Terrorisme : recrutement, soutien, collaboration et
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Terrorisme : recrutement, soutien, collaboration et
2 252 ha de couvert végétal incendiés depuis juin Lire en page 24 Retrouvez votre journal sur son nouveau site : latribunedz.com N° 6427 Prix 10 DA France 1 C Quotidien national d'information Mercredi 13 juillet 2016 LA LOI PORTANT AMENDEMENT DU CODE PÉNAL PUBLIÉE AU JOURNAL OFFICIEL Terrorisme : recrutement, soutien, collaboration et participation sévèrement réprimés Par qu’ils seront utilisés pour financer les voyages des personnes qui se rendent dans un autre Etat dans le dessein de commettre les actes terroristes, finance ou organise délibérément des voyages pour les personnes qui se rendent dans un autre Etat dans le dessein de com- de dispenser ou de recevoir un entraînement pour les commettre». Est puni de la même peine, lit-on dans le même article, «quiconque fournit ou collecte délibérément des fonds par quelque moyen que ce soit, directement ou indirectement, afin de les utiliser ou dont il sait LA LOI DE FINANCES 2017 INTRODUIRA DE NOUVELLES DISPOSITIONS POUR AMÉLIORER LE NIVEAU DE RECOUVREMENT FISCAL mettre, d’organiser ou de préparer ou de participer à des actes terroristes ou afin de dispenser ou de recevoir un entraînement pour les commettre ou de faciliter le voyage». Dans l’article 87 bis 12, il est indiqué : «Est puni de la réclusion à temps de 5 à 10 ans et 49,79% de réussite au baccalauréat 2016 Pas de loi de Finances complémentaire 2016, selon Hadji Baba Ami LE MINISTRE des Finances, Hadji Baba Ami, a indiqué, hier qu’il n’y aura pas de loi de Finances complémentaire (LFC) pour l’année 2016, faisant savoir que la loi de Finances 2017, actuellement en élaboration, marquera le début de l’adaptation des dépenses aux ressources financières du pays. Suite en page 2 Poudre de lait : baisse de 23% de la facture d'importations durant les 5 premiers mois de 2016 ...................................p3 Par Photo : DR Par Bahia Aliouche COMMERCE Chahira Cheref LE TAUX de réussite au baccalauréat pour la session 2016 est de 49,79%, a annoncé, hier, la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit, sur les ondes de la Radio Chaîne 3. La ministre a précisé que ce chiffre concerne les candidats scolarisé tout en soulignant que les taux de réussite des candidats libres est de 33,7%. Mme Benghabrit a souligné, en outre, que le taux réussite est en recul par rapport à celui de l’année précédente qui était de 51,36. Mme Benghabrit explique cela par les fuites de sujets diffusés sur les réseaux sociaux, une action criminelle qui a déstabilisé les candidats, a-t-elle dit. Suite en page 5 Supplément Théma Inconscience du citoyen et laxisme des autorités Lire pp 11 à 15 d’une amende de 100 000 DA à 500 000 DA quiconque, à l’aide des technologies de l’information et de la communication, recrute des personnes pour le compte d’un terroriste, d’une association, corps, groupe ou organisation dont le but ou les activités tombent sous le coup des dispositions de cette section ou prend en charge son organisation ou soutient ses actes ou activités ou diffuse ses idées d’une manière directe ou indirecte.» Autre article, le 394 bis 8, ce dernier stipule que c’est le fournisseur d’accès à Internet qui est «puni d’un emprisonnement d’un an à trois ans et d’une amende de 2 millions dinars à 10 millions dinars ou de l’une des deux peines» en cas où l’infraction par l’utilisation des TIC se confirme. Au fournisseur mis en cause, le texte reprochera notamment le fait qu’il «n’intervient pas, sans délai, pour retirer, stocker ou rendre inaccessibles les données dont il autorise l’accès, lorsque leur contenu constitue une infraction à la législation pénale et/ou ne met pas en place des dispositifs techniques permettant de retirer, stocker ou rendre inaccessibles les données contenant les infractions suscitées». K. M. ACTUALITÉ SELON LA MINISTRE DE L’EDUCATION NATIONALE, NOURIA BENGHABRIT JUSTICE Photo : DR ADOPTÉE par l’APN, le mois d’avril dernier, la loi n°16-02 du 19 juin 2016 complétant l’ordonnance n°66-156 du 8 juin 1966 portant code pénal devient effective à la faveur de sa publication au dernier Journal officiel, n°37, du mois de juin 2016. Visant la «lutte contre le phénomène de recrutement de combattants pour le compte des organisations terroristes desquelles l’Algérie n’est plus à l’abri» comme l’a souligné le ministre de la Justice, Tayeb Louh, lors de la présentation de son contenu devant les députés, le nouveau texte donne les détails des sanctions en fonction de la nature de la collaboration à l’acte terroriste, s’attardant notamment sur le soutien au terrorisme. Ainsi, indique l’article 87 bis 11, «est puni de la réclusion à temps de 5 à 10 ans et d’une amende de 100 000 DA à 500 000 DA, tout algérien ou ressortissant étranger résidant en Algérie, d’une manière légale ou illégale, se rend ou tente de se rendre dans un autre Etat, dans le dessein de commettre, d’organiser ou de préparer ou de participer à des actes terroristes ou afin Photo : DR Karima Mokrani Jumelage entre les administrations pénitentiaires de l'Algérie, de la France et d'Italie....................................p5 MONDE Soudan du Sud: une paix impossible ? .............................p18 2 L ’ É V É N E M E N T Mercredi 13 juillet 2016 POUR DES RAISONS CONJONCTURELLES INTERNES ET EXTERNES Report de la rencontre économique Algérie-Afrique Par Bahia Aliouche e ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Ramtane Lamamra, a indiqué, lundi dernier, que la rencontre économique AlgérieAfrique se tiendra du 3 au 5 décembre prochain à Alger au lieu du 19-21 novembre. M. Lamamra s’exprimait lors d’une conférence de presse qu’il a animée conjointement avec le ministre de l’Industrie et des Mines et celui du Commerce, respectivement Abdessalam Bouchouareb et Bakheti Belaib ainsi qu’avec le président du Forum des chefs d’entreprise (FCE) Ali Haddad, à l’issue d’une réunion dédiée aux préparatifs de cette rencontre. Selon M. Bouchouareb, le report de cette rencontre, qui verra la participation de plusieurs pays d’Afrique, est lié à des raisons conjoncturelles internes et externes. Pour M. Lamamra, «l’organisation de ce forum s’inscrit dans le cadre de la politique de l’Algérie en Afrique, guidée par le président de la République M. Abdelaziz Bouteflika, visant à renforcer sa place dans le continent et à contribuer à son intégration, notamment économique». «Les pays africains restent attachés à l’Algérie qui dispose d’énormes potentialités pour conquérir ce vaste marché sur le volet commercial, mais aussi sur celui de l’investissement», a-t-il souligné. Photo : DR L Selon ses dires, cette rencontre va réunir, pour la première fois, des hommes d’affaires de plusieurs pays du continent, ce qui leur permettra d’explorer de nouvelles opportunités de partenariat économique, surtout industriel. En outre, elle intervient dans le sillage du nouveau modèle économique de croissance de l’Algérie qui mise sur la diversification économique en réduisant la dépendance du pays aux hydrocarbures, selon M. Lamamra. «L’objectif de cette rencontre est de (trouver les moyens, ndlr) pour que la présence de l’Algérie en Afrique soit plus qualitative et continue en touchant tous les domaines», a-t-il indiqué. A rappeler qu’un Comité de préparation de cette rencontre avait déjà été installé. Il est composé de représentants des ministères des Affaires étrangères, de l’Industrie et du Commerce. Il sera prochainement élargi à d’autres départements ministériels, directement ou indirectement concernés par la rencontre, ainsi qu’aux deux secteurs public et privé, a assuré M. Lamamra. Interrogé par la presse sur les modes de financement auxquels les opérateurs algériens envisagent de recourir pour investir en Afrique, M. Lamamra a assuré que plusieurs types de finance- ment potentiels existaient, citant à titre d’exemple les banques de développement en Afrique. De son côté, le ministre de l’Industrie et des Mines a indiqué que l’organisation de cette rencontre a été initiée après l’intérêt exprimé par plusieurs pays africains pour accueillir des investissements et importer des produits algériens. «Aujourd’hui, nous sommes très sollicités par les Africains dans plusieurs domaines, en particulier la mécanique», a indiqué M. Bouchouareb à ce propos. Dans ce sens, il a avancé que l’Algérie deviendrait un «pôle» en Afrique pour la firme améri- caine Massey Fergusson qui a une unité de fabrication de tracteurs agricoles à Constantine. Dans ce même contexte, le ministre a cité les besoins énormes du continent africain en électrification, ce qui donne à l’Algérie une grande potentialité pour concrétiser des projets d’investissement. Il a également annoncé la signature, la semaine prochaine, de trois contrats avec des partenaires étrangers dans le domaine du phosphate dans lequel l’Algérie ambitionne de devenir un grand producteur. Sur un autre volet, M. Bouchouareb a fait savoir que la loi de Finances de 2017 prévoyait des mesures visant à faciliter l’acte d’exporter, soulignant qu’il s’agissait d’une démarche de soutien globale. Selon MM. Bouchouareb et Belaib, le soutien apporté actuellement à l’exportateur «n’est peut être pas suffisant» sur le plan financier, indiquant que les deux ministères étaient en cours de discussion pour régler cette question. De son côté, le président du FCE a exprimé l’engagement et la volonté de son organisation à assurer la réussite de cet événement et surtout contribuer au développement de l’économie algérienne. Il a appelé à cette occasion les entrepreneurs algériens à «faire confiance en euxmêmes et à faire confiance au gouvernement qui est disposé à les aider et accompagner». B. A./APS Pas de loi de Finances complémentaire 2016, selon Hadji Baba Ami Suite de la page 1 Dans une déclaration à la presse en marge de la présentation du projet de loi portant règlement budgétaire 2013 devant le Conseil de la nation, le ministre des Finances a souligné que la loi de Finances 2017 apportera une vision sur le moyen terme et marquera le début d’adaptation du niveau des dépenses aux ressources financières du pays. Et d’ajouter: «Nous ne procèderons pas à un changement brusque du niveau des dépenses des années précé- dentes, nous amorcerons graduellement la maîtrise des dépenses et leur adaptation à nos ressources financières». Cette loi, a-til encore souligné, introduit de nouvelles dispositions pour améliorer le niveau de recouvrement fiscal après les facilités accordées en vertu de la loi de Finances 2012, ce qui permettra d’arrêter un nouveau calendrier pour le recouvrement fiscal et l’effacement des pénalités de retard. En réponse à une question sur un lien entre la visite d’une délégation du Fonds zzz AU FIL DES JOURS Par Kamel Amghar LES DISCOURS xénophobes de Nicolas Sarkozy (Les Républicains) et de Marine le Pen (FN) font des émules à Paris. Même le PS, traditionnellement plus modéré, se lâche dans la fange répugnante du chauvinisme, avec la vaine ambition de remonter dans les sondages. La crise économique, qui étouffe le modèle européen depuis 2008, fait perdre les pédales à l’élite politique française qui met bêtement ses propres échecs sur le dos de l’émigration et des citoyens d’origine africaine. C’est une tare typique de l’Hexagone qui consiste à masquer sa faiblesse, en désignant des boucs émissaires à la vindicte populiste. Pour ces politiciens en mal de publicité, si la France peine à aller de l’avant, c’est à cause des émigrés ! Ces mêmes émigrés qui construisent et défendent la France depuis monétaire international (FMI) en Algérie et un retour à l’endettement extérieur, Hadji Baba Ami a opposé un démenti catégorique, précisant que cette visite était programmée depuis longtemps et qu’elle n’a pas de lien avec un quelconque endettement extérieur. Concernant l’emprunt obligataire lancé en avril dernier, le ministre a qualifié de «très encourageants» les montants souscrits à ce jour, ajoutant que les résultats définitifs seront communiqués au mois de novembre prochain, date de clô- ture de l’opération. Hadji Baba Ami a refusé par contre de commenter la dévaluation continue du dinar. Selon lui, il s’agit d’une prérogative de la Banque d’Algérie. Et d’affirmer que «l’évaluation du dinar se fait d’une manière purement scientifique et économique». Quant au dossier des bureaux de change, il a fait savoir qu’il était encore à l’étude et que la Banque d’Algérie examinait actuellement les modalités d’ouverture de ces bureaux. B. A./APS Triste exception française des siècles ! L’Assemblée nationale française, comme pour enfoncer davantage le clou, vient de retirer un projet de loi conçu pour la lutte contre «les contrôles au faciès». Le texte en question, promesse électorale du président François Hollande lors de sa campagne de 2012, prévoit la délivrance systématique d’un récépissé de contrôle d’identité par les forces de l’ordre pour protéger, un tant soit peu, les citoyens de couleur contre l’acharnement policier. «Ces contrôles d’identité visent aujourd’hui majoritairement -et de façon quotidienne et répétéeles Français de peau noire ou basanée», souligne le député socialiste, Pouria Amirshahi. Le parlementaire révèle dans sa plaidoirie une statistique officielle de 14 millions de contrôles par an, durement ressentis par les citoyens originaires d’Afrique noire et du Maghreb. C’est très simple, aux yeux de la police tricolore, les noirs et les bruns sont tous suspects jusqu’à preuve du contraire. Ce discours fasciste, naguère propre à l’extrême droite, fait aujourd’hui l’unanimité en France. Des politiques de gauche et de droite, de pseudos intellectuels parisiens et des commentateurs télé s’engouffrent aussi dans la brèche pour médire et maudire l’étranger et le naturalisé, ces éternels intrus. Dans les autres pays d’Europe, y compris les pays de l’Est fraîchement convertis à la «démocratie», on a rarement vu un tel ralliement discriminatoire. En Allemagne, en Angleterre, en Italie et partout ailleurs, en dépit de la crise, les élites se montrent beaucoup plus tolérantes et respectueuses des droits fondamentaux de la personne humaine. La France, en cela, fait une triste exception. Cette approche irraisonnée va, toutefois, à l’encontre de ses intérêts et de son image dans le concert des nations. Les étrangers sont de moins en moins nombreux à vouloir se rendre ou visiter le pays. Même les réfugiés de guerre (Syriens, Afghans et Libyens) lui préfèrent de loin des pays comme l’Autriche, la Suisse, l’Allemagne, le Canada, les Etats-Unis, l’Australie et les pays scandinaves. Les réactions excédées de stars françaises comme Karim Benzéma, Eric Cantona, Gérard de Pardieu et Dieudonné, entre autres, sont senties comme des attaques au lieu d’être perçues comme des mises en garde contre une dérive politicienne dangereuse et incontrôlée. Au stade de France, lors de la finale de l’Euro-2016 qui a opposée le pays organisateur au Portugal, la moitié des spectateurs (en majorité français d’adoption) ont encouragé les camarades de Christiano Ronaldo avant de fêter abondamment leur sacre dans les rues de Paris. Une attitude de défi, traduisant un ras-le-bol du discours ambiant des politiciens français qui incarne, à lui seul, la décadence de la France. K. A. L ’ É V É N E M E N T Mercredi 13 juillet 2016 SELON LE CENTRE NATIONAL DE L’INFORMATION ET DES STATISTIQUES DES DOUANES ALGÉRIENNES 3 PROMETTANT D’APPLIQUER LA LOI CONTRE LA JACHÈRE, ABDESLAM CHELGHOUM ANNONCE : Poudre de lait : baisse de 23% de la facture d’importations durant les 5 premiers mois de 2016 «Légère baisse de la récolte céréalière» De notre correspondant à Constantine Par Nasser Hannachi Ziad Abdelhadi es courts à l’international de la poudre de lait sont à la baisse ces derniers mois. De 3 040 dollars /tonne au 1er trimestre 2015, ils chutent à 2 459 dollars/tonne à la fin du mois d’avril 2016 soit un recul de près de 19% . Ce qui c’est traduit considérablement sur la facture nationale des importations de ce produit durant les 5 premiers mois de 2016. En témoigne les chiffres rapportés par le Centre national de l’information et des statistiques des Douanes algériennes (Cnis) dans un communiqué rendu public hier. Selon le Cnis la facture des importations de lait (y compris les matières premières) a reculé à 399,71 millions de dollars (usd) durant les cinq premiers mois de 2016, contre 519,04 millions usd à la même période de 2015, soit une baisse de 23%. En ce qui concerne les quantités importées de ce produit (lait en poudre, crèmes de lait et matières grasses laitières utilisées comme intrants) elles ont également reculé, mais de moindre ampleur pour s’établir à 161 225 tonnes (t) contre 172 930 t, soit une baisse de 6,77% entre les deux périodes de comparaison, indique le Cnis. Il est utile de rappeler par ailleurs que les besoins en lait de l’Algérie sont estimés à 5 milliards de litres par an dont les deux tiers (3,5 milliards de litres) sont produits par les laiteries locales, le déficit étant de 1,5 milliard de litres qui est couvert par les importations de poudre de lait. «Une insuffisance appelée à disparaître progressivement» estime-t-on du côté du ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche (Madrp). Pour ce faire le Photo : S. Zoheir L Madrp vise une hausse de la production de lait cru et part voie de conséquence mettre fin à toute importation laitière. C’est d’autant plus impératif dans le sens où faut-il le rappeler les importations algériennes de la poudre de lait ont atteint un niveau historique en 2014 avec une facture de 1,8 milliard de dollars. Devant une telle saignée dans le budget de l’Etat on comprend facilement pourquoi le gouvernement a décidé à l’époque d’autres mesures, en plus de celles existantes, pour booster la production de lait cru en encourageant l’investissement dans la filière. L’objectif fixé étant de baisser les importations de la poudre de lait de 50% à l’horizon 2019. Premier dispositif dans ce sens : le gouvernement a décidé que le prix de référence du litre de lait cru de vache soit fixé à 50 DA (contre 46 DA auparavant), se répartis- sant entre 36 DA le prix de cession du lait cru aux laiteries et 14 DA de subvention de l’Etat, contre, respectivement, 34 DA et 12 DA auparavant. De plus et en réponse à la préoccupation des éleveurs relative à l’accès à l’aliment de bétail et à la régulation du marché de ce produit, il a été décidé d’approvisionner directement les éleveurs en matière de son (résidu de mouture de blé). D’autres mesures de facilitation à moyen terme ont été prises par le gouvernement afin d’asseoir une stratégie de relance de la filière. Il s’agit notamment de l’accès