automobile : c`est déjà demain
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automobile : c`est déjà demain
•couv ALT5 OK 14/12/2004 16:32 Page 1 NEWS p.4 Télécommande cérébrale, un espoir pour la manipulation des prothèses/ Fondation, « innovation au service de l’intégration » pour le Prix 2005/ Techno-shopping une gamme de vêtements communicants HIGH-TECH p.11 Automobile : c’est déjà demain PEOPLE p.19 Les brevets au cœur de la stratégie d’entreprise/ Campus Le lauréat de l’Altran Engineering Academy Décembre 2004 No 5 Altitude LE MAGAZINE DES SCIENCES ET DES TECHNOLOGIES D’ALTRAN AUTOMOBILE : C’EST DÉJÀ DEMAIN ALT5 (2/3)SomSR2 14/12/2004 17:02 Page 2 /ÉDITO/ VERS UNE AUTO PLUS… SAGE ! /SOMMAIRE/ NEWS 04 04 Le Mondial de l’automobile, qui s’est tenu à Paris en octobre dernier, l’a une fois de plus démontré : les nouvelles technologies ont, en moins de dix ans, envahi nos véhicules, et pas seulement les modèles de prestige. Aujourd’hui, la voiture de Monsieur Tout-le-monde se verrouille à distance, dispose de l’ABS, de l’ESP, du GPS, d’airbags ou de détecteurs d’obstacles. Non seulement plus confortable, plus propre, la voiture devient surtout de plus en plus sûre. Pour autant, sans aborder des questions d’environnement général, à savoir l’état des routes, la signalisation et la gestion du trafic, il reste encore de grosses marges de progrès à réaliser en termes de sécurité, de motorisation non polluante et de recyclage de matériaux. Si les technologies, en particulier l’électronique embarquée, ont « sécurisé » l’automobile du XXIe siècle, qu’en est-il de celui qui la pilote ? Face à ces évolutions rapides, le conducteur devient très certainement le maillon faible. De ce fait, à « véhicule plus sûr », ne se doit-on pas d’associer un « pilote plus sûr » ? L’avenir sera donc à la voiture confortable, propre, sûre, mais surtout à la voiture… sage, qui veille à l’état de son conducteur, voire de ses passagers. L’automobile de demain détectera l’endormissement ou l’état d’ébriété de celui qui se trouvera à son volant, refusant de démarrer s’il y a danger potentiel ! Plus fort encore, elle pourra sur certains trajets, comme les autoroutes, se mettre en mode automatique et rouler toute seule ! Objet sophistiqué de fantasme et de passion, l’automobile redeviendra avant tout un moyen de transport terrestre permettant de se rendre sans risque d’un point A à un point B, tout simplement. L'enjeu est de taille, en particulier pour les redéfinitions des responsabilités en cas d'accident : qui sera responsable ? Le constructeur, au travers des nouvelles fonctionnalités de contrôle et de surveillance des véhicules ? Les opérateurs du trafic, du fait du contrôle direct des véhicules ou par la teneur des informations qu'ils leur enverront ? Le conducteur, mais dans quelles limites ? La question reste ouverte. Claude-Emmanuel Boisson Chief Technology Officer - France > 04 TÉLÉCOMMANDE CÉRÉBRALE > 08 FONDATION ALTRAN Le cerveau peut diriger un curseur Le Prix 2005 aura pour thème sur un écran : un espoir pour l’innovation technologique commander les mouvements au service de l’intégration. d’une prothèse. > 10 TECHNO-SHOPPING Une gamme de vêtements communicants, avec un écran souple intégré. HIGH-TEC H 11 > 251, boulevard Pereire, 75017 Paris www.altran.net [email protected] 11 AUTOMOBILE : C’EST DÉJÀ DEMAIN ! Innovation de série sur toutes les voitures. D’abord testées sur les véhicules haut de gamme, puis adaptées à l’ensemble de la production automobile, les technologies automobiles réalisent bien des rêves… Altitude n°5 décembre 2004 Directeur de la publication : Altran Rédacteurs en chef : PEOP LE 19 David Abrioux, Nathalie Mailharro Rédaction : Hervé Audouin, Benoît Repoux, Citizen Press Conception et mise en pages : Citizen Press, 01 53 00 10 30 Responsable d’édition : Aurélien Coustillac Direction artistique : David Corvaisier Maquette : Marie-Laure Noel, Franck Widling Secrétariat de rédaction : > 20 LES BREVETS AU CŒUR DE LA STRATÉGIE DES ENTREPRISES > Gros plan sur les brevets et la propriété industrielle, un domaine à la croisée des connaissances juridiques et techniques. Véronique Boismartel, Florence Defiénas Crédit couverture : 23 MARK CALDWELL Le lauréat de la première édition de l’Altran Engineering Academy. vandystadt Fabrication : Sylvie Esquer Impression : Maury Dépôt légal : 02 Altitude n°5 / décembre 2004 décembre 2004 N ° ISSN : 1767-9974 Altitude (Paris 2003) Si vous souhaitez vous abonner à Altitude, rendez-vous sur le site altran.net Erratum : Toutes nos excuses à Xavier, à son manager et à l’équipe de Berata pour l’erreur sur le nom de la société du groupe Altran. Dans le numéro 4 d’Altitude, page 20, il fallait lire « Xavier, consultant Berata (groupe Altran) », et non « consultant Eurospace ». Altitude n°5 / décembre 2004 03 ALT5 (4/10)ActuSR4 14/12/2004 16:34 Page 4 NEWS ALTRAN FERROVIAIRE ALTRAN MÉDIA LE RAIL ANGLAIS PLUS SÛR UNE PROTHÈSE COMMANDÉE PAR LE CERVEAU Une équipe de l’université de Duke, en Caroline du Nord (État-Unis), a réussi une expérience qui ouvre de grandes perspectives aux amputés et aux paralysés. Un singe est récompensé d’une rasade de jus de fruit quand il arrive à diriger à l’aide d’une manette un curseur en direction d’une tache de couleur qui apparaît sur l’écran devant lui. En analysant le flot de données issues d’électrodes implantées dans son cortex, les chercheurs ont découvert une corrélation entre les signaux recueillis et les mouvements de la main du macaque. Ils ont ensuite désactivé la manette, et conditionné les mouvements du curseur à l’activité cérébrale. Après un temps d’adaptation, le singe ne s’est plus servi que de sa « main virtuelle ». Cette réussite est un pas de plus dans le très long processus vers une application à l’homme. « Idées à suivre » : c’est le nom du programme coproduit par Altran qui a débuté le 30 août 2004 sur BFM. Cette chronique quotidienne d’une minute aborde des sujets liés à l’innovation (produits, services, procédés, etc.) qui interpellent, qui rapprochent l’auditeur des sciences ou lui apportent une « culture scientifique ». Il s’agit de faire découvrir un concept novateur déjà concrétisé ou en passe de l’être prochainement et d’expliquer son caractère innovant. Quelques exemples de sujets traités à l’antenne : la seringue sans aiguille, le GPS, les zéolites, l’ultracane (une nouvelle génération de cannes pour aveugles), etc. « Idées à suivre » est diffusé sur la première radio économique française, chaque jour de la semaine à 18 h 40, avec une rediffusion à 21 h 40. BFM : 96.4 à Paris ou sur www.radiobfm.com ASTRONOMIE REPOUSSER LES LIMITES DU VISIBLE La précision des télescopes est limitée par la taille de leur miroir primaire. Carlina, un télescope géant basé dans le sud-est de la France, utilise un nouveau système qui devrait permettre de construire des télescopes dont le diamètre pourrait atteindre 1 km de diamètre. Le principe : un ballon stationnaire flotte à 140 mètres du sol, là où sont fixés deux petits miroirs séparés. Sur la nacelle, une caméra reçoit la lumière des étoiles reflétée par les miroirs. Longtemps, les opticiens ont cru qu’on ne pouvait pas obtenir une image à l’aide de plusieurs miroirs distincts. C’est justement ce que parvient à faire cet hypertélescope, repoussant ainsi les limites de l’observation spatiale. Il serait alors possible de voir les détails d’étoiles lointaines ou de distinguer le relief de planètes extérieures au système solaire. OCÉANOGRAPHIE ALTRAN SUR LES TRACES DES TOXINES DU FLEUVE HUDSON 04 Altitude n°5 / décembre 2004 MARS NUGGETS Cette photo, prise sur Mars en juin 2004 par le robot Spirit, montre un fragment de 3 cm sur 3 d’un rocher appelé Pot of Gold (« Pot d’or »). Il est sculpté par des concrétions d’oxyde de fer surnommées « nuggets » (ou pépites) par les scientifiques. Reste à déterminer l’origine de cette roche (sans doute due à l’érosion éolienne) et la présence ou non d’eau par le