automobile : c`est déjà demain

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automobile : c`est déjà demain
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NEWS p.4 Télécommande cérébrale, un espoir pour la manipulation des prothèses/ Fondation, « innovation au service de l’intégration »
pour le Prix 2005/ Techno-shopping une gamme de vêtements communicants HIGH-TECH p.11 Automobile : c’est déjà demain
PEOPLE p.19 Les brevets au cœur de la stratégie d’entreprise/ Campus Le lauréat de l’Altran Engineering Academy
Décembre 2004
No 5
Altitude
LE MAGAZINE
DES SCIENCES ET
DES TECHNOLOGIES
D’ALTRAN
AUTOMOBILE :
C’EST DÉJÀ
DEMAIN
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/ÉDITO/
VERS UNE AUTO
PLUS… SAGE !
/SOMMAIRE/
NEWS 04
04
Le Mondial de l’automobile, qui s’est tenu à Paris en octobre
dernier, l’a une fois de plus démontré : les nouvelles
technologies ont, en moins de dix ans, envahi nos véhicules,
et pas seulement les modèles de prestige.
Aujourd’hui, la voiture de Monsieur Tout-le-monde se verrouille à distance,
dispose de l’ABS, de l’ESP, du GPS, d’airbags ou de détecteurs d’obstacles.
Non seulement plus confortable, plus propre, la voiture devient surtout
de plus en plus sûre. Pour autant, sans aborder des questions
d’environnement général, à savoir l’état des routes, la signalisation
et la gestion du trafic, il reste encore de grosses marges de progrès
à réaliser en termes de sécurité, de motorisation non polluante
et de recyclage de matériaux.
Si les technologies, en particulier l’électronique embarquée, ont
« sécurisé » l’automobile du XXIe siècle, qu’en est-il de celui qui la pilote ?
Face à ces évolutions rapides, le conducteur devient très certainement
le maillon faible. De ce fait, à « véhicule plus sûr », ne se doit-on pas
d’associer un « pilote plus sûr » ?
L’avenir sera donc à la voiture confortable, propre, sûre, mais
surtout à la voiture… sage, qui veille à l’état de son conducteur,
voire de ses passagers.
L’automobile de demain détectera l’endormissement ou l’état
d’ébriété de celui qui se trouvera à son volant, refusant de démarrer
s’il y a danger potentiel ! Plus fort encore, elle pourra sur certains
trajets, comme les autoroutes, se mettre en mode automatique
et rouler toute seule ! Objet sophistiqué de fantasme
et de passion, l’automobile redeviendra avant tout un moyen
de transport terrestre permettant de se rendre sans risque
d’un point A à un point B, tout simplement.
L'enjeu est de taille, en particulier pour les redéfinitions
des responsabilités en cas d'accident : qui sera responsable ?
Le constructeur, au travers des nouvelles fonctionnalités
de contrôle et de surveillance des véhicules ?
Les opérateurs du trafic, du fait du contrôle direct des
véhicules ou par la teneur des informations qu'ils leur
enverront ? Le conducteur, mais dans quelles limites ?
La question reste ouverte.
Claude-Emmanuel Boisson
Chief Technology Officer - France
> 04 TÉLÉCOMMANDE CÉRÉBRALE >
08 FONDATION ALTRAN
Le cerveau peut diriger un curseur Le Prix 2005 aura pour thème
sur un écran : un espoir pour
l’innovation technologique
commander les mouvements
au service de l’intégration.
d’une prothèse.
>
10 TECHNO-SHOPPING
Une gamme de vêtements
communicants, avec
un écran souple intégré.
HIGH-TEC H 11
>
251, boulevard Pereire,
75017 Paris
www.altran.net
[email protected]
11 AUTOMOBILE : C’EST DÉJÀ DEMAIN !
Innovation de série sur toutes les voitures. D’abord testées sur les véhicules haut de
gamme, puis adaptées à l’ensemble de la production automobile, les technologies
automobiles réalisent bien des rêves…
Altitude n°5
décembre 2004
Directeur de la publication :
Altran
Rédacteurs en chef :
PEOP LE 19
David Abrioux, Nathalie Mailharro
Rédaction :
Hervé Audouin, Benoît Repoux,
Citizen Press
Conception et mise en pages :
Citizen Press, 01 53 00 10 30
Responsable d’édition :
Aurélien Coustillac
Direction artistique :
David Corvaisier
Maquette :
Marie-Laure Noel,
Franck Widling
Secrétariat de rédaction :
> 20 LES BREVETS AU CŒUR DE LA STRATÉGIE DES ENTREPRISES >
Gros plan sur les brevets et la propriété industrielle, un domaine
à la croisée des connaissances juridiques et techniques.
Véronique Boismartel,
Florence Defiénas
Crédit couverture :
23 MARK CALDWELL
Le lauréat de la première
édition de l’Altran
Engineering Academy.
vandystadt
Fabrication :
Sylvie Esquer
Impression :
Maury
Dépôt légal :
02
Altitude n°5 / décembre 2004
décembre 2004
N ° ISSN : 1767-9974
Altitude (Paris 2003)
Si vous souhaitez
vous abonner à Altitude,
rendez-vous
sur le site altran.net
Erratum : Toutes nos excuses à Xavier, à son manager
et à l’équipe de Berata pour l’erreur sur le nom de
la société du groupe Altran. Dans le numéro 4 d’Altitude,
page 20, il fallait lire « Xavier, consultant Berata (groupe
Altran) », et non « consultant Eurospace ».
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03
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NEWS
ALTRAN FERROVIAIRE
ALTRAN MÉDIA
LE RAIL ANGLAIS
PLUS SÛR
UNE PROTHÈSE COMMANDÉE
PAR LE CERVEAU
Une équipe de l’université
de Duke, en Caroline du
Nord (État-Unis), a réussi
une expérience qui ouvre
de grandes perspectives
aux amputés et aux
paralysés. Un singe
est récompensé d’une
rasade de jus de fruit
quand il arrive à diriger
à l’aide d’une manette
un curseur en direction
d’une tache de couleur qui
apparaît sur l’écran devant
lui. En analysant le flot de
données issues d’électrodes
implantées dans son cortex,
les chercheurs ont
découvert une corrélation
entre les signaux recueillis
et les mouvements de
la main du macaque.
Ils ont ensuite désactivé
la manette, et conditionné
les mouvements du curseur
à l’activité cérébrale.
Après un temps d’adaptation,
le singe ne s’est plus servi
que de sa « main virtuelle ».
Cette réussite est un pas
de plus dans le très long
processus vers une
application à l’homme.
« Idées à suivre » : c’est le nom du
programme coproduit par Altran qui a débuté
le 30 août 2004 sur BFM. Cette chronique
quotidienne d’une minute aborde des sujets
liés à l’innovation (produits, services,
procédés, etc.) qui interpellent, qui
rapprochent l’auditeur des sciences ou lui
apportent une « culture scientifique ».
Il s’agit de faire découvrir un concept
novateur déjà concrétisé ou en passe de
l’être prochainement et d’expliquer son
caractère innovant. Quelques exemples de
sujets traités à l’antenne : la seringue sans
aiguille, le GPS, les zéolites, l’ultracane
(une nouvelle génération de cannes pour
aveugles), etc. « Idées à suivre » est diffusé
sur la première radio économique française,
chaque jour de la semaine à 18 h 40, avec
une rediffusion à 21 h 40.
BFM :
96.4 à Paris ou sur
www.radiobfm.com
ASTRONOMIE
REPOUSSER LES LIMITES
DU VISIBLE
La précision des télescopes est limitée par la taille de leur miroir
primaire. Carlina, un télescope géant basé dans le sud-est
de la France, utilise un nouveau système qui devrait permettre
de construire des télescopes dont le diamètre pourrait atteindre
1 km de diamètre. Le principe : un ballon stationnaire flotte
à 140 mètres du sol, là où sont fixés deux petits miroirs séparés.
Sur la nacelle, une caméra reçoit la lumière des étoiles reflétée
par les miroirs. Longtemps, les opticiens ont cru qu’on ne
pouvait pas obtenir une image à l’aide de plusieurs miroirs distincts.
C’est justement ce que parvient à faire cet hypertélescope,
repoussant ainsi les limites de l’observation spatiale. Il serait
alors possible de voir les détails d’étoiles lointaines ou de
distinguer le relief de planètes extérieures au système solaire.