des professionnels de la filière lait au foncier agricole pour leur permettre d’investir en amont de cette filière et concourir au développement des grandes cultures (céréales et fourrages). Dans cette optique les pouvoirs publics ambitionnent de promouvoir la création de fermes modernes intégrées pour l’élevage bovin laitier et la production de céréales et de fourrages dans le cadre de contrats-programmes. Il s’agit aussi d’encourager l’utilisation du crédit de campagne «R’fig» pour investir dans la production des fourrages, tandis que les coopératives des éleveurs seront incitées à recourir à l’exploitation des périmètres irrigués, notamment dans les HautsPlateaux et le Sud. Ceci dit, il faut reconnaître que la stratégie mise en place depuis 2010 par le ministère de l’Agriculture du Développement rural pour booster la production nationale de lait qui commence à donner des résultats appréciables sur le terrain dans la mesure où le déficit par rapport aux besoins du pays qui est couvert par les importations de poudre de lait ne cesse de s’amenuiser. Z. A./APS SELON LE CABINET-CONSEIL OXFORD BUSINESS GROUP Bonnes perspectives pour le secteur agricole Par Reda Cadi DANS sa dernière mise à jour économique portant sur l’Algérie, le cabinet conseil Oxford Business Group (OBG) indique que la nouvelle stratégie en matière d’investissement dans le secteur agricole, qui vise en partie à l’amélioration du développement durable et de la sécurité alimentaire du pays, a contribué à la revitalisation de l’agriculture et l’ouverture de perspectives de développement prometteuses pour ce secteur. Cette dynamique de développement s’appuie sur différentes mesures mises en place par le gouvernement, auxquelles vient s’ajouter le lancement imminent d’une Carte d’orientation et de promotion des investissements, dont l’objectif est de promouvoir l’investissement privé et les investissements directs étrangers (IDE), avec pour objectif la sti- mulation et la modernisation du secteur agricole. Parallèlement, une cellule de facilitation et de suivi des investissements agricoles sera créée au sein du ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche. Le ministère travaille également au développement de pôles stratégiques et des coopératives agricoles afin de développer les économies d’échelle pour les segments de la transformation, la logistique et du marketing. L’investissement privé est aussi sollicité dans ce créneau porteur, selon OBG qui relève que les efforts déployés par le gouvernement semblent porter leurs fruits. Le secteur a enregistré une hausse de 7,5% en 2015, la valeur de l’ensemble de la production atteignant 2 900 milliards de dinars, contre une hausse de 1% en 2014. La croissance devrait se poursuivre à un rythme moyen de 5% jusqu’en 2019, note le cabinet-conseil. Plusieurs contrats d’investissements sont actuellement en projet ou ont été signés récemment. 80 dossiers de projets agricoles ont été déposés auprès de la cellule de facilitation et de suivi des investissements agricoles du ministère entre janvier et avril, la plupart d’entre eux portant sur les productions laitière et céréalière et l’agriculture hors sol. Les réformes agricoles élaborées par le gouvernement ont pour objectif d’accroître la production, notamment de denrées de base comme le blé et l’orge qui devrait atteindre 6,9 millions de tonnes en 2019, alors que les surfaces irriguées devront passer de 900 000 hectares en 2015 à 2 millions d’hectares en 2019. D’autres produits agricoles, tels que le bétail et les produits frais devraient également atteindre des niveaux de production plus élevés d’ici 2019, selon le ministère de l’Agriculture, qui estime que la hausse de la production locale de lait pourrait mettre fin à toute importation de poudre de lait. OBG souligne que les perspectives haussières annoncées pour le secteur agricole s’inscrivent dans le cadre d’une stratégie globale visant la diversification de l’économie algérienne, qui, avec la fonte des réserves de change due à la chute des prix du pétrole, s’impose comme une nécessité quasi vitale, les importations, où les produits alimentaires ont une part de 20%, devenant de plus en plus lourdes à supporter. La sécurité alimentaire est d’autant plus importante que le pays connait une croissance rapide de sa population. L’Algérie, qui compte plus de 40 millions d’habitants, devrait voir sa population augmenter d’un million de personnes par an, selon les derniers chiffres de l’Office national des statistiques. R. C. LA SÉCHERESSE aura eu son incidence. De fait, la production céréalière pour la campagne moisson-battage de l’année 2016 connaitra une baisse, a indiqué le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdeslam Chelghoum, lors de sa première visite, lundi dernier, dans la wilaya de Constantine. L’écart de production reste sensible dans les régions de l’Ouest à cause de la faible pluviométrie, dira-t-il, contrairement aux localités de l’est du pays qui ont bénéficié d’une pluviométrie clémente durant les mois de mars et avril. Le ministre a toutefois tempéré en affirmant que la récolte est «encourageante» et que les données finales seront rendues fin juillet. Revenant à la problématique de la pluviométrie, M. Chelghoum, qui a rencontré des céréaliculteurs et des cadres de son secteur, a demandé l’intensification de l’irrigation des terres agricoles pour pallier au déficit pluviométrique, d’autant plus que l’Etat a consentit des efforts pour renforcer l’irrigation et moderniser ses méthodes. Après une visite à l’entreprise Etrag de montage de matériel agricole et tracteur et la forêt récréative d’El M’ridj, M. Chelghoum a tenu un point de presse en fin de journée, au cours duquel il abordera le problème de la jachère qui réduit le potentiel agricole au moment où l’Algérie a le plus besoin d’atteindre une autosuffisance alimentaire pérenne. «La transformation des terres en jachère en culture pérennes est en mesure d’améliorer considérablement la production agricole et, par ricochet, réduire drastiquement la facture des importations alimentaires», affirme le ministre. Et ce sont des millions d’hectares qui sont inexploités. Trois millions d’hectares sur six millions d’hectares de terres cultivables à l’échelle nationale sont laissés en jachère. A Constantine, sur 70 000 ha destinés à la céréaliculture, 35% sont laissés en jachère. Aussi, le ministre se fera-t-il menaçant. «Personne n’a le droit de jouer du devenir de la sécurité alimentaire du pays», dira-t-il. Rappelant que la législation protège les terres agricoles et interdisent leur exploitation à d’autres fins, même par leurs propriétaires privés, il affirmera que les lois «doivent être appliqués à la lettre», ajoutant que des instructions fermes ont été données aux directeurs des services agricoles des 48 wilayas pour «suivre ce dossier de près et veiller à l’application de la loi en ce sens». Il est «préférable de résorber un hectare de jachère dans les régions à grandes potentialités agricoles que de mettre en valeur 10 hectares dans les régions à potentialités réduites», arguera le ministre pour qui il est «inconcevable» de parler de la mise en valeur de terres agricoles dans le Sud et les HautsPlateaux, alors que des terres à grandes potentialités agricoles sont abandonnées dans le nord du pays. Se félicitant de l’essor réalisé par le secteur agricole qui a enregistré une croissance régulière de près de 5%, avec une valeur de production assez importante et une contribution au PIB, le ministre dira qu’il «faudra rendre la pareille à l’Etat qui ne ménage aucun effort pour soutenir les opérateurs, producteurs et agriculteurs». S’agissant des feux de forêt, le ministre indiquera que 2 000 hectares ont été détruis par les flammes dont 1 300 hectares de broussailles. Aussi, des mesures seront-elles prises pour renforcer les travaux forestiers, promettra-t-il. N. H. 4 R E P O R T A G E Mercredi 13 juillet 2016 MARCHÉ DE GROS DES FRUITS ET LÉGUMES D’EL KERMA : Un pôle commercial à vocation régionale Le marché de gros d’El Kerma est desservi par au moins une vingtaine de wilayas dont Oran, Mascara, Saïda, Tiaret, Sidi Bel Abbes, Relizane, Aïn Témouchent, Tlemcen, Blida, Boufarik, Chlef, Aïn Defla, Tipasa, Tizi Ouzou, Médéa, Biskra, El Oued, Ghardaïa, Alger, Boumerdes et Sétif, entre autres Par Rédaction nationale lus de 110 739 tonnes de légumes et fruits ont transité en 2015 par le marché de gros d’El Kerma, à l’entrée Ouest d’Oran. Transporteurs, producteurs, fournisseurs, grossistes et détaillants y viennent tous les jours pour assurer l’approvisionnement d’une population oranaise avoisinant les deux millions d’âmes. Il est 4 heures du matin, en ce jour de juin, au marché de gros d’El Kerma. C’est déjà le va-et-vient incessant des véhicules, notamment les poids lourds commerciaux et autres camions légers. Un camion, immatriculé à Blida, arrive. Le conducteur s’acquitte du droit d’entrée fixé à 400 DA puis 300 autres DA pour le stationnement. «C’est pour passer la nuit, ici», fit-il remarquer avec sourire. Il compte passer la nuit au marché où la sécurité est assurée H24. Après avoir emprunté quelques allées, dans ce brouhaha matinal, le conducteur s’arrête au pavillon G pour décharger sa marchandise face au quai 14. Le chef arrive. «Il y a 40 caisses de pêche et des fruits et légumes». Le prix n’est pas encore fixé pour ce fruit de saison mûr mais l’on parle déjà de 160 DA le kilo. La journée avait commencé très tôt pour ce grossiste. C’est le second camion qu’il réceptionne, explique-t-il. Entre temps, ce sont des tonnes de marchandises qui ont été écoulées. «Ce sont des commandes exprimées la veille», précise-t-il. Les manutentionnaires sont déjà sur place pour déballer la marchandise et la livrer aux camionneurs qui l’attendaient. Les sonneries des téléphones ne cessent de retentir. Les affaires battent leur plein. «Aujourd’hui, les cours du marché sont abordables. La pomme de terre est cédée entre 17 et 20 DA et la tomate se négocie entre 50 et 60 DA le kilo», explique Abdennour Kaladjou, un mandataire en fruits et légumes. Au niveau des différents pavillons, c’est le branle-bas de combat. Les véhicules roulent dans tous les sens. Chacun essaie de se frayer un chemin pour faire une bonne affaire ! Les légumes sont disponibles en abondance. Carottes, oignons, aubergines, courgettes, poivrons, pommes de terre, haricots verts, tout y est. Photo : S. Zoheir P fruits et légumes par jour. Le marché compte 9 pavillons de 24 box chacun, avec un total de 216 mandataires et 256 travailleurs. «Avec le nouveau pavillon réservé au commerce des úufs qui sera mis en service prochainement et la mise en úuvre du nouveau plan d’investissement, le marché connaîtra une hausse significative», explique M. Helaili estimant que le marché de gros d’El Kerma a toutes les chances de devenir un pôle commercial avec son marché à bestiaux, géré en concession. «Notre marché a tous les atouts pour renforcer son attractivité, car, nous avons l’ambition d’en faire un pôle économique. Toutefois, l’environnement ne suit pas toujours», fait observer le DG de l’établissement, Tahar Belarbi, citant le cas de la BADR, installée au sein du marché depuis trois années, mais qui n’as pas encore démarré ses activités. «Nous sommes forcés d’aller à Es-Sénia, pour déposer nos recettes du jour», déplore-t-il. Il est midi, c’est pratiquement la fin de la journée pour les grossistes, les chefs de marchés et les manutentionnaires. Seuls quelques camionneurs sont sur les quais. C’est le tour des agents de nettoiement d’entamer leur travail. Ils collectent, entre Les marchandises passent d’un camion à un autre. Une fois chargés, les camions prennent d’autres destinations. Le marché de gros d’El Kerma est desservi par au moins une vingtaine de wilayas dont Oran, Mascara, Saïda, Tiaret, Sidi Bel Abbes, Relizane, Aïn Témouchent, Tlemcen, Blida, Boufarik, Chlef, Aïn Defla, Tipasa, Tizi Ouzou, Médéa, Biskra, El Oued, Ghardaïa, Alger, Boumerdes et Sétif, entre autres. Les heures passent. Les allées des différents pavillons continuent d’accueillir en cette journée quelques visiteurs, des détaillants. C’est la baisse des transactions. Hormis quelques boxes de grossistes qui restent ouverts, la tension tombe et le silence s’installe subitement. Le chef de service exploitation, Mohamed Salah Helaïli, présente avec fierté ses chiffres. «Ce sont plus de 1.860 véhicules, entre visiteurs, producteurs et fournisseurs, qui sont entrés ce jour au marché pour assurer, pour les besoins locaux, un approvisionnement en fruits et légumes», assure-t-il, ajoutant que cette structure traite quelque 303 tonnes de autres, les déchets verts du marché qu’ils mettent dans des bacs avant d’être dirigés vers le centre d’enfouissement technique de Hassi Bounif pour être valorisés et en faire un compostage. Le marché est partenaire de l’ONG «R20». Outre la propreté des lieux, les responsables du marché relèvent comme autre point fort la sécurité. «Aucun incident majeur ne s’est produit depuis l’ouverture du marché, en juin 2012. Des caméras de surveillance sont installées à l’entrée du marché et à l’intérieur des pavillons», assure-t-on. Pour les gestionnaires, le maître mot reste incontestablement la création d’emploi, la hausse des activités de cette infrastructure et la concrétisation du plan d’investissements. «Nous avons besoin davantage de chambres froides. Les 3.000 mètres cubes actuels sont insuffisants au vu du volume d’activités projetées et attendues avec l’accroissement de la population oranaise», explique Tahar Belarbi, qui plaide également pour la réalisation de structures de transformation agroalimentaires. «Les pertes sont énormes. Des produits fortement périssables sont jetés à la poubelle, alors qu’ils peuvent être transformés», déplore-t-il. R. N. / APS Photo : S. Zoheir Publicité L ’ É V É N E M E N T Mercredi 13 juillet 2016 5 HYPOTHÉQUÉES PAR LES RÉSULTATS DU BACCALAURÉAT Les plages encore vides à l’est du pays De notre correspondant à Constantine A. Lemili on, le week-end passé la plage était noire de monde», dira un jeune dont l’activité saisonnière est de louer des parasols sur la plage de La fontaine des sangliers, à l’entrée de la ville de Collo. Mais comment expliquer qu’en cours de semaine, alors que celle-ci a la réputation de ne jamais désemplir du mois de juin au mois à la première décade de septembre, il ne se trouverait pas plus d’une dizaine de parasols sur un rivage, sans aucune rupture ou obstacle naturel, long de près de 5 kilomètres ? «En fait, les gens attendent de connaître les résultats du baccalauréat. Nous avons l’habitude de cette désaffection même si elle prenait fin au début du mois de juillet parce que les résultats étaient connus dans les trois ou premiers jours du mois. Cette fois-ci, pour les raisons que vous savez, il y a eu ce décalage, mais ici, les commerçants n’ont aucune inquiétude au même titre que tous les jeunes qui exercent une activité saisonnière. Il est clair que nous allons devoir faire à une véritable déferlante dans les jours à venir», ajoutera notre interlocuteur. Vraisemblablement, même les entreprises économiques Photo : Archives «N disposant d’espaces où sont implantées les camps de famille gérés par les œuvres sociales sont bien loin de connaître l’effervescence connue à ce type de rassemblement convivial. Là, également, des agents de sécurité des camps de Naftal et de la Cnas, joignant le geste à la parole, nous feront constater que nombreuses sont les familles qui sont déjà là dans le cadre de leur séjour et qu’ils se trouvent effectivement certaines tentes restées vides, mais qui pourraient être incessamment occupées dans la mesure où les séjours n’auraient commencé que depuis dimanche seulement et qu’assez souvent ces familles venaient de loin. En plus évidemment de circonstances indéterminées qui leur auraient fait changer d’avis...les résultats du baccalauréat par exemple. Cette vacance aura quand même incité les exploitants d’espaces commerciaux à veiller quotidiennement à l’entretien de leur échoppe, à les badigeonner de nouveau, mais rarement à procéder à un toilettage de l’environnement immédiat. Ainsi, tessons de bouteilles et bouteilles jonchent le sol une fois le premier estivant touchant le premier grain de sable, des sachets en plastique, des couches-bébés, des emballages de produits de conserve, en plus évidemment de tous les autres déchets naturels. Pourtant, bien visibles, les bacs à ordures sont là, mais ils ne semblent attirer l’attention d’aucune bonne volonté. Plus que la saison écoulée, les postes de surveillance de la Protection civile ont été multipliés compte tenu de la dimension de la plage et en plus d’être dotée de plus d’agents, celle-ci l’est désormais d’une vigie (perchoir) destinés évidemment à maîtriser d’une vision panoramique l’ensemble du secteur à surveiller quand il y a grande affluence. L’un des gros avantages dans la ville de Collo est que toutes ses plages, sans exception, n’ont pas été envahies par la modernité, ou plutôt par cette forme de modernisme effrénée qui donnerait l’autorisation à quelques estivants de pourrir les vacances des autres particulièrement par l’usage des jets-skis. A. L. EN VUE D’AMÉLIORER LES CONDITIONS DE DÉTENTION ET DE RÉINSERTION DES DÉTENUS Jumelage entre les administrations pénitentiaires de l’Algérie, de la France et d’Italie Par Fatiha Ouidir DANS LE BUT d’améliorer les conditions de détention et de réinsertion des détenus, un jumelage institutionnel entre l’Algérie, la France et l’Italie a été officiellement lancé, hier à Alger, en présence des représentants des trois parties concernées. Intitulé «Appui au renforcement de l’administration pénitentiaire en accord avec les normes internationales», ce jumelage s’inscrit dans le cadre du programme d’appui à la mise en œuvre de l’Accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne (P3A) qui bénéficie d’un financement global de 36 millions d’euros ciblant divers secteurs. Le jumelage est, lui, doté d’un budget estimé à 2 millions d’euros sur une duré de 30 mois (mai 2016- novembre 2018). 