La recherche sur les impacts psychologiques de la fusillade au
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La recherche sur les impacts psychologiques de la fusillade au
La recherche sur les impacts psychologiques de la fusillade au Collège Dawson permet de mieux comprendre le trouble de stress post-traumatique; donne lieu à des recommandations et au programme d’intervention SÉCURE Montréal, le 9 septembre 2010 — Une équipe de recherche du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) et du Centre de recherche Fernand-Seguin de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine a présenté aujourd’hui au ministère de la Sécurité publique du Québec les résultats d’une étude de trois ans, une première mondiale, portant sur la fusillade au Collège Dawson en 2006. Il ressort de cette étude que les traumatismes psychosociaux causés par une fusillade dans une école dépassent le nombre de blessures physiques. Près de 1 000 élèves et employés qui travaillaient ou étaient présents au Collège lors de la tragédie ont participé à cette étude unique. « Malgré le fait que plus de 60 fusillades ont eu lieu dans des établissements scolaires depuis la tragédie à l’école secondaire Columbine en 1999, au Colorado, il y a eu très peu d’études empiriques sur les effets psychologiques de ces incidents et aucune étude, jusqu’à présent, n’a évalué l’efficacité des interventions psychologiques, » mentionne Dr Warren Steiner, membre de l’équipe de recherche et chef du Département de psychiatrie du Centre universitaire de santé McGill. « Il est essentiel d’apprendre de ces événements afin d’améliorer les soins offerts à ceux qui ont besoin d’aide dans un tel contexte. » Les principaux objectifs de l’étude étaient : 1) d’évaluer les effets d’un plan d’intervention psychologique mis en œuvre immédiatement après la fusillade, y compris une évaluation des services offerts; 2) d’évaluer la santé physique et mentale des élèves, des enseignants et du personnel de soutien au Collège Dawson; et 3) de développer un programme d’intervention intégré qui fournirait le soutien psychologique, l’évaluation et la coordination appropriés. Quatre rapports détaillés offrent un aperçu des impacts psychologiques découlant de la fusillade au Collège Dawson, passent en revue la réponse médicale, formulent des recommandations aux établissements d’enseignement, aux hôpitaux, aux services sociaux et au gouvernement, et proposent un programme d’intervention intégré devant être mis en œuvre à tous les paliers de ministères au Québec ainsi qu’au sein des réseaux juridiques, de la santé, des services sociaux, de l’éducation et de la sécurité publique dans l’éventualité qu’un incident similaire se reproduise. Ce programme s’appelle SÉCURE ou Soutien, Évaluation et Coordination Unifiés pour le Rétablissement et l’Éducation. « Au total, 30 % des répondants ont vécu un trouble psychologique, notamment un trouble de stress post-traumatique, une dépression majeure, une dépendance à l’alcool ou une phobie sociale — soit deux fois le pourcentage rapporté dans un sondage sur la santé mentale en 2002 visant la population québécoise, » mentionne le chef de l’équipe de chercheurs, Dr Alain Lesage, du Centre de recherche Fernand-Seguin de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine et professeur de psychiatrie à l’Université de Montréal. « Les gens qui ont des troubles mentaux préexistants vivent des difficultés jusqu’à 18 mois après la fusillade. Dans l’ensemble, 13 % de la population du Collège a cherché de l’aide professionnelle après la fusillade, alors que 14 % ont consulté des sites Internet portant sur la santé mentale. » « Nous avons découvert que, plus l’exposition à la fusillade est importante, plus le risque de développer un trouble de stress post-traumatique ou d’autres troubles psychologiques est grand, » souligne Stéphane Guay, directeur du Centre d’études sur le trauma de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine et membre de l’équipe de recherche. Dr Guay, qui est également professeur de criminologie à l’Université de Montréal, a élaboré l’échelle de gravité et de degré d’exposition à la fusillade utilisée dans le sondage. Le programme SÉCURE recommande la création d’équipes de gestion de crise et le déploiement d’experts en matière d’intervention en situation de crise désignés par le gouvernement pour travailler avec ces équipes. SÉCURE recommande également l’élaboration d’activités proactives visant l’éducation du public sur les maladies mentales, la promotion de milieux de travail sains et de programmes de détection précoce dans les établissements d’enseignement pour les élèves et le personnel dans l’espoir d’encourager plus de personnes à chercher de l’aide à l’avenir, car l’étude a révélé que les répondants du Collège Dawson étaient hésitants à demander de l’aide en raison de la peur d’être étiquetés par leurs collègues, amis et proches. « Comme c’est le cas lors d’événements similaires, la tragédie qui a eu lieu au Collège Dawson nous a profondément affectés, ajoute le directeur général du CUSM et président-directeur général, monsieur Arthur T. Porter. Je suis fier que les professionnels du CUSM aient fait preuve de leadership dès qu’un Code orange a été annoncé. Depuis ce jour, ils travaillent avec des collègues et des partenaires externes pour gérer les cas de traumatismes, mener des recherches indispensables et développer le programme SÉCURE. La population québécoise n’est pas seule à profiter de leurs efforts exceptionnels; le monde entier en profitera. » SÉCURE souligne l’importance d’intégrer un programme d’intervention psychosocial dans les plans de Code orange (intervention en cas de crise) des hôpitaux en