OCÉANOGRAPHIE
ALTRAN
SUR LES TRACES DES TOXINES DU FLEUVE HUDSON
04
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MARS NUGGETS
Cette photo, prise sur Mars en juin 2004 par le robot
Spirit, montre un fragment de 3 cm sur 3 d’un rocher
appelé Pot of Gold (« Pot d’or »). Il est sculpté par des
concrétions d’oxyde
de fer surnommées
« nuggets »
(ou pépites) par
les scientifiques.
Reste à déterminer
l’origine de
cette roche
(sans doute due à
l’érosion éolienne)
et la présence ou
non d’eau par le
passé sur le site.
NASA
Dans le cadre du partenariat Altran/Renault F1
Team, des consultants du groupe ont participé
au développement d’un calculateur nouvelle
génération pour le diagnostic dans les moyens
d’essais. Ce boîtier est une évolution radicale
d’un ancien boîtier déjà en service. Les premiers
résultats ont été très satisfaisants, et le programme
se poursuit. Le calculateur est actuellement en test
en vue des applications au contrôle moteur
et du développement des méthodes de test
et de validation.
ESPACE
L’Institut des sciences côtières et marines de Rutgers
(New Jersey, Etats-Unis) suit, depuis mai 2004,
les courants de la rivière Hudson. Le but du Lagrangian
Transport and Transformation Experiment (LaTTE)
est de mieux connaître le destin des toxines dans le flot
de l’Hudson, jusqu’à ce qu’elles atteignent la chaîne
alimentaire (plantes microscopiques et animaux marins)
dans l’Atlantique. La Rhodamine WT, un colorant non
toxique, a été déversée dans le fleuve. Elle permet
aux satellites de suivre le courant sur plus de 160 km.
La couleur de l’eau indique le degré de contamination.
Ces données permettront d’établir un modèle
pour prédire le devenir des toxines dans ce fleuve,
en fonction des conditions environnementales. Objectifs :
prévenir les proliférations d’algues le long des côtes
et mieux choisir l’emplacement des sorties d’égouts.
Cette étude, financée par la National Science Foundation
à hauteur de 4,2 millions de dollars, durera cinq ans.
2
Institute of Marine and Coastal Sciences – Rutgers University
ALTRAN FORMULE 1
UN NOUVEAU
CALCULATEUR POUR
RENAULT F1 TEAM
LISE – Observatoire de Haute-Provence
Clément Perrotte
SANTÉ
IDÉES À SUIVRE
SUR BFM, AVEC ALTRAN
Aspect, société du groupe
Altran spécialisée en maîtrise
de risques, a collaboré
avec la branche systèmes
des transports d’un groupe
énergétique international.
Elle a contribué au succès
d’un nouveau contrôle de
la signalisation ferroviaire
sur la principale ligne de
la côte ouest anglaise.
Trois ans ont été nécessaires
pour développer et mettre en
place ce dispositif de contrôle
avec un outil permettant
de gérer le trafic ferroviaire.
Un second système détecte
et annonce le passage
d’un train. Afin de démontrer
la sécurité de ces dispositifs
avant de les installer,
le groupe énergétique
international a fait également
appel à Aspect pour contrôler
les logiciels, le matériel
informatique, les facteurs
humains et les aspects
opérationnels.
C’EST LE NOMBRE
DE PRIX QU’A
REMPORTÉ ALTITUDE,
SACRÉ MEILLEUR
MAGAZINE
INTERNATIONAL ET
MEILLEURE CRÉATION
EN 2004,
PAR L’UJJEF (UNION
DES JOURNAUX
ET JOURNALISTES
D’ENTREPRISE
DE FRANCE).
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NEWS
ALTRAN NUMÉRIQUE
ALTRAN RELATIONS INTERNATIONALES
ARTHUR D. LITTLE ET L’ONU
et transformés en texte dactylographié.
Vous pouvez alors valider ou corriger les
données à l’écran avant de les intégrer à
une base de données. Le système gère
les majuscules et les minuscules, les
cases à cocher et les zones de dessin
(signature…). Il permet d’économiser
du papier, d’éviter une double saisie
de données et gère également le
multilinguisme. Writeonce™ a été
mis au point par Enodia et Consultran,
deux sociétés suisses du groupe Altran.
Plus d’informations sur
www.writeonce.ch
IL Y A 30 ANS
Arthur D. Little, société du
groupe Altran spécialisée
dans le conseil en stratégie,
a remporté un contrat avec
l’ONU. Arthur D. Little Suède
va mettre en place un accordcadre concernant l’évaluation
et le suivi de la politique
d’investissement de
l’Organisation, ainsi que la
réflexion en amont de sa
politique de développement.
ONU
Writeonce™ est un système d’acquisition
de données écrites utilisant un stylo
et un formulaire papier. Concrètement,
après avoir rempli le formulaire à l’aide
du stylo numérique, il vous suffit d’insérer
le stylo dans son socle : un support
électronique qui transmet les données
à l’ordinateur via un port USB. Le
formulaire et le texte sont alors affichés
grâce au logiciel Writeonce™. Les traits
écrits par le stylo sont ensuite reconnus
DR
ÉCRIVEZ, C’EST NUMÉRISÉ !
SOLUTION NASALE CONTRE LE SRAS
Des chercheurs américains
(National Institute of Allergy and
Infectious Diseases, Bethesda)
ont présenté dans la revue
médicale The Lancet les premiers
essais d’une solution nasale contre
le Sras (syndrome respiratoire aigu
sévère). Une voie d’administration
dont le dossier d’Altitude n°4 avait
signalé l’intérêt grandissant.
Ce vaccin nasal, testé pour l’instant
sur de jeunes singes, contient
un virus de la grippe modifié avec
un gène du virus du Sras, cocktail
devant stimuler la réponse
immunitaire. Des essais par
ALTRAN
TROPHÉES DE LA RÉFÉRENCE
Valoriser les consultants et capitaliser sur les succès d’Altran Technologies à partir
des plus belles références projet, tel est l’objet de la première édition du concours
« Trophées de la référence ». 24 projets, reflétant l’extrême diversité des domaines
de compétences d’Altran Technologies, étaient en compétition. Référence d’or 2004 :
un projet de capteur adapté à la radiologie vasculaire pour mieux visualiser en 3D,
en temps réel et sans risque pour le patient, la vascularisation du cerveau,
du cœur ou d’autres organes.
injections intraveineuses se
développent parallèlement.
Mais il faudra attendre encore
cinq ans avant de commercialiser
un vaccin contre le Sras.
L’épidémie avait fait 774 morts
et contaminé plus de 8 100 victimes,
entre novembre 2002 et juillet 2003.
NANOTECHNOLOGIES
ALTRAN AWARDS
Plus de détails sur
www.altran-awards.org
06
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ASTROPHYSIQUE
10 MILLIONS
DE MILLIARDS
DE MILLIARDS
DE MILLIARDS
DE CARATS
C’est le plus gros
diamant de l’univers
connu. En fait, une
étoile (naine blanche)
dont il ne reste que
le noyau de carbone,
cristallisé. Il vient d’être
analysé par les astronomes
du Harvard-Smithsonian Center for
Astrophysics.
Cambridge Nanoscale Science Laboratory
Rappelons que les Altran Awards visent
à identifier et valoriser les consultants
les plus talentueux du groupe Altran
parmi 12 catégories déclinées autour de
l’excellence, du leadership et de l’innovation.
Plusieurs centaines de consultants ont été
identifiés pour représenter leur société.
Étape importante : les 15 et 16 décembre,
avec le jury final au niveau du groupe.
La remise des prix aura lieu en février 2005
et dévoilera les noms des 12 lauréats, qui
verront leur rêve professionnel se réaliser.
UN BOUQUET DE NANOFLEURS
Travis Metcalf and Ruth Bazinet, Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics
DERNIÈRE
LIGNE DROITE
Ian Hanning/REA
SANTÉ
Ce bouquet de fils est le fruit du travail d’une équipe du Cambridge Nanoscale Science
Laboratory. Mille fois plus fins qu’un cheveu, ils sont nés d’une goutte de gallium
(métal liquide) versée sur une surface en silicone. Ils ouvrent la voie à des applications
prometteuses allant des matériaux imperméables aux cellules photoélectriques.
LA CARTE À PUCE
Les cartes à puce sont
partie intégrante de notre vie
quotidienne. Au cours de la
même journée, vous utilisez votre
carte bancaire, votre carte Vitale,
votre carte de stationnement
et la carte SIM de votre téléphone.
Tous ces usages vous facilitent
la vie, grâce à Roland Moreno,
génial inventeur français,
qui en a eu l’idée à l’issue
d’un complexe concours de
circonstances il y a trente ans.