passé sur le site. NASA Dans le cadre du partenariat Altran/Renault F1 Team, des consultants du groupe ont participé au développement d’un calculateur nouvelle génération pour le diagnostic dans les moyens d’essais. Ce boîtier est une évolution radicale d’un ancien boîtier déjà en service. Les premiers résultats ont été très satisfaisants, et le programme se poursuit. Le calculateur est actuellement en test en vue des applications au contrôle moteur et du développement des méthodes de test et de validation. ESPACE L’Institut des sciences côtières et marines de Rutgers (New Jersey, Etats-Unis) suit, depuis mai 2004, les courants de la rivière Hudson. Le but du Lagrangian Transport and Transformation Experiment (LaTTE) est de mieux connaître le destin des toxines dans le flot de l’Hudson, jusqu’à ce qu’elles atteignent la chaîne alimentaire (plantes microscopiques et animaux marins) dans l’Atlantique. La Rhodamine WT, un colorant non toxique, a été déversée dans le fleuve. Elle permet aux satellites de suivre le courant sur plus de 160 km. La couleur de l’eau indique le degré de contamination. Ces données permettront d’établir un modèle pour prédire le devenir des toxines dans ce fleuve, en fonction des conditions environnementales. Objectifs : prévenir les proliférations d’algues le long des côtes et mieux choisir l’emplacement des sorties d’égouts. Cette étude, financée par la National Science Foundation à hauteur de 4,2 millions de dollars, durera cinq ans. 2 Institute of Marine and Coastal Sciences – Rutgers University ALTRAN FORMULE 1 UN NOUVEAU CALCULATEUR POUR RENAULT F1 TEAM LISE – Observatoire de Haute-Provence Clément Perrotte SANTÉ IDÉES À SUIVRE SUR BFM, AVEC ALTRAN Aspect, société du groupe Altran spécialisée en maîtrise de risques, a collaboré avec la branche systèmes des transports d’un groupe énergétique international. Elle a contribué au succès d’un nouveau contrôle de la signalisation ferroviaire sur la principale ligne de la côte ouest anglaise. Trois ans ont été nécessaires pour développer et mettre en place ce dispositif de contrôle avec un outil permettant de gérer le trafic ferroviaire. Un second système détecte et annonce le passage d’un train. Afin de démontrer la sécurité de ces dispositifs avant de les installer, le groupe énergétique international a fait également appel à Aspect pour contrôler les logiciels, le matériel informatique, les facteurs humains et les aspects opérationnels. C’EST LE NOMBRE DE PRIX QU’A REMPORTÉ ALTITUDE, SACRÉ MEILLEUR MAGAZINE INTERNATIONAL ET MEILLEURE CRÉATION EN 2004, PAR L’UJJEF (UNION DES JOURNAUX ET JOURNALISTES D’ENTREPRISE DE FRANCE). Altitude n°5 / décembre 2004 05 ALT5 (4/10)ActuSR4 14/12/2004 16:34 Page 6 NEWS ALTRAN NUMÉRIQUE ALTRAN RELATIONS INTERNATIONALES ARTHUR D. LITTLE ET L’ONU et transformés en texte dactylographié. Vous pouvez alors valider ou corriger les données à l’écran avant de les intégrer à une base de données. Le système gère les majuscules et les minuscules, les cases à cocher et les zones de dessin (signature…). Il permet d’économiser du papier, d’éviter une double saisie de données et gère également le multilinguisme. Writeonce™ a été mis au point par Enodia et Consultran, deux sociétés suisses du groupe Altran. Plus d’informations sur www.writeonce.ch IL Y A 30 ANS Arthur D. Little, société du groupe Altran spécialisée dans le conseil en stratégie, a remporté un contrat avec l’ONU. Arthur D. Little Suède va mettre en place un accordcadre concernant l’évaluation et le suivi de la politique d’investissement de l’Organisation, ainsi que la réflexion en amont de sa politique de développement. ONU Writeonce™ est un système d’acquisition de données écrites utilisant un stylo et un formulaire papier. Concrètement, après avoir rempli le formulaire à l’aide du stylo numérique, il vous suffit d’insérer le stylo dans son socle : un support électronique qui transmet les données à l’ordinateur via un port USB. Le formulaire et le texte sont alors affichés grâce au logiciel Writeonce™. Les traits écrits par le stylo sont ensuite reconnus DR ÉCRIVEZ, C’EST NUMÉRISÉ ! SOLUTION NASALE CONTRE LE SRAS Des chercheurs américains (National Institute of Allergy and Infectious Diseases, Bethesda) ont présenté dans la revue médicale The Lancet les premiers essais d’une solution nasale contre le Sras (syndrome respiratoire aigu sévère). Une voie d’administration dont le dossier d’Altitude n°4 avait signalé l’intérêt grandissant. Ce vaccin nasal, testé pour l’instant sur de jeunes singes, contient un virus de la grippe modifié avec un gène du virus du Sras, cocktail devant stimuler la réponse immunitaire. Des essais par ALTRAN TROPHÉES DE LA RÉFÉRENCE Valoriser les consultants et capitaliser sur les succès d’Altran Technologies à partir des plus belles références projet, tel est l’objet de la première édition du concours « Trophées de la référence ». 24 projets, reflétant l’extrême diversité des domaines de compétences d’Altran Technologies, étaient en compétition. Référence d’or 2004 : un projet de capteur adapté à la radiologie vasculaire pour mieux visualiser en 3D, en temps réel et sans risque pour le patient, la vascularisation du cerveau, du cœur ou d’autres organes. injections intraveineuses se développent parallèlement. Mais il faudra attendre encore cinq ans avant de commercialiser un vaccin contre le Sras. L’épidémie avait fait 774 morts et contaminé plus de 8 100 victimes, entre novembre 2002 et juillet 2003. NANOTECHNOLOGIES ALTRAN AWARDS Plus de détails sur www.altran-awards.org 06 Altitude n°5 / décembre 2004 ASTROPHYSIQUE 10 MILLIONS DE MILLIARDS DE MILLIARDS DE MILLIARDS DE CARATS C’est le plus gros diamant de l’univers connu. En fait, une étoile (naine blanche) dont il ne reste que le noyau de carbone, cristallisé. Il vient d’être analysé par les astronomes du Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics. Cambridge Nanoscale Science Laboratory Rappelons que les Altran Awards visent à identifier et valoriser les consultants les plus talentueux du groupe Altran parmi 12 catégories déclinées autour de l’excellence, du leadership et de l’innovation. Plusieurs centaines de consultants ont été identifiés pour représenter leur société. Étape importante : les 15 et 16 décembre, avec le jury final au niveau du groupe. La remise des prix aura lieu en février 2005 et dévoilera les noms des 12 lauréats, qui verront leur rêve professionnel se réaliser. UN BOUQUET DE NANOFLEURS Travis Metcalf and Ruth Bazinet, Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics DERNIÈRE LIGNE DROITE Ian Hanning/REA SANTÉ Ce bouquet de fils est le fruit du travail d’une équipe du Cambridge Nanoscale Science Laboratory. Mille fois plus fins qu’un cheveu, ils sont nés d’une goutte de gallium (métal liquide) versée sur une surface en silicone. Ils ouvrent la voie à des applications prometteuses allant des matériaux imperméables aux cellules photoélectriques. LA CARTE À PUCE Les cartes à puce sont partie intégrante de notre vie quotidienne. Au cours de la même journée, vous utilisez votre carte bancaire, votre carte Vitale, votre carte de stationnement et la carte SIM de votre téléphone. Tous ces usages vous facilitent la vie, grâce à Roland Moreno, génial inventeur français, qui en a eu l’idée à l’issue d’un complexe concours de circonstances il y a trente ans. L’innovation consiste alors à loger dans l’épaisseur d’une carte la « puce » (ainsi appelée en raison de sa petite taille) un circuit intégré et un connecteur extra-plat. Aujourd’hui elles contiennent un microcontrôleur et de la mémoire. Le lancement de la Télécarte par France Telecom a marqué le début du succès de la carte à puce, dix ans après son invention. Depuis, il ne s’est pas démenti. Altitude n°5 / décembre 2004 07 ALT5 (4/10)ActuSR4 14/12/2004 16:34 Page 8 NEWS Fondation Altran renforcer les stratégies qui ont une incidence décisive sur l’exclusion sociale et l'éradication de la pauvreté ». En 2005, la