suivant le modèle développé au CUSM lors de la fusillade au Collège Dawson. « Le programme d’intervention psychosociale du CUSM est entièrement fonctionnel et assure l’accès à court et à long terme à la psychothérapie de pair avec des soins visant les traumatismes physiques, » confirme Dr Nadia Szkrumelak, chef adjointe du Département de psychiatrie du CUSM et membre de l’équipe de recherche. « Nous espérons que le gouvernement du Québec adoptera les recommandations de ces rapports et créera un comité d’experts dans le but de valider le programme intégré, » mentionne M. André Lemieux, directeur général de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine. En présentant les quatre rapports au gouvernement du Québec, Dr Pierre Bleau, qui a coordonné l’équipe de recherche et qui occupe le poste de directeur médical du programme des troubles de l’anxiété au CUSM, a remercié le ministère de la Justice d’avoir subventionné la recherche et l’Institut de recherche du CUSM de son soutien. Il a souligné l’importance de la participation et de l’ouverture de la communauté du Collège Dawson, qui a permis aux chercheurs d’évaluer les interventions psychologiques et de formuler des recommandations pour améliorer les interventions psychosociales futures. Richard Filion, directeur général du Collège Dawson, a donné le ton très tôt en ce qui concernait la volonté de son établissement à partager son expérience afin d’en faire profiter d’autres. Dès les premières heures après la fusillade, et lors des quelques 30 conférences qu’il a prononcées partout au Canada et aux États-Unis au cours des quatre dernières années, il a mentionné que: « en tant qu’établissement d’enseignement socialement responsable, il est de notre devoir de partager notre expérience et les leçons que nous avons tirées afin que d’autres écoles puissent avoir l’occasion de mieux gérer les victimes de ces incidents traumatiques et violents. » La fusillade au Collège Dawson a eu lieu le 13 septembre 2006. Anastasia De Sousa, élève de première année, a été tuée et 16 autres ont été blessés. Le tireur s’est enlevé la vie. Il s’agissait de la quatrième fusillade mortelle dans une école de Montréal après le massacre de l’École Polytechnique (1989), celle de Valery Fabrikant, le tireur qui a ouvert le feu à l’Université Concordia (1992), et le meurtre au Centre Yves-Thériault (1997). - 30 – Collège Dawson Fondé en 1968, le Collège Dawson fut la première école anglophone du système des cégeps au Québec. Il est aujourd'hui la plus grosse institution scolaire du réseau avec plus de 10 000 étudiants à temps plein et à temps partiel inscrits dans 25 programmes d'études. Le Collège emploie plus de 1 000 professeurs, employés de soutien, professionnels et gestionnaires. www.dawsoncollege.qc.ca Le Centre universitaire de santé McGill (CUSM) Le Centre universitaire de santé McGill (CUSM) est un centre hospitalier universitaire intégré, reconnu à l'échelle internationale pour l'excellence de ses soins, de sa recherche et de son enseignement. Il vise à assurer un continuum de soins pour la population et est associé à la faculté de médecine de l'Université McGill. Les hôpitaux partenaires - L'Hôpital de Montréal pour enfants, l'Hôpital général de Montréal, l'Hôpital Royal Victoria, l'Hôpital neurologique de Montréal, l'Institut thoracique de Montréal et l'Hôpital Lachine - valorisent une démarche multidisciplinaire pour les patients de tous âges, des techniques et des pratiques novatrices, des partenariats stratégiques et le leadership en matière de transfert des connaissances. Le CUSM a entrepris un projet de redéploiement de 2,25 milliards de dollars sur les campus Glen, de la Montagne et Lachine en vue d'offrir aux professionnels de la santé un environnement efficace et d'assurer aux patients et à leurs familles les meilleurs soins pour la vie. Ces campus appliquent également des pratiques exemplaires de développement durable, notamment au regard des normes LEED(R) et BOMA BESt. www.cusm.ca www.cusm.ca/construction L’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill L’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR du CUSM) est un centre de recherche de réputation mondiale dans le domaine des sciences biomédicales et des soins de santé. Établi à Montréal, au Québec, Canada, il constitue la base de recherche du CUSM, centre hospitalier universitaire affilié à la Faculté de médecine de l’Université McGill. L’Institut compte plus de 600 chercheurs, près de 1 800 étudiants diplômés, postdoctoraux et associés consacrés à un large éventail de domaines de recherche fondamentale et clinique. Plus de 1 000 études cliniques sont menées dans nos hôpitaux chaque année, et l'année dernière, plus de 78 000 personnes ont participé à des études de recherche dans tous les sites du CUSM. L’Institut de recherche du CUSM est soutenu en partie par le Fonds de la recherche en santé du Québec. www.muhc.ca/research/ Le Centre de recherche Fernand-Seguin Le Centre de recherche Fernand-Seguin de l'Hôpital Louis-H. Lafontaine et ses partenaires, l'Hôpital Rivière-des-Prairies et l'Institut Philippe-Pinel de Montréal, est reconnu par le Fonds de la recherche en santé du Québec. À la fine pointe des connaissances, il est l’un des plus importants lieux de recherche en santé mentale dans le milieu francophone canadien. www.hlhl.qc.ca/recherche L'Hôpital Louis-H. Lafontaine L’Hôpital Louis-H. Lafontaine offre des services spécialisés et ultraspécialisés en santé mentale. Chef de file dans son domaine, il développe des savoirs par la recherche, l’enseignement et l’évaluation. L'Hôpital Louis-H. Lafontaine est membre du grand réseau d’excellence en santé de l’Université de Montréal. www.hlhl.qc.ca