Dossier Presse - UFO Distribution

Transcription

Dossier Presse - UFO Distribution
ufo distribution présente
+
vic flo
ont vu un ours
un film de Denis Côté
+
UFO Distribution présente
une production La maison de prod et Metafilms
festival paris cinéma 2013
- sélection officielle -
festival de la rochelle 2013
- sélection officielle -
en compétition
+
vic flo
ont vu un ours
un film de Denis Côté
avec Romane Bohringer, Pierrette Robitaille & Marc André Grondin
CANADA – 2013 – 1h36
format image 1.85 – format son 5.1 – DCP
SORTIE LE 4 SEPTEMBRE 2013
Presse
MAKNA PRESSE
Chloé Lorenzi / Audrey Grimaud
Tél. 01 42 77 00 16
177 rue du temple
75003 PARIS
[email protected]
distribution
UFO DISTRIBUTION
Tél. 01 55 28 88 95
135, boulevard de Sébastopol
75002 PARIS
[email protected]
Synopsis
Victoria, une ex-détenue sexagénaire, s’installe dans une cabane à
sucre retirée en forêt après avoir purgé une longue peine en prison.
Sous la surveillance de Guillaume, un jeune agent de libération
conditionnelle empathique, elle tente d’apprivoiser sa nouvelle
liberté en compagnie de Florence, avec qui elle a partagé des
années d’intimité. Mais des fantômes du passé pourraient mettre en
péril leurs retrouvailles.
entretien
avec denis côté
Quelle a été la genèse de Vic + Flo ont vu un ours qui semble être le
pendant solaire de Curling, film hivernal ?
Je reste hanté par la question de l’à côté du monde. Il y avait quelque
chose à dynamiter après Curling, de nouveaux genres à visiter, une ligne
droite à casser, oser écrire pour des femmes fortes, retrouver des monstres…
J’avais très peur du mélange des énergies et des tons. Ça a été mon moteur
pour écrire quelque chose d’engageant à propos de deux personnages
qui continuent de faire le pari de vivre à côté de ou même sans le monde.
Comment avez-vous écrit le scénario ? Vous inscrivez en effet Vic et Flo
dans des décors (la cabane à sucre, la route, la forêt) qui s’apparentent à
un no man’s land dans lequel ces deux personnages féminins tentent de
construire et poursuivre une relation.
J’avais tourné partout autour de cette cabane à sucre (Elle veut le
chaos en 2007, Les Lignes ennemies en 2010). À cause de ou malgré
le manque d’éclat et les murs d’aluminium, j’avais envie d’y inscrire une
histoire intime. Je trouve des lieux, je pense à des gueules puis je remplis
les espaces. J’écris à l’instinct. Je n’ai pas souvent d’idée claire du début
à la fin. Je laisse l’histoire se retourner sur elle-même. Vic + Flo ont vu un
ours est un serpent qui glisse et se choisit un itinéraire. Je crois que c’est le
premier scénario que j’ai écrit dans le plaisir.
Quelle est votre approche des dialogues ? Ils vous permettent de distiller
un humour singulier, qui agit en contrepoint de la dimension tragique du
film.
C’est terrible les dialogues. On a toujours l’impression qu’ils disent trop ou
qu’ils sont trop anodins. Il y a toute une gamme de notes justes à trouver. Il
n’y a aucune recette. Si je pouvais vous la révéler…
Dans Vic + Flo ont vu un ours, il y a un côté tragique que je n’avais
pas avant. Dans le drame, tout est verrouillé, on ne peut pas se permettre
beaucoup de choses. La tragédie amène plus de fulgurances. Ce n’est
pas pour rien qu’on accole au mot “tragique” celui de “comique” :
“tragi-comique”. On ne peut pas dire “dramatique-comique”, ça donne
“comédie dramatique” qui est une expression complètement tiède. Tout
était plutôt stable dans Curling, qui avançait de façon ronronnante sur le
chemin du drame. Cette fois-ci, je me suis permis beaucoup plus d’humour,
de dialogues, et de la tragédie. Dans Vic + Flo ont vu un ours, il y a
de gros moments de dérapage que je ne me serais pas autorisé dans
Curling : de la violence, du grotesque. C’est comme si je frappais toujours
un peu à la porte timidement, que ce soit les feux d’artifice dans Elle veut
le chaos ou les cadavres gelés dans Curling, et là on y va un peu plus
fort, en cassant des jambes à coups de batte de baseball. Les femmes
m’ont peut-être évoqué cela. C’était enfoui. Toucher au tragi-comique et
dévier du drame était libérateur.
Quelle a été votre travail sur les ellipses narratives, caractéristiques de
votre univers ?
