Consulter le bilan de la phase 1 - Parc naturel régional de Briere
Transcription
Consulter le bilan de la phase 1 - Parc naturel régional de Briere
Développement des circuits alimentaires de proximité et de qualité en Presqu’île, Brière & Estuaires Franck Hervy Président du syndicat mixte du Parc naturel régional de Brière édito D Document réalisé par les services du Syndicat mixte du Parc naturel régional de Brière, la Chambre d'agriculture de Loire-Atlantique, le Groupement des Agriculteurs Biologiques de Loire-Atlantique et l'association Terroirs 44 Crédit photos : Couverture : Emmanuel Lignier© l'association Hirondelle© GAB 44© Terroirs 44© O. Alazard© Annie Boulet© Christophe Bourgeteau© Jean-François Coué© Amandine Hocdé© Aurélie Launay© Tiphaine Thudor© Istock INC©. Fotolia© Design graphique : agence Nâonoum / Abbaretz Impression : Goubault Imprimeur / La Chapelle sur Erdre 10-31-1253 / Certifié PEFC / pefc-france.org epuis plusieurs années, de nombreuses actions autour des circuits alimentaires de proximité et de qualité se sont développées sur le territoire de la Presqu’île de Guérande, de l’agglomération de Saint Nazaire et du Parc naturel régional de Brière : Samedis fermiers, introduction de produits locaux dans la restauration collective, renforcement de la filière viande bovine marque Parc, développement de marchés saisonniers de producteurs… Ces initiatives multipartenariales ont forgé une culture de travail en commun entre le Parc naturel régional de Brière et les différents acteurs du territoire. Forts de ces réussites et de cette culture, les acteurs locaux ont eu la volonté de passer d’une logique d’actions ponctuelles à une véritable stratégie de développement et d’accompagnement de ces circuits courts. Cette ambition, qui s’inscrit pleinement dans les objectifs de la Charte du Parc naturel régional de Brière de « valoriser durablement les ressources du territoire », a abouti à la création en 2012 du projet : « Développement des circuits alimentaires de proximité et de qualité en Presqu’île, Brière et Estuaires » Ce projet, porté par le syndicat mixte du Parc naturel régional de Brière, s’est construit sur la base d’un partenariat fort entre la Chambre d’agriculture, l’association Terroirs 44 et le Groupement des Agriculteurs Biologiques de Loire-Atlantique avec le soutien du Conseil Régional, du Conseil Général, de CAP Atlantique et de la CARèNE. L’objectif poursuivi tout au long de la première phase a été d’établir un état des lieux partagé de la situation des circuits courts sur le territoire. Partagé, car ce diagnostic s’est construit avec un grand nombre d’acteurs locaux dont, vous, qui lisez ces lignes, faites sans doute partie. Ces consultations et concertations ont permis de décrire le paysage actuel des circuits courts sur notre territoire et d’engager des premières actions (construction d’une charte de production, formations de producteurs et de cuisiniers de restauration collective, accompagnement de communes, valorisation des produits locaux dans les points de vente et les commerces de proximité). C ’est cet état des lieux que je vous propose de retracer au travers de ce livret. C’est aussi l’occasion de présenter et de discuter ensemble des perspectives de valorisation des ressources de notre territoire. Le maintien d’une dynamique collective sur ces enjeux de développement local est primordial pour assurer le succès de nos ambitions. Un projet de territoire La demande L’offre Les circuits alimentaires de proximité La restauration collective Les communes Synthèses & Perspectives sommaire La Unrestauration projet de territoire collective Un circuit alimentaire de proximité vise à fédérer de manière organisée les producteurs de biens alimentaires et les consommateurs locaux sur un territoire. Les principes directeurs de ces circuits sont la limitation du nombre d’intermédiaires et l’approvisionnement au plus près du consommateur. Contexte C’est en 2012 que l’ensemble des partenaires du projet, le syndicat mixte du Parc naturel régional de Brière, la Chambre d’agriculture, l’association Terroirs 44, le Groupement des Agriculteurs Biologiques, soutenus par CAP Atlantique, la CARèNE, la Région des Pays de la Loire et le Département de Loire-Atlantique, se sont engagés dans cette démarche de territoire autour des circuits alimentaires de proximité. L’objectif est d’impulser une dynamique territoriale forte en favorisant l’accompagnement des porteurs de projet contribuant au renforcement de ces circuits. Ce territoire comprend le Parc naturel régional de Brière, les communautés d’agglomérations de la Carène et de CAP Atlantique et des communes des Communautés de communes de Pontchâteau-Saint Gildas et de Loire et Sillon. Il est ainsi composé de 30 communes qui représentent 212 000 habitants et constituent une entité géographique et un bassin de vie propice au développement d’une politique alimentaire du territoire fondée sur les ressources locales. L’agriculture occupe la majeure partie des bassins versants de l’estuaire de la Loire et de la Vilaine. Elle assure la gestion des écosystèmes et le maintien de paysages emblématiques. Du littoral, avec ses marais salants, en passant par la Brière, ce cadre naturel attractif est façonné par l’activité agricole. Périmètre du Parc Limites communales CARÈNE Férel Camoel Penestin CAP ATLANTIQUE Missillac Assérac Herbignac Chapelle des Marais Mesquer CDC PONT-CHÂTEAU ST GILDAS DES BOIS Ste Reine de Bretagne CDC LOIRE ET SILLON Pont-Château Crossac St Molf Piriac sur mer St Lyphard St Joachim Besné La Turballe Prinquiau St Malo de Guersac Guérande St André des Eaux Donges Trignac Le Croisic Montoir de Bretagne La Baule Batz sur mer St Nazaire Le Pouliguen N Pornichet Le projet La première phase du projet s’achève aujourd’hui et visait à dresser un état des lieux approfondi des circuits alimentaires de proximité selon 5 axes et dont les résultats sont exposés dans le présent document : la demande des consommateurs en produits locaux l’offre en produits locaux les circuits de proximité existants la restauration collective et ses relations avec les circuits de proximité et les produits locaux les communes, leurs attentes et modalités d’action vis-à-vis des circuits alimentaires de proximité. o 3 6 Kilomètres Cette phase a permis de recenser les attentes locales et les expériences existantes en matière de circuits courts et de proximité. La synthèse de ce diagnostic doit poser les bases d’une vision partagée du territoire en vue de s’engager dans la seconde phase du projet. Cette seconde phase, opérationnelle, concrétisation des volontés des différents partenaires, ambitionne d’accompagner les acteurs locaux dans leurs projets afin de : construire une politique locale et pérenne d’approvisionnement de la restauration collective renforcer la place des circuits alimentaires de proximité sur le territoire. La Larestauration demande collective La demande des consommateurs du territoire Presqu’île, Brière et Estuaires (PBE) a été abordée au travers d’une synthèse bibliographique. L’objectif est de comprendre la demande en produits locaux de qualité des consommateurs qu’ils soient résidents ou simplement en séjour touristique. Contexte 1 / Portrait de la population sur le territoire 212 000 habitants résident sur les 30 communes et 188 000 personnes séjournent sur le territoire pour une durée variable (13 millions de nuitées). La densité est supérieure à la moyenne française : 228 habitants/km² (moyenne française : 112 hab. /km²). Une croissance démographique de : 14 000 habitants/an en font un territoire dynamique. La population du territoire est plus âgée que la moyenne nationale (27 % de plus de 60 ans au lieu de 21% pour la France entière) ce qui met en évidence la présence plus forte de séniors et de retraités. La fréquentation touristique est de 13.5 millions de nuitées, elle se répartit différemment selon les saisons : 58 % sur le cœur de saison (juillet et août) 30 % sur les ailes de saison (avril, mai, juin et septembre) 12 % en hors saison (octobre à mars) Férel Camoel Penesn Missillac Assérac Herbignac Chapelle des Marais Mesquer Ste Reine de Bretagne Pont-Château Crossac St Molf Piriac sur mer St Lyphard St Joachim + 60 000 habitants Besné La Turballe Prinquiau St Malo de Guersac 20 000 à 10 000 habitants Guérande St André des Eaux Donges Trignac Le Croisic Batz sur mer Montoir de Bretagne 10 000 à 5 000 habitants La Baule Le Pouliguen St Nazaire N Pornichet 5 000 à 3 000 habitants 3 000 à 2 000 habitants 3 source : Données INSEE 6 Kilomètres < de 2 000 habitants 2 /Des produits locaux très appréciés par les consommateurs Globalement sur l’ensemble du territoire national, les produits locaux sont de plus en plus demandés par les consommateurs1. Les consommateurs sont de plus en plus soucieux de savoir ce qu’ils mangent. Quel que soit leur mode de commercialisation, le consommateur est demandeur de produits locaux : 89% des personnes enquêtées2 disent privilégier, au moins occasionnellement les produits locaux et 93% des produits de saison.Sources 1 & 2 : Merle et al, 2011 agence bio 2010. Approche Cette étude, si elle ne s’appuie pas sur une enquête locale auprès des consommateurs, reprend des études touristiques et démographiques réalisées sur le territoire et une analyse des données nationales disponibles. Elle doit permettre d’avoir une vision globale de la consommation du territoire. Résultats 1 / Consommation locale et circuits alimentaires de proximité L’achat en circuits courts est complémentaire des courses quotidiennes de produits de grande consommation. En effet, 78% des personnes interrogées complètent le panier alimentaire de leur AMAP en grandes et moyennes surfaces. Il en est de même pour les points de vente collectifs . Ces achats en circuits courts représentent une part de marché très faible, ils sont largement dépassés par les achats en grandes et moyennes surfaces qui représentent 70% des dépenses