I. Pourquoi étudier Le Magicien d`Oz en classe de Sixième ?
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I. Pourquoi étudier Le Magicien d`Oz en classe de Sixième ?
NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 26-02-07 16:49:12 117447VRJ - Flammarion - Guide Collège - Le Magicien d’Oz - Page 54 — Z17447$$$1 — Rev 18.02 XXe SIÈCLE Le conte merveilleux L. FRANK BAUM Le Magicien d’Oz (no 315 – 3,20 €) I. Pourquoi étudier Le Magicien d’Oz en classe de Sixième ? En France, le titre Le Magicien d’Oz renvoie essentiellement à un film. Le nom Lyman Frank Baum est la plupart du temps totalement inconnu, et le roman finalement très peu lu. Cette œuvre narrative de littérature pour la jeunesse publiée en 1900 est pourtant plaisante à plus d’un titre (extraordinaire diversité et inventivité des péripéties, grand suspens, personnages truculents, monde singulier proprement enchanteur et fabuleux, évocation sensorielle de tout un univers, etc.). La traduction proposée par notre édition, d’un abord aisé, permet une simple lecture cursive menée par l’élève seul qui peut « développer [ainsi] le goût de la lecture », conformément aux Instructions des programmes de Sixième. Mais la richesse d’interprétation du récit peut aussi justifier, en classe, la lecture intégrale plus approfondie de l’œuvre dans une perspective symbolique et comme réflexion sur le monde et les hommes. Si l’on choisit alors de consacrer une séquence au Magicien d’Oz, il sera pertinent de la situer après une étude du conte merveilleux. Les réinvestissements des acquis concernant le genre du conte et le registre du merveilleux faciliteront et enrichiront l’étude de ce roman (ou conte long). Signalons, au sujet du merveilleux, que le registre pourrait être envisagé dans Le Magicien 54 Le conte merveilleux NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 26-02-07 16:49:12 117447VRJ - Flammarion - Guide Collège - Le Magicien d’Oz - Page 55 — Z17447$$$1 — Rev 18.02 d’Oz de façon beaucoup plus détaillée que nous ne le proposons dans la séquence qui suit (voir notamment les éclaircissements apportés dans la présentation de l’édition). Ainsi programmée, la séquence permettra également de repérer les références intertextuelles qui émaillent le récit de L. Frank Baum et que la classe aura peut-être découvertes auparavant : Dorothée rappelle par bien des aspects Alice (on peut à ce titre comparer le passage dans l’autre monde chez Lyman Frank Baum et chez Lewis Carroll) ; sa haute taille au milieu des Muntchkinz évoque Blanche-Neige parmi les nains ou Gulliver ; ses souliers d’argent ainsi que son état de domestique au chapitre 12 suggèrent Cendrillon ; la création de l’épouvantail fait écho à celle de Pinocchio, etc. Au-delà des réinvestissements, l’œuvre offre la possibilité de travailler avec les élèves, en réception comme en production, de nouveaux savoirs, en particulier le genre du « récit d’aventures » (topoï et principes de composition) et l’écriture descriptive, particulièrement riche et récurrente (les Programmes soulignent la nécessité d’apprendre à l’élève à « combiner narration et description »). Par ailleurs, il nous paraît indispensable de faire réfléchir de façon fine aux significations possibles des aventures proposées par ce conte et de conduire les élèves à déceler le type d’initiation à l’œuvre pour les personnages et... pour le lecteur. En outre, le récit permettra d’exercer la classe à une réflexion modeste, mais précise, sur la notion d’« adaptation » cinématographique à partir de l’œuvre de Victor Fleming, The Wizard of Oz, 1939, disponible en DVD (les Programmes recommandent l’étude, au cours de l’année, d’au moins un « texte associé à des images mobiles »). Signalons enfin qu’il peut être profitable de ne pas rejeter les travaux d’écriture à la fin de la séquence mais, au contraire, comme nous le proposons ici, de mêler activités de réception et de production. Le Magicien d’Oz 55 NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 26-02-07 16:49:12 117447VRJ - Flammarion - Guide Collège - Le Magicien d’Oz - Page 56 — Z17447$$$1 — Rev 18.02 II. Proposition de séquence Séance no 1 Objectif → Établir des pistes de lecture susceptibles de motiver la lecture personnelle. Supports → Chapitre 5, de « Il y avait parmi les jeunes Muntchkinz une fille très belle » à « et ils comprenaient maintenant pourquoi il avait tellement hâte de se procurer un nouveau cœur ». → Table des matières. Pour rompre avec l’habitude qui consiste à entrer dans l’œuvre par l’observation du paratexte (à la fois éditorial et auctorial) et/ou par la découverte des premières pages, on choisit de privilégier un autre mode d’accès au texte, préconisé par Gérard Langlade 1 : la lecture d’un extrait qui n’est pas l’incipit. Une réflexion pratique s’impose : les élèves sont-ils en possession du texte intégral ? préfère-t-on une photocopie du passage ? La seconde solution paraît plus intéressante d’un point de vue didactique : la virginité du passage livré sans nom d’auteur ni mention du titre de l’œuvre, ainsi que l’impossibilité pour l’élève de se référer à des indications autres (sur la quatrième de couverture ou dans l’appareil critique) que celles du texte luimême sont propices à des réactions de lecteur plus spontanées. Par ailleurs, cette séance doit être décrochée du reste de la séquence, c’est-à-dire placée juste avant des vacances qui seront l’occasion pour les élèves de lire seuls le roman. ■ Déroulement Préciser à la classe qu’il s’agit de découvrir ensemble un extrait d’une œuvre qui sera étudiée après les vacances et d’établir quelques jalons. Distribuer le texte photocopié (en précisant 1. Gérard Langlade, L’Œuvre intégrale au collège et lycée, CRDP de Toulouse, t. I et II, 1991. 56 Le conte merveilleux NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 26-02-07 16:49:12 117447VRJ - Flammarion - Guide Collège - Le Magicien d’Oz - Page 57 — Z17447$$$1 — Rev 18.02 que, intentionnellement, ne figurent ni le nom de l’auteur ni le titre) que l’enseignant lit ensuite. On travaille à partir des réactions des élèves, que l’on s’efforce de structurer progressivement pour aboutir à des pistes plus claires : — différents éléments apparentent fortement le texte à un conte (genre que les élèves auront abordé auparavant) : la formule « Il y avait une fille » qui s’accompagne d’une indétermination spatiale et temporelle ; des êtres brossés à grands traits et dotés d’une psychologie assez sommaire ; des personnages stéréotypés (sorcière cruelle, vilaine mère) ou des faits (jeter un sort) typiques des contes. En outre, le lecteur se trouve plongé de façon très plaisante dans un univers autre, inédit, étonnant, proprement merveilleux (réactiver le sens littéraire du mot), en particulier avec cette histoire invraisemblable de bûcheron découpé progressivement à la hache, rafistolé