Expo Senghor (Page 1)
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Expo Senghor (Page 1)
1 2 « Toi, Tokô’ Waly, tu écoutes l’inaudible Et tu m’expliques les signes que disent les Ancêtres dans la sérénité marine des constellations… »2 Léopold Sédar Senghor naît le 9 octobre 1906 à Joal (Sénégal) mais c’est dans le village de Djilor qu’il passe son enfance auprès de sa mère Gnilane et de son oncle Waly. Enfance vécue au rythme de la nature et dans le respect des traditions animistes de son peuple, les Sérères. Senghor ressentira pendant toute sa vie « Ah ! de nouveau dormir dans le lit frais de mon enfance !... »3 1. Chants d’ombre, p. 28. 2. Chants d’ombre, p. 36. 3. Chants d’ombre, p. 52. la nostalgie de ses premières années. Animiste converti au christianisme, il sera toujours convaincu que le Paradis à venir ne peut être que « le Royaume d’Enfance » retrouvé. 3 Le père de Senghor, Diogoye Basile, décide « J’ai été d’abord […] un être déchiré : entre la famille de mon père et la famille de ma mère, l’éducation familiale et les disciplines scolaires importées d’Europe. » 1 en 1913 d’envoyer son fils à « l’école des Blancs ». Le choc est profond : Léopold se trouve arraché à son milieu familial, obligé d’adhérer à une religion nouvelle, contraint de se plier aux modes de vie des écoles chrétiennes de Joal et de Ngasobil (1913-1923) puis, à Dakar, du collège-séminaire et du lycée laïque (1923-1928). À l’école des Pères du « Je dois beaucoup [au Père Lalouse] car il a orienté ma vie […] 2. À l’âge de 16 ans, j’avais déjà le sentiment de la négritude, c'est-à-dire de la spécificité de la culture négroafricaine. » 3 1. Lettre du 5 décembre 1964. Citée par Hymans : An Intellectual Biography. 2. La Poésie de l’action, p. 50. 3. Entretien avec Georges Soria (1976). Saint -Esprit, l’enfant turbulent s’assagit et découvre avec émerveillement la beauté et les richesses de la langue française. Il fait de brillantes études et pense devenir prêtre et professeur. Mais il en est dissuadé par le Père Lalouse, le directeur du collège Libermann, indigné par « l’esprit de révolte » de son élève : Senghor n’accepte pas en effet le mépris des cultures négro-africaines sur lequel repose l’enseignement des Pères. « La Négritude est la simple reconnaissance du fait d’être noir, et l’acceptation de ce fait, de notre destin de Noir, de notre histoire et de notre culture. » Aimé Césaire N « égritude » : c’est le poète martiniquais Aimé Césaire qui, en 1932, lance le mot mais c’est Senghor qui, toute sa vie, s’attachera à lui donner sens et substance. La négritude est pour lui refus de l’ignorance dont sont victimes les cultures négro-africaines et proclamation de la richesse et de la vie de ces cultures. 4 « La Négritude est donc l’ensemble des valeurs de civilisation du monde noir, telles qu’elles s’expriment dans la vie et les œuvres des Noirs […]. On l’a identifiée à un racisme, à un complexe d’infériorité, alors qu’elle n’est rien d’autre qu’une volonté d’être soi-même pour s’épanouir. »2 L. S. Senghor L. S. Senghor en compagnie d’Aimé Césaire (1976). « Je déchirerai les rires Banania sur tous les murs de France. » L. S. Senghor « Notre noblesse nouvelle est non de dominer notre peuple, mais d’être son rythme et son cœur […] Non d’être la tête du peuple, mais bien sa bouche et sa trompette. »3 À partir de 1928, Senghor commence à Paris ses L. S. Senghor * Khâgne : classe préparatoire à l’École normale supérieure. 1. Élégies majeures, p. 265. 2. Négritude, Arabité et Francité (1969). 