagner7j4-r8j5 r. La diffusion dt l'ewre de Vohaireen Espagne espagnole.6Les traductions,nombreuseset vari6es,venaient en aide de ceux qui ignoraient la langue ou avaient des difficult6s pour s€ procurer des liwes dans l'original. Toute cette situation favorisait inormdment une diffusion large et rapide des ouwages franqais en Espagne. or, si cette diffusion ne rencontrait aucune entrave quant aux ouwages non marqu6s, ou inoffensifs, il en dtait autrement pour les livresconsidiris dangereux,notammentles ouvragesdes'philosophes'. contre ceux-ci se dressait la muraille de l'Inquisition, haute mais avec de nombreusesf€lures. Malgrd les prohibitions fulminantes et les peines trds dures qui pesaientsur les lecteursde livres condamn€s,les procis de I'Inquisition et les nombreuses rdfirences i des livres prohib€s que I'on trouve dans des ouwages de l'dpoque montrent que les Espagnolsqui se hasardaienti les lire dtaient nombreux. Les ouvrages de Voltaire, le plus universel des 6crivains frangais du dixhuitidme sidcle,ne pouvaientrester en dehors de ce phinomdne socio-culturel et nous allons voir dans les pages qui suivent que son nom et son cuvre apparaissentdans beaucoup d'6crits du temps, objet parfois d'une simple mention, comment6slargementdansd'autresoccasions.La diff6rencedes buts et des moyens oblige i distinguer nettement, parmi les commentateurs de voltaire, ceux qui se proposent une tiche de diffusion de la littdrature franqaise en g6n6ral et ceux qui, parfois d'une manidre indirecte, offrent un t6moignage de sa prdsenceen Espagne. histoireslitt6rairesqui contiennentde nombreusesr€fdrencesaux ouvragesde Voltaire. Deux - celles de Luzin et Andrds - sont originales et la troisidme cclle du duc d'Almod6var - est la traduction, ou plut6t I'adaptation, d'un ouvrage lianqais. Leurs auteurs et les circonstances de leur composition sont bien diff6rents et elles offrent, par consdquent,des visions particulidres et spdcifiques dc la personnalitdet de I'cuvre de Voltaire. Ignacio de Luzdn, qui avait d€buti en ry37 dans le monde littdraire par la publication d'une 6rudite Poitica, a donnd en r75r sesMemoias literarias fu Paris: actualested.o qui 6taient le fruit de son sdiour dans J mitodo de susestud.ios, la capitale frangaise en qualitd de secrdtaire de I'ambassaded'Espagne et dc son inorme int6r€t pour les leftres.T Luzin, comme la plupart de ses contemporains, comprend la litt6rature dans son sens le plus large, et il fait place dans ses Memorias non seulement i la litt€rarure de crdation, mais i I'irudition, la science,l'enseignementet les bibliothdques- ce qui contribue i apporter une vision assezcompldte de la situation culturelle de la capitale de la Irrance. Dans une vue d'ensemble de la vie littdraire si riche et varide le nom de I'un des premiers dcrivainsdu sidcle ne pouvait pas €tre absent.En r75o, aux yeux de Luzdn et des Franqais, Voltaire 6tait un grand pobte, le premier dcs poites vivants. Il n'avait pas encore publii les pamphlets antireligieux qui ont d6tournd un grand nombre de sesadmirateurs.A causede cela,les allusions de Luzdn font appel pour la plupart aux ouvragesde crdation. La description que Luzin fait de Voltaire se signalepar sa courtoisie et m6me par son enthousiasme(p.28): . i. Les v6hiculesde la diffusion Mr. de Voltairetendr6ahorapocom6sde cincuentaafros:escort6s,discretoy delicado cn la conversaci6n; de un ingeniomuy agudo,de una fantasfamuy vivay muy fecunda; y iuntando a estasprendasnaturalesmucho estudioy asidualecci6n,una erudici6n universaly el conocimientode muchaslenguas,formael todo de un gran poeta. Au dix-huitidme sidcleles deux grandsv€hiculesde la diffusion de la littdrature franqaiseen Espagnesont les histoireslittdraireset lesp6riodiques.Les histoires de la littdrature, soit gdndrales,soit particulidres,foisonnenti une dpoque qui a eu le gott de l'€rudition et du savoiruniversel.Ces histoireslittdraires,porranr ce titre ou celui de relation, mdmoires ou tableau,ofhent des opinions sur les phinomdnes littdraires, sinon impartialesau moins vivantes,un tableau .r6el' de la vie lindraire d'une dpoque,encorenon 6purdpar la distanciationhistorique et les changementsde gott. Grice au prestigepersonnelde leurs auteursou i Ia nouveautdqu'elles reprisentaient,ces histoireslitt6rairesont jou6 le r6le de v6hiculesformidablesde la diffusion de la culture dtrangdreet, plus particulidrement, franqaise. Dans I'Espagne de la secondemoitii du dix-huitidme sidcle il existe trois 6. Il s'agit de la librairie de Jos6 Alegria, rue de la Rua; voir G. Demerson, Melnd.ez valdcs (M adr i d r g T r ) , i . r o r . 4 Luz6n commente trds favorablement plusieurs productions de Voltaire. Il croit que La Henria.dc'ha deiado muy atrds a los anteriores dpicos de su naci6n' (p.Z:) et qu'elle est la plus excellentede sescompositions.Il juge de m€me trds positivementZadig et Babouc,qui venaient de paraitre et qu'il attribue i Voltaire, malgrd I'anonymat,i causede l"estilo y la ingeniosadiscreci6ncon que est6n cscritas'.8 Il mentionne d'autres ouvrages de Voltaire, tels que les Lettres 7. Sur Luzin et sesMemorias, voir, notamment, G. Demerson, 'Un aspecto de las relaciones fianco-espafiolas en tiempo de Fernando Yl'.las Memoias literarias dc Pais de Ignacio de Luzdn', tlansLa epocade Femandn Z1 (Oviedo ry8r), p.z4r-73, ainsi que I'article de G. Carnero cit6 dans la bibliographie. 8.p.1S-t6. Zadig a i.t6.publi6 pour la premidre fois sous le ttre Memnon I Londres (Amsterdam, cn fait), en t7 47; l'alrrnfc suivante trois 6ditions ont vu le jo:ur, inttt:l1,es Zad.ig ou la dcstin4e. Babouc, plus connu comme Le Mondz commeil tsa, a €t€ imprim6 pour la premiEre fois en 1748 et r66dit6 cn r749 avec la date de r75o. Luzin filt sans doute rdfdrence ) la seconde 6dition. Vohaireen Espagner7j4-r8j5 philosophiques,I'Epitrei. Uranie et Le Templedu Gofit. L,uzin examine avec un peu plus de ddtail le thditre, en faisant allusion i la rivalit6 entre Voltaire et Cribillon. Il se fait l'6cho en m6me temps du but moralisateurdes comddies, notamment de Nanine, dont I'intention est celle de 'probar la igualdadde todos los hombres y que s6lo se deben distinguir por sus virtudes y por su m€rito' (p. r r r - r z); il semble aussiattird par l'6clat de la mise en scdnedont Voltaire a par6 certainesde sescom6dies(p.26).Les controversessuscit6espar la personnalitd et par l'reuvre de Voltaire sont 6voqu6esde m€me par Luzin (p.Zz), Al presenteMr. de Voltairepareceque ocupala primerafila entre los poetasactuales. Su poemala Henriade,sus tragediasy comedias,susepistolasy otrasmuchasobrasen versoy prosale han adquiridouna famaiguala la envidiay emulaci6nde los que le han satirizadocruelmente. Le j6suite espagnolJuanAndr6s a publi€ i Parme entre r78z et 1789, et en italien, une histoire litt6raire (Dell'origine,progress0 estatoattualed'ogniletteratura) qui a 6td trCs tdt traduite en espagaolpar son frdre Carlos et publide i Madrid y estadoactual dc toda la literatura (1784-18o6). sous le titre Oigen, progresos Andrds, I'un des plus drudits parmi les historiensde la litt6rature de son temps, essaiede se maintenir dans une position impartiale au moment de iuger les ouwages liftdraires, tout en signalant les vertus et les d6fauts des auteurs et les excellenceset les points faiblesde leurs productions. La figure de Voltaire et la place de choix qu'il occupait dans la litt€rature de I'dpoque ne pouvaientpas €tre absentesdans I'ceuvrede notre 6rudit. Il expose ouvertement ses opinions, tantdt favorables, tantdt ndgatives.Il situe Voltaire parmi 'los genios superiores,los maestrosdel buen gusto, los modelos de la literatura' (iii.: l6) et, par consdquent,il I'examineavecrigueur. L'agrdment et la vivacit6 du style de Voltaire est I'un des aspectsqui attire I'attention du pdre Andrds et lui fait 6crire cesmots d'6loge (v.254): y correcta,un ordende pensamiento artificiosaUna dicci6nsencilla,clara,armoniosa pero siemprenuevoy gracioso, una manerade expresarse mentenafuraly espontineo, fdcil,varia,ingeniosay agradable,rasgosvivosy animados,salesfinasy picantes,y mil y de ingenioformandelasobrasdeVoltaireel dulceentretenimiento dotesde imaginaci6n de todaclasede lectores. Il convient, cependant, que les lecteurs s6vdresqui aiment I'instruction ne peuvent pas souffrir un style si superficiel,ddpourvu de base et peu s6rieux.Il dtablit i plusieurs reprisesun paralldleentre Voltaire et Rousseau,en mettant en dvidenceleurs diffdrencesd'intention et de style,m€me si les r6sultatssont identiques, puisque 'por dos caminos enteramentediversos han introducido uno y otro la seducci6n y han arrastradoa los lectores tras cuanto les han querido persuadir' (x.Zzg).Le pdre Andrds marque d'ailleurs, nettement, les 6 r. La dffision de I'auare de Voltaireen Espagne limites entre Voltaire philosophe et Voltaire dcrivain, comme le font d'autres iruteursi l'dpoque(ii.353-54): I)croconsiderando la religi6ny lasletrascomodoscosasdistintasen un todo,veoque pucdeun fil6sofoestarabandonado de Dios segrlnlos deseosde su coraz6ny tenersin cmbargosutil ingenioy fino discernimientoy pensarjusta y verdaderamente en las nraterias literarias.Si no puedenadquirirsetalesprendassin menoscabo de la religi6n, preferirdciertamente unapfaignorancia al mdsexquisitosaber;perosi la erudici6ny el ingeniopuedensepararse del libertinafee irreligi6ny unirsecon la piedad,como cfectivamente vemosque sucedeconfrecuencia, no comprendopor qu6 no sepueday, por mejordecir,no se debadesearel fino gustode Voltaire,la elocuencia de Rousseau v la erudici6nde Fr6ret antesque los talentosmedianosde granpartede suscontrarios. Quant aux ouvrageslitt6rairesi proprementparler, Andr6s accepteI'accueil clispensden France d La Henriade, mais il en mentionne toutefois certaines irr6gularitds,comme les voyagessans motif, la descenteen enfer, la prdsence dc personnagesalldgoriques;il lui reproche son peu de sentiment et le faible pathdtiquedes rdactionsdes personnages.Malgrd tous ces d6fauts,il considdre I .a Henriadc'el f nico poema6pico de la Franciay el meior de estesiglo' (iii.3o6r8). Tout en accordantune certainevaleur aux discourset aux dpitres en vers, Andrds les considdre- contre I'opinion de Marmontel - trds inibrieurs i ceux dc Boileau par leur monotonie et la n6gligencede leur dcriture (iii.4 r r - r 3). A l'6gard des cuvres historiquesde Voltaire,Andris leur reprochele manque de gravit6 dans le style, la faible rigueur critique et le peu de vdrit6. 'Si se hubiese podido sujetar a la verdad y guardar en el estilo la gravedad que correspondea un historiador y a un maestrode la vida humana, su ensayode historia universal seria un modelo digno de que lo tuvieran presente los historiadores'(ii.39z); mais le style burlesque et satirique,les maximesimpies dparsesdans I'cuwe et les fausset6sfinissentpar fatiguer le lecteur prudent et cultiv6, qui, i la fin (vi.r73), rrroja de las manosel libro detestando la temerariainsolenciadel escritor,que tan descaradamente seatrevea abusarde lasgraciasde su plumay de la indulgentefacilidad de los lectores,y que en vez de una historiageneralquiere darnosleccionesde incredulidad y de irreligi6n. Il regarde d'un ail plus favorable 'las dos historias de Carlos XII y del zar I)cdro'- c'est-i-dire,l'Histoire de ChadesXII etl'Histoire dc la RussiesousPierre le Grand, qui possddent'm6s aire hist6rico y presentanmds hechosy con meior orden' (vi .t73). Quant aux romans et contes,il les considdre'muy distantesdel gusto de las novelas comunes' et il critique notamment Cand,ide,ne trouvant aucune grice ct nul plaisir'en aquellasaventurasmal preparadas,en aquellospasajessatiricos fuera de prop6sito, en aquellatediosarepeticidn de expresionesfilos6ficas,en I/ohaireen Espagner7j4-r835 aquellasinsipidasreflexionesy poco delicadasbufonadas'(iv.5z5). Andrds consacreun plus long commentaire au th6itre, grice auquel Voltaire se sirue au premier rang des auteurs dramatiques de son temps et en une position immddiatementinf€rieure i celle occup€epar Corneille et Racine,avec qui il forme une espdcede triumvirat tragique. M€me s'il n'est pas touiours original dans ses suiets,Voltaire lui apparait comme novateur dans le traitement des thdmes,en apportant une simplicitd rare dans le thiAtre tragique de l'6poque: 'Voltaire ha sido el primero que ha presentado en el teatro francds algunas tragedias sin enredos amorosos, y en otras ha tratado el amor con gravedad trdgica, sin degradarlo con amores secundarios ni con romancescoso c6micos enamoramientos'(iv.r96-97).Andrds sigaale,nonobstant,certainsdifauts dans les tragddiesde Voltaire: la mise en scdnecompliqu€e,les coups de thdAtreet, surtout,I'excis de philosophie,qui'disminuye no poco la bellezade sustragedias y quita el m6rito de la ilusi6n' (iv.zoz).Il le considdre,cependant,le premier dramaturge de son temps et le moddle de tous les auteurs tragiques de son sidcle. Malgr6 I'infdrioritd des com6dies par rapport aux tragddies, il en trouve d'agrdables i la lecture, notamment L'Enssaise,'por la facilidad del estilo, por la delicadezade algunospasajesy por la eleganciay donaire que reina en las obras de aquel cilebre escritor' (iv.zr7). Au long des dix volumes de son ouwage, le p€re Andrds fait r€f€rence i d'autres compositions de Voltaire, ori celui-ci fait mention de ses opinions sur des sujetslittdraires;ces allusions,nombreuses,sont rapideset peu relevantes. Cependant, par son ton d'6loge on peut citer I'allusion aux commentairesau thditre de Corneille (vi.68z): Los principalespoetasfranceseshan encontradomuchosexigetas,peroel m6sperfecto modelode esteg6nerosonloscomentarios de Voltairea lasobrasde Corneille,donde en brevesy dtilesnotasse encuentranlas mdsfinasy justasobservaciones de gram6tica y poitica, de sanoiuicio y fino gusto. Pedro Franciscode Luidn y Su6rezde G6ngora, duc d'Almod6var, a 6t6 un membre distingud de la noblesse dclairde. Il a voyagd dans sa ieunesse dans divers pays europdens et a 6td ambassadeuren Russie, au Portugal et en Angleterre. Sous le nom d'Eduardo Malo de Luque (anagrammede son titre) il a traduit du frangais l'Histoire desdeuxIndcs,attribude i I'abbd Raynal - et I'on sait aujourd'hui la part que Diderot a eu danscet ouvrage.eMalgrd les coupures g. Histoia politiea d.elos atablecimientosubramairos dz las naciona europeas(Madid r784-t79o); publi6e sans le nom de I'auteur principal. Sur le duc d'Almod6var etl'Histoire dcsdzux Indes,voir, notamment, Antonio Truyol, 'Nota sobre la versi6n castellana de la obre de Raynal', dansEstud.ios dt cincia politicay sociologia(Madrid rgTz), p.869-78; A. Gil Novales, 'Ilustraci6n y liberalismo en Espafra', Spicilegtomodrno to $978), p.z6-4t; et surtout Ovidio Garcia Regueiro, Ilustrad4n e inteftses estamentala: la omi6n castelhna dz la Historia de Raynal (Mdnd rg8z). 8 r. La dffision de l'erare de VoltaireenEspagne introduitesdansla traduction,les critiques adressdes aux institutionsreligieuses et politiques ont produit i I'auteur des ddm€ldsavecI'Inquisition.r0 Mais c'est i cause d'un autre de ses ouwages que le duc d'Almod6var est citd ici: la Dicada epistolarsobreel estadade las letrasen Francia (Madrid r78l), qu'il a publid sous le pseudonymede FranciscoMaria de Silva. Cet ensemble de dix lettres icrites de Paris est une v€ritable histoire litt6raire de l'6poque. La premidre deslettresconstitueune espdcede pr6face,la secondeestconsacrde i Voltaire, la troisidmei Rousseauet le reste fait r6f6rencei d'autresdcrivains, philosophes,apologisteset critiques. La plupart de cet ouvrageprocdde des Trois siicles de la litthature frangaise, ou tableau dc l'aprit de nos 4criztainsdepuis FranEois/er (Amsterdam, Paris r77z) de I'abbd Antoine Sabatier de Castres. M€me si les rapports entre les Troissiiclesetla Ddcadasont encore i €tablir avec exactitude, on peut avancer que la lettre u sur Voltaire est la traduction littdrale de I'article sur l'€crivain paru dans I'ouvragede Sabatier.Cette lettre prdsente deux partiesbien ddfinies:la premidre est consacrdei I'analysede la personnalit6, la philosophieet l'influence de Voltaire, et la secondese dirige au commentaire de ses ouwages. C'est ce second aspect que l'on va aborder ici, car le premier peut Ctreinclus parmi les r6actionscontre Voltaire (voir ci-dessous,le chapitre 3). Pour €loignerles mdfiances,Sabatier- ennemibien connu des philosophesfait prdcdder i la critique des ouvrages de Voltaire I'avertissement que voici: 'Desafiamos a cualquiera que se atreva a imputarnos con fundamento la tacha de que desconocemoslo que de bueno hay en este escritor,o de que cargamos demasiado la censura sobre lo que hay de malo' (Silva, Dicada epistolar,p.g). Le premier des ouwagesqu'il commente (p.9-r6) est celui qui a donn6 la plus grande c€l6britd littEraire i son auteur, La Heniade, ou Enriqueida, d,ont les aspectspositifs seraient 'la riqueza del colorido, la armonfa de la versificaci6n, la noblezade los pensamientos,la vivezade las im6geneso ideas,la rapidezdel estilo' (p.9). Il lui reproche la pauvretd de I'invention, I'absence d'int6r6t dramatique,le peu de mouvement de l'action, la peinture effac6edes personnages, I'absence du merveilleux. De ce fait, la lecture du podme devient ennuyeuse;et le traducteur d'aiouter au bas de la page:'en effet, il m'est arriv€ de ne pouvoir lire de suite qu'un ou deux chants'. Finalement, I'auteur le compare d6favorablemente Homere, Virgile, le Tasse, Milton, Boileau et Fdnelon. Le duc d'Almod6var (ou Sabatier)consacreun long commentaireaux ouwagesdramatiquespar lesquelsVoltaire s'estsignal6dansle monde littdraire.Non sansr€serves,il lui accordeun troisi€melieu parmi les tragiquesfranqais,aprds ro. Llorente, Hitoia etitica dc la Inquisiciin dt Espana(Barcelona r88o), i.556-57. Voltaireen Espagner7j4-rBj5 Corneille et Racine,maisjamaisi leursc6tds.Il insistesur le caractdredclectique de son thditre, qui estle rdsultatde la fusion de plusieurstendancesdramatiques (p .r6 - r 7) : Cornelioelevael alma,Racinela enternece, Cr6billonla aterra.Voltaireha procurado fundir a su modoel cardcterdominantede estostrespoetas,lo queha hechocreercon bastanteraz6na muchoscrfticosque no es sino alternativamente su copista,sin tener gdneroquele seaverdaderamente particular. Il lui reproche ailleurs sa mince invention et le fait d'avoir pris dans d'autres auteurs les id6es pour ses tragddies.Une des caractdristiquesde la trag6die voltairienne est son aspect'philosophique', qui peut devenir, cependant,une charge insupportable- ce qui arrive assezsouvent i cause de 'su mania de verter sentenciasy mdximasa cadapasoy fuera de propdsito' (p.tZ). Malgrd toutes les critiques prdcddentes,I'auteur convient du mdrite de Voltaire dans la po€siel6gdre et de circonstance- les 'pidcesfugitives'- dans lesquellesse manifestent son gdnie et sa ddlicatesse:'Nunca ha sabido nadie dar mejor un tono ingenioso a las mds sutiles bagatelas,prodigar con tanta gracia como facilidad la figura de los pensamientos,lo agradablede las figuras, la delicadezade las frases,la eleganciay laligereza' (p.r:). Quant aux ouwages en prose, il aborde en premier lieu ceux d'histoire, qu'il qualifie d'erronds, infiddles et ddformateurs des faits rdels. Son Ensayosobrela historiageneral(ou Essaisur lesmeurc) est, d'aprdsAlmod6var/Sabatier,'un lienzo nada fidedigno, donde con el pretexto de pintar los progresosde la civilizaci6nde las naciones cultas, se esfuerzael autor en arrastrar todos los sucesosal objeto que se ha propuestode establecerel fatalismo'(p.zS).Il verse des observationsdu m€me qpe i propos du Siicle de Louis XIV (p.27-28). La derniBre partie de la lettre est consacrdeaux romans et contes de Voltaire, dont le suiet est tir6 parfois d'autres auteursmais 'las reflexionesingeniosasy llenasde sentidocon que los ha enriquecidoy los rasgosfinos y agradablescon que los ha sazonadole hacen como creador de aquellosmismo asuntos'(p.So). L,a critique de Sabatier est franchement n6gative et partiale, malgrd ses ddclarations d'impartialitd, et I'image qu'il offre de Voltaire est peu flatteuse. Cette critique a connu une double diffusion: dans la Dicadn Eistolar du duc d'Almod6var et dans I'article de la traduction espagnolede l'histoire littdraire de Sabatier, publi6e i Madrid entre ry75 et ry79. Cependant, ceux qui possddaient une certaine culture littdraire et avaient lu les ouvrages critiquds par Sabatierne se laissaientpas influencer par sesjugements.C'est le cas,par exemple, du podte et moine Diego Tadeo Gonz{lez, lequel dcrit i son ami Jovellanosen ry78: He leidocon sumogustoel juiciode Vmd. sobrelaslucesy lastinieblasdel autorde la IO r. La dffision del'euprede VoltaireenEspagte harto m6s iusto que el que he leido en el Diccionaiod.elostressrglos,cuyo Henria.da, autor,con muchapenasuya,reconoceun cortisimomdritoen aquelgrangenioy destroza sl Henrial.a;lo que no pudo, en mi iuicio, hacersesin grandisima lastimosamente rI injusticia. Les p6riodiquesont jou6 un rOletrds important dansla diffusion en Espagne des courants de pens€eet de la litt6rarure du reste de I'Europe, mQmesi leur rayon d'action a 6t6 parfois resffeint. En fait, i l'exception prds du Diario dc los literatos de Espafi.a,I'essor de la presse pdriodique en Espagne correspond au dernier quart du dix-huitidme siBcle, avec des publications ouvertement progressisteset d'un certain 'espiritu volteriano', d'aprbs Ceiador, notamment El Censor,El Conesponsaldel Censor,El CorreodeMa.drid (ou Correod.elos ciegos) et El Apollgista unioenal.t2Il y avait plusieurs p6riodiques destindssp6cialement ir faire connaitre en Espagne les nouveaut6s litt6raires et scientifiques de l'6tranger: le Correoliterario d.ela Europa,oi I'on offrait des notices 'de los libros nuevos,de las invencionesy adelantamientoshechosen Francia y otros reinos Londresyetfiracto extranjeros',publi6enry8o-ry8zetenr786-r787,1'Estafetade del correogmeral de Europa de Francisco Mariano Nipho (ou Nifo), qui n'a ioui que d'une annde d'existence (r779), etl'Esp{ritu d.elos mejoresdiarios literaios quesepublicanenEuropade Crist6bal Cladera,paru entre ry87 et rygr. Les p6riodiquesexamin6scomportent,cependant,peu d'allusionsi Voltaire. Il s'agit, en gdn6ral,d'annoncesou de comptes rendus des traductions de ses ougages,qui Serontcit6sci-dessousdansle chapitre4, consacr€auxtraductions. Le pdriodique ayant le plus grand nombre de r6f6rences i Voltaire (en dehors des traductions) a 6t6 l'Esp{ritu d.elosmejoresdiarios literarios, dont le premier volume a paru le z iuillet ry87; il a 6t6 interdit' colrunele restedes pdriodiques non officiels, le z4 f|vrier r79I, pour emp€cher la publication des nouvelles venant de France. Son dditeur 6tait Crist6bal Cladera,un pr€tre de Maiorque, traducteur d'Addison, de Young et de Brisson. Le pfriodique se nourrissait surtout d'articles tir6s de iournaux 6trangers et portant notamment sur le droit, I'histoire et la littdrature; il a publi6 de m€me plusieurs articlesoriginaux. Les allusions i Voltaire y sont nombreuseset trbs vari6es,car il y est tantdt loud pour sa clartd et sa prdcision (no.r63 du rz ianvier 1789), tant6t signal6- i c6td de Machiavel, Spinozaet Rousseau,d'ailleurs- comme un corrupteur de r r. Lettre dat6e i Salamanquele 7 avril r778; cit6e par Cueto, 'Bosqueiohist6rico-criticode la poesiacastellanaen el siglo XVIII', p.cci' n.z. r z. Cejador, Historia d.ela lengua-yliteratura castellaro(Madrid t9t7),vi.2.23. Sur les p6riodiques, voir, surtout, Enciso, Nrpy el periodismoespanoldel sigloXVIII Salladolid r956); Dupuis, 'Francia v lo franc6s en la prensa peri6dica espafrola durante la Revoluci6n francesa', dtns La literatura espaiiolatful sigloXVIII y susfuntes extranjeras(Oviedo r 968), p.95 - I z7; Guinard, La Prase apagnole (Paris rg73); AguilarPifral, Laprensaespafillaen di r77j n tTgr:formationetsigni/icationd'ungenre el sigloXWII (Madrid 1978). II Vohaireen Espagner74-r8j5 Ia litt€rature (no.r 56 du z4 d€cembrer 788). On peut citer i ce sujetun dialogue fictif entre Voltaire et le Tasse sur plusieurs questions et, notamment, sur la podsie6pique, tird du MercuredeFranceet publi6 au no.rz6 (du z8 avril r788). D'autres r6lirences portent sur le g6nie dramatique de Voltaire et la qualitd morale de son thditre (nos.66 du rer ddcembre ry87 et 197 du 7 septembre 1789),et sur sa religion (nos.r5r et r;z du z7 et z9 octobre 1787).La plus longue r6f6rence apparaitdans un article intituld'La intoleranciacivil', dati i S6ville le 3 juin 1788 et dont I'auteur se cache sous les initiales L.D. P.L.B.]3 Il y affirme que Voltaire et d'autres 6crivains dtrangers ont discrdditd I'Espagne et ses institutions et il regrette que 'imitando el estilo de los fil6sofos extranjeros en combatir nuestraarraigadaadhesi6na la piedadalgunosespaflolesalucinados empiezana esparcir papelesen que, copiando mal a Voltaire, nos pintan con los mismosdefectosque aquellosnos atribuyen'.Il fait plus loin allusioni I'idde de toldrance de Voltaire en lui reprochant que, en haine du christianisme, il aille chercher l'6quit6 et la douceur'en la ciega gentilidad, en el monstruoso Alcordn y en la Sinagoga'. Il est assezsurprenantde ne trouver presquepasde rdfdrencesi Voltaire dans la pressela plus dclair6e;ellessont trEsbrdveset moins nombreusesque cellesi Rousseau.Le ConeodeMad.id,par exemple,a publid entre octobre r789 et avril rTgo une galerie de portraits de philosophes modernes, tir6e de l'Histoire des philosophesmodtrnesd'Alexandre Sav6rien, oi Rousseauet Voltaire ne figurent pas.Le pdriodique a publi6 une'Noticia critica deJ.-J. Rousseau'poursupplder i cette absence(g ddcembre r78g), mais m€me pas une ligne surVoltaire. La seule rdfdrencei Voltaire dans cette s6rie est une note dansI'article consacrdi Pierre Bayle, mais sansle nommer: 'El autor del Siglo de Luis XIV dice que su estilo [celui de Bayle] es muchasvecesdifuso, flojo, descorregidoy de una familiaridadque degeneraen baieza'(r 8 novembrer 789). Une dernidre rdfdrence: le p6riodique Memorial literario du zo ianvier r8o8 publie une anecdoterelativeaux rappofts rumultueuxentre Voltaire et Frdddric II, mais sansnommer le philosophe,qui esttouiours'Mr. de V...' (p.So). ii. Tdmoignagesd'une pr€sence Trouver et classerles tdmoignagesde la pr6senced'un auteur 6tranger dans un pays ddtermind n'est pas une labeur facile, notamment lorsque I'auteur, comme il en est bien le cas ici, a dtd interdit par la censure,ce qui fait que dans la plupart des cas son nom ne soit pas mentionn6 et ses ouvrages soient traduits assezsouventsous des titres diffdrents.Il faut €tre constammentalerte r 3. Espiitu de los mejoresdiaios, nos.r7 5, t76, r77 , du 6, r 3 et 20 avril, respectivement. r2 r. La dffision de l'etnre fu Voltaireen Espagte puisqu'une petite ou grande riference peut se prdsenter au lieu le plus inoui. Une investigation exhaustivedans ce sens obligerait de lire toute la production icrite d'une grande partie du dix-huitidme sidcle et du premier tiers du dixneuvidme,et non seulementdes textesde litt€rature,mais des traitds d'histoire ou de religion. D'autre part, les t6moignagesde cette prisence sont d'un caractdretrds divers:les fonds des bibliothdquesde l'€poque,les repr€sentationsdramatiques en frangais,de petits textes,des feuilles parfois qui ont circul6 sous forme de manuscrit,les allusionsdansles ouvragesdu temps,sont autantde petitespidces qui forment une vaste mosarque.Il va sans dire que les traductions constituent le t6moignagele plus 6loquentde cetteprdsenceet, par consdquent,ellesseront I'objet d'une 6tude particulidre (voir ci-dessous,le chapitre 4). La connaissanceet I'analyse des fonds des bibliothBques d'une 6poque ddterminde sont de pr6cieux 6ldmentspour juger du degrd de diffusion d'un auteur. La valeur testimoniale des lilres est, certes, plus grande lorsqu'ils contiennent des notes marginales ou des commentaires. Il existe trds peu d'inventairesou cataloguesde bibliothdquespriv6es du dix-huitidme sidcle en Espagne; certains ont 6ti publi€s mais la plupart restent sous forme de manuscrit.raIl est vrai aussi que tous ces inventairesne contiennent pas de prdsenced'oulrages de Voltaire. Par exemple,le comte de Floridablanca,qui a dt€ premier ministre sous Charles [V, poss6dait une vaste bibliothEque composdesurtout de liwes d'histoire, de droit et de politique; or, on n'y trouve aucune allusion i Voltaire.ts Les cataloguesmanuscritsconsultdsappartenant i des communaut€sde j6suitesne contiennentnon plus de textesde Voltaire.16 Cependant,certainscataloguesoffrent des rdsultatspositifs.Par exemple,le marquis de la Romana poss6daitdans sa bibliothdque,i c6t6 de liwes sur I'art de la guerre, I'histoire ou la politique, plusieursouvragesde Voltaire: i remarquer une ddition des cuvres compldtes en trente-neuf volumes (1787), un exemplairede l'Essaisur lesmaun (Amsterdam 1764),trois volumesde Romans et czntes(Londres r78r), une 6dition de La Henriad.e(Paris ryg3) et de La Pucelled'OilAans(Gendve rTgz) et un volume de Lettresimprim6 en r766.t7 Il est intdressantde noter que toutes les 6ditions mentionni€s sont postdrieures h, t762, date de la prohibition in totum des ouvragesde Voltaire. On connait 14. Voir J. Manfn Abad, Catdlogos, iwlices e inz:eataios de bibliotecasparticalares del siglo XWII consenadosn la Biblioteca nacional (Mrdrid ry82). r 5. Voir Alcdzar,'Espafra en I 782: Floridablanca; su derrumbamiento del gobierno y susprocesos (r953),p.r3r-38. deresponsabi l i dadp ol fti c a' R,ni s tadc es tudi os pol i ti ns Tr I 6. J'ai parcouru inutilement l"lnventario de libros y efectos del colegio de Alcal6' et le 'Catdlogo de la librerfa de San Diego de Alcal6', r6pertori6s par Roca, Catdlogodehs manuscritos queperteflecieroil a D. Pacaal dt Gayangos,existeila hoy m la Bibliotecanadonal (Madrid r9o4), nos.6r4, 6r5. t 7. CatdlogoCaroy Sureda (Madrid r 865), p. r 86. r3 r. La dffision dc l'utnre fu VoltaireenEspagte Voltairem Espagnet7j4-r8j5 aussi la composition de la bibliothdque du comte de la Uni6n, qui est rest€e manuscrite et dans laquelle on trouve Candidc,les Contesde Guillaume Vadeet cinq volumes d,esQtestionssur I'EnEclopidie:tsbref, une s6lectionmoins soignde que celle du marquis de la Romana et qui aurait peut-€tre subi quelque spoliationau moment d'en dresserI'inventaire. Dans certainesdrudes sur des 6crivainsou des dclair€son insiste, lorsque cela est possible,sur la constitution de leurs bibliothEquescomme itant une donnde prdcieuse pour la connaissancedu personnage.C'est ce qu'ont hit Marcelin Defourneaux et Georges Demerson dans leurs monographies sur Olavide et Mel6ndez Vald6s, respectivement.La bibliothdque de Pablo de Olavide 6tait assez riche en ouvrages de littdrature dtrangdre, et notamment franqaise.D'aprds I'inventaire, Olavide possddaitune collection des ouvrages de Voltaire en vingt-quatre volumes, quatre volumes d'CEwresdiaenes,l'Essai sur les meurs, Candide, deux exemplaires de La Hnriade et l'Histoire de la gterre fu rZ4r.te L'inventaire de la bibliothique que Meldndez Vald6s avait i Salamanqueoffre un rdsultat bien diffdrent: on n'y fait mention d'aucun ouvrage de Voltaire.20Ce fait est d'autantplus inattenduque nous savonsque Meldndez avait lu plusieurs ouvragesde Voltaire, notarnmentdes poimes, des tragddies et La Heniade.2r En dcartantla craintede l'Inquisition - car Meldndezpossddait les ouvragesde Rousseau,interdit comme Voltaire - G. Demerson trouve une explication bas6e sur le peu d'affinitd entre le caractdremordant et ironique de Voltaire et le g6nie tendre et sensiblede Meldndez, plus voisin du caractdredu Genevois. Cependant, cette explication me parait peu convaincante,car en tout cas elle justifierait I'absencedes ouvragesnettement philosophiques,et non celle des productions strictementlitt6raires,que Mel6ndez connaissait. La ricente publication du contenu de la bibliothdque de Jovellanosmet en dvidence le peu de place qui y itait accordde i Voltaire: trois tragddies (.tr46r0pe, L'Orphelin de la Chine, Les Pilopides) et une ddition en anglais del'Histoire fu CharlesXII.22 une secondesourced'information rdsidedansla compositiondes fonds anciens des bibliothdquespubliques actuelles.Dans ce sens,i'ai examindpersonnellement les cataloguesdes plus grandesbibliothdquesespagnoles:la Biblioteca nacionali Madrid et la Bibliotecade Catalufrai Barcelone.D'autres bibliothdr8.'Catdlogo conde de la Uni6n', Bibliotecanacional (ci-aprdsB.N.), ms.r7.899. rg. Defourneaux, Pablo dz Olaaide,ou I'aJiancaado(r725-r8oj) (Paris rg5g), p.476-gr. zo. G. Demerson, Mclndez Valdcs,i.rrg-39. zr. G. Demerson,Meletdez Valdzs,i.t46.Meldndez fait allusion i La Hniade dans une lettre i Jovellanosdu 3 novembre r778. zz. Aguilar, B ibliotecafu .lovellanos(Madrid r 984), p. r zo- z r, r 74. r4 (lucs ont it6 consultdesdans une seconde6tape,par le courrier.23 La Bibliotecanacionalest cellequi conservele plus grand nombre de volumes rl'ouvragesde Voltaire (dansdesdditionsantirieures i r835): cinq cent soixante, (lont un peu plus de la moitii correspondenti des €ditionsd'cuwes compldtes. l.'idition la plus ancienneest celle de la tragddieCEdipe, de rTrg.Il existeseize crditionsd'ceuvrescompldtes, mais trds peu conservent la totalit€ de leurs rolumes. Quant aux ouwagesisol6s, la plupart y snt repr6sentds,m€me ceux dc caractdre philosophique. Il existe huit dditions de La Henriade.quatre de la Pucelled'Orllaas et plusieurs volumes de podsie,ainsi que six €ditions collectives d'ouvragesdramatiques,en plus de diffdrentesdditionsde pidcesisol6es.Parmi lcs ouvrageshistoriques, on trouve quatre dditions del'Essai sur lesmuurc, sept ,Jc I'Histoire de ChailesX11, six de I'Histoire de I'empirede Russieet six du SDcle le Louis XIV, pour ne citer que les plus connus. Dans le domaine de la prose narrative, artx Contesdc Guillaume Vadcil faut ajouter trois dditions de Romans d cznteset plusieurs contes isolds. Il existe, de m6me, plusieurs recueils de lcttres. La prose philosophiqueest repr6sent6enotammentpar quatre dditions ,JuDiaionnaire philosophique,deux desLettresphilosophiques et trois desQrestions sur I'EnEcloptd.ie,en dehors d'autres ouvragessignificatifs mais moins connus, comme Le Diner du comted"eBoulainaillim, La Raisonpar alphaba et L'Eaangile lu jour. La Biblioteca de Catalunya possdde un fonds plus r6duit d'ouvrages de Voltaire: cent quinze volumes environ. Ce fonds prdsente un caractdreplus littiraire, les ouvrages philosophiques y dtant plutdt rares: outre ceux qui appartiennenti desvolumescollectifsou i des dditions d'euvres compldtes,on n'y trouve qu'une 6dition, asseztardived'ailleurs,duDiaionnairephilosophique.ll n'existedans cettebibliothdqueque deux dditionsd'cuwes complites: celle de GenEve-Parisde 1768-1795, en quarante-cinq volumes, et celle de Paris de 1827,en six volumes. Le plus grand nombre d'iditions appartientaux pieces, soit dans la Bibliothique des thtldtres,soit dans des ceuvreschoisies. Parmi les autres ouvrages,on peut faire mention de huit 6ditions de La Hnriade, quatre de l'Histoire de ChqrlesXII, deux de La Pucelleet quatre du SiicledeLouis XIV. La reprdsentationdes pidces de Voltaire peut aider i mieux connaitre sa diffusion en Espagne.Il est question ici notamment des pidces en franqais, celles en traduction 6tant citdes dans le chapitre des traductions. On possdde des rdfdrencesde reprdsentationsi Madrid et i Cadix, qui dtaient le si€gede dcux importantes colonies franqaises.En 176o, i I'occasionde I'arrivde i la cour du nouveau roi Charles III, la colonie franqaisede Madrid frt iouer Zai're 23. Cette investigation a 6td men6e i la demande de mon ami et collbgueJean-Daniel Candaux cornme contribution i une nouvelle bibliographie de Voltaire en cours d'6laboration. r5 Voltaireen Espagner7j4-r8j5 dans sa langue originale, de m€me que la comddie Auendez-moisousl'onne de Regnard et Dufresny. Aux trois reprdsentationsde la trag€die ont 6td prdsents des personnalit6sde la cour, des membres de la noblesseet des dignit6s de la municipaliti de Madrid. A I'occasion des m€mes f6tes a 6td iou6e aussiMirope en franqais.2a Cadix, une des villes les plus actives grAce i son port commercial, possddait trois thditres: espagnol,frangaiset italien.2sLe soutiendu thditre franqais€tait assuri par la colonie franqaise,trds nombreuse, et l'on y donnait plusieurs reprisentationspar semaine.On a ioud sur ce th6affe' i ce qu'il parait,plusieurs tragfdies de Voltaire, mais sansciter le nom de I'auteur et, parfois' sous de faux titres. Malgrd ces pr6cautions, Tanridc a 6t6 d6noncd i I'Inquisition de Sdville en 177036L'intervention du consul franqaisi Cadix, qui fit valoir que la m€me trag€die 6tait jou6e i Madrid en espagnol,apportaune solution bien curieuse: les reprdsentations itaient consentiespourvu que le texte frangais fOt rdgl6 sur celui de la traduction espagnolepermise.2T Un domaine intdressantet assezriche parmi les timoignagesqu'on examineici est constitud par plusieurs documents manuscrits qui font rdfdrence au patriarche de Ferney. Il y en a qui ont empruntd la forme de lettres, assurdment fictives, dont une est attribu6e i Voltaire lui-m€me: la 'Carta de Mr. Voltaire a su corresponsalde Madrid', dont huit copiesont €td retrouvdesiusqu'i pr6sent avec de petites variantes: deux se trouvent au British Library, cinq i la Biblioteca nacional i Madrid et la huitidme ir la Biblioteca feiioniana de I'universitd d'Oviedo. Paul-J. Guinard a publi6 en 196r le texte d'un des documents du British Library, en indiquant les variantes relev6es dans les autres copies, Cependant,ce que Guinard exceptdcelle d'Oviedo, dont il ignorait I'existence.28 pr€sentait comme inddit avait 6t6 publid cent cinquante ans auparavant, dans une version ldgdrement diffirente, dans un pamphlet intitul6 Z osfrailes uindicad,os por Voltaire,paru en r 8 r 3. Cet opuscule6tait destin6i ddfendreles moines des attaques des libdraux et des r6formateurs et partait iustement de certains mots 24. Qualia, 'Voltaire's tragic art in Spain in the XVIIIIh century', Hispania zz (t939), p.279; il cite une Relation dzsjila frangaises thnnies i Madrid it I'occasionde l'heurett aoinemerrt au tr6ne et du jour de la naissancede Sa Majati (Madid ry6o). 25. Dalrymple,'Viaje por Espafray Portugal en el affo de ry74', dans Garcia Mercadal (6d.)' Viejesdc extranjnospor Espafiay Portugal, p.7r6; voir aussi Ozanam,'Le th6itre franqais de Cadix Io (r 974), p.2o3-3r. , au XVIIIe sidcle',Milanga de la Casadz Veld,zquez 26. Defourneaux, Olaoifu, p.286. Olavide avait obtenu l'6tablissement de cette salle en r769. 27. Voir Archivo hist6rico nacional [ci-aprbs A.H.N.]' Inquisici6n, liasse 3o48; cit6e par Defourneaux, Olnidc, p.286. 28. British Library, Add. MSS 2o.7g3, ro.252; Biblioteca nacional,mss.375o' to.733, tz.g64g, rz.968-7 , r 9.33o; citds par Guinard, 'Une fausselettre espagnolede Voltaire', Reuuede littirature comperie35 (196r), p.643-44 et note. r6 t. La dffision dc I'utnre de Vohaireen Espape versdsdans cette lettre:'no habiendo raz6nni ley para condenar los frailes al torno y al telar, deiando las sillas poltronas al clero secular, a los grandes, a los golillasy a otros arin mds holgazanesque aquellos' (p.9). La letrre €tait considdrde authentique, ou on avait plutdt int6rdt i la pr6senter comme telle. Un des personnagesde I'opuscule en donne des preuves concluantes:'la tengo por verdaderaporque todos los papelesde estelegajoson selectosy recogidoscon diligencia. Todav(a vive el que sac6 la copia y podria en caso necesario atestiguarlo, a mds de que ella misma estd diciendo que es producci6n de Voltaire' (p.r5-r6). Cependant, la lettre doit €tre considdrde fausse: c'est I'avis de Guinard dans I'article cit€ et celui de Theodore Besterman, qui ne I'a pas insirde dans son ddition de la correspondancede Voltaire. La lettre, rddigde assezcorrectement en espagnol,avec des gallicismes sans importance, a 6t€. 1crite apparemment en ry76, puisqu'on y fait allusion i I'expdditioni Alger qui eut lieu en ry7 5. La fausselettre contient des attaques i Campomanes et i ses ouwages Discursosobreelfomentodel ane popular Q774) popular dc los artesanos(tllil. Les critiques visent et Disatno sobrela ed.ucacifn aussi le gouvernement de Charles III, le commerce, la politique, les privilbges, les moines, dans le style moqueur et ironique de Voltaire. On ignore I'identitd de I'auteur de la lettre, car une rdiErencequi se trouve dans une des copies, d'aprds laquelle le correspondant de Voltaire serait l'dcrivain Tom6s de lriarte, s'avdre sans fondement. En tout cas) il pourrait y avoir une confusion avec son frdre Bernardo, qui a 6td identifi€, lui, comme I'auteurd'une lettre !rVoltaire datdei Madrid en octobrery64.M. Defourneaux, qui a publid en r96o cettelettre,2econserv6eau Fonds espagnoldu Ddpartement des manuscrits de la Bibliothdque nationale, I'attribue sansrdticence i Bernardo de Iriarte et fonde son argumentation sur la d6claration d'un tdmoin au procBs de Bernardo de Iriarte i I'Inquisition, d'apris laquellecelui-ci se vantait d'avoir 6crit une lettre i Voltaire.30Le tdmoin semblait connaitre le contenu de la lettre. ce qui devient trds peu croyable,car c'est assezimprobablequ'Iriarte conservit un double d'un documentsi compromettant.Et la possibleexistencede plusieurs copiesmet en questionI'authenticiti de la lettre. Quoi qu'il en soit, cette lettre, fausse ou authentique, devient un document important pour l'6tude de la diffusion de Voltaire en Espagne. Sont conservdesi la Biblioteca nacional de Madrid deux lettres anonymes, adressdesi Voltaire au suiet du Siicle deLouisXIV, au ton ironique. La premiEre 29. Voir Defourneaux, 'L'Espagne et I'opinion franqaiseau XVIIIe siBcle:une lettre in6dite d'un Espagnol i Voltaire', Reauedz litteratule comparie34 (r96o), p.273-8r. y losproblemasde la nhura.y la intolerancia(Madrid r g53), p.2383o. Pinta, La Inquisici|n espafiola 39. r7 r. La dffision dc l'atnre de Voltaireen Espagne Voltaireen Espagner7j4-r8j5 porte la date de rTSg et consisteen une critique ilogieuse de cet ouvrage.3r Des constructionsincorrectesen espagnol,de m€me que la mention'nuestra patria'pour indiquer la France, font penser que cette lettre supposdeest une traduction du frangais. Dans cette lettre, comme il a 6tE dit, I'auteur se r6pand en dloges de Voltaire, vantant son drudition, sesvertus humaines et sesqualitds litt6raires (f.z): El universodebeestehomenaiea la superioridadde luestrostalentos,a la inmensidad de vuestraerudici6n,y aun todaviam6sa la bondaddel coraz6nde Vm., a la delicadeza y aunm6sadmirableaconseia de suprobidad,a estahumanidadquetanadmirablemente la primerade susvirtudes. mentepractica,y a su gran desinter6s, La seconde lettre consiste en une 'Observaci6n sobre el tit:uloEl siglode Luis XIIt et appartient i une liasse dont une partie a 6t6 perdue.32Contrairement i la lettre pr6c6dente,le ton de celle-ci est de critique et d'indignation: 'lEste titulo no es demasiado oratorio, demasiado brillante y mds que demasiado fastuoso?'est la premidre question que I'auteur dirige i Voltaire, et c'est dans ce ton que la lettre continue. Comme la prdc6dente, elle parait 6ffe I'auvre d'un Franqais,quoique dans ce cas-ci il s'agit d'un Frangaispeu attachdi la gloire de sa patrie, car il rabaisseI'importance de Louis XIV. Tous les documents conservds ne nous sont pas parvenus sous forme de lettre: par exemple, le 'Cardcter hecho por el rey de Prusia', conserv6 i la Biblioteca nacional, qui n'est qu'un portrait litt€raire de Voltaire.33Ce petit texte, dont on connait des versions en franqais, en anglais et en italien, pose des probldmes d'attribution qu'il est intdressantde reprendre ici.3aLa version la plus ancienne (vers 1735) est en franqais et elle a 6t6 attribu6e i plusieurs auteurs: le marquis de Charost, I'abb€ de La Mare, le chevalier Ramsay,le roi de Prusse.3sC'est sous le nom de Frdddric II qu'a vu le iour une version anglaise, parue dans diffirents p6riodiques, avec des variantes par rapport au 3 r . 'Carta ir6nica a Voltaire criticando encomidsticamentesu libro acerca del SiglodeLuis XIV , 8.N., ms.r8.574-$.J'ai publi6 cette lettre, avecl"Observaci6n'cit6e tout de suite et une'Critica' mentionn6e ci-dessous(p.26 et n.56), dans mon article 'Criticas espafrolas'. 32. Roca, Catdlogo,no.667, donne pour titre de la liasse 'Criticas de las obras de Voltaire: el Srg/o dz Luis XIV, el Zadigy la Hniada'. Cependtnt, le ms.r8.579-5 de la B.N. contient rdellement cette 'Observaci6n sobre el 6t;uloEl siglodc Luis XIlr', un'Cardcter hecho por el rey de Prusia' (voir ciaprEs) et un 'Andlisis del Zadi! , qui n'est que le rdsum6 des premiers chapitres du conte. 33. Voir la note pr6cddente. 34. Voir, i cet 6gard, mon travail 'Acerca de las versiones espafrolasdel retrato de Voltaire', Annali dtll'lstituto unioenitario oientale: sezioneromanzazz (I g8o), p.4r r - I 8, oir ie publie la version espagnole in6dite. 35. L'historique de la question a 6t6 retracd par Ralph A. Leigh, 'An anonymous eighteenthcentury character-sketch of Voltaire', Studieson Vohaire z (t956), p.z4t-72, qui publie les textes franqais et anglais. Pour les manuscrits cit6s ce travail a 6t6 compl6td par Franqoise Weil, 'A propos du "portrait" anonyme de Voltaire', Studieson Vohairerz (196o), p.63-65. texte franqais primitif. De la version anglaiseon a tird un texte franqais (qui est diffdrent donc du premier), attribud au roi de Prusse et publid parmi ses ceuvres.36 En dehors de la version anglaise,qui a lanc6 I'attribution i Frdddric II, il existeune version italiennemanuscritequi procEdedu texte primitif.3TUn dernier mot sur les versions espagnoles:il en existe deux i ma connaissance. La premidre a 6t6 publide dans la traduction espagnolede I'Oracledesnoupeaux philosophes (tlSil de l'abb6 Guyon, parue i Madrid dix ans plus tard. Une simple confrontation des textes montre des coihcidences entre le portrait reproduit par Guyon et la version franqaise primitive, d'ot procdde aussi la version italienne. Par conffe, le texte espagnol manuscrit, attribu€ i Frdddric II, a 6t6 traduit de I'anglais:non seulementil en est fait mention dans le titre, mais la confrontation des tefies le montre nettement. Le contenu de ce portrait met surtout en 6vidence les contradictions de Voltaire, son esprit satirique et moqueur, mais aussi sa facilit6 pour la littirature, sa verve, son gdnie. Le bilan en est, cependant, assez ndgatif et il a 6td utilis6 par la critique antiphilosophique:par exemple,I'abb6 Guyon. Un document intdressant,lui aussi,est une 6pitaphelatine au ton burlesque, apparemment dcrite par un drudit anglais pour €tre gravdeau pied d'une statue que les disciples de Voltaire devaient lui driger i Paris.J'ai trouvd trois versions, ldgdrementdif{6rentes,de cette 6pitaphe:i la Bibliotecanacionalde Madrid,38 i la Biblioteca feijoniana d'Oviedo et i la bibliothdque du comte de Savalli i Majorque (MisceldneaVillafranca,f .zQ). Malgr6 la pr€sence du nom de Voltaire dans le titre, 'El lujo en su luz y Voltaire refutado' (tlll) de I'abb€Miguel Antonio de la Gdndaran'est pas une rdfutation en r€gle des iddes voltairiennes, mais une critique du luxe - avec des rdfdrences i Voltaire. cela est wai - au nom de la vertu et de la morale chrdtiennes.Ce texte s'inscrit dans la pol€mique du luxe qui, comme dans d'autres pays,a eu lieu aussien Espagneau dix-huitidme siEcle.3e De sa part, I'auteur inconnu d'une 'Idea sumaria de las obras y espfritu de 36. A partir de l'6dition des CEwra posthuma deFrldtrie le Grand.,roi dz Pnrssa(Bile r788). Cette version peut se lire aussi (avec la version primitive) dansJ.-G. Prod'homme, Vohaireratonti par ccux qui I'ontau (P ari sr9z9 ), p.7r-73,242-44. 37. Cette version a 6t6 publi6e parJohn Pappas,'Un portrait inconnu de Voltaire', Studifrancesi rr (r967), p.449-5r; tout en croyant qu'il s'agissaitd'un texte original, l'auteur lance plusieurs hypothdses sur les possibles auteurs italiens; il est revenu de son affirmation dans'Suppl€ment i un portrait inconnu de Voltaire', Stildifrancesirz (r968), p.3oo-3o2. 38.'Epitaphio al sepulcro de Voltaire', B.N., ms.ro.g43, f.tg+-gs. Il est reproduit dans notre appendiceB. 39. Le texte se trouve i I'Archivo Campomanes (Fundaci6n universitaria espaflola), ms.5r-r. Hans-Joachim Lope a fait la synthdse sur la question du luxe dans 'lMal moral o necesidad econ6mica? La pol€mica sobre el lujo en la llustraci6n espafrola', communication au colloque Secalaizacirjnde la cuhura en la Espafiadel sigloXWII Nvolfenbiittel r985), sous presse. r9 r8 Voltaireen Espagner7j4-r8j5 t. La dffision de l'auare d.eVohaireen Espagne FranciscoMar(a Aruet Voltaire', dat6een r759, passeen revue les productions de Voltaire paruesjusqu'i cette date,en insistantsur les points oi le philosophe ridiculise ou attaquela religion. Ce papier, 6crit'para servir de precauci6na la noble juvenrudespaflolaque se da al esrudiode la lenguafrancesa',est conserv€ i la Bibliotecafeiionianad'Oviedo.a0 Et tout en restant dans le domaine des curiositdset des trouvailles,je citerai un texte of il est accordd une paftie i Voltaire, en d€pit du titre: une anonyme 'Crftica sobre el Tartufle[srd', conservdei la Biblioteca del Instituto del Teatro i Barcelone,qui d6bute par une critique de la com€diede Molidre et finit par un commentaire assez amer de I'attitude ndgative de Voltaire vis-i-vis de Shakespeareet du thditre et de la podsiedpique espagnols.ar Les allusionsi voltaire dans des ouvragesespagrrolsde l'6poque sont aussi trds nombreuses.on remarqueune prddominancedes allusionsfavorables,en d6pit de la prohibition inquisitoriale qui frappait l'cuvre de voltaire. Mais ces rdfbrences, il faut le dire, ont trait surtout au voltaire homme de lettres, tout en dvitant soigneusementdes allusionsqui auraientpu comporter des louanges de Voltaire philosophe. La distinction entre les deux aspectsde sa personnalitdest trcs nette chez beaucoupd'auteurs.M6me sesennemis,tout en manifestantleur incompatibilit6 dans le domaine id6ologique, ne peuvent pas s'emp€cher de le considdrer comme une figure du premier ordre dans le monde litt€raire. Un de ses plus illustres adversaires,I'abbd Nonnotte, s'exprimeavecces mots: Si des manuscritson passeaux textesimprim6s, les ouwagesdans lesquelson peut trouver des allusions et des rif€rences )r Voltaire sont nombreux et vari6s. Les citations textuelles de Voltaire sont abondanteset tres souvent elles apparaissent en franqais. Elles se trouvent pour la plupart dans des trait€s d'apologdtique - dont l'6tude constitue le chapitre 3 de ce livre - et elles sont all6gu6espour refuter un point concret ou pour renforcer la pens6e de l'apologiste. Les trait€s de Nonnotte, la Falsaflosofia de Cevallos,les Pmsamientosteol1gicos deJamin oule Catecismoflosdfico de Feller en sont de bons exemples. En dehors de ces traitds, l'ouvrage imprim6 qui contient assur6mentle plus grand nombre de citations de Voltaire estla Vida deFedericoII, publi6e en 17881789 en espagnol par Bernardo Maria de Calzada.Le nombre de ces citations a 6td si dlevd aux yeux des inquisiteurs que I'ouwage a 6tEcondamn6par €dit du 6 septembre rygz, entre d'autres causes,'por insertarsea la letra varios fragmentos de las obras de Voltaire'. En effet, ins6r6s dans le texte i la maniEre de documents, I'ouvrage contient plusieurs fragments de Voltaire. On y trouve une ode i Frdddric II i I'occasionde son avdnement,un poBme dddi6 i la princesseUlrique, scur du roi, ainsique plusieurs6pitresde Voltaire i Frdddric, en vers et en prose. Dans d'autres passagesde la Vida on fait allusion aux relations littdraires entre Voltaire et le roi de Prusse, son sdjour i Potsdam, sa dispute avec Maupertuis, les dim€lds avec Fr6ddric, son d6part de Berlin et sa prison i Francfort.azPar contre, un manuscrit intitul6'Vida de Carlos Federico', conservd i la Biblioteca nacional de Madrid, ne fait aucune allusion i Voltaire, i I'exceptionprds d'une note finale qui dit: 'Lo demfs que pon€ el original son cartas de Monsieur Voltaire cuando estaba en prisi6n por el rey de Prusia en Francfort.' Acasoseri dificil el encontraren un siglo hombreque iunte tantostalentosy tan gran variedaddeconocimientos comolosquererineVoltaireen si solo.Sele puedeionsidirar comohombre,en algrinmodo,peregrinoy rinico.No haycasiespeciealgunade literarura e.n-laque no se hayaejercitado;y si algunavez no consigui6la perfeici6n en ranrasy diferentesmaterias,a lo menosmanifest6en su variedady multitud de noticiascierti superioridadque alcanzanpocosescritores.a3 4o. Il occupe les feuilles 196 i zog d'un volume de m6langes non cot6: voir notre appendice C. 4r. Voir notre appendiceD. 42. Les allusions i Voltaire se trouvent, notamment, au volume iv. 20 on pourrait aiouter i ce tdmoignagecelui d'autresecclisiastiquesqui regrenent qu'une intelligencesi claire et si apte pour la litt6rature n'ait pas ripondu aux espdrancesi causede la philosophieet l'impidt6. Des reprochesde cette espdcese retrouventm€me chez des hommes si peu suspects de pruderie que Francisco Cabarnis, auteur d,es Carlas sobre los obstdcalosquela Naturaleza, la opinifiny las lryesupznena lafelicidad piblica, tenues i l'dpoque comme influencdespar I'encyclop6disme.Or, le comte de Cabarrris, dans un discoursparu €n r785, fait allusion i'aquel hombre, cuyos errores en materia de religi6n son tanto mds dignos de l6stima cuanto que 6l solo bastaba para instruir a su siglo por la universalidad de su genio y sobre todo por aquel exquisitoiuicio con que ilustray haceperceptibleslas materiasm6s abstractas',e et il cite ensuite un court fragment du Siicle de Louis XIV pour illustrer son exposdsur le papier-monnaie.La plus anciennedes rdf€rencesde ce genre se trouve sous la plume de Benito Jer6nimo Feiioo, un des premiers savants espagnolsdu dix-huitidme sidcle.asDans une de ses Cartaseruditasy auiosas, parue en ry42 et intitul6e 'Paralelo de Carlos Duodicimo, rey de Suecia,con Aleiandro Magno', il fait allusion au 'discreto autor de la Historia de carlos'. 43. Nonnotte, Los erroreshist|ricos y dagrnitieos dz Voltaire l. . .l tralucidts al espafiolpor el P. Pedro Rodiguez M ono (Madrid ry 7 r - t 77 z), i.r. 44. Cabarrris, Elogio dzl Ercelnt*imo sefiorcondedt Gausa (Madrid r786), p.g5. del ' H i s toi adeC arl os X II (r734),qui s ont,i _ 45.Jene_consi dbrepas i c i l es 6l oges des c ens eurs la rigueur, les premidres allusions i Voltaire publides en Espagne. 2T Voltaireen Esltagner7j4-r8j5 ouwage que I'illustre b6n6dictin avait lu, d'aprds ce qui se d6gaged'une autre lettre (carta xxx). Un autre grand 6rudit, Agustin de Montiano y Luyando, dans le premier de publid en 175o, cite un passagede la sesDiscursossobrelas tragediasespafiolas, Dissertationrur la tragidie ancienneet moderne,que Voltaire avait mise en tete de Simiram*, sur I'amour dansla trag6die,que le philosopheconsiddraitimpropre au genre tragique; et il le cite pour appuyerson propre discours,puisque,lu le m6rite et la cdl6brit6 de Voltaire, il le tenait pour une autoritd. Encore une r6f6rence i la tragddie sans amour se retrouve dans une lettre qu'Antonio Fort€a, avocatau Conseil du roi, dirige i Tom6s Sebastidny Latre au suiet de Filomenade Franciscode Roias et que son arrangementde la comddieProgne.y prdface i, son Ensay sobreel teatro espafiolde ry72 Sebastirin publie dans la b.[+Zl, non numdrot6e): que notoen estapieza,no me parecela menorla de no hacerse Entreoffashermosuras del amor;pasi6nsobradoteatraly muy favorecida asunto,principalni accesoriamente, de todoso los m6strigicos modernos:por estaraz6npuedeaplic6rseleel epigrafeque Voltairepusoa st Merope:Hoc legiteausteri,crimen amorisabest. En insistantsur la m6me opinion, Cdndido Maria Trigueros, dans une lettre i Jovellanosde ry78, s'indigggnecontrel'excEsd'amour et tendresseen podsie,en arguant qu'il y a des sujets plus dignes d'un bon podte. A son avis, 'Homero, Virgilio, Pope, Milton, Tompson, Voltaire, Klopstok son mayores poetas que Anacreonte, Propercio, Garcilaso y Villegas, aunque no sean tan dulces ni tan buenosversificadores.'* L'abb6 Esteban de Arteaga, dans ses Imtestigaciones flosdficassobrela belleza fait rdf6rence !r Voltaire sur I'esth€tique, ideal, l'un des rares traitds espagnols par lesquels il illustre ses exemples plusieurs dans les nombreux reprises i la rdalitd dans l'€pop6e et expression de suiet de la diff€rente id6es. Ainsi, au le thditre, on peut lire: El segundolibro de La Heniadade Voltaire,quedescribela cruelcarniceriaque sehizo en Franciaen la famosanochede San Bartolom6por ordende la reinaCatalinade M6dicis,es sin duda algunael meior trozode aquelpoema;pero si Voltairehubiera habria, a losoiosen unatragedia, queridoponeren acci6nlo querefiere,presentdndolo hechomorir de sustoa losespectadores.a? en vezde agradar, Et dans une note au bas de lapage, pour ne laisseraucun doute sur sa position, il aioute; 'Aqui alabo s6lo su mdrito po6tico,sin entrar en las m5ximasatrevidas 46.Lettre de C. M. Trigueros i Jovellanosdu 13 septembre 1778; cit6e par G. Demerson, Melndez Vald&, ii.347. 4T. E s t e b a n d e A r t e a ga L , a b e lle za ifu a l,p .4 6 .J' a ju tilis€ p o urceterl el '6di ti ondupi reB adl ori (M ad r i d r 9 5 5 ) . 22 r. La dffision de l'eutre de Voltairem Espagne y malsonantesde que estdsembradaaquellanarraci6n.'Plus tard, pour montrer que non seulementla beautdet la bontd sont objet d'imitation, il donne comme exemples, i c6t6 de Tartufe et de LAoare, i cdtd d'Othello, deux tragddies de Voltaire, Mahomet et Catilina, qui sont 'el retrato sensible de la abominaci6n y de lo mds execrable que se halla en la naturaleza' (p.+l-+8). Le reste des allusionsporte de m€me sur des pitces. L'auteur parle de l'6chec relatif de Semiramisi causedu spectre que Voltaire fait apparaitre sur la scdne, 'por mis primor y gallardfa que se admire, asf en el estilo como en las situaciones de aquella tragedia' (p.Zo); il fait aussi allusion aux caractdresde Brutus et de CassiusdansLa Mort de Cisar (yt.rr7-r8) et au jeu de la c6lBbreClairon dans le r6le de S€miramis, oi elle d6passeen vdriti une imp6ratrice authentique (p.r3r). De I'abondanteproduction de Voltaire, la partie la plus appr6ci€een Espagne a 6tdle th6itre, commeen t6moignentnon seulementlesnombreusestraductions mais aussiles frdquentesallusionsdans des ouwagesde l'6poque.ManuelJos6 Quintana, qui connaissaittrds bien le thditre de Voltaire, fait des 6logesde ses tragddies i plusieurs reprises. Dans son Ensayosobrelas reglasdcl drama, 6crit en r79r, il reiette I'opinion de ceux qui croient que la trag6die doit pr€senter des personnageset des actions connus et apporte plusieurs exceptionsde I'Antiquit6 et de I'dpoque contemporaine,en affirmant que 'entre las piezas modernasno hay ninguna que se aventaieen este efecto a la Zaya, alaAlcira, al Tancredo, donde, si se exceptfan los nombresgeneralesde nacionesy paises, todo es fingido'.s Quant aux dangerspour I'illusion po6tique survenuspar la pr6senced'un but politique ou philosophiquedans une pidce, Quintana croit qu'ils disparaissentlorsque I'action est conduite avecsagesse(Obras,p.8zb): Si un granpoeta,Voltairepor eiemplo,seproponedestruiren losdnimosel fanafismo, comolo haceen su Mahoma,o dar lecciones de humanidad, comoen st Alcira,no se ve que en tal casosehayadestruidoel efectodramdticopor la intenci6nmoralo politica del escritor,ni en qu6 ha dafradola instrucci6na la poesia. Une rapide r€(irence dTancride,fruit de'los esfuerzosmayoresde la aplicaci6n y el ingenio', se trouve dans un autre ouvragede Quintana, I'Introduccidnhistriica (Obras,p.rz5b). a una coleccidn dt poesfascastellanas Le thditre semble €tre aussi la partie de la production de Voltaire la plus connue d'Alberto Lista, s'il faut en croire les diff6rentesallusionsqu'il y fait. Dans sesLecciones deliteratura espafiola,il propose la tragddieRamesauaiecomme exemple dans une comparaisonentre les diversesfaqons d'aborder un m€me sujet par un historien, un orateur et un dramaturge:il s'agit de la conjuration (Madrid r86o-), t.xix (r867), 48. Quintana, Obras completas,dans Bibliotecad.eautzresespa.rioles p.8za. 23 Vohaireen Espagter7j4-1835 de Catilina i travers Salluste, Cicdron et Voltaire. Dans le m€me ouvrage se trouve une rapide allusion i Zai're, i propos de certains mots d'Orosmane sur la nuit.aeDans un article de Lista publi€ ila GacetadeBayonade r8zg, intitul6 'Otelo, Orosm6n y el Tetrarca', il fait une 6tude de la jalousie dans ces personnages,appartenantau drame de Shakespeare, d Zaiheet i la comddiede Calder6n El maltor mlnstruo, loscelos,respectivement.s0On peut citer encore, pour terminer, une allusionvoilie i Voltaire dansla pr6faceque Lista a donn6e i sa traduction du pobme h6roi-comique d'AlexanderPope TheDunciad:'Estoy muy lejos de suscribira la opini6n de un cdlebrefranc6s,que colocaaltDunciad en un lugar superioril Lutrin,' mots aveclesquelsLista fait allusionau jugement de Voltaire dans son Parallile d'Horace,deBoileauet dc Pope.sl De son cdt6, Francisco Martfnez de la Rosa,lorsqu'il passeen revue, dans la pr€face de son Edipr (Pans r8zg), les diversesversionslindraires du mythe, s'arr€tetout spdcialementi la trag6diehomonymede Voltaire (p.r8-26). Les dlogesdes ouvragesde Voltaire allaientsouventi I'encontredes productions espagnoles.S'€levant contre les apologies de l'Espagne et de sa culture d'un article surgiesir I'occasionde I'affaire del'EnEclopldiemdthodique,l'auteur journal Marchena,s2 se demande: avec identifid 'qPara El Obsercad.or, du Jos6 qud sirvenlas apologias?Los extranierosno creerdna los apologistas'por mucho que alaben a nuestros sabios, mientras no les presenten obras dignas de aprobaci6n.t...] iQud eslaAraucandrespecto dela Henriada?'s3 Beaucoupplus tard Marchena lui-m6me, dansun curieux'Discurso preliminar acerca de la historia literaria de Espafla y de la relaci6n de sus vicisitudes con las vicisitudes politicas', mis en tete de ses Leccionesde flosofia moral 1 (r8zo), fait rdf6rence!r Voltaire i plusieursreprises:par exemple,en eloarcncia parlant du po€mephilosophique(p.cxix)ou lorsqu'il consid€reque les rdflexions que Mel6ndez Valdds fait dans ses po6sies sont incomparablementmoins compromettantesque celles de Voltaire (p.cuiii). Cependant,toutes ces allusions,m€me dans le domaine de la littdrature, ne sont pas favorables. Il faut revenir encor€ une fois au th6itre: I'id6e d'aprBs laquelle la scdnepeut devenir l'6cole du vice apparait dans une lettre que le carme Onofre Andrds de Asso dirige i Tomis Sebastidny Latre et que celuici reproduit dans la pr6.facede son Ensayosobreel teatroespafiol,ddii citd. Le canne reprend son expos6dans cestermes (p.[:S-:6], non num6rot6es): 49. Cit6 parJuretschke, Vida, obral pnsamiento deAlbertoLista (M^drid s.d.), p.+lg. 5o. GaretadeBayona,no.ro3, du z5 septembreI8z9; cit6 parJuretschke,Lista,p.z53. 5 r. Cit€ par Juretschke,Lista, p.253. 52. Voir Lopez, 'Les premiers 6crits de Jos6 Marchena', dans Milanga d la mhnoire de Jean Sarrailh, ii.55-67. y. El Obsenatkr, discours sixiime, probablement de r79o1'cit6 par Pinta, Inquisicilin,p.zoS. 24 r. La dffision del'uuorede VohaireenEspagne Si los hdroesdel teatro trdgico de Francia, Corneille, Racine,Crdbillon,Voltaire y Marmontelllenaronel Templo de Apolo de palmasy laureles,hollaronimpunemente en el de la religidny fidelidada los cetrosy coronas.Estosgrandeshombresse deiaron arrastrardel furor podticohastaconsumirla libertaden el fuegode la imaginaci6n,y no siendodelincuentesen suspersonasbrindan en copasde oro a los 6mulosde su gloria el venenom6ssutil. Santos Diez Gonzillez, professeur de po6tique aux Reales Estudios de San Isidro et censeurdes thditres, qui passaiti son dpoque pour une des grandes autoritds en litt€rature, se montre trds rigoureux i l'€gard de Voltaire dans Institucionespoitica (1793). En faisant l'analyse du succdsobtenu en France par le genre s6rieux, qu'il nomme 'tragddie urbaine', et des attaquesdont il avait dt6 I'objet, notamment de la part de Voltaire, il dit (p.l ro): Paraque Voltairehablasemal de cualquierdescubrimiento literario,no era menester m6sque el que no fuerasuyo.Tal erael gradode soberbia a que le habianllevadolos desmedidos hombresligerosque sedejarondeslumbrar elogiosde innumerables de su elocuenciaimpostora.Era Voltaireentoncesel que dominabaen los teatrosy no sufria compaffero. Il fait ailleursallusioniMirope, dont I'une des scdneslui semblepleine d'artifice et, en tous cas, inf6rieure i une scdne semblablechez Metastasio, aveclaquelle il la compare(p.rSS-S6). Vicente Garcfa de la Huerta, un des plus grands pol€mistesdu temps et d'esprit anti-frangais, est parti en d6fense du thditre classique espagnol'Theatro hespafrol', d'aprds son orthographe particulidre - contre ceux qui lui prdf6raient les thdntres dtrangers. Pour les contredire avec I'autoritd d'un Franqais,il cite dans un de ses textes un fragment de la prdface de Voltaire i son ddition du th€itre de Corneille oir il se fait l'6cho de I'h€g6monieespagnole au thditre au milieu du dix-septidme sidcle. Tout en acceptantle cr6dit de Voltaire dans le genre dramatique,il reprend I'occasionpour l'attaquer: La opini6nde esteh6roede la critica,cuandosusdemencias en lasmaterias mis lejanas paratantasgentes,no puedeserlessospechosa de su conocimiento soncdnones en un asuntoen queacasosabiam6squeentodoslosdemisqueensuci6consuplumaatrevida e insultante.s4 Dans La escenahespafioladefendida,vaste d6fense du th€itre espagnol mise en t6te de sa collection de pidces Theatrohespafiol,Garcfa de la Huerta analyse la traduction faite par Voltaire de la com6die de Calder6n En estaaida,toda es aerdad1 todamentira.ssIl en donne des exempleset signale plusieurs fautes de 54. Garcia de lr Huerta, Lecciin eritiea a los lectlles del papel intilulado 'Cofltinuacitjn dt las memznas criticasde CosmeDamidn'(Madrid r785), p.xix. 55.J. A. Rios, dans son ouvrage Carcia d.ela Huerta: aida 1 obra (Badajoz tg87), p.zzr-24, commente largement cette pr6face en insistant sur sa fbnction de diatribe contre Voltaire. 25 Vohaireen Espagner7j4-r8j5 de Catilina ir travers Salluste, Cic6ron et Voltaire. Dans le m0me ouvragese trouve une rapide allusion d Zaiie, i propos de certains mots d'Orosmane sur la nuit.aeDans un article de Lista publid dla GacetadeBayonade r829, intitul6 'Otelo, Orosmdn y el Tetrarca', il fait une 6tude de la ialousie dans ces et i la comddiede personnages,appartenantau drame de Shakespeare,dZailre Calder6n El mayr monstruo,loscelos,respectivement.soOn peut citer encore' pour terminer, une allusionvoilie i Voltaire dansla pr6faceque Lista a donnde i sa traduction du poEmehdroi-comiqued'AlexanderPope TheDunciad:'Estoy muy lejos de suscribira la opini6n de un cdlebrefrancds,que colocaalaDunciad en un lugar superioral Lutrin,'mots aveclesquelsLista fait allusionau jugement de Voltaire dans son Parallile d'Horace,deBoileauet dc Pope.sl De son cdt6, FranciscoMartfnez de la Rosa, lorsqu'il passeen relue, dans la prdface de son Edipo (Pans r8zg), les diversesversionslindraires du mythe, s'arr€tetout sp6cialementi la trag6diehomonymede Voltaire (p.18-26). Les iloges des ouwagesde Voltaire allaientsouventi I'encontredes productions espagnoles.S'dlevantcontre les apologiesde l'Espagneet de sa culture surgiesi I'occasionde I'affaire del'EnEclopidiemtthodique,l'auteurd'un article identifid avecJos€ Marchena,s2se demande: 'lPara du journal El Obsen:ador, qud sirvenlas apologias?Los extanieros no creer6na los apologistas,por mucho que alaben a nuestros sabios, mientras no les presenten obras dignas de aprobaci6n.t...1 iQud eslaAraucandrespecto dela Henriada?'s3 Beaucoupplus tard Marchena lui-m6me, dansun curieux'Discurso preliminar acerca de la historia literaria de Espafla y de la relaci6n de sus vicisitudes con las vicisitudes politicas', mis en t6te de ses Leccionesde flosofia moral 1 eloauncia(r8zo), fait r€fdrenceir Voltaire i plusieursreprises:par exemple,en parlant du poime philosophique(p.cxix)ou lorsqu'il consid0reque les rdflexions que Mel6ndez Vald€s fait dans ses podsies sont incomparablementmoins compromettantes que celles de Voltaire (p.cro<iii). Cependant,toutes ces allusions,m€me dans le domaine de la litt€rature, ne sont pas favorables. Il faut revenir encore une fois au th6itre: I'idde d'aprBs laquelle la scine peut devenir l'6cole du vice apparait dans une lettre que le carme Onofre Andrds de Asso dirige i Tom6s Sebastidny Latre et que celuici reproduit dans la pr6face de son Ensayosobreel teatroespafiol,ddii citd. Le carme reprend son exposi dans cestermes (p.bS-:6]' non num6rot6es): 49. Cit6 par Juretschke, Vida, obra1,pensamientodeAlberto Lkta (Madrid s.d.), p.+:1. 5o. Gacetadc Balona, no.ro3, du z5 septembrer8z9; cit6 par Juretschke,Lito, p.253. 5r. Cit6 par Juretschke,Lista, p.253. 5z.Voir Lopez, 'Les premiers dcrits de Jos6 Marchena', dtns Milanges d la minoire de Jean Sanailh, ii.55-67. y. El Obseruador,discours sixiBme, probablement de rygo; cit6 par Pinta, Inquisicitn, p.zo8. 24 r. La dffision del'utnre de VohaireenEspape Si los hdroes del teatro tr6gico de Francia, Corneille, Racine, Crdbillon, Voltaire y Marmontel llenaron el Templo de Apolo de palmas y laureles, hollaron impunemente en el de la religi6n y fidelidad a los cetros y coronas. Estos grandes hombres se deiaron arrastrar del furor podtico hasta consumir la libertad en el fuego de la imaginaci6n, y no siendo delincuentes en sus personasbrindan en copas de oro a los €mulos de su gloria el veneno mis sutil. Santos Diez Gonzillez, professeur de podtique aux Reales Estudios de San Isidro et censeur des thditres, qui passait i son 6poque pour une des grandes autoritds en littdrature, se montre tr€s rigoureux i l'6gard de Voltaire dans Instituciones poiticas Q7q). En faisant l'analyse du succds obtenu en France par le genre sdrieux, qu'il nomme 'tragddie urbaine', et des attaques dont il avait 6t6 I'objet, notamment de la part de Voltaire, il dit (p.r ro): Para que Voltaire hablasemal de cualquier descubrimientoliterario, no era menester m6s que el que no fuera suyo. Tal era el grado de soberbiaa que le habian llevado los desmedidoselogiosde innumerableshombres ligeros que se dejaron deslumbrar de su elocuencia impostora. Era Voltaire entonces el que dominaba en los teatros y no sufria compaffero. Il fait ailleursallusioniMirope, dont I'une des scdneslui semblepleine d'artifice et, en tous cas, infdrieure i une scdne semblablechez Metastasio, aveclaquelle il la compare(p.rSS-S6). Vicente Garcfa de la Huerta, un des plus grands poldmistesdu temps et d'esprit anti-franqais, est parti en d6fense du thddtre classique espagnol'Theatro hespafrol', d'aprds son orthographe particulidre - contre ceux qui lui prdf6raient les th6Atres 6trangers. Pour les contredire avec I'autorit6 d'un Franqais, il cite dans un de ses textes un fragment de la prdface de Voltaire i son idition du th6itre de Corneille oi il se fait l'6cho de l'h6g6monieespagnole au thditre au milieu du dix-septibme sidcle. Tout en acceptantle crddit de Voltaire dans le genre dramatique,il reprend I'occasionpour I'attaquer: La opini6nde estehdroede la critica,cuandosusdemencias en lasmaterias mdslejanas paratantasgentes,no puedeserlessospechosa de su conocimiento son cdnones en un asuntoen que acasosabiamis que en todoslosdemdsque ensuci6consu plumaatrer.ida e insultante.54 Dans La escenehespafioladefendida,vaste d6fense du thditre espagnol mise en t€te de sa collection de pidces Theatrohespafiol,Garcia de la Huerta analyse la traduction faite par Voltaire de la com6die de Calder6n En estauida toda es oerdad1 todamentira.ssIl en donne des exempleset signale plusieurs fautes de 54. Garcia de lt Huerta, Leccirino"itica a losleaoresd.elpapel intituladn 'Continuacitin de lasmemoias c'riticas de CosmeDamidn'(Madrid r785), p.xix. 55.J. A. Rios, dans son ouvrage Garcia d.ela Huerra: aida y obra (Badajoz tg87), p.zzr-24, commente largement cette pr6face en insistant sur sa fonction de diatribe conre Voltaire. 25 Voltaireen Espagner 7j4- r8j5 r. La dffision dz I'euare de Vohaireen Espagne traduction, en se demandant si elles sont le produit de I'ignorance ou de la mauvaisefoi. Pour contrecarrerles ddfautsque Voltaire signaledansla comddie espagrrole,Garcia de la Huerta trouve les m€mes dansZai\e, qu'il connaissait trds bien comme traducteur lui-m€me de cette pidce. La critique de Garcia de la Huerta est vasteet porte sur le titre, la dispositiondes acteset la traduction elle-m6me. Il en arrive finalementa cette conclusion(p.cii-ciii): .r\cc mention des chapitres, des erreurs relatives i dates et personnes,sur I'l.spagneet d'autres pays,notamment de sujet historique; il signalede m€me tlrs traditionset des r€citsqui lui paraissentinvraisemblables. Mais malgrdcette ,rttitude,qui semble plut6t contraire, dans une des notes de la ,Relaci6n del .rtrl, de fe de Logrofro', qui, d'aprds Mendndez pelayo, 'respiran finisimo rrrltcrianismo' et semblent €tre des fragments du Diaionnairephilosophique,ss \lrratfn a ins6r6 une citation tir6e de cet ouwage de voltaire sur le tourment rkrnni i Michdle chaudron, accusdede sorcellerie,de m€me qu'une allusion .t Voltaire dans une note sur le vampirisme.60 Voltaireno entendi6la comediade Calder6nni sepropusohacerlacomprensible a los de suponerse franceses; combinando en estaconductala soberbia capazde unaempresa superiora susfuerzaspor la ignoranciaque descubrede nuestralengua,con la inicua idea de desfigurarel mdrito que pudieratener estapieza,a fin de que apareciese en tdrminostan ridiculos,que quien la examinasepor su traducci6nse vieseobligadoa formarel mdsbajoconceptode nuestroteatro. En faveur du thditre espagnol a pris aussi la plume le iournaliste Francisco Mariano Nipho, et dans La nacidnespafioladefendidade los insultosdel Pensador j sussecu&ces GZ6+) il a essaydde prouver, i I'aide de tdmoignagesfranqais,que les com6dies espagnolesdtaient les meilleures d'Europe. Malgrd la position traditionnelle de Nipho, il ne se montre pas contraire i Voltaire dans cet ouvrage mais le cite en tant qu'autoritd dans sa d6fense de la langue castillane contre I'italienne: 'M. de Voltaire, mucho meior que estosalucinadoscriticos, conoce lafuerzay energiade los versoscastellanos,y sabemeior que el Pensadory sus asociadosel m€rito de la lengua espafrola'(p.6+). Il fait rdfdrence ailleurs i I'attitude de Voltaire i l'6gard des trois unitds (p.86) et i une dispute avec Houdar de La Motte i propos des rdgles(p.roo). En ce qui concerne les ouwages historiques, i la Biblioteca nacional de Madrid est conservdeune brdve critique du Siide fu Louis X/2, constitude par Cette critique deux feuilles classdespar erreur sous deux cotes diffErentes.s6 fait appel surtout au plan de I'oulnage et son auteur signale avec beaucoup de ddtail comment il aurait divisd I'histoire s'il en 3vait 6t€ I'auteur. Encore un document sur Le Siicle dELouis XIV est constitu€ par les notes que Ie ministre Melchor de Macanaz a rddig6es en 1759, lorsqu'il 6tait en prison. Il copie plusieursfragmentset les commenteensuite,en opposantbeaucoupde remarques d'ordre historique et politique. Ces notes, avec d'autres manuscrits de Macanaz. sont conservdesi la Biblioteca nacional.sT On doit i Leandro Fern6ndez de Moratfn des notes sur l'.6ssaisur lesmeurs, Moratin signale, autographes,conservies de m6me i la Biblioteca nacional.sB ,tilr?Rct.l'eg1t dzsnationl,B.N., ms.r8.66^8-r;cit6 par cabaflas,'Moratin anotador de Voltaire', lia rra de.filologiaapafiola zB g9a4), p.73-82. 511Mendndez Pelryo, Histoia dc losheterodnxos (Madrid r964), v.33r. espafioles (ro. lrerndndez de Moratin, 'Auto de fe celebrado en la ciudad de Logro;o',?'a ns obras, Biblioteca . Jt ruturesespafinlcs (Madrid r87r), ii.6r9, 628. sobreel Siglo r8.579de la obrade Mr Voltaire dcLuisX1rl,8.N.,mss.r8.565-5, 56.'Critica fu 5; publi€e dans Lafarga, 'Criticas espafrolasindditasdel Siglode Luis X./eYohaire',Anuaio f lologiaz G gl 6), p.4zz- z +. 57.Macantz,'Siglo dz Luis )(It', B.N., ms.r0.745, et'Breve epitome', 8.N., ms.rr.ozo. 58. 