par un ferblantier habile, et que la rouille a paralysé un an ! On note aussi la mention d’un peuple né de la libre fantaisie de l’auteur (les Muntchkinz) ; — ce récit autonome s’intègre en même temps dans une trame narrative plus globale (principe du récit encadré). Il est mené à la première personne seulement parce qu’un des personnages prend la parole (guillemets) pour raconter à d’autres sa mésaventure. Cette imbrication laisse supposer que nous nous trouvons en présence d’un récit en réalité plus long, peut-être un roman proche du conte par de nombreux aspects (on acceptera au fil de la séquence ces deux dénominations génériques). Quatre protagonistes de ce récit nous sont dévoilés : le Bûcheron-en-fer-blanc (est-t-il le héros de toute l’histoire ?), un Épouvantail (!), une certaine Dorothée (seul personnage doté d’un prénom commun) et Oz. Sans doute certains élèves associerontils à Oz le titre Le Magicien d’Oz. Confirmer que l’étude portera sur ce texte de Lyman Frank Baum. Évaluer ce que les élèves connaissent du roman... ou du film de Victor Fleming qui, convient-il de préciser, n’est qu’une adaptation de l’œuvre et en transforme plusieurs données importantes ; — enfin, le passage laisse apparaître un élément probablement appelé à jouer un rôle important dans le récit : la quête. Le Bûcheron souffre d’un manque et, pour le combler, veut gagner un nouveau cœur. Oz semble pouvoir répondre à cette Le Magicien d’Oz 57 NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 26-02-07 16:49:12 117447VRJ - Flammarion - Guide Collège - Le Magicien d’Oz - Page 58 — Z17447$$$1 — Rev 18.02 demande. Des questions surgissent : qui est exactement Oz ? Dorothée ou l’Épouvantail sont-ils eux aussi en quête de quelque chose ? Après avoir noté l’essentiel des réponses des élèves, on distribue la photocopie de la table des matières du Magicien d’Oz pour élargir les perspectives de lecture. Se contenter des propositions des élèves et favoriser les interrogations, les hypothèses. Des personnages nouveaux sont mentionnés qui confirment l’univers merveilleux du récit : établir leur liste et voir quelles questions se posent les élèves (Oz, dit « le Redoutable », apparaît moins sympathique que dans notre extrait : le personnage aurait-il deux faces ? etc.). Plusieurs titres de chapitres mettent en évidence des espaces variés (dont, à deux reprises, une cité dite « Cité d’Émeraude »), des lieux dangereux ou attirants, ainsi que la thématique du voyage, du déplacement qui permet aux personnages d’évoluer (Lion Poltron devenant Roi des animaux par exemple). Par ailleurs, on repère le lexique propre aux récits d’aventures (« cyclone », « sauver », « délivrer », « attaque », etc.) Cette dimension sera approfondie dans la séance no 3. Enfin, l’histoire semble trouver un dénouement heureux avec le chapitre 24 : « Retrouvailles ». Formaliser cette seconde série d’observations par une nouvelle trace écrite succincte qui insistera sur les hypothèses et/ou les questions des lecteurs que s’apprêtent à être les élèves. Séance no 2 Objectifs → Donner à chacun l’occasion de rendre compte de sa lecture. → Évaluer celle-ci. Support → Ensemble du récit lu par les élèves. Travail préparatoire : lire le roman en entier (rassurer les élèves : pas de difficultés particulières). Être capable d’en parler (intrigue, personnages, réactions personnelles) au retour des vacances (éventuel travail de compte rendu). Les jeux proposés en fin de volume, particulièrement dans les rubriques « Tester sa lecture » et « Chasser l’intrus », peuvent aider à évaluer sa lecture 58 Le conte merveilleux NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 26-02-07 16:49:12 117447VRJ - Flammarion - Guide Collège - Le Magicien d’Oz - Page 59 — Z17447$$$1 — Rev 18.02 en autonomie). Au cours de la lecture, garder à l’esprit les hypothèses formulées en classe. Se constituer, si on le souhaite, un journal de bord de sa lecture. Il s’agit de trouver un équilibre entre la « vérification » de la lecture effectuée et la possibilité pour chaque lecteur d’exprimer un point de vue. Nous nous contentons de suggérer quelques rubriques dans lesquelles le professeur puisera pour construire son évaluation initiale, avec la volonté de ne pas réduire l’évaluation de la lecture à quelque chose de trop ni d’uniquement scolaire (réfléchir, en outre, à une notation valorisante). — Utilisation de certains des jeux proposés en fin de volume pour évaluer la connaissance globale de l’histoire, de la fable. On peut aussi demander de justifier les titres de certains chapitres (« Le cyclone », etc.). — Proposer aux élèves certaines des questions ou hypothèses élaborées lors de la première séance et leur demander d’y apporter des éléments de réponse, de valider ou d’invalider les suppositions initialement faites, en justifiant chaque fois leur réponse. — Justifier le titre Le Magicien d’Oz (ce personnage important est un magicien qui trompe les autres, qui fait croire à des apparitions et à de prétendus pouvoirs). On peut aussi demander aux élèves de commenter, à la lumière de l’histoire entière, cette phrase prononcée par la Sorcière du Nord (chapitre 2) : « Oz seul est Grand Magicien [...]. Il a plus de pouvoirs que nous tous réunis » (en réalité, il n’en a aucun. Il est un prestidigitateur ventriloque). — Utiliser certaines des illustrations de l’édition en demandant d’expliciter leur rapport au texte. — Rendre compte de sa lecture personnelle à travers une série de quatre à six mots environ en justifiant précisément chacun avec « car ». Exemple appliqué à un conte comme BarbeBleue : « Je propose “crime” car le personnage principal tue ses femmes. » Exiger chaque fois une phrase. — Dire le ou les passage(s) que l’on a préféré(s) et préciser les raisons qui ont conduit à ce choix. Phrase modèle : « J’ai aimé le passage où [...] car [...]