L’innovation consiste alors
à loger dans l’épaisseur
d’une carte la « puce » (ainsi
appelée en raison de sa petite
taille) un circuit intégré
et un connecteur extra-plat.
Aujourd’hui elles contiennent un
microcontrôleur et de la mémoire.
Le lancement de la Télécarte
par France Telecom a marqué
le début du succès de la carte à
puce, dix ans après son invention.
Depuis, il ne s’est pas démenti.
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NEWS Fondation Altran
renforcer les stratégies qui ont une
incidence décisive sur l’exclusion sociale et
l'éradication de la pauvreté ». En 2005, la
Fondation Altran pour l’Innovation a décidé
de s’inscrire dans cette problématique.
Les innovations présentées pourront aussi
bien être des services que des produits.
À titre indicatif, la Fondation Altran pour
l’Innovation a défini quelques sous-thèmes :
santé et hygiène de vie, transport et
mobilité, logement et environnement,
communication et information,
connaissance et éducation, formation
et emploi…
TECHNOLOGIES ET INTÉGRATION : ALTRAN INNOVE
08
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Le kit Diallertest mis au point par DBV Technologies,
lauréat 2003 du Prix de la Fondation Altran, et dessiné
par Olivier, consultant Altran Technologies, a reçu
le jeudi 18 septembre 2004 une mention spéciale
remise par le président de l’ANVAR dans le cadre
du concours annuel “l’Observeur du design”, organisé
par l’APCI, l’Agence pour la promotion de la création
industrielle. A ce titre, Diallertest est exposé à la Cité
des sciences et de l'industrie de la Villette à Paris
jusqu'au 13 février 2005.
Conférences
LA FONDATION ALTRAN POUR L’INNOVATION
propose, pour la deuxième année consécutive, aux consultants du
groupe Altran un cycle de conférences. La première en date, le
12 octobre, avait pour thème « Les programmes d’exploration planétaire de demain », et était animée par François Spiero, directeur de
la stratégie et des programmes du Cnes, président du Comité
d’exploration planétaire. Ce dernier a fait le point sur les programmes
d’exploration planétaire conduits par le Cnes et l’ESA, avec une attention toute particulière accordée aux explorations robotique et humaine,
sur la Lune et sur Mars, qui marqueront les décennies futures.
DR
MALVOYANTS :
UNE CANNE BLANCHE
RÉVOLUTIONNAIRE
L’ultracane est une canne
électronique qui améliore
la façon dont se déplacent les
aveugles et les malvoyants.
Cambridge Consultants Ltd
(groupe Altran) en a produit
le prototype. Surnommée
batcane, elle utilise deux
technologies différentes.
La première est inspirée
des chauves-souris (bat en
anglais), qui volent dans
l’obscurité à l’aide des
ultrasons qu’elles émettent.
La canne utilise ces
ultrasons qui rebondissent
sur les objets et lui
renvoient des informations
en écho. La seconde
technologie fait appel au
sens du toucher. Tout objet
détecté à proximité déclenche
une vibration dans la canne.
Plus l’objet et la canne
sont proches, plus l’intensité
de la vibration augmente.
La canne est conçue
de manière à ce que
les vibrations permettent
au malvoyant de
cartographier son entourage.
Par son ergonomie,
la batcane aide les déficients
visuels à se créer
une carte mentale de
leur environnement.
DR
sur l’écran du malentendant.
Sa réponse est envoyée au
serveur, qui la traduit en voix
et la transmet à l’interlocuteur.
En juin dernier, la Fondation
Altran a décerné son Prix 2004
à Bob van Eijk, pour son projet
baptisé HISPARC.
Hisparc souhaite faire découvrir «l’expérience
des sciences» à des jeunes en créant un réseau
pédagogique d’équipes de lycéens-chercheurs,
via l’étude des rayons cosmiques à ultra-haute
énergie, dont l’origine est aujourd’hui inconnue.
En liaison étroite avec les institutions
académiques et scientifiques, ces groupes
travailleront à la construction, aux réglages et à
l’utilisation de matériels de détection spécifiques.
L’équipe du projet Hisparc attend beaucoup de
l’accompagnement scientifique et technologique
offert par Altran. Après un état des lieux complet
du projet, les grands axes du plan d’action,
proposé par Altran, s’orientent vers une aide
au développement de l’électronique du système,
la rédaction d’un business plan, une assistance
au management de projet ainsi que la mise
en place d’une base de données apte à gérer
de grandes quantités d’informations provenant
des détecteurs. À suivre…
DIALLERTEST PRIMÉ
Innover pour favoriser l’intégration, c’est aussi ce que fait le groupe Altran.
La preuve par l’exemple.
UN TÉLÉPHONE POUR
MALENTENDANTS
Altran a participé au
développement de
Beethoven, un système
de téléphonie globale pour
malentendants. Beethoven
permet la communication
entre malentendants et
personnes n’ayant pas de
problème d’audition, sans
interprète ni opérateur. Son
fonctionnement est simple :
un utilisateur appelle
un malentendant depuis
n’importe quel téléphone.
Beethoven l’informe de la
nature de l’appel. Le signal
vocal de l’appelant entre dans
un module de reconnaissance
vocale qui transforme la voix
en texte. Le texte s’affiche
où ceux-ci sont facilement décriés
et ne paraissent pas bénéficier à
tous. » Pour lui, la Fondation a fait
ses preuves malgré sa relative
jeunesse, mais elle doit être
davantage connue et reconnue. Il
souhaite donc participer activement
à sa promotion, à l’interne comme
à l’externe, et notamment auprès
des clients d’Altran.
« SCIENCES POUR TOUS »
DR
Pour plus d’informations
www.fondation-altran.org
En mars 2000, le Conseil européen de
Lisbonne présentait une stratégie s’étalant
jusqu’à 2010 et visant à faire de l’Union
européenne l’économie la plus compétitive
et la plus dynamique du monde. Un des
axes forts de cette stratégie consiste à
améliorer la cohésion sociale dans l’Union
via des programmes spécifiques destinés
aux populations exclues. Comme le
rappellent les conclusions de la présidence
du Conseil européen en mars 2004,
« atteindre un niveau élevé de cohésion
sociale est un enjeu essentiel du
programme de Lisbonne. Il y a lieu de
ACCOMPAGNEMENT
DU LAURÉAT 2004 :
C’EST PARTI !
DR
En 2005, le Prix de la Fondation Altran pour l’Innovation distinguera
des innovations contribuant à l’intégration du plus grand nombre
dans notre société.
PROMOUVOIR LA FONDATION
Le Conseil d’administration de la
Fondation Altran pour l’Innovation
s’est récemment enrichi de quatre
salariés du groupe. Philippe,
consultant senior, est l’un d’entre
eux. «Il est important qu’un groupe
tel que le nôtre s’investisse dans
des missions qui contribuent au
progrès de la société», estime
Philippe, qui a été copilote de
l’accompagnement technologique
offert à DBV Technologies, lauréat
du Prix de la Fondation en 2003.
«Le fait de récompenser des projets
liés à la science et aux technologies
me paraît essentiel dans un contexte
DR
PRIX 2005: L’INNOVATION TECHNOLOGIQUE
AU SERVICE DE L’INTÉGRATION
Comme chaque année, la Fondation Altran
coédite avec les éditions Gallimard un livre,
dans la collection Découvertes, sur le thème
de son Prix. Vient donc de paraître Sciences
pour tous, par Daniel Raichvarg, qui retrace
l’histoire de l’accès à la science et de
la vulgarisation scientifique, du Moyen Âge
à nos jours.
Sciences pour tous, par Daniel Raichvarg collection Découvertes, éditions Gallimard.
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TECHNO-SHOPPING
Pierre-Emmanuel – France Telecom
Canon
L’IMAGE SUR SOI
UNE IMPRIMANTE
NOMADE HAUTE VITESSE
Canon a lancé l’imprimante portable la
plus performante au monde : 14 ppm
(texte noir) et 4800 x 1200 dpi.
La Canon Bulle d’encre i80 bénéficie
d’une tête d’impression à 1 088
buses, produisant des gouttelettes
de 2 picolitres seulement. Une
très haute densité pour la catégorie.
Fine de 5,2 cm, elle permet
d’imprimer une photo de 10 x 15 cm
en moins d’une minute. Un chargeur
allume-cigare et un adaptateur
Bluetooth sont disponibles
en option (99 euros chacun).
