Les armes de Viella - Chambre d`hôtes Gers Gîte Site du Gîte du

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Avertissement au lecteur
Ce travail est destiné avant tout aux personnes soucieuses de connaître
l'histoire de leur village et qui veulent aussi savoir comment l'histoire de ce village
s'articule avec l'histoire de la Gascogne et de la France . Quand j'ai commencé
mes recherches , je me suis vite aperçu de la quantité de documents disponibles
mais aussi de leur caractère disparate . Ainsi ce qu'on peut lire ici est davantage
un travail de mise en forme et de classement qu'un véritable travail de recherche .
Il est destiné en grande partie aux enfants de Viella qui en le lisant connaîtront
l'histoire de leur village mais aussi l'histoire de la Gascogne et celle de la France .
Peut-être que cette lecture intéressera aussi les adultes de Viella et d'ailleurs ,
curieux de savoir .
Il faut penser au travail très important réalisé par l'abbé Saint-Bézard , curé
de Viella jusqu'à la fin des années 1970 , qui a dépouillé beaucoup de documents
aux archives départementales du Gers .
On trouvera en annexe les micro-toponymes de Viella et une carte ( source
: plan cadastral ) . Les noms de lieux-dits sont une mémoire extraordinaire , à
portée de nous , pour peu qu'on dispose des clés qui permettent de les décrypter
.
Les parties entre guillemets sont des citations des textes d'archives .
Les armes de Viella
Il s'agit plutôt du blason de Louis de Labaig , Comte de Viella , figurant sur
un sceau plaqué sur un dénombrement de Viella de 1728 . En voici la description
héraldique telle qu'elle nous est donnée par Paul Raymond : Cartouche écartelé ,
1 de Béarn , 2 au lion rampant ( de Gascogne ) , 3 d'azur à deux balances posées
l'une sur l'autre ( haute et basse justice ) , 4 de gueule à la tour ouverte , crénelée ,
maçonnée , et sur le tout , un écusson en coeur à deux porcs passants , l'un sur
l'autre ; timbré d'une couronne de marquis .
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La Préhistoire
Le site de Viella situé sur un plateau , à 237 m d'altitude a été peuplé à une
époque très ancienne . Des silex taillés , datés de 25000 ans av. JC (
Cromagnon ) , ont été trouvés au quartier de l'Estrem Debat et à Bégour . Ces
objets prouvent que l'endroit était habité , à l'époque moustérienne , notamment à
Bégour , au Chrestias et sur les bords du Bergons . A cette époque le
refroidissement du climat a décimé la population et les territoires entre Loire et
Pyrénées ont une population peu importante .
Nos ancêtres du Sud
Les Ibères , ancêtres des Espagnols occupent les deux versants des
Pyrénées . Les Ibères ont fondé Elimberris sur l'emplacement actuel d'Auch .
Vers 600 av. J-C les Celtes envahissent les territoires du Sud de la Garonne .
Une partie de la population s'enfuit de l'autre côté des Pyrénées , l'autre partie
reste sur place , se mêlant aux envahisseurs , partageant les terres avec eux . La
fusion des Celtes envahisseurs et des Ibères conquis se traduit par l'apparition
d'un nouveau peuple : les Aquitains .
La " Paix Romaine "
A partir du 1er siècle av J.-C. , les Romains qui viennent de conquérir les
territoires compris entre Nice et Toulouse commencent à soumettre le Sud de la
Loire . Les Aquitains , voisins de la Province romaine dont Toulouse fait partie ,
refusent leur soumission .
En 56 av. J.-C. , Crassus , envoyé par César vient attaquer les Sotiates (
région de Sos , Landes ) qui capitulent après une rude bataille et un siège sans
pitié . Mais les autres peuples d'Aquitaine se soulèvent contre les Romains et
choisissent d'anciens lieutenants de Sertorius qui avaient combattu en Espagne
contre Pompée .
Trois expéditions romaines ( 39-38 ; 29-28 ; et 25 av. J.-C. ) viennent à
bout de la résistance des Aquitains . En 28 av. J.-C. , Auguste vient présider , à
Narbonne , une assemblée générale des représentants des tribus gauloises et fixe ,
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en 27 av. J.-C. , les divisions territoriales des régions soumises . Les habitants de
la rive gauche de la Garonne , divisés en neuf peuples , forment la
Novempopulanie ( chef-lieu : Eauze ) . Très mécontents d'être réunis
administrativement aux autres peuples du sud de la Loire , ils obtiennent
d'Auguste le maintien d'une Province indépendante , du moins au point de vue
financier , dont Lectoure est le chef-lieu .
Au IV ème siècle , Le diocèse ( circonscription administrative de l'empire
romain , créé par Dioclétien , qui regroupe plusieurs provinces , placées sous
l'autorité d'un vicaire ) d'Aquitaine est créé . Aquitania , en latin : pays proche de
la mer .
Le diocèse d'Aquitaine comprend les provinces d'Aquitaine et de la
Narbonnaise . Les Aquitains s'accommodent bien de la " Pax Romana " et
connaissent la plus longue période de tranquillité de leur histoire ( de 56 av. J.-C.
à 415 après J.-C. ) . Ils adoptent la civilisation et la langue romaine .
L'effondrement de l'empire romain , les Wisigoths .
Au début du V ème siècle , l'empire romain s'effondre . L'armée compte
plus d'étrangers mercenaires que de romains des provinces . Les coups de
boutoir des envahisseurs germains ( Alains , Vandales , Suèves , Goths ,
Burgondes et Francs ) précipitent le déclin . Les Wisigoths s'installent entre
Bordeaux et Toulouse en tant qu'alliés de Rome . Ils choisissent Toulouse comme
capitale et fondent le royaume Wisigoth d'Aquitaine . Les Wisigoths , de religion
arienne ( hérésie chrétienne des premiers temps ) persécutent les chrétiens , et
perdent le soutien de la hiérarchie religieuse .
Les rois Wisigoths :
Théodoric I
Thorismund
Théodoric II
418-451
451-453
453-466
Euric , né en 420 et mort en 486 arrive au pouvoir après avoir fait
assassiner son père Théodoric II . Il étend la domination Wisigoth à la Provence
et à l'Espagne . Alaric ( 484-507 ) , résidant à Aire sur Adour , rédige le "
Bréviaire d'Alaric " qui sera la base du droit romain dans le sud de la France
jusqu'à la Révolution de 1789 .
Les Francs
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Clovis , roi des Francs , Barbare converti au christianisme est vu , par les
chefs religieux chrétiens du sud , comme un homme capable de les débarrasser
des Wisigoths devenus trop encombrants .
Les Wisigoths sont refoulés par les Francs et abandonnent Toulouse en
508 . Les Francs prennent le contrôle de l'Aquitaine . Le calcul des chefs religieux
aquitains qui pensaient que Wisigoths et Francs se détruiraient mutuellement ne se
vérifie pas .
Les Francs se révèlent vite être des " libérateurs envahissants " . Les luttes
intestines des héritiers mérovingiens entraînent une période de troubles . Les
Aquitains tentent de profiter de la confusion pour recouvrer leur indépendance ,
sans grand succès .
Ils se rapprochent alors des Vascons ( ou Gascons ) habitant au pied des
Pyrénées qui envahissent la région comprise entre les montagnes et la Garonne
qui sera désormais la Gascogne .
Les Vascons sont rapidement intégrés par les Aquitains . En fait les deux
peuples ont une même origine ibérique . L'alliance des Vascons et des Aquitains
devient une menace sérieuse pour l'état Franc .
Dagobert , roi des Francs , installe donc son frère , Caribert , sur le trône
d'un nouveau royaume d'Aquitaine qui comprend le Toulousain , le Quercy , le
Rouergue , l'Agenais , le Bordelais , la Saintonge , le Périgord et le Gévaudan .
Mais Caribert trahit les espoirs de Dagobert et s'allie aux Vascons , en 631
, étendant ainsi son royaume à la Gascogne . Mais le nouveau royaume est
supprimé par Dagobert à la mort de Caribert et transformé en simple duché
confié à Félix ( 658 ) qui affermira , au fil des ans , l'autonomie de l'Aquitaine face
au royaume des Francs . A la mort de Félix , Loup , un Gascon de la cour de
Toulouse , prend le pouvoir et entre en guerre contre le roi des Francs . Loup ,
par cette initiative , devient , de fait , le premier Prince d'Aquitaine .
Eudes ( 688-755 ) qui lui succède et dont l'origine nous est inconnue ,
étendra l'Etat Aquitain jusqu'à la Loire . Eudes mène des combats au nord ,
contre les Francs et au sud , contre les Arabes et les Berbères . En 718 , Eudes
entre en lutte contre le Maire du Palais d'Austrasie , Charles " Martel " . Eudes ,
subissant des revers militaires est contraint de céder la Neustrie à l'Austrasie en
échange de la reconnaissance de l'indépendance de l'Aquitaine . ( Neustrie :
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Royaume de l'ouest ; Austrasie : Royaume de l'est . La Neustrie et l'Austrasie
sont issues du partage du royaume de Caribert en 567 . )
Eudes , à la tête d'une puissante armée , défait les Musulmans qui avaient
mis le siège devant Toulouse ( 9 juin 721 ) . C'est la première défaite des
musulmans dans leur entreprise de conquête du continent . Eudes s'allie au
Berbère Munuza , gouverneur révolté de Septimanie . Le gouverneur arabe d'Al
Andalous ( nom arabe de l'Espagne conquise ) , Abd-er-Rhânan , lance une
offensive pour punir le traître Munuza . Dans le même temps , il porte la guerre
au-delà des Pyrénées et ravage la Gascogne .
Eauze est pillée et le siège métropolitain est transféré à Auch . Abd-erRhanân , dans sa chevauchée
dévastatrice , détruit la ville de Bordeaux .
Eudes se décide à appeler à la rescousse son rival Charles " Martel " et réussit ,
avec son aide à vaincre les musulmans à Poitiers ( 732 ) . C'est Eudes , en cette
circonstance et contrairement à ce que nous a appris l'histoire officielle , qui
mena , avec les Aquitains , l'offensive décisive . Eudes meurt en 735 .