alimentaires globales. Source : Credoc, Baromètre des perceptions alimentaires 2009 Chez qui vous approvisionnez-vous en premier le plus souvent pour vos achats alimentaires ? Lieux d’approvisionnement des consommateurs (nombre de citations) Les consommateurs acheteurs en circuits courts sont des clients réguliers. Sur les marchés et les points de vente collectifs, 72% des acheteurs réalisent leurs courses une fois par semaine ou plus. Le prix du panier moyen hebdomadaire est de 15€ sur les marchés, 16€ en système de paniers, 18€ pour les AMAP et de 30 € pour les points de vente collectifs. Ces derniers tirent leurs épingles du jeu car ils proposent une gamme plus large et plus profonde. à titre de comparaison, les dépenses alimentaires hebdomadaires moyennes réalisées par un ménage français dont le chef de famille est un cadre sont de 106€. Il est de 91€ pour les professions intermédiaires, 70€ pour les retraités. La Larestauration demande collective 2 /Profil de la clientèle de produits en circuits courts Le tableau ci-après reprend les critères d’âge selon que l’on fréquente un point de vente collectif (PVC), un marché, une AMAP ou un autre système de panier. Répartition des clients de produits en circuits courts en fonction de leur âge Alors que les plus jeunes (- de 50 ans) se tournent vers des types de vente où ils se sentent impliqués (Amaps et paniers pour plus de 70% d’entre eux), les plus âgées privilégient les marchés et points de vente collectifs (50% d’entre eux). Les acheteurs en circuits alimentaires de proximité sont diplômés et issus de CSP supérieures. A titre d’exemple, la clientèle des Amaps est constituée à près de 60% par des personnes détenteurs d’un diplôme de niveau BAC +3. 3 / Les motivations d’achat Leurs principales motivations d’achat sont liées à la qualité du produit (son goût, le respect de la saisonnalité, la méthode de production). On constate que les attentes varient quelque peu selon le circuit de vente. Les motivations d’achats selon 3 types de circuits courts * La notion de soutien à une agriculture durable et saine est plus forte chez les « Amapiens », de même que la volonté de créer ou de recréer un lien avec la population agricole proche. Pour les non acheteurs de produits locaux, la 1ère raison évoquée est la méconnaissance des lieux de vente et des producteurs. * Source : Mesle, Hérault-Fournier, Prigent-Simonin, enquêtes LiProCo, 2011 4 / Produits concernés en circuits courts Le trio de tête se répartit souvent entre les légumes, les produits laitiers et la viande l’ordre dépend des spécificités régionales. Dans l’idéal, selon l’étude LiProCo 2011, pour un consommateur un produit local est associé à un fruit ou un légume. Ensuite, viennent la viande et les produits laitiers, le pain, les boissons et les œufs. Analyse Les dépenses alimentaires selon l’INSEE s’élèvent à 2600 €/habitant/an ; repas hors domicile inclus à hauteur de 22% ; soit pour 212 064 habitants un chiffre d’affaires annuel évalué à 550 millions d’euros. C’est pourquoi, si on se fixe comme objectif d’orienter : 1% des dépenses alimentaires des ménages du territoire vers les produits locaux = 5,5 millions d’euros de chiffre d’affaires soit 26 € de la dépense alimentaire annuelle d’un habitant qui restera sur le territoire. 5% des dépenses alimentaires = 27,5 millions d’euros de chiffre d’affaires soit 130 € de la dépense alimentaire annuelle d’un habitant La réorientation de la consommation alimentaire vers la production locale notamment en circuits courts de qualité est un enjeu économique qui aura également des retombées environnementales et sociales. points forts freins / faiblesses Un bassin de consommateurs dense : 228 habitants/km² (112 pour la moyenne française). Une demande en produits locaux qui reste complémentaire des achats alimentaires en grande distribution. Une fréquentation touristique importante d’avril à septembre. Une clientèle touristique qui classe « la gastronomie et les produits du terroir » comme 5ème motivation de séjour. Une part importante des consommateurs âgée de plus de 50 ans constituant un socle conséquent d’achat en circuits de proximité traditionnels (marchés et points de ventes collectifs). De fortes intentions d’achat mais un panier moyen encore faible (15 à 18 € par achat). Une demande dont les produits vedettes, légumes, fruits, produits laitiers et carnés sont bien présents sur le territoire. Manque de lisibilité des lieux de vente, des producteurs et des produits locaux par les consommateurs. Perspectives Le territoire « Presqu’île, Brière et Estuaires » exprime un potentiel de consommation en produits locaux en circuits alimentaires de proximité important. Compte tenu des caractéristiques démographiques et sociologiques du territoire Presqu’île, Brière et Estuaires, différentes actions seront à mettre en place afin de développer la consommation de produits locaux : Faciliter la visibilité des produits locaux de qualité et de leurs lieux de vente (vente à la ferme, marchés, commerce de proximité, GMS, PVC,) en direction des consommateurs résidents et notamment vers les catégories faiblement consommatrices: informations sur la qualité des produits, signalétique pour les produits et les points de vente Accroître l’attractivité du territoire pour les consommateurs de passage par des actions en synergie avec des opérations en cours (marchés saisonniers, Passeport vert, Produit en Presqu’île…) ou à venir. Il sera nécessaire de développer ou de conforter la notoriété des produits qui font la réputation du territoire (sel de Guérande, moules de Penestin ou viande bovine marque Parc). Pour aller plus loin Projet de recherche Lien Producteurs Consommateurs 2011 : http://liproco-circuits-courts.com Enquête sur les circuits courts réalisée en 2014 par l'UFC – Que Choisir de Saint-Nazaire, disponible sur leur site internet http://www.quechoisir-saintnazaire.org/ La L’offre restauration en produits collective locaux Cette partie s’attache à dresser le panorama de la production locale déjà présente dans les circuits alimentaires de proximité. Être producteur en circuit de proximité, c’est produire, transformer et vendre sa production. Alors que dans cette partie, l’accent sera mis sur les outils à disposition pour la transformation des produits, la partie suivante abordera la diversité des circuits de proximité et leur organisation logistique (prise des commandes, transport). Les différents circuits alimentaires de proximité Les différents types de circuits courts Pour cette étude, la définition des circuits courts a été complétée en intégrant dans la démarche la filière locale de viande bovine marque Parc. Bien qu’étant un circuit à plus d’un intermédiaire, elle est fortement ancrée dans le territoire avec des débouchés principalement locaux. te indirec t l a v en e ente direct v e la Le producteur vend directement au consommateur Le producteur vend à un intermédiaire Producteur > Consommateur Producteur > Intermédiaire > Consommateur à la ferme aux détaillants sur les marchés ou foires aux grandes surfaces / magasin Bio en paniers / AMAP à la restauration commerciale en point de vente collectif à la restauration collective Approche Contexte national Sur fond de crises de confiance vis-à-vis des modèles alimentaires traditionnels, les circuits courts, vente sans ou avec un intermédiaire au maximum, et les filières locales constituent des valeurs refuges pour les consommateurs. L’offre suit, puisqu’en France 1 ferme sur 5 (21%) vend une partie de sa production en circuits courts selon le recensement agricole 2010, contre 16% en 2005. 106 fermes au total ont été enquêtées, représentant 80% des 133 producteurs recensés en circuits courts ou engagés dans un signe de qualité sur le territoire. Source : Recensement agricole 2010 Parmi ces 106 exploitations, 78 vendent tout ou partie de leur production en circuit courts 28 font partie de la filière marque Parc (sur les 33 présentes sur le territoire). Répartition des producteurs en circuits courts sur le territoire Source : Enquêtes réalisées dans le cadre du projet en 2013 Cette tendance se confirme sur notre territoire, où les producteurs investissent la vente directe pour le lien social et pour capter une valeur ajoutée jusqu’alors abandonnée à l’aval. Le territoire de la Presqu’île, Brière et Estuaires présente un bassin de consommation important qui s’amplifie en saison. Les producteurs en circuits courts ont su faire preuve sur le territoire d’inventivité, en mettant en place des formes innovantes d’organisations individuelles ou collectives pour tenter de s’adapter à l’évolution de la demande. Les samedis fermiers qui rayonnent sur ces 30 communes et avec l’ensemble des partenaires qui ont travaillé sur le présent projet, témoignent d’un partenariat resserré entre les différents acteurs agricoles du territoire. Les données récoltées sont à la fois quantitatives, afin de mesurer le poids des circuits courts chez ces producteurs, et qualitatives (identification des freins, des besoins des producteurs locaux), pour offrir une prospective sur les évolutions et les réponses à y apporter. Ces données ont été complétées par des apports de personnes expertes et ressources du territoire. La L’offre restauration en produits collective locaux Résultats 78 fermes en circuits-courts consommatrices de main d’œuvre = 265 actifs et 5225 ha. 28 fermes = 40 actifs, en production viande bovine marque Parc de Brière qui ont un impact fort sur l’entretien d’un territoire sensible, avec 5343 ha. La production alimentaire de proximité, comprenant les fermes en circuit court et les producteurs en marque Parc, 19% des 559 fermes et 33% des actifs agricoles du territoire. représente Elle couvre 30% des 35 800 ha de terres agricoles recensées. L’impact de ces productions sur l’environnement du territoire, constitué de 3 bassins versants et 25% de zone humide, est donc essentiel. 