'Apuntes sobre Letteredi Metastuio y errores y equivocacionesde Voltaire en su obra Sar /es z6 27 z. Voltaire et la censureespagnole z.Yoltaireet la censureespagnole La diffusion progressive en Espagnedes cuvres de Voltaire ddclencha la mise en mouvementdes mdcanismesde repression,c'est-i-dire, la censure.Au dixhuitidme sidcle il existait en Espagne deux types de censure: ecclisiastique et gouvernementale,ou civile. Celle-li dtait dans les mains de l'Inquisition, tandis que celle-ci 6tait notammentassurdepar le Conseil de Castille.Leur procddure 6tait essentiellementdiffdrente, puisque la censureeccldsiastique6tait exercde a posteriori,aprds la publication du livre, brochure ou pdriodique, tandis que la censuregouvernementale6tait prdalableet ndcessaire,aucun liwe ne pouvant paraitre sanslicence du roi. Par cons6quent,le contrdle de I'Inquisition portait presque exclusivementsur les livres imprimds i l'6tranger. I'Inquisition i. La censureeccldsiastique: Tout au long du dix-huitidme siicle la censureeccldsiastiquea €t€,exerc6epar I'Inquisition, qui I'administraiten raisonde son rdle de ddfenseurnon seulement des dogmes de la religion catholique, mais aussi des lois de la nation et des bonnes mceurs. On a accus6 l'Inquisition espagnolede constituer un obstacle i la diffusion de la culture au dix-huitidme sidcle.Il est 6vident que, pour des raisonshistoriques,la censureinquisitorialependantla secondemoitid du sidcle et premier tiers du dix-neuvidme 6tait dirig€e surtout contre les livres ir contenu philosophique et encyclop6dique.Depuis sa fondation jusqu'au ddbut du dixhuitidme sidcleI'obiet de sesrechercheset de sescondamnationsdtait les iuifs, les morisqueset les h6rdtiques,tandis que pendant la premidre moitid du dixhuitidme sidcle elle s'est occup€esurtout du iansdnisme,au point que l'Indcx de ry47 comporteun suppldmentconsacrdentiBrementi des livres jansdnistes. Une fois coniurds ces dangers,apparaissaitau milieu du sidcleune nouvelle menace,plus redoutablecar elle allait rencontrer un accueilfavorableparmi les classesmoyenneset une partie de la noblessede la nation. Ce nouveaudanger 6tait le 'philosophisme',d'aprds le mot utilis6 par les apologistescatholiques, accompagndde I'impi6t6. Cet avis,cependant,n'appartenaitpas exclusivement i desapologistessusceptiblesde parti-pris, mais aussii certainsiclairds, comme Jovellanos,lequel dans une 'Representaci6nal rey Carlos [V sobre lo que era el tribunal de la Inquisici6n', dirigde au roi en 1798, affirme que 'la fe ya tiene poco que temer de los hereiesy nada de los judios pero mucho y todo de los z8 irrrpios'.iL'Inquisition espagnoles'est appr€t6ede toutes sesforces i conjurer lc danger, mais des nofices et des documents de l'€poque, ainsi que des rrtlirences i des liwes interdits et leur circulation, sont autant de preuves irrifutables de son dchec. On peut aller chercherla raison de cette inefficacit6dansla perte progressive tlc pouvoir et de prestige.D'un c6t6, plusieursddsaccordsse sont produits entre I'lnquisition et le pouvoir royal, dont le plus grave a 6t6 sans doute celui lrrovoqud par la condamnation del'Exposition de la doaine chritiennede I'abb6 \tisenguy. L'ouwage avait 6,t€ condamnd par la Congr€gation romaine de f'fndex en 1757, mais Charles III, qui itait i l'€poque roi de Naples, avait irccordd les licences pour la publication d'une traduction italienne drlment cxpurg6e.Peu aprds I'avdnementde Charles III au tr6ne d'Espagne,le grand inquisiteurManuel Quintano Bonifaz fit reproduirele bref du pape qui condamrririt I'ouwage et refusa, malgrd la demande formelle du roi, de faire saisir lcs cxemplairesqui en avaient 6t6 distribuds. Charles III, indignd, fit exiler I'inquisiteur i quelques lieues de Madrid jusqu'i ce qu'il ne fit acte de soumission.2 Mais l'affaire ne s'arr€tapas l!r.Par une cdduleroyaledu r8 janvier r 762 Charles III ordonnait qu'aucun 6dit ou index de I'Inquisition espagnole ct qu'aucune bulle pontifice sur prohibition de liwes ne pouvait €tre publi6 en l',spagnesanslicence royale. A la perte d'autoritd il faut ajouter une perte de prestige.Pendantla seconde rrroitiddu dix-huitiEme sidcle la terreur produite par I'Inquisition a diminu6 rrotablement.Il est vrai, cependant, que les chitiments impos6s i l'6poque titaicnt peu nombreux et moins forts qu'auparavant.3Il y avait des Espagnols rlui allaient m€me iusqu'i tromper les commissairesou familiers du Saint( )fhce, notamment en ce qui concernait les liwes, en se pr6valant de leur corruption ou de leur ignorance.E. F. Lantier, dans le r€cit de son voyageen l'.spagnevers la fin du sidcle,raconte I'histoire d'un Espagnolqui suborne les t ommissairesde I'Inquisition pour dviter de se faire inspecterla bibliothdque.a ( )n dissimulait souventles livres interdits avecla simple op6ration d'en remplacer I'cttiquettepar une autre annonqantun ouvragehistorique ou de pidt€. r . Jovellanos, Obras (Bibliotecadz autoresespafioles, Madrid r 86o-, t.boorvii),p.333. :. Voi r Llorente, I nquisicidn,i. z7 z ; D efoumeatx, I nquisicidn, p.Z9-88. 1. Llorente (Inquisici6n,ii.43r-48) fait le bilan des victimes. 4. l,antier, Vayge en Espagnedu chnalier Saint-Genais, fficierfrangais, a lesdiom nnemnts de \,1t uryage(Paris r8o9), i.z7t:'Le lendemain ie pris le chocolat avec don Inigo et sa fille dans un r.rhinet retir€, qu'il nommait sa librairie; je fus 6tonn6 d'y trouver les ouvrages de Voltaire et de l(r,usseau.-Vous €tes li, lui dis-je, en compagnie peu orthodoxe, et qui pourrait vous envoyer ,l.rrrsles ge6les du Saint-Office. -J'ai prdvenu le danger. Il est des accommodementsavec les ..rrrrtsinquisiteurs;une somme d'argent vers6eadroitementet i propos endort la vigilancede ces .rrgus; ainsi ne craigrez rien pour moi.' 29 t7j4-t8j5 voltaireenEspagne L'6tat de I'Inquisitioni la fin du dix-huitidmesidcleest trEsbien exprimd danscesmotsd'Andr€sMuriel, historiende CharlesfV et tdmoindesfaits: habia Su antiguopoderno existiaya:la autoridadhorriblequeesteTribunal sanguinario limites,puesel SantoOficio reducidaa muyestrechos ejercidoen otrostiemposquedaba habiavenidoa paruren ser una especiede comisi6nparala censurade libros no mds,y necesidad de sersufriday tolerante.s estaexistenciaienia aun paraconservar La missionessentiellede I'Inquisition i l'ipoque dtaitdonc la censure deslivres. L'inclusion d'un livre dansl'Indexespagnoldtait pr6c6d6ed'un long processus qui occupait parfois dix ann6es.Normalement le livre €tait d6noncd par un particulier, soit directementaux inquisiteurs,soit par I'intermddiairedu confesSeur. On essayaitensuite d'en trouver un exemplaire pour le faire arriver aux qualificateurs,deux normalement et presque touiours des moines. La censure nomine),passaitau ou rapport du premier qualificateur, sans signatute (supresso second, et s'ils coincidaient dans la ndcessit€de la condamnation le dossier 6tait transf6r6 au Conseil supr6me, qui se prononEait en dernier ressort, car la compdtence des qualificateurs n'6tait que consultative. S'il y avait ddsaccord entre les censeurson envoyait le dossier i un troisidme. D'aprds ce qui se d€gage des dossiers conserv€s, dans beaucoup de cas les livres d6nonc€s n'dtaient pas condamn€s,faute d'exemplairepour la qualificationou d'accord entre les qualificateurs,ou parce qu'en demiBre instancele Conseil ddcidait de ne pas condamnerI'ouvrage. La liste des livres condamnds 6tait diffusde de faqon p6riodique mais ir intervalles assezirr6guliers, moyennant des 6dits. Ceux-ci €taient imprim6s i Madrid et envoydsaux tribunaux de province et affichds aux portes des 6glises, avec prohibition expressede les enlever,sous peine d'excommunication.6De tempsen tempsdtaientpubli€sleslnfux,volumesqui contenaientlesprohibitions €dictdesjusqu'i ce jour. Le dix-huitidme sidclen'en a connu que deux.7L'Inda librorum prohibitorum de 1747, assez difficile i manier, prdsente les auteurs ripartis en trois classes: dans la premidre s€ trouvent les auteurs damnatae memoiae, dont tous les ouvrages, parus et i paraitre, sont prohib€s; dans la seconde,les auteursdont certainsouwagesdtaientinterdits; et dansla troisidme se groupaient les ouvragesanonymes.A I'int€rieur de chaque classeles auteurs sont rdunis par langues et ordonn€s par les prdnoms. L'Indice illtimo de rygo, p.2695. Muriel, Histoia dz CarlosIV, dansBibliotecadc autora apaiobs (Madrid I86o-), t.cxiv, ' 6. Pour les proc{dds de la censure et de la prohibition, voir, notamment, Llorente, Inquisiciiln, i.273; Defourne u4 Inquisicilin,p.4g-74; Mirque z, Literatura c lnquisicitit ea Espaia (Madrid t98o), passim. 7.Je ne considEre pas l'Indzx publid en r7o7 p rce qu'il ne contient aucun ouvrage du dixhuitibme sidcle. 3o z. Voltaire et la censureespagnole avec un ordre alphab6tique pour auteurs et ouvrages anonymes, en fait la consultationbeaucoupplus commode. Considdrdpar les autoritdsecclisiastiqueset par les apologistescatholiques le plus impie des philosophesfranqaiset le 'coriph6e de I'impi6t6', Voltaire ne pouvait pas €tre absent des index expurgatoires espagnols,comme il avait 6t6 condamni par la Congr€gation de I'Index i Rome et par le parlement et I'assembliedu clerg€ en France. Les notices relatives i la condamrtation des ouvrages de Voltaire procEdent de deux sources principales: imprimies et manuscrites. Les sourcesimprimdes consistent en l'Index de ry47 et l'Indice de r7go, avec ses suppl€ments et appendices, ainsi que les 6dits. La plupart des 6dits conservds se trouvent er l'Archivo hist6rico nacional (section d'Inquisici6n) et i la section des manuscrits de la Biblioteca nacional, i Madrid.s Quant aux sources manuscrites,elles consistent notamment dans des censureset qualifications conserv6esi l'Archivo hist6rico nacional.eLes ouvragesde Voltaire condamn6spar l'Inquisition sont, pour la plupart, des dditions en franqais, ce qui est tout i fait normal si I'on connait la procddure inquisitoriale; cependant,plusieurs traductions ont dt6 aussiI'objet d'une prohibition. Mais avant d'aborder la description et analysede ces condamnations il faut s'arrOteri une dateclefdans I'histoire des rapportsentre I'Inquisition espagnole et Voltaire: ry62. Un ddit de I'Inquisition de Cour (Madrid) du r8 ao0t condamnait tous les ouvrages de Voltaire, parus et i paraitre, dans n'importe quelle langue.Le texte de la prohibition est le suivant: Las obras de Mr. de Voltaire, impresasen Ginebra en veintetomos en octavo,y en Dresde, Leipzig, Amsterdam,Londres y otros lugaresen mds o menostomos. Por contenerproposiciones respective her6ticas,err6neas,escandalosas y temerarias, que inducenal de(smoy naturalismo,con notableperjuicio de la religi6ny experimentada ruinade lasalmas.Y se previeneque la prohibici6nde estasobrasdebeentenderseaun paraaquellosquetienenlicenciade leerlibrosprohibidos.r0 La rdfdrence i cette prohibition dansl'Ind.icede rTgo est trds succinte.Aprds 'Voltaire (M. Marie Frangois de)' on peut lire la qualification 'Frang. Phil. impie', et un astdrisqueet un index qui indiquent qu'il s'agit, respectivement, d'un auteur condamnd in totum et interdit m€me pour ceux qui ont licence de lire les livres interdits. AprBs renvoi i l'€dit de condamnation on fait cet lvertissement:'Varias obras de este autor hay prohibidaspor sus titulos y otras 8. A.H.N., section Inquisici6n, liasse u5r (idits imprimds de I'Inquisition de Toldde); B.N., nrs.r3.zr8 (ordressur l i v resetpapi ersde r668 i r76r). 9. A.H.N., Inquisici6n, liasses4465-5, 446516, 4474-42,4492-40, 4522-z9. ro. A.H.N., Inquisici6n, liassez5r-6. L'6dit a 6t6 d6livr6 par I'Inquisition de TolEde et porte la tfatedu z3 aofit 1762. 3r Voltaireen Espagner7j4-r835 que se le atribuyen' (p.zlgd. Cette indication dtait ndcessairecar dans l'Indice il n'y a aucun ouvragede Voltaire qui soit introduit par le nom ou le pseudonyme de I'auteur, mais uniquementpar le titre ou par un des noms supposisou pr€t6s qu'il a utilisds. M6me si parfois on signale que I'ouvrage condamnd est attribud i Voltaire ou lui appartient en propre il ne se trouve aucune r6f6rence sous Voltaire, et, par consdquent, une investigation compldte exige le parcours de l'Indice dans sa totalitd. En ce qui concerne les liwes frangais - et ceux de Voltaire, bien entendu - ce travail a 6td fait depuis quelques anndes par M. Defourneaux dans un catalogue de livres condamn6s mis en appendice i sa remarquable 6tude sur I'Inquisition espagnoleau dix-huitidme sidcle.rrMais comme Defourneaux ne donne pas la r€firence exactei'ai €t6 obligd de parcourir l'Indice, ce qui m'a permis de relever de petites fautes d'attribution. Malgrd la prohibition in totum des ouwages de Voltaire et de certains livres en particulier, ses productions ont abondamment circul6 en Espagne, mais presque touiours dans la clandestinit6. A cette diffusion ont contribud sans doute le manque de zdle et I'inculture des commissaires et qualificateurs du Saint-Office, qui, d'aprdsJovellanos,'ignoranlas lenguasextrafras[...] y s6lo sabenun poco de teologfaescoldsticay de moral casuista'.12Dans le m€me sens s'erprime I'auteur anonyme de l'Etat politique, histoique et moral d'Espagne,qrui s'6tonne de I'ignorancebibliographiquedes commissaires(p.47o-7 r): On trompe touioursgrossidrement cesaffreuxmoinespour la contrebandedes livres. Un libraire de Lisbonne,oi ce Tribunal estle m€mequ'en Espagne,pendantle temps que j'y ai 6t6,,afait passertrois €ditionsdeseuvres de Voltairefaisantplus de quatre vingt volumes,sousle nom desGuvresde Voirure;il ne s'agissaitque de savoirlire les titres. La chronologie des prohibitions permet d'appr6cier I'itindraire suivi par les ouvrages de Voltaire dans le monde de la censure inquisitoriale. Voici les rdfdrencesparues dans les index et suppldments: Uria y Urueta (Don Leonardo).Stt Historiadr CarlosXII, Rel de Suecia,traducidadel idiomafranc6sal espafiol,impresaen Madrid en dostomosen octavo;el primero el affode r74o y el segundoen el de ry4r, de los cualesse borrenlas proposiciones siguientes [...1 Ilnda, p.8lza,b] La LigueouHenri le Grand,podmedpique.[Index,p. r roTa] Lenresphilosophiques,parMr. pidcesgalantes deV*** avecplusieurs nouvellesdedifl6rents auteurs. A Paris,r747.r tomo.Edictode r6 de enerode r756.llnd,ice,p.r58bl Francheville(fosephDufresne de),Le Siide dcLouisXIV.2 tomos.A Leipzig.Edicto de marzode r756. [Indice,p.rc6b-rc7a1 rr. Defoumeaux, Inquisicitfn,p.zt7-58:'Catilogo r8o8) ' . r z. Jovellanos,'Representaci6n',p434a. 32 de los libros francesescondenados(r747- z. Vohaire et la censureespagnole Voltaire (M. Marie Franqois de), Frang. Phil. impie. Edicto de 18 de agostode ry62. Varias obras de este autor hay prohibidas por sus titulos y otras que se le atribuyen. [ndice, p.z7ga] Diaionnaire philosophiqueportalfl A Londres r764. Se atribuye a M. de Voltaire. Edicto de diciembre de 1766. [Indice,p.76bl Lssai sur l'histoiregenerale.Edicto de diciembre de ry66. Se atribuye a M. de Voltaire. [ndice, p.g+al La Philosophiedc I'hhtoire. Edicto de diciembre de ry66. Se atribuye a M. de Voltaire. llndicep.zrnl (ioodheart (Le Dr.), De la paix perpituelle. I tomo. Edicto de marzo de ry7r. flndice, p.r r8al philosophiques,par Mr. de Voltaire. 2 tomos. Edicto de r7 de marzo de Romanset contes ry76. [Indice,p.41al Argens (Jean Baptiste Boyer, marquis d'), Discoun de l'empereurJuliencontreleschritiens, traduit par le marquis d'Argens. r tomo. Berlin r768. Edicto de zo de iunio de t779. Indice, p.r4bl ()mmmtaire sur le Liz:red.csddlix et d.cs peines,parun Avocat de province. Nouvelle edition ry67. r tomo. Edicto de zo de iunio de ry79. llndice,p.5gbl llistoire du Parlementde Paris. r tomo an6nimo. q69,5a edici6n. Edicto de zo de junio de ry79. flndice,p.r3zb-r33a] Ilornme aut quarantelans. r tomo an6nimo. 1768. Edicto de zo de junio de q7g. llndice, p . r3 5 a l Lu Rakonpar alphaba.2 tomos, an6nima.Obra de M. de Voltaire. Edicto de 3 de junio de r 78r. flndice,p.zzzbl Lc Huron ou I'Ingtnu, par Mr. de V*'t*. I tomo. A Lausanne. 1758. Edicto de zo de diciembre de ry82. Se atribuye a Mr. de Voltaire. flndice,p.rygal 'l'raitisurlatolirancedl'occasionde lamortdcJeanCalas,impresoaflode 1763. r tomo en 8". Edicto de 7 de marzo de ry9o. flndice,p.295bl .\Iuerte d.eCisar tragedia francesa de Mr. de Voltaire, traducida en verso castellano y acompafradade un discurso del traductor. Impresa en Madrid afro de 179r. Y se previene que todas las obras de este autor estdn prohibidas, aun para los que tienen licencia,en cualquieridioma en que sehallen.Edicto de 9 de julio de t796. [Suplemnto al Indice, p47bl l,'Exangile d,ujour: obra an6nima impresa en Ginebra en 8o mayor aio de 1769. Edicto de 6 de abril de r7gg. [Suplemento al Indice,p.roal (.orneille (les chef-d'euvres de Pierre et de Thomas): nouvelle ddition augmentdede notes et commentaires par M. de Voltaire. Pero se advierte que la prohibici6n no comprende las piezas contenidas en esta colecci6n y si sdlo las notas de Voltaire. l.dicto de r r de febrero de r8o4. [Suplemntoal Indice,p.r3a,b] lluhoma (elfako profeta),tragediaen cinco actospor el L.D.F.R. de L. y V., impresa en Madrid en casade lbarra. Edicto de z5 de agostode r 8o5. [Suplemntoal Indice,p35a] 1,, I/ieillard d.unont Caucaseatu juifs portugais,allemandset polonais;attribu6 i un ami de I'auteur de la Henriade, ornd d'un portrait de Mr. de V***; un tomo en 8' impreso VoltaireenEspagne r7j4-r8j5 en Rotterdam,afrode r777i por ser un conjuntode proposiciones injuriosasa la SagradaEscrituray contrariasa lospuntosm6ssagrados de nuestrareligi6ny disciplina eclesidstica. Decretode zo de septiembrede r8o6. [Apendice al Ind,ice,p.3oal Zadigo el dcstino,historiaoriental,publicadaen franc€spor Mr. de Vad€y traducidaal por D.; un tomo en rz" impresoen Salamanca espafrol por D. Franciscode T6iar, afrode r8o4: por ser extraidade las obrasde Voltaire,generalmente prohibidasaun paralos que tienenlicencia,y porqueel objetode estaobraesatribuir la causade los acontecimientos humanosal acaso,fomentandoel perniciososistemadel fatalismo. Decretode zo de septiembrede 18o6.L4pendice al Inilice,p.3ra,b) La premidre des productions de Voltaire qui a fait I'obfet de condamnation est La Henriade, qui figure i l'Index de t747 sous le ntre La Ligue ou Heni le Grand et anonyme (p.rro7a). Les qualificationsrelativesi cet ouvrage n'ont pas dt6 conservdeset l'on ignore les raisons de la prohibition. Lantier, voyageur frangais en Espagne, reste bien dtonn6 lorsque au passagede la frontiBre un commissaire du Saint-Oflice lui riquisitionne un exemplaire de La Henriade: 'A coup sOr elle n'entrera pas. Vous voulez infecter notre pays du poison que distille cet auteur venimeux.-Mais, monsieur, c'est un poEmeof la morale et la religion sont trds respect€es.'13 Le voyageurne rdussit pas i convaincrele commissaire, m€me pas en lui citant des vers sur la transubstantiation; les derniers mots de celui-ci sont tranchants:'pas un seul feuillet de Voltaire ne pass€ra G6rone. Messieurs les Frangais, vous critiquez notre sdvdritd et notre inquisition, mais nous n'avons ni Saint-Bart6lemy ni guerres de religion' (i. l3 r ). Les Lenresphilosophiques, interdites par 6dit du r 6 ianvier r 75 6, sont attribudes i 'Mr. de Vitit't' et leur condamnationse basesur des 'proposicionesherdticas, abusivasde la SagradaEscritura, iniuriosas al Sumo Pontifice y execrablemente torpes y deshonestas'.taLe Siicle de Louis XIV, condamn6 par 6dit du 7 mars 1756, est attribud a Joseph Dufresne de Francheville,nom pr€t6 sous lequel Voltaire avaitpublid I'ouvrageen r 75 r . D'aprEsles censeurs,I'histoirecontenait des 'proposicionestemerarias,err6neas,iniuriosas, irreverentesa la religi6n cat6lica,sumos pontifices,cardenales,obispos,religionesy principes'.15 La premidre occasion dans laquelle le nom de Voltaire apparait dans un 6dit de I'Inquisition est en ry6z, le 18 ao0t, lors de la condamnationdes cuyres compldtes. Avec cette disposition Voltaire allait augmenterle groupe des auteurs de la premidre classe (prirua classisauct\rum damneteememoriaequorum oper& editaet edcndasuntprohibita), constitu6epresque exclusivementpar des h6risiarques; les dcrivains frangais qui lui tiennent compagnie sont Cldment Marot, Du Plessis-Mornay, Rabelais, Pierre de L'Estoile et Antoinette Bourignon, une r3. Lantier,Voyage, i.r3o-3r. r4.B.N.,ms.r3.zr8. r5 .8. N.m , s . r 3. z r 8. 34 z. Voltaire et la censureespagnole obscure dcrivain du dix-septidme sidcle; parmi les contemporains, il n'y a que Jean-JacquesRousseau.16D'autre part, la condamnationdes ouvragesde Voltaire frappait m€me ceux qui avaient licence de lire les liwes interdits. La condamnation in totum desouvragesde Voltaire n'a pas emp€chd le SaintOffice de censurer et interdire d'autres productions isol6es. Ainsi, un €dit de d6cembre r 766 attribue i Voltaire, sansassurance,trois ouvrages:le Dictionnaire philosophique prrtatif, l'Essaisur les meun et La Philosophiede l'histoire. D'autre part, plusieurs ouvrages sont attribuds i des pseudonymes ou i des auteurs supposds,tels le Dr Goodheart pour La Paix perpituelleet le marquis d'Argens pour le Discoursd.el'empereurJulien. Les seules productions qui se prdsentent comme authentiques sont les romans et contes, La Raisonpar alphaba (ntre donn6 dans plusieurs dditions au Diaionnaire philosophique)et le commentaire au thditre de Corneille. Les romans et contes ont 6td interdits dans leur ensemble par 6dit du 17 mars ry76, mais les qualifications n'ont pas 6t6 conserv6es.Toutefois, nous connaissonsles censures de Candideet de Zadig, deux romans qui n'ont iamais 6td condamn€s par leurs titres en franqais, la prohibition de Zadig portant, en fait, sur la traduction espagnole.A I'Archivo hist6rico nacional est conserv6le dossier complet de qualification de Candide.t7 Le dossiers'ouvrepar une leftre (datdedu I5 septembrery79) d'envoi du texte au censeur, frdre Manuel Denche, par un des secrdtairesde I'Inquisition de Madrid. Le lendemain le qualificateur lui rend le livre en all€gant qu'il ne comprend pas bien le franqais.Le r8 septembreun autre secr6taireenvoie le livre au pdre PedroJosef Portillo et le 30 du m€me mois ce censeurle rend i I'lnquisition avec sa qualification. Comme il dtait d'usage dans la procddure inquisitoriale,le roman est envoy6au secondcenseuravecI'opinion du premier. Le second censeur garde le livre du 9 octobre au z ddcembre, date de son rcnvoi au Saint-Office. Le dossier se ferme avec un procds-verbal(dat€ du 8 janvier r 78o) d'une sdancedu Conseil de l'Inquisition de Cour oi il est accordd que le livre soit condamni dans le premier 6dit. Mais cette prohibition ne s'est jamais concrdtis6e et Candiden'apparait dans aucun 6dit ni n'a 6t6,inclus dans I'lndicede r 79o. I-a partie la plus int6ressantede tout le dossier est sans doute la double qualificationdes deux censeurs.Le premier, PedroJosef Portillo, montre une ccrtaine culture littdraire et philosophique. Il attribue sans hdsiter le liwe i \ioltaire, le d6duisant non seulementdes initiales de la page de titre ('M. de l'.'), mais aussi et surtout 'del estilo y de la ortografia propia del autor'; la r 6. Voir Defournetux, Inquisicirin,passin. r7. A.H.N., Inquisici6n, liasse 4474-42, reproduit dans notre appendice E. Cette qualification, p.16r-63). .rinsique les suivantes,est comment€ebriivement par Defoumeaux (Inquisici6n, 35 Voltaireen Espagner7j4-t8j5 paternitd du livre serait raison suffisante pour le condamner sans examen, puisque tous les ouvragesde Voltaire dtaientinterdits depuis ry62 en Espagne, mais le censeur, fiddle aux ordres regus, analysele roman en ddtail. Ce qu'il remarque de prime abord c'est qu'il s'agit d'une satire de Leibniz et de son systdmeoptimiste, mais plus tard il note que bajo el velo de una sdtiracontraesasmiximasde Leibniz[...] ocultaesteimpfoautor el designioformaly seguidode establecerel deismo,y no comoquiera,sino un deismo epicfreo, que presentaun Dios sin Providencia, y que dejandoal acasotodos los acontecimientos de estemundo, liberta a los hombresde la esperanza y del temor de los castigosy de los premios de la otra vida, arruinandopor consiguientetodos los principiosde la religi6n,de la sociedady de la moralidadde lasaccioneshumanas. Le censeur analysetout particulidrement les dpisodesde El Dorado sur la religion et du derviche sur la Providence. L'ddition de Candideobjet de censure comportait la suite aioutde par Thorel de Campigneullesen 176r, puisqu'il continue son analyseen faisant rdfirence au voyage de Candide au Danemark et en insistant sur la chronologie, avec rifutation de celles que l'on attribuait aux Chinois et aux Babyloniens,pour conclure que la seule exacteest celle de la Gendse.La satire de Voltaire contre I'Inquisitionrs ne pouvait pas dchapper au censeur, lequel la qualifie de 'sangrienta,llena de imposturas,blasfemias, falsedades,torpezas,calumniasy chocarrerias'.Son avissur ce liwe, 'sembrado de obscenidadesmonstruosas',est qu'on doit le condamneravecla prohibition la plus sdvdre. Le secondcenseur,frdre Franciscode Guzm6n, est tout i fait d'accord avec les qualificationsprdc6dentes,en aioutant aux 'herejfas,blasfemiasherdticas, proposicionessapientesheresim,escandalosas,obscenas,denigrativasy demasiadamenteperniciosas'signal€espar le premier qualificateurbeaucoupd'autres, avec mention de la page of elles se trouvent. Quant ir la paternitd du roman, il coihcide avecson colldgue:'Nadie ignora que es obra del hereieVoltaire porque demuestrael cardctery genio de esteabominableautor. Su invenci6n,susideas, su colocaci6n, su crftica maldiciente y continuo libertinaje, todo dice que sali6 de aquella mano.' Le censeurest 6videmmentfavorablei la condamnationde l'ouvrage, 'con toda la severidadde las leyes'. Mais malgrd ces qualifications erremement virulentes et I'arr6t du Conseil, Candiden'a pas 6t6 interdit. D'aprds la chronologie, la censure suivante correspond i, La Raisonpar alphabet,ouvragecondamn6par l'6dit du 3 iuin r78r; en fait, il avait6td prohibd plusieurs ann€es auparavant sous le ntre Diaionnaire philosophiqueportatif. Le qualificateur, aprEs avoir fait mention des propositions qu'il relBve dans I'ou18. Cand,ide,chapitres 6 ('Comment on fit un bel auto-da-f6 pour empdcher les tremblements de terre et comment Candide fut fess6'), 8 ('Histoire de Cun6gonde') et 9 ('Ce qui advint de Cun6gonde, de Candide, du Grand Inquisiteur et d'un Juif). 36 z. Vohaireet la censureespagnole vrage, s'en prend i I'auteur, qu'il ddfinit comme 'un libertino que ha juntado por orden alfabdticotodos los errores de los que le han precedido,afradiendo chistesy graciosidadesde aquellasque les son propias a estosmonstruosde la iniquidad.'re L'histoire des qualifications de Zadig estun peu plus complexe. Les censures procddent du tribunal de Mdxico ef forment un long dossieravec consery6es20 le rapport que le tribunal de cette ville dirige au Conseil suprOmede Madrid en vue de la condamnationdu roman (juin 1784). Le premier des censeurs, Josd Francisco de Vald6s, qui croit que le livre est m6prisable et son suiet ridicule, en vient i l'dpisode oi Zadig fait voir i des membres de religions diversesqu'ils adorent tous le m€me Dieu et il n'y trouve rien susceptiblede censure thdologique. Il ne considBrenon plus riprouvables les allusionsi la Providence, bien au contraire il y trouve un parall€le avec I'attitude de Job. La seule chose qui lui semble digne de censure est le nom donnd aux angesqui apparaissentdansle roman, parce qu'ils ne coihcidentpas avecMichel, Raphael et Gabriel, seulsacceptdspar I'Eglise. Il termine son rapport en s'excusantdes fautesdues i son ignorance. Cette censureestsuiviedansle dossierpar une note de I'inquisiteurprocureur oi il met en 6videnceI'excessiveindulgence du censeuret son opinion que le livre doit €tre saisi 'como prohibido in odium autoris', en aioutant: 'Este no consta quien sea expresamente,pero no faltan escritores que lo atribuyen al infeliz hereie Francisco Maria Arouet de Wolter, cuyas obras todas estdn cnteramenteprohibidas por la Inquisici6n de Espafra.'Il est de I'avis que le roman doit passer i un second qualificateur qui ddcide de la paternitd de Voltaire.Le nouveaucenseur,frdre Domingo de Gandarias,ne peutpas affirmer que I'ouvragesoit de Voltaire, quoique le roman tieneresabiosa su modode pensary escribir,difundiendola s6tiray el venenobajolas personas y profesi6nde los interlocutores que introduce,como hizo en su epistola Urania,en su tragediade Mahoma,etc., en las que vomit6los m6shorrendosdicterios bajolospersonajes supuestos v blasfemias de su f,ibula. I condamneavecduretd plusieurspassagesdu roman, en les qualifiant d'inductifs au ddisme et au fatalisme,et meme d'dpicuriens,et il est de l'avis qu'il doit 0tre interdit. L'inquisiteur procureur insiste dans un dernier rapport sur les dangereusespropositions r€parties dans I'ouwage, si bien qu'il sollicite du tribunal la prohibition du roman. Le Conseil de Mdxico accordedanssa sdance du r5 iuin r784 condamner totalementl'ouvragedans le premier 6dit, avecle consentementdu Conseil supr€me.Voili le dossierarrivd de Mdxico i Madrid. r9. Cit6 par Defbumeaux, Inquisicidn,p.r6o. zo. A.H.N., Inquisici6n, liasse4465-5: voir notre appendiceF. 37 Voltaireen Espagner7j4-r835 On y a aioutd une note, dat6e deux ans plus tard, pour faire chercher le roman dans les archivesdu Conseil ou pour I'acheter. Tout comme Cand.ide,Zadig n'a pas 6td interdit dans I'original, mais la traduction espagrplea 6td I'objet d'une condamnationen r8o6'por ser extraida de las obras de Voltaire, generalmente prohibidas aun para los que tienen licencia, y porque el obieto de estaobra esatribuir la causade los acontecimientos humanos al acaso,fomentando el perniciososistemadel fatalismo',d'aprds ce qu'on peut lire dans l'Apendiceal Indice d6ji cit6. Les franciscainsJuan Ram6n Gonz|lez et Juan Ramos Aguilera ne sont pas plus bdnignesau moment de qualifierZ'Eztangiledujour.2t Le livre a 6t6 ddnonci i I'Inquisition de S6ville par son commissaire i Cadix Pedro Sdnchez Diaz Sa d6nonciation Bernal, fdroce persdcuteurde livres suspectsou condamn6s.22 porte la date du 3 octobre r7g8 et deux mois plus tard la qualification6tait d6ii pr6te. Les censeursy analysentminutieusementles diffdrents opuscules qui composent I'ouvrage, notant leurs opinions. Dans I'ensemble ils qualifient I'ouvragede'encadenamientode proposicionesformalmenteherdticas,blasfemas, cism6ticas, sediciosas,piarum aurium ofensivas, simplicium seductivas, impias, escandalosas'. Se basant sur ce rapport le Conseil, dans sa r6solution de f6wier rygg, d6,cidela prohibition du liwe m€me pour ceux qui ont une licence, 'por estar esta obra llena de proposicionesformalmente herdticas, blasfemas, cismdticas, luiuriosas y ofensivas, y porque niegan la autoridad y verdad de las SagradasEscrituras'. Le liwe fut condamnd par un 6dit du 6 awil rygg;le nom de Voltaire n'apparaitni dans les qualificationsni dans I'ddit. Le dossier de qualification des ceuvresde Pierre et Thomas Corneille avec les notes de Voltaire met au iour un curieux incident entre I'Inquisition et un libraire de Madrid, qui peut €tre un indice de I'attitude des libraires face aux exigencesdu Saint-Office.23LJne fois le livre d6nonc6, et ayant appris les inquisiteurs que plusieurs exemplairesse trouvaient dans la librairie de Teodoro Argueta, rue de la Montera, ils ordonnent au commissaireJosef Cayetano Cach6nde serendre i la librairie pour lessaisir.Celui-ci r6pond aux inquisiteurs que le libraire refuse de les rendre, parce que les inquisiteursavaientddji visitd sa boutique et n'avaient rencontrd aucun livre interdit. Aprds deux s€vdres notifications au libraire, celui-ci finit par rendre les livres, non aux inquisiteurs, mais directement i l'inquisiteur g6ndral,Ram6n Jos6 de Arce, archev€quede Burgos. Le dernier document conservd sur cette affaire est une notification de I'inquisiteur gdndral aux inquisiteurs de Madrid leur ordonnant de rendre au zr. A.H.N., Inquisici6n, liasse45zz-zg: voir notre appendiceG. zz. Defourneaux (Inquisicifin,p.t r 8-24) rapporte une vdritable campagnecontre les livres franqais mende I Cadix par ce commissaire. 23. A.H.N., Inquisici6n, liasse4492-4o: voir notre appendiceH. 38 z. Voltaire et la censureespagnole libraire les livres qu'il a prdsentdss'ils n'y trouvent rien de condamnable. L'ouvrage fut pass6 pour sa censure aux qualificateurs Hip6lito Lerdn et Manuel Torres, des dcolespies de Madrid. Les censeursse mettent en garde devantle nom de Voltaire: Esbiennotoriala impiedadde Voltairey cualquierobrasuyadebeserbiensospechosa, puesaun cuandotratade materiasde pura literaturay que no tienenconcernencia con nuestrasagradareligi6n y sus sagradosdogmaso respetables ceremonias,no deja de y esparcirlas semillasde su incredulidad. manifestarsusimpiossentimientos [-esprincipaux aspectsqu'ils reldventpour la censuresont lesnotes que Voltaire mit d Polyeuaei propos du fanatisme du martyr et de la religion des Romains, ainsique sesattaqueset plaisanteriesi l'6gard d'Esther,saintGr6goire le Grand ct les orateurs sacr6s.AprBs un minutieux examendes propositionsrelevdesils concluent que l'ouwage doit €tre condamn6 'a causa de las desvergiienzas, escdndalos,blasfemias,erroresy herejfasque dejamosanotadas'.Cette qualification porte la date du r9 novembre r8or; I'ouvrage fut condamnd par le Conseil le 8 mai r8oz seulementet ins6r6 dans l'6dit du rr f6vrier r8o4, avec cette remarque que la prohibition ne frappait que les notes de Voltaire. La derniEre des condamnationsest dat6e du 16 octobre r8z5 et elle 6mane dc la censure dpiscopale:I'archev€que de Valence interdit les ouvragesde Voltairedansleur ensemble.2a Ces ouvragesrestaientautomatiquementinterdits dansles diocdsesd'Avila, CartagEne-Murcie,Cordoue, Gdrone, Ibiza et Lugo, car les dv€quesrespectifsadoptaientles prohibitions dictdespar n'importe quel rutre 6v€que. La plupart des ouvrages condamnis sont donc en langue frangaise.Les traductionsinterdites sont rares,malgrd le nombre 6levdd'ouvragesde Voltaire publids en espagnol. La premidre traduction i paraitre dans un 6dit de I'Inquisition a 6t6 celle de l'Histoire de ChailesX//, publi6e en ry34 par Leonardo de Urfa y Urueta, qui a dti condamn6edans sa secondeddition de ry4o-t74r. En fait, elle n'a pas 6t€ interdite dans I'ensemble,mais expurgde,ce qui fait de cette traduction le seul ouvrage de Voltaire i subir ce type de censure. Les expurgations de l'Histoia lc CarlosXII ont 6td publides dans l'6dit du 14 iuillet 1743, accompagndesdes raisonsde la censure: 'l'odaslascualesproposiciones y palabras mandamos borrary tildardelunoy otrotomo, porserrespectivamente impfas,indignas,escandalosas, injuriosasy denigrativas a muchas l)crsonascat6licasde distinguidaautoridad,irreverentese infamatoriasa los obisposy {}trosministrosde Dios de quieneshabla;temerarias, blasfemas, hereticales, falsas, Iormalmenteerr6neas,y que arguyena su autor principalcomo vehementemente prohibidns,p.669. 24.Ind.ice fu loslibros 39 Voltaireen Espagner 7j4-r8j5 y profesordemuchoserrorescontranuestrasantafe cat6lica.2s sospechoso deprotestante Cene critique sdvdreest d'autant plus curieuse que les censeursdu Conseil de Castille chargds de lire I'ouwage neuf ans auparavant,lorsque le traducteur a demandd les licencespour la publication, se sont rdpandusen compliments i I'auteur principal et au traducteur et n'ont rien trouv6 dansl'histoire qui portait atteinte aux lois, aux mcurs et aux dogmes de la religion. Les expurgations,avec de ldgdresvariantes,ont dte reprisesdansl'Indm de 1747 et dans I'Indicede r79o, bien que rdfdrdesi des 6ditions diffdrentes. Il faut signaler que l'Historia dc CailosXII a 6t6,r66dit6e aprds la prohibition de tous les ouvragesde Voltaire, sans 6tre condamn6eavec eux mais seulement expurgde.Cette incoh6rencea produit une certaineconfusionparmi les inquisiLe tg teurs) comme ceux de Grenade, dont la qualificationa 6td conserv6e.26 septembre r78o I'Inquisition de Grenade renvoie i celle de Madrid le dossier formd i l'occasion de la demande d'un des commissairesde Mdlaga sur la possibilitd de comprendre l'Historia fu CarlosXII dans la prohibition gdn€rale des cuvres de Voltaire. Un qualificateurde Grenade,Andr6s Herrera, dit dans son rapport que, du fait qu'aprbs la date de ry62 on a condamnd plusieurs ouvragesde Voltaire, on doit interprdter que cette prohibition-li ne concerne pas tous les ouwageset qu'ils n6cessitentd'une condamnationparticulidre, et il aioute: todaslas obrasde Voltaireen 20 tomosy en los que imprimi6despu6ssusascensos pero la Historiad.eCarlosXII ya todosinducenal deismo,al naturalismoy materialismo; porquees su asuntobatallas, ardides, sev€ que no puedeproducirefectosperniciosos, arrojos,fiazasy temeridadesmilitaresde un jovenintrdpidoy guerrero. Il dit aussi que cet ouvrage'por Nordberg' est expurgddans un 6dit de 1769, si bien qu'on ne doit pas interpriter qu'il est interdit.2TMais le secrdtairedu tribunal de Grenade, ainsi que d'autres qualificateurs,ne sont pas du m€me avis,et ils votent pour la prohibition. L'un d'eux, Sebastirinde Espinosa,affirme que I'histoire contient une leqon nuisible 'por el peligro de engendrarfantasias [...] y por ser contraria al estadocat6lico'. L'affaire a 6t6 reglde par I'envoi i Madrid du dossier rduni. Mais il n'a pas 6t6 pris en considdrationsi I'on tient compte des nouvelles 6ditions de I'ouwage et des expurgationsqui ont continu6 2 5.B . N.m , s . r 3. z r 8 . liasse 26.A.H.N.,Inquisici6n, 4465-36. 27. Le qualificateur croit que Nordberg est un pseudonyme de Voltaire, lorsqu'en r€alit6 c'est un historien suddois, auteur d'une Histoire du roi d.eSuifu CharlesXII, dont la traduction franqaise est I'objet de l'€dit expurgatoire du 5 ao0t 1769 (Indice, p.I9zb). Defourneaux (Inquisici6,n,p.6z\ attribue erron6ment i l'ouvrage de Nordberg les expurgations d'une Historia de CarlosXllparues dans un 6dit de r78r, qui coincident avec celles del'Indice (p.3o4a,b),of I'ouvrageest nettement attribu6 i Leonardo de Uria, traducteur de Voltaire. 40 z. Voltaireet la censureespagnole i paraitre dans un 6dit de r78r et dansl'Indicede r79o. La traduction de La muertede Cisar condamn6epar I'Inquisition est due i Mariano Luis de Urquiio, qui a eu Ia maladresseou I'audacede faire imprimer le nom de Voltaire sur la page de titre. Cela confirmerait, en partie, le mot de Mendndez Pelayo sur Voltaire, d'aprds lequel 'la Inquisici6n espafroladeiaba traducir libremente sus tragediasy sus historiascon tal que en la portadano se expresaseel nombre del autor, mal sonantesiempre a o(dospiadosos'.28Bien que le nom de Voltaire suffisait, i lui seul, i faire interdire un ouvrage, dans ce cas les ddlationssont arrivdesd'un autre c6t6 et par une causetrCsdiffdrente. La tragddie 6tait prdcdd€edans l'6dition d'un 'Discurso del traductor sobre el estadoactualde nuestroteatroy necesidadde su reforma'. Auteurs et comddiens se sont sentisparticulidrementvex6spar le 'Discurso', oi on leur attribuait tous les ddfauts du th6itre espagnol,et ils ont ddcidd d'entreprendre une action contre Urquiio. En novembre r79r les com6diensont prdsentdi la mairie (de qui d€pendait la gestion des th€itres de Madrid) une demande de saisie du livre, comme offensif pour la nation, les magistratset les auteurs dramatiques.2e Ces ddmarchesont cristallisden une d6nonciationformelle au Saint-Office qui faillit produire un procds contre lJrquiio, arr€td par I'intervention du comte d'Aranda. La trag6die,sansmention du nom de Voltaire, a €td condamn6epar l'6dit du 9 juillet r796. Quant i une autre trag6die interdite, El falso prlfeta Mahoma, traduite par Francisco Rodriguez de Ledesma, il est impossibled'en connaitre les causes puisque le dossier de qualification n'a pas 6td conserv6.Eu 6gard aux graves erreursbibliographiquesdes 6dits de I'Inquisition, il est plus que probablequ'il s'estproduit une assimilationincorrectede la part desinquisiteursavecd'autres ouvragesportant sur Mahomet et condamn6s auparavant.En effet, un 6dit du 17 mars ry76 avait condamnd la com6die de Francisco de Rojas intitulde justement El falso profetaMahoma,3ntandis que l'6dit du rz novembre 1796 interdit un Compendiohistdricode la aida delfalso profetaMahoma, publi6 par Antonio de Capmany en r788.3r La quatridme traduction de Voltaire objet de prohibition a 6tE la version cspagnolede Za.dig,parue i Salamanqueen r8o4; la censurea €td ins6r6edans un ddcretdu zo septembrer 8o6, mais les qualificationsn'ont pas6t6conservdes. Quant aux condamnationsdpiscopalesdans le domaine des traductions la 28. Men6ndez Pela-vo,Heterodoxos, v.295. y museo zg. Voir Lamarque, 'Nota sobre Mariano Luis de Urquilo', Rnista d,ela biblioteca,archhso 6 (1929),p.470-77. 3o. Ind.ice,p.r6p,b. 3r. Suplementoal Indice, p.35a. Cette prohibition pr6cdde immidiatement celle de la trag6die de \ oltaire dans cette liste. 4r Voltaireen Espagter7j4-r8j5 seule allusion se rapporte i La Heniad,a dans la version de Pedro Bazin de Mendoza, condamn6epar le chapitre de Toldde le rz octobre r8z3 et par l'6v€que d'Oviedo le z5 mars 1824.32 La censure inquisitoriale a frapp€ aussi plusieurs ouvragescomportant soit des extraitsde Voltaire, soit des allusions.Il va de soi que cesr6f6rencesdevaient €tre des 6loges.Par un ddit d'avril de ry64 on condamnait un livre intitul6 L'Espit fu M. de Voltaire,paru il y avait quatre ans:33c'6tait une petite anthologie de passagesde Voltaire rdunie par Claude Villaret. L'Essai d'Aducationnationale de La Chalotais fut expurg6par l'6dit du zo juin ry77,oi I'on ordonnait de rayer les 'citas y elogio de la Filosofiadc la historia de M. de Voltaire'; on faisait de m€me biffer d'autres r6l6rencesi Locke et i Rousseau(p.z98b).La Vidade Federico//, traduite par Bernardo Marfa de Calzada, fut interdite par I'ddit du 6 septembrerygz, parmi d'autresmotifs, 'por insertarseen ella a la letra varios fragmentosde las obras de Voltaire';3aces fragmentsdtaient des lettres et des podmes€changdsentre Voltaire et Frdd6ric. Une allusion directe au th6itre de Voltaire, notamment d sa trag1,dieAlzire sur la tol€rancereligieuse,a 6t6 une des causesde la condamnationen 1797 du Noupeauao1ageen Espagne,ou tableaude l'6tat aauel de cettemonarchre.3s On a m€me condamn6 la rdfutation i I'ouvrage de I'abb6 Guyon contre Voltaire philosophes', pour sentir intitulde Sentimentsd,'uninconnusur l"Oracle dcsnouaeaux d'Aclaircissement et d'errata d cet ouz;rage,didi6 d Mr. de Vohaire. L'ouwage a dt6 interdit par l'6dit du zo septembre 18o6 'por contener proposiciones respectivamenteher6ticas,blasfemas,escandalosas, sediciosase iniuriosas'.36 L'action de l'Inquisition espagnole contre Voltaire ne se limitait pas i la prohibition de sesouvrages:plusieurspersonnalit6sont 6t6 molesties et meme accus€esd'avoir lu Voltaire ou de participer i sesid6es.Les premiers i qui on a intent6 un procds ont 6t6 les frires Tom6s et Bernardo de lriarte, les deux traducteurs de Voltaire. Juan Antonio Llorente, secrdtaire et historien de I'Inquisition, donne une petite rdfdrencede I'affaire Tomds de Iriarte: Fue procesado en la Inquisici6nde Corte,en losriltimosaflosdel reinadode CarlosIII, por sospechoso de los erroresde los falsosfil6sofosmodernos: sele asign6la Cortepor en la salade audiencias del tribunalcuandose le cdrcel,con obligaci6nde presentarse avisar-. Se prosigui6 su procesoen secreto;dio satisfacci6na los cargos,pero los inquisidorescreyeronque no era completa,por lo que lo declararonsospechoso con sospecha leve;abjur6y se le absolvi6en el tribunala puertacerrada,sin asistencia de 32. Indice dc los librosprohibidos,pSzE. y. Ind,ice,p.g5b. 34. Suplementoal Indice, p.gb. 35. Suplementoal Ind.ice,p.39b; A.H.N., Inquisici6n, liasse 445o-9, citi par Paz, Papela dt y earaaos (Mrdid rg47), p.434, no.r332. Inqukicidn: eatdlogo 36. Apmdice al Indiee,p.z7 a. 42 z. Voltaire et la censureespagnole personas de fuera,con penitencia secretay suave,de maneraquepocossupieronen la Cortesu proceso.3? L'arr6t du tribunal, dat6 le r r aofft 1779, a;pportedes nuancesaux mots de Llorente.3sIriarte y est accusdconcrdtementde prononcer'proposicionesy leer libros prohibidossin licencia,como despu6sde tenerlavariosque con la general no pueden ser retenidos ni leidos, y asimismo otros que absolutamenteno pueden leerse,y por otros crimenes'. On lui a impos6 I'assiduitdi certaines pratiques religieuses,ainsi que I'annulation de la licence de lire des livres interdits. La cause du procds reste, donc, bien 6tablie i la lumiEre de cette sentence.Semble 6cart6,par consdquent,ce que Mendndez Pelayocroyait 6tre le corps du ddlit, i savoir, le podme intituld La barcade Simdn, satire de I'Eglise qu'il qualifie de 'la poesia heterodoxam6s antigua que yo conozco en lengua castellana'.3e Le procds de son frdre Bernardo est plus intdressanti cause des allusions directes i Voltaire. La proc€dure date d'avril t774.* Il a €t6 ddnonc6 par un de sesfrdres,le dominicainJuan Tom6s, qui ddclareque Bernardoparlait d'un ton goguenarddes actesdu culte et des eccldsiastiques. La premidre allusion i la frdre Diego Voltaire se trouve dans ddclarationde de Cisneros,bibliothdcaire i El Escorial, qui a affirmd que l'ambassadeuri Rome, Jos6 Nicol6s de Azara, avait envoyd i don Bernardo une lettre 'en que le persuadia a toda costa comprase el Diccionaio f.losifico de Voltaire, libro abominable, afradidndoleesta expresi6n: 6steserdtu felicidat . Le m€me tdmoin ajoute que don Bernardo dicepriblicamente haberescritounacartaa Volter,enqueaunquesuasuntoeradefender a variosescritoresespafroles de la crftica mordazde aquel autor,pero al principio de publicdndose por su admirador, y dici6ndoleque asi cllala hacfaun elogiodesmedido, que sal(aa la luz una obra suyala recibiacon mil aplausos,llevdndolaa que la leyesen sus amigos;que el mismo reo tradujo al espafloluna tragediade Volter, intituladael 'fanred.o, aunqueocultandoel nombredeVolter,conun pr6logoo dedicatoriadel mismo reo al pnio tutelard.eEspafia,composici6noriginal del reo, cuyaexpresi6npareceal que nacede un principiodel atefsmo,comosi Espaffano tuvieraotradivinidad declarante de tutoradel Genio.ar 37. Llorente, Inquisiciiln,i.5r6. 38. Archivo generalde Simancas,livre d'Inquisici6n, no.877, f.r5r; citd par Cotarelo,'Proceso y musels 4 (rgoo), et, en partie, par Pinta, inquisitorial de Iriarte', Rnista dc archiaos,biblioteeas lnquisici6n,p.233. v.3o7. 39. Mendndez P ebyo, H eterodaxos, 4o. Sur ce procds, voir Pinta, Inquisicifn, p.235-4o, d'oi procddent les citations. L'auteur a rcproduit ce texte dans 'El sentido de la cultura' et drns Aspeaoshistficos (p.r34ss). Les sources sc trouvent i A.H.N., Inquisici6n, liasses3229,3776. 4r. Defourneaux ('L'Espagne et I'opinion') publie une lettre conservdeau Fonds espagnoldu I)ipartement des manuscrits de la Bibliothique nationale i Paris, adressde,parait-il, i Voltaire et qu'il attribue i Bernardo de Iriarte i cause de certaines coincidences avec la lettre mentionn6e au cours du procds; la lettre porte la date d'octobre r764 (Best.Drzz8r). +3 Voltaireen Espagnet7j4-r8j5 L'ensemble des propositions qui se ddgageaientdes d6clarationsfaites par les t6moins ont dt6 qualifides par les inquisiteurs de 'blasfemas,temerarias, escandalosas,sapimtesheresimy herdticas,considerando al reo como materialista y ap6stata, votdndose nemine discrepanteque don Bernardo de Iriarte fuese reducido a circeles secretas,con secuestrode bienes e incautaci6nde papeles y libros'. Cependant, I'arr€t n'a pas 6t6 accompli, car I'accusd a continu6 i occuper sespostesdans l'administration. Le procds de Pablo de Olavide a 6t6 beaucoupplus retentissant,en Espagne et i l'6tranger,non seulementpar la personnalit6de I'accus6,mais aussipar la duretd de la peine impos6e.Il s'est agi d'un autillo, c'est-i-dire, d'un auto-dafe tenu huis clos dans le tribunal de I'Inquisition de Cour. L'autillo eut lieu le z4 novembre t778, en prdsenced'une soixantainede personnesinvities i la cirdmonie, que I'on voulait faire servir de legon.n2 Olavide avait 6t€ incarcdrd deux ans plus t6t 'por sospechosode muchos erroresherdticos,principalmentelos de Rousseauy Voltaire,con quienesseguia correspondenciaepistolarmuy confidencial',selon Llorente (i.562), et apr€sles d€nonciationsde certainsmoinesau sujetde I'action d'Olavidei SierraMorena. Le chdtiment qu'on lui a imposd a dtd vraiment exemplaire,puisque (i.563): se le conden6a reclusi6nen un conventopor ochoaflos,sujetoal tenorde vidaque le designar(a un directorespiritualde la confianzadel inquisidordecano;destierroperpetuo confiscaci6n debienes de Madrid,SitiosReales,Sevilla,C6rdobay nuevaspoblaciones; e inhibici6n de empleosy oficioshonorfficos;de cabalgaren caballoy de llevar oro, plata,perlas,diamantes,piedraspreciosas,seday lanafina, vistiendos6lo sayalo pafro vulgar. Il n'a pas cependantaccompli la totalitd de la peine, car en r78o, pour cause de maladie, il a 6t6 trans{brdd'un couvent de Sahagrini Murcie, d'oir il est pass6en Catalognepour se rifugier plus tard en France. L'6cho de I'emprisonnementet du procCsd'Olavide a croisd la frontidre et est arrivd iusqu') Ferney. Voltaire, i qui Olavide avait rendu visite en 1763 i son retour d'Italie, n'a pas v€cu pour assisteri la condamnationde don Pablo, mais il a eu connaissancede son emprisonnement: Si M. Benavidesou Olavides,qui est un philosophetres instruit et trds aimable,reste dans les cachotsde l'InquisitionavecI'agr6mentde Sa MajestdCatholique,il sera Il a pass6il y a longtemps huit joursauxD6lices;celam'attendrit difficilede meconsoler. pour lui.a3 Les inquisiteurs ont dtd plus mod6r6s avec Bernardo Maria de Calzada, 42. Llorente, Inquisirifn, i.562-64. Font aussi r€16renceil'autillo Mendndez Pelryo (Heterodaxos, v. z 49 - 5o), Defoumeaux (Olaai dc, p.34 | - 64, et Herr (Espaiia y Ia rno luci6n, p. | 73 - 7d. 43. Leme i d'Alembert du 4 lanvier 1777 (Best.Dzo5or); cit6e par Defourneaux,Olnidt, p.54. 4+ z. Voltaire et la censureespagnole 6crivain qui s'6tait signal6 comme traducteur d'ouvrages des philosophes: la Logiquede Condillac, Le Fils neturel de Diderot, Alzire de Voltaire. Le procds de Calzadt s'est tenu sans doute entre rTgo et r7gr, date oirJuan Antonio Llorente, qui a pris part i sa ddtention, a quitti Madrid.e Llorente lui-m€me raconte I'affaire Calzada: El infeliz Calzada,no bastdndolesu sueldode oficial de la secretar(a del ministeriode la guerraparamantenera su dilatadafamilia,sehabiadedicadoa traducirobrasfrancesas y componerotra de cuentosy chistes,con la fatalidadde adquirirsepor enemigosciertas personasfan6ticasy unos frailes,que aparentandocelo de moral rigida y severa,son intolerantesde todo lo que no confrontacon susideas,y arruinaroncon susdelaciones una familia,puesdespudsde alg{n tiempode prisi6nabjur6delai, queequivalecasia ser absueltoen los puntos de fe; y sin embargose le desterr6de la corte, con cuya providencia perdi6su destinoy esperanza de ascensos.as Un grand dcrivain de l'6poque qui a souffert encore la persdcution du SaintOffice a itd le fabuliste F6lix Mar(a de Samaniego.On lui prdparait i I'Inquisition de Logrofro, sa patrie, un procds'por sospechasde haber adoptadolos errores de los seudofil6sofosmodernos y por lectura de libros prohibidos'.6 Pr6venu de ce qui se fabriquait contre lui, Samaniego est parti pour Madrid, of il a obtenu de son ami Eugenio de Llaguno, ministre de iustice, un arrangement avecI'inquisiteur gdn6ral. A un accommodement de la sorte est arriv6 aussi Mariano Luis de Urquiio. A I'occasionde la ddlation de La muertede Cisar et du 'Discurso' qui prdcddait la pidce, les inquisiteurs ont ddcid€ de mener une enqu€te sur les opinions d'Urquijo en matidrede religion.Les ddpositionsde plusieurst6moinsont laiss6 croire qu'il 6tait enclin i suiwe les maximes des philosophes antichrdtiens.a?Le destin a voulu que, lorsqu'on pr6parait le procEsen rTgz,le comte d'Aranda, protecteurd'Urquiio, ftt nommd premier secrdtaired'Etat, ce qui a fait changer radicalementla situation.En effet, I'auto a 6t6 remplac6par une 'audienciade cargos',il abjura comme suspectde lni et il a accompli une pdnitencesecrete. l,orsqu'en ryg6la tragddiea 6td interdite le nom du traducteurn'est mentionnd nulle part. Le dernier despersonnagesconnuscondamndspar I'Inquisition a 6t6 Ram6n de Salas,professeur de jurisprudence i I'universitd de Salamanque.D'aprEs l,lorente, 'fue preso en la Inquisici6n de Corte, afro de r786, por sospechade haber adoptadolos errores de los fil6sofosmodernosanticat6licos,como Voltaire, Rousseauy sus semeiantes,cuyasobras habfa leido' (i.526). A wai dire, 44. Herr, Espafiay la ra:oluci6n,p.2r7, n.94. 45. Llorente, Inquisici6n, ii.z 54. v.3o8-3o9. 46. Llorente, Inqu*ici6n, i.527; Men6ndez Pelayo,Hanodmcos, 47. Muriel, Ilistlria, p.z r 4; Llorente, Inquisicidn, ii.3 56-5 7. +5 Voltaireen Espagner74-r8j5 I'ann6e de la ddtention et du procds de Salas fut ry96: il a 6td condamnd i abjurer de lni, i rester une annde dans un couvent et trois 6loign6 de Madrid et Salamanque.asDes brochures qui circulaient manuscritesparmi les €tudiants de I'universitd et qu'on lui attribuait, notamment les Didlogos del A, B, C, traduction d'un ouvrage que Voltaire avait publii anonyme, ont itd prdsentes sansdoute lors de son procds.ae Les ddlations et procds oi figure le nom de Voltaire sont trds nombreux, et les accusdsappartiennent aux cat6goriessocialesles plus diverses. Les 6v6nements de la Rdvolution franqaise ont origind une recrudescence des mesures de contr6le, si bien que le nombre de dossierset de procdsde cette 6poque est 6lev6.so Aux deux premidres ddcenniesdu dix-neuvidme siOclecorrespondentplusieurs dossiers conserv6si I'Archivo hist6rico nacional, relatifs i des lecteurs ou sympathisantsde Voltaire. Ainsi, en 18o6 le qualificateur de I'ile de Le6n, prds de Cadix, d6posaune ddnonciationcontre un officier de marine, d'aprds laquelle celui-ci s'intdressaiti Voltaire, possddaitses ouwages et m€me un buste. On fit un contr6le chez lui et on y trouva deux volumes d'une 6dition des (Euarespohiquesde Voltaire, mais aucune trace du buste.srUne autre affaire conservde est celle du duc de Sotomayor qui a obtenu, lors de la suppression de I'Inquisition par Napoldon en r8o8, la permission d'emporter chez lui des livres interdits qui se trouvaient dans les archives. Au rdtablissement du saint office en r8r4 on lui a saisi trente-quatre livres condamnds,dont plusieurs ouwages de Voltaire. En 1816 on a fait un procds iJosd Asuero, m6decin de Logrofro, pour avoir traduit Voltaire et pour des propositions, parmi lesquelles: 'Voltaire era un sabio que habia conocido que Cristo era un engafrador.' On a intentd des procds aussi contre un certain Juan de Mandinaveitia, rdsident i Ofrate, parce qu'il 'recitaba pdrrafos de Voltaire ante i6venes estudiantes y muchachasen el paseo'.s2 v.z9r; Herr, Espafra.yla rnoluciin,p.z75. 48. Men6ndez Pelayo, Heterodoxos, 49. Herr, Espafiay la rnolucidn, p.263-77; Pinta, 'El sentido de la cultura espafrola en el siglo politicos68 (r 953), p. r 02- r 05. XVIII e intelectuales de la 6pocr' , Rnista de estudios 5o. Voir Domergue, Le Lh;re en Espagneau tempsdz la Rnolution franqaise(Lyon ry84)' passim. 5r. A.H.N., Inquisici6n, liassergo-z (qui procEdede I'Inquisition de Toldde); cit6 par Desdevises, 'Notes sur I'Inquisition au XVIIIe siEcle', Reuuehispanique4 ( r 899), p.497-98. 52. A.H.N., Inquisici6n, liasses4459-r, 4+gr-17,4495-8; cit6s par Paz, Papeksde Inquisicidn, p. r86 , z 8 r , 2 8 5 - 8 6 ; n o s .5 z3 ,7 3 3 ,7 4 7 . +6 z. Vohaire et la censureespagnole ii. La censurecivile La censure gouvernementales'exergaitau dix-huitidme sidcle sur deux aspects: sur les liwes, brochures et pdriodiques pour lesquelson demandaitla licence d'impression (censure pr€alable) et sur les livres qui procddaient de l'6tranger. La censure des livres appartenait depuis longtemps au Conseil de Castille, au sein duquel on a cr6d au milieu du dix-huitidme sidcle un Juzgado de imprentas (l'6quivalent de la Librairie en France), chargd particulidrement de la censure des brochures et des pdriodiques, qui commengaienti devenir nombreux. En r8o5 Charles [V a institud unJuzgado de imprentasy librer(as, compldtementinddpendant du Conseil de Castille, mais cet organismea dti supprimdpar FerdinandVII en mars r 8o8.s3Le Conseilavaitplusieurscenseurs chargdsd'examinerles ouvragespour lesquelson demandaitune licence d'impression.Parmi les censuresconserv6esse trouve celle queJovellanosa r6dig6e sur la traductton d'Alzire par Bernardo Maria de Calzada: por Mr. Voltaireen el afrode ry36, es todade su Estatragedia,escritaoriginalmente invenci6n,segrinconfiesasu mismoautor,y sin embargocorre con grandeaplausoen Francia,tantopor el m6ritoesencialquetieneen calidadde drama,comoporquelisonjea la opini6n que han formadolos extranjerosde los conquistadores del Nuevo Mundo. La Humanidadreprobardsiemprela conductade algunosde ellos,que deslucieroncon pero estacrueldadse suponetan generalen la su crueldadel esplendorde sushazaffas; tragedia,se realzacon tantaafectaci6ny sepinta con colorestan negrosy terribles,que y menosamantes no puededejarde ofenderaun a los espafroles mdsimparciales de la gloria de su pais. Si estereparoy los anatemasfulminadospor el SantoOficio contra todaslas obrasdel mismoautor no sirvierande estorboa la publicaci6nde la presente tragedia(lo que dejoal supremoarbitriodel Consejo),no halloen lo demdscosaque puedaimpedirla.sa Malgrd cette censurenigative deJovellanos,qui remarque que c'est un ouvrage de Voltaire et donc interdit par l'6dit de t76z,la trag6diea obtenu les licences ndcessaireset a 6t€ publi6e, et par l'Imprimerie royale, sous le nne El tiunfo de la moral cristiana. Quant i la censuredes livres non publiis en Espagne,elle 6tait r6gl6edepuis longtemps.Cependant,les dispositionsli-dessus ont redoubldau long du sidcle. La premidre prohibition rigoureuse de vendre des livres imprimds i l'dtranger sans licence se trouve dans I'Ordonnance royale du zr iuin r784.ss Cette 53. Voir Serrano Sanz,'El Conseio de Castillay la censura en el siglo ){ltllll',Ratistath archiaos, hihliotecas y museosr5 (I9o6), p.z8-46; Rumeu, Histoia de la censuraliteraria gubematioaen Espafia ( ladrid rg4o),passim. 54. Citd par Serrano Sanz, 'El Conseio de Castilla',p.36, sansindication de la source. 55. Nouisima reeopilaciin,loi xxr, titre xvt, livre vru. Cette disposition, ainsi que les suivantes,est sig'naldepar Rumeu (l*irana dz la eensura,p.65-88). 47 Voltairem Espagner7j4-r8j5 attitude serait une consdquencede I'indignation produite en Espagne,surtout dans les milieux officiels, par le cdlEbrearticle de Masson de Morvilliers dans l'Encydopidie mithodique. D'aprds cette disposition, les livres proc6dant de l'6tranger itaient arr€tdsaux douanes;ceux qui se destinaienti des particuliers ou i des libraires de Madrid pouvaient continuer leur chemin, car ils dtaient examin6s i la cour. Pour le reste, on devait en envoyer une liste au Conseil de Castille: les liwes anciens ou pourvus d'une licence prdcddente pouvaient circuler librement, mais les liwes nouveauxdevaient €tre examindsen lue d'une censure favorable. Le nouveau 6tat des choses instaurd en France par la Rdvolution et la profusion de liwes et brochures qui en traitaient ont origind un renforcement de la censure. Le Conseil envoya des listes de liwes aux douanes pour en emp€cher l'entr6e en Espagne.Les dispositionsofficiellesse sont multipliies: par I'Ordonnance royaledu 5 janvier r79r Charles IV interdisaitl'introduction dans sesroyaumes de toute sorte de papiers sdditieux et conffaires ir la tranquilliti publique;s6celle du r5 juillet rygz 6tait dirigde spdcialementcontre les 'brochuras o papeles impresos o manuscritos que traten de las revoluciones y nueva constituci6n de la Francia', que I'on doit envoyer des frontiEres au ministBred'Etat i Madrid.s7 Les mesuresde contrdle se sont poursuiviessous Ferdinand VII et ont culmin6 dans I'Ordonnance royale du rr avril 1824, d'aprds laquelle tous les lilres venant de I'itranger devaient €tre contrdlds aux frontidres.ssLes ouwages condamndspar I'Inquisition devaient€tre rendus i l'6v€que du diocdse oir se trouvait la douane, et ceux qui n'avaient point de licence d'importation devaient €tre retenus. D'autre part, ceux qui importaient des livres sanslicence dtaientmenac6sde peinestrds dures. Eu 6gard i cette situation on peut trBs bien supposer que la plupart des ouwages de Voltaire qui circulaient en Espagne ont dt6 introduits par la voie non ofhcielle,sousla clandestinitd.Cela expliqueraitl'absenceassezgdn6ralis6e du nom de Voltaire dans les dossiersde censure. Parmi ceux qu'a exhum6s Angel Gonzdlez Palencia, pour la plupart appartenant au rEgne de Ferdinand VII, il n'y en a qu'un qui se rdftre i Voltaire. Il s'agit d'une notification du secr€taire du ministdre d'Etat portant notamment sur la pr6face de la traduction de la Henriade: z. Voltaire et la censure espagnole un pr6logo que abunda en especies contrarias al sistema de gobierno establecido en estosreinosl en cuya consecuenciale ha mandado S.M. informar de ellos a V.E., a fin de que tome las medidas convenientespara impedir su circulaci6n en la Peninsula.se Estudiohistdieosobrela cmsura 59. A.H.N., Conseios,liasse5569-57;cit6,par Gonz1lezPalencia, gubematiaa n Espafia,rSoo-t8jg (Madrid ry34-ry4r), ii.z58-59,no.5zr. Por un emigradofranc6sresidenteen Burdeos se ha comunicadoque en la obra publicadariltimamenteen Francia,baio el titulo de La Hmia^da,poema6picofrancis, traducidoen versoespaiol por el doctordon Pedro Bazin de Mendoza,se ha puesto 56. Nnisima recopilacifn,loi x, titre xvttt, livre vIn. 57. Nnisima recopilacidn,loixt, titre xvttt, livre vut. 58. Coleccifn legislatiaa: denetos dz Femandn WI, viii.3o9; cit6 par Rumeu, Histoia dz la censura, p.r83-85. 48 +9 j. Les adaenairesfu Voltaire en Espagte de Voltaireen Espagne 3. Les adversaires de los escritoressabiospudiesentenerlos atractivosque halagana los lectoresnisticos y frivolos,y por estono eranleidasde ellos.Ve aquipor qud su esfuerzoha sido inftil. Aquellospara cuyo desengafro se habianescritono conocianla obra,o si llegabaa su noticiael fastidiolo arrancabade su mano.56lo la leianaquellosqueno la necesitaban.3 SI la censure officielle supposait une barridre i la diffusion des ouvrages de Voltaire et des philosophes,cet obstacle6tait plut6t passif et, en tout cas, il agissait aprds coup et sans prdvisions. Dans la lutte contre les nouvelles iddes il existait au dix-huitiEme siicle un 6l6ment beaucoup plus combattant et cr6atif, qui se voulait plus prdventionque repression:c'est I'ensembled'auvres 6crites pour rdfuter, d6mentir et m€me parfois ridiculiser les philosophes. Certains de ces ouwagesdtaient animdsd'un 6lan apolog6tique6lev6et se basaientsur une drudition remarquable, mais d'autres restaient de simples d6clamations contre les philosophes, pauvres de contenu et d'expression, i la limite de vdritables pamphlets. Ce type de productions reprdsentait, nonobstant, une opposition beaucoup plus directe et conflictive aux id6es des philosophesque celle que pouvaient exercerI'Inquisition et la censureofficielle. Les livres de ce genre ont 6td trds nombreux en Espagne au dix-huitidme sidcle et pendant le premier tiers du sidclesuivant,ret leur 6tude, demanddeil y a longtemps par Mendndez Pelayo, a 6t6 men€e de nos jours par Javier Herrero.2 Mais si le nombre et parfois la qualit6 de ce type d'ouvrages tdmoignent du zdle et de I'drudition d'une poignded'hommesqui, dans un sidclequi affichait le libertinage et le progrds, ont essaydde contrecarrerles conqu€tes iddologiqueset socialesdes philosophesen leur opposantles excellenceset les bienfaits de la religion catholique, les rdsultats obtenus sont peu encourageants et ne rdpondent point i I'effort apport6. La difficultd ne rdside pas tellement dans la diffusion de ces ouvrages- car leur grande diffusion est bien attestdemais dans leur lecture r6elle. En fait, on peut supposerque les liwes otr I'on r€futait les nouvelles idies, dcrits dans la plupart par des eccldsiastiques,6taient lus surtout par des gens d'Eglise, autant dire par ceux qui dtaient cens6sen avoir le moins besoin. On devrait en chercher la causedans le peu d'agr6ment de ces ouvrages,s6rieux et trds €rudits parfois, qui ne r6pondaient pas aux goirts du public lecteur de I'dpoque. Pablo de Olavide le constatedans son Eaangelio en triunfo: Mendndez Pelayoest du m6me avis lorsqu'il doit accepter,malgrd lui, que ces productions 6taient 'inamenas, amazacotadas,escolfsticas, duras y pedestres'.4 Le cadre chronologique de la litt6rature apologdtique en Espagne est vaste, puisqu'aux 6crivains 'antiphilosophiques', i proprement parler, se sont aiout6s ceux qui plus tard ont r6agi contre la Rdvolution frangaise,suite et consdquence naturelle, disait-on, des doctrines perversesdes philosophes,et ceux qui ont attaqu€les Frangaisenvahisseurs, porteurs de la mauvaisesemence,et plus tard les libdraux,chez qui la semenceavait germ6.Les derniEresdtapessont les plus nationales,i pr€dominance de production espagnole,car, en fait, les probldmes en ieu dtaient non seulement religieux, mais politiques et sociaux; cependant, la plus raisonn6e,drudite et bien fond6e a 6t6la premidre, c'est-i-dire, jusqu'i la Rdvolution, qui prisente un nombre ilevd de traductions par rapport e h production nationale espagnole. Du fait de m'en tenir dans cette 6tude aux seulsouvragesqui font rdfdrence i Voltaire ou auxphilosophes,ie fais abstraction de plusieurs traitds espagnolsi portde philosophique, tels la Theodiceade Luis Joseph Pereira os El Filoteo d'Antonio Joseph Rodriguez. Plusieursaspectsde la pensdede Voltaire ont 6t6 l'obiet des attaques.Si I'on tient compte du nombre et de la qualitd des adversaires,le grand sujet semble avoir 6ti la religion: Dieu, les dogmes, les croyances,les actes du culte, etc. Les ouvrages d'apologitique catholique ont 6td donc nombreux et ont connu une gtande diffusion en Espagne. Mais est-ce qu'une profusion de ce type d'ouvrages 6tait r€ellement ndcessairedans ce pays?Sarrailh dans son Espagne hlairie et Mendndez Pelayo dans sesHeterodnxos nous parlent de l'6tat des iddes et du progrds de I'incroyance en Espagne au long du dix-huitiEme si€cle. Les apologistesespagaols,ainsi que les traducteurs d'ouvrages franqais, regrettent le degr€ de perversion atteint par beaucoup de leurs compatriotes. Cependant, s'il faut accorder du crddit i certains auteurs, ces avances de l'incroyance semblent s'6tre produites i une 6poque relativement tardive. Ainsi, frdre Pedro Rodrfguez Morzo, traducteur desEneun de Vohairede I'abb6 Nonnotte, s'exprime en r7'7r avecoptimisme dans la pr6face (sansmention de page): para poner en su luz asuntosdelicadosy desenredarartificiosy sofismasastutoses sabiasy serias,que no sufrenbufonadas y chocarrer(as, indispensable usarde discusiones y menossonpermitidascalumniasy maledicencias. Erapuescasiimposiblequelasobras Graciasa Dios que no son necesariosmuchospreservativos parapoder contarcon el tes6ny la constanciade nuestrosespafiolesen todo lo concernientea los dogmasy religi6n;siendocasiherenciauniversalde todoslos individuosde nuestrapeninsulala r. Herr, Espafiay la rasoluci6n, p.r 7 6 -8t, z 5 r - 56. z. Herrero, Los oigena dcl pnsamieno reacionaio espaiol (Madrid rgTr), passim. Men6ndez ('t46r-417; vi.96-98, r5r-59). Pelayoaborde les livres d'apologdtiquedansHeterodotcos 5o 3. Olavide, El Eoangelio m tiunfo, o histoia de un fl1sofo desnganada fu serlo (Madid i v.3o3. 4. Men6ndez Pelayo, Heterodmos,v 36t. rSoo), 5r Voltaireen Espagner7j4-r8j5 de no admitir impresi6n alguna que contradigael catolicismogloriosode nuestros mayores. Mais cette opinion n'est pas partagf,epar d'autres, tel le traducteur du Dtisme rifuti par lui-mhne de I'abbi Bergier, frdre Nicol6s de Aquino, qui six ans plus tard note dans sa prdface que 'de poco a esta parte abunda nuestra Espafra de unos hombres iniciados en el deismo y materialismo.Ya no se oyen en las conversacionesde algunos offos autores que los Bayle, Montesquieu, Volter, Helvecio, Rouseau y otros catecismosde la impiedad.' Un peu plus tard la situation semble avoir empir6, i en juger des mots que l'archev€quede Santiago, FranciscoAleiandro Bocanegra,adressei sesouailles:'Una naci6n tan cat6lica como la Espafra estd hoy, si no sumergida, a lo menos a pique de sumergirse en un abismo.'s Voili quelques-unsdes nombreux exemplesque I'on peut all€guer afin de mettre en dvidence I'inquidtude que la situation religieuse du pays produisait dans l'esprit du clergd espagnol.Mon but n'est pas de retracer ici I'histoire de la situation religieuse en Espagne au dix-huitidme sidcle, mais prdsenter et analyser les allusions !r Voltaire dans les ouwages des apologistes catholiques publids en Espagne. Pour plus de clartd dans I'exposition et parce qu'il existe, i wai dire, des diff6rences,i'aborderai en premier lieu les apologistesfranqais traduits, plus drudits et critiques, pour passer ensuite aux auteurs espagnols, plus fougueux et combatifs. i. Auteursfranqaistraduits Pour des raisons historiques, la littdrature apolog6tique a dt6 sp6cialement abondante en France: on a recensd un peu plus de neuf cents ouvrages pendant la pdriode ryr5-ry89,6 Bergier,Guyon, Nonnotte sont autantde noms refrdsentatifs qui vont se retrouver en Espagne. Le contenu de ces ouwages, par rapport i Voltaire, est inigal, allant des critiques spdcialement conques contre lui i de simples mentions i c6t6 d'autres philosophes. La premidre grande attaque dirigde contre Voltaire a 6tdL'Oracle desnotneau.tc philosopha,publid en ry59 par I'abbd Claude-Marie Guyon.? La traduction 5. Bocanegra, Declamacifnoportunanntra el libertinajedzl tienpo (Madrid ry79), p.zz. 6. Sur I'apolog6tique en France, voir, notamment, Mornet, La Oigines intelleauella dz la Ra:olutionfranpis4 r7r5-r787 (Paris tg67), p.zo5-r6; Monod, De Pascal d Chateaubriand:la difanseun franqais du chistianisme (Paris t9r6), passim; Diaionnaire de thiologie catholique, s.tr. 'Apologdtique', i. r S+7- 53. philosophapour sen:irdz suiteet d.'hclaircissematt aux euares 7. Cf .-M. Guyon, L'Orade da noutseaux de M. dc Voltaire(Beme 1759). Guyon (1689-177r) a 6td membre de I'Oratoire et auteur de plusieurs traitds de religion. 52 j. Les adzsersaires de Vohaireen Espagne espagnole,intitul€e El ordailo de los nuasos fl,lsofos, est de ry6g et a 4,t€I'ceuvre du frire de la Merci Pedro Rodrf guez Morzo.s Dans sa pr€face le traducteur signaleles raisonsde son travail (i.nl): Con todo gustome dediqui al trabajode estatraducci6n,sin otra mira que la de ofrecer este contravenenoy especificoadmirable,que contiene el mds veridico informe y anatomiacompletadel cadavdricoespfritufilos6ficomodernode muchos.Aunqueataca a todos los que militan baio las banderasdel deismo,de la religi6n natural,del indiferentismo,etc.,principalmenteempleasusarmascontrael Goliatde nuestrosdias, contrael famosocuantoexecrable Voltaire,que desdeel cantdno casade campode Lausana,retay desafiaa todoel ej€rcitocat6lico,no solamente con insultos,sinotambi6n pregonandovictoriasy trofeos. L'ouvrage se composede dix-huit entretiens,dont douzese trouventau premier volume et le reste au second,qui est compldtdpar une rdfutation del'Emile. Le livre est rempli d'allusionscontinuellesi Voltaire, si bien que pr6tendre en faire une 6num6ration serait fastidieux. L'auteur attaque tout d'abord la religion naturelle, d'aprds le systdmedtabli dans les ouvragesde Voltaire, et il critique plus loin la notion de toldrance.Il met aussien dvidenceles contradictions de Voltaire dans ses propres 6crits, I'un des points sur lesquels les apologistesse basentpour montrer la faiblessede sa pens6e.L'auteur analyse ensuite plusieurs ouvragesde Voltaire, notamment I'Essaisur lesmnurs,Le Siicle dc Louis XIV et Candide.Les huit derniers enffetiens sont consacrdsi prouver I'authenticitd et I'inspiration divine des livres de la Bible, mises en causepar Voltaire. Les rdfutations de Guyon ont 6t6 reprisesdans un papier manuscrit conserv6 i la Biblioteca nacional.eL'auteur de ce petit texte, qui avait lu l'apologie de Guyon dans I'original, expose i un pr€tendu correspondant les erreurs de Voltaire et ses incoh6rences dans I'Essai sur les meun et dans Le Siick dc Louis XIV. Il s'agit d'aspectsconcrets,d'anecdoteset de commdrages que Voltaire donne pour authentiquessansaucun fondement,d'aprdsI'auteur. Le liwe de Guyon, dcrit avec 6rudition mais en m€me temps avec agr6ment, a dt6 trEs lu par un certain secteur du public et a rendu populaire, entre les dpithdtes appliqudes i Voltaire, celle d"oracle des nouveaux philosophes', frappde par Guyon. L'abbd Claude-FrangoisNonnotte est I'auteur d'un traiti bien connu oi il rdfute les iddes de Voltaire: Les Eneun dc Vohaire.toIl a 6t6 publid en espagnol par le traducteur de Guyon, frire Pedro RodriguezMorzo, en r77r-1772, sous 8. Publi6 sansle nom de I'auteur, I'ouvragea 6t6 r6imprim6 ir Madrid en r775-t776. Un compte rendu de la seconde 6dition se trouve dans leMemoial literuno de mars r788 (p.a67-69). 9. 'El or{culo de los nuevos fil6sofos',B.N., ms.r8.574-28,6 ff. ro. Cl.-F. Nonnotte, Ies Enears dc Vohaire(Pais, Avignon r 762). L'abb6 Nonnotte (r 7 r r - r793), idsuite et membre de I'Acad6mie de Besanqon, a eu une certaine c6l6brit6 comme prdcheur, mais il doit sa renomm€e i sa lonzue ouerelle avec Voltaire. 53 Vohaireen Espagner7j4-t8j5 le titre Los erroreshistdicosy dogmdticosde l/oltaire.rr On a traduit aussi en espagnolun autre trait6 de Nonnotte, une apologiede la religion qui contient trds peu d'allusionsi Voltaire.12Attribu6 i Nonnotte a circul6 en Espagneun Diccionaio anti-flosdfco (Madrid r7g3), qui n'est point la traduction de son Diaionnaire philosophiquede la religion, mais celle d'un trait€ du b6nddictin Louis-Mayeul Chaudon, intitul6 plus prdcisdment Dictiznneire anti-philosophique, rdfutatton de I'ouvrage de Voltaire. Le traducteur de Chaudon, ou peut€tre l'6diteur, aurait voulu profiter du nom de Nonnotte, rendu cdlibre par Los erroresfu Voltaire.ts Le traducteur de Los erroresfait allusion dans sa pr6,faceaux raisons et aux buts de sa traduction, et sesmots ont I'air d'un d6fi lanc6 contre Voltaire et ses prosilltes: No recelamos lostriunfosni lasvictoriasde esteAlcidesdela impiedad, comoni tenemos miedo a los muchosque engrosanla lista de tan funestaconfederaci6n; pero es muy conveniente recibirlesa pie firmey burlarnosde suvanaconfianzay existimadas victorias. Solamente en favorde los quepuedanrendirsea los tirosde la encantadora novedady aparentepersuasi6n es precisoinstruirlosen lo poco que bastapara que no se dejen deslumbrar. Aprds avoir affirmd le profond catholicismedes Espagnols,qui deviendraune muraille in6branlable face aux assautsde I'impidt6, il met en dvidence les difficultds de la traduction et le soin qu'il a porti i son travail, en 6vitant des gallicismeset des constructionsincorrectes. Dans ce vaste et 6rudit traitd Nonnotte passeen revue difl€rents points de I'histoire eccldsiastique,depuis les ddbuts de I'Eglise jusqu'au dix-huitidme sidcle.Il analyseLe Siide dcLouisXIV et d'autresouvragesnon philosophiques, parceque (i.r): j. Les adoenairesde Vohaireen Espagne doctrine, tels que I'existencede Dieu, la nature et immortalit6 de l,ime. le p6chd originel, etc. Le Diccionario anti-flosdfco est une r6plique au Diaionnaire philosophiquede voltaire. Malgr6 ce qui estdit sur la pagede titre, son auteurn'estpas Nonnotte, mais dom Louis-Mayeul Chaudon, qui a publid son traitd en ry67.ta Le traducteur, qui cache son nom sous des initiales, est Antonio ortiz de zirate. L'auteur, dans sa pr6.face,explique les raisons qui I'ont pouss€ i dcrire la rdfutation (i.xxx): Dicho Diccionariono es una de aquellasbagatelasliterarias que del bufete de un semidocto pasana la especier(a; lo leetodoel mundo,todoslo citan,militares,togados, abates,muieres,etc.Es una copaen que laspersonas de todoslos estados y de todas lasedadesbebenel venenode Ia impiedad. Tout en oubliant Voltaire pour un instant, I'auteur s'en prend aux philosophes et aux 'esprits forts', pour terminer par le souhait que Dieu illumine l,Ame de Voltaire afin qu'il change d'attirude. L'ouvrage, comme il a 6t6.dit, est une r6futation des diffdrents articles du Diaionnaire philosophique,mendcavec6rudition, oir les allusionsi Voltaire, il'Encycloptdieet aux philosophesapparaissent i chaque instant. Le Memoial literaio de janvier r7g4 e\ a ins6r6 un long compte rendu, trds 6logieux,oi Voltaire est prdsentdcomme ,el m6s h6bil para confeccionarestegdnero de hechizospara los libertinos y de ponzofrapara los incautost.rs Casi no hay obra algunade Voltaireen la que no toque el punto de religi6n,y no hay una solaen la queseatratadaconel respetoquele esdebido.Voltairehablacomopoeta, comohistoriadory fil6sofo,masnuncacomocristiano.Muchasde suscomposiciones podticasno presentanm6squeun libertinaieimpio,y su historiageneralvienea ser una sdtiraen la quela calumniay la hiel ocupansiempreel puestode la verdad. Le Diistne refuti par lui-mtms est un des nombreux ouvragespubli6s par I'abbi Nicolas-sylvestreBergier; il est spdcialementdirigd contre Rousseauet c'est un de ses traitds les plus combatifs.16L'ddition espagnole,El deismorefutadnpor s{ mismo,a paru en ry77 dansla version du franciscainNicol6s de Aquino, du couvent de Grenade. En fait, les allusions i Voltaire dans cet ouvrag€ sonr plut6t rares et elles se trouvent surtout dans les notes du traducteur.rTIl faut cependantmentionner par son intdrOtla prdfacedu traducteur lui-mdme, oi il met en dvidence les progrds des id6es nouvelles en Espagne et dtablit une curieusedistinction entre Voltaire et Rousseau: Le secondvolume est presque totalement consacr6i examiner des points de ComoVoltery Rousseau sonen el dia los dosc6lebrescorifeosde los incrddulosv los r r . Il y a eu une seconde6dition en r 777. rz. Cl.-F. Nonnotte, Defmsa de hs puntos mds interaantesa la religidnanmetidts por losinctiduks (Madrid r788). r3. Dans la premibre 6dition de ce livre j'avais anribu6 le Diccionaio anti-flosdfco i Nonnotte; le dois la rectification i I'aimable communication de mon colldgue Pedro Alvarez de Miranda, qui le signale dans son travail'Algunos diccionarios burlescos de lr primera mitad del siglo XIX', dans Romanticismoz: atti ful III Congrasosul Romanticismospagnoloe ispanoatnerieana (Genova rg84), p. r 55- 6 7 . 5+ r4. L.-M. Chaudon, Diaionnaire anti-philosophiquepour seruir d.econtmtttaire et de conectif au 'Dioionnaire philosophique'(Avignon ry67). Le b6nddictin l,ouis-Mayeul Chaudon e77-r8ry) s'est distingu6 comme historien; son chef-d'euvre est le Noutseaudiaionnaire historique 0765). r 5. M emoia I lit eraio (iantier ry 9 4), iii. r r g - z 3. t6. N.-S. Bergier, Le Deismerduti par lui-mime, ou emmendespincipes d'inniduliti rhandas dans lesourmga dcM. Rousseau, enforme de lettres(Paris r 765). L'abb€ Bergier ( r 7 r 8- r 77o) a ii6 chanoine de Notre-Dame de Paris, confesseur des sceurs de Louis XV et I'un des €crivains catholioues les plus respectdsde son temps. r7. Bergier, El deismorefuta"do por si mismo(Madrid, t77),i.283,353; ii.39. 