90 experts sont mobilisés pour ce jumelage dans l’administration pénitentiaire qui prévoit 240 missions et 5 voyages d’études dans les deux Etats membres de l’UE (France Italie). Il a comme ambition, selon ses concepteurs, la formation d’un millier d’agents de la Direction générale de l’administration pénitentiaire (Dgapr). Les actions du programme visent à améliorer la gestion des établissements pénitentiaires, renforcer la capacité de prise en charge en matière de réinsertion et renforcer la sécurité des établissements. Les représentants des trois parties ont affirmé que ce jumelage constitue un appui fort qui profitera à l’administration pénitentiaire pour améliorer ses connaissances et hisser le niveau de professionnalisme parmi ses cadres. Dans cette optique, le responsable de la Dgapr, Mokhtar Felioune, qui a présidé le lancement du jumelage, a souligné le processus de réformes pénitentiaires engagé par les autorités algériennes, mettant en évidence, notamment, la promulgation au mois de février 2005, d’une loi portant organisation de l’insertion sociale des détenus. M. Felioune a évoqué aussi les résultats positifs obtenus suite au programme de réinsertion des détenus, qui a permis, dit-il, un accroissement des inscrits dans les secteurs de l’éducation, la formation professionnelle et l’emploi. Il a cité, à ce propos, le nombre d’inscrits dans l’enseignement global qui est passé de 3 165 en 2003 à 37 840 en 2015, au moment où la Formation professionnelle a compté 41 779 inscrits en 2015 contre 1 676 en 2003. Le même intervenant a relevé que le nombre de lauréats à l’examen du BEM a atteint 3 346 en 2015 contre 117 en 2003, alors que les admis au baccalauréat étaient de 1 513 en 2015 contre 151 en 2003. Pour sa part, le directeur national du programme P3A, Djilali Lebibat, a déclaré que «le jumelage lancé est de nature à permettre une modernisation du système carcéral algérien», annonçant, par ailleurs, d’autres projets de coopération touchant divers secteurs. De son côté, le chef adjoint des opérations de coopération à la délégation de l’UE, Andreas Schmidt, a estimé que «l’accord de jumelage atteste du rapprochement entre l’Algérie et l’UE dans l’esprit du bon voisinage». Pour l’ambassadeur de France en Algérie, Bernard Emie, «la coopération judiciaire et juridique est une priorité absolue de la France en Algérie», soulignant que le jumelage en question «était un signe de confiance entre les pays signataires». L’ambassadeur d’Italie en Algérie, Michèle Giacomelli, a déclaré, quant à lui, que «l’amélioration des conditions de détention figure parmi les objectifs visés par tout Etat de droit». F. O. 49,79% de réussite au baccalauréat 2016 Suite de la page 1 Les filières qui ont enregistré les taux de participation les plus élevés sont les Mathématiques (63,26%), Lettres et Langues (56,09%), a-t-elle précisé. Pour la première responsable du secteur de l’Education, l’année était stable, les programmes respectés, «malheureusement nous avons été victimes d’une action criminelle», a-t-elle déploré, évoquant les fuites de sujets. Hier, quelques heures avant le lancement des résultats du Bac, les candidats sur les différents réseaux sociaux ont montré leur inquiétude surtout après les déclarations de la ministre du secteur. «Le taux de réussite est très faible, j’ai peur de ne pas avoir mon année. J’ai bien travaillé, mais j’ai peur. J’attends 20 heures avec impatience», a publié une candidate sur le réseau social Facebook. «Le temps ne passe pas, je veux voir les résultats, je suis vraiment stressée», dira une autre. Le baccalauréat cette année était exceptionnel, selon les candidats. «On est fatigué, épuisé et angoissé. On a passé deux sessions dans la même période. Sincèrement, j’ai peur», nous a confié Amel. «Je passe mon Bac pour la deuxième année et je trouve que cette année est beaucoup plus stressante que l’année dernière», écrit un autre candidat. Pour ce qui est des résultats, ils ont été mis en ligne hier à partir de 20h sur le site de l’Office national des examens et concours (Onec). 818 515 candidats ont passé l’examen du baccalauréat session 2016 durant la période allant entre le 29 mai et le 2 juin 2016 dont 549 593 élèves scolarisés et 268 925 candidats libres. Après la fuite des sujets lors de la session de mai. La session 2016 a été marquée par la refonte partielle des épreuves du baccalauréat du 19 au 23 juin. Ainsi, 555 000 candidats ont pris part aux épreuves de cette deuxième session, dont une majorité dans les branches scientifiques. Il est à noter que les disciplines concernées par la refonte des épreuves sont celles de la filière «Sciences expérimentales». Il s’agit des mathématiques, sciences de la nature et de la vie, physique, anglais, français, histoire-géographie et philosophie. Les candidats des filières mathématiques, maths-technique et gestion-économie vont refaire les épreuves des langues française et anglaise, l’histoiregéographie et la philosophie. C. C. 6 I D É E S Mercredi 13 juillet 2016 Comment éradiquer la faim dans le monde ÉDITORIAL Améliorer encore des relations sino-algériennes déjà au beau fixe Par LES RELATIONS algéro-chinoises sont au beau fixe. Preuve en est notamment le nombre de visas délivrés en 2015 à plus de 50 000 Chinois par l’Algérie. La Chine est depuis trois ans le premier fournisseur de l’Algérie, mais Pékin entend améliorer encore ses «relations historiques privilégiées» avec Alger comme en a exprimé récemment le vœu le représentant spécial du ministre chinois des Affaires étrangères, Wu Sike. A plus d’un titre, les relations sino-algériennes sont «exemplaires». Cela va sans dire, mais cela vaut mieux en le disant. En réitérant un jour ce constat à nos confrères de l’agence Xinhua, le président Abdelaziz Bouteflika a presque défoncé une porte ouverte. Dire de ces relations qu’elles sont «fondées sur une amitié et une solidarité sans faille» qui remontent à la guerre d’indépendance algérienne, c’est exprimer un lien commun. Mais les rapports entre l’Algérie et la Chine ne sont guère communs. Ils sont même exceptionnels. En assistant à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Pékin, le chef de l’Etat algérien y avait alors célébré les noces d’or des relations bilatérales. C’est que le couple algéro-chinois est né dans le feu de l’action d’émancipation des peuples. Peu après la création du Gpra, en septembre 1958, la Chine fut le premier pays hors du monde arabe à le reconnaître immédiatement et officiellement. Le 20 décembre de la même année, les deux gouvernements établissent des relations diplomatiques. Des années 1960 aux années 2000, les visites de chefs d’Etat et de gouvernement, de ministres, de diplomates, de parlementaires, de dirigeants du FLN et du PCC ainsi que d’experts militaires jalonneront les relations bilatérales, les visites augmentant en nombre, en fréquence et en qualité depuis l’avènement au pouvoir du président Abdelaziz Bouteflika. La reconnaissance fortement symbolique du Gpra par la Chine maoïste aura son pendant tout aussi symbolique avec le soutien actif et décisif de la diplomatie algérienne au recouvrement par la Chine de son statut de membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU. Solidarité normale pour une Algérie non alignée et révolutionnaire qui avait de la mémoire et de la gratitude pour une nation qui a envoyé en Algérie près de 3 000 médecins de ville et de campagne au lendemain de l’Indépendance. Fidèle à cette ligne, l’Algérie de Boumediène pèsera de tout son poids, du prestige de sa guerre de Libération et du crédit de sa diplomatie pour appuyer l’amie Chine dans ses efforts de réunification. Depuis, les deux pays ont organisé leurs rapports bilatéraux : commissions mixtes, concertation permanente, échanges commerciaux en augmentation quasi exponentielle depuis les années 2000, visites d’Etat des présidents de la République respectifs. Points culminants du développement de la relation bilatérale, le président Abdelaziz Bouteflika, qui s’était rendu à Pékin en 1971 en qualité de chef de la diplomatie algérienne, est allé deux fois à Pékin en tant que chef d’Etat, et ses homologues Jiang Zemin et Hu Jintao sont venus à Alger depuis 1999. Désormais, c’est sous le signe de la densité et de la «coopération stratégique» qu’il faut apprécier les relations communes. D’ailleurs, les deux pays ont signé à cet effet des accords ad hoc et ont densifié les échanges commerciaux. En 2007, le volume des échanges a atteint le chiffre record de 3,828 milliards de dollars, en augmentation astronomique de 696% par rapport à 2006, et en août 2008, les transactions globales ont culminé à 1 140 milliards de dollars ! Quelques indicateurs symbolisent, plus que tout, à l’échelle de l’économie comme de l’humain, la qualité des relations entre deux anciens pays révolutionnaires : une quarantaine d’entreprises chinoises sont installées en Algérie, notamment dans le secteur des infrastructures, du BTP et des hydrocarbures. L’armée chinoise coopère de manière régulière avec l’ANP et, fait rare pour être souligné, des étudiants algériens fréquentent les universités et les grandes écoles de l’hyper puissance chinoise en devenir. N. K. Quotidien national d’information Edité par la SARL Omnium maghrébin de presse au capital de 100 000 DA Maison de la Presse Tahar Djaout - 1, rue Bachir Attar Place du 1er Mai, Alger http://www.latribunedz.com Directeur de la publication-Gérant Hassen BACHIR-CHERIF Directeur de la rédaction Hassan Gherab Administratrice Sabira Boushaki Publicité : Rédaction : e-mail: [email protected] e-mail: [email protected] Tél.: 021.67.63.31/021.66.02.60 Alger : Tél.: 021.68.54.24 021.66.02.66/0770.32.98.24 Fax.: 021.68.54.23 Fax: 021.68.54.22 Béjaïa : Tél./Fax: 034.21.29.11 Impression : Oran : Tél./Fax: 041.58.79.06 Centre : SIA - Est : SIE - Ouest : SIO Constantine : Tél./Fax: 031.92.17.03 Sud : SIA Ouargla Tizi Ouzou : Tél./Fax: 026.22.37.32 Diffusion : Centre : OMP la Tribune Bouira : Tél./Fax: 026.94.81.38 Est : AMP - Ouest : KDPO ANEP: Tél.: 021.71.16.64 / 021.73.71.28 Sud : SARL TDS Fax: 021.73.95.59 / 021.73.99.19 Membres fondateurs Ameyar Kheïreddine, Cherif Tifaoui, Hassen Bachir-Cherif, Baya Gacemi, Djamel Djerad Tous les documents remis au journal ne peuvent faire l'objet d'aucune réclamation, sauf accord préalable avec la direction. Photo : DR Noureddine Khelassi Par Hilal Elver* et Jomo Kwame Sundaram** n septembre dernier, les dirigeants du monde se sont engagés à mettre un terme à la faim d’ici à 2030, dans le cadre des Objectifs de Développement Durable des Nations unies (ODD). Cela ressemble à une entreprise de grande envergure. En fait, le monde produit déjà suffisamment de nourriture pour nourrir tout le monde. Alors pour quelles raisons ce problème persiste-t-il ? La pauvreté et la faim sont intimement liées, ce qui explique pourquoi les ODD visent l’élimination de ces deux phénomènes. Pour une personne vivant au niveau de pauvreté fixé par la Banque mondiale à 1,90 dollar par jour, la nourriture représente entre 50 et 70% des revenus. La Banque estime que près des quatre cinquièmes des pauvres dans le monde vivent dans des zones rurales, bien que ces zones représentent moins de la moitié de la population mondiale. La conclusion évidente est que l’augmentation des revenus ruraux durables est nécessaire pour éradiquer la faim. Cela ne sera pas une tâche facile. La plupart des pays en développement sont actuellement accablés par des taux élevés de chômage et de sous-emploi. Et avec les perspectives économiques actuelles peu favorables, étant donné en particulier les prix des matières premières et l’insistance sur l’austérité budgétaire continue dans la plupart des régions, la pression à la baisse sur les revenus ruraux est susceptible de s’aggraver. Mais même si les pays parviennent à atteindre une croissance inclusive, cela ne sera pas suffisant pour éliminer la faim d’ici 2030. La seule façon d’y parvenir va consister à mettre en œuvre une protection sociale bien conçue et d’accroître les investissements en faveur des pauvres. Selon la Banque mondiale, un milliard de personnes dans 146 pays à revenus faibles ou intermédiaires reçoivent actuellement une certaine forme de protection sociale. Pourtant 870 millions de personnes vivant dans l’extrême pauvreté, principalement dans les zones rurales, manquent de ce type de couverture. Sans surprise, les plus grands déficits se situent dans les pays à faibles revenus, où la protection sociale couvre moins d’un dixième de la population, dont 47% vit dans l’extrême pauvreté. Dans les pays à revenus moyens et inférieurs, la protection sociale atteint environ un quart de ceux qui vivent dans l’extrême pauvreté, laissant environ un demi-milliard de personnes sans couverture. Dans les pays à revenus intermédiaires et supérieurs, environ 45% de ceux qui vivent dans l’extrême pauvreté reçoivent des prestations d’aide sociale. Ce n’est évidemment pas suffisant. L’amélioration de la protection sociale peut aider à assurer la consommation alimentaire adéquate et permettre aux bénéficiaires d’investir dans leur propre alimentation, dans leur santé et dans d’autres capacités de production. Comme ces investissements augmentent durablement les E revenus, ils permettent de nouvelles augmentations des investissements productifs personnels, ce qui permet de briser le cercle vicieux de la pauvreté et de la faim. Les gouvernements ont également des investissements à faire, afin de veiller à ce que ceux qui sont actuellement enlisés dans la pauvreté atteignent le point où ils peuvent investir sur eux-mêmes. Une forte poussée d’investissements précoces pourrait générer des revenus supplémentaires plus précoces, ce qui réduirait les coûts de financement à plus long terme. En outre, cela pourrait stimuler la demande globale dans une économie mondiale qui en a bien besoin. Le monde peut se permettre les investissements nécessaires. Selon les estimations du Fonds international de développement agricole (Fida) et du Programme alimentaire mondial (PAM), cela représente un coût de 0,3% du revenu mondial de 2014. Il suffit simplement que les pays riches fournissent une aide budgétaire et une assistance technique aux pays à faibles revenus qui en ont besoin. (La plupart des pays à revenus intermédiaires ont les moyens de se financer eux-mêmes.) Il ne devrait pas être difficile de susciter la volonté politique de fournir le soutien nécessaire, du moins en théorie. Après tout, cela fait plus d’un demi-siècle qu’a été adoptée la Déclaration universelle des droits de l’Homme et son Pacte relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, qui considère les besoins matériels de toutes les personnes comme un droit humain fondamental. Quelques années auparavant, le président américain, Franklin D. Roosevelt, a appelé «la liberté du besoin» celle qui, vraisemblablement, comprend la liberté de la faim : une des quatre libertés essentielles qui doivent être assurées à tous, «partout dans le monde». Aujourd’hui, avec l’adoption des ODD, les gouvernements du monde entier sont obligés de prendre la responsabilité de mettre fin à la pauvreté et à la faim et de créer des conditions pour garantir de les surmonter de façon permanente. Le prochain Forum politique de haut niveau sur le développement durable présente une occasion importante de montrer la voie à suivre, en fixant des priorités à court et à moyen termes. Mettre un terme à la faim et à la pauvreté d’une manière durable est moralement juste, politiquement bénéfique et économiquement faisable. Pour les dirigeants du monde, l’inaction n’est plus une option. H. E./J. K. S. *Rapporteur spéciale de l’ONU sur le droit à l’alimentation et professeure de recherche en études mondiales de l’université de Californie, Santa Barbara. **Ancien directeur général adjoint et coordonnateur du développement économique et social de la FAO et lauréat du prix Wassily Leontief 2007 pour le recul des frontières de la pensée économique. In project-syndicate.org R É G I O N S Mercredi 13 juillet 2016 Brèves des wilayas APRÈS RÉPARATION DE LA CONDUITE PRINCIPALE Reprise graduelle de l’alimentation en eau des communes de Médéa alimentation en eau potable des communes de Médéa, Ouzera, Hannacha, Harbil et Draa-Smar, reprendra «graduellement» à partir de mercredi après achèvement des travaux de réparation des cassures survenues sur la conduite de refoulement du barrage de Ghrib qui alimente ces localités, a-t-on appris mardi du directeur de l’Algérienne des eaux (ADE), Mohamed Menai. La rupture, en deux endroits, de la principale conduite de refoulement des eaux du barrage de Ghrib (Ain-Defla) a engendré, d’après ce responsable, l’arrêt du système de pompage des eaux vers plusieurs localités alimentées à partir de ce barrage, induisant une perturbation «provisoire» dans l’alimentation de milliers de foyers, disséminées à travers ces communes, a-t-il ajouté. Les équipes d’entretien de l’ADE ont travaillé d’arrachepied durant la matinée de mardi pour assurer le rétablissement de l’approvisionnement en eau potable de ces foyers, a-t-il expliqué, précisant qu’un retour «progressif» au programme de distribution estivale, mis en place par l’Algérienne des eaux, est prévu pour la journée de mercredi. Les quartiers affectés par cette perturbation, à savoir Beni-Atteli, Chelaalaa, Bouziane, Kouala, Ktiten ainsi qu’une partie du centre-ville de Photo : S. Zoheir L’ Médéa, seront alimentées, mardi, par des camions citernes, en attendant le rétablissement du système de pompage d’eau à partir de la station de Merdj-Chkir, sur les hauteurs de Médéa, a assuré M. Menai. L’alimentation en eau potable d’autres quartiers, situés au niveau du chef-lieu de wilaya et dans les communes d’Ouzera, Hannacha, Harbil, Draa-Smar, Benchicao et Tizi-Mahdi, devrait être «réglée dans les tous prochains jours», a indiqué le directeur de l’ADE, non sans évoquer les difficultés de pallier à l’accroissement de la consommation, en cette période estivale, eu égard aux capacités de production de l’ADE. Une augmentation de la consommation d’eau potable de l’ordre de 40% a été enregistrée au niveau de ces localités depuis le début de l’été, alors que la production de l’ADE se situe aux alentours de 25 000 à 28 000 m3/jour, a affirmé Menai, précisant que l’assèchement des eaux de l’oued Chiffa, qui alimente la station de pompage d’El-Merdj, ainsi que les incessantes coupures de courant, enregistrés durant le mois de juin au niveau du barrage de Ghrib, ont influé négativement sur le planning de distribution élaboré par ses services. APS RALENTISSEMENT DE LA VIE QUOTIDIENNE Des températures caniculaires à Béchar LES TEMPÉRATURES caniculaires qui sévissent depuis quelques jours sur la région de Bechar n’ont pas affecté la vie quotidienne, mais l’ont ralenti dans de nombreux segments, a-t-on constaté. Les établissements commerciaux et autres activités prestataires de services continuent de fonctionnes normalement, mais à des heures déterminées de la journée, excepté pour les institutions et services publics qui activent selon les horaires légales du travail. Les températures élevées dans plusieurs communes de la wilaya, et qui dépassent les 42 degrés Celsius, n’ont pas empêché la poursuite normale de la vie quotidienne des citoyens qui, cependant, s’arrête en milieu de journée à cause justement de cette vague de