. » Si l’élève a choisi plusieurs passages, il doit faire plusieurs phrases. Les justifications doivent attester une certaine connaissance du texte. La consigne peut aussi s’appliquer aux personnages, voire aux lieux. Le Magicien d’Oz 59 NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 26-02-07 16:49:12 117447VRJ - Flammarion - Guide Collège - Le Magicien d’Oz - Page 60 — Z17447$$$1 — Rev 18.02 Il est possible de « corriger » cette évaluation lors de la séance no 3. On peut préférer la réinvestir à un autre endroit de la séquence ou au fil de cette dernière. Séance no 3 Objectif → Lire le récit comme un véritable récit d’aventures et en percevoir certains principes essentiels de composition. Supports → Chapitres 7, 8, puis 12. → Références à l’ensemble du récit. Travail préparatoire : relire attentivement les chapitres 7, 8 et 12. Demander aux élèves de dégager les grands moments des chapitres 7 et 8. Noter alors au tableau les étapes identifiées, avec des formulations telles que : nuit agréable à la belle étoile ; épisode du fossé dangereux dans la forêt et « désespoir » de Dorothée ; solution courageuse du Lion qui sauve et « soulag[e] » tout le monde (« Tous furent soulagés de voir l’aisance avec laquelle il s’en était tiré », chapitre 7) ; forêt devenant plus sombre, second fossé et nouveau grand danger avec les effroyables Kalidahs ; solutions de l’Épouvantail et du Lion qui sauvent et « soulag[ent] » à nouveau le petit groupe (chapitre 7) ; fin de la forêt et accès à une contrée agréable ; problème de la rivière à traverser ; solution du radeau qui redonne « espoir » à tous (début du chapitre 8) ; problème imprévu du courant rapide qui, les entraînant du côté de la méchante Sorcière de l’Ouest, les décourage (chapitre 8) et les sépare même (l’Épouvantail reste au milieu de la rivière) ; solution du Lion qui leur permet de regagner la rive, un « charmant pays, plein de fleurs, d’arbres fruitiers et de soleil radieux » ; inquiétude quant au sort de l’Épouvantail ; aide miraculeuse d’une cigogne et grand « bonheur » de tous à se retrouver (« Quand l’Épouvantail se retrouva au milieu de ses amis, de bonheur, il les serra tous dans ses bras », chapitre 8) puis à cheminer à nouveau à travers des paysages charmants ; menace nouvelle des pavots, etc. La relecture et l’observation de ces intitulés notés les uns à la suite des autres doivent permettre deux premiers éléments de synthèse, dont il conviendra de garder une trace écrite : 60 Le conte merveilleux NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 26-02-07 16:49:12 117447VRJ - Flammarion - Guide Collège - Le Magicien d’Oz - Page 61 — Z17447$$$1 — Rev 18.02 — le récit est composé d’une multitude d’événements, de péripéties, d’incidents successifs, de rebondissements continuels : c’est le propre des récits d’aventures où l’action est toujours relancée ; le mot « aventure » est d’ailleurs employé parfois dans le texte, par exemple : « Après cette aventure, nos voyageurs avaient plus que jamais envie de sortir de la forêt [...] » (chapitre 7), « mille dangers guettent ceux qui s’aventurent », (chapitre 18). Demander aux élèves d’apporter des exemples de rebondissements dans d’autres chapitres. Ils sont très nombreux. Citons par exemple le chapitre 11, dans lequel Oz n’accède pas aux demandes des quatre amis et, les exhortant à tuer la Sorcière de l’Ouest, relance leur voyage ; — le récit progresse selon un principe de composition très visible : celui de l’alternance de moments de danger, parfois extrêmes, et de moments de soulagement, voire de grand bonheur. Le plaisir du lecteur réside essentiellement dans cet enchaînement systématique de situations périlleuses, d’obstacles à surmonter, de désespoirs et de joies partagées, de succès remportés, d’enthousiasmes. C’est ainsi que l’auteur nous tient en haleine. Les décors eux-mêmes se succèdent, souvent différents : il s’agit tantôt de forêts sombres, de contrées menaçantes, de terres arides et de rivière dangereuse, tantôt de prairies agréables et parsemées de fleurs, d’espaces lumineux et d’autres petits paradis. À ce sujet, dans le chapitre 1, la Sorcière du Nord indique à Dorothée, en parlant du voyage que la fillette s’apprête à entreprendre pour rencontrer Oz : « C’est un long voyage à travers un pays tantôt agréable, tantôt sombre et terrible. » Le Muntchkin, Boq, dit lui aussi : « Notre pays est riche et agréable ; par contre, il vous faudra traverser des endroits inhospitaliers et dangereux, avant d’arriver au terme de votre voyage » (chapitre 3). On peut ensuite demander aux élèves de réinvestir ces observations en complétant le tableau qui suit, après avoir lu la consigne (activité en autonomie menée éventuellement par groupes) : À partir d’un extrait du chapitre 12, de « Ils le remercièrent et lui firent leurs adieux » à « s’enfuirent sans demander leur reste », complète le tableau suivant. Attention, si tu reprends exactement les expressions du texte, il faut les mettre entre guillemets. Si tu reformules à ta façon, tu n’utilises pas les guillemets. Le Magicien d’Oz 61 NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 26-02-07 16:49:12 117447VRJ - Flammarion - Guide Collège - Le Magicien d’Oz - Page 62 — Z17447$$$1 — Rev 18.02 Dans un cas comme dans l’autre, indique toujours la page du récit qui t’a permis de répondre. Lieux traversés par les compagnons Quelques grandes aventures vécues par les personnages (au début du chapitre) Agréables : Aventure no 1 : l’épreuve des ....... a) un rude ....... b) ....... finale et ....... de tous. On se remet alors en ....... Déplaisants : Aventure no 2 : l’épreuve des...... a) la grande ...... de Dorothée b) ....... finale : les compagnons reprennent alors leur ...... Aventure no 3 : l’épreuve des ....... a) menace de ....... b) ....... finale grâce, cette fois, au ....... Aventure no 4 : l’épreuve des ....... a) nouveau ....... b) ....... finale en fait des ......., effrayés par le ....... Correction Lieux traversés par les compagnons Quelques grandes aventures vécues par les personnages (au début du chapitre) Agréables : les prés fleuris Aventure no 1 : l’épreuve des loups a) un rude combat b) victoire finale et satisfaction de tous. On se remet alors en route Déplaisants : terre aride, déserte et comme abandonnée Aventure no 2 : l’épreuve des corbeaux a) la grande « peur » de Dorothée b) victoire finale : les compagnons reprennent alors leur route Aventure no 3 : l’épreuve des abeilles a) menace de mort b) victoire finale grâce, cette fois, au Bûcheron Aventure no 4 : l’épreuve des Ouinkiz a) nouveau danger b) fuite finale en fait des Ouinkiz, effrayés par le Lion Lors de la mise en commun, la colonne des aventures doit permettre de remarquer un troisième procédé d’écriture du récit, emprunté à la tradition des contes et à leur mécanique profonde : la répétition, la reprise. Quatre aventures se succèdent, à la fois différentes (nouveaux personnages, autre forme d’affrontement, etc.) et très proches (chaque fois : colère de la 62 Le conte merveilleux NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 26-02-07 16:49:12 117447VRJ - Flammarion - Guide Collège - Le Magicien d’Oz - Page 63 — Z17447$$$1 — Rev 18.02 Sorcière, appel à des aides, combat, énergie d’un des compagnons, etc.). Certaines formulations se font même écho : « Quarante loups » et « Quarante corbeaux » par exemple. Noter que ce principe d’écho est omniprésent dans l’œuvre : deux visites à la Cité d’Émeraude ; écho également entre la Cité d’Émeraude et le « magnifique château » de Glinda (chapitre 22) ; quatre entretiens très proches avec Oz au chapitre 11 ; traversée de trois forêts (du chapitre 4, « En fin d’après-midi, ils atteignirent une grande forêt », au chapitre 7, « [...] nos voyageurs avaient plus que jamais envie de sortir de la forêt » ; chapitre 19, « Le matin suivant, leur