Fondation Altran pour l’Innovation a décidé de s’inscrire dans cette problématique. Les innovations présentées pourront aussi bien être des services que des produits. À titre indicatif, la Fondation Altran pour l’Innovation a défini quelques sous-thèmes : santé et hygiène de vie, transport et mobilité, logement et environnement, communication et information, connaissance et éducation, formation et emploi… TECHNOLOGIES ET INTÉGRATION : ALTRAN INNOVE 08 Altitude n°5 / décembre 2004 Le kit Diallertest mis au point par DBV Technologies, lauréat 2003 du Prix de la Fondation Altran, et dessiné par Olivier, consultant Altran Technologies, a reçu le jeudi 18 septembre 2004 une mention spéciale remise par le président de l’ANVAR dans le cadre du concours annuel “l’Observeur du design”, organisé par l’APCI, l’Agence pour la promotion de la création industrielle. A ce titre, Diallertest est exposé à la Cité des sciences et de l'industrie de la Villette à Paris jusqu'au 13 février 2005. Conférences LA FONDATION ALTRAN POUR L’INNOVATION propose, pour la deuxième année consécutive, aux consultants du groupe Altran un cycle de conférences. La première en date, le 12 octobre, avait pour thème « Les programmes d’exploration planétaire de demain », et était animée par François Spiero, directeur de la stratégie et des programmes du Cnes, président du Comité d’exploration planétaire. Ce dernier a fait le point sur les programmes d’exploration planétaire conduits par le Cnes et l’ESA, avec une attention toute particulière accordée aux explorations robotique et humaine, sur la Lune et sur Mars, qui marqueront les décennies futures. DR MALVOYANTS : UNE CANNE BLANCHE RÉVOLUTIONNAIRE L’ultracane est une canne électronique qui améliore la façon dont se déplacent les aveugles et les malvoyants. Cambridge Consultants Ltd (groupe Altran) en a produit le prototype. Surnommée batcane, elle utilise deux technologies différentes. La première est inspirée des chauves-souris (bat en anglais), qui volent dans l’obscurité à l’aide des ultrasons qu’elles émettent. La canne utilise ces ultrasons qui rebondissent sur les objets et lui renvoient des informations en écho. La seconde technologie fait appel au sens du toucher. Tout objet détecté à proximité déclenche une vibration dans la canne. Plus l’objet et la canne sont proches, plus l’intensité de la vibration augmente. La canne est conçue de manière à ce que les vibrations permettent au malvoyant de cartographier son entourage. Par son ergonomie, la batcane aide les déficients visuels à se créer une carte mentale de leur environnement. DR sur l’écran du malentendant. Sa réponse est envoyée au serveur, qui la traduit en voix et la transmet à l’interlocuteur. En juin dernier, la Fondation Altran a décerné son Prix 2004 à Bob van Eijk, pour son projet baptisé HISPARC. Hisparc souhaite faire découvrir «l’expérience des sciences» à des jeunes en créant un réseau pédagogique d’équipes de lycéens-chercheurs, via l’étude des rayons cosmiques à ultra-haute énergie, dont l’origine est aujourd’hui inconnue. En liaison étroite avec les institutions académiques et scientifiques, ces groupes travailleront à la construction, aux réglages et à l’utilisation de matériels de détection spécifiques. L’équipe du projet Hisparc attend beaucoup de l’accompagnement scientifique et technologique offert par Altran. Après un état des lieux complet du projet, les grands axes du plan d’action, proposé par Altran, s’orientent vers une aide au développement de l’électronique du système, la rédaction d’un business plan, une assistance au management de projet ainsi que la mise en place d’une base de données apte à gérer de grandes quantités d’informations provenant des détecteurs. À suivre… DIALLERTEST PRIMÉ Innover pour favoriser l’intégration, c’est aussi ce que fait le groupe Altran. La preuve par l’exemple. UN TÉLÉPHONE POUR MALENTENDANTS Altran a participé au développement de Beethoven, un système de téléphonie globale pour malentendants. Beethoven permet la communication entre malentendants et personnes n’ayant pas de problème d’audition, sans interprète ni opérateur. Son fonctionnement est simple : un utilisateur appelle un malentendant depuis n’importe quel téléphone. Beethoven l’informe de la nature de l’appel. Le signal vocal de l’appelant entre dans un module de reconnaissance vocale qui transforme la voix en texte. Le texte s’affiche où ceux-ci sont facilement décriés et ne paraissent pas bénéficier à tous. » Pour lui, la Fondation a fait ses preuves malgré sa relative jeunesse, mais elle doit être davantage connue et reconnue. Il souhaite donc participer activement à sa promotion, à l’interne comme à l’externe, et notamment auprès des clients d’Altran. « SCIENCES POUR TOUS » DR Pour plus d’informations www.fondation-altran.org En mars 2000, le Conseil européen de Lisbonne présentait une stratégie s’étalant jusqu’à 2010 et visant à faire de l’Union européenne l’économie la plus compétitive et la plus dynamique du monde. Un des axes forts de cette stratégie consiste à améliorer la cohésion sociale dans l’Union via des programmes spécifiques destinés aux populations exclues. Comme le rappellent les conclusions de la présidence du Conseil européen en mars 2004, « atteindre un niveau élevé de cohésion sociale est un enjeu essentiel du programme de Lisbonne. Il y a lieu de ACCOMPAGNEMENT DU LAURÉAT 2004 : C’EST PARTI ! DR En 2005, le Prix de la Fondation Altran pour l’Innovation distinguera des innovations contribuant à l’intégration du plus grand nombre dans notre société. PROMOUVOIR LA FONDATION Le Conseil d’administration de la Fondation Altran pour l’Innovation s’est récemment enrichi de quatre salariés du groupe. Philippe, consultant senior, est l’un d’entre eux. «Il est important qu’un groupe tel que le nôtre s’investisse dans des missions qui contribuent au progrès de la société», estime Philippe, qui a été copilote de l’accompagnement technologique offert à DBV Technologies, lauréat du Prix de la Fondation en 2003. «Le fait de récompenser des projets liés à la science et aux technologies me paraît essentiel dans un contexte DR PRIX 2005: L’INNOVATION TECHNOLOGIQUE AU SERVICE DE L’INTÉGRATION Comme chaque année, la Fondation Altran coédite avec les éditions Gallimard un livre, dans la collection Découvertes, sur le thème de son Prix. Vient donc de paraître Sciences pour tous, par Daniel Raichvarg, qui retrace l’histoire de l’accès à la science et de la vulgarisation scientifique, du Moyen Âge à nos jours. Sciences pour tous, par Daniel Raichvarg collection Découvertes, éditions Gallimard. Altitude n°5 / décembre 2004 09 ALT5 (4/10)ActuSR4 14/12/2004 16:34 Page 10 TECHNO-SHOPPING Pierre-Emmanuel – France Telecom Canon L’IMAGE SUR SOI UNE IMPRIMANTE NOMADE HAUTE VITESSE Canon a lancé l’imprimante portable la plus performante au monde : 14 ppm (texte noir) et 4800 x 1200 dpi. La Canon Bulle d’encre i80 bénéficie d’une tête d’impression à 1 088 buses, produisant des gouttelettes de 2 picolitres seulement. Une très haute densité pour la catégorie. Fine de 5,2 cm, elle permet d’imprimer une photo de 10 x 15 cm en moins d’une minute. Un chargeur allume-cigare et un adaptateur Bluetooth sont disponibles en option (99 euros chacun). Canon Bulle d’encre i80 Prix conseillé : 279 euros LE POIGNET EN ORBITE Oregon Scientific Mesurez votre vitesse de marche et la distance parcourue grâce à cette montre d’un genre nouveau. Munie d’un capteur GPS, elle calcule la vitesse instantanée, moyenne ou maximum, à 0,1 km/h près, et la distance à 10 m près. Oregon Scientific GP 801 Prix conseillé : 359 euros Altitude n°5 / décembre 2004 NT TD 10 OC OM O UN MOBILE SIMPLIFIÉ L’opérateur japonais NTT DoCoMo vient de lancer son premier téléphone « Raku-Raku » compatible avec le réseau UMTS : le F880ies. « Raku-Raku », littéralement « facile-facile », est le nom donné à une gamme de téléphones simplifiés avec de grosses touches. L’idée est de mettre les nouvelles