1 / Les principales productions des circuits alimentaires de proximité et leurs caractéristiques Les productions courantes, maraîchage, lait, viande bovine et volailles côtoient des produits plus emblématiques du territoire tel que le sel de Guérande. Caractéristiques des exploitations enquêtées et taux de couverture de la demande du territoire par ces fermes hage Maraîc nombre de fermes 16 dont Bio 10 Emplois nombre d’hectares degré de spécialisation circuits courts1 volume taux de couverture de la population résidente 2 viande bovine 44 les volail s et oeuf lait 9 10 10 6 6 83 64 38 30 161 ha 7 116 ha 547 ha 1 052 ha ++ -- +++ - de légumes 3 500 T 150 T Marque Parc 56 T vente directe 24 000 volailles 52 000 dz d’oeufs 962 000 L lait 11 % 5% 1% 3,5% 1 degré de spécialisation circuits courts Obtenu selon la part du chiffre d’affaires réalisé en circuits courts 2 taux de couverture de la population résidente dont 28 en Marque Parc ++ -+++ = 50 % font plus de 75 % de leur chiffre d’affaires en CC 50 % font moins de 10 % de leur chiffre d’affaires 75 % font plus de 75 % de leur chiffre d’affaires 2/3 font moins de 25 % de leur chiffre d’affaires en CC production en cc / consommation moyenne de la population (212 000 habitants) Les 4 productions principales en circuits alimentaires de proximité ont des caractéristiques propres qui illustrent l’évolution de la manière de consommer sur le territoire. hage Maraîc Le maraîchage a connu un important bouleversement ces dernières années. Sur le département, le nombre de fermes en maraîchage bio en vente directe a triplé en 7 ans. Ces nouvelles structures sont source de nombreuses installations peu consommatrices de foncier et fortement pourvoyeuses d’emploi (en moyenne 1 actif pour 2 ha). L’explosion des AMAPs a accompagné ce mouvement ; mais aujourd’hui, les AMAPs ne suffisent plus à absorber l’offre et l’enjeu de diversification des débouchés commerciaux pour les maraichers est essentiel. lait La production laitière a été fortement influencée par les changements alimentaires. Jusqu’en 2006, subsistait une tournée de lait sur le territoire, abandonnée depuis suite à la chute brutale de consommation de lait cru. Sur les 72 millions de litres produits sur le territoire, presque un million est écoulé via les filières courtes et couvre potentiellement 3,5% de la consommation locale. C’est une production où les compétences en transformation sont primordiales afin d’offrir aux consommateurs une large gamme de produits. viande bovine le Parc naturel régional de Brière, couvrant 20 000 hectares de prairies inondables, a été façonné par l’agriculture. La viande bovine valorise depuis des siècles ces surfaces où ne pousse que de l’herbe. Ainsi, les fermes enquêtées en viande bovine (Marque Parc et vente en circuits courts) représentent 20% de la surface agricole du territoire. Aujourd’hui, organisée pour les ¾ en filière Marque Parc, la viande bovine en filière de proximité peut couvrir 5% de la consommation moyenne des habitants du territoire. La valorisation différenciée des bêtes, avec les arrières, qui représentent les morceaux nobles demandés majoritairement par les consommateurs, et les avants, utilisés majoritairement en restauration collective, est très représentative du besoin de complémentarité entre les différents circuits de vente. lles et oeufs volai Les producteurs qui s’investissent dans l’élevage de volailles plein air font la majeure partie de leur chiffre d’affaire en vente directe. C’est également une production investie largement par les producteurs non directement issus du monde agricole. La production locale couvre à peine 1% de la consommation en viande de volaille, une des plus appréciée en France et 1,25 % des besoins en œufs. Bio et ité im de prox c i r c u i t s Sur le territoire, alimentaires 45 fermes sont en bio et 18 en conversion. Les fermes en circuits courts et en bio, 42 au total, représentent donc 40% des fermes en circuit de proximité enquêtées donc les 2/3 des fermes bio du territoire et, ce qui montre le lien important entre le mode de production et ce mode de commercialisation. 2 / Organisation et outils collectifs au service de la diversification de l’offre en produits locaux sur le territoire Le territoire est dynamique en ce qui concerne l’organisation collective de la production et la transformation. Néanmoins, il est à noter un manque notoire d’outil d’abattage de proximité, puisque les producteurs en circuits courts font abattre leurs grands animaux à Craon, Challans ou Vannes. Outre les classiques CUMA de production, on trouve une organisation collective comme la CUMA de la Presqu’ile et plusieurs ateliers de transformation à la ferme. Il s’agit d’un atelier de transformation, équipé de matériel de cuisine professionnel et d’un autoclave, qui permet aux éleveurs de réaliser des terrines et des plats cuisinés à base de viandes, qui diversifieront les gammes proposées aux consommateurs. Ces outils ont été mis en place par divers groupes, pour répondre aux besoins de diversification et à des marchés souvent complémentaires. Ils témoignent de la dynamique et de l’adaptation des producteurs du territoire aux évolutions du métier et de la consommation. 2 ateliers Diversité des outils de transformation développés ou utilisés par les producteurs locaux en circuits alimentaires de proximité Outils de transformation sur le territoire Producteurs du territoire en circuits courts alimentaires de proximité 4 tueries de volailles sur la ferme 1 Abattoir volailles Outils collectifs hors territoire CUMA du Champ du Coq à Plessé Intermédiaires fortement impliqués sur le territoire de transformation viande multi espèces dont 1 collectif à La Turballe 5 ateliers de transformation laitière à la ferme 1 atelier de découpe & transformation de viande CUMA de la Terre à l’Assiette à Puceul Autres transformateurs La L’offre restauration en produits collective locaux 3 / L’attractivité des circuits alimentaires de proximité : lien social et valeur ajoutée Avant même les aspects économiques et d’autonomie, les producteurs du territoire se sont engagés dans la vente en circuits courts majoritairement pour le lien social et le dialogue avec les consommateurs et entre producteurs, qui travaillent beaucoup ensemble (motivation exprimée par 27% des producteurs interrogés). Grâce à ce dialogue, ils se font porte-parole de l’agriculture de tout un territoire et participent ainsi à l’éducation au territoire, à l’alimentation et à l’environnement de leurs concitoyens. La valorisation locale des produits, créatrice d’emplois non délocalisables et d’« euros locaux », participe fortement à la vie sociale et économique du territoire. 4 / Les freins identifiés par les producteurs au développement des circuits alimentaires de proximité Les enquêtes ont permis de recueillir les principales contraintes au développement des circuits de proximité selon les producteurs. La principale difficulté exprimée est la gestion du temps de travail, partagé entre la production, la transformation et la vente. Ce thème est récurent pour les producteurs fermiers. Les difficultés d’organisation impactent souvent l’investissement commercial, et les producteurs expriment un manque dans la communication et la force de vente. Freins au développement (enq. producteurs) Autres Main d’oeuvre et logistique Coût, rentabilité 6% Organisation du travail 6% 40% 9% Problématiques techniques de production ou de transformation 12% Trouver des débouchés et faire face à la concurrence Communication, force de vente 10% 17% 5 / Analyse forces Filières de proximité ancrées historiquement sur le territoire Des producteurs porteurs de dynamiques individuelles et collectives Une filière territoriale organisée : la viande bovine Marque Parc Des organisations et outils en place pour faciliter la transformation et la logistique Diversité des productions et des gammes de produits faiblesses Viande bovine : difficulté de la gestion matière (avant/arrière des carcasses) Investissement en temps important pour la commercialisation Difficultés pour assurer des productions et livraisons régulières opportunités menaces Territoire attractif en tant que bassin de vie Territoire dynamique sur le plan économique et démographique Politique locale en faveur de l’agriculture et des circuits alimentaires de proximité à la fois sur Cap Atlantique et sur la CARèNE Changement de génération agricole avec des opportunités de nouvelles installations Multiplication des démarches d’identification (produit en presqu’île, marque Parc, marques des GMS) : confusion des messages de communication Éparpillement des producteurs compte tenu de la demande manque de lisibilité de l’offre Un mouvement global de changement alimentaire vis à vis de la viande Une pression foncière forte qui limite les possibilités d’installation 6 / Perspectives Un besoin d’accompagnement individuel pour… La recherche d’une diversification des débouchés et les besoins ressentis en communication et en force de vente montre que les producteurs ont besoin d’un accompagnement spécifique sur ces aspects. 