Hunald , son fils est contraint de reprendre la lutte contre les Francs qui
veulent annexer l'Aquitaine . Les Francs considèrent alors l'Aquitaine comme un
simple duché vassal . Hunald déclenche , en 741 , une offensive qui détruit
Chartres mais il est obligé , en 745 , de se soumettre à Pépin le Bref et abdique
en faveur de son fils Waïfre pour sauvegarder l'indépendance de l'Aquitaine .
Pépin le Bref organise entre 760 et 768 , sept campagnes militaires qui
ravagent l'Aquitaine pour la soumettre . L'armée Franque s'empare par surprise
de Toulouse . Waïfre est assassiné par des traîtres au service des Francs , le 2
juin 768 .
Charlemagne continue la lutte contre le successeur de Waïfre , Hunald II ,
dernier représentant de cette famille royale d'Aquitaine . Les gascons détruisent
l'arrière-garde de l'armée impériale lors de son retour d'Espagne , au col de
Roncevaux .
Charlemagne , faute de pouvoir réduire l'Aquitaine , reconstitue le royaume
en faveur de son fils Louis 1er dit le Débonnaire , né à Chasseneuil ( Lot et
Garonnne ) , en 778 . En fait , c'est Guilhem , Comte de Toulouse , Duc
d'Aquitaine , nommé par Charlemagne qui gouverne le royaume .
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Louis le Débonnaire devient empereur à la mort de son père , en 814 . Le
roi aquitain devient alors roi des Francs et laisse l'Aquitaine à son second fils ,
Pépin 1er ( 815-839 ) . Pépin agit en souverain indépendant face aux Francs , les
Aquitains le considèrent comme un des leurs : il remplace la dynastie nationale
d'Eudes . Pépin II , fils de Pépin 1er accède à la royauté malgré l'opposition de
l'empereur Louis qui destinait l'Aquitaine à son fils Charles . La lutte entre Pépin II
et son oncle Charles dit " le Chauve " est farouche . Pépin II meurt après 864 .
Charles , fils de Charles le Chauve lui succède mais sans véritable autorité . La
noblesse comtale , profitant de la faiblesse de l'autorité royale , détient le pouvoir
réél et se livre à d'incessantes luttes intestines . Louis le Bègue succède à Charles
et réunit son royaume à celui des Francs mais cette union est toute formelle . Son
fils Carloman est roi d'Aquitaine en 880 , roi des Francs en 882 . L'Aquitaine et
le royaume des Francs sont réunis .
Cette réunion absolument fictive ne servit qu'à consommer l'indépendance
des ducs de Gascogne , d'abord simples préfets des ducs ou des rois d'Aquitaine
. Dès avant le départ de Louis le Bègue , Sanche-Mitarra Ier , élu par le peuple
en 872 , fondait la maison des ducs héréditaires de Gascogne . Il eut pour
successeurs : Sanche-Mitarra II ; Garcie-Sanche , dit le Courbé ; Sanche-Garcie
; Sanche-Sanchez ; Guillaume-Sanche , le vainqueur des Normands et le
fondateur de Saint-Sever en 980 ; Bernard-Guillaume (984-1010) ; SancheGuillaumme II (1010-1032) et Bérenger (1032-1036) , mort sans enfant .
Le Royaume de Sanche le Grand
Vers l'an 1000 , le roi de Pampelune , Sanche le Grand , tente de
constituer un état qui enjamberait les Pyrénées et qui irait de l'Ebre à la Garonne .
Il est soutenu par le Duc de Gascogne avec qui il est parent et qui se place sous
sa protection . Mais la mort de ce duc , Sanche-Guillaume fait capoter le projet
de royaume de Grande Vasconie .
Un Castéra , à Viella , au Xème siècle .
Au Xème siècle , après les invasions normandes , les habitants se
réfugiaient dans des endroits faciles à défendre . Un Castéra existait à Viella ,
près du lieu-dit Solférino . On peut y voir encore la motte bien visible , sans doute
élevée avec les déblais des fossés .
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L'héritier de Bérenger , Eudes , comte de Poitiers , étant mort lui-même en
1040 , Bernard II , comte d'Armagnac , s'empara du duché , mais dut le restituer
en 1070 à son suzerain immédiat , le comte Guillaume IV de Poitiers , duc
d'Aquitaine , dont l'arrière petite
fille , Eléonore , dite de Guienne , porta
l'Aquitaine presque entière d'abord à Louis VII par un premier marige , en 1137 ,
puis par un second mariage , en 1152 , à Henri Plantagenet , comte d'Anjou .
Henri , par son avènement au trône d'Angleterre , en 1155 , fit de
l'Aquitaine un fief anglais qui le resta jusqu'à la fin de la guerre de Cent ans , sauf
toutefois quelques fiefs importants de la Gascogne qui rejoignirent les rois de
France ; ces fiefs se trouvaient presque tous situés sur le territoire actuel du Gers .
Sous la protection des ducs de Gascogne et des ducs d'Aquitaine s'étaient
formées des seigneuries puissantes dont la plus ancienne , le Fezensac , apparaît
dès 920 .
Garcie-Sanche en fit alors un comté héréditaire , mais il en sépara , en 937,
le comté d'Astarac, et un peu plus tard l'Armagnac , dont les possesseurs portant
également le titre de comte , sont restés dans l'histoire les plus célèbres des
souverains féodaux qui ont dominé la Gascogne centrale .
Le premier fut Bernard le Louche , qui prit possession vers 960 .
L'Astarac à son tour fut démembré , vers 1020 , pour former le Pardiac . Le
Fezensaguet se sépara de l'Armagnac , vers 1163 . A ces cinq fiefs il faut ajouter
le petit comté de Gaure , au sud de Lectoure , la vicomté de Lomagne et le duché
d'Albret , qui arrivait jusqu'à la mer et dont dépendait le Condomois ou pays de
Condom .
Tous ces pays n'avaient pas , à l'origine de véritables capitales : les
seigneurs établissaient leur résidence habituelle et leur personnel administratif peu
nombreux sur les collines les plus escarpées , dans leurs châteaux les mieux
fortifiés . C'est ainsi que les comtes de Pardiac , même après le treizième siècle ,
continuèrent d'habiter leur forteresse de Monlezun , près de Marciac . Aignan
paraît avoir été le château primitif des comtes d'Armagnac .
Mais dès le quatorzième siècle , les capitales des autres pays étaient
officiellement : Vic-Fezensac pour le Fezensac , Auch pour l'Armagnac , Mirande
pour l'Astarac , Mauvezin pour le Fezensaguet , Fleurance pour le pays de Gaure
, Lectoure pour la Lomagne . Auch n'était guère qu'un
chef-lieu honorifique ,
car elle appartenait à ses archevêques . Lombez fut toujours une possession des
puissants comtes du Comminges . L'unité politique et administrative se réalisa en
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très grande partie , pour les pays du Gers , au profit de la maison d'Armagnac .
Celle-ci , par ses alliances et ses conquêtes réunit tous les autres fiefs , l'Astarac
et le pays de Gaure exceptés . Le Fezensac lui revint en 1140 , la Lomagne en
1325 , le Pardiac en 1402 , le Fezensaguet en l403 .
Ces deux derniers comtés furent violemment annexés par le terrible
Bernard VII , dont les sanglants exploits ne se limitèrent pas à la Gascogne : il
devint à Paris , par suite du mariage de sa fille avec le prince Charles d'Orléans
(ce prince méditait la vengeance de son père Louis , assassiné par le duc de
Bourgogne Jean Sans-Peur) , le chef de la faction des Armagnacs , dont la lutte
avec le parti des Bourguignons
ensanglanta , de 1416 à 1418 , la capitale et
tous ses environs , et contribua à amener , en 1420 , le traité de Troyes , qui
unissait la couronne de France et celle d'Angleterre sur la tête d'un prince anglais .
Quelques services réels et de sombres intrigues valurent à Bernard VII en 1415
l'épée de connétable .
Les moines furent , au moyen âge , de grands défricheurs . Les
monastères étaient nombreux en l'Armagnac . Ceux de Saint-Orens d'Auch , de
Pessan , de Sère , de Faget et de Saint-Mont , fondé au septième siècle , de
Lombez , fondé en 793 , de Simorre , de Saint-Justin , de Pardiac et de Saramon
, fondés au neuvième siècle , de Condom , dont l'origine remonte à l'an 900
environ , appartenaient à l'ordre bénédictin , de même que plusieurs autres
moins importants . Un couvent fut aussi , au dixième siècle , le noyau du
renouveau de la ville d'Eauze . Les maisons de Planselve , de Bouillas , de Flaran
, de Tasque et de Berdoues suivaient l'institut essentiellement agricole de Cîteaux
; elles aussi , mais assez longtemps après leur fondation vers le milieu du douzième
siècle et avec d'autres circonstances , contribuèrent à la création de nouvelles
villes .
En dehors des anciennes capitales des cités romaines , le territoire du Gers
actuel possédait , en effet , peu de villes au dixième siècle . A l'imitation des
monastères bénédictins , des abbayes , des évêques et même des seigneurs
laïques s'occupèrent d'en construire . Lombez , Condom , Eauze et Simorre se
formèrent peu à peu à l'ombre des tours de leurs monastères . Saint Austinde ,
archevêque d' Auch fonda Nogaro et son prieuré en 1060 .
Ce fut surtout au treizième siècle et dans la première moitié du siècle
suivant que la construction de nouvelles villes devint dans tout le Midi de la
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France le but d'un mouvement activé par les aspirations des peuples et par la
volonté des possesseurs territoriaux ( Seigneurs et Abbés ) . Un besoin immense
de liberté s'était fait sentir dans le Nord dès le onzième siècle ; il se manifesta un
peu plus tard au sud de la Loire .
Le Moyen-âge
Une Epoque d'urbanisation
Viella se construisit au haut Moyen-Age dans le vallon de Bégourd , au
sud-est de l'agglomération actuelle , autour d'une maison des templiers .