On m’a toujours félicité ou reproché de laisser le passé ouvert ou de nourrir
les “trous” dans mes histoires. Je me méfie de ces “bravos” comme de
ces “remontrances”. Vic + Flo ont vu un ours est beaucoup moins
mystérieux que Curling. J’ai moins cherché à larguer mon spectateur.
Mais je reste convaincu qu’il y a une élégance à cacher puis à remplir
le passé des deux protagonistes. Je serai toujours un spectateur qui aime
déterrer le pourquoi des histoires et des intentions. Si on me donne tout,
j’abandonne. Je ne me sens pas respecté. Je fais du cinéma pour les
cinéphiles qui ressentent la même chose. J’ai tellement en moi la relation
avec le spectateur. Tout ce qui a été écrit sur Bestiaire, mon dernier film,
par exemple, m’a beaucoup plu. J’ai l’impression que le véritable sujet de
mes films est ce que le spectateur peut y mettre pour interpréter le sujet. Je
ne suis personne pour venir commenter l’état dans lequel le spectateur se
trouve. Ça me rend fou de joie car je sais qu’il y a autant de spectateurs
que de façons de voir les films. Même si je me fais taper sur les doigts, si
on me dit que je ne peux pas laisser le spectateur dans cet entre-deux,
je m’en fous, je vais tenir jusqu’à la fin. C’est presque un combat que je
veux mener pour redonner la liberté au spectateur d’associer les images,
les sens et le passé des personnages. Ces trous que je laisse dans mes films
vont probablement me suivre toute ma vie.
Guillaume, l’agent de libération conditionnelle interprété dans le film
par Marc-André Grondin, est-il votre alter ego ? Il écoute et observe la
réinsertion des deux femmes aux ambitions et tempéraments de plus en
plus éloignés.
Mon alter ego… je ne crois pas. Je suis beaucoup plus malicieux que lui.
Guillaume a été difficile à créer car il ne veut rien de plus que de faire son
travail. Il est bon au sens fonctionnaire du terme. Il n’influence pas l’histoire.
Il la laisse rebondir sur lui. C’est un personnage qui pour moi est la “petite
voix de la société”, “la petite chanson de la sagesse”. Je ne voulais pas
qu’on le craigne ; je ne voulais pas qu’on se moque de lui non plus. C’est
un baromètre plus qu’un confident et Marc-André lui donne un dos bien
droit. J’adore ce qu’il propose.
Vic et Flo veulent se soustraire d’une certaine société et se demandent si
vivre en autarcie ne serait pas une bonne idée, et même une nécessité. Le
film s’interroge sur la capacité de chacun à vivre hors du monde, voire à
le fuir en permanence.
C’est ce que le film renferme de plus autobiographique. Ce monde ou
cette société, pour moi, c’est celle du cinéma aussi… Créer et suivre
sa voie en marge, ça peut durer combien de temps et au prix de quels
sacrifices ? Je suis un mauvais citoyen en général. Je dois avouer que dans
l’entité Vic + Flo, il y a des parts de moi.
Comment s’est déroulé le casting du film et opéré notamment le choix
des deux actrices, Pierrette Robitaille et Romane Bohringer ?
Romane n’a pas été là dès le départ. On s’est trouvé d’une façon simple,
géniale, et rapide. Tout a fonctionné comme si nous devions nous rencontrer
depuis toujours. Sa voix bien sûr, ce côté enfant sauvage aussi : Flo, c’est elle.
J’ai écrit le personnage de Vic pour Pierrette Robitaille. Rien ne devait réunir
nos univers mais j’y ai cru. Elle peut offrir quelque chose de très écorché
et de très maternel en même temps. Elle souffle le chaud et le froid dans
chaque scène. Vic + Flo ont vu un ours met en scène deux femmes qui
sortent de prison et réapprennent à vivre à deux, il y avait donc beaucoup
de tenants et d’aboutissants psychologiques. Il fallait donc absolument
que je parle avec mes deux actrices pour que nous nous confrontions. Sur
la plausibilité de rapports sexuels entre une femme de 38 ans et une autre
de 62 ans, par exemple. Elles ont parfois fait dévier les dialogues quand
elles estimaient qu’il y avait des répétitions. Ça me faisait du bien. Il y a
tellement d’acteurs qui laissent tout au metteur en scène et se disent : “Il
se comprend, tant mieux”.
Dans Vic + Flo ont vu un ours, votre utilisation de la musique est inédite
et inattendue.
La musique annonce le programme. Ces percussions tournent les pages
de chapitres. La musique n’accompagne pas l’action, elle ne fait que
prédire les bouleversements du conte cruel à venir. Elle est minimale mais
chuchote au spectateur que tout peut arriver. C’est ainsi que j’aime utiliser
la musique au cinéma.