55 Voltaireen Espagner7j4-r8j5 j. Les a&tenaires dc Voltaire en Espagne que m6s se leen, era raz6nque ya que tenemosen nuestroidiomala impugnaci6ndel primerono carecidsemos de la del segundo. Acasoseri mdsritil, porquelosescritosde dstese leencon m6speligro.Volterha pasadosiemprepor un hombrepervertido,no s6loen el dogma,sinoen lascostumbres. Rousseau, al contrario,esreputadoentreellos por un hombrede unasvirtudesmoralesquedanprecioa su personay susescritos; por lo mismola lecci6nde elloses un venenomis dulce,peromdsnocivo,puesva dorado con la aparienciade lo honestoy el brillo de la virnrd. el cilebre Voltaire.Ellos lasempleardnmejor en los festinesy en el lujo, cuyainocencia prueba,como acostumbra,el mismoVoltaireen susPiaasfugithsas, por la utilidad que sesigueal Estado. Pendantla premiEremoiti6 du dix-neuvidmesiicle ont 6td publi6esen Espagne plusieurs traductions d'autres ouvragesde Bergier moins intdressantspour I'obiet de cette recherche.rs Le bdnddictin Nicolas Jamin est l'auteur de deux traitds parus en traduction espagnole: les PensiesthAologiques et le Traiti dc la leaure chrdtienne.teLes publids en t778, sont un recueil de petits articles sur les Psnsamiffitosteoldgicos, plus divers aspectsdu dogme et de la morale. Voltaire y est prdsent i une douzaine d'occasions,par son incr6dulit6, son style aimable, sa haine pour la religion chr6tienne,des aspectsqui commencente devenir des lieux communs de I'apolog€tique.Parti i la chassede contradictions,I'auteur en trouve, par exemple, dans des mots du Traiti sur la tol4rancei propos de la nicessitd de la religionpour I'Etat: 'donde quieraque hayasociedadfirme y estable,esnecesario que haya religi6n. Las leyes velan sobre los delitos pfblicos y la religi6n sobre los pecados secretos' (p.:8). Il insiste sur le faux r6le d'esprit fort iou6 par Voltaire et les philosophes,rdle qu'ils ont 6chang€plus d'une fois par celui, moins honorable, d"esprit faible': 'El sefrorVoltaire, que es su capitdn, se ha retractado muchas veces,y los que le conocen bien estdn esperindo que se desdiga a(n, a pesar del 6nimo y de la valentia que manifiesta en sus nuevos escritos'(p.r+). Le Verdaderoantid,otocontra los maloslibros de estostiempos,o tratadn dc la leaura ristiana,le seconddes ouvragesde Jamin traduits en espagnol,a paru en r784 dans la version du bdnddictin Gabriel Quiiano. Dans sa longue prdface le traducteur insiste sur la pr6tention des philosophesde se faire donner les richessesde I'Eglise et il conclut (p.nocv): Una obra excelentesepuedeescribiren un estilobajo,asi comosepuedenexplicarlos mayoresabsurdoscon la dicci6n m6s pura. Esta verdad est6,por nuestradesgtacia, demasiadamente demostradapor mediode ciertoslibros de estetiempo.2Qu€autores, por ejemplo,escribenmejor que Mr Voltairey JuanJacoboRousseau? iPero qu6 escritoreshan adelantado, al mismotiempo,paradojasmdsextravagantes? Entrdguenseles lasriquezas,que de nadasirvenen lasmanosde los eclesi6sticos, para que las empleenfructuosamenteen corteiarcomediantas, operistasy balltinas, d.ignos objaosdc nuestaatencifny fu losahares,comosin vergiienzaalgunadiio de una de ellas t8. Palal: (lLanual dzl librerohispano-ameicano,Brrcelona r 948- r 9 77,ii.r78-7$ signaleDiccionaio dz la religidn c'ristiana, o teologiaportdtil (Londres r8z4); Teologiaportdtil, o d.iccionaio abrniada dz lareligidnc'ristiana(Parfss.d.); Diecionaioncicloptdicodeteologia(Madrid r83r-r835); Diccionaio fu teologia (Madrid r84); Tratadn h*tdico y dngmdticode la,terdadera religihn (Madrid 1847). Ig. N. Jamin, Pnsix thiologiqua relatiaesaur elreurs du temps(Paris rZ6q) et Traili de la lecture chrttienne(Paris r774). Le pdreJamin Q73z-ry82), b6n6dictin de la congrdgationde Saint-Maur, a 6t6 prieur de I'abbaye de Saint-Germain-des-Pr6s. 56 Cet ouvrage est une attaque contre les livres impies ainsi qu'un 6loge des livres de religion. L'auteur applique son plus grand soin i ddmasquerles livres qui, sous des apparencesaimables,contiennentde faussesdoctrines(p.+S-+6)t Le reste des allusions i Voltaire sont du m€me genre, se terminant par une liste des ouvrages€crits pour r€futer sesiddes (p.zlS-16). La production de l'abb€ Augustin Barruel est plus vaste.A causedu nombre des allusions i Voltaire les plus int€ressantessontLesHelzsiennes etles Mdmoires pour seruir d l'histoired,ujacobinisme.20 D'autres ouwages ont paru en traduction mais leur intdr€t est plus r6duit.2r Le premier des liwes cit6s a paru en espagnolen 1788, sansnom d'auteur, sous le titre Las Helaianas,o canasf losdf.cas, traduites par Claudio Joseph Vidal. La plus longue et plus intdressantedes r6f6rencesir Voltaire se ffouve dans des observations i I'une des lettres. Un paysan voit pour la premidre fois Voltaire et le ddcrit de cette maniere: 'Cref ver a un mismo tiempo a diez grandes hombres. El 6mulo de Virgilio y de Homero, el eleganteTibulo, el admirable Anacreonte, el afectuosoRacine, el terrible Cr6billon, el sublime Corneille' (i.3o4-3o5). Mais son enthousiasmedisparait lorsqu'il connait le mal que la philosophie a produit chez le meilleur 6crivain de son sidcle:'Voltaire deja de ser el mismo, deja de ser grandeen el mismo instanteen que se ocupa de servir a esafilosofia,cuyossectariosle tomaron por idolo' (i.:oS). Malgr€ tout, l'auteur de la lettre semble avoir confianceen un redressementde Voltaire: 'cuando el tiempo hubiere hecho olvidar al falso sabio, cuando los siglos hubieren expurgado los escritosde Voltaire, siempre quedar6 lo que baste para eternizar su memoria y para asombraral universo' (i.3r r). Des Mimoires pour sensiri, l'histoired,ujacobinismeont circuld en Espagnedeux zo. A. Barruel, Les Helaiennes,ou lettra protsincialesphilosophiqua (Amsterdam, Paris r78r) et Mimoires pour seruir i l'histoire du jacobinisme(Londres, Hambourg rTgz-t7gg). Le jdsuite Barruel (r741-r8zo), 6migr6 sous la R6volution, a 6t6 nomm6 i son retour chanoine de Notre-Dame de Paris. Sur I'cuvre de Barruel en Espagne,voir Herrero, Los oigetesdelpnsamiento,p.r8r-2r8. z r. Ont 6t6 publi6es we Histlia d.elcleroen tiempode la Rnoluci6n francesa(MAlaga,r 7gg?), une Histoia dt la penecucidn dcl clero en tiempo dc la Reuoluciin (Madrid r8r4) et un Compendiodc las memoia para senir a la hktoia deljacobin*mo (Villafranca del Bierzo r8rz). Il y a eu des r66ditions des trois ouvrages. 57 I/oltaireen Espagrer7j4-r8j5 traductionsdiffdrentes.La premidre,imprimde i Palmade Maiorque et intitulde Memorias para sensira la historia dcl jacobinismo,a 6,t6,faite par le franciscain Raimundo Strauch,plus tard dv€quede Vic en Catalogre.z2La secondeest de I'annde suivante et porte le titre Conspiracidndt lossofstasde la impiedndcontra la religidny el Estad.o.Elle ne prisente pas le nom du traducteur, qui serait, d'aprdsPalau,frdreJos6de la Canal.23Aux traductionsirnprim6esil faut ajouter un 'Extracto de las memorias sobre el jacobinismo',ouvragede frdre Antonio Baylina, datd en r8r4 et conserv6en manuscrit.2a Dans cet ouvrage I'auteur prdsentele jacobinisme,cause des mdfaits de la Rdvolutionfrangaise,commela coalitiond'une triple secte:c€ll€desphilosophes ('sophistesde I'impi6t6'), qui ont conspir6 contre le christianisme;celle des franc-maqons('sophistesde la rebellion'),qui ont conspir6contre la religion et contre la monarchie; et celle des illuminds ('sophistesde I'anarchie'),qui ont luff6 contre toute espdcede religion, de gouvernement et de propridtd. Tout le premier volume est consacrd i prdsenter les auteurs, moyens, progrds et coalitionsde la conspirationanti-ch16tienne,c'est-i-dire, celle des 'sophistesde I'impi6t6'. Selon Barruel,lesresponsables de cetteconspirationsont d'Alembert, Diderot, Fr6diric II et Voltaire, qui en est le chef; et il trace ainsi sa description (i.8): es fluido, noble, fdcil, rico y elegantecuandoquiere serlo; [...] atrevidohastala desvergiienza, arrostra,niega,afirma,inventa,falsificala Escritura,lospadres,la historia; usaigualmente del si y del no;da golpespor igualen todo,sinimportarleen d6nde,con tal quehayaherido. L'auteur le compare i d'Alembert et analysesurtout sesrapportsavecle roi de Prusse,son alli6 dans la conspiration,ainsi qu'avec d'autres rois et ministres. Son active participation i la coniuration, sa lutte f€roce contre les j6suiteslui ont gagndI'dpithdte que Barruel lui attribue: 'el conspiradormds encamizado contra los altaresdel cristianismodesdelos Ap6stolesac6' (i.z7g). L'abbd Antoine-Andri Lamourette est cdldbre surtout par ses Dilices fu la religion.2sCe petit trait6, tris agrdablei la lecture, a €t6 traduit en espagnol en 1796 et a connu plusieursr€iditions.26M€me si Lamourette est un d6fenseur zz. Il existe de cette traduction des dditions postdrieuresde Perpignan (r827) et de Vic (r87oI 823 ) . 23. P ala't, Manual d,eI li hreto, ii.g6. 24. 'Extractode las memoriassobreel jacobinismo',Bibliotecauniversitariade Barcelona,ms.zo8, 76f f . 25. A.-A. Lamourette, Les Dilica de la religion,ou le pouaoir de I'Eaangilepour nous rendreheurcux (Paris r788). L'abb6 Lamourette (r742-r7g4) a prdt6 serment i la Constitution civile du clerg6 et a 6td 6v6queet d6put6 de Rh6ne-et-Loire. A I'Assembl6el6gislativeil a prdch6 la concorde enre les partis (le c6lbbre 'baiser Lamourette'); il a dt6 exdcutd sous la Terreur. 26. A la premidre 6dition de t796 ont suivi sept dditionsavant r835: r8oz (celleque j'ai utilis6e), r8o5 , r 8 r 6 , r 8 r 7 , r 8 z o , r 8 z6 e t r 8 3 2 . 58 j. Les adoenairesdc Voltaireen Espagne enthousiastede la religion catholique il ne se ldve pas contre les philosophes d'un ton agressif.La descriptionqu'il donne de Voltaire est moins passionnie que celles de sescollBgues(p.348-49): Un hombredotadode todoslos talentos, peroconsumido por la pasi6nde la gloria,ha abrazadola empresade familiarizara sus conciudadanoscon la sediciosaidea de confundirel Evangelio con la dcspreciable masade laspreocupaciones y supersticiones populares, a fin de ser €l solola causade la mdsmemorable y destructiva revoluci6n queha podidosucederen el universo;estoes,de la extinci6nde todo sacerdocio y de todamonarqufa. Esteabsurdoy ferozdeseoesel quehizodegenerar en 6l la fecundidad de una imaginaci6namenay la fuerzaprodigiosade su espiriru,que le habrianhechoel m6sritil, el mis admirabley queridode todoslos hombres,en un poderuniversaly parafascinary corrompera todaslas naciones. desastroso Ces mots, publi6s en 1788, sont prdmonitoiresde ce qui va arriver en France ct prdsententVoltaire corruneI'un des inspirateursthdoriquesde la R6volution, id6e qui sera utilisde abondammenti partir de r789. D'autre cdt6, la figure de l-amourette est importante parce que, d'aprds Defourneaux,Pablo de Olavide se serait inspird dans Zas deliciasde la religi1n pour rddiger son Eoangelioen triunfo.2T Los apologistasinooluntaios, o la religifn cristiana probada I defendidapor los cscritosde losf lisofos est le long titre de la traduction espagnole d'un ouvrage d'Athanase-RendM6rault de Bizy, faite par frdre Josi de la Canal et publide cn r8r3 sansle nom de son auteur.28Dans sa prdface le traducteur se fdlicite de I'existencede si bons livres d'apolog6tiquepour combattreles doctrinesdes impies qui ont atteint finalement I'Espagne (p.vii-viii): l.laceunosafrosquela impiedadextendi6susfunestas alasaunsobrenuestrapeninsula. Cuandola revoluci6n ha quitadoel temorquecontenialaslenguas, hemosoidodebocas queirritarianauna losextranieros deespafroles talesblasfemias, menosreligiosos. Como losque lasprofierenhacenpapelentreIa gentepocoinstruida,cundeel contagioy crece cl atrevimientoen tdrminosque, si no se tomanmedidasy no ilustracon solidezal pueblo,esdetemerquevayanen aumentolosdafrosqueresultena lapatriadeldesprecio de la religi6n. L'ouvragese proposede tirer des dcrits des philosophesles phrasesqui peuvent Ctreinterpr6tdesi la faveur de la religion catholique.Le procdd€est ingdnieux ct il donne parfois de trds bons rdsultats.Contrairement i ce que I'on pouvait espdrer, les allusions i Voltaire y sont plutdt rares, malgr€ que I'auteur le considBrele plus dangereuxdes encyclopddistes:'Se puede convenir en que 27.Defoumeaux, Oladfu, p.4 Sz-56. 28. M€rault deBizy Q744-t835), membre de I'Oratoire, est I'auteur desApologistesiw.tolontaira, ,n la religion 4tentelleproutsle et difendue par les objeaions m4mesdzs innAdules (Paris 18o6); il a 6crit ,rrrssiun Voltaireapologistede la religion chritienne(Paris r8z6), non traduit en espagnol. 59 Vohaireen Espagner7j4-r8j5 nos ha hecho mds dafro que todos los demds enemigosiuntos. lQud habilidad tan criminal la de Mr Voltaire, razona;rtan poco, chancearsecontinuamente y hacer reir tan a menudo!' (p.g). Il existenotamment deux grandesrdldrencesi Voltaire. Dans la premidre I'auteur fait allusion i I'acharnement de Voltaire contre Rousseau, aux insultes qu'il lui a dirigdes et au m6pris qu'il lui portait. Devant la cruautd de Voltaire I'apologistese demande:'iSe reconoceen esta brutalidad feroz al meloso ap6stolde la beneficencia?'(p.tS).Dans la seconde occasion,en sdlectionnantdes passagesde Voltaire et de Rousseau,'las dos m6s firmes columnas de la impiedad', il essaiede montrer la n€cessitdd'accepter les mystdresde la religion @.+o-++). Les Memorias para sentir a la historia edesidsticadurante el sigloXWII ont 6td traduites du frangais en r8r4. Plutdt qu'un ouvrage d'apologdtique, elles constituent des annalesd'dvdnementseccldsiastiques,otr les indvitablesrdf6rences aux philosophesne sont point absentes.A I'occasionde la condamnation par le parlement de Paris en r734, I'auteur trace une des Lettresphilosophiques petite biographie de Voltaire, le prdsentant comme un des plus grands ennemis de la religion (ii.8z-85). On raconte ailleurs la mort terrible de Voltaire et les probldmes de son enterrement (ii.r8r-83). Plus vaste est le commentairei la biographiede Voltaire dcritepar Condorcet (iii.89-93), qui est,d'aprdsI'auteur, beaucoup moins un dloge continuel de Voltaire que 'una declamaci6n no interrumpida contra la religi6n y contra los sacerdotes'. L'abb€ Antoine Gudnde a plaidd la causedu peuple iuif, violemment attaqud par Voltaire. Ses Lettres de quelquesJuifs portugais et allemandsd,Mr. de Vohaire ont 6td traduites tardivement en espagnoli deux reprises:2ela premidre par judfosprrtugu.eses, alemanes Fernando Marfa Segoviasousle dtre Cartasfu algunos (Madrid polacos a Voltaire rSzz-r824), et la seconde par Francisco Pablo 1 Yizquez, imprim6e i Bruxelles en t8z7 comme Canasdealgunosjudios alemanes Jt pnlecls a Mr de Vohaire;I'auteur n'est mentionn6 dans aucune ddition. Dans ces lettres, i faible caractire apologdtique, sont r6futdes les attaquesde Voltaire aux iuifs avec beaucoup d'drudition historique et biblique. Elles mettent en dvidence la mauvaise foi et la rage sans fondement de Voltaire. philosophiquadu j6suite belge Franqois-Xavier Pour ce qui est du Catdchisme de Feller, il a connu une traduction tardive sous le frtre Catecismo flos6fn, o sean obsentacionesen defensafu la religifin catdlica czntra sus enemigos(Madrid r8z7).3oLe traducteur anonyme,dansune des nombreusesnotes qu'il a ajoutdes et allemands d,Mr fu Vohaire, ouecdzsrfierions 29.A. Gudnde,Letta dequclqua Jui$ ponugais oitiqua, etc., et iln petit commeataireextrait d'un plus grand (Paris 1769). Le pdre Gudn6e (r7r7r 8o3), chanoine ir Amiens et professeur de rh6torique, a 6t6 membre de I'Acad6mie des inscriptions et belles-lettres. 3o. F.-X. de Feller, Catichismephilosophique, ou reacil d'ohsetoationspropres d defadre la religion 6o 3. Les a&tenaires de Vohaire en Espagne i I'ouwage, ddfinit par ces mots I'orgueil de Voltaire: '4Y c6mo Voltaire ha tenido la osadfade pensarque tenia mds talentoqueJestis?4Yc6mo estefil6sofo cfnico tuvo el arroio de poner en la fachada de la iglesia de Ferney en letras mayrisculas su nombre y el de Dios en letras pequefras,en una misma inscripci6n?'(ii.z6r). Les allusions i Voltaire au long des quatre volumes du traitd sont nombreuses. A beaucoup de reprises I'auteur transcrit des passages de Voltaire, notamment du Diaionnaire philosophiqueetdes Pensiesphilosophiques. Il met I'accent sur les opinions de Voltaire contraires ) I'athdisme et, en g6ndral, on peut dire que la plupart des r6I6rences portent sur des points de religion: saintesdcritures, dogme, discipline eccldsiastique,etc. Il faut en tout cas relever la longue note consacrdei commenter les conversionssuccessives de Voltaire, ainsi que sa mort, 'espectdculoen verdad horrorosoy que hubiera bastado[...] a desengafrara todos sus discipulos'(i.3r-32). Les apologistes cit6s jusqu'ici prdsentent dans leurs ouwages, i des degrds diffbrents, des allusions i Voltaire. D'autres ouvrages frangais ont connu une traduction en espagnol,mais ils ne contiennentpas des allusionspricises: par cxemple, ceux de Louis-Antoine Caraccioli, traduits par le journaliste Francisco Mariano Nipho, qui ont connu plusieursr66ditions.3r On a traduit aussi plusieurs textes iman6s des autoritds eccl6siastiques,par exemple I'Adaertenciaa losfeles dcl reino de Francia (Madrid ry77) de l'6v6que _fcan-Georges Lefranc de Pompignan, frdre du litt€rateur ennemi des philosophes.s2 On a publii beaucoup plus tard une instruction pastorale d'Etienne-Antoine Boulogne, dvdquede Troyes, i I'occasiond'une 6dition des cuvres compldtesde Voltaire en r8zr.33 M6me s'il ne s'agit pas d'un texte lranqaison peut citer ici le discoursprononci par Pie VI i I'occasionde la mort ,hritienne clrrre sesnnemis (Lid.ge ry6). Le pire Feller (1735-r8oz) a diig€ le Joumal histoique t littiraire; en dehors de divers trait€s de religion il a r6dig6 un remarquable Diaionnaire histoique (l 'ari s r78r-r783). iI. L.-A. Caraccioli, La religifin del hombre de bim contra los nuans sectaios dt h inoedulidad (\ladrid 1775), Idioma fu la razdn, eoata hs falsosfhsofos modernos(Madrid 1775), Idioma fu la rrligi6n, eontrahs nueuossectarios dz h inaed.ulidad(Madrid 1776), parmi d'autres: voir Ptla;u,Matual 'lrl librero, iii. r 45-46. 12. C'est la traduction deJ.-G. Lefranc de Pompignan, Aaertissementth l'asemblie gnhab &t lrryi dc France tetue d Pa* n 1775 auttfdila dc ce rolaume sur lesovailages de la religion chritimne ' rr lr elfetspenitieut de l'inctiduliti (Paris r775). ll E.-4. de Boulogne, Instrucciilnpastoral con mothsode habene detunciado m Paris ufla nua)a rJui|n de las obraseompletas dt Voltairey Rousseauen el aio fu r8z r (La Laguna r8z8); cit€ par Palau, llmual del libreto, ii.365. L. Srong (Bibliograplry of Franeo-Spanih literaty relations (until the XIXth ,rz,!ry/, New York r93o, p.59, no.7oo) signale une 6dition mexicainede Puebla (r839) intitul6e lurruccidn pastoral sobre la impraiiln dc malos libros y apeeialmente de las nuasas obras eompletasdz I oltuirey dt Rousseau. 6r Voltaireen Espagner7j4-r8j5 j. Les aduersaires de Voltaire en Espagne de Louis XVI, oir Voltaire est pr6sentdcomme le principal inspirateur de la Rdvolution.3a D'autre part, il existe en manuscrit une 'Carta de M. de Voltaire a los parisienses',sansdate ni auteur, qui s'avdrela traduction deI'Epttrede monsieur dr Voltaire aux Parisiens (Paris 1776), fausse lettre en vers oi Voltaire fait confessionde sesfauteset se repent de ses erreurs.3s ii. Auteursespagnols L'apologdtique n'a pas eu en Espagnela force atteinte en France: le nombre des apologistesa 6td peu 6levi et encoreplus restreintcelui de ceux qui se sont consacrdsi rdfuter des aspectsconcrets des ouwagesdes philosophes.Il y a eu, par contre, une surabondancede pastorales,sennons, opuscules,lettres, avertissementsnon exempts de zBlereligieux et m€me d'esprit, mais d6poun'us, en g6niral, d'6rudition. La difficultd de localiser la totalit6 des allusions i Voltaire dans des liwes de religion est dvidente compte tenu qu'elles surgissent dans des ouvragesparfois inattendus: tel un pamphlet contre les j6suites intituld Delacidnde la doarina de los intituladasjesuitas(r768), attribud i I'augustinien Enrique Fl6rez, oi ils sont ddcrits comme des prdcurseursde Voltaire et des philosophes: Liase con atenci6ny se verdno haberobrade los nuevossofistasque no estribeen el mismofondoen quela doctrinade estadelaci6n;y quela Compafriaensefl6firmemente antesque ellos la colecci6nenterade las impiedadesde Voltaire,la inutilidad de la Revelaci6ncristianapredicadapor el fingidoBilisaire,laimposibilidadde la obligaci6n la legitimidadde todoslos cultosdiferentesde sostenidaen el Emiliode Rousseau, religi6ny el manantialde los malesdel pirronismoy probabilismoque profesantodos estosflacospensadores.36 Les rapports entre Voltaire et les jdsuitesse retrouventdans une note mise par m€me si i cette occasion elle I'archev€que F€lix Amat i. son Historia eclesidstica, est de signe contraire: a los jesuitas, Por lo demis, no es de admirarque los ateistaso deistasaborreciesen como a todoslos cat6licossabiosy celosos,ni que Voltaire,que a vecesalababaa los y que tantohablabade humanidad y tolerancia, con iesuitasy a vecesa los iansenistas, manifestase a un amigosusdeseosde que todoya por aquellosafrosconfidencialmente fuesenarrojadosal profundodel mar los iesuitasatadoscadauno de elloscon un 34. Disnno pronunciadopor N.S.P. el papa Pio Sextom el consistoiosenetodtl lunes r 7 dzjunio dc r 7gj sobreel asainato dc S.M. Cistianisima Luis XVI, rey dt Fruncia (Cddiz s.d.). 35.'Cana de M. de Voltaire a los parisienses',Biblioteca feijoniana i Oviedo, manuscrit non cot6: voir notre appendice J. 36. Migudlez, Jansmismo y regalkmo n Espafia (Valladolid r895), p.324. L'ouvrage est signd 'Fernando Huidobro y Velasco'. 6z iansenista,y de que el riltimo de los jesuitasfuese sufocadocon los intestinosdel riltimo jansenista.3T QuoiqueVicenteFern6ndezValcarcefait allusiondanssesDesmgafros flos6f cos(Madrid ry87-1797)auxprogrdsdela philosophiemodernedepuisDescartes (en passantpar Locke,Leibniz,Montesquieuet Helvdtius),il ne manque pasdanssonouvragela rifdrencei Voltaire,par exemplesur la questionde la tol6rance(iv.z85): I'o no me admiro de que Volter llegasehastala temeridad e imprudencia de asegurar que la intoleranciaera una m6xima de nuestra invenci6n,que se habia hecho en estos ultimos tiempos. No me admiro que este impio hablaseasi, porque se sabeque Volter era un hombre que no conoci6 la decencia,el respetoy la consecuencia. On peut trouver aussi de rapides allusions i Voltaire, peu importantes, dans les Cartasfamiliares (Madrid r8o5) de l'6v€que Miguel de Santander.3s Au cours des querellesproduites par les changementspolitiques et religieux mis en pratique par les CortEs de Cadix, on a entendu la voix de plusieurs cccldsiastiques.Les plus cdlEbresont 6td Francisco Aragonds, qui s'appelait lui-mdme le 'fil6sofo arrinconado',auteur d,eCartasor) il s'en prend i plusieurs livresde l'6poquecontrairesi la religion et au trdne, et frdre FranciscoAlvarado, lc 'fil6sofo rancio', dont les Canas criticas,d'un ton semblable, ont soulevd une grandepoldmique. J'ai fait mention de ces ouvragesparce qu'ils pr6sentent quelque int6r€t par rapport au suiet, sans considdrer leurs possiblesvaleurs historiques ou philosophiques.Les auteurs dtudi€s tout de suite ont eu une attitude plus combativeet plus prdcisei l'6gard de Voltaire. La premiBrefigure de I'apolog6tiqueespagnoleest sansdoute frbre Fernando tlc Cevallos.3e Nd i Espeia(Cadix) en 1732,il a €tudi6 i I'universitdde S6ville ct il a eu i zz ans son doctorat en thdologieet furisprudence.En mars 1758 il ;r itd admis au monasterehi€ronymite de San Isidro del Campo i Santiponce, pris de Sdville; il a 6t€ pour deux fois le prieur de son couvent et l'un des rnoinesles plus drudits de son ordre. Il est mort en mars r8oz.4 l,'ceuwe de Cevallos,imprimde seulementen partie, est vaste et vari6e. En o nandn de la lglesiadeJauristo (Madrid, Barcelona r7g3-r8o5); 17. F. Amat, /*itoia eelesidstica, r rtti par Torres Amat, Vida d.elllmo. Sr. don FilfuAnal (Madrid 1835),p.rr5. Dans un passageil I'appelle'impie' (p.3oo) et ailleurs'c6lBbrepodte' (p.83). 113. 19.J'ai adoptd la graphie 'Cevallos', quoique dans les ouvragesde l'€poque on trouve indiff6remrrrtnt'C eval l os','C eb al l os ' .' Zev al l os ' Zebal l os ' . et' .1o.Sur Cevallos et son euvre, voir Arana de Var{lora, Hijos dz Seaillo, ilustresen santida.d,letras r rrrzas(Sevilla rygr\,p.28; Bueno, 'Apuntes biogrdfcosdel reverendopadremaestrofray Femando ,lr' ( levalfos', dans F. de Cevallos, La Sidonia bdtim (Sevilla r864); MendndezPelayo, Hetetod.oxos, r 1(x;-83; Domergue,'Un defensor del trono y del altar: fray Fernando de C*allos', Bulletin ht\l tdni que 8o (IqZ8). 63 Voltaireen Espagner7j4-r8j5 dehors de sermons, rapports et discours, on reldve un 'Andlisis del libro intitulado Delitosy penas',qui a jou6 un grand r6le lors de la condamnation du traitd de Beccariapar I'Inquisition en t777,nI et plusieursouvragesd'apolog6tique, notamment 'Ascanio, o discurso de un fil6sofo luelto a su coraz6n', 'Discurso de un te6logo a los fil6sofos irreligiosos', 'El fil6sofo, o andlisis de la et une'Impugrraci6no andlisisdel libro intitulado Educaci1ndeJ.J. Rousseau'42 Afro de 2240', c'est-i-dire, le cdldbre roman de Mercier; tous ces oulrages restent inidits. Ont dtd publi6s, parmi d'autres: Insania, o la demenciasde los por la sabiduia de la Cruz,asla gigantesqueFalsaflosofia et fl6sofos confund,idas la satire antivoltairienne El juicio final de Voltaire. Lafalsaflosofia est un long trait6, publid entre q74 et ry76 et interrompu au sixiEmevolume lorsqu'il devait en avoir une douzaine.Pour des causesnon pour la publication du dtabliesCevallosn'a pas obtenu les licencesndcessaires septidmevolume. D'aprds Juan Jos6 Bueno dans ses 'Apuntes biogrdficos',il faudrait en chercher la cause dans I'intervention de Voltaire lui-m€me par I'interm6diaire de ses amis espagnols(p.xiv): Se suscit6contra6l una deshechaborrascapromovidapor Voltairey los fil6sofosde su escuela,mal halladoscon que se sacudierangolpestan terriblescontralasdoctrinasque y favorecedores aunde elevada y quetenianaquendelosPirineospros6litos sustentaban ierarqufa. Dans Lafolsafilosofia le pdre Cevallosse propose de combattreles athies, les ddistes, les mat€rialistes et les philosophes. Il fait €talage d'une €rudition surprenante et d'une connaissanceapprofondie des ouvrages des philosophes, notamment de Voltaire, qu'il cite abondamment. S'il faut en croire le biographe de Cevallos,Juan Josi Bueno, Voltaire connaissaitI'cuvre de I'illustre hidronymite: 'Dfcese que Voltaire recibfa por la posta los libros que daba a luz el P. Cevallos, de quien sin embargo nunca habl6 indecorosamenteen priblico, respetdndolo como a su m6s erudito y formidable impugnador' (p.xrriii-xix). Je ne m'attarderaipas i analyserce trait6, auquel Mendndez Pelayoconsacre un long commentaire plein d'enthousiasme;e ie me bornerai i signaler les 4r. Men6ndez Pelayo,Heterodatos,v.37o. Cevallos critique violemment le traitd de Beccaria dans sr Faka flosofia (v.353-88). 42. Men€ndez Pelayo Qletendnxos,v.37o) donne le titr€ 'Anilisis del Emilio, o tratalt d.ela educacillnde J. J. Rousseau'. n.z. La BibliothEque 43. Publi6e i Madrid en r878: voir Men6ndez Pebyo, Heterodnxos,v4Sz, de Toldde conserveun manuscrit dat€ du r 6 ianvier r 766, intituld 'Demencias de este siglo ilustrado confundidas con la sabiduria del Evangelio', que I'on doit sansdoute identifier i lzsazra: voir Esteve Barbq Catdlogo de la coleeciilnde manusoitos Borbdn-Loranzana @ihliotecapilhlica dc Toleth) (Madrid r94z) , p . r 5 o - 5 r , n o . r 8 o . 44. Mendndez Pelayo, Heterodaxos,v.37r-82; font aussi r6f6rence i cet ouvrage, mais avec beaucoup moins d'enthousiasme, Herr (Espafiay la rasolucidn,p.r77-78) et Herrero (Los oigera del pnsamiento, p.9 I - Io4). 6+ j. Les adaersairesde Vohaireen Espagne principales allusions i Voltaire contenues dans les six volumes publi6s. Au volume i on trouve plusieurs citations textuelles tirdes du Diaionnaire philosophique,notamment sur le d6isme,le besoin du culte €xteme, la Providence,etc. Elles sont trEs brdves et en gdndral apparaissentau bas de page. Dans le volume suivant Cevallosinsiste sur la chronologiedes Chinois, que plusieurs philosophesont opposdei celle de Moise dans la Gendse(ii.r97-98): y descubridores de la cronologia de loschinosy los lPeroqui6nsonestosobservadores que arguyencon ella a la de Mois6s?El autor delDiccionario flosdfcoy de h Filoso/iadz la histoia,el abatede Prades... iY estoscriticoshan estadoen la China?iHan visto susmonumentos,susarchivos,susanalesy conferidocon susliteratos?Ningunode ellos sesabehayasalidodeFranciasinohastadondeleshabastadohuir, cuandosusescdndalos y alborotos loshicieronen ellareos. Cevallosinsiste i plus d'une reprise sur ce que Voltaire, par haine du christianisme, 6loge les pai'ens:'56lo mira su odio a los principes que se han mudado de malos en buenos como Constantino, Recaredo, Clodoveo, etc. Pero los prfncipes bfrbaros y verderamentesupersticiosos,como Mahoma, Bayaceto, Juliano [...] todos estosson sus h6roes'(vi.l+).Pour la m€me raisonVoltaire traite de 'tiranos supersticiososy feroces'- toujours d'apris Cevallos- des rois lussi chr6tiens que Constantin, Charlemagne, Marie Stuard, saint Louis, Louis XII et Henri fV, tandis que 'a la torpe y sucia Ana Bolena la pinta como una paloma', et il €loge Cromwell, 'oprobio del nombre inglis' (vi.E:-:+). Par son implication dans la vie de Voltaire et son ton ironique devient int6ressanteune des allusionsi Henri IV (vi.33): l,a conversi6n de inter€s de Enrique[V no es,a los oiosde Voltaire,sinoun negociado o unahipocresiadictadapor la ambici6ny finalmenteun borr6n que obscureci6la vida tlc esteprincipe:'porqueun hombrede valor(dice)no mudade religi6n'.Aqui muestra Io pocoque€l mismovale,puesaunsinel motivode reinar,ni muchomenos,ha mudado h santareligi6nen quele educaronsuspadres. En ce qui concerne Voltaire, cependant, I'ouvrage le plus important du pire ( ,cvallos estle Juicio final de Voltaire,qui apparait comme le seul grand ouvrage tonsacr6 totalement au patriarche de Ferney en Espagne.asL'histoire de ce livre est complexe. Cevallos I'aurait rddig6, d'aprds son propre mot, dans les cinq mois qui ont suivi la mort de Voltaire, c'est-i-dire, i partir de iuin 1778,* 45. F. de Cevallos,Juiciof.nal dz Vohaire,con su histoia cfuily litnariay el rauha"dade sufilosofa (Scrilla 1856); deux volumes, mais le deuxidme contient des entretiens sur la R€volution franqaise. l.r llibliothbque de Tolbde conserveun manuscrit dat6 en r778 sous le titre'Juicio de Voltaire y ,lc sus obras, hecho por los fil6sofos paganos a orillas del Leteo con vista de sus escritos': voir l .\tcve Barba, Cadilogo,p.38 r -89, nos.49r -492. 46. Cevallos,Jaiciofnal, i.r r. Dans le manuscrit de la Bibliothbque de Toldde on signale comme ,l.rtcsdu d6but et fin de compositionle zo juin etle ro octobre r778. 65 Vohaireen Espagner7j4-t8j5 3. Les adaenairesfu Voltaireen Espagne mais une intrigue en aurait emp€chd la publication immidiate; il faut rappeler que deux ansplus t6t on lui avaitrefusdla licencepour Ie volume vii de Lafaka fhsofia. L'auteur aurait essay6sansdoute de le publier un peu plus tard, puisque la pr6face porte la date de r8oo. Nonobstant, les censuresles plus anciennes sont de r8o9 et I'approbationfinale est datde de 1825. Mais le livre n'a pas vu le iour e cette 6poque.Beaucoupplus tard le manuscritest passddans les mains de Le6n Carbonero y Sol, qui I'a publid tout d'abord dans la rewe de S6ville La Cruz, et peu aprds en volume. C'6tait en r856, soixante-dix-huitans aprds avoir 6t€ dcrit. Dans l'ddition de r856 plusieursdocumentspr6cddentle texte: les censures et approbationsdu juge de I'imprimerie de S6ville,DiazBermudo, de r8o9, ainsi que celle du censeur frdreJuan Ram6n Gonziiez; I'approbation du gdndral des hi6ronymites,frdre Pedro de la Rambla, est post6rieure,de r825. D'aprds le censeurJuanRam6n Gonziiez,l'ouvrage n'est pas simplementune satire de Voltaire, mais il a une poftde plus vaste, puisque 'en la persona y obra de Voltaire presenta de una vez al priblico el origen, progr€sos, estados, fines y consecuenciasdel filosofismo,que s6lo se reduce y encaminaa acabarcon la religi6n reveladay con los tronos' (i.3). Dans une brdve prdfacele pdre Cevallossignaleles raisonsqui I'ont conduit i entreprendreson travail (i.7): prohibidala lecci6nde susobrasy muchosde los que se Perocomoestdjustamente tomanla licenciade leerlas,est6nprohibidosnaturalmente de entenderlas o por su falta de talentoo por tenercorrompidoel juicioconla levadurade suspasiones; llegael caso el engaffode unosy seduzcan a otros.Esto de temerque susfalsoselogiossostengan eslo primeroque me determin6al prolijo trabalode ordenarestahistoriacivil y literaria de Voltaire,con el juiciomdsimparcialde suviday escritos. Pour mener i bien sa tiche Cevallos a lu attentivementles cinquante-deux volumes de l'6dition des ceuvresde Voltaire parue i Gendve en 1772-1774, ainsi que les dcrits contre Voltaire de Sabatier,Cl6ment, Nonnotte et Guyon, qu'il appelle des 'autores fidedignos'.47Dans ses grandes lignes, I'oul'rage revient i un proc0s de Voltaire aux enfers. Le proc6ddn'6tait pas nouveau:on avait publid en France plusieurs libelles sur la mort, voyageen enfer et procBs de Voltaire, avant et aprdsson d6c0sr6el.a8un sonnetburlesque,dont il reste i.rr. Il fait allusion aux Trois siides de Sabatier de Castres, auxErteun 4T.Cevllos,Juiciofnal, phihsoples de Guyon (cit6s ci-dessus), ainsi qu'aux de Voltairede Nonnotte et il'Oracle desnouzteawc Cinq annia litthaires"(La Haye r759) de Pierre Cl€ment. 48. Sont antirieurs I sa mort, par exemple, N. J. Senlis, Relationfu la mala.die,dela confesionetdz la fn d"eM. dt Voltaireet decequi s'nrsuit:it (Gendve I76 r); A. J. Chaumieux, Voltaireaw Champs-Elysta (Tr6voux r773); Ch.-L. Richard, Vzltairepatmi lesombra (Paris r 776) et, du mdme, Vohairedz retour dts omhra et sur lepoint d y retoumn pour n'm plus rnenir (Pais r 777); voir Vercruysse, 'Bibliographie des 6 c r i t s f r a n q a i s r e l a tifsiVo lta ir er 7, r 9 - r 8 3 o ' ,Stzd ie so n l/o hai re6o(r968),p.7-7r. deux copies manuscritesen italien et en espagxol,a pour sujet aussile procds de Voltaire en enfer.4e L'ouvrage est ridigi i la premidre personne et racont6 par un voyageur qui s'embarquei Gibraltar sur un vaisseaufranqaisappeldjustementVoltaire,lequel va 6choueri lrle d'Antiparos le 3o mai r778 (daterdelle de la mort de voltaire). I-e seul survivant est le voyageur, qui se met i explorer I'ile et rencontre la vdritd sous I'apparenced'une femme. celle-ci le conduit au Sryx, oi voltaire cst sur le point d'€tre jugd par un tribunal compos6 par socrate, Epicure, ciciron, virgile et Lucrdce, tandis que Lucien ioue le r6le du rapporteur.voili I'argumentdu premier des dix livres (i vrai dire, des chapitres)qui composent I'ouvrage.Avant de passerau contenu du reste,on peut s'arr€teri la description que cevallos fait de voltaire par la bouche du voyageur,le pr6sentantcomme un dragon rdpugnant; cette description grotesque s'oppose i I'impartialit€ rfflich6e par I'auteur dans sa prlface (i.37-38): Un momentodespuds vi llegarun espectroo fantasma formidable.[...] La cabezaera dc una_serpiente con oreias,.yen ellas-respiraba humocomopor lasraJgadas naricesy p.r la bocaque tenfaarmadade doshilerasde colmillos.t...] En la fiente tenfadoi cucrnos_ de_colory texturade hierro,y entresusarrugasse entreveianimpresascon una rnarcade fuegoestaspalabrasabreviadas: Ecrasezl'lnfime. Destruidll Infame.De buitre,lequedaronlascorvasgarrasllenasde sangrey carnerepodrida.Desdeel vientre hrsta las rodillas se cubria de l6minaso escamasde lepra, entre las cualesherviaun pruritoque le haciadespedazarse. Desdela nucahastael fin de un largorabocon que rhba vueltasa su cu_erpo, estabaarmadocon una hilera de espinasco.6aso de agudas rrias. De las espaldillas le nacfanunas aletasde membranlo de costillasy cuero nrugriento, que le dabanun vuelotorpey trimulo, asicomoel del drag6n. (.ctte description initiale ddfinit le ton g6n6ral de I'ouvrage, or) r'on peut :rppr6cier,nonobstant,un emploi intelligent des sourcesutilisds. Les livres rr a x sont occupdspar le rapport que fait Lucien sur la vie et les ()uvragesde voltaire, que les membres du iury critiquent. Dans le second on l)rrsseen relrre les compositionsde Voltaire ant€rieuresi, Mahomet;Virgile le lrlirme surtout pour son Henriale. Au livre troisidme on critique Mahomet et (l'autres pidces, pr6sent6escomme autant d'armes pour propager ses id6es rrrrpicset sdditieuses.L'dpisode de Prussefait I'objet du quatridme livre, tandis ,;trc lc cinquidme reprend son sijour i GenEve,sesd6m6l€savecles Genevois t t sadisputeavecRousseau.Au sixidmelivre sont ddcritsles desseinsde Voltaire rlc troubler I'ordre en France, en Espagneet au Portugal et sont commentds Plrrsieurslibelles contre I'Eglise, ainsi que I'affaire calas. L'affaire sirven ')((upc le septidmelivre, tandis que le huitidme est consacrdau commentaire 4r1.'Al arribo de volter a los infiernos', Biblioteca de catalunya, ms.6z, f.rgz-r93; voir notre .rpl rcndi ce K. 66 67 Voltaireen EsPagner7j4-r8j5 des icrits satiriques que Voltaire a lancds contre ses principales 'victimes': le podte Jean-BaptisteRousseau,ses adversairesles abb6s Guyot-Desfontaines' -sabatier et Nonnotte, ainsi que son rivalJ.-J. Rousseau.Le commentairedes {loges que Voltaire s'est dirigf i lui-m€me occupe le neuviEmelivre, tandis que le dernier est consacr€ au voyagei Paris et i la mort du philosophe' Le verdict du jury, on pouvait bien s'y attendre' est pleinement condamnatoire. L'ouvrage, qui a des moments heureux, manque de profondeur dans son ensemble.Mendndez Pelayo,qui avait rdservdun accueilchaleureuxi La faka qu'un iugement filosofia, ne peut donner sur ce nouvel ouvrage de Cevallos assezdiscret: La empresade itzgar a Voltaire,y de iuzgarleentreburlasy veras,requeriasobretodo de que andabamdsayuno las cualidades tatentoliterarioy graciade estilo.Precisamente o tienenalgo de refectorio de chistes chistes son Sus p.ns"do-. ilustre el ieronimiano. soffolientoo forzado,Tampocoescogebien los puntos de ataquee insistemucho en de plagio.iQuiin le inspirariala malignaideade lidiar ir6nicamente puerilesacusaciones ion el rey de la ironiay la sdtira?sO A c6t6 de Cevallos, ceux qui ont 6crit i l'6poque contre I'incr{dulitd et le philosophisme p|lissent; nonobstant, ils mdritent d'€tre cit6s parce qu'ils reprdsententun 6tat d'opinion. Des pastoralesde I'archevpquede Santiago, Francisco Aleiandro Bocanegra, il y en a deux qui sont particuliBrement intiressantesparce qu'elles font allusion aux philosophes.La premidre est la Declamacidtrnportunaclntre el libertinajedel tieupo (Santiago t777, rf€ditie ir Madrid en q7g), oi le prdlat regrette les malheurs qui affligent I'Espagne i cause de I'attention pretde par les Espagnols aux maximes arrivfes d'outrePyrdndes:'Pero 1oh!,siglo corrompidisimo, lcudnto has trocado la faz de esta naci6n, introduciendo en ella las abominables mdximasy engaflososmodos de pensar de Rousseauy Voltaire!' (p.zS).Cette pastoralede Bocanegra,vibrante it exaltde,a mdritde les dlogesdu pBre Isla dans son exil de Bologne' oir il a appris que 'la peste de la gran rnoda,[...] los libros de los fil6sofos ala demiire y-espiritus fuertes por antifrasis, habia cundido hastala ciudad santa,depositaria del catolicismoespaflol en la sagradaurna del grande ap6stoly patr6n de las Espafras'.sr La secondepastorale de Bocanegra,plus longue, s'intitule Saludablemedicina contreles dolenciasful sigloet a paru i Madrid en 1778. Il y fait mention surtout des mauvaislivres qui circulent parmi les Espagnolsdes couches socialesles plus diverseset sont lus avecavidit6, ce qui fait que le mal apparait tris r6pandu et difficile d'extirper (P.zS:-S+), 5o. Men6ndez Pelayo,Hetendoxos,v482. Madrid r86o-, t.xv), p.6Ira (lettre dat6e it.lsla, Obras aeogidas(Biblioteeafu autora apaioles, du z5 ianvier r778). 68 j. Les adaenaires de Voltaire en Espa.gne Como los flibros] mis estimados entre los libertinos y los que andan m6s en las manos de todos son los de Ros6 y Volter [sic], 6stos son, por lo ordinario, con los que se hacen las entraias; y como tienen un estilo tan dulce y un modo de insinuarse tan sutil, desde luego tragan incautamente el veneno y quedan tan prendados de los que han escrito tan a medida de su voluntad o (por meior decir) de su sensualidad,que enamoradosde tales maestros juran despuds con tal tes6n en su texto, qui ni el de la Escritura, ni el de los Concilios, ni el de los Padres ni aun el de sus mismos sentidos les hacen volver atris. Buenaventura Antonio Anibaly est le nom avec lequel le frdre mineur Antonio Baylina a signd des dialogues philosophiques intitul6s 'El C6ndido', conservds en manuscrit i la bibliothdque de I'Universitd de Barcelone.s2C'est un recueil de discussionssur religion et philosophie entre plusieurs personnages:I'abb6 Tudela, le chanoine Urbina, le philosophe Arouet, le citoyen Risuefro et ses enfants C6ndido et Colorada. Le personnagequi attire le plus l'attention, par son nom, est le philosophe,qui est une espBcede sosiede Voltaire par sesmots et son attitude. Un des interlocuteurs, craignant qu'il ne soit un Franqais rdvolutionnaire- I'ouvrage a €t6 dcrit entre r7g4 et rSor - lui demande de s'identifier (ii.r): No tienenquetemerustedes, queyo confesard llanamente mi origen.Soy,pues,espafrol, perono puedonegarque la leyendade los librosdel famosoVoltaireme ha nansformado en francdsrevolucionarioen cuantoal afecto.Sobretodo, tengotantapasi6nal oriculo de los fil6sofos,que he queridohonrarmecon su nombre.[...] <Habiade sufrir mi corazin que se olvidaseun nombretan digno de la inmortalidad? Le nom de Voltaire apparait i plusieurs reprisesdans les dialogues:I'abb6 le qualifie de 'nuevo Nabucodonosor'et son seul nom fait trembler le chanoine ct lui produit'un intenso frfo en todos [sus] miembros,tan intenso que casi los deja sin movimiento' (ii.zo5). Le philosopheArouet le tient pour son maitre et lc cite constamment. Quoique les suietsabord€ssoient tres variis, c'est celui de l'6tat monastique qui occupe le plus de place et attire surtout I'attention des interlocuteurs. Crindido et Colorada, enfants du citoyen Risueflo, ddsirent entrer en religion ct Arouet essaiede convaincrele pdre afin qu'il ne laissepas commettre i ses cnfants une err€ur de la sorte. Il insiste sur le nul servicepr€t€ par les moines ir la nation et parle du fanatisme des religieux, en suivant son maitre Voltaire. l)'autre part, il met en €vidence les dangers d'entrer en religion dans les circonstancespolitiques actuelles(i.85): ;\Ieter loshiiosde familiasa frailesen un tiempoquelosvemosdesterrados de Francia, no tcnerningrinlugaren Inglaterra,Holanday casidir6 en Europa,o a lo menosen 52. lAntonio Baylina,l 'El Cindido, o sean di6logosfilos6ficosque escribiaen Barcelona[...]', lliblioteca universitariade Barcelona,mss.rqS-2o5. 6g Voltaireen EsPagner7j4-r8j5 que en pensamos cuantoilustradose conocede ella?iY que,si echandoun pron6stico, afros? de breves mismo dentro lo Espafrasuceder6 Le didactisme et la morale sont assurdspar la mort du philosophe, imp{nitent, qui remplit de terreur les assistants.On fait alors mention d'un Retratohisttiico dc la muertedeMr. Voltaireoil l'on peint sous de sombres couleurs les derniers moments du philosophe(ii.87-99). Le capucin frdre Rafael deY6lez,6v€quede Ceuta et archev|que de Santiago, s'estdistingudpar sonhostilit6auxiddeslibdrales,personnifidesdanslesmembres des CortBs de Cadix et ddriv€esde la philosophiedu dix-huitidme siicle' Son contalairreligifin 6tait destin6i ddmasquerlesprojets desphilosophes, Presentatitso forgdsau siBcleprdcddent,contrela religion et I'Etat en France,dtendusplus tard le poison franqais;s3 en Europe et arriv6sen Espagrrede la main des envahisseurs seraitentrd aux Cortds de Cadix et diffus6par la presselibdrale'Contrairementi ce que I'on attendrait,les r6f6rencesi Voltaire danscet ouwagesont plut6t rares' puisque V6lez traite pr6fdremment des dvdnementsde la Rdvolution franqaise, desallusions dudix-huitidme sidcle.Justement'une ians s'arr€terauxphilosophes les plus longues i Voltaire fait appel i un 6v6nementde l'dpoque rdvolutionnaire, le transfertde sesddpouilles(p.38): El coraz6ndel mayorde los fil6sofos,del principede los c6micos,del hombrem6s del ateistapor principios... lDe Voltaire!,seextrae corrompido,del impiopor sistema, hastaParisy secolocaen el templode Dios de su sipulcro,secbnduceconsolemnidad vivo; alli se le quemaninciensos,se le adora,se le divinizacomo a la misma raz6ny filosofia. Beaucoup plus ambitieuse est sa clldbre Apologfadel altar 7 dcl trono (Madrid r8r8), oil il ddnonce les machinationsdes lib6raux de Cadix contre la religion et la monarchie.Cependant,dansune vision rdtrospective,il chercheles sources de cesid6es,qu'il retrouvedans les Cartasde Cabarrfs, qu'il signalecomme le des id€es de Voltaire, Diderot et Rousseau(i.68-Zr). reprdsentanten EspagTre Lis r6f6rencesi Voltaire, brbvesmais nombreuses,font allusion ir I'attitude du philosophe face i I'Inquisition, I'Eglise et le clerg6, et face i l'Espagne et la monarchie absolue. Felipe Lesmes Zafrilla, chanoine i Sigiienza et Cuenca, a 6t6 un d6fenseur acharnd de la religion catholique et il aurait sans doute beaucoup dcrit s'il avait plus vdcu.Il a laiss6,nonobstant,un exemplede son aptitudepour I'apolog6tique dans les quatre volumes du Centinelacontralls erroresdel siglo,publif en I829' clntla la ineligiln, o losplanesde,laflosofia contra 53. Le long titre est trds 6loquent: Preseruathso toitigia" y i n*oa", realizadnipor la Francia para subyugarla Europa7 dadnsa.luz_pn algunosde nuaii, sabiot en perjuicio de nueitra patia (Madrid r8rz). Il existe des 6ditions de Palma (r8rz et r8r3 - celle que i'ai utilis6e)et Madrid (r825). 7o 3. Les a&senairesd.eVohaireen Espagne recueil de fausseslettres oir l'auteur fait mention, i plusieurs reprises, de voltaire, soit dans ses rapportsavec Fr6d6ric II (notamment,i.g2 et iv.88), soit en insistant sur les diffirences entre le philosophe et l'6crivain.s euoiqu'il accorde i Voltaire un certain talent, I'auteur trouve qu'il est 'enluelto en el lienzo de la iniquidad' et 'escondido en el cieno de la luiuria y los demris sentimientosterrenosy carnales'(i. r 58). Et il met plus loin en gardelespossibles lecteursde voltaire i l'aide d'une comparaisontrds spirituelle,puisque, dit-il, 'aplaudir la impiedad y obscenidadde un Voltaire por las bellezasde la poesia es tan contrario araz6n como dejarsemeter un pufral por el primor con que esratrabaiado'(ii.z8r). Il insisteailleurssur leserreursde voltaire, lieu commun de l'apologdtiquepostdrieurei Nonnotte (i.r59-6o): Voltaire,fuerade susversos,1qu6tienesinoerroresfilos6ficos,erroreshist6ricos,errores de polftica,erroresde cuantotoma por su cuenta estePetrusin eanctiset nihil in toto? Nonothe.[srd se los puso delante,tha respondido? [...] Gu6n6ele hizo patentesu ignorancia en s6loel AntiguoTestamento: iha contestado? Un certain nombre d'adversairesdes id6esdes philosophesse distinguentde ceux qu'on vient de citer i causede I'absenced'une prdoccupationreligieuse ct dogmatique.Tout en s'inscrivantdans une pens6eet une conception de la vie i inspiration catholique,leur intention n'est pas religieuse.A vrai dire, leur qualitdet leur but sont trds divers.Le duc d'Almod6varpense6crire,ou rd6crire, une histoire littiraire; Cavanilles,Denina et Forner dcriventdes apologies,non pasde la religion catholiqueou de la philosophiescolastique,mais de ltEspagne ct de sa culture; d'autres dirigent leurs attaquescontre la Rdvolution franqalse et ses suites.Aprds sa conversionsulprenante,c'est chez olavide que s'abrite lc sentimentreligieux le plus profond. F,tant donn6 que la lettre consacrdeir voltaire dans la D1cadaepistolardu duc d'Almod6var prdsentedeux aspectsnettementdiffbrencids,i'ai cru convenable tlc les examiners6par6ment.Par consdquent,I'aspectlittdraire a 6t6 dtudi€ dans le chapitrede la diffusion de voltaire en Espagne(chapitrer), puisque I'ouvrage tlu duc a contribud i faire connaitre voltaire dans ce pays. Sont ici objet d'analyseles commentairessur sa personnalitd,sa philosophieet son influence. I-a lettre sur voltaire est pr6c6d6ed'une autre oi le traducteur exposeses l)ropres id6es. Cette especede prdface est intdressanteparce que, en dehors tlc quelques notes au pied de page, c'est le seul lieu de I'ouvrage oil le duc tl'Almod6var manifeste son opinion. Il faut bien reconnaitreque son attitude t'rrversVoltaire est peu favorable(p.4): l s dignode muchareflexidnel ver los elogios,lasestatuas y la locuracon que aquise F. l-esmes (r 792- r 824) s'est distingud comme pr6cheur et par son ardeur dans la lune contre . ;-{.. l, s irlies lib6rales: voir Lesmes, centinela contra losenoresdel sigli (Madrid lgzg), i.xr-xxxrr. Voltaireen Espagner7j4-r8j5 inciensaa un Voltaire.Yo nuncahe podidoresolverme a estimarle: le he lefdo,me han divertidovariascosassuyas,me han gustadootras,me han dado algunasmotivo para formar conceptode su graningenio,pero muchasme han irritado. La lenre sur Voltaire est un des plus longs commentaires qui lui ont dtd consacrdsen EspagneDrl'6poque (elle occupeles pagesZ i So).L'abbd Sabatier 6tant I'un des principaux ennemis des philosophes,I'impression que l'on tire de la lecture de ce passageest trds ndgative,malgr6certainsdlogesqui se glissent gi et li. Voltaire est surtout prisentd comme un personnagecontradictoire(p.7): Grandestalentosy abusode elloshastalos tiltimosexcesos; rasgosdignosde admiraci6n y unamonstruosa libertad;lucescapaces de honrarsusigloy erroresquesonlavergiienza de 6l; sentimientos que ennoblecen la humanidady flaquezas que la degradan; la mds brillante imaginaci6n,el lenguafemdscinico y repugnante;la filosofiay el absurdo;la erudici6ny lasequivocaciones de la ignorancia; y todoslos encantos del entendimiento todaslaspequefreces de la pasi6n. La descriptioncontinue sur ce ton. Aprds I'analyseminutieusedes principales productions du philosophe, I'auteur se pose la question de I'immense succds remport€ par Voltaire. Il en voit la cause dans le style varid et agile, qui rend la lecture facile et agr6,able,aidd par une imagination brillante, et il augure les plus grands ddsastrespour ceux qui le suivront (p.48-4g): y seIe signa,iqui resultar6? Los i6venesaprenderdn en su escuelaa Que sele escuche sacudirel yugode susobligaciones, a repetirblasfemias, a gloriarsede susdes6rdenes; los hombresde letrasa respetarpocolos modelos,a olvidarlos miramientos,a despedazarsesin consideraci6n; lasnacionesa abandonar susprincipios,susleyes,su cardcter paraalimentarsede ideasfrfvolas,de mirasquim6ricas,de gustosfantdsticos y pasajeros. Au cours de la poldmique produite par la cdldbre quesrion de Masson de Morvilliers dansl'Encyclopidie mithodiqlre:'Que doit-on i I'Espagne?',se sont distingudsI'abb6 Antonio Josd Cavanilles,Juan Pablo Forner et l'abbd italien Carlo Denina.ss L'abbd Cavanilles,excellentbotanistequi se troi.-lvaitalors i Paris, a €t6 le premier i rdpondre i l'insolente question dans des Ohsentations publides tout 55. Voir EnEclopidie mithodique (Paris r78z), i.554-68. Pour I'historique de la poldmique, voir Sorrento, Francia e Spagnanel Setteceilo:battagliee sorgentidi idee(Milano rgz8), p.89-r r r. Malgr6 son caractdre particulier, on peut citer dans le contexte de cette pol6mique une 'Defensa de Barcelona contra la descripci6n poco exacta y veridica que de dicha ciudad hace Mr. Masson', publi6e par un certain Mariano Berlon dans le Memoial literanb de juin ry87 $.r82-g$. Bien que I'intention de I'auteur soit mettre en dvidence les m€rites de Barcelone, le texte contient une d€fense parfois tris v6h6mente des valeurs nationales: voir, i cet 6gard, mon anicle 'Una r6plica a la Enclelopidiemithodique;la DefensadeBaruhna' ,Analesdc literatura espanolaz (1983), oit j'ai reproduit le texte du Menoial litnario. 72 j. Les aduenairesde Voltaire en Espagne d'abord en franqaiset traduites peu aprds en espagnol.s6 Dans sa ddfensede I'Espagne, €rudite et mesurde, Cavanilles dnumBre les apports de la nation espagnolei la culture europ6enne dans tous les domaines, en insistant sur les progrEs6conomiqueset sociauxdu rdgne de Charles III. La seule r€firence i Voltaire que j'aie rencontrde dans cette apologie de I'Espagrre a 6td dans une reconventioni Masson par son ignorancede I'architectureespagnoleb.z6): M. Massona pu n'etrepasinstruitde ce qui regardait I'architecture puisque espagnole, Voltairene l'€taitpas;puisquecelui-cia dit: L'Escurialfut biti sur les desseins d'un Franqais.Voltaireignorait qu'il existeen Espagneune m6daillefrapp6epar ordre de PhilippeII, qui repr6sented'un c6t6le bustedeJeanHerera de Toldde,consrructeur de I'Escurial,et de I'autrela perspectivede ce magnifiqueddifice. Un Italien, I'abb6 Carlos Denina, rdsidanti Berlin, a lu dans I'Acaddmiede cette ville, dont il 6tait membre, un discours of il rdpondait i la question.Ce discours, prononcd en frangais, a 6ti publid dans cette langue i Berlin et i Madrid, et traduit aussit6ten espagaol.sT Dans le but de louer les Espagnols Denina met en 6videnceles ddfauts des Franqais,en les augmentantparfois. Le m€me proc6dd a 6ti utilisd par cet auteur dans des Cartascriticasdcrites i manidre de suppldmentde son discours,publides la m€me ann€e.s8Il attribue aux Franqais des fautes, surtout en litt€rarure. Dans une des lettres, dirigde au comte de Mirabeau, il fait mention de Voltaire et trace un paralldle entre I'importance lin6raire de Voltaire et celle de la France (p.6g), Pareceque no esVm. admiradorde Voltairey me alegrode ello.2No sepudieradecir que es Voltaireacercade la Francialo que la Francialiterariaes acercade la Europa? A la verdadquitarianmuchisimoa la literaturafrancesasi cortasende ella las obrasde Voltaire;sin embargo,len el fondo qu€ perderia? Et quant i I'orgueil des Frangais,qui se croient supdrieursaux autresnations europdennes,il aioute avecindignation: 'La Francia nos da lindas cosasque no sirven de utilidad alguna: ipor ventura si careci6semosde ellas habria alguna notable mudanza en nuestro modo de vivir y en nuestro bienestar?lSeriamos 56. 4. J. Cavanilles, Obsentationsde M. I'abbi Catsaillles su I'anicle 'Espagne'de la 'Nowelle nqdopidie'(Paris r784); la traduction espagnolea paru i Madrid Ia mdme ann6e. Voir Palau, .14anual dtl librero, iii.8. 57. C. Denina, Reponsei h quation 'Qre dait-on d l'Espagne?':discourslu d lAcadlmie dc Berlin ,hns I'usanblie publique du z6 janaier dz l'an 1786 pour Iejour anaiuerairc du roi (Berlin q86 et Madrid s.d.): voir Palau (,ilIanualdtl librero,iv.358), qui signale trois traductions espagnolespublides cn r786: i Vafence,Cadix et Barcelone;Herr (Espafiayla rnolucifin,p.r84, n.68) ne signaleque lcs dditions de Valence et Cadix, en leur attribuant la date de r788. 58. C. Denina, Cartas e'ritica para seruir dc suplemmtoal disatno sobrela pregunta';Qt se dcbea lu Espaia?'(Madrid ry96).ll existedes 6ditions i Cadix en r786 et i Madrid en r788 (celle que i'ai consult6e)- Le texte original franqais a 6t6 publid en 1786 i Berlin et i Madrid. Voir Palau, \Ianual del librero, iv.358. l5 Voltaireen Espagner7j4-r8j5 unos escitaso sdrmatassi no hubiera habido franceses?'(p.6q). Le reste des lettres sont d'un ton pareil, de rancune contre la France et d'exaltation des valeurs de l'Espagneet de I'Italie, sa patrie. Juan Pablo Forner, le plus redoutable des poldmistesde l'6poque, ennemi implacabled'lriarte, de Trigueros, de Garcfa de la Huerta et d'autresdcrivains, est I'auteur de la plus ardente apologie d'Espagne contre Masson de Morvilliers.sqPubli6e, semble-t-il, sur commandeet aux ddpensdu gouvernement, son oracifn apologiticapor la Espafia1t su mirito literario a paru i la fin de r 786, avecle discoursde Denina en franqais.La plus grandepartie de I'apologie, dcrite avec enthousiasmeet fougue, 6tait destindea affaquer les philosophes, diffuseurs d'id6es hostiles i I'Espagne.sa premidre plainte est portde contre son €poque,frivole et l6gdre,ddsastreuse, d'aprBslui, pour des dtudessirieuses b.z-8). Forner considbrevoltaire un desprincipauxmaitresdu 'philosophisme', imit6 malheureusementpar une multitude d'adeptes. Il essaie de mettre i d6couvertles artificesdes philosophespour composerleurs ouvrages(p.rr): cuatro donaires,seissentencias pronunciadas como en la tripode,una declamaci6n salpicadade epigramasen prosa,cierto estilometafisicosembridode vocesalusivasa la filosofiacon que quierenostentarse fil6sofoslos que tal vezno sabende ella sino aquellenguaieimpropioy afectado, secreensuficientes paraquepuedancompensar la ignorancia y el ningrinestudio.Asi Io hizoVoltairey asflo debehacerla turbaimitatriz. L'oracifln de Forner a fait du bruit et ffes t6t ont paru des discours et des libelles oi il 6tait attaqud,auxquelsil a rdpondu i son tour assezvertement. L'attitude de Forner, franchement contraire i l'encyclopddisme,s'est fait sentir dans d'autres ouvrages,qui n'ont pas de caractdreapologdtique.Ainsi, son Discursosobreel mododc esribir y mejorarla histoia deEspafia,de publication posthume (r8r6), contient des rdfdrencesindvitablesi Voltaire comme I'auteur del'Essaisur lesmaun. sa critique ne pouvait€tre plus ndgative:non seulement le proc6dd lui parait incorrect, mais il trouve que le style est peu ad6quat.ses mots sedirigent tout d'abordcontre ceuxqu'il appelle'les historiensphilosophes' pour passerensuite) Voltaire (p.6a-65): parcialidad, perulancia,detracci6n, lay_en ellos malignidad,hay.mirasparriculares, desahogo, muchoshechosadulterados y torcidosinicuamente a-lapoyode susmismas opiniones-politicas o filos6ficas. [...]Voltairetorci6todosloshechoseniu superficialisimo Ensayosobrela histoia uniamal.al ap!y! {el fatalismo.Es tantolo que inculca,repitey menudeala obsen'aci6nsobrela fatalidad,que estosoloharfafastidiosfsima su lectura si no arredrase desdeluegopor lo pocoque instruye. Plusieurs critiques i voltaire se trouvent de m6me dans les Discunos flosfifcos 59. sur Forner, en plus de la_noticede sempere dans son Ensay (iii.84-g4), on peut lire les grandes synthdsesdeJim6nez salT U/idat obra de d.onJuan pablo Fornerl sigiio,Madrid r944) et, surtout, de Lopez (luan Pablo Foner et la crisedc la conscience espagnole,'Borleauxl976). 74 j. Les adoenairesde Voltaireen Espagne sobreel hombre,publids en q87, dont I'idde a dtd tirde peut-€tre par Forner de I'auteur qu'il m6prisait.60Quoi qu'il en soit, les critiques se trouvent surtout dans la prdface et font appel aux id6es de Voltaire sur I'ime, la Providence,la religion naturelle et I'existencedu ciel et de I'enfer. Les m€mes suiets sont abord6spar Forner dans des notes autographes,probablementdes brouillons, intituldes 'Fragmentosfilos6ficos',dont plusieursfont allusion concrdtement)r Voltaire, sa critique de I'optimisme philosophique, son podme sur La Loi naturelle,sesattaquesi la religion, etc.6r On retrouve encore des mots sur Voltaire dans un ouvragede Forner qu'on nommerait litt€raire, mais qui est au fond une satire de la famille lriarte: il s'agit de Los gramdticos:historiachinesca,6criten r782, conservden plusieurs manuscritset publi6 rdcemmenten deux dditionspresquesimultanies (Madrid rgTo). Plusieurs allusions sont causdespar ce fait que Tomds de Iriarte 6tait traducteur de Voltaire. La plus intdressante,par l'dpithdte attribu6e au philosophe,est celle qui porte sur la chronologiedes Chinois, un suiet d'ailleurs bien placd dans le contexte: La autoridadestomadade un c6lebrec6mputode M. de Voltaire;y es que all6cuando no sabianescribir,escribieronlos chinosunasterriblescr6nicasque hacfansubir la existencia de su naci6nmuchom{s arribaque la existencia del universo;y lo que es mis, hal16dichosenorfilo-histori-criti-poeti-fisico-matemdtico queen aquelpunrualy crudotiempoeranya los chinosestupendos y ac€rrimos astr6nomos impresores.62 Le m€me motif de moquerie se retrouve parmi les fragments d'un podme satiriqueque Forner proietait d'6crire contre les philosophes:'Es de saber,ante todascosas,que en aquel siglo,que cay6en tiemposmuy anterioresa la creaci6n del mundo, segrinlos c6mputosdel exactfsimocron6grafoVoltaire, los animales que se llamabanhombresno tenian todaviaconocimientoni uso del lenguaie.'63 L'attitude conservatriceet anti-encyclop6distede Forner s'est exprimde dans d'autres ouvrages,tels la comddie 'El ateista', non iouie ni publi6e, et le Preseraatitso contrael ateismo,paru i Sdville en I795. La Rdvolution frangaisea produit un bouleversementdans la vie espagnole qui est devenu une vague d'attaques lors de la mort de Louis XVI et de la 6o. Ont signal6des ressemblancesentre les pobmesde Voltaire et de Forner Men6ndez Pelayo, (lletetodoxos,v.393) et Linaro Crreter ('La poes(a lirica en Espafra durante el siglo XVIII', dans (i. Diaz-Plaja (6d.), Histoia generaldr hs literaturas hispdnias, iv, p.8r). 6 r . 'Obras manuscritas aut6grafas de Forner: papeles de don Juan Grinda y Saavedra' $ropri6t6 l rri vi e), Ii asse4 bi s, notammentf.r5r-r52, I56, r58-r7r, z z t: v oi r J i m€nez S al as ,V i da.yobra, p.593-6r 4. (6.d.Pok),p.93.Jurad<rdonne la lecture'filo-histori-critico-matemdtico' 62. Forner,Losgramdticos (p.68). 63. Y oir Poetasliicos, lxii.3 4t - 42. 75 Voltaireen Espaguer 7j4-r8j5 ddclaration de guerre contre la rdpublique frangaise.ft Une foule de lettres, discours, harangues et oraisons ont lu le iour pour encourager le peuple dans la lutte contre la France, qui a pris l'aspect d'une vdritable croisade religieuse. Ces 6crits, qui dtaient pour la plupart l'euvre d'eccldsiastiques,voyaient dans les philosophesla cause de tous les malheurs de la France et condamnaient I'impidtd et I'athdisme. Les allusions i Voltaire y sont rapides et on ne lui accorde pas de place particulidre. D'autres brochures parues en Espagne i l'6poque dtaient des traductions du franEais, notamment des protestations de plusieurs €v€ques contre les actes rdvolutionnaires, surtout contre la Constitution civile du clergd. Parmi ceux que i'ai consultds, le seul i offrir une allusion d'une certaine €tendue sur Voltaire est une lettre d'un pdre, prisonnier en France, i son fils, dmigrd en Espagne, oi Voltaire est pr€sent6 comme le principal inspirateur de la Rdvolution: El traz6el plan del bdrbarosistemaque nosaflige,concluidopor sussucesores, baio los auspiciosde un infameministro;con todo, susescritosse consultancomovenidosdel cieloy han hechom6slibertinosque pdginasincluyensusvohimenes.llnfameadulador! El mudabatantospareceres cuantossujetosde poderquerfaseducir,[...] sinotroplacer que el de esparcirpoesiasinfames,libelosiniuriosos,sdtirashorrendas,que s6loservian para manifestarsu coraz6ndaiino, enemigode la sociedad y del estado.[...] lFiera horrible,que parecehabernacidos6loparadevastarel universo!6s En Espagne,les seuls auteurs connus qui ont 6crit contre la R€volution, en dehors de Forner, ont dtd le jdsuite Lorenzo Hervis y Panduro dans sesCausas dela Rnolucidn d.eFrancia,de publication tardive (r 8o7), et le podte et dramaturge Juan Gonzdlezdel Castillo. Le premier, en examinantles causesde la R6volution, fait mention de Voltaire et d'autres philosophes, mais sansinsister particulidrement sur notre auteur. Gonzilez del Castillo a composdun podme burlesque sur la situation de la France intituld La Galiada, o Francia rasuelta.66Son protagoniste est Mirabeau, prdsident de l'Assembl€e nationale, ir qui apparait une des Furies pour lui apporter le rdconfort de Voltaire et I'encouragement pour continuerla Rivolution (p.rz-r3): No te asustes - le dice-, yo aquivengo a protegertus m6ximas,respira; -,Hr;.'*f::iiHl,1T"*o"',u,"r". 64. On peut lire une excellente synthise des effets imm6diats de la R6volution frangaise en Espagne dans Herr, Espafial la ra;oluciin (p.rg7-z6o). 65. El huen t:asallo,p.6-7. Cette lettre a 6t6 reprise dansle Diario deBarcelonadu z6 avril r7g3: voir Herr, Espanay la rnoluci*n, p.252, n.33. 66. Publi6 en r7g3 i Milaga et au Puerto de Santa Maria, le podme figure dans les dditions des Saineta (Cadix t846), ii.z67-82, et des Obraseompletas(Madrid rgr4), iii.4o9-25. On peut lire un commentaire du pobme dans Men€ndez Pelayo,Heterodtxos(v.4r r - r z). 76 j. Les aduersaires dc Voltaire ut Espagne Voltaire por mi te intima que, en obsequio de sus egregios manes, establezcas y esparzassu doctrina. Voltaire apparait aussi dans ce podme comme le principal th6oricien de la Rdvolution (p.8); c'est une Furie qui parle: Desdequeel granVoltaire... i&, qui€npudiera hacerel justo elogiodel proteo de la impiedad,del sumopatriarca y el sacrilegio! de la disoluci6n Desdeque el gr"n Voli.i.e, comodecia, empapadoen susmiximasy ejemplos tom6 la plumaen Francia,me animaron las esperanzas de un feliz suceso. Mirabeau est associi de m€me i Voltaire dans un podme satirique ins€rd i la m€me dpoque dans le Diario de Barcelonadu zo avril r 793 sur la Rdvolution franqaise: Pelletiervio en el infierno en dondehacepocoentr6 a Voltairey Mirab6 trazandoun nuevogobierno.6? En dehors de La Galiada GonzSlezdel Castillo a dcrit d'autres ouvragessur les dv€nementsde la France, tels une 6l6g1eA la injusta comodnlorosisimamuerte de la constanteheroinaMariaAntonia deLorena, reina dc Francin, publi€e i Cadix, sans date, et i Madrid en 1794, et une Oraci6n exortatoria(Mdlaga 1794) oi I'on encourageles Espagnolsi prendre les armescontre la France. L'un des cas les plus remarquables d'opposition )r Voltaire a 6t6 celui de Pablo de Olavide. Apr0s sa fuite de I'Inquisition il a v6cu i Paris et a 6t6 mis en prison sousla Rdvolution.Sa condamnationpar le Saint-Ofhce, les d6sastres r6volutionnaires et la prison ont fait mffrir dans son esprit la conversion au catholicisme, qui est devenu dvidente lors de la publication de El Eaangelioen triunfo, qui porte comme sous-titre significatifllitoria de unfl,isofo desnganado. Ce philosophe ddsabus66tait Olavide lui-m€me, dont la pensde et I'esprit 6taienttotalementchangds. L'ouwage, beaucoup plus par la cdldbritd de I'auteur - connu malgr6 l'anonymat - que sesm€rites intrinsdques, a remport6 un succdsextraordinaire: imprim6 pour la premidre fois en ry97,i| a connu en peu d'ann6esplusieurs p.r85. 67. Cit6.parOliver,Losapafioles, 77 Voltaireen Espagner7j4-t8j5 dditions.68Olavide ne se distingue pas par son originalitd.Dans son ensemble son texte n'est qu'une imitation desDilices de la religionde I'abb6 Lamourette6e et plusieurs iddes sont tir6es d'autres livres d'apolog6tique.Olavide n'6tait ni th6ologienni apologiste,et il devaitprendre chez les autresles argumentspour combattre des id€es qu'il connaissaitfort bien par sa familiarit€ avecles ouvrages En adoptantle style de Voltaire, Rousseau,Diderot et d'autresencyclop6distes. 6pistolaire et simulant la conversiond'un philosophe par un pr€tre, Olavide critique I'attitude des encyclopddistestout en chantant les excellencesde la religion catholique.Si I'on s'en tient i ce qu'il dit de Voltaire on restevraiment surpris de la rage d'Olavide contre qui, peu avant, avait 6t6 son maitre i penser et son h6te aux Ddlices, contre celui qui avaitplaid6 sa causelorsqu'il itait dans les cachotsde l'Inquisition. Olavide lui reproche i plusieurs reprisessa haine de la religion et les artificesqu'il a utilisdspour la discr€diter,altdrantdes faits, inventant des doctrines et faussant des tefies, si bien que 'los que sin ninguna noticia del Evangelio lean a Voltaire y a otros muchos fil6sofos de nuestros dfas, cuando vean el furor encarnizado con que tratan la doctrina del cristianismo, se imaginarin que el Evangelioes el libro m6s perversoy perniciosoque iamds se ha dado al priblico'(ii.r53-54). La plus longue des rdfdrencesse trouve au volume iv, oir Olavide fface une courte biographie de Voltaire (p.z8g-3o5). Il signale tout d'abord la perte de son gdnie pour les lettres i cause de sa philosophie: 'La fecundidad de su imaginaci6n exaltaday la fierza prodigiosa de su ingenio debieran haberle hecho uno de los hombres mis ritiles en las artes;pero su empeflobirbaro y absurdole hizo degeneraren el m6s pernicioso monstruo que han producido las edades.'S'il considire ses productions ingdnieuseset agrdables,il les trouve superficielleset il y voit 'el sello de alguna doctrina impia, de alguna mdxima contraria a la moral o de algrin error propio a pervertir las costumbres',desprincipespareilsi desserpentsvenimeuxcachds parmi les fleurs du style. Il ddcrit avecun certain ddtail les dpisodesde Prusse et de Gendve,en insistantsur le caractdremalin de Voltaire. Il regrettele grand accueil dispensd i son ceuvreet les ravagesqu'il a produits dans toutes les couches de la socidt€,et il commente sa mort sansles secoursde la religion, juste chitiment et exemplemagnifiquepour tous. Il lui attribue les dpithEtesles plus noirs: envieux, adulateur, orgueilleux, captieux, faussaire,emportd, etc. Dans son ensemblece fragment d€passelargementen violencetout ce qu'on a publi6 en Espagnecontre Voltaire. 68. Palau (,Manualdcl librero,xi.348) signale ces 6ditions: Valencia t7g7-ry98 (rdre), Madrid r798 (ze), Valencia r798 Qe) et Madrid rTgg Qe), I799 Ge), r8oo (6e), I8oz (7e), r8o3-I8o8 (8e); i'ai utilis6 l'6dition de r 8oo. Voir, notamment, sur cet ouvra€te,Men6ndez Pelayo,Heterodnxos, v. 4o7- 4og; Defourneaux, Olaoide,p.45 r -7o; Herr, Espana.y la rno lucidn, p.3o7 -3o9. p.4S2-56). 69. C'est ce qu'affirme Defourneaux (Olac^idt, 78 j. Les aduenairesde Voltaire en Espagne En revenanti ce qui a 6t€ dit ci-dessus,j'ajouteraique la mort desphilosophes est une ressourceutilis6e pour ddtourner ceux qui s'intdressaientaux nouvelles id6es en leur montrant la fin terrible des impies. Le plus heureux de ces essais a €td El exito de la muerte correspondiente a la aida de los tres supuestlshiroes ful sigloXWII Vohaire,dAlembertjt Diderot (Madrid r79z), traduction du franqais, publii plus tard en r€sum6, avecla seule partie de Voltaire, sous le ntre Retrato qui n'est pas histdricode la muertede aquelntlnstrul de la iniquidadMr. Vohaire,To une r66dition de I'oulrage pr6c6dent, comme le dit R. Herr en citant G. Moldenhauer,?rmais un opusculediffdrent. Dans les deux libelles sont ddcrits en grand d6tail la mort de Voltaire, les machinationsde sesamispour empdcher qu'il reqoiveles secoursde l'Eglise et les p6rip6tiesde son enterrement. Josd Marfa Caglgal, marquis de Casa Cagigal, est I'auteur d'une Conecci6n fratemal a losfalsoslilkofos (Barcelona r8z9) qui constitue le plus long texte consacrdi Voltaire en EspagneaprEsleJuiciofnal dt pdre Cevallos.L'auteur imagine une rencontre entre Pascalet Voltaire, vers la fin de la vie du philosophe. Celui-ci veut se repentir de seserreurs, mais son orgueil le lui emp€che.Pour le convaincre,Pascalfait semblant d'€tre un philosophe ddiste: il lui prdsente la vie, mort et r€surrection du Christ comme une preuve de sa divinitd et la continuit6 de sa doctrine comme une preuve de sa virit6. Mais Voltaire, malgrd I'insistancede Pascal,avouequ'il n'a pasle couragede changerde vie. L'ouvrage se termine par la mort de Voltaire, imp6nitent. Avant le d€but du dialogue entre Pascal et Voltaire I'auteur fait une description de celui-ci, de ses hdsitations et inquidtudes lorsqu'il voit approcher sa fin: 'Ya no puedo tardar en descender al sepulcro y desciendo lleno de tristeza, crimenes y ligrimas, tal vez para verter otras que no acabenjamris' (p.9). Et s'adressanti Pascallorsqu'il I'aperqoit: 'lAp6stol de Parfs... tri te dignas visitar la serpienteVoltaire sin huir de la ponzofraque derrama sobre ti y sobre tus creyentes!!!'(p.r5). Les allusionsi Voltaire se retrouvent au ddbut et ir la fin de I'ouwage, la partie centrale €tant consacrdei I'examende plusieurssujetsde thdologieet de religion. Le marquis de Casa Cagigal est l'auteur aussi d'une comddie contre les philosophes intitul6e Fedcicoy Voltaireen la quinta dc Postdan,o lo que son los sofistas(Zaragozt tSzg). Dans cette petite pidce, qui a m€me 6t6 jou6e devant la cour de Ferdinand VII, interviennent Diderot et d'Alembert. mais le srand 7o. Palau (\4anual del librero,xvi.3 t4) signale des 6ditions de Baeza et de Cadix (s.d.); j'ai consulti celle-ci. Dans la Nnisima recopilaciin,loi vIIr, titre xvIII, note g, il est fait mention d'un Ertracto dt la muertede Mr dc Vohaire, en rappelant une prohibition du r7 juin 1793 de publier des ouvrages cn rapport avec la France. 7r. Ilerr, Espafiay la raoluci1n,p.3o5 et n.7z; Moldenhauer, 'Voltaire und die spanischeBiihne im 18.Jahrhunden', Berliner Beitriigezur romanischen Philologiet (tgzg), p.r3o, n.3r, qui fait r6firence ir I'idition de Cadix. 79 Voltaireen Espagner7j4-r$5 r6le appartient i Voltaire, ainsi qu'au roi de Prusse. La com6die est pleine de moqueries contre les philosophes et I'auteur s'y montre non seulementcontraire aux id6es des encyclopddistes,mais aussi ddfenseurde sa patrie, cible de leur fureur (p.zr): Federico.A prop6sito,lcudl te pareceel estadomdsflorecientede Europa? Voltaire(apane).Es precisoadularle:la Prusia. Federico.Torpe adulador,no mientas. Voltaire.Pues,lcudl es? Federico.Espafra:todo el mundo la saqueay ella cadavez mdspomposa;ite parece poco milagro? ruda,os6isaplaudir!... lEsanaci6nquedebieraborrarse Voltaire.lEsanaci6nmezquina, del continente!lQue pertenecea la Europapor un error geogr6fico! Federico.Volter ... cesa.Si porqueen ellate conocenlo dices,te est6bien merecido: son valientes,fielesa susreyes,sobrios,sufridos,lo mismo en el mar los espaffoles cuentola de no habernacidoespafiol. que en la tierra. Sf, Volter,entremis desgracias 4. Traductionset adaptations MarcnE les barridres de la censure, malgrd les avertissementset les rdconventions des adversairesdes philosophes, I'cuwe de Voltaire a connu une diffusion en Espagne, non seulement dans la langue frangaise,mais aussi en traduction. Le prdsent chapitre comprend les traductions et adaptations d'ouwages de voltaire en espagnol,imprim6es et manuscritesiusqu'en r 835, qui sont arriv€es i ma connaissance.IJn cataloguemis en appendice reprend ces versions et en donne une vision d'ensemble (voir I'appendice A). Pour l'6tude des traductions j'ai prdf6rd la description i I'analyse,et cela pour deux raisons:parce que mon but n'est pas de faire une comparaison exhaustive entre les textes originaux et leurs traductions respectives,et parce que le mdrite littdraire de la plupart des versions est ffes faible. Je ne me suis donc pas propos€ une analysestylistique des traductions, m6me si dans des occasionstrds prdcises - notamment parmi les pidces - ie ferai rdlilrence i des difltrences ou modifications introduites par le traducteur qui ont une valeur extra-litt6raire. Par cons6quent, mon objectif sera essentiellement descriptif en encadrant la traduction dans sa circonstance historique et humaine: autrement dit, en signalant le moment de son apparition ou de son dcriture, les iditions, censures, comptes rendus, reprdsentationset, en g6n6ral, tout d6tail qui contribue i une plus complEtecomprdhensionde I'ouvrage. Lavai1tl de la production de voltaire exiged'imposer un ordre dansla disposition des textesi 6tudier. Le nombre et la qualitd des pidcessemblentconseiller de leur consacrerune attention particulidre et de leur accorder la premidre place dans cette 6tude. Suivront les compositions podtiques - notammentz a Henriade - et les ouvragesen prose:philosophiques,historiqueset narratifs. i. Traductions d'ouvragesdramatiques Lespidcesde thdatre,qui ontprocurdi voltairelesplusgrandstriomphes en France, occupent un lieu de choix parmi les traductions de pi€ces franqaisesen Espagne,en m€me temps qu'ellesconstituent,par leur nombre, le genrecultivd par voltaire de plus grande diffusion dansce pays.Mendndez Pelayos'estaperqu de I'importance du thditre voltairien: 'Por el teatro, m6s que por ningrin otro camino, penetr6 voltaire en Espafra.