Le plus ancien document concernant Viella est conservé aux archives du
petit séminaire , à Auch : c'est le testament de Sancius de Viella établi en 1165 .
Le 30 juin 1295 , Viella et son clocher furent donnés au comte de Foix par
Philippe le Bel en récompense des services rendus par le comte de Foix au siège
de Saint-Sever (Landes) . Cette ville , prise par les Anglais , en 1295 , fut bientôt
reconquise par les Français , après un siège mémorable de trois mois . Viella
relevait alors de la Vicomté de Corneillan .
En 1319 , Arnaud et Maurens de Viella rendirent hommage au Comte
d'Armagnac ; le premier , pour Laguian ; le second , pour Mauriet et Camicas ,
dont ils étaient seigneurs . En 1352 , Pierre de Viella servait sous Thibaud de
Barbasan , capitaine de Condom et de Montréal . En 1367 , les Seigneurs de
Viella , vassaux des vicomtes de Corneillan , furent placés sous la suzeraineté
directe des Comtes d'Armagnac . Le roi de France , comme comte d'Armagnac ,
possédait encore ces droits avant 1789 . Raymond de Viella est l'un des témoins
(21 sept. 1418) du serment de foi et hommage des habitants de Lectoure au
comte d'Armagnac .
Les Bastides
Pour mieux associer les libertés municipales avec les facilités du commerce
et de l'industrie , et un peu aussi dans un but fiscal , on traça au cordeau , sur des
terrains vagues ou sur des emplacements de petits villages , des rues régulières se
croisant à angles droits , laissant sur un point central un espace rectangulaire
destiné à porter quatre préaux couvert et un hôtel de ville . Les nouvelles villes
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tracées , on appelait les populations d'alentour , leur promettant émancipation de
tout servage et facilité de s'administrer elles-mêmes moyennant un impôt modéré .
Ces libertés furent généralement respectées par les possesseurs territoriaux
et exercées sans troubles . Ainsi naquirent : Aurimont , Avensac , Barcelonne (
vers 1300 ) , Bassoues , qui resta une possession des archevêques d'Auch ,
Beaucaire , Beaumarchés (1301) , fondation des moines de Bouillas , Bretagne
, Cologne (1286) , fondée en paréage (c'est-à-dire avec le partage des revenus)
par Odon de Terride et le roi Philippe le Bel , Fleurance (1280) , Gimont , qui
lors de sa construction par un abbé de Planselve , en 1322 , prit pour quelques
temps le nom de Franqueville . Il y eut aussi Lannepax ( vers 1300 ) , Marciac
(1298 ) , Marguestau , Masseube , Meilhan , Miélan , Miradoux , Mirande
fondée par les abbés de Berdoues en 1287 , Montguilhem , Montréal du Gers
(1255) bâtie par Gérard V comte d'Armagnac , Pavie (1281) , Plaisance (vers
1330 ) , Seissan (1340) , Solomiac ( 1332 ) qui doit son existence à un abbé de
Gimont , Tudelle , Valence , fille de l'abbaye de Flaran , Villecomtal , Villefranche
(1293) .
Ces villes ou bastides , au moins celles qui réunirent assez d'habitants
jouirent réellement des privilèges municipaux et commerciaux les plus étendus;
plusieurs prirent même le titre de républiques . Elles étaient gouvernées par des
consuls renouvelés tous les ans , au nombre de six , puis de quatre , assistés par
deux conseils .
Les seigneurs y entretenaient un lieutenant chargé de rendre la justice , et un
collecteur d'impôts chargé de recevoir les contributions mais ces officiers
n'intervenaient jamais dans l'administration intérieure de la commune .
Les villes anciennes , à l''imitation des bastides , reçurent des chartes très
libérales et virent s'accroître le nombre de leurs habitants . Lombez et Condom
virent , au commencement du quatorzième siècle (1317 ) , leurs monastères érigés
en évêchés , Mirande fut appelée au même honneur ; mais les oppositions de
l'archevêque d'Auch parurent si justes que le pape retira sa bulle . Eauze ne
recouvra pas son antique siège métropolitain . Lectoure demeura évêché . Il y eut
donc quatre diocèses jusqu'à la Révolution sur le territoire actuel du département
du Gers . Chaque évêque possédait la souveraineté temporelle de sa capitale à
l'exception des évêques de Lectoure , qui la partageront avec les Comtes
d'Armagnac lorsque ceux-ci hériteront de la Lomagne .
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Les derniers comtes d'Armagnac surent apprécier la magnifique position de
Lectoure , sur un promontoire facile à fortifier et en firent dès 1325 leur principale
résidence , leur capital et leur grande place de guerre . Louis XI en affirmant le
pouvoir royal devait en faire le tombeau de leur puissance . La chute des Comtes
d'Armagnac fut précédée de plusieurs défaites . Jean Ier porta ses visées
ambitieuses sur le comté de Béarn , qu'il voulut disputer à Gaston Phoebus ,
comte de Foix , légitime héritier de ce vaste domaine . Vaincu par son rival à la
bataille de Launac (Haute-Garonne) , en 1362 , il fut fait prisonnier et contraint
de signer une paix humiliante .
On signale à Viella , au XIVème siècle , la présence de sorcières avec la
tenue de sabbats , en particulier au lieu-dit Saint-Pot .
En 1432 , Catherine de Viella , Dame de Gerderest , épouse Bernard de
Béarn , fils bâtard de Jean Ier , comte de Foix . Leur fils , Jean de Béarn époux
de Marguerite de Gramont fut Sénéchal de Béarn . Sa baronnie ( Gerderest ,
Monassut et Audiracq ) était une des cinq principales du Béarn . En 1488 , Jean
de Béarn fut décapité pour avoir conspiré contre la reine Catherine de Navarre .
Les seigneurs de Viella demandent une place à la " Cour Majour " du
Béarn mais leur demande est rejetée , le 3 juillet 1443 , à Orthez . Les années
1442 et 1443 connaissent des hivers très rigoureux qui entraînent disette et
épidémie de peste .
En 1438 , Odet , bâtard de Viella est capitaine d'une compagnie de routiers
, basée à Cintegabelle (Haute-Garonne) , vivant de pillages aux alentours . La
compagnie quitta la ville moyennant une rançon de 2000 écus d'or .
Bernard VII , devenu connétable de France , chef des Armagnacs , fut
massacré à Paris chez un maçon qui , lui ayant offert un refuge , le trahit ensuite
(1418) . Jean IV , félon envers Charles VII , osa lui disputer le Comminges ,
légué (1443) au roi de France . Le dauphin Louis vint l'assiéger dans l'lsleJourdain , le prit et le tint deux ans en captivité . Son fils , Jean V voulant épouser
sa soeur Isabelle poignarda son aumonier qui refusait de bénir le mariage et
obtint par corruption une bulle falsifiée qui l'autorisait . Il fut accusé de trahir au
profit de l'Angleterre les intérêts de la France et s'allia aux grands barons révoltés
contre Louis XI . Le roi envoya sur Lectoure une première armée qui prit la ville
par famine , après huit mois de siège . Le comte s'échappa , et une trahison lui
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rendit même sa capitale . Aussitôt s'avança une seconde armée , que commandait
le cardinal Jouflroy , évêque d'Albi . Après trois mois de siège , une nouvelle
trahison ouvrit aux troupes royales les portes de la ville , qui fut saccagée . Le
comte fut massacré aux côtés de sa femme légitime , Jeanne de Foix (1473) . Le
comté , réuni à la couronne en 1481 , fut rendu par Charles VII au frère puîné de
Jean V , Charles Ier , qui mourut sans enfants en 1497 .
Le duc d'Alençon et sa femme Marguerite de Valois portèrent ce fief dans
la maison de Béarn . L'annexion officielle et définitive n'eut lieu qu'à l'avènement
d'Henri IV . L'Astarac conserva , jusqu'à la Révolution , ses Seigneurs
particuliers mais il fut , lui aussi , dès le quinzième siècle , administrativement réuni
aux autres provinces françaises .
La Renaissance - Les Guerres de Religion
Les guerres de religion furent désastreuses pour le Gers . comme pour tout
le sud de la France . Le pays fut tour à tour parcouru par Montgommery , chef
des calvinistes, qui pillaient les villes et détruisaient les églises , et par le royaliste
Montluc , enfant de l'Armagnac , qui vengeait par le meurtre les ravages
qu'avaient commis les protestants .
En 1557 , Catherine de Saleche était " Seigneuresse " , ou " Dame
Châtelaine " de Viella . En 1572 , Jean de Viella figurait , comme archer , au rôle
de la compagnie de Fabien de Montluc .
Le supplice de Montgommery à Paris , le 26 juin 1574 , la mort de
Montluc à son château d'Estillac , en agenais en 1577 et surtout l'avènement
d'Henri IV en 1589 , ramenèrent la paix dans la région .
Plusieurs villes comme Montréal du Gers , ne se relevèrent jamais
complètement de leurs ruines . Henri IV rattache définitivement le Gascogne et
l'Armagnac à la couronne de France en 1607 . La Gascogne était restée
indépendante pendant 1000 ans .
On lit , dans un ordre du 29 mai 1610 , de M. de Caumont , marquis et
plus tard duc de la Force , commandant en Béarn et Armagnac que " les jurats et
habitants de Castelnau-Rivière-Basse ne se sentant pas assez forts pour garder
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leur château , au moment de l'assassinat d'Henri IV , avaient prié le Seigneur de
Viella d'envoyer à leur secours quelques-uns de ses amis , et qu'il avait été
répondu à leurs désirs ; que le dit gouverneur approuvait ce que le Seigneur de
Viella avait fait pour le service de Sa Majesté , et mandait à ceux de Castelnau de
bien et fidèlement garder la place jusqu'à nouvel ordre " . Bernard de Podenas
était alors capitaine de Castelnau .