chemin les mena jusqu’à une forêt touffue » ; du chapitre 21, « [...] ils arrivèrent dans une forêt dont les arbres leur parurent les plus hauts et les plus vieux qu’ils eussent jamais vus », au début du chapitre 22, « Parvenus sans encombre à l’autre bout de la forêt ») ; Toto gêne à deux reprises Dorothée dans ses actions (chapitre 1, « Toto sauta des bras de Dorothée et alla se réfugier sous le lit », et chapitre 17, « Toto s’était échappé dans la foule, à la poursuite d’un petit chat, mais Dorothée finit par le rattraper. Elle le saisit et courut vers le ballon ») et les conséquences sont importantes ; répliques comme dupliquées quand les compagnons évoquent le but de leur voyage ou leurs craintes, etc. Séance no 4 Objectifs → Enrichir son vocabulaire (l’expression des sentiments – la colère). → Repérer et employer des termes de reprise variés pour désigner un même personnage. Support → Extraits du chapitre 12. Travail préparatoire : relire le chapitre 12, de « Dans ce cas, cela change tout, dit le Gardien des Portes » à « et elle eut tôt fait de trouver un nouvel expédient » et relever les mots qui expriment la colère et/ou relever les différents termes désignant la sorcière dans l’extrait allant de « Si le Lion résistait si courageusement à la volonté de la Sorcière » à « et en avait chaussé son pied décharné » (chapitre 12). Le Magicien d’Oz 63 NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 26-02-07 16:49:12 117447VRJ - Flammarion - Guide Collège - Le Magicien d’Oz - Page 64 — Z17447$$$1 — Rev 18.02 Deux objectifs linguistiques s’additionnent dans cette séance. Le professeur peut choisir de n’en traiter qu’un, selon les acquis de ses élèves, ou préférer scinder le travail en deux séances. La finalité reste bien entendu le réinvestissement dans les travaux d’écriture à venir. ■ Piste 1 : travail de vocabulaire Faire partager au lecteur les émotions des personnages est assurément un moyen supplémentaire de le captiver et de le tenir en haleine. Le vocabulaire des sentiments a donc toute sa place dans le récit d’aventures et peut justifier un traitement particulier dans la séquence. La préparation effectuée à la maison permettra de dresser une liste de différents mots se rapportant au sentiment de la colère, que l’on pourra répartir selon la nature grammaticale grammaticale et dont on précisera le sens : — verbes (notés ici à l’infinitif), éventuellement avec un adverbe ou un complément : « courroucer fort », « ordonner », « taper du pied », « s’arracher les cheveux », « grincer des dents » ; — adjectifs, éventuellement avec un complément : « furieuse », « folle de colère » ; — nom commun dans un groupe nominal : « rage épouvantable ». On demande à la classe de proposer de nouveaux termes dans chacune des classes grammaticales et, si besoin est, on attire l’attention sur l’orthographe. Il s’agit d’étoffer les connaissances lexicales des élèves. Quelques exemples : « s’irriter », « exploser », « sortir de ses gonds », « serrer les poings »/« excédé », « enragé », « indigné », « irrité », « rouge de colère »/« grande exaspération », « colère noire », « furie ». L’extrait « Voyant qu’elle avait perdu une de ses jolies chaussures [...]. Dans un instant, j’aurai complètement fondu » peut aider à compléter la liste : on y trouve « se mit en colère », « criait », « ne se contint plus », « grinça-t-elle ». On invite ensuite les élèves à souligner, parmi les expressions relevées, celles où le sentiment de la colère est exprimé à travers l’évocation d’une manifestation physique, de sens plus ou moins figuré parfois (« serrer les poings », « grincer des dents », « s’arracher les cheveux », « voir rouge »...). On peut aussi, à 64 Le conte merveilleux NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 26-02-07 16:49:12 117447VRJ - Flammarion - Guide Collège - Le Magicien d’Oz - Page 65 — Z17447$$$1 — Rev 18.02 l’aide de symboles, identifier le degré d’intensité dans l’expression de la colère. En outre, comment la colère de la sorcière est-elle traduite dans le passage suivant ? : « Emparez-vous de ces étrangers qui foulent le sol de mon pays, et faites-les tous mourir, sauf le Lion, dit la Méchante Sorcière. Amenez-moi cette bête, j’ai l’intention de la harnacher comme un cheval et de la faire travailler. » Ici, ce n’est plus le lexique qui signifie l’idée de colère mais la syntaxe, en particulier la modalité injonctive à laquelle recourt la Sorcière, et le sens global de son propos (« faites-les tous mourir », ses intentions perverses). Voir aussi les tournures de phrase dans le passage suivant : « La méchante femme jubilait [...]. Dans un instant, j’aurai complètement fondu. » On continuera la séance en demandant aux élèves de produire un bref énoncé : Un élève arrive en retard, ne s’excuse pas et répond même de façon insolente au professeur qui lui demande de justifier ce retard. Écris deux passages (récit à la 3e personne) : 1. Après la réponse insolente de l’élève, le silence règne mais il est évident que la colère monte intérieurement chez le professeur. Raconte en une ou deux phrases ce moment en insistant sur la colère visible du professeur et en commençant par « Après cette réponse insolente, on voyait que le professeur était... ». 2. Le professeur prend enfin la parole. Son ton et son propos traduisent là encore sa colère. Tu te limites à ce que dit le professeur en une seule réplique. Remarque : il est tout à fait possible, à partir du Magicien, de travailler sur un autre sentiment que celui de la colère. La peur, par exemple, est présente dans de nombreux passages. ■ Piste 2 : travail de grammaire Lorsqu’un personnage (ou un objet) joue un rôle important dans un épisode, l’auteur, pour éviter les répétitions et parfois aussi pour insister sur une caractéristique du personnage (méchanceté vs fragilité par exemple), varie les façons de le désigner. On peut travailler ensemble sur le personnage de la Sorcière à partir du relevé préparatoire ainsi que sur celui de Dorothée (remarque : une lecture psychanalytique du passage révélerait Le Magicien d’Oz 65 NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 26-02-07 16:49:12 117447VRJ - Flammarion - Guide Collège - Le Magicien d’Oz - Page 66 — Z17447$$$1 — Rev 18.02 que se rejoue ici un fantasme fréquent dans les contes – l’élimination de la mauvaise mère, de la marâtre). On obtient alors : 1. Les reprises nominales : a) reprise du mot à l’identique : le prénom « Dorothée »/le nom « Sorcière » précédé d’un déterminant ; b) reprise du terme avec des précisions : le groupe nominal est alors plus étendu. Exemples : « la méchante Sorcière », « la mauvaise Sorcière », « la vieille Sorcière » ; pas d’exemple ici avec le prénom Dorothée ; c) reprise du terme par un nouveau groupe nominal : « la mauvaise créature » ; « la fillette », « la petite fille », « l’enfant », « sa petite maîtresse ». 