chaleur, selon des citoyens des villes de Béni-Abbès, Abadla et Taghit, contactés par l’APS. Les projets et programmes de renforcement et de modernisation des réseaux d’électricité à travers les 21 communes que compte la wilaya ont amplement atténué les effets de ces chaleurs sur les habitants qui recourent largement aux différents moyens d’humidification et de climatisation pour se prémunir de la canicule. Il reste qu’il est nécessaire la création de nouveaux jardins et espaces vert, ainsi que de nouvelles palmeraies pour le repos des habitants durant les soirées estivales et la création d’un microclimat à travers la région, estiment des observateurs locaux. Depuis l’annonce, il y a quelques jours d’un bulletin météorologique spécial (BMS) par l’Office national de météorologique et relatif à une hausse des températures pouvant atteindre les 48 degrés Celsius, tant à Bechar que d’autres wilayas du sud du pays, «aucune personne n’a été évacuée vers les hôpitaux pour des malaises pouvant être engendrés par la canicule», signale le responsable de la communication de la direction locale de la Protection civile. «Un dispositif d’alerte canicule et de lutte contre les incendies de tout genre est mis en place depuis début juin au niveau de nos neuf unités disséminées à travers la wilaya ainsi que le poste avancé du quartier de Debdeba», a assuré Tahar Sfissifi. «Depuis le début du mois de juin dernier à ce jour, nous avons par contre enregistré quinze incendies d’oasis ayant détruit 167 palmiers-dattiers, 21 autres arbres-fruitiers, en plus d’un hectare de blé dur et six autres hectares de différentes espaces végétales», a-t-il toutefois signalé. «Nos brigades d’intervention et de secours restent durant toute la période estivale mobilisées en permanence pour faire face à toutes éventualités», a conclu M.Sfissifi. APS Tamanrasset : 10 blessés suite à des affrontements entre jeunes et ressortissants africains DIX PERSONNES ont été blessées suite à des affrontements entre jeunes du quartier e Gataâ El-Oued à Tamanrasset et des ressortissants africains vivant dans le même quartier, a appris mardi l’APS de sources locales et hospitalières. La confrontation a éclaté suite à un différend ayant opposé les deux parties autour de la rencontre finale de l’euro-2016 de football, dimanche soir, qui a ensuite dégénéré en rixes émaillées d’échange de jets de pierres qui se sont poursuivies jusqu’à lundi après-midi à Gataâ El-Oued, avant de s’étendre à des quartiers limitrophes, tels que Tahaggart et Choumoue, ont confirmé des sources locales. Dix blessés, à différents degrés de blessures, mais sans gravité, ont été enregistrés parmi les deux parties en conflit et ont été évacués à l’hôpital de la ville pour y recevoir les soins nécessaires, a indiqué une source hospitalière qui ne fait état d’aucun décès. D’après des témoins oculaires, les forces de maintien de l’ordre sont aussitôt intervenues pour calmer les esprits, avant de procéder à l’évacuation des ressortissants africains des quartiers précités, afin d’éviter une éventuelle reprise des affrontements. Des sources locales, qui soutiennent que ce type d’incidents se produit parfois, et pour des raisons aussi diverses qu’insolites, appellent pour cela à la nécessité d’une implication de tous à la propagation de la culture de la tolérance et le rejet de toutes formes de haine, afin d’éviter ces situations conflictuelles et préserver la quiétude et la stabilité. 7 RELIZANE : sept personnes ont été blessées à des degrés différents de gravité dans un accident de la route survenu dimanche soir dans la wilaya de Relizane, a-t-on appris auprès des services de la Protection civile. L’accident s’est produit au niveau de la RN 4 dans son tronçon reliant les communes de Bendaoud et Matmar suite à une collision entre un véhicule touristique et un bus de transport de voyageurs desservant la ligne Sidi Bel Abbès-Ammi Moussa (Relizane). Les agents de la Protection civile sont intervenus pour évacuer les blessés âgés entre 12 et 66 ans vers l’Etablissement public hospitalier (EPH) «MohamedBoudiaf» de Relizane, a-t-on indiqué. Pour leur part, les services de sécurité ont ouvert une enquête sur les circonstances de cet accident. GHARDAIA : les services de contrôle de la qualité et de la répression de la fraude de la direction du commerce de la wilaya de Ghardaïa ont procédé, durant le mois de ramadhan, à la saisie d’une quantité de produits alimentaires impropres à la consommation d’une valeur de plus de 200 000 DA. Les opérations de contrôle ont abouti au retrait du circuit de commercialisation de boissons et jus, confiseries, conserves d’origine végétale et une quantité de viandes rouge et blanche impropres à la consommation, selon un bilan de la direction du commerce qui fait état aussi de transactions commerciales frauduleuses sans facturation d’une valeur de plus de 37 millions DA visant à se soustraire à l’imposition et à la fiscalité. BATNA : une entreprise de wilaya de collecte des déchets ménagers sera bientôt créée et opérationnelle avant fin 2016 à Batna, a-t-on appris du président de l’Assemblée populaire de wilaya (APW). Cette décision a été prise récemment par les membres de l’APW, lors de l’approbation d’une délibération concernant la création de cette entreprise à caractère commerciale et de service, a précisé Khemissi Sahraoui. Il a ajouté que cette entreprise aura pour mission en premier lieu, la collecte des déchets et ordures ménagères, le balayage et l’exécution des opérations de nettoyage et d’assainissement, et l’entretien des espaces verts au chef lieu de wilaya et ses tâches toucheront d’autre communes en particulier la nouvelle ville de Hamla. BISKRA : une entreprise spécialisée dans les travaux urbains et de salubrité publique sera prochainement créée à Biskra, a-t-on appris mardi du directeur de l’environnement. L’entreprise aura à intervenir à travers les différentes communes de la wilaya avec pour missions principales l’entretien des panneaux routiers et publicitaires, la maintenance des équipements d’éclairage public, la collecte des déchets et ordures ménagères, et également l’embellissement de l’environnement, a précisé Mohamed Kerfaoui. La même source a aussi révélé que l’entreprise sera chargée, dans une deuxième phase, d’organiser des campagnes pour sensibiliser le public quant au respect de l’environnement et l’importance de préserver l’équilibre écologique. M. Kerfaoui a également fait savoir que l’ensemble des missions de cette nouvelle entreprise est précisé dans le cadre du cahier des charges qui lie cette unité aux communes et à la wilaya. Mise sous la tutelle des services de la wilaya, les activités de cette entreprise baptisée Sokara-NET couvriront l’ensemble des 33 communes de la wilaya de Biskra, a-t-on signalé. 8 Mercredi 13 juillet 2016 C O N J O N C T U R E AFIN DE PERMETTRE UN RÉÉQUILIBRAGE DES BALANCES COURANTES La BCE doit financer une politique budgétaire européenne Par André Grjebine* a BCE et d’autres banques centrales alimentent massivement les économies en monnaie, afin d’éviter l’affaissement d’une croissance déjà faible et de limiter désormais les effets récessionnistes du Brexit. Ces politiques d’assouplissement quantitatif ne parviennent pas à relancer vraiment les économies. Les perspectives de la demande s’avèrent insuffisantes pour que les entreprises développent massivement leurs investissements, plutôt que de procéder à des opérations spéculatives (immobilier, rachats de leurs propres actions, etc.), quels que soient les avantages qui leur sont accordés par ailleurs. La politique de baisse des taux d’intérêt atteint ses limites dans la mesure où des taux d’intérêt durablement négatifs provoquent des pertes dans les institutions financières qui doivent financer leur gestion et encouragent les investisseurs à chercher ailleurs des placements plus rémunérateurs et plus risqués. Dans ce contexte d’instabilité économique, on ne peut exclure que la conjonction d’une multiplication des créances douteuses dans des banques de pays émergents, notamment en Chine, et de la baisse des prix des matières premières ne déclenche une crise financière susceptible de se transmettre au reste du monde. D’où l’idée partagée aujourd’hui par des économistes aussi bien que par le président de la BCE, Mario Draghi, ou l’ancien président de la FED américaine, Ben Bernanke, comme par la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, qui tous estiment que la politique monétaire ne peut être efficace que si elle va de pair avec une politique budgétaire dynamique. C’est dans cette optique que la stratégie dite de l’«helicopter money», formulée pour la première fois par Milton Friedman en 1949, revient d’actualité. Ce terme se réfère à une stratégie qui, dans sa forme la plus simple et la plus imagée, consisterait à jeter de l’argent à partir d’un hélicoptère, de manière à accroître le pouvoir d’achat des ménages et de relancer ainsi la demande. Ben Bernanke définit l’«helicopter money» comme une politique budgétaire expansionniste - par accroissement des dépenses publiques ou réduction des impôts - financée par l’augmentation de la masse monétaire. Contrairement à un déficit budgétaire standard, l’augmentation du déficit budgétaire ne serait pas financée par l’émission de titres publics acquis par le secteur privé, mais par des crédits de la banque centrale au Trésor.[i] Selon Ben Bernanke, la banque centrale devrait accepter de garder cette créance indéfiniment. L’ancien président de la FED ajoute que cette forme de financement ne laisse pas prévoir une augmentation future des impôts et annihile donc le phénomène connu sous le nom de théorème d’équivalence de Ricardo, qui est censé réduire l’efficacité d’un déficit budgétaire financé par endettement public. Dans ce dernier cas, en effet, les ménages bénéficiaires de réduction d’impôts ou de dépenses publiques peuvent hésiter à accroître leur consommation en prévision des impôts qu’ils devront payer ultérieurement pour résorber le déficit budgétaire. On peut également envisager de renforcer la relation entre la conjoncture et les créances de la BCE sur des institutions nationales ou européennes, en décidant que celles-ci seront remboursables quand le taux de croissance aura dépassé un certain niveau et que les recettes publiques augmenteront en conséquence. Que la BCE finance un plan Juncker étoffé L’interconnexion des économies européennes rend problématique une relance dans un seul pays. Celle-ci risque de se solder par un déficit extérieur massif...sauf en Allemagne, pays qui accumule les excédents extérieurs, tout en hésitant à utiliser cette marge de manœuvre pour servir de locomotive à une reprise économique dans la zone euro. C’est pourquoi la politique de relance envisagée devrait être développée au niveau européen. Les règles communautaires proscrivent l’achat direct d’obligations publiques par la BCE. Mais, dans le cadre de la politique d’assouplissement quantitatif, la BCE peut racheter des obligations d’institutions supranationales européennes (dans la limite de 12% du programme) ou d’agences nationales. Ces achats devraient permettre de financer des institutions finançant, elles-mêmes, des opérations ciblées par l’Union européenne : nouvelles énergies, recherche, formation et éducation. En somme, il s’agirait d’associer la politique de la BCE et le plan Juncker, en étoffant et en précisant ce dernier. Le scénario envisagé permettrait de raffermir simultanément l’offre et la demande. Un véritable mécanisme de rééquilibrage des balances courantes Photo : DR «Helicopter money»? Photo : DR L En même temps, chaque État devrait contribuer au soutien de la croissance de la zone en fonction de la marge de manœuvre que ses comptes extérieurs lui assurent. Keynes préconisait que, parallèlement aux contraintes pesant sur les pays en déficit, d’autres contraintes s’exercent sur les pays excédentaires. Les règles de fonctionnement de la zone euro («six-pack») prévoient déjà que les pays ne doivent pas avoir d’excédent extérieur excessif (supérieurs à 6% du PIB). Mais, les restrictions à l’adoption de sanctions à l’encontre de pays excédentaires sont telles que cette règle est vouée à n’être qu’une pétition de principe et que le solde courant de l’Allemagne approchait les 8% du PIB en 2015 sans qu’aucune procédure soit appliquée. La mise en œuvre d’un véritable mécanisme de rééquilibrage des balances courantes ouvrirait la voie à une politique coordonnée, les pays excédentaires étant invités, sous peine de sanctions, à relancer leur économie et à participer plus activement à la croissance de la zone euro. Pour une Europe capable de résoudre les problèmes La perte de confiance dans la capacité de l’UE de résoudre les problèmes est à l’origine de sa perte d’audience, non seulement au Royaume-Uni, mais également dans la plupart des pays membres. Les gouvernements de la zone euro sont aujourd’hui comme les acteurs qui chantent «courons, courons» tout en restant sur place. Ils ont pourtant l’occasion aujourd’hui de démontrer l’utilité de l’Union européenne, dans les actes plutôt que dans des discours sans lendemain. Les citoyens européens accepteront d’autant plus facilement demain un approfondissement de l’UE qu’ils auront le sentiment que celle-ci est capable de répondre à leurs problèmes. Si les principaux gouvernements ne sont pas capables de s’entendre sur la nouvelle politique qui leur est proposée, les populismes continueront à progresser et on assistera au délitement de la construction européenne. On pourra toujours le regretter, mais il sera trop tard. A. G. *Directeur de recherche au Centre de recherches internationales de sciences po. Dernier ouvrage : La dette publique et comment s’en débarrasser, PUF, 2015. [i] B.Bernanke, «What tools does the Fed have left ? Part 3 : Helicopter money», http://www.brookings.edu/blog s/benbernanke/posts/2016/04/1 1-helicopter-money. In latribune.fr C O N J O N C T U R E TIRANT PARTI DU MARCHÉ DE L’EMPLOI Wall Street encore dopée par l’emploi avec un S&P record all Street a terminé en hausse la première séance de la semaine, avec un indice S&P-500 à un nouveau record, tirant toujours parti d’un vaillant marché de l’emploi tel que l’a révélé la statistique parue vendredi dernier. Le département du Travail a recensé 287 000 créations de postes le mois dernier, le nombre le plus élevé depuis octobre 2015 et qui a dépassé largement le consensus, après 11 000 seulement en mai. «Les investisseurs sont à la chasse au rendement parce que de ce point de vue c’est la disette sur le marché obligataire», a dit Andre Bakhos (Janlyn Capital). «Ils tentent leur chance sur les actions parce qu’on a le sentiment que les marchés américains sont relativement sûrs par rapport à d’autres dans le monde». Le rendement de l’emprunt américain à 10 ans a monté, mais il reste proche de son plus bas record touché après que les Britanniques eurent voté leur départ de l’Union européenne (UE) le 23 juin dernier. La victoire de la coalition du Premier ministre Shinzo Abe aux élections sénatoriales japonaises et l’accession de la ministre britannique de l’Intérieur Theresa May au poste de Premier ministre Photo : DR W ont assoupi certaines des incertitudes politiques qui avaient tourmenté les marchés après la victoire du «oui» au Brexit. L’indice Dow Jones a pris 80,19 points (0,44%) à 18 226,93 points. Le S&P-500 a gagné 7,26 points (0,34%) à 2 137,16 points, battant le précédent record de clôture qui remontait à mai 2015. Le Nasdaq Composite a avancé de 31,88 points (0,64%) à 4 988,64 points. Le S&P-500 se traite à un PER de près de 16,7, au- dessus de la médiane de 10 ans de 14,7, selon des données StarMine. «Je pense que le marché a atteint un point de valorisation qui est extrême», a dit James Abate (Centre Asset Management). Pour ce qui est des semaines à venir, l’évolution de Wall Street dépendra largement de la qualité des résultats de sociétés trimestriels qui vont déferler à partir de cette semaine, et dont, comme de coutume, l’aluminier Alcoa a donné le coup d’envoi ce lundi après la clôture, et dont l’action gagnait 5% en après-Bourse en réaction à ses résultats. Les bénéfices des sociétés du S&P-500 sont attendus en baisse de 4,8% au deuxième trimestre, alors que ceux du premier trimestre avaient diminué de 5%, selon des données de Thomson Reuters. Les déclarations des dirigeants de sociétés seront examinées à la loupe, et surtout ceux du secteur bancaire et toute référence aux retombées du Brexit sera sans doute exploitée. En dépit de la très solide statistique de l’emploi, le marché pense que la Réserve fédérale restera circonspecte pour ce qui est de remonter les taux d’intérêt. Lestraders n’évaluent qu’à 27% la probabilité d’un resserrement monétaire en décembre, selon lesite FedWatch de CME Group. La prochaine réunion de la Fed sera les 26 et 27 juillet. Aux valeurs, Twitter a cédé 2%, victime de l’abaissement d’«achat» à «neutre» de la recommandation de l’intermédiaire Suntrust Robinson. Tesla Motors, sous le coup d’une enquête de la sécurité routière américaine après l’accident fatal survenu à un automobilste, a avancé de 3,7%, son directeur général Elon Musk ayant fait part de son intention de publier sous peu de nouvelles informations sur ses projets. In Reuters LE GOUVERNEMENT ORDONNE L'OCCUPATION D'UNE ENTREPRISE AMÉRICAINE Maduro affirme que Citibank va fermer un compte de la banque centrale du Venezuela LE PRÉSIDENT vénézuélien, Nicolas Maduro, a affirmé lundi que la banque américaine Citibank avait fait savoir qu’elle allait fermer le compte que la banque centrale du Venezuela utilise pour ses paiements internationaux. Dans une intervention radiotélévisée, M. Maduro a déclaré que le Venezuela était la cible d’un «blocus financier». Le Président a affirmé que Citibank avait indiqué qu’elle procèderait dans un mois à la fermeture de ce compte de la Banque centrale du Venezuela (BCV). Il a ajouté que la mesure concernait aussi une autre banque de l’Etat vénézuélien, Banco de Venezuela (BDV). Citibank «dit que d’ici trente jours elle va fermer le compte de la Banque centrale et de Banco de Venezuela. Cela s’appelle un blocus financier», a déclaré M. Maduro. Il a estimé qu’il s’agissait d’un complot derrière lequel se trouverait selon lui le gouvernement américain. M. Maduro avait déjà déclaré dans le passé que le Venezuela, qui vit une grave crise économique, était la cible d’un «boycott financier» visant à lui interdire l’accès aux financements internationaux. Par ailleurs, le gouvernement vénézuélien a ordonné lundi l’occupation de l’usine de l’entreprise américaine Kimberly-Clark au Venezuela, qui avait cessé sa production d’articles d’hygiène en raison de la détérioration