Une fille des seigneurs de Viella épousa , à la fin du XVIème siècle , le
seigneur de Falesche , devenu , par son mariage , seigneur de Viella et vassal ,
par conséquent , du roi de Navarre , attaché à sa maison , ainsi qu'on le voit dans
la première lettre de Henri IV (tome l , page 1) et dans la note qui l'accompagne .
Ce Falesche , seigneur de Viella était frère d'un autre Falesche , seigneur de
Saint-Germain , dont le fils s'est fait connaître dans les guerres de religion sous le
nom de capitaine Falaschou , et le petit-fils , sergent-major au régiment de
Tonneins , fut tué au siège de La Mothe , le 30 mai 1634 .
(
Mémoires de la Force , 3, 84 ) .
Le seigneur de Viella , grand homme de guerre toute sa vie , eut une fille ,
Catherine , mariée à Jacques de Béarn . Jacques de Béarn devint ainsi SeigneurBaron de Viella . Il est ( 12 décembre1611 )1'un des témoins du testament
d'Ogier de Sarriac , seigneur de Navarron ( l'un des 45 , et parmi eux l'un des
assassins des Guise ) . Jacques de Béarn faisait profession de la R. P. R. ( sigle
désignant la Religion Prétendument Réformé , utilisé par les catholiques pour
désigner la Réforme ) comme son beau-père et sa femme . Il mourut en 1638 .
Le curé de Viella refusa de l'enterrer dans l'église , au tombeau des seigneurs , et
le fit inhumer hors du lieu saint . Mais plusieurs gentilshommes amis de la famille ,
vinrent en force , démolirent une partie de la muraille de l'église et ensevelirent le
corps dans l'église en avertissant le curé qu'ils lui couperaient les oreilles s'il se
permettait d'exhumer une seconde fois ce cadavre .
Une ordonnance de l'archevêque d'Auch demande de faire déterrer le
corps , mais le curé n'ose point , il faut un arrêt du parlement de Toulouse
(novembre 1638) pour mettre fin au scandale .
L'Ancien régime
Du mariage de Jacques de Béarn avec Catherine de Falesche , naquit
Antoine de Béarn , baron de Doumy et de Viella , marié le 24 février 1625 à
Marie de Laur . Ils vendent la baronnie de Doumy à l'évêque de Lescar et
laissent une fille , Catherine , qui porte la seigneurie de Viella à son mari Jacob de
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Labay , fils de Jean . Labay est un fief situé en Béarn , mais à peu de distance de
Viella .
La population du vallon de Bégourd fut plusieurs fois éprouvée par la peste
et s'installa sur le plateau au XVIIème siècle , à l'emplacement du village actuel .
En 1755 , le Sieur de Labay , marquis de Viella , achète une lande dite de
Piquemilh et y construit un moulin à vent .
A cette époque déjà , la principale ressource de Viella est le vin . Il n'y a
pas d'industrie et les habitants font des voyages en charrettes vers Mont de
Marsan et Saint-Sever pour y porter leur vin qui est acheminé ensuite vers la mer
puis vers le nord de la France et vers l'Angleterre . Il y 193 feux , deux foires
dans l'année et un marché tous les quinze jours .
Les viellanais participent aussi au mouvement d'émigration vers l'Amérique
pour tenter de faire fortune . Ainsi deux habitants de Viella sont morts aux Antilles
: Jean Magné , le 8 avril 1770 et Jean-Baptiste Cauzette , le 7 janvier 1787 .
L'église émigra sur le plateau . les habitants de Bégourd s'y opposèrent tant
qu'ils purent , par la force et devant les tribunaux . Ils furent déboutés et l'église
actuelle fut bâtie vers 1750 sur un terrain cédé par le marquis de Viella . Des
statues en bois qui provenaient de l'église de Bégourd auraient été brûlées à la
Révolution .
La seule chose ancienne de l'église est le maître autel . Il fut offert à Viella ,
en 1770 par Monseigneur de Noé , évêque de
Lescar puis de Troyes . Il
était le frère de Charlotte de Noé , épouse du marquis de Viella qui mourut en
1795 . Charlotte mourut en 1802 . Sa tombe se trouve à quelques centimètres
sous terre , non loin du monument aux morts .
Un cadavre dans une fossé en 1765
Le 8 août 1765 , Pierre Iginiac , procureur du Comté de Viella déclare à
Jean-Baptiste Bacarère et à son greffier qu'on a trouvé un cadavre dans un fossé ,
au quartier de Lasserre . Bacarère et son greffier , accompagnés de Lucien
Baqué , chirurgien à Viella se rendent sur place .
Le chirurgien procède à l'autopsie et note : " que c'est le cadavre d'une
femme et que , après l'avoir soigneusement examiné , il n'a trouvé ni contusion ni
blessure qui indiquât qu'elle fut morte de mort violente et qu'il paraît , par l'eau
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qu'elle a avalé , qu'elle s'est noyée " . Le chirurgien se fait payer 3 livres pour ce
travail .
La Révolution
Un recensement de 1790 indique 1950 habitants .
Il y a eu plusieurs églises sur le territoire de Viella : une du côté de Projan ,
une au quartier Lasserre où les moines de Saint-Mont percevaient la dîme et
assuraient le service .
Maumusson et Laguian ( alors indépendantes ) furent desservies par le
clergé de Viella : un curé et deux vicaires . Deux prêtres de Viella refusèrent , en
1793 , d'accepter la constitution civile du clergé . Arrêtés à Aydie , ils furent
guillotinés .
La famille seigneuriale de Viella ( baron , comte , marquis ) de Labay
habitaient non loin du bourg , sur la route de Maumusson , un château dont il reste
le rez de chaussée et un étage . Par leurs fiefs d'Aubous et Aydie , ils étaient
membres des états de Béarn .
La Gascogne fut réunie au gouvernement militaire de la Guienne , mais elle
forma , dès 1716 , une généralité ou intendance civile , avec Auch pour capitale ;
cette généralité fut divisée en cinq élections ou divisions fiscales : Armagnac ,
Astarac , Lomagne , Comminges (dans 1a Haute-Garonne) et Rivière-Verdun
(dans le Tarn-et-Garonne et la Haute-Garonne) . L'intendant d'Etigny gouverna
la généralité de 1751 à 1767 .
Le marquis de Viella était au moment de la Révolution seigneur des terres
de Viella , Cannet et Laguian , en Armagnac , Daubons ( actuellement Aubous )
et Lherm , en Béarn . En 1763 , il fit reconstruire le château d'après les plans d'un
officier d'état-major , son ami . D'une habitation sans doute assez modeste ,
comme l'étaient la plupart des maisons seigneuriales de notre pays , il a fait un
beau château " à la mode de France " . Après l'émigration du marquis de Viella la
demeure fut vendue comme bien national .
" Le 30 brumaire , an quatrième de la république française une et indivisible
, est décédé , à une heure après minuit , à l'âge d'environ quatre vingts ans ,
Joachim labay , époux de Thérèse-Charlotte Noé " .
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" Le 29 ème jour du mois de ventôse , an IX de la république française une
et indivisible , acte de décés de Thérèse-Charlotte Noé , veuve de Joachim
Labay , décédé le 28 ventôse mois courant , âgée de quatre vingts ans , née à
l'Isle de Noé , département du Gers , demeurant dans son château de Viella . "
A peine revenu d'émigration , le Marquis de Viella racheta le château par
acte du 9 floréal an XI . Il y demeura rarement , après lui ses frères n'y venaient
que de temps à autre . Thérèse-Louise-Charlotte-Monique d'Aure , appelée
Mlle de Montastruc , entièrement dépouillée de ses biens par la Révolution avait
trouvé asile chez le marquis de Viella , son oncle , et ensuite chez sa jeune cousine
, 1a marquise de la Baume . Elle mourut au mois de novembre 1867 , et bientôt
après M. le Marquis et Mme la Marquise de la Baume vendirent la terre et le
château de Viella à M. Gustave Lacave La Plagne .
La Révolution effaça toutes les limites de fiefs et de provinces et créa le
département du Gers , en 1790 et supprima aussitôt après les évêchés de
Condom , de Lectoure et de Lombez .
Le département était un peu plus étendu vers le nord-est , car le Tarn-etGaronne n'existait pas encore . Lorsque ce dernier fut ajouté en 1808 , on prit au
Gers quelques communes de la Lomagne et du pays de Rivière-Verdun .
Le 2 février 1790 , la municipalité de Viella se réunit . Les consuls ont
appris que l'Assemblée Nationale a décidé de diviser la France en départements
et ils souhaitent être rattachés à Tarbes : " Il est de l'intérêt de Viella d'être réunie
au département de la ville de Tarbes , étant donné la proximité de cette ville , la
commodité des routes et des liaisons de commerce et autres qui subsistent entre
Viella et cette ville " . Des lettres sont envoyées aux villes de Tarbes et de
Castelnau . Mais les consuls sont prudents et précisent qu'ils ne paieront pas pour
les dettes , charges et hypothèques qui sont à la charge des états de Bigorre .
Viella demandera plus tard d'être rattachée aux Landes . En tout cas , les
viellanais ne veulent pas dépendre de Riscle et demandent leur rattachement au
canton d'Aire sur Adour . Il est même question de faire de Viella un canton .
Le 8 février , les consuls prêtent serment : Ils jurent " de maintenir de tout
leur pouvoir la constitution du royaume , d'être fidèles à la nation , à la loi et au roi
et de bien remplir les fonctions de leur charge " .
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En mars 1790 , les habitants de Viella sont réunis pour choisir trois
délégués qui devront rédiger le cahier de doléances et le porter ensuite à Lectoure
, chef-lieu de la sénéchaussée pour contribuer à la rédaction d'un cahier de
doléances pour l'Armagnac qui sera préesenté à l'assemblée des Etats Généraux .
Le premier consul , Raymond Dartigue , invite les viellanais à exprimer leurs
doléances et à nommer trois délégués : Bernard Dupin , bourgeois ; Paul DubosMiettes , négociant et Jean Dutour dit Berthoumieu , " travaillant son bien " . La
réunion du 8 novembre fut agitée et renvoyée au 26 .