3. Hosties noires, p. 265. études supérieures. En classe de khâgne*, il fait la connaissance d’Aimé Césaire (1931). Ensemble, ils fréquentent la diaspora noire installée à Paris (les Antillais mais aussi les Noirs américains qui participent à la « Negro Renaissance »), s’enthousiasment pour les travaux des africanistes (Frobenius, Delafosse) et avec leur ami LéonGontran Damas lancent le journal L’Étudiant noir (1934). L’engagement passionné au service de la dignité des peuples africains conduit un temps Senghor à s’écarter du christianisme et à partager les idéaux de l’extrême-gauche. 5 « Ami, si je te chante par-delà les haines de race, et delà les murs idéologies C’est pour bercer l’enfant si blanc […]. Étrange enfant, jeune homme et homme plus étrange Les cheveux noirs sur la peau pâle, avec tes yeux clairs sous les longs sourcils de brousse brûlée. » 1 C ’est également au lycée Louis-le-Grand que Senghor rencontre en 1929 Georges Pompidou, son « plus-que-frère ». Grâce à lui, il découvre les grands poètes français, le Paris des musées et des théâtres, et également les penseurs socialistes. Tous deux connaîtront des vies parallèles : professeurs (Senghor est le premier Africain reçu à l’agrégation de grammaire), ils « tomberont en politique » avant de devenir... présidents de leur pays ! En 1935, L. S. Senghor est nommé professeur de lettres « Voici que le Printemps d’Europe […] / M’offre […] la douceur grise des toits / En douce Touraine. » 2 1. Élégies majeures, p. 316. 2. Poèmes divers, p. 219. classiques à Tours (il y passera trois ans, de 1935 à1938) avant d’être nommé dans la banlieue parisienne. S’achèvent alors ses années de formation, « années ardentes qui ont été les années essentielles de [sa] vie ». En même temps qu’il milite au sein du parti socialiste et qu’il suit à Paris les cours des meilleurs ethnologues et linguistes (Rivet, Mauss, Homburger), il écrit ses premiers poèmes et élabore ses premiers textes de réflexion : « L’Humanisme et nous, René Maran » (1935), le poème « À l’appel de la race de Saba » (1936), la conférence donnée à Dakar sur le thème « Le Problème culturel en Afrique occidentale française » (1937). En mai et juin 1940, l’armée allemande bouscule « Vous,Tirailleurs Sénégalais, mes frères noirs à la main chaude sous la glace et la mort Qui pourra vous chanter si ce n’est votre frère d’armes, votre frère de sang ? »2 « L’Afrique s’est faite acier blanc, l’Afrique s’est faite hostie noire Pour que vive l’espoir de l’homme. » 3 « Après deux ans de captivité […], deux ans de méditation, je suis sorti guéri. Guéri de la négritude-ghetto, parce que du racisme […]. Pendant deux ans, j’avais donc médité sur l’essence du « miracle grec ». […] Et j’avais découvert, au bout de ma réflexion, que c’était le miracle du métissage, biologique, mais surtout culturel, qui avait créé la civilisation grecque. […] Cette découverte, refaite en face du nazisme, m’a aidé à transformer ma vie, à m’orienter, peu à peu, vers la théorie du métissage culturel, comme l’idéal de civilisation. » 4 1. Hosties noires, p. 82. 2. Hosties noires, p. 55. 3. Hosties noires, p. 74. 4. La Poésie de l’action, p.184-185. l’armée française et entre dans Paris. Soldat dans l’infanterie coloniale, L. S. Senghor est fait prisonnier. De juin 1940 à février 1942, il connaît les humiliations et les rigueurs de la captivité dans différents camps. C’est au Front-Stalag 230, près de Poitiers, qu’il rédige la plupart des poèmes de ses premiers recueils. S’y expriment « le regret du Pays noir » et les souffrances des Tirailleurs sénégalais. Malgré l’inacceptable répression dont ceux-ci ont été victimes de la part de soldats français à Thiaroye (1er déc. 1944), Senghor veut continuer de croire en l’avènement d’un monde de fraternité et de paix. Les années de guerre marquent une importante rupture dans la vie de Senghor (même si, libéré en février 1942, il a retrouvé son poste d’enseignant). Il acquiert alors deux convictions : il existe une poésie spécifiquement négro-africaine ; le métissage des civilisations permettra de réaliser le seul humanisme acceptable, « l’Humanisme intégral ». 