Vous êtes attaché à une certaine représentation de la violence au
cinéma : hors-champ, fulgurante et tirant vers l’immobilisation de ses
personnages. Elle apparaît dans le film comme un happening, une
rupture totale avec le récit.
Oui, avec un goût pour le grotesque. Quelque chose s’annonce… Mais
de quelle nature? J’aime bien dire que c’est un film sur la fatalité. On peut
tout construire ou tout essayer dans la vie, si une voiture doit nous passer
sur le corps à un moment donné, et bien ce sera ça et rien d’autre. C’est
tragicomique et il me fallait ce spectacle à la fin. Mais pour parler plus
élégamment, je voulais trouver une façon singulière de réunir Vic et Flo
pour l’éternité.
Vic + Flo ont vu un ours raconte aussi la difficulté de l’expression de
l’amour à la personne aimée : dire «je t’aime» est une épreuve à surmonter.
Elles se le disent dans le film mais pour se réconforter, sans être toujours
certaines de le penser. Ce ne sont pas des “je t’aime” qui sonnent. Ce sont
des “je t’aime parce que toi et moi, c’est contre les autres”. Ce sont deux
guerrières contre le monde. Je ne pense pas que ce soient de grandes
amoureuses.
Entretien réalisé par Morgan Pokée et Nicolas Thévenin (Répliques)
denis côté
Réalisateur et scénariste
Né en 1973 au Nouveau-Brunswick et établi à Montréal (Canada), Denis
Côté fut critique de cinéma avant de passer derrière la caméra avec une
série de courts métrages expérimentaux. Les états nordiques (2005) a
lancé sa carrière internationale après avoir remporté le Léopard d’or de
la compétition vidéo du Festival de Locarno et le Grand Prix indieVision
du Festival de Jeonju (Corée du sud). Son premier long métrage pose les
premiers jalons d’une démarche évoluant à l’écart des modes: mise en
scène minimaliste, travail entre acteurs chevronnés et non-professionnels,
environnements naturels à l’écart du monde et brèches narratives
deviendront les matériaux de prédilection avec lesquels Denis Côté
imposera sa marque.
Tourné avec des acteurs de théâtre bulgares, une équipe réduite et un
financement non-institutionnel, Nos vies privées (2007) permettra à Denis
Côté de brouiller davantage les frontières entre le cinéma expérimental, le
film de genre et le cinéma-vérité, tout en accentuant son désir de s’éloigner
du cinéma narratif traditionnel. Au Québec, le mode de production
privilégié par Denis Côté pour ses deux premiers films attire l’attention
des médias et inspire d’autres cinéastes-cinéphiles émergents à tenter
l’aventure d’un cinéma «Do It Yourself» personnel et sans compromis. Avec
Elle veut le chaos (2008), Denis Côté détourne les codes du film noir et
tourne un huis clos rural monochrome à partir d’un scénario labyrinthique
aux accents beckettiens. Pour ce faire, il fait appel pour la première
fois à la directrice photo Josée Deshaies (L’Apollonide, La question
humaine), qui collaborera avec lui sur deux autres projets, ainsi qu’à un
casting composé de comédiens vétérans et de nouvelles têtes. Le film
obtient le Léopard d’argent en compétition officielle à Locarno, puis fait
partie du palmarès des 10 meilleurs films de l’année établi par Jean-Michel
Frodon, alors rédacteur en chef des Cahiers du Cinéma.
Le réalisateur renoue avec un mode de production guérilla l’année
suivante sur Carcasses (2009). Conçue dans le cadre d’une résidence
d’artiste, cette improbable rencontre entre un authentique brocanteur
de ferraille solitaire et une milice d’autistes romantiques est remarquée
par la Quinzaine des réalisateurs, qui invite le film à Cannes. Le film sera
programmé dans de nombreux festivals internationaux et sera distribué
au Canada, aux États-Unis ainsi qu’au Brésil. En 2010, il réalise le moyen
métrage Les Lignes ennemies, sa première collaboration avec l’acteur
québécois Marc-André Grondin, qui incarne l’un des combattants d’un
bataillon perdu en forêt.
Curling (2010) marque ensuite une étape importante dans la carrière
de Denis Côté. Porté davantage sur les dialogues et des personnages
à la fois riches et désœuvrés, le film remporte deux prix - Mise en scène
et Interprétation masculine - au Festival de Locarno, et permet au
réalisateur de percer pour la première fois auprès du grand public. Puis,
ni documentaire, ni œuvre figurative, Bestiaire (2012) déconstruit la
représentation traditionnelle des animaux au cinéma et confronte la
notion de spectacle au grand écran. Lancée à Berlin (section Forum) et à
Sundance, cette coproduction Canada-France se retrouve sur le palmarès
«The Best Movies You May Have Missed in 2012» du New York Times.