Canon Bulle d’encre i80
Prix conseillé : 279 euros
LE POIGNET EN ORBITE
Oregon Scientific
Mesurez votre vitesse de marche et la distance
parcourue grâce à cette montre d’un genre nouveau.
Munie d’un capteur GPS, elle calcule la vitesse
instantanée, moyenne ou maximum, à 0,1 km/h près,
et la distance à 10 m près.
Oregon Scientific GP 801
Prix conseillé : 359 euros
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NT
TD
10
OC
OM
O
UN MOBILE SIMPLIFIÉ
L’opérateur japonais NTT DoCoMo vient de lancer son premier
téléphone « Raku-Raku » compatible avec le réseau UMTS :
le F880ies. « Raku-Raku », littéralement « facile-facile »,
est le nom donné à une gamme de téléphones simplifiés
avec de grosses touches. L’idée est de mettre
les nouvelles technologies à la portée de tous, les
personnes âgées en particulier. Le F880ies possède,
entre autres, une caméra pour émettre des appels en
fonction vidéophone, et il est équipé de la technologie
Read Aloud qui fournit un message sonore pour
chaque fonction du menu de l’appareil, afin
d’indiquer que la batterie est faible, que l’e-mail
a bien été acheminé, etc. Pour le moment,
il n’est disponible qu’au Japon.
Une première gamme de
vêtements communicants a été
réalisée par la designer Élisabeth
de Senneville, en collaboration
avec des chercheurs de France
Telecom R & D. Ces vêtements
aux motifs animés cachent
dans leur doublure un écran
couleur souple (diodes
électroluminescentes), de quoi
afficher des images animées.
L’écran est connecté à un
téléphone portable par une
connexion sans fil Bluetooth.
Grâce à une application
logicielle spécifique embarquée,
le mobile « télécommande » les
fonctionnalités de l’écran : réglage
de la luminosité, choix des motifs
à diffuser, saisie de texte,
dessin de visuels animés simples,
téléchargement d’animations
sur Internet. Au-delà de leur
caractère ludique, ces vêtements
pourront servir dans les secteurs
de l’événementiel et de
la communication (affichage
en temps réel dans le cadre
d’informations pour les visiteurs),
de la publicité, de la sécurité
publique… Un modèle
économique approprié
est à l’étude en vue d’une
prochaine industrialisation
des prototypes existants.
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HIGH-TECH DOSSIER
> AUTOMOBILE :
C’EST DÉJÀ
DEMAIN
12 / INNOVATION DE SÉRIE SUR TOUTES LES VOITURES /
14 / FOCUS : UNE VOITURE EN 2010 /
17 / LES NOUVEAUTÉS TECHNOLOGIQUES EN VUE /
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HIGH -TECH
INNOVATION
DE SÉRIE Depuis le début des années 1990, les technologies
sur les voitures se démocratisent à tout-va.
SUR TOUTES embarquées
D’abord testées sur les véhicules haut de gamme, puis
adaptées à l’ensemble de la production automobile,
LES VOITURES ces innovations concrétisent de nombreux désirs…
Les concept-cars
développés par les
constructeurs illustrent
le futur de l’automobile :
des voitures plus sûres,
plus propres et plus
Didier Maillac/RÉA
Renault communication/Bartélemy Marc
Renault communication/Patrick Curtet
fiables. Ils dévoilent
En matière d’ergonomie et de confort, les constructeurs cherchent de plus en plus
à simplifier l’interface avec le conducteur, car la convivialité sert souvent le succès.
l’allure des véhicules
de demain. Un rêve pour
les fans d’automobiles,
mais les innovations
doivent parfois aussi
réaliser nos rêves.
petites des voitures ont désormais vraiment tout
d’une grande. Bien sûr, ces transferts de technologies vers les voitures les plus populaires ne datent
pas d’hier, mais le phénomène s’est considérablement accéléré ces dernières années. Dans le
bon vieux temps, les innovations mettaient plus de
temps à s’installer, notamment parce que les modèles se renouvelaient lentement. Souvenez-vous de
la Traction avant. La célèbre voiture de la marque
aux chevrons, commercialisée dès 1934, a popularisé le principe de la carrosserie monocoque
soudée, en lieu et place du châssis boulonné.
Lancia avait lancé l’idée l’année précédente sur un
modèle appelé l’Augusta. La technique permettait
d’abaisser le centre de gravité de la voiture, améliorant ainsi la tenue de route. Aujourd’hui, 95 % des
suite page 16 • • •
L’essentiel des innovations à venir prendra place sous le capot.
P ROJET
12
Altitude n° 5 / décembre 2004
Marie-Pierre, consultante
Askon (groupe Altran),
mène un projet chez un
constructeur automobile
allemand concernant
le perfectionnement du
Head-Up Display (affichage
tête haute) : un système
de visualisation novateur
qui permet de ne plus
quitter la route des yeux.
Un écran à cristaux liquides
et un jeu de miroirs intégrés
dans l’habitacle génèrent
des images virtuelles au
niveau des yeux du
conducteur par projection
sur le pare-brise.
BMW AG
Des images sur le pare-brise
DR
L
e moteur s’allume sans clé à tourner. La que Mercedes a aussi tentée (Keyless Go). Le
voiture garde le cap toute seule sur sol groupe franco-japonais a choisi de généraliser cet
mouillé. Les essuie-glaces se déclenchent équipement de luxe, dont la nouvelle Nissan Micra
à la première goutte, les phares s’allument dès les bénéficie en option (système Intelligent Key). Les
premiers signes d’obscurité. Pourtant, vous n’êtes plus : la porte s’ouvre sans toucher la poignée, la
pas dans un James Bond ! Vous roulez simplement voiture peut reconnaître jusqu’à quatre badges
dans une voiture bénéficiant des dernières innova- différents contenant chacun le profil d’un conducteur
tions à la mode : un badge en guise de clé de (réglages de l’autoradio, de la position du siège,
contact et des technologies de confort et d’aide à la de la climatisation…), le moteur se met en route par
conduite. En effet, depuis le début des années 1990, la simple pression d’un bouton situé à droite du
de nombreuses innovations ont envahi la voiture de volant… Tout cela par l’intermédiaire de récepteursMonsieur Tout-le-monde. Aujourd’hui, quelle citadine émetteurs dans le véhicule qui communiquent avec
le badge par onde radio.
neuve n’est pas équipée de l’ABS en série ?
Récent exemple de cette déferlante innovante,
le tandem Renault-Nissan souhaite
LES TRANSFERTS DE TECHNOLOGIES
populariser les « cartes de déDirection assistée, climatisation,
marrage mains-libres ». Ce sont
régulateur de vitesse, essuieLa démocratisation de la
d’abord les hauts de gamme qui
glace avec capteur de pluie,
technologie automobile est
ont bénéficié de cette innovation
radar de recul… Les plus
en marche.
Ces images diffusent
des informations comme
la vitesse du véhicule,
le système de navigation
ou la station de radio
en cours d’écoute.
La réactivité et l’attention
du conducteur s’en
trouvent grandement
améliorés. Pour la suite,
on pourrait imaginer coupler
le Head-Up Display avec un
système de vision nocturne.
Ainsi, croisant un piéton
la nuit, le conducteur
verrait son contour
accentué et l’identifierait
plus rapidement,
pour toujours plus
de sécurité.
Altitude n° 5 / décembre 2004
13
ALT5 (11/18) dossierAC SR4
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Page 14
HIGH -TECH Focus
UNE VOITURE EN 2010
COMMENT SERA ÉQUIPÉE LA
VOITURE QUE NOUS CONDUIRONS
DANS CINQ OU DIX ANS ?
Voici quelques perspectives sur les principales
innovations appelées à se démocratiser sur les futurs
véhicules de série. Bien sûr, rien n’est gravé dans
la pierre et certaines des innovations présentées
ici seront peut-être jugées trop gadgets pour être
populaires, ou trop chères pour être produites
de façon rationnelle… Mais, une chose est sûre,
la voiture de 2010 sera technologique.
Habillez
vos sièges !
Infos sur
le pare-brise
L’affichage « tête haute »,
ou HUD (Head-Up Display),
permet au conducteur de
visualiser des informations
essentielles, sans regarder
le tableau de bord.
Compteurs, témoins, GPS,
le tout en rétrovision sur le
pare-brise existe déjà sur
certains véhicules de General
Motors (Chevrolet Corvette,
par exemple).
Des kits d’habillage intérieur
sont proposés sur la nouvelle
Peugeot 1007, avec un vaste
choix de couleurs pour
les sièges, le tableau de bord,
les contre-portes… Peugeot
propose douze kits d’habillage
Caméléo pour dix-huit pièces
de l’habitacle. Une innovation
astucieuse qui fera
peut-être des émules.
