Le maïs fourrage en altitude

Transcription

Le maïs fourrage en altitude
Tendances maïs fourrage d’altitude 2009 :
De beaux stocks à surveiller de près à l’ouverture des silos !
Précoce, plutôt abondante avec des teneurs en matière sèche supérieures à la normale, telles sont les principales caractéristiques de la récolte maïs fourrage 2009. Des semis de plus en plus précoces associés à un climat estival souvent chaud et parfois très sec en fin de cycle signent ces performances. À l’ouverture des silos la plus grande attention est recommandée pour
éviter que des ensilages trop secs ou mal tassés ne s’échauffent.
Une source d’énergie et de profit :
Le maïs fourrage en altitude !
Situation en Rhône-Alpes, Bourgogne et Franche-Comté
Situation en Auvergne
Les récoltes ont été précoces, de mi-août à fin août, y compris pour les
semis un peu plus tardifs de la première décade de mai. Les taux MS
sont élevés, de l’ordre de 35 à 40 %, mais sans commune mesure avec
ceux observés en 2003 (45 -55 %). Les agriculteurs se sont souvenus de
cette année-là et ont anticipé les récoltes. Les résultats sont corrects, de
l’ordre de 15 à 17 t MS/ha en parcelle « agriculteurs » (18-19 t MS/ha
dans les essais en microparcelles).
Les maïs fourrage ont bénéficié de bonnes conditions de semis et de végétation. Les dernières pluies ont souvent eu lieu autour de la floraison.
La mise en place d’un nombre de grains élevé caractérise l’année 2009.
La période des fortes températures, supérieures à 35 °C pendant plusieurs jours, la semaine suivant le 15 août, a tout de même moins pénalisé le maïs fourrage que le grain. Bien sûr, en petites terres, l’absence de
pluie pendant la période estivale a beaucoup affecté le potentiel des
plantes, mais au final ces secteurs représentent seulement 10 à 15 %
des surfaces de cultures du maïs fourrage dans la région.
Le fait que le 1/4 des surfaces prévues pour le fourrage ait été conservé
pour une récolte grain montre le bon potentiel obtenu cette année.
Dans l’Allier, les semis ont été réalisés dans la plupart des cas assez précocement vers la mi-avril, sauf dans le cas particulier des maïs ensilages
en dérobé derrière ray-grass qui se sont faits début mai. Les floraisons
ont eu lieu vers le 14 juillet, comme d’habitude.
Les résultats agronomiques et zootechniques confirment l’intérêt du maïs fourrage dans les systèmes fourragers d’altitude. On entend par maïs d’altitude, des maïs cultivés à plus de 500 mètres, jusqu’à 900 m… voire
1 000 mètres! Bien sûr, les contraintes climatiques y sont plus fortes que dans la plaine. Elles concernent
essentiellement les disponibilités en température, ce qui entraîne un choix variétal plus strict, et orienté
vers des variétés très précoces à demi précoces selon les régions.
De plus, les techniques culturales doivent être maîtrisées pour permettre à la plante d’exprimer son rendement et sa précocité.
Les récoltes se sont échelonnées entre fin août et début septembre. Les
rendements sont bons, de 12 à 15 t de MS en culture sèche (variable
selon la réserve hydrique des sols), de 15 à 20 t de MS chez les producteurs laitiers irrigants. Tout n’a pas été récolté en ensilage, une partie
ayant été conservée pour être récoltée en grain.
Dans le Puy de Dôme, les semis en plaine se sont faits vers la mi-avril. En
zone de mi-montagne, les semis ont lieu toujours début mai par crainte
des gelées du mois de mai.
Les atouts du maïs fourrage
Culture et récolte entièrement mécanisées, offre génétique large
et en progrès constant, aliment énergétique grâce à sa teneur en
amidon, bonne conservation (plus de 18 mois), aliment appétent, fourrage régulier pour la période hivernale… L’objectif est
d’obtenir un maximum de rendement rendu silo, à 32-33 % MS
plante entière, avec 30 % d’amidon dans la MS.
2009 est la deuxième année la plus chaude sur dix ans, juste derrière
2003. Cela explique la précocité des récoltes, avec environ trois semaines
d’avance par rapport à 2008, dans de très bonnes conditions, avant les
premières gelées. Les rendements sont bons, proches de 15 t de MS en
moyenne en montagne et aux alentours de 20 t de MS en plaine.
Le maïs révèle tout son potentiel en 5 mois !