2. Les reprises pronominales (ou substituts pronominaux) : « elle » (voire « elle-même ») en sujet (il s’agit, quand on lit comme quand on écrit, de bien identifier à quel personnage le pronom renvoie. Par exemple, dans les phrases « la sorcière menaçait souvent de la battre. [...] sans cesse pour Toto et elle-même », « si seulement elle parvenait à s’emparer [...] et ne laisser jamais l’eau les toucher », les élèves identifient-ils bien le référent du pronom « elle » ?). Remarquer que « tous deux » et « ils » englobent le personnage et un autre, que « la » et « lui » sont utilisés en complément (même vigilance à avoir quant au référent). On continuera la séance par différents exercices d’application qui permettront de compléter la leçon. Voici quelques propositions : — Relever et classer les différentes désignations de Dorothée et de la Sorcière de « La méchante femme jubilait du succès de sa ruse » à la fin du chapitre 12. Éléments nouveaux : les groupes nominaux « la méchante femme », « la vieille », « la vilaine femme », « la vieille femme », « la méchante Sorcière de l’Ouest » ou encore « ce gâchis » pour la Sorcière/« une petite fille comme toi » pour Dorothée ; le pronom « l’autre » ; des pronoms tels que « moi », « je », « tu », « me », « te » qui, dans le dialogue, n’ont pas le même référent selon le locuteur. — De « Si le Lion résistait si courageusement à la volonté de la Sorcière » à la fin du chapitre, relever et classer les substituts concernant « les souliers d’argent » – pronoms « ceux-ci » et « en », groupe nominal « l’objet de sa convoitise » – et/ou Toto – pour ce dernier, le nom du chien est accompagné d’un adjectif et d’un déterminant : « le courageux Toto ». Le prénom Dorothée pourrait tout à fait apparaître lui aussi dans des syntagmes comme « la jolie Dorothée ». 66 Le conte merveilleux NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 26-02-07 16:49:12 117447VRJ - Flammarion - Guide Collège - Le Magicien d’Oz - Page 67 — Z17447$$$1 — Rev 18.02 En guise d’entraînement, il convient de faire réaliser aux élèves un très bref exercice de production écrite à partir d’une situation de classe par exemple ou autour de personnes du collège. L’essentiel est que les élèves à la fois varient de façon consciente les désignations et évitent toute ambiguïté dans le processus de référenciation. Séance no 5 Objectifs → Finaliser les critères de réussite du texte à écrire. → Introduire des contraintes orthographiques. Support → Les travaux des élèves. Travail préparatoire : après avoir relu avec la classe le chapitre 7, imaginer une suite différente du conflit entre Dorothée et la Sorcière, à partir de « Toutefois, la mauvaise créature avait plus d’un tour dans son sac et finit par trouver une ruse qui lui permettrait de s’emparer de l’objet de sa convoitise » (phrase à conserver). Conserver les temps du passé pour le récit, écrire une véritable page de « récit d’aventures » (conflit, voire combat, suspens, rebondissements et émotions des personnages) et proposer le dénouement de son choix (triomphe de la Sorcière/triomphe de Dorothée). Écrire un premier brouillon. Il peut être intéressant de confronter quelques brouillons d’élèves pour clarifier les critères de réussite qui serviront de « feuille de route » pour la réécriture. Les élèves oublient souvent de prendre en compte ce qui a été fait en séances de langue. Il faudra donc les amener à réactiver ces acquis opératoires, les exigences pouvant être les suivantes : — veiller à maintenir un système de récit au passé (sauf si la ruse stylistique du « présent de narration » est déjà connue des élèves) ; — introduire des passages de dialogue – nécessaires pour traduire de façon expressive et vivante le conflit entre les deux personnages. Observer les marques typographiques, à partir de « La méchante femme jubilait du succès [...] » jusqu’à la fin du chapitre, qui distinguent récit et dialogue. Veiller à ne pas se contenter de dialogues : apprendre, en somme, à mêler dialogue et Le Magicien d’Oz 67 NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 26-02-07 16:49:12 117447VRJ - Flammarion - Guide Collège - Le Magicien d’Oz - Page 68 — Z17447$$$1 — Rev 18.02 récit. Varier par ailleurs les verbes de parole (observer à ce sujet ceux qui sont employés) ; — écrire une véritable page de « récit d’aventures » qui intéresse le lecteur : voir critères supra ; — choisir « sa » fin de chapitre (qui triomphe ? par quels moyens ?) ; — s’efforcer de varier les substituts qui désignent les deux personnages. L’élève est autorisé à introduire un autre personnage ; — réinvestir de façon opportune le vocabulaire de la colère. En outre, pour renouveler l’attention portée à l’orthographe en situation de production, on peut amener les élèves à être euxmêmes les prescripteurs de principes incontournables à mettre en œuvre pour ce travail (sous peine d’une forte pénalisation dans la notation à venir) : une ou deux contraintes orthographiques à déterminer ensemble en fonction bien entendu des acquis des séquences précédentes. Quelques exemples : accords sujets/ verbes avec des cas plus complexes comme ceux du sujet éloigné ou du sujet inversé ; morphologie des passés simples à P3 et P6 ; liste étendue de mots notés en phonétique et obligation d’en employer un certain nombre avec l’orthographe correcte ; obligation d’utiliser quelques passés composés dans les répliques et vigilance apportée pour les éventuels accords du participe ; pertinence de la ponctuation et du découpage en phrases, etc. Une vigilance maximale doit être exercée sur ces points. Travail complémentaire : les élèves doivent se lancer dans la réécriture et l’amélioration de leur premier jet pour aboutir à un texte plus conforme aux critères définis et plus réussi à leurs yeux. Séance no 6 Objectif → À partir d’une réflexion sur la quête des personnages, lire le récit comme un apologue et percevoir les valeurs humaines véhiculées. Support → L’ensemble du roman. Il convient de préciser aux élèves que cette séance va s’intéresser de plus près aux « quêtes » des quatre personnages principaux et à ce qu’en retirent in fine ces personnages, mais aussi le lecteur. 