Le 20 juin , Pandelé , meunier au moulin de l'Arcis est emprisonné 24
heures pour avoir vendu le grain au-dessus du prix . Il s'engage à rembourser et à
ne plus recommencer .
Il y eut à Viella , dès 1796 , un mouvement contre-révolutionnaire . Une
troupe conduite par un prêtre et par le fils de M. de Labaume rejoignit même
d'autres insurgés à Aignan et Margoët .
Le 14 août 1791 , le conseil municipal se réunit pour examiner le cas du
cordonnier Lamothe qui a été arrêté et à qui on reproche d'avoir amené , en
cachette , à l'auberge un voyageur nommé Lajarrige . Le lendemain , de bonne
heure , Lamothe aurait accompagné Lajarrige jusqu'au Saget et , sous la menace
d'un couteau , l'aurait délesté de sa bourse . Non content de ce premier vol ,
Lamothe aurait suivi sa victime jusqu'au milieu de la côte de Saint-Lanne et lui
aurait encore volé trois gros Louis , un petit Louis de 24 livres , du galon d'or et
des bijoux . Lamothe , bien sûr nie tout en bloc mais Lajarrige demande que son
agresseur soit déféré au tribunal de Plaisance et il se porte partie civile . La
municipalité de Viella fait droit à sa demande et la Garde Nationale conduit le
cordonnier à la prison de Plaisance .
Le 2 septembre , le forgeron Lebrère comparait devant le conseil , accusé
d'être un faux-monnayeur : il aurait fabriqué de la fausse monnaie ou blanchi des
pièces d'une ou deux livres pour en faire des pièces de douze et vingt-quatre sols
. Le conseil décide de le faire écrouer à la prison de Plaisance .
Le 14 septembre , à 7 heures du matin , le conseil est réuni pour examiner
l'application des lois de Salut Public : enrôlement des volontaires , contrôle des
armes et des munitions , surveillance des suspects . Le Maire avait convoqué les
membres à 6 heures mais la plupart ne sont pas
présentés : manque
d'enthousiasme révolutionnaire ou empêchement , le lecteur se fera une idée . Le
Maire demande qu'il soit dressé acte de leur absence et que le département soit
informé . Les officiers municipaux recenseront les armes et munitions , les chariots
, les chevaux . Les armes non déclarées seront confisquées et une permanence
sera ouverte pour recevoir les dons destinés aux soldats .
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Le 21 , le conseil , toujours aussi clairsemé examine la situation créée par
l'abbé Daudoux , curé de la paroisse qui a refusé le serment et qui doit quitter le
village . La municipalité prend en charge l'état civil qui était tenu jusqu'alors par
l'église .
Le 23 , le conseil considère la demande faite par l'abbé Lannelongue
(
de St Pot ) et l'abbé Cazeneuve (vicaire de Viella desservant aussi Maumusson ) ,
qui ont refusé le serment et qui veulent obtenir un passeport pour gagner
l'Espagne . Ces deux prêtres seront arrêtés et guillotinés à Pau en 1793 .
Le 23 octobre , des sanctions sont demandées au district de Nogaro contre
les membres du conseil trop souvent absents aux réunions , notamment celles au
cours desquelles on examine les questions fiscales
( impôts fonciers ) . Il
s'agit de Doussau et Dupin , officiers municipaux et des notables Dutour , Sarran
et Dartigues . Lafeuillade , capitaine de la garde est chargé d'aller porter à
Nogaro le recensement des citoyens au commissaire du
département .
Lafeuillade devra veiller à l'enrôlement des volontaires qui ne se bousculent pas .
Une réunion de toute la garde nationale est décidée afin de trouver des
volontaires mais une pluie diluvienne empêche le rassemblement . Un registre
d'inscription est ouvert et les conseillers s'engagent à " parler surtout à la jeunesse
pour réveiller zèle et patriotisme . Pour célébrer la victoire des armées françaises
à Valmy , une grande fête est organisée avec feu sur la place et repas public . Le
trésorier de la commune règlera les frais .
Le 19 novembre , Laurent Dabadie propose , au nom de Monsieur de
Viella de vendre à la commune un lopin de terre sis entre la basse-cour et le
jardin du presbytère afin que la croix dressée là soit sur un terrain communal .
Le 28 janvier 1792 , Pascau se déclare Maire alors qu'il n'était jusque là
que simple conseiller . L'élection officielle se déroule le 6 février .
Le 21 février , à la Mairie , devant le Maire Pascau et les officiers
municipaux Lasserre et Cairefour , Le procureur Dupouts signale une plainte pour
vol de poules dans le bourg . Le cordonnier Daubons est accusé , on pense
même qu'il s'apprête à manger les poules chez lui . Le procureur et un conseilller
se rendent sur place pour vérifier et trouvent Daubons et les deux fils de Jérôme ,
cordonnier à Lescar , occupés à faire rôtir deux poules . Il reconnaît les avoir
volées . Lafeuillade et deux gardes conduisent les trois hommes devant le tribunal
et les enferment en prison . Le lendemain , Bernarde Darmagnac , Jean Roudès et
Anne Laburthe portent plainte contre les voleurs . Heureusement , un accord et
trouvé et après avoir payé chaque poule quinze sols , les voleurs sont relâchés .
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Le 25 février , le cahier donne la composition du conseil : Pascau : Maire ;
Larroque , Lasserre , Pichet : officiers municipaux ; Cairefour , Brumont ,
Dutouya , Lannnelongue , Mounic , Dumec , Nibelon : notables ; Dupouts :
Procureur . Le secrétaire de Mairie est le Régent ( instituteur ) Pédebuc . Certains
élus ne participent pas aux travaux de l'assemblée : les officiers municipaux Dupin
et Mountouréu et les notables Hemnote , Bertoumieu , Lugran et Berdillou . On
leur inflige un blâme tandis que les notables Lafeuillade et Dartigues , absents
aussi , sont excusés .
Le 2 décembre , on renouvelle la municipalité . Dupin mène une liste
d'opposition et le scrutin est troublé par des bagarres entre les deux listes . Le
résultat est confus et Viella se retrouve pour quelques jours avec deux conseils .
Le 7 , le conseil légitime interdit tout attroupement et toute assemblée illégitime .
Le 25 , 26 et 27 décembre , les biens du Marquis de Viella sont vendus
aux enchères .
Le 21 avril 1793 , Le conseil est réuni pour répondre à l'appel de la
Convention à la mobilisation générale .Les chefs de la Garde Nationale sont
convoqués . Il faut trouver immédiatement 60 hommes pour défendre Oloron ( 64
). La Garde Nationale traque les réfractaires .
Le 24 juin , le conseil se compose de : Lafeuillade : Maire ; Dartigues ,
Jeandestou , Dartigues Herragut , Dufoert , Daubons , Ingignac : Officiers
Municipaux ; Dupouts : Procureur . Les Notables sont : Dabadie Annerot ,
Dutour Menjou , Maigné Gendron , Brumont , Dubos Miette , Saint-Luc ,
Dufourc , Haget . Ce même jour , le conseil constate que certains citoyens ont fait
des déclarations de récoltes frauduleuses afin d'échapper aux réquisitions . Des
perquisitions sont décidées afin de contraindre les récalcitrants .
Le 12 juillet 1790 , un décret établit la Constitution Civile du clergé :
l'Eglise , en France , devait être soumise à l'Etat (et plus à Rome ) et les prêtres et
les évêques seraient élus au suffrage universel .
Beaucoup de prêtres refusèrent de prêter serment à cette Constitution .
Certains fuirent à l'étranger , d'autres vécurent dans la clandestinité , comme les
abbés Cazeneuve et Daudoux , Vicaires de Viella . Au mois de septembre 1793 ,
Le Procureur de Nogaro ordonne à son collègue de Plaisance d'effectuer des
perquisitions dans la région de Viella car "il y a longtemps qu'une Municipalité qui
est sur les limites de nos départements respectifs est infestée d'un nombre
considérable de prêtres réfractaires ... cette Municipalité est celle de Viella " .
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Plusieurs tentatives ont été faites jusque là mais sans succès . On décide
d'employer les grands moyens . Deux troupes , l'une venant de Pau , l'autre
d'Auch convergent sur Viella : en tout 150 hommes à pied et 25 gendarmes . A
Aydie , le groupe de Pau arrête l'abbé Cazeneuve chez la Baronne de Capdeville
, fille des Marquis de Viella . Cazeneuve tente de fuir en sautant par une fenêtre
mais reçoit trois coups de fusil et un coup de baïonnette . On le conduit à
l'intérieur du château pour le soigner puis il est emmené . La troupe visite ensuite
les communes voisines ( Saint-Mont , Tarsac , Cannet , Saint-Germé ,
Saint Lanne ... ) .
Vers 15 heures , le Commissaire des Basses-Pyrénées se retire . Le
Commissaire d'Auch et sa troupe opèrent d'autres perquisitions . Avant de partir ,
le Commissaire d'Auch fait un discours à la population de Viella rassemblée pour
la circonstance . Il veut convaincre les viellanais que les prêtres réfractaires sont
leurs pires ennemis . Pour raffermir le civisme de la population et pour surveiller
les suspects , une société des Montagnards est créée . La Baronne de Capdeville
est arrêtée et conduite à Pau . Jugée quelques jours plus tard , elle est condamnée
à 10 ans de réclusion . Elle est d'abord conduite sur la place publique de Pau et
attachée à un poteau sur un échafaud pendant six heures portant un écriteau
précisant son nom et les motifs de son arrestation . Elle sera libérée un an plus
tard et se réfugiera auprès de ses parents , au château de Viella où elle meurt en
1809 . Les deux prêtres , Pierre Daudoux ( 50 ans ) et Joseph Cazeneuve ( 26
ans ) seront guillotinés sans jugement le 14 septembre 1793 .
En 1793 , la Convention Nationale établit le calendrier républicain .