Généralisation
du multiplexage
Comment faire pour multiplier les équipements ?
Faire circuler dans un même gros câble toutes les
informations des différents composants de la voiture.
Cette technologie, appelée multiplexage, a permis
l’arrivée de tous les équipements lourds actuels (aides
au freinage, entre autres). Mais, gare à l’overdose
d’équipements génératrice de bugs ! Certains
constructeurs envisagent de diminuer le nombre
des fonctionnalités de leurs voitures au bénéfice
de la qualité de fonctionnement.
Vers des diesels
non polluants
Les futures normes antipollution
pourraient contraindre les diesels à
polluer aussi peu que les essences.
Il faudrait supprimer les émissions de
particules et de gaz nocifs (NOx, HC
et CO). Le filtre à particules, actuellement
placé sous le plancher de certaines
voitures, est une première étape vers
l’élaboration d’un système global
piégeant tous ces rejets et les « brûlant »
à très haute température. Pour plus
d’efficacité, le dispositif devra se
rapprocher d’un endroit chaud :
le moteur.
Favoriser l’électrique
La préservation de l’environnement remet
à la mode l’énergie électrique. Dans les cartons
des constructeurs : un alternateur intelligent.
Comme les alternateurs actuels, il sera entraîné
par le moteur pour produire de l’électricité,
mais il contribuera aussi à la motricité en générant
du couple. Les moteurs hybrides sont aussi dans
l’air du temps, à l’instar de celui de la Toyota Prius.
Un pas vers le moteur tout électrique…
Préserver les piétons
La Commission européenne va imposer des normes
aux constructeurs pour réduire les lésions en cas de
collision avec un piéton. Les véhicules neufs devront,
dès 2005, se conformer à des essais relatifs
à la protection de la tête et des jambes des piétons.
À l’horizon 2010, les faces avant des véhicules seront
repensées, avec un espace plus important pour
permettre la déformation de la carrosserie, voire avec
un airbag se déployant à l’extérieur pour le piéton.
Alerte de franchissement
de ligne
Attention à l’endormissement
au volant ! Heureusement, un système
d’alerte de franchissement involontaire
de ligne (AFIL) vient d’être inauguré
sur la Citroën C4. Ce système
détecte le franchissement des lignes
de marquage au sol, si le clignotant
n’est pas actionné. Le conducteur
endormi est alors alerté par
une vibration dans l’assise du siège.
Des radars à l’avant et à l’arrière
L’aide au stationnement se généralise sur les
citadines qui, eu égard à la densité de voitures en
ville, en ont bien besoin. Des émetteurs-récepteurs
à ultrasons, placés dans les pare-chocs, permettent
de connaître la distance séparant les véhicules lors
de manœuvres de stationnement. Des dispositifs
similaires, mais reliés au moteur, permettront
de repérer un obstacle à l’avant et de faire ralentir
ou freiner le véhicule.
14
Altitude n° 5 / décembre 2004
Remerciements à Luc, consultant Altran
Technologies, pour son aide et ses conseils avisés.
Un mouchard à bord
L’OBD (On Board Diagnostic) est un système compilant toutes les données
du moteur. Pratique pour effectuer le contrôle technique du véhicule, mais
aussi pour espionner le conducteur… En effet, en se branchant sur l’OBD,
il est parfaitement envisageable de connaître des paramètres comme
la vitesse de la voiture sur les derniers kilomètres parcourus, et de verbaliser
le conducteur en conséquence… Dans le même registre orwellien,
un satellite pourrait prendre en main les régulateurs de vitesse (via GPS)
pour contraindre les véhicules à respecter certaines limitations de vitesse.
Altitude n° 5 / décembre 2004
15
ALT5 (11/18) dossierAC SR4
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HIGH -TECH
INTERVIEW
P ROJET
DR
Damien, consultant
Altran Technologies,
travaille sur le véhicule
H2O pour PSA Peugeot
Citroën. Il fonctionne
grâce à un générateur
électrique embarqué,
fondé sur la technologie
de la pile à combustible1.
L’hydrogène est conservé
dans un carburant liquide
dont il est extrait en
passant par un réacteur
catalytique. Ce dernier
produit de l’hydrogène
à la demande, afin
d’avoir en temps réel
la quantité destinée à
être consommée dans
les secondes suivantes.
Ce système, ESA
qui
fonctionne donc en flux
tendu, permet au véhicule
de ne pas stocker
d’hydrogène pur,
facilement inflammable.
Quant à l’oxygène,
également indispensable
au fonctionnement de
la pile, il provient de l’air
ambiant. Si celui-ci est
inutilisable, il est possible
d’exploiter la réserve
d’oxygène destinée aux
passagers. Le véhicule est
ainsi capable de circuler
dans des milieux extrêmes
Altitude : Comment
expliquez-vous le boom
des technologies
embarquées ?
Andre : Les constructeurs
automobiles concentrent aujourd’hui
leurs efforts sur la sécurité active
et passive, source de nombreuses
innovations. C’est le cas des
systèmes intelligents d’aide à
la conduite destinés à analyser
l’environnement. Les systèmes
baptisés Adaptive Cruise Control
(ACC), Night View, Rear View
Camera et Park Distance Control,
par exemple, ont amené radar,
infrarouge, caméra et ultrasons
à bord de nos véhicules.
Alt. : Quelles technologies
voyez-vous se développer
à l’avenir ?
Andre : Pour améliorer la sécurité
active et passive, il est nécessaire que
le véhicule ait une bonne appréciation
de ce qui se passe autour de lui.
Pour cela, de multiples systèmes
de perception sont nécessaires.
La prochaine technologie embarquée
dans l’automobile devrait être
la caméra. À l’avant du véhicule,
les constructeurs automobiles
travaillent sur les systèmes d’alerte
de franchissement de ligne (Lane
Departure Warning System – LDWS),
qui détectent les marquages sur
la chaussée et donnent l’alerte si
le conducteur dévie involontairement
de sa file de circulation.
Les caméras latérales, montées sur
les rétroviseurs, permettront
d’en finir avec l’angle mort.
À l’avant du véhicule, les constructeurs automobiles travaillent sur
les systèmes d’alerte de franchissement de ligne.
Alt. : Quelles innovations
équiperont nos futures
voitures ?
Andre : Nous travaillons à différentes
approches, où chaque application a
son propre senseur et sa propre unité
de contrôle. À l’avenir, nous aurons
un réseau de systèmes et de
technologies embarquées
qui communiqueront entre eux
et dessineront un « modèle
environnemental » complet autour du
véhicule. Ce modèle constituera une
« barrière protectrice électronique »
et marquera un grand pas en avant en
matière de sécurité active et passive.
1. La pile à combustible utilise
une réaction électrochimique
consommant de l’hydrogène
et de l’oxygène, et produisant
de l’électricité, de l’eau et de
la chaleur (voir Altitude n°1).
SÉCURITÉ : L’INCONTOURNABLE ABS
Sécurité, vie à bord et
environnement : les
domaines privilégiés de
l’innovation automobile.
Confort : l’éthylotest embarqué !
Les Suédois donnent l’exemple. Au printemps 2004, on recensait 3 500 véhicules
équipés d’un éthylotest embarqué. En outre, Volvo et Saab reçoivent de plus en plus
de demandes de leurs clients et l’éthylotest pourrait, à terme, faire partie des équipements
de série de leurs modèles. Dans la presse suédoise, la très sérieuse MHF (Fédération
des automobilistes totalement sobres) se réjouit de cette démocratisation de l’éthylotest,
soutenue par le gouvernement suédois. La Suède cherche même à faire passer une loi
rendant obligatoire l’éthylotest embarqué au niveau européen. Selon un sondage, huit
Suédois sur dix seraient prêts à débourser 2 000 couronnes de plus (215 euros) pour
l’achat d’une voiture neuve disposant de cet équipement.
16
Rencontre avec Andre, consultant Eurospace (groupe Altran).
où la chaleur est forte
et l’air impur, ce qui est
le cas des incendies où
interviennent les pompiers.
Ce système bénéficie
aussi des avantages
connus de la pile
à combustible : pas
de pollution car il produit
surtout de la vapeur d’eau,
pas de bruit, et, comme
sur tous les véhicules
électriques, l’énergie
du freinage est
récupérée…
Ce démonstrateur
technologique est une
vitrine du savoir-faire
de PSA Peugeot Citroën
dans ce domaine.