technologies à la portée de tous, les personnes âgées en particulier. Le F880ies possède, entre autres, une caméra pour émettre des appels en fonction vidéophone, et il est équipé de la technologie Read Aloud qui fournit un message sonore pour chaque fonction du menu de l’appareil, afin d’indiquer que la batterie est faible, que l’e-mail a bien été acheminé, etc. Pour le moment, il n’est disponible qu’au Japon. Une première gamme de vêtements communicants a été réalisée par la designer Élisabeth de Senneville, en collaboration avec des chercheurs de France Telecom R & D. Ces vêtements aux motifs animés cachent dans leur doublure un écran couleur souple (diodes électroluminescentes), de quoi afficher des images animées. L’écran est connecté à un téléphone portable par une connexion sans fil Bluetooth. Grâce à une application logicielle spécifique embarquée, le mobile « télécommande » les fonctionnalités de l’écran : réglage de la luminosité, choix des motifs à diffuser, saisie de texte, dessin de visuels animés simples, téléchargement d’animations sur Internet. Au-delà de leur caractère ludique, ces vêtements pourront servir dans les secteurs de l’événementiel et de la communication (affichage en temps réel dans le cadre d’informations pour les visiteurs), de la publicité, de la sécurité publique… Un modèle économique approprié est à l’étude en vue d’une prochaine industrialisation des prototypes existants. ALT5 (11/18) dossierAC SR4 14/12/2004 16:37 Page 11 HIGH-TECH DOSSIER > AUTOMOBILE : C’EST DÉJÀ DEMAIN 12 / INNOVATION DE SÉRIE SUR TOUTES LES VOITURES / 14 / FOCUS : UNE VOITURE EN 2010 / 17 / LES NOUVEAUTÉS TECHNOLOGIQUES EN VUE / ALT5 (11/18) dossierAC SR4 14/12/2004 16:37 Page 12 HIGH -TECH INNOVATION DE SÉRIE Depuis le début des années 1990, les technologies sur les voitures se démocratisent à tout-va. SUR TOUTES embarquées D’abord testées sur les véhicules haut de gamme, puis adaptées à l’ensemble de la production automobile, LES VOITURES ces innovations concrétisent de nombreux désirs… Les concept-cars développés par les constructeurs illustrent le futur de l’automobile : des voitures plus sûres, plus propres et plus Didier Maillac/RÉA Renault communication/Bartélemy Marc Renault communication/Patrick Curtet fiables. Ils dévoilent En matière d’ergonomie et de confort, les constructeurs cherchent de plus en plus à simplifier l’interface avec le conducteur, car la convivialité sert souvent le succès. l’allure des véhicules de demain. Un rêve pour les fans d’automobiles, mais les innovations doivent parfois aussi réaliser nos rêves. petites des voitures ont désormais vraiment tout d’une grande. Bien sûr, ces transferts de technologies vers les voitures les plus populaires ne datent pas d’hier, mais le phénomène s’est considérablement accéléré ces dernières années. Dans le bon vieux temps, les innovations mettaient plus de temps à s’installer, notamment parce que les modèles se renouvelaient lentement. Souvenez-vous de la Traction avant. La célèbre voiture de la marque aux chevrons, commercialisée dès 1934, a popularisé le principe de la carrosserie monocoque soudée, en lieu et place du châssis boulonné. Lancia avait lancé l’idée l’année précédente sur un modèle appelé l’Augusta. La technique permettait d’abaisser le centre de gravité de la voiture, améliorant ainsi la tenue de route. Aujourd’hui, 95 % des suite page 16 • • • L’essentiel des innovations à venir prendra place sous le capot. P ROJET 12 Altitude n° 5 / décembre 2004 Marie-Pierre, consultante Askon (groupe Altran), mène un projet chez un constructeur automobile allemand concernant le perfectionnement du Head-Up Display (affichage tête haute) : un système de visualisation novateur qui permet de ne plus quitter la route des yeux. Un écran à cristaux liquides et un jeu de miroirs intégrés dans l’habitacle génèrent des images virtuelles au niveau des yeux du conducteur par projection sur le pare-brise. BMW AG Des images sur le pare-brise DR L e moteur s’allume sans clé à tourner. La que Mercedes a aussi tentée (Keyless Go). Le voiture garde le cap toute seule sur sol groupe franco-japonais a choisi de généraliser cet mouillé. Les essuie-glaces se déclenchent équipement de luxe, dont la nouvelle Nissan Micra à la première goutte, les phares s’allument dès les bénéficie en option (système Intelligent Key). Les premiers signes d’obscurité. Pourtant, vous n’êtes plus : la porte s’ouvre sans toucher la poignée, la pas dans un James Bond ! Vous roulez simplement voiture peut reconnaître jusqu’à quatre badges dans une voiture bénéficiant des dernières innova- différents contenant chacun le profil d’un conducteur tions à la mode : un badge en guise de clé de (réglages de l’autoradio, de la position du siège, contact et des technologies de confort et d’aide à la de la climatisation…), le moteur se met en route par conduite. En effet, depuis le début des années 1990, la simple pression d’un bouton situé à droite du de nombreuses innovations ont envahi la voiture de volant… Tout cela par l’intermédiaire de récepteursMonsieur Tout-le-monde. Aujourd’hui, quelle citadine émetteurs dans le véhicule qui communiquent avec le badge par onde radio. neuve n’est pas équipée de l’ABS en série ? Récent exemple de cette déferlante innovante, le tandem Renault-Nissan souhaite LES TRANSFERTS DE TECHNOLOGIES populariser les « cartes de déDirection assistée, climatisation, marrage mains-libres ». Ce sont régulateur de vitesse, essuieLa démocratisation de la d’abord les hauts de gamme qui glace avec capteur de pluie, technologie automobile est ont bénéficié de cette innovation radar de recul… Les plus en marche. Ces images diffusent des informations comme la vitesse du véhicule, le système de navigation ou la station de radio en cours d’écoute. La réactivité et l’attention du conducteur s’en trouvent grandement améliorés. Pour la suite, on pourrait imaginer coupler le Head-Up Display avec un système de vision nocturne. Ainsi, croisant un piéton la nuit, le conducteur verrait son contour accentué et l’identifierait plus rapidement, pour toujours plus de sécurité. Altitude n° 5 / décembre 2004 13 ALT5 (11/18) dossierAC SR4 14/12/2004 16:37 Page 14 HIGH -TECH Focus UNE VOITURE EN 2010 COMMENT SERA ÉQUIPÉE LA VOITURE QUE NOUS CONDUIRONS DANS CINQ OU DIX ANS ? Voici quelques perspectives sur les principales innovations appelées à se démocratiser sur les futurs véhicules de série. Bien sûr, rien n’est gravé dans la pierre et certaines des innovations présentées ici seront peut-être jugées trop gadgets pour être populaires, ou trop chères pour être produites de façon rationnelle… Mais, une chose est sûre, la voiture de 2010 sera technologique. Habillez vos sièges ! Infos sur le pare-brise L’affichage « tête haute », ou HUD (Head-Up Display), permet au conducteur de visualiser des informations essentielles, sans regarder le tableau de bord. Compteurs, témoins, GPS, le tout en rétrovision sur le pare-brise existe déjà sur certains véhicules de General Motors (Chevrolet Corvette, par exemple). Des kits d’habillage intérieur sont proposés sur la nouvelle Peugeot 1007, avec un vaste choix de couleurs pour les sièges, le tableau de bord, les contre-portes… Peugeot propose douze kits d’habillage Caméléo pour dix-huit pièces de l’habitacle. Une innovation astucieuse qui fera peut-être des émules. Généralisation du multiplexage Comment faire pour multiplier les équipements ? Faire circuler dans un même gros câble toutes les informations des différents composants de la voiture. Cette technologie, appelée multiplexage, a permis l’arrivée de tous les équipements lourds actuels (aides au freinage, entre autres). Mais, gare à l’overdose d’équipements génératrice de bugs ! Certains constructeurs envisagent de diminuer le nombre des fonctionnalités de leurs voitures au bénéfice de la qualité de fonctionnement. Vers des diesels non polluants Les futures normes antipollution pourraient contraindre les diesels à