48 producteurs sur les 78 déclarent avoir besoin d’un accompagnement individualisé sur des thématiques liées à son métier ; le plus souvent nommés : communication, exploration de nouveaux marchés, en particulier en circuit court et mise en place d’un magasin collectif. … Agir sur le temps de travail et sur les outils Le temps de travail est une question importante qui trouvera en partie réponse dans la structuration d’outils adaptés à l’évolution du métier : des solutions logistiques sont proposées, mais ne répondent pas aux besoins de tous ; les services de remplacement, performants en termes de production, ont besoin de s’adapter aux nouvelles compétences mises en avant par les métiers des circuits courts : transformation et commercialisation. Les formations et conseils d’entreprise devraient également permettre des améliorations dans la gestion du temps de travail. Le développement de débouchés diversifiés, moins chronophages est également une voie de progrès importante. Les outils collectifs structurants doivent être promus/encouragés auprès des producteurs qui souhaitent se réorienter et raccourcir leurs circuits de distribution et de ceux qui s’installent, pour leur permettre de faire face à ces contraintes de temps. Afin de proposer un développement ambitieux de plusieurs circuits de proximité sur le territoire, la coordination ou la montée en puissance de ces outils, ainsi qu’un outil fédérateur devront être réfléchis sur le moyen terme. … Une lisibilité pour le citoyen et une responsabilité dans les pratiques Les fermes en contact direct avec les consommateurs tendent à mettre en œuvre une agriculture plus respectueuse de l’environnement. En face à face avec les consommateurs, les producteurs en circuits de proximité sont garants de leur confiance. Les circuits de proximité valorisent un tiers de la surface du territoire et représentent un levier important pour améliorer l’impact environnemental global des pratiques agricoles vis à vis de l’eau et de la biodiversité. Pour aller plus loin « Produire, transformer vendre. Expériences en vente directe en Loire Atlantique. Terroirs 44. 2010 Mémento « vente directe : et si vous vous lanciez ? » Pays de la Loire, ouvrage collectif. La Les restauration circuits alimentaires collective de proximité sur le territoire Il s’agit dans cette partie d’analyser les circuits de vente existants sur le territoire et utilisés par les producteurs qui sont autant de potentiels de développement pour les producteurs en circuits courts Quelques définitions Le Point de vente collectif une définition récente et stricte. Un point de vente collectif est géré par un groupe de producteurs. Les produits vendus sur le lieu de vente rentrent dans le cadre de la vente directe à la condition qu’au moins un des producteurs du groupe soit présent à la vente. Les AMAPs , les Associations de Maintien de l’Agriculture Paysanne ont vu le jour dans les années 60 au Japon et en l’an 2000 en France. Il s’agit d’un contrat passé entre un collectif de consommateurs et un producteur, pour une livraison régulière de produits en échange, le plus souvent d’un paiement anticipé sur plusieurs mois. Les paniers sont des formes dérivées de ces AMAPs. Plus ou moins contractuelles pour les consommateurs ou plus ou moins sophistiquées dans leur approche logistique, elles relient des producteurs proposant ensemble une gamme de produits à des consommateurs. Les structures juridiques sont en majorité associatives. Contexte Les systèmes traditionnels de vente en circuits courts que sont les marchés de plein vent et les magasins à la ferme, restent les modes de vente majoritaires des circuits courts. L’augmentation du nombre de producteurs en vente directe et l’évolution permanente des habitudes de consommation obligent néanmoins les producteurs à inventer de nouvelles formes de commercialisation : les AMAPs ont connu un boom en Loire Atlantique depuis 2005, mais d’autres formes innovantes (snacks paysans, transport en péniche, paniers internet… initiatives recensées dans le guide Références Circuit Court « innovations dans les circuits courts ») permettent d’aller autrement à la rencontre des consommateurs. Approche Afin de faire un état des lieux des circuits courts existants et d’identifier les freins et les leviers à la commercialisation de produits au travers de ces circuits, plusieurs producteurs et magasins ont été enquêtés. Ainsi ce sont : 45 points de vente à la ferme, 27 magasins dont 4 commerces de produits locaux, 7 magasins bios, 16 magasins de grande, moyenne et petite surface, 31 marchés 7 AMAPs qui ont été approchés et invités à s’exprimer à ce sujet. Ces lieux de vente en produits locaux ont été localisés géographiquement (voir ci-dessous) dans l’objectif d’avoir une vision de leur répartition spatiale. circuits courts Les dimensions qualitatives de l’enquête ont été facilement abordées à l’inverse des aspects quantitatifs, tels que les chiffres d’affaire, du fait de soucis de concurrence ou de difficultés à rassembler les chiffres. Résultats 1 / Les circuits de proximité pour/chez les producteurs Les producteurs ont en moyenne 3 modes de commercialisation. 1/3 possède un ou deux circuits de distribution, ce qui atteste d’une diversification assez faible. Nombre de circuits de commercialisation de proximité utilisés par les producteurs Comme la carte l'illustre, il existe une diversité intéressante de modes de commercialisation, mais hormis les GMS, le maillage est très hétérogène. La Côte et le bassin de population de Saint-Nazaire exercent une influence forte sur le territoire. Nombre de marchés hebdomadaires par commune et localisation des types de points de vente spécifiques aux produits fermiers. La Les restauration circuits alimentaires collective de proximité sur le territoire Les producteurs véhicule individuel logistique grossistes commercialisation amap marché à la ferme magasins producteurs GMS restauration collective magasins Bio 2 / Une multitude d’acteurs et de circuits de proximité sur le territoire Même si la logistique et la vente sont majoritairement le fait d’initiatives individuelles, des outils logistiques ont été mis en place par les producteurs et par des intermédiaires pour faire face aux différents marchés. outils cible commerciale prise de commande regroupement des commandes livraison approximité GMS, RHD14, Magasins site internet non non manger bio RHD site internet oui MIN de Nantes par opérateur extérieur ou producteur de la terre à l’assiette Magasins de producteurs, RHD et magasins. Viandes des adhérents téléphone oui par Terroirs sur la route15 panier presqu’île consommateurs et quelques points de vente site internet oui oui 14 15 Le Restauration Hors Domicile regroupe la restauration commerciale et la restauration collective. Terroirs sur la route a été mis en place en 2010. C’est aujourd’hui une CUMA qui livre pour les producteurs et l’atelier de découpe De la Terre à l’Assiette en organisant les tournées et en mutualisant les coûts. Le service est facturé aux producteurs. 3 / La vente directe Derrière la vente à la ferme, mode de vente cité en premier lieu (37% des producteurs en circuits courts), le marché de plein air reste une forme de commercialisation privilégiée pour 25% des enquêtés, sur le territoire et au niveau national. Viennent ensuite les magasins collectifs, les systèmes de panier/AMAPs, avec chacun 10% des modes de vente cités. La vente à la ferme âgée. La Presqu’ile accueille également tous les ans des marchés fermiers d’été, Ranrouët à Herbignac, Kerhinet à St Lyphard et Kercabellec à Mesquer. Mis en place en partenariat avec l’association Terroirs 44, ils accueillent au total, une quarantaine de producteurs par semaine. Elle prédomine, mais est fortement hétérogène. Elle prend parfois la forme de véritables magasins avec d’importantes gammes de produits et amplitudes horaires. Mais ces derniers sont finalement peu nombreux et la majorité de ces points de vente consiste en de simples points de retrait des produits de la ferme. AMAPs On ne dénombre que 7 AMAPs sur le territoire, pour un total de 122 sur l’ensemble du département. Environ 450 paniers sont distribués chaque semaine, ce qui correspond à 450 familles approvisionnées. Le chiffre d’affaire généré par ces AMAPs est estimé à 400 000 €. Marchés 44% des producteurs vendeurs directs vendent leurs produits sur des marchés. Ces 34 producteurs font en moyenne 3,35 marchés traditionnels par semaine. 7 communes n’ont pas de marché alors que le même nombre en organisent plus de 3 par semaine. Alors que la plupart des « marchés du week-end » fonctionnent bien, les marchés de milieu de semaine, hors saison, sont parfois menacés par le non renouvellement d’une clientèle assez Les paniers Les paniers fonctionnent bien, avec 2 systèmes très différents. Panier Presqu’île, dont le siège est à la Turballe, regroupant 16 producteurs, propose 300 produits locaux sur son site internet et emploie 1,3 ETP pour livrer différents points chez des particuliers de la Presqu’île, à Guérande majoritairement. Paniékitable (à Prinquiau), regroupant 6 producteurs et l’association d’insertion Acces Reagis, s’appuie sur un système de commande simplifié, sans salarié. à eux deux, on estime que le chiffre d’affaire dégagé approcherait 300 000 €. Points de vente collectifs initiés par des producteurs Au regard de la population, le nombre de magasins de producteurs est assez faible. Ils sont surtout centrés sur Saint-Nazaire, cœur urbain du territoire. Il y a un potentiel de développement considérable pour ce genre de mode de commercialisation, avec des villes en croissance démographique importante et une demande en produits de proximité importante. 