6 7 « J’ai choisi mon peuple noir peinant, mon peuple paysan, toute la race paysanne par le monde. » 2 « Notre action politique […], nous l’avons toujours fondée sur une certaine idée de l’homme et d’abord de l’homme négro-africain […]. Et très précisément sur le concept de négritude. » 3 1. Phrase de Senghor à sa belle-sœur. Citée par A. Guibert, L. S. S. (Seghers, Poètes d’aujourd’hui), p. 33. 2. Chants d’ombre, p. 30. 3. Liberté 2, p. 7. Élu député socialiste des populations rurales du Sénégal à l’Assemblée nationale française, Senghor fonde son propre parti, le Bloc Démocratique Sénégalais (1948). Parlementaire constamment réélu, il travaille aux textes des constitutions françaises de 1946 et 1958, devient ministre (1955), plaide (en vain) contre la dislocation des ensembles régionaux africains (« la balkanisation »), contribue au succès de la politique africaine du général de Gaulle ( revenu au pouvoir en 1958) dont il est l’un des ministresconseillers. Après l’échec de la Fédération du Mali, Senghor est élu président de la République du Sénégal (5 septembre 1960). Pendant vingt ans, il occupera cette fonction. Malgré les crises (« coup d’État » de décembre 1962), les difficultés économiques et une opposition politique impatiente de changement, il cherche à trouver « une voie africaine du socialisme » qui concilie les exigences du développement économique, le socialisme démocratique et la primauté donnée à la culture sur le politique. 8 (Michel Tournier) En Senghor, le président et le poète ne font « J’ai choisi le verset des fleuves, des vents et des forêts L’assonance des plaines et des rivières, choisi le rythme de sang de mon corps dépouillé… » 1 qu’un. La publication des œuvres poétiques jalonne l’itinéraire politique : l’œuvre poétique exprime l’homme, son « africanité » et sa « francité », les influences mêlées des chants 1945 Chants d’ombre traditionnels sérères 1948 (Senghor a longuement Hosties noires étudié les poésies de Marône Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache N’Diaye) et de la poésie française française (il emprunte à Péguy, de langue 1956 à Saint-John Perse et surtout Éthiopiques 1961 à Claudel). Nocturnes « Harlem Harlem ! Voici ce que j’ai vu Harlem Harlem ! Une brise verte de blés sourdre des pavés labourés par les pieds nus de danseurs Dans* Croupes ondes de soie et seins de fers de lance, ballets de nénuphars et de masques fabuleux… » 2 * 1972 Lettres d’hivernage 1979 M « aître de langue », Senghor parvient à faire entendre en français « le grand tam-tam nègre ». Ses poèmes expriment généralement sa nostalgie du « Royaume d’enfance », l’attente de « la Bonne Nouvelle » qui lui apportera l’unité intérieure, une sensualité qui est fusion avec l’Autre, que ce soit le monde ou la Femme. Élégies majeures Dans : nom d’une ethnie de Côte d’Ivoire. Dans sa poésie, Senghor cherche à retrouver la mélodie, 1.Chants d’ombre, p. 30. 2. Éthiopiques, p. 116-117. 