polluer aussi peu que les essences. Il faudrait supprimer les émissions de particules et de gaz nocifs (NOx, HC et CO). Le filtre à particules, actuellement placé sous le plancher de certaines voitures, est une première étape vers l’élaboration d’un système global piégeant tous ces rejets et les « brûlant » à très haute température. Pour plus d’efficacité, le dispositif devra se rapprocher d’un endroit chaud : le moteur. Favoriser l’électrique La préservation de l’environnement remet à la mode l’énergie électrique. Dans les cartons des constructeurs : un alternateur intelligent. Comme les alternateurs actuels, il sera entraîné par le moteur pour produire de l’électricité, mais il contribuera aussi à la motricité en générant du couple. Les moteurs hybrides sont aussi dans l’air du temps, à l’instar de celui de la Toyota Prius. Un pas vers le moteur tout électrique… Préserver les piétons La Commission européenne va imposer des normes aux constructeurs pour réduire les lésions en cas de collision avec un piéton. Les véhicules neufs devront, dès 2005, se conformer à des essais relatifs à la protection de la tête et des jambes des piétons. À l’horizon 2010, les faces avant des véhicules seront repensées, avec un espace plus important pour permettre la déformation de la carrosserie, voire avec un airbag se déployant à l’extérieur pour le piéton. Alerte de franchissement de ligne Attention à l’endormissement au volant ! Heureusement, un système d’alerte de franchissement involontaire de ligne (AFIL) vient d’être inauguré sur la Citroën C4. Ce système détecte le franchissement des lignes de marquage au sol, si le clignotant n’est pas actionné. Le conducteur endormi est alors alerté par une vibration dans l’assise du siège. Des radars à l’avant et à l’arrière L’aide au stationnement se généralise sur les citadines qui, eu égard à la densité de voitures en ville, en ont bien besoin. Des émetteurs-récepteurs à ultrasons, placés dans les pare-chocs, permettent de connaître la distance séparant les véhicules lors de manœuvres de stationnement. Des dispositifs similaires, mais reliés au moteur, permettront de repérer un obstacle à l’avant et de faire ralentir ou freiner le véhicule. 14 Altitude n° 5 / décembre 2004 Remerciements à Luc, consultant Altran Technologies, pour son aide et ses conseils avisés. Un mouchard à bord L’OBD (On Board Diagnostic) est un système compilant toutes les données du moteur. Pratique pour effectuer le contrôle technique du véhicule, mais aussi pour espionner le conducteur… En effet, en se branchant sur l’OBD, il est parfaitement envisageable de connaître des paramètres comme la vitesse de la voiture sur les derniers kilomètres parcourus, et de verbaliser le conducteur en conséquence… Dans le même registre orwellien, un satellite pourrait prendre en main les régulateurs de vitesse (via GPS) pour contraindre les véhicules à respecter certaines limitations de vitesse. Altitude n° 5 / décembre 2004 15 ALT5 (11/18) dossierAC SR4 14/12/2004 16:38 Page 16 HIGH -TECH INTERVIEW P ROJET DR Damien, consultant Altran Technologies, travaille sur le véhicule H2O pour PSA Peugeot Citroën. Il fonctionne grâce à un générateur électrique embarqué, fondé sur la technologie de la pile à combustible1. L’hydrogène est conservé dans un carburant liquide dont il est extrait en passant par un réacteur catalytique. Ce dernier produit de l’hydrogène à la demande, afin d’avoir en temps réel la quantité destinée à être consommée dans les secondes suivantes. Ce système, ESA qui fonctionne donc en flux tendu, permet au véhicule de ne pas stocker d’hydrogène pur, facilement inflammable. Quant à l’oxygène, également indispensable au fonctionnement de la pile, il provient de l’air ambiant. Si celui-ci est inutilisable, il est possible d’exploiter la réserve d’oxygène destinée aux passagers. Le véhicule est ainsi capable de circuler dans des milieux extrêmes Altitude : Comment expliquez-vous le boom des technologies embarquées ? Andre : Les constructeurs automobiles concentrent aujourd’hui leurs efforts sur la sécurité active et passive, source de nombreuses innovations. C’est le cas des systèmes intelligents d’aide à la conduite destinés à analyser l’environnement. Les systèmes baptisés Adaptive Cruise Control (ACC), Night View, Rear View Camera et Park Distance Control, par exemple, ont amené radar, infrarouge, caméra et ultrasons à bord de nos véhicules. Alt. : Quelles technologies voyez-vous se développer à l’avenir ? Andre : Pour améliorer la sécurité active et passive, il est nécessaire que le véhicule ait une bonne appréciation de ce qui se passe autour de lui. Pour cela, de multiples systèmes de perception sont nécessaires. La prochaine technologie embarquée dans l’automobile devrait être la caméra. À l’avant du véhicule, les constructeurs automobiles travaillent sur les systèmes d’alerte de franchissement de ligne (Lane Departure Warning System – LDWS), qui détectent les marquages sur la chaussée et donnent l’alerte si le conducteur dévie involontairement de sa file de circulation. Les caméras latérales, montées sur les rétroviseurs, permettront d’en finir avec l’angle mort. À l’avant du véhicule, les constructeurs automobiles travaillent sur les systèmes d’alerte de franchissement de ligne. Alt. : Quelles innovations équiperont nos futures voitures ? Andre : Nous travaillons à différentes approches, où chaque application a son propre senseur et sa propre unité de contrôle. À l’avenir, nous aurons un réseau de systèmes et de technologies embarquées qui communiqueront entre eux et dessineront un « modèle environnemental » complet autour du véhicule. Ce modèle constituera une « barrière protectrice électronique » et marquera un grand pas en avant en matière de sécurité active et passive. 1. La pile à combustible utilise une réaction électrochimique consommant de l’hydrogène et de l’oxygène, et produisant de l’électricité, de l’eau et de la chaleur (voir Altitude n°1). SÉCURITÉ : L’INCONTOURNABLE ABS Sécurité, vie à bord et environnement : les domaines privilégiés de l’innovation automobile. Confort : l’éthylotest embarqué ! Les Suédois donnent l’exemple. Au printemps 2004, on recensait 3 500 véhicules équipés d’un éthylotest embarqué. En outre, Volvo et Saab reçoivent de plus en plus de demandes de leurs clients et l’éthylotest pourrait, à terme, faire partie des équipements de série de leurs modèles. Dans la presse suédoise, la très sérieuse MHF (Fédération des automobilistes totalement sobres) se réjouit de cette démocratisation de l’éthylotest, soutenue par le gouvernement suédois. La Suède cherche même à faire passer une loi rendant obligatoire l’éthylotest embarqué au niveau européen. Selon un sondage, huit Suédois sur dix seraient prêts à débourser 2 000 couronnes de plus (215 euros) pour l’achat d’une voiture neuve disposant de cet équipement. 