Extrait du journal `` Le Républicain Lorrain `` en date du 19 décembre
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Extrait du journal `` Le Républicain Lorrain `` en date du 19 décembre
LES GARDES FRONTALIERS DE DALEM Par Gérard MAAS ans chaque village, le long de la frontière franco-allemande, des corps de gardes frontaliers furent créés. Les gardes frontaliers étaient des réservistes de tout âge habitant les communes situées entre la ligne Maginot et la frontière pouvant être mobilisés sur place en cas de mise en alerte des troupes de forteresse. Ils durent leur existence officielle à une directive ministérielle du 7 mars 1936 et à une note de l’Etat Major du 15 décembre de la même année. Seuls pouvaient être gardes frontaliers les réservistes en résidence stable dans les communes situées entre la ligne Maginot et la frontière et présentant toutes les garanties au point de vue national. Ceux qui avaient des attaches de « l’autre côté » étaient à priori éliminés ; en effet, des cas de conscience auraient pu se produire : des frères, beaux-frères ou cousins auraient pu se trouver face à face en cas de conflit. Des manœuvres locales furent organisées des 1937 conjointement avec d’autres unités. Chaque garde avait son uniforme à la maison, d’abord bleu-horizon, puis kaki. Ils pouvaient être appelés à tout moment. Leur mission était la surveillance de la frontière avec occupation des lieux de passage obligés ainsi que la couverture des destructions (ponts, routes, etc.) avant repli. Ils étaient sensés supporter le premier choc en cas d’attaque de l’ennemi. Après l’évacuation de la population le 1er septembre 1939, ils eurent la charge de rassembler le gros bétail laissé en liberté pour le ramener vers l’arrière. Du côté allemand, un corps similaire fut également mis sur pied dans le même but. Le corps des gardes frontaliers de Dalem était composé de 31 soldats sous les ordres d’un sergent des Gardes-Républicaines-Mobiles de Bouzonville en l’occurrence la deuxième Compagnie de GRM. Celle-ci était la plus importante du secteur fortifié de Metz. Les Gardes Frontaliers étaient formés et encadrés en permanence par un Garde Républicain Mobile breveté. Lors de la mobilisation générale, comme les autres formations paramilitaires opérant en parallèle avec les forces régulières, les gardes frontaliers furent directement rattachés à la 2ème compagnie mobilisée de GRM Dans la période de paix juste avant la guerre, ils disposaient déjà de leur tenue de mobilisation. L’armement collectif (fusil mitrailleur 24/29) et individuel (fusil Lebel), les munitions, le matériel de protection contre les gaz, les pétards (pour abattis) étaient stockés au siège du peloton de la GRM d’encadrement. Dès la fin de mission de couverture au profit de la ligne Maginot (mi-septembre 1939), les gardes-frontaliers furent retirés du front et repliés sur les centres de mobilisation. Ils furent ensuite répartis dans les unités de leurs armes respectives. Les gardes de Dalem se replièrent à Mayenne puis ils furent envoyés dans leur régiment d’origine respectif. Chaque corps de gardes frontaliers avait son fanion, souvent offert par un parrain ou une marraine. La remise des fanions était un moment important et donnait lieu à des cérémonies présidées par les hautes instances militaires ou les responsables de la Garde Républicaine Mobile avec remise de décorations. Le fanion de Dalem, disparu aujourd’hui, portait la devise ‘’Qui s’y frotte, s’y pique’’. Il fut bénit avec une grande solennité le 19 décembre 1937. 52 Le corps des gardes frontaliers de Dalem à Mayenne avant leur dissolution fin 1939 1er rang : BECKER Jean, MESSING François, MITTELBERGER Michel, NOEL François, BECKER François, WEBER Nicolas 2ème rang : SCHOUG Jean-Pierre, WEBER François, SEGER Nicolas, MAAS Joseph, FOURMANN Louis, KNORST Gustave, GRASSE François. 3ème rang : MARION François, HOFF Wendel, MOGET Jacques, NOEL Nicolas, MAAS Eugène, REINERT Jules. 4ème rang : ENZINGER Nicolas, MARION Nicolas, BOCK Edouard, SCHRECKLINGER François, PAYSANT Nicolas, WEISS Nicolas, HOFFMANN Pierre, TRIDEMY Gustave, SCHRECKLINGER Théodore, - WEYLAND Edmond, BOCK Nicolas, et MULLER Jean, ne figurent pas sur cette photo ; voir ci-dessous. 53 Extrait du journal ‘’ Le Républicain Lorrain ‘’ en date du 19 décembre 1937 ***** LES GROUPES FRONTALIERS REÇOIVENT LEURS FANIONS. A DALEM Hier a eu lieu la bénédiction du fanion du groupe des frontaliers. Cette cérémonie prit un caractère d’autant plus solennel que la frontière est à moins de 20 kilomètres du village. Toutes les maisons étaient pavoisées ainsi que les édifices publics. A 6 heures 30, les pompiers sonnèrent le réveil et chacun se prépara à assister à cette manifestation patriotique. A 9 heures, les gardes frontaliers locaux se réunirent sous la direction de leur président sur la place du village. La compagnie des sapeurs-pompiers sous les ordres de son lieutenant se groupa bientôt auprès des frontaliers. Puis quelques instant après arrivèrent les sections voisines, fanion en tête, qui furent reçues par la section locale. M. Becker, maire de la commune, et plusieurs conseillers municipaux, la population parmi laquelle de nombreux anciens combattants, se massèrent sur le bord de la route attendant les autorités militaires. C’est à 9 heurs 30 que le commandant-chef du bataillon des gardes républicaines mobiles de Bouzonville arriva en automobile accompagné de ses collaborateurs. Ils furent reçus à la descente de leur voiture par la municipalité, puis deux jeunes Lorraines remirent au commandant une superbe gerbe de fleurs et récitèrent un compliment fort bien tourné. M. Fourmann, président du groupe frontalier local, salua à son tour le commandant qui lui remit un superbe fanion portant la devise : ‘’ Qui s’y frotte, s’y pique ‘’ Un défilé s’organisa, qui prit le chemin de l’église. Un arrêt fut marqué devant le monument aux morts où le commandant des gardes mobiles déposa une gerbe et fit observer une minute de silence. A l’église, la messe fut dite par l’abbé Wurtz, curé de la paroisse, qui, après l’exécution des chants religieux et patriotiques par la chorale des jeunes filles, tint un sermon de circonstance, puis bénit le fanion. La municipalité offrit un vin d’honneur à l’auberge de Mme Vve Bock, M. Fourmann y adressa des remerciements aux autorités et aux sections-sœurs. Le commandant des gardes mobiles s’adressa d’abord aux jeunes, puis félicita le groupe pour son entrain et son esprit de discipline et souhaita de voir toujours les frontaliers garder cet esprit qui fait une France pacifique, mais forte. Dans l’après-midi, un bal s’organisa, qui fit tournoyer les couples jusque tard dans la soirée. 54 Le fanion des gardes frontaliers de Dalem pourrait ressembler à cet assemblage Des gardes frontaliers avec leur fanion. (Site web ‘’Garde Républicaine Mobile de Moselle’’) 55