En 2013, Vic+FLo ont vu un ours est présenté en compétition à la 63e
Berlinale, et il lui est décerné le prix Alfred Bauer récompensant la créativité.
Romane BOHRINGER
Pierrette ROBITAILLE
Native de Pont-Sainte-Maxence (France), Romane Bohringer a fait ses
premiers pas devant la caméra à l’âge de 13 ans sur le film Kamikaze
(1986), aux côtés de son père, l’acteur Richard Bohringer. Sa carrière prend
son envol lorsqu’elle décroche le César du meilleur espoir féminin dans Les
nuits fauves (1992) de Cyril Collard. Elle conquiert le grand public avec
L’accompagnatrice de Claude Miller (Prix du meilleur film étranger
du National Board of Review), Mina Tannenbaum (1994) de Martine
Dugowson et L’appartement (1996) de Gilles Mimouni, qui connaîtront
tous un grand succès au box-office français et international. Elle est dirigée
par la suite par Yves Angelo, Agnès Varda, Bigas Luna, Bertrand Bonello,
Olivier Dahan et Maïwenn, en plus d’apparaître dans des productions
anglo-saxonnes, notamment Total Eclipse (1995) de Agnieszka Holland
- aux côtés de Leonardo DiCaprio - et Vigo (1998) de Julien Temple.
En 2005, Romane Bohringer prête sa voix au documentaire La marche
de l’empereur de Luc Jacquet, qui remportera l’Oscar du meilleur film
documentaire l’année suivante. Elle connaît également une carrière
fructueuse au théâtre et à la télévision.
Pierrette Robitaille est l’une des figures marquantes de la scène, de la
télévision et du cinéma québécois. Depuis l’obtention de son diplôme
au Conservatoire d’art dramatique de Québec en 1976, elle a joué dans
plus de 80 productions théâtrales et a participé à plus d’une vingtaine
de films et d’émissions ayant remporté un vif succès populaire. Son travail
est également remarqué par la profession, puisqu’elle décroche des
nominations aux Prix Jutra dans les catégories d’interprétation féminine pour
sa participation aux comédies C’t’a ton tour, Laura Cadieux!... La suite
(1999) de Denise Filiatrault et Nuit de noces (2001) d’Émile Gaudreault.
Pierrette Robitaille a également joué au cinéma sous la direction de Denys
Arcand, Charles Binamé, André Melançon, Yves Simoneau et Érik Canuel.
«florence»
«Victoria»
«guillaume»
Marc-André Grondin partage sa carrière entre le Canada, la France et
les États-Unis depuis le succès international remporté par le film C.R.A.Z.Y.
(2005) de Jean-Marc Vallée. Il devient en 2009 le premier acteur canadien
à décrocher le César du meilleur espoir masculin pour sa performance
dans Le premier jour du reste de ta vie (2008) de Rémi Bezançon. MarcAndré Grondin alterne depuis entre film historique (L’homme qui rit de
Jean-Pierre Améris, 2012), comédie (Bouquet final de Michel Delgado,
2008), drame musical (Bus Palladium de Christopher Thompson, 2010),
film d’horreur (5150 rue des ormes de Éric Tessier, 2009), biopic (Che :
Guerilla de Steven Soderbergh, 2009 et suspense (Le caméléon de
Jean-Paul Salomé, 2010).
liste artistique
VictoriaPIERRETTE ROBITAILLE
FlorenceROMANE BOHRINGER
GuillaumeMARC-ANDRÉ GRONDIN
Jackie/Marina St-JeanMARIE BRASSARD
Émile ChampagneGEORGES MOLNAR
Nicolas Smith
OLIVIER AUBIN
Charlot SmithPIER-LUC FUNK
Yvon ChampagneGUY THAUVETTE
Complice de JackieRAMON CESPEDES
Le pilote de GoKart
DANY BOUDREAULT
La gérante du bar
JOHANNE HABERLIN
L’amant TED PLUVIOSE
Le cadetRAOUL FORTIER-MERCIER
liste technique
Produit parSTÉPHANIE MORISSETTE et SYLVAiN CORBEIL
Image IAN LAGARDE
Son
FREDERIC CLOUTIER et STÉPHANE BERGERON
Direction artistique COLOMBE RABY
CostumesPATRICIA MCNEIL
Maquillage coiffureMAÏNA MiLiTZA
MontageNICOLAS ROY
Musique originaleMÉLISSA LAVERGNE
Productrice associéeNANCY GRANT
Une production
LA MAISON DE PROD et METAFiLMS
graphisme : www.foao.fr - crédits non contractuels
Marc-André GRONDIN