des conditions économiques locales. «Nous décrétons l’occupation immédiate de l’entreprise Kimberly-Clark Venezuela par les travailleurs», a annoncé publiquement le ministre du Travail Oswaldo Vera à l’usine KimberlyClark située à Maracay, à une centaine de kilomètres à l’ouest de Caracas. Le ministre, qui a signé un document à cet effet, a ordonné le redémarrage des machines. «A partir d’aujourd’hui, Kimberly-Clark rouvre ses portes et reprend sa production», a-t-il dit. Il a lancé à l’occasion un avertissement aux autres entreprises qui voudraient fermer en raison de la crise économique et politique que connaît le Venezuela. «Bienvenue au secteur des affaires qui veut accompagner le gouvernement, mais une entreprise qui sera fermée sera une entreprise qui sera occupée et ouverte par les travailleurs et le gouvernement révolutionnaire», a lancé le ministre du Travail. Plongé dans une profonde crise politique, le Venezuela connaît une grave crise économique depuis la chute des cours du pétrole, dont il tire l’essentiel de ses revenus. Près de 80% des produits de première nécessité sont désormais quasiintrouvables selon des organismes privés. Kimberly-Clark avait annoncé samedi cesser ses activités au Venezuela en raison d’un «manque de devises» pour acheter les matières premières et de «l’augmentation rapide de l’inflation». La multinationale déclarait dans un communiqué que ces conditions rendaient «impossible» le fonctionnement de l’usine vénézuélienne. APS Mercredi 13 juillet 2016 9 Hausse de 8,1% au 1er semestre du marché automobile chinois LES VENTES de voitures en Chine ont augmenté de 8,1% au premier semestre, a annoncé hier la fédération des constructeurs, un chiffre nettement supérieur à leur prévision pour l’ensemble de l’année, mais le secteur reste prudemment optimiste sur l’évolution du marché au cours des prochains mois, très dépendante des décisions à venir en matière fiscale. Le premier marché automobile du monde avait marqué le pas l’an dernier avec le ralentissement global de l’économie avant d’entamer un rebond en octobre grâce à une mesure d’allègement de la fiscalité sur les petites motorisations. De nombreux observateurs ont émis des doutes sur la pérennité de ce rebond mais jusqu’à présent, les ventes ont atteint voire dépassé les attentes. Sur le seul mois de juin, elles ont progressé de 14,6%, a précisé l’Association chinoise des constructeurs automobiles, soit la plus forte hausse mensuelle enregistrée depuis décembre. Le cabinet d’études privé LMC Automotive a relevé le mois dernier de 0,4 point sa prévision pour l’ensemble de 2016, disant tabler désormais sur une croissance de 8% des ventes de voitures. Certains éléments traduisent toutefois un début de tension, comme l’indice des stocks calculé par l’Association chinoise des constructeurs automobiles, qui se situe au plus haut depuis novembre. Des analystes expliquent que la question de la prolongation au-delà de cette année de l’allègement fiscal sur les véhicules de moins de 1,6 litre de cylindrée constitue la principale incertitude quant à l’évolution du marché : la perspective de son expiration pourrait doper les ventes aux dépens de 2017, alors que sa prolongation pèserait sur le marché au cours des derniers mois de cette année. En tablant sur une expiration de la mesure fin décembre, le cabinet IHS prédit une baisse de 1,4% du marché l’année prochaine. Reuters Les places européennes dans le vert à la mi-séance, sauf Londres LES BOURSES européennes amplifient leur hausse mardi à la mi-séance, à l’exception de Londres, et s’orientent vers une quatrième séance consécutive de progression à la faveur d’un regain d’appétit pour le risque. À Paris, le CAC 40 gagne 1,55% (66,00 points) à 4 330,53 points vers 10h25 GMT. Il évolue à des plus hauts depuis le vote en faveur du Brexit le 23 juin. À Francfort, le Dax prend 1,42%. L’indice paneuropéen FTSEurofirst 300 s’octroie 0,82% et l’EuroStoxx 50 de la zone euro 1,57%. A Londres en revanche, le Ftse cède 0,10%, pénalisé par le raffermissement de la livre sterling, dont la dépréciation depuis le vote britannique lui avait au contraire permis d’enregistrer de meilleures performances que les autres grands indices européens. Les futures sur indices newyorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse alors que l’indice Standard & Poor’s-500 a déjà battu lundi ses records en séance et à la clôture. Le dynamisme des créations d’emploi aux Etats-Unis et la mobilisation des responsables politiques et monétaires dans les économies développées pour atténuer les conséquences possibles du Brexit contribuent à rassurer les investisseurs. Le secteur automobile mène la tendance en Europe avec une hausse de 3,74% dans le sillage de Daimler, qui s’adjuge 4,74%. Le constructeur allemand dit avoir observé au deuxième trimestre une hausse de son béné- fice d’exploitation et il a confirmé sa prévision d’une légère croissance du bénéfice d’exploitation ajusté annuel. PSA brille également avec une progression de 5,64% malgré une stagnation de ses ventes mondiales au premier semestre. Ce sont néanmoins les banques italiennes qui se distinguent le plus. UniCredit bondit de 8,59%, plus forte hausse de l’EuroStoxx 50, et entraîne avec elle l’ensemble de ses compatriotes. La banque italienne a annoncé mardi avoir placé 10% de son site de courtage en ligne FinecoBank, engrangeant 328 millions d’euros, dans le cadre de l’examen stratégique de ses activités annoncé la veille, qui pourrait déboucher sur des cessions d’actifs. Sur le marché des changes, la livre sterling poursuit son rebond face au dollar, à un pic d’une semaine aux alentours de 1,3170 dollar, au lendemain de la désignation de Theresa May au poste de Premier ministre en Grande-Bretagne, ce qui écarte au moins provisoirement le risque d’une période d’incertitude politique prolongée à Londres. L’euro remonte lui aussi, audessus de 1,11 dollar, tandis que le yen faiblit dans l’attente de mesures de soutien à l’activité promises par le gouvernement japonais. Les cours du pétrole se reprennent après leur chute de la veille et le Brent de la mer du Nord repasse au-dessus des 47 dollars le baril, en hausse de plus de 2%. 10 F O C U S Mercredi 13 juillet 2016 LE ROYAUME-UNI A UNE NOUVELLE PREMIÈRE MINISTRE Theresa May, une pro-UE pour mener le Brexit Par cription de Maidenhead (ouest de Londres), elle a été nommée ministre de l’Intérieur par M. Cameron lors du retour des tories au pouvoir en 2010. Philippe Bernard rois semaines après avoir voté à 51,9% pour sortir de l’Union européenne, le Royaume-Uni a, aujourd’hui, une nouvelle Première ministre qui…souhaitait y rester. Theresa May, 59 ans, ministre de l’Intérieur depuis 2010, qui avait eu la prudence – ou l’habileté – de rester au-dessus de la mêlée pendant la campagne référendaire, mais avait choisi le camp du «Remain», a ramassé la mise, lundi 11 juillet, après le retrait d’Andrea Leadsom, son unique concurrente, pour l’élection à la direction du Parti conservateur. A peine M me May avait-elle prononcé le discours destiné, lundi matin, à ouvrir une campagne qui devait durer tout l’été qu’elle était déclarée gagnante par forfait. Puisque le Parti conservateur dispose de la majorité au Parlement, son leader devient automatiquement Premier ministre. En milieu d’après-midi, David Cameron apparaissait brièvement devant Downing Street pour déclarer à quel point il était «ravi» qu’une femme aussi «forte et compétente» que Mme May lui succède si rapidement, étant donné les turbulences économiques. La grande histoire retiendra que M. Cameron a, contre son gré, fait sortir son pays de l’UE. La petite histoire gardera peutêtre les quelques secondes surréalistes de la vidéo où le Premier ministre, pensant probablement le micro fermé, chantonne en se dirigeant vers le 10, Downing Street, sitôt après avoir officialisé son départ. Mercredi, à l’issue de la traditionnelle séance des questions au Premier ministre à Westminster, M. Cameron ira remettre sa démission à la Reine en lui recommandant de nommer Mme May. Dans la foulée, celle-ci se rendra à Buckingham, où Elizabeth II, chef de l’Etat, T Photo : DR Réputation de dureté Étonnant dénouement Avant que les événements ne se précipitent, M me May avait déclaré qu’elle n’était pas pressée d’actionner l’article 50 du Traité de Lisbonne qui enclenche le délai de deux ans pour la sortie définitive de l’Union. «Avant la fin de l’année», s’était-elle contentée de dire alors qu’Allemands et Français pressent Londres de commencer la procédure. Mais elle pensait alors n’entrer en fonctions qu’en octobre et les trois mois gagnés sur ce calendrier pourraient accélérer la marche vers le Brexit. Cet étonnant dénouement à la crise politique qui a suivi la démission de M. Cameron au lendemain du référendum résulte de l’explosion en vol de toutes les personnalités qui s’étaient proclamées championnes du Brexit, mais qui, une fois la victoire acquise, ont rivalisé d’impréparation, de vanité et d’irresponsabilité. Après le retrait de Boris Johnson et de Michael Gove, les deux têtes de la campagne du «Leave», après la démission de Nigel Farage de la direction du Ukip, parti d’extrême droite fer de lance du référendum pour le Brexit, Andrea Leadsom n’a pas résisté longtemps. La pauvreté de sa rhétorique – «Le Brexit est une immense chance pour notre Photo : DR l’invitera à constituer son gouvernement. Aujourd’hui dans la soirée, le Royaume-Uni aura une nouvelle Première ministre. Theresa May, pour tenter de faire oublier son penchant proUE, a forcé le ton. «Brexit veut dire Brexit, a-t-elle martelé lundi. En tant que Première ministre, je veillerai à ce que nous quittions l’UE. Nous allons faire [de cette sortie] un succès. Il n’y aura aucune tentative de rester dans l’UE, aucune tentative d’y rentrer en douce, et pas de second référendum.» grand pays» –, son CV dans la finance gonflé et surtout le lien qu’elle avait fait entre sa qualité de mère de famille (opposée à Theresa May qui n’a pas d’enfants) et son aptitude à diriger le pays ont refroidi le parti. Réputée pour son austérité, sa détermination et, désormais, pour son habileté politique, Theresa May est souvent comparée à Angela Merkel. Elles ont en commun d’être de la même génération, d’être filles de pasteur, peu portées sur les mondanités et sans enfants. Toutes deux sont libérales et conservatrices, mais plus pragmatiques qu’idéologues. M me May est connue du public britannique depuis un discours de Congrès prononcé en 2002, en plein blairisme triomphant, où elle mettait en garde les tories contre l’image de «parti méchant» qui lui colle à la peau depuis Margaret Thatcher. Lundi, Theresa May s’est spectaculairement dissociée de la «dame de fer» des années 1980 en défendant l’intervention de l’Etat contre les inégalités sociales et les abus de la finance. «Nous ne croyons pas seulement dans les marchés, mais aussi dans les communautés locales, a-t-elle déclaré. Pas seulement dans l’individualisme, mais dans la société.» Theresa May, chrétienne pratiquante, se réfère à l’action paroissiale de son père pasteur pour définir son attachement au «service public». Elle a commencé sa carrière dans la banque après des études de géographie à Oxford, où elle a rencontré son mari, Philip, conservateur et financier lui aussi. Elue municipale, elle est devenue députée en 1997 et a occupé de nombreuses fonctions au sein du «cabinet fantôme» (opposition). Superbement réélue en 2010 dans sa circons- En dépit d’une grande fermeté sur l’immigration, elle est loin d’avoir réalisé l’impossible promesse de son parti de faire baisser les flux (Européens compris) à moins de 100 000 personnes par an, ce que lui reprochent les «brexiters». Défenseure du mandat d’arrêt européen, elle a longtemps plaidé en faveur de la rupture avec la Convention européenne des droits de l’Homme – qui empêche certaines expulsions. Récemment, elle a mis de l’eau dans son vin à ce sujet pour ne pas s’aliéner les tories modérés. Mais les deux principales cordes à son arc – immigration et finance – et sa réputation de dureté font d’elle une redoutable négociatrice pour les 27 de l’UE. Lundi, elle a promis d’obtenir «le meilleur accord pour la Grande-Bretagne» et de «façonner son nouveau rôle dans le monde». Considérée comme ultracompétente, mais introvertie et peu charismatique, M me May n’est connue que pour une extravagance : ses chaussures. Les escarpins à impression léopard qu’elle portait lors de son discours de 2002 sont dans toutes les mémoires, d’autant qu’ils ont été suivis par une impressionnante collection de souliers de toutes formes et couleurs, dont des cuissardes vernies noires portées lors de la visite du Président coréen en 2013. Mais cette exubérance est bien la seule entorse de M me May à sa légendaire sobriété. Avare en apparitions médiatiques, celle qui recevra mercredi les clés du RoyaumeUni contredit les règles du succès selon le marketing politique. Discrète sur sa vie privée -on sait seulement qu’elle aime les randonnées en montagne, le cricket et la cuisine et qu’elle a un diabète de type 1-, allergique aux mondanités, elle considère Twitter comme une perte de temps. Elle parle toujours de ce qu’elle fait, jamais de qui elle est. Tout le contraire de la brochette d’ego surdimensionnés -MM. Johnson, Gove, M me Leadsom- qui sont partis dans le décor. Pourtant, le curieux scénario de l’irrésistible ascension de Mme May la place en position de faiblesse. Nommée à la tête du pays sans élection ni même compétition au sein des tories, la voilà pour ainsi dire couronnée Première ministre d’un pays divisé et déstabilisé par le Brexit. P. B. In lemonde.fr T E M H A SUPPLÉMENT HEBDOMADAIRE DE LA TRIBUNE P13 P12 P14 L'exemple-type de la dévalorisation d'un secteur Annaba Constantine L'Algérie, un attrait touristique hypothétique La saleté ambiante chasse le tourisme Le tourisme, un créneau déficient DÉTÉRIORATION CONSTANTE DU CADRE DE VIE Dans les villes algériennes, les moustiques font des ravages durant la saison estivale. Sur le littoral comme à l’intérieur du pays, les nuées d’insectes se démultiplient dans les rejets nauséeux des eaux usées qui entachent, çà et là, le paysage. Au beau milieu des chefs-lieux de wilayas, les rats prolifèrent au point de se mêler à la circulation pour se servir au grand jour dans les poubelles et les dépôts anarchiques de déchets ménagers. Les bennes à ordures débordent constamment d’immondices. Les mauvaises odeurs empestent tout le voisinage. Inconscients, les citoyens rejettent leurs ordures à n’importe quelle heure de la journée. Les passants, pareillement insouciants, se débarrassent aussi de leurs détritus à même la rue. Paquets de cigarette, sachets de tabac à chiquer, pots de glace, bouteilles de jus et d’eau minérale, gobelets à café, mouchoirs usagés et emballages divers sont jetés, sans aucune gêne, n’importe où. Une infraction que plus personne ne dénonce. Sur la plage, de jeunes mamans lâchent les couches usagées de leurs bébés sur le sable. Le spectacle est affligeant. Les collectivités locales font de même. Toutes les communes répandent leurs déchets dans des milieux naturels très sensibles. Les oueds, les montagnes, les forêts et les bords de mer sont délibérément souillés. Des chargements de camelote sont, chaque jour, impunément abandonnés sur des sites d’une grande beauté et, parfois, chargés d’histoire Photo : DR Inconscience du citoyen et laxisme des autorités Par Kamel Amghar os villes sont sales. L’aveu émane du Premier ministre qui ne cesse d’instruire les walis dans ce sens. Lors des multiples rencontres gouvernement-walis, Abdelmalek Sellal revient toujours à la charge pour reprocher à ses hôtes le recul constant de l’hygiène publique et la détérioration continue du cadre de vie. «J’ai eu honte», lâche le wali N d’Alger, Abdelkader Zoukh, au sortir de l’une de ces réunions. Les citoyens, partout à travers le territoire national, souffrent de cette saleté qui envahi l’espace urbain et ses environs. Certes, on peut leur imputer le manque de civisme et le peu de respect de l’environnement et des biens communs, mais la grande responsabilité incombe aux pouvoirs publics auxquels échoit la charge de faire respecter les lois et de veiller sur les intérêts de la collectivité. Il est dans leur rôle d’assurer la salubrité urbaine et la gestion des déchets. Ils ont aussi des prérogatives et des pouvoirs pour recadrer les pseudos citadins «nuisibles» et blâmer les pollueurs. Dans les villes algériennes, les moustiques font des ravages durant la saison estivale. Sur le littoral comme à l’intérieur du pays, les nuées d’insectes se démultiplient dans les rejets nauséeux des eaux usées qui entachent, çà et là, le paysage. Suite en page 14 T H E M A Mercredi 13 juillet 2016 La saleté ambiante chasse le tourisme L’Algérie, un attrait touristique hypothétique É Mohamed Rahmani L’ pas terminés s’agissant de l’autre. Mais il n’y a pas que les structures d’accueil qui inciteraient à en faire un point de fixation, il reste évidemment tout ce qui reste autour et qui pourrait justifier leur existence à commencer par les lieux attractifs pour les hypothétiques touristes : merveilles locales, sites culturels et historiques, espaces de convivialité et de loisirs. La ville ne dispose pas d’une seule piscine, d’une seule salle de cinéma, de parcs et jardins viables, de moyens de transports, hormis le tramway et à un degré moindre le téléphérique, viables à tout point de vue et notamment confort et surtout hygiène, de librairies, de magasins de vente d’objets de souvenirs qui seraient authentiquement constantinois, voire algériens. A tout cela il faudrait rajouter la grande anarchie prévalant dans les artères commerciales sinon les plus fréquentées parce que populaire et/ou le risque d’insécurité pour une personne étrangère dès que l’on sort desdits lieux fréquentés. A l’exception des artères principales, autrement dit celles débouchant sur des sièges de l’administration locale (wilaya, commune) et autres édifices administratifs importants, le parcours est littéralement balisé par l’amoncellement d’ordures renouvelées à une cadence exponentielle malgré l’acharnement des services d’hygiène de la commune pour leur enlèvement pratiquement d’heure en heure. A cela, il faudrait encore ajouter, les engagements pris par les pouvoirs publics locaux de livrer à usage public le chemin des touristes qui ceint les gorges du Rhumel et inachevés ou pis entamés et actuellement en suspens, le quasi-fabuleux ascenseur du boulevard de l’abîme et bien d’autres lieux qui raviraient tout étranger en visite à Constantine. Néanmoins, dans la réalité de tous les jours, il est désormais clair que le retour des touristes demeure une vue