[...] Nuestra escena,como todas las de Europa, vivia en gran parte de los despojosde voltaire'; I mais il a calculd trop juste r. Mendndez P elayo,H etemdaxos, v.zgg. 8o 8r 4. Traduaionset adaptations Voltaireen EsPagner7j4-r8j5 en donnant la liste destraductions,qui contient, d'ailleurs'plusieurserreurs. En faisant abstractiondu sous-genreou de la chronologie, i'ai dispos6les diffdrentes traductions group6es sous le titre de la pibce franqaise,qui s'inscrit dans un ordre alphabdtique. Cela permet de commenter de suite les diff6rents versionsd'une m€me pidce, lorsqu'ellesexistent. Alzire Cette tragddie prdsentait aux Espagnols une tranche de leur histoire, m€me si l'dpisode des amours d'Alzire interrompus par le gouverneur espagnolappartient i Voltaire. Au fond, ce qui est en jeu est I'oppositionentre l'Indien et I'homme civilis(, caractdrisdsd'une manidre assezsimple: celui-li est bon, honn€te et fiddle i sa religion; celui-ci est cru€l et ambitieux et n'hdsite pas i faire passer sa soif de pouvoir et de richessesavant les enseignementsde sa foi. D'autre part, cette iragddie lance une violente attaque contre I'action des conquistadores en Am6riqu.. Ri.n d'€tonnant donc i ce que la pidce ait connu plusieurs traductions en esPagnol. La plus ancienne n'a pas 6td publide et le manuscrit est perdu. Elle 6tait I'cuvre de Margarita Hickey y Pellizzoni, et la preuve de son existenceest un rapport du censeurCasimiro Fl6rezCanseco,dat6du r6 octobre r787. L'auteur avait soumis i la censure, en Yu€ d'obtenir les licences pour la publication, ses etd'AlzireelZairedeVoltaire.2Lecenseur traductionsd'AndromaquedeRacine accordepeu de place dans son rapport dAlzire: a nuestranaci6ny dosde sus por ser asuntoperteneciente LaAlcira nosdebeinteresar admirablelos cuales,contodoslos demds,sostienen espafroles, principales personajes y discursosde Don Alvaro de Guzmin mente el cari,cteiheroicl. Los razonamientos tiernosy lle,nosdel respetoy veneraci6n sonmuydoctrlnalesy brillanpor sussentimientos debidoi a nuestrasantareligi6ny por su polfticadiscreta,afabley humana. Le rapport du censeurmontre qu'il n'a rien trouvd de blimable dansune tragddie jusqu'i pleine i'innectives contre la religion catholique et contre les Espagnols: etle textedel'original? iuelpointlatraductrice aurait-elleddform6les6v6nements Nous n'en savonsrien; quoi qu'il en soit, le censeur lui-m€me avait averti dans son rapport que, eu 6gard aux propositions malsonnantes,'la traductora ha tenido la discieta y piadosaadvertenciade omitir unas, rectificar otrasy dilatar algrin otro pensamiento'.L'Alcira de Mme Hickey devait sansdoute faire partie du second publifes en nolume de sesPoes{aszsaiassagradas,moralesJt profana o am7r1s&s, al traducidas francesas r78g sansle nom de I'auteur, puisque les 'tres tragedias celles coincidentavec surlapagede titre dupremiervolume castellano'annoncdes z. Voir Serrano Sanz,Apuntespara una bibliotecad.eescritorasespaioln dzsdeel afio t4or al rSjj (Madrid r9o3-rgo5), i.5og-ro, oir il reproduit le commentairedu censeur' 8z qu'on a soumisesi la censure.Je n'ai pas rencontrd ce secondvolume et sans doute il n'a 6t6,iamais publi6, m€me si Qualia en parle comme s'il existait.3 En 1788 a pam la traduction de Bernardo Maria de Calzada sous le titre trompeur El triunfo de la moral cistiana; ce titre aurait pu 6tre utilisd par le traducteur pour d€pisterla censure,mais il faut signalerque les titres longs et expressifs6taientdans le goOtdes Espagnolsdu dix-huitidme sidcle.La traduction de Calzada est en vers hend6casyllabesassonants.La disposition des actes et des scdnes est identique i celle de I'original. Le traducteur a inffoduit, cependant,des modificationsdans les noms des personnages:les gouverneurs espagnols Alvarez et son fils Gusman portent dans la traduction les noms de Juan et Pedro de Guzmdn;les autresnoms ont 6tdadaptdsi la langueespagnole.a Cette version ne prdsente pas de prdface du traducteur, mais Calzadareproduit un fragment du discours prdliminaire de Voltaire qui semble confirmer le but moral exprimd dans le titre de la tragddie; En estatragediaseprocurademostrarque la religi6nde un b6rbaroconsisteen ofrecer a susdiosesla sangrede susenemigos, y que la de un verdadero cristianoconsisteen mirar a todoslos hombrescomo a hermanossuyos,hacidndolesbien y perdoniindoles el mal: tal esD. Pedrode Guzmdnen el instantede su muertev tal D. Tuande Guzm6n en el cursode su vida. Mais Calzada a oublid de traduire des mots de Voltaire sur les mauvais chr6tiens.s Il semble y avoir chez Calzada une tendance i adoucir la dure critique au christianisme - i certains chr6tiens, i wai dire. Il va m6me jusqu'i ne pas traduire des vers qui font appel i la religion ou i la morale chrdtienne: par exemple, le regret d'Alzire sur le triste sort des Am€ricains, que Dieu sembleavoir oublids,6ou des mots de I'hdroine sur le suicide.T 3. Qualia, 'Voltaire's tragic art', p.283. 4. Pour une 6tude en profondeur de cette traduction, ainsi que de I'Elmira de Pis6n y Vargas (cit6e ci-aprbs), voir Alvarez et Braun, 'Two eighteenth-century Spanish translations ofVoltaire's Akire: the "connaturalizaci6n' of a text', Studies on Voltaire z4z (1986); les m€mes auteurs ont 6tudi6 aussi X/taira, o la ameicana, etAlziraparT. Bertr6n, dans '"Connaturalizaci6n" in two earlynineteenti-century versions ofYolttire's Alziry', Studieson Vohairez4z (tg86). 5.'Un chr6tien mal instruit n'est gubre plus iuste. Etre 6dble i quelques pratiques inutiles et infiddle aux vrais devoirs de I'homme; faire certaines pridres et grder ses vices; le0ner mais haii; cabaler, pers6cuter, voili sa religion' ff okaire, Alzire,'Discours pr6liminaire'). 6. Ne serais-tu le Dieu que d'un autre univers? Les seuls Europ6ens sont-ils n€s pour te plaire? Es-ru tyran d'un monde et de I'autre le pbre? Les vainqueurs,les vaincus,tous ces faiLleshumains, Sont tous 6galementI'ouvragede tes mains. l4lzire,w,5l Quoi! du calice amer d'un malheur si durable Faut-il boire i longs traits la lie insupportable? Ce corps vil et mortel, est-il donc si sacr6, Que I'esprit qui le meut ne le quitte i son 916l ftlzire,v,3l 83 Voltaireen Espagner7j4-r8j5 Mais I'anitude du traducteur n'est pas la m€me i l'6gard de la conduite des conquistadores. Calzada traduit fidblement, et encore avec des amplifications, les passagesles plus caractdristiques.Un seul 6chantillon,les mots de I'Indien Zamor: lFallecersin la venganza Y espirara las manosde estasfieras Malvadasgentesque alimentaEuropa! cruelesqueseceban lAsesinos En la inocentesangre,e insaciables Del oro que producenuestratierra! pdrfidose inglatos lDesoladores De esteusurpadomundoque conservan!8 Notez, par exemple, que I'expression 'brigands d'Europe' t 6t6 traduite par 'fieras matvadasgentes que alimenta Europa'. Ailleurs, l'dpithBte'peuple barbare' qu'Alzire applique aux Espagnols a donn6 'bdrbaro arrogante pueblo injusto'.e Cet aspect de la tragddie n'est pas restd inaperqu i Jovellanos,qui dans son rapport au Conseil de Castille (cit6 ci-dessus) la rejette cornme offensive pour I'Espagne. En dehors des passagesi contenu id6ologique,la traduction suit d'assezprds I'original, bien qu'avec un style emphatique et grandiloquent, e profusion d'dpithEteset d'exclamations.Nonobstant, ie n'irai pas iusqu'i partager I'opinion de Men6ndezPelayo, pour qui cette tragddiea eu un plus mauvaislot que les autrespidcesde Voltaire, 'cayendoen manosdel inhabilisimo D. Bernardo Maria de la Calzada, que acab6 de estropear aquel supuesto cuadro de costumbres americanas'.lo La pidce a 6t6 imprim6e i la fin de mars ou au d6but d'avril 1788, puisque l'annonce apparait dans le Memorial literario d'awil, avec un long rdsumd de l'argument; un nouveau compte rendu, avec une dbauche de critique, a 6t€ publid en mars r794.rr Elle n'a pas 6td iou6e sur les th6itres publics. Une nouvelle traduction de la tragddie, sous le titre de La Elmira, a paru i M6xico la m€me annde 1788, due iJuan Pis6n y Vargas.Dans une dddicace le traducteur trace un paralldle entre l'amour filial et le contenu de la pidce. En P6rir sans se venger, expirer par les mains De ces brigands d'Europe, et de ces assassins Qui, de sang enivr6s, de nos trisors avides, De ce monde usurpd ddsolateurs perfides 1...l Wlzire, tt, rl 9. B. M. de Calzrdr, Tiunfo dt h moral nktiana (Madrid 1788), rv, 4. r o. Men6ndez P eltyo, Hetemfums,v.z96. rt.Le Manoial literaio d'avril r788 (p.6oz-6o3) ne contient qu'un extrait de l'argument, sans la critique est assez des consid€rations sur la piEce. Dans le Manoial de mars ry9a $.46a'6i, (Esta es una pieza de bastante m6rito. [...] Se pueden admirar en toda ella excelentes favorable: rasgos po6ticos, dignos de las vimrdes e imitaci6n de los cristianos.' 4. Trad,uaionset ad"aptations dehors de l'6dition cit6e la m€me traduction se trouve dans deux manuscrits: ir la Bibliotecamunicipal de Madrid (ms.ro8-r6 bis) et i la BibliotecaMendndez Pelayo de santander (ms.zr8). Les deux copiessont anonymesmais, comme dans la version publide le nom du traducteur apparait sans aucun doute, cette Elmira n'est pas celle que Moratin attribue i Anionio Valladaresde sotomayor, aftribution reprise par Qualia. t2 Des deux copiesmanuscritesla plus int6ressanteest celle de Madrid, puisqu'elle contient les censurespour la reprdsentation,datdesenffe le 3o octobre .t le 8 novembre 1788. ces censures correspondentau vicaire d'e Madrid, cayetano de la Pefra y Granda, au censeur eccl6siastique frdre Angel de Pablo Puerta et au censeurlittdraire santos Diez Gonzi],r. L., censures des eccldsiastiques n'ont rien de particulier; par son jugement sur la pidce est beaucoupplus int6ressantecelle de don Santos: He vistoestatragediaz a Elmira cuyaacci6nnoble,verosimily bienurdida;la dicci6n, las costumbres y caracteres de lospersonajes, y los dem6sadornlspodticos,su composici6n original,imitaci6nde nuestrosusosnacionalesy otrascircunsiancias no se hallan iu. en las piezascuyosargumentosse toman de la mitologiao historiaa6"io*, la hacen dignadel teatroy merecedorade la licenciaque solicital Pourvue des licences n€cessairesla trag6die a 6ti jouie le rz et r3 ddcembre r788 sur le thditre de la cruz, et a une datenon connuesur celui duprincipe.13 Le Memorial literaio a insdr6 un bref compte rendu de la repr6sentation: Sobresale el contrastedela religi6ny el cardcternobley generosodeAlvarez;haysituaciones muy tiernasy lancesinesperados; est6bien seguidala trama con mucho interdsy propiedad,aunquela soluci6no cat6strofe pareci6allo inverosimily viotenta,lorpresen_ tarsea Guzmin en el teatromuy habladoriuando sesuponequeest6espirandoy parecer demasiadamente estudiaday prevenidasu muertea loso|osa"r .rp..tra'*. il La pidce avait €td joude auparavanti Mdxico, i I'occasion d'une reprdsentation extraordinaire pour f€ter I'anniversaire du vice-roi Manuel Antonio Flores, le zz mai r788.rs La tragidie ne pr€sente pas la division en scdnesi I'int6rieur des actes. _ Quoiqu'elle rdponde i la disposition de I'original, la traduction est assezlibre. Les vers sont henddcasyllabesnon rim6s. Les noms de plusieurs personnages 8. Comparez i: 8+ rz. Femindez de Moratin, 'catilogo de piezas dramiticas publicadas en Espaia desde el principio del siglo XVIII hasa la 6pocapresenti', daLns Bihliotccadc o*-" npiaiio-liilri;d r86o- ), p.33r 2; Qualia,'Voltaire's tragic art', p.z8 r -82. ! pames au Diaio fu Madid et au Memorial litetanb: voir Coe, Catdlogo ,,.11._?"T.:rI:.1"Totl:* htbl,qgrdfico J ffitico dc las comediasanunciadas n losperiildius de Madid thdz 166r hata rgig (Baltimore 1935), p.8e. r4. Cit6 par Coe, Catdlogo,p.82. r5.voir Enrique olavarria, Resefiahistr6ica dzr tearro en (Mdxico 196r), p.67; citi par !r6x!eo Alvarez et Braun, 'Two eighteenth-century Spanish translanons., p.r43. 85 Voltaireen Es\egner7j4-r8j5 etZamore, Macoya' ont 6td modifi6s: Alzire est Elmira, Montdze est Mozoco, Alvarez et municipal, la Biblioteca de la copie dans et Dans le texte imprim€ Mendndez Gusman conserventleurs noms)tandi.sque danscellede la Biblioteca prl;y; ils s,appellentGuzmin Padre et Guzmin Hiio. Encore une diff6rence proc6d6 trbs utilis€ dans les a"r,, ..n. .opi.' t" fin de la pidce pr€sente un chorale oir comddies espagnolesdu siicle d'or, sorte de captatiobennolentiae particiPenttous les Personnages: lastimosa escena Y acabeaquesta gracias' ddndoleal altoDios inmensas traductions d'Alzire Sous le m€me titre d'Elmira existent trois nouvelles Elmira americana' 'La identiques: un manuscrit de la Biblioteca municipal' o la ameicana'|es Elmira, intituldes de Valence 1-,.,o's-,0;, et deux dditions Ia traduction Probablement irois dat6es de r8zo et sans indication d'auteur. € ta i t pr €t eenr 8r r , p u i s q u ' e l l e a € t€ j o u 6 e a u c o u rsdecetteann€e.l 6C ette est sans doute celle tr"duttion, non mentionn6. p", Moldenhauer ni Qualia' consult6s exemplaires des I'un si m€me que Moratin attribue i Valladares, en vers est La traduction Sabifi6n'' i la main, 'por D. Antonio frort., une avec ";o.rtd scen€s, et en actes la division pr6sente irendecasyllabesblancs. Elle la que dans nom m€me le portent personnages scene aloutde au d6but. Les par celui le sien qui change d'Alvarez, traduction prdc6dente, i I'exception Tello Guzm6n' La d'Alvaro Guzmfn, et ie Gusman, qui s'appellemaintenant introduire des va traducteur du libertd iusqu'i La traduction est tras [bre. le gouverremani6: 6t€ a surtout d6nouement Le modificationsde I'argument. par touch6 I'Indien' mais Elmira' donne lui et ,.r..r, .rp"gnol pardoine Macoya i Elmira, si bien i" ge.6;"ite d. T.llo, se convertit au christianisme et renonce 1ed€nouement Voili P6ruvienne' la et Tello de par le mariage qu? l" pie.. finit postdrieure'on qui est manuscrite' copie la dans imprim6es; d"n, 1., versions a modifid la texte pour revenir i la fin de la tragddie de Voltaire' . de la pidce de La mise en sceneest fasnreuse,en opposition i la simplicit6 Dans la traduction voltaire, dont I'action se ddrouledansle palaisdu gouverneur. luxuriante avec des la scene doit reprdsenterau premier acte une campagne qu'au quatriBme, .o.oti"rs, des palmiers et d'autres arbres exotiques' tandis et un d6fil€ temple lors de la c€rdmoniedu mariage,on doit voir Ie portique d'un et filles espagnoles de groupesde ieunes de tous les personnag"r, "..o-p"gn6s indiennescouronndesde myrte et de iasmin' C et t et r ag€diea d t6 j o u d e a p p a re m m e n te n r8 zo,carl acopi edel aB i bl i oteca th6itre de la Cruz' municipal p"orteIa liste de disiribution avecles com6diensdu (}1la/Jid rgoz), p.327' note' r6. Cotarelo, IsidoroMdiquez y el teato dc su tianpo 86 4. Trad,uaionset adaptations Mais on n'a pas de renseignementsde cettepossiblereprdsentation.Par contre, une Elmira, identifi€e par Cotarelo avecl"Elmira americana',a dt6 iou6e sur le m€me thdAtrelez4 juillet r8r r et le r3 novembrer8r3.17 Manuel de Sumalde est I'auteur d'une traduction manuscrite,conservdei la Bibliotecadel Instiruto del teatrode Barcelone(cote82.969)et intitulde 'Alzira'. Le manuscritavaitappartenui Cotarelo,qui le d6crit, mais 6crivant'Sunsalde' au lieu de'Sumalde'.tu Ce nom apparaiti la fin du manuscrit,avec la date de r 79 r . Les personnagescorrespondenti ceux de la pibce originale,avecla petite diffirence d'avoir leurs noms espagnolis6s; la pidceprdsentela division en actes et scines et la traduction est en vers henddcasyllabes i rime assonantedans les vers pairs. On n'a pas de renseignementssur une publication ou des reprisentations de cette traduction. Moldenhauer en fait mention en citant Cotarelo, mais sansen donner le titre; Qualia en parle un instant, sansdire sa source,qui est sansdoute Cotarelo,car il rdpdteI'erreur'Sunsalde'pour le nom du traducteur.re Un certain T. Bertrdn, peut-€tre Tomis Bertrdn y Soler, est I'auteur d'une nouvelletraductiond'Alzire,parueen tSzz i Barcelonesousle itreAlzira. Surla pagede Utre on peut lire une citation de Voltaire: 'On peut traduire un podte en exprimantseulementle fond de sespens6es.'On est tent6 de croire que I'auteur a mis la citation pour iustifier d'embl6eleslibertdsqu'il auraitpu prendre dansla traduction; cependant,sa versionn'est pas trds iloignde de I'original. La note la plus caractdristiqueest une certaine tendancei I'amplification.La division en acteset scdnessuit d'assezprds celle de I'original et les personnagessont identiques.La traduction est en vers hend6casyllabes i rimes alternes.Une note mise en tete de la pidce ('Esta y las dem6sque se irrin publicando sucesivamentedel mismo autor son propiedadde Bertrdn') laissesupposerque le traducteur, tres probablementle m0meque I'anndeprdcddenteavaitdonndune versionde,illahomet(voir ci-dessous),avaitle proiet de publier d'autresouvrages,sansdoute des pidces,projet qui n'a jamais6t€ r6alis6,peut-€tre i causedu renforcementde la censureapris la pdriodelib€ralede r 8z r - l8z3. La derniEre des traductions datdes est I'intitulde Telasco,o el triunfo de la fe, parue i Barcelone en 1833. Le traducteur signe avec les initiales A.G., qui correspondenti l'dcrivain Antonio Gironella, une priface didide i son ami WenceslaoAygualsde Izco oi il fait plusieursconsid6rationssur la pidce (p.i): L,ntretodaslasproducciones quehansabidollevarmdsleios de loshombresportentosos cn el coraz6nhumanolos efectosdel escozorpoitico, sin duda mereceun lugar distinguido6staque he queridotrasladara nuestraescena, no s6lopor lo lastimoso y t7 . Cotarelo,Mdiquez,p.732, 76o. 18. Cotarelo,Mdiquez,p336, n.5. rg. Moldenhauer, 'Voltaire und die spanischeBiihne', p.rz8; Qualia,'Voltaire'stragic art', p.283. 87 r7j4-r8j5 Voltairem Espagne aflictivo, que en otras quiz6s es mds cruento, pero bien por la extraordinaria brillantez de las situaciones,por zu novedad inesperaday, sobre todo, porque ni en antiguos ni en modernos se puede encontrar su modelo o su imitaci6n. Aprdsun dlole i la littdraturefrangaise('la literaturade los Boileaus,Corneilles y Racineses la primeradel mundo'),il insistesur les difficultdsde la version, sur le mdtre utilis6,les licencesqu'il s'estpermises'etc. A signalerqu'il ne nomme m€me pas une fois Voltaire; il termine sa pr6faceen indiquant les raisonsde la traduction(p.xiv-xv): es preciso confesar que los francesesson los que han sacadoel meior partido del estudio deja fiteratura universal. Yo, criado en tales principios y embebido en tales ideas, me he atrevido a este ensayo,a fin de dar meior a conocer el genio creador de la sabia Lutecia, para que a fuerza de buenos modelos lleguemos quiz6s algrin dia al deseadonivel. Le traducteur a introduit plusieurs modifications dans le texte; la plus importante Se trouve au d€nouement. Sur le point de mourir, le gouverneur espagnol dit i I'Indien: 'Telasco, sd cristiano,' i quoi il rdplique: 'Si, ya cristiano soy ... tu voz me guia / y tu sublime eiemplo me convence' (acte v' scene dernidre).Cette conversionn'est pas dvidentedansI'original et le traducteur en avait averti dans sa prdface ('haciendo ostensiblela conversi6n del protagonista, porque para nuestras costumbres es m6s satisfactorio' (p.tt)). Le traducteur a ihangd les noms de tous les personnages,qui sont: Almagro (D. Alvarez), D. Gonzalo (Gusman), Telasco (Zamore), Ataliba (Montdze) et Amasili (Alzire). Et il fait glisser I'int6r€t dramatique de la protagoniste f€minine Amasili i son amant Telasco, qui pr€te son nom e h tragddie. La traduction a 6t6 faite en vers henddcasyllabesassonantsi rime alterne. En plus des traductions imprimdes il existe une version manuscrite, incomplEte, d'Alzire, sous le titre 'Los americanos', qui se conserve i la Biblioteca nacional.Il s'agit de la prosificationde la premiBre scenede I'acte l, qui rend visiblementtoutes les id6es de I'original. Les personnagessont les m€mes que dans la trag6die de Voltaire. On ignore le nom du traducteur de ce fragment, qui est mentionn6 par Moldenhauer et Qualia, quoique celui-ci semble croire que la traduction soit compldte.20 Brutus Dans un cadre bien classique cette tragddie est notamment une critique de la monarchie absolueet une glorification desvertus rdpublicainesdans la personne de Brutus. La plus ancienne des traductions a 6t6 publide en 1758 i Amsterdam, par zo. Moldenhauer, 'Voltaire und die spanischeBiihne', p.rz8; Qualia,'Voltaire'stragic art', p.283. 88 4. Traduaions et adaptations un certain Beniamin Garcia. C'6tait un juif d'origine portugaise, hatan bereschit, ou lecteur de la Gendse, i la synagogued'Amsterdam.2rCette tragddie a 6t6 une des pidces iou6es sur le thditre de la communautdsdpharditede la ville; malgr6 une composition i majoritd portugaise, une grande partie des piEces mises en scdne appartenaient au th60tre classiqueespagnol.Voltaire a possdd€ un exemplaire de cette traduction, cas unique dans sa bibliothdque.22 Dans sa prdface le traducteur signale les raisons et les difficult€s de son travail; il a essaydde rester fiddle i l'original mais, i certains moments, il a d0 supprimer ou modifier quelques phrases, du fait que asiporqueen el idiomaespafrolno satisfacian los derechosdel ordenregular,comopor abrir caminoa otrasa que la mediday disposici6ndel versome obligarona aumentar en otroslugares,porquesin estearbitrio me exponfaa que mi traducci6nocupasem6s tiempo que el que el buen orden permite a un poemadram6tico;pero sin embargo protestoque en nadame he apartadodel principalsentidodel original.23 Quoiqu'il estrestdfiddle au contenude la pidce,I'aspectexternede satraduction est ffes 6loign6 de la tragddie de Voltaire. La traduction garde les cinq actes, mais sans la division en scenes;les personnagesprincipaux conserventleurs noms, mais le traducteur a changd ceux de certains personnagessecondaires, 'por ser que no se aiustabana mi gusto con la pronunciaci6nespaflola'.2a Mais la plus grande nouveautd de la traduction, ce qui surprend immddiatement le lecteur moderne, est que le langage et le style appartiennent i la comedia espagnole du dix-septidme sidcle. Au lieu des alexandrins franqais ou des henddcasyllabesutilisis dans les tragddiesespagnoles,la piEce offre toute la gamme m€trique de I'ancien th6dtre: silves, dizains, quatrains, romances.Il faut chercherla raisonde l'dtrangesurvivancede cesformesddsudtesnon seulement dans le gofft personnel du traducteur, mais dans ce fait que le public i qui B. Garcia offrait sa pidce dtait habitud i ce type de th6itre. La seule diffdrence avec la comidie espagnolese trouve dans le ddnouement, qui se termine sans I'avertissementau public de la fin de la pidce et la demande de pardon. Le traducteursedoit cependantde iustifier cettelicence:'no hallo que seanecesario advertir al auditorio que alli dio fin la comedia, pues eso los lances lo dicen, el mismo fin lo demuestra y los representantesdeiando desamparadoel teatro lo dan a entender'.2sComme exempledu ton et du style de la tragddie,on peut citer les mots que Tulia, d6pitie, dirige i Tito: zr. Voir Praag, 'Une traduction espagnole inconnue du Brutus de Voltaire', Rasuede littirature cornperler6 (r936), p.r75. (Moscou, Leningrad r96r), no.34g7. z.z.Yoir Bibliothique dc Voltaire:catahguedes lizsres 4.Cit€. par Praag,'Une traduction', p.r78. 24. Cit€ par Praag,'Une traduction', p.r 78. 25. Citi par Praag,'Une traduction',p.r79. 89 4. Traduaions et adaptations VoltaireenEspagrer7j4-r8j5 Ya basta, fiero, tirano que me cansa,vive el cielo, ver tan frivolo recelo, ver escrripulotan vano. T6mate, ingrato, ru amor. que al mfo ha dado escarmiento; t6mate tus iuramentos falsos como tu, traidor. Y aunque mudable te encuentro, esteaplausoa que te inclino ir a gozar no imagino de la Italia alld en el cenffo: ni a llorar triste y ausente en brazosde un duefro ajeno, esteamor, o esteveneno, que introdujiste en mi mente.26 Le polygraphe des Canaries Josd Viera y Claviio est I'auteur d'une nouvelle traduction de la tragddie, sous le titre Junio Bruto', eui se conserve en manuscriti la Bibliotecamunicipal de SantaCruz de Tenerife. Le manuscritest autographe,soigneusement€crit et orn6 de petits dessins.Il est dati de r8oo. La traduction est peu remarquable: dcrite en henddcasyllabesblancs, elle s'adapteparfaitement i l'original aussibien dans le texte que dans la disposition des acteset des scdnes. Beaucoup plus tard, en r8zo, a paru la traduction de Brutus par Eugenio Eulalio de Guzmdn Portocarrero; mais si l'on tient compte de la page de titre, la traduction aurait 6t6 pr6te en r8o5. Dans l'6dition de r8zo la pidce est attribude au comte de Teba et, dans une nouvelle 6dition de r8zz, au comte du Montiio: il s'agit,en fait, de la m€me personne,onclede la future imp6ratrice des Frangais.La seulediffdrenceentre les deux 6ditionsr€side dansla priface. La premidreest due i B.F.C., qui auraitaid6le comtede Teba dansla traduction, s'il faut en croire encoreune fois la pagede titre. Son contenu,cependant,partage les m€mesid6eslib6raleset contrairesi la tyrannie que le traducteur lui-m€me exposedansla pr€.facede la seconde6dition. La traduction est en vers henddcasyllabesi rime plate, car, d'aprdsle traducteur,ce type de rime 'es m6s fdcil de imprimirse y conservaren la memoria'. La distribution en acteset scEnes,ainsi z6.Comptez i: 9o Ahl c'est trop essuyertes indignes murmures, Tes vains engagements,tes plaintes, tes iniures; Je te rends ton amour, dont le mien est confus, Et tes trompeurs serments,pires que tes refus. Je n'irai point chercher au fond de I'Italie Ces fatales grandeurs que ie te sacrifie, Et pleurer loin de Rome, entre les bras d'un roi, Cet amour malheureuxque i'ai senti pour toi. [Brutus,w, zl que les noms despersonnages,correspondenti ceux de l'original. Eu 6gard aux caractBresde la tragddie, qui est une attaque violente contre le despotismede la monarchie absolue et un chant i la libert6 de la r6publique, on peut s'expliquerle retard dansla publication et la date oir elle a vu le iour, c'esti-dire, pendant le triennat libdral. L'intention du comte du Montijo apparait explicitedansla d6dicacequi prdcddela tragddiedanssa seconde€dition: Al puebloespafrol. El deseode extenderen el puebloespaiolciertasverdades de que dependesu felicidad, me hizo emprenderesta traducci6n,sin arredrarmetamafra persuadidode quesiemprequedariangrabados empresa, en el coraz6nde miscompatriotaslos dogmaspolfticosen que se flundasu bienestar. [...] Seguro,pues,de que no ha sido enteramenteinritil mi trabajo,me he animadoa hacer estasegundaimpresi6n. Plegue al cielo contribuyaeficazmentea inspirar a mis compatriotasel horror al despotismoen cualquierespeciede gobierno,puesno hay alguno,por libre que sea, queborredel hombrela ideade sobreponerse a losdemds,si le esposible. Dans la trag6dieabondentles attaquesi I'absolutismeet mCmei la monarchie. Ainsi, en se rdfdrant au lien €tabli entre le souverain et son peuple, Bruto r6plique i I'envoyd du roi Tarquin: No nosvengasa hablarde unosderechos, quepor su mismaculpaestdndeshechos. Los nrimenes sagrados ofendidos deshicieronlos lazoscontraidos; #ffil::'.':ffiTfi o'",lT:tE-", t..1 Desde el punto que faltan a las leyes el pueblo es libre, infieles son los reyes.27 Irt plus tard, Bruto lui-m6me s'en prend i la monarchie hdr€ditaire et, en g6ndral, i toute espdce de gouvernement oir la succession est assurde par I'hd16diti: El que 'Iito lo hubiera conseguido de muy dafrosoeiemplo hubiera sido: tal premio por herenciase daria, y pronto un hilo indigno se creerfa segurosin haberlo merecido. El riltimo Tarquino prueba ha sido: z7. Comparezi: N'all6guezpoint cesnceudsque le crime a rompus, Ces dieuxqu'il outragea,cesdroitsqu'il a perdus. Nous avonsfait, Arons,en lui rendanthommage, Sermentd'ob6issance,et non point d'esclavage. Et, dbsqu'auxtoi, a"tnol" il ose6treinfidile, Romen'estplussuiette,et lui seulestrebelle.lBntus,t, z\ 9r r7j4-r8j5 VoltaireenEspagne :f;::,""' ;Lr;xltrfi :,';il.l'*lf L'intentionnalitd politique de la traduction du comte du Montiio estbien ddfinie; le suiet de la trag6die comporte d€ji cette intention, qui se voit nettement confirmde par la d6dicacedu traducteur aux lecteurs. dc Guiary Charlot,ou lo Comtesse Cette pidce,une des moins connuesde Voltaire, est placdei l'6poque de Henri lV et retrace un petit drame de famille, avec un meurtre involontaire et une reconnaissancesurprenante, le tout agr6ment€ de la prisence du roi. Une traduction anonyme et rddig6e vers la fin du dix-huiti€me siicle se conservesousforme de manuscriti la Bibliotecanacional:elle s'intitule'Carlos, o la condesade Guiri'. Dans son catalogue(no.5oz), A. Paz ne I'attribue pas i Voltaire. Le manuscrit, en tris mauvais itat, se lit difficilement. La pidce conserve les trois actes de I'original, mais le vers a 6t6 remplac6 par la prose. Quant aux personnages,leurs noms ont 6t€ adaptdsi I'espagnol,et celui de Charlot perd son hlpocoristique pour devenir simplementCarlos' Le Dipositaire C'est une com€die qui offre I'int6r€t de la pr€sencede Ninon de Lenclos dans le rdle inattendu de tutrice de deux ieunes gens: elle ddioue les artifices d'un vieux bigot qui essaiede s'approprier de leur fortune. La seule traduction de cette comddie se trouve manuscrite i la Biblioteca nacional: 'El depositario'.Le texte n'est pas datd mais la pidce a comme page de titre une feuille de papier timbr6 avec la date de r8zr. Le texte est sans intdr€t. D'auteur inconnu, la traduction est en prose (la comddie de Voltaire avait emprunt6 le vers), les personnagessont les m€meset elle suit de trDsprEs I'original, mais dans un style peu soign6 et plein de gallicismes. L'Ecossaise C'est une comddie en prose, au cadre anglais,qui doit surtout son succdsen France i la satire que Voltaire y fait de son grand adversaireElie Frdron. 28. Comparez i: 92 Croyez-moi, le succEsde son ambition Serait le premier pas vers la comrption. Le prix de la vertu serait h6r6ditaire; Bient6t I'indigne fils du plus vertueux pere Trop assuri d'un rang d'autant moins m€rit6, L'attendrait dans le luxe et dans I'oisivet€. Le dernier des Tarquins en est la preuve indigne. Qui naquit dans Ia pourpre en est rarement digne. lBrutus,tt,4l 4. Tra"dudionset adaptations Cette pidce au sujet assezbanal, mais trds bien faite, a attir6 I'attention de deux grands dramaturgesespagnolsdu dix-huitidme sidcle:Tomds de Iriarte ct Ram6n de la Cruz. Le podte et auteur dramatique Iriarte a publii en 1769 une traduction de cette comddie, mais sans faire mention ni de son nom ni de celui de Voltaire. Elle dtait destinie, i ce qu'il parait, i la repr6sentationsur la scdneroyale du Teatro de los RealesSitios.2eMalgr6 I'anonymat,la paternit6 de cette traduction n'6tait pas inconnue dans les milieux littdrairesde I'ipoque. Ainsi,Juan Pablo Forner, ennemi d'Iriarte, dans sa satireLos gramdticos:histoia chinesca fait r€fdrence d La escocesa,'comedia del piadoso e inocente Voltaire trasladadaal castellanopor yo no sd quiin'.30 La traduction esten prose,comme I'original, dans un style soutenu digne de la catdgorie littdraire du traducteur. La dispositiondes acteset des scdnesrespectecelle de Voltaire et les personnages sont les m€mes,i l'exceptiondes noms, qui ont 6t6 adapt6si l'espagnol. La seconde traduction a paru aussi doublement anonyme,mais elle est de Ram6n de la Cruz. Elle a 6t6 ioude pour la premidre fois le zr iuin r77r sur le th66tre du Principe i Madrid.3t On possddedeux dditions difliirentes, faites i Barcelone,non dat6eset avecla mention qu'il s'agit d'une secondeddition. La premidre ddition reste inconnue €t probablement elle n'a jamais exist6. La comddie est publiie comme traduite de I'anglais,peut-etre parce qu€ Ram6n de la Cruz a 6t6 h dupe de Voltaire, qui avait affirmd avoir pris son texte de I'anglais.La traduction est en vers octosyllabes,lorsque la pidce de Voltaire est cn prose: c'est un procddd assezcourant dans le thditre espagnol du dixhuitidme sidcle,qui prdfEre,et de beaucoup,le vers i la prose.Quoiqu'il existe une Ecossaise en vers, auvre de Nicolas Lagrange $76r),la com€die de Cruz n'a aucun rapport avecelle. Dans la traduction I'on a respectdles cinq actesde I'original, mais sansla division en scdnes(inusuelle,d'ailleurs,dans le th6Atre traditionnel espagnol). Les personnagessont les m6mes, avec leurs noms adaptis, et le texte, i quelquesexceptionsprds, rdpond ir celui de Voltaire. La com6die a 6td joude pour la premidre fois i Madrid en ry74 elle a 6td rcprise sans doute en ry75, d'aprds les copies avec la distribution pour cette annde,conservdesi la Bibliotecamunicipal de Madrid. Une Escocesa - assur6ment dans la version de Ram6n de la Cruz - a €t4,iou6e sur le th€itre de llarcelone une dizaine de fois entre 1774 et r7gz.32La version de Cruz a dtd 29. Cotarelo, Iiarte y su epoca(Madrid r 897), p.69-7o. (6d. Polt), p.r3 r. 3o. Forner, Los gramdticos 3r. Cotarelo, Don Ramrin dz h Cruz y susobras: ensayobiognifeoI bibliogrdfn (Madrid 1899), p.r07. 12. Par ('Representaciones teatrales en Barcelona durante el siglo XVIII', Boktin dt la Real .l,uiemia apaiola t6 (Igeg), parsrrr) signale les dates suivantes: t7'14, 1775, t777, t778, t77g (toutessanspr6cision du iour); 4 mai ry83, zo octobre r786, 6 mai r789, 8 juin rygt, z7 jtnvier t7q2. 93 Voltaireen Espagter7j4-rBj5 donn6e aussi,i plusieurs reprises,i Sdville: sept fois du mois d'awil r774 au mois de fdvrier 1775.33Au ddbut du dix-neuvi0me sidcle la com6die a 6td reprise i Madrid: le 3r aott rSor au thditre de la Cruz; le rer, 2,8 et ry octobre et le rer d6cembre r8o3 sur celui des Cafrosdel Peral; et le r8 et 19 ddcembre r8r4 sur celui du Principe.3a L'Indiscret C'est une petite com6die i sujet amoureux, dans le style de Marivaux. La seule traduction de cette pidce, sous le titre 'Don Amador', est I'Guwe de C6ndido Marfa Trigueros. Elle n'a pasit6 publi6e,mais son existencen'6tait pas inconnue i I'dpoque.3sIl en existe deux manuscrits:un, autographe,i la Biblioteca nacional et I'autre i la Biblioteca colombina de S6ville. La source n'en est pas signal6edans le cataloguedePaz ni dans la liste des ouvragesde Trigueros dtablie par Aguilar Piflal.36La comddie €tait ddii traduite le zz mai r768, date de la prdfacedans le manuscritde S6ville.3?Trigueros y a introduit une modification importante en transformant I'acte unique de I'original - trds long, avecvingt-et-un scEnes- en trois actes de dix, onze et huit scdnes,ce qui a obligd le traducteur i ajouter plusieurs situations et ir compliquer un peu plus l'argument, mais sans trop s'dloigner du texte de Voltaire. Cette traduction est en vers octosyllabesi rime alterne assonante.Les principaux personnagesont eu les noms modifidspour leur donner un air espagnol:Damis est devenuDon Amador; sa mdre Euphimie, Dofra Maria; et sa fiancdeHortense, Dofla Rosa. La prlface qui se trouve en tOte du manuscrit de Sdville reprend la forme d'une lettre dirigde'a mi S.D.G.O.', initiales qu'Aguilar Pifral identifie i celles de Gracia, ou Engracia, Olavide. Scur du c6ldbre Pablo, assistantde Sdville, elle 6tait le centre du salon que celui-ci tenait chez lui.38 La lettre-prdface contient des iddes trds int6ressantesdu traducteur i l'6gard de la comddie, i laquelle il accordeun effet moral, d'€cole des vertus: La Comediatiene por objeto principal reprehender,retratary hacer ridicula aquella clasede viciosque s6lopuedenarrancarsede en mediode la sociedadhaciendocon sus 33.Le zg et 3o avril, le rer, z et zo mai et le z9 d6cembre 1774, ainsi que le 4 fdvrier 1775: voir Aguilar, Seuillay el teatroen el sigloXWII (Oviedo r 974), p.285. 34. Cotarelo, Mdiquez, p.63o, 647-48, 769. 35. Sempere (Ensay dc una biblioteca apanola dc los mejora esctitoresd"el reinado dc Carhs III, Madrid r785-r789; r6impression,Madrid I969, vi.ro4, s.v.'Trigueros') signaleparmi sesouvrages un 'D. Amador, comedia imitada de h francest L'Indisoet' . 36.Paz, Catd.logo,no.3764; Aguilar, 'La obra "ilustrada" de don Crindido Maria Trigueros', Rnista de literatura 34 Q968), p.33. 37. Voir le texte de la prdface dans notre appendice L. 38. Aguilar, 'La obra ilustrada',p.33; Defoumeatx, Olaoidt,p.2go-gr. 94 4. Tradudions et adaptations pinturasy sdtiras,que muevenla risa,que los que tienenaqueldefectoseanmofadosy por el restode los hombres. escarnecidos Comme il considdre que I'indiscrition est un des grands vices des Espagnols, il s'en est propos6 la peinture, en insistant sur ce que le caractire de son personnage est trds r6el. Mais il n'a pas la pritention de s'en attribuer la paternitd et il ddclare ouvertement: No puedodeiar de advertirque el autor de Zaiday deAlcira me dio la primeraideade estacomedia.La suyaI'Indiscray mi D. Amalnr son una misma.Como estecdlebre escritor es uno de los m6s libres de preocupaciones nacionales,y de quien m6s propiamentese puededecir que escribepara el gdnerohumano,tuve poquisimoque hacerparaespafrolizar estedrama. Il va sansdire que dans le cercle d'Olavide la figure de Voltaire 6tait trop connue pour qu'il ffit ndcessairede le nommer. Le Fanatisme, ou Mahoma le prophite Disposdesur I'dpisodede la prise de la Mecque par Mahomet, cette tragddie cst une diatribe contre le fanatisme religieux, i I'occasion musulman mais parfaitement transf6rable dans le monde chrdtien. Il existe dans la Biblioteca nacional un fragment manuscrit d'une traduction, cuvre de Tomds de Iriarte. Ce ne sont que les quinze premiersvers de la piEce (acte I, scdne premiEre).La traduction est faite en henddcasyllabes blancs et suit de trds prds I'original. Le traducteur n'a pas termind son travail, i ce qu'il parait, car il n'y a aucune r€fdrence de cette version dans les ouwages de l'6poque. Il l'a commencdeprobablement au temps oi il menait i bien des traductionspour le r€pertoire du Teatro de los RealesSitios, c'est-i-dire, vers t77o. Le fragment a 6td publid par E. Cotarelo dans son 6tude sur lriarte.3e FranciscoRodriguez de Ledesma est I'auteur de la premidreversion publide ,JuMahomet, parue en 1794 sous le titre Elfako profetaMahoma. Elle ne porte pas le nom de Voltaire, et celui du traducteur se cache sous des initiales. Moldenhauer ne signale pas cette traduction dans son 6tude. Une seconde idition, parue ) Barcelone sans date, mais du d6but du dix-neuvidme sidcle, cst sansdoute ant6rieurei la prohibition inquisitorialede r8o6. La dispositiondes acteset des scdnesest identique i celle de I'original; les pcrsonnagessont les m€mes, avec leurs noms espagnolisds.La traduction est cn hend6casyllabesblancs. Dans des notes au bas de la page le traducteur signaleles attitudesi emprunter par les acteursdans la reprdsentation,qui ne se trouvent pas dans l'original: 'sorprendidoy enoiado','tfmido y consternado', 39. Cotarelo, Iiarte, p.5r 5- 16. 95 4. Traduaions et odaptations Voltaireen Espagner7j4-r8j5 'con maiestady cierto aire misterioso','reconociendosu maldady atormentado de remordimientos',etc. En t€te de la pidce- seulementdansl'ddition de ry94se trouve une lettre dddicatoire du traducteur i Juan de Morales, conegidor (magistrat supr6me) de Madrid et iuge protecteur des th6Atres, oir il met en relief les difficultds que comporte la traduction de tout texte podtique et il exprime son disir que sa traduction contribue i la rdforme du thdAtre. Il espdre que sa traduction n'aura pas perdu 'los rasgosde hermosura y grandezaque ponen al original en el distinguido nfmero de las obras maestrasde esta clase'. La traduction suit de trbs prds I'original, m€me si I'auteur se permet ici et li de petites variations qui n'arrivent pas ir modifier les pensdes de la tragddie voltairienne. La pidce a itd jouie sur le thiAtre de la Cruz de Madrid le z5 iuin rTgstno une copie manuscrite avec la distribution pour cette reprdsentation se conserve i la Bibliotecamunicipal de Madrid. Il faut identifier i une com€diede Francisco de Rojas, et non i la tragddie de Voltaire, El folso Mahoma, ou El foko profeta Mahoma,joud i Toldde en ry64, ry7r et r773,at de m6me que la pidce intitulde El fonatismo,ofalso profetaMahoma1 conquistade la Meca que les spectateursde Barceloneont pu voir en ry7 S et ry7g.n2 On doit attribuer DrTom6s Bertr6n y Soler la traduction en prose de cette trag6die parue i Barcelone en r 8z r sousle ntre Elfanatismo. Cela se ddgagedes initialesT.B. y S. de la pagede titre et du fait que le m€m€auteura publi6,I'ann6e suivanteet dans la m6me imprimerie, sa traduction d'Alzire. Cette traduction suit de trds prEsI'original, exceptdl'utilisation de la proseau lieu du vers. La traduction de Mahometpar Dionisio Solis, que Menindez Pelayo qualifie de 'nada lulgar',a3 n'a pas lu le iour et se conserveen manuscrit i la Biblioteca nacional. Quoique dans la pidce le nom de Solis n'apparait pas, Paz la lui attribue, mais sans signaler que c'est une traduction de Voltaire.e La piEce a 6t6 terminde au plus tard en avril r826, date des censures- ndgatives- aioutdes dans le manuscrit. Il est fort probable que la causeprovienne des vers marquds d'une croix sur la marge qui font r6f€rencei l'dgalitd parmi les hommes et i l'attitude des gouverneurs: Los hombressoniguales;no esla sangxe, la virnrd es no mdsquienlos distingue; y los queformaen su piedadel cielo, 4o. Cotarelo, ,44diquez,p.568. 4 r . Voir Montero, 'El teatro en Toledo en el siglo XVIII', Rarrstc dcflologia espaioloz6 Q94z), p. 4r r - 6 8 . p.338, 343. 42. Signal6epar Par, 'Representaciones', v.z96. 43. Mendndez P elayo,H eterod.ottos, 44. Prz, Catdlogo, no.z | 7g. 96 todo Io son por si, nada por offos. t..l Consideraqui6n eramosy mira, Zobeir,lo que somos.Ciegoel vulgo :o lilil,.lf ;::.0.'.T,T:ff.:"i:;" grande,quele engaffa o quele oprime.as La pidce suit la dispositionen actes et scdnesde I'original et les personnages sont les m€mes. La traduction est en vers henddcasyllabes blancs. et elle est parfois assezlibre. Mirope Une des grandes trag6dies 'antiques' de Voltaire, sans amour et i cadre historique prdcis. La traduction manuscrite intitulde 'Tragedia de la Merope', conservdei la Biblioteca municipal de Madrid, pose un problime d'attribution. L'origine de la question rdside dans la confusion entre la tragddie de Voltaire et celle de Maffei du m€me titre. Que Pablo de Olavide soit le traducteur d'une Mirope est accept6par tous les critiques, mais les opinions se divisent au moment de d6cider quelle a €t€ la Mtrope qui lui a servi de moddle. Cotarelo a affirm6 d'une maniire tranchante qu'Olavide est traducteur de Maffei, et d'autres critiques I'ont suivi, tels Cook et Defourneaux, biographe d'Olavide.6 Moldenhauer fait mention d'une traduction de laMirope de Voltaire, mais sans en indiquer le traducteur; Qualia attribue sans r€ticences i Olavide la traduction de la trag€die de Voltaire.aTFinalement,un dditeur moderne d'Olavide, aprbs avoir signald dans la prdface que celui-ci a traduit la Mirope de Voltaire, donne le texte d'une tragddie intitul6e Meroe qui n'a rien i voir ni avecVoltaire ni avec Olavide.4 La seule source de l'6poque oir il se trouve une allusion trds nette i la 45. Comparez l: Les mortels sont 6gaux;ce n'est point la naissance, C'est la seulevertu qui fait leur diff6rence. Il est de ces esprits favoris6s des cieux Qui sont tout par eux-mdmes et rien par leurs ayeux. t..1 Vois ce que nous 6tions, et vois ce que nous sommes. Le peuple, aveugle et faible, est n6 pour les grands hommes Pour admirer, pour croire et pour nous obdir. l,ilIahomet,t, 4l 46. Cotarelo, Idarte, p.6g; Cook, Neo-classicdrama in Spain: theory atd proaice (Dallas rg59), p.zz9; Defournetux, Olat:idz,p.78. 47. Moldenhauer, 'Voltaire und die spanischeBiihne', p. r z8; Qualia, 'Voltaire'stragicart', p.z8 r, et, du m6me,'The campaign',p.zog. 48. Olavide, Obras,p.n<i,t, 237-3or. 97 Vohaireen Espagner7j4-r8j5 traduction d'Olavide est la notice biographique d'Olavide dcrite par Diderot pour la Conespondance littiraire, oir I'on peut lire: 'Il avait traduit en vers les trag€diesde Voltaire, et c'est li que tout Madrid vit, pour la premidre fois, repr6senter,Miropeet ZaiTepar des ieunesgens qu'il tenait i gageset qu'il avait eu la patienceinconcevablede former i la bonne ddclamation.'ae A mon avis, Olavide n'a jamais traduit laMirope de Maffei et cette fausseattribution, lancde par Cotarelo, reldve de la confusion existant au dix-huitidme sidcle entre les deux trag€dieset de la croyanceque la piBcede Voltaire n'6tait qu'une traduction pure et simple de la tragddie de I'Italien, tandis que celle-ci a dt6 une de ses sources.so Si I'on accepteque la traduction deMirope deVoltaire qui se conserve i la Biblioteca municipal est I'cuvre d'Olavide - en fait, le cataloguela lui attribue- il faudrait le dater avant r77o, probablementen ry65-ry66, puisque sescompositionslittdrairessont antdrieuresi son entrdedansI'administration.sr La division en actes et scdnesest identique i celle de I'original, de m€me que les noms des personnages.La traduction est en vers henddcasyllabes blancs et suit d'assezprds l'original. Le teKe prdsentebeaucoupde correctionsd'une 6criture diffdrente i celle de la pitce. D'aprBs Cotarelo,celle-ci seraitlaMerope reprdsentdesur le thditre du Prfncipele 5,6,8 et z8 d6cembrer8rr, avecle c6ldbreacteur M6iquez dans le r6le de Polifonte.s2 Sous l'anagrammeAntonio Lecorp, JosdAntonio Porcel a publid en r 786 sa traduction de Mirope; la pidce a paru certainementau ddbut de I'ann6e, car I'annonce apparait dansle Memoial literario du mois de fdvrier b.zlz).Il existe i la Bibliotecanacionalune version manuscritede cette traduction,assur6ment antdrieurei cellepubli6e, avecde petitesvariantes.Qualia n'en fait pas mention et Paz ne signalepas que c'est une traduction de Voltaire.s3A vrai dire, dans le manuscrit elle apparait(et nous retrouvonsici la m€me question aborddecidessus)comme traduction de la tragddie de Maffei par l'intermddiaire du frangais.La dispositionen acteset scdnesest identique i celle de I'original de Voltaire et les personnagescoihcidenttous saufEgisthe,qui a 6chang6son nom pour celui d'Alcestes.La traduction est en vers hend6casyllabes i rime plate, alternantavecdes hend6casyllabes blancs.Porcel a rendu les id6esde I'original dans une version au style solennel et emphatique: il ne faut pas oublier que Porcel 6tait, en plus de pr€cheur, podte baroque. 49. Voir Carnbronero, Catdlogo,p.4o8. 5o. Sur Maffei et Voltaire, voir surtout Bou,ry, 'La Miropr de Maffei en France et la Mirope de Voltaire en ltalie', Bulletin italin z (tgoz); Fournier, Essaisur la 'Mirope' du marquisScipioneMafei et dz Maie Arouet dr Vohaire (Sassari r9o5); Gubler, 'Merope':Mafei, Vohaire,Lusing; zu einem Literaturtreit dzs t8. Jahrhund.erts(Ziirich r955). 5 r. Cotarelo,Iiarte, p.69. 52. Cotarelo,Mdiquez,p.323, 728-zg. 53. Pu, Catdlogo,no.3982. 98 4. Tradudions et adaptations La tragddie est pr6cid€e d'une lettre adressdei lui par un de ses amis, Vicente Hurtado de Mendoza, dat6e du rer ddcembre 1785, oi il fait une allusion voil6e i Voltaire i c6td de Maffei (p.3): Amigo mfo: He leido con sumo gustola Mhope,cuyo argumentopuso en su idioma aqueltr6gicofrancdstan conocidopor su musacomopor su irreligi6n.Ha dadoVd. a la Mhope una bellezay maiestadque en vanose buscar6en la francesay no se echari menosla del originalitalianodel marqu6sMaffei. Le correspondant craint que Mirope ne remporte que peu de succds, puisque les spectateurs sont habitu6s i un autre type d'ouvrage; mais, d'aprds lui, les vrais coupables de l'6tat du th6Atre sont les auteurs dramatiques. D'apris cette lettre se ddgage que Porcel se serait cachd sous I'anagramme parce qu'il consid€rait peu correct pour un prOtre de se consacrer au th6itre, car son correspondantlui dit (p.9-ro): no mepareceiustosuprimirsunombre,porquehaymuchos AunqueVd. me lo previene, conocensu mdritoy sabenqueson, verdaderamente sabiosqueamanlasHumanidades, comose explicaRollin, 'la flor mis fina y delicadadel entendimiento';si bien que me hagocargoque es infinito el ntimerode los neciosque juzganser las LetrasHumanas asuntode ignorantes,y las creenigualmenteincompatiblescon el juicio y profundidad y demdsciencias. de la Filosofia,Teologia,Jurisprudencia Une nouvelleMirope,publideen r8r5 sousles initialesD. M. de 8,,r€t6, traduite par Miguel de Burgos et dditde dans I'imprimerie de la famille.saLa division en acteset scdnesest identique i celle de l'original et les personnages blancset, en gdn6ral, sont les mdmes.La traduction est en vers hend6casyllabes clle suit de trds prds le texte de Voltaire. Cependant, on y remarque une tcndance i dtaler une pensdeen plusieurs vers et i allonger les p6riodes.La tragddieest pr6c6d6ed'une courte priface du traducteur, qui fait tout d'abord allusion i la prolifdration des traductions du franqais (p.4): Apenashabrf quiensedediqueal franc6squeno quieradarnosun modelodetraducci6n. y asi todasnuestrascosas. [...] Asi estdnuestralenguade corrompiday degradada, losperiuiciosque senoshanseguidode estamercenaria costumbre Cuantoexcedan en comparaci6nde lasligerasventaiasque nosha proporcionadoes dificil de explicar. La cause de s'€tre lui-m6me mis i traduire n'est d'ordre ni littdraire ni iconomique: c'est par 'una especiede tedio y disgusto interior' (p.4) i une ipoque de bouleversementspolitiques et sociaux.Il termine son petit discours, icrit d'ailleurs d'un ton d6plaisant,en dddiantson travailau public, iuge dernier dcs productions littdraires. La traduction de Miguel de Burgos a paru plus tard dans une grande p.323. 54.Cotrelo,Mdiquez, 99 Voltaireen Espegner64-r8j5 collection de pidces,attribude pourtant i Manuel Bret6n de los Herreros.ssIl existe, en fait, un probl0me i I'igard de la Mirope de Bret6n. En 1835 a €ti publiie i Madrid une trag€die sous ce titre, en trois actes, sign6e par cet auteur;s6elle reprend le sujet de Voltaire - seul point en commun, d'ailleurs qui avait 6t6 cultivd par Maffei et Alfieri. La trag€die de Bret6n a dti iou€e i Madrid la m6me annde.s?Or, dans un cataloguemanuscrit dat6 en r8zo on attribue i Bretdn une traduction de la Meropede Voltaire,ss attribution reprise par l'historien Valbuena Prat: 'La gallardiapomposa de su versi6n de la Mtrope de Voltaire revelasu situaci6nintermediaentre lo cl6sicoy los nuevosderroteros, entre la lfnea y el color'.sePeut-CtreValbuena a 6t6 trompd par I'attribution erron6e du Teatroselecto;mais il reste le t€moigaage de r8zo, qui prouverait que Bret6n a rdellementtraduit la pidce de Voltaire ou bien que vers r8zo toute tragidie portant le titre de Mdropedtait identifide i celle de Voltaire. La Mort deCtsar Mise en scdnede l'dpisodebien connu de I'histoire romaine,cette tragddiemet en gardecontre les dangersdu pouvoir despotiqueet absolu,incarndpar C€sar. La manuscrit de 'La muerte de C6sar' conservd i la Biblioteca Men6ndez Pelayode Santanderest de r785. La traduction a dtd faite par le idsuiteAntonio Zacagnini (Qacanini dans le manuscrit) pour €tre joude sur le thditre privd du duc d'Hfiar. Moldenhauer n'en fait pas mention et Qualia la cite de seconde main.fl La division en actes et scenes,ainsi que les personnages,coincide avec ceux de la pidce de Voltaire. La traduction est en vers hend6casyllabesblancs, alternant avec des vers i rime plate. On apprdcie en g6n6ral une certaine amplification de I'original, appuydesur un ton emphatiqueet sonore.On peut citer i titre d'exemple que les quatre premiers vers de Voltaire sont rendus en seize vers dans cette traduction. Cependant,ce qu'il y a de plus remarquable est I'addition d'une scbnevers la fin de la pidce.La trag6diede Voltaire s'achbve par des mots oi Marc Antoine incite le peuple i donner la mort aux assassins 55. Dans TeatroselectoantiguoJtmodano, nacionaly extrarjero(Barcelona r866-r868), v.647-59. 56. Moldenhauer ('Voltaire und die spanischeBiihne', p.rzg, n.3) ne signalepas cette €dition, mais une r66dition de r85o. 57.lly r eu trois reprisentations, le 27, z8 et z9 avril r835: voir Cartelerateatral malilefia: anos rSjo- r S j g ( M a d r i d r 9 6 t) , p .3 9 . 58.J. de Aneaga,'Indice alfabdticode comedias,tragediasy demds piezas del teatro espafrol', 8. N. , m s .r 4 . 6 9 8 ,s . v . 'M i r Ee ' . 59. Vdbuena Prat, Histoia dtl teatroapanol (Brcelona r956), p.478. 6o. Qualia,'Voltaire's tragic art', p.284, n.3; il citeJ. de Entrambasaguas,'DonManuel Fermin de Lariano y unas composiciones suyasin6ditas',Analesdt la Ltnixenidaddeilladid r (rg3z),p.3o5r9. ro o 4. Traductionset adaptations rlc Cisar et, s'adressantir Dolabella,exprimeson ddsir de s'emparerdu pouvoir. l.'ipisode aiouti est d'une mise en scene spectaculaire,si I'on en iuge des inclicationsde I'auteur: 'Ahora seven pasarpor el fondo los conjuradosfugitivos tlc sus casasy siguidndoleslos contrarios.Se deian ver algunasllamaradasde lircgo que se hacen para incendiarleslos palacios.'Et Marco Antonio, i la lrre tlu spectacle,de dire (actetIr, scdne8): Nuestrosdeseos veoya cumplidos. perseguidos Mira los coniurados de la furiosaplebe, quecomoel mar airadoseconmueve. Entre el tumultociego veoya resolverseen humoy fuego de suspalacioslosdoradostechos. Ya los traidorespechos con la sangrevertida arroianlascentellas de suvida. Si, CayoCdsar:todostus amigos destruirin con horror tus enemigos, *"'' L".i'l*'n:ril*JH ;;i: Mariano Luis de Urquiio a publid La muerted,eCisar en r7gr, sansdoute au rnoisd'octobre, car l'annonce apparaitdans deux pdriodiquesde ce mois.6rLa rlivision en acteset scenesest identique i celle de I'original, de m€me que les blancs.La tragddieest l)crsonnages.La traduction est en vers henddcasyllabes pric€die d'un avertissementof Urquijo exposeses id6es sur Ia traduction en gctndralet sur sa propre version. Apr€s avoir mis en 6vidence,cornme tant tl'rutres, les difficultds de la traduction de textes podtiques, il proclame sa hdilit6 i I'original (p.z): I lc creidono deberhaceruna traducci6nservily material,ni tampocodemasiadamente lihrc,qu. son los dos extremosen que regularmente se incurre,y ambosdilicilesde tritar; y asihe puestoel esmeroposibleen que salgalo m6sacomodado que seadable ,rloriginal,y sobretodolo mis cercanoa su espfritu. ll iustifie plus loin la non-utilisation de la rime parce qu'il considBreque le vers hlrrncest plus voisin de I'expressionnarurelle de I'homme. Il chante aussi les Itruirngesde la trag€die(p.7): l ocantea lasbellezas y propiedaddeldramatraducido,no senecesita que m4sapologia t f rrombrede su autory su lectura,y cadauno lo realzarihastalo sumocuandoobserve l,r lilosofia,naturalidady decorode los personajes que le componen.Todo es en 6l gr,rnde,todo heroico:;Qui sublimidaden lasideas!,lqud elevaci6n de pensamientos!, frr. f)ans la Ganta de Mad.id. et dans le Diaio fu Madid fu zz octobre r79r; cit6 par Coe, r 'rrilogo,pt6o. IOI r7j4-r$5 VoltaireenEspagne en laspinturas!,;qu€profundidadde politica!,iqu€verdad!,1qu€fuerza lqu€excelencia en los razonamientos! Il termine son avertissementen soulignant I'intention de contribuer i la rdforme des th6itres par sa traduction.Cependant,chez Urquijo lessouhaitsddpassaient I'inspiration podtique, et, quoique sa traduction reprenne les iddes de I'original, elle est trds loin par sa forme d'une piBcer6ussie.Ainsi I'a cruJosd Marchena, qui a lanc6 contre Urquiio une cdldbredpigramme: Ayer en una fondadisputaban ff #*Hffi:::,Hil':":','i'0" unos'Moncin', 'Comella'otrosgritaban. 'El m6smalode todos,uno dijo, esVoltairetraducidopor Urquiio'.62 Entre I'avertissementet la tragddie Urquiio a insdrd un 'Discurso sobre el estadoactual de nuestrosteatrosy necesidadde su reforma' oir il dbaucheune histoire du thditre espagnol et signale I'influence du thditre sur les mcurs. Ce 'Discurso', qui contient de dures critiques contre auteurs, com6diens et entrepreneurs,a dt6, d'aprds certainsindices, la causede la condamnationde la piice par I'Inquisition en r796. Mais tout n'6tait pas critique ndgative:pour remddier i la situation du th6itre, Urquijo proposait la crdation d'un tribunal ayanttrois missions:censurerlespidcespour la scdne,former lescom6diensdans une dcole dramatique,et veiller i la dignit6 et i la fiddlitd des repr6sentations.63 Les allusions n6gativesvers6espar Urquiio dans son discours sur I'opdra italien ont produit I'apparition, en r7gz, d'une rdfutation en italien, anonyme; cet ouvragecomprend, en dehors d'une ddfensepassionn6ede la musique et du thdAtre italiens, une critique acharn6ede la traduction d'Urquiio.6a L'auteur anonyme ddbute par un grand 6loge de la tragddie de Voltaire, 'il piir eroico e sublime spettacolo che mai desiderar possano gli amatori del vero tragico' (p.crxii); par la suite,il met en dvidencenon seulementl'absencedansla version des innombrablesbeaut6sde I'original, mais les erreurs de la traduction, en prdsentantc6t6 i cdtd des passagesen franqaiset en espagnol,et en adressant des insultes au traducteur. La prdface qu'Antonio Rezano Imperial a mise i sa tragddie La dcsgraciada 62. Marchena, Obrasliteraias (Sevilla r 892- r 8 96),i.6a; cit6 aussi par MenindezPebyo, Estudios y discarsosd4 ffitiea histdieay literaria (Madnd I94z), iv.r68-69. 63. Les direcnices du plan de rygg (pr6sent6 par Santos DiezGonzilez) sont assezvoisines de celles propos6es par Urquijo: voir Kany, 'Plan de reforma de los teatros de Madrid, aprobado en qgg', Reukta fu la biblioteca,archboy museo6 (tgzg). 64. Dkmno confutatho a quello del signior Mariano Luis fu Urquijo sopra lo stato attuale dei teatri spagnoli e necessitidi lon iforme (Madrid ry92); la Citica occupe les pages clo<ii i clii. r02 4. Tradudionset adaptations htrmosura,o Dofia Inds de Castro (Madrid ry92) est en rapport direct avec le 'l)iscurso' d'Urquijo. L'auteur y apporte une nouvelle cause de la ruine du thiitre non signaldepar Urquiio: le gott et I'attitude du public. Quant aux possiblesrepr6sentationsde la pidce,il faut dire tout d'abord que I'on a ioud sur le th€itre madrildne des Caflos del Peral, en juin r79o, une trag6die intitulde La muertedeJulio Cisar et, en juin et en octobre de la m€me irrrnie, une autre sous le ltre Elfn deJulio Cisar, qui n'en font qu'une.6sMais il ne s'agit pas de la traduction d'Urquiio, qui est quelque peu postdrieure;en outre, le traducteur, dans l'avertissement,s'6tonne de ce que la tragddie de Voltairen'ait iamaisdt6 traduite, surtout'cuando se ha visto tan maltratadoeste rrsuntoen nuestrosteatrosnacionales'(p.Z-8). La plus tardive des traductions,publide en r8z3 i Barcelone, est celle de lrrancisco Alt1s (La muerted.eCisar). Les acteset les scdnescoincident avecceux rlc I'original, ainsi que les personnages.La versificationest en henddcasyllabes i rimc assonantealterne.La tragidie a 6td repr6sent6epour la premiErefois sur lc thditre de Barcelonele 3o mai r823, i I'occasionde la f€te du roi Ferdinand VII, d'aprds le souhait du traducteur.6 Elle a 6td iouie trois iours de suite et a obtcnu des recettestrds 61ev6es:35ooet zroo rdaux en deux repr€sentations, krrsquela moyenne6tait de mille rdaux.6? I-a pidce avait 6t6 imprimde avant la reprdsentation,car I'annoncedu Diaio ,lt Barcelonaprdvient le public sur la variation introduite dans le ddnouement. ( .ctte modification est I'aspectle plus significatifde la traduction d'Alt6s. Dans la trag6diede Voltaire le peuple, encouragdpar Marc Antoine, s'indigne de la rrrortde C6sar et poursuit les coniur6s.Alt6s a modifid de telle sorte la fin que lc peuple, au lieu de poursuivre les assassinsde Cdsar, se met de leur c6t6 et s'affirme dans son d6sir de vivre en libert6 et sansdespotes.Dans un manuscrit tlc cette traduction, conserv6i la Biblioteca de Catalunya,i Barcelone, une notc insiste sur le peu d'importance de ce changement.Pourtant, il est bien significatif - ddformation du d6nouement i part - eu 6gard i I'orientation politique du lib6ral Altds et au moment oir I'on a iou6 la trag€die.Une conscience libirale n'aurait iamais pu concevoir que le dinouement d'une pidce oir I'on combattait la tyrannie et le despotisme se ferait en frappant de mort les tltil'cnseursde la ddmocratieet de la libert6. 65.LamuertedzJul ioC i s aradt6repr6s ent6el erz etr3 j ui nrTgoetE l fndz J ul i oC harl et5, | 7, r g et zo iuin et le 5 et r 5 octobre de la m6me ann6e:voir Coe, Catdhgo,p.r6o. 66. 'Teatro, La tragedia en tres actos titulada la muertedc CAar. Segir| el baile de la sinfonia ,rricntal y se dar6 fin con el sainete itulado El ardid contralafuerza. A las siete y media, con motivo ,l scr los dias de nuestro Rey constitucional, el teatro estard iluminado y la entrada a tres reales': , 'csr I'annonceinsir€e dans le Diaio dt Barcelonadu 3o mai r8z3 (p.r344). (r7. D'aprbs les quantitis annonc€es dansle Diario dt Barcelonadu 3r mai et du rer et 3 juin r621. r03 Voltaireen Espagner7j4-r8j5 La trag6die d'Alt€s, sans la variante finale, a dtd rdimprimde plus tard dans une grande collection d'ouvrages dramatiques.* On ignore quelle 6tait la Muerte de Cdsarque I'on avait le proiet de iouer chez le comte d'Aranda et i laquelle devait prendre part le jeune Cadalso.On peut lire dans sesnotes manuscrites: Antoj6ndosele declamar unanagediaa influjoy adulaci6n deMr Reinaud,meenganch6 a que hicieseun papelen ella,insinudndomelo el mismoconde.Aceptd,creyendoque la cosano se formalizarfa,y muchomenosque se tratasede representarla de la Muerte dz Char por Voltaire,pues6stano es m6sque un puro sistemade regicidio,y parecia imposiblequesevieseen casade un presidente de Castilla, promovido a aquelladignidad de resultade un motin.Por lasconsecuencias que estopodriatener[...] resolvidejarlo todo.6e Il se peut trds bien que la piEce ffit en franqais, comme il arrivait parfois dans des repr6sentationsprivdes i l'6poque. Ofumpie Trag€die d'amour et de mort, cette piece a connu une version en espagnol, attribu€e i Pablo de Olavide,T0dont on possEdedeux manuscrits.Celui de la Biblioteca municipal de Madrid est intituld 'Casandroy Olimpia'; les censures favorablessont daties d'ao0t r78r, mais la pidce n'a pas 6t6 iou€e i Madrid, m€me si quelques annies plus t6t elle avait 6t6 reprdsentdei Sdville.TtLa secondecopie manuscrite,identique i la prdc6dente,se conservei la Biblioteca nacionalsous le titre 'Tragedia de la Olimpia'. Elle est de ry82 et a 6,t6, copi€e par un certainJuan de Hita. Le manuscrit contient de nombreuseserreurs du copiste, ainsi que plusieurs indications d'une 6criture diffdrente. Il a €tt publid r6cemment par E. Nrifrez parmi les Obras dtamdtica dtsconocidas d'Olavide (p.3oz-69).Moldenhauer fait mention de deux manuscrits,maisil parait ignorer qu'ils sont identiques; Qualia n'en parle pas et Paz ne signalepas qu'il s'agit d'une traduction de la pidce de Voltaire.T2 Cette traduction ne prdsente pas de diffdrences avec l'original quant i la division en actes et sceneset quant aux personnages.On a m€me traduit les indications pour la mise en scdne. Le texte, en vers henddcasyllabesir rime alterne, suit I'original, en ddveloppantparfois les iddes. 68. Teatroseleao,v.6 r g- 3 5. 69. Cit6 par Ferrari,'Las apuntacionesautobiogrdficasdeJosd de Cadalsoen un manuscritode Yaios', Boletin fu la RealAcademiadt la histoia 16r (t967), p.r3z. 7o. Cotarelo, Iiarte, p.69. 7r.Le ry iuillet 1777, d'aprds Aguilar Pirtal, Sa:illa,p.z7z. 72. Moldenhauer, 'Voltaire und die spanischeBiihne', p.rz7; Paz, Catdhgo,no.2445. r0 4 4. Traductionset adaptations L'Orphelind.ela Chine Tragddie dans le goOt de la chinoiserie,cette piece a eu en Tomds de Iriarte un traducteur de prestige de la seule version connue. Iriarte a insdrd cette traduction,contrairementi d'autresdont il estl'auteur, dansles dditionsde ses ouvragesde ry87 et r8o5, du fait qu'elle 6tait en vers.E/ huirfanode la China a 6t6 compos6,cependant,quelquesanndesauparavant,en ry68-ry7o, et iou6e sur le Teatro de los RealesSitios.73La uagddie qu'ont pu voir les spectateurs de S€ville en ry78 est sansdoute la version d'Iriarte.TaPeut-€tre le manuscrit de la trag€die conservd i la Biblioteca nacional correspond-il i cette premiire rddactionde la piEce.?5 Le manuscritest autographe(il porte la mention: 'Copia original en limpio de la mano del traductor Don T. I.') et il est adress6i Bernardo de lriarte, frBre de Tomds, i qui I'on doit sansdoute les corrections, reprisesau moment d'imprimer la piBce. Dans la traduction la distribution des actes et des scdnes, ainsi que le traitement des personnages,est conforme i I'original. Elle est en vers hend6casyllabesblancs,trds correcte quant au style et'con pureza de lenguaiepero sin nervio', d'aprds Men6ndez Pelayo.76On peut trouver un commentairepareil dans la satire de Forner contre Iriarte Losgramdticos,dont le cadre chinois serait en partie inspir€ du sufet de la tragddiede son ennemi et m€me des €logesde Voltaire aux Chinois.TTForner, dans l'€num€ration des ouwagesd'Iriarte, fait mention du Huidano de la China,'tragedia traducida de Voltaire con toda la languidez y correcci6n necesariaspara que nadie se entristecieseen su representaci6n'.78 Un Huirfano de la China, peut-€tre dans la traduction d'Iriarte, a 6t€ ioud en r 8oo sur le th6itre priv6 du baron de Rocafort i Barcelone. De la repr€sentation, reprise plusieurs jours et trds applaudie, est rest6e la notice qu'en donne le baron de Maldi, chroniqueur de la vie de soci6t6de l'6poque: z6 abril I8oo.Estanit ha estatla primeradela representaci6 dela tragddia o tragicomddia delHuffino dela China.[...] La tal tragicomddia esti divididaen cinc acteso escenes, quevegi en dita nit. Los actorsi actores,molt ben vestitsal us de la China,y lo bar6de Rocafort,ambbonapanxeta[...] representava molt b6 lo paperde Turc.?e 73. Cotarelo, Iiafte, p.7o. 74. Le z5 f6vrier, exacternent,d'apris Aguilar, Seuilla, p.278. 75. Paz (Catdlogo,no.r554) ne signalepas que c'est une traduction de Voltaire. tt.zg5. 76. Mendndez P eltyo, H etcrodnxos, 77. Forner, Los gramdticos(6d. Polt), p.rg, prdhce de l'6diteur. 78. Forner, Los gramdtins (6d. Polt), p.r5z. 79. Cit6. par Curet, Teatrespartiealan a Barcelora n el segleXVIil (Barcelona r935), p.68. r 05 Vohaireen Espagner7j4-1835 La Prude, ou lo gardeuse d.ecassette C'est une petite com6die de ddguisements,6quivoqueset persdcutions,avec une jeune fille habill6een Turc, une fausseprude et un ensemblede personnages trds dix-huitiime sidcle. Dionisio Solfs a fait en 1816 une traduction de cette com6die de Voltaire sous le titre 'La sevillana',conservdeautographei la Biblioteca nacional,mais sansmention de I'auteurprincipal.s0On accorderaitvolontiersi cettetraduction I'appelatifde'libre', puisqu'ellene coincidepastoujoursavecle textede Voltaire. Tout en conservantles cinq actes,le nombre desscbnesa 6t6l€gdrementmodifid Aucun comme rdsultatde I'introduction ou la suppressionde plusieurspassages. personnage ne garde plus son nom: Dorfise, Ia prude, devient M6nica; son amie Mme Burlet est Julie; Adine, la ieune fille habill6e en Turc, s'appelle maintenantIn6s et elle est ddguisdeen lrlandais;le capitaineBlanford se nomme Fdlix. D'ailleurs, le lieu de la scine a 6t6 transfdrd de Marseille i S€ville, ce qui fait que le titre m€me de la pidce ait €td modifi€. La versificationa 6td chang6e,elle aussi,du fait qu'on a passddu mdtre long (alexandrins)au mdtre court (octosyllabes). Si tout cela ne suffisait pas i voiler I'origine de la com6die, la confusion devient encoreplus grande aprdsla lecture de la note mise par Solfs en t6te du manuscrit: 4. Tradudions et a"daPtations Tartufe. La fausse pruderie, caractdristique essentielle du personnage central, est le seul trait commun i toutes ces comddies. Il faudrait connaitre, pour compldter le cycle, le contenu de la pidce de Rem6n qui en serait la source. On peut aiouter que Stoudemire ne fait pas mention de 'La sevillana' parmi les refontes faites par Solis d'anciennes com6dies espagnoles'8r Quoi qu'il en soit, il est dvident que Solfs connaissait la com6die de Voltaire, car il le manifeste lui-m€me dans la note et il en est le principal d6biteur. En tout cas, I'auteur a donn€ un vernis espagnol i la pibce, en la situant i S6ville, en espagnolisant les noms des personnages, et en utilisant I'octosyllabe, vers typique de la comddie ancienne. On ne doit pas oublier que Solis a refondu plusieurs comddies du sidcle d'Or. Il en a d'ailleurs empruntd le langage et le style dans cette comddie: exemple, cette tirade de M6nica, la prude, qui ne se trouve pas dans le texte de Voltaire (acte rt, scdne premidre): Porque, ;qui6n podri sufrir Ia multitud licenciosa que para el deleite ociosa no piensaque ha de morir, y sentadaen lenta mesa, con los brindis y el placer hace alarde de correr al infierno a toda priesa? Un anciano capit6n, que perl6tico enamora y como los niios llora por lo que nunca le dan. Una cincuentona vana que por ocultar que es fea entre cien botes emplea las horas de la mafrana; y en la alamedablasona de su hermosuracomprada como si mona aliffada no fuera por eso mona. que floreciaa finesdel siglor6', coetdneo a Don El doctorRem6n,poetavalenciano, Guillin de Castroy a Ricardode Turia, es el autorde estacomedia.La bondadde su y naturalidad suscaracteres c6micosy la abundancia de suschisteshandado argumento, y franceses la trasladen conmdso menosfelicidada sus causaa que lospoetasingleses respectivos teatros,los primeroscon el titulo delPlain Dealer,lossegundoscon el de Za gardzuse Los unos y los otros me han servidode gufaen la reformaque he dc cassette. procuradohaceren el originaldel doctor;aunquequizdcon pocoacierto.De cualquier queen realidad medisculpa, maneraqueellosea,la intenci6nconquela he emprendido no ha sido otra que la de restituiral teatroespafrolestacomediaque,a mi entender, tesoros puedereputarse por unode losescondidos de nuestrapoesfadramitica.Madrid, r5 d e juliode r 8r 6. Etant donnd que plusieurs com6diesde frdre Alonso Rem6n, ou Ram6n, ont 6td perdues,il est difficile de pr6ciser celle dont parle Solfs. De la Barrera ne d'une com€die de Rem6n de ce titre. Mais fait pas mention dans son Catd.logo comment peut-on meffre en cause la vdracitd de Solis? D'autant plus que Voltaire lui-m€me affirme s'€tre inspir6, pour dcrire sa pidce, dans la comddie anglaise The Plain dcaler. Cette piEce, dont I'auteur est William Wycherley (r 64o- r 7 r 6), est envisag€epar beaucoupde critiques comme une imitation du 8o. Paz, Catdlogo,no.3 IoI. ro6 Shniramis L'histoire de Sdmiramis, reine de Babylone, est un suiet i grande fortune dans I'histoire de la litt€rature dramatique. Il 6tait d'ailleurs bien connu des spectateursespagnolsdu dix-huitiBme sidcle,qui ont applaudi une com6die de Calder6n souvent repr6sent6esur le meme suiet:.La hiia del aire. La Biblioteca nacional conserve une traduction manuscrite intitul6e 'La 8r.Voir ( r q+o). Stoudemire, 'Dionisio Solis's refundicioza of plays (r8oo-r834)', Hispanic ra;ieo I ro7 I/oltaireen Espagner7j4-r8j5 Semiramis',avecles censureset les approbationspour la repr€sentationdat€es de juin r783. Moldenhauer ne cite pas cettetraduction,bien que dansune note il signale I'existence d'une Semframis deJosd Clavijo y Faiardo; Qualia pense qu'il s'agit peut-Ctre de la traduction attribu6e i Claviio.82Cet int6ressant personnage,connu dansla France du tempspar sesd6m6l6savecBeaumarchais, a 6td directeur du Teatro de los RealesSitios, pour lequel il a traduit plusieurs piices frangaises,parmi lesquelles Cotarelo ne mentionne pas Semframisfs Millares Carlo ne I'insdre pas non plus dans sa bibliographiede Clavijo.e un autre manuscrit de la traduction, identique au pric€dent, se trouve i la Biblioteca del Instituto del teatro (Barcelone).La traduction, en vers hend6casyllabesi rime assonantealteme, suit la dispositionde I'original. Les personnagessont aussi les m€mes. On ne possddepas de r6fdrencesd'aucune reprdsentation, malgrd la distribution des rdles qui figure dans le premier des manuscrits citds. Lorenzo Mar(a de Villarroel, marquis de Palacios,aurait publi6, d'aprds Moratin, une Semiramrs.ss Cependant,je n'ai pu localisercette €dition, que ni Moldenhauer ni Qualia ne mentionnent nettement. Le premier prend i tort les mots de Menindez Pelayo qui se rapportent i la traduction: 'El marquis de Palacios, D. Lorenzo de Villavel [sld, p€simo dramaturgo, dio a las tablas la Suniramis,llegandoa hacer proverbialla sombrafu Nino,que se tuvo en Francia y Espafra por grande atrevimiento dramdtico',86et donne i cette traduction le titre La sombrade Nino, sans signaler ni date ni lieu d'6dition. Qualia en parle dans une note et dit qu'on en ignore la date d'impression.sTQuoique ie n'aie pu trouver aucun exemplaire de cette mystdrieuseddition - si jamais elle a exist€- i'ai consultdun manuscrit conserv6i la BibliotecaMendndez Pelayoet que Moldenhauer et Qualia ne citent pas. Les personnageset la dispositionen actes et scdnes sont identiques i ceux de I'original. La traduction est en vers hend€casyllabesi rime assonantealterne et peut €tre qualifide de libre, puisqu'elle rend les id€es de I'original sans trop s'assuiettir au texte. Elle pr€sente,cependant,une modification dans le ddnouement.Ici Ninias (c'esti-dire, Arzace),aprds avoir tu6 par erreur sa mdre Sdmiramis, se dirige !r Assur et lui donne la mort. La trag6diese termine par ces mots de Ninias, i manidre 82. Moldenhauer,'Voltaire und die spanischeBiihne', p.r39, n.6; Qualia,'Voltaire's tragic art', p. z 8o, n . 2 3 . 83. Cotarefo (Iiarte, p.6g) ne signale que l'And.romaqzede Racine, le Ligataire unfumel de Regnard etle Cloiew de Destouches. 84. Voir Millares, Ensayodz ura hio-bibliograJiadz esctitoresnaturula de la islasCanarias (Madrid rg3z ), p . r 7 6 - 8 6 . 85. F e r n i n d e z d e M o r a tin ,' Ca tilo g o ' , p .r 3 r . v.z96. 86. Men6ndez P elayo, H eterodoros, 87. Moldenhauer, 'Voltaire und die spanischeBiihne', p. r z9; Qualia, 'Voltaire's tragic art', p.z8o, n. 23. ro8 4. Traductions et ad.aptations de moralit6, qui ne se trouvent pas chez Voltaire (acte v, scbne 8): Ya los diosesest6nobedecidos, para que sepantodos los malvados que si son tan enormeslos delitos, indurto :iffiff,T"'iff i?f3i3;.i Gaspar Zavalay Zamora est I'auteur d'une Semiraralsen un acte qui procdde, elle aussi, de la tragddie de Voltaire. Elle a €td imprimde sans date, mais des censureset des reprisentationsde r793 feraient supposerqu'elle a paru vers la fin de cette annde. Moldenhauer n'en fait pas mention et Qualia signale uniquement queZavalaI'a dcrite en r793.BB Du fait de n'avoir qu'un acte,la pidce a souffert,par rapporti celle de Voltaire, une condensationnotable d'il6ments et de situations.Zwt\a a supprimd un personnage,le prince Assur, meurtrier de Ninus, ce qui produit une certaine invraisemblance,car Ninias entre dans le mausoldesans que personne I'ait avertide la prdsencede I'assassinde sonpdre dansce lieu et sansm€me connaitre I'identitd du meurtrier. Cependant, ce n'est pas la seule invraisemblancede la trag6die:les momentsculminantsn'ont pasde rapportsentre eux et beaucoup de mots et de gestesn'ont pas de iustification.On dirait plutdt un ensemblede tableaux. Pour faire penchant i ces ddfauts,rdsultat de la condensationde situations, la tragddie prdsente une surprenantegrandiositdet la mise en scdne d€passe largementcelle de Voltaire, conqueelle aussicomme une tragddiei spectacle. Dans la pidce de Zavala I'arrivde du vainqueur Arsace devant Semiramis devait 6tre ainsi pr6sent6e(scdne3): Ot6n pone a Semiramisla coronay manto;Oroesle da la manoparasubir al trono, quedando de pie en la segundagradade il y Ot6nen la primera.Los sdtrapas a un lado v los magosa otro. Al son de una agradablemarchainstrumentalsalenpor la derecha persasy escitascon cadenas algunossoldados y desarmados, seguidos de los soldados y el riltimoArsaceen carro asirios,que se presentan cargados de diferentesdespojos; triunfalconducidopor algunosreyesde losdominiosdel oriente,quese distinguir6n en la variedadde sustraies.Al compisde la marchadan unawelta enteraal teatrohasta quc,formandolosasiriosun semicirculo, quedanocupando la escena conlosprisioneros cn el centro:el carrollegaotra yez a la derechay luegoque desciende de 6l Arsace podr6nretirarlealgunosde los soldados. /.avala - et en cela il corhcidait avec une grande partie du public - avait le go0t tlu spectacle,m6me s'il allait au d6triment du texte dramatique.Plus tard il a il8. Qualia, 'Voltaire's tragic art', p.z8o, n.23. r 09 Voltaireen Espagner7j4-r8j5 publid une traduction de Rhadamisteet Zinobie de Crdbillon avec de notables modifications.se La versification est en henddcasyllabesi rime assonantealterne. Le style, conformdment i la mise en scdne, est emphatique et grandiloquent. Dans un manuscrit de la pidce, de la Biblioteca municipal de Madrid, apparaissentdes censures datdes du 20 et zz septembre I7g3, ainsi que la licence pour la repr6sentation,qui a eu lieu le z3 septembresur le thditre de la Cruz par la troupe d'Eusebio Ribera, avec la cdldbre comddienne Rita Luna dans le r6le de Simiramis.eo Malgrd ses ddfauts, la pidce a 6t6 accueillie favorablement par la critique. On peut lire dans le Memorial literario de d€cembre 1793:'Estdn bien sostenidos los caracteres, la locuci6n es noble y grave, cual conviene a personas trrigicas; la mutaci6n de fortuna y el reconocimiento de Ninias bien manejadosy el terror y la compasi6nbien deducidosde las situaciones.'" La pidce a 6ti joude plus tard,le ro iuillet r7g7,sltr le th6itre du Prfncipe.Cette fois-ci la critique a 6t6 un peu plus dure, notamment au suiet de la construction de la trag6dieet du style: Estem6sbien puedellamarseactoo fin trigico que tragedia,porquelastragediasen un magnitudparallamarsetales.[...] Tampocohaylugarparalos actono tienensuficiente que debemoverla tragedia.[...] El estilopor la grandesefectosde terrory compasi6n mayorparte es hinchadoy obscuro,a lo cual se agreganalgunosdefectosde expresi6n y de lenguaje.e2 La Semiramisque I'on a reprdsentdesur le thditre des Caflos del Peral Ie 5 et le zz janvier r7gge3est sansaucun doute la trag6diede Zavala. Sophonisbe La trag6diemanuscriteintitul6e 'Sofonisba',conserv6ei la Bibliotecanacional' porte les initiales D. A. D. S. Cette traduction n'est pas mentionnd par Moldenhauer ni Qualia, et Paz ne signale pas que I'auteur en est Voltaire et ne donne aucune piste sur I'identitd du traducteur.eaMcClelland croit que les initiales pourraient appartenir a Dionisio Solfs.esJehasarderaisune attribution i Antonio de Sabifr6n - par la coincidence des initiales - mais ni les bibliographies ni les histoires litt€raires n'attribuent aucune pidce de Voltaire i cet auteur, traducteur d'ailleurs de Legouvd et Alfieri. 89. Qualia, 'The vogue of decadent French tragedies in Spain, 176z-18oo', Publicationsof thc ofAmeica S8 (rS+:)' p'I56-5?. Mofun LanguageAssociation go. Cottelo, Mdiquez, p.579. 9r. Cit6 par Coe, Catdlogo,p.zoz.. gz. Memorial literun'o (aofit r7g7), p.zo4. 93. Cotarelo, Mdiquez, p.6og. 94. Paz, Catdlogo,no.3 I43. 95. McClelfand , Spanish drama ofpathos, r 75o- r8o8 (Liverpool r97o), i.235. 