L'année commence à l'équinoxe d'automne ( 22 septembre ) et compte douze
mois de 30 jours plus cinq jours supplémentaires réservés aux
fêtes
patriotiques . Les douze mois de l'année se nomment : automne : vendémiaire ,
brumaire , frimaire ; hiver : nivôse , pluviôse , ventôse ; printemps : germinal ,
floréal , prairial ; été : messidor , thermidor , fructidor . Le mois et divisé en 3
décades de 10 jours : primidi , duodi , tridi , quartidi , quintidi , sextidi , septidi ,
octidi , nonidi , décadi . Le calendrier républicain fut utilisé pendant treize ans et
officiellement remplacé par le calendrier grégorien le 1er janvier 1806 . 1793 est
l'an 1 de la République .
Le 22 fructidor de l'an VIII ( 10 septembre 1800 ) " le citoyen PierreBernard Latapie , ministre du culte catholique " se présente avec l'autorisation
préfectorale pour exercer à Viella . Depuis 1792 en effet , Viella était sans prêtre
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et sans école . Le Maire fait remettre à l'abbé Latapie les clés de l'église et tous
les objets du culte .
Le 28 brumaire , an 9 ( 20 novembre 1801 ) , une commission municipale
se réunit pour examiner la question scolaire et décide l'embauche de 2 instituteurs
publics : un qui exercera à la maison commune , l'autre provisoirement au château
, dans une grange . Un de ces instituteurs s'appelle Cazenave .
Le 5 germinal , an XI (27 avril 1803 ) le conseil de Viella est dissout par le
préfet , sur plainte du sous-préfet " pour grande insouciance pour remplir leur
fonction " .
XIX ème Siècle
En 1826 , Viella a trois maîtres d'école , choisis par la municipalité sur
présentation d'un dossier de capacité . Pierre Larré , né a Lucgarrier (près de
Soumoulou) le 26 mai 1800 est diplômé par l'Académie de Cahors de
l'Université Royale de France , son brevet de capacité a été délivré à Pau , il
prend en charge l'école de Viella , le 9 janvier 1829 . Il sera aidé , à partir du 21
septembre 1830 par Jean Forestier , né à Mazerolles (64) le 8 octobre 1802 . Il
y a aussi une viellanaise : Mlle Jeanne Cazenabe née à Viella le 31 mars 1802 ,
elle a obtenu le brevet de capacité du 2ème degré le 12 juillet 1829 , elle est
nommée institutrice primaire .
En 1839 , l'Abbé Cadroy remplit un questionnaire sur l'état des églises du
secteur . Il se plaint de l'état de l'église , de la difficulté de faire payer le casuel (
sommes payées pour les mariages et les sépultures ) . Il demande des travaux à
l'escalier de la chaire et à la toiture . L'école dirigée par un maître et deux
maîtresses très zélés comprend " 60 garçons et autant de filles " . Les garçons et
les filles sont séparés , en classe et en récréation .
Le 8 novembre 1840 , après la démission de l'instituteur Sénac , le Conseil
Municipal étudie le dossier de Baron , de Lescar et sollicite du Comité Supérieur
de Mirande l'autorisation de l'embaucher . Le 16 novembre , le notaire Duffour
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informe le conseil que le Comte de Viella veut participer à la construction de la
halle à hauteur de 300 f .
Le 28 novembre 1841 , le conseil est réuni à la demande du sous-préfet
pour établir le règlement de l'octroi . La taxe portera sur tous les objets sans
exception . Il y aura au bourg un bureau de l'octroi ouvert tous les jours " du lever
au coucher du soleil " . Tout objet " importé " devra y être déclaré sous peine de
confiscation . Les préposés à l'octroi sont autorisés à porter une arme , ils
peuvent faire appel à la force armée . Le conseil approuve et le dossier est
transmis au sous-préfet puis au gouvernement .
Le 10 août 1841 , les plans de la halle sont faits .
Le 28 septembre , le conseil fixe la participation des parents à la scolarité
de leurs enfants : 0,75 F pour ceux qui n'apprennent que la lecture , 1 F pour la
lecture et l'écriture et 1,25 F pour la lecture , l'écriture et le calcul . Le conseil
prend en charge les enfants nécessiteux . En 1842 , le traitement des deux
instituteurs est de 470 F.
En 1848 Louis Philippe est renversé et la République est proclamée . Pour
les élections à l'Assemblée Constituante , les viellanais durent aller voter à
Barcelonne , à pied , en cortège , " par des chemins affreux et sous la pluie " .
L'année suivante , les élections législatives sont préparées dans la fièvre .
Le corps électoral se partage en deux groupes : les Blancs et les Rouges . Les
Rouges ( les Républicains ) ont leur quartier général dans deux cafés de Viella :
chez Darmagnac et chez Dauga . On va alors élire le Président de la République .
Il y a trois candidats : Le Prince Louis-Napoléon , le Général Cavaignac et
Ledru-Rollin . Les viellanais ont obtenu l'ouverture d'un bureau de vote et
s'expriment sur place . Verlus , Projan et Aurensan votent à Viella . LouisNapoléon obtient 523 voix , Cavaignac 104 et Ledru-Rollin ,15 ; pas de bulletin
nul .
En 1851 , Louis-Napoléon dissout l'Assemblée . Lors du coup d'Etat du 2
décembre qui prépare l'avénement du second
empire , les populations des
campagnes se soulevèrent , mais la garnison d'Auch défendit la ville , et les
insurgés rentrèrent dans leurs foyers . Au plébiscite du 20 décembre , les
viellanais se prononcent : Inscrits : 574 ; votants 395 . Le forgeron Vital Dabadie
et quelques autres essaient de soulever la population et de s'emparer des fusils de
la Garde Nationale déposés à la Mairie . Le Maire , Léon Ricau les en empêche .
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Le 18 février 1852 , les cafés Dauga et Darmagnac sont fermés . Dabadie et
Hourcade sont arrêtés , jugés à Mirande , ils sont condamnés à partir pour
l'Algérie comme colons . A la fin de l'année 1853 , Hourcade et Dabadie sont
autorisés à rentrer à Viella .
Les 21 et 22 novembre 1853 , Viella se prononce pour l'empire : Inscrits :
574 ; votants : 481 ; oui : 478 ; non 2 .
L'Eglise de Viella construite vers 1780 fut restaurée et agrandie , en 1828
et 1830 , par les soins de M . l'abbé Cadroy avec l'aide financière de M. le
Comte de Viella , de sa famille et de M. et Mme Dupin . L'abbé Cadroy dota
encore la paroisse d'un presbytère . Le clocher fut exhaussé en 1857 pour la
somme de 4180 F .
Le château des anciens seigneurs est alors habité par Mlle de Montestruc ,
de la famille de Viella et parente de M. de Noé , descendant des barons de ce
nom . L'héritage des comtes de Viella est passé à une fille unique , mariée à M. le
comte de La Beaume . Le clocher a été inauguré le 15 mai 1889 par
Monseigneur Cloyat , archevêque d'Auch . Les images du chemin de croix sont
peintes sur toile et furent offertes en 1867 par Napoléon III , à la demande de M.
Lacave Laplagne , sénateur du Gers , alors propriétaire du château .
Jusqu'en 1860 , le cimetière occupe l'emplacement de ce qui est devenu ,
en 1889 , les allées Saint-Pierre . En 1853 , on commença à enterrer les morts au
cimetière actuel qui fut officiellement inauguré et béni le 1er novembre 1860 .
Le XX ème Siècle .
La Première Guerre Mondiale
Un Viellanais a été , bien malgré lui , le héros d'un des multiples drames qui
se sont joués pendant la première guerre mondiale . Son nom a été associé à celui
d'un grand écrivain , Alain Fournier ( auteur du Grand Meaulne ) disparu avec lui
lors des premiers combat de la Grande Guerre .
Il s'agit de Jean Edouard Nabonne , né le 8 novembre 1882 , de Pierre
Paul Nabonne , Propriétaire et de Anna Montardon , ménagère , domiciliés à
Viella , lieu-dit Peyroutat , quartier de Lalarriou . ( Déclaration de naissance
reçue par Victor Alem , Maire , en présence de Jean-Louis Pécoste , Instituteur
et de Michel Laporte , forgeron . )
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Jean Nabonne ( classe 1902 ) de taille moyenne ( 1,68 m. ) a fait son
service militaire au 88ème Régiment d'Infanterie , stationné à Mirande en 1904 1906 , comme soldat musicien à compter du 16 avril 1905 . Dégagé de ses
obligations militaires , il est devenu viticulteur à Viella . Mobilisé à la déclaration
de guerre à la 23 ème compagnie du 288ème Régiment d'Infanterie ( jumeau de
réserve du 88ème RI ) , Jean Nabonne est porté disparu le 22 septembre 1914 ,
à Vaux Saint Rémy , à la Calonne , près du bois des Chevaliers , dans la Meuse ,
il a 32 ans . Depuis lors , il faisait partie avec ses compagnons des 100 000
soldats français portés disparus depuis la fin de la guerre .
Plusieurs versions des faits ont circulées . L'une prétendait que le
détachement français avait attaqué une ambulance allemande . Les français , faits
prisonnniers , ayant été fusillés en représailles .
La découverte des dépouilles des soldats français , par des archéologues ,
en novembre 1991 , a permis de rétablir en même temps la vérité historique et
l'honneur des soldats français .
En effet , d'après les analyses faites , il apparaît que Jean Nabonne , Alain
Fournier , les officiers et soldats du détachement sont morts en combattant , les
armes à la main . Ces analyses montrent aussi que certains soldats grièvement
blessés ont été achevés par les allemands . Tous les corps avaient été inhumés
sommairement , tête-bêche dans une fosse commune , préfigurant ainsi l'horreur
d'une guerre qu'on pensait rapidement victorieuse et qui allait durer cinq longues
années et faire plusieurs millions de victimes dans les deux camps .
Jean Nabonne , Alain Fournier et leurs compagnons ont été réinhumés en
1991 , au cimetierre militaire de Vaux Saint-Rémy dans lequel ils voisinent avec
une section entière d'un bataillon de tirailleurs Sénégalais , morts eux-aussi pour la
France .