68 Le conte merveilleux NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 26-02-07 16:49:12 117447VRJ - Flammarion - Guide Collège - Le Magicien d’Oz - Page 69 — Z17447$$$1 — Rev 18.02 Rappeler avec la classe le but poursuivi par chacun des compagnons : le courage pour le Lion, un cœur pour le Bûcheron, plus d’esprit et de cervelle pour l’Épouvantail. Quant à Dorothée, il s’agit pour elle de regagner le logis familial, situé dans le Kansas. On peut demander ensuite aux élèves de retrouver les personnages qui prêtent assistance aux héros et ceux qui, au contraire, peuvent contrarier leurs désirs, semer des embûches, créer des problèmes. Certains sont clairement des « alliés » (Glinda par exemple, la bonne Sorcière du Nord, les Muntchkinz, une cigogne, les souris des champs, etc.) ou des « opposants » (la méchante Sorcière de l’Ouest et ses loups ou abeilles, les arbres combattants, l’araignée géante, les Têtes-Marteaux, etc.). D’autres ont un statut plus neutre (le peuple de porcelaine par exemple) ou plus variable : ainsi les singes ailés sont-ils opposants puis alliés ; quant à Oz, son rôle est assez ambigu dans la mesure où il est considéré à tort, pendant une bonne partie de l’histoire, comme l’adjuvant le plus précieux, celui qui résoudra grâce à ses pouvoirs le problème de chacun. Or, le prétendu magicien ne fera que tromper par des artifices nos quatre héros jusqu’à ce qu’un banal incident de paravent renversé (« Toto [...] sauta de côté et culbuta contre un paravent », chapitre 15) démasque sa supercherie, sa lâcheté voire sa « méchan[ceté] » (« Vous n’êtes qu’un méchant », chapitre 15). En outre, il y a chez cet homme une sourde culpabilité – assumée – à avoir berné le peuple qui l’a accueilli. Pour autant, celui qui, au final, n’est qu’un « brave homme » (chapitre 15) fera bel et bien tout pour aider chacun à trouver ce qu’il cherche et pourra donc être « pardonn[é] » (fin du chapitre 15). En dehors des personnages, des objets ou des signes magiques jouent un rôle important en faveur ou en défaveur de la quête : la marque ronde et brillante du baiser de la Sorcière du Nord qui protège Dorothée des forces du mal et des dangers, la Coiffe d’or, les souliers d’argent dont le « charme » (sens étymologique, chapitre 2) n’est révélé à la fillette qu’à la fin du livre, etc. Il faut demander ensuite aux élèves d’aller plus loin dans leur réflexion sur le récit : au-delà des êtres, objets et attributs magiques du pays d’Oz, qu’est-ce qui permet également aux personnages de se tirer d’affaire, de lever les obstacles ? On peut Le Magicien d’Oz 69 NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 26-02-07 16:49:12 117447VRJ - Flammarion - Guide Collège - Le Magicien d’Oz - Page 70 — Z17447$$$1 — Rev 18.02 se remémorer certains épisodes comme la traversée de la première forêt avec ses différents fossés (de « Il n’y avait plus de barrières au bord de la route à présent », chapitre 4, à la fin du chapitre 7), quelques comportements récurrents du Bûcheron... Les élèves doivent réaliser que les protagonistes portent aussi en eux-mêmes leurs propres ressources. Ainsi, à diverses reprises, les raisonnements de l’Épouvantail constituent-ils une aide majeure et le Lion, étonné par les fines suggestions de son ami, s’exclame : « Ça, c’est une idée géniale [...]. Ma parole, c’est à croire que vous avez dans la tête de la cervelle, et non de la paille » (chapitre 7). De même, chapitre 9, n’est-ce pas l’Épouvantail qui trouve la solution pour sauver le fauve endormi au milieu des pavots ? N’est-ce pas lui encore qui, chapitre 12, réfléchit à une technique pour parer aux attaques des abeilles noires envoyées par la méchante Sorcière ? Le Lion « Poltron », de son côté, assure plusieurs fois la survie du groupe précisément grâce à sa grande bravoure. Quelques exemples : chapitre 7 (de « J’ai l’impression que je peux sauter par-dessus » à « mon cœur en palpite encore ») lors de l’épisode des fossés et des Kalidahs ; chapitre 8, lorsqu’il évite au radeau d’être entraîné trop longtemps par le courant ; chapitre 12, dans sa résistance « courageus[e] » aux volontés de la Sorcière, etc. Le voyage effectué, en même temps que géographique, est alors proprement initiatique et agit comme un révélateur, à l’insu des personnages, de leurs forces personnelles : il permet de mettre en œuvre des qualités dont on croit manquer mais qui sont déjà en soi. Sur le même plan, le Bûcheron redoute pardessus tout une chose : que ses pleurs faciles ne rouillent ses articulations... Preuve, s’il en est besoin, que les élans de tendresse, les moments de tristesse ou de joie, les accès de pitié ou de regret ne lui font pas défaut et qu’il est donc loin de ne pas avoir de cœur ! Quelques exemples : chapitre 6, quand il marche sur le scarabée ; chapitre 8, quand il pleure parce que l’Épouvantail reste accroché à la perche ; chapitre 13, quand il remercie Dorothée de l’avoir sauvé, etc. Oz, décidé à porter assistance à ses nouveaux amis, acceptera, « résigné » (à la fin du chapitre 15), de leur faire croire en une acquisition miraculeuse des qualités rêvées, mais après avoir cherché à leur faire comprendre, à la façon d’un homme sage, que ces trésors ne 70 Le conte merveilleux NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 26-02-07 16:49:12 117447VRJ - Flammarion - Guide Collège - Le Magicien d’Oz - Page 71 — Z17447$$$1 — Rev 18.02 sont jamais si loin qu’on croie pour peu qu’on ait confiance en soi : « Seule l’expérience instruit, et plus vous vivrez sur cette terre, plus vous acquerrez d’expérience », « ce qui vous manque, c’est la confiance en vous-même ». Une des leçons principales du récit est sans doute dans cette parole avisée. Il convient d’examiner ensuite le cas particulier de Dorothée dont la quête, comme Oz se le dit à lui-même à la toute fin du chapitre 16, est plus difficile à accomplir. Pour aider les élèves dans leur réflexion, il peut être intéressant de revoir avec eux, dans une optique comparative, les premières et dernières pages du récit. À ce sujet, on pourra se reporter à notre analyse, dans la présentation de l’édition : « L’apprentissage de Dorothée ». Après cette analyse menée à l’oral et en guise de bilan, on demande aux élèves de répondre à l’écrit aux questions suivantes : 1. Ce voyage est riche d’enseignements pour les quatre personnages principaux. En une ou deux phrases rédigées commençant par « Grâce aux aventures traversées, les personnages... », essaie de dire ce que les personnages et le lecteur peuvent retirer de cette aventure. 