4 / La vente par un intermédiaire Les ventes aux intermédiaires sont pratiquées par 57 % des interrogés. La vente en supermarché est en tête, citée par un tiers de producteurs. Les autres modes de vente sont équitablement représentés (1/6ème des citations) : restauration collective, restauration commerciale, commerçants détaillants et magasin SOCALI de St Nazaire. Il en est tout autrement au niveau national, où le mode de vente le plus cité est de loin le commerçant détaillant (70%), suivi de très loin par la grande distribution (15%), de la restauration commerciale (5%) et collective (2%). Les enseignes bio Très dynamiques sur le territoire (8 enseignes), les enseignes bio sont en recherche de produits locaux, tout comme les GMS(40). Le frein principal est la méconnaissance des producteurs locaux existants. Les magasins interrogés souhaitent tous avoir accès à un guide recensant les producteurs en circuits courts. La restauration hors domicile est un marché en croissance. Plusieurs producteurs approvisionnent des cantines en gré à gré ou en passant par Manger bio 44, ou en faisant livrer par Terroirs sur la route. Selon les élus, il manque d’un outil structurant supplémentaire pour passer un cap dans l’approvisionnement. La Les restauration circuits alimentaires collective de proximité sur le territoire 5 / Analyse L’enquête a permis de recenser les points positifs et négatifs exprimés par les producteurs locaux vis-à-vis des différents circuits courts. à partir de ces constats, les producteurs ont pu exprimer les perspectives de développement des circuits alimentaires de proximité à leur niveau. Avantages et contraintes / inconvénients de différents circuits commerciaux recensés auprès des producteurs enquêtés avantages difficultés vente à la ferme • Clientèle fidèle / lien social • économie de transport • Peu d’investissement • Temps à passer • Manque en communication (signalétique…) • Pas toujours de gamme diversifiée de produits à proposer vente sur les marchés • Clients fidèles • Marchés très fréquentés en saison • Beaucoup de clients potentiels et de touristes • Temps à passer • Les marchés de milieu de semaine manquent de dynamisme • Difficulté à être identifié en tant que producteur : manque signalétique producteurs vente en paniers • Proximité consommateurs • Valeur ajoutée • Permet de tout vendre • Beaucoup de trajet pour de petites quantités • Temps à passer vente en GMS • • • • Peu d’investissement Gain de temps Permet d’écouler les volumes Facilité de logistique • Aucun retour consommateur • Mauvaise image auprès des consommateurs • Prix de vente tiré vers le bas vente en restauration hors domicile • Ancrage territorial et éducation d’un public jeune. Pour certains produits, possibilité de réduire les coûts de conditionnement • Temps de commercialisation réduit • Volumes souvent faibles (ou trop importants) • Difficultés logistiques • Prix Repenser sans cesse les circuits courts Plus d’un tiers des producteurs vendant en circuits courts déclarent ne rien vouloir changer dans leur métier. Néanmoins, 49% des interrogés souhaitent de nouveaux débouchés, qu’ils soient précisément exprimés comme la Restauration hors domicile, avec 17% des réponses, ou plus vague (32%). L’enseignement principal de cette consultation est que les circuits courts ont des marges de progrès importantes sur la diversification. Plus de 60% des producteurs interrogés pensent qu’une nouvelle dynamique locale est possible. De nombreuses propositions pour accompagner cette dynamique ont été formulées par les différents enquêtés : développement de nouveaux ateliers (21%), création de PVC (Point de vente collectif), développement de la restauration collective et commerciale, livraisons de paniers multi produits, réflexion sur la logistique et la commercialisation (embauche de commerciaux), organisation d’événements sur les exploitations pour la communication et la sensibilisation des consommateurs. 40% souhaitent travailler sur des projets collectifs, notamment pour la mise en place d’un magasin. 17% des producteurs interrogés souhaitent être mis en relation avec des porteurs de projets en circuits courts pour une association ou pour assurer la reprise de leur exploitation. Dans ce cadre, le développement et la mise en place de groupes d’échange est important. forces faiblesses Des outils collectifs de commercialisation performants Manque d’identification de la production locale (panierpresquile.org, Manger bio 44, approximité.fr…) Un bon maillage du territoire par les magasins de producteurs Manque de visibilité des producteurs locaux sur les marchés et sur les routes Hétérogénéité des lieux de vente à la ferme Une belle offre de marchés traditionnels et de saison Un manque de magasins collectifs opportunités menaces Territoire dynamique sur le plan économique et démographique Développement de la demande globale pour des produits locaux de qualité Projet de légumerie et plate-forme de stockage et de livraison entre Savenay et St Nazaire qui offre des perspectives d’avenir Place des marchés prises par des revendeurs Concurrence entre producteurs sur certaines filières 6 / Perspectives Améliorer la visibilité en mettant en avant un territoire locavore qui promeut les circuits alimentaires de proximité et de qualité Le territoire de la Presqu’île, Brière et Estuaires bénéficie d'une offre alimentaire développée, à travers de nombreux points de vente, outils collectifs, magasins œuvrant pour des circuits de proximité et de qualité. Améliorer la visibilité et la communication de ces différentes dynamiques à travers une signalétique adaptée (panneaux bords routes, encarts dans les magasins…) aux différents modes de vente permettrait aux acteurs d'être mis en avant, mais également au territoire d'être identifié comme un territoire moteur dans le développement des circuits alimentaires de proximité et de qualité. Une expérience intéressante : Grabels produits locaux de qualité étiquetés Les producteurs, qui en sont pourtant des acteurs incontournables, ne sont pas toujours bien identifiés sur les marchés traditionnels. La Mairie de Grabels (34) a mis en place, avec l’INRA, un marché où les produits locaux sont mis en avant. La gouvernance de ce marché est originale, puisque différents collèges (artisans, producteurs, consommateurs, élus) y sont représentés et c’est ensemble qu’ils valident les nouvelles adhésions. Ce concept intéresse d’ores et déjà d’autres communes et pourrait, sur le territoire, répondre à un besoin de lisibilité et de visibilité de la part des producteurs. Cette démarche suit un cahier des charges précis et découle sur une marque déposée à l’INPI. Innovation dans les circuits courts. Production dans le cadre du casdar RCC . oct.2013 Disponible en téléchargement sur le site pardessuslahaie.net Signaler et garantir l’origine des produits dans les circuits courts alimentaires. L’expérience innovante du marché de Grabels. Publication du Programme PSDR LR. Yuna Chiffoleau INRA, Mathieu Dalmais INRA et Jean‐Pierre Divet. mars 2013 Au plus près de l’assiette. Pérenniser les circuits courts alimentaires. Ed. Quae, educagri Accompagner les dynamiques collectives innovantes naissantes, notamment pour la mise en place de magasins collectifs, très peu présents sur le territoire. Soutenir les initiatives actuelles dans la communication et le développement pour qu’elles continuent de se développer pour intégrer de nouveaux producteurs et toucher de nouveaux publics. Le développement de paniers presqu’ile, par exemple, a permis de passer en 5 ans de 9 à 16 producteurs engagés et a permis de tester un panier à destination des professionnels, du commerce ou de la restauration. Pour aller plus loin Panier Presqu’île : www.panierpresquile.panierlocal.fr Paniekitable : http://assopaniekitable.wix.com/paniekitable AMAPs : www.amap44.org Les outils logistiques Terroirs sur la route : www.fildesterritoires.fr/puceul-objectif- rempli-pour-qterroirs-sur-la-routeq335.html www.approximite44.fr www.mangerbio44.fr De la Terre à l’Assiette : www.nozay44.com/terre-assiette.html La restauration collective La restauration collective a avant tout un rôle social car elle s’adresse aux personnels et usagers des structures privées et publiques afin de leur proposer un repas sur place à un prix réduit. Tout établissement public ou privé proposant ce type de service (scolaire, universitaire, hospitalier ou social) peut choisir entre deux systèmes de fonctionnement : Gestion directe, quand la structure est autonome dans la confection des repas Gestion concédée, quand elle délègue cette fonction à une société externe S’intéresser à la restauration collective nécessite une approche transversale pour toucher la multitude d’acteurs en lien avec son fonctionnement et aborder les enjeux liés à l’introduction de produits de proximité et de qualité. Acteurs externes état Collectivités Agriculteurs Formation Administration pénitentière, hospitalière Transformateurs Management Acheteurs Grossistes Groupements d’achat Organisations professionnelles Acteurs internes élus Restaurant collectif Société de restauration Convives Plateformes Distributeurs équipes cuisine Associations Diététiciens Enseignants Animateurs Parents d’élèves Intermédiaires Acteurs concernés par la restauration collective16 Source 16 : Préfecture de la région Rhône-Alpes, 2010. Favoriser une restauration collective de proximité et de qualité, Guide DRAAF, p.64. ect j b o Enjeux identifiés par le projet approvisionner la restauration collective en produits locaux de qualité s éco n o mi que i fs développer l’économie locale : relocaliser l’activité, créer de nouveaux emplois ... valoriser la production locale éc o lo giq ues éviter la pollution liée au transport Privilégier les produits peu emballés Favoriser les modes de productions respectueux de l’environnement Améliorer le cadre de vie en zone péri-urbaine & rurale s o ci a u x éducatif : goût, environnement et développement durable, origine des aliments, ... citoyen : sensibiliser les parents, développer de nouvelles habitudes alimentaires, ... santé publique professionnel : valoriser les métiers de cuisinier en restauration collective et d'agriculteurs, ... social : tisser du lien entre producteurs et consommateurs L’accompagnement de l’approvisionnement de produits locaux et de qualité doit être adapté aux spécificités des établissements tout au long de leur projet au travers : d’un diagnostic pour comprendre les attentes, de l’élaboration des menus, de la recherche d’un équilibre financier, de la formation des cuisiniers, et de l’accompagnement pédagogique. La restauration collective est un levier incontournable permettant l’implication de tous les acteurs d’un territoire pour développer les circuits alimentaires de proximité. La Larestauration restaurationcollective collective Contexte 1 / La restauration collective française en quelques chiffres 15 millions de Français prennent chaque jour au moins 1 repas hors de leur domicile, dont plus de 50% en restauration collective. Ce secteur totalise plus de 7 milliards d’€ HT d’achats alimentaires, répartis de façon quasiment égale entre produits frais, produits surgelés et produits d’épicerie. La dépense alimentaire en France La RHD* représente seulement 2 / Cas de l’agriculture biologique dans la restauration collective En 2007, le Grenelle de l’environnement fixait comme objectif 20% de produits bio dans la restauration collective publique. Cet objectif ambitieux n’a pas été atteint en 2014, il a été réaffirmé par le ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll dans le plan Ambition bio 2017. 