3. La Poésie de l’action, p. 20. * Dyali : poète inspiré (mot mandingue). le rythme asymétrique et « les images analogiques » qui caractérisent le génie négro-africain. « Dans cette poésie, écrit-il, j’exprime, bien sûr, ma vie personnelle, mais je m’exprime surtout en Nègre et en Africain. » 3 Le poème est finalement pour lui le chemin privilégié pour descendre dans les profondeurs de « l’âme noire ». Son élection à l’Académie française (1983) consacre la gloire du « Dyali »* et la reconnaissance de la Négritude. Président du Sénégal de 1960 à 1980, L. S. Senghor « La Négritude […] est un humanisme moderne, apte à nous aider à résoudre les problèmes avec lesquels nous sommes confrontés hic et nunc. » 2 n’a de cesse d’inventorier les spécificités et les richesses de la Négritude mais surtout de conformer sa politique à ses convictions. Sans être toujours compris, il les reprend, les précise, les nuance, dans ses discours, conférences et allocutions dont il regroupe les textes dans une série intitulée Liberté. 9 Liberté 1 Négritude et humanisme Liberté 2 Nation et voie africaine du socialisme Liberté 3 Négritude et civilisation de l’universel Liberté 4 Socialisme et planification Liberté 5 Le dialogue des cultures « Le Festival, je l’ai conçu comme défense et illustration de la négritude.» 3 1. Le Bucentaure, n° 3, juin 1983. 2. Liberté 3 , p. 301. 3. L. S. Senghor cité par A. Malraux. Le Miroir des limbes, p. 94. 4. Interview de L. S. Senghor pour l’émission L. S. Senghor, de la négritude à l’Universel (Espace francophone). Homme de rêve et de passion, il s’attache à « l’idée-force » que la culture, parce qu’elle est incarnation du spirituel dans l’histoire, l’emporte sur les choix politiques ou idéologiques. Si son utopie de faire du Sénégal « une Grèce noire » échoue en partie, il réalise en 1966 le rêve d’organiser à Dakar le premier Festival mondial des arts nègres. Élargie aux dimensions de la diaspora noire, la Négritude manifeste ainsi au monde sa diversité et sa vitalité. Pendant le Festival, « le Sénégal fut le pays de la fraternité humaine ».4 « Nous avons voulu aider au grand projet exprimé par Pierre Teilhard de Chardin *, au projet de bâtir une civilisation de l’Universel, où tous les continents, toutes les races, toutes les nations, en un mot toutes les civilisations apporteraient chacune ses valeurs irremplaçables. Naturellement, la Négritude ne sera pas absente au rendez-vous du donner et du recevoir. » 1 10 Senghor a appelé de ses vœux, surtout dans les dernières années de sa vie, l’avènement de « la civilisation de l’Universel » : une civilisation planétaire qui s’enrichit du « métissage » des cultures, chacune apportant aux autres son génie particulier, et qui, ainsi, accomplit et parachève l’unité de l’aventure humaine. * Pierre Teilhard de Chardin (1881-1955) : jésuite, théologien et paléontologue français. « La Francophonie, c’est cet Humanisme intégral, qui se tisse autour de la terre : cette symbiose des ”énergies dormantes ” de tous les continents, de toutes les races, qui se réveillent à leur chaleur complémentaire […]. La Négritude, l’Arabisme, c’est aussi vous, Français de l’Hexagone. Nos valeurs font battre, maintenant, les livres que vous lisez, la langue que vous parlez : le français, Soleil qui brille hors de l’Hexagone. » 2 1. Discours de Bordeaux, 14 mars 1980. 2. Le français, langue de culture, Esprit, nov. 1962, p. 844. La communauté des pays ayant la langue française en partage est, selon Senghor, « une contribution à la civilisation de l’Universel ». Aussi en sera-t-il l’un des pères fondateurs. « Fille de la liberté et sœur de l’indépendance », la Francophonie constitue à ses yeux « un humanisme pour notre temps », planétaire et respectueux de la diversité des langues et des cultures. 