4. Tradudions a adaptations La division en actes et sc0nes correspond i celle de I'original, de m6me que les personnages. La traduction, en vers henddcasyllabes i rime assonante alterne, se conforme au texte de Voltaire, m€me si parfois le traducteur s'est permis une grande libert6, avec des amplifications surprenantes. On peut, par exemple, comparer les derniers vers de la pidce, oi Scipion rappelle le courage dont ont fait preuve Sophonisbe et Massinisse (acte v, scdne 3): [...] Ils sont morts en Romains. Grands dieuxl Puissd-jeun iour, ayantdompt€ Carthage, quitter Rome et la vie avec m6me courage! mots qui deviennent dans la traduction un parlement long et sonore: [...] lAtroz desgracia! Pero por fin han muerto cual romanos. Con gran magnificencia se les haga un mausoleo,que honre su memoria a la posteridad m6s dilatada y su amor y sus nombres etemice. Nosotros, deplorando tan infausta suerte,a cumplir la nuestravamos al punto, hacia donde Anibal se halla. Que aunque ingrata sea Roma y a mis hechos con iniusticia el premio satisfaga, triunfaremos de Cartago, aunque no puedan triunfar de Masinisa nuestras armas. Ce n'est pas une ffaduction ou une adaptation de la pidce de Voltaire une publide en r784 parJosdJoaquinMazuelo. Men6ndezPelayola donne Sofonisba comme un arrangement de la tragddie de Voltaire, et Moldenhauer la signale carrdment comme une traduction, sans doute sans avoir lu la pidce, bien diffbrente de celle de Voltaire; elle n'a pas 6td rue non plus par McClelland, qui la supposeI'impressionde la'Sofonisba'manuscrite.e6 Bien que les personnages principaux - Sophonisbe,Massinisse,Scipion - soient les mdmes, Mazuelo a introduit la figure de Caton, absente de la tragddie de Voltaire; d'autre part, I'action se diroule dans le camp romain au lieu de la ville de Carthage et Massinissene se suicide pas aprds la mort de Sophonisbe.Le seul rapport entre la tragddie de Voltaire et celle de Mazuelo est leur source commune dans la tradition et I'histoire romaine. Tannide Comme Zaihe, trag€die d'amour et de mort dans un cadre mddidval, Tanride a connu deux traductions en Espagne.La plus ancienne, El Tancredn,est I'ceuvre 96. Mendndez Pelayo, Heterodtxos,v.296; Moldenhauer, 'Voltaire und die spanische Biihne', p. r z7; McClelland, Spanishdrama,i.235, n.4r . III I IO Voltaireen Espagner7j4-r8j5 4. Traduaions et adaptations de Bernardo de Iriarte.eTElle a paru, avecun opdra-comique,dans un volume imprimd i l'occasiondu mariage du prince des Asturies - futur Charles [V avic Marie-Louise de Parme, en 1765. Sur la page de titre du volume la mention i la repr6sentationn'est pas claire,mais Cotareloaffirme catdgoriquement qu'elle a dtd iou6e, et Moldenhauer' apres lui, fait de mQme; Qualia signaleuniquement que la tragddiea 6tEtraduite, probablementpour les f€tes donn{es par I'ambassadeurde France.nsCependant, un anonyme voyageur frangais, tdmoin plus direct des faits, affirme le contraire: de Franceavaitfait traduireen espagnolIa trag6diede Tanride pow M. I'ambassadeur desAsturies.Le deuil du mariagede la princesse les f€tesqu'on pr€paraiti I'occasion voir pouriugerencore la ddsir6 la re^pr€sentation: emp6chi i'eusse de touteI Europeen a plus s0rementle go0tde la nation.'u lors du mariage princier, on n'a pas de renseigxem€ntssur d'autres possibles repr6sentations. C'est i la fin de la pdriode itudide que correspondla secondetraduction de la tragddie, publi€e en r 83 z sous le titre Hermnegilda, o el errorfunestopx A. G., c'est-i-dire, Antonio Gironella, traducteur aussi d'Alzire sous le titre Telasco. Comme dans cette occasion-le,h fiaducteur a modifid les noms de tous les personnages- Am6naide est Hermenegilda, TancrBde est Armando, Orbassan est Altamoro, etc. - et a accordd i la protagoniste fdminine I'honneur de donner son nom i la piEce. Par ailleurs, la traduction, qui est en henddcasyllabesi rime plate, suit d'assezprds I'original franqais. Dans la dddicacei I'acteurJuanLombia, le traducteursignaleles raisonsqui I'ont men6 i traduire la tragidie (p.z): Le deuil a 6t€ causdpar la mort de l'empereur d'AllemagneFranqoisler, 6poux de Marie-ThdrEse d'Autriche, survenuele I8 aott r765, c'est-ir-dire,peu de temps avant le mariage du prince des Asturies, qui eut lieu le 4 septembre. La tragddie aurait 6t6 imprimfe quelques mois plus tard, car l'annonce n'apparaii que le z3 ddcembre dans la Gacetad.eMadid.roo Elle a paru sans le no- du traducteur, qui sans doute n'€tait pas connu i l'6poque; en fait, le voyageur citd plus haut I'attribue ir Ram6n de la Cruz, avec I'opdra-comique nouias,qui lui appartient en propre et qui a formd volume a\ec El Lit t*t* Cependant,peu apris, i I'occasiondu procls de Bernardo de Iriarte Tancredo. ir I'Inquisition, un tdmoin I'accused'avoir traduit Voltaire et d'Ctre aussi I'auteur d'un podme prdliminaire intitul€ El geniotutelar deEspafia-tol Cette traduction a connu plusieurs rd€ditions:une en 1778 it Pampeluneet deux i Barcelone,par Gibert y Tut6, sansdate, et par Pablo Nadal, en 1798. Moldenhauer ne signale que celle de Gibert y Tut6, la croyant diff€rente de la premiire €dition de r765;r0'Qualia n'en mentionne aucune. Les dditions de iampelune et Barcelone(Gibert y Tut6) sontidentiqueset legCrementdiff6rentes de celles de Madrid et Barcelone (Pablo Nadal), mais les variantes sont tr}s peu relevantes.La traduction suit la disposition de l'original frangais quant i la et scdnes,de mOmeque quant aux personnages'La versification, dilnition .tt ".tes alternes de rime assonante,reflBte fid|lement les id6es de en hend6casyllabes la pidce de Voltaire. A I'exception de la notice contradictoire de la repr6s€ntation La celebridadque de un sigloa estaparte tiene en Europaestaobracldsica,traducida en todaslas lenguasy puestaen todaslas escenasdel mundo civilizado,me ahorranel encomiarlaa la par de su merecimiento;y en estasu mismaperfecci6nextremadase encuentrala disculpade haber emprendidosu trasladoy representaci6n en nuestro teatro,porqueme pareciamenguaque careciesede una joyatan preciosa. oz. Cotarelo, Iriarte, g.65. und die spanischeBiihne', i6. Cot.t"to. Ramdn'fu la Cnz, p.63 et n.2; Moldenhauer, 'Voltaire p.rr7; Qualia,'Voltaire's tragic art', p.z8o, n'zl.-. ' gq.'nh poiitique, histoiqui et moral d'Espagne,l'an r765, Revue hispanique 3o (r9r4)' p'5oo' roo. Voir Coe, Catdlogo,P.zt3. r oI. Pinta, Inquisici6n,P.238-39. roz. Moldenhauer,'Voltaire und die spanischeBiihne', p'rz6' t 12 La piice a 6t6 foude le rz et r3 novembreet le 7 d6cembre r83z sur le thditre de Barcelone et, i en juger des mots du traducteur lui-m€me, elle aurait remportd un grand succes,d0 en partie i I'excellentieu des acteurs. Alberto Lista, grand auteur et critique du d6but du dix-neuviime siicle, aurait commencd une traduction de cette tragddie qui lui est devenue spdcialement laborieuse, i en croire ses mots dans une lettre i son ami Fdlix Maria Reinoso de r8r7: 'lSabes que en tres afrosni aun he traducido la mitad delTanoeda)'to3 Apparemmentil n'a pas termind la traduction, car elle n'a jamais6t€ publide et son existenceest ignorde. Zaire La plus connue des tragddies de Voltaire a 6t6 aussi la plus traduite de ses pidcesen Espagne. La version la plus ancienne, 'Zayra', est I'euvre de Margarita Hickey. Apparemment elle a fait deux traductions diffirentes, I'une en alexandrinset I'autre en octosyllabes.roa On ne conserveque lapremidre, dans un manuscrit autographede la Bibliotecanacional.La traduction6tait d6ii pr6te en mai r 75g, date i laquelle I'auteur l'a soumise, avec d'autres ouvrages,ir l'examen de I'irudit Agustfn de Montiano,'para que su mucha instrucci6n, buen grsto e ro3. Lettre du ro ddcembre r8r7, cit6e parJuretschke,Lista,p.544. ro4. Rapport du censeur Casimiro Fldrez Canseco d'octobre ry87; cit€ par Serrano Sanz, Lsc'ritoras, i.5to, II3 Voltairen Espape rp4-r8j5 inteligenciaen estasmateriasse siryiesedarme su parecery corregiry enmendar la obra', d'aprds les mots de Mme Hickey dans la pr6face de sesPoesiasaarias. Dans sa rdponse Montiano dit de la traduction de Zai're que 'no han perdido en ella los pensamientosla mucha alma que tienen en el original. El estilo espuro, La traductrice fait subir quelquesmodificationsi correcto y sin galicismos.'ros la tragddie de Voltaire. Si les personnagessont les m€mes, elle a changd la structure de la piice, la divisant en trois journ6es, division habituelle de la comddie espagnoleclassique:la premiire journde comprend les deux premiers actesde I'original, et elle esttrop longue;la secondeiournde reprend tout l'acte rrr et les deux premidres scdnesde I'acte rv, tandis que la troisidmeest occup6e par le reste de la pidce. La traduction est en vers alexandrinsespagnols,de quatorze syllabes,i rime plate, cas trds rare dans une trag{die du dix-huitiEme siEcle. D'une manidre gdnfrale, la version est assezcorrecteet traduit les iddes de I'original avecune certaine grice, malgrd la servitude de la rime. Mais i ceftains moments les €carts sont trds sensibles,surtout dans les passagesrelatifs ir la religion. Dans une tragddie comme Zaire, oi se pose le conflit entre la foi et I'amour, Margarita Hickey a cru devoir prendre la d€fense de la religion mise en branle. Justement, le censeur Fl6rez Canseco loue les modifications introduites: se ha visto precisadala traductoraa apartarsealguna Para evitar estosinconvenientes vez del original y ha extendidoalgo a los razonamientosde Nerestdny rdplicasy de F6tima aZayra,haciendover en ellasque sin el culto del verdadero reconvenciones virhrd,ni puedesertal cuandodstatienepor obietola Dios no puedehaberverdadera y lossuietos y rdplicas, gloriahumana,con lo quehacebrillarmuchosde estosdiscursos al leerlosu oirlos.Es adem6sesta ierdaderamentepiadososrecibir6ngrancomplacencia y son tragediade las m6s pat6ticas,porque en ella todos los personaies_ -buenos, del original,19 Puededelardeproducir ahoraexentade losdefectos represent4ndosenos y provechosos efectos.106 excelentes sulecturay representaci6n Ces mots coincident en partie avecceux de Mme Hickey dans la pr6facede ses Poesiasoaias, oi elle affirme que 'una composici6n dram6tica no es otra cosa que un poema moral y como tal debe ser bueno y doctrinal para que sea provechoso'. Malgrd son caractered'in6dit, cette pidce a 6ti connue )rl'6poque. Garcia de la Huerta en parle d'un ton 6logieux dans la prdface de sa Xaya:'Algunos traductoreshan desempefradosu empresacon aplauso,pero ninguno con tanta felicidad, a mi parecer, como una dama de muy singularestalentos,que hizo una de las primeras traduccionesque aparecieronen Espana'(p.3). ro5. Cit6 dans le rapport de Fl6rez Canseco:voir Serrano Stnz, Escritoras,i.5ro. i.5o9-to' ro6. Cit6 par Serrano Sanz,Esctitoras, 4. Traduaionset adaptations Une nouvelle ffaduction de ZaiTea 6t€ publi€e en 1765 sous le titre Combates dc amor1 ley, a:ure du gaditainFernandoJugaccfsPilotos, anagramme,selon Garcfade la Huerta, deJuan Franciscodel Postigo,ro7 auteur dont on ne connait rien. R6cemment F. Aguilar a lanc€ I'hlpothdse d'une nouvelle paternit6 de la traduction, que l'on devrait attribuer i l'dcrivain Jos€ Cadalso, nd i Cadix et qui a pu se trouver i la ville i la fin de ry64, date suppos6ede la rddactionde la piice. Aguilar proposecette solution de I'anagramme:JOSEF CADALSO I V. CPTN RGITO, c'est-i-dire, Josef Cadalso i V[dzquez] C[a]p[i]t[6]n [de] R[e]gi[mien]to.r08 Cette attribution, jointe i la tragddie Solaya,o loscircasianos, trouv6e et publide par Aguilar, illustrerait une p€riode peu connue de I'activit6 littdraire de Cadalso. En suivant sans doute Garcfa de la Huerta, Moldenhauer ne donne pas le titre de la tragddieni I'anagrammedu traducteur.roeLa pidce a 6t6 annoncde dans la Gacaa deMadrid du r er octobre r 765. t to La division en acteset scCnesest identique i celle de l'original frangais,mais les noms de tous les personnagesont 6td changds.Zaiie s'appelleArlaia et sa confidente Fatime, Celinda; le vieil Lusignan est Guido et son fils Ndrestan est devenuClaverdn.Du c6t€ desmusulmans,Orosmanea pris le nom d'Otomdn et son assistantCorasmin,celui de Mahomet. Etant donnd qu'il n'est indiqud nulle part que la piEcesoit une traduction,on peut sedemandersi I'auteurn'a pasvoulu en cacher les sources i un moment oir la condamnation de Voltaire 6tait toute r6cente.La tragddieest en hend6casyllabes i rime plate,'cuyadura ley hacedecir a los no muy diestros lo que no quieren, y esto sucedeno pocasvecesa este traductor', selon I'opinion de Garcia de la Huerta.rrr La ffaduction suit d'assez prds I'original, bien qu'elle dlargisseparfoisI'expressionde certainesid€es. Le traducteur a fait prdcdderla piEced'une prdfacetrEsint6ressante(p.3-9), dddi6e i la 'muy noble y leal naci6n espafrola'.Ses premiers mots expriment la conviction que sa pidce peut apporter quelque chose de nouyeau au th€itre espagnol.Il ne parle famaisde traduction, en tout cas d'imitation de trag6dies 6trangdres, sans concr€tiser. Cette id€e se trouve dds la page de titre, of les Combates dcamory /q7sont pr6sent6scomme une 'tragedia segrinel m6s moderno estilo de los mejoresteatrosde la Europa', et elle est d€velopp6edansla prdface (p.8): 56lo advertirda Vmd. de pasoque el ofrecerla tragediaen cinco actosrepartiday en todassus circunstanciastan distinta de nuesffo genio es s6lo con el fin de dar una roT.Garcb de la Huerta, LaXaya,p.ro. Io8. Aguilar, 'Solay en su contexto dramitico', dans Coloquio iflteanacionalsobreJosi Cadalso: Bohnia r98z (Abano Terme 1985),p.I4. ro9. Moldenhauer, 'Voltaire und die spanischeBiihne', p.rz6. r ro. Voir Coe, Catdlogo,p.47. r r r. Garcia de la Huerta, La Xoyra, p.to. I I5 TI4 Voltaire en Espagne r7j4-r8j5 tragediaen nuestro idioma como se representanen muchos teatrosde Europa, para que los que ignoran otras lenguas, vean y lean en la suya propia lo que tanto nos alaban, y juzguen desapasionadamente si se funda la estimaci6nque hacen de sus teatros, con menospreciode los nuestros. L'auteur affirme ailleurs que le thdatre doit €tre une 6cole et il s'en prend aux ddfenseursde I'ancien thditre espagnol,qui ne cherchentque I'amusement.Il pr6tend rdunir les deux tendanceset croit que dans sa pidce 'se podrS hallar la diversi6n honesta sin que est6 refrida con la utilidad de la enseflanza'(p.5). Son intention moralisatrice se manifeste dans la description qu'il fait des protagonistesde la tragddie,en mettant I'accent sur I'aspectreligieux:il ddcrit la lutte d'Arlaia €ntre son amour pour le musulman et les contraintesde sa religion, et il prdsenteOtomdn commeun moddle,malgrdsacondition d'infiddle, bien qu'il critique son suicide, oil I'on voit clairement'hasta d6nde pueden llegar los sentimientosde un coraz6nhumano que no sevalepara sobrellevarlos, por ignorarlas,de las verdadesevangdlicas,en que tantasreglasy ayisosse nos dan para saberconducir nuestraconstanciasegurapor el embravecidogolfo de nuestros infortunios' (p.6). Il termine sa prdface en exprimant son d6sir de collaborer i la r6forme du thditre espagnolet en encourageantles autresauteurs i contribuer avec leurs efforts i atteindre i la rdforme. La prdface est suivie d'un'Pr6logo, o introducci6n a Ia tragedia Combates dz &morl lry', qui occupeles pagesr r i r8, oi dialoguentle Gracioso,la Graciosa et le Vejete, des personnagesde I'ancien thditre espagnol,regrettant la mode de la tragddie qui leur a enlevd le travail. Un des personnagesddcrit avec ces mots la tragddie (p.r:)t Alli el gal6nsu cariflo le explicacon puflaladas: la damaquierey no quiere, y muerecuandola matan. Y me alegro,porqueal fin seve morir en lastablas de amor a una presumida; porqueyo nuncapensaba queestosepudieraver ni aun fingido.Tambidnsehalla un hermanoa lo monsieur. un vieio, que una vezhabla y despu€s semuereel pobre de gusto:1qu6buenadanza! Alli nuncasemerienda ni secome,peroandan lasescenas a montones, y cincosonlasiornadas, lasunidadessontres. rr6 4. Traduaions et ad,aptations Les trois personnagessont sur le point de se donner la mort lorsqu'apparaitla Dame de Ia tragddie,qui leur assurequ'ils ne resterontpas sanstravail i cause du nouveau genre, parce que dans les repr6sentations,en plus de la trag6die, il y aura, comme d'habitude, des sayndtes,des danseset destona^dilras (p.iz)t DAMA Si, amigos, lo dicho dicho: una diversidn es mala si no se mezcla de todo; pero con la circunstancia de que cada cosavenga a su lugar ajustada. GRACIOSO Pues si es asi luego al punto lluevan tragediasde Francia, que si las graciasno mueren serdntragediascon gracia. La pidce a 6td sans doute iou6e i cadix: dans le texte imprimd figure la distribution des rdles, mais il n'existe aucune notice pour le confirmer. La traduction de Zai're intitul6e La Zaltda, publi6 sansle nom du traducteur, doit 6tre attribu6e i Pablo de olavide.t2 Il en existe quatre dditions: une i Barcelone par Gibert y Tut6, sans date; une autre en t782, par le m€me imprimeur, qui se dit seconde 6dition; la troisiEme i Barcelone par la veuve Piferrer, non datde; et la quatridme, non dat6e,i Salamanque,par Francisco de T6xar. cotarelo et Moldenhauer ne font pas mention de I'idition non dat6e de Gibert y Tut6; de son c6t6, Qualia ne signalepas l'ddition de Salamanque..3 La Biblioteca nacional conserve une copie manuscrite de la traduction oi sont mentionn6sVoltaire et Olavide.rra Quant i la date de compositionde La zojdo, elle devrait €tre fixde en 17651766, i la m€me 6poque oi olavide a traduit M*rope'tts en tout cas, si cette traduction est la Zaida joude par la troupe du Teatro de los Reales Sitios. comme le croit Garcfa de la Huerta,tr6 elle serait ant6rieurei r77o. euant i la dispositionde la pibce, olavide a r6organisdles scdnesi I'int6rieur des actes. en r6duisantleur nombre par fusion, mais celane modifie pas le ddveloppement de la tragidie.rr? Les personnagesrestent les m€mes. Il existe de petites r r z. Men€ndez Pelayo,Heterodoros,v.295; Cotarelo, Iriarre, p.6g-7o, n.4. rr3. cotarelo,-Iierry, p.6.g-7o,n.4; Moldenhauer, 'voltaire un-ddie spanischeBiihne', p.rz6; ^ Qualia,'Volaire's tragic an', p.276-77. r t 4. Paz, Catdlogo,no.2866. t r5. Defourneaux, Olaoide,p.78. r r6. Garcia de la Huerta, La Xayra, p.ro. rr7.L'acteraquatres c enes ,qui c orres pondentaux s c bnes r,2,3et4+ s fus i onn6es del ,ori gi nal ; _. I'acte It en a quatre, comme l'original; le ru cinq, qui sont b t,273,4+i, 6 et 7 de I'orign-al; le r 17 I Vohaireen Espagrer7j4-r8j5 difiErences,sans importance, entre les diverses6ditions connues et la copie blancs et rend les iddes de manuscrite. La traduction est en hend€casyllabes de la Huerta affirme avoir parfois gauche. Garcia l'original, mais dans un style su puntualidad demasiada Xayra,'pues base de sa pris cette traduction comme Alcald Galiano fait allusion i la Antonio puede reputarsepor equivalente'.rrB floios,desmayados, versos sueltos en qualifiant de 'traducci6n pidce d'Olavide,la pensamientos del original, los un 6pice de ellos discrepar donde estabansin po€tica, cuando sea aun que una obra en de estilo la belleza faltando s6lo la Zaltda Malgrd ces ddfauts punto indispensable'.rre todo dramdtica, es de cit€ de D'aprds le tdmoignage plusieurs reprises. i reprdsentde d'Olavide a dt€ Sitios. los Reales le Teatro de dans 6t6 elle aurait la Huerta, Garcia de iou€e En r77z elle a 6t6 donnde sur le theatre de S6ville, avecun texte modifi6 par les censeurs,qui ont changf plusieurs expressionsrelativesi la religion;t2oelle a 6t6 reprise dans les anndessuivanteset a atteint huit reprdsentationsen cinq mois. En 1777, touiours i S€ville,on a ioud un Orlsmane,qui est i coup s0r la mQme pidce; une Za1dn a 6t6 reprisent{e par les 6tudiants de Sdville dans la cour de I'universitdi I'occasiond'une visite de l'6v€que.r2rC'est sansdoute le texte d'Olavide que la Zayda ioude seize fois sur le thditre de Barcelone entre jamais atteint par une autre piece ry75 eI r78g,t22nombre de repr€sentations dans la m€me pdriode. A Madrid la pidce a 6ti mise en scenedu rer au 6 iuin r79o sur le thditre du Prfncipe, du r5 au 19 ianvier r79r sur celui de la Cruz, et le r8 et le 20 mai t792, ainsi que le 4, 5 et 6 aott 1794' sur la scdne du thdAtre du Principe: soit seize repr6sentations dans une p€riode de cinq ann6es.r23 Aux premidres repr6sentationsde Madrid, en iuin r79o' font appel les censures et approbations manuscrites d'un exemplaire imprim€ de La Zayda (Bibliotecamunicipal de Madrid), dat€esde la fin de mai. Le compte rendu de la trag€die a paru dans le Memoial literario du mois de iuin; aprds un r6sum6 minutieux de la pibce on peut y lire: s: 3+ 4,5,6+ 7+ 8'9 et ro de v a s i xs c En er,2+ rv ci nq,i s av oirr , z + 3 ,4 + 5 ,6e t 7 ; I' a c te I'original. r r8. Garcia de la Huerta, La Xaya, p.to. r rg. Alcalf Galiano, Historia,p.z4z. rzo. Defourneatx, Olnidz, p.284 et n.r. rzr. La Zaldna dtd donnde le rg, zo, 2r et 25 septembreet le 8, rz et zr d€cembre t773, ainsi a,6t6 jou6 le r6 et r9 iuin t777" voir Aguilar, Seoilla,p.z3r,288, quele z7 janvier r774; Orosmane 293. 'izz.La pidce a 6t6 jouie aux occasionsque voici: r775, t778 et r779 sansmention de date; zz zz mai et 3o iuin, r3 iuillet, 3o septembreet z3 d6cembre t784; zg aorit 1785; 20 et 2r f6vrier, 1786; ro et rr ianvier et zI iuin 1787,et z3 avril 1789: voir Par,'Representaciones r.pt".bt. teatrales',p.338, 3 42, 3 44, 4g8-5o t, 5o4, 5o6, 5o8- r o' 594. r z 3. Coe, Catdlogo,p. z 37 ; Cotar elo, M diqun' p. 584. r r8 4. Traductionset adaptations Estatragediaes una de lasmdsbellasque se han escrito.Nerestdn[sic]esti muy tierno en el reconocimiento de sushijos.Zaydaamavehementemente a Orosm6ny sehallaen la precisi6nde olvidarlo,de lo queresultaun conrastede pasiones muy patetico.Llega Zayd,ano sabequ€ hacerse, el punto del casamiento. se ve oprimiday angustiada en extremo.Orosm6nquedaconfusode su petici6ny se ve combatidodel amor,de los celosy de la ira. Todo est6en movimiento.El amor, la ternura,la sublimidady la obediencia resaltanen estapieza.Toda ellaestdsembrada de mil bellezas. No obstante advertimosalgunainverosimilituden la cruz que conservaba descubiertaZaydadesde nifra:parecem6sregularque estandoentre enemigosde la religi6ncat6licano la usase l2a descubiertamente. La traduction de Zailrepar Fulgencio Labrancha n'a 6t6 signaldepar aucun 6rudit et i'en dois la notice i la bienveillancede mon collBgueet ami Francisco Aguilar. Cette version, publi6e i Murcie en 1768, est prdcddde d'une ipitre dddicatoirei un seigneurde la rdgion, oir I'auteur fait l'6loge de la trag6diede Voltaire - sans le nommer - et avertit qu'il a introduit plusieurs modifications dans son texte. Notamment, l€ traducteur a rdduit i trois les cinq actes de I'original et il a supprimd la dMsion en scdnes,'por no ser muy acomodado para nuestro teatro'. L'acte l et la premidre scCnede I'acte u font le premier acte de la traduction: le reste de l'acte II et tout I'acte III en constituent I'acte II, tandis que les actesw et v r6unis forment I'acteIIr et dernier de la traduction. Cette nouvelle distribution de la matiBre th€Atralea exig6 des changements:par exemple, au ddbut de I'acte rr le traducteur a dt cr6er une introduction qui prdpare I'enffde de Zaire, nullement n€cessairedans I'original parce qu'elle se trouvait dans la scdnepr6c6dente,i I'int6rieur du m€me acte; d'autre part, la rdunion en un seul des deux derniersactesa produit la suppressionde plusieurs passagespour ne pas trop allonger l'acte Irr. La traduction est, dans sa plupart, en vers octosyllabesi rime assonante,en suivant la technique dl romance. L'emploi de ce mdtre, ainsi que l'annonce de la fin de la pidce par tous les acteurs ('Y ahora damos ,/ con este ejemplo de / fin a nuestrolance infausto' (p.6+)),destraits caract6ristiques de I'ancien ^mor thditre, donnent i cene version un air dix-septidme sidcle. Et cette fin est agr6ment6een plus d'une consid6rationmorale absentechezVoltaire: NnnnsrAN Confusoestoyy pasmado: No me conozcoa mi mismo; iy queen mediode mi agravio y de mi pena,seayo quienle admire!lFuenecaso! iY yo quiensecompadezca de un lancetan desdichadol rz4. Memoial literario (ittillet I79o), p.3go-g r ; I'auteur de I'article confond N6restan et Lusignan. II9 VoltaireenEspagne r7j4-r8j5 Que a pesar de su error, todos los hombres somoshermanos; y pues que tantas fortunas, tan trdgico y desgraciado fin han tenido, bien puede cualquiera mirar que en vano cosa ilx,'3ff:ffii':€n Comme pour d'autres textes, il faudrait parler plutdt ici d'adaptation, car la nouvelle structure de la pidce, les nombreux passagesabrdgds,supprim€s ou cr66s par Labrancha font de sa Zaira une tragddie fort 6loign6e de la piEce de Voltaire. Quoique la traduction de Vicente Garcia de la Huerta ait port6 le t:rte La fe triunfantedel emorj cetro,elle a 6td toujours connue par le sous-titre des dditions postdrieuresi la premidre; Xaya. La tragddie a 6td 6dit6e plusieurs fois. La premidre 6dition est de 1784 et sur la page de titre I'annonce est faite qu'il s'agit d'une pidce 'en que se ofrece a los aficionadosla justa idea de una traducci6n podtica'. Elle a €t6 r66ditde peu aprds dans le volume xvi, ou Suplemento,du Theatro hespafiol,avec ses deux tragddies originales Raquel et Agamm6n. Quoiqu'il n'existe aucune 6dition appel6etroisidme, il en existe deux qui portent la ddnomination de 'quatridme': l'une de S6govie et l'autre de Madrid, les deux sans mention de date. La cinquidme et derni0re est de Barcelone (r8zr). D'autre part, on conservedeux manuscritsde la pidce, i la Biblioteca nacional et ir la Biblioteca municipal de Madrid; la premiBre des bibliothdquescitdes conserveaussi un fragment. Il s'agit dans tous les cas de copies du texte imprim6. Moldenhauer signale toutes les €ditions et manuscrits, excepti le fragment; Qualia ne donne que la premiBre 6dition. 126 Garcia de la Huerta a respectd la disposition en cinq actes, mais il fait abstractionde la division en scdnes.Il n'a modifid que le nom de I'hdroine, qui devient Xa1'ra, 'de sonido gutural, 6spero y no por eso mis propio de mujer musulmana',d'aprdsAlcal6 Galiano.t21La ffaduction est en vers henddcasyllabes i rime assonantealterne. Garcfa de la Huerta a donnd un traitement assez libre i la pidce de Voltaire. En fait, dans I'avertissement ('Advertencia') qui prdcddeI'ouwage,il exposesesid6essur la libertd du traducteuret se prononce Guide-moi, Dieu puissant!je ne me connaispas. Faut-il qu'i t'admirer ta fureur me contraigne, Et que dans mon malheur ce soit moi qui te plaigne! lZai:re,v, rol rz6. Moldenhauer,'Voltaire und die spanischeBiihne', p.rz6-27; Qualia,'Voltaire's tragic art', p. 27 8 . n7. Alcali Galiano, H*toia dc la literatura espafinla,francaa, inglaa e italiana ett el siglo XWII (Madrid r845), p.243. rz5. Comparez i: t 20 4. Traduaions et adaptations contre une traductionlittdrale,puisque'el efectomds frecuenteen lastraducciones de piezaspodticasconsisteen querer aquellosque las hacen conservarcon una religiosidadpueril e impertinente la letra del original' (p.4), .t il croir que, ainsi qu'un hdte doit f€ter son invit6, le traducteur doit mettre en relief les pensdeset les beautdsde I'original. Il termine l"Advertencia' en signalantles causesde sa traduction, qu'il qualifie dans la page de titre, non sanspddanterie, de'iusta idea de una traducci6n podtica': 'yo no aspiro a otra satisfacci6nen estetrabajo que a dar un nuevo testimonio del deseoque me anima de contribuir en cuanto me es concedidoa la reforma del mal gusto que ha reinado en esta parte entre nosoffoshastaahora' (p.tg-r+). Cependant,il ne faudrait pas croire compldtementaux intentionsd€clar6espar Garcfade la Huerta.J. A. Rios, dans sa thdsesur cet auteur,sigaalecomme le premier un but purement dconomique, (Advertencia' qui e4pliquerait la prdsence d'une iustificative, ainsi que le fait, i vrai dire surprenant,de traduire une piBced'un auteur qu'il ddtestait.r28D'autre part, R. Andioc avait ddii signald plusieurs similitudes - I'hdroisme, I'esprit chevaleresque - entre Xayra et Raquel, tragddie originale de Garcfa de la Huerta. r2e Le style de cette traduction est agile et brillant, et I'on y peut appr6cierune certainecontaminationde I'anciennecomddie espagnole.L'auteur a coup6 les parlements trop longs par I'intervention d'un des interlocuteurs; il a parfois ddveloppd des passagesqui sans doute lui semblaient trop brefs. Quoique I'auteur lui-m6me affirme que la traduction d'Olavide est i la base de son ceuvre,j'ai mes r6servesi ce suiet. Pourquoi un homme, ayants6journdi Paris, ayant traduit plusieurs fragments de podmes franqais parmi ses Obraspo'fticas (publides i Madrid en ry78-ry7g), ayant une connaissancesuffisante de la langue frangaise pour comprendre m6me Phidre, ne se serait-il pas servi du texte frangais?r30 Le succdsremportd par LaXaltra a 6t6 remarquable mais tardif. Les premidres reprdsentations connues ont eu lieu sur le thditre des Cafros del Peral en avril r8o4; avantla fin de I'annie elle y a 6t6 foudeseptfois.r3rElle a 6t6 repr6sent6e i quatre reprisesau longde r8o6.r32D'autres reprdsentationsont 6td donn6es i Sdville en r8rz, tSzz et t8.z3, et i Madrid en r835.I33A ces derniires r 28. Rfos, Garciadz la Huerta, p.t66-7 r. rz9. Andioc, Sur la querelledu th66.teail ternpsde Leandro Femdndezde Moratin (Tarbes r97o), p465, n.527. r3o. P. Merim6e, L'Inf.ueneefrangaiseen Espagneau XVIIIe siicle (Ptis s.d.), p.3o. r3r. Elle a 6t6 reprdsent6ele zz,23,24 et 29 avril, zo mai, z9 iuillet et 5 d6cembre r8o4; voir Cotarelo, Mdiquez, p.654; Coe, Catdlogo,p.gg. r3z. Cook, Neo-classicdrama, p.z8g. I33. A S€ville, les reprdsentationsont eu lieu le z7 ianvier r8rz, le ro septembre r8zz et le 8 fivrier r8z3 (voir Aguilar, Cartebrapreromdntica seuillana:afios tSoo-r836, Madrid r968, p.46); i t2 r Voltaireen Espagner7j4-r8j5 reprdsentationscorrespondent sans doute les exemplaires de la Biblioteca municipal, avec des notes manuscrites, la licence pour la reprdsentation et la distribution des r6les. Le succdsde La Xayra a ddpassdla scdne.A I'Acaddmie des lettres humaines de Sdville, lors d'un renouvellementdu programme proposd parJos6 Maria Blanco et Fdlix Maria Reinoso en 1796, la lecture des textes classiquesa 6td remplacdepar celle des modernes,parmi lesquelsse trouvait Zahe de Voltaire dans la traduction de Garcia de la Huerta. r34Des critiques de l'6poque ont diversement apprdci6 la piice. Quintana, tout en condamnant la libertd excessivede la traduction, 6loge la grice et la sonorit6 du style: muy desigual,y el sentidooriginalen no pocas La traducci6nestf comotodassuscosas,,, partesestropeado. Pero, 1c6mose luce a vecesel versificador numeroso!lCon qud valentiaresuenanen el teatroalgunasde las cliusulas,cuandose sabendecir! Arin no seha olvidadoel efectoquehaciael cilebreM6iquezcuandoseentrabapor losbastidores declamandoaquelbello final del acto30: El sexoque amenaza con su blanduraavasallaral mundo, mandeen Europay obedezca en Asia.l3s Alcald Galiano se montre trds dur dans son analysede Xaya, en insistant sur I'infiddlitd au texte original, ce qui produit des changementsde sens notables; cependant,il met en 6videncele succdsobtenu par la pidce: Sin embargode estosgravesdefectos,por muchosafroslaJairade Garciade la Huerta ha sido oida con aplausoy gusto,tantoes el poderde una dicci6nrobustay lozanay de y aunparalos entendimientos, en los un versofluido y sonoroparalos ofdosespafroles, ciertasfaltasel regalode los sentidos.136 cualesllevaa desatender po6tiques ii. Traductionsd'ouvrages Les ouvragespodtiques de Voltaire, d'une grande varidt6, ont dtd indgalement traitis par les traducteursespagnols.Cependant,les podtesde l'6poque poss6daient une certaineconnaissancede la production en vers du philosopheet on peut en trouver des r6miniscencesdans leurs poBmes.C'est, par exemple,le casde Mel6ndez Vald6s.Quoique dansla bibliothEquedu podte de Salamanque il n'existe aucune trace d'ouvrages de Voltaire, il est presque sfir qu'il les connaissait. On possEdela preuve de sa lecture de La Henia"d.e,dont il parle Madrid, elle a 6t6 iou6e le rer, z et 3 novembre et le 6 d6cembre r835 (voir Cartelerateatral,p.4z). r34. Juretschke,Lkta, p.rg-zo. p.r5o, n.z. r35. M.J. Quintana, 'Sobre la poesiacastellanaen el siglo XWII', dans Obrars, r36. AlcaLi Galiano, Histrria, p.245-46. r2 2 4. TraduAions et adaptations dans une lettre i Jovellanosde r778,t37et c'est encore plus probable qu'il connaissaitles podmesplus coufts. On a signaldplusieurs ressemblances entre desiddesexprimdespar Voltaire et Meldndez danscertainspodmes.Les podsies philosophiques de l'dcrivain espagnol seraient en rapport avec le Poime sur la loi naturelle;d'autre part, le premier d,esDiscourcen aerssur l'homme,intitul1.'De l'dgaliti des conditions', aurait fourni i Mel6ndez la matidre pour une dpitre en vers qu'il n'a iamais compos6emais dont le plan en prose nous a 6t6 conservd. Enfin, le podme de Mel6ndez intitul€ La presenciad,eDios se serait inspir6 d'un chapitre du Traiti dc la tolirance.tss On a m€me trouvd desinfluencesou desressemblances de podmesde Voltaire dans la po€siede Juan Pablo Forner, ennemi implacabledes philosophes: Como Voltaire- a quien, con espiriruantienciclopedista, odiaba- que escribeSzr /a paixder 7j6, Fornerexpresaconceptos parecidosen sucantoheroicoLa Paz,con motivo delapaz ajustadacon Franciaen 1795.[...] Y tambi6ncomoVoltaire,q:uecantaLa humana.tse ftlicitl da tenps[. . .] Forner exaltaLa felicid.a.d On pourrait cependantpenser i de simples coincidences,sansrapport direct, mais, puisque Forner avait lu d'autres productions de Voltaire, il ne serait pas impossiblequ'il connfit ces podmes. En fait, les traductions d'ouvrages en vers sont peu nombreuses: une prosificanon de La Pucelle,troistraductions en vers de La Henriad4 des podmesinsdrds dans la l/ida dc FedeicoII,le PanegiricodeLuis XV et la cdlEbreEptne d Uranie. La traduction de la Pucelled'Orl'4ansa itd diffusde en plusieurs dditions, mais i une dpoque tardive. La plus ancienneest celle de Cadix (r8zo), signaldepar Mendndez Pelayo,qui pensequ'on ne doit pas I'attribuer i Marchena;raocette 6dition est trCs rare et n'apparait pas dans les r€pertoires. Une 6dition qui se dit imprimde i Las Batuecas,sansdate, lui est postdrieure.C'est celle que j'ai utilisde, antdrieure sans doute i une fausseddition de Londres (r824), qui se dit'seconde 6dition'et qui a 6t6 imprim6e apparemmenti Bordeaux.r4rEn r836 une nouvelle idition a paru i Cadix. Dans toutes les 6ditions on a ins6r6 la 'Corisandra', un dpisode du chant xrv de La Pucelle,supprimd des dditions franqaisesi partir de celle de ry62. Dans les traductionsespagnoles,au lieu de r37.'He leido esteverano las Lusia^das de Camoensy sus demdsobras,y digan lo que quisieran lns criticos, l* Lusiadasme han agradado mucho, aunque tambi6n, por otra parte, no halle en ellas ni la fuerza de Ercilla, ni la alteza de Milton, ni la precisi6n y la filosofia de la Hniadl Qetre dat6e i Salamanquele 3 novembre r778). I38. Men6ndez Pelayo,Heterodoxos, v.3 r6; Demerson, Melmdez ValdA,ii.zr6-rg. t39. LAzaro Carreter, 'La poesialirica', p.8 r . r4o. Men6ndez Pelayo,Estudios,iv.r9o, note; Heterodnxos,v.454. t4r. A.Prbu,Manual dcl librero,nrviii.47o. r23 Voltaireen Espagner64-r8j5 se trouver i saplace,I'dpisodeest publi6 sdpar6ment,i la fin du podme,prdcddd d'une note iustificative.ta2 La traduction en elle-m€me rev€t peu d'int€r€t, puisqu'elle a €t€ faite en prose, d'une faqon assezfidile, en traduisant m6me les piquantes notes de Voltaire. L'ouvrage estpr€c6d6d'une prdfacedu traducteur,dont on ne connait pas I'identit6, sauf qu'il 6tait lib6ral et venait de France,d'aprdsce qu'il signale lui-m6me (p.iii): De la otra parte de los Pirineosvengo,trayendode la mano, intrdpidosespafroles liberales,a la doncellade Orleans,a la que naci6comonuevaPalasde la cabezadel grande Voltaire, del gran corifeo contra la superstici6ny el fanatismo,el que supo las floresde la primeraedadentrelos hielosdelaveiez,y os la presentoen conservar traje espaflolen premio de vuesffosafanespor sostenerla independenciade vuestra patria. 4. Traduaions et adaptations l'6loge du podme, qu'il place au m€me niveau que l'Iliade, l'Entide,le Paradis perdu et la Jirusalem diliorie, consid€re les raisons qui ont empEchd l'ouwage de franchir les Pyr€ndes(f.43): La genteespafroladebia encontraren 6l muchospensamientos atrevidos,capacesde ofendersu honory supiedad.El nombre,demasiado famoso,de su autorno le eranada grato;y temfaque,baiola dulzurade unosversospomposos, sebebieseel sutilveneno de algunassentenciasen6rgicas,pero duras,y por consiguientedisonantesa nuestros ofdosdelicados. Il fait plus loin mention du succdsremportd par La Henriadetraduite i presque toutes les languescultiv6es, afin de iustifier sa propre traduction. Il diclare qu'il a fait usage d'une certaine libertd pour supprimer les passagescontraires ir I'honneur de I'Espagneet i la religion catholique,quoiqu'il ait essaydde s'en tenir i la pens€ede l'auteur, sanspr€tendre i ce que sesvers 6galentceux de 'uno de los mds insignespoetasde este siglo'.raaLa traduction de Viera est en vers henddcasyllabesi rime assonantealterne; elle conserveen g6ndral un style dlevd,conformdmentau contenu du podme. Bien qu'elle n'ait pas 6t6 publi6e, la traduction de Viera nous est parvenue. Elle a dt6 plus fortunde que la traduction men6e aussi dans les iles Canaries par le jurisconsulte basque Jos€ Marfa de Zuazn6tbary Francia, procureur de I'Audience des Canaries entre rTgz et r8o6, dont le texte n'est pas repdr6. La seule preuve de son existence sont les mots de Zuazndbar lui-mdme: Plus tard, avec des phrases d'un go0t douteux, le traducteur fait des considdrations sur la virginit€ et les difficultds qu'elle rencontre i l'6poque contemporaine: 'lJna doncella, una virgen en estos tiempos es un hallazgo maravilloso' (p.iii). Il affirme plus loin qu'il n'a pas 6crit sa traduction pour des lecteurs hypocrites, qui vont crier au scandale,ni pour ceux qui seraient troublds par sa lecture: 'Pero si al leer los trabaiosde mi heroinate sientescompungidode sus deslices, te irritas contra los que le son infieles, tomas parte en sus venganzasy en sus glorias, para ti se ha escrito este poema. T6male, l6ele, dev6rale,pues ni eres el alumno de la virtud' (p."). il apparait dans la pr6face du traducteur anonyme une dbauchede morale, puisque, d'aprds ses propres mots, sous l'enveloppe des aventures se trouve 'la invectiva del vicio, la sritira del libertinafe y la circunspecci6ncon que se debe guardarla castidad'(p.x). Le podme de La Henrialr, un des grands titres de la bibliographie voltairienne, a donn6 i son auteur la renommde de premier podte 6pique du dix-huitiEme siBcle.On a eu trds tdt des traductions en anglais,en italien et en hollandais, mais les traductions espagnolessont un peu tardives. La plus ancienne date seulement de r8oo et elle est I'ceuvrede Jos€ de Viera y Claviio, ffaducteur aussi de Brutus. Son 'Enriada' se conserve en deux manuscrits i la Biblioteca municipal de Santa Cruz de Tenerife - texte complet - et au Museo canario de Las Palmas - texte incomplet. ra3Le poBme (dans le manuscrit de Santa Cruz de Tenerife) est prdc€dd d'un avertissementof le traducteur, aprds avoir fait El abateBazin, fiscil de la Academia[de derecho],que despudsemigr6de Espaffacon JosdNapole6ny public6en Franciasu traducci6nal castellanode la Hniada o poema heroicode VoltairesobreEnrique[V el Beamds,sin los miramientos,apostillasy notas quepuseyo a la mia que di a luz en las Canariasy por consiguientede una maneraque las era f6cil de preveerno tendriaf6cil salidaen la Peninsula. t4z. La doncellade Orbans (6ditron de Las Batuecas (s.d.)), p.277-87. Les r6f6rences qui suivent sont faites i cette 6dition. r43.Voir Millares, Ensayo,p.545; A. Cioranescu,'Viera y Claviio y la cultura francesa',dans Estud.iosdz literatura espafiolal clmparada (La Laguna tg54\, p.zo7-48; ainsi que le mdmoire de dela Eniala por D.Jos6 de Viera y Clavijo' licence inddit de Carlos Ortiz de Zir*e,'Latrtdtcci6n (Universidad de Barcelona r985). r44. Voir le texte complet de la prdface dans notre appendice M. r 45.J. M. de Z:uaznibar, Mr's oaos(Bayonne r 835), r66dit6 dans Euskalheda 54-57 (19o6- r 9o7); la r6l6rence dans 55 (r9o6), p.r4o-4r.Je remercie M. Ernest Lluch de cette indication. r46. Sur Ztundbar, voir, notamment, Alfonso de Otazu, Jos6 Maria deZurznlbar y Francia', Boletindc atudios histirias sobreSan Sebastihn5 (r9Zr), p.z6z-83.Je remercie M.Jesris Astiganaga des renseignementssur ce personnage. r2 4 Faute de texte, il nous reste la notice d'une nouvelle traduction de La Henriade, cuvre d'un homme de production vari6e,auteur de textesiuridiques et politiques et de descriptionsgdographiques.16 La traduction de la Hmriade par Pedro Bazin de Mendoza est parue en r 8 r 6 i Alais, ou Alds, dansle midi de la France. Le poBmea 6t6 rdimprim€ plus tard i Barcelone,i deux reprises,en 1836 et en 1842, bien qu'en cachantle nom du traducteur sous les initiales D. B. M. Ces r66ditions prdsententplusieurs diff6rences)r l'6gard de la premidre 6dition, localisdessurtout dans les notes. r25 Voltaireen Espagner7j4-r8j5 Bazin aurait commenc6 la traduction de La Hmriade en r8r4, car il affirme s'€tre consacri i cette besognependant plus de deux anndes(p.lxiv). La date coinciderait avec celle de son ddpart de I'Espagnei la fin de la guerre, fait qui semble confirm€ par les mots avec lesquels il qualifie sa traduction: 'produito casual de una triste y extraordinaria avenrura' (p.lxviii). La traduction de Pedro Bazdn devient surtout int6ressantepar la tris longue introduction qui prdcddele podme. cette introduction, occupant r r 2 pages,esr composde d'un 'Pr6logo y observaci6n del traductor sobre la Henria^d.a' Qt.ixcii), qui est donc la waie prdface du traducteur, et la 'ldea de la Henriada' (p.xciii-c) et le 'Pr6logo del rey de Prusia' (p.ci-cxii), deux pidces tir6es des iditions frangaisesdu podme. L'ddition se complBtepar les notes de voltaire (p.:o+-rg) et par celles du traducteur (p.3r4-r8), peu nombreusesmais d'dnorme int€r6t. Il convient de s'attarder sur la prdface du traducteur, 6tant un moy€n d'expression de Bazin. Il commence par dddier un vibrant 6loge i voltaire en tant que poBtedpique (p.ii): A pesarde todo, el autord,ela Htnriadanuncaser6m6sni menosa los imparcialesoios del iuicioso_hlmanista_que el quintode los dpicosconocidos[...], estoei, el primiro despu6sde Homero, virgilio, Ariosto y Tasso,cuyasbellezasde betallerivalizay aun quizdvenceen algunaparte;el_rinicoque poseela Franciaen su g6neroy superiorsin d_u{.,1 lo menosen la regularidad,a cuantospretendanen Espaffiel altoy privilegiado titulo de dpicos,sin excepci6ndel mismoCamoens. Aprds cet iloge il d€fend voltaire des critiques sur La Henriade exprimdes par La Harpe dans son Lycie, relat,ves, par exemple, au plan de I'ouvrage, au manque d'uniti, i la mince importance accordde dans les quatre premiers chants au hdros principal (p.iii-xlvii). Bazdn r6fute un aprdsI'auffe les riproches du critique en citant des passagesde La Hniade et en comparant ce podme i l'Iliade, oi Achille, qui en est le h6ros principal, a un r6le presque secondaire dans les dix-huit premiers chants.Plus tard Baz6n exposeles causesqui I'ont poussd i traduire le podme de voltaire. La toute premidre est d'offrir aux Espagnols un moddle de podme dpique dont ils seraienr ddpourvus (p.xlviii): He_creidoque [...] hariageneralisimamente conocidoen mi amadapatria,por medio de Ia traducci6n,uno de los excelentes ejemplares que [...] debeioncurrir con los cldsicossrlegoy latino siempreal frente,a formar y guiai nuertr" juventudestudiosa hastala sublimecumbre de una verdaderaepopeya,de que carecemos, y a que debe aspirarnuestraliteraturapatriaparanivelarseo quizdavanzarse en estealrtsimbg6nero a lasdem6snaciones. D'autre part, il veut par sa traduction manifester sa reconnaissancei la France. 'naci6n sensibley civilizada, donde asfyo como todos mis respetablescompafreros de desgraciahemos experimentado[...] las m6s sincerasdemostracionesde 4. Traduaions et adaptations asilo y hospitalidad' (p.liv). Il veut rendre hommage aussi i Ferdinand vII et i Louis xvl[, descendantsde Henri rv. Il souhaite que, comme ce roi cl6ment et iusticier, le roi d'Espagneiette un 'espesovelo' sur le pass6et accueilledans son sein tous les Espagnols(p.lv-lix). Sesdlogess'adressentaussii Louis XVIII. qu'il appelle 'sabio, prudente y experimentado' @.hx). Bn6n veut faire voir i sescompatriotes'los horrores, desastresy calamidadesa que conduce ciega y b6rbaramente' por un lado, el espfriru de facci6n y partido, po. otto, d. "i anTqufa, despotismo y goticismo, y por todos, el de fanatismo y superstici6n' (p.lix-lx). La dernidre des causesest celle de I'int6r€t personnel et de I'amourpropre de I'dcrivain: il publie la traduction parce qu'il croit qu'elle est bien faite et pourra lui acqu€rir 'algrin honor literario y aun quiz6 algrin corto provecho, tan oportuno y precioso en mi actual situaci6n' (p.lx-lxii). Bazdn parle plus tard de la technique employde dans la traduction, en affirmant trds nettement: 'yo no soyun traductor esclavo,sino libre y fiel' (p.lxiv). S'il garde le sens de I'original, il prend des libertds, que cautionne le prestige des grands traducteurs en vers espagnols; c'est pourquoi 'en obsequio de la indole de nuestra lengua y de la claridad y armonfa, multiplico el nrimero de versos' amplfo, modifico y contraigo periodos, suprimo, afradoo cambio epftetos y aun perifraseo en fin ideas y sentimientos' (p.lxv). Il se montre opposd i la traduction d'un podme en prose car, i son avis, avec ce genre de traduction on peut tr0s bien rendre les idies et la pens€e mais aucunement les valeurs poitiques de I'original. La difhcultd rdside sur ce qu'une traduction po6tique, outre exprimer despens€es,doit s'orner des beautdsspdcifiquesde la versification et du style de la langue i laquelle on traduit (p.*li*-l). euant au vocabulaire il utilise des voix exotiques, en se r€clamant de l'opinion d'Aristote (p.llg). Il utilise aussi des archai'smes,non seulementparce qu'ils ont 6t6 autoris€spar Horace et Quintilien, mais aussiparce qu'il les croit trds appropri6s i l'6pop6e, plac6e usuellementdans des dpoquespass6es,et parce qu'il voit que c,est un moyen employi par plusieurs auteurs modernes,notamment (por nuestro ilustre e inimitable Anacreonte espafroly restaurador del buen gusto podtico en Espafra, D. Juan Melindez, por nuestrosmenos maloso fnicos trdgicos,los Moratines, Montianos, cadalsos, Ayalas y Huertas, y por nuestros tiltimos y m6s conocidos liricos,los cienfuegos, Quintanas,Arriazas,Norofras,etc.'(p.lxi-lxii).Le traducteur termine sa pr6face en disant que, s'il a traduit des passagessusceptibles d'€tre expurgis, il I'a fait pour conserver les beautdspo€tiques du texte, en protestantde sa foi et soumissioni I'Eglise:'someto sin embargo,en todo caso, este mi modo de pensar y toda la obra, por lo que me toca, al superior iuicio de la santa Madre Iglesiacat6lica Apost6licaRomana,a quien no puede iam6s deiar de protestarla mds filial y ciega obedienciaun buen espafrol,(p.xc). La pensdedu traducteur, exposded6ji dans lapr6face, est compl€tdepar les rz6 r27 Vohaireen Espagner7j4-r8j5 notes, oi il apparait en fervent catholique et d6fenseur de I'Espagne et de ses institutions. Dans une de ces notes et ir I'occasion de certains vers contre la papautd, Bazin fait allusion i la distinction qu'on doit touiours dtablir €ntre Voltaire homme de lettres et Voltaire philosophe: 'Todo el mundo sabe que Voltaire era sin duda tan insigne en lo indevoto como en lo podtico; por consiguiente,todo literato cat6lico apreciandojustamentelas bellezasde sus versos sabr6 pasar por alto y mirar con indignaci6n cuanto note en ellos de profano y libertino'(p.:r+).Dans d'autres passagesil difend, en partie, l'Inquisition, et il soulignele fait que les effusionsde sangenregistrdesau cours de I'histoire pour des causesreligieusesne peuvent6tre imput6esseulementau Saint-Office puisque la France elle-m€me a vu son pays ensanglantdpar les g'uerresde religion. Et il termine sa ddfensede I'Inquisition par une diatribe contre I'intol6rance(p.3r 6): Desengdfrense los fil6sofosy desengifrese el mundoentero.Susdeclamaciones directas contraaquelTribunaly susjuecessonvagasy pocoiustas.El verdadero y directamente detestable tribunalde Inquisici6ndondequieraque sea,es la est6lida,cruel,incivil, impoliticay antievangilicaintolerancia;y los tres juecesque la componenson el error, el despotismoy el fanatismo. D'autre part, les mots de Voltaire au chant vn (vers+S8-+Sg): Du puissantCharles-Quint la raceestretranchde. L'Espagne, ir nosgenoux,vientdemanderdesrois, que Bazin a traduit par (p.zo4): Del fuertey poderosoCarlosQuinto Extinguidala raza,ya la Iberia Reyesvienea pedirnosde rodillas, font r6agir vivementle traducteur,jaloux de la dignit6 de sa patrie, et I'ambnent i r6diger cette note: 'Fanfarronada poco digna de la poesfa filos6fica y de la crftica hist6rica de un Voltaire. La Espafranunca pidi6 reyes de rodillas, ni de pie, ni sentadaa ninguna otra naci6n del mundo' (p.: rZ). Les €ditions ultdrieures de 1836 et r84z ne pr6sententpas I'int6ressante pr6face de Bazin mais la seule 'Idea de la Henriada'. Quant aux notes du traducteur, on a supprim6 I'allusion i Voltaire cit6e ci-dessuset cellesrelatives au Saint-Office parce que, d'aprds les dditeurs, le traducteur 'se limitaba a defender el tribunal de la Inquisici6n'. La traduction de Bazdn a 6,t6,faite en vers henddcasyllabesi rime assonante. La version se conforme assez i I'original, mais on remarque une certaine amplification, produite sansdoute par la diffdrente longueur du mdtre employ6. Comme il I'avait d6ji annoncd dans la prdface,le traducteur a pris parfois des rz8 4. Traduaions a adaptations libert6s qui font de sa Hmriada une version d'une certaine dignit6 mais ir int6r€t plus historique que lin6raire. La deuxiime traduction imprim6e de La Heniade est due i Jos6Joaqufn de Viruds y Espinola. On en connait deux 6ditions: la premidre est de Madrid (r8zr), avec le nom du traducteur mais sansmention de Voltaire; la seconde est de Perpignan(r 826), comportantI'indication d'€tre la traduction de I'cuvre de Voltaire mais avec le nom du traducteur cach6 sous des initiales plac6esi c6td de cellesd'une autre personnedont on ignore I'identit€. En dehors de ces diflbrences,la premidre ddition pr6senteune introduction de vingt pages,qui comprend un 'Pr6logo del traductor' (p.i-xvil), un 'Hecho hist6rico que sirve de fundamento a este poema' (p.xviii) et des 'Indicaciones acerca de los principalespersonajesy objetosnotablesque se nombran en estepoema' (p.xixrr). Sont absentsde cette 6dition les discours qui accompagnentsouvent le podme dans les 6ditions frangaisesde l'6poque et les notes de Voltaire; le traducteur en privient cependantle lecteur dans la prdface(p.xvii). La deuxidmeddition offre un aspecttrbs diff6rent et plusieursd6tailsambnent i croire qu'elle a 6tE faite i I'insu du traducteur. En effet, il n'est pas signald qu'il s'agit d'une seconde€dition et le nom du traducteur a 6t€ rdduit i des initiales.Viruds avaitexprim€ d'ailleurs dansla pr6facede l'ddition de r 8z r son proiet de publier, dans une probable seconde6dition, les notes et discoursnon inclus dans la premidre, 'uniendo a ellos el Ensayosobreel poemaEico del mismo autor' (p.xvii). En plus, dans l'6dition de r826, faite i l'6tranger, la pr6face de Viru6s a 6td supprim€e et on peut lire i sa place la 'Idea de la Eniada' (p.u-x) et un 'Bosquejo hist6rico de los acontecimientosque sirven de basea la fibula D'une ddition i I'autre le contenu du podme del poema de la Enria"da'(p.xi->o<). a subi plusieursremaniementsde trds faible importance. Comme pour Bazdn, la pr6face de Viruds, bien que beaucoup plus brdve, s'avdre6norm6ment intdressantepour connaitre le traducteur. En exposanttout d'abordl'obiet de satraduction,Viruds signalequ'elle estde beaucoupantdrieure i la rddaction de la pr6face- elle est datde du z6 octobre tSzt - et qu'elle a 6t€ faite 'en los intervalosde descansode las tareasde nuestraobligaci6n'(p.ii). Etant donnd sa situation de militaire, ce temps de repos pourrait avoir eu lieu soit en r8rr, lorsqu'il dtait prisonnier des Franqais,soit en r8r4, Iorsqu'il se trouvait 6loign6de I'arm6e aprbsla guerre. A vrai dire Viru6s n'exposepas franchementquel a 6td son but en traduisant le po€me. Le seul obiet qu'il signale est celui de v€rifier s'il €tait capablede surmonter les difficultds inh6rentes) I'entreprisede traduire en vers (p.ii), et plus tard il r€vdle qu'il a os6 offrir sa traduction au public parce que plusieurs icrivains distinguds l'avaient accueillie favorablement, et surtout parce que 'el primero de nuestros poetas nos decfa que esta traducci6n es acasoel libro r29 Voltaireen Espagner7j4-r8j5 espafrol que contiene mayor nrimero de aquellos versos felices que se graban en la memoria de todos,inevitablementeypara siempre'(p.ii-iii). Ce'primero de nuestrospoetas'pourrait€tre Meldndez Valddsou Quintana,d'aprdsMen6ndez Pelayo, qui constate que 'no se ha de negar que hay buenos versos en esta traducci6n olvidada'.r47Aprds avoir d6plor6 que le nom de Voltaire soit'disonante entre las personas timoratas que no han podido leer sus mejores obras, aunque inocentes y sobremanera instructivas' (p.iii), il iustifie ne pas avoir soumis sa traduction i la censure parce que La Hmiadc est un ouvrage universellement regard6 'no s6lo como un libro de oro en cuanto a doctrinas morales, filos6ficas y polfticas, sino como absolutamente exento de toda tacha en lo tocante a la pureza de los principios de nuestra sagradareligi6n, los cuales brillan en il con asombrosay triunfante elocuencia' (p.iv). Viruis fait ensuite l'6loge de La Hmriad.e et s'attarde i considdrer la mission diff6rente du vers et de la prose dans les productions littdraires. Aprds avoir insist6 sur la difficultd de traduire un t€xte po6tique, il pr6vient le lecteur des possibles dcarts qu'on peut trouver dans sa traduction si elle est confront6e i I'original, en ddclarant (p.xv) que toda expresi6nque puede parecerexageradasobre la del texto debe atribuirsea la para traducir en versoa un granpoeta,y no a otra causaalguna libertadindispensable independientedel geniopeculiardel autor,que es lo que se ha queridotrasladara una lengrratan superiorcomolo esla nuestraen energia,ya queno en exactitud,a la francesa. La traduction de Viru6s, comme celle de Bazin, a 6t6 faite en vers hend6casyllabes i rime assonante, car il croit que ce rype de versification est le plus convenable i une euwe 'larga, grave, narrativa, escdnicay variada' (p.*vi). n suit l'original de prds, autant que le lui permettent la diffdrente versification et son d6sir de parveniri une versionpo6tique,c'est-i-dire, un podmeen espagnol qui traduise les pens6esde I'original franqais. Le choix de la versification n'a pas 6td appr6ci| par le critique Lista dans son compte rendu de la traduction paru dans la relue El Censo4il propose I'emploi d'autres solutionstechniques,plus approprides,i son avis,i l'6popde.En tout cas, il faut signaler que c'est la seule remarque qu'il fassei la traduction de Viruds, qu'il considBre un tour de force, eu 6gard i la difficultd du poOme de Voltaire, plein de 'cualidadesde estilo, claridad, dulzura, excelenteinvenci6n, graciosaexpresi6nde los sentimientos'.r48 D'autres poEmesplus brefs de Voltaire ont 6te traduits en espagnol.Le plus ancien est le Panegiricode Luis XV, leq:uel avec les versions latine, italienne et r47. Men6ndez Pelayo, Hetnodoxos,v.294, n.r. r48. El Cnsor, no.8z (23 f€vrier r8zz), p.275-92. r30 4. Traduaions et adaptations anglaisea itd publid i Paris en ry49 par un traducteur anonyme.rae La Vida deFedericoII, traduite du frangais en r788-r789 par Bernardo Maria de Calzada, contient plusieurs allusions i Voltaire, ainsi que certains textes de lui, si bien que I'ouvrage a 6t€ condamnd par l'Inquisition. Parmi les tefies en traduction insdr€s dans la biographie du roi du Prusse se trouvent deux podmes: le premier est didi6 i la princesseUlrique, sceurde Frdddric, plus tard reine de Sudde, et I'autre est une ode adressdeau roi de Prussei I'occasionde son avdnement.lso La Biblioteca nacional conserveune traduction en vers de la c6l0bre Epitre d. Uranie, sous le titre 'Carta de Voltaire a Urania'; I'auteur cache son identitd sous les initiales G. A. L'6pitre, publi€e dans l'ddition de Kehl sous le ntre Le Pour et le contre,a conserv€ cette ddnomination dans la plupart des 6ditions post6rieures. La'Carta de Voltaire a Urania' refl€te avecdes indgalitds les iddes du texte franqais, qui vont de I'attaque violente du christianisme i la ddfense chaleureuse de la religion naturelle. Dans certains passagesle traducteur a redoubld I'attaque en peignant sous des couleurs plus sombres encore les 6pisodes de l'histoire sacrde rapport6s par Voltaire. Du point de lue litt6raire le podme, 6crit en henddcasyllabesi rime assonantealterne, pr6sente peu d'intir€t. La Biblioteca nacional conserve de mdme en manuscrit une 'Lettera ad Urania di Mr de Voltaire', avectexte en grec et en italien.rsr iii. Traductionsd'ouvrages en prose Les ouvrages en prose de Voltaire prdsentent, comme les productions en vers, une grandevaridt6.Pour une simple questiond'ordre serontaborddsen premier lieu les ouvragesphilosophiques,pour passerensuite aux textes d'histoire et terminer par la partie la plus connue, c'est-i-dire, les rdcits. L'4, B, C, dialoguecarieu.xtraduit fu I'anglais de M. Huet a dt6 publii par Voltaire en 1768 sans nom d'auteur. Ce sont dix-sept dialoguesentre trois individus, nommds A, B et C, sur les diffdrentes formes du gouvernement, avec de nombreusesattaquesir I'Inquisition et i I'Eglise catholique.Quoiqu'aucun exemplaire ne nous soit pan'enu, on connait I'existence d'une traduction de cet ouvrage,les 'Didlogos del A. B. C.', qui a circuld sous la forme de plusieurs copies manuscrites i Salamanque. La traduction est attribu6e i Ram6n de Salas,professeuri I'universit6,par les tdmoins de son procbs i I'Inquisition. r49. Cit6 par Todd,'A provisional bibliography ofpublished Spanish translations ofVoltaire', .\tudies 0n Vobaire t6t Qg76), no.zzo. r5o. Ces podmesse trouvent au volume iv (p.rz5 et r95-98 respectivement). r5r.8.N ., ms.r8.z 5z ; c i td par R oc a,C atdhgo,no.8o6. I3 I Voltaireen Espagner7j4-r8j5 Selon un de ces tdmoins, les dialogues'se reduc(ana hacer burla y escarniode los Santos Padres y un total desprecio de las Santas Escrituras y contra el Estado'.rs2A ce qu'il parait, Salas portait le manuscrit dans ses poches et le lisait i haute voix, avec d'autres textes subversifs,dans des rdunions qu'il tenait chez lui i partir de r79r.ts3 Malgrd l'identificationentre ces'Didlogos'et I'ouwage de Voltaire au cours du procds,I'Inquisition ne semblepasy avoir fait attention, vu que le texte n'apparait pas dans les ddits de condamnation. De portde philosophique et satirique estle Rescritde l'empereurde la Chine, 6crit par Voltaire contre Rousseau, et qu'un abonni du Correo de Ma"dnd a, envoyd en traduction i l'€diteur du p€riodique. La traduction a 6t6 insdrde dans le numdro du r er juillet r 789 et I'expdditeur,qui n'6tait sansdoute que I'auteur lui-m€me, se cachait sous les initiales M. A. S. de T. Comparde au texte original, la traduction - avec des gallicismes et dcs fautes: le fleuve Jauno Qaune), transparente(6clair6)- pr€sentedes variantesqui ne manquent pas d'intir€t: par exemple,Jean-Jacquesest touiours nomm6 J.J. R., I'allusion au pape y est absente,les jdsuitesportugaissont r€duits aux initialesJ. P. Le Commentairepubli9 par Voltaire en ry66 au traitd de Beccaria Dei delitti e dellepene a itd traduit et publid en espagrrolen r8zr, avec l'ouwage de Beccaria, parJuan Rivera. Le commentaire n'a pas le nom du traducteur, mais on peut supposerque c'est le m€me qui a traduit le traiti de I'Italien. Tout en faisantmention de cette 6dition, Palausignalel'ddition de Paris (r8::) comme la premidre 6dition de I'ouvragede Beccariaavecle commentairede Voltaire.rsn La premidre traduction espagnolede Beccaria a paru en ry7 4, par JuanAntonio de las Casas,r66ditdei Paris entSzz et 1828, avecle Comentariode Voltaire, qui a 6td conservddans plusieursr6dditionsiusqu'i nos jours.rss La Philosophiede l'histoire,titre primitif de I'introductiondl'Essai sur la meun, a 6td publidepour la premidre fois en 1765.La traduction espagnoleesttardive, elle date seulementde r8z5 et a paru i Paris. Deux 6ditions ont \n le jour en Espagne,mais en dehors de l'6poque 6tudi6e (r8:8): I'une i Sdville, sans le nom de I'auteur ('por un fil6sofo del siglo XVIII), et I'autre i Madrid, attribu6e i Voltaire. Le nom du traducteur nous reste inconnu. Le volume intituld Filosofia dc Vohaireest un recueil de plusieurs ouvrages d'ordre philosophique, notammentle Poime sur la loi naturelle etle Poime sur le disastred.eLisbonne.t56Il en existe une ddition de Madrid, d,e t8zz. Plus tard r 5z. Pinta, 'El sentido',p. ro4; le dossierdu procdsse trouve i I'A.H.N., Inquisici6n,liasse373o46. r 53. Herr, Espaia1 la rnoluci1n,p.z7 5. I54. Pelau,Manual drl librero,ii.rzg. r55. Voir Todd,'A provisionalbibliography',no.r4r-45. r56. Voici le contenu de cette idition:. Poemasobrela ley natural (p.r12); Poemasobreel dcsaste dz Lisboa (p.3l-+S); Es necesaio toffiar un partid.o, o el principio dtl mnimiento @.5t-r36); Ifuas r32 4. Traduoions et adaptations I'ouwage a 6t6,r4,6ditd sans variations i La Corogne en 1837, et i Barcelone en 1868 avec des modifications.rs?Quoique Salv6 signale dans un de ses cataloguesune Filosofiade Voltaire, publiie i Paris en I827,rs8 il est trds probable qu'il y ait eu une confusion avecI'ouvrageintiruld Filosofiadc la historia, puisqu'il ne figure sur aucun rdpertoire. De tous les grands ouvragesde Voltaire le premier qu'on a traduit estl'Histoire fu CharlesXII, qui est, d'ailleurs, la traduction la plus ancienne de Voltaire en espagnol. En effet, la premidre ddition de l'Histoia de CarlosXII est de ry34. L'auteur de la traduction, oi le nom de Voltaire ne figure nulle part, est Leonardo de Urfa y Urueta, ieune licencii en th6ologie.Six ansplus tard a paru une nouvelle 6dition qui a 6td examindepar les qualificateurs de I'Inquisition et expurg€epar 6dit du r4 iuillct 1743,non seulementi causedes propositions qu'elle contenait,mais parce qu'on a considird 'el autor principal como vehementementesospechosode protestantismoy profesorde muchoserrorescontra nuestra santa fe cat6lica'.rseCependant, les €diteurs ont fait peu de cas aux e4purgations et les 6ditions successivesont donnd le texte int6gral, exceptd la pr6,facedu secondvolume - partiellement expurgde- qui n'a pas6td riimprim€e. C'€tait aux lecteurs d'appliquer les expurgations sur leurs volumes en rayant les passagescondamnds.Bien que le nom de Voltaire soit absentde la page de titre, la paternitd del'Histoire de ChailesXII 6taitconnue; cependant,cette ceuvre n'a pas 6t6 comprise dans la prohibition gdndrale des ouvrages de Voltaire et I'Inquisition s'est limitde i rappeler les expurgationsde 1743 dans les 6dits postdrieurs.Les r66ditions, touiours en deux volumes, ont vu le iour tout au long du si0cle,en ry63, t77r, ry8r, ry89 et ry94. Ces rd€ditionssuccessives del'Historia dc CarlosXII,ph6nomdne peu commun au dix-huitidme si€cle,sont la preuve de la faveur du public lecteur espagnol.Elle dtait touiours en vente en r 8 r 6, d'aprdsles listesenvoydesi I'Inquisition par deslibrairesde Madrid. t60 La premidre ddition d,el'Historia,en 1734, contient deux prdfacesdu traducteur, puisque les deux volumes n'ont pas 6td publids en meme temps. Ces pr6faces portent, notamment, sur les difficultds de la traduction et ont peu d'intdr€t. On peut lire aussi les rapports des censeursdu Conseil de Castille, por un ciudtda.nofu Ginebra (p.t lq-ZS); Los dzrechosfu los hombresy las usurpadonesdc repilbliea.nos Fragmeato de las lospapas (yt.r77-zz,$; De la paa petpetua, por el daaor Goodheart (p.zz;-gi; (p.:zI-+S). paru el pincipe realde *** (p.t9S-3tg); El grito de las na.ciones instruccilfles r57. Voir Todd,'A provisionalbibliography',no.r-5. lo mayr parte espafioles, y algunosotros artiaios dz la r58. Salv6, Cotdlogodr los libros mod.ernos, lihreria apafiola fu Salad c hijo (Pris t836), p.29. r59. E di t du r4 j ui l l et r743 @.N ., ms .r3.z r8). 16o. Elle se trouve dans les listes de la librairie de la veuve de Barco L6pez, rue de la Cruz, et dans celle de Barco, rue Carretas(4.H.N., Inquisici6n, liasses45ro-3 et 45Io-9, respectivement). r33 Voltaireen Espagner7j4-r8j5 trEs favorablesnon seulement pour le traducteur, mais aussi pour I'auteur principal. Un des censeurs,Joseph L6pez lbifiez, commence son rapport par ces mots: Es su argumentoprincipal la descripci6npunrual de la heroicavida y preclarisimos esc6ndalo del orbe,que en franc6s hechosde CarlosXII, rey de Sueciay asombroso Monsieur de Voltairey ahorala vierte al nuestrocastellanoel escribi6admirablemente licenciadoDon Leonardode Ur(a y Urueta,con tantapropiedady destreza,que ni en un 6picedice discrepancia. AprEs de nouvellesdlogesde I'ouvrageil croit que I'accueil obtenu en France est la preuve suffisantede son m6rite, si bien qu'il conclut que I'histoire peut €tre imprimie puisqu'elle ne contient rien qui s'opposeaux lois, aux mceursni aux dogmesde la religion catholique.Le secondcenseur,frdreJuanTalamanco, aprds avoir loud les exploits du biographd et les excellencesde la traduction, accordeaussison approbation. A partir de la seconde 6dition I'ouvrage contient une Carta dc M. de La Motray a M. de Voltaire,publide i Londres en 1732, qui renferme plusieurs rectifications i l'ouwage de Voltaire. Dans l'ddition de r74r la Carta a une pagination particulidre, mais i partir de la troisidme 6dition elle est ins6rde dans le secondvolume. Les nouvelles se rapportant i la traduction de l'Essaisur lesmeurs sont peu nombreuses:elle a 6td publide i Parisen t827, le nom du traducteur se cachant sous les initiales D.J.J. Elles n'appartiennentpas i Jos6 Marchena qui, dans une brochure qu'il a fait imprimer en r8r9, annongaitqu'il allait publier une traduction de l'ourtage.16I Les romans et contes sont e prdsent la partie de I'cuvre de Voltaire la plus connue du grand public. Mais i I'dpoque de I'auteur ils devaientpartagerleur cdl6britdavecd'autresproductionsdansle go0t du temps- la trag6die,I'histoire, la podsie 6pique - qui sont moins appr6ci6esde nos iours. Ceci expliquerait, en partie, la tardive apparition en Espagnedes rdcits voltairiens, dont le premier n'a vu le iour qu'en r786. C'est Micromigas,roman traduit par Blas Corchos, auteur trBs peu connu. Le roman a dt6 sans doute publi6 i la fin de 1786, puisque I'annonceapparaitdans un journal du d6but de I'annie suivante: El Micromegas. Singularviaje que un habitantede la estrellaSirio, de alturanuncavista, y otro de Saturno, mucho m6s pequefro,hicieron a nuestro globo, con muchasy que en 6l les sucedieron. Obra escritaen franc€spor particularidades extraordinarias y erroresdelosmdscdlebresastr6nomos Mr. Voltaire,encriticadealgunasextravagancias y traducidaal castellano por D. Blas Corchos, y fil6sofosde su tiempo:expurgada r 6 r . Men6ndez P elayo, H et erodoxos,v.,{54- 55. r34 4. Traduaionset adaptations profesordeJurisprudencia,quien le ha afradidoalgunasnotasparamayorclaridad.162 Dans l'annonce la paternit6 de I'ouwage est mise en dvidence,quoique le nom de Voltaire ffft absentde la page de titre. Mais on y fait allusion i des erpurgations introduites par le traducteur lui-m€me, ce qui a fait peut-€tre dloigner les soupqons de I'Inquisition. Quoiqu'il en soit, I'ouvrage n'a pas 6t6 pris en considdration par le Saint-Office, malgr€ I'attribution i Voltaire. Les notes du traducteur n'apportentpas de grands€claircissements; on peut signaler,nonobstant,la note i des mots de Voltaire sur la petitessede I'homme, qui font dire au traducteur: 'Maravillosa reflexi6n que nos hace conocer nuestra pequefrezy miserias,en comparaci6ndel Ser Supremo, para humillar nuestra vanidady altanerfa'(p.S+). Quant aux e4purgationsdu traducteur,ellesne sont pas tris nombreuses,du fait que le rdcit contient peu d'attaques concrdtes i la religion ou i l'autoritd civile, qui sont touiours des points ddlicats.Ainsi, le traducteur enldve-t-il le caractBresacerdotali un archev6que,car plus tard il devait nous parler de ses enfants. A mon avis, la modification la plus importante, et qui reprdsente une prise de position du traducteur, a 6td inrroduite vers la fin du rdcit, lorsque Microm€gas demande i plusieurs philosophesce qu'ils entendent par 'ime'. Dans le texte de Voltaire la question est r6pondue par un pdripat€ticien,un cartdsien,un malebranchiste,un leibnizien,un partisande Locke, et un scolastique qui porte I'habit des docteurs en Sorbonne et qui est I'objet des rires de Micromdgas.Dans la traduction,ce personnageest remplaci par un philosophe moderne, qui est aussila risde des assistants(p.+S)' Estabaallf por desdichaun pequeio animalitomuy petimetreque llevabael sombrero apaisadoa la riltimamodaque habiasalidoen Parisy cort6 la palabraa todoslos dem6s insectosfilos6ficosy diio quesecompadec(a de los extraiosmodosde delirarquehabian tomadotocanteal alma,siendoasiqueno habiatal alma,que nosotrosdramoslo mismo que un reloj, que no obramospor nosotrosmismossino por influjo de la cuerdaque ten(amosdada y finalmenteque el morir los hombresera, o que se descomponiala mdquinao seacababa la cuerda. A I'exception des modifications signal6es,la traduction de Corchos est fiddle au texte voltairien. Une allusion i ce r6cit se trouve dans une critique du Viajepor misfaltriqueras, traduction de Bernardo M'ana Calzada, insdr6e dans le pdriodique Efenhfus de Espana de r8o5: 'Tenfamos los Viajes de Gullhter, imaginaci6n chistosa, original y llena de filosofia; el Viaje al pais dc las monas,que no le va en zaga; t6z. CorreodzManrid (rz janvier r787). r35 Voltaireen Espagner7j4-r8j5 otro u otros a la luna y a los pafsesimaginarios, y tambidn de un habitante de la estrellaSirio, llamado Micromegas.'163 La traduction de Zadig a vu le iour en r 8o4, ceuvred'un traducteur anonJrme qui a utilis6 sans doute le texte de l'ddition de Kehl de ry86 of se trouvent deux chapitres ('Le bal' et 'Les yeux bleus') non insdr€s dans les dditions pr€cddentes.Le roman, qui ne prdsentepas de diff6rencespar rapport au texte original, a dtd condamnd par I'Inquisition le zo septembre 18o6. Dans un cataloguede l'dditeur de Valence Cabrerizo,paru en 1827, figure unZadig, o el destino,ddition qui n'apparait signal6enulle part ailleurs et que probablement n'a iamaisvu le iour.r6t La premidre traduction compldte des romans et contes est I'cuvre de Jos6 Marchena. Bien qu'il avait annonc6 dans une brochure de r8rg qu'il pensait publier des traductions du Siicle de Louis XIV et de l'Essai sur les meun, ces ouvragesn'ont jamais paru. Par cons6quent,les'engendros volterianos' avec lesquels Marchena aurait inondd I'Espagne, selon Mendndez Pelayo,r6sse rdduisent aux seuls romans et contes. La premidre 6dition des Noaelasde Voltaire traduites par Marchena a €t6, faite i Bordeaux en r8r9; une r66dition dans la m€me ville est datie de r1zz. La premidre impression espagnole- celle dont ie me suis servi - est quelque peu tardive: elle se fait en 1836. Les traductions de Marchena ont connu par la suite de nombreusesiditions, soit dans leur ensemble,soit sdpardment.166 C'est trds probable que Marchena ait utilis6 pour sa traduction I'ddition de Kehl de ry84-t7go, parce que deux rdcits portent dans leur ffaduction le titre qu'on leur a donn6 dans cette €dition-li: Les Aoeuglesjuga dcs couleun (pour Paite digrasion) et Bababecu lesfakin (pour Lette d'un Turc). Il manque, cependant, parmi les traductions le Pot-poumi et Le Crocheteurborgne,qui se trouvent dans l'ddition de Kehl, tandis que l'Eloge historiquede la raison a pt'rs en traduction le titre Viajefu la raadn.D'autre part, Marchena a procddd i une accommodation des romans au contexte espagnol, i commencer par les titres: L'Homme eux querante 6cusest devenu El hombrede.los cincuentaducad,os, en utilisant une monnaie plus connue en Espagne; etJeannot et Colin sontJuanico y Peico. Je ne ferai point ici I'analyse des vingt-quatre r6cits qui composent la traduction de Marchena; ie me bornerai i simaler la valeur lin€raire de la 4, Tral,uaions a ad,aptations version avec laquelle Marchena a recr6,6,lesrdcits de Voltaire et of un langage ch6tid s'allie i une grice particuliBre; d'aprbs Mendndez Pelayo, la traduction 'prueba lo que Marchena era capaz de hacer en prosa castellana cuando se ponia a ello con algrin cuidado y no cafa en la tentaci6n de latinizar a todo trapot.l6? D'autre part, il la croit supirieure 'en graceio y blanda ironia' i la traduction de Candidcpar Leandro Ferndndez de Moratin. Un manuscrit de cette version, moins connue que celle de I'abbd Marchena, est conservd i la Biblioteca nacional.r6sSur la feuille de garde on peut lire: 'Traducci6n del Candidede Voltaire con pr6logo parala Mojigata: obrts mfas.' Cependant, le manuscrit ne contient que la traduction du conte, qui n'est pas autographe de Moratin, mais en tout cas dcrite sous ses yeux. Il existe deux dditions du conte en 1838, i Cadix et i Valence.Men6ndez Pelayosoutientque l'ddition de Cadix est fausse et qu'elle correspond aussi i Valence, se basant sur le format du liwe et les caractbres;Palau et Hidalgo signalentles deux dditions.r6eJen'ai pu trouver que l'ddition de Cadix. Contrairement i la traduction de Marchena, celle de Morat(n n'a pas 6ti r€dditie au long du dix-neuvidme sidcle et elle a d0 attendre iusqu'i nos jours pour paraitre.tToLz date de rddactiondu roman est inconnue; les biographes et les critiques de Moratin, attentifs surtout i sa production dramatique, n'en parlent que rarement. Une note manuscrite sur le faux titre de I'exemplaire de Cdndida(idition de Cadix) que possddela Biblioteca nacional pourrait nous fournir une piste: 'Variantes que con la copia del original que Moratin hizo en Valencia el afro r8r4 y poseeen la actualidad,ha encontrado respectode este impreso PascualA[... illisible].'En r8r4, donc, la traduction 6tait diji pr6te. En fait, cette date pourrait s'entendre aussi bien pour I'original que pour la copie. Il est fort probable que pendant son sdiour i Valence Moratin ait rendu son manuscrit i l'dditeur Cabrerizo. A proprement parler, les variantes annoncdesne sont que des corrections de plusieurs errata. Dans l'ddition de Cadix une petite note de l'6diteur fait l'6loge de la traduction de Moratin (p.5): La hermosatraducci6ndel optimismode Voltairequepresentamos al priblicotienem6s saly m6s graciaque el originalmismo.Es de nuestroinmortalMoratin, y con estoeste hecho su mayor elogio. Una casualidadha puesto en nuestrasmanosesteprecioso desahogoliterariode estosdoshombrestan eminentescomoc6lebres. r 67.Mendndez Pelayo, Estudios, iv.r83. 163. Efemerides(r8o5), i.278-79; cit6 par Montesinos, Introduccidna una histoia de la nnela en el siglo XIX; seguidadzl ahozo de una bibliograJia espanolad.etrad.ucciones de notselas(r8oo- r85o) (Madrid r955) , p . r 6 . r64. Llorens, Literatura, histoia, politiea (Madrid r967), p.zoo, n.r. r65. Men€ndez Pelayo,Estudios,iv.r79-8r. r 66. Voir Todd, 'A provisional bibliography' , passim. r36 r68. B.N. ms.6g8z. Un autre manuscrit du conte est ddcrit dansle Catahguede la bibliothiquede RieardoHercdia, comtedz Benahatsri(Paris r89z), ii.383. 169. Men6ndez Pelryo, Estudios, iv.r83, n.r; Palau, Maual dzl librero, nrviii.4Tr; Hidalgo, Diecionaio genetaldz bibliografia*pafiok (Mtdid r86z-r88r), i.3zo-zr. r7o. Il existe deux 6ditions modemes: Cdndido,o el optimismo(Madrid tg67) et Cdnd.ida(MadLrid rgTz), dans le m€me volume que.C/ ingenuode Marchena. r37 Voltaireen Espagner7j4-r$5 La traduction ne manque pas de l'esprit que Moratin communiquait a toutes sesproductions;le styleest agrdableet fluide, et dansson ensemblela traduction est 'muy digna de su talento', d'aprds l'opinion de Mendndez Pelayo.t?tG. C. Rossi, de son c6t6, signaledes coincidencesentre Moratfn 6crivain et Voltaire auteur de Candifu(conceptionpessimistede l'existence,problBmede I'education de la jeunesse)et il croit qu'on devrait s'intdresserdavantagei cettetraduction, r72 traditionnellementddlaissdepar la critique. iv. Les adaptations L'cuwe d'un grand auteur donnelieu, en plus destraductions,i desadaptations de signe diffdrent. Pour la plupart, les adaptationsappartiennent i la production dramatique,ce qui n'a rien d'ftonnant si I'on tient comptede l'6norme diffusion du thditre de Voltaire en France et i l'6tranger. Une preuve des possibilit6sde la mise en scdneet du succdsremportd par une de sestragfdies,Alzire, est sa conversionen oallet. La pidce fournissaitun cadre exotique oi I'on pouvait assezfacilement dbaucher une chordgraphie d'Indiens sur un fond de palmiers. En 1796 on a reprdsent6sur le th6Atre madrildne des Cafrosdel Peral le 'baile heroico pantomimo'LaAlzira, cr6'€par Domingo Rossi, un Italien qui 6tait directeur et maitre des ballets du th6itre; le ballet a 6td sansdoute imprimd la m€me ann6e.L'argument et lespersonnages de ce ballet s'dcartentde ceux de la trag6die de Voltaire; les diffdrencessont mises en dvidencedans le r6sumd qui prdcddeI'ouvrage: Guzmdn,capitfn espafrol,habiendoobtenidoservirreydel Penl por voluntariadimisi6n con tal rigor, que se de su padreDon Alvaro,continu6la guerracontralos americanos por losmismosabatidos enemigos. y generosidad vio variasvecesvencidode humanidad quisocasarse con ellaa porfia Habiendohechoprisioneraa Alzira,reinade loscharcas, de los empefrosde matrimoniocontraidosanteriormentecon Dofra Elvira de Almagro, a la fe de esposaiuradapor dichareinaa Zamoro, damaespaiola,y sin consideraci6n rey de otra parte del Perri, caido tambi€nprisioneroen su poder. Paraconseguirsu intento,lo ocult6a Dofla Elvira,dispusola muertede Zamoto,hizo queAlziralo creyese difunto y se vali6 hastade pretextosde religi6n, mas no consigui6sino una muerte perdon6eiemplarmente rival,a quiensinembargo por manosde su desesperado alevosa amcricanos. todosloscorazones muriendo;y esteheroicoperd6nadquiri6a la Espafra On a chant6 et publid en Espagneplusieurs op6rasinspirdsdes tragddiesde Voltaire. Ils appartiennentaux ann6esI82o et r83o, car I'op6raintitulf Semframis, o laaenganza.de Nino, chantd en r8oo' ne procede pas de la trag6die de Voltaire. En revanche, on a tird de Simiramis I'argument d'un opdra italien r 7 r. Mendndez P elt.vo, Estudios,iv.r 83. r7z . R o s s i ,M o r a t i n ,p . tzz. r38 4. Tra"ductionset adaptations avec musique de Gioacchino Rossini, dont deux versions diffdrentes ont dtd imprimdes en Espagne: en t8z7 i Madrid (avec rdimpression en r8z9) en italien et en espagnol,et en r8z8 i Barcelone,uniquement en espagnol. En rapport direct avec Tancrifu de Voltaire, l'opdra de Rossini Il Tancredia 6ti jou6 et imprimd en italien seulementi Barceloneen r8r7. A I'occasionde sa reprdsentationdans d'autres villes on en a fait de nouvelles dditions: i Madrid, en r8zz, une ddition bilingue; i Valence(r826) seulementen espagnol; probablementI'anndesuivanteon a eu une nouvelleddition i Cadix, en espagnol; et en r8z9 i Madrid une ddition bilingue. Les quatre 6ditions prdsententun tefie espagnol diffdrent mais qui provient de la m€me source italienne. Par rapport i la tragddie de Voltaire le texte pr6sente une diff6rence dans le d6nouement:Tancrdde ne meurt pas, dpouseAm6naide, convaincude I'innocencede la ieune fille, et il est 6lu gouverneurde Syracuse. Aprds r835 ont paru plusieursrd6ditions de I'op6ra Sem{ramis,ainsi que de nouveaux opdras imitds de Voltaire et traduits de I'italien: La Zaira (Barcelona r837), musique de Saverio Mercadante, etAlzira (Barcelonar84g), musique de GiuseppeVerdi.t73 Juan Eugenio l{artzenbusch,c6ldbreauteurdramatiquede l'6poque romantique, s'est initid au thdAtrenotammentpar la traduction de pidcesfrangaises.Le fils de l'dcrivainlui attribuela traductionde cinq pidcesde Voltaire: lescomddies L'Enfant prod.igre,Nanine et L'Ecossaise,et les trag6dies CEdipeet Ad,6lai:de Du Guesclin.rTa La dernidre est la seule pidce publi6e, avec cependant des remaniementsnotables.'El hijo pr6digo' a dt6 jou6 sur le thditre priv6 de la famille, rue Flor Baia i Madrid, sansatteindre,comme le restedes traductions, les scbnespubliques. Quant i 'Edipo', ce n'6tait pas, d'aprds tous les indices, une traduction pure et simple de Voltaire, mais une espEcede refonte, avecdes fragmentstir6s ausside Sophocleet de Sdndque. Hartzenbusch a fait une premidre version d'Adelai'd,e Du Guesclinsous le titre 'Dofla Leonor de Cabrera', iouie en r8z7 sur la sc€nepriv6e de la maison de ses parents. Trois ans plus tard il a remanid la tragddie, qui a pris le titre Floresinda,publide en r844 mais qui, d'aprds le fils de I'auteur, n'a iamais dt6 joude.r?sDans une note mise i la fin de cetteidition de Floresind,a Hartzenbusch explique les raisonsdes changementsintroduits (p.52): Estatraducci6nlibrc de laAdelaida Dugueselin fuehechaen r8z7 condistintospersonajes y tituloy retocada quesenotanen ellaconrespecto en r 83o.Las alteraciones al original provienende que en lascitadas6pocasestabaprohibidono s6lotraducir,sinoaunleer t 73. Voir, sur ces adaptations, mes 'Primeras adiciones a la bibliografia de traducciones espafrolas de Y oltair e', Anuario def lologia 7 (r 98 r ), p. 43 S- 42. t7 4. E. Haraenbusch, BibliograJiad.eHartzmbusch (Madrid r goo), p. r 3z-33. 