Altitude n° 5 / décembre 2004
• • • suite de la page 13
voitures ont une carrosserie monocoque, mais la
démocratisation de cette innovation a pris du
temps. De fait, la Traction a été produite durant
vingt-trois ans en tenant longtemps le haut du pavé,
alors qu’un modèle ne vit maintenant que cinq à
sept ans.
LES DOMAINES DE PRÉDILECTION
Trois grands domaines sont moteurs de l’innovation
automobile : sécurité, vie à bord (confort, ergonomie) et environnement. Renforcer la sécurité des
véhicules reste un axe fort pour l’innovation, tant
pour la sécurité active (amélioration du châssis,
des suspensions…) que pour la sécurité passive
suite page 18 • • •
Renault communication/Studio Pons
Photodisc
Selon la Commission européenne,
le taux d’émission moyen de CO2
a été réduit de 10 % pour les voitures
particulières neuves vendues
depuis 1995 sur le marché de l’Union
Européenne. Une bonne nouvelle
due au succès de certaines innovations :
généralisation du pot catalytique,
récents moteurs diesel common rail, etc.
Malgré ces résultats encourageants,
la croissance des émissions de CO2,
due à la progression du parc automobile
mondial, doit rester une préoccupation.
L’objectif européen assigné aux
constructeurs automobile est d’abaisser
le niveau d’émission de CO2 des voitures
à 140 g/km d’ici à 2008-2009.
LES NOUVEAUTÉS TECHNOLOGIQUES EN VUE
Le véhicule d’intervention
des pompiers de demain
PSA Peugeot Citroën
L’INNOVATION
AUTOMOBILE
AU SERVICE DE
L’ENVIRONNEMENT
Le bel âge ! Plus de 30 ans après son
invention, l’ABS équipe aujourd’hui la plupart
des véhicules neufs… Ce système antiblocage
(Anti-locking Braking System), mis au point par
la firme allemande Bosch en 1973, est fabriqué
en série depuis 1978 pour équiper l’ancienne
Classe S de Mercedes. Il s’agissait déjà, à l’époque,
d’appliquer à l’automobile une technologie utilisée
dans l’aéronautique depuis les années 1950.
La démocratisation de l’ABS sur les voitures a
attendu les années 1990. Depuis le 1er janvier 1992,
cet équipement est obligatoire sur tous les poids
lourds de plus de seize tonnes et les remorques de
plus de dix tonnes. Il le deviendra sur les véhicules
particuliers dès 2006. Rappelons que l’ABS permet
de freiner sans entraîner le blocage des roues, ce
qui permet d’éviter un obstacle plus commodément.
Altitude n° 5 / décembre 2004
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ALT5 (11/18) dossierAC SR4
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Pierre Mosnier
HIGH -TECH
CONTRE-PIED
Si la Formule 1 est la vitrine
technologique automobile
du XXIe siècle, ces fusées
sur roues ne rassemblent
pas pour autant toutes
les dernières avancées
technologiques du
secteur.
Le paradoxe est de taille :
la voiture que nous utilisons
tous les jours
est par certains côtés
très en avance sur la
Formule 1. C’est
particulièrement vrai en ce
qui concerne les systèmes
électroniques embarqués.
Ainsi, en Formule 1,
pas d'antipatinage,
pas d'airbag, seulement
deux roues motrices, et
bien sûr aucun système
dédié au confort. Les
raisons de cette chasse à la
sophistication ? Maintenir
l'intérêt du public pour la
discipline passe par la mise
en valeur du talent des
pilotes. Pour ce faire, les
responsables de la FIA
(Fédération internationale
de l’automobile) et
du championnat du monde
de F1 essaient par tous
les moyens de réduire
les écarts technologiques
entre les écuries et de
contenir les performances
des monoplaces, ce qui se
traduit par des changements
réguliers de règlements.
Les aides au pilotage sont
supprimées, les pneus sont
modifiés pour ralentir les
voitures, les cylindrées sont
revues à la baisse pour
diminuer les temps au
tour… Toutes ces
innovations masqueraient
sans doute le vrai talent
du pilote, et cette course
à la performance pourrait
nuire à la fois au spectacle
et à la sécurité de tous.
Environnement : le filtre à particules
PSA Peugeot Citroën
Lancé en mai 2000, le système de filtre à particules de PSA Peugeot Citroën a permis
pour la première fois aux véhicules diesel d’avoir un niveau d’émission de particules
proche de zéro. Une avancée stratégique en terme de protection de l’environnement,
au-delà des réglementations en vigueur. Ce dispositif a d’abord équipé les véhicules
hauts de gamme, la Peugeot 607 en tête. Aujourd’hui, ce sont plus de 500 000 véhicules
des deux marques qui roulent avec un filtre à particules (FAP). Le FAP devrait
se démocratiser très vite. D’ici deux ans, onze modèles PSA en seront dotés
et la production cumulée de véhicules ainsi équipés atteindra alors le million.
Pierre Mosnier
•••
18
suite de la page 16
(airbags, aides au freinage d’urgence…).
Autres technologies démocratisées sur les petits
modèles : les vitres électriques et la climatisation.
Elles symbolisent les efforts menés sur l’ergonomie
et le confort, poursuivis aujourd’hui par l’arrivée
des ordinateurs de bord et autres GPS… Dans
leurs démarches, les constructeurs cherchent
d’ailleurs à simplifier l’interface avec le conducteur,
car la convivialité sert souvent le succès.
Enfin, la lutte contre la pollution devient le cœur de
nombreuses innovations (filtre à particules, groupe
électrogène, etc.). Dans ce domaine, les règles et
les exigences européennes, en matière d’émission
Altitude n° 5 / décembre 2004
de CO2, par exemple, accélèrent sérieusement
l’aboutissement de ces améliorations (cf. encadré
« L’innovation automobile au service de l’environnement », p. 16).
Très prosaïquement, les constructeurs cherchent
à rendre les voitures plus sûres, plus propres et
plus fiables que jamais. C’est évidemment leur intérêt pour attirer de nouveaux clients. Mais
alors à quoi ressemblera la voiture de demain ?
Peut-être volera-t-elle, comme le proposait Renault
en 1992, avec son concept-car Reinastella. Un
rêve de cinéma, mais les innovations doivent parfois aussi nous faire rêver.
Prochain dossier : Embarquement immédiat (innovation et aviation)
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PEOPLE Trajectoires
SCAN : un réseau de consultants seniors
LA MÉCANIQUE DE LA RÉUSSITE
>
Sergio, consultant RSI Sistemi (groupe Altran) et membre du réseau SCAN, est expert en
Sergio connaît bien la gestion de projet en milieu
automobile, tant chez les constructeurs que chez
les équipementiers. Il a rejoint le réseau SCAN
récemment, ce qui lui permet de valoriser encore
plus son parcours et son offre : « Je prends en
charge un projet et une équipe, de la définition
du produit jusqu’à sa mise en production en
passant par toutes les phases de
développement (définition, validation,
industrialisation, process et mise en série).
L’objectif est d’assurer la qualité, le coût et le
timing définis par le client. »
Il travaille actuellement au développement
des systèmes de sécurité passive d’un véhicule
auprès d’un constructeur automobile. « Je fais
partie du réseau SCAN depuis janvier 2004. Le
parcours de sélection, très exigeant, s’est
déroulé en quatre étapes : une première
présélection, une présentation en anglais devant
le board SCAN Italie,
et deux entretiens
avec des directeurs
de sociétés du groupe
Altran. À la fin de ce long
parcours, 11 d’entre nous
ont été sélectionnés,
sur un total d’environ 300
candidatures venues de toutes
les sociétés Altran en Italie. Intégrer
le réseau veut dire être en contact avec
des collègues de très haut niveau, travaillant
dans toutes les sociétés du groupe. Cela permet
un échange et un partage de savoir-faire et
d’opportunités, avec pour objectif de pouvoir
mener des projets à très haute valeur ajoutée
dans des domaines internationaux. SCAN en
Italie est devenu une réalité, et je suis heureux
d’en être un pionnier. »
Ascensi
développement de systèmes de protection de véhicules (airbag, ceintures de sécurité, etc.).
BIO
1995 > Diplômé de
Polytechnique Turin.
1996 > Thèse de fin
d’études à l’IFMA
(Institut français de
mécanique avancée).
1998 > Entrée à Segime
(groupe Altran, France).
2002 > Retour en Italie
chez RSI Sistemi.