de l’esprit. Il faudrait certainement beaucoup de temps pour un retour à une situation normale quoi que tous les facteurs contribuant à la dévalorisation de la ville vont nettement plus vite que les attentions convenues pour rétablir des équilibres désormais incertains. Mais cette réalité n’est pas exclusive à la seule wilaya de Constantine et si elle est moins visible ou plus atténuée ailleurs, la désaffection du touriste pour un pays, des régions parfois uniquement au monde par leurs beautés, contrastes est elle bien réelle. A. L. LA SALETÉ A PRIS DES PROPORTIONS ALARMANTES Nettoyons nos villes avant de parler de tourisme Malik Boumati QUEL est le premier constat que fait un étranger lorsqu’ il débarque dans la ville de Tizi Ouzou ? De grands bacs à ordures qui débordent sur les trottoirs et plein de détritus dans les rues. Toutes les rues. Les trottoirs et les chaussées plein de toute sorte de petits emballages de confiserie ou de tabac, entre autres. Que ce soit un étranger ou un Photo : DR De notre correspondant à Tizi Ouzou incivisme, l’indiscipline et la négligence des citoyens en matière d’hygiène et de propreté de la ville d’Annaba font que toutes les opérations de nettoyage menées aussi bien par les services de la commune, de la direction de l’environnement ou encore ces campagnes initiées par certains citoyens ne tiennent que quelques jours. Les agents de la commune qui sillonnent chaque jour les cités pour enlever les amas d’ordures ménagères entassées à chaque coin de rue, malgré la présence des bacs réservés à ces déchets, n’en sont pas venus à bout. En effet, les sites nettoyés se retrouvent quelques heures plus tard submergés par toutes sortes d’ordures prises d’assaut par toutes sortes de bestioles, insectes, rats, chats et chiens qui se disputent cette pâture sous le regard impassible et un tantinet amusé des habitants. On se débarrasse de ses déchets sans trop se soucier de leur impact sur l’environnement sur sa propre santé ou celle des siens et des habitants du quartier. On marche dans la rue, on consomme, on jette son gobelet ou sa bouteille de plastique sur le trottoir ou sur la chaussée. Epluchures, sachets, emballages et autres jonchent le sol écrasés par les véhicules qui passent en trombe et avec le vent ces déchets sont emportés et pour certains tournoient dans le ciel comme des vautours pour s’accrocher aux arbustes faisant office d’espaces verts. La ville est ainsi défigurée et offre l’image d’une cité sale que les visiteurs et touristes découvrent regrettant d’avoir choisi cette destination pour quitter les lieux parfois le jour même. Les cités de la ville croulent sous les ordures, à l’entrée des immeubles, sous les fenêtres, sur ce qui semble être des espaces verts, sur les voies, sur les trottoirs, bref un peu partout renvoyant ainsi une image de saleté ambiante, grandeur nature et avec laquelle tout le monde s’accommode. «La commune ne fait pas assez, elle ne ramasse pas les ordures suffisamment et c’est pourquoi il y en a tant», nous a rapporté un habitant de la cité Safsaf. Un autre nous dira que ce n’est pas vrai et que les agents de la ressortissant algérien établi à l’étranger, sa première réaction quand il met les pieds dans la ville des genêts est une grimace. De déception ou, dans certains cas et certains lieux, de dégoût. Les milliards dépensés dans les opérations d’embellissement n’ont finalement pas servi à grand-chose, hormis les quelques jardins réhabilités. Comment pourrait-on prétendre à l’accueil de touristes si on n’arrive même pas à garder nos villes propres ? Comment un touriste peut-il être attiré par une ville comme Tizi Ouzou, alors que ses autochtones continuent à jeter détritus, bouteilles et canettes de bières par les fenêtres de leurs voitures ? Quand les habitants continuent à faire sortir leurs ordures ménagères à toute heure de la journée, malgré toutes les campagnes de sensibilisation lancées par les autorités locales et de wilaya. Cette situation est partagée malheureusement par de nombreuses wilayas du pays. La saleté est partout et la vie citadine n’a pas encore atteint les mentalités des populations. Il n’y a finalement pas de quoi accueillir de touristes étrangers dans nos contrées. Pourtant, les pouvoirs publics disposent d’organismes et d’institutions chargés de cette question d’hygiène et d’environnement. Des directions et des maisons de l’environnement, des bureaux et des services d’hygiène et autres polices de l’urbanisme sont autant d’institutions dédiées à l’environnement et à l’hygiène, mais dont les actions restent limitées en termes de résultats sur le terrain. Faut-il réformer le fonctionnement de ces structures pour les rendre efficaces ? Il semble clair que oui, mais cette action ne peut, à elle seule, venir à bout de ce phénomène de saleté qui gangrène les villes algériennes. Surtout si l’on considère cette question comme un élément clé dans la volonté de promouvoir le tourisme en Algérie. Effectivement, le développement du tourisme dans notre pays passe par plusieurs étapes, notamment par celle de l’élimination de toute cette saleté qui enlaidit les rues (trottoirs et chaussées). Le corps des balayeurs tend à disparaître alors qu’il est le mécanisme le plus pratique pour le nettoyage des trottoirs et des rues dans nos villes meurtries. L’Epic Codem créé pour la collecte des ordures, a-t-elle les moyens de renforcer les rangs des balayeurs en constante régression dans la ville des genêts ? Les villes algériennes peuvent-elles se permettre cette démarche qui nécessite, il faut l’avouer, des fonds importants ? Le tourisme, c’est bien, mais commençons déjà par nettoyer nos villes et éduquer nos compatriotes. Par réformer l’école qui a fini par abandonner la pédagogie et la morale au profit de l’idéologie. Réformer cette école qui inculque aux enfants la haine des autres, au lieu de planter dans leurs cœurs les graines de l’amour et de la fraternité. Et quand les infrastructures touristiques seront enfin disponibles, l’on pourra enfin parler du développement du tourisme et de la promotion de la destination Algérie. M. B. Photo : DR voquer le tourisme sinon sa relance car est-il besoin de le rappeler l’Algérie avait été au lendemain de l’indépendance et jusqu’à la fin des années 1970 une destination privilégiée des Européens et évoquer bien entendu les mesures prises dans l’objectif de la (relance) confirmer donne la wilaya de Constantine comme la meilleure preuve physique de l’inertie qui a longtemps prévalu et laquelle, par nécessité économique comparativement aux voisins régionaux, même progressivement éradiquée n’en demeure pas moins poussive. Ainsi, ne saisissant pas l’opportunité de la méga manifestation «Constantine, Capitale de la culture arabe 2015» (Ccca-2015), un évènement international sur lequel l’Etat n’a pas financièrement lésiné, la wilaya, exception faite de l’hôtel Marriott, n’a pas enregistré de nouvelles structures d’accueil ou si tant est qu’il en soit, et ce, malgré le statut (nombre d’étoiles) dont il faudrait s’interroger sur les conditions de leur attribution, Constantine a fait «mieux» en lançant la réhabilitation de ses deux plus anciens hôtels en l’occurrence le Cirta et le Panoramic, avec l’idée de les remettre en exploitation avant l’ouverture de la manifestation culturelle internationale. Cela n’a pas été le cas. Pis, ils ne seront livrés ni au cours de l’année concernée et encore moins aujourd’hui puisque si l’un (Panoramic) est toujours fermé pour cause de «contentieux» administratif entre partenaires commerciaux, les travaux ne sont toujours De notre correspondant à Annaba Photo : Archives A. Lemili 13 ANNABA CONSTANTINE, L’EXEMPLE-TYPE DE LA DÉVALORISATION D’UN SECTEUR De notre correspondant à Constantine Mercredi 13 juillet 2016 commune ont augmenté les rotations. «Les éboueurs font leur travail, nous confie un vieil homme de la même cité, ce sont les habitants qui jettent leurs ordures n’importe comment et n’importe où, on ne soucie pas du tout de l’environnement car les gens ne sont pas conscients de ce qu’ils font, pour eux, c’est un geste anodin pourvu qu’ils sortent leurs poubelles de chez eux et ça s’arrête là. Ce que deviennent ces ordures, leur impact sur sa vie, sur sa santé, sur son environnement immédiat, il s’en fiche. Il faudrait une éducation civique de tous les jours pour bien ancrer la culture de l’environnement dans les esprits de sorte que les gens changent de comportement et réfléchissent à deux fois avant de se débarrasser de leurs ordures. Il faudrait une campagne qui doit être menée tous les jours par l’intermédiaire des associations de quartier, la radio, les chaines Photo : Archives 12 de télévision pour organiser plus tard un concours du quartier ou de la cité la plus propre. Cela stimulerait les habitants qui y adhéreraient, j’en suis sûr, et ce, pour le plus grand bien de tous.» Côté plages et il y en a plus d’une quinzaine surveillées, c’est la débandade, si celles-ci sont livrées au public chaque matin nettoyées, le soir elles sont dans un état bien pitoyable. A perte de vue ce sont des centaines de bouteilles en plastique qui trainent sur le sable et sur la promenade, des restes de victuailles et même des couches-bébés usagées. Des cannettes de bière et des tessons de bouteilles sont jetées dans les rochers, et ce, malgré la présence de poubelles plantées et bien en vue et les panneaux d’interdiction de jeter les ordures. Une indiscipline qui fait fi de toutes les mesures prises rendant ces plages repoussantes. Dans ces conditions, tous les efforts consentis, toutes les dépenses engagées, tous les moyens mis à disposition (humains et matériels) s’avèrent sans impact réel sur la situation qui empire chaque jour et surtout sur la relance du tourisme qu’on veut réaliser. Le touriste qui arrive s’attend à visiter une ville propre où il fait bon y vivre pour passer quelques jours de vacances, découvrir les sites, les paysages, les musées se délecter des plats du terroir apprécier les musiques, aller assister à des spectacles, communiquer avec les habitants. Hélas, rien de tout cela et c’est bien dommage pour une ville qui respirait il n’y a pas si longtemps, la propreté, l’ordre et la discipline. Les restaurants tiennent des bouges, des fast-foods où les conditions d’hygiène sont peu respectées avec souvent des intoxications alimentaires, des services de très mauvaises qualité dans les hôtels même ceux dits de luxe, des propos pour le moins insultants qu’on est obligés d’entendre dans la rue et cette saleté ambiante ne sont pas pour encourager le touriste à venir dans cette ville. La vérité est dure à accepter, mais c’est la vérité. M. R. T H E M A Mercredi 13 juillet 2016 15 ENVIRONNEMENT CONSTANTINE Le tourisme, un créneau déficient De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi es intentions des pouvoirs publics sont plus que jamais focalisées sur un vecteur que l’on dit capital pour contribuer au PIB dans cette conjoncture critique de l’économie nationale : le tourisme, sous toutes ses formes. Chaque région de l’Algérie profonde détient ses multiples et divers atouts pour drainer les visiteurs locaux et étrangers. La dernière rencontre ayant réuni les walis de l’Est sous la présidence du ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales aura été une énième occasion de soumettre la problématique du secteur à débats. Et comme la saison estivale vit déjà son deuxième mois, les orientations ont été axées sur la plus-value que peuvent engendrer les willayas du littoral pour concourir à l’économie, voire une microéconomie qui profite aux caisses des collectivités locales et permettent de générer une dynamique à plein temps. Comme à l’accoutumée, sur papier les propositions fusent et aussi la facilité de concertation, loin de la réalité du terrain qui renvoie un cliché terne quant à la situation des villes algériennes. Hygiène laissant à désirer, irrespect des règles et outils de l’urbanisme, absence d’un maillon régional pouvant en premier lieu intéresser le tourisme national… La carte postale est entachée par de nombreuses irrégularités n’en déplaise aux offices qui veulent réanimer un créneau en berne. Les moindres commodités pouvant incitées les visiteurs à sillonner les cités sont quasi inexistantes. Le dernier conseil de wilaya tenu à Constantine, il y a quelques jours laisse perplexe : les gestionnaires peinent à nettoyer les quartiers et les rotations communales pour la collecte des ordures ménagères restent insuffisantes, et l’incivisme des citoyens y rajoute… Quant au respect des horaires de passage des camions. De plus, voire pire, en 2016, les responsables locaux parlent encore de toilettes publiques et songent à en implanter quelques-unes… Tant mieux pour la propreté de la ville, mais dommage pour cet énorme retard ! Constantine est présentée à chaque Photo : DR L région de Constantine. Le déclic obéit à des critères et implique plusieurs paramètres dont en priorité la ressource humaine qualifiée. «Les sites évoquent une tranche de l’histoire de Constantine tout comme l’artisanat et l’art culinaire. C’est aux gestionnaires d’offices de faire bouger les choses en innovant afin de rendre tous ces acquis plus attrayants à travers des circuits bien déterminés», estiment des observateurs. «Constantine a bénéficié de quelques projets structurants et de capacités d’accueils non négligeables (l’hôtel Marriott). Il reste aux responsables de trouver des mécanismes appropriés pour attirer les touristes qui malheureusement ne se bousculent pas au portillon, et même la manifestation ‘‘Constantine, capitale de la culture arabe-2015’’ n’a drainé que peu de monde. Il y a quelque chose qui rendez-vous comme un pôle touristique par excellence étant donné sa dotation naturelle en sites et ancienne médina. Ponts, Souika, Sidi Rached, Salah Bey, Tiddis, Tombeau de Massinissa, les gestionnaires les citent à occasion politique, économique ou culturelle. Mais la dégradation continue de sévir dans quelques aires sans provoquer l’urgence souhaitée pour sauver les sites des multiples altérations. La cité millénaire peut compter sur ses acquis pour animer son tourisme et engranger des recettes supplémentaires. Message en ritournelle de l’exécutif. Une intonation qui revient intensément depuis que la chute des prix des hydrocarbures fragilise les caisses. Or ce vœu est resté dans un concept de base, les statistiques en la matière ne reflètent aucun bonus chiffré en devise ou en dinars pour la cloche», ajouteront-ils. Certaines voix sont profondes dans leur analyse affirmant que seul un forum régional impliquant tous les acteurs du secteur pourrait coucher de nouvelles idées aptes à promouvoir le tourisme local, «confiné» jusqu’ici dans un microcosme de satisfecit assez banal loin des aspirations de la feuille de route érigée par le gouvernement. Pour redevenir des métropoles dignes de ce nom, les villes algériennes doivent réinventer leur attrait. Des correctifs demeurent nécessaires pour faire repousser la laideur urbanistique. Préserver et entretenir les espaces verts qui existent et veiller à la propreté de la ville pourront être un premier pas vers le civisme, qui devra en appeler d’autres... N. H. Inconscience du citoyen et laxisme des autorités Suite de la page 11 Photo : Archives Au beau milieu des chefs-lieux de wilayas, les rats prolifèrent au point de se mêler à la circulation pour se servir au grand jour dans les poubelles et les dépôts anarchiques de déchets ménagers. Les bancs des arrêts de bus sont poussiéreux et amochés par des affichages anarchiques. Les usagers des transports urbains préfèrent rester debout à quelques mètres de l’abribus. Les bennes à ordures débordent constamment d’immondices. Les mauvaises odeurs empestent tout le voisinage. Inconscients, les citoyens rejettent leurs ordures à n’importe quelle heure de la journée. Les passants, pareillement insouciants, se débarrassent aussi de leurs détritus à même la rue. Paquets de cigarette, sachets de tabac à chiquer, pots de glace, bouteilles de jus et d’eau minérale, gobelets à café, mouchoirs usagés et emballages divers sont jetés, sans aucune gêne, n’importe où. Une infraction que plus personne ne dénonce. Sur la plage, de jeunes mamans lâchent les couches usagées de leurs bébés sur le sable. Le spectacle est affligeant. Les collectivités locales font de même. Toutes les communes répandent leurs déchets dans des milieux naturels très sensibles. Les oueds, les forêts, les montagnes et les bords de mer sont délibérément souillés. Des chargements de camelote sont, chaque jour, impunément abandonnés sur des sites d’une grande beauté et, parfois, chargés d’histoire. Les gorges de Chaâbet Lakhera (Kherrata), les oueds Agrioun et Soummam, la mer (Boulimat, Aokas, Jijel) et des forêts luxuriantes (Boukhelifa, Tamridjt, Akfadou…) sont sauvagement sabotés par de gigantesques amas de saletés qui brûlent et dégagent des odeurs toxiques. La côte d’alerte se trouve largement dépassée. Le péril est là. Implacable. On doit revoir ce volumineux dossier des déchets dans tous ses aspects à commencer par le tri, la récupération, la mise en place de décharges contrôlées, la taxation des activités polluantes et la sanction des contrevenants aux règles de l’hygiène collective. Les autorités doivent, d’abord, se corriger elles-mêmes avant de faire preuve de fermeté à l’endroit du citoyen. Les communes, qui sont aujourd’hui les principaux pollueurs du milieu naturel, doivent absolument donner l’exemple en premier. L’incivisme du citoyen s’inspire justement de cette incurie des collectivités locales. Alors seulement, on pourrait parler de tourisme, de culture et de voyage. Il faut nettoyer devant sa porte pour recevoir ses hôtes. C’est la moindre des civilités. K. A. 16 M O N D E Mercredi 13 juillet 2016 LE PSEUDO ÉTAT ISLAMIQUE A SUPPLANTÉ Comment faire face à Daesh, Par Moussa Mara* est un acronyme qui effraie partout sur la planète. Le pseudo État islamique (EI), plus connu sous le nom de Daesh - en arabe : ad-dawla al-isl?miyya -, a supplanté Al-Qaïda en moins de trois ans et suscite aujourd’hui l’attention des leaders mondiaux. Il personnifie le terrorisme dans ce qu’il a de plus violent, de plus déterminé et, sans doute, de plus organisé. Il est apparemment animé par un projet politique, en tout cas il est perçu comme tel par les nombreux adeptes qu’il fait sous toutes les latitudes. Il dispose de moyens significatifs et, ce qui n’était pas le cas pour ses devanciers, semble avoir une ambition territoriale, ce qui donne de la consistance à sa démarche. Daesh, c’est une C’ internationales sur notre territoire. Néanmoins, une exacerbation des violences, des attaques et des comportements violents pour faire dérailler