3 / Un contexte favorable évolution de la réglementation des marchés publics Depuis 2004, le code des marchés publics autorise l'intégration de critères environnementaux aux stades clés de la procédure d’appel d’offres (définition du besoin, cahier des charges et conditions d'exécution). Depuis 2006, le code des marchés publics intègre explicitement la notion de développement durable. Les objectifs de développement durable deviennent des éléments à prendre en compte autant dans la détermination des besoins à satisfaire (art. 5) que dans les conditions d'exécution d'un marché (art. 14). 4% des 171,6 milliard d’euros dépensés chaque année Un contexte favorable L’émergence des démarches de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) et d’achats responsables illustrent la volonté des acteurs économiques des territoires d’aller vers une amélioration de leurs pratiques. (ex : Moyenne des dépenses alimentaires pour un français 2600 € chaque année dont seulement 104 € en restauration collective). Des projets sont menés par le Conseil Régional des Pays de La Loire et le Conseil général de Loire Atlantique auprès des lycées et des collèges sur ce thème. par les français pour leur alimentation. * RHD = Restauration Hors Domicile Des outils d’approvisionnement en produits locaux de qualité (bio et/ou locaux) et des outils logistiques sont présents et fonctionnent déjà sur le territoire tel que Manger Bio 44 Approximité.fr Terroirs sur la route Approche 98 établissements de restauration collective ont été enquêtés, soit environ 60%* des établissements de restauration collective du territoire afin de déterminer le mode de gestion des structures, de connaître le fonctionnement en cuisine, leurs approvisionnements. Les entretiens ont également permis de prendre connaissance des démarches autour de la restauration dans les établissements ainsi que leur volonté de développer l’approvisionnement local. (*sans les restaurants inter-entreprises) Les structures enquêtées ont été majoritairement des établissements en gestion directe, 62% et 38% fonctionnent en gestion concédée établissements enquêtés Type d'établissements Restaurants d'entreprise Lycées Centres de vacances nombre d'établissements enquêtés 4 9 13 Collèges 13 Maisons de retraite écoles primaires & maternelles Maisons de retraite et écoles primaires & maternelles représentent près de 50% des établissements enquêtés 10 établissements médicaux (ratio gestion directe/gestion concédée identique au niveau national). La gestion directe permet une plus grande souplesse pour introduire des produits de proximité et de qualité dans les établissements du territoire. sur le territoire. Elles ont un impact intéressant au niveau de la sensibilisation car elles concernent une grande partie de la population. 21 26 Un groupe de professionnels de la restauration collective du territoire (chef de cuisine) a été constitué pour suivre une formation sur les techniques de cuisine permettant de travailler avec des produits de qualité et locaux en limitant l’impact financier. La Larestauration restaurationcollective collective Résultats 1 / Volume de repas Les établissements enquêtés servent environ 9,7 millions de repas par an sur le territoire. Si l’on se réfère à la valeur nationale, cela équivaut à environ 23 millions d’€ d’achats de denrées alimentaires. 23 millions d’€ d’achats de denrées alimentaires pour 98 établissements enquêtés Le territoire de Presqu’île, Brière, Estuaire présente un intérêt économique important à relocaliser ces approvisionnements en produits alimentaires pour sa restauration collective. 3/ Des disparités géographiques entre offre et demande 2 / Les produits Bio, de qualité et la proximité dans la restauration collective du territoire 49% des établissements enquêtés s’approvisionnent en direct auprès de producteurs locaux (avec au moins un producteur). 49% des établissements enquêtés achètent des produits issus de l’Agriculture Biologique (au moins 1 produit). Ce chiffre est légèrement inférieur à la moyenne nationale (56%), ce qui traduit un potentiel de développement intéressant qui peut être mobilisé par une sensibilisation des collectivités. La dynamique territoriale est encourageante avec 54 établissements qui se déclarent motivés pour introduire des produits locaux (dont 35 qui en introduisent déjà et qui veulent augmenter la part des approvisionnements de proximité et de qualité). Les établissements s’approvisionnent de 3 manières : Groupement d’achats (40 établissements) Appels d’offres (17 établissements) Gré à gré (28 établissements) Ces modalités d’approvisionnement permettent toutes l’introduction de produits de proximité et de qualité. Volume de repas servis et nombre de producteurs sur les communes Données significatives mais non exhaustives (60% des structures enquêtées sur le territoire). Cette carte présente le nombre de producteurs installés sur chaque commune, le nombre de repas servis par commune ainsi que la motivation des équipes des restaurants collectifs (en nombre de repas impactés par la volonté des établissements sur la commune) à agir pour l’introduction de produits locaux dans leur cuisine. Elle révèle des disparités entre les zones de production et les lieux de consommation. C’est le cas des 3 plus importantes communes (en termes de nombre de repas servis) Saint-Nazaire, La Baule et Montoir de Bretagne qui possèdent peu de producteurs sur leur territoire. à l’inverse, certaines communes présentent un nombre important de producteurs mais leurs restaurants collectifs servent peu de repas. Une vision territoriale élargie, plus importante que simplement la commune, est nécessaire pour permettre l’approvisionnement en produits de proximité et de qualité de la restauration collective sur le territoire de la Presqu’île, Brière et Estuaires. Analyse 1 / Les collectivités territoriales : un acteur majeur Nombre de repas et mode de gestion des restaurants municipaux Tout comme les autres structures, les communes présentent une grande diversité de situations, que ce soit du point de vue du mode de gestion ou du nombre de repas servis. Au niveau de la demande, les communes peuvent avoir un effet structurant sur la filière au travers de leurs restaurants municipaux. En effet, par le nombre de repas qu’elles servent (environ 1,5 millions de repas/an) et grâce à la planification de leurs besoins, elles permettent aux producteurs d’anticiper leur production et de s’organiser collectivement pour répondre à cette demande. De plus, les différents projets menés sur le territoire (changement de mode de gestion, accompagnement des lycées et collèges…) peuvent permettre d’augmenter l’approvisionnement en produits de proximité et de qualité. 2 / Des perceptions variables selon les acteurs Lors des entretiens, une diversité de perception autour des circuits alimentaires de proximité est apparue, quelques exemples : La qualité est associée au goût, à la fraîcheur, à la saisonnalité, à la proximité… Les freins émis tournent autour de la logistique et du coût Le choix des fournisseurs s’effectue selon la proximité, le prix, la provenance, la bio Pour répondre à cette variété de perceptions, un accompagnement adapté (contacts en fin du document) à chaque structure (restaurants municipaux, lycées, collèges, maisons de retraite…) est une réponse possible pour favoriser un approvisionnement de proximité et de qualité. La Larestauration restaurationcollective collective 3 / Caractéristiques de la restauration collective Quelques caractéristiques d’approvisionnement du secteur de la restauration collective : gros volumes suivant les produits réduction du nombre des fournisseurs prix bas origine nationale et internationale des produits forte augmentation des produits prêts à l'emploi réduction du personnel en cuisine politique d'achat de masse temps important passé aux travaux de désinfection Les deux modes de gestion de la restauration collective permettent l’introduction de produits de qualité et de proximité mais présentent des contraintes bien spécifiques à leur fonctionnement. gestion directe forces faiblesses Souplesse sur les approvisionnements Lien direct entre la production et la consommation Difficultés d'obtenir un engagement sur le long terme opportunités menaces Contact facile entre les acteurs Simplicité de mise en pratique des objectifs Le projet repose souvent sur une personne dont la motivation est déterminante gestion concédée forces faiblesses Les attentes et objectifs sont annoncés à l’avance dans le marché Une personne est dédiée aux achats, effet structurant opportunités Possibilité de rédaction du marché Achats possibles hors marché Image commerciale du circuit alimentaire de proximité Dialogue entre le prestataire RHD et la production locale Peu de marge de manœuvre pour les collectivités Référencement compliqué des fournisseurs Le prix souvent présenté comme un frein menaces Difficulté de rédaction du marché (laissera peu de marge de manœuvre) Difficulté de positionnement pour les prestataires locaux Difficulté de suivi du bon respect du marché Perspectives Les réalités présentées précédemment s’opposent à la logique d’un approvisionnement des restaurants collectifs par les «circuits de proximité» qui se mettent en place parallèlement sur le territoire. Il n’y a pas de formule clé en main, chaque structure doit avoir une réflexion en fonction du fonctionnement de sa restauration collective. Un accompagnement individuel par un organisme spécialisé (contact en fin du document) est la méthode la plus pertinente pour appréhender ces questions et développer l’introduction des produits de qualité et de proximité. 