Même valeur énergétique qu’en 2008 malgré plus d’amidon et moins de qualité « tige + feuilles »
Le cycle de développement du maïs se caractérise par son intensité
et sa brièveté, 5 mois environ. Il se compose de deux phases successives :
Kits MF 2008 et 2009 - Valeurs mesurées
Normale
2008
2009
Kits MF 2008 et 2009 - Valeurs calculées
%MS
Amidon
Sucres
solubles
MAT
Parois
NDF
DCS
∼ 30 %
29,7
5,0
7,3
41,4
68,4
33,0
31,4
6,6
6,6
41,8
67,6
5,3
7,2
4,6
0,9
5,7
4,2
35,8
34,3
5,6
6,7
41,1
68,7
5,3
5,5
5,2
0,8
5,4
3,4
DCS : Digestibilité enzymatique (Aufrère) - En % de la Matière Sèche
Des taux de matière sèche à la récolte élevés, des teneurs en amidon élevées,
et une digestibilité enzymatique de la MS - DCS - normale…
Source ARVALIS-Institut du végétal (24 novembre 2009)
Les données d’analyses confortent les observations des éleveurs
► Les taux de MS à la récolte sont en moyenne 3 points plus élevés qu’en 2008,
année où les taux de MS étaient déjà plus élevés que la normale. Il existe une
grande variabilité de ces taux de MS, liée à la date de récolte et au stress hydrique.
► Les teneurs en amidon sont très élevées. Elles s’expliquent par un nombre important de grains potentiels mis en place par la plante en première partie de
cycle (avant la floraison) et par un bon remplissage de ceux-ci, malgré une alimentation hydrique estivale déficitaire. En fait, les floraisons précoces ont permis le remplissage des grains avant que le stress hydrique ne se fasse sentir.
Source Germ-Services
DMO
M4 %
Normale
2008
2009
UFL/kgMS UFV/kgMS UEL**
71,7
0,91
0,81
1,00
70,6
0,90
0,79
2,5
0,05
71,4
2,0
DNAG DMOna %
51,5
58,9
0,97
47,7
56,3
0,05
0,10
3,8
3,1
0,91
0,81
0,94
49,0
56,0
0,04
0,04
0,08
4,1
3,4
(2007)
DMO M4 : Digestibilité de la matière organique (modèle M4 - Andrieu 1996)
UFL, UFV : (modèle M4 Andrieu 1996)
UEL : Unité d’encombrement en production laitière (méthode de calcul Arvalis d’après INRA 2007)
DINAG : Digestibilité enzymatique de la « matière sèche moins amidon et moins glucides solubles »
DMOna : Digestibilité calculée de la matière organique moins l’amidon
Des valeurs énergétiques normales, Un encombrement à la baisse, Mais des qualités « tige et
feuilles » à la baisse…
Source ARVALIS-Institut du végétal (24 novembre 2009)
Ajuster la complémentation pour les ensilages riches en amidon et de
qualité médiocre de la partie tiges+feuilles
► Les valeurs mesurées de DCS – Digestibilité Enzymatique méthode Aufrère –
et calculées de valeurs énergétiques – UFL et UFV – sont proches de la normale.
► Les teneurs élevées en amidon, totalement digestible, auraient pu laisser penser que les valeurs énergétiques seraient élevées.
► La qualité moyenne à médiocre de la partie tige + feuilles, estimée par les critères DINAG et DMOna, effacent cet avantage.
► Les valeurs énergétiques sont proches de la normale, alors que la composition
de la plante ne l’est pas.
ARVALIS - Institut du végétal
Bertrand CARPENTIER
3, rue Joseph et Marie Hackin - 75116 Paris
www.arvalisinstitutduvegetal.fr
RESPONSABLE MAÏS FOURRAGE
[email protected]
RÉALISATION : AGPM-GIE - CRÉDIT PHOTOS : MAIZ’EUROP’ - ARVALIS-Institut du végétal - JANVIER 2010
Les résultats de qualité présentés ici proviennent de quelques milliers d’échantillons français analysés par le laboratoire Germ Services
et permettent de donner des tendances. On recommande toujours à chaque éleveur de faire le point sur sa propre situation.
La première phase, entre le semis et la floraison (sortie des soies),
correspond à la mise en place de l’appareil végétatif (mise en place
des capteurs de rayonnement, de l’eau et des éléments minéraux que
sont les feuilles et les racines), et à l’installation des inflorescences
mâle (la panicule) et femelle (l’épi).
●
La seconde phase débute par la fécondation et est ensuite consacrée quasi exclusivement au remplissage du grain.
●
Après la floraison, le rendement plante entière suit l’augmentation
du rendement du grain qui se remplit par stockage sous forme d’amidon des sucres issus de la photosynthèse. En règle générale, le rendement plante entière est à son maximum à 35 % MS plante entière.
À partir de fin septembre – début octobre, les conditions climatiques
ne permettent plus une photosynthèse efficace, le rendement se stabilise.
Récolter le maïs à son top-niveau
L’objectif est de récolter le maïs entre 30 et 35 % MS plante entière.
C’est le meilleur compromis entre rendement, qualité de conservation
et valeur alimentaire. Le taux de MS est tiré par le grain, d’une part
parce que le grain prend de plus en plus d’importance dans le rendement de la plante, d’autre part parce que la maturité du grain évolue fortement avec le cumul de températures. La teneur en matière
sèche de la partie « tige + feuilles » évolue moins vite, et est tributaire des conditions d’alimentation hydrique de la plante.