16 Rencontre avec Andre, consultant Eurospace (groupe Altran). où la chaleur est forte et l’air impur, ce qui est le cas des incendies où interviennent les pompiers. Ce système bénéficie aussi des avantages connus de la pile à combustible : pas de pollution car il produit surtout de la vapeur d’eau, pas de bruit, et, comme sur tous les véhicules électriques, l’énergie du freinage est récupérée… Ce démonstrateur technologique est une vitrine du savoir-faire de PSA Peugeot Citroën dans ce domaine. Altitude n° 5 / décembre 2004 • • • suite de la page 13 voitures ont une carrosserie monocoque, mais la démocratisation de cette innovation a pris du temps. De fait, la Traction a été produite durant vingt-trois ans en tenant longtemps le haut du pavé, alors qu’un modèle ne vit maintenant que cinq à sept ans. LES DOMAINES DE PRÉDILECTION Trois grands domaines sont moteurs de l’innovation automobile : sécurité, vie à bord (confort, ergonomie) et environnement. Renforcer la sécurité des véhicules reste un axe fort pour l’innovation, tant pour la sécurité active (amélioration du châssis, des suspensions…) que pour la sécurité passive suite page 18 • • • Renault communication/Studio Pons Photodisc Selon la Commission européenne, le taux d’émission moyen de CO2 a été réduit de 10 % pour les voitures particulières neuves vendues depuis 1995 sur le marché de l’Union Européenne. Une bonne nouvelle due au succès de certaines innovations : généralisation du pot catalytique, récents moteurs diesel common rail, etc. Malgré ces résultats encourageants, la croissance des émissions de CO2, due à la progression du parc automobile mondial, doit rester une préoccupation. L’objectif européen assigné aux constructeurs automobile est d’abaisser le niveau d’émission de CO2 des voitures à 140 g/km d’ici à 2008-2009. LES NOUVEAUTÉS TECHNOLOGIQUES EN VUE Le véhicule d’intervention des pompiers de demain PSA Peugeot Citroën L’INNOVATION AUTOMOBILE AU SERVICE DE L’ENVIRONNEMENT Le bel âge ! Plus de 30 ans après son invention, l’ABS équipe aujourd’hui la plupart des véhicules neufs… Ce système antiblocage (Anti-locking Braking System), mis au point par la firme allemande Bosch en 1973, est fabriqué en série depuis 1978 pour équiper l’ancienne Classe S de Mercedes. Il s’agissait déjà, à l’époque, d’appliquer à l’automobile une technologie utilisée dans l’aéronautique depuis les années 1950. La démocratisation de l’ABS sur les voitures a attendu les années 1990. Depuis le 1er janvier 1992, cet équipement est obligatoire sur tous les poids lourds de plus de seize tonnes et les remorques de plus de dix tonnes. Il le deviendra sur les véhicules particuliers dès 2006. Rappelons que l’ABS permet de freiner sans entraîner le blocage des roues, ce qui permet d’éviter un obstacle plus commodément. Altitude n° 5 / décembre 2004 17 ALT5 (11/18) dossierAC SR4 14/12/2004 16:38 Page 18 Pierre Mosnier HIGH -TECH CONTRE-PIED Si la Formule 1 est la vitrine technologique automobile du XXIe siècle, ces fusées sur roues ne rassemblent pas pour autant toutes les dernières avancées technologiques du secteur. Le paradoxe est de taille : la voiture que nous utilisons tous les jours est par certains côtés très en avance sur la Formule 1. C’est particulièrement vrai en ce qui concerne les systèmes électroniques embarqués. Ainsi, en Formule 1, pas d'antipatinage, pas d'airbag, seulement deux roues motrices, et bien sûr aucun système dédié au confort. Les raisons de cette chasse à la sophistication ? Maintenir l'intérêt du public pour la discipline passe par la mise en valeur du talent des pilotes. Pour ce faire, les responsables de la FIA (Fédération internationale de l’automobile) et du championnat du monde de F1 essaient par tous les moyens de réduire les écarts technologiques entre les écuries et de contenir les performances des monoplaces, ce qui se traduit par des changements réguliers de règlements. Les aides au pilotage sont supprimées, les pneus sont modifiés pour ralentir les voitures, les cylindrées sont revues à la baisse pour diminuer les temps au tour… Toutes ces innovations masqueraient sans doute le vrai talent du pilote, et cette course à la performance pourrait nuire à la fois au spectacle et à la sécurité de tous. Environnement : le filtre à particules PSA Peugeot Citroën Lancé en mai 2000, le système de filtre à particules de PSA Peugeot Citroën a permis pour la première fois aux véhicules diesel d’avoir un niveau d’émission de particules proche de zéro. Une avancée stratégique en terme de protection de l’environnement, au-delà des réglementations en vigueur. Ce dispositif a d’abord équipé les véhicules hauts de gamme, la Peugeot 607 en tête. Aujourd’hui, ce sont plus de 500 000 véhicules des deux marques qui roulent avec un filtre à particules (FAP). Le FAP devrait se démocratiser très vite. D’ici deux ans, onze modèles PSA en seront dotés et la production cumulée de véhicules ainsi équipés atteindra alors le million. Pierre Mosnier ••• 18 suite de la page 16 (airbags, aides au freinage d’urgence…). Autres technologies démocratisées sur les petits modèles : les vitres électriques et la climatisation. Elles symbolisent les efforts menés sur l’ergonomie et le confort, poursuivis aujourd’hui par l’arrivée des ordinateurs de bord et autres GPS… Dans leurs démarches, les constructeurs cherchent d’ailleurs à simplifier l’interface avec le conducteur, car la convivialité sert souvent le succès. Enfin, la lutte contre la pollution devient le cœur de nombreuses innovations (filtre à particules, groupe électrogène, etc.). Dans ce domaine, les règles et les exigences européennes, en matière d’émission Altitude n° 5 / décembre 2004 de CO2, par exemple, accélèrent sérieusement l’aboutissement de ces améliorations (cf. encadré « L’innovation automobile au service de l’environnement », p. 16). Très prosaïquement, les constructeurs cherchent à rendre les voitures plus sûres, plus propres et plus fiables que jamais. C’est évidemment leur intérêt pour attirer de nouveaux clients. Mais alors à quoi ressemblera la voiture de demain ? Peut-être volera-t-elle, comme le proposait Renault en 1992, avec son concept-car Reinastella. Un rêve de cinéma, mais les innovations doivent parfois aussi nous faire rêver. Prochain dossier : Embarquement immédiat (innovation et aviation) ALT5 (19/21) people SR4 14/12/2004 16:39 Page 19 PEOPLE Trajectoires SCAN : un réseau de consultants seniors LA MÉCANIQUE DE LA RÉUSSITE > Sergio, consultant RSI Sistemi (groupe Altran) et membre du réseau SCAN, est expert en Sergio connaît bien la gestion de projet en milieu automobile, tant chez les constructeurs que chez les équipementiers. Il a rejoint le réseau SCAN récemment, ce qui lui permet de valoriser encore plus son parcours et son offre : « Je prends en charge un projet et une équipe, de la définition du produit jusqu’à sa mise en production en passant par toutes les phases de développement (définition, validation, industrialisation, process et mise en série). L’objectif est d’assurer la qualité, le coût et le timing définis par le client. » Il travaille actuellement au développement des systèmes de sécurité passive d’un véhicule auprès d’un constructeur automobile. « Je fais partie du réseau SCAN depuis janvier 2004. Le parcours de sélection, très exigeant, s’est déroulé en quatre étapes : une première présélection, une présentation en anglais devant le board SCAN Italie, et deux entretiens avec des directeurs de sociétés du groupe Altran. À la fin de ce long parcours, 11 d’entre nous ont été sélectionnés, sur un total d’environ 300 candidatures venues de toutes les sociétés Altran en Italie. Intégrer le réseau veut dire être en contact avec des collègues de très haut niveau, travaillant dans toutes les sociétés du groupe. Cela permet un échange et un partage de savoir-faire et d’opportunités, avec pour objectif de pouvoir mener des projets à très haute valeur ajoutée dans des domaines internationaux. SCAN en Italie est devenu une réalité, et je suis heureux d’en être un pionnier. » Ascensi développement de systèmes de protection de véhicules (airbag, ceintures de sécurité, etc.). BIO 1995 > Diplômé de Polytechnique Turin. 1996 > Thèse de fin d’études à l’IFMA (Institut français de mécanique avancée). 1998 > Entrée à Segime (groupe Altran, France). 