175. E. Haraenbusch, Bibliografia, p.62. r39 VohaireenEspaper7j4-r8j5 4. Traduaions et adaptations a Voltaire, autor de Adclaida, y de que en Floraindn fue donde escribi6 sus primeros versos dram6ticos el autor. ainsi que le ferait Ndrestan, s'il itait libre, avecOrosmane. r80Cette interprdtation me parait hasardeuse: le fait que Quintana ait connu et appr€ci€ Zai:re (ou, avec plus de s0ret6, La Xaya de Garcia de la Huerta) ne doit pas produire n6cessairementune influence et la ressemblancede certains vers n'implique pas une imitation. Ddrozier lui-m€me affirme ailleurs que les Carta"sa Lord (p.47,n. r r r). Quant i sa conception Hollands'inspirent des lattres philosophiques de I'histoire, que Quintana considbreun passagedu bien au mal et du mal au bien dans lequel se forgent les esprits des grandshommes,on y a vu aussiune influence de Voltaire. des 'resabiosvolterianos'.rBr En dehors de ces renseignementsmodernes,il existeune nette allusion de l'6poque, dans l'Apologt'adel altar I del trono de Rafael de V6lez, qui voit refldtds dans l'ode A Pa"dillade Quintana 'las frases, la dicci6n, el estilo, el fuego y los t6rminos' des tragddies La Mort de Cisar et Brutus. Le pBre Vdlez termine son discours par une comparaison entre Voltaire et Quintana: Si I'action d'Adilaide Du Guesclin se ddroule en France pendant les guerres de religion, celle de 'Dofra Leonor de Cabrera' a pour cadre la Castille sous Pierre le Cruel. En dehors du changement de nom des personnages,la modification la plus remarquable est dans le d€nouement, oi l'hdroihe, croyant que son amant a 6td tu6, se donne la mort. Ce changement,d'aprds Ferrer del Rio, serait dt au gott du public: 'Habidndose estrenado un afro mtes el Abufar de Ducis, produio generaldesagradosu desenlacecon dos bodasy ningunamuerte, y la Adelaida adolecfa del propio defecto.'r76Dans la seconde version de la tragddie - Floresinda- I'action a 6td transportde i Narbonne i l'6poque des visigoths; les personnagesportent les noms de Vitimiro, Leandro, Recaredo, etc. Comme dans 'Dofra Leonor de Cabrera', la pidce se termine par le suicide de la protagoniste. D'aprds Sarrailh, il y a des ressemblancesentre l'argument d'Adrlai'dz Du Guesclinet celui du drame d'HartzenbuschAlftnsoel Casto(r841): comme dans la tragddie de Voltaire, une ex6cution sera arr€tde, m€me aprds le son de la trompette (le canon chez Voltaire) qui l'annonce: le drame aura une fin heureuse. Et Sarrailh d'aiouter: Au lieu de faire creverlesyeuxau comteet de faire enfermerJimenadansun couvent, ainsi que chroniqueurs,poites du Romanceroet dramaturgesI'avaientrdpitd i I'envi, Hartzenbuschproposela solutionbourgeoisedu mariage,suivanten cela Voltaire,et aussisongofit profondpour le calmeet lapaix.t1T Encore un point de contact entre Hartzenbusch et Voltaire a dt6 relevd dans son drame La madredz Pelayo(1846), 'drama sombrio que revive con nombres espaflolesalgo parecido a la historia de Mdrope, argumento de la que es acaso la mejor entre las tragediasde Voltaire'. r78La connaissanceprofonde du thditre de Voltaire a exerc6 sans doute une influence sur les drames d'Hartzenbusch. On a relevd aussi des rdminiscencesd'ouvragesde Voltaire dans des productions de Manuel Josi Quintana, qui 'adoraba en Voltaire y en sus obras con un respeto fandtico'.r7eAlbert D6rozier, par exemple, trouve des ressemblances entre ZaiTeet El Pelay, en se basant sur le meurtre par erreur des protagonistes f6minines, Zaire et Hormesinda, et sur ce que Pelayo,au lieu de punir sa scur de maintenir des relations interdites, essaiede se veng€r du meurtrier Munuza, r76. Ferrer del Rio, Galeia dz la literatura espafroh(Madrid r846), p.r6o. r77. Sarrailh, 'L'histoire et le drame romantique (i propos d'Alfoao el Casto d'Httzenbusch)', Bulletin hispanique38 Qy6), p.39-4o. r78. Pifreyro, EI Romanticismoer Espafia (Paris s.d.), p.r36. r79. Blanco Garcia, La liwatwa apaiola en el sigloXIX (Madrid rgog), p.57-58. r+o ;Ah! Las plumasde Voltery de Q... no escribensino con sangre.Un venenoel m6s mortfferoconfeccionasustintas:el que los lea se contagia.Odio implacablea todo rey y un amor desenfrenado a la libertad;he aqui lo que respiranlasdoscomposiciones. Si La muertedc Cisary la tragediade Brutono hubieranvenidoa Espafia, acaso Juan Pa^dilla no hubieravistola luz.182 Au domaine thdAtral appartient une l6gdre imitation du Brutus dansLa piuda dc Pad.illa de Francisco Martinez de la Rosa. Selon Alcal6 Galiano, ami du dramaturge, il lui avait conseilld d'utiliser la m€me ressource de Voltaire dans sa tragddie,lorsque Brutus, connaissantI'existenced'une conspiration,en parle i son fils, sanssavoirqu'il est lui-m€me engagfdans le complot. D'aprds Alcal6 Galiano, Martfnez de la Rosa aurait utilis6 cette p€rip6tie avec plus d'habiletd que Voltaire lui-m€me: Aun es muy superioren estecasoel poetaespafrolal franc6s,porqueen el primero queda,desdeluego,descubierta la traici6ndel amigo,cuandoen el Bruto(no de las mejorestragediasde Voltaire,que no es el meior autor dramitico) todavfase necesita una nueva revelaci6npara que conozcael delito del hiio y ciudadanoel ofendido y padre.r83 rnagistrado I)'autre part, l'Gdipe de Voltaire n'a pas 6td absent,sans doute, de la pens6e de Martinez de la Rosa au moment de la composition de son Edipo. Plusieurscritiques ont consid6r6non pas une imitation, mais une parodie de Voltaire, la sayndteZara de Ram6n de la Cruz. Je I'ai cru moi-m€me, influenc€ t8o. Dirozier, Manuel JosefQuintana et la naissanccdu libiralisme en Espagne(Paris r 968), p. r r oI I, r8r. Vila Selma, Ideaio dz Manuel josi Quintana (Mrdrid r96r), p.go. rBz.Y6lez,Apologiad.claltarl dcl trono(Madrid r8r8), ii.z9. r83. A. Alcal6 Galiano,'Memorias de un anciano', dansObrasescogidas,p.4o3. r4r Voltaireen Espagner7j4-r8j5 par la critique pr6cddenteet i ddfaut de preuvesdu contraire.rsaJ'aitrouv6 par la suite que Zara n'dtait point une pidce originale de Ram6n de la Cruz, mais la traduction d'un proverbe dramatique de Carmontelle intituld Alminora"de, lequel avait finalement un rapport indirect avecZai'rede Voltaire.ts5Cependant, le titre donn6 par l'auteur espagnol,si voisin de celui de la tragddie de Voltaire, parait signaler une certaine intention parodique, beaucoup plus dvidente, en tout cas,que dans la piEcede Carmontelle. Les adaptationsd'ouwages non dramatiques se r6duisent i deux r1cits: Zadig et Jeannot et Colin. Ces adaptations, sans le nom de I'auteur ni du traducteur, ont 6t6 insdrdes dans deux pdriodiques. L'adaptation de Za^diga paru dans le de Madrid, 6dit€ Diaio noticioso,cuioso-entditoy comercial,pilblicoy ecoruimico par Manuel Ruiz de Uribe, en plusieurslivraisons,du zz iuin au r7 iuillet r759, sous le titre 'Instrucci6n para un joven que deseaconducirsebien'. 186Il n'y a aucune allusion i Voltaire et I'on ignore aussile nom du traducteur, qui pourrait €tre, nonobstant, Juan Antonio Lozano, qui a occup6 la place de rddacteur principal en 1259, aprds le ddpart de Francisco Mariano Nipho. On a supprimd avec soin dans la traduction les diffdrentes allusions i la religion et au pouvoir, ainsi que l'6pitre d6dicatoire; en dehors du titre du ricit, on a modifid celui de Tel que le titre I'dnonce, plusieurschapitreset les noms de certainsp€rsonnages. le r6cit a, dans sa version espagnole,un but 6minemment moral: 4. Traduaions et adaptations Mineraa, o el raisor gmeral de Madrid, dans le num€ro du z8 mars 18o6. sous le titre 'Rafael y carlitos, o vanidad y modestia'.r88on ne fait nulle part mention i son origine dtrangdre et le texte est sign6 par les initiales C. P. On a proc6d6 i une adaptation du conte voltairien i I'ambiance espagnole: Paris devient Madrid, et le conseil que l'on donne i Jeannot d'6crire des romans se traduit dans I'adaptation par 'mdtete a traductor, que es oficio socorrido'. Cependant, les modifications les plus remarquables sont en rapport avec la fine satire du conte, car I'adaptateur a omis soigneusementtoute r€firence aux eccldsiastiques et aux puissants. r88. Voir Sarrailh, 'Note sur une traduction espagnole de Jeannot et Colin de Voltaire, trouv6e danslarerue deMadidLaMinensadt z8mars 18o6',Ra:uedelitthatureumpar1ezegzzl. Lector mio: si observascon cuidadolasinstruccionesquecontiene,la hallardsdignade y novedades que hacenver la tus reflexiones,puesencierrauna seriede contingencias inconstanciade este mundo, la fealdaddel vicio y la hermosurade la virtud, €sta perseguida,aqu6lprotegido;pero s6lo dichosoel que perseverahastael fin, constante en la virnrd.lsT Dans ses grandeslignes, et i I'exceptiondes cas oi on a supprimd des mots, voire des phrases enti€res, I'adaptation reprend I'argument du conte voltairien. Cependant, et grice aux coupures et aux remaniements, le texte primitif a €td d6pourvu de toute sa portde philosophique et critique, et il est devenu un petit conte ir intention moralisatrice et didactique. De son c6td, l'adaptation de Jeannot et Colin a lu le iour dans la retue La r84. Zara a 6t6 publi6e au tome vi (p.35g-69) dt Teatro, o aleccidn dN lossainetes! dzmdsobra dramdticas,de D. Ramdn dc la Cnn (Madrid 1786-179r). Voir sur cet ouvrage Cotarelo, Ramdn de la Craz, p.r4r, 432; F. Palau, Ramdndz la Cnn, p.58-6r; McClelland, Spanishdratna'i.3t4-t6; Alborg, Histoia dz la literatura espaiiola:siglo XWII (Madrid ry72),p.674; Lafarga, Traducciona apafiolas ful teatrofranc& (r 7oo- r 8j j: bibliografiadz impraos (Barcelona r 984)' p.353-54. r85. Pour plus de d€tails, voir mon article 'Sobre la fuente desconocida de Zara, sainete de Ram6n de laCt',tz',Anuaio fuflologia Z Ogtl). r86.Voir Guinard,'Une adaptation espagnole de Zadig au XVIIIe sidcle', Ra'ze dz linhaure comparie3z (r958). no.4o (r7 juillet rZ59), p.4o; cit6 par Guinard,'Une adaptation',p.494. r87.Diaio noticioso, r4 2 r43 5. Les traducteun 5. Les traducteurs UN dliment non n6gligeabledans toute €tude de diffusion ou de rdception est la personnalitddes intermddiaireset, plus concrdtement,des traducteurs.J'ai r6uni dans ce chapitre les notices relatives aux traducteurs i partir' notamment' de sourcesimprimdes,voire assezconnues.Nonobstant,la notice de plusieurs traducteurs- Corchos, Pis6n y Vargas,lJria - se trouve r€duite au minimum' faute d'information sur leur personneet leur activitd.Ils se trouvent i cdt6 de grands noms de la littdrature, I'administration et la pens6e du dix-huitiBme sidcle en Espagne. Altis, Francisco FranciscoAlt€s est nd probablementa Barcelonevers r78o.t Son secondnom €tait Casals, mais il a sign6 couramment Alt6s y Gurena, d'oir I'anagramme Selta Runega.ll a 6tE membre de I'Academia de buenas letras de Barcelone, dont il estdevenusecrdtaireen r8zz, et il remplit le m€me postei la municipalitd constitutionnellede Barcelonependantla p6riodelib6rale(r 8zo- r 823). Pendant ce temps il a dirigd le thditre de la Santa Cruz et a collabord au Diario de avec des poBmes i suiet politique. Sa prise Barcelonaet au Diario cnnstituciona.l quitter I'Espagne en r8z4 pour s'exiler en i l'a amend lib€rale de position 1838' en Marseille i mort il est France; Alt6s a laissd une production podtique varife et de valeur in6gale, d'oit dmergent par leur dnergie les po0mes patriotiques. Il a traduit ou adapt6 plusieurs romans, notamment Valentinede George Sand, et Surtoutdes pidces, parmi lesquelles Ze Diplomate de Scribe, Angile d'Alexandre Dumas, Le Trisor d'Andrieux et La Mort fu Cisar de Voltaire. Il a donn6 de son cru plusieurs pidces au th6itre, notamment El contlede Narbona, GonzaloBustos,Mudana eI Edipo en Tebas.2 Bazdn dc Mendnza, Pedro pedro Baz6n de Mendoza est n6 i cambados, en Galice, le zz ianiet I758.t AprEs des {tudes i I'universitd de Santiago il a 6t6 requ docteur en droit en tTtr.lta dt6 membre de la Sociedadecon6micade amigosdel pais de Santiago r. Voir surtout Elias de Molins, Diccionaio biognifco 1ybibliogrdfco dc anitores 7 artistu catalancs del sigloXIX (Barcelona I 889), i.37-47. z."pour lesouv.ages d'AltCs, ioir A.Palau,Manual del librero,i.z5r-52; Fern6ndezde Moratin, 'Catrilogo',p.334. (Santiago rg5 r), i'r35-36' 3. Voi, Cb,i."ito, Diccionorio bio-bibliogrdfcodt esctitores r++ et de la Real Academia de derecho de Madrid. Le serment pr€ti en r8o8 e Joseph Bonaparte lui a valu un grand nombre de charges et d'honneurs: intendant gdndralde I'arm6e, chef de police de Santiago,chevalierde l'Ordre royal d'Espagne,professeuret directeur de I'universitdde Santiago.Mais i la fin de la domination franqaiseil a perdu tous s€spostesofficiels et a 6ti expulsd de I'universit6 par ses propres collBgues.Il a suivi en France l'armde de Napoldon, se fixant i Paris, oi il aurait gagn6 sa vie en traduisant des ouwages frangais.Il est mort dans cette ville en 1835. Avant m€me de quitter I'Espagne Bazdn avait commenc6 i traduire des producti<lnsfranqaises.Ont 6t€ reprisentdes, mais pas imprimdes, 'Ester' et 'Brit6nico', traductions de Racine.a On a publid assez tard, en 1806, une traduction anonyme de Hirza, ou leslllinois de Sauvigny, sous le tltre Religi1n, patriay honor tiunfan dcl mdsciegoamor, qu'on avait iou6e quelques ann€esplus tdt.s Une anonyme Carta de un patiota espafiolet un 'Discurso sobre la toma de Tarragonapor las tropas francesas',prononc6 i la cath€dralede Soria en r8r r, appartiennenti I'dpoque de la domination franqaise.Enfin, les traductions de LArt poitique de Boileau (Alais r8r7) et La llnriadc seraient le fruit de ses embarrasp6cuniairesen France. Bmrdn. Tomds Il estplus que probableque le 'ciudadanoT. Bertrdn', traducteur d'Alzire, ainsi que T. B. y S., traducteur de Mahomet,soient la m€me personne,c'est-i-dire, Tomds Bertrdn y Soler, dont la chronologie, d'aprbs le biographe Elfas de Molins, correspondi celle destextescit6s.6Tomds Bertr6n, d'id6ologielib6rale, a 6tEle fondateur i Barcelone d'une soci6t6litt6raire des Amis de I'homme; i causede sesactivitdspolitiques il a 6t6 ddporti aux Canariesvers r84o. Sa production litt€raire est de signe politique et social;il a publi€ de r84o i polftico arregladaa la Constituciilnespafiolade 1858, entre autres, un Catecismo r 8j 7, une Monarquia constitucional,un ltinerario descriptiaode Catalufia. Elias de Molins ne fait pas mention dans son Diccionariodes traductions de Voltaire. Burgos,Miguel dc La vie de Miguel de Burgos nous est inconnue. En tout cas, on peut dire de lui que sa famille possddait une imprimerie i Madrid, laquelle a publid sa 4. L'auteur lui-m6me, dans la pr6face d,e La Henriada (p.lxviii et n.r) fait r6l6rence i ces traductions, 'que se representaron con bastante aplauso en los teatros de Madrid'. 5. Cotarelo (il|aria del Rosaio Fendnd.n, 'la Tirana', Madrid r8g7, p.r45) ne signale pas de traducteur. La Biblioteca municipal de Madrid conserve un manuscrit de la tragddie avec des censures d'Ignacio L6pez de Ayala, dat6es de 1786. Cependant, Qualia ('The vogue', p.r6r) attribue cette traduction i un certainJuan de Dios del Pech. 6. Elias de Molins, Diecionaio, i.2.83-84. r45 fr 5. Les traducteun Vohaireen Espagner7j4-r8j5 traduction de Mhope, et qu'il a 6crit justement une 6tude sur I'imprimerie, les sobreel arte de la imprmta, publides i Madrid en r8r4.t Obsentaciones Calzada, Bemarda Maia de Quoique sa bibliographie soit abondante, on connait trds peu l'existence de Calzadt. Il est nd vers r75o. Entrd dans la carrilre militaire, il a obtenu des emplois d'une certaine importance: d'aprds Menindez Pelayo' il a €t6 capitaine d'un rdgiment de cavalerie;Juan Antonio Llorente, qui I'a connu personnellement, affirme qu'il 6tait colonel d'infanterie, tandis que sur la page de titre d'un de ses ouvragesfigure qu'il €tait, du moins en r79o, lieutenant-colonelde cavalerie.sIl a rempli aussi le poste d'officier au secr6tariat du ministdre de la Guerre. Comme d'autres auteurs de son temps, Calzadaa eu des d6m0l6s avec I'Inquisition: plusieursde sesouwagesont dt€ condamn€set il a m€me 6td jug6. La production littdraire de Calzadaest abondante et s'6tale des ann€es r78o iusqu'i la guerre d'Inddpendance.' LJne de ses grandes activitds a 6td la Les ouvrages traduction:Moratfn I'a appeld'eternotraductor de suspecados'.1o voyages, un traitd piEces, un liwe de traduits par Calzada sont vari6s: des Logique de Condillac, de la une traduction philosophique.En r784 il apubli€ un de ses premiers travaux, qui a eu en 1789 une seconde €dition; la mdme annde a lu le iour la trag6die originale Motauma, en cinq actes et vers militar, traduit henddcasyllabes.En 1785 il a donn6 le drame La subord,inacifin podme Louis Racine la de une version du suivante l'annde du franqais, et ann6e A la m€me traductores. de malos Desengafro dans son ins6r6e Religion, respetar Estadas el de los lafelicid.a"d contribule a cudnto sobre un Discuno appartient traduit du frangais, ainsi qu'un recueil de lettres sur l'€ducation la costumbres,rr in6lttil1AdetajtTeodnro.De ry87 est le drame El hijo natural, traduit de Diderot, et la tragddie Cotdn en (Jtica, ir|.e de Joseph Addison, ainsi qu'un Arte fu ser feliz, soi-disant traduit de I'allemand. La traduction des Fablesde La Fontaine a vu le iour en 1788; la m6me annde Calzadaa publid sa version d'Alzire de Voltaire etla Vida d.cFed'eico/d condamn6e par l'Inquisition en rygz.En rygo dc chistes;i partir de cette date la production a paru la Nunafloresta, o colecci1n de Gil Blas dc de Calzada diminue. On doit signaler, cependant, une Genealogfa Santillana (r7gr), oi il insiste sur les origines espagnolesdu roman de Lesage; 7. VoirA. Pahr,Manuoldtl librero,ii.468. 6. Men6ndez Pelayo, Heterodaros,v.u 86; Llorente, Inqu*ici6n, ii.354; B. M. de Calzade' Nuan foresta, o colecciinde chista (Madrid t79o). g. Voir Sempere, Ensayo, vi.z3t-32, note; A. Palau, Manual dzl librero, iii.65; Fernindez de Moratin,' Catllogo', p.3 32. r o. D'aprds Men6ndez Pelayo' Heterodotos,v .286. r r. Interdit par I'Inquisition par 6dit du 9 iuillet r796. r46 les ViajesdcAntenorpor Greciay Asia (r 8oz), traduction de Lantier; et un roman traduit de I'anglais,Don Qrijote confaldas,qui est de r8o8.r2 Corchos,Blas De la biographie de Blas Corchos on sait seulementqu'il 6tait professeurde jurisprudence, ce qui est signal6 sur la page de titre de sa traduction de Microm4gas.Dans le Correodc Ma"drid on peut lire une 'Respuesta de D. Gil Tap6n de Alcornoque a D. Blas Corchos sobre el uso de la voz "presidenta"', oi le correspondant difend l'utilisation de ce mot, contrairement ir I'opinion de Corchos.13 Cruz, Ramdn de la Ram6n de la Cruz Cano y Olmedilla est n6 i Madrid en mars ry3r)a La mort de son pBre I'a obligd i quitter le collBgeet chercher un emploi, qu'il a trouvd au ministdre de la Justice, oi il a occup6,iusqu') la fin de sa vie, un modeste poste d'officier. Il a dtd 6lu en 1765 membre pe I'Arcadia de Rome et, peu aprds,de I'Academia de buenasletras de Siville. Il a joui de la protection du duc d'Albe, puis de la comtesse-duchesse de Benavente.Il est mort e Madrid en mars I794. Ram6n de la Cruz est un des grands auteurs dramatiques du dix-huitiBme sidcleespagnol,bien que la plus grande partie de sa production soit compos6e de petites pidces,les sayndtes,qui ont remporti, cependant,de grands succCs i l'6poque et ont 6t6 par la suite abondamment6tudi€espar les chercheurs.rs Il est donc inutile de s'attarder sur cette partie de sa production; par contre, j'aimerais mettre I'accent sur un aspect moins abord€, celui de son activiti de traducteur.r6 Entre ry67 et 1773 Ram6n de la Cruz a traduit plusieurs tragidies de Metastasio,en leur attribuant, selon un procdd6trBs commun en Espagne,des titres pompeux: ainsi, Ezio deient Aecio tiunfante nt Roma; Znobia disparait sous le ntre Md; puedt el hombrequeamzr: querera dnsI serfrme; Talestredevient Entre un hijo y el esposz,entes esplsa que ma"dre:Talestris, reina dc Egipto. La premidre traduction espagnoled'une pidce de Shakespeareest I'cuwe de Ram6n de la Cruz: c'est le Hamleto, traduit de la version franqaise de Ducis et publid tardivement. 17Il a donn6 aussi un Bayaceto,qui n'est pas une traduction rz. The FemaleQuirote, or the aloenturx ofArahella (r752) de Charlotte Lennox. r g. Coneo deMannd, nos. r o8, i og (3, 7 novembre r 787). I4. Voir, surtout, Cotarelo, Ramdn dz h Cruz; Hamilton, 'A study of Spanish manners (r75or8oo) from the plays of Ram6n de la Cruz', Uniamity of lllinois studia rr (19z6). r5. Une bibliographie trEs compl€te se trouve dans Aguilar, BibliograJiade autora apaiola dcl sigloXVIII (Madrid r98r-), ii.6o8-7o4. r6. Sur ces traductions,voir Cotarelo,Ramdndz la Cruz,p.too-rr. r7. Ces traductions sont r6penori6es dans mon otnrrgeTraduccionesespafiolas,passirn. r47 lr Voltaireen EsPagner7j4-r8j5 de Racine,comme I'affirme Cotarelo et, aprdslui, la plupart de la critique, mais du Tamerlan,ou la mort dc Bajazet de Jacques Pradon. Il faut aussi signaler les deYoltaire.Mais en dehors versionsd'Euginie deBeaumarchaiset de Z'Ecossaise en trois ou en cinq actes, com6dies de ces grandespilces, tragddies,drames, de pidces frangaises, cinquantaine une ou adapt6 Ram6n de Ia Cruz a traduit Favart, CarmonDancourt' Marivaux, de Molilre, pour la plupart en un acte, en salmetes.r8 qu'il transformdes a telle, Legrand, FemdndezdeMorat{n, Leandro Leandro Ferndndezde Moratin est une des figures les plus caractdristiquesde la littdrature espagnole de la fin du dix-huitiBme sidcle et' par cons6quent' sa personnalitdet son cuvre ont 6t6 abondamment6tudi6s.te Il est ni en 176o i Madrid et, malgr6 l'opposition de son pdre, le poete et auteur dramatique Nicolds Fern6ndez de Moratin, il a embrass{ la carribre littdraire; il a remportd son premier succesen I79o a\ec El aiejoy la nifia. Pensionnd par le gouvernement, il a voyag6 i Paris, of il a 6t6 tdmoin des moments les plus sanglantsde la R(volution, et a Londres, pour faire aprds un long tour en Italie; il est rentrd en r7g7.Il a combin€ I'activitd littdraire avec I'exercicede plusieurschargesdansI'administration:secr€taired'un office pour la uaduction des textesofficiels et directeur delaJunto dzRdorma des th66ues' Du fait d'avoir acceptd le poste de biblioth€caire i la Bibliothdque royale sous Il vdcu un temps i Joseph Bonaparte il a €td soumis i un procds d'6puration. a en iuin 1828. mort Barielone et, plus tard, il est pass6en France, oir il est de mceursde meilleurs comddi€s Sa production dramatique,qui contient les que les m€me de connue' bien l'€poque (El hardn, Et si dc las nifias), est et appr€cide diffus6e moins Beaucoup traductionsde Moliire et de Shakespeare. est sa version du Candidede Voltaire. Garct'ade la Huerta, Vicente L'ordre alphab6tique a voulu que trois des plus grands auteurs dramatiques du dix-huitidme siBcle- et bien diffdrents, d'ailleurs - se ffouvent ici rassembl€s. r8. Voir, surtout, Gani, 'Sobre las fuentes de los sainetes de Ram6n de la Cruz', da;nsStudia hisponieain honoremR. Lapesa(Madrid r 972), compl6t6,par Lafarga.,'Ram6n de la Cruz, adaptador de Carmontelle',Annali dcll'lstitutt uniaersiteil oientale: sezionetomanza z4 QgSz), et M. Coulon, dans la pr6face i son 6dition des Saineta (Madrid I 985). r9. Le r6pertoire bibliographique le plus complet est celui de Livia Brunori, dans Coloquio inthacional- sobreLeand,ro-Fetndnfuzde Moratin: Bolonia 1978 (Abano Terme rgSo), p.z5r-96, compl6td par I'article de b Bibliogra/ia d'Aguilar (iii.34I-4oz). On p1u1 nonobstant relever des trauaux importants: Andioc, Sur la 4ucrelle;Papell,Moratin 7 su Eoca (Palmt 1958); RwiltarJltcro ctitico fu don Leandro Femtindez dc Miratin eomoautor aimicoy comparaci1nde su miito con el ful c1bbre Moliire (Seville 1833); Ruiz Morcuende, Vocabulaiode don Leand.roFemdnda, deMoratin (Madrid rg45); vivanco, rlliiatfn 7 ta llustracihn mdgica(Madrid rgTz); ainsi que le num6ro monographique de la Raista de la Uniaenidad dc Maind g $96o). r48 5. Les traduaeun Vicente Garcia de la Huerta est nd i Zafra (Estr6madure)le 9 mars 1734, dans le sein d'une famille de petite noblessesansfortune.20Il a pu cependant dtudier i Salamanque, se fixant plus tard i Madrid, of il est devenu archiviste du duc d'Albe et premier officier de la Bibliothbque royale. Il a 6t6 membre de I'Acad6mieespagxoleet des acaddmiesde l'histoire et des beaux-arts.En ry66 il a voyagi i Paris en qualiti d'instituteur du duc d'Hu€scar, fils du duc d'Albe. A son retour, et i cause de certains couplets contre le comte d'Aranda qu'on lui avait attribu6s, il fut condamnd au bagne: il a passi neuf ans en prison, au Pefr6n deYllez de la Gomera et i Oran. Depuis son retour i Madrid, en 1777, jusqu'aumoment de samort, survenueen mars r787, il s'estconsacrdactivement i l'6criture et aux disputes avec ses ennemis littdraires, Forner, Tom6s de Iriarte, Leandro Fernfndez de Moratin. L'ceuwe de Garcfa de la Huerta peut se diviser en deux grands groupes:le premier, fruit de l'6tude et de l'6rudition; et le second rempli par sa production littdraire i proprement parler. Dans le premier groupe il faut citer notamment la Bibliotecamilitar espafiola,publide i Madrid en 1760, cuwe de son ipoque d'archiviste de la maison d'Albe; les RetratosdelosrqtesdeEspana,en six volumes (Madrid ry82-ry97); et surtout son Theatro hespafiol(Madrid, Imprimerie royale,1785-1786),collectionde dix-septvolumesotr il a recueilli descom6dies de Calder6n et de son 6cole(Moreto, Solis,BancesCandamo,etc.),sanspublier m€me pas une comidie de Lope de Vega. Dans le tome dix-septidme et dernier il a rduni ses trois tragddies: Raquel,Agammdn ztengadoet Xaya, ainsi qu'un catalogue de I'ancien th6itre espagnolqui comprend plus de six mille titres. La publication de cet ouwage a provoqud I'apparition d'un grand nombre de pamphlets contre Garcia de la Huerta, auxquels il a r€pondu avec autant d'autres.2l Les Obraspohicas de Huerta ont 6td imprimdes en deux volumes i Madrid, en ry78-ry79, par Sancha; I'iditeur Pantale6n Aznar a assurd une seconde ddition en r786, en deux volumes aussi. Quant au th6itre, Garcia de la Huerta a publid la com6die Lisi desdefiosa, o el bosquedelPardn et les tragddiesAgamendn aengadn,Raquel,peut-Ctre la meilleure - la seule, a-t-on dit - trag€die originale espagnole,jou6e en ry78 etpublide un peu plus tard, probablementen r780,22 zo.L'6tudela plusvastesurcetauteurestcelledeRios,Garcia fu la Huma.On peutlire aussi: Cotarelo,Iriarte,passim; An.dioc, Sur la quedle,p.z75-37o, et, du mdme, I'introduction i son ddition de Ra4uel (Madrid I97o). zr. Sur cette querelle,voir, notamment,Cotarelo,Iiane,p.334-43. z.z.Yoir sur cette trag6die, en plus des ouvrages cit€s (n.zo), Asensio, 'La tragedia Rquel de Huerta fue estrenada en Orin', Estudiosr 8 (r 962); Cazenave,'Premibre repr6sentation de Ra4uel, Langua n4o-latinesrr8 (lg5r); Mancini,'Per una revisionecritica di Garcia de la Huerta', dans Studi di letteralura spagnuola(Roma 1964); Segura, 'La Ra4uel de Garcia de la Huerta', Ralisu dc atudios efiremefios6 (r95r). r+g It 5. Lestraducteurs Voltaireen Espagner64-r8j5 y si agradarian Hace algunosaios que deseando ver c6moparecerfan en Espafralas tragedias compuestas enel gustoy mdtodofrancis(tancelebradas enlasdem6snaciones), emprenditraducirdos, de los dos mds estimados autorestrdgicosde estetiempo:la Andl6macade Raciney la Zaira de V. . .. et La fe triunfantetlel amor.y cetro,o Xalra. traduction de Zai're,dont la premiEre ddition est de r284. Gironella,Antonio Antonio Gironella est n€ i Barceloneen t789.23ll a 6td dans sa ieunesseun des collaborateurs du p6riodique lib1ral El propagadorde la libertad.ll est mort i Parisen r855. Podte mddiocre, il est connu surtout par ses pidces,originalesou adaptfes du frangais: Cistina, o el triunfo del talento,Los cuentos,o la bodadel difunto, La Emilia, o lapirtud sola,parmi d'autres. Il a publid sous des muda, o lospescad.ores, les titres deux pidces de Voltaire: Hennenegilda,o el error modifiant initiales et en o el tiunfo de lafe Q4lzire). (Tancrid'e) Telasco, et funesto Le manuscrit de'Zaira' nous a 6t€ conservd.mais il n'existeaucunetrace de la traduction d'Alzire. La podsie de Margarita Hickey prisente une grande vari6td de mdtres: romances,rondeaux, sonnets, quatrains, dizains, huitains, etc. Elle est fug6e par Leopoldo Augusto de Cueto en ces mots: 'Sectaria de la nueva escuela reformadora,estasefrorano escribe en estilo conceptuoso,lo cual no es ya de suyo escasomdrito para la primera mitad del siglo XVIII. Su estilo es desigual y no siempre correcto, pero no le faltan desembarazonilozania.'21 Hickq, Margaita Iiane, Bernardo de Margarita Hickey y Pellizzoni est nde probablementi Barcelone en t753.24 Son pdre, Domingo Hickey, d'origine irlandaise,6tait lieutenant-coloneldans I'arm6e espagnole,et sa mCre, Ana Pellizzoni, 6tait italienne. Elle est pass{e tr|s jeune i Madrid et y est rest6ejusqu'i sa mort. Elle a 6td maride i Antonio Aguirre, un gentilhomme tris igd du service de I'infant Luis Antonio, fi|s de Philippe V: elle 6tait d6ii veuve en ry7g. On ne connait pas la date exactede sa mort, survenuesansdoute au ddbut du dix-neuvidmesiBcle. Margarita Hickey a utilisi dans ses ouvrages le pseudonyme Antonia Hernanda de la Oliva ou les initiales M. H. Sa valeur comme 6crivain est indgale: une 'Descripci6n geogf6ficae hist6rica de todo el orbe conocido hasta ahora', compos€e en octosyllabes,n'a pas 6t6 publi6e, apr|s le rapport nettement ddfavorabled'Antonio de Capmany,secr€tairede I'Acad6mie de I'histoire' En r78g elle a donn6 une fdition de ses ouvrages sous le lrtte Poes{asaarias, sagradas,moralesy profanas 0 &m7r7sas.L'ouvrage devait avoir deux volumes, mais le second, qui n'est pas mentionnd dans les grandes bibliographies, n'a jamais ru le jour.2s Le seul volume publid contient des pofsies lyriques, des podmesdpiqueset une traductton d'Andromaque.Lesautrestragidies traduites et qui auraientsansdoute occupdle secondvolume sontAlzire 26ilretd'aprds "r le rapport du censeurCasimiro Fl6rez Canseco,dat€ du r6 octobre ry87: 'De orden de V.A. se han remitido a mi censuratres tragedias,laAndrdmacade M. L'auteur Racine, Zayra y Alcira, todas traducidas del francds al castellano.'26 Zaire: priface traduit avoir dans la elle-m€me affirme Membre d'une famille trds illustre dans les lettres espagnoles,Bernardo de Iriarte est n6 au Puerto de la Orotava (Canaries)le r8 fdvrier 1735.28Il s'est translErdtrbs jeune i Madrid et en r758 il a eu son premier emploi au ministdre des Affaires €trangdres(Secretariade Estado).A l'6ge de trente ans il a dt6 6lu i I'Acaddmie espagnole.Il a exercd une grande influence i la cour et a 6td membre du Conseil du roi et du Conseil des Indes. A cause de certaines mdsententesavec Godoy il a dt6 exil6 en r8o4 en Andalousie et exon6r6 de toutessescharges.RappeldparJosephBonaparte,Iriarte a 6td nomm6 conseiller d'Etat, mais le retour de Ferdinand VII I'a obligd i quitter son pays.Il est mort i Bordeauxle r3 ao0t r8r4. En 1774 on lui a intent6 un procBs i I'Inquisition aprds ddnonciation de son frdre, le dominicain Juan Tom6s de Iriarte: il a 6t6 accus6 d'avoir une correspondanceavecVoltaire et d'avoir traduit sa trag6die Tancrid.e.Ils'en est tir6 avecune peine relativementl6g€re.2e En dehors de la traduction de Tancride, qui a connu plusieurs 6ditions, Bernardo de Iriarte est l'auteur d'une Profeciapolftica, oeificad.aen lo que estd plr su ciegaaficidna losingleses, publide en 176z sans suced.iend,o a losportug,reses nom d'auteur, qu'il avait traduite du franqaisen collaborationavecJosdNicol6s de Azara;30des 'Noticias de la vida literaria de D. Juan de lriarte', mises en t6te de la Gramdticalatina de son oncle (Madrid ry7t), et d'un Juicio de la d.elpresbfteroCuuanillessobreel articulo "Espagne"dc la obra titulada Obsertaciones "Nua)a encicloped.ia" y reparosque ofrece aquel escrito', qui n'a pas 6td publi6. 23. Y oir Elias de Molinq D i ccionaio, i.66 t - 6 z. za. Voir Serrano Sanz,Esmtoru, i.5o3-zz' 25. A. Palau, Manual del librno, xjii.373-74. Le compte rendu paru dans le Mnnoial (xviii.34r-42) ne fait allusion qu'au premier volume. 26. Cit6,par Serrano Stnz, Escritoras,i.5o9. r5 0 27. Cueto,'Bosquejo', p.ccxr'c<ir'. 28. Voir Cotarelo, Iiarte , passim;Millares, Ensayo,p.z4g-5o. zg. P i nta,'E l senti do' ,p.7g-rr4. 3o. Iriarte avoue €tre I'auteur du pamphlet dans une lettre de r8o8 d Francisco Angulo: voir Cotarelo,Iiarte, p.418- r g. literaio Ii I5I 5. Les traducteun Voltairem Espagner7j4-r8j5 En t767 le comte d'Aranda a charg6.Bernardo de Iriarte de choisir de I'ancien th6itre espagnol les pidces que I'on pourrait repr6senter dignement sur le Teatro de los Reales Sitios. Iriarte a dress6une liste d'une soixantainede titres, accompagnded'un rapport sur le thdAtre espagnoloir il trace une petite histoire du genre dramatique en Espagne et d6crit la situation i l'6poque.3r Il insiste i nouveau sur la ndcessitdd'une rdforme des thditres dans un 'Papel que D. Bernardo de Iriarte extendi6 a instancias de D. Manuel de Ayala, comisariocorrector de dramaspara el teatro de la Corte'.32 Iriarte. Tomdsdc Tom6s de Iriarte, frdre de Bernardo, est nd i Santa Cruz de Tenerife en septembrer75o.tt Il avait quatorzeans lorsqu'il est all6 i Madrid dtudier sous la direction de son oncle, I'humaniste Juan de lriarte. Il a €td traducteur i la Secretarfa de Estado (Affaires dtrangdres)et archiviste du Conseil supr€me de la guerre. Habitui du cafd de la Fonda de San Sebastidn,sidge d'une tertulia ('r€union') cdldbre, il a maintenu une vive polimique avecle fabuliste Samaniego et av€cForner. Il est mort en r7gr,lorsqu'il 6tait i I'apogdede sa vie littdraire. Comme autant d'intellectuelsde son temps, Iriarte a eu des ddm€lis avec I'Inquisition, i causede certainesexpressionsdanssesouvrageset de la lecture de livres interdits; il s'en est tir6 i peu de frais, cependant:une abjuration et une courte p6nitence. Tomfs de Iriarte est connu surtout comme poete. Grice aux 6tudes de latin faites auprbs de son oncle, il a pu traduire l'Art poitique d'Horace. Son podme didactique La musica,ainsi que sesFdbulas literarias efl aersocastellano(t782), ont remportd un grand succds,m€me i l'dffanger. La publication des Fdbulas a ddclenchdla poldmique avecForner, qui s'est sentivis€ dans certainspodmes. Forner a lanc6 contre liarte El asnoerudito,qui a eu comme rdponse du fabuliste le pamphlet Para casostalessuelentenerlosmacstrlsofciales.Une nouvelle attaque de Forner, Los gramdticos,concernant tous les Iriarte, n'a pas vu le jour i l'6poque. Mais en dehors de la podsie,Iriarte a 6t6 auteur dramatique.Entre ry69 et ry72 il a traduit plusieurspidcesfranqaisespour le Teatro de los Reales Sitios: Ie Malafu imaginairede MoliEre, Le Michant de Gresset, Le Philosophe mait et Le Dissipatatr de Destouches, Le Marchand de Smynte de Chamfort, ainsi que L'Ecossaiscet L'Orphelin de la Chine de Voltaire.3aPar sa production originale, Iriarte est salud comme I'initiateur de la comidie de mcurs en Espagne,bien avant Moratin le jeune: Hacerqueharcmos,La sefioritamal ctiada, El sfroito nimadn et El dan degmta sont les titres de ses comidies. Il a donn6 aussi la petite pidce inntulie La libreria etGuzmdn el Bueno,monologue tragique avec des intermddes en musique. Marchena,Josi Jos6 Marchena y Cueto, n6 i Utrera (S€ville) en 1768, est un des personnages les plus curieux de son temps.3sIl a regu les ordres mineurs, d'oil I'appelatif d'abatequ'on lui donne assezsouvent. Sous la R6volution il est all€ en France, oi il a collabord avecles servicesde propagandedestinie ir I'Espagne.Il a publid i cette dpoque plusieurs ouwages, originaux et traduits, ainsi que des faux, tel un fragment du Satiricon de Pdtrone. Revenu en Espagne avec les armdes de Napol6on, il a 6t6 nomm6 par le roi Joseph directeur de la Gaceta.Il a donn6 alors plusieurs traductions dramatiques,notamment Tanffi etL'Ecoledesfernma de MoliBre. Rentrd en France en I8I4, il a continui i traduire pour gagnersa vie: c'est l'ipoque desLettrespersanes,de l'Emile et de La Nowelle H€loise,des romans et contes de Voltaire. Son plus grand ouvrage, cependant, ce sont les Il est rentrd trds sdrieuses et classiquesLeuionesdeflosofia moral 1 elocuencia. ddfinitivement en Espagneen r8zo et il est mort i Madrid au ddbut de I'ann6e suivante. Montijo, comtedu Le comte du Montiio traducteur de Voltaire, de son vrai nom Eugenio Eulalio de Guzmdn Portocarrero PalafoxyZifiiga,a€t€,le fils d'une femme trds c€ldbre dans I'Espagne du dix-huitiime sidcle, Francisca Portocarrero, comtesse du Montijo, et l'oncle d'Eugenia de Guzm6n, future imp6ratrice des Frangais.36 Personnaged'esprit inquiet, le comte du Montiio, qui portait ir l'6poque le titre de comte de Teba, a 6td un ennemi acharnd de Godoy et a pris part i I'imeute d'Aranjuez de mars r8o8, d6guis6en homme du peuple et sousle nom de 'tfo Iiarte,p.69. 34.VoirCotarelo, 3 r. 'lnforme al conde de Aranda sobre el teatro', B.N., ms.9327. 32. Publi€ par Cotarelo,Iriarte,p.4z.o-23. 33. En dehors de Cotarelo, Iriate, et de Millares, Ensayo,p.z4g-3r8, on peut lire Clarke,'On Iriarte's versification', Puhlicationsofthe Moden LanguageAssociationofAmeica 68 (rg5z); Rossi, 'La teorica del teatro in Juan Pablo Forner', Filologia roman%,S (rgS8); Ruiz Alvarez, 'En tomo a los Iriarte', Rnisto bibliogrd'fea1 donmcntal5 (r95 r); R. P. Sebold, 'lntroducci6n' i I'idition de E/ seioito mimado; La seioita mahtiala (Madrid r 978); Subird, 'Estudios sobre el teatro madrileflo: los mel6logos de Rousseau, Iriarte y otros autores', Rnista dc la biblioteca,archiao.ymuseo5 $gz9) et 'El filarm6nico D. Tomds de ll.iarte' , Anuoio dt estudiosatLintias S (r q6f ). I\2 peut consulter en Salamanca', Jalamanca., nomenqJe Alarcos, -Ll abateMarchena lvlarcnenaen oans dansHomnaje SUrMarchena, Marchena,on on peut consulter Alarcos, 'El abate 35. Sur 35. ofiecidtaMmndez Pidal(Madnd ryl5);Lopez, 'Les premiers€cria'; Morel-Fatio,Jos6Marchena r6volutionnaireen Espagneen ry92 et ry93', Roue historique et la propagande 44 (t 89o);Schevill, eishteenthcentury', centurv'.Reoue Reouedz dzlitthaturecomparie coftbalic the eighteenth 'The abate Marchena and French thought offthe r6 (r936); Mendndez Pelayo,introduction aux Obrasliterariasde Marchena (Sevilla r89z); F. DiazPlait, El abate Marchna (Le6n 1986). 36. Voir Corona, Reoolucifiny rcatciin n el reinadt fu Carhs 1Z (Madrid rgST), p.345-+7i P. de Demerson, 'Un personaie prerromdntico: para la biografia del conde de Teba', Cuafumos hispanoamericanos z8 5 ( 97$. r53 Voltaireen Espagner7j4-r8j5 Pedro'. Il a luttd contre les Franqaispendant la guerre d'Inddpendance,mais avec peu de succds.Sous Ferdinand VII il a organisdi Grenade une soci6td secrdted'inspirationlibdrale.3TEntre r83o et r834, possibledate de son d6cds, il a occup€un fauteuil i I'Acaddmieespaglole. En dehors de sa traduction du Brutus de Voltaire, il a publid plusieurs brochures de signe politique et historique.3s Olaaide, Pablo de Pablo de Olavide y J6uregui est une figure trds caract6ristiquede l'6clair6 espagnol du dix-huitidme sidcle, homme politique, rdformateur et dcrivain.3e Don Pablo est nd i Lima en ry25. A vingt ans il 6tait dans I'administration. Accusd de ddtournementde fonds, il a 6tE appeli en 1752 i Madrid; le procds qu'on lui a intent6 ne lui a pas emp€chdd'dpouserune riche veuve et recevoir I'ordre de Santiago.Le comte d'Aranda, son protecteur, I'a fait nommer en de S6ville,intendantde I'Andalousieet, plus tard, surintendantdes ry65 a,sistente nouveauxdtablissementsde SierraMorena. L'cuvre d'Olavide en Andalousiea 6td remarquable: il a essaydla rdforme de I'enseignementsup6rieur, fondd plusieursvillageset encouragdla faible dconomiede la rdgion. Olavide est I'auteur de plusieurs romans, en partie des adaptations du franqais,aomais il a portd particuliErementson attention au thditre. En r768, et malgr6 I'oppositiondes autoritdslocales,il a obtenu d'organiseri Siville des bals masquds- i I'instar de ce qu'Aranda avaitfait i Madrid - et de faire cesser la prohibition des reprdsentationsdramatiques.Il a projet6 m€mela construction d'un grand th6itre, qu'il n'a pu mener i bien. Par contre, il a eu beaucoupplus de chancedansl'organisationd'une espEced'6coledramatiquepour la formation des comddiens, dirigde par le Frangais Louis Reynaud. La cdl6brit6 de ces acteursa 6t6 si grandequ'en 1769 le marquis de Grimaldi, directeur du Teatro de los RealesSitios,les a appel6si Madrid. C'est aussipar I'entremised'Olavide qu'un th6itre franqaisa pu €tre installd i Cadix en t769, oi il existaitd6ii une sallepour la com6dieitalienne. Son esprit renovateuret entrepreneura valu i Olavideune aurdoled'homme 6clair6 et philosophe,d'autant plus qu'il avait m€me rendu visite i Voltaire en ry63,ir son retour d'un voyageen ltalie, ce qui n'6taitpas dans le go0t de tous, 37. A. Alcali Galiano,'Recuerdosde un anciano', drns Obrasacogidas,p.gz-93. 38. Voir A. Palau, Manual dcl lihrero, xiv.z4. 39. En dehors de Defourneaux, Olax,idr,voir Alcdzar Molina, Zos hombra dcl reinadode Carlos III: D. Pablo dz Okoidc (el colonizadorde Siena Morena) (Madrid r9z7); Nriflez, introduction aux Obrasdramdticasd'Olavide. 4o. MariaJos€ Alonso Seoane a consacr6 plusieurs travaux aux romans d'Olavide: voir, notamment,'La obra narrativa de Pablo de Olavide: nuevo planteamiento para sueswdio',Arcrquia rr (r984),p.r r-49. r54 5. Les traducteurs ct notammentd'un moine de La Carolina, fr0re Romualdo de Friburgo, qui I'a d6nonc6i I'Inquisition. Le procBsd'Olavide a eu un retentissementextraordinaire en Espagneet i l'6tranger.Ses ennemisont lancd au moment de sa chutc une satire qui a circuld manuscrite en plusieurs copies sous le titre 'El sigkr ilustrado,vida de D. Guindo Cerezo,nacido,educado,instruido y muerto scgrin fas luces del presentesiglo, dado aluzpara modelo de las costumbrespor I). Justo Vera de la Ventosa'.Ont circuli aussides coupletsanonymessur le procds de I'Inquisition, oi il ne manque pas l'allusion i Voltaire: El discipulomayor no ha de serquesu maestro; masmi Pablofue tan diestro que a su maestroexcedi6. Estefue, ilesris,qu6 horror!, el pestiferoVoltaire; de 6stecon graciay donaire Pabloafirmaqueerahiio, y por su dichocoliio que no le ensefl6algrinfraile.ar Avant de terminer la peine imposdepar I'Inquisition Olavide a pu passcren France, se fixant i Paris sous le nom de comte de Pilo. Il a frdquenti lcs encyclop€distes;Diderot, qui I'a connu, a 6crit une notice biographiqueir son suiet;42plus tard, la Convention I'a nommi citoyen adoptif de la Ripubliquc. Cependant,il a €t6 emprisonn6sousla Terreur comme contre-r€volutionnairc. Ayant obtenu en 1798 la permissionde rentrer en Espagne,il a ricupdri tous ses biens et une pension de go.ooo rdaux, mais a refusd les postes officicls offerts par Godoy et Urquiio. Il s'estrdtird i sa chdre Andalousie,oi il cst mort en r8o3, dBaeza. L'cuwe d'Olavide prdsenteun double aspect:litt6raire et religieux.Du c6ti de la littirature il s'estpench€ surtout sur le th6Atre.Il a ressentiles ndccssitcis de la scdneespagnolede son temps et il exprime sa pensdedans une lettrc dc 1773 i\ Tom6s Sebastidny Latre: quela conmuevan Lo quela naci6nnecesita sontragedias y la instruyan,comedias quc la diviertany corrijan.Si se llegaa esteextremo,importapoco que nos prcscntcnil griegosy romanos,mientrasestenacomodados y es indif'crcntc a nuestras costumbres, queseanobrade Calder6no Moreto.No esla gloriade estosautores,ni la de la naci<in, que no est6ligadaa la suya,lo que debemos buscar[...] Es necesario buscarel bicn dc 4r. Cit6 par Castafreda,'Relaci6ndel auto de fe en el que se conden6 a don Pablo de Olavitlc, y tnuseos35 ( r 9 r 6), p.93 - r r r . caballero del hdbito de Santiago', Ranistafu arehizsos, bibliotecas littiraire de Grimm en l6vrier r78o, et reproduite par l)cftrur42. Diffus6e parla,Conespondanee neaux, Olaz:ide , p.472-7 S. r.55 r7j4-rfu5 VoltaireenEspagne 5. Les traducteun la naci6n, que quiere buenaspiezasen todos los g6neros,sea cual fuere su origen.a3 I'acaddmie litt€raire du Tripode, anim6e par son ami et protecteur le comte de 'lorrepalma. A la cour il a assistdaux rdunions de I'acaddmie du Buen Gusto, chezla marquise de Sarria. En ianvier ry 5z il a €t€ 6lu i I'Acad6mie espagnole ct son nom est inscrit dans le catalogue des Autoritds. Il est rentrd en ry6o it Grenade,oi il est mort en 1794. Par son euwe po€tique Porcel est consid€rd le dernier grand reprdsentant du baroque. Dans ses fables, sonnets et chansons, et surtout dans son long podme ElAdanis, on sent I'influence de G6ngora, que Porcel tenait pour son maitre. Les podmes constituent la partie originale de l'ceuwe de Porcel, le reste itant formd par des traductions. Il a traduit en vers la comddie dcrite en prose par le jdsuite Guillaume-Hyacinthe Bougeant sous le titre La Dame dncteur,ou la th4ologietombdem quenouille.La pidce, qui est une satire du ians6nisme,a 6tE traduite en r7S3 sur commandedu pdre Rdvago,i6suite confesseurde Ferdinand VI; la com6die, qui n'a iamais 6t6 imprimie, est prdcddde d'une notice sur le jans6nisme et sur ce qui est arrivd en France i l'occasion de la bulle Unigenitus.En dehors de Mhope, traduction de Voltaire publide sous I'anagrarnme Lecorp, Porcel a 6crit 'El amante estatua', com6die adapt€e du franqais;a le Facistol,traduction en vers dr Lutrin de Boileau, etun Tratadt dt pilblico,tadrit du frangais de Guiton de Morveau et condamn€ par la ed,ucaci6n I'Inquisition en mars r776. Comme tant d'autres icrivains de son temps, Porcel s'est senti attir6 par le th6itre. Dans cette approche i I'art dramatique, E. Orozco voit encore un point de contact entre Porcel et son maitre G6ngora: 'Y para que este paralelismo sea m6s completo, tambidn nos deja el granadino algunas obras teatrales que [...] quedan en mds modesto lugar. Asi, la adaptaci6n de la tragedia Miropc, El am&nteestotuay la traducci6n de La dama doctor.'ae A partir de r768 Olavide se met i traduire des tragddieset des comddies,pour la plupart frangaises,destindes au Teatro de los Reales Sitios. Avant la fin de t77o, d'aprEs Cotarelo, ont 6td reprdsent6es les traductions du Joueur de Regnard, OlympieetMerope de Voltaire, Phidre de Racine, Lina de Lemierre et Zelmire de De Belloy.e Peu avant, i I'occasion du mariage de I'infante MarieLouise, fille de Charles III, avecI'archiduc Ldopold d'Autriche (tZ6+), ont 6td repr6sent€es la tragidie Hipermenestrqtraduction de Lemierre , et la zatzuela, ou opira-comique, El celosobuilada, traduction de I'italien.as Outre les pi€ces cit€es Olavide a traduit Mytridate de Racine, Zaire de Voltaire et le drame Ze Dismeur de Mercier, ainsi que les opdras-comiques Le Capice &tnuureux,ztl Ninate d la courde Favart et Le PeintreamzureuJc deson modlle d'Anseaume. La partie la plus originale de l'auwe d'Olavide rdpond i I'inspiration religieuse et elle est notamment le fruit de ses mdditations pendant le temps qu'il est restd emprisonnd en France. Il faut surtout signaler El Eoangelioen tiunfo, o historia fu unfihsofo desengafiada, i sous-titre bien dloquent. L'ouvrage, publid pour la premiere fois en U97, connu plusieursdditionsen peu d'anndes;il a ^ it6 traduit en franqais et en italien. Olavide a donnd aussi en r8oo un Salterio apafiol, o omi6n parafnhtica de los Salmos de Daztid, dc los Cdnticosde Moisis, de otros cdnticos1t algtnas orationesde la lglesia. Etonnante fin, sans doute, pour un philosophe persdcuti par I'Inquisition. Pisdn y Vargas,Juan On ne connait rien de la vie de Juan Pis6n y Vargas. Quant i ses productions littdraires, en plus d'un pobme h6roi-comique, La Penomaquia,il a donn6 pour le th€itre La Elnira, ffaduction de Voltaire, et El Rutz,tsanzcadt, o Quijou trdgico, qui se proposait de ridiculiser les mauvaisescompositions tragiques.6 Porcel,Jos€Antonio Josd Antonio Porcel y Salablancaest nd i Grenade en rZr5.47 Il a embrassdla carridre eccl6siastiqueet a 6tEchanoine i l'6glise colldgiale du Salvador et puis i la cath6drale de saville. Trbs connu comme orateur sacr6,il a pr€ch6 plusieurs fois au palais royal de Madrid. Avant d'aller i la capitaleil a frdquentd i Grenade Ol.ct:ide,p.76-78. 43.Cit6parDefourneaux, 44.Coarelo,Iriarte,p.69. Ramdn fu h Cruz,p.55. 45.Cotarelo, 46.'El estilo de este drama es burlesco y su fin el de hacer ridiculas las malas composiciones trdgicas' QVenorial lilenio de 1787, cit€ par Coe, Catdlogo,p.tgg). 47. Voir Arco, 'El meior ingenio granadino del siglo XVIII: donJosd Antonio Porcel y Salablanca', Alhambra zr (r9r8); L. A. de Cueto, 'Noticia biogrrifica de Porcel', dalnsPoetasliias,lljt36171' Orozco, Porcely el banoquismoliteraio dzl sisloXWil (O\iedo 1968). r56 Postigo,Juan Frunciscod.el On ne connait rien de ce personnage de Cadix qui a donn€ une traduction de Zai\e sous le titre Combatesde amor1 lqt, avecl'anagramme Fernando Jugaccis Pilotos; il est plus que probable qu'il n'ait jamais existi. Grice i une surprenante interprdtation de l'anagramme, F. Aguilar y a vu le nom deJos6 Cadalso,soI'un des grands auteurs espagnols du dix-huitidme sidcle. On aimerait pouvoir souscrire i cette interpritation, qui ferait entrer dans le club des traducteurs de Voltaire I'un des grands 6crivains de l'6poque. 48. Cene pitce, de m0me que'La dama doctor', n'a pas €t€ publi6e. 49. Orozco, Porcel,p.43. 5o. Aguilar,'Solaya',p. r 4. r57 5. Les traducteurs Vohaireen Espagner7j4-r8j5 Rodriguezde Ledesma,Francisco On possddetrEs peu de renseignementssur la vie de FranciscoRodriguez de Ledesma; il a 6t6 militaire et ddput6 de la province d'Estr6madure,d'aprds la page de titre d'une pidce manuscriteconscrv6ei la Bibliotecanacional,5ret en r8oo il a exerc6le r6le de secr6tairede laJunta de r6forme des th6itres.s2 Dans son catalogueMoratfn fait mention des pidces imprim6es: Mahoma, traduction de Voltaire, El petardistaadulador,El aiciosocelibato,LucreciaPazzi, La moda, Virginia rzmana, traduction d'Alfieri, Leonido,o el amor dugraciadoet La clemencia de Tito, traduite de Metastasio. On lui a attribu6 aussiune traduction non localisdedu Pire defamille de Diderot.:'3La Biblioteca nacional conserve les manuscritsde la trag6die'Asdrfbal' et de la comddie'El muerto aparecido, o los aturdidos',traduction d'Andrieux. En dehors des pidcescit6es,Rodriguez de Ledesma a publi6 en r8o5 un Disarso sobre el aoto de Santiago, o sea demostracifndc lafalsedaden quesefunda,le podme Los animaleshablanda,traduit de la en r8r3 de I'italien, de Giovanni Casti, et la nr€me ann6e un Catecismo moral ciail. Solfs,Dionisio Dionisio Villanueva y Ochoa, plus connu comme Dionisio Solis, est nd i Cordoue en t774."^ En r7g9 il est parti pour Madrid, or) il a travailli comme musicien et, plus tard, souffleur du th6itre de la Cruz; il est restdpresquetoute sa vie dans le monde th66tral. Aprbs avoir combattu comme volontairedans la guerre d'Indipendance, il a rdagi violemmenti I'cnvoi de I'expdditionfranqaise de r8z3 qui a r€tabli le pouvoir absolude Ferdinand VII. Son iddologielibdrale lui a valu la repressionde la censureabsolutiste,qui a emp€chdla repr6sentation de ces pidces.Il est mort assezobscurementi Madrid en 1834. L'ceuwe de Solis comprend deux grandsgenres:la po6sieet le thddtre. Son auvre poitique, trBs vari6e, contient des sonnets,des fables, des romances, etc., assezsouventd'inspiration patriotique.r';Mais Solfs est connu surtout de nos iours comme auteur et traducteur dramatique.Le thdAtreoriginal, qui reste encore inddit, se composedes tragddies'Tello de Neira' et'Blanca de Borb6n' et descomddies'Lapupila','Lasliteratas'et'Lacomparsade repente'.Plusieurs de ces pidcesont 6td cependantjou6es. La plus grande partie de sa production dramatiqueest composdede traductions ou adaptations.Une des premibresversionsa €t€.Misantrop{a.yanepenti5 r.'Asdrrlbal': voir Paz, Catdlogo,no.z56. 52. Cotarelo,Mdiquez,p.78, n.r. 53. Ferndndezde Moratfn, 'Cat:ilogo',p.329, n.7. 54. VoirJ. E. Hartzenbusch,'Noticias de Solis', dansEnsayos,p.r71-2r4,et'Dionisio Solis'. 55. On peut lire les po6siesde Solis dansPoetasliricos,lxvii.4T-68. rs8 miento,de Kozebue, par I'interm6diaired'une traduction franqaise,jou6e pour la premidre fois en r8oo, avec un grand succis. Ce drame a €td imprim6, ainsi que Virginia et Orestes,traductions d'Alfieri, Camila, inspir6e de l'Horace corndlien,etJuan de Calas,traduction de Ch6nier. N'ont pasdt6publi6s 'Zeidar, o la familia 6rabe',traduction d'Abufar de Ducis,'El enredador',c'est-i-dire, lc Michant de Gresset,et'La sevillana'et'Mohammed', traductionsde Voltaire. Solis s'est fait aussi une sp6cialit6dans I'adaptation(rdundici6n)de comddies cspagnolesdu dix-septidmesidcleau gott de l'6poque: i signaler,notamment, La oillana de Vallecas,El mejor alcalde,el rey, El pastelerode Madrigal, La dama bobaet El alcaldedeZalamea.s6 Trigueros,CdndidoMarta Crindido Maria 'frigueros est n6, i Orgaz (Toltsde) en ry36.37 Il s'est fait ordonner pr€tre et a passdla plupart de sa vie en Andalousie. Il a joui d'un bdndficeeccldsiastiquei Carmona et il a dtd membre de I'acad6miede Buenas Letraset de la Soci6t66conomiquede Sdville.Son activitdlitt6raire et historique ir 6t6 intense et varide.Il est mort en 1798. Dans sespublicationsil a utilisd les pseudonymesSaturio lguren et Crispfn Cararnillo. Ses po6sies,qu'il a intitul6es 'philosophiques',ont paru dans plusicurs brochures entre r774 et r778. Trigueros est connu de nos jours surtout par son podme La riada, de ry84, composdsur commande de la municipalitd de Sdvillepour comm6morerune crue du Guadalquivir,et qui a 6t6 violemment attaqu6 et satirisd par plusieurs de ses contemporains,et par sa comddie qui a obtenu le premier prix d'un bourgeoiseet sentimentaleLos menestrales, concoursde la mairie de Madrid, mais qui a 6chou6i la reprdsentation. Trigueros a donnd pour le thditre les trag6dies En dehors desMenestrales, y mejor hija: la Nuepsis et Egilona, ct les com6dies Duenfus hay, Buena esposa sefiordon Gil et El precipitado,tolutesimprim6es.58D'autres piices sont rest6es manuscrites,notamment 'Los bacanales,o Ciane de Siracusa', 'Los ilustres salteadores'et'Don Amador, o el indiscreto',traduction de Voltaire. Il a adaptd plusieurspidcesde I'ancien thiAtre espagnol:la meilleure rdussiteest la version de La estrelladeSnilla de l-ope, qu'il a converti en tragddiesousle titre Sancho )rtiz de la Roelas. 56. Voir Stoudemire,'Dionisio S<rlis'. 57. Sur -frigueros, voir Sempere,Ensuyr,vi.6r-ro8. Aprds avoir donn6 plusieursarticlessur cet auteur, F. Aguilar Pinal a publi6 rdcemment Un escritoriluslrudo: Cdndidollaria Trigueras(Madrid rgllT); voir, pour les articles,les rdf€rencesdonn6esdans la bibliographie. , 58. Ferndndezde N {orati n,' C atdl ogo'p.33o. r59 Vohairen Espague r7j4-r8j5 Urtay Uruaa,Leonardo On ne connaitde Leonardode Urfa que ce qui est dit sur la pagede titre de sa traductiondel'Histoirede CharlesX//: qu'il dtait licenciden thdologieet se portait candidati une chairei l'universiti de Valladolid. Urquijo,Maiano Luis de Mariano Luis de Urquiio est n6 i Bilbao en r768.seAprbs avoir termin€ ses itudes de droit il a s6journ6en Angleterre.La publication,en r79r, de sa traductionde La Mort fu Cisar de Voltaireavecun 'Discursosobreel estado actual de nuestrosteaffosy necesidadde su reforma' a fait qu'Urquijo soit soumisi un procis i l'Inquisition,maisil s'enestbien tir6, grice i la protection du comte d'Aranda.A partir de ce momentson avancementdansla carri0re politique a 6td fulgurant: en six ans,de rygz ir 1798,il a €t6 successivement officier a la Secretarfade Estado(Affairesitrangbres),secr6taired'ambassade prdsla R6publiquebataveet ministred'Etat. i Londres,ambassadeur Urquijo est l'exempledu politique €clairi et progressiste:il a prot6gdles lettres,I'agricultureet I'industrie,il a lutt6 avecforcecontrelesprdrogatives de l'Inquisition et de la papaut€,nil a introduit le vaccinen Espagne,il a aboli I'esclavage. Mais il n'est resti au ministEreque deuxans:renvoy6en ddcembre r8oo sousla pressionde Napolion, le papeet Godoy,il est rentrCi saville et, accusdencoreune fois i I'Inquisition,il a passdun an et demi en prison.Sous JosephBonaparteil a accept€le ministbred'Etat,cequi lui avalule bannissement en r8r4. Pass6en France,il a adopt6la nationaliti frangaise.Il estmort i Paris en mai t8ry. La municipalit6lui a 6rigdun mausolieavecune inscriptionen frangaiset en espagnoldans lequel on peut lire: 'wai philosophechrdtien, modestedans la prospdrit6,fort dans I'adversit6,politique €clairi, savant, protecteurdesscienceset desarts'.6rMen6ndezPelayonepeut cacherI'antipathie qu'il ressentpour Urquijo, qu'il qualifiede 'Personaieligero,petulantee insipido,de algunainstrucci6nperosomeray bebidapor lo generalen laspeores fuentes;lleno de proyectosfilantr6picosy de utopiasde regeneraci6n y mejoras; perverso y galicista escritor, con alardes y de incridulo aun de [...] republicano.'62 59. Voir, sur Urquiio, Corona, 'La cuesti6n entre el ministro Urquiio y el embaiador franc6s Guillemardet', Iftspania 7 Qg47\; Lamarque, 'Nota'; Sierra, 'La caida del primer ministro Urquilo', Hispania 4 $g@). 6o. A la demande d'Urquiio, Charles IV avait sign6 un ddcret qui, pendant la vacance du saintsiEge (Pie M venait de mourir et les conditions politiques de I'Europe semblaient aller diffdrer l'dlection du nouveau pape), rendait aux 6v6ques la pl6niode de leurs facult6s et attribuait au souverain le droit de consacrer des pr6lats. Le d6cret a 6td accept6 par la plupart de l'dpiscopat espagnol. (Voir Defournea.ux, I nq uisici6n, p.gg- r oo.) 6r. Llorente, Inquisicidn,ii.359-6o. 62. Mendndez P elayo, Heterofums,v.2o4-2o S. r6o 5. Lestraducteun Valladares, Antonio AntonioValladaresde Sotomayorestnd au milieudu dix-huitidmesidcle.63 Son existence nous est mal connue.Entre 1787et rygr il a publidle p€riodique Semanaiomtdito,qu'il a reprisen r8r6 sousle titre Nuasosemanario mtdito. Il estl'auteurd'ouvragesde signehistorique(VidainteriordzFelipeII, Historia de la isla dePuertoRico)et de romans(La Leandra),mais il est connu surtout comme auteur dramatique.Dans son 'Catilogo' Moratfn signalerr3 pidces imprim6es6a et i la Bibliotecanacionalsetrouventd'autrescomddiesmanuscrites.Sa productionest assezvari6e:s'il a donnddespiEcesi spectacle, assez traditionnellesd'ailleurs(El mdgico deAstracdn), sesplus grandssucctssont des com6diessentimentales:El ainaterodc Ma"did, El carbonero de Londres,Las uiaanderas ilustres.Il a traduit ou adapt6du franqaisLa Brouette duainaigrierde Mercier (El traperofu Madrifi, Abm ler de Leblancde Guillet (El enperadnr AlbertoI, o laAdelina)etAlzire de Voltaire(La Elmira). Vieray Clrcijo, Jost de Jos€de Vieray Clavijoest n6 i RealeioAlto (T6ndrife)en r73r. Il a suivila carriEreeccl6siastique et est devenucildbre i La Lagunacommepr€cheur;i la m€medpoqueil a fr6quentdle salondu marquisde Villanuevadel Prado,oir se tenaientdes rdunionslittdraires.En ry7o il s'estrendu i Madrid, otr il est rest€quatorzeansau servicedu marquisde SantaCruz, qu'il a accompagnd dansplusieursvoyages.Rentrdaux Canaries,il a 6td nomm6chanoinede Las Palmas.Il estmort danscettevilleen r8r3.6s L'cuwe de Viera est assezvari€e.Il est connusurtoutpar desNoticiasdela maisil a cultivdaussila littirature decrdation, histoiageneral delashlas Canarias; notanrmentla podsiescientifiqueet didactique:Losairesfios, La eloarcncia. Une partiede saproductionest occupdepar les traductions:despoBmesde Delille (La Jardins,L'Hommedeschamps), de Roucher(LesMois), de Pope(TheRape of thelock),de Voltaire (La Henriade);ainsi que plusieurspidcesde Chamfort (,illustaphaet Ziangir), de La Harpe (Le Comted"ell/aroick, La Barnicides),ou de Voltaire(Bnrtus). 63. Voir, sur Valladares,Alcayde, D. Antonio Valladara dz Sotomoyor(autor dramdtin del sigh (Fuentes XWII) y la nnedia 'El ainatto fu Madid'(Madrid r9r 5); Herrera, manuscritas e impresas de la obra literaria de D. Antonio Valladaresde Sotomayor',Cuafurnospara h itnatigacidn dt la literaturahispdnica6 (r98a); Del Monaco, Introduzionealla bibliografaeritiu di Antonio Valladara dc Sotomalor@ari 1979),et, de la m€me,'Appunti su AntonioValladaresde Sotomryor',Annali fulk Facoltddi lcttereeflosofia thll'Unioenit'i.di Napoli zz (rg7g-rg8o). 64. Fernindezde Moratin,'Catilogo',p.33r-92. p.5r5-69; A. Cioranescu,'Vieray Claviio', drnsEstudiu,p.zo5-48. 65. Voir Millares,Ensoyo, r6r 5. Les traducteurs Voltaireen Espagner 7.14-r8j.S Villanoel, LorenzoMaria de La vie de Lorenz<sMarfa de Villarrocl nous est inconnue. Il a portd les titres de marquis de Palacioset de vicomte de la Frontera et de Santarem. ll a donn6 surtout des pidccs. Nloratin signale Ana Bolena,El duque d,e Hentd,n Conls, El condede Sori, Ana de .Alburquerque,El confu de Garcistinchez, El duquedeSomercet, Sunfrattis, parmi d'autres.ot'Ila traduit Cliztes,Abdolomino, en vers Le Pire tleJitmilk. Des poimes de circonstancesont €td publi6s dans le Coneo de Madriel, et lc Semanario erudito a donn6 une 'Disertaci6n criticoriltimo hist6ricasobrela causade la alcvosamuertedcl iovenD. Garci-Sdnchcz, conde Castilla',qui est le sujetd'une de sestragedies.t': Viruls,Josi,/oaquin de Jos6Joaquinde Viruis y Espfnolaest nd iJerez de la Fronteraen r77o.68Il a suivi la carridre militaire et s'estdistingudau momcnt de la guerrc du Portugal en r8or. L,n r8o8 il a obtenule gradede mardchalde camp.Pendantla guerre d'Ind6pendanceil est fombd prisonnierdes Frang'aiset a 6t6 transfdrdi N1adrid. Les servicespr€t6s par la suite i Joseph Bonapartelui ont valu i la fin de la giuerrela perte de seschargeset honneurs.Rdhabilit6plus tard, il a iou6 un certainr6le public pendantla p6riodelibdralc,cn particulierle comlnandcment militaire de la provincc de Sdville(r8zr). l,cs dernidresann6esde sa vie ont i l'activitdlittdrairect musicale.Il est mort i Madrid en r84o. itd consacr6es ll a 6t6chevalierdes ordres de Calatravaet dc SanJuan, et membre de la Real Academia de nobles artes de San Fernando et dc I'Accademiafilarmonica de Bologne. La production litt6raire de Viru6s comprend lcs poimes I'a composirin 08zz) et El cercode Zamora (r832) et plusieurs traductions:La Henriadede Voltaire, Nuna traducciin .1tltardfrasis genuina en rornanrcsespafittlesde kx Salmos de Dat,id (1825) et Nuan traduccidn.ypanifrasis genttina de los ctinticosdel Antiguo y del Nueuo Testamento 1 de los hitnnos de la satta lglnia (1837). Viru6s a itd un plus grands musicologues de son tempsi sa production dans ce domaine des (r825) o el contrapuntoexplicadoen seislecciones Cartilla arminica, une comprend tnitsica(I83I).o' o generaciinde la biensonancia et La geneuphonfa, Zacagnini,Antonio Jdsuiten6 i Cadix en rjz4 ct mortir G0nesen t8to, Antonio ZacagniniaEt€ professeur de physique au Sdminaire de nobles de Madrid et traducteur du 66. F e r n d n d e zd e M o r a t in ,' Ca tr ilo g o 'p, .3 r r . 67. Stmanaio erudito,vi.q8-t ro; dans cct article on peut lirc qu'il itait membre d'une Academia historigeogr6fica ) Valladolid 68. Voir Encidopediauniz'ersalilustrada, s.r'. 'Vinr6s'. 69. Voir Cejador, Histoia, vi.q9o; A. Palau,trlanual del librern,tii.zr t . r6z Coursdephysiqueexpiimentalede I'abb6 Nollet, ainsi que de La Mort de Cisar de Voltaire.To Zaaala, Gaspar [,es renseignementssur Gaspar T,avalav Zamora sont peu abondants; par contre, ses nombreux ouvragesont 6td ripertorids et ils nous sont bien connus. Zavala (ou Zabala) est nd )r Valence vers 176o.'' Il s'cst rendu trds jeune i Madrid, oi il a occupdplusieurspostesdansI'administration. En r8oz, lorsque la-lunta de Reformades thdAtresa pris fin, Zavalaa proposdplusieursplans de rdforme, notammentla crdationde trois salles,consacr6esi l'op6ra,i la tragddie respectivemcnt. et i la comddieclassiqueespagnole Au ddbut de I'invasion franqaiseil a 6crit et fait reprdsenter des pidccs d'exaltation patri<ltiquequi ont obtenu bcaucoup de succis: Los fatriotas dc Aragin, La sombrude Pelayo, o el dfa feliz de Espafia. [,a consolidation de la domination napol6onienneI'a l'ait changer d'attitude, et il a m€me dddi6 i Joseph Bonaparte sa comddie La clemenciade Tito, o el templode la gloria; mais aprds la prise de Madrid par lc duc dc Wellington,Zavala a donnd i la scdne La alianzudelispana,oi il exaltaitI'amitii anglo-espagnole. Il estmort e Madrid cn r816 ou en r8r7. En clehorsde la traduction des lr\m,elasnueaasdc Florian (N1adridr799) et d'une Descripciondela.sfeslas conquecelebri,\Iadridel nacirnientode losSerenhimos lnjhntesgemelosen ronranceheroico(Madrid 1784) la production de Zavala est consacrdeau thditrc. I-'ccuvredramatiquede Zavalaest abondanteet vari6e.72 D'un cdt6, commc il cst habituel chez les dramaturgesespagnolsde l'6poque, il existe des traductions ou adaptati<lnsdu lrangais:Semiramisde Voltaire, ,0/ imperiode las costumbrrs de l-emierre, Cenohia.),Radamistode Cr6billon, qui a cu un grand succis. Il a compos6 aussi des comddiesi sujet historique, qu'on apprdciaitbeaucoupi I'dpoque,soit sur des personnages de I'Antiquitd (Belerofonte en Liciu, El Adriano en Siria), soit sur des dpisodesde I'histoire contemporaine,notamment le cycle consacri i Charles XII: Tiunfos dc amorI ardid: CarlosXII, re'yde Suecia,El sitio de Puhopa por Cailos XII et El sitiador sitiado.y conquistad,eStrakundo.iltZavala a dt6 tentd aussi par la comddie sentimentalc i but moralisateur,et il a donnd dans ce genre des titres bien connus i l'6poque:El anante honrado,Las t,ictimasdel amor,Ana.7,S;nr1ho*,B1 premio de la humunidad,El triuryfudel anor.1, la amistad:Jenwal .1tfasa51;na.Bon 7o. Je rernercie lrranciscoAguilar Pinal des rcnscignementssur ce pcrsonnage. 7r.!'oir l)iaz dc Escorar et lirancisco I-asso dc la Veqa, Ibtuiadel tcatro tsl)artll(Barcelona r9z$, p.327-3o. i z. F crnindez de l\{oratin,'Catdlogo', p.33 2-3 3. 73. Ces comddies hdrorquesont cuntribud sans doute ir fraireconnaitre en Espagnela 6gure de ce roi, dont I'histoire par Voltaire a 6td inrprim6e en espagnol) plusieursreprisesau long du sidcle. r63 Voltaireen Espagner7j4-r8j5 connaisseur de I'ancien th€itre espagnol- il avait, comme il a dt€ dit, proposd la cr6ation d'une salle consacr€eexclusivement i I'ancien rdpertoire - Zavala a donni plusieurs pidces sous I'influence de ce thditre, notarnment El calderero dc Son Cernd.n,qui est sans doute son chef-d'ceuwe. Conclusion Nous pouvonsddgagerplusieursconsid€rations des pagesqui prdcddent.En premierlieu, au suiet de la diffusionde Voltaireen Espagne,on peut affirmer queVoltairen'6taitpasinconnuau lecteurmoyendu dix-huitidmesidcle;bien au contlaire,il a 6tddiffus6avecune certaine6tendue,mdmesi ce rayonnement a 6td assezsouventcouyert,souterrain.Sa personnalitdet son cuwe dtaient connues,maison dvitaitdeprononcersonnomsi c'dtaitpourle louer.N'oublions pasqu'il 6tait totalementddfendupar I'Inquisitiondepuisr762. Les ouwagesde Voltaire avaientioui d'un bon accueilm€me parmi l'6tat eccl6siastique, et parfois d'une fagon assezvoyante:exemplele pErevisiteur d'un diocdse'que daba dl mismo a leer las obras de Voltaire y Rousseaua aquellosp6rrocosque habianadquiridoalgunatintura de la lenguafrancesa, ponderdndoles la importanciade talesescritos'.I Mais c'6taitpresquetouiours en sourdine,commechezle ieune chartreuxqui a montri i BlancoWhite toutespr6cautionsprises- un exemplairedesPiha fugitiua de Voltaire,'del que habl6 apasionadamente'.2 La secondeattitude €tait sans doute la plus rdpandue- non seulementparmi le clergd- et celui qui possddaitun ouwage de Voltairene le communiquaitqu'i sesamislesplus intimes. Une fois admisle fait de la diffusionclandestine, dontlesrdfdrencesrepdr€es ne seraientqu'un pile reflet,il restei dvaluerleur nombreet leur qualit6.Une premi€reremarquei faireestle petit nombred'allusionsnigativesrelevdesdans lesouwagesde l'6poque,en dehorsdvidemment desliwesdesapologistes de la religion,dontlesnombreuses attaquesi Voltaireet i sonceul'reviennentcontrecarrerlesdlogesplusou moinsvoildsqueI'on rencontrechezleslaits. Dansune analysequalitativeon apprdcieI'absencepresquetotale d'ouwagespurement philosophiques.En effet, la plupart des allusions,favorablesou ddfavorables, portentsur desouwagesstrictementlittdraires- s'il en existechezYoltaire:La Heniade,lespoisies,le th6itre, Le Siide deLouisXIV. L'absencede critiquesi pourraits'expliquer,commedansI'aspectquantitadesouwagesphilosophiques tif, par les traitdsd'apologdtique, dont le but dtaitjustementde rdfuterles id6es contenuesdanscesouwages.Une constatationsemblablea 6tE€tabliepar LucienneDomergueaprdsI'analysedesdossiersde l'Inquisition:lesouwageslitt6raireset historiques sontpluslusquelesproductions purementphilosophiques.3 r. Muriel, Histoia, p.z7oa. z. BlancoWhite, CartasdzEspafia(Madrid r97z), p.188-89. (Toulouser98z), p.53. dieciochaca enla ceasura 3. f)omergue,Tra cala.s r64 r65 Vohaireen Espape r7j4-r8j5 tion des podmes longs - La Hnriade, La Pucelle,traduits tardivement - on connait tr€s peu de versions. Les ouwages historiques, qui ont beaucoup contribud i la renomm€e de Voltaire, ont une faible pr6senceparmi les traductions. On n'a traduit en espagnol que l'Histoire de CharlesXII, qui est, i wai dire, un ourage i mi-chemin entre le trait6 d'histoire et le rdcit romanesque, etl'Essai sur lesmeun, asseztard d'ailleurs. Par contre, Le Siicle de Louis XIV, que l'on connaissait assezbien, n'a jamais 6t6 traduit. Les romans et contes, i quelques exceptionsprds, ont connu un 6veil tardifen langue espagnole. Les diff€rences dvidentesentre le nombre et la nature des diversestraductions relevdes nous conduisent i faire une remarque pareille i celle qu'on a faite au sujet des allusions ir Voltaire dans des ouwages de l'6poque. D'une manidre gdndrale on pourrait itablir une grande division entre ouvragesphilosophiques et non philosophiques, et en raison de cette division on verrait nettement l'6norme diffdrence existant entre les deux types d'ouwages. Cette diffdrence peut Ctre motivde, i mon avis, par deux causes: la censure et le goOt des traducteurs. En ce qui concerne la censure il faut avancer que les traductions publi6es sous le nom de Voltaire sont plut6t rares et que celles-ci - i l'exception du Bruto imprimd i Amsterdam et de La muertede Ctsar d'Urquiio - ont vu le jour i l'6poque libdrale (r8zo-r823). Etant donn6 que la censureinquisitoriale 6tait postdrieure i I'impression, le rdle du Saint-Office est nul dans ce domaine, la responsabilitd 6tant du ressort du Conseil de Castille. Le probldme ainsi pos6, on doit consid€rer la question de I'information bibliographique des censeurs du Conseil: pouvaient-ils waiment ignorer qui 6tait I'auteur de Mahotnet ou de Zaire? Jovellanossavaittrds bien qui avaiticitAlzire etil I'a consignd dans son rapport, mais le Conseil a accord6 i Calzadt la licence pour faire imprimer sa traduction. On pourrait parler, donc, de toldrance, surtout i l'6gard d'ouwages peu compromettants, c'est-i-dire, faiblement philosophiques. Mais i'aiouterai une seconde cause, non moins effective i mon avis: le rdle des ffaducteurs. En ddfinitive, ce sont eux qui, en op6rant un choix parmi les textes qu'ils voulaient ffaduire, ont produit la grande diffdrence entre les ouwages philosophiques et non philosophiques. Et en abordant le suiet des traducteurs, il faut signaler d'abord les diff€rences existant entre eux: nous y rencontrons une dame avec des aspirations d'6crivain, Margarita Hickey; plusieurs membres du clerg6, Jos€ Antonio Porcel, C6ndido Maria Trigueros, Antonio Zacagnini; des professionnelsde la litt€rature, tels Garcfa de la Huerta, Moratin, Marchena, Ram6n de la Cruz, Tomds de Iriarte, Solis, Zavala, Valladares; et finalement des amateurs qui exercent des activitds dans I'arm6e ou I'administration, comme Olavide, Bernardo de Iriarte, le comte du Montijo, Urquiio, Bazdn ou Viru€s. Si I'on y regarde de prds, sous I'apparente h6t6rog6n6itd on trouve une r68 Conclusion donn€e commune i plusieurs traducteurs, non en raison de leur activitd ou €tat, mais de leur mentalitd, leur but au moment de traduire et les consdquencesqui s'en sont ddgagdes.En effet, plusieurs traducteurs sont des €clair6s ou des progressistes- au dix-huitiBme sidcle - des afrancesadas, comme consdquence de la guerre d'Inddpendance, ou des lib6raux, dans le premier tiers du dixneuvidme sidcle; d'autre part, il y en a qui ont 6td iug6s et condamnds par I'Inquisition, ce qui met assezen dvidence leur position. Pablo de Olavide et le premier ministre Urquiio sont l'exemple du politique 6clair6, progressiste et riformateur, et ils ont 6t6 jugds, les deux, par le Saint-Office. Marchena, Moratin, Baz6n sont le moddle de I'intellectuel afrancesada et les trois ont d0 quitter leur patrie. Le comte du Montijo, organisateurd'une socidtdsecrdtesous Ferdinand VlI, Francisco Altds, membre de la municipalit6 constitutionnelle de Barcelone, et Dionisio Solfs, auteur de po€mes contre I'intervention frangaise de r8z3 et attachdau gouvernementconstitutionnel,sont I'exemple d'esprits libdraux et anti-absolutistes, et les deux derniers ont 6td persicutds i cause de cela. Malheureusement, les traducteurs qui ont exprimd leur intention au moment de traduire ne sont pas nombreux. Les uns, comme Garcfa de la Huerta - s'il faut le croire - ouJuan Francisco del Postigo, affichent leur d€sir de contribuer i la rdforme du gott thditral. Les auffes ont fait un choix iddologique. On n'est point surpris de voir le comte du Montijo traduire Brutus et Alt6s donnerZa Mort dc Cisar avecune intdressantemodification, deux tragddies qui sont, dans le fond, une critique de la tyrannie et de I'absolutisme et une apologie de la libertd et de la d6mocratie. Comme il est annoncd dans le titre lui-m6me, ce travail est limiti dans le temps. Il est certain que la p6riode 6tudi6e est la plus riche en allusions, traductions, critiques et pers6cutions, et en tout cas la plus intdressante puisqu'elle corncide avecl'6poque de Voltaire - bien que notablement allong€evers la fin. Mais il est wai aussi que les traductions ont continud i €tre publi6es par la suite, comm€ Christopher Todd I'a si bien montr6, et que la pr6sencede Voltaire - on a desbasespour le supposer- a 6td constante,avecdes fluctuations sansdoute, dans la vie intellectuelle de I'Espagne du dix-neuvidrne sidcle et des ddbuts du vingtidme. Les diff6rents chemins pour I'estimation de la forhrne de Voltaire en Espagne, que les lecteursde ce liwe ont pu parcourir jusqu'en r835, restentdonc ouverts. Un sidcle et demi s'est dcoul6:il est permis de croire que pendant ces anndes la renommde de Voltaire n'a pas faibli et que son influence sur les penseurs et les dcrivains espagnolscontinue aussi agissantequ'elle l'6tait i son 6poque. r69 Appendices r 71 AppendiceA: Cataloguedestraductionset adaptationsr Adclai'deDu Guaclin $ t i Floresind,a, traged.ia en cincoa.oos,imitadadelfrancds por D. Juan EugenioHar-tzmbusch.Madid,Imprentade D.Jos6 Repullds,ocubre de 1844.5z pp. r8,5 cm, Alzire El triunfodela moralctistianao losamericanos. Tragediafrancesa. Por DonBernardo Maria deCalzada. Madrid,ImprentaReal,MDCCLXXXVil. r2opp.zo,s cm. La Elmira. Tragediaen cincoaaot PorJuan Pisdny Vargas. M€xico 1788.n * 97 pp. 20 cm. 'Tragediaencincoactos.La Elmira'.Bibliotecamunicipal [Pis6nyVargas,Juan,] (Madrid),ms.ro8-r6bis.zo,5cm. [Pis6ny Vargas,Juan,] 'Tragediaen cinco actos.La Elmira. De V.' Biblioteca MendndezPelayo(Santander), ms.zr8.57 ff. zl cm. [Sumalde,Manuel de,] 'La Alcira'. Bibliotecadel Instituto del teatro (Barcelona),ms.8z.969ft7grl.5off. zo,5cm. La Alzira. Baile hetoicopantomimo,para represcnt&ne en el Teatrode losCafiosful PeraldeMa"did enel afioder 796. Conpuesto porDon DomingoRossi,impresario, direaory m&estro de baila dc dichoTeano.Madrid, Blas Rom6n,s.d. [1796?]. 