1 / Les besoins en accompagnement des acteurs L’approvisionnement en produits locaux de qualité dans les restaurants collectifs nécessite des modifications des habitudes de fonctionnement. Ces modifications doivent concerner : la rédaction des appels d’offres (Marchés publics ou autres) comme cela est le cas dans certaines communes du département (ex. de la Ville de Nantes et de la Mairie de La Montagne qui ont adapté leurs appels d’offres pour inciter les producteurs locaux et de qualité à répondre soit individuellement, soit via une filière organisée), la préparation et le service du repas par l’organisation de formations destinées aux professionnels des restaurants collectifs comme cela a été le cas lors des journées de formation sur les techniques de cuisine évolutive au centre de vacances La Marjolaine de La Turballe, la conception des menus, les livraisons et la gestion des stocks. Il est important de se fixer des objectifs réalisables et de débuter son projet d’approvisionnement de proximité et de qualité par étapes. Il est préférable pour pérenniser cet approvisionnement, de démarrer lentement pour ensuite développer ce fonctionnement. 2 / Les axes de développement Proposer une offre agricole claire aux acheteurs Il est important de clarifier les offres en produits du territoire et d’aboutir à une proposition pertinente à l’échelle du territoire à l’intention des décideurs/acheteurs des restaurants collectifs. Cette proposition doit se faire conjointement avec les restaurants collectifs qui souhaiteraient s’engager dans une démarche d’introduction progressive de produits locaux de qualité. Communiquer pour accompagner la démarche Une communication sur les actions mises en place par les structures est primordiale pour valoriser et pérenniser le travail effectué par les collectivités, auprès des convives, parents d’élèves mais également auprès des autres acteurs (personnel de cuisine, de salle, enseignants…). La communication peux porter aussi bien sur l’origine des produits, les modes de production, la saisonnalité que sur leurs impacts sur les 3 piliers du développement durable (social, économique et écologique). La vulgarisation des notions de qualité, de local et de circuits courts est également un point fondamental. Accompagner les collectivités sur les appels d’offres et les marchés publics (de la rédaction au suivi) Le territoire de la Presqu’île, Brière et Estuaires possède de nombreuses cuisines (17) fonctionnant par appel d’offres pour assurer leur service de restauration. La procédure de marché public permet à la collectivité d’exprimer ses besoins au niveau des différentes étapes. La mise en place du marché pour favoriser un approvisionnement local et de qualité, est importante pour être en règle avec la législation et faire comprendre clairement ses attentes. /29 La Larestauration restaurationcollective collective 3 / Le territoire de la Presqu’île, Brière et Estuaires : un potentiel d’approvisionnement intéressant Si les approvisionnements des 9 700 000 repas étaient relocalisés à l’échelle du territoire sur les produits du le tableau ci-dessous, cela représenterait une surface agricole d’environ 4272 hectares et 191 emplois. Tableau comparatif de l'offre des producteurs du territoire, avec les estimations de volumes des mêmes produits consommés par les établissements de restauration collective sur une année. hage Maraîc les volail s et oeuf lait 9 10 10 10 6 6 83 64 38 30 161 ha 7 116 ha 547 ha 1 052 ha 3 500 T de légumes 150 T Marque Parc 56 T vente directe 60 T 24 000 volailles 52 000 dz d’oeufs 962 000 L lait 7 3 2 16 dont Bio Emplois volume bovine 44 nombre de fermes SAU viande dont 29 en Marque Parc nombre de fermes travaillant avec la restauration collective 10 dont Bio 5 3 0 1 3 400 T de légumes 180 T 265 T 40 000 dz d'oeufs 500 000 L 18 37 Volume estimatif des approvisionnements de la restauration collective installations nécessaires 12 0 en Marque Parc dont producteurs laitiers 18 dont producteurs viande Sachant que la Surface Agricole Utile du territoire (30 communes) représente environ 35 796 ha. Le potentiel de surface agricole peut largement satisfaire la demande de la restauration collective. Toutefois, une comparaison entre l’offre des producteurs du territoire et les estimations de volumes des mêmes produits consommés par les établissements de restauration collective montre la nécessité d’encourager l’installation de nouvelles fermes sur le territoire. (cf. tableau ci-contre). Ainsi l’approvisionnement local des restaurants collectifs est un véritable levier pour la territorialisation de l’économie et la création d’emplois locaux en contribuant à l’attractivité économique des exploitations du territoire. Pour aller plus loin « Guide pratique : Favoriser une restauration collective de proximité et de qualité » DRAAF Rhône-Alpes – 2011 « Guide SNRC et WWF : Du Bio à la cantine Mode d’emploi » Sept 2009 Les communes La grande diversité de produits locaux offre une opportunité aux acteurs de développer une politique alimentaire du territoire. En effet la compétence communale sur le foncier à travers les PLU et les diagnostics agricoles réalisés depuis plusieurs années permettent aux communes de jouer un rôle moteur dans le développement de productions alimentaires locales. Par ailleurs les communes peuvent, par la commande publique, favoriser l’introduction de produits locaux dans la restauration scolaire. L’élaboration d’un schéma de développement des circuits alimentaires de proximité a été souhaitée par les élus locaux et c’est dans ce cadre que les élus de chaque commune ont été rencontrés. penestin piriac sur mer camoel assérac mesquer st molf ferel missillac la chapelle des marais herbignac bretagne pont-ch âteau crossac st ly phard la turballe ste reine de st joachim besné guersac st malo de Le Croisic eau x st andré des guérande bat z sur mer la baule pornichet Approche trignac montoir de le pouliguen prinquiau bretagne donges st na zaire Chaque rencontre a eu pour but d’informer les mairies sur les objectifs du projet, de recueillir leurs attentes sur les marchés de plein air, les commerces de proximité sur la restauration collective communale. Ce dernier point est traité dans le chapitre « restauration collective » Les entrevues se sont déroulées avec les élus et les techniciens en charge soit de l’agriculture ou plus souvent de la restauration communale ou des affaires scolaires entre avril et juillet 2013. Résultats Les 30 communes ont été enquêtées et voici un aperçu des questions posées et des réponses qui ont été apportées. 1 / Qu’est-ce qu’un produit local ? à cette question, on constate que les communes ont une perception qui peut diverger d’une personne à l’autre. Pour la majorité des personnes interrogées (45% des communes consultées) un produit local est issu de son EPCI et ensuite du département de Loire-Atlantique (32% des communes rencontrées). 2 / Les marchés de plein air Les marchés sont gérés majoritairement par les communes mais 6 communes n’en possèdent pas. C’est avec une belle unanimité que toutes les personnes interrogées plébiscitent l’importance du marché pour la commune. Les fonctions de lien social avec les habitants, de lieu d’échange, de convivialité, d’accessibilité pour les personnes âgées et de lieux de vie sont les plus souvent citées. La fonction économique du marché par sa synergie sur le commerce local sédentaire est primordiale pour les élus. Pour les 6 communes qui subissent le déclin de leur marché, le cercle vicieux de l’insuffisance de commerçants ambulants qui entraîne la raréfaction des clients ou réciproquement semble insoluble. Les marchés de milieu de semaine sont les plus touchés par ce déclin. Afin de dynamiser leur marché, les communes ont recours à différents moyens. La construction d’une halle, bien que coûteuse, est souvent une réussite. La gratuité des places de parking ou le stationnement payant pour favoriser la rotation des clients, les animations en saison, le changement de lieu pour rendre le marché plus accessible sont également évoqués. La vitalité des marchés dépend également d’une signalétique appropriée pour capter de nouveaux clients, en particulier pendant la période touristique. Les producteurs sur les marchés ne bénéficient d’aucune signalétique particulière de la part des communes, à l’exception des marchés de producteurs de saison, ce qui les rend invisibles pour la plupart des consommateurs. Toutefois la mise en place d'une signalétique nécessite des procédures de vérification concernant la qualité et l'origine des produits affichées par les producteurs. Les communes rie Boucherie Boulange 28 22 Epicerie Magasin 3 15 Nombre et types de commerces existants sur le territoire 3 / Les petits commerces alimentaires de proximité Toutes les communes possèdent au moins un commerce alimentaire. Ce sont les boulangeries qui sont les plus présentes, suivies des boucheries et ensuite des épiceries. Les projets d’ouvertures de commerces alimentaires de proximité concernent 14 communes dont 2 avec des producteurs. Le développement des produits locaux distribués par les commerces (alimentaires de proximité) est cité par 7 municipalités. 1 seule municipalité souhaiterait l’ouverture d’un commerce spécialisé de produits locaux. 4 / La restauration collective communale (voir détails chapitre restauration collective) Sur les 26 communes enquêtées toutes désirent introduire plus de produits locaux. Plus de 50% des communes préparent les repas sur place en gestion directe ou concédée. Ce mode d’organisation permet de développer l’utilisation de produits locaux. 