11 Après son retrait volontaire du pouvoir (1980) et son élection à l’Académie française, L. S. Senghor vécut principalement à Verson près de Caen, en Normandie, région d’origine de son épouse, Colette Hubert. C’est là qu’il mourut le 20 décembre 2001. Mais « les morts ne sont pas morts », dit-on en Afrique. Son œuvre lui survit et ce message qu’elle nous transmet est un viatique pour les temps que nous vivons. Quel est ce message ? . Parce qu’elle cherche à coexister avec les langues natives (ou « nationales »), la langue française est la langue de la diversité culturelle, c’est-à-dire, face à la mondialisation, de la liberté. de richier nces… » n e ’ S r « diffé nos vers verger n o c « … ersel » l’Univ e cer la terr « … enlainture de d’une ce aternelles » mains fr « … cette Civilis de l’Universel, ation faite des valeur complémentairess » « La premcultur de t ière e e, cond out dévet but ultition lopp ime «L eme un e mé nt » idé tiss al d ag e ci e cu vili ltur sat el e ion st » . La culture et la liberté sont les deux piliers de l’Humanisme : du respect que tout homme doit à chaque homme, quelles que soient leurs origines raciales et sociales, leurs langues, leurs cultures et leurs religions. Aussi Senghor a-t-il toujours donné primauté au culturel sur le politique et fait de la démocratie une exigence politique. . S’il existe des pays en développement, il n’est pas de culture sous-développée. Chaque culture est riche de ce qui la distingue d’une autre et c’est la convergence des apports de chacune qui réalise « la Civilisation de l’Universel ». . S’enfermer dans sa culture ou sa communauté d’origine, c’est s’appauvrir. Nous nous devons de nous ouvrir aux autres, d’ « assimiler sans être assimilés », de partager les uns avec les autres nos valeurs de civilisation. S’affirmer dans ses différences pour produire « des œuvres de Beauté » — romans, poèmes, films, chansons... — est véritablement « le meilleur témoignage que nous puissions donner de notre dignité »*. L’œuvre et l’action de L. S. Senghor sont un appel à la fraternité, à la tolérance et à la paix : au « bonheur d’être différents et ensemble ». * Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal. 12 Comité scientifique : Mme Marie-Ange Diatta M. le Pr Aloyse R. N’Diaye M. Moustapha Tambadou Conception et rédaction : Jean-René Bourrel Réalisation graphique : Éditions Sépia Patrick Le Masurier Remerciements : Mme Irmeli Jung Mme Myriam Senghor-Ba M. Georges Courrèges M. Iba N’Diaye Crédits photographiques : Poids akan : Collection privée JRB, photos PLM Panneau 1 Masque : Photo Daniel Ponsard Motif : Archives PLM Panneau 2 Carte postale : Archives PLM Carte Sénégal : Collection privée JRB Livre : Leuk le lièvre, Hachette Edicef Fond de carte : Collection privée JRB Panneau 3 Photo Séminaire : Dakar, DR Lycéen 1926 : Fondation Senghor Jeu de missionnaire : MHC/BDIC Flacon encre + stylo : PLM Photo NB Koumba N. Diouf : Photo IFAN Fond panneau : PLM Panneau 4 Senghor et Césaire : DR Batteur noir : DR Photo couverture livre Les Nègres : Rieder et Cie Panneau 5 Plaque Bastille : PLM Comédie française : PLM Sorbonne : PLM Dessin place de la Concorde : Michel Montigné Carte postale la Loire à Tours : Archives PLM Panneau 6 Tableau tirailleurs sénégalais : Charlot (Louis), 1917, MHC/BDIC L. S. Senghor et camarades prisonniers : Photo Archives L. S. Senghor Victoire : Archives PLM Gourde soldat : PLM Fonds journaux et cachets : Archives PLM Panneau 7 École à Dakar : DR Fond panneau : Dessin Decaris Panneau 8 Pages manuscrites : Archives Senghor Portrait Senghor : Photo Sygma Dessin Danseuses : Dessin Paul Collin Académie française : PLM Panneau 9 Montage danseurs : Photo Festival mondial des arts nègres Panneau 10 Photo Senghor : B. Barbey/Magnum Enfants : Photo DR Panneau 11 Photo collier : Photo Ferrazzini Photo tableau : Iba Ndiaye Fond : Dessin Decaris Panneau 12 Senghor : Photo Irmeli Jung Exposition réalisée par l’Organisation internationale de la Francophonie