2. Parcours à nouveau certains passages (chapitre 6, « Cela faisait battre très fort le cœur [...] répliqua le Bûcheron-en-ferblanc » ; chapitre 13, « La nouvelle provoqua une réjouissance sans pareille [...] mais le tranchant en était rouillé et le manche brisé court » ; fin du chapitre 18, « Le soldat se retira [...] qu’elle ne sera pas repartie pour tout de bon au Kansas » ; chapitre 19, « À présent, c’est vous qui nous gouvernez [...] sans cesser de japper » ; fin du chapitre 23, « L’Épouvantail, le Bûcheron et le Lion exprimèrent toute leur gratitude [...] de quitter ses affectueux compagnons »). De quelle qualité les personnages font-ils preuve bien souvent pour faire face aux dangers ? Une mise en commun doit permettre de s’entendre sur une réponse à la question 1, qui mette bien en évidence la dimension initiatique du récit : meilleure connaissance de soi, maturation, confiance et tolérance attachées à soi comme aux autres (voir Dorothée disant à l’Épouvantail : « Je vous ai toujours aimé tel que vous étiez », chapitre 16) et mise en œuvre de ses forces intérieures. Quant à la question 2, son objectif est de dégager une autre valeur humaine dont les personnages font l’expérience : la force de la solidarité, de l’entraide, de l’amitié, de la Le Magicien d’Oz 71 NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 26-02-07 16:49:12 117447VRJ - Flammarion - Guide Collège - Le Magicien d’Oz - Page 72 — Z17447$$$1 — Rev 18.02 générosité (dans les derniers chapitres, Glinda semble incarner une forme de générosité presque seigneuriale). On peut aussi se demander si le conte ne véhicule pas d’autres significations. Il est possible par exemple d’y déceler une apologie de la liberté, de la paix. En effet, nombreux sont les peuples du pays d’Oz à vivre des situations de soumission et d’esclavage qui évoluent fort heureusement soit vers une libération pure et simple (les Muntchkinz par exemple), soit vers une forme de gouvernement exercé « avec sagesse et bonté » (le Bûcheron et les Ouinkiz, chapitre 23, l’Épouvantail et la Cité d’Émeraude, fin du chapitre 17 – début du chapitre 18, le Lion et les animaux, chapitre 21). Autre piste de réflexion éventuelle : les bienfaits et les méfaits de l’illusion (voir la présentation de notre édition). Séance no 7 Objectifs → Sensibiliser les élèves à l’écriture descriptive, à ses visées. → Écrire un bref passage de description prenant place dans une narration. Support → Différents passages descriptifs du roman. Pour cette séance, les élèves vont d’abord travailler en autonomie en utilisant la section du dossier « Au pays des couleurs et des descriptions ». La mise en commun du travail effectué permettra d’insister sur l’importance des descriptions et des portraits qui émaillent le récit, lui apportent une forte coloration sensorielle, et sur l’impression qu’ils veulent créer (réconfort vs frayeur). On ne vise pas à analyser en détail les spécificités de l’écriture descriptive : on cherche surtout ici, avec les élèves de Sixième, à repérer les passages concernés, à identifier quelques outils (adjectifs entre autres) et à dégager l’effet recherché et son intérêt dans le récit. Exemples de quelques descriptions mélioratives, hormis celle mentionnée en fin de volume : début du chapitre 2, « La petite fille poussa un cri d’admiration [...] dans les prairies sèches et grises » ; du début du chapitre 12 à « Un soldat était de faction devant la porte, en uniforme vert et arborant une 72 Le conte merveilleux NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 26-02-07 16:49:12 117447VRJ - Flammarion - Guide Collège - Le Magicien d’Oz - Page 73 — Z17447$$$1 — Rev 18.02 longue barbe verte » ; chapitre 11, « Ensuite le soldat fit retenir un sifflet vert [...] toute une étagère remplie de petits livres verts », « Elle ouvrit une petite porte [...] tombait du centre du dôme sur les émeraudes » ; chapitre 22, « Aussitôt, les Singes ailés prirent les quatre voyageurs [...] vêtues de beaux uniformes rouges, galonnés d’or », etc. Exemples de portraits : les Muntchkinz, chapitre 2, « Tandis qu’elle dévorait des yeux ce spectacle d’une étrange beauté [...] et elle marchait avec une certaine raideur » ; Glinda, chapitre 23, « Elle leur parut aussi jeune que belle [...] et se posèrent avec bienveillance sur la petite fille » ; Oz, en bête terrifiante, chapitre 11, « Oz avait pris la forme d’une Bête terrifiante [...] et on ne pouvait imaginer de monstre plus effrayant », etc. Après cet exercices, les élèves étofferont d’une courte description la page de récit d’aventures qu’ils retravaillent depuis la séance no 5 (en Sixième, il convient d’apprendre à l’élève à « combiner narration et description », comme le mentionnent les Programmes). Une nouvelle contrainte est donc donnée, au choix : — l’élève a introduit un nouveau personnage dans le combat entre la Sorcière et Dorothée. Il faut en esquisser un bref portrait qui insiste sur une impression générale (personnage effrayant qui aide la Sorcière ou, au contraire, portrait plutôt mélioratif s’il s’agit d’un allié de Dorothée) ; — il n’y a pas de nouveau personnage. Il faut décrire un décor avec une tonalité dominante (lieu où se déroule le conflit par exemple). Travail complémentaire : finaliser son travail d’écriture. Séances no 8, 9, 10 et 11 Objectifs → Réflexion sur l’adaptation cinématographique et les choix qu’elle opère. → Connaissance de l’univers du cinéma (industrie). Support → The Wizard of Oz, de Victor Fleming (1939). Après deux heures consacrées au visionnage du film, on peut envisager deux heures pour un travail autour des pistes suivantes. Le Magicien d’Oz 73 NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 26-02-07 16:49:12 117447VRJ - Flammarion - Guide Collège - Le Magicien d’Oz - Page 74 — Z17447$$$1 — Rev 18.02 ■ Quels éléments diffèrent sur le plan narratif (histoire de Baum/scénario au cinéma) ? Comme les éléments observables sont nombreux, les relevés spontanés des élèves doivent guider la réflexion. Quelques exemples : — par souci de condensation, des données narratives disparaissent, comme l’épisode des souris, la rencontre avec le peuple de porcelaine, les différents types d’apparition d’Oz, la Coiffe d’or, la marque au front, les attaques des loups et des abeilles, la péripétie de l’araignée géante, etc. ; — des éléments sont modifiés et/ou ajoutés. C’est le cas des Arbres combattants devenus, beaucoup plus tôt dans l’histoire, des arbres à pommes. Glinda apparaît dès le début de la partie du film en pays d’Oz et en tant que bonne fée « du Nord » cette fois (elle est comme la synthèse de la fée du Nord et de la Glinda de Baum). Les attributs habituels et stéréotypés des sorcières sont réintroduits (balai, nez crochu, ricanements, etc.). Le voyage en pays d’Oz s’apparente nettement à un rêve (dû à un évanouissement), ce qui n’est pas le cas dans l’œuvre littéraire. Le film invente des personnages au Kansas qui prêtent ensuite leur physique (mêmes acteurs), voire leurs premières caractéristiques, aux êtres imaginaires de la contrée d’Oz (bêtise de l’un des trois valets préfigurant le manque de cervelle de l’Épouvantail, filouterie du devin Marvel annonçant les impostures d’Oz, détestable voisine s’incarnant ensuite dans le personnage de la cruelle Sorcière au nez crochu et au teint verdâtre, etc.). Quel peut être le sens de ces modifications et de ces parallèles ? Peutêtre, dans une optique psychanalytique, une reconnaissance des pouvoirs compensateurs du rêve qui, s’alimentant au réel et à nos angoisses, les détourne, les dépasse et les sublime. ■ Un traitement spécifique de la couleur Pour traduire en images l’opposition Kansas/pays d’Oz présente dans le texte, les réalisateurs ont eu recours à une utilisation intéressante de la couleur et du noir et blanc à la fois : filmer en sépia