La Deuxième Guerre Mondiale
Viella a connu un épisode dramatique de son histoire au moment de la
Libération , lors de la seconde guerre mondial , le 26 juillet 1944 . Après le
débarquement allié en Normandie , les groupes de résistants qui avaient attendu
ce moment depuis de longues années passèrent à l'action et harcelèrent les
troupes allemandes . Après le combat de Portet , (3 juillet 1944) un groupe de
maquisards se replie sur Viella et Labarthète . Le chef de ce groupe , le
commandant Carnot ( de Milheret ) s'installe au Guit , quelques hommes
occupent la maison Cadroy et la plus grosse partie campe dans une vieille maison
de Labarthète . Le 26 juillet , de très bonne heure , les allemands encerclent
24
25
Viella . Il sont très nombreux ( 1800) , puissamment armée , munis d'artillerie
légère et cernent le Guit où se tient le Q.G du maquis . Les allemands sont
présents partout dans le village . Ils incendient les maisons tenues par le maquis ,
un maquisard est abattu sur la route de Saint-Mont . Allavena et son chauffeur
sont arrêtés sur la route de Riscle , Serrano est abattu . Les allemands ont arrrêté
des hommes et des jeunes gens ( Dabadie , Lasserre , Bona , les 2 frères
Laborde ) . Au Guit , Le lieutenant Durrieux est tué dans le chai . Vareni , qui
venait en liaison depuis Labarthète est aussi abattu . Les allemands menacent de
faire brûler la maison . Deux hommes sont emmenés : un simple soldat et le
commandant Dangoumeau qui remplaçait Carnot , parti la veille . Tous les
prisonniers sont amenés au village et alignés le long du mur de l'église où une
voisine leur porte de l'eau .Un premier interrogatoire a lieu au couvent , M.
Bona est relâché . Il reste 13 prisonniers qui sont conduits , se tenant par la main
jusque dans le parc de la Maison Maur .
Il est un peu plus de 10 heures . Un des prisonnniers hurle de douleur , les
poignets enflés et violets d'être serrés par les liens . Vers 14 heures , ils sont
amenés dans une grange , à gauche du parc , un soldat allemand leur donne à
boire . Ils sont ensuite , à tour de rôle photographiés , interrogés et jugès par le
conseil de guerre présidé par un colonel allemand . En fin d'après-midi , les frères
Laborde , M. Wintrebert et trois autres prisonniers dont le commandant
Dangoumeau sont libérés . Les allemands s'apercevront heureusement trop tard
de leur méprise en ce qui concerne le commandant Dangoumeau . Il restait 7
hommes aux mains des allemands . Le conseil de guerre allemands les a
condamnés à mort . Deux camions les emmènent sur la route de Labarthète .
L'exécution commença vers 19 heures . Les condamnés furent fusillés l'un après
l'autre , d'une rafale dans le ventre . Le supplice dura près d'une demi-heure . Le
27 juillet , les allemands quittent Viella vers Aubous et Madiran . Le soir , les
corps des suppliciés sont amenés à la Mairie . Le 28 juillet , on procède à
l'inhumation . Une souscription a permis d'élever le monument actuel qui a été
inauguré le 26 juillet 1946 , en présence du sous-préfet et d'une foule de 2000
personnes , la chorale paroissiale chanta le chant des partisans , l'hymne aux
morts de Victor Hugo et la Marseillaise .
25
26
Les descendants de Jacob de Labay et de Catherine
de Béarn-Viella :
Louis de Labay , en faveur duquel la terre de Viella fut érigée en comté par
lettres du mois de mars 1725 . Sa soeur Victoire épousa , le 29 avril 1702 ,
Jacob de Puch de Montbreton , lieutenant-colonel au Royal-Allemand . Son frère
Henri , dit le Chevalier de Viella , lieutenant du roi de la ville de Condé ,
Chevalier de Saint-Louis , mourut à Viella , 30 mai 1760 .
Louis épousa Marie de Hiton . Il mourut en 1758 , sa femme , le 7 mars
1765 .
Il était dans la destinée des curés de Viella d'éprouver des contrariétés au
sujet des inhumations des seigneurs de leur paroisse , car voici ce qu'on lit sur les
registres de l'Eglise :
" Le 24 octobre 1758 est décédé messire Louis de Labay , seigneur
comte de Viella , âgé de 84 ans environ , et a été enseveli le 21 dans le sanctuaire
26
27
de l'église paroissiale dudit lieu , ses héritiers l'ayant éxigé contre l'usage toujours
observé dans la paroisse . "
Il eut un fils unique : Jacob Joachim , comte de Viella , marié le 9 janvier
1744 à Thérèse-Charlotte de Noé , dont il eut dix enfants :
* Louis-Pierre-Charles , né le 20 novembre 1744 , marié en 1784 , 3
février , à Claudine Desbretz , mineure , veuve , avec un enfant de Pierre Nicolas
de Dellay de Blancmesnil , fille de Claude , receveur général de la généralité de
Poitiers , dont il n'eut point de postérité . En 1789 , Louis-Pierre-Charles de
Labay , dénommé marquis de Viella , était mestre de camp du régiment des
grenadiers de Lyonnais ; il fut convoqué à l'assemblée des gentilshommes de la
vicomté de Paris extra muros . Il émigra et mourut à Paris après 1825 .
* Elisabeth Henrie , née le 23 juin 1747 , épousa , le 19 juin 1763 , Louis ,
baron de Capdeville , seigneur d'Aydie , gouverneur du château de Pau . M. de la
Grèze , dans son livre sur le Château de Pau , nous fait connaître les malheurs et
l'esprit de Madame de Capdeville . C'est chez elle que l'abbé Daudoux , vicaire
de Viella , fut arrêté pour être conduit à l'échafaud ; ( Revue de Gascogne, t. II,
p. 200 ) .
* Gabrielle-Marie , née le 20 juin 1754 , mariée à Jean-Pierre-FrançoisGabriel-Antoine-Louis d'Aure , baron de Montastruc ; de cette union naquit
Thérèse-Louise-Charlotte-Monique , le 4 mai 1786 .
* Louis-Charles , né le 22 mars 1762 , appelé le vicomte de Viella ,
chargé d'affaires de France à Constantinople .
* Louis-Henri , dit le chevalier de Viella , né le 7 mars 1764 Contre-amiral
.
Les autres enfants sont morts jeunes ou célibataires et sans déscendance .
Louis-Henri , marquis de Viella , contre-amiral est mort en 1840 . Il avait
, avec l'aide de son frère Louis-Charles , marin comme lui , à la bataille de la
Dominique , sauvé la vie de M. de Champagny , devenu plus tard ministre de
Napoléon et duc de Cadore .
Louis-Henri de Viella épousa , le 4 avril 1826 , Barbe Pauline de Chastenet
de Puységur , et il n'en eut qu'une fille Marie-Marguerite-Joséphine , née à Paris
27
28
le 19 mars 1827 , mariée le 27 mai 1845 à Charles-Alexandre-Séraphin-Victor ,
marquis de la Baume-Pluvinel , habitant à Paris au château de Marcoussis (Seineet-Oise) .
Toponymie de Viella
Chaque toponyme est suivi du thème , de l'origine , de la signification et de l'orthographe restituée .
Hypocoristique : terme de linguistique , se dit d'un mot qui exprime une intention affectueuse .
Hagiotoponyme : nom de lieu faisant référence à la vie et au culte des saints .
A MAR
Faune
Gascon : marro
Le bélier
28
29
AURENSAN
Nom de personne
Latin : Aurentius
Personne originaire de ce village (65 et 32)
A BACARISSE
Bois, forêt, culture.
Gascon : vacarissa
En Gascon, le parc pour
les bovins ou une
personne originaire de ce village
BARADET
Habitations, bâtiments Gascon : varat
En Gascon, petit fossé Varadèth
LA BARRADE
Autre
Gascon : barrèra : barrière
Une petite barrière ou un champ clôturé
BARREROT
Autre
Gascon : barrèra : barrière
Une petite barrière ou un champ clôturé
BARRON
Habitations, bâtiments Gascon : barron
En Gascon, les briques à faire les cheminées
BEGUE
Métier
Gascon : veguèr
Viguier, fonctionnaire comtal Veguèr
BERDUC
Surnoms, sobriquets
Germanique : Berd
Dérivé du nom propre Berd
BERDUQUET
Surnoms, sobriquets
Germanique : Berd
Dérivé du nom propre Berd. Diminutif Berduquet
BERNET
Végétation, arbres,
Gascon : vernèr : aulne En Gascon, le petit aulne
BERTHOUMIEU
Nom de personne
Latin : Bartholomeus
En Gascon, Barthélémy
BIDAOU
Nom de personne
Gascon : Vidau
Dérivé du nom propre Vidau : Vital, nom du
Moyen-Age Vidau
Vernet
Bertomieu
BRUNET
29
30
Surnoms, sobriquets
Gascon : Brun
Hypocoristique de Brun : prénom du
Moyen-Age donné à cause de la couleur
de la peau
BURE
Métier
Gascon : burre
En Gascon, le beurre
CABANA
Habitations, bâtiments Bas-Latin : capanna
Cabanes parfois à l'écart du village pour accueillir
les lépreux ... Las Cabanas
CANDELE
Métier
Gascon : candela
En Gascon, le fabricant de bougies
CAOUET
Surnoms, sobriquets
Gascon : cauvet
Petit chauve
CAPOT
Surnoms, sobriquets
Gascon : capa
Surnom donné à cause de la cape. peut-être
aussi cagot ? Capòt
CASSOU
Végétation, arbres
Gaulois : cassanos :
chêne En Gascon, le chêne
CASTERE
Châteaux
Latin : castrum
CHARLET
Surnoms, sobriquets
Français : Charles
Hypocoristique de Charles
COBINOT
Surnoms, sobriquets
Gascon : cauvet
Petit chauve
COULET
Surnoms, sobriquets
Gascon : colèth
En Gascon, le goulot d'une bouteille. Peut-être
un ivrogne ? Colèth
COULOUMAT
D'EN HAUT
Faune
Gascon : colom
pigeon,Pigeonnier ou endroit avec un
Candelèr
Cauvet
Casso
Ancien oppidum
romain ou motte
féodale supportant un château Castera
Charlèth
Cauvinòt
30
31
pigeonnier
Colomat deu Haut
COULOUME
Habitations, bâtiments Gascon : colom : pigeon
En Gascon, le colombier, le pigeonnier
Colomèr
COURREGES
Bois, forêt, culture.