le processus de paix est à anticiper, avec comme corolaire l’affaiblissement de l’État et le maintien du désordre. Autant de facteurs qui seront propices à la constitution de bases logistiques, de sanctuaires à partir desquels des attentats pourraient être projetés dans le Sahel ou en Occident. Quand on sait que Daesh disposerait d’armes chimiques, même en petites quantités, on devrait craindre le pire ! Photo : DR «Il ne faut pas sousestimer la fascination des populations» organisation dotée d’un projet politique aussi simple que destructeur : faire le maximum de morts parmi ceux décrétés ennemis de l’islam (presque toute la planète y compris l’Arabie saoudite), conquérir le maximum de territoires et y faire régner les lois les plus dures apparemment tirées de la charia, résister et porter la destruction partout où cela est possible, surtout en Occident et parmi les Occidentaux considérés de tout temps par les islamistes les plus zélés comme le mal absolu. C’est simple et efficace car c’est fondé sur une organisation méticuleuse, bien calculée et servie par des moyens apparemment significatifs. Daesh, c’est un label qui charrie à son espace originel (Irak et Syrie) de nombreux combattants, dont des étrangers, parmi lesquels figurent sans doute des maliens. Tous attirés par ce projet destructeur ; tous, marginaux ou radicaux, terroristes court-termistes qui trouvent là un motif et une illusion du combat pour un califat mondial contre les «cofres», fantasmes de beaucoup d’entre eux. Daesh, c’est la mobilité et l’impression de l’omniprésence sur tous les théâtres terroristes (Moyen-Orient, Sahel, Maghreb, Nigéria, Indonésie, Somalie,...) alors que ce sont des organisations locales qui se placent sous son acronyme pour bénéficier de l’effet de mode et de la visibilité qui lui est associé. Cette mobilité et cette visibilité constituent des armes redoutables entre les mains des responsables de l’organisation. Ils sont contraints en Syrie et en Irak...et les voilà en Libye et au Sahel. l’affaiblir en Libye après la campagne engagée contre elle dans le Golfe. Cette confrontation, jugée imminente par de nombreux spécialistes, sera musclée. L’objectif : détruire l’essentiel de ses forces et de son organisation autour de Syrte pour annihiler la double menace qu’elle constitue pour la Libye et son processus politique de sortie de crise, mais aussi pour l’Europe, seulement distante de quelques centaines de kilomètres des côtes libyennes. Cette action militaire importante a évidemment été anticipée par l’organisation, et elle a sans doute préparé ses ripostes. L’une d’entre elles, qui est utilisée en Syrie, est de disperser au maximum ses troupes, de se fondre dans la population et d’essaimer sur des zones larges et inhospitalières. Autrement dit de se mettre hors de portée des bombardements aériens et même des coups de boutoirs des forces spéciales terrestres. Daesh continuera à se battre sur le théâtre libyen mais est également susceptible de se répandre au Sud, dans la zone sahélienne qui présente, c’est le cas du nord Mali, quelques opportunités d’implantation. Le nord de notre pays est faiblement contrôlé, Vers la confrontation Les grandes puissances semblent se préparer à une confrontation inéluctable avec l’organisation Daesh, afin de Photo : DR S’il est improbable que la présence de Daesh au nord Mali se transforme en conquête territoriale, comme on l’a vu en Irak, en Syrie ou en Libye, elle représente néanmoins des bases logistiques, des sanctuaires à partir desquels des attentats pourraient être projetés dans le Sahel ou en Occident. Pour lutter contre Daesh, «avec l’appui de la Minusma et du dispositif français Barkhane (...) les forces armées maliennes (Fama) doivent jouer leur partition dans la lutte contre le terrorisme» et «tous les segments de la société malienne et de l’environnement sahélien sont à mobiliser». étendu, avec des zones désertiques peu peuplées. Le nord Mali, un espace sous la menace Le Nord Mali sort de conflits avec de nombreux groupes armés occupant l’espace et qui ne sont pas intégrés comme une armée conventionnelle. Certains de ces groupes sont essentiellement unis par un instinct commun de survie, un opportunisme lié aux intérêts matériels (contrebande, trafics....), soucieux de se défendre contre des agresseurs. Comme par le passé, cela facilite l’implantation de combattants extérieurs, organisés, déterminés et ayant des moyens. Il est donc probable que des groupes ou des individus armés, venant de Libye ou de plus loin, soient tentés de venir s’installer au Nord du Mali, renforcer les groupes de terroristes, de bandits et de fauteurs de troubles et constituer ainsi des foyers d’insécurité majeurs. Cela sera une menace importante pour le processus de paix. Certes, il est improbable que cette donne se transforme en conquête territoriale au Mali comme on l’a vu en Irak, en Syrie ou en Libye, en raison de la présence de forces armées Il y a une menace Daesh, sur le Mali comme il y a une menace terroriste quasi permanente sur notre pays à travers la force d’attraction qu’elle constitue pour tous les marginaux, radicaux... La différence avec Daesh, c’est qu’elle vend l’illusion d’un État islamique fondée sur le rejet des autres, des puissances occidentales, ce qui attire ceux qui se sentent marginalisés dans le monde tel qu’ils se le dessinent. La force de Daesh, c’est qu’elle vend l’illusion d’une organisation islamique mondiale, au-delà des frontières, mue par la religion et elle seule. Cela attire vers elle, ce qui est grave pour notre pays, tous les radicaux de tout poil qui voudraient purifier la société, l’islamiser à l’extrême et en partie parce qu’ils ne s’y reconnaissent pas. Ces radicaux sont nombreux et difficilement identifiables. On les trouve dans nos medersas [écoles, tant laïques qui religieuses, ndlr], dans nos mosquées, au Nord comme au Sud, dans nos campagnes, dans nos villes, dans nos familles, dans nos ateliers. Certains sont cachés, d’autres sont visibles, certains portent la barbe, d’autres pas. En outre, avec un Internet facilement accessible y compris dans les zones les plus reculées, de nombreux concitoyens sont plus facilement manipulables. Daesh chez nous ne se traduira sans doute pas par des hordes de blindés et de mitrailleuses M O N D E Mercredi 13 juillet 2016 17 AL-QAÏDA EN MOINS DE TROIS ANS au Mali et au Sahel Comment faire face à une hydre de cette dimension, dont des tentacules sont peut-être déjà présentes parmi nous ? Le caractère aussi bien immédiat que diffus de la menace nous oblige à adopter plusieurs attitudes et à nous organiser pour les conduire de manière concomitante. Tous les segments de la société malienne et de l’environnement sahélien sont à mobiliser, sous l’égide de nos responsables publics pour faire face à un terrorisme de nouvelle dimension qui se profile à l’horizon et qui transformera sans doute nos modes de vie et nos relations sociales. Le plus tôt serait le mieux, dans ce domaine comme ailleurs, quelques minutes peuvent être déterminantes. La sensibilisation de ceux qui s’apprêtent à ouvrir un front libyen contre le pseudo État islamique sera déterminante pour la suite. Ils doivent anticiper et préparer l’après-offensive contre Daesh en Libye, et notamment la dissémination des combattants dans le Sahel et les menaces supplémentaires créées par celle-ci sur nos pays. Ils doivent de ce fait s’organiser pour mettre en place un dispositif de renseignement, d’observation et de frappes pour limiter ce phénomène. Nous devons leur demander de mettre en place un dispositif massif de surveillance des mouvements, suivi d’interception pour détruire les tentatives de fuite vers le Sahel. À ce dispositif actif à la source devrait correspondre des initiatives de traitement à destination. C’est là où le dispositif Barkhane de la France pourrait être utile. Nos autorités doivent travailler de concert avec ce dispositif, mobiliser contre les terroristes, dans le cadre du G5 Sahel (idéalement) pour que de nombreuses initiatives de surveillance, de patrouilles, de détection et de traitement de ces menaces puissent être conduites. En agissant en amont et en aval de la menace, on réduira ses impacts. Les forces armées maliennes (Fama) doivent jouer leur partition dans la lutte contre le terrorisme. Pour ce faire, il est indispensable d’accélérer la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger. Le désarmement, la démobilisation et l’intégration des groupes armés participent de la reconstruction des forces armées maliennes avec leur déploiement afin que le théâtre des opérations soit valablement occupé et sécurisé. Il est souhaitable que cela soit effectif d’ici à la fin de 2016. Par cette avancée, on suscitera d’un côté la rupture nette entre les terroristes et trafiquants, et de l’autre les groupes armés dont certaines postures sont bien ambigües. La démobilisation des groupes armés et leur insertion partielle parmi les Fama, éclaircira considérablement l’environnement sécuritaire au Nord. Nous aurons face à nous des forces hostiles à détruire, avec l’appui de la Minusma et de Barkane. Cela permettra d’engager enfin la seconde phase de la pacification du Nord du Mali, c’est-à-dire la lutte contre les groupes terroristes et les narco-trafiquants. C’est ce dispositif qui devra faire face à une éventuelle insertion de Daesh sur notre territoire. Accélérons sa mise en place et battons-nous pour que les éventuels combattants du pseudo État islamique ne viennent trouver le Nord dans une situation aussi confuse que celle en cours actuellement! Le rôle central des services de renseignement Les services de renseignement doivent être impliqués plus fortement dans la lutte contre le terrorisme et le trafic de drogue à travers une plus grande collaboration avec tous les pays frontaliers. Ils doivent disposer d’une meilleure connaissance de ces groupes et fonder leurs actions à partir d’analyse plus fine de ces groupes. Nos services doivent cartographier leur composition et les mouvements en leur sein, mieux utiliser le renseignement humain et travailler plus étroitement avec les éléments des groupes armés, afin de bénéficier de leurs connaissances et expériences de terrain. La connaissance de nos militaires, de nos administrateurs civils, des élus locaux, des leaders traditionnels et des différents réseaux constitués sur cet espace doit nous permettre d’être aussi bien renseignés que ceux qui disposent des systèmes d’observation et d’espionnage les plus sophistiqués. Aucun moyen ne doit être sous-estimé dans ce combat et nous devons fortement soutenir nos hommes du renseignement dans leur action. L’issue de la bataille se jouera autant sur le terrain militaire que dans le domaine du renseignement. Nos services doivent également s’intéresser aux viviers terroristes, aux combattants nationaux dans leurs rangs ainsi qu’à ceux qui sont de retour ou susceptibles de l’être. Nous devons pouvoir inventorier toutes les menaces potentielles de collusion entre la société civile et les terroristes, mieux surveiller les lieux de radicalisation, partout sur le territoire, ficher et suivre les personnes à risque, les prêcheurs radicaux, tracer leurs mouvements de fonds ainsi que leurs activités sociales et religieuses. Il est indispensable que les services de renseignement améliorent de manière significative la connaissance du monde religieux de notre pays et du Sahel, qu’ils suivent mieux les filières d’expatriation pour des études religieuses ainsi que les jeunes ayant emprunté ces dernières, ceux qui rentrent au bercail, leurs activités...Le recours à des spécialistes du monde religieux, aux sociologues, psychologues et autres experts permettant de décrypter les comportements et les risques s’avèreront indispensables. C’est à une véritable révolution qu’il faut convier notre dispositif de renseignement face à des menaces majeures comme celles-là. Les pays ayant cette expérience peuvent nous aider. N’hésitons pas à apprendre d’eux comme nous ne devons pas hésiter à sortir des sentiers battus pour améliorer notre système de renseignement. «Ouvrir le chantier du statut de la religion et des leaders religieux» Il faut plus de proximité entre l’État et le clergé ainsi que les organisations religieuses pour aider les services dans leurs activités. L’État doit mettre en place un cadre institutionnel approprié pour ce faire et créer des occasions et passerelles de collaboration. Il doit savoir mettre les leaders religieux en mission contre le radicalisme et toute tentation destructrice. Il faut une forte implication des leaders religieux pour enseigner et faire connaitre la religion, convaincre le corps social du langage non belliqueux et constructif de la religion. Ils doivent être mis en mission vers cet objectif à travers des programmes et dispositifs massifs, couvrant l’ensemble du territoire, particulièrement les couches sensibles, pour obtenir des résultats à moyen terme. Nous devons aussi ouvrir le chantier du statut de la religion et des leaders religieux, leurs droits et devoirs, leur donner des canaux d’expression et établir entre les pouvoirs publics et les cultes des rapports de collaboration et de complicité qui ne sont en rien contraires à la laïcité. Il s’agit pour l’État d’intégrer la religion comme un facteur d’harmonie sociale plutôt que de l’ignorer et de pratiquer la politique de l’autruche qui nous conduira à une impasse. Il n’y a pas de moyens plus efficaces de lutter contre l’extrémisme religieux que la religion elle-même. Il faut emprunter cette voie de manière résolue. L’État malien doit savoir traiter de la question de la place de la religion dans notre société et des rapports entre le religieux et le politique, entre le religieux et l’État pour établir des relations apaisées. Seules ces dernières permettront d’éliminer toute probabilité de rapports de forces et de confrontation. La religion est un hymne à la paix et à la vie, elle doit être promue et comprise comme tel. Nous ne devons pas en avoir peur, mais éluder les débats qui la concernent. L’État doit aussi ouvrir d’autres chantiers qui alimentent la collaboration intelligente avec les religions. Les comportements moraux dans la société doivent être encouragés, l’exemplarité des leaders est à soutenir, les bonnes mœurs sont à protéger, les enfants doivent être élevés de manière probe, l’action publique doit être conduite de manière honnête et efficace et surtout exclusivement au service des populations. Ce sont autant d’éléments qui aideront le pays à vivre sa foi et avec ses croyances de manière harmonieuse et non violente. Cela facilitera nos efforts pour extraire nos enfants de la tentation du diable et de l’extrémisme de toutes sortes comme celle de Daesh. Nous ferons face à Daesh avec la force mais sans oublier l’intelligence et l’organisation et avec la ferme volonté de traiter de toutes les questions que le succès relatif de cette organisation pose à l’humanité. M. M. *Moussa Mara, ancien Premier ministre du Mali ([email protected]) In latribune.fr Photo : DR «Le dispositif Barkhane de la France pourrait être utile» Photo : DR lourdes qui déferlent sur une ville ou une partie du territoire, mais des dizaines de milliers de nos compatriotes - dans leurs maisons, leurs lieux de culte, au bord de leurs champs - partagent une certaine idéologie et sont plus ou moins prêts à s’engager dans le combat à leurs niveaux ou sur les champs de bataille, quand ils en auront l’occasion. Il ne faut pas sousestimer la fascination des populations pour cette organisation qui se bat contre ceux qu’ils estiment être la cause de leurs malheurs ou qui sont selon eux les adversaires de leur religion. Prenons-y garde et imaginons comment nous en prémunir ou y faire face ! 18 M O N D E Mercredi 13 juillet 2016 AU MOINS 36 000 PERSONNES DÉPLACÉES DEPUIS VENDREDI Soudan du Sud : une paix impossible ? Le Soudan du Sud avait marqué samedi dernier le 5e anniversaire de son indépendance. Aucune activité festive n’a cependant eu lieu, l’accord de paix signé l’an passé ne tenant plus qu’à un fil. La population souffre de difficultés pour s’alimenter et la guerre n’a jamais été aussi palpable. La flambée de violences à Juba a atteint des pics : 150 personnes seraient mortes dans des affrontements à l’arme lourde Par la Rédaction Internationale u moins 36 000 personnes ont été déplacées par les combats au Soudan du Sud depuis vendredi, a affirmé l’ONU, après quatre jours d’affrontements meurtriers à Juba entre forces loyalistes et ex-rebelles précisant que ce chiffre risquait d’évoluer en raison de la volatilité de la situation. Ces personnes, en majorité des femmes et des enfants, ont fui les affrontements et se sont réfugiées dans les sites de protection des civils de la Mission des Nations unies au Soudan du Sud (Minuss) et dans d’autres endroits de la capitale. «La situation humanitaire est grave et les besoins sont immenses. De fortes pluies dans certaines parties de Juba ont aggravé la situation», souligne-t-on. Sur le terrain, le cessez-le-feu décrété par les deux camps rivaux reste précaire dans la capitale du Soudan du Sud. Cette dernière Juba avait été le théâtre lundi, pour la deuxième journée consécutive, de violents combats entre forces loyalistes et ex-rebelles. Des violences qui coïncident avec le Photo : DR A 5 ea n n i v e r s a i r e d e l’indépendance du Soudan du Sud, et qui font craindre un retour de la guerre. Le Soudan du Sud avait marqué samedi dernier le 5e anniversaire de son indépendance. Aucune activité festive n’a cependant eu lieu, l’accord de paix signé l’an passé ne tenant plus qu’à un fil. La population souffre de difficultés pour s’alimenter et la indépendance devant un parterre de dirigeants étrangers. Salva Kiir prête serment comme premier Président et le Sud se sépare ainsi du Nord après des décennies de guerre civile entre rebelles sudistes et gouvernements successifs de Khartoum (1959-1972 puis 1983-2005), qui a fait des millions de morts. Mais de nombreux différends persistent guerre n’a jamais été aussi proche. La flambée de violences de samedi dernier à Juba a atteint des pics : 150 personnes seraient mortes dans des affrontements à l’arme lourde. Les combats ont repris ce lundi, laissant présager du pire. Comment ce territoire devenu indépendant en est arrivé la ? Le 9 juillet, le Soudan du Sud proclame son entre les deux pays sur le partage des revenus pétroliers, la démarcation de leur frontière commune ou le statut de régions contestées comme Abyei. De mars à mai, des combats meurtriers opposent les armées de Juba et de Khartoum dans la zone riche en pétrole de Heglig revendiquée par les deux parties. Le président Kiir, un Dinka, annonce avoir déjoué une tentative