monochrome le pays gris et triste du Kansas pour le prologue et l’épilogue et, à l’inverse, filmer en technicolor (couleurs très vives) le monde imaginaire. Les costumes 74 Le conte merveilleux NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 26-02-07 16:49:12 117447VRJ - Flammarion - Guide Collège - Le Magicien d’Oz - Page 75 — Z17447$$$1 — Rev 18.02 multiples et éblouissants, les décors peints proches de ceux des dessins animés, les visages grimés, la mise en scène fastueuse sont autant de moyens de donner à voir les couleurs éclatantes. ■ Une comédie musicale Pour renforcer l’aspect enchanteur et onirique du conte, le film a opté pour un genre très « hollywoodien » en ces années 1930-1940, celui de la comédie musicale : intégration régulière de moments chantés et de chorégraphies. Le film de 1939 baigne ainsi dans un optimisme féerique loin de la Dépression américaine encore récente et de la Seconde Guerre mondiale à venir... En outre, l’utilisation d’effets spéciaux très réussis (par exemple, pour la tornade) ne peut, à cette époque, qu’impressionner le spectateur. ■ Une visée moralisatrice plus appuyée dans le film que dans le roman La fin du film, surtout, invite explicitement le spectateur à tirer une morale. Si Dorothée, petite fille de l’Amérique profonde, a été tentée d’aller vers l’inaccessible, vers un éden utopique, « làbas, au-delà de l’arc-en-ciel » (« Somewhere, over the rainbow », comme le chante à un moment Judy Garland), on l’invite à comprendre que le bonheur est souvent bien plus près qu’on ne le croit et qu’il n’est pas absolument nécessaire d’aller le chercher ailleurs. Bien plus, le film veut transmettre le message suivant : c’est près des siens, près de ceux qu’on aime, dans sa famille et dans son pays que se trouve le bonheur (« Je reste auprès de ceux que j’aime »). Le peuple américain, aimant à se retrouver dans ce message du « rien ne vaut son chez soi » – « Home, sweet home » –, dans cet éloge du foyer et du pays natal, n’a pas manqué de faire du Magicien d’Oz un film mythique, un symbole national de ses valeurs et, après son succès triomphal au cinéma, l’œuvre de Fleming devint le film le plus rediffusé à la télévision (chaque Noël en l’occurrence). Le Magicien d’Oz 75 NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 26-02-07 16:49:12 117447VRJ - Flammarion - Guide Collège - Le Magicien d’Oz - Page 76 — Z17447$$$1 — Rev 18.02 ■ Le générique : quelques métiers du cinéma ; les circonstances particulières du tournage — Rediffuser le générique pour repérer quelques-uns des métiers importants du cinéma : production (MGM) ; rédacteurs d’un scénario, c’est-à-dire d’un descriptif détaillé de l’histoire à tourner avec des précisions techniques (trois auteurs ; en réalité, il y en eut plus d’une dizaine) ; réalisateur (Victor Fleming ; voir infra) ; interprètes ou acteurs (Judy Garland, alors âgée de dix-sept ans, dans le rôle de Dorothée ; elle reçut un oscar pour ce film). Autres postes : photographie, chorégraphie, musique, décors, costumes. On peut tenter aussi de conduire les élèves à la réflexion suivante : Oz, avec sa machine à illusions cachée par un simple rideau, n’est-il pas lui-même comme une mise en abyme du cinéma ? — Le professeur peut apporter éventuellement quelques précisions sur les circonstances particulières de tournage du film : occasion de faire comprendre aux élèves que, au-delà du rêve qu’il génère, le septième art est aussi une industrie. Les moyens déployés par la maison de production MGM sont énormes (en portant à l’écran l’histoire de Baum, il s’agit de rivaliser avec les studios Disney qui, en 1938, ont remporté un succès considérable avec Blanche-Neige) : multiples décors, plus de quatre mille costumes, très nombreux interprètes (parmi lesquels plus de trois cents nains), efforts financiers colossaux, etc. Par ailleurs, si Victor Fleming (metteur en scène également D’autant en emporte le vent) apparaît dans le générique comme « le » réalisateur, il fut loin d’être le seul et de nombreux réalisateurs (parmi lesquels George Cukor ou King Vidor) se sont succédé aux commandes, parfois pour quelques jours ! Certains personnages furent, de la même façon, interprétés par différents acteurs successifs, ce qui obligea à tourner une seconde fois certains plans. Séance no 12 Objectif → Évaluer les apports de la lecture-étude de l’œuvre. Support → Ensemble du récit (sans le livre). En fin de séquence, on peut envisager de mesurer les apports de l’étude – l’écart entre la première lecture personnelle et la 76 Le conte merveilleux NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 26-02-07 16:49:12 117447VRJ - Flammarion - Guide Collège - Le Magicien d’Oz - Page 77 — Z17447$$$1 — Rev 18.02 relecture collective –, d’évaluer les savoirs et savoir-faire acquis. Dans cette perspective, on peut soumettre aux élèves un questionnaire organisé autour des rubriques suivantes : — connaissance de la fable : extraits ou titres de chapitres éclairants proposés dans le désordre et à reclasser. Illustrations à classer et à agrémenter d’un titre. Citations à attribuer au bon personnage, etc. ; — ma lecture : proposer une nouvelle liste de cinq à huit mots qui rende compte au mieux de l’histoire, de son intérêt et de son sens. Justifier ces mots ; — le genre : « l’époque est venue de renouveler le genre des contes merveilleux », dit Lyman Frank Baum dans son introduction. En quoi Le Magicien d’Oz est-il bien un récit « merveilleux » (justification précise) ? De quel autre genre de récit l’avons-nous aussi rapproché (deux justifications au moins) ? ; — exercices éventuels sur le vocabulaire de la colère et/ou les termes de substitution ; — lecture symbolique : « les enfants contemporains recherchent seulement le divertissement dans les contes merveilleux » et Le Magicien d’Oz a été écrit « dans le seul but de plaire aux enfants d’aujourd’hui », nous dit encore l’auteur dans son introduction. Dans une très brève lettre, tu écris à l’auteur pour lui montrer que tu es maintenant capable de trouver un intérêt à son récit au-delà du seul plaisir du divertissement ; — quelques questions sur l’adaptation cinématographique en fonction de ce qui aura été vu. Séances nos 12 et 13 Compte rendu du travail d’écriture ainsi que de l’éventuelle évaluation de lecture. Le Magicien d’Oz 77 NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 26-02-07 16:49:12 117447VRJ - Flammarion - Guide Collège - Le Magicien d’Oz - Page 78 — Z17447$$$1 — Rev 18.02 III. Orientations bibliographiques LANGLADE, Gérard, L’Œuvre intégrale au collège et lycée, CRDP de Toulouse, t. I et II, 1991. MONTANDON, Alain, Du récit merveilleux ou l’ailleurs de l’enfance, Imago, 2001. NACACHE, Jacqueline, Le Film hollywoodien classique, Nathan université, 1995. Différentes éditions illustrées du Magicien d’Oz et Albums. Jean-Philippe TABOULOT.