5 / Communication et commercialisation des produits locaux Les communes sont prêtes à promouvoir les producteurs locaux en leur ouvrant leur bulletin municipal ou leur site internet. Les autres moyens d’action comme une signalétique commune, un dépliant spécifique ou un évènement (marché de plein air, fermes ouvertes, fête de l’agriculture etc.) sont aussi évoqués. Les principaux lieux de vente que les communes souhaitent développer pour encourager la commercialisation des produits locaux sont en priorité les marchés fermiers, les magasins à la ferme et les AMAPs. Bio Analyse Positionnement des communes au regard du développement des circuits alimentaires de proximité forces faiblesses Une volonté d’intégrer le développement Information et formation des élus et techniciens des circuits alimentaires de proximité communaux sur les enjeux du développement dans les projets du territoire. des produits locaux Pouvoir d’impulsion par la commande publique Communication sur les produits locaux du territoire à travers la restauration collective à travers la communication municipale Implication de beaucoup de communes sur la présence Mieux connaître la production locale du territoire de produits locaux dont le bio dans la restauration collective Identification et développement des moyens d’actions Volonté politique forte pour que les marchés de plein air pour le développement des produits locaux dans se développent ou se maintiennent la restauration collective municipale en gestion concédée Les municipalités sont très favorables Accompagnement personnalisé des acteurs communaux pour communiquer avec leurs moyens de la restauration collective pour progresser sur les produits locaux dans l’introduction des produits locaux. opportunités fragilités Un territoire avec une offre diversifiée de produits locaux et de circuits courts Une demande forte des résidents et des visiteurs pour acheter des produits locaux sur tous les lieux de vente Moyens financiers contraints, moyens d’actions limités Difficultés pour introduire les produits locaux dans les politiques d’achats publiques Perspectives Afin de développer et de favoriser une politique alimentaire de proximité au niveau communal un certain nombre d’actions doit être engagé : Information et formation des élus Construire une charte d’engagement des communes qui et techniciens doit servir de cadre de communaux sur les référence aux actions enjeux économiques, futures et accompagner environnementaux, celles des sociétaux et culturels producteurs en cours des circuits alimentaires de construction. de proximité et de qualité. Accompagner les communes Aider les communes à mieux communiquer pour l’introduction des produits locaux vers leurs habitants : de qualité dans la site internet présentant restauration municipale l’offre locale et bio, et sur les marchés de catalogue des produits. plein air. Les communes Cet accompagnement souhaitent également individualisé sera information des consolidé par convives et des parents, une dynamique développement de collective d’échanges partenariat avec des d’expériences entre producteurs. communes du territoire du projet. Promouvoir , en les rendant visibles, les agriculteurs et les produits du territoire sur les marchés, dans les commerces, dans la restauration collective et dans la communication communale. Les élus et les consommateurs reprochent souvent la confusion et le manque de repère entre vrais producteurs et revendeurs. 12345 Synthèses & Perspectives Le travail présenté ici permet de dresser le panorama des circuits alimentaires de proximité et de mieux comprendre le potentiel du territoire en ce qui concerne le développement de ces circuits. Pour chaque état des lieux les perspectives et orientations de développement ont été mises en évidence. L’étude de la demande démontre le potentiel existant sur le territoire en termes de consommation privée ou collective. De niches, les circuits alimentaires de proximité ont des marges de manœuvre pour passer à une autre échelle avec une offre en produits locaux abondante et diversifiée. C’est tout l’enjeu d’une stratégie de développement des circuits alimentaires de proximité d’engager des actions incitant, favorisant le rapprochement de l’offre en produits locaux et des consommateurs. C’est ainsi qu’en analysant les besoins de chaque acteur, les freins qu’ils rencontrent à mettre en valeur les produits locaux, un plan d’action a été élaboré. Illustration de la rencontre de l'offre et la demande Accompagner les communes pour favoriser l’introduction des produits locaux dans la restauration collective Aujourd’hui, l’offre locale et la demande des collectivités du territoire ne se rencontrent pratiquement pas, il y a très peu de liens entre ces 2 domaines. Pourtant les équipes municipales ont pour la plupart la volonté d’inscrire le développement des circuits alimentaires de proximité dans leur projet de territoire en faisant de la commande publique un levier important pour la structuration de l’offre. Dans ce cadre, le travail sur le cahier des charges, la planification et la contractualisation sont indispensables : pour les producteurs, qui anticipent les mises en productions et pour les collectivités, qui disposent d’un approvisionnement de qualité et sécurisé. C’est l’un des axes majeurs du programme d’action mis en place par le projet qui propose un accompagnement individualisé des communes adapté à leur fonctionnement et leurs spécificités. Former les professionnels de cuisine pour augmenter la part de produits locaux dans les menus L' approvisionnement et l’utilisation de produits locaux nécessitent des compétences particulières pour en gérer les spécificités : planification, connaissances des pratiques des producteurs, élaboration des menus, travail des produits, techniques de cuisine. Ce sont des savoir-faire indispensables pour pérenniser une qualité des repas optimale. Améliorer la visibilité des produits et des producteurs locaux sur les marchés et dans les points de vente La présence d’un marché de plein air dynamique est un enjeu crucial pour l’économie et la vie sociale d’une commune. L’accompagnement des communes dans la création ou le développement de leurs marchés en prenant en compte la valorisation de la production locale est une des orientations du projet. Cet accompagnement visera à améliorer conjointement avec les producteurs et les revendeurs la visibilité des produits locaux à l’aide d’une signalétique spécifique. Cette transparence renforce la sensibilisation des consommateurs vis-à-vis de l’ancrage local de leur alimentation. La réflexion sera élargie à l’ensemble des autres points de vente : commerces de proximité, artisans-détaillants, petites, moyennes et grandes surfaces. Outre ce manque de visibilité sur les marchés, l’état des lieux a fait ressortir une identification insuffisante des producteurs sur le territoire de manière globale. Un travail de définition d’une charte graphique va débuter à ce niveau. Synthèses & Perspectives Développer la performance des agriculteurs qui investissent le marché des circuits alimentaires de proximité Le territoire Presqu’île, Brière, Estuaires est constitué d’agriculteurs dont l’offre en produits locaux est abondante et diversifiée. Le dynamisme des producteurs a favorisé le développement d’outils de transformation et d’outils logistiques pour le marché local. Toutefois, l’activité commerciale reste largement chronophage. L’accompagnement des producteurs dans la construction de nouveaux outils de transformation, de vente et la création de nouveaux débouchés est primordial pour poursuivre la dynamique de relocalisation. Des projets de légumerie et de plate-forme de produits locaux sont en train d’être montés. Ces débouchés passent par exemple par la création de magasins de producteurs ou encore par le développement de systèmes innovants tels que le « snack paysan » expérimenté cette année par le syndicat mixte du Parc naturel régional de Brière et l’association Terroirs 44. Valoriser l’utilisation de produits dans les restaurants La restauration commerciale est un vecteur puissant de promotion de la gastronomie locale. La marque Parc est un outil national utilisé par le syndicat mixte du Parc naturel régional de Brière pour valoriser les restaurants de son territoire. Cet outil est un atout pour revisiter le cahier des charges précisant les critères d’approvisionnements et d’information de la clientèle sur les produits utilisés. Améliorer l’interconnaissance entre les acteurs des circuits de proximité Les enjeux d’approvisionnements en produits locaux de qualité de la restauration collective sont larges (environnementaux, sociaux, économiques…). Le développement de cette filière a besoin pour se concrétiser de l’implication et de la volonté de tous les acteurs. Mieux connaître les pratiques et les spécificités des différents acteurs des circuits courts est une étape indispensable dans une politique coordonnée sur le territoire. Afin de construire un projet solide, l’échange et la concertation entre l’ensemble des acteurs sont importants afin d’organiser au mieux les filières. Ce travail a été entamé dans la première phase de projet mais vise à être poursuivi. Il faut accroître la transversalité entre les différents métiers et proposer une plateforme d'échanges durable dans le temps entre acteurs afin d'améliorer leur interconnaissance qui amènera les circuits de proximité à renforcer leur maillage sur le territoire. C’est tout l’enjeu du travail engagé autour de l’élaboration d’un contrat de dynamique territorial que de construire un langage commun entre les acteurs du territoire et de partager une vision du futur. Pour aller plus loin www.gab44.org www.terroirs44.org www.mangerbio44.fr www.approximite.fr Contacts : Syndicat mixte du Parc naturel régional de Brière Coordinateur du projet [email protected] 02 40 91 68 68 Chambre d’agriculture de Loire-Atlantique Jean-Roland Barret [email protected] 02 53 46 60 13 Groupement des Agriculteurs Biologiques de Loire-Atlantique (GAB44) [email protected] 02 40 79 46 57 Terroirs 44 Charles Lesage [email protected]