SCAN (Senior Consultant Active Network) est un réseau qui rassemble des consultants seniors des sociétés du groupe
Altran dans le but de valoriser leurs offres de haut niveau. Pour ce faire, SCAN a mis en place un dispositif de formation et de coaching, des
échanges formalisés sur des thèmes ciblés, et propose une organisation des offres en practice : optimisation de projets, développement et stratégie, innovation
et technologie, gestion de l’information… Le réseau, animé au niveau corporate et au niveau régional, s’agrandit et s’étoffe au fil des mois, notamment grâce
à la mise en place d’une plate-forme Web commune à tous ses membres. Pour plus d’informations et pour contacter SCAN : http://scan.altran.net
ACCROÎTRE SES OPPORTUNITÉS PROFESSIONNELLES
>
Jose Maria, consultant SCAN, a intégré SDB España (groupe Altran)
en 2003, après quinze ans d’expérience dans le secteur du conseil.
DR
Jose Maria est un expert en
business intelligence et Data
warehouse, mais se définit plutôt
comme un architecte de données.
Quand la direction de SDB España
lui proposa de devenir consultant
SCAN, ce fut une manière de
reconnaître la valeur de son travail,
mais pas uniquement. « En plus du
développement personnel important,
faire partie du réseau SCAN
m’apporte de nouvelles opportunités
professionnelles, au niveau national
comme à l’international. Le réseau permet
d’échanger des expériences avec des collègues
et m’offre la possibilité de collaborer avec
d’autres sociétés du groupe Altran.
Grâce à SCAN, je participe à
des projets plus conséquents.
Le réseau est un grand succès
du groupe. » Actuellement,
Jose Maria gère quatre projets
simultanément : l’un en télécoms,
deux pour une grande chaîne
de télévision (dont un système
de prévision de l’audience) et le
dernier dans le domaine du trafic
aérien européen. Il parvient
néanmoins à trouver du temps
pour donner des cours dans un master de
« Data warehouse et de techniques avancées
de modélisation ».
BIO
1990 > Première
expérience dans une
entreprise de conseil.
1996 > Se spécialise
dans les solutions de
business intelligence
(IBM, Ernst & Young).
2001 > Travaille chez
SAS Institute.
2003 > Intègre SDB
España.
Altitude n°5 / décembre 2004
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ALT5 (19/21) people SR4
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PEOPLE Experts
Les brevets et la propriété industrielle figurent de plus
en plus au cœur de la stratégie des entreprises.
Gros plan sur un domaine à la croisée des connaissances
juridiques et techniques, avec deux consultants Altran.
RONAN STEPHAN
DIRECTEUR DE LA
DÉLÉGATION AUX
ENTREPRISES DU CNRS1
INTERVIEW
BREVETS ET RENTABILITÉ
Altitude : Quels sont les enjeux de votre fonction ?
Ronan Stephan : La Délégation aux entreprises est en charge de la
valorisation de la recherche du CNRS. Elle mobilise les compétences
en gestion de la propriété intellectuelle et en prospection de la
demande industrielle qui permettent de diffuser les technologies
innovantes issues de la recherche publique. Nous contribuons donc
à transférer vers les entreprises, dans les délais les plus courts,
les avancées technologiques et les compétences développées dans
les laboratoires de recherche.
Patrick Gilbert
Maria, consultante Altran Technologies, possède une solide expérience
dans le domaine des brevets, mais compte également d’autres cordes
à son arc.
Maria a notamment travaillé pour
des constructeurs et des équipementiers automobile. Elle devait
constituer des dossiers d’attaques
et de défenses, afin d’éviter, par
exemple, la contrefaçon de pièces.
La veille concurrentielle faisait aussi
partie de son quotidien. En effet,
quand le concurrent d’un client dépose des brevets dans un
domaine ou un pays particulier, cela renseigne sur sa stratégie future. À l’opposé, explique-t-elle, « si j’arrive à faire
déposer par un client une série de brevets dans un domaine
précis, cela peut bloquer un compétiteur et lui faire perdre
plusieurs années. Il peut ainsi manquer une génération
entière de produits et passer à côté d’un marché».
Aujourd’hui, la notion de rentabilité est prépondérante : «On
me demande de plus en plus de chiffrer les gains et les pertes potentielles. Il s’agit de mesurer les schémas financiers
liés aux différentes tactiques de compensation possibles.»
Ces montants servent ensuite d’armes de pression pour le
jeu stratégique et politique, qui aboutit majoritairement à des
arrangements «à l’amiable», le tribunal restant le dernier
recours. Une manière parmi d’autres de faire du lobbying.
Son dernier projet consistait à rendre plus efficace la collaboration dans un contexte interculturel. Après avoir acheté
des parts d’un concurrent japonais, un équipementier français a décidé de regrouper les départements de la propriété industrielle. Mais face à la réticence des Japonais vis-àvis de leur ancien concurrent, il a fallu transformer cette
méfiance en confiance. Maria s’est servi de son expérience
internationale (training et coaching de négociations en
contexte interculturel dans le luxe et l’aéronautique) et de
son profil multiculturel (elle est docteur en sciences humaines et d’origine russe) pour favoriser une meilleure collaboration. «Désormais, les Japonais sont demandeurs de ces
échanges d’informations», confie-t-elle.
Alt. : Que représentent les brevets au CNRS ?
R.S. : Le CNRS est le cinquième déposant français à l’INPI2 avec
un portefeuille de plus de 7300 brevets. Les sciences de la vie et les
sciences chimiques représentent plus des 2/3 de ce portefeuille.
Alt. : Dans quelle mesure les brevets sont-ils un
atout pour la recherche ?
R.S. : Les brevets sont un excellent vecteur pour être identifié par
le monde industriel. En effet, les publications des chercheurs ne sont
pas toujours adaptées à une consultation par les industriels. Les bases
de données brevets constituent une base lisible. Ces brevets sont un
véritable support de développement économique. Au CNRS, sur
2000 familles de brevets, par exemple, 500 ont donné lieu à la
concession de licences d’exploitation, directement rémunératrices. Le
marketing intervient naturellement ici pour optimiser cette valorisation.
DÉPOSER DES BREVETS, OU PAS ?
Alt. :Y a-t-il une meilleure prise de conscience
de l’importance stratégique des brevets ?
R.S. : Jusqu’à la fin des années 1990, les établissements de recherche
avaient l’habitude de laisser les industriels «prendre» les brevets.
Depuis la promulgation de la loi sur l’innovation3, il y a eu une forte
hausse du nombre de brevets déposés. La copropriété des résultats
des travaux conduits en commun avec les industriels correspond
à une volonté des organismes de recherche de bénéficier d’une
meilleure traçabilité de l’exploitation des travaux, afin de disposer
d’une meilleure image de l’évolution des besoins de l’industrie. Nous
avons par ailleurs plus de 30 accords-cadres avec des entreprises
et plus de 60 structures mixtes de recherche avec les industriels.
20
Altitude n°5 / décembre 2004
contourné le problème initial.»
Dans le domaine de la propriété
industrielle, plusieurs stratégies
sont possibles. Dimitri explique :
«Certains clients utilisent vraiment les brevets pour se protéger de la concurrence. D’autres
déposent des brevets avec l’objectif de susciter l’intérêt,
à la manière d’un leurre. Il y en a aussi qui déposent des
brevets dans des termes très généraux, afin de ne pas
donner d’indice sur le produit concerné. D’autres sociétés
ne déposent rien. Elles conservent un secret de fabrication
en interne, à la manière de Coca Cola. Beaucoup de nos
clients utilisent cette méthode.»
Gilles Rigoulet
Deux grands domaines d’intervention constituent le cœur
du métier de Dimitri. Le premier consiste en la réalisation
d’études d’innovation (basées en totalité sur des brevets)
avec l’objectif de générer de nouveaux produits ou services
que les clients développent. Pour le second, il s’agit également d’études, mais dont le but est de trouver des solutions
innovantes pour résoudre des problèmes techniques complexes, tout en s’aidant de brevets. Dimitri prend l’exemple
d’un fabricant de cartouches à jet d’encre pour imprimantes : « Le client était bloqué par une technologie, l’éponge
capillaire, dont le brevet appartenait à un concurrent. Nous
l’avons alors aidé à concevoir une autre technologie basée
sur une pompe capillaire, qui donne les mêmes résultats
sans augmenter les frais de production. Nous avons ainsi
DR
Dimitri, consultant DVE (groupe Altran), travaille depuis un an et demi
sur des projets intimement liés aux brevets.