2002 > Retour en Italie chez RSI Sistemi. SCAN (Senior Consultant Active Network) est un réseau qui rassemble des consultants seniors des sociétés du groupe Altran dans le but de valoriser leurs offres de haut niveau. Pour ce faire, SCAN a mis en place un dispositif de formation et de coaching, des échanges formalisés sur des thèmes ciblés, et propose une organisation des offres en practice : optimisation de projets, développement et stratégie, innovation et technologie, gestion de l’information… Le réseau, animé au niveau corporate et au niveau régional, s’agrandit et s’étoffe au fil des mois, notamment grâce à la mise en place d’une plate-forme Web commune à tous ses membres. Pour plus d’informations et pour contacter SCAN : http://scan.altran.net ACCROÎTRE SES OPPORTUNITÉS PROFESSIONNELLES > Jose Maria, consultant SCAN, a intégré SDB España (groupe Altran) en 2003, après quinze ans d’expérience dans le secteur du conseil. DR Jose Maria est un expert en business intelligence et Data warehouse, mais se définit plutôt comme un architecte de données. Quand la direction de SDB España lui proposa de devenir consultant SCAN, ce fut une manière de reconnaître la valeur de son travail, mais pas uniquement. « En plus du développement personnel important, faire partie du réseau SCAN m’apporte de nouvelles opportunités professionnelles, au niveau national comme à l’international. Le réseau permet d’échanger des expériences avec des collègues et m’offre la possibilité de collaborer avec d’autres sociétés du groupe Altran. Grâce à SCAN, je participe à des projets plus conséquents. Le réseau est un grand succès du groupe. » Actuellement, Jose Maria gère quatre projets simultanément : l’un en télécoms, deux pour une grande chaîne de télévision (dont un système de prévision de l’audience) et le dernier dans le domaine du trafic aérien européen. Il parvient néanmoins à trouver du temps pour donner des cours dans un master de « Data warehouse et de techniques avancées de modélisation ». BIO 1990 > Première expérience dans une entreprise de conseil. 1996 > Se spécialise dans les solutions de business intelligence (IBM, Ernst & Young). 2001 > Travaille chez SAS Institute. 2003 > Intègre SDB España. Altitude n°5 / décembre 2004 19 ALT5 (19/21) people SR4 14/12/2004 16:39 Page 20 PEOPLE Experts Les brevets et la propriété industrielle figurent de plus en plus au cœur de la stratégie des entreprises. Gros plan sur un domaine à la croisée des connaissances juridiques et techniques, avec deux consultants Altran. RONAN STEPHAN DIRECTEUR DE LA DÉLÉGATION AUX ENTREPRISES DU CNRS1 INTERVIEW BREVETS ET RENTABILITÉ Altitude : Quels sont les enjeux de votre fonction ? Ronan Stephan : La Délégation aux entreprises est en charge de la valorisation de la recherche du CNRS. Elle mobilise les compétences en gestion de la propriété intellectuelle et en prospection de la demande industrielle qui permettent de diffuser les technologies innovantes issues de la recherche publique. Nous contribuons donc à transférer vers les entreprises, dans les délais les plus courts, les avancées technologiques et les compétences développées dans les laboratoires de recherche. Patrick Gilbert Maria, consultante Altran Technologies, possède une solide expérience dans le domaine des brevets, mais compte également d’autres cordes à son arc. Maria a notamment travaillé pour des constructeurs et des équipementiers automobile. Elle devait constituer des dossiers d’attaques et de défenses, afin d’éviter, par exemple, la contrefaçon de pièces. La veille concurrentielle faisait aussi partie de son quotidien. En effet, quand le concurrent d’un client dépose des brevets dans un domaine ou un pays particulier, cela renseigne sur sa stratégie future. À l’opposé, explique-t-elle, « si j’arrive à faire déposer par un client une série de brevets dans un domaine précis, cela peut bloquer un compétiteur et lui faire perdre plusieurs années. Il peut ainsi manquer une génération entière de produits et passer à côté d’un marché». Aujourd’hui, la notion de rentabilité est prépondérante : «On me demande de plus en plus de chiffrer les gains et les pertes potentielles. Il s’agit de mesurer les schémas financiers liés aux différentes tactiques de compensation possibles.» Ces montants servent ensuite d’armes de pression pour le jeu stratégique et politique, qui aboutit majoritairement à des arrangements «à l’amiable», le tribunal restant le dernier recours. Une manière parmi d’autres de faire du lobbying. Son dernier projet consistait à rendre plus efficace la collaboration dans un contexte interculturel. Après avoir acheté des parts d’un concurrent japonais, un équipementier français a décidé de regrouper les départements de la propriété industrielle. Mais face à la réticence des Japonais vis-àvis de leur ancien concurrent, il a fallu transformer cette méfiance en confiance. Maria s’est servi de son expérience internationale (training et coaching de négociations en contexte interculturel dans le luxe et l’aéronautique) et de son profil multiculturel (elle est docteur en sciences humaines et d’origine russe) pour favoriser une meilleure collaboration. «Désormais, les Japonais sont demandeurs de ces échanges d’informations», confie-t-elle. Alt. : Que représentent les brevets au CNRS ? R.S. : Le CNRS est le cinquième déposant français à l’INPI2 avec un portefeuille de plus de 7300 brevets. Les sciences de la vie et les sciences chimiques représentent plus des 2/3 de ce portefeuille. Alt. : Dans quelle mesure les brevets sont-ils un atout pour la recherche ? R.S. : Les brevets sont un excellent vecteur pour être identifié par le monde industriel. En effet, les publications des chercheurs ne sont pas toujours adaptées à une consultation par les industriels. Les bases de données brevets constituent une base lisible. Ces brevets sont un véritable support de développement économique. Au CNRS, sur 2000 familles de brevets, par exemple, 500 ont donné lieu à la concession de licences d’exploitation, directement rémunératrices. Le marketing intervient naturellement ici pour optimiser cette valorisation. DÉPOSER DES BREVETS, OU PAS ? Alt. :Y a-t-il une meilleure prise de conscience de l’importance stratégique des brevets ? R.S. : Jusqu’à la fin des années 1990, les établissements de recherche avaient l’habitude de laisser les industriels «prendre» les brevets. Depuis la promulgation de la loi sur l’innovation3, il y a eu une forte hausse du nombre de brevets déposés. La copropriété des résultats des travaux conduits en commun avec les industriels correspond à une volonté des organismes de recherche de bénéficier d’une meilleure traçabilité de l’exploitation des travaux, afin de disposer d’une meilleure image de l’évolution des besoins de l’industrie. Nous avons par ailleurs plus de 30 accords-cadres avec des entreprises et plus de 60 structures mixtes de recherche avec les industriels. 20 Altitude n°5 / décembre 2004 contourné le problème initial.» Dans le domaine de la propriété industrielle, plusieurs stratégies sont possibles. Dimitri explique : «Certains clients utilisent vraiment les brevets pour se protéger de la concurrence. D’autres déposent des brevets avec l’objectif de susciter l’intérêt, à la manière d’un leurre. Il y en a aussi qui déposent des brevets dans des termes très généraux, afin de ne pas donner d’indice sur le produit concerné. D’autres sociétés ne déposent rien. Elles conservent un secret de fabrication en interne, à la manière de Coca Cola. Beaucoup de nos clients utilisent cette méthode.» Gilles Rigoulet Deux grands domaines d’intervention constituent le cœur du métier de Dimitri. Le premier consiste en la réalisation d’études d’innovation (basées en totalité sur des brevets) avec l’objectif de générer de nouveaux produits ou services que les clients développent. Pour le second, il s’agit également d’études, mais dont le but est de trouver des solutions innovantes pour résoudre des problèmes techniques complexes, tout en s’aidant de brevets. Dimitri prend l’exemple d’un fabricant de cartouches à jet d’encre pour imprimantes : « Le client était bloqué par une technologie, l’éponge capillaire, dont le brevet appartenait à un concurrent. Nous l’avons alors aidé à concevoir une autre technologie basée sur une pompe capillaire, qui donne les mêmes résultats sans augmenter les frais de production. Nous avons ainsi DR Dimitri, consultant DVE (groupe Altran), travaille depuis un an et demi sur des projets intimement liés aux brevets. 1. Le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) est un organisme public français de recherche fondamentale. Avec 26000 personnes, dont 11600 chercheurs, il exerce son activité dans tous les champs de la connaissance, en s’appuyant sur 1260 unités de recherche et de service implantées sur l’ensemble du territoire national. 