La teneur en amidon de la plante évolue avec le stockage des sucres
sous forme d’amidon dans le grain. À la récolte, l’amidon représente
30 % de la matière sèche de la plante. La teneur en M.A.T. (matières
azotées totales) dans la plante évolue par dilution, la période la plus
intense d’absorption d’azote se situant entre le stade 8 feuilles et
trois semaines après la floraison. La valeur énergétique est élevée –
environ 0,91 UFL/kg MS – et est relativement stable entre 27 et 35 %
de MS plante entière.
Choisir ses variétés
La précocité est le premier critère de choix variétal. La réussite de la
culture passe par le choix d’une précocité adaptée aux disponibilités
locales en températures et aux objectifs de l’éleveur. Les disponibilités locales sont connues par les données météorologiques statistiques. Les objectifs de l’éleveur comprennent les dates de semis et
de récolte et les besoins de qualité du fourrage (taux de MS, teneur
en amidon). Les maïs doivent fleurir vers le 25 juillet pour garantir le
taux de MS à la récolte et la teneur en amidon.
Le rendement plante entière est le deuxième critère de choix variétal. La régularité du rendement d’une année sur l’autre est aussi à
prendre en compte pour assurer chaque année l’approvisionnement
fourrager, surtout en zone difficile.
En zone pluvieuse et/ou ventée, ou en cas de risque de récolte tardive, la résistance à la verse est un critère important qui permet de
sécuriser le rendement et la qualité du fourrage.
La valeur énergétique, exprimée en UFL ou UFV par kg de MS, est le
critère zootechnique de choix variétal. Il faut veiller à un bon équilibre entre teneur en amidon et qualité des « tiges + feuilles ».
Enfin, en cas de printemps froid, une bonne vigueur au départ est un
atout supplémentaire.
Maîtriser la culture
Le semis est une étape essentielle de la réussite de la culture : préparation de sol, date de semis, densité, qualité du semis, protection
des semences… Ne dit-on pas que 50 % de la réussite de la culture
se jouent au semis.
La récolte est une étape importante pour que la qualité du maïs fourrage élaborée au champ, arrive sans perte dans l’auge de l’animal :
choisir le moment où la plante atteint son niveau énergétique
optimal, hacher le produit à bonne dimension, confectionner un silo
hermétiquement clos.
Revue de presse suite au voyage de presse du 30 juin 2009 dans le Cantal
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Du maïs fourrage en
zone de montagne
Les clés pour bien le produire
Fin juin, ARVALIS Institut du
végétal, la FNPSMS (Fédération Nationale de la Production de Semences de Maïs et
de Sorgho) et SEPROMA
(Chambre Syndicale des Entreprises Françaises de Semences de
Maïs) ont organisé une journée
technique dans le Cantal pour mettre
en avant la culture du maïs fourrage en
altitude et sa valorisation dans l’alimentation des bovins laitiers ou allaitants en zone de
montagne.
Le maïs fourrage ne manque pas d’atouts : riche en
énergie, facile à conserver, appétent et bien ingéré
par les bovins, il est capable de produire beaucoup
de matière sèche en quelques mois et de manière
régulière. Il peut être cultivé et récolté dans de nombreuses régions d’élevage en zone de montagne
c’est-à-dire au-delà de 500 mètres d’altitude jusqu’à
900 mètres, voire 1 000 mètres.
Deuxième critère de choix variétal : le rendement de
la plante entière. Sa régularité d’une année sur l’autre doit aussi être prise en compte.
Comme en maïs grain, le progrès génétique existe
en maïs fourrage. Il se mesure par un meilleur rendement (+ 1 % par an et davantage dans les
groupes les plus précoces).
L’UNION
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Voyage de presse d’A RVA LIS, Institut du végétal dans le Cantal
« Le maïs possède aussi une puissance d’adaptation
et une excellente productivité
jusqu’à 1 000 m d’altitude ».
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PAYSANS DE LA LOIRE
Le maïs fourrage ne manque pas d’atouts : riche en énergie, facile à conserver,
appétent et bien ingéré par les bovins, il est capable de produire beaucoup de
matière sèche en quelques mois et de manière régulière. Il peut être cultivé et
récolté dans de nombreuses régions d’élevage en zone de montagne c’est-à-dire
au-delà de 500 mètres d’altitude jusqu’à 900 mètres, voire 1 000 mètres.
« La précocité est le premier critère de choix variétal », souligne Bertrand
CARPENTIER, ingénieur maïs fourrage à ARVALIS, Institut du végétal.
Il faut veiller à un bon équilibre entre teneur en amidon et qualité de la partie
tige + feuilles », ajoute Bertrand CARPENTIER.
Les variétés d’aujourd’hui sont plus rustiques, plus régulières.

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