16pp. r4,5 cm. [Valladares,Antonio?]Elmira o laArnericana.Tragediaen cincoartos.Yalencia, Imprentade Domingoy Mompi6, r8zo.79 pp. r5 cm. [Valladares,Antonio?]Elmira o laAmericana.Tragediaen cincoartos.Yalencir, Imprentay Libreriade Mompi€, r8zo.7r pp. r4 cm. [Valladares,Antonio?]'La Elmira americana'.Bibliotecamunicipal(Madrid), ms.ro8-r6.20 cm. [Bertrdn y Soler, Tomis?l Alz,ira,tragediaencincoectlsenoeno;acrita enfrancis por Voltaire,traducidaen espafiolpor el ciudadanoT. Bertrdn Barcelona,Jos6 Torner, t8zz.83 pp. 15 cm. 'Los Americanos.Tragediatraducidadel franc€sal espafrol'.Bibliotecanacional (Madrid),ms.r8.o79.6 ff. zo cm. r. On trouvera une plus compltte description des traductions imprim6es mentionn6es dans ce catalogue dans la bibliographie de Christopher Todd. r73 Voltaireen Espagner7j4-r8j5 Appendices [Gironella, Antonio,l Tblascoo el tiunfo delafe. Tmgediaencincoactos.Barcelona, Juan FranciscoPiferrer, r833. w * 6o pp. r4,5 cm. Charlot, ou la Comtesse fu Guiury 'Carlos o la condesa de Guiri. Comedia en prosa traducida al castellano'. Bibliotecanacional(Madrid),ms.r5.9o3.z3 ff. zr,5 cm. Brutus i Bruto. Tragedia de Mr de Voltaire. Traducida del francu en espafiolpor B. Garcfa. Amsterdam,Oficina de G. yJ. de Broen,MDCCLUII. viii + 39 pp. I8 cm. Viera y Claviio,Jos6, Junio Bruto. Tragedia, representadapor la primera vez en Parisaflode r73I'. Bibliotecamunicipal(SantaCruz de Tenerife),ms.ro3 -3 4 [ r 8oo] . 58 f f . Bruto. Tragedia en cincoaaos, traducida por el Excmo. Sr. Condede Teba,en el afio dc r8o5, 1t corregidapor D.B.F.C. su amigo. Murcia, Imprenta de Mariano Bellido, r8zo. ror pp. r9 cm. Bruto. Tragediaen cincoa.ctls,traducidrrpnr el Exono. Sr. Condedel Montijo, el aiio de r8o5. Segundaedici6n.Madrid, imprenta Calle de la Greda, r8zz. 95 pp. r9 c m . Cand,ide d Le DEositaire 'El Depositario'.Bibliotecanacional(Madrid),ms.r6.45o Ir8zr].4o ff. zr cm. I * * L'Ecossaise Comediaen prosa;y en cincoaaos. Traducidade [Iriarte, 'lomds de,] La escncesa. Madrid, Imprenta Real de la Gaceta,MDCCLXIX. 94 francis en castellano. pp. 19 cm. [Cruz, Ram6n de la,] 'La escocesaen verso,traducidadel franc6sal castellano. En cinco actos'.Biblioteca municipal (Madrid), ms.r r r - r 3 |tll Sl. 2o,5 cm. en cincoaaos. Traducidadel inglis [Cruz, Ram6n de la,] ComedianueuaLa escocesa, al castellano.Conegida.y enmendadaen esta segundaimpresitin. [A la fin:] Barcelona,Imprenta de Carlos Gibert y Tut6, s.d. 35 pp. 2r cm. en cincoaaos.Trad,ucidadel ingbs [Cruz, Ram6n de la,] ComedianueuaLa escocesa. al castellano.Conegiday enmendadaen esta segundaimpresifn. [A la fin:] Barcelona,Viuda Piferrer, s.d. 35 pp. 2r cm. Fern6ndezde Moratin, Leandro, 'Cdndido o el optimismo'.Bibliotecanacional (Madrid), ms.6982. Ferndndez de Moratin, Leandro, Cdndidoy la baronesita,o el optintismode Voltaire;traducci6ninidita deMorat{n.Yalencia, Cabrerizo, r838. Fernfndez de Moratin, Leandro, Cdndidoo el optimismo,traducidopor Moratin. Cddiz,Imprentade Santiponce,I838. 358 pp. I4 cm. 'Carta de Voltaire a Urania. Traducida por D. G. A.' Biblioteca nacional (Madri d),ms.r 8 .r 35, f t z6- 44. Commentairesur le liare desdilits et despeines Essaisur lesmeurs Comentariosobreel libro de los delitosy de las penas, dans Tratado de hs delitosy de por laspenas,escritoen italianopor el marquisdeBeccaiay traducidoal castellano DonJuan Rioera.Madrid, Imprenta de D. Fermin Villalpando, I8zr. xvi * 2 8 8 pp. r 7 c m ( p. z3 r-8 6 ). Comentariosabreel libro de losdcliux .y de las penas,por Voltaire, dans Tratado fu los delitosy de laspenas,por Beccaria.Nuna traduccirinconel comentario.Madrid, Imprenta de Albdn; hrillasetambi6n en casade Rosa en Parfs, t8zz. rxiv * 4 o 8 pp. I 7 c m ( p. z4 r-3 3 5 ). Comentario sobreel libro de losdelitos.1,de las penas,por Vohaire, dans Tratado tJe los dclitos1,dc laspenas,por Beccaria.l{una traduccifnconel comentaio.Segunda edici6n,reuistayconegida.Paris,en casade Rosa, 1828.lxiv * 4o8 pp. I7 cm Ensay sobrelas costumbres I el espfritude las naciones .y sobrelosprincipaleshechos de la historia; por Voltaire, traducidaal castellanopor D. J. J. Paris, Libreria Americana,t9z7. ro vols. r4 cm. (p.z+r -::s). 17+ Epltre d Uranie La Henriade Viera y Clavifo, Josd de, 'La Enriada'. Biblioteca municipal (Santa Cruz de Tenerife),ms.ro-3-5o Ir8oo]. ro3 ff. Viera y Claviio, Josd de, 'La Enriada', dans 'Poesfasde D. Jos6 de Viera y Claviio'. Museo canario (Las Palmas),ms.I.F.3, vol.iii. La Henriad,a,poemalpico francdstraducido en oersl espafiolpor el rdugia.doD. Pedro Baadn deMendaza, antiguo sefiorde Tonecoresy Vigo, etc. Cated,rdticoperpetul de Derecho.y Directnr d,ela Real Unioenidad de Santiago de Galicia; de su Real 175 Appmdices r7j4-r8j5 VoltaireenEspagne licenciada m Sagra.da Teologia.Conegida histfiricas I anal.idaconlasReflexiones I ctitica"s deM. dcla Motralc m ata ihima impresirin. Madrid, Imprentade Pedro Marin, ry8r. z vols.r5 cm. Historia dc CarlosXII, rqt dt Suecia,traducidndelidiomafrancisal espafiol por Don Leonardafu Uia y Uructa,opositora cdtedras en la Uniamidad fu Valladolidy licncialo m SagradaTeohgia.ConegidayanadidaconlasRfreriona histdicasI niticas deM. dt la Motrayeen estailltima impraifin. Madid,Josd de Umrtia, MDCCLXXXIX. z vols.15 cm. Histoia dc CarlosXII, rey de Suecia,trad.ucidadelfrancts al espafiolpor Don Leonardnde Uia y Utueta, lieenciadaen SagradaTeologia.Van afiadidaslas Rfiuiones histdricas 1 criticasdeM. df la MntreJtaOaaoaimpraifin, en la que yerrls quetenianlasa,nteiores. aanconegidos innumerables Madrid, Imprenta de Pl^znar, ryg+.2 vols.r5 cm. dz la RealAcadaniadeSantaBdrbaradeModrid'; dek Lis Econtfmica: Sociedad de Francia; antes,caballerode la OrdcnReal de Espafra;Intadettte gneral de ejircito7 dz la prnincia deSoia 1' nnsejerode Gobiemogmeral'Alais, irnprenta de Martin,1816.cxii + 3r8 PP.22 cm. [Baain de Mendoza, Pedro,] La Hniada. PoemaepicTp\r M. fu Vohaire. porD. B.M. Barcelona,Librerfade IgnacioOliveres, enl)efs7espafiol Traducid.o 1836.x + 289pp. 19 cm. u nir;ada efi aetsocatellano.Por D. JosiJoaquinde viru4s7 Espinola.Madrid, Imprentade D. Miguel de Burgos,r8zr. ror* 44pp.19 cm' fViru€s y Espinola,Jos6Joaqufn de,l La Enriodadc vohaire.Puestqm oeno porD.J. dt v.l E.I D. A. L.7 J.Perpifiiln, Libreria de A. Lasserre, castellano 18z6.w * r9r pp. 16,5cm. Histoiredr CharlesXII por Historia fu CorlosXII, rey dr Suecio.Traducidaful idiomafrancis al espafrol (Jiay de Valladalid Uniaenidad n la Unteta,opositora aitedra"s Don Leonardadc Dedieadaal snorAbad fu vioanco.Madrid, en 7 licnciadnn sagradaTeologia. el Conventode la Merced,1734.z vols.r5 cm. (Le vol.iiportecettementionl Madrid, Oficina de Manuel Martinez, ry34.) por Don Historia deCarlosXII, rqt deSuecia,tad,ucidadel idiomafrancisal espafrol ()rueta, de Valla'dolid en la Unizsmifun cdted.ras a opositor I Leonardafu Llia y enSagradaTeologia.Corregida licencio^da 7 anad.idaconla Rfiacionesh*tdicas 7 al Excelentisimo impraidn.Ded.icada critica deM. de la Motray, elt estasegunda duquede Bueno, el de Guzmdn P6ra Claros Gir6n T1ttez saior Don PedroZoilo z vols' r74o' Moiados, Francisco de Lorenzo Osuna,etc.Madid,Imprenta Libreria en la hallard I74I, se Madrid, mention: porte cette (Le vol.ii r5 cm. de Juande Buitrago.) porDon Historia dc CarlosXII, rqt deSuecia,taducidadcl idiomafrancisal espafiol de Vallatolid m la Uniamidad cdtedras a y opositor 1 IJrveta, Itia de Leonardo histdricas la Rfiexiones con anad.ida Corregida Teologia. 7 Sagrada en licnciada I critica dzM. de la Motrayeen estailtina impresidn.Mtdid,Joaquin lbarra, t763. z vols.r5 cm. Hisnia de carlos xII, rqt de suecia, traducidadelfranc^sal apafiol. Por Don Leonardode Llio y (Irueta,opositora aitedrasn h Uniamidan de VallatolidI licnciadnm SagradaTeologia.Corregida 7 anad'idaconlasRfiexioneshistdicas1 niticas (k M. df la Motrayeenestailtima impresion.Madrid, Imprenta de Jos6 Doblado,ry7r.2 vols.r5 cm. Historia dt CarlosXII, rrlt d.cSuecia,tralucida delfrancts al espafiol'Por Don Leonardade (Iia I (Jrueta,opositora cdtedrasen la unhsersidddc Valladolid1 ry6 L'Indisctu 'Don Amador o el indiscreto.Comediade Don Cdndido Mar(a Trigueros'. Bibliotecanacional(Madrid),ms.r 8.o7z, f.86-9r . 'D. Amador.Comediade Don C6ndidoMarfa Trigueros.De la RealAcademia de BuenasLetras de la ciudad de Sevilla'.Bibliotecacolombina(Sevilla), ms.84-4-35, f.go-r42. Jeannotu Colin 'Rafaely Carlitos,o vanidady modestia',La Minensa,o el raisor generaldu zB marsr 8o6,ii.l r3-23 I I ( Le FanatisnqouMahometleprophite [Iriarte, Tomdsde,] 'Mahoma'.Bibliotecanacional(Madrid), ms.7gzz.(Publi6 (Madrid r 897),p.5r 5- r 6.) par E. Cotarelo,Iiarte y su 6poca de Ledesma, Francisco,] El falsoprnfetaMahoma.Tragediaen cinco [Rodrfguez por elL. D. F. R. deL. y V. Madid, aetos,trad.ucida delfrancis enaerslcastellano ViudadeJoaqufnIbarra,1794.viii * r55 pp. 19 cm. [Rodrfguezde Ledesma,Francisco,]TragediaheroicaEl fako profetaMahoma. En cincoartos,tra.ducid,a delfrancis el oersocastellano. Por el L. D. F. R. deL. y Y. [Ala fin:] Barcelona, JuanFranciscoPiferrer,s.d.3z pp. 20 cm. [Rodriguezde Ledesma,Francisco,]'El falso profeta Mahoma'. Biblioteca municipal(Madrid),ms.r-r r3-8 [1795].2o,5cm. en cincoattos,acvitam francis [Bertrdn y Soler, Tomds?]El Fanatismo.Traged.ia por Vohaire,traducidaen castellano por D. T. B. I S. [A la fin:] Barcelona, r77 Voltaireen Espagner7j4-r8j5 Imp r ent adeJ os 6T o rn e r, r8 z r.3 o p p . 2 I c m . [Solis, Dionisio,] 'Mohanmed. Tragedia en cinco actos'. Biblioteca nacional (Madr id) ,m s . r 6. I 8 6 [r8 2 6 ]. 5 z ff. z o ,5 c m. MiroPe [Olavide, Pablo de,] 'Tragedia de la Merope'. Biblioteca municipal (Madrid), ms.r - 78- r [ t 765/ r y 6 6 ? ].7 t ff.2 0 c m . 'Merope castellanasobre la francesa de la italiana del marquds de Maffei. 'Iragedia. Al muy ilustre sefror marquds de Navahermosa.Por Don Jos6 Antonio Porcely Salablanca'.Bibliotecanacional(Madrid), ms.r8.33o. 94 ff. 20 cm. por Don Antonio [Porcel,Jos6 Antonio,] Merope.Tragediapuestaen oersocastellano Lecorp.Madrid, Oficina de Don Blas Rom6n, 1786. xii * r r7 pp. r8 cm. [Burgos, Miguel de,] Merope. Tragediafrancesapuesta,en espafiolpor D. M. de B. Madrid, Imprentade Burgos,r8I5. roo pp. r9 cm. Appendices Olympie [Olavide,Pablode,] 'Casandroy Olimpia'. Bibliotecamunicipal (Madrid), ms.r 99-r3 [r78r]. 2o, 5 cm . [Olavide, Pablo de,] 'Tragedia de la Olimpia, en cinco actos por escenas'. Bibliotecanacional (Madrid), ms.r5.9og l78zl. 5z ff. zr cm. L'Orphelin d,ela Chine 'El hu6rfano de la China. Tragedia en cinco actos.Traducida de verso francds en verso - libre - castellano.Por D. TomSs de Iriarte'. Biblioteca nacional (Madrid), ms.r4.653.5r ff. 3r cm. (Manuscritautographe.) El huirfano dc la China. Tmgedia en cincoactos,traducida d.eaersofrancis en 7)ers0 libre castellana,dans Colecci1ndc obras en aersl )t prlsa d.eD. Tomds de lriarte (Madrid ry87), v.r g 5-298. El huirfano dc la China. Tragediaen cincoactos,traducida dc aersofrancds en oerso libre castellano,dans Coleccifn de obras en 7)ers0 J prosa de d.onTomdsde lriarte (Madrid r 8o5),v.r 83-28o. Micromigas Panigrique de Louis XV El Minomegas, Traducido delfrancis al castellanopor Don Blas Corchos,profesorde Juisprudencia.Madrid, Imprenta deJos6 Herrera, I786. vi + 6o pp. r4 cm. 'Traduction espagnole dt Pantgrique dc Louis XV, dans Panigtrique fu Louis XV. Sixiime idition. Aoec les traductions latine, italienne, espagnoleet anglaise. [Paris]r749. 39 pp. r8 cm. La Mort de Cdsar [Zacagnini, Antonio,] 'La muerte de C6sar. Tragedia escrita en franc6s por Monsieur Bolter; traducidaal castellanopor el PadreQacaniniy representada en el teatro de casadel Excmo. Sr. duque de Hijar en las Carnestolendasdel aflo de r785'. BibliotecaMendndezPelayo(Santander),ms.42. 67 ff. zo,5 cm. La muertede Cisar. TragediafrancesadeMr. de Vohaire,traducida enoersocastellano y acompafr.ad,a de un Discuno drl traductorsobreel estadoactualde nuestrosteatros y necesidaddc su reforma.Por Don Mariano Luis de Urquijo. N{adrid, Blas R o m6n, r 7gr . r o + 8 7 + I5 o p p . I5 ,5 c m. La muertede Cisar. Tragediad.eVohaireen tresactls, traducidapor el ciudadanoDon FranciscoAhis, sociode la Acafumia de BuenasLetras de la ciudadde Barcelona.y seffeteriod.esu Excmo.AyuntamientoconstitucionaLBarcelona, Imprenta de la Viuda Roca, r84. 54 pp. I5 cm. 'La muerte de Cdsar. Tragedia en tres actos por Mr. de Voltaire. Traducida del franc6s al espafrol por el ciudadano F-ranciscoAltds'. Biblioteca de Catalunya(Barcelona),ms.84o. 7r ff. r9,5 cm. r7 8 Philosophie Filosofiade Voltaire.Traducidaal espafrol.Madrid, Imprenta del Censor, t9zz. iv + 345 pp. r4,5 cm . Phi losophie de I' histoire La Filosofiade la Historia. Por Voltaire,traducid,aal castellano.Paris, Imprenta de David, r825. z vols. La Prude 'La Sevillana. Comedia en cinco actos por Don Dionisio Solfs'. Biblioteca nacional(Madrid), ms.r6.r4o [r8r6l. 63 ff. zo,5 cm. La Pucelled'Orl4ans La Doncelladc Orleans.Poemaen oeintey un ca,ntls,I la Coisandra. Con las notas. Por Vohaire.En las Batuecas, Imprenta de la Libertad, en el afro presente. x * 3oz pp. 18 cm. r7g Voltaireen EsPagner7j4-r8j5 La Doncellade Oileans.Poernaen oeinte7 un cantls,7 la Corisandra'Con las notas por Vohaire.Segundaedici'6n,rnistalt corregida.Londres, Imprenta de Davidson, 1824.xii + 322 pp. 13 cm. La Doncella de Orleans. Poema en xxi cantos'1t la Coisandra. Con las notas. Por Vohaire.Cidiz,Imprenta Nacional, r836. xii + 341 pp. Appmdices Sophonisbe 'Sofonisba.Tragediaen cinco actos,traducidadel francdspor D. A. D. S.' Bibliotecanacional(Madrid),ms.r7.448-r6.53 ff. 2r,5 cm. Tanctidc Rrr,ctitdc l'enPerar dela Chine dela Chinacon motivo de la obtaPaaperyetuadela Europa delemperudar 'Resctito deJJ.R.', CoreodeMadrid,no.z7z(rer iuillet ry89),p.zrgo'92' Romanset contes Nnelas de Vohairetralucidaspor J. Marchena.Butdeos, Imprenta de Pedro Beaume,r8rg. 3 vols.r8 cm. por Don Josi Marchena.Segundaedici6n.Burdeos, Nwelas de Vohairetraducidas r8zz.3 vols' r8 cm. Beaume, Pedro Imprentade porJ. Marchena.Sevilla,ImprentaNacional,1836. tral,ucidas Voltaire Nweiasde 16 cm. 3 vols. Stmiramis 'Tragediala Semframis.En cincoactos'.Bibliotecamunicipal(Madrid)' ms.tr46-5 [r783].2o,5cm. 'Tragedia la Semiramis.En cinco actos'.Bibliotecadel Instituto del teatro ms.82.97r.5o ff. zr cm. (Barcelona), 'semiramis. Tragedia traducidadel francis al castellano.Por Don Lorenzo vizcondedela FronteraySantarem'. Marfa deVillarroel,marqu6sde Palacios, ms.rs' 50 ff. 2I cm' BibliotecaMendndezPelayo(Santander), (Madrid),ms'I46-6 [tZqf l' municipal Biblioteca fZavala,Gaspar,l'semiramis'' 2O,5 Cm. Snniianis. Tragediaen un a{t\. Su autorDon GaspardeZapalaI Zamora.lLla fin:l [Madrid,]Libreriadel Cerro,s.d.[r793?].r6 pp. rr cm' enel TeatrodelPincipe Semiram*.Operaseriaendnsactos,queseha derepresentar pp. r4 cm' t8z7.73 dcestaCorte.Madrid,Imprentade I. Sancha, en el TeatrodelPrincipe de represntar Semframh.Operaseriam dts ados,queseha pp. r4 cm' 8r r829. dcata Cone.Madrid,Imprentade I. Sancha, en italiano original actito del 1 puestl en Semframis.Melodramatrdgin. Traducid,o y r 828. 5 r cia., Mayol de Imprenta Barcelona, J. misicapor el cilebrcRossini. pp. 14cm. r8o [Iriarte, Bernardo de,l Tanctedn,tragedia tra^ducidadefrancis en costellano,dar;rs Fiesta con que el Excmo. Sr. marquts dc Ossun, embajador extraordinario y plnipotmciario d.el rey tistianisimo, celebrael feliz matrimonir del Serenisimo Pincipe de Asturias don Carlosy la SerenisimaPincesa de Panna dofra Luisa (Madri d r765),p.r - r r 8. [Iriarte, Bemardo de,] Tragedia.El Tancredo.En cincoaaos. IA la fin:] Pamplona ry78. z8 pp. 2r cm. [Iriarte, Bemardo de,] Tragedia.El Tanctedn.En cincoaaos.lA la fin:l Barcelona, Imprenta de Carlos Gibert y Tut6, s.d. z8 pp. 2r cm. En cincoattos. IA la fin:] Barcelona, [Iriarte, Bernardo de,] Tragedia.El Tancveda. Oficina de Pablo Nadal, ry98. z4 pp. 2r cm. El Tsncrefu. Opera seria en das arlos, que se ha dt representarpor lo Compafiia Italiana en el Teatro dcl Pincipe dr esta Corte. Madrid, Imprenta de la Minerva Espafrola,t8zz.79 pp. r3,5 cm. El Tanctedn. Opera seria en das actos,traducida al espafiolpara representaneen el 6pera.Afio1826. [Valencia,] teatrodelaM.L ciudaddcYalmciaporsucompafi{ade Oficina de Benito Monfort, s.d. Ir826]. 45 pp. rZ,5 cm. El Tancredo.Drama serio en dos actos,que ha de caflterseen el Teatro Pincipal de Cddiz n 1826. Para benefciodz la SnoraJosefinaJulien. Traducidnpor D. J. C. [Cildiz,] Imprenta de Ram6n Howe, s.d. [r827?]. 9I pp. I3,5 cm. Il Tancred.i,dramma serio in due atti. El Tancredo,operaseria en das actos.Qrc se ha de rEresmtar en los teetrls d.eesta Corte.Madrid, Imprenta de I. Sancha, t8zg.67 pp. 16,5cm. [Gironella, Antonio?] Hermnegilda o el ettor funestz, tragedie en cinco acros.Por A.G. Bal'celona,Imprenta de A. Bergnesy Cia., 1832. rzo pp. r r cm. Zad.ig 'Instrucci6n para un joven que deseaconducirse bien', Diario noticioso,cariosopilblicoy econfimin,nos.2o-4o (zz iuin-r7 juillet 1759). erudito1t comercial, Zad.ig o el destino, historia orintal publica"dam francts por M. de Va.dey traducida al espafiolpor Don t6ti*. Salamanca,Francisco de T6xar, r8o4. xvi + 283 pp. 2O,5Cm. r8r Voltaireen Espagner7j4-r8j5 ZaiTe [Hickey, Margarita,] 'Zayra, tragedia de Mr. de Voltaire, traducida por Dofra Margarita lchy'. Bibliotecanacional (Madrid), ms.r8.549-5. 5r ff. 3o cm' deamory ley,tragediasegfinel mdsmoderno [Postigo,Juan Francisco del,f Combates dz la Europa. estilo fu losmejoresteatros Qut do a lw it dedicaa la entdita nacidn ztecinode Cddiz.Ano de r 765. [Cddiz'] Pilotos, Fernando espafrolaDon Jugaccis Monteros, s.d. de los Espinosa Manuel [rZ6S]. ro6 pp. r9 cm. Zafin. En cinco aaos. Traducida del francis al La Tragedia. Pablo de,] [Olavide, espanol.[A la fin:] Barcelona,Imprenta de Carlos Gibert y Tut6' s'd. z7 pp' 2r cm. [Olavide, Pablo de,] Tmged.ia. La Za1da. Traducida del franca al castellano. Conegiday enmendadaen estasegrnda.impresi6n.En el afro dc r 782. [A la fin:] Barcelona,Imprenta de Carlos Gibert y Tut6, s.d. [r782]. 27 pp. 2r cm' [Olavide, Pablo de,] Tragedia. La Zayda. En cinco aaos. Traducida dcl francis al espafiol.[A la fin:] Barcelona,Viuda Piferrer, s.d,.z7 pp. 2 r cm. [Olavide, Pablo de,] Tragedia. La Zayda. En cinco aaos. Tra^ducidadel francis al espafiol,[A la fin:] Salamanca,Imprenta de Francisco de T6xar, s.d. z7 pp. 2 r cm . [Olavide, Pablo de,] 'Zayda, Tragedia en cinco actos escrita en francds por Monsieur de Voltaire y puesta en verso castellano'. Biblioteca nacional (Madrid), ms. r7.448-r 7. 66 ff. 2o,5 cm. [Olavide, Pablo de,] La Zayda. Biblioteca municipal (Madrid), ms.r5r-r3 IrZ go] . 2o, 5c m . Zaira. Tragedia, traducida delfrancu I puesta.en peno castellanopor Don Fulgmcio Labrancha;quien la dedicaal Sr. D. Antonio Lucas,Zeldrdn, Canillo deAlbomoz, etc.Murcia, por Phelipe Teruel, I268. (8) + 6+ pp. 20 cm. La fe triunfante dcl amor y cetro. Traged.iaen que se ofrecea los aficionadnsla justa idta de una traduccifin poitica. Por Don VicenteGarcia de la Huma. Entre los FuertesdeRomaAntioro, entre losArcad'a Aletophilo Deliale, arr. Madrid, Oficina de Pantale6n Aznar, ry84. rrZ pp. r5 cm. La fe tiunfante del amor y cetrl, 0 Xaya: tragediafrancesa, dans V. Garcia de la Huerta, Theatro hespafiol,t.wi Traged,iasd.edan VicenteGarcia dc la Huerta: suplemmtoal Theanohespafiol(Madrid r786), ro8 pp. r5,5 cm. La fe triunfante del amory cetroo Xaya. Tragediafrancesa. Traducida al espanolpor Don Vicente Garcia de la Huma, de la Academia Espafiola. Cuarta edici6n. Segovia,Imprenta de Antonio Espinosa,s.d. zo * ro8 pp. r7 cm. Lafe triunfante del amorl cetroo Xayra. Tragediafrancesa.Trad'ucidnal apafiol por Don VicenteGarcia dela Huma, delaAcad.emiaEspafiola.Cuarta edici6n Madrid, Imprentade Garcia,s.d. rrz pp. r5 cm. t8z Apputdices La fe triunfantedelamory cetrooXayra. Tragedia por francesa.Traducidaal espafrol Don VicenteGarciadela Huerta,de la Aca"dernia Espafiola.Quinta edici6n.IA la fin:] Barcelona, ImprentadeJos6Torner, r8zt. z6 pp. 2r cm. [Garcfade la Huerta,Vicente,]'La Xayra.Tragediaen cincoactos'.Biblioteca nacional(Madrid),ms.r4.7og.6z ff.28,5 cm. [Garcfade la Huerta,Vicenre,]'Xaira'.Bibliotecamunicipal(Madrid),ms.r78-6.6off. zo,5cm. nacional(Madrid),ms.r4.509[Garcfadela Huerta,Vicente,]'Jaira'.Biblioteca zt. z ff.2r,5 cm. r83 r7j4'r8j5 VohaireenEspagne AppendiceB: EPitaPhede Voltaire Biblioteca nacional (Madrid), ms.r 0.943' f .t g +- I S Habiendo muerto Voltaire en Paris a 3o de mayo de r77g trataron sus alumnos de erigirle estatua. Sabido esto en Londres y que se eigia a costa de todos los fil6sofos epicureanos(de que abunda tanto aquella capital de Francia), Londres, capital y .ott. tan favorecida de Voltaire, que la preferia a todas las del mundo la corte celestial, envi6 uno de los sabios de Inglaterra para que se y "utr " grabaseal pie de la estatuael siguiente Epitafio In tibi lapidedignum Voltairum. Qri In Poesimagnus In Philosophiapanus In Historiaminimus In Religionenullus. Cuius Ingeniumacre Iudiciumpreceps Improvitassuma. Cui Arrideremuliercula scioli Plausere Favereprofani. Quem Dei Hominumquemirrisorem, SenatusPhisico-Atheus, Corrosoere.hac Estatua Donavit. r84 Appndices AppendiceC: 'Idea de las obrasde Voltaire' (Universidad Biblioteca feiioniana deOviedo), manuscrit noncot6,f.ry6-zo9 Idea sumaria de la obras y espfritu de Francisco Maria Aruet Voltaire para servir de precauci6n a la noble iuventud espaflola que se da al estudio de la lengua francesa.Ano r759. Acabo de leer, florida y noble iuventud espafrola,todaslas obrasde Mr. Voltaire, y son las que se siguen. l. Primeramentediez tomos en 8'de Miscel6neas.Lo segundo:sietetomos tambidn en 8o con titulo de Ensayosobrela historia uniaercal;estos r7 tomos andaniuntos en un iuego impresoen Ginebra por los hermanosCramer, el aflo de ry 57, reconocidospor el dicho Voltaire y de su conscntimiento. z. Lo tercero: dos tomos en 16ocon fitulo de Anales del imperiodc Occidente, desdeCarlosMagno hasta nuestrostiempos,impresos tambi6n en Ginebra y por los mismos hermanos Cramer; no tengo presentesi en el mismo aflo o poco antes.Lo cuarto: el Siglo deLuis XIV, que se imprimi6 variasvecesen diferentes lugaresy encuadernaciones. 3. Todas estas obras son originalmente francesasy las m6s traducidas en ingl6s. La Vida de CarlosXII, re1 d,eSueciase traduio en nuestro castellano y algin tiempo despu6sfue prohibida por edicto priblico del Santo Oficio. Un poema del mismo autor que viene con la Vida de CarlosXII en esta nueva colecci6n,con titulo de la Henriadaestdtambidniustamenteprohibido en estos Reinos. Y yo no sd que el Santo Oficio haya prohibido mds de este escritor verdaderamenteinfeliz. 4. Ll6molo infeliz porque habiendo nacido de prosapiadistinguiday padres catdlicosen Francia,que lo pusierontempranoen el colegiode Luis el Grande, seminario ilustrisimo de virrudes y letras en Paris, al cargo de los W. PP. Jesuitas, descubri6 desde luego en aquella menor edad un genio, no s6lo libertino, sino ap6stata;y con excesostan escandalosos de impiedady libertinale, que no pocasvecessacaronl6grimasamargasa los oios de suspadresy obligaron a su profesor de Ret6rica,el Padre Leiai a cogerloun dia de la botonadurade la casacaen plena clase,a vista de todos los dem6si6venes,y a decirle en voz alta y terrible: lOh rapaz infeliz! Algin dia seruistil el alfirez de losincridulosy de los impios.Este anuncio, mds que conminaci6n fue profec(a, cuyo cumplimiento son los escritosdetestablesde este,no ya rapaz,sino viejo endurecido,buf6n, impio, sacrilegoy blasfemo. 5. Perdonadnoble iuventud espaflolalo acre de esteestiloy lo terrible de los epitetos, que aun no adecuan al dem6rito del presenteasunto, que a mf me tiene llagado el coraz6ny vertiendo sangre;porque si encarnarael archidemonio r85 Voltaireen EsPagner7j4-r8j5 de la malignidad mds refinada y astutano escribiera con m6s pernicioso artificio parala seducci6ny ruina de las almasincautas. 6. Escritor copiosopor el gran nfmero de sus escritosen otras materias'cuya pluma corre con tal denuedoy desembarazoque parecevolar. Su estilo es en todo pintorescoy ameno,pero al mismo tiempo conciso,perspicuoy enfrgico; la dicci6n pura y elegante,los perfodosadmirablementebien vueltos,pulidos y armoniosoi, sus pinturas animadas,sus im6genesproporcionadas,medidas y aun agtaciadasen su ginero, y sus descripcionesrisuefrasy amenashasta el encanto. que estevieio buf6n 7. Estosson los engastesy esmaltesde la doradacapaen por altos sus de Dios y abandonado conciencia iuicios a rdprobo cauterizada de horribles. mds las blasfemias indiferentemente lectores a sus brinda sentido, 8. Abogadodecididoy ac6rrimodefensorde un tolerantismogeneralde todas las religiones,habla algunasvecescomo buen cat6lico,pero le dura poco este lucido intervalo, y asi lo regular es verlo Proteo, acomodarsea turnos todos los traies del Protestantismo;de aquf pasa a sociniano' maniqueo' mahometano' defsta, materialista,fatalista,y por consiguiente,ateista,porque todas estas pestesno son otra cosa en el fondo que el ateismo en disfraz. Otras vecesse turla abiertamente de todas las religiones, salvola que 61llama la de los fil6sofos, o la religi6n natural, y que explicada por 6l y por los dem6s cerdos de la inmundisima piara de Epicuro, no es otra cosa que un desenfrenototal de las pasionesmds brutalesy torpes' g. Notd algunas veces con horror y espanto mio que llora la memoria de las torpezasy desfrdenes de su pasadavida, no con espfriru de penitencia,sino con un g6nerode despecho,porque su presentecaduca,y cascadavejezle tiene en una imposibilidad absolutade revolcarsede nuevo en las mismastorpezas. Asi nos representanlos te6logosel despechoendurecidode las almascondenadas, que cada instante prueban y apetecenlos des6rdenesque les acarrearon su eternacondenaci6ny de que no volverin a gustarm6s en toda la etemidad. ro. Gran censurador y satfrico del pueblo hebreo en sus mejores y m6s luminosos tiempos sin exceptuarsus iefes y reyesm6s insignesy heroicos,ni a sus profetas, a quienes trata sin distinci6n de visionariosy fan6ticos)en una palabra: un pueblo tosco, glosero, b6rbaro, sin conocimientoni gusto en las cienciasy bellas artes. Al contrario, gran panegiristade los antiguosgriegosy romanos. r r. Estos sf que para Voltaire fueron los pueblos grandes e ilustrados, fecundos en hdroes y maestros consumadosen todas las artes y ciencias' imitadoresfielesy copiadoresde la bellanaturaleza,y sobretodo verdaderamente humanos v rcligiosos, que nunca se persiguieron ni ensangrentaronunos con orros en g'uerra de religi6n como los cristianos,y que adoraban todos r8 6 Appndices pacificamente al solo Dios vivo yverdadero aunque baio de los diversosnombres y apelacionesde Uranos, Saturno,Jripiter, Plut6n, Cibeles,Vesta,Juno, Venus, etc. rz. Admira y celebra con afectos casi extdticoslas grandesvirnrdes de Marco Aurelio, Diocleciano y Juliano el Ap6stata, censurando a los Santos Padres y apologistas antiguos de la religi6n cristiana, que nos dan muy otras ideas de €stosy demds perseguidoresde la Iglesia. Reprehendey censuraseveramente a San Basilio Magno y a San Gregorio Niseno Nacianceno por los informes y cardcter que nos da del infeliz ap6stataJuliano. r3. Afirma sin m6s autoridad que la suya que ninguno de los emperadores paganos levant6 persecuci6n alguna contra la Iglesia sin haber sido antes provocadapor los alborotos amotinadosy sediciososde los fieles sus hiios, y que el haber 6stos sin raz6n alguna pegado fuego al palacio imperial de Diocleciano en Nicomedia fue la rinica causa de la persecuci6n que suscit6 el mismo Diocleciano, quien por otra parte fue un pr(ncipe naturalmente piadoso, manso,clementey humano. r4. Que el ndmero de los mdrtires en todas estaspersecucionesse ponder6 por nuestros Padres antiguos con demasiado exceso, especialmente en la de Diocleciano, la m6s general y sangrienta de todas y que si los que murieron por la fe cat6lica en todas las persecucionesgeneralesy parciales se examinaran a la luz de una crftica imparcial y juiciosa, hallariamos quizd que de diez mil, v.g", que ponderamos nos faltartan nueve mil novecientosy noventa. 15. Superfluo me parece calificar estos anticristianos y blasfemos delirios, porque a primera yista su calificaci6n salta a los oios del cat6lico lector menos advertido. Voltaire, en estos desvarfos,no tuvo a otro a quien copiar que a un fandtico ingl6s llamado Dodwell; el que fue severamente censurado y reprehendido aun de los mismos protestantes,indignados de ver que un escritor cristiano se arroiase con tanta temeridad y sin fundamento alguno a aminorar y deprimir el nrimero de los testigos mds calificados y fieles del cristianismo, pero Voltaire le gana. 16. Es tambi€n gran censurador y critico severo de Constantino Magno, a quien retrata como hombre lleno de todos los vicios y vacfo de todas las virnrdes. Yo creo firmemente que Voltaire despedazaal gran Constantino de un modo tan indigao y calumnioso, porque fue el primer emperador cristiano, que allanando los estorbos de la predicaci6n del Evangelio, puso a la Iglesia en libertad. r7. Del mismo indecorosomodo trata a Carlos Magno y a su padre Pipino el Pequefro. A este trata de traidor infame y alevoso,que usurp6 el trono de su natural seflor y rey Childerico III, callando mafrosamenteel que 6ste fue un prfncipe inerte y vicioso, depuesto por San Zacartas papa, a las instancias r 87 Vohaireen EsPape r7j4-r8j5 Appendica un6nimes y sriplicasrepetidasde todos los tres estadosdel reino de Francia: clero, noblezay plebe. r8. A su hiio Carlos Magno trata de un prfncipe sanguinario,ambicioso, inicuo, incontinente, que encubriendo sus ambiciosos desigrrios con capa de celo por la religi6n, redujo a la esclavituda los inocentespueblos id6latras de Frisia, Wesfalia, Sajonia, etc. Por abreviar, se nota una transc€ndental falta de decoro en el modo con que Voltaire habla, aun de aquellos principes que la Santa Iglesia canoniz6 y propone por sus heroicas virtudes y eminente santidad como modelospara la imitaci6n de los principescat6licossus hiios. de la Iglesiacat6lica,los conciliosnacionales, I g. A las mis augustasasambleas generalesy provinciales, trata de unas congregacionesde fan6ticos ignorantes, que se iuntaban para maldecirse y anatematizarseunos a otros como herejes, por unas cuestiones abstractasde una greguescaierigonza en que ni los unos ni los otros entendianpalabra. zo. Del mismo modo trata a los Padres de la Iglesia, sin perder ocasi6n alguna, como a los principes y doctores de las escuelascat6licas,que segrin este nuevo alfdrez de la incredulidad fueron unos fan6ticosignorantes,m6s aplicados a explicar algunas paradojas absurdas de Arist6teles y de algunos delirantes 6rabes comentadores suyos, que el Evangelio, como si el Evangelio se hubiera quedadohastaahora esperandolas ilustracionesy comentariosde Voltaire. z r. A las sagradasreligiones, como a sus respectivosfundadores y alumnos trata de gente ociosa,z6nganosde la Repriblica, campeonesde la Iglesia romana y sat€litesde los Papas,que todos se aborrecenunos a otros como capitales enemigos.Regalonesllenos de ambici6npor mandar,llenos tambifn de orgullo y fasto, vanagloriososcharlatanesy pedantes. zz.Elieio endurecidoy abandonadose burlaria de quien en defensade las religionesle respondieraque todasy cadauna de ellasson alm{zigasde santidad y doctrina por su vocaci6ny profesi6n, que sus alumnos son maestros,doctores, predicadores,confesores,m6dicosespirituales(y aun corporalesalgunos)de los fieles,que no cabenen guarismolos alumnos que cadauna destac6a las partes mis remotas y bdrbaras del mundo para desmontar la maleza de la idolatrfa y plantar la fe cat6lica a costa del sudor de sus frentes y sangre de sus venas. Este eiercicio es muy diverso del de capitanear tropas irregulares de comediantesy danzarines lascivos,de Amiens a Berlfn y de Berlfn a los abismos. 23. Afectaun cardcter de sabio universal en todo g6nero de literatura, ciencias y artes, hastalas mds mecdnicas,y as(no hay dificultad alguna,divina ni humana, en que no mete la hoz con tanta confianza como si la mies fuera toda suya. Admiraci6n causa el ver que haga todo esto con un espiritu constante de contradicci6n, que nunca se desmiente,y asf es regular verle afirmar en una parte y neBar en otra cuanto habia afirmado sin mds raz6n que su capricho. r88 24. Unas veceselevahasta las nubes, otras vecesdeprime hasta los abismos la vastaenciclopediade las artesy cienciasuna por una. Del mismo modo elogia y censura a turnos a los m6s eminentes maestrosde ellas, antiguos y modernos, sagradosy profanos. Nihilfuit unqu&mtam disparsibr como Voltaire, que parece un paradojaanimado,o un encarnadoparalogismo. 25. Pero si los respectivosprofesoresde las demdsartesy cienciaslo hallan tan superficial, tan ignorante, tan temerario y tan affevido cada uno en la suya, ac6mo lo hallar6n los profesores de la historia eclesidsticay sagradateologia en estas dos facultades? Dirrin que Voltaire fue siempre un delirante charlatin, como es al presenteun vieio loco, que m5s bien merece el m6s alto y soberano desprecioque la atenci6nde hombres cuerdos. 26. No por eso se puede negar que ley6 muchisimo, pero es absolutamente imposible que haya leido la mil€sima parte de lo que ostenta. Su arte, pues, consisteen sabersuplir con una tenaz memoria de las especiesque ley6 dispersas en los fndices de los libros que ley6, y con una imaginaci6n amena, fecunda y brillante, que sabe formar montes de los 6tomos, la falta de una lectura mds extensa,unida, s6lida y consiguiente. Por lo que mira a las cosas de la Iglesia, es muy fdcil de conocer que ley6 m6s en autores protestantesy condenadosque en los ortodoxos, porque hallaria a cadapaso en estos fltimos el contraveneno de toda laponzofia infernal que bebi6 tan a boca llena en aquellos arquitectos de mentiras y calumnias. 27. Las actasmfs depuradasy mds bien testificadasde las vidas de los santos, los anales y cr6nicas m6s correctas de las sagradas religiones y la historia eclesidstica toda, no es otra cosa para Voltaire que un cuerpo hinchado de leyendas extravagantesy fabulosas, llenas de increibles quimeras y embustes. Del mismo modo califica los milagros mfs autdnticos y m6s bien probados en Roma para las beatificaciones y canonizaciones de los santos, con un estilo irrisorio y de chanzoneta, y adn los mismos santos, el trato mis modesto que les da es de visionariosy fandticosinritiles a la sociedadhumana. 28. Para hacer irrisible y, por consiguiente, despreciablea la religi6n Voltaire es un art(fice tan insigne que el espiritu de la malignidad parece haber formado en 6l oirun just& cor suum, para secretario y amanuensede toda su satisfacci6n y confianza. Hace a su modo un Precisesto es un extracto del Eclesiastdsy otro del poema divino de los Cantares: ambos extractos dignos s6lo de ser lefdos en los conventfculos nocturnos de los antiguos maniqueos y gn6sticos modernos, quiero decir los molinistas m6s abandonadoso los cofrades de la inmundisima cofradfa del fuego infernal de Londres, cuyas nocturnas asambleasllenas de abominacionesy escdndalosinsufribles persigui6 el gobierno politico de aquella ciudad, hasta exterminar la dicha infernal cofradfa. 29. Tiene tambidn Voltaire otro infernal artificio, que transciende a todos sus lt r89 r7i4-t8i5 I/ohaireenEspagne quieraque trata de religi6n' escritospero que reluceprincipalmenteen donde la mriquinadelicada destreza Este artificio consisteen iugar con singularfsima especialmente especies' sus todas en y de la ironia y picantede lasinsinuacionJs llamarla mris puede y se risa la el micterismo'que es el m6s eficazpxtmover tropoludiero un por naturaleza que es ironia, delicadaflor o quintaesenciade la vt'ro".Talcualeiemploilustrar6elpens.amiento,advirtiendoqueelindole prestatan f6cilmentea maiestuoso,gravey serio de nuestrocastellanono se estasridiculeces comoelgenioespirituosoyvol6tildelalenguafrancesa en manostanh6bilescomolasde Voltaire' especialmente --':o. a cantarse come-nzg s." el primer eiemplo.El simboloconstantinopolitano ro96 Roma; de iglesias las que y Francia en"lasiglesiasde Alemania 9n ?tiT:lo por "tut"gno que al Papade introducirlo all6 y Su Santidadrespondi6 en mdslevesospecha la cuantola [glesiaromananuncapadeci6menguani la por entoncesintroducir nile parecfaconveniente fe, no necesitaba purezade s.-r, -"rio, VIII a de Bened-icto ista novedad.Con efectono se introduiohastael tiempo instanciasdelemperadorSanEnrique.oigaseahorac6movisteVoltairela susromanos a.t r"p" CarlosMagno:Respondi6el Papaqueni €l ni ;;;;;;; " q,riti.n admitir ni rezarel credo' --;;. d" eiemplo.Hablandode la irltima cruzadadel gloriososan Luis rey y de los seflores de"Francia,i.fi.ie la oposici6nque algunosde susconseios con este concluye del reino le hicieronpaia disuadirlode su piadosointento. mict.rismoobufonadaentonodeepifonema:peroelsantoreyfue.nimiamente modosutil.ydelicado ti*oro paraescucharo atenderalatarz6n'Que es un esposible,ni qui6n de degradaral santorey de todaslasvirtudes,porquelc6mo puedeentenderoconcebirqueunprincipe.tanirracionalytestarudo,queni q.rier. oir ni atenderala rtz6n, seavirtuoso? ' los principiosde-liansenismo'dice: 3r. Ooo eiemploy acabo.Historiando proposiciocincofamosas .qir...,-ao ileg3a Lovainalabulaquecondenabalas la bula, se Leida doctores. los ,rir, ,. iuntaroria toda priesaen claustrotodos coma,_afirmando o virgula una dividieroninmediatameitee' dosbandossobre y otro bando'al conffario' ;;;t q"" dichavirgulaestarfamejor en otraparte' el A Romade nuevopor todo' remedio? tf ,,o ador,?. estaba'Pues,iqu€ q"" cartasde creenciay de "i, nuevas agentes, all6 nuevos i,i-efecto, se despacharon empeno,ynu€vos."ud"l.,deunoyotrobando.Losromanos'quenoquerian les enviaronuna nueva a.iot iuagoy que celebrabancon risadasestaslocuras' de la cruza la fecha.' ni coma punto ni no traia bulaqueapag6el inceiaio,p*qu. son dogmdticas disputas las que todas Insinuandocon estasmalignasbufonadas invencidn propia su de que es €sta del mismoiaez,esto es,dJ lanocapinacomo retaguardiade y cerebro.Es muy ordinarioen voltaire el cerrarla anticristiana ddndolesel aire brillante sus impiedadescon estasinsi"""ciones bufonescas' r90 APPendices epifonemaparadefarmdsbien clavadoel aguij6n' de un sentencioso de lasobrasdel genio 33. Estaesunaideamuydiminutaperomuyverdadera en los sabiosde su no s6lo lugar tanto y iJ-l espiritu de Voltaire,que se hizo uno y otro estado. primer en orden, prfncipes del i.-po, iitro tambi€ncon los monarquia,no os cat6lica esta florida de Perovos,iuventudilustre, esperanza que trata ni de la materias las de gran variedad la dei€issorprehenderni de porquetodo de su estilo, lisonieros encantos los ni de brillantezde suspinturas, veneno' y mortifero belefro de estono esm6sque confecci6n todav(acondenadasrz 34. Aunque las obras de estevieio infeliz no est6n deben parecermenos por ni eso no son humano, tribunal glno pot algrin -detestables y prohibidasestdnpor y vitandasa cualquiercat6lico:condenadas derechonatural y divino, por las reglasdel Indice y por el consentimiento uniformede todoslos doctorescat6licos,que afirmanpecarmoftalmenteel que lee o retienelibro alguno,cuadernoo papelpor cuyalecturarecela a sabiendas que peligrarala fe o lasbuenascostumbres,aunqueno hayapragm6tica,edicto o por susnombres' humanaque los prohibaexpresamente o t.y "tgun" que reemplazatilncon francesa lengua en hay obras muchas otr"t 35. intirinr"s ventaiasy sin riesgolasfaltasde lasobrasde Voltaire:en lo hist6rico, la historiaantiguade Rollin, con su continuaci6nhastaConstantinoMagno'En lo teol6gico, dogm6tico-hist6ricolas obras del inmortal Bossuet,Fenelon, Laffitau-enIo predicable.Estosrnismos'comotambi6nel P. Bordalou,Massillon y el Diccionario moral. Para formar el gustoen las bellasartes Batteuxy el abateDe Bos. Tambifn serviri para conocermds a fondo,con mis extensi6n y meior orden qui€n es Voltaire, leer el Ordculofu losnunosfilfisofosescrito rinicamentecontraVoltairepor el abatede Guyon.Estaobramereci6el aprecio y la aprobaci6nde Nuestro SantisimoPapareinantey solaestacircunstancia elogio. Pudiera recomendarotros muchfsimosdignos de toda ., ,u-"yor no quieroser mdsmol€sto. alabanza,pero F.I.H. I9 I r7j4-r8j5 VoltaireenEspagne Appmdices AppendiceD: 'Crftica sobreel Tartufl.e' Biblioteca del Instituto del teatro (Barcelona),ms.3r.54o, f.r4-zz Cuanto he dicho no es mi dnimo extenderlo al Teatro Francds; sd que las tragedias son piezas s6lidas, llenas de decoro y gravedadarregladasal arte y de sana moral; quiero s6lo manifestar que hay tambidn defectos en estas piezas dram6ticas hechas de la parte de all6 de los Pirineos, bien que en las m6s no sean de lo mds grosero con todo suelen faltarles algunas cosas:en lo moral las encuentro muy parecidas, pues el principal asunto suele ser amoroso' y ya que hablo con imparcialidad, que confieso lo bueno de sus piezas, no quisiera que s6lo publicasen de las nuestras los defectos e ignoren y callen sus perfecciones. Yo ser6 el primero que confiesa que el teatro nuestro abunda de much(simas piezas defectuosas,pero tenemos innumerables que si se dedicase un hombre de numen y buen gusto a enmendarlas,con poco trabajo que tuviera podria dar una colecci6n de comedias perfectas; Calder6n y Vega, tan despreciados de Voltaire y otros criticos franceses, no tuvieron otro defecto que sobrarles el numen po6tico y el entendimiento; esta abundancia les hizo caer en muchos defectos, que ningin espafrol iuicioso podr6 negar, pero esto mismo los elev6 juicio debe [a] algunas perfecciones tan admirables que cualquier francds de y estilo, frases y en las nobleza la elegancia pureza la locuci6n, de confesar, la junta y metro la fluidez, en el la naturalidad la ficci6n, ingenio en e la sutileza con la nerviosidad y solidez forman el cardcter de Calder6n y Vega; las que ellos pintan en los hdroes est6n llenas de maiestady decoro, las que figuran en los particulares de naturalidad y verosimilitud, y estos son los poetas que con tanto desprecio miran Voltaire y otros despu6s de haberlos disfrutado: buena recompensa, pero efecto preciso de no conocerlo y no estar en estado de ser sus jueces. Me admira lo que leo en el Discunosobrela poesfaepicade Mr. Voltaire: dice hablando del cdlebre poeta inglds Shakespeare,afirma que sus tragedias son monstruosas y algunas duran tantos afros que el h€roe se bautiza en el primer acto y muere vieio en el riltimo; hay bruias, hechiceros, que iuegan con cabezas de muertos; en fin, dice Voltaire, imaginesecuanto se quiera de m6s monstruoso y absurdo, y todo se encuentra en Shakespeare.Sin embargo, concede que iustamente tiene el nombre de divino; dice que antes que tuviese un total conocimiento de la lengua inglesa iuzgabaque iniustamente lo tenia; pero desde que yo tuve mds conocimiento de la lengua vi que los ingleses tenian raz6n, y que es imposible que una naci6n entera se engafle en sus sentimientos y modo de pensar, ellos conocfan como yo los defectos de Shakespeare'pero conocian mejor que yo sus singularesbellezas. Hasta aqui Voltaire, y ahora yo, si 6l tuviera el conocimiento de nuestro r92 I I { idioma que tiene del ingl6s, confesaria que Calder6n no tiene los monstruosos defectos de Shakespeare,y que le sobran mil bellezas, quizds superiores a las que supone en el ingl6s, y ya que ignora nuestro idioma o lo entiende poco, por qud al ver que toda nuestra naci6n alaba a Calder6n y Lope no se hace el cargo que es imposible que una naci6n entera se engafreen el iuicio que hace de un autor patricio, y Que nosotros hallaremos muchas bellezascuando a 6l le oculta la falta de su conocimiento los autos de Calder6n; no hay hombre de buen gusto entre nosoffos que no conozca sus defectos, pero esos mismos se deleitan aun en los mismos pasajesdefectuosos,hallando unas bellezasque no s6lo deleitan sino arrastran a leerlas una y muchas veces. No quiero concluir estacarta sin pasar del teatro y poesia dramdtica a la 6pica y lirica. Nuestro Mr. Voltaire en el discurso que cito sobre la poesia 6pica habla de los principales y mayores poemas 6picos de cada naci6n, y al llegar a la nuestra no encuentra otro que citar que la Araucana de D. Alonso de Ercilla; naturalmente es el rinico que habfa leido, y qud s6 yo si lo ha entendido. Entre nosotros ya sabeVmd. no se [e] tiene por el principal poeta 6pico; sin embargo Mr. Voltaire, que no habrfa leido otro, se empefraen hacer una critica severisima e increible a cualquiera que reflexione no ser posible que quien es superior a Homero en un pasaje, como dice Voltaire, sea en lo dem6s mis salvajeque los indios bdrbaros de que habla, como afrade despu6s. Qud diria Voltaire si un escritor espafrol,hablando de los poetas dpicos de todas las naciones, no citase por los francesesotro que Chapelain autor delaPuzellao Desmaret del Clodrnteo, y que sin haber leido m6s que estos dos poetas francesesy no hablara hasta despuds.Esto mismo digo yo a Voltaire; qud culpa tenemos nosotros que 6l no tenga noticia de otro poeta que la Araucana. La Austriada de Juan Rufo, la Ndpolesreaqerade del pr(ncipe de Esquilaze, el Pelayode Solis, y orros varios son unos poetas no comparables a la llial.a, pero si superiores a la Araucana y mucho mds arreglados al arte, ldalos Voltaire y no se precipite a hacer juicio de todos los poetasde una naci6n por s6lo haber leido uno y no el mejor, si no se acreditard de poco juicioso. Culpa la desigualdad de Ercilla y en esto es 6l infinitamente mris culpable en su Enriada: si es malo en Ercilla despuds de haber elevadoel estilo descendera otro muy distante,pcudntopeor ser6despu6s de haber hablado como santo y religioso pasar a hablar como impfo y sin religi6n? Qud cosamds extrafla que despudsde haber puesto en el primer canto en boca de aquel viejo que encuentra Enrique [V en la isla a que arriba un discurso lleno de edificaci6n, pone en la venerable boca de San Luis unas expresiones que s6lo estarfan bien colocadas en la de un ateista; lea Vmd. el canto siptimo y oird decir a San Luis que Dios no castigalos placeres pasajeros y los delitos de nuestra flaqueza con tornentos eternos. Yo admiro el gran talento de Voltaire, celebro su Eniada pero abomino muchos pasaiesde ella. r93 Voltairem Espagne r74-r8j5 Aun menosconocimientotiene de los poetasliricos,y en estegdnerocreo a todos.Los francesespuedenpresentarnosa hemosexcedidolos espafroles Boileau,Rousseauy al mismoVoltaire:a todosestospuedeoponerseun solo Garcilaso,un solo Fray Luis de Le6n, un Bosc6n,los Argensolas,un principe de Esquilaze,un EstebanManuel de Villegas,quien particularmenteen su Anacreonte escomparablea los griegosy latinos.Garcilasoy Le6n soncomparables a Virgilio en sus6glogas.Vmd. lo sabemejor que yo. Vmd. no ignoraque en el siglo XVI estuvieronlas musasde asientoentre nosotrosy siemprenos han preferido,y que en el sigloXVII y XVIII hemostenido poetasgrandessi no comparables a los arribadichos,no inferioresa los que nos quierenoponer. He molestadodemasiadoa Vmd. de quienquedoetc. t94 Appmdices AppendiceE: Qualificationsde Candide Archivo hist6rico nacional (Madrid), section Inquisici6n, liasse 4474-42 Ilmo. Sefior Sefror. He visto el libro intitulado Candideou l'optimismeque V.I. se ha servido remitirme por D. Mariano Blancas,secretariodel Santo Oficio en r8 del presentemes, para que mir6ndolo con reflexi6n note los lugares que halle dignos de censura teol6gica, expresandola que corresponde segrin la calidad de las proposiciones. Y aunque siendo este libro de Voltaire, como se colige de las letras que est6n en la portada, del estilo y de la ortografia propia del autor, no necesitabamds censura,por ser bien conocidasu impiedad; con todo, cumpliendo con lo que se me manda, digo. Que esta obra se reduce a una sitira contra Leibniz. Queriendo este autor probar la existenciade Dios entre otras cosashace en substancia en su Theod,icea este discurso: todo lo que existe tiene en sf o en otro la raz6n suficiente de su existencia; el mundo es una colecci6n de cosas contingentes, luego no puede ser aquel ente que tenga en si la raz6n suficiente de su existencia; el mundo es contingente, luego son posibles otros infinitos mundos, luego el mundo no es Dios; luego Dios, que tiene en si la raz6n suficiente de su existencia,ha creado el mundo. Si Dios ha creadoel mundo, estandoiunta su sabidurfasupremacon su infinita bondad, no pudo deiar de elegir lo meior, porque asi como el menor mal es cierta especiede bien, asi el menor bien es cierta especiede mal, luego entre todos los mundos posibles este es el 6ptimo.Este argumento de Leibniz y su famoso sistema de la armoniapratabilita para explicar la uni6n del alma con el cuerpo, es lo que parece querer ridiculizar Voltaire en la presente obra, a la que por eso intitula el Optimismo. Digo lo que parece, porque bajo el velo de una sdtira contra esasmdximas de Leibniz, de cuya verdad o falsedad prescindo por ahora, oculta este impio autor el designio formal y seguido de establecerel deismo, y no como quiera, sino un defsmo epicfireo, que presenta un Dios sin Providencia, y que dejando al acaso todos los acontecimientos de este mundo. liberta a los hombres de la esperanzay del temor de los castigosy de los premios de la otra vida, arruinando por consiguiente todos los principios de la religi6n, de la sociedad y de la moralidad de las accioneshumanas. Para conseguir este fin y pervertir a los incautos, foria una novela, a cuyo hdroe o sea personaje principal C6ndido, le lleva viajando por las cuatro partes del mundo, siempre infeliz, siempre experimentando ingratitudes, traiciones, robos y falsedades de cuantos hombres trata, para tener motivo de exclamar r95 Voltaireen Espagner7j4-r8j5 continuamenteiY con todo dirdn que este mundo es el meior de los mundos! iQue todo va bien! Y mezclando con habilidad algunas circunstanciasc6micas en todos los desastresque acaecenlleva divertidos a los lectores, para que no noten el veneno que insensiblementeles va insinuando, de que Dios no hace caso ni atiende a lo que pasa sobre la tierra. Todo el libro conspira a persuadir estas m6ximas; mas en algunos pasajes muestra claramente su intento y su impiedad. En la regi6n de El Dorado, a donde trasplanta a su h6roe huyendo de los Jesuitas del Paraguay, pone una conversacidn que tuvo con un anciano, que fielmente traducida dice asi. 'En fin Cdndido, que siempre gustaba de metafisica, le hizo preguntar por Cacambo (6ste era su criado) si en el pafs habfa alguna religi6n. El anciano se sonroi6 un poco y diio: aC6mo es eso, acasopoddis dudarlo?gNos tendis por algunos ingratos? Pregunt6 Cacambo con sumisi6n cu6l era la religi6n de El Dorado; sonroi6sepor segundavez el ancianoy respondi6:lAcaso puede haber dos religiones?Nosotrostenemos,a lo que yo creo, la religi6n de todo el mundo, porque nosotros adoramos a Dios de la mafrana a la tarde. ;Y ador6is a un solo Dios?, dijo Cacambo, que servfasiempre de intdrprete a las dudas de C6ndido. Segun parece, dijo el anciano, no hay dos, ni tres, ni cuatro; yo os confieso que las gentes de luestro mundo hacen unas preguntas bien singulares. No se cansabaCdndido de preguntar a este buen viejo: 6l quiso saber c6mo se oraba a Dios en El Dorado. Nosotros no oramos, dijo el bueno y respetable sabio, nosotros no tenemos nada que pedirle, 6l nos ha dado todo lo que necesitamos, nosotros le damos gracias sin cesar. C6ndido tuvo la curiosidad de ver los sacerdotesy le hizo preguntar d6nde estaban. El buen vieio sonri6se: Amigos mfos, les dijo, nosotros somos todos sacerdotes,el Rey y todos los padres de familia cantan c6nticos de accionesde gracias solemnementetodas las mafranas y les acompafrancinco o seis mil m(sicos. ;Qu6? iVosotros no tendis frailes que ensefran,que disputan, que gobiernan, que enredan y que hacen quemar a las gentes que no son de su parecer?Eso seria estar locos, dijo el anciano, aquf todos somos de un mismo parecer y no entendemoslo que querdis decir con l'uestros frailes. Cdndido a todos esos discursos se quedaba en €xtasisy decia en si mismo: esto es bien diferente,etc.' Este razonamiento es impio y lleno de proposiciones formalmente her6ticas, establece claramente el deismo y hace consistir la religi6n puramente en la acci6n de gracias,negando los m6s santos deberes de la ley de Dios. Negar la necesidad de la oraci6n y afirmar que no necesita nada, ni tiene nada que pedir a Dios es proposici6n formalmente herdtica e impia. Que todos son sacerdoteses proposici6n formalmente herdtica. Lo que dice de los frailes es una proposici6n escandalosa,calumniosa y que sapit heresim. r9 6 Appadica Estando Cdndido en las inmediaciones de Constantinopla pone una conversaci6n de un derviche, que es cierta especiede monies musulmanes,con Pangloss, que es el preceptor de Cdndido, y que le acompafraba,la que refiere de este modo. 'Habia en las inmediaciones un derviche muy famoso, que pasaba por el mejor fil6sofo de la Turqufa; fueron a consultarle, habl6le Panglossy dijole: Maestro, venimos a suplicaros que nos digriis a qu6 fin ha sido formado un animal tan extraflo como el hombre. ;Qui6n te mete a ti en eso?,diio el derviche, ies esto negocio tuyo? Pero mi Reverendo Padre, horriblemente hay mal sobre la tierra. ;Qu6 importa, diio el derviche, que haya mal o bien? Cuando Su Alteza envia un navio a Egipto, lcuida il que los ratones del nav(o vayan bien o mal? Pues, iqu6 debemos hacer?, diio Pangloss. Callarse, dijo el derviche. Yo me lisonjeaba, diio Pangloss, de discurrir un poco contigo de los efectos y de las causas,del meior de los mundos posibles, del origen del mal y de la armonia prestabilita, como de la naturaleza del alma. El derviche a estas razones le dio con la puerta en los ojos.' La proposici6n que pone en boca del derviche es una blasfemia her6tica, niega la Providencia de Dios sobre las criaturas y establece un Dios como Epicuro, Lucrecio, etc. La proposici6n con que concluye es una ironfa herdtica, por la que se burla igualmente de la armonia y optimismo de Leibniz, que de los efectos y las causas de las cosas, del origen del mal y de la naturaleza del alma, que son dogmas cat6licos, y poniendo estasimpiedades y herejfas en este tono, son m6s perniciosas y horribles que si formalmente las afirmase e intentase probarlas. Prosiguiendo en los viajes de Cindido, lo lleva a Dinamarca y en una hosteria le pone en conversaci6ncon unos fil6sofos, donde uno de ellos le dice asf. 'lHas leido las verdades que el Dr. Clark ha respondido a los suefros de Leibniz? lSabes lo que es la fuerza centrifuga y centripeta? lSabes que los colores dependende la espesurade los cuerpos?pTienesalguna noci6n de la teoria de laluzy de la gravitaci6n?iConoces el periodo de z5.gzo afrosque por desgracia no concuerda con la cronologfa?No, sin duda, tu no tienes sino ideas falsasde todas estas cosas, calla pues miserable m6nada y gudrdate de insultar a los gigantes comparindolos con los Pigmeos.' Para dar a entender el veneno y la malicia infernal que se encierra en estas palabras, me ha de permitir V.I. que, aunque moleste algrin tanto su atenci6n, manifieste este misterio de iniquidad, lo que procurard hacer lo m6s concisamente que pueda. Hemos de suponer que, dirigi6ndosetodos los esfuerzosde esteinfeliz autor y de los dem6s impios de nuestro siglo a destruir la religi6n, para quitar el freno a sus pasiones,y conociendo que el mayor estorbo que tienen para salir con su r97 Voltairem Espagner7j4-r8j5 proyecto son las Santas Escrituras, pues mientras subsista este libro divino no pueden tener lugar sus sofismas,no hay medio de que no se hayan valido para procurar enervar su autoridad. LJnas veces han renovado los argumentos que contra los libros sagrados pusieron los antiguos impugnadores de la religi6n, como Porfirio, Juliano, Luciano, etc., mil veces destruidos por los antiguos Padres. Otras han afradido calumnias a las calumnias de los judios y talmudistas. Otras falsificando pasaies y por no saber las lenguas originales han querido hallar contradicciones donde no las hay. Pero entre todos estos medios de que se han intentado valer, los argumentos que sustentan con m6s dnfasis son los que combaten los libros de Moisds, particularmente el G6nesis, en donde se refiere la Creaci6n del mundo y por donde sabemosque tiene mds que como unos 6.ooo afros de antigiiedad segrin la Vulgata. Alegaron primero contra esta cronologfa los anales de la China, tomando nuestros fil6sofos este argumento de un tal Isaac Peireris, autor del famoso sistema de los Preadamitas,que public6 en un libro que imprimi6 en Holanda a mediados del siglo pasado: plagio que callan con cuidado y que no se les ha dado en rostro por ninguno de sus impugnadores, a lo menos de los que yo he leido; pero este argumento ya estd desvanecido,pues est6 demostrado que la historia de la China nada tiene de cierto antes del reinado de Fo-Hi y aun antes de los reinos de Yao- y de Xun-, lo que desvanece su enorme antigi.iedad descendiendoa lo m6s a los tiempos de Josu6. Viendo destruido el argumento de las antigiiedades chinas, opusieron las tablas presentadas por los astr6nomos de Babilonia a Aleiandro el Grande cuando este conquistador entr6 en aquella ciudad, en las cuales se contaban astron6micas'Estasobser43o.ooo afrosdespudsde susprimerasobservaciones vaciones se han convencido tambi6n ap6crifas y se han mirado estastablas por todos los sabios como un monumento de la vanidad de una naci6n vencida. lnventaron despu€s el per(odo de cerca de dos millones de aflos. Quisieron persuadirnos que en el dia era menos la oblicuidad de la ecliptica que en tiempo de Piteas,esto es, que el 6ngulo formado por el eje del ecuadory por el eie de la ecliptica era veinte minutos mds pequefro que en tiempo de las observaciones de aquel astr6nomo, que vivi6 hace dos mil afros; si esto fuera cierto se seguirfa que elevdndoseel eje de la tierra sobre el plano de la ecliptica, se acercarfa en seis mil afros un grado entero, y procediendo por este c6lculo se encontraba formado el tal periodo; pero se ha demostrado la falsedad de la disminuci6n de la oblicuidad y ha caido el perfodo, quedando el mundo en la misma antigiiedad que la de Mois6s. Viendo inutilizados estos esfuerzos han inventado por fltimo su famoso perfodo de z5.gzo afrosque es del que se hace menci6n en este pasajey del r9 8 Appendices que hablan con tanta arrogancia que se atreven a decir que es tan seguro como la revoluci6n del dfa y de la noche como consecuenciaevidente de la atraccidn. Si aqui se tratara de impugnar este desvarfo,me parece que no serfa dificil hacer una demostraci6n de que era un error, no s6lo contra la religi6n, sino contra las reglas mds comunes de la astronom(a,pues no habiendo variado ni un minuto los puntos cardinales en mds de dos mil afros, como se evidencia de las observacioneshechas sobre las pirdmides, y siendo un delirio la precesi6n de los equinoccios es imposible el tal perfodo, y por consiguiente la pretendida antigiiedad del mundo, a pesar de la atracci6n de Newton, que no tiene m6s certidumbre que la que permiten los lfmites de su sistema,pues no es mds. La alta comprensi6n de V.I. puede conocer en vista de estos antecedentes que la tal proposici6n es una herejia formal, que tira a destruir la cronologia de la Escritura, y no como quiera, sino una hereiia perniciosfsima, extremamente seductivay capaz de pervertir a los incautos que no estdn radicados en la fe. Quien piensa de este modo en materia de religi6n es muy regular que no perdiese ocasi6n de blasfemar contra un tribunal santo que no entiende sino en mantener su pureza. En efecto en el capftulo cinco lleva su hdroe a Lisboa, le hace que se halle en el terremoto que asol6 esta ciudad y al cap. 6 le pone este epigrafe; C6mo hicieron un hello auto dcfe para impedir los tenblores de tierra y C6no Cdndidnfue a,zntada.Y es tanto su furor que gasta cinco capftulos en hacer una sdtira sangrienta,llena de imposturas,blasfemias,falsedades,torpezas, calumnias y chocarrerias contra el Santo Tribunal de Pornrgal, hasta poner al Inquisidor general amancebadocon la querida de C6ndido y no como quiera, sino a medias con un iudfo, con quien dice que habfa hecho una contrata,que la mitad de la semanaentraria el Inquisidor y la otra mitad el iud(o. En un episodio en que cuenta la historia de una vieia la hace hiia del Papa Urbano X y de la princesa de Palestrina,y aunque entre los papas los Urbanos no pasaron del octavo, no lo pone 6l porque no lo sepa, sino para burlarse impiamente de los Sumos Pontifices. De los religiososde todas las 6rdenesse burla sacrflegamentey en todos los pafsescristianos iam6s encontr6 un solo hombre de bien, sino un solo anabaptista, de quien dice que era hombre de bien, aunque no estababautizado, mof5ndosedel bautismo. Todo el libro est6sembradode obscenidadesmonstruosas,las que no refiero para no manchar las castasoreiasde V.L Defiende el suicidio. Se rfe del libre albedrio. Y en fin es un libro tan detestableque lo tengo por uno de los m6s malos, m6s impfos y mds seductivos que han salido de la pluma de esteinfeliz autor: por lo que soy de parecerque es digno de que V.I. lo mande condenar, anatematizary prohibir con la r99 Voltaireen Espagner7g4-t8j5 prohibici6n mds severaque acostumbra el Santo Tribunal. Asi lo siento, salvo, etc. Real Oratorio del Salvadorde Madrid, a 3o de septiembrede q7g. PedroJosef Portillo. Ilmo. Sr. He leido atentamente el libro franc6s que se intitula Cdndidao el Optimismoy la censura que le acompafray devuelvo.Nadie ignora que es obra del hereje Voltaire porque demuestra el cardcter y genio de este abominable autor. Su invenci6n, sus ideas, su colocaci6n, su critica maldiciente y contfnuo libertinaie, todo dice que sali6 de aquellamano. Yo me detendriagustosamenteen confutar los errores de este libro si merecierantal empeflo,El muy docto y iusto censor ha manifestado que es una sitira contra el c€lebre Leibniz en lo efierior y que en el fondo es un pernicioso sistemade deismo, cuyaspruebas tiran a ridiculizar nuestra santa religi6n. Las dos gravesreflexiones que el censor ofrece a la culta comprensi6n de V.I. descubren la impiedad de Voltaire y la iniquidad de su libro. Porque hace ver la extravaganciadel pretendido optimismo o de otro mundo mejor que el que Dios ha criado, y la falsedad de los c6mputos cronol6gicosatribuidos a los chinos e inventadospor los hereiespara destruir las verdadesde la SagradaEscritura. Trabaio que excusael mfo y que no me permite afladir a 6l la m6s leve reflexi6n. Dir6 solamenteque ademdsde las herejias formales,blasfemiasherdticas, obscenas,denigrativasy demaproposicionessapientesheresim, escandalosas, siadamenteperniciosasque ha notado el censor en las pdginas6, 14, 17' 20' 37, 40, 42, 50,62,7O, 99, rrr, t37, r45, r75, r89, rgg y 2r+, he advertido otras muchas proposicionesque contienen los mismos errores, impiedadesy escdndalosarriba dichos. Por eiemplo,en la pfg. 3 que es al principio de la obrarefiere que la naruraleza habia dado a Cdndido las costumbresmis dulces. Proposici6n obscuray enfitica de deistasque atribuyen a la naturalezala creaci6nde las almas. En la 5 hace burla de la teolog(a,llamdndola metafisico-teologo-cosmolonigologia,que quiere decir cienciapueril y despreciable. En la 7 hace alusi6n ir6nica a la salidade Addn del paraiso,y con estaidea pinta la salidade C6ndido de una casade campo. En la ro ridiculiza la idea que tenemosdel libre albedrfo. En la r r se burla de la acci6n de graciasque se debe a Dios en las batallas. En la r 3 pondera los excesosdel celo de la religi6n. En la r4 alaba a un anabaptista,como repar6 bien el censor, y afrade la 200 Apperdices descripci6ndel hombre a quien llama ente que tiene dos pies y no tiene plumas. En la 16 encareceel amor humano demasiadamente. En la r7 cuenta un sucesoabominable,que el censor tuvo la prudencia de pasarloen silencio. Enla zz introduce un marinero audaze inhumano que deciahaber navegado cuatro vecesal Jap6n sobre un crucifiio, lo cual es una burla de los prodigios de S. FranciscoJaviery de otros santosen aquel pafs. Desde la z3 hastala 37 todo es una s6tirasangrientacontra el santo Tribunal de la Inquisici6n con motivo de hablar del que reside en Portugal;y asimismo ridiculiza a los Sumos Pontificesy toca puntos en que ofende gravementea la religi6n. En la pdg. 47 dice que una potencia cristiana hizo tratado de paz con el rey de Marruecos ofrecidndole todo lo necesariopara destruir el comercio de otras potencias cristianas. Esto zahiere a nuestro augusto monarca y asf se decia en las gacetxsde Londres del afro de ry6g. En la 53 refiere un caso supuesto para ridiculizar al patriarca Abraham cuando ro96 a sara su muier en Egipto que diiesea Fara6n que era su hermana y cuando 6l mismo lo diio a Abimelec, rey de Geraris, y abomina la conducta de Abraham posponiindole a Cdndido, de quien dice que tenia un alma muy pura para usar de las mentiras oficiosasaunque le fuese muy ritil. En la 66 y 67 sostieneque los monos son parte de la especiehumana. En la 86, aunque declaraiustament€contra el mal tratamientoque dan a los miserables negros en Am6rica, satiriza a la religi6n que lo tolera. Acerca de lo contenido en la pdg. r r r ya dijo el censor lo que juzgaba,pero como es una historieta muy obscenay que se extiende hasta la p6g. tft afrado que la tengo por escandalosay satfuica. En la r 17 tra'tade torpezascometidaspor cdndido en venecia en casade su hudsped. En la tzz desprecialos libros de sermonesy de teologiay los posponea una p6g1nade S6neca. En la r4o se burla de la uni6n del alma y cuerpo en nombre de la armonia de Leibniz. Desde la pig. 156 hasta la r58 hay un razonamientode un fil6sofo que es capazde seducir a entendimientospoco instruidosen la religi6n. Desde la 16r hasta la 16z cuenra las torpezassodomiticasde un persa y afladeque asfse eiecutano s6lo en oriente sino en muchos colegiosde Europa. En la 163 introduce una cuesti6n entre doctores persianossobre el cordn de Mahoma y toda es alusivaa nuestrospuntos de controversiay al modo de disputar acercade ellos. En la r 64 dice asfen boca de un persaque queria llevar a cdndido a la corte 201 Voltaireen Espagner7j4-r8j5 de Ispahdn: teme atreer sobreti la omganza del Cielo y, lo que es mds, la de los frailu. Desde la 166 hastala 168 refiere lo que pas6 C6ndido con el sufi de Persia para entrar en su gracia y amistad. Esta idea parece c6mica, pero en el fondo es herdtica, porque en ella denota que nuestra religi6n engafla a los hombres persuadidndoles a que crean que Dios oprime y castiga a los que ama y elige para su gloria, y que se complace en ver padecer al inocente y que asi lo permite para {nayor mdrito de la criatura. Esto lo encubre con el hecho del sufi, a quien llama rey de reyes para que conozcamosque habla de la divinidad, y este modo de decir es muy com(n en las obras de Voltaire, como se puede ver en cualquiera de ellas cuando ridiculiza nuestras ideas que nos da la religi6n acerca de la divina providencia. En la r 7 r hace una pintura horrible del Santo Oficio y aunque le representa en ministros de la religi6n de los persas usa de expresionesde nuestra teologia can6nica para que no se dude de qui6n habla y a qui6n satiriza. Enla ryz profiere doctrina her6tica ponderando el bien de la filosofia en cuanto al amor de los pr6iimos, como si iste no procediese de la ley de Dios. Y mds abaio habla de la misi6n evangdlicacon desprecio,llamando missidominici a los gobernadoresque envia el sufi de la Persia a sus dominios. En la r73 vuelve a hacer menci6n de muchos pasaiessatfricos,escandalosos y obscenosque est6nesparcidosen la obra. En la r74 se dibuia a sf mismo en la persona de C6ndido, y aunque en el todo de la historia se conoce que fue a manifestar cuanto le aconteci6 en Paris, en Inglaterra, Holanda y Prusia, sin embargo ahora pinta con vivos colores su retiro a Ginebra, su vida privada, su casa de campo y dem6s diversiones que convidan a deleitesimpuros, en que sostieneque se halla el mejor mundo. La narraci6n de lo que a esto sigue ya la not6 el censor sobre la pilg. r7S, pero en las 176 y ry7 adelantael autor obscenidadessin nrimero. Desde lapdg. r79 hasta la r8z cuenta la fabulosahistoria deZirza, la cual es una s6tira contra la vida religiosa y separada del siglo. Si no me engafio parece que hace alusi6n a cierto caso que aconteci6 en Lisboa en el afro del terremoto con una monja que huy6 a Ginebra, segrin se diio en aquel tiempo, y las sefrasque da la historia son iddnticas con el sucesopara sospecharloasi. En la r83 hace descripcioneshibricas de Zirza. En la r84 dice que el fastidio del deleite carnal era en Cdndido efecto de pensamientoscristianos, no porque suponga en 6ste religi6n ni virnrd, sino por burlarse de lo que nosotros llamamos pensamientoscristianos que siendo tales causan odio y fastidio de las culpas. En la r85 propone a un iesuita expulso con muier e hijos a quienes cria y educa en santo temor de Dios, y asi lo dice por burla, no porque fueseasf. 202 Appendica En la r86 ridiculiza la devoci6n y verdadera piedad, y aflade que el gobierno se detiene en averiguar locuras de gentes que dicen renegaron de Dios e hicieron pacto con el demonio. En la r93 suelta esta proposici6n escandalosay que respira irreligi6n: /as fil1sofosno se embarazancon hs hombra con quienessusmujerestienenhijos, como los tengan,y luego exclama a favor de la populaci6n sea del modo que fuere. En la 196 cuentalo que aconteci6a C6ndido entre los laponesde la Noruega y todo es alusivo a la proposici6n anterior. En la zoo propone la funci6n de un entierro y dice claramente su sentir en orden al materialismo. Desprecia las oraciones por los muertos y hace burla de los sacerdotesy cldrigos que van cantando los salmos. Desde la pig. zoz hasta la zo6 refiere el caso de Zenoida, el cual es una ironfa contra la sacra escritura especialmenteacerca del pecado de Ad6n. Usa de palabras del Evangelio en boca de birbaros gentiles, y todo cuanto dice es herdtico, impfo y de sistema atefsta. Ultimamente desde la zo7 hasta la 238, en que acaba el libro, se desata el autor en obscenidades,en calumnias y proposiciones herdticas. Por lo cual soy de sentir que estelibro mereceser prohibido con toda la severidadde las leyes. Salvo siempre el juicio de V.I. a que me someto. Madrid y diciembre zz de ry79. Fr. Francisco de Guzmfn. 203 Voltaireen Espagner7j4-r8j5 AppendiceF: Qualificationsde Zad.ig Archivo hist6rico nacional(Madrid), section Inquisici6n, liasse4465-5 Ilmo. Sr. - He obedecido con el mds gustoso rendimiento el orden de V.I. leyendo el libro francds delZadigo Destino,y despudsde su lecturay de una atenta reflexi6n sobre ella, la hallo mris bien digna de la critica censura de la RErtbhca dc Letras del Sr. SaavedraFaiardo que de la seria circunspecci6n de este Santo Apost6lico tribunal. El libro, ciertamente, es tan despreciable, su asunto tan rid(culo y los pasaiestodos de 6l tan insulsos y desabridos, que es necesario abultar algunas de sus cl6usulasy darles cuerpo para que no quede sin ejercicio la vara censoria. Una de las cldusulas que pudieran dar motivo a la censuraes la que se lee al fol. ro5, donde queriendo Zadig (que es hdroe de aquella historia o novela) apaciguarlas dnimas encolerizadasde ciertos hombres, originarios de diversasprovincias y sectariosde diversasreligiones, que casualmente habian concurrido a un mismo mes6n y habfan empefrddoseen defender respectivamentela antigiiedad, las costumbres y el idolo que adoraban en su regi6n o provincia; queriendo (digo) Zadig apaciguar los dnimos encendidos, no menos con la bebida que con la disputa, los interrumpi6 y diio: 'Vosotros, amigos mios, estdis altercando sobre nada: porque todos sois de un mismo dictamen. A esta proposicidn se regociiaron todos, y Zadig prosigui6 diciendo al celta (uno de los concurrentes)4no es verdad que vosotros no adordis el encino a su corteza,sino a aquel que cri6 el encino?Seguramente,respondi6 el celta. Y vos, Monsieur Egipcio, ano reverencidisen ese buey al que os ha dado los bueyes?Si, dijo el egipcio. El pez Oanes, diio Zadig al caldeo, sno debe ceder al que hizo el mar y los peces?Lo concedo,diio el caldeo.El indio y el catayense(afradi6 Zadig) reconocen, como vosotros, un primer principio y aunque no he comprendido lo que dice el gnego, estoy cierto de que admite tambidn un Ser Supremo. Admirado el griego dijo que habia entendido muy bien Zadig su modo de pensar. Pues ved aquf (concluy6 Zadig) como todos estdisde acuerdo.' Esta riltima cl6usula llamaria, puede ser, la atenci6n a algrin escrupulosoy lo persuadiria a que en ella se aprobaba implicitamente la idolatria, porque no se reprende el culto exterior dado por aquellos hombres a las criaturas, lo que es realmente idolatria y digno de que se los advirtiesey reprendiese el que se finge director o rirbitro de las disputas y contiendas de aquellos paganos.Pero a mi no me parecehaber en dicha cldusulacosaque pida la censurateol6gica,porque a m6s de que el Zadig se supone un hombre lego, sin letras y, por tanto, incapaz de razonar con aquella delicadezaque pudiera un te6logo, se da a entender que 6l no estabaimpresionado de algrin error contra la fe. Lo que s€ hace patente, lo primero porque confiesa un Ser Supremo, Criador de todo; lo segundo, 20+ Appendices porque conocey quiere instruir a los dem6s,en que s6lo aquel Supremo Ser es acreedor a las adoraciones y cultos de los hombres: confesi6n y dictamen que hizo ver no s6lo en aquel lance, sino en otro anterior en que para redargiiir a su amo y sacarlo del error en que estaba de tributar adoraci6n al sol, luna y estrellas,'porque estos son (decia el amo aZadig, que era egipcio) porque estos astrosson unos entes eternos,de quienes recibimos innumerablesbeneficios'. Para sacarlo de este error le diio que muchas y mayores ventajas sacabandel mar Roio, pues por 6l conducian sus efectos a las Indias y sin embargo no por esto tributaban adoraci6n al mar Bermejo, ni la antigiiedad de los astros los hacia dignos de aquella adoraci6n, pues tan antiguo era el mar Rojo como las estrellas, y aun le dijo con toda claridad que no merecian m6s las estrellas el homenajeque les daba que un 6rbol o un peflasco. Que no fuese culpable la omisi6n de reprender y detestarla externa adoraci6n que tributaban los concurrentes del mes6n, que se diio arriba, lo fundo yo en que, suponiendo que Zadig no trataba sino de sosegarlos dnimos de aquellos hombres y reducirlos a la concordia, seria inritil su trabajo y obrarfa imprudentemente si de un golpe quisiesearrancar de sus corazoneslas err6neascostumbres en que estaban nutridos y educados;por eso, satislechocon hacerlos que confesasenel principal articulo de nuestra fe, de ser s6lo uno el verdadero Dios, Criador de todo y de ser s6lo 6ste a quien se deben todos nuestrosrespetosy homenaies,se hizo desentendidoo se olvid6 de condenarlasla externa adoraci6n y el culto material, que por costumbre envejecida (y, por tanto, dificultosisima de borrarse) tributaban a aquellas diferentes criaturas que ya vimos. Estilo es 6ste que se observapor los hombres m6s cristianos, mis cat6licos y m6s cuerdos en nuestrostiempos,pues cuando6stosconcurren en los cantones y provincias en que hay libertad de conciencia o donde, por raz6n del comercio, es permitido el trato y comunicaci6n con los sectarios de diversas religiones, jamds se iuzgan obligados a instruir en las verdades de nuestra religi6n a los que no la profesan; antes callan prudentemente y cierran sus labios en llegando algrin imprudente a suscitar puntos dogmriticos y de teolog(a. Ultimamente, todo escrupulose debe sosegarcon las cldusulasque concluyenel pasaje,pues dice que, advertido el amo de Zadig con sus sabias instrucciones, 'no prodiga en adelante su incienso a las criaturas y adora al Ser Eterno que las hizo'. Otra proposici6n se lee al fol. 69 que pudiera asustarlos ofdos delicados,la cual se concibeen estost6rminos: 'lQud es esto,qu€ sucedeen la vida humana! ivirtud, de qu6 me has servido?' Pero si no me engafro Ia misma proposici6n se halla canonizada en el libro can6nico de Job, al cap. 9: 'Si lotus fuero quasi aquis nivis, et fulserint velut mundissimae manus meae: tamen sordibus intinges me et abominabuntur me vestimenta mea.' Lo que interpreta el doctisimo Pineda y la perifraseade este modo: 'Scio, enim satis,quam vis omni cura et 205 voltaire en Espagner7j4-r8j5 studio vitae candorem et morum puritatem comparare studeam, fore, ut non ideo poenarum,atque dolorum experssim ... recte,et rite ad peragendaspreces et ornne pietatis officium perficiendum me nunquam non comparavi. Reputor nihilominus pollutus, et sordidus peccatifacibus,etc.'Bien conozco(deciaJob a Dios) que aunque yo me haya empefradocon todas las fuerzas de mi espiritu a conservar el candor de mi alma yltpureza de mis costumbres, no por eso me he de ver libre de las penas y castigos qu€ se hacen a los reos y delincuentes. Palabras que equivalen a estas: Bien veo que las virtudes que he procurado practicar de nada han de servirme para no experimentar las incomodidades y revesesde la suerte adversa.O mds bien equivalen a estasotras: Ya s€ que el plan de mi conducta, por m6s que lo haya regulado yo por el sabio nivel de las virnrdes, no me ha de libertar de los rigores de una fornrna adversa en esta vida. ;Y esto no es lo mismo que dice Zadig en la novela del librito? Virtud, lde qu€ me has servido?No hay duda que es asi, porque no habla del premio eterno, que corresponde en la otra vida a las virnrdes, ni del eterno galard6n que tiene prometido y que ha de dar el Juez supremo a los que obraran bien, sino de la correspondenciacon que el mundo parece que debia pagar al que obra bien. Puntualmente, esta fue la disputa que tuvoJob con sus amigos, y a la que hace alusi6n en las palabras ya citadas. Ni Job ni sus amigos dudan que la divina Providencia obre con tal arreglo a la justicia que niegue el galard6n futuro de la gloria a los que hicieron mdrito para 6l con sus virnrdes; 1oque s6lo altercaban y lo que era de objeto s6lo de sus dudas o de su disputa,era si este cuidado y providencia con que gobierna Dios el mundo se ajustabade suerte a los sucesos de esta vida y a la conducta de los hombres, que a los que obrasen bien les debia concederno s6lo el premio merecidode la gloria, sino tambi6n el premio temporal de una fortuna pr6spera; o si en virnrd de su incomprehensible rectitud e investigable justicia confundfa o mezclaba indiferentemente y repartia los bienesy los malesa los justosy pecadores.Esto fltimo sentiaJob,esto defendia y esto trataba persuadir a sus amigos,los cuales,engafladoscon el falso dictamen de que no atormentaba ni afligfa la divina Providencia en este mundo sino a los delincuentes,se empeflabanen aconseiarleque mudasede conductay reformase su vida para que Dios cesasede afligirlo y meiorase su fortuna. Asi lo escribe el gran Pineda: 'Videtur disputationis materia, an supposita divina Providentia, sic Deus cum fustis agat, ut non solum futura proemia illis constituat, sed etiam temporalia conferat; an, verso, quae temporalia sunt bona et mala, sine discrimina, nunc probis, nunc improbis imitat? Sic censet Job et tuetur ... e contra amici contendunt malis avenire mala, etc.'