Gascon : corrèja
En Gascon, la courroie mais surtout un
champ allongé Corrèjas
COUSTET
Relief
Gascon : còsta
En Gascon, la petite côte
Costet
COUSTILLOT
Relief
Gascon : còsta
En Gascon, la petite côte
Costilhòt
CRABE
Métier
Gascon : craba : chèvre
En Gascon, le chevrier Crabèr
DAUGUETTE
Nature du sol
Gascon : auga
En Gascon, maison située à côté d'un
terrain marécageux
Dauguetas
DELA LARIOU
Eau
Gascon : delà et arriu
En Gascon, au delà du ruisseau
Delà l'arriu
FONTANE
Métier
Latin : fontem
En Occitan, le fontainier ou le sourcier
Fontanièr
GENDRON
Surnoms, sobriquets
Gascon : gendre
En Gascon, le petit gendre
Gendron
GLAOUDY
Nom de personne
Gascon : Glaudi
En Gascon, Claude
Glaudi
GUILAMADE
Surnoms, sobriquets
Gascon : Guilhèm et amada
En Gascon, Guillaume aimé
Guilhamada
31
32
GUIT
Métier
Gascon : guit
En Gascon, le canard Guit
HAGET
Végétation, arbres,
Gascon : hai
En Gascon, endroit planté de hêtres
HERRAGUT
Surnoms, sobriquets
Gascon : Hèr et agut
En Gascon, littéralement, fer aiguisé.
Surnom d'un forgeron ?
Hèr agut
HUEOU
Métier
Gascon : ueu
En Gascon, l'oeuf
JOUANDESTOU
Surnoms, sobriquets
Gascon : Joan et estor
En Gascon , Jean dont la maison est dans
un tournant
Joan Destor
LABARERE
Autre
Gascon : barrèra :
barrière
LALANNE
Relief
Gascon : lana
En Gascon, la lande
LAOUGUE
Nature du sol
Gascon : auga
En Gascon, maison située à côté d'un terrain
marécageux L'augue
LAOULIERAT
Faune
Gascon : aulha
En Gascon, grand troupeau de brebis
L'Aulherat
LARRIOUAOU
Eau
Gascon : arriu
En Gascon, le ruisseau avec un augmentatif
L'Arriau
LATAPIE
Habitations, bâtiments
Gascon : tapia
En Gascon, le pisé, le torchis La Tapia
LISOU
Surnoms, sobriquets
Gascon : Loïs
Hypocoristique de Lisa
Lison
LOUISOT
Surnoms, sobriquets
Gascon : Lisa
Hypocoristique de Loïs
Loisòt
Haget
Ueu
Une barrière ou un champ clôturé
La Barrèra
La Lana
32
33
LOUSTAOU
Habitations, bâtiments
Gascon : ostau En Gascon, la maison L'Ostau
LUGRAN
Bois, forêt, culture.
Latin : lucus
LUROU
Surnoms, sobriquets
Littéralement : la fôret grande
Luc gran
Gascon : lurrat En Gascon, rusé, fin
Lurron
MAILLUQUET
Surnoms, sobriquets
Gascon : malhèth
En Gascon, le petit maillet : outil ou surnom
signifiant : déhanché ? Malhuquet
MARIOTTE
Surnoms, sobriquets
Gascon : Maria
Hypocoristique de Maria
Mariòta
Hypocoristique de Thomas
Masson
Matalassaire
MASSON
Surnoms, sobriquets
MATALASSAYRE
Métier
Gascon : matalàs
En Gascon, le matelassier
MAUREOU
Surnoms, sobriquets
Gascon : maure
Arabe ou personne de teint foncé.
MEC
Surnoms, sobriquets
Gascon : mec
En Gascon, le bègue
MENJOU
Surnoms, sobriquets
Gascon : Domenge
Hypocoristique de Dominique Menjon
MENUTE
Surnoms, sobriquets
Gascon : menut
En Gascon, menue
MESPLAT
Végétation, arbres, plantes.
Gascon : mesplèr
En Gascon, endroit planté de néfliers Mesplat
Maurèu
Mec
Menuta
33
34
MIETTES
Bois, forêt, culture.
Latin : mica
Petite parcelle de terre Miètas
LA MOTTE
Châteaux
Gascon : mòta
Ancien oppidum romain ou motte féodale
supportant un château La Mòta
MOULIE
Métier
Gascon : mòla
En Gascon, le meunier Molièr
MOUNAS
Surnoms, sobriquets
Gascon : ramon
Hypocoristique de Ramon
MOUREOU
Surnoms, sobriquets
Gascon : maure
Arabe ou personne de teint foncé.
NIVELLON
Surnoms, sobriquets
Gascon : nivèu
PAILLON
Surnoms, sobriquets
Gascon : Palhòu ou
Grand-père ou paille palhon Palhòu
PAILLOU
Surnoms, sobriquets
Gascon : Palhòu ou
Grand-père ou paille
PANDELE
Métier
Gascon : pandelèr
En Gascon, garde-commissaire préposé
aux chasses aux filets Pandelèr
PECALEBES
Faune
Gascon : lèbe
En Gascon, endroit où l'on trouve des lièvres
Pècalèbes
LA PÉRIGNE
Surnoms, sobriquets
Gascon : Pèir
Hypocoristique féminin de Pèir La Perinha
PEYRE
Nature du sol
Gascon : pèira : pierre
En Gascon, le pierrier Peirèr
Monàs
Morèu
Surnom donné par rapport au "niveau" ?
Nivèlon
palhon Palhòu
PEYROUTAT
34
35
Nature du sol
Gascon : pèira : pierre
Endroit pierreux
Peirotet
PISSOU
Eau
Gascon : pisha
En Gascon, petite cascade, petit ruisseau
Pisson
POUY
Relief
Gascon : poi
En Gascon, un puy, un sommet, une hauteur
Poi
RABELAT
Bois, forêt, culture.
Gascon : arraba
En Gascon, endroit où poussent les raves
Rabelat
RAMONON
Surnoms, sobriquets
Gascon : Ramon
Hypocoristique de Ramon
RAMOUN
Nom de personne
Gascon : Ramon
En Gascon, Raymond Ramon
REAU
Surnoms, sobriquets
Gascon : reiau
En Gascon, royal
REGENT
Métier
Gascon : regent
En Gascon, instituteur Regent
AU REY
Surnoms, sobriquets
Gascon : rei
En Gascon, le roi
RIBERE
Eau
Gascon : ribèra : rive
En Gascon, rive, terre au bord de l'eau
Ribèra
RIGAUD
Nom de personne
Germanique : rïc et
Nom de baptême germanique signifiant
puissant/gouverner
waldan Rigaud
SAINT BENAZIT
Religion
Gascon : Benedit
Hagiotoponyme : Saint Benoît
Ramonon
Reiau
Au Rei
35
36
Sent Benesit
SAINT POT
Religion
Hagiotoponyme : Pot
Aphérèse de Phillipot Sent Pòt
SANSOT
Surnoms, sobriquets
Latin : Sanctius
Hypocoristique de Sans, nom de baptême
fréquent au Moyen-age
Sansòt
SEIGNER
Surnoms, sobriquets
Gascon : senhèr
En Gascon, le seigneur Senhèr
SIOUAT
Bois, forêt, culture.
Gascon : civasa
En Gascon, champ semé d'avoine
SOULABERE
Relief
Gascon :solan et bèra
En Gascon, le bel endroit exposé au soleil
Solabère
TAUZIN
Végétation, arbres, plantes.
Pré-roman : taukino
Endroit planté de tauzins, chênes blancs
Tauzin
TICHENE
Métier
Gascon : tishanèr
Le tisserand
Tishanèr
TISNE
Métier
Gascon : tishanèr
Le tisserand
Tishanèr
TOUHINO
Surnoms, sobriquets
Gascon : Antoèna
Hypocoristique de Antoèna
TOULON
Surnoms, sobriquets
Gascon : Arnaut Hypocoristique d'Arnaut
Tolon
TOURNAYRE
Métier Français : tourneur
Gallicisme de tourneur Tornaire
Civat
Toina
VERDIE
36
37
Bois, forêt, culture.
Gascon : verdurèr
En Gascon, le verger Verdièr
Bibliographie
Titres
Auteurs
Visage de Gascogne et de Béarn
Editions
Horizons de France
Histoire du Gers
Adolphe Joanne
1880 Hachette
Histoire de Béarn
Collectif
Per Noste
C. Desplat
P. Tucoo-Chala
SNERD
Atlas Historique
Principauté de Béarn
Dictionnaire étymologique
des noms de famille gascons
M. Grosclaude
Radio Pais
Toponymie gasconne
B. et J-J. Fénié
Sud-Ouest
Vocabulaire Gascon-Français
G. Roques
Lacour
Les Cagots
J-E. Cabarouy
J et D
37
38
Histoire des Aquitains
A. Lebègue
Sud-Ouest
L'énigme des cagots
G. Loubès
Sud-Ouest
Les Bastides d'Aquitaine
J. Dubourg
Sud-Ouest
Villages Gersois
Tomes 1 et 2
B. Cursente et G. Loubès
Chambre
d'Agriculture du Gers
Les Bastides d'Armagnac
Société Académique
d'Architecture
Diagram
Le Roi Henri IV
H. Tierchant
P. Amblevert
Sud-Ouest
Les chroniques du bulletin paroissial
Abbé Saint-Bézard
Manuel de Géographie Historique
F-J. Bourdeau 1861
Revue de Gascogne
Revue de la Société Archéologique du Gers
Almanach Administratif du département du Gers
38