1. Le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) est un organisme public français de recherche fondamentale.
Avec 26000 personnes, dont 11600 chercheurs, il exerce son activité dans tous les champs de la connaissance,
en s’appuyant sur 1260 unités de recherche et de service implantées sur l’ensemble du territoire national.
2. L’Institut National de la Propriété Industrielle (INPI) est l’organisme français qui gère et délivre les titres de propriété
industrielle.
3. La loi sur l’innovation (dite loi Allègre, promulguée le 12 juillet 1999) vise à améliorer la diffusion des résultats
de la recherche vers le monde économique en instaurant de nouvelles possibilités de coopération entre les entreprises
et les organismes de recherche publique.
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PEOPLE Campus
HERVÉ BIAUSSER :
«FORMER DES ENTREPRENEURS
INNOVANTS, DÉCODANT LE
PRÉSENT ET IMAGINANT L’AVENIR»
L’ÉTUDIANT
ALTRAN ENGINEERING ACADEMY :
UN JEUNE ANGLAIS EN POLE POSITION
DR
DR
Hervé Biausser a été
nommé directeur de l’École
Centrale des arts et des
manufactures, en 2003,
pour une durée de cinq ans.
EN CHIFFRES
330 admis
chaque année.
30 millions d’euros
de budget annuel.
14 hectares de campus.
70 000 m2 de bâtiments.
172 enseignants.
1100 vacataires.
DATES
1829 : Fondation
de l’École Centrale des
arts et manufactures.
1857 : L’École passe
dans le giron de l’État.
1921 : Les premières
centraliennes sont
diplômées.
1969 : Déménagement
à Châtenay-Malabry.
Altitude : Vous êtes directeur de
Centrale Paris depuis un an
maintenant, quel premier bilan
faites-vous de cette année ?
Hervé Biausser : Le bilan de cette
première année est excellent et le
défi à relever est extraordinaire. Le
cursus généraliste et l’ouverture aux
métiers et à l’entreprise sont plébiscités par l’ensemble de nos partenaires industriels. Le succès international que nous connaissons
aujourd’hui conforte nos relations
avec les entreprises.
Alt. : Quel sera le profil type du centralien des
années à venir ?
H.B. : Fidèle à son histoire et tournée vers le futur,
l’École Centrale a pour objectif de continuer à former ces entrepreneurs innovants, décodant le
présent et imaginant l’avenir, dont notre pays a
plus que jamais besoin. Pour aborder les problèmes de plus en plus complexes de l’entreprise, le
jeune centralien doit acquérir des bases scientifiques et techniques, mais aussi développer l’ouverture culturelle et les aptitudes personnelles
garantes de son efficacité, et les comportements
sociaux et humains qui permettront sa bonne
insertion.
Alt. : Quelle est la place de
Centrale Paris sur le plan international, dans un contexte de concurrence
accrue entre les grandes écoles ?
H.B. : Nous avons une position enviable avec
notre programme TIME (Top Industrial Managers
Europe), lancé il y a quinze ans. Il regroupe 42
des meilleures écoles d’ingénieurs et permet aux
étudiants de poursuivre une part importante de
leurs études dans un établissement européen et
d’obtenir ainsi les diplômes des deux institutions.
Sur 1 500 élèves ingénieurs ayant obtenu le double diplôme, 700 sont issus de Centrale Paris.
Notre situation est tout aussi excellente avec la
Chine, le Brésil, le Canada et le Japon.
Alt. : On parle de pénurie d’ingénieurs
et de scientifiques en Europe, en particulier
en France. Le ressentez-vous ?
H.B. : L’École Centrale Paris ne connaît pas de
problèmes de recrutement. Il y a certes un risque
de pénurie d’ingénieurs et de scientifiques en
Europe, car nous observons une désaffection de
la part des jeunes pour ces filières. Le risque
semble plus important pour les doctorants que
pour les ingénieurs, car il existe une forte compétitivité entre les diplômes européens de masters et de doctorats. Notre visibilité à l’international étant un atout indéniable, nous avons le souci
d’aller encore plus loin dans les domaines qui
ont fait notre réputation.
UN PRO-INGÉNIEURS À LISBONNE
Fort du succès de l’édition parisienne en juillet dernier, le forum de recrutement Pro-Ingénieurs d’Altran
s’est déplacé au Portugal. Le 7 octobre dernier, plus de 700 visiteurs se sont rendus au Pavillon
des sciences vivantes et de la connaissance de Lisbonne. Accueillis par des dirigeants de sociétés
du groupe et des managers, ces jeunes diplômés ou expérimentés, issus des grandes écoles d’ingénieurs
et de management, ont discuté de projets scientifiques et technologiques, du management de projets
internationaux et du conseil en stratégie et management. Une occasion unique de découvrir les métiers
du conseil en innovation et les opportunités de carrière offertes par Altran.
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Altitude n°5 / décembre 2004
MARK CALDWELL,
PIED AU PLANCHER
Un peu plus de deux mois après son lancement en coopération avec
Renault F1 Team et avec le soutien du Daily Telegraph, la première
édition de l’Altran Engineering Academy a été remportée fin juillet
par Mark Caldwell, diplômé de Brooklands College. Son projet
a fait l’unanimité auprès du jury rassemblé à l’usine d’Enstone,
près d’Oxford (UK). Il s’agit d’étudier un système de freinage
révolutionnaire. Mark a intégré les équipes de Renault F1 Team
en septembre 2004 et finira son stage au lancement de la nouvelle
voiture en mars 2005.
La récompense est à la hauteur de la qualité des participants :
six mois de stage au sein de la branche anglaise de Renault F1
Team, pendant lesquels le lauréat bénéficiera d’un salaire,
d’un logement et d’une voiture de fonction. Il travaillera
au développement de son projet, entouré de spécialistes
et coaché par un expert d’Altran. Ce mentor aura pour tâche
de faciliter son intégration et de lui permettre de profiter
au maximum de cette opportunité unique.
Initiée à l’échelle britannique, l’Altran Engineering Academy va, dès
sa deuxième édition, prendre une envergure mondiale, en accord
avec les ambitions et le rayonnement d’Altran et de Renault F1 Team.
Contact : [email protected]
BILL GATES AU CLUB JUNIOR-ENTREPRISES
Succès phénoménal pour la dernière
édition du Club Junior-Entreprises,
avec Altran pour partenaire, qui s’est
tenue le 17 novembre à Paris.
Plus de 800 personnes sont venues
rencontrer l’invité exceptionnel, figure
de l’entreprenariat : Bill Gates.
Au cours de cette interview-débat,
il a abordé divers thèmes: les débuts
de Microsoft, la concurrence,
les technologies de l’avenir, etc.
Le tout dans une ambiance
conviviale et professionnelle.
Le lauréat de la première édition de l’Altran
Engineering Academy a bien failli ne pas y
participer. « C’est un de mes amis qui m’a montré
l’article du Daily Telegraph présentant l’Altran
Engineering Academy. Ca faisait presque un an
que j’étais sorti de Brooklands College avec
un diplôme d’ingénieur en sport automobile,
et aucune de mes candidatures n’avait abouti
à un poste. Je me suis dit que c’était l’opportunité
idéale de développer l’idée que j’avais eue
au cours de mes études. » Et quelle idée ! Son
système de freinage révolutionnaire a emporté
l’adhésion du jury. « Je pense que ce stage me
demandera beaucoup de travail et d’énergie ! Je
prends les défis un par un, mais apprendre auprès
des meilleurs ingénieurs de la Formule 1 est une
expérience fabuleuse. » Mark pourra toujours
se détendre en faisant du VTT, en jouant au golf
ou en grattant sa guitare, mais il ne pourra
s’empêcher de s’intéresser à tout ce qui a
un moteur… C’est ce qu’on appelle la passion !
ACCORD ENTRE ALTRAN
ITALIA ET L’UNIVERSITÉ
ROMAINE TOR VERGATA
C’est lors d’une cérémonie organisée en présence du
Pr Alessandro Finazzi Agrò, recteur de l’université de Rome
Tor Vergata, de Marcel Patrignani, président d’Altran Italia
et du Pr Agostino La Bella, président de la faculté d’ingénierie
de l’université, qu’a été signé le 21 juillet dernier un protocole
d’accord pour trois ans. Ce partenariat prévoit l’organisation
de cours de perfectionnement et de sessions de formation
professionnelle visant à développer les compétences techniques
et organisationnelles des étudiants et des salariés du groupe.
Un accord similaire avait été conclu le 29 avril 2004 avec
la faculté d’ingénierie de l’université de Rome La Sapienza.
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