. Luego, no siendo otro el sentido de la proposici6n del Zrdig, sino el de Job, no vi en ella cosa en qu€ t-ropezar. Como tampoco le vi en otra cl6usula o proposici6n que se lee al fol. rz4: zo6 Appendica '1Oh fortuna, oh destino! 1Un ladr6n es feliz y yenturoso y lo que la naturaleza ha hecho de m6s amable, una hembra hermosa, virtuosa, ha perecido!' No hay (digo) cosa en estaproposici6n que seadigna de censura,porque tiene el mismo sentido, y porque todo cuanto se cuenta en €sta fabulosa y ridicula narraci6n se endereza precisamente a divertir y entretener el dnimo de los lectores por el mismo camino que lo entretienen las demds novelasy comedias,poniendo casi siempre al h€roe de ellas adornado por una parte de mil prendas y honrosas cualidades, y por otra ultrajado y perseguido del destino o de la fortuna. Pero que este destino o fortuna sea algin numen o alguna fuerza omnipotente, superior a la Providencia divina, ni lo dice ni lo insinria ni lo da a entender el libro denunciado,de que se habla; antes,cercadel fin y en el fol. r94, dice: La reina y 6l adoraron la divina Providencia, etc. y por riltimo, las cl6usulas con que se cierra el libro son de este tenor: 'El reino desde entonces 9oz6 de paz, de gloria, de abundancia; 6ste fue el mis bello siglo de la tierra, porque ella fue gobernada por la iusticia y el amo4 se le daban mil benediciones a Zadig y Zadig se las daba al cielo.' Cldusulas, a la verdad, cristianas y piadosas,y que purgan de toda sospecha el libro, cuando por otra parte hubiera algo que le hiciera sospechoso. Lo irnico que iuzgo digno de borrarse es la indecorosa o ridicula conferencia que supone hubo entre no sd qu6 mujer y un 6ngel, a quien da el nombre de Asrael, fol. r7; y en el fol. r93, en donde se hace menci6n de otro 6ngel y lo llama con el nombre propio de Jesrad, uno y otro comenticios, ap6crifos y opuestosexpresamenteal mandato de este Santo Tribunal, quien prohibi6, por su edicto, que se diesennombrespropios a otros Sngelesque no fuesenlos tres que constan en la Escritura, Miguel, Rafael y Gabriel. Mandato iustisimo que renov6 la prohibici6n que de lo mismo se hizo en el concilio romano, celebrado el afro de 745 en el pontificado de Zacarias,quien al oir la oraci6n deprecatoria que habfa hecho Aldeberto a los santos 6ngeles,invocando a ocho de ellos, se levant6 de su silla el Sumo Pontffice y dijo: Todos, todos esos nombres, a excepcidn del de Miguel, todos son nombres de demonios. No sabemos puntualmente de otros sino de los que la Escritura nos seflala:Miguel, Gabriel y Rafael. 'Qua lecta oratione, in qua erant octo nomina angelorum, dixit Zachaias: Haec nomina, praeter Michaelis, omnia sunt demoniorum. Non plus quam trium angelorum nomina agnoscimus,id est: Michael, Gabriel, Raphael.' Por indecorosa e indecente (digo) parece digna de borrarse esta colocaci6n del 6ngel con las personasde la novela,porque nada mds indecenteque mezclar a aquellos espiritus celestialesy bienaventurados(que estdn siempre gozando de la vista de la verdad eterna e incomprensible) en f6bulas y patraflas,y nada m6s indecoroso a unos ministros del altisimo, que no se ocupan sino en negocios graves de la honra de Dios y de la salud de los hombres, que fingidos o 207 Voltaireen Espagner7j4-r9j5 suponerlos ocupados en frfuolos asuntos de este mundo. Desdice, pues, semeiante conferencia, ridicula a la reverencia y respeto con que debemos mirar a los santos6ngelesy a la veneraci6n que les debemos:'Simus, ergo, devoti, simus grati tantos custodibus, redamemus eos, honremus eos quantum possumus' quantum debemus', escribe San Bernardo en el serm6n rz. De todo lo cual infiero que estassolas proposiciones que respectan al ringel son acreedorasde miscmssacraprofanis; pero no de modo que pueda equivocarsecon la ofta nota o censura de subsanatiztanlstr&e religionis,pues 6sta no puede verificarse sin sacvaprofanh muchas vecesse encuentra (como error conffa la fe, y lt de miscens de error en la fe, como se ha visto. Ni aun se en nuestro libro) sin sospecha a este Santo Tribunal, que manda, arreglado a puede acusar de desobediencia propios a los 6ngeles,porque siendo que con nombres no se llame los concilios, la no baio francds, estd el autor iurisdicci6n de este tribunal; a mds de que el libro se imprimi6, si no me engafro, antes de publicarse este edicto, que digo arriba, prohibitivo de estos nombres. Ni tampoco el concilio romano que he citado es ecum€nico y general para que de su transglesi6n se arguya herejfa o sospechade ella, y mds cuanto le falta aquella circunstancia que seflala el llmo. Melchor Cano para que sus decretos se regulen como dogmas de fe: esto es' que en los decretos del concilio se pongan estascl6usulas:Contrarium afferentes pro hereticis judicentur. Pues, como dice el mismo Cano: 'Multa siquidem ad sanam Eclesiae disciplinam pertinent, quae fidei decreta non sunt.' Tengo eiecutado el orden de V.I. y no dudo haber cometido muchas y graves faltas en la eiecuci6n, pero ellas serin originadas de mi ignorancia, no de mi deseo de acertar ni de la eficacia y actividad en buscar el acierto; por lo que suplico a V.I. me disculpe y me mande cuanto gustare para manifestar mi rendida obedienciaa sus 6rdenes. San Diego de Mdxico y diciembre 16 de 1783. Ilmo. Sr., se pone a los pies de S.I. su mds atento capellin, Fr. Jos6FranciscoVald6s. Ilmo. Sr. El Inquisidor que hace de fiscal ha visto el dictamen del Padre calificador Vald6s sobre la obra francesa intitulada el Zad.ig y halla que no le aplica censura teol6gica; pero aunque ella no contenga cosa que la haga digna de prohibici6n y aunque no fuesen dignos de expurgaci6n los nombres extravagantesde 6ngeles que nota el calificador en los folios 17 y r93, en que procede con demasiada indulgencia, comprende el Inquisidor fiscal que dicha obra debe recogerse como prohibida in odium autoris. Este no consta qui6n seaexpresamente)pero no faltan escritores que la atribuyen al infeliz hereje Francisco Maria Arouet de Wolter, cuyas obras todas est6n enteramente prohibidas por la Inquisici6n zo8 Appmdices de Espafra. La Pintura del apfritu de los esctitores francesesdade FranciscoI hasta el afro de 1774 indica ser parto de Volter la dicha obra, y aunque el comisario de Xalapa en su carta de remisi6n la insinria con alguna duda. Por tanto, para salir de la que queda acerca del autor de dicha obra y formar el necesario concepto de su m6rito, evitando al mismo tiempo el trabajo inritil o superfluo a los dem6s titiles y dignos calificadoresque tiene el tribunal, parece conveniente que se remita a uno de ellos, cual es el Padre Gandarias, para que informe solamente si dicha obra es la misma que con titulo igual de Za"dig escribi6 Wolter; con orden de que en caso de tener dicho calificador la misma duda, revea y califique los folios r7,69, ro1, rz4 y r93, en que parece haber mayor tropiezo, extendiendo su censura a toda la obra en el caso de hallar en dichos folios alguna cosa digna de expurgaci6n o prohibici6n. Y en vista de su dictamen protesto pedir lo que a mi oficio fiscal convenga. Secretode la Inquisici6n de Mdxico a r9 de abril de 1784. Dr. Bergosa. Ilmo. Sr. Aunque no he podido certificarme si el Za^diges una de las piezas fugitivas de Voltaire, pues ninguno de los irnpugnadores que he le(do la cita o reconviene sobre dicha novela y yo no tengo tampoco la lista de todas sus obras; pero sea o no producci6n suya,tiene resabiosa su modo de pensar y escribir, difundiendo la s6tira y el veneno baio las personas y profesi6n de los interlocutores que introduce, como hizo en su Epistolaa Urania, en su tragedia de Mahom&, etc,, en las que vomit6 los mds horrendos dicterios y blasfemias bajo los personajes supuestosde su fdbula. Asi en estanovela de Zadigproduce m6ximas contrarias a la religi6n cat6lica y otras proposiciones peligrosas, haciendo hablar ya al persa, ya al drabe, al chino, al celta, etc., preocupados de su falsa religi6n e imbuidos en los errores de sus pafses,como consta de las p6ginas denunciadas, en las que insinria ya la transmigraci6n de las almas de uno a otro mundo, ya el fatalismo y encadenamientoinevitable de las causas,que destruye la libertad, ya el deismo y otros horribles dogmas, aunque solapadosy disimulados con arte, como en la pdgina r69, donde dice 'las ciencias,las buenascostumbresy el valor no me han servido mfs que para mi desgracia;se desliz6 en fin (Zadig) en munnurar contra la Providencia y le falt6 poco para creer que todo se gobernaba en este mundo por un hado cruel, que oprimia a los buenos y hacfa prosperar a los caballerosverdes'. Ademris de los pasajesanotadosen la denuncia, el cap. r z intitulado Rmdezorus es inductivo atorpeza y estd escrito con una salacidad de un autor de la Pucellede OilAans,a quien imita, si no es un mismo escritor. En la pr{g. r8g da por cierto la creaci6n de millones de mundos, quita la contingencia de las 2o9 Appndica Vohairen EsPagnet7j4-r8j5 AppendiceG: Qualificationde I'Euangiledujour y parece querer causas;aunque en este punto habla con afectada religiosidad la c,ontingenquita ni providencia cuya primera, ia causa a ser entendido respecto y fin toda la en racionales; criaturas las de la libertad ni ,.gund", cia de las del peroraci6n a-et rato 6ngel Jesrad, que es el €xito y desempeflo o salida y lances pasaies r.o*"n." o novela,y al que como centro se encaminan todos los menciona del zadig, est6 sembrada de cl6usulas sapientes el fatalismo, si bien con que voces' 6rdenes eternas' Providencia y otras bellas el Ente iupr.-o, nombre el en solapar el blanco propuesto en la novela, que quiso significar hasta de Zadig ou Destinte:suelte' hado, destino' No p uedodeiar dee x p o n e ra l a re fl e x i 6 n d e V.I.o trorasgoconquese libertinos, y significa el autor del Zadig, estar tocado del tizne de los modernos un presente que es es el elogio que hace en la p6g. r rg del placer o delectaci6n, 'Deus Ang6lico: Dr. del divino, pues aunque .r n.id"d la celebrada sentencia puede sentido y este en apposuit rebus delectationes propter operationes', autor estd llamarse dddiva de Dios; pero justamente me temo que la mente del que epicfreos) modernos los de antes bien imbuida en la perversa sentencia operaciones humanas las de m6viles establecenel dolor y el plaier por los dos Dr. Angdlico aun en el orden moral, que en la sana doctrina arriba traida del la conservaci6n a necesarias las acciones de que sazon6el Autor de la naturaleza para el fin de la delectaci6n de la a. t", .rp..ies e individuos con el aliciente si misma por delectaci6n que la se deduce operaci6n; de donde legitimamente de los doctrina que es contradictoria nt drb. ser ni buscada ni eiercitada, y el deleite en felicidad su que constifuyen epicfreos antiguos y modernos, por divino presente de califica cuando autor el cuyo lenguaj. p"r".. adoptar y libre albedr(o, ariono--"sia el placer, debiendo darla a lnraz6n, entendimiento en no conocer Helvetius' de y discipulo epicfreo pero habla como materialista, placer' y el del dolor fisicas m6s que las sensaciones intitulado En vista de lo expuesto soy de sentir se proscriba in totum el libro Za.dig ou Destinie. r784. Ei el Convento de N. P. Santo Domingo de Mdxico a z5 de mayo de Fr. Domingo de Gandarias' maestro calificador' Archivo historico nacional (Madrid), section Inquisici6n, hasse45zz-zg 1 ; ; t f, l I rl T t Ilmo. Sr. Con nuestra posible atenci6n hemos lefdo el libro adiunto, que V.S. se ha d.eldfa escito en idioma dignado confiar a nuestra censura,cuyo t(tulo: Eztangelio franc6s, impreso en Ginebra, afro de mil setecientossesentay nueve. El cual nos parece estar enteramente comprendido en la regla diecisiis del Indice expurgatorio de Espafra. No es esta obra m6s que un encadenamiento de proposiciones formalmente herdticas, blasfemas,cismiticas, sediciosas,piarum aurium ofensivas,simplicium seductivas,impfas, escandalosas.Niega la autoridad, legitimidad y veracidad de las Santas Escrituras del antiguo y nuevo testamento, lo que bajo de anatema condena el santo Concilio de Trento en la sesi6n cuarta de Canonicis Scripturis. Y tambi6n niega la autoridad de algunos Concilios generaleslegftimos, como el Niceno, el Efesino, pues absolutamente niega la divinidad de Nuestro SeflorJesucristo, diciendo ser solamentehombre, sino tambi{n expresamenteniega la maternidad de Dios en Maria Santisima y la precesi6n del Espiritu Santo a Patre et Filio. Y en particular en la primera pieza, t(tulo: Professiondefoi desthiistes se contienen proposiciones contra el Santisimo Sacramento de la Eucaristia, contra las cruzadas; es muy iniuriosa y satirica al catolicismo y a sus leyes civiles. z' titulo: Los dtrechosde los homhresI usurpacionade lo ageno'Vehemente iniurioso a los Papas y a la religi6n cat6lica; irrisorio de las indulgencias, purgatorio, misas, reliquias. 3" t(tulo: Ey'istolasa losrlmqn1s,iniurioso a San Pablo en su Epistolaad Roman1s; iniurioso a San Lucas como autor delAaus Apostolorumy por consiguiente en el articulo no r her(tico; en el z" cism6tico y sedicioso contra el gobierno eclesidsticoy civil de los Papasl en el 3'her€tico denigrativo de muchos hechos de la Sagrada Escritura y realmente irrisorio de toda ella, y nada menos de los santosque celebranuestra SantaMadre lglesia,y especfficamentedel Sr. San Antonio de Padua y de nuestro Padre San Francisco de Asis. En el 4o articulo cismdtico,sedicioso.En el 5'herdtico, falso.En el 6oinsano,malicioso:equipara el culto de Cristo, de sus santos,de sus milagros a la idolatrfa y supersticiones de los gentiles y en cierto modo prefiere istos a aqu6l. 7" articulo: herdtico contra los dogmas de la Sagrada Escritura sobre el infierno, gloria, fin de este mundo. 8' artfculo: las nueve imposturas que cita el autor no ha sido m6s que una fe humana y no divina, y aun a algunas de ellas ni fe humana' y por consiguiente: muy iniuriosas a nuestra Santa Madre lglesia, impfas, falsas, Articulo 9': cismdtico,sedicioso. escandalosas. 4o art(culo: Homilias del PastorBourz. Herdtico contra la Sagrada Escritura y 2TT Voltairem Espagnet7j4-r8j5 con sabor al teismo en las dudas que siembra sobre los misterios fundamentales en los escfndalos que halla en la Sagrada Escritura, en odio a las riquezas de la Iglesia y doctrinas de los te6logos cat6licos. racionalesa MonsieurBergier.Her€lco contra la legitimidad 5; titulo: Consejos de los libros de la SagradaEscritura, contra la verdad de muchos hechos,contra las religiones franciscana,capuchina, etc. Contra algunos dogmas de la religi6n cat6lica, contra leyes y hechos iustos de algunos reyes cat6licos. Equipara ir6nicamente la divinidad y milagros de Nuestro SefrorJesucristo con la de los idolos gentflicos y con los milagros supuestosde 6stos. d,uCorps,etc.Persuasivodel teismo y tolerantismo con 6o titulo: Rantonstrances desprecio de la religi6n cristiana. Al mismoJesucristo lo califica de tefsta' Niega la legitimidad de los cuatro santos Evangelios y Concilios generales legitimos de Nuestra Santa Romana lglesia. y con blasfemia de 7o titulo: Fragmmt d'une lettre, atc.Persuasivodel defsmo en Bel6n. nacido Nuestro SeflorJesucristo Cism4tico, her6tico, blasfemo. 8'titulo: Discounaux ConJiideris. got(tulo: Les colimaqonsdcl Rawendo Padre, etc.En la carta primera es obsceno en la materia y en el modo buf6n de que usa. En su cuerpo no es m6s que una disertaci6n de materias fisicas, aunque en su principio tiene una expresi6n que haciendo relaci6n a algunas propuestas de las piezas precedentes' parece algo injuriosa y persuasivaa la extinci6n de las religiones regulares' como es decir que si le cortaran la cabezaa todos los carmelitas y capuchinos no podrian ricibir m6s novicios, €tc., como a las babosas cortada la ctbeza les vuelve a nacer otra, roo t(tulo: Dissenation du Physicien,etc. Ptece suponer en el principio la existencia de muchos mundos, que es opini6n temeraria. En lo dem6s Parece de santa doctrina. Este es nuestro parecer acerca del adjunto libro, salvo meliori. Sevilla, Convento de San Antonio, diciembre zo de ry98. Fr. Juan Ram6n Gonzillez Fr. Juan Ramos Aguilera. Appmdices AppendiceH: QualificationdesCEuares d.eP. etdeTh. Comeille Archivo hist6rico nacional (Madrid), section Inquisici6n, liasse 4492-4o De orden de los sefroresdel Tribunal de la Inquisici6n de Corte habemosleido y examinado con todo reflexi6n una obra cuyo titulo traducido del francis dice: Obros maestra dz PedroI Thomas Corneille: nuna edicitn aumentala con notasJ mtnmtarios dc Voltaire, impresaen Parh afio 1788: caatro t0m0sal &. Es bien notoria la impiedad de Voltaire y cualquiera obra suyadebe ser bien sospechosa, pues cuando trata de materias de pura literatura y que no tienen concernencia con nuestra sagradareligi6n y sus sagradosdogmas o respectablesceremonias no deja de manifestar sus impios sentimientos y esparcir las semillas de su incredulidad. r' En el tomo I de dicha obra no habemos hallado cosa digna de censura teol6gica. Pero en el segundo comienza a manifestarse su mala inclinaci6n y costumbres. En la pdg. 74 de dicho tomo uno de los interlocutores del drama intitulado Pofueuctomdrtir (que es el 6nico de asunto sagrado que hay en los cuatro tomos) dice esta proposici6n impia, blasfemay escandalosa:Yo apruebo que cada uno t€nga sus dioses y que los sirva a su modo y sin miedo. Es cierto que el interlocutor que la dice es un pagano,Ilamado Severo,y no es de extrafrar que hable conforme y consiguiente a las tinieblas de su gentilidad; y no hay culpa ninguna en el poeta Corneille en hacerle hablar asf. Mas un autor que fuera buen cat6lico y que quisiera anotar y comentar tales piezas, debiera hacer esta misma prevenci6n a fin de que semeiantesexpresionesno escandalizasen a los oyenteso lectores menos cautos,y m6s en unos tiempos en que los fil6sofos libertinos estdn empefrados en propagar por fas y por nefas estas m6ximas infernales. Por el contrario Voltaire, leios de hacer ninguna prevenci6n, s6lo puso la nota que esti en la pig. ro3 de dicho tomo II, advirtiendo que la expresi6n de que cada uno t€nga sus dioses y los sirva a su modo es baia y c6mica, y que estaria meior dicho a su elecci6n, como que parece quiere dar todavia mayor eficacia y energia a la impia proposici6n de Severo. zo Todavia Voltaire da mayor fundamento para sospechar de su poca o ninguna fe, con la nota que pone en la pdg. rog de dicho II tomo, sefraladacon el nfmero 9. Recae esta nota sobre lo que en lap6.g.64 alegaun tal Albino al gobernador gentil F6lix para persuadirle a que no quite la vida a Polyeucto, dicidndole que el pueblo va a alborotarse en su defensa. Voltaire encuentra en estaraz6n no s€ qu€ inconsecuenciapodtica, que a nosotros nada importa. Pero lo que no podemos deiar de censurar y reprobar es el nombre que da Voltaire a la constanciadel santo m6rtir. Es dificil (dice) que el pueblo que habfamostrado tanto horror al criminal fanatismo de Polyeuctose alborotaserepentinamente en 213 Voltaireen Espagner7j4-r8j5 su favor. Fanatismo es en boca de Voltaire y sus semejantes la sobrenatural fortaleza de los mr{rtires deJesucristo. 3o Los mismos resabioso, por meior decir, clarasmuestrasde impiedad se ven en la nota que pone en la pdg. ror del mismo tomo II. Recae sobre una expresi6n que Corneille (prg. 4z) pone en boca de S. Polyeucto, cuando el tirano querfa a fuerza de tormentos obligarle a ofrecer incienso a los falsos dioses. ;Qud (dice el santo mdrtir) adordis vosotros dioses de piedra o de madera?Y pone Voltaire en otra p6g. una nota sefraladacon el ndm. 8z diciendo: Yo no responderd a esta falsa opini6n en que se estd de que los romanos adorabanleflosy piedras.Pues,preguntemosaVoltaire, 2qudes lo que adoraban los romanos?aQui cosaera aquelJfpiter, por mds que los paganoslo llamaron Deum Opt. Max., sino madera, mdrmol o metal? ;Dir6 Voltaire que en aquellas estatuashabia algrin espiritu que las animara o vivificara?Es cierto que, segrin historias fidedignas, alguna vez hablaron aquellos idolos o estatuas.Pero se ha de entender que para casfigo de la voluntaria ceguedady abominablestorpezas de los id6latras permiti6 en aquellas ocasionesDios que los espiritus infernales articulasen palabras por medio de aquellos simulacros; y tambi6n fue muchas vecesficci6n y artificio de los infames sacerdotesde los idolos. 2Querrd Voltaire que aquel Deus Opt. Max. deum sator atque hominum Rex fuera el solo verdadero Dios que adoramos los cristianosi Lo m6s que se podr6 conceder es que algunos pocos sabiosfil6sofos con solaslas luces delaraz6nnatural llegaran a conocer y aun demonstrar la necesariaexistenciay unidad de Dios, pero como no tuvieron las luces sobrenaturales de la fe, non sit Deum glorificaverunt, como dice S. Pablo. En cuanto a la innumerable multitud de los paganos, sus innumerables Dioses nunca tuvieron otro ser mds que el que les habia dado su loca fantasfa;y aunque ellos los figuraban de varios modos y los adoraban bafo de varias formas, nunca fueron m6s que barro, piedra, mdrmol, bronce, plata u oro. Y as( no hizo muy mal S. Polyeucto (como sacrflegamentedice Voltaire) sino muy bien como decimos los cristianos cat6licos en echar en cara a los paganos esta necedad; ni lo que dice el santo m6rtir es un error u opini6n comunes (como dice el impio anotador), sino una verdad de fe, que nos ensefra nuestra sagradaescritura, llamando a los Dioses de los gentiles Deos lapideos, aureos, argenteos.Y si no diganos Voltaire con toda su filosofia y erudici6n, lel cocodrilo y las cebollas que adoraban los egipcios, qud otra cosa eran m6s que cebollas y cocodrilos? 4o En el tomo III p6S.8: manifiesta del mismo modo su impiedad e irreligi6n, haciendo burla del libro de Ester, que la Iglesia cat6lica en el Concilio de Trento tiene declarado solemnemente por aut€ntico y can6nico contra otros herejes tan desvergonzadoscomo 61.Este impio y devergonzadofil6sofo, que en sus obras quiere hacer creer sobre sola su palabra mil cuentos absurdos y 214 Appendices mentiras ridfculas, se burla de lo que el autor sagrado cuenta en otro libro. ;Qud rey (dice con sacrflegabufonada),qui rey Asuero deia pasar seis meses despuds de su casamientosin saber de qud pais era su muier!, que manda degollar a toda una naci6n, porque uno de ella no ha hecho cortesia a su visir, que despu6s manda a este mismo visir que lleve de la brida el caballo en que iba montado aquel otro. Y nosotros afradiremos: lQud descaro y atrevimiento heretical el de este vano filosofastro! 5' La misma desvergiienzamuestra en la p6g. 89 del mismo tomo en una nota que sefralacon el ndm. 34. Recae sobre el tono altivo con que la emperatriz Pulqueria habia hablado al emperador Focas, y dice el atrevido anotador: No ser6 inritil advertir aquf que S. Gregorio Magno escribi6 a este mismo Focas: Benignitatem pietatis tua ad imperiale fastigium pervenissegaudemus; y luego afrade:No pretendemos que Pulqueria hubiera debido imitar esta vil adulaci6n de este Papa.Asi habla de uno de los m4s sabiosy santospontffices de la Iglesia cat6lica un fil6sofo que dicen habia sido bautizado y que alguna vez quiso dar a entenderque era cristiano. 6'En el tomo fV, ponderandoen la p6g. r35 un razonamientoque Geronte hace a su hiio Dorante en la p6g. tz5 y n6 sobre las obligacionesde un caballero, pone Voltaire una nota sefialadacon el ntimero z, y dice: Si se dijese a los feroces enemigos del teatro, a los perseguidores de lo mis bello de las artes: ios atreverfais a negar que esta escenabien representadahacer mayor y mds dichosa impresi6n en el 6nimo de un joven que todos los sermones que sobre esta materia se estdn cacareando todos los dias? Yo querrfa saber qui tendrian que responder. Se deia bien entender a qui6nes llama ferocesenemigos de los teatros y perseguidoresde las bellezasde las artes. Asi trata a los oradores sagradosy predicadores del Evangelio, los cuales no persiguen ciertamente las bellezas de las artes, ni reprueban las diversiones honestasaun en los teatros, sino que encargan y deben encargar que s€ guarde aun €n los teatros la moderaci6n, el decoro y la decencia que Voltaire no guard6 no s6lo en sus dramas y obras podticas, sino ni en su conducta. Por todo lo cual somosde sentir que, ademdsde que todas las obras de este hereie o heresiarcase deben entender prohibidas en iusta detestaci6nde su autor, la que censuramosdebe en particular entendersepor prohibida y condenada a causa de las desvergiienzas,esc6ndalos,blasfemias, errores y hereifas que deiamosanotadas. Madrid y Real Colegio de EscuelasPfas de San Antonio Abad a rg de noviembre de r8or. Hip6lito Ler6n de la Purificaci6n. Manuel Torres deJesrisy Marfa. 215 r7j4-r8j5 VohaireenEspegne AppendiceJ:'Carta de M. de Voltairea losparisienses' Biblioteca feiioniana (Universidadde Oviedo), manuscritnon cot6, f.ztr-rg Amables habitantes de las orillas del Sena, dignaos de leer estosversos, riltimo fruto de mi numen. lOiali volaran ellos desde la morada de nuestros bellos espiritus a otros lugares por mis escritos encantados! Yo acabar6 en paz mi carrera demasiadolarga. 1Qu6 mudanza siente el hombre en su riltima hora! iQu6 aislado se halla! Placeres, tesoros, gtandezas, todo huye de su vista menos los locos errores. Ellos han huido leios de la mia. Esto es hecho: el velo cae; los oios levantados a los cielos y el pie en la losa, yo veo en este momento Ia augustaverdad derramar su mds viva claridad a el rededor de mi; ella esti acompafladade la raz6n severa; esta raz6n por mi despreciada tan largo tiempo, m6s poderosa hoy, ffuena en el fondo de mi coraz6n, el remordimiento y la eternidad lo hielan de terror. Pueblosa quienesyo he engafradocon amablesquimeras,apresuraosa entrar en la ley de nuestros Padres.Llevado violentamente por el delirio y embriagado de orgullo yo me atrevf a despreciar el Dios que es adorado en la tierra. Se me vio producir monstruosos sistemasy contra su culto santo vomitar blasfemias asombrosas.Demasiado h6bil en el arte de los cobardes impostores, me atrevi foriando cuentos a calumniar sus celososdefensores,y sobre nadasespeciosas, insulsos, ridiculizarlos por bufonadas. Honor, talento, virtud, nada me fue sagrado.Yo queria mudarlo todo y que a mi voluntad la verdad en los espiritus se hiciera problem6tica y la Religi6n un ser quimdrico. Yo querfa, forztndo al gdnero humano a pensar como yo, agobiarlo bajo el yugo de mi ley. Yo pintd los horrores del cruel fanatismo y mis mds vivos esfuerzos iban al despotismo. Fingiendo iluminarlo yo engafr€ al universo, y gritando libertad presenti las cadenas, pero cubri de flores estos lazos funestos con que supe oprimir algunos ddbiles esclavosen un cerco de errores; y yo era menos libre que ellos y seguia a tiento una senda tenebrosa. Mortal, ves aquf tu suerte cuando tu orgullo extremo desdefrapor antorcha la verdad suprema. Yo lo he dicho (1ah,qui6n puede a(n dudar de ello!): si Dios no existeera preciso inventarlo. Este Dios cuya voz produce los milagros, aqui6n revel6 sus ordculos entre los reldmpagos?,;qui6n conduciendo el pincel de los santos Profetas con su fuego criador anim6 sus pinturas? Su hiio, la viva imagen y el esplendordel Padre,bajo los velosobscurosde la humanamiseriavino 6l mismo a encadenarel Demonio del error y el hombre en su Dios vio a su Libertador. lQud pura es su moral y qui sublimes sus dogmas! El quiso expirar victima de z1 6 Appendices nuesffoscrimenes,y remiti6 a Cephassusleyesy su poder. Adoremosy creamos. Veis ahi vuestro deber. De un absurdo sistemaapologistasatrevidos,moralistas perversosy puntillosos sofistas,gqui bienes han procurado luestros dogmasinsensatos?iVuestros ardientes celadores se han empefradomds en huir la fatigosaembriaguez de los vanos placeres para vivir baio las leyes de la austera prudencia?Este Midas hecho sensibley temeroso, icesa €l de engordar tantos pompososlacayos,de mantener a grandes gastos su ociosa existenciay da algrin pan a la indigencia triste? Lee, lee en tus negaciones, coraz6n de mdrmol, tu decreto que te entristece sobre tu calavera.gPoneel esposoun freno a su capricho infame para amar los dulces nudos de una honestallamal iSe ve acasoun menor eniambre de deshonestasLais infestar con malignos vapores a todo Parfs y en coches ligeros, brillantes con oro y cristales, baio el peso de los rubfes manifestar su audacia?ll-a sutil trampa de infernal voz no brama ella mds en el templo de las leyes?gNuestrosHdroes, despertando,hacen por su brio revivir la dichosa edad de Crillon y de Bayard? ;Ah! Yo veo en estos guerreros perdidos por su glotonerfa, beberse a grandes tragos el veneno de Venus. sHemos embotado nosotros la espada de la guerra? iNo es ya el idolo de la tierra el interds? En una palabra: pe la luz a los mortaleshonrar sus altarescon inciensomds puro? Todo resuena con el nombre de Filosofia. El vulgar y el grande por todas partes nos deifican, y en todas partes un vano luio y el vicio sin vergiienza extienden sus destrozos imprudentemente. El mal gusto domina en nuestros brillantes escritos y ellos apresuran la ruina de las artes, que vacilan. ;Ay! Todo se corrompe. lBellos d(as del Universo, oh dicha general prometida con vuestros versos tanto, edad de oro tan elevada,s6lo s6is un suefro producido por el delirio y seguido por la mentira! lAmados amigos! Que la confesi6n de todos mis errores ilumine tuestros espiritus y corrifa westros errores. Demasiado se sabe: mi musa fren6tica sobre el Pindo afect6 el imperio desp6tico. Vosotros la visteis siempre sobre ddbiles gradetes distribuir los puestos en el templo del gusto. Ella se atrevi6 a penetrar hasta el santuario y a profanar con mano temerariadel pintor de Burrhus los laurelesinmortales.Del padre del teatro balancearlos altares.Contestarel genio al maestro de la lira. Al Esopo franc€s el arte de inventar y de escribir. Rehusar, en una palabra, al autor del Lutrin el titulo glorioso de poeta divino. lDesgraciado coraz6n roido de las serpientes de la envidia! 2Pudo dl iam6s abrirse a las dulzuras de la vida? Todos sus dias se han sefraladopor tonnentos nueyos.El esplendorde los talentos,el sucesode los rivalesera un peso que lo oprimia y un hierro que lo despedazaba;llhacia su alimento de la hiel de la sritira.iAy! Este monstruo 6tico, con la tez p6lida,los ojos hundidos, cuya boca 2r 7 Voltaireen Espagner7j4-r8j5 vomita un fuego ponzofroso, arroi6 sus tiros por mi mano extraviada sobre el autor de Dido, sobre el padre de Atreo, aqu€l que por resortes de un oscuro terror, ayudado de un pincel varonil y vigoroso, tuvo la gloria de abrir una ruta enteramente nueva. Pompignan, que escogi6 por modelo a Racine, se mostr6 entre nosotros su mds digno rival; y acaso hubiera sido su igual un dfa si su Musa hubiera seguido la carrera tdgtrca, pero 6l dirigi6 su vuelo al Pamaso lfrico: sentado cerca de los altares de la noble Erato 6l punte6 su Lira algunas veces con Rousseau.Yo queria usurpar el cetro de la escenay desfigur6los rasgos de Melpomene. La traza, el interds, la verdad y el sentimiento, todo fue eclipsado baio de un fasto que preocupa de marchas, combates, reldmpagos espantosos,hogueras, cadalsosy sombras lamentables. En fin, los coloridos engafraron a los oios; desapareci6 el buen gusto y yo obtuve los sufragios; se me embriag6 de incienso.A ti Le Kain debo estoslaurelesy estoshomenaies, es preciso confesarlo; mis hijos sin vigor van a morir contigo. Si: yo siento redoblarsemi viva inquietud... Pero 1qu6, se me aplaude afn?... Este es un mal habitual. Priblico indulgente, vos sanardisde 6l; el encanto va a cesar, y el Juez me espera. ll-a posteridad, a quien yo temo y a quien imploro querrd ella perdonar al amante de Zamora?;Y tu, caro Mahomet, en estacomrin desgracia puedes alimentar la esperanzade sobrevivir a tu hermanai iAh! Que a lo menos un hijo del cantor de Enrique [V en los fastos del teatro eterniza mi nombre. gl-a relaci6n alabadade los hechos de este gran Rey est6 seflaladacon el sello de la inmortalidad? No; el mis dulce pincel y la mris tierna armonia no pueden suplir a los repentes del genio. Es forzoso estar animado de transportes m6s nobles y del campo de las ficciones manifestar los tesoros, variar los colores, echar ardientes llamas, encantar, enternecer y dominar las almas;y yo por vanas expresiones,leios de herir el coraz6n, fatigu6 los oidos y adormecf al lector. Cansado de correr inritilmente en la carrera 6pica marchd a tu templo, agradable Ffsica. Tri no recibiste jam6s un espiritu fogoso, enemigo declarado del iuicio. Yo queria en ella, esforzdndomea llevar la luz en el seno tenebroso de la naturaleza,tomar algunasflores del tfmulo de Newton. Corri sin antorcha lejos de estasregionescual un caballo sin freno arroidndoseen el llano sigue rutas inciertas con saltosy rebotes. Musa, cuyo l6piz graba en el fasto de los aflos las apreciables virtudes, las accionesbrillantes y las pomposasmaravillas de los hiios de Apolo, yo me atrevi a consagrartemis trabaios y vigilias pero te veo pisar (ardiendo de furor los oios) aquellos escritos en que mostrando con un estilo encantador el frivolo talento de agradar y de engafrar fui traidor a mi deber de ilustrar y de instruir, o en que a una luz obscura se ofrece la verdad, o en que con m6s frecuencia la mentira desvergonzada,cortejada de muchos, parece sin temor, o en que mi pincel poco serio se agradabasiempre de pintar [con] pdlidos colores la virnrd zt8 Appndices aprisionada y el vicio triunfante a vista del universo. En fin, aquellos gruesos compendiosllenos de obietosfant6sticosen que celosode balanceartus monumentos antiguos, quise levantar cerca de la ficci6n el trono del error y de la ilusi6n. 1Ay,qu6 dichosofuera yo si mi musa ligera no hubiera jam6sdesmentidosu aire y su caricter! Ella borr6 con eclipsesla Musa de Chaulieux, pero su tez est6 m6s roja y su frente mds graciosa;ella es libre, dulce, ingenua, viva y brillante; alguna vez desalifladay siempre seduciente; se le ve volteiar sobre las flores de su albedrio y siembra en todo los mds frescoscolores;la naturalezay el espiritu se anuncian por su boca y su mano hermosealos obietos que toca. 2Qu6no ha expresadoella siempreen susinocentesojos los acentosdel honesto pudor?La gloria, que sobre mi luci6 desdemi aurora,ahorareposarf sobremis cabellosencanecidoslpero a pesar del gusto, de las costumbresy de la raz6n, esta Musa form6 sus lfneascon veneno;hizo jugar sus resortesen la espesura de la sombra,y del fondo pestilentede la cavernasombria,sin respetarlas leyes de la tierra y el Cielo, vomit6 sobre la virtud grandestorrentes de hiel; se atrevi6 a preconizaren su loca arroganciael amor solo del placery de la independencia, y para poner el colmo a todos sus borrones, ultrai6 el m6rito y desluci6 los autores.Perecedpara siempre, frutos de un mal genio; pereced en el oprobio y en la ignominia. lNuestros sobrinosenemigosde los verdaderamentebello y del buen sentido podrdn admirar aquellaspinturas indecentesy leer aquella colecci6n de inventivasespantosas,archivostenebrososde la malicia humana? No: el insecto arrastrando en las llanuras del aire sufocar6 antes al ave de Jripiter. Juzguemos meior de la raz6n futura. La imagen siempre pura de lo honestoy de lo verdaderopodrd solamenteencantarlos ojos de la posteridad. Musa, tus monumentosvan todos a aniquilarse;aquellosapoyosgroseros,aquel lenguajede las lonjas,aquelloslibelosdictadospor odios rivales,aquellosversos licenciososantes que acabeel dfa van a abismarsepara siempreen la noche de los tiempos. 1Oh, manes preciosos de los hdroes del Parnaso!Vosotros, a quienes no perdon6 mi criminal audacia, sufrid que en estos momentos para reparar la afrentallevando el remordimiento en el coraz6ny la vergiienzaen el rostro, yo penetre temblando esas b6vedas luminosas, y que cubra de flores vuestras gloriosastumbas. Rousseau,a quien la impostura llen6 de veneno; sublime Maupertuis, inmortal Crdbillon, tu a quien se vio hasta el tdrmino de tu noble carreraponer a Cottin una barrera fuerte, intr6pido vengadorde las leyesde la raz6n, Frdron, crftico h6bil y terrible censor; vos todos a quienes yo ultraj6, sabiosverdaderosy verdaderosprudentes,recibid mis pesaresy mis homenaies. Y vos, que les ofrecisteisun legitimo incienso,observadoresconstantesde las reglasdel buen gusto,que sobrelas orillas floridas,cultivadaspor las gracias 2r 9 voltaire en Espagner7j4-t8j5 os atrev6isa seguir los vestigiosde estosilustres muertos y rechazdissin cesar un gupo affevido de escritores embozadosen una ieigonza preciosa;vos todos, que combatfsese desgraciadosistemaque desesperaal hombre y que es digno de Dios, proseguid, acabaduna obra tan bella y de las artes casi extinguidas volved a encenderla llama,vos me hab6isquitado la mdscara,lo habdisdebido hacer; y yo debo sin duda aplaudirlo y callar. Pero 1qu6!;Perdonardyo a vista del mundo entero al rigoroso Cl€ment y al atrevido Sabatier,aquellosque sin algrin respeto han marchitado mi coraz6n?lTemerd yo imprimir una mancha en mi nombre por haber escuchadola voz de la raz6n?Ellos no han dicho sino la verdad. gCu6l ser6 pues su crimen? Amor propio, calla tri, yo les debo mi estimaci6n. Firme apoyode los altares,venerablePastor,iustamentellamado el azotedel error, gay!,aleidndomede lasverdadessagradashe seguidodemasiadoextraviadas sendas.En este dfa abro los oios a los rayosde la fe, yo me sometoal fuego de la ley divina y baflado en ldgrimas de un arrepentimientosincero quiero morir en el seno de nuestraaugustaMadre. Adi6s, pueblo admirable,1qu6dichososer€yo si os dignriisde colmar el m6s amado de mis votos! Desgarradla venda,recogedvuestrossufragios,derribad mi estatuay quemad mis obras. Appendices AppendiceK: 'Al arribode Voltera los infiernos' ms.6z,f.rgz-gg Bibliotecade Catalunya(Barcelona), Sonetoltaliono Giunto Volter alla maggion del pianto, Col serto in fronte di ferar cipresso, A Tispite volea sedersi appresso O starne almeno al gran Soffocle accanto. No, gridaron Minosso e Radamanto, A te cotal onor non d concesso: Va fra la ciurma, ed al decreto intanto Arise tufto I'infernal congresso. Il torto futre (disse elli) non andri impunito, Scrivirb con stile acutto Satiri, dove pii d'un resti ferito. Che satiri, cuglion, rispose Plutto, Il tempo delle satire d ormai finito. Va, taci, e pena cosi baron fututto. Se da la misma traducida al espafrol Puesto Volter en la casa del llanto, de ciprds coronado, el inhumano, sentarsequiere, mas lo intenta en vano, entre Tdspite y S6focles por su canto. No, gritaron Minos y el gran Radamanto: no quieras tal honor, hombre profano, ves con la chusma, y al decreto en tanto laJunta infernal rfe de plano. lAh! futre, un tal decreto no quedari sin pena, diio, yo escribird mordaz, y disoluto, aunque me vea acd puesto en cadena. lQud s6tira, coll6n, respondi6 Pluto, tu s6tira de embustes esti llena! Calla y paga tu mal, hombre el mds puto. 221 r7j4-r8j5 VoltaireenEspagne AppendiceL: CdndidoMarfaTrigueros,Pr6facede 'Don Amador' Biblioteca colombina (Sevilla),ms.84-4-35, f .gor-gzr Carta del a.utor a mi S.D.G.O. (que sirzsede Prdlogo) Muy Sra. mia: Si la Comedia tiene por objeto principal reprehender,retratar y hacer ridfcula aquella clase de vicios que s6lo pueden arrancarse de en medio de la Sociedad, haciendo con sus pintura y sdtiras, que muevan la risa, que los que tienen aquel defecto sean mofados y escarnecidospor el resto de los hombres, el cual por medio de aquellas aprende a conocerlos y mostrarlos con el dedo; no habr6 sin duda vicio alguno mds digno de ser asunto de una Comedia que aquel que fuere acreedor a que su ridiculez sea expuestaa la vista de todos para ser dignamente burlada y satirizada. 2Y cudl vicio mds digno de este castigo que aquel que no teniendo otro fundamento que el amor propio, la vanidad y falta de talento y reflexi6n, no merece ni puede ser disculpado por camino alguno?Tal es la indiscreci6n que se representay ridiculiza en estaComedia en la personade D. Amador. El Cardcter de este vano y presuntuoso indiscreto, tan pagadode sus mdritos, que suefra felicidades y esperanzasquimiricas, que cuenta a todos cuanto le sucede y no le sucede, especialmentecon personas de otro sexo, que no reflexiona cosa alguna, y de cuya lengua ninguno puede escapar;es un cardcter real y certisimo. Serfa feliz la sociedad si no hubiese en nuestra Naci6n tan gran n(mero de estos ridiculos pemiciosos. Entre ellos pudiera sefralar muchos con el dedo, verdaderosoriginales de D. Amador, que leios de haber ponderado en 61,le excedeny llevan muchasventaias. Yo mismo he oido muchas veces a m6s de un indiscreto muchas de las mds ridiculas e4presionesdel mio y con ellas otras que, por propasarsea ser indignas y abominables, aunque tan propias al caricter que pintaba, no me ha parecido decentecopiarlas. No puedo deiar de advertir que el Autor de Zaida y de Alcira me dio la primera idea de esta Comedia. La suya L'Indiscret y mi D. Amadar son una misma. Como estecdlebre escritor es uno de los mds libres de preocupaciones nacionalesy de quien m6s propiamente se puede decir que escribe para el gdnero humano, tuve poqufsimo qu6 hacer para espafrolizareste Drama. Su comedia era en un acto solo; para disponerla yo en tres y que su representaci6n tuviese mds tiempo era preciso o complicar mis la f6bula o entreteierla algo m6s y alargarla. Lo primero no convenia a mi genio, porque soy naturalmente Amigo de la sencillezy no m€ gustanmds los Dramas mfs complicados:escogi pues lo segundo. 222 Append,ices Afradi escenas,aunque pocas,alargu6algunosrazonamientos,y entreteif lo que me pareci6 conveniente,para que deiase de ser tan corta, sin llegar por esto a ser larga. No soy capaz de alabar ni gustar la mejor comedia, si no cs sencilla,clara, Ficil y corta: lo mismo creo qu€ pedir6n los demdsa las mfas y procuro satisfacerde antemano. Pero una Comedia en la cual se ponen estascircunstancias;una comediaquc en parte es imitaci6n, en parte par6frasis del Autor de Zaida; una comedia cn que se ridiculiza la indiscreci6n,len qud manos estardmeior puestapara quc la corriian, coteien y enmienden que en las de V.S., que no s6lo detestatalcs indiscretos, mas que con su trato, modo y discreciones pudiera corregirlos a todos? Asi es que la iusticia me est6 mandando que suplique a V.S. que la cotcjc con sus originales y que la corriia como pudiera enmendarlos a ellos. Vea V.S. si el cardcter de D" Rosa y el de D. Feliz son verdaderosy bicn espafrolizadosy si el de D" Maria estd bien proseguido, y si Martfn y I)' Franciscadesdicende los demds. Despuds de suplicar esto a V.S. y rogarla que se sirva mandarme como al mayor admirador de sus gracias,s6lo me resta pedir a Nuestro Sefror, ctc. Sevilla,a zz de mayo de r768. 223 r7j4-r8j5 VoltaireenEsPagne AppendiceM: Jos6de Vieray Clavijo,Prdfacede la 'Enriada' Bibliotecamunicipal(SantaCruz de Tenerife),ms'ro3-5o'f.43r'44r Appndica historia de Francia a fltimos del siglo decimosexto,a fin de adquirir el preciso conocimiento de los personaiesque llaman y ocupan la acci6n. Adaertertcia Este poema €pico, el rinico de que los franceses se glor(an, que ha hecho un eco tan ruidoso en las demds naciones, que los humanistas prendados de sus bellezas filos6ficas han celebrado tanto, que por su argumento y por su hiroe ha merecido la comrin atenci6n, y que siempre ha de andar junto conla lliadn, la Eneida,el Paraho perdiday laJenualen libertada,ha tenido hasta ahora cortado el paso de los Pirineos, no sin iusta raz6n. La gente espafroladebia encontrar en 6l muchospensamientosatrevidos,capacesde ofender su honor y su piedad. El nombre demasiado famoso del autor no le era nada grato' y temia que, baio la dulzura de unos versos pomposos, se bebiese el sutil veneno de algunas sentenciasendrgicas,pero duras y por consiguiente disonantesa nuestros oidos delicados. Mas cuando, despudsde todo, se considera que en esta composici6n podtica exceden los rasgos de religiosidad y catolicismo a algunasproposiciones menos ortodoxas y exactas, dimanadas de un extremado horror a aquel fanatismo y falso celo, que en el desgfaciadoreino de Francia causarontan crueles desastres con pretexto de religi6n, se apodera de un dnimo amante de las producciones originales y que dan lecciones de escarmiento a todos los hombres un Yivo desconsuelode que por unos cuantos indiscretos pasaiesse carezcaen Espafra del conocimiento de una obra de la cual ninguna otra nacidn culta ha estado absolutamenteprivada. Casi todas la han traducido en sus idiomas, y aun en la misma Roma un sabio benedictino, cual fue el c€lebre cardenal Quirini, obispo de Brescia, emprendi6 en versos latinos su ffaducci6n. Yo tambifn he tenido la osadia de emprenderla en los castellanos, pero usando de la necesarialibertad en dos maneras.La una, modificando y haciendo dignos de la lectura espaflolalos pasaiesque pudieran vulnerar el cr(dito de su gobierno y de sus annas, no menos que el respeto debido a Roma, a la religi6n y a sus ministros; y la otra, suprimiendo la redundancia de muchos versos y conceptos a que la versificaci6n francesanaturalmente obliga' por lo dem6s,he procurado conservardel modo posible la debida fidelidad o su equivalenteen los pensamientosdel autor, sin pretenderpor esodesentenderme de la suma inferioridad de mi d6bil copia, comparada al original de uno de los mis insignes poetas de este siglo. Pero para la mejor inteligencia del argumento parece indispensable que el lector procure enterarse, si no lo estd, de los memorables sucesos d€ la 224 225 fl Bibliographie Abell6n,Jos€Lujs,Histoia ctiticadclpmsamientrespafiol. Madrid r98r, vol.iii AguilarPifral,Francisco,.B#liografia dzautora apafiola dzl siglo WIII. Madid r98r- La bibliotecadeJnellanos (rZZ8). Madrid r984 - Canelera prerromdnticasaillana: afros tSoo-t8j6. Madrid r968 -'Manuscritos de Trigueros conservados enla BibliotecaMendndezP elayo', Boletin de h BibliotecaMenndzz Pelay 39 (rg6t), p.367-8o -'La obra "ilustrada"de don Crindido Maria Trigueros',Rnhta d.eliteratura34 (r968),p.3r-55 - La prmsa *paiola n el sigloXWII. Madrid 1978 y dem6s teatrales -'Las representaciones festeiospriblicos en la Sevilla del rey Jos6', Archiao hispalmse4t (rg6+), p.25r -3o4 - Snillay el teatrom el sigloXWII. Oviedo r974 -'Solaya en su contextodramdtico',dans ColoquiointenacionalsobreJosi Cadalso. 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Valladolidt956 r 9o9-r 95o,i. r S47- 53:article'Apolog6- 'Epitaphioal sepulcrode Voltaire', B.N., tique' ms.r0.943, ftg+-95 Diez Gonzilez, Santos,Institucionapodti- Espiritufo losmjoresdiarios.YoirCladera, rz.r.Madrid 1793 Critdbal Disconoconfutatiooa quellodzl signiorMa' Estala, Pedro, 'Veintiuna cartasindditas rianoLuis de Urquijosopralo stetoattuale dirigidasa donJ.P.Forner',Bolaindela di lororiforme; deiteatrispagnolie necessitd RealAcafumiade lo histoia 58 (rgrr), onflesso,nitica dz la fial'wione dcl deno p .5 -3 6 signior Urquijo de ln tagedia denominata EsteveBarba,Francisco,Canilogo dc la cola Morte di Caare'.Madrid rTgz leccidnde manwctitosBorbdn-Lorettzana por N.S.P.elpapaPio Discanopronuncialo @ibliotecapnhlica dz Toledo).Madrid sectaodzl lunest7 Suto en el Consistorio r942 dejunio d" rZgl sobreel asainatodeS.M. Etat politique,historiqueet morald'Espagne, CristianisimaLuis XW, rey tk Francia. l'an 1765,Raruehispanique 3o (rgr4\, Cddizs.d. p.376-5r4 a la oida Domergue,Lucienne,Le Liare m Espagne El acitod.ela muerteconespondiente hhoa del sigloXVIil dc lostressupuestos au teflpsdz la Rnolutionfranqaise.Lyon Vohaire,D Almbert I Didnot, demostala r9 84 232 con la imple 1 oerdad.eranaraddn dc su muerte: afiadida dz un ahorto del llmo Sr obispo de Amims sobre la coleccidndc las obrasdc Vohaire,y una fuscripcidnde Ferney; traducidadel id.iomafranctsal italiano, y dz iste al catellano, por donJosEh Domenichini, quien lo fudka al Exano Sr marquls rh Bronciforte.Madid rygz Farinelli, Arturo, Viajespor Espaiay Portugal dzsdzla Edad Media hasta el siglo M. Madrid rgzo; Suplemnro, Madrid r 93o Feijoo, Benito Jer6nimo, Canas mtditas y auriosas,en quepor la malor parre secontinila el d.csigniodcl 'Teatro critico uniuenal'. 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Polt.Madrid r97o historiachinaca,6d.Jos6 - Losgramdticos: Jurado.Madrid r97o por la Espafiay su md- Oracidnapologitica ito literaio: para quesiraafu aomad'n al disnro leidopor el abateDenina en h Academiade ciencia dt Beilin, respondinda a la caestidn'iQui sedebea Espana?'.Madridq86 Foulchd-Delbosc,Raymond,Bibliographie dzsaoyages m Espagne etauPortugal.Pais r 896 - et L. Barrau-Dihigo,Manueldzl'hispanirrrt. New York rgzo Fournier, Pierre,Essaisur la Mhope' du Mffii etdzMarieArouet marquisScipione fu Vohaire.Sassarir9o5 por Voltairem urrocarta Losfrailesaindicadas enMadrid;y dnnostaci6n a uncoftesponsal dz ln utilidad politica de la uistncia dt losregulares, en ufla com)macidnsobrela porJuafl mismacartadz Volter,dispuesta deNagiz. Madrid I8r3 Cosme Gdndara,Miguel Antonio de la, 'El lujo en su luz y Voltaire refutado',fuchivo Campomanes(Fundaci6nuniversitaria ms.5r-r espaiola), Garcfa de la Huerta, Vicente, La escena hespafrola dcfendida enelprdlogodel'Theatro hespafiol'Iensu 'Lecci6n crftica'.Madrid r786 233 Bihliographie judfos Gu€nde,Antoine, Cartasd.ealgunos portugueses, altmanesI polans a Vohaire, con un pequefiocomentaiontraclada de d.clfranch por don otro malor; tra.ducidas Madrid r8zzMaria Segooia. Fernanda t8z4 y polaeosa - Cartasfu unosjudios alemanes Mr de Vohaire;traducidasdclfranctspor PabloVizquez,Bruselasr8z7 Francisco Guinard,Paul-Jacques, 'Le liwe dansla pdninsuleib6riqueau XVIIIe sidcle:t6moignaged'un librairefrangais',Bulletin hispanique 59 (r957),p.t76-98 dc r 77j d r 7gr :formaespagnole - La Presse tionetsigtifcationd'ungenre.Paisry73 -'Une adaptationespagnolede Zadig at XVIIIe siicle',RnuedelitthatuleconParte 3z Qg58\,p.48r-95 deVoltaire', (rgz8),p.z6-4r - 'Une fausselettreespagnole Rnue de linirature comparie35 (196r), Gonzilez del Castillo, Ju an lgnacio, E legia. p.64o-48 A la injusta comodolorosisimamuertede la constanteherotnaMaria Antonia dc Lo[Guyon, Claude-Marie,lEl ordculode los nueuos rena, reina dz Francia, piaima inmolala 1 fl1sofosM. Vohaire,impugnada descabierto de suserrora prr susmesmas en la.saras dz la impiedad, dzl fanatismo I obras;en dnstomos,estitos enfrancdspor d.ela anarquia. C6diz s.d. por al espafiol un andnitno,y traducid.os - La Caliala, o Francia rfluelta: poema. el R.P. Mlacstlro Fiayl PedroRod.igue. Mllaga r7g3 Mono.Madrid ry69-ry7o Madrid t9t4 - Obrascompletas. Hamilton, Arthur, 'A study of Spanish - Oraciin acortatoria en la cual, obserzsalala manners(r75o-r8oo)from the playsof nnducta de los francesa en las artuales Ram6nde la Cruz', Uniomity oflllinois circunstancias,se anima a los espafiolesa studies t r Qgz6),p.3fu- 426 tomar las arrnas en defaxa d.elre1.Mdlaga Hartzenbusch,Eugenio, Bibliogralia de 1794 Hartznbusch.Madrid r 9oo Gonzllez Palencia, hngel, Eruditos y libreEugenio,'DonDioniHartzenbusch,Juan ros tul sigloXWII. Madrid 1948 sioSolis:noticiasbiogrdficas',dansPoe- Estud.io histilrico sobre la censuragtbernata.sl{ricosdelsigloXWII,lxvii.z33-37 Madrid titsa en Espafia, rSoo-r8jj. poiticosy articulosm prosa,litera- Ensayos r934-r94r Madrid r 843 ios y decostumbres. -'Nota sobre la enseflanza del franc6s a -Poesias. 6d. 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Pedro Cnallos, el uno dispuestonforma de didlogo entre la Espana I Neptuno; concluido iste y el otro no acabadnpor las raz,oflesque en su pnilogo se upresan; mn tres tragediasfrancesastraducidasal catellano,una deellasla Andrdmaca'dcRacine, y oaias piezas en prosa de ltlos autlres, clmo son algunas cartas d.edicatorias I discanos sobre el drama, muy cttiosos e instructioos: obras todas dc una dama d.e estucorte(H.M.). Madrid t789 Hidalgo, Dionisio, Diccionaio gcneral de bibliogralia espafiola. Madrid r 862 - r 88 r Historia gened de las literaturas hispdnicas, 6d. Guillermo Diaz-Plaia. Barcelona d.elcanilicorq de las Espafias,el saior d.on CarlosIV. Madrid r79o Iriarte, Bemardo de, 'Informe al conde de Aranda sobre el teatro', B.N., ms.9327, r r ff [Iriarte, Tomds de,] Los literatos efl cuaresrna,por D. Amador dc Vera y Santa Clara. Madrid s.d. - Colecci6ndc obrw en aerso! prlsa. 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MaVille, consejerode la Academiareal de drid r964 Dresde,y realmentees Mr de Voltaire, [Mdrault d,e Bizy, Athanase-Rend,l Los francdsque sepas6a la cortedel rey de apologistasittuoluntarios, o la religirin crisPrusia; con los reparos que al leerla tiana probadaX dcfndida por losactitos dz deprisa,por serde un oficialde tropas, losfhisofos; obra trailuciila delfranct por me han ocurrido', 8.N., ms.ro.745, Josi de la Canal, n la que se refutaa f.rr5-58 zsictoriosamente losargumentosmdsnmunes Mancini, Guido, 'Per una revisionecritica de losimpios,l seponea la jnntudy gnte di Garcfa de la Huerta'. dansStudi di menosinstruida n dkposicidn dc comtetletteratura spagnuola. Romary64, p.267cme ficilmente de la zserdadde la religirln. 7+ I McClelland, Ily L., 'The eighteenth-century conception of the stageand histrionic technique', dans Estudioshispdnicos: homenajea Archer M. Huntington. Wellesleyr952, p.393-425 -Spanish drama of pathos, rT1o-r8o8. 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Madrid r8r4-r8r5 Mendndez Pelayo, Marcelino, Estudiosy Madrid r8r3 Merimde, Henri, 'Le vrai etle faux Figaro', d,ansHomenaje ofrecidoaMnmda Pidal. Madrid r925, ii.z85-98 Merim€e, Paul, L'Influnce franqaisen Espagneau XVIIIe siicle. Pais Ir936?] Migudlez, Manuel F., Janseilsmo ! regalismoen Espaia. Valladolid r895 Millares Carlo, Agustin, Ensayode uno biobibliografia deatitores naturalesdc la islas Canarias.Madrid r93z Miquel Rosell, Francisco, Imsmtario general dz manuscritosdeh Biblioten uniaenitaia dz Barcelona.Madnd 1958-1969 Moldenhauer, Gerhard,'Voltaire und die spanischeBiihne im 18. Jahrhunden', Berliner Beitriige zar rornanischenPhilohgie r ggzg), p.rr5-3r -'Voltaire y el teatro espaflol del siglo XVIII', Im:estigaci1n y progrcso4 (rg3o), p .2 7 '2 9 Monod, Albert, De Pascald Chateaubriand: les defeunn franqais du christianisme. 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Moland. apafrol.Barcelonar956 Parisr877-r882 24r Index Abell6n,Jos6Luis, z, zz7 Abraham,zor Addison,Joseph,r r, r46 Aguilar Pifral,Francisco,vii, t r, 14, 94, r05, Ir5, tI8, tt9, r zt , r 47, r 48, r 57, t 59,163,zz7 Alarcos,Llorach,Emilio, r53,227 Albe,duc d', r47, t4g Luis,z, r42,227 Alborg,Juan Alcal4Galiano,Antonio, rr8, r2o, !22, r4r, t54,227 Alcaydey Villar,Antonio,r6t, zz7 13' r54,227 Alc'zarMolina,Cayetano, Alegria,Jos6,4 Le Rond,d', 58, 79 Alembert,Jean Alexandrele Grand,r98 Alfieri,Vittorio,r ro, r 58, r 59 Almod6var,duc d', 8, g, ro,7r, zz7; t;oir azssiSilva AlonsoSeoane,MarfaJosd,r54 Altis, Francisco,Io3' ro4; r44t t6g, q8 63, zz7 Alvarado,Francisco, Alvarez,Romdn,83,85, zz7 Nicasio,r z7 AlvarezCienfuegos, Alvarezde Miranda,Pedro,vii, 54 Amat,Filix, 62, 63 Anacrdon,57 Andioc,Ren€,rzt, r48, r4g,zz7 Andris,Juan, 5-8,zz7 Andrieux,Franqois,r44' t58 Angulo,Francisco,r5r Anne Boleyn,reined'Angleterre,65 Anoll. Lidia, vii Louis, 156 Anseaume, Antoinede Padoue,saint,2rr Aquino,Nicol4sde,52, 55 Francisco,63, zz8 Aragon6s, Aranade Varflora,Fermin, 63, zz8 Aranda,comted', 4r,45, ro4, r52,154, r6o de, 38 Arce,Ram6nJos€ Arco,Angeldel, r56, zz8 Argens,marquisd', 33, 35 Leonardoet Luperciode, I94 Argensola, Argueta,Teodoro,38 Arioste,rz6 Aristote,tz7, t88 Arriaza,Juan Bautista,t z7 Arteaga,Estebande,zz, zz8 de, roo, zz8 Arteaga,Joaquin Artigas,Miguel, zz8 Artola,Miguel, zz8 Asensio, J., r49, zz8 Asso,OnofreAndr6sde, z4 Astigarraga, Jesfs,vii, I z5 Asuero,Jos6,46 Ayguals,de lzco,Wenceslao,87 Nicol6sde,43, t5r Azara,Jos6 r49 Aznar,Pantele6n, Baiazet,sultan,65 BancesCandamo,FranciscoAntonio de, r49 Barco,libraire,r33 BarcoL6pez,Veuvede, r33 Barr,Mary MargaretH., t,228 Barrera,CayetanoAlberto de la, zz8 Barruel,Augrrstin,57,58,167,zz8 Basilele Grand, saint,187 Badlori,Miguel,az8 Batteux,Charles,rgr, 228 Bayard,Pierre,zt7 Bayle,Pierre,tz Baylina,Antonio, 58,69, zz9 Bazin de Mendoza,Pedro,42, r25-3o, r 44, I 45, 168,r 69, q5, q6 r48 Beaumarchais, Cesare,64, r3z, t74,zz8 Beccaria, Buirettede, r56 Belloy,Pierre-Laurent de, r47 comtesse-duchesse Benavente, Georges,r Bengesco, BenoitVIII,pape,r90 Bergier,Nicolas-Sylvestre' 52' 55, 167, 229 Bergosa,docteur,zo9 243 I Index Capmany, Antoniode,4r, r5o, zz9 Louis-Antoine, 6r Caraccioli, y Sol,Le6n,66 Carbonero Carmontelle, t4z, t48 Carnero,Guillermo,5, z3o Antoniode las,r3z Casas,Juan Castaneda, Vicente,I55, 23o Casti,Giovanni,r58 Cavanilles, AntonioJos6,7r-73, z3o Cazenave, Jean,r49, 23o Cejador, Julio,rr, 16z,z3o Cervino,M., z3o Cevallos,Fernandode, 63-68, 79, 167, 230 Chamfort,Nicolas,r53, 16r r93 Chapelain,Jean, Charlemagre,65, r87, r88, r9o I5, 17,29,73, CharlesIII, roi d'Espagne, r5 6 13, 30,47,48, Charles[V, roi d'Espagn€, ttz, t6o CharlesXI, roi de Sudde,r34, 163 Charles-Quint,rz8 Charost,marquisde, I8 Chaudon,Louis-Mayeul,54, 55, 23o Chaulieu,abb6de,zr9 A.J.,66 Chaumieux, r59 Ch6nier,Marie-Joseph, r87 ChilddricIII, roi m6rovingien, Cicdron,24,67 Pablo,27,zzg NicasioA)varez,tz7 Cabafias, Cienfuegos, Cabarrfs,Francisco,zr, 7o, 229 Cioranescu, Aleiandro,rz4, 16r, z3o Cisneros, Diegode,43 Cabrerizo,Mariano, 136,ry7 Cach6n,JosefCayetano, Cladera,Crist6bal,rr, 23o 38 C a d a l s o, J osI o4, 6, I r 5, r2 7 ,rS7 Clairon,Mademoiselle,z3 Clarke,DorothyC., r5z, z3o Cagigal,JosdMarla, 79, zzg Calder6nde la Barca,24,25, ro7, r4g, Claviloy Falardo,Jos6,ro8 r92, r93 Climent,Piene,66, zzo Calzada,BernardoMaria de, 2c, 42, 44, Clovis,roi desFrancs,65 r 3r , r 3 5 , r4 6 ,r6 8 , t7 3 , C o e A , d aM ., 85,ror, ro3,I I2, t t5, l I8, 4 5 ,47, 83, 84, 229 156,z3o Carlos,98,zzg Condillac,45, 146 Cambronero, Luis de, tz3, tz6 Condorcet,6o Camoens, comtede, t7 Campomanes, Constantin, empereur,r87, r9r zz9 4.,97, rzt, z3o Cook,John Campos,Jorge, de la, 58, 59 Corchos, Blas,r34, I35, I44, r47, r78 Canal,Jos6 Corneille,Pierre(et Thomas),8, ro, 25, vii, r 5 Candaux, Jean-Daniel, Cano,Melchor,zo8 3 3 ,3 5 ,3 8 ,57,88, r59, zr3,214 Bernard.saint.zo8 Betr6n,T., 83,87,96, r45, r73, r77 Bertrand,J. J. 4., 3, zzg Theodore,r, r7 Besterman, Mariano,r95 Blancas, Blanco,JosdMaria (BlancoWhite, Josd), tzz, t 65,z z g BlancoGarcfa,Francisco,r4ot 229 FranciscoAleiandro,52, 68, Bocanegra, 229 Boileau,7, 9, 88, r4S,r57, rg4 r94 Boscin,Juan, r9r Bossuet, Bougeant,Guillaume-Hyacinthe,r 57 Boulogne,Etienne-Antoine,6 r Bourdaloue,r9r Bourgoing,baronde, zz9 Bourignon,Antoinette,34 Boury,EugEne,t, rg8, zzg Braun,Theodore,83, 85 Bret6nde los Herreros,Manuel,roo Brisson,Mathurin, r t Brown,ReginaldF., zzg Brunelli,G., t Brunetibre,Ferdinand,zz9 Brunori,Silvia,I48 Brunot,Ferdinand,3, zz9 Bueno,JuanJos6,63, 64,zz9 Burgos,Miguel de, 99, r45, I78 2++ Index Corona,Carlos,r53, r6o, z3o Cotareloy Mori, Emilio, 43,86,82, 93gg, ro4, Io5, Io8 , r r o, r 12, r r 7, lt 8, r2r, r42, r45, 147- 49,r 5r - 53, 156, r58,23r Cotin,Charles,u r9 Couceiro,Antonio,r44, 23r Coulon,Mireille, r48 Cramer,Gabriel,r85 Crdbillonpire, Io, 25, 57,rto, 163,zrg Crillon,Louis,z17 Cromwell,Oliver, 65 Cruz, Ram6nde la, 93, rr2, r4l, r42, r47, t68, ry5 Cueto,LeopoldoAugustode, II, r5l, r56,z3r Curet,Francesc,ro5, 23r Dalrymple,Whiteford, 16, z3r Dancourt,r48 Danvila,Manuel, z3r Defourneaux, Marcelin,3, 14, r6, t7, 3o, 32,35, 37,38, 40 , 43, 44, 59, 78, 94, 97,r17, rr8, r54- 56,16o,z3t Del Monaco,Gabriella,16r, z3r Delille,Jacques,16r Demerson,Georges, 4, 5, 14,22r231 Demerson,Paulade, I53, 23I Denche,Manuel,35 Denina,Carlo,7 r -73, z3t Ddrozier,A.lbert,r4o, r4r,23r Descartes, 63 Desdevises Du D€zert, Georges,3, 46, 23r Desmarets de Saint-Sorlin,r93 Desnoiresterres, Gustave,z3z Destouches, Philippe-N€ricault, ro8, r53 DfazBermudo,N., 66 Narciso,t63, z3z Diazde Escovar, Diaz-Plaia,Fernando,r 53, 232 Diaz-Plaia,Guillermo,75, 232 Diderot,Denis,8, 58,7o,78,79,98,r46, r55, r58 Diez Gonzilez,Santos,25,85, roz, 232 Diocl€tien,empereur,r87 Dodwell,Henry, I87 Domerque,Lucienne,46,63, 165,z3z Dom(nguezOrtiz, Antonio,2, 232 Du Bos,Jean-Baptiste, r9r Du Plessis-Mornay, Philippe,34 Ducis,Jean-Frangois, r4o, r 47,| 59 Dufresny,Charles-Rividre,r 6 Dumas,Alexandre,r44 Dupuis,Lucien,rr,232 EgufaRuiz, Constancio,z3z Elfasde Molins,Antonio,r44, rSo,232 Elorza,Antonio,z3z EncisoRuiz,Luis,rr, z3z Entrambasaguas, Joaquinde, roo Epicure,67, 186,ry7 Ercilla,Alonsode, r23, rg3 Espinosa,Sebasti6n,4o princed', r93, r94 Esquiiache, Estala,Pedro,z3z EsteveBarba,Francisco, 64,65, z3z Evans,H. B., r Farinelli,Arturo, 3, 233 Favart,Charles-Simon, r48, I56 Feiioo,BenitoJer6nimo,2r, 233 Feller,Franqois-Xavier de,zo, 6o,6r, 233 F6nelon, rgr FerdinandVI, roi d'Espagne, I57 FerdinandVII, roi d'Espagne, 2,47, 48, 79,r aJt r 27, r 5r , r 54, r 58, r 69 Ferndndezde Moratin,Leandro,26,27, 85, 86, ro8, tz7, r37, r38, t44, 146, r 48, r 49, r 53, r 58, r 59, r 6r - 63, r 68, 169,t74,233 Fern6ndezde Moratin, Nicol{s, r48 Fern6ndez-Guerra, Aureliano,233 FernindezHerr, Elena,3, 233 FerndndezValcarce,Vicente,63, 233 Ferrari,Angel,ro4, 233 Ferrer del Rio, Angel, r4o, z33 Flecniakoska, Jean-Louis,z33 Fleuriot,Joseph-Marie, 233 Flores,Manuel Antonio,85 Fl6rez,Enrique,62, 233 Fl6rezCanseco,Casimiro,82, rr3, rt4, r 50 Florian,Jean-Pierre Clarisde, r63 Floridablanca, comtede, r3 Forner,Juan Pablo,7r, 72, 74, 75, 93, r 05,123,r 4g, r 52, t 67, 233 Foulchi-Delbosc, Raymond,3, 233 245 Infut Index Fournier,Pierre,98, 233 Francheville, JosephDufresnede, 32,34 Frangoisler, empereurd'Allemagne, r rz Franqois-Xavier, saint,2or Fr€ddricII, roi de Prusse,t2, t8-2o,42, 5 8 , 7r , 79, 8o,r z 6, r3 r Fr6ret,Nicolas,7 Fr€ron,Elie,9z, zrg Friburgo,Romualdode, r55 Fromm, Hans, r Gindara,MiguelAntoniode la, r9, 233 Gandarias, Domingode,37, zog, zro Garcia,Benjamin,89, ry+ Garcfade la Huerta,Vicente,25, 26,74, I 1 4 , I 15, t t 7, t 18, r? o -2 2 ,r2 7 , r4 r, r49, 168,t6g, r8z, t83,233 GarciaMercadal,J., 3, 16, 234 GarciaRegueiro,Ovidio, 8, 234 Garcilasode la Vega,r94 Gatti,JosdFrancisco,t48, 234 Giberty Tut6, Carlos,r12, rr7 Gil Novales,Alberto,8, 234 Gironella, Antonio,87,r r3, r5o, r74, r8r Godoy,Manuel,r5r, r53, r55, r6o G6ngora,Luis de, r57 Gonzillez,Diego Tadeo, ro Gonz6lez,JurnRam6n,38,66, zrz Gonzllez del Castillo,Juan,76, 77, 234 Palencia, Angel,3, 48-49,234 Gonzfilez Goodheart,le Docteur,33, 35 Grannis,ValleriaBelt, 234 Grdgoirede Nysse,saint,r87 Grdgoirele Grand,saint,2r5 r 52,r 59 Gresset, Jean-Baptiste, Grimaldi, marquisde, r54 Grimm,Melchior,r55 Gubler,Maximilian, 98, 234 Gudnde,Antoine,6o, 234 r, r I, 16,r42,234 Guinard,Paul-Jacques, Guitonde Morveau,Louis-Bemard,r57 Guyon,Claude-Marie,rg, 42, 52, 53,66, t6 7 , r gt , 234 Pierre-Franqois, 68 Guyot-Desfontaines, Guzmin, Eugeniade, r53 Guzm6n,Franciscode,36, zo3 EugenioEulalio, Guzm6n,Portocarrero, oorrMontiio 246 Hamilton,Arthur, | 47, 234 Hartzenbusch, Eugenio,r39, 234 Harzenbusch,Juan Eugenio,r39, r4o, r5 8 , q 3 ,2 34 Hazard,Paul,234 Helman,Edith F., 234 Helvdtius,63, zro Henri II, empereurd'Allemagne, r9o Henri N, roi de France,65,gz, r2S, r27, r9 3 , z r8 Herr, Richard , 2, 3, 45, 46,5o,64,73,76, 7 8 ,7 9 ,t3 z, 166,45 Herrera,Andr6s,4o r6r, 235 Herrera, Jer6nimo, Herrero,Javier, 50, 57, 64,z3S Hervdsy Panduro,Lorenzo,76,45 Hickey,Margarita, 82, r13,r r4, r50, r5r, r6 8 , r8 z ,235 Hidalgo,Dionisio,r37, 235 Hfiar,duc d', roo Hita,Juande, ro4 HomEre,g, 57, rz6 Horace,t27, t52 Houdarde La Motte,Antoine,z6 Hudscar,duc d', r49 Hurtado de Mendoza,Vicente,99 Iriarte,Bernardode, r7, 42-44, ro1, rrz, rSr, rS z ,r68, r8r, 235 Iriarte,Juan de, r5z Iriarte,Juan Tom6sde,43,r5r Iriarte,Tom6sde,t7, 42, 43,74,75,93, 9 5 , ro 5 , r4g, rS 2,r53, 168,175,r77, 1 7 9 ,2 3 5 Isla,Jos€Franciscode, 68, 235 Jamin,Nicolas,zo, 56, 235 Jim6nezSalas,Maria, 74,235 Job,zo5,zo6 JosephBonaparte,roi d'Espagne,rz5, r4 8 , r5 r, r53, 160,t6z, t63 GasparMelchor de,ro, r4, 29, Jovellanos, 3 2 ,4 7 ,8 4 ,r23,235 Juli6,Eduardo,235 JulienI'Apostat,65, r87, r98 Hans,24, r13, r22,235 Juretschke, Kany,CharlesE,, roz,235 Komorowski, Manfred,r, 235 Kotzebue,Augustvon, r59 L6pezde Ayala,Ignacio,r z7 L6pez lb6frez,Joseph,r 34 Labrancha, Fulgencio,r19, rzo, r8z Lorenz,CharlotteM., 236 La Chalotais, Louis de,4z Louis,saint,roi de France,65, r9o, r93 Lafarga,Francisco,18,26,72, r3g, r42, LouisXII, roi de France,65 r47, r48,235 Louis XlV, roi de France,18 Lafitau,Pierre-Franqois, rgr LouisXVI, roi de France,75 La Fontaine,Jean de, 146 LouisXVIII, roi de France,rz7 Lagrange,Nicolas,93 Lozano,JuanAntonio,r4z La Harpe,Jean-Franqois de,t 26, r 6r, 236 Luc, saint,zr r La Mare, abb€de, r8 Luciende Samosate, 67 Lamarque,Maria del Pilar,4r, 16o,236 Lucrdce,67, rg7, tg9 Lamourette,Antoine-Andrd,58, 59, 78, Luis Antonio,infantd'Espagne, r5o Luis de Le6n, r94 46 Lanson,Gustave,236 Luna, Rita, r ro Lantier,E. F., zg, 34,r 47,236 Luz6n,Ignaciode,5,6, 236 La Romana,marquisde, r3, r4 Luzfn,Juanlgnaciode,236 La Uni6n,comtede, r4 Linaro Ctreter, Fernando,3, 75, r23, Macanaz,Melchor de, 26, 236 McClelland,Ivy,L., r ro, r r r, r42, 237 46 Leblancde Guillet,r6r Machiavel,r r Lefrancde Pompignan, 6r Maffei,Scipione,97-roo Jean-Georges, Lefrancde Pompignan, z r 8 Mahomet,65 Jean-Jacques, Legouv6,Gabriel-Marie,r ro M6iquez,Isidoro,98 Legrand,Marc-Antoine,r48 Maldi, baronde, ro5 Leibniz,Gottfried,Wilhelm, 36,63, tg5, Mancini,Guido, r49, 237 r97 Mandinaveitia, Juan de, 46 Leigh,Ralph,A., r8 Marc Aurdle,r87 Lejay,le pEre,r85 Marchena,Jos6,24, roz, r23, r34, 136, Lekain,zr8 r 37,r 53, r 68, r 69, r 8o, 237 Lemierre,Antoine-Marin,r56, 163 Marie-Louise,infanted'Espagne, r56 Lennox,Charlotte,r47 Marie-Louisede Parme,reined'Espagne, L€opold,archiducd'Autriche,r56 t12 Ler6n,Hip6lito, 39,zr 5 Marie Stuard,reined'Ecosse, 65 Lesage,Alain-Ren6,r46 Marie-Th6rEse, impdratrice d'Autriche, LesmesZafilla, Felipe,7o, 7r,236 L'Estoile,Pierrede,34 Marivaux,r48 Lion, Henri, 236 Marmontel,Jean-Frangois, 7, z5 Lista,Alberto,23,24,r13,236 Marot,Cl6ment,34 Llaguno,Eugeniode, 45 M6rquez,Antonio,237 Llorens,Vicente,r 36,46 Martinezde la Rosa,Francisco,24, r4r, Llorente,JuanAntonio,g, 29, 3c.,42-45, 237 146,t6o,236 Mason,H. T., vii Lluch,Ernest,vii, rz5 Massillon,Jean-Baptiste,r 9 r Locke,John,42, 63 Massonde Morvilliers,48,72-74 Lope,Hans-Joachim, rg Maupertuis,Pierre-LouisMoreaude, zo, Lopede Yega,r49, rSg, rg2, rg3 2r 9 Lopez,Franqois,24,74, t 53,236 Mazuelo, Jos6Joaqu(n,r r r 247 Indzx Mel€ndez Vald6s, Juan,r4, 24,rz2, rz3, r2 7 MendndezPelayo,Marcelino,27, 4r, 43, 44, 46,50, 5I, 64, 68, 75, 76,78, 8r, 8 4 , 9 6 , I oz , t o5, I o8, I Ir, rr7 , r2 3 , r3 o , 1 36- 38,146,153,1 6 o ,1 6 6 ,2 3 7 Mirault de Bizy,Athanase-Renl,Sg,237 Mercadante, Saverio,r39 Mercier,Louis-S€bastien, 64, 156,16r Merim6e,Henri, 237 Merimde,Paul,z, r2r,237 z9 Mdsenguy,Frangois-Philippe, Metastasio, Pietro,2J, r47, r58 Migudlez,Manuel,F., 62, 237 Millares Carlo, Agustin, ro8, r24, r1r, t5 z, t6t , 237 Milton,John,g, rz3 237 Miquel Rossell,Francisco, Mirabeau,comtede,73, 76 Moi'se,r98 Moldenhauer,Gerhard,r, 79, 86-88,95, 9 7 , ro Q ,r o4, r o8- r 2, r r5 , rr7 , r2 o , 237 MoliBre,zo, r48, t53 Monod, Nbert, 52,237 Monterode la Puente,Llzaro,96,237 F., r36, 237 Montesinos,Jos6 Montesquieu,63 Montiano,Agustinde,22, r13, rr4, r27, 237 Montijo,comtedu, go-92,r53, 168,r69, 174 Morales,Juande, 96 Morat(n,aoir Moradn, Fern6ndezde Morel-Fatio,Alfred, r53, 238 Moreto,Agustinde, r49 Mornet,Daniel,52, 238 Muratori, LudovicoAntonio, 238 Muriel, Andr6s,3o, 45, 165,238 Nadal,Pablo,r rz Napol6on,46, r45, r53, r6o Naves,Raymond,238 Nerg6n,JuanCosmede, 238 Newton,Isaac,r9g, zr8 Npho, FranciscoMariano, rr, 26, 6r, r4 z,2 38 r63 Nollet,Jean-Antoine, 248 Nonnotte,Claude-Frangois, 20, 2r, 5r5 4 ,6 6 ,6 8 , 7 r , 167,238 Nordberg,chapelainde CharlesXII, 4o Norona,comtede, rz7 Nriflez,Estuardo,r04, r54 Olavarria,Enrique,85 Olavide,Engracia,94 Olavide,Pablo,r4, 16, 44, 5o, 5r, 59,77, ro4,rr7, rr8, r2rtr547 8 ,9 5 ,9 7 ,9 8, 56,ft7-69, t78, ry9, r8z, 238 Oliver,Gabriel,vii Oliver,Miguel de losSantos,77,238 Orozco,Emilio, r56, t57,238 Ortiz de Z6rate,Antonio,55 Ortiz de ZLrate,Carlos,rz4 Otazu,Alfonsode, rz5 Ozanam,Didier, t6,238 Pageaux, Daniel-Henri,r, 238 PalacioAtard,Vicente,238 Palacios, marquisde, r6z PalauCasamitjana, Francisca,r 42,,238 PalauDulcet,Antonio,56, 58,73, 78,79, r23, r32, r37, r44, t46, t5o, r54, 238 Papell,Antonio,r48, 238 Pappas,John, 19 Par,Alfonso,93, 96, I r 8, 238 Blaise,79 Pascal, Paul,saint,ztt,214 Pazy M6lia, Antonio,42, 46, 92, 94,96, 9 8 , ro 4 , ro 5 ,rro, rr7, r58,238 Pech,Juande Dios del, r45 Peireris,Isaac,r98 Pellissier, Robert8., 238 Peffay Granda,Cayetanode la, 85 Pdpinle Bref, r87 Pereira,LuisJoseph,5 r P6trone,r53 PhilippeV, roi d'Espagne, r5o Phokas,empereurbyzantin,z r 5 PieVI, pape,6r Piferrer,Veuve,r r7 Pineda,Juan d,e,zo6 PintaLlorente,Miguel de la, 17, 24, 43, 4 6 ,ttz , r3 z , r5r, 238 Pifieyro,Enrique,r4c.,z3g Pis6ny Vargas,Juan, 84, r44, r56, r73 Pitoller,Camille,239 Indcx Polyeucte, saint,2r3, zI4 Pomeau,Ren6,239 Pope,Alexander,24, t6t Porcel,Josd Antonio,98, 99, t56, t57, t68, ry8, z3g Porfire,r98 Portillo,PedroJosef,35, zoo Portocarrero, Francisca, r53 Postigo,Juan Francisco del, r I5, r57, r69, t8z Praag,J. A. van,r,89,239 Pradon,Nicolas,r48 Prod'homme, J.-G., rg, z3g Puerta,Angelde Pablo,85 Puiol,Carlos,z3g zI5 Pulchirie,imp6ratrice de Byzance, Rocamora,Pedro, z3g Rodriguez,Antonio Joseph,5 r RodrfguezCasado,Vicente, 239 Rodr(quezde Ledesma,Francisco,4 r , 95, t58, ry7 Morzo,Pedro,5 r, 53 Rodrfguez de,4r, 96 Roias,Francisco Rollin,Charles,99, I9I Romano,David,vii Rossi,Domingo,t38, t73 Rossi,GiuseppeCarlo,t38, r5z, z3g Rossini,Gioacchino,I39, r8o r6r Roucher, Jean-Antoine, Rousseau, Andr6-Michel,r 68, z r8, z r9 Rousseau, Jean-Baptiste, 2, 6, 7, g, tt, 12, Rousseau,Jean-Jacques, 14, 29, 35, 42, 44,55-57,60, 62, 67, Qualia,CharlesB., r, 16,83, 85-88,97, 7o, 78,r 3z, f t 5, r g4 98, roo, ro4, ro8- t o, ! r 2, r r 7, r 2o, Rubio,Antonio,3,239 r45,239 Rufo,Juan,r93 Quijano,Gabriel,56 RuizAlvarez,4., r5z, z3g r27, r4c, r22, ManuelJosi, 23, Quintana, Ruizde Uribe,Manuel,r4z r4r,239 RuizMorcuende,Federico,t48, z3g z9 Bonifaz, Manuel, Quintano Rumeau,Aristide,239 Quintilien,rz7 Rumeude Armas,Antonio,47, 48,239 cardinal, zz4 Quirini, Rabelais, Franqois,34 Fajardo,Diegode, zo4 Saavedra Racine, Jean,8, ro, zS,27,88, ro8, r45, Sabatierde Castres,Antoine, ro, 66, 9, t46, t48, r50, r5r, r 56, 2I 8 68,72,zzo, z4o Rambla,Pedrode la, 66 Antoniode,86, rro Sabifr6n, RamosAguilera,Juan, 38, zrz Salas, Ramdnde,45, r3r Ramsay,chevalierr 8 Salluste, z4 Franciscode, r57 Ravago, Vicente,r33, 24o Salv6, Raynal,Guillaume,8 Sahio,Alfonso de, z4o R6au,Louis,z3g F6lix Maria de, 45 Samaniego, Reccared,roi desWisigoths,65 Antonio,r49 Sancha, I56, ro8 r6, Regrrard, Jean-Irranqois, Agesta,Luis, z, z4o S6nchez Reinoso,FdlixMaria, rr3, r22 SinchezDiaz Bernal,Pedro,38 Rem6n,Alonso, to6, ro7 Sand,George,r44 de la, r48, 239 Revilla,Jos6 SantaCruz,marquisde, r6r Reynaud,Louis, r54 Miguel de,63, z4o Santander, RezanoImperial,Antonio,roz Sarrailh, Jean,r, 2, r4o, r43, 24o Ribera,Eusebio,r to ' Sarria,marquisede, I57 Richard,Ch.-L., 66 Sav€rien, Alexandre,rz Antonio,25,!zr, r49,239 Rfos,Juan Schack,Adolf Friedrich,z4o Rivera,Juan,r3z, t74 Schevill,Rudolph,r 53,24o Roca,Pedro,r3, 18,r3r, z3g Scribe,EugBne,I44 Rocafort,baronde, ro5 249 Indzx Index y Latre,Tomis, 22,2+, r55, Sebasti6n 24o Sebold,RussellP., t5z, z4o Maria,6o Fernando Segovia, SeguraCovarsi,Enriqle, r4g, 24o Sernperey Guarinos,Juan, 79, 94, 146, r59'24o r39 s€nEque, Senlis,N.-J.,66 Serfs,Homero,u4o SerranoSanz,Manuel, 47,82, I 13, r 14, r5o,24o 24, r47, r48, tgz,' rg3 Sha-keipeare, Sierraborelia,Luii,' t6o, z4o Silva,FranciscoMaria a., l+o; aoir aussi Almod6var Sim6nD(az,Josi_,z4o Socrate,67 Solfs,Alonsode, rg3 Solis,Antoniode, r49 Trigueros,C6ndidoMaria,22,74,94, r59, 168,177,222 Truyol,Antonio,8'24I Ulrique,reinede Subde,zo, r3r Uria y Urueta,Leonardo,3r, {g,4o, ,33, 4i, t44, 16o,176,q'i Urquiio,MarianoLuis de, 4I, 45, Iorro3' r55' 16o,168'169,r78 Vadi, Guillaume,34 Valbuena Prat,Angel,roo de^,,37,-zo8 Francisc-o Valdis,Jos€ r6r' I68' r73 Antonio'-85'-86', Valladares' FranciscoPablo'6o !.6zquez' Vilez' Rafaelde' 7o' r4t' t67'z4r r' 66,24r Vercruysse,Jeroom' I39 Verdi' GiusepPe' v€zinet'Frangois'z4r Vidal'ClaudioJoseph' 57 Viera y Claviio'Josd'9o' rz4' tz5' t6r' Dionisio, Solis, 96,'io6,ro7,Iro, I58, U,i7$;,lrlj,'lii!,, rnr,r,o, r59, 168,169,I78, r7g,24o Sophocle'r39 Sorrento,Lui$,7,2, z4o Sotgmayol,ducde,46 R., z, z4o Spell,Jefferson spinoza'r r Steiger,Arnald,z4o ro7, r5g,24o Stoudemire,SterlingA., Strauch,Raimundo,58 Strong,l-o-is,z, 6^r,z4o SudrezG6mez,G., 3, z4o r52,.24r Subir6,Jos6, Manuel,87, t73 Sumalde, r34 raramanco,Juan, Tasse,9, 12, 126 Teba,comtede,oairMontiio Thomasd'Aquin,saint,zro , Thorel de Campigneulles, 36 Tibulle, 57 vii, I, t3t-33, t36, Todd, Christopher, 169,ry3, z4r Torrepalma,comtede, r57 Torres,Manuel,39,215 TorresAmat,FClu.,63,z4r de, r r7 Toxar,Francisco 2qo viillr.n. delprado,marquisde, 16r villanuevay o.t o", ooirsolis,Dionisio Villaret,Claude,4z LorenzoMaria de, ro8, 16z, villarroel, ';il villegas, EstebanManuelde, r94 '9, Virgile, 57,67, rz6, t94 Vi;6s, joJe -Jo"qui" d,e','r29,r3o, 16z, ft8, i76 Vivanco,Luis Felipe,t48, z4r Voltaire:,4.8.C. , iz;,qiiaiai Du Guesclin, r39, r4o, r73;Akire,23,45,47,82-88, t38, ti5, ,46, t5o, r5i, r'6r,168,r73, 65, 167; Le Diner du comteile Boulainaillien, r5; Discoundel'empereurJulien,33, 35; Discoun en iJe6 sul I'homme, rz3|, Discounsur la poisie epique,r9z; L'Ecossaise,8, 92-94, r39, r53, t75; Eloge histoique dz la raison, r361'L'Enfonteprodigue, r3g; Epitred IJranie,6, r23, r3r, rjS,2og; Essaisur lesmeurs,Io, r3-r5' 2 6 , 3 3 , 3 5 , 5 3 ,7 4 , r 3 2 , r 3 4 , r 3 6 , r 6 8 , r75, r85; L'Euangiledujour, I5, 33, 38, 2 r r , 2 r 2 ; L a H ni a d .e ,5 - 7 , 9 , r r , 1 3 r 5, 18, 22, 24, 32, 34, 48,67, 8r, rzz3 0 , r 4 5 , t 6 t , t 6 z, r 6 5 , 1 6 8 , 1 7 5 , 1 7 6 , r85, I93; Histoirede ChailesXII,7, 14, r 5 , r 3 3 , r 3 4 , r 6 o , 1 6 8 ,1 7 6 , r 7 7 , r 8 5 ; Histoire de la guerrede r74r, 14; Hisloire d.ela Russic,7, 15; Histoire du Parlement dePa*,33; L'Homme aux quaranteicus, 94, 95, r77' 222; 33, 136; L'Ind.iscret, L'Inginu, 33; Jeannot et Colin, r, 136, r42, r43, r77; Lettres,t3; Leuresphilos o p h i q u e s , 51, 5, 3 2 , 3 4 ,6 0 , r 4 t, 1 6 7 ; Mahomet, 23, 67, 95-97, r 45, 168, r77, r78, zog;Memnon,5; MiroPe, r4,22, 25, 92-Ioo, 146, I56, r57, q8;Micromigas, 13416, t78; Le Mond'ecommeil aa, 5; La Mort de Cisar, 23, Ioo, Io4' r4I, r44, r6o, r63, r69, t78;Nanine,6, r3g:' Gdipe, 15, r3g, r4r; (EuaresPoitiques, 46; Ofumpie,ro4, r56, qg; L'OrPhelin de la Chine,I4, r05, r53, 179iPanig'iquedeLouis XV, r3r, r7g; Parellile d'Horace,deBoileauet dz Pope,z4; Les PilopiPhilofus, r4 Pnsiesphilosophiques,6r; so |th ifu e l 'h r stu r r ,.l .t,l {, I l l , I l l , | /'r . le Piices Julgitit'ts,.57, t65; l\tnt 'n loi naturelle,75, t I.l, t .11,lt,,tmt wt h dt Lishn,n(, t3t,l\t-1num, t th, dcsastre Le Pour et lc contrc,r7r; I'u l'nt,k, r<t{r, ro7, r7g; La Pucib d'Orliunt, t.1 t5, rz3, r24, I68, r79, tllo, rorl; Qunn,,n, sur l'EnEelopldie, 14, 15; I.u Rtk'lla Put dt I'mty' alphabet,I 5, 33, 35, 36; Rescrit reur dz la Chine, r3z, rtlo; Ronrunsil contes,13,33, I36, r8o; Semiruni, zz, 23, ro7-ro, r38, r63, r8o; Le Siillc lt LouisXIV, Io, 15, t7, 18, zr, 26, 32., 34, 53, 54, r36, r65, 168, r85; SoPhonisbe,rlo, IIr, r8t; Tancride,16, 23, r r r - I3 , I3 9 , I5 0 , r 8 r ; L e Te m Pl ed u goit, 6; Traiti sur la tol,irance,33, 56, tz3 Le Vieillard du mont Caucase,33; Za d i g , r ,5 , r 8 , 3 5 , 3 7 , 3 8 , 1 3 6 , r 4 z, r 8 r , zo 4 - r o ; Za i \e , r 5 , 2 3 , 2 4 , 2 6 ,8 2 , 9 8 , r r 3 - zz, r 4 c- 4 2 , r 5 o , I5 r , r 5 6 , r 5 7 , r 6 8 , r 8 z- 8 3 Weil, Franqoise,r8 Wellington, duc de, r63 Wycherley, William, ro6 Young, Edward, r r Zacagnini,Antonio, Ioo, t62, r68, I78 Zacharie, saint et pape, r87, zo7 Zaualay Zamora, Gaspar, ro9, I ro, I63, r68, r8o Zuaznirbar,Jos6Maria de, tz5 'l,i;f,?l"#rliii::':rt:';:l:,tr'r:tk t67; Bnttus,4,88Biblenfin expliqute, gz, , 4i, t 5i, t6t, 169,'174; Candide , 7, 14,35,36,38, 53, r37, r38, r48, 166, ry4, igi, zo3;Catilina,z3; Charlot,gz, dilits et sur leLiured'es r7 5; Commentaire despeines,33,r3z, r74; Conmmtaires au thidtrede Corneille,33, 38, 2r3-r5; dt G. Vodi,t4, t5; Le Crocheteur Contes borgne,136; De la paix perpituelle, 33, gz, t75; Diaionnaire 35;Le DEttsitaire, philosophique, 15,27,33,35,36,55' 6r, 251