2. L’Institut National de la Propriété Industrielle (INPI) est l’organisme français qui gère et délivre les titres de propriété industrielle. 3. La loi sur l’innovation (dite loi Allègre, promulguée le 12 juillet 1999) vise à améliorer la diffusion des résultats de la recherche vers le monde économique en instaurant de nouvelles possibilités de coopération entre les entreprises et les organismes de recherche publique. Altitude n°5 / décembre 2004 21 ALT5 (22/23) peopleSR4 14/12/2004 17:03 Page 22 PEOPLE Campus HERVÉ BIAUSSER : «FORMER DES ENTREPRENEURS INNOVANTS, DÉCODANT LE PRÉSENT ET IMAGINANT L’AVENIR» L’ÉTUDIANT ALTRAN ENGINEERING ACADEMY : UN JEUNE ANGLAIS EN POLE POSITION DR DR Hervé Biausser a été nommé directeur de l’École Centrale des arts et des manufactures, en 2003, pour une durée de cinq ans. EN CHIFFRES 330 admis chaque année. 30 millions d’euros de budget annuel. 14 hectares de campus. 70 000 m2 de bâtiments. 172 enseignants. 1100 vacataires. DATES 1829 : Fondation de l’École Centrale des arts et manufactures. 1857 : L’École passe dans le giron de l’État. 1921 : Les premières centraliennes sont diplômées. 1969 : Déménagement à Châtenay-Malabry. Altitude : Vous êtes directeur de Centrale Paris depuis un an maintenant, quel premier bilan faites-vous de cette année ? Hervé Biausser : Le bilan de cette première année est excellent et le défi à relever est extraordinaire. Le cursus généraliste et l’ouverture aux métiers et à l’entreprise sont plébiscités par l’ensemble de nos partenaires industriels. Le succès international que nous connaissons aujourd’hui conforte nos relations avec les entreprises. Alt. : Quel sera le profil type du centralien des années à venir ? H.B. : Fidèle à son histoire et tournée vers le futur, l’École Centrale a pour objectif de continuer à former ces entrepreneurs innovants, décodant le présent et imaginant l’avenir, dont notre pays a plus que jamais besoin. Pour aborder les problèmes de plus en plus complexes de l’entreprise, le jeune centralien doit acquérir des bases scientifiques et techniques, mais aussi développer l’ouverture culturelle et les aptitudes personnelles garantes de son efficacité, et les comportements sociaux et humains qui permettront sa bonne insertion. Alt. : Quelle est la place de Centrale Paris sur le plan international, dans un contexte de concurrence accrue entre les grandes écoles ? H.B. : Nous avons une position enviable avec notre programme TIME (Top Industrial Managers Europe), lancé il y a quinze ans. Il regroupe 42 des meilleures écoles d’ingénieurs et permet aux étudiants de poursuivre une part importante de leurs études dans un établissement européen et d’obtenir ainsi les diplômes des deux institutions. Sur 1 500 élèves ingénieurs ayant obtenu le double diplôme, 700 sont issus de Centrale Paris. Notre situation est tout aussi excellente avec la Chine, le Brésil, le Canada et le Japon. Alt. : On parle de pénurie d’ingénieurs et de scientifiques en Europe, en particulier en France. Le ressentez-vous ? H.B. : L’École Centrale Paris ne connaît pas de problèmes de recrutement. Il y a certes un risque de pénurie d’ingénieurs et de scientifiques en Europe, car nous observons une désaffection de la part des jeunes pour ces filières. Le risque semble plus important pour les doctorants que pour les ingénieurs, car il existe une forte compétitivité entre les diplômes européens de masters et de doctorats. Notre visibilité à l’international étant un atout indéniable, nous avons le souci d’aller encore plus loin dans les domaines qui ont fait notre réputation. UN PRO-INGÉNIEURS À LISBONNE Fort du succès de l’édition parisienne en juillet dernier, le forum de recrutement Pro-Ingénieurs d’Altran s’est déplacé au Portugal. Le 7 octobre dernier, plus de 700 visiteurs se sont rendus au Pavillon des sciences vivantes et de la connaissance de Lisbonne. Accueillis par des dirigeants de sociétés du groupe et des managers, ces jeunes diplômés ou expérimentés, issus des grandes écoles d’ingénieurs et de management, ont discuté de projets scientifiques et technologiques, du management de projets internationaux et du conseil en stratégie et management. Une occasion unique de découvrir les métiers du conseil en innovation et les opportunités de carrière offertes par Altran. 22 Altitude n°5 / décembre 2004 MARK CALDWELL, PIED AU PLANCHER Un peu plus de deux mois après son lancement en coopération avec Renault F1 Team et avec le soutien du Daily Telegraph, la première édition de l’Altran Engineering Academy a été remportée fin juillet par Mark Caldwell, diplômé de Brooklands College. Son projet a fait l’unanimité auprès du jury rassemblé à l’usine d’Enstone, près d’Oxford (UK). Il s’agit d’étudier un système de freinage révolutionnaire. Mark a intégré les équipes de Renault F1 Team en septembre 2004 et finira son stage au lancement de la nouvelle voiture en mars 2005. La récompense est à la hauteur de la qualité des participants : six mois de stage au sein de la branche anglaise de Renault F1 Team, pendant lesquels le lauréat bénéficiera d’un salaire, d’un logement et d’une voiture de fonction. Il travaillera au développement de son projet, entouré de spécialistes et coaché par un expert d’Altran. Ce mentor aura pour tâche de faciliter son intégration et de lui permettre de profiter au maximum de cette opportunité unique. Initiée à l’échelle britannique, l’Altran Engineering Academy va, dès sa deuxième édition, prendre une envergure mondiale, en accord avec les ambitions et le rayonnement d’Altran et de Renault F1 Team. Contact : [email protected] BILL GATES AU CLUB JUNIOR-ENTREPRISES Succès phénoménal pour la dernière édition du Club Junior-Entreprises, avec Altran pour partenaire, qui s’est tenue le 17 novembre à Paris. Plus de 800 personnes sont venues rencontrer l’invité exceptionnel, figure de l’entreprenariat : Bill Gates. Au cours de cette interview-débat, il a abordé divers thèmes: les débuts de Microsoft, la concurrence, les technologies de l’avenir, etc. Le tout dans une ambiance conviviale et professionnelle. Le lauréat de la première édition de l’Altran Engineering Academy a bien failli ne pas y participer. « C’est un de mes amis qui m’a montré l’article du Daily Telegraph présentant l’Altran Engineering Academy. Ca faisait presque un an que j’étais sorti de Brooklands College avec un diplôme d’ingénieur en sport automobile, et aucune de mes candidatures n’avait abouti à un poste. Je me suis dit que c’était l’opportunité idéale de développer l’idée que j’avais eue au cours de mes études. » Et quelle idée ! Son système de freinage révolutionnaire a emporté l’adhésion du jury. « Je pense que ce stage me demandera beaucoup de travail et d’énergie ! Je prends les défis un par un, mais apprendre auprès des meilleurs ingénieurs de la Formule 1 est une expérience fabuleuse. » Mark pourra toujours se détendre en faisant du VTT, en jouant au golf ou en grattant sa guitare, mais il ne pourra s’empêcher de s’intéresser à tout ce qui a un moteur… C’est ce qu’on appelle la passion ! ACCORD ENTRE ALTRAN ITALIA ET L’UNIVERSITÉ ROMAINE TOR VERGATA C’est lors d’une cérémonie organisée en présence du Pr Alessandro Finazzi Agrò, recteur de l’université de Rome Tor Vergata, de Marcel Patrignani, président d’Altran Italia et du Pr Agostino La Bella, président de la faculté d’ingénierie de l’université, qu’a été signé le 21 juillet dernier un protocole d’accord pour trois ans. Ce partenariat prévoit l’organisation de cours de perfectionnement et de sessions de formation professionnelle visant à développer les compétences techniques et organisationnelles des étudiants et des salariés du groupe. Un accord similaire avait été conclu le 29 avril 2004 avec la faculté d’ingénierie de l’université de Rome La Sapienza. Altitude n°5 / décembre 2004 23 •4couv ALT5 14/12/2004 16:31 Page 1