de coup d’État, dont il accuse son ancien vice-président, de l’ethnie nuer, Riek Machar, limogé en juillet. Celui-ci appelle l’armée à renverser Salva Kiir, l’accusant de vouloir «allumer une guerre ethnique». Les combats, émaillés de massacres entre Dinka et Nuer, s’étendent à plusieurs Etats du pays. La guerre est aussi marquée par des atrocités à caractère ethnique, des viols et des tortures. Le 17 août 2015 un accord de paix prévoyant un cessez-le-feu et un mécanisme de partage du pouvoir est signé. Mais des combats continuent toujours. Vendredi dernier, de graves affrontements éclatent dans la capitale entre les forces des deux parties avec plus de 150 morts. R. I. CONSIDÉRÉE PAR LA CHINE COMME RELEVANT DE SA SOUVERAINETÉ Mer de Chine : Pékin rejette l’arbitrage de la Haye LA CHINE a annoncé «ne pas reconnaître et ne pas accepter» une décision d’arbitrage rendue à la Haye considérée comme partiale, qui estime que Pékin n’a pas de droits historiques en mer de Chine méridionale et aurait «violé» les droits souverains des Philippines. En conséquence, «la Chine n’accepte pas et ne reconnaît pas» cette décision, a fait savoir le ministère chinois des Affaires étrangères de la façon la plus claire. Or, la CPA (Cour permanente d’arbitrage appuyé par l’ONU et saisi par Manille) a finalement estimé qu’«il n’y a aucun fondement juridique pour que la Chine revendique des droits historiques sur des ressources dans les zones maritimes à l’intérieur de la ‘ligne en neuf traits’» qu’elle a elle-même fixée. La Chine a indiqué à de multiples reprises que la Cour permanente Photo : DR Par la Rédaction Internationale d’arbitrage de la Haye (CPA) «avait été saisie unilatéralement par le (précédent) gouvernement philippin et n’avait aucune juridiction» en la matière, selon l’agence officielle chinoise Chine nouvelle. Pékin considère comme relevant de sa souveraineté la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale (carrefour maritime crucial et réputée riche en hydrocarbures), au grand dam de pays riverains aux prétentions rivales : Philippines, Vietnam, Malaisie et Brunei. La Chine considère comme stratégique une région qui intéresse étrangement de plus en plus les Etats-Unis. La Cour d’arbitrage a par ailleurs estimé que la zone en question ne contenait pas d’îles susceptibles de justifier l’existence de zones maritimes exclusives au profit de Pékin, et que la Chine aurait en revanche empiété sur la «souveraineté» des Philippines sur ses eaux territoriales. Le ministère chinois des Affaires étrangères a promptement réagi en postant sur son site Internet une longue déclaration réaffirmant «les droits historiques de la Chine sur la mer de Chine méridionale», notamment en raison de sa «découverte» et de son «exploitation» de la zone depuis des siècles. «La Chine est toujours fermement opposée à l’invasion et l’occupation illégales par certains Etats de certaines îles et récifs de l’archipel chinois des Nansha et aux activités enfreignant les droits et intérêts de la Chine», a insisté le ministère. En revanche, la Chine reste ouverte à toute discussion dans l’objectif de trouver accord afin de faire baisser la tension encouragée par certaines parties. Pékin «se tient prête à continuer de résoudre pacifiquement les différends en question à travers des négociations et consultations directement avec les Etats concernés», sans passer par un tiers et «en respectant les faits historiques et le droit international», a-t-il encore souligné, assurant que le pays «respectait la liberté de navigation et de survol» dans la zone. R. I. 19 S P O R T S Mercredi 13 juillet 2016 TURPITUDES AU COURS DU STAGE DU MOULOUDIA D’ALGER Gourcuff refuse de libérer Bensebaini pour le rendez-vous de Rio Quand le staff doit s’occuper de la date de péremption des produits La moindre des démarche et attention voudrait que le coach soumette ses joueurs à une obligation de préservation de leur forme autant sur le plan physique que psychologique, ce qui appelle à une hygiène de vie Par A. Lemili e la direction d’un club qu’est en droit d’exiger un entraineur de football pour la préparation de la saison ? Des meilleures conditions pour ce faire, cela coule de source. Les problèmes d’intendance et logistique ne relevant pas de ses obligations et c’est pour cela qu’il est en droit, voire même en devoir de «taper» sur la table quand il y a défaillance en ce sens comme les dirigeants du club n’hésiteraient pas à s’en «débarrasser» si en ce qui le concerne il passe à coté de l’objectif qui lui aurait été imparti. Les associations sportives algériennes et plus particulièrement celle de football ne semblent attendre que finissent les vacances pour faire le choix d’entamer une préparation à l’étranger. Un choix au demeurant discutable même si l’argument premier et majeur qui est avancé par les directions de club est que localement il n’existe pas de structures et infrastructures en ce sens. Ce qui est plutôt proche de la vérité quoi qu’aller en Tunisie ce n’est pas d’abord changer d’air et encore moins «jurer» que les conditions exigées sont présentes sachant que pour la simple raison qu’une nuée de formation s’abat à la même date au même endroit autant dire que les mêmes conditions dénoncées en Algérie sont reconduites... ailleurs par ces mêmes délégations algériennes qui trouvent du mal à s’organiser sur leur sol. Partant de ce principe, un entraîneur est là dans le cadre de cette préparation pour que ses joueurs arrivent à l’heure au lieudit prévu et où ils doivent juste suivre ses instructions, courir et taper dans un ballon. Par voie de conséquence, rien ne jus- Photo : DR D tifierait l’expression d’états d’âme relative à des problèmes de sommeil, de qualité de la nourriture et de leurs conséquences sur le rendement attendu de chacun. Ceci étant, Menad, compte tenu de son profil de professionnel très carré, a donc raison d’avoir voulu changer de lieu de stage parce que la nourriture n’était pas à la hauteur de ses attentes et surtout du goût des joueurs. Et une telle situation ne peut qu’amener à se poser des questions sur les conditions dans lesquelles sont convenues, voire conclues, ces stages à l’étranger, lesquels logiquement sont normalisés à travers un cahier des charges qui en aucun cas ne peut contourner une réglementation, du moins si la préparation se déroule sur le continent européen. Mais vraisemblablement, les associations algériennes sont trop pressées à quitter le territoire, comme si faire le choix de se préparer à l’étranger est beaucoup plus envisagé comme des vacances supplémentaires après le repos accordé aux footballeurs en fin de saison. La preuve, ils ne se comptent pas que seulement sur les doigts d’une main ces techniciens appelés à remplacer un autre en début de saison à déclarer qu’il avait «trouvé l’équipe en déficit physique et moral alors que celle-ci sortait d’une période de préparation à l’étranger». Par ailleurs, au sein d’une formation dont le coach n’a pas changé, la moindre des démarches et attention voudrait que celui-ci soumette ses joueurs à une obligation de préservation de leur forme en les astreignant par un léger travail ou activité physique à même de leur éviter de se «rouiller» sinon de remettre en cause la mécanique, proche du parfait, mise en place durant toute une saison. La démarche vaut autant sur le plan physique que psychologique qui donnent ce que l’on appelle une hygiène de vie à tout athlète notamment un professionnel lequel comme son statut l’indique vit de cette activité. Qu’il soit alors question, au cours du stage du Mouloudia d’Alger, de viande hallal, de disponibilité de poisson une fois par jour cela relève carrément du farfelu et quand le médecin du club veille sur les dates de péremption des produits de consommation tout cela devient alors franchement ridicule. A. L. LIGUE 1 MOBILIS 1er match amical pour l’USMA aujourd’hui L’USM ALGER, champion d’Algérie en titre qui se prépare actuellement à Rennes (France) en vue de la saison 2016-2017, disputera son premier match amical mercredi, à 17h30 (heure algérienne) contre le Stade Brestois, a annoncé le club breton sur son site officiel. «Le Stade Brestois accueille l’USM Alger aujourd’hui, à 18h30 (heure française) au stade Ploudamézeau» a-t-on encore précisé dans le programme de préparation de cette semaine, comportant un 2e match amical contre Guingamp, le 16 juillet (18h) à Plouvon. Les Rouge et Noir d’Alger se trouvent depuis vendredi en Bretagne pour un stage de préparation de moyenne durée, qui se poursuivra jusqu’au 22 juillet. A travers ce premier test, le nouvel entraîneur Adel Amrouche, qui a succédé dernièrement à Miloud Hamdi, aura l’occasion de passer en revue son effectif, notamment les nombreux nouveaux joueurs qui ont renforcé les rangs du club algérois pendant ce mercato. L’effectif de l’USMA a été, en effet, profondément remanié cet été, enregistrant à la fois plusieurs départs et arrivées. Côté recrutement, la formation de Soustara a engagé Ziri Hammar (JS Saoura), Amir Sayoud (DRB Tadjenanet), Mohamed Benyahia (MC Oran) ainsi que Rafik Bouderbal, Khaled Abel et Réda Belahcen, venus de divisions inférieures, en France. L’USMA a engagé également l’Ivoirien Ghislain Guessan (RC Arbaâ) et Abderraouf Benguit (Paradou AC) sous forme de prêt, au moment où l’attaquant international olympique Abderrahmane Meziane est revenu de prêt, après une courte aventure avec le RC Arbaâ, club relégué en Ligue 2 Mobilis cet été. Le club a enregistré par ailleurs le départ de pas moins de huit joueurs dont Brahim Boudebouda (MC Alger), Karim Baïtèche (CS Constantine) et Mohamed Amine Aoudia (CS Constantine), tandis que Zineddine Ferhat, en fin de contrat, s’est engagé avec Le Havre AC, sociétaire de la Ligue 2 française. Deux autres matchs amicaux sont inscrits au programme des Rouge et Noir pendant leur stage en Bretagne. Le premier contre le Stade Rennais (Ligue 1), entraîné par l’exsélectionneur national d’Algérie, le Français Christian Gourcuff. La rencontre est prévue le 20 juillet à Ploufragan. Le dernier match amical de l’USMA est programmé le 22 juillet à Granville, contre la formation locale, l’US Granville. L’entraîneur du Stade Rennais (Ligue 1 française de football) Christian Gourcuff a exprimé mardi son refus de libérer le défenseur international algérien olympique Ramy Bensebaini pour les Jeux olympiques JO-2016 de Rio (521 août), justifiant que cette compétition «est hors date FIFA». «Ça n’a pas de sens de laisser un joueur sur qui on compte à disposition de sa fédération hors date de la Fédération internationale (FIFA). Alfonso Figueireido (Portugal, ndlr) et Bensebaini ont été sollicités pour les JO. C’est impossible de les laisser partir», a indiqué Gourcuff au site officiel du club breton. Ramy Bensebaini (22 ans) s’est engagé avec le Stade rennais pour quatre ans, en provenance du Paradou AC (Ligue 2/Algérie). Il avait été prêté lors des deux dernières saisons respectivement à Lierse (Belgique) et Montpellier (Ligue 1/France). Les nouveaux règlements de la Fifa obligent les sélections nationales qualifiées aux JO à avoir au préalable l’autorisation des clubs pour engager leurs joueurs dans cette compétition. «Ramy est un joueur en devenir qui a un énorme potentiel. Un défenseur axial élégant techniquement. C’est un joueur polyvalent, il peut aussi jouer milieu axe ou latéral», a ajouté le désormais ancien sélectionneur de l’équipe nationale. Du coup, la sélection olympique dirigée par le Suisse Pierre-André Schurmann devra composer sans les services de Bensebaini, au grand dam de la fédération algérienne (FAF) qui a dépêché l’entraîneur-adjoint national Yazid Mansouri pour jouer le rôle d’intermédiaire. La FAF a eu l’accord officiel d’Al-Sadd (Qatar) et du Sporting Gijon (Espagne) pour libérer leurs joueurs respectifs, Baghdad Bounedjah et Rachid Aït Athmane au profit des Verts lors du tournoi olympique. Aux JO-2016, l’Algérie évoluera dans le groupe D avec l’Argentine, le Honduras, et le Portugal. Coupe de la CAF-MO Béjaïa : course contre la montre pour qualifier les nouvelles recrues La direction du MO Béjaïa a enclenché une course contre la montre pour qualifier ses nouvelles recrues à prendre part à la suite du parcours africain de son équipe à commencer par le match à domicile contre le TP Mazembe (RD Congo), dimanche dans le cadre de la 3 e journée de la Coupe de la Confédération africaine de football (CAF). Le nouveau président du MOB, Zahir Attia, a paraphé les demandes de licences africaines de ses nouvelles recrues et les a déposées au niveau de la Fédération algérienne de la discipline qui va à son tour transmettre à la CAF les dossiers des nouveaux joueurs en vue de les qualifier dans l’effectif béjaoui dans les meilleurs délais, a-t-on appris auprès du club de Ligue 1. Les «Crabes» ont enregistré jusque-là, l’arrivée de six nouveaux joueurs, à savoir, Touati (Chambly, Div. 3 française), Yesli (JS Kabylie), Messaâdia (CS Constantine), Bencherifa (CR Belouizdad), Benmelouka, qui évoluait dans un club de division inférieure en France et le revenant Rahal (JSK). Le MOB occupe la deuxième place (4 pts) de son groupe A après deux journées, devancé de deux unités par le leader, le TP Mazembe. La formation béjaouie, dirigée désormais par l’entraîneur Nacer Sendjak, a connu cet été le départ de plusieurs cadors à l’image de Mebarakou, Zerdab, Benali et autre Hamzaoui. C U L T U R E Mercredi 13 juillet 2016 21 SELON LE MINISTRE DE LA CULTURE, AZZEDINE MIHOUBI Le ministre a appelé les responsables locaux du secteur de la Culture à s’ouvrir sur la société et à être à l’écoute de la population en affirmant que la culture n’a pas d’horaire, d’autant plus que la Constitution algérienne consacre le droit à la culture pour tous Par Sihem Bounabi e ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, a déclaré, lundi dernier à Ghardaïa, en visitant des sites patrimoniaux de Bounoura et BéniIsguen, que «Ghardaïa constitue une référence dans la restauration du patrimoine culturel» Ces sites, qui ont connu récemment un lifting à travers des travaux de restauration et de rénovation, dans le cadre du programme de réhabilitation des monuments historiques, le ministre a exhorté les intervenants à préserver le style architectural ancestral de qualité, avec ses arts L Photo : S.Zoheir Le patrimoine, un levier économique à faire jouer décoratifs et les matériaux traditionnels. Il a par ailleurs soutenu que la région du M’zab est promise à «un bel avenir où la culture jouera un rôle de premier plan dans son développement durable, notamment à travers la promotion du tourisme» rapporte l’APS. Intervenant lors d’une visite de travail et d’inspection dans la vallée du M’zab, classée patrimoine universel en 1982, le ministre a mis en relief les initiatives des différentes associations de la région pour la sauvegarde du patrimoine local, notamment architectural, afin de raviver le rayonnement culturel et patrimonial de la région. Il a souligné à cet effet que le patrimoine culturel matériel et immatériel constitue un important levier de développement durable et de création de richesses, Le ministre a appelé à cet effet l’ensemble des citoyens de Ghardaïa à œuvrer pour redonner à la ville son image d’antan d’espace de paix durable et de prospérité, d’épicentre de la culture et de haut lieu du Savoir et des Sciences. Tout en saluant le rôle qu’assurent les associations et les notables dans la préservation du patrimoine matériel et immatériel de la région, Mihoubi a souligné la nécessité de promouvoir ce patrimoine «témoignage vivant du passé», de le valoriser et de le préserver pour permettre aux générations futures de le connaître. Il s’est également rendu à Oued-N’chou où il a inspecté les travaux de réalisation d’une bibliothèque de proximité, avant de se rendre à Bounoura, Béni-Isguen et Tafilelt où il a reçu des explications sur les opérations de rénovation et de restauration des monuments historiques, puis à Metlili pour specter la bibliothèque principale. Lors de la visite dans la commune de Metlili, l’accent a également été mis sur le renforcement des liens entre les collectivités locales et les institutions nationales chargées de la préservation du patrimoine pour valoriser les monuments et sites historiques. A cet effet, le ministre a appelé les responsables locaux du secteur de la Culture à s’ouvrir sur la société et à être à l’écoute de la population en affirmant que la culture n’a pas d’horaire, d’autant plus que la Constitution algérienne consacre le droit à la culture pour tous. Le ministre de la Culture s’est aussi rendu au siège de l’Office des établissements de jeunes (Odej) de Ghardaïa où il a reçu des explications sur les différentes activités programmées et les différentes associations activant dans le domaine artistique et culturel. Pour rappel, inscrite dans le cadre d’un programme d’urgence visant à effacer les stigmates des douloureux événements qu’à connu la région du M’zab, une opération de restauration d’urgence avait été lancée, cette opération approuvée par la direction de la conservation et de la restauration du patrimoine culturel du ministère de la Culture touchera en premier lieu cinq sites affectés dont les études ont été achevées. Le périmètre de la vallée du M’zab, qui couvre une superficie de 4 000 hectares avec son bâti traditionnel, ses palmeraies, son système ancestral d’irrigation, ses monuments et sites historiques estimés à plus de deux cents sites, a été classée en tant que patrimoine mondial en 1982 par l’Unesco. Elle a été également classée par les pouvoirs publics comme «Secteur Sauvegardé» en promulguant le 4 juin 2005 un décret exécutif N°05/209 qui permet l’élaboration d’un plan de sauvegarde en conformité avec la loi sur le patrimoine 04/98 du 15/07/1998. La vallée du M’zab, qui compte quatre communes Ghardaïa, Bounoura, El Ateuf et Daya Ben Dahoua regroupe une pentapole de ksars fondée au 10e siècle et édifiée pour une vie communautaire en respectant la structures sociologique des habitants. S. B./APS 38E ÉDITION DU FESTIVAL INTERNATIONAL DE TIMGAD À BATNA De l’antique Thamugadi au nouveau théâtre L temps modernes à l’initiative de la Société des amis de Carthage et des villes d’or créée en 1907 et qui organisait alors sa célèbre «tournées des villes d’or» à Tébessa, Timgad puis à Carthage. Selon plusieurs intellectuels de la ville, le Festival de Timgad a connu plusieurs évolutions. Au début, il était organisé sous forme de journées culturelles. Il devient en 1968 un festival de musique qui a réuni des troupes d’Algérie, d’Espagne et de France. Une année après, il prit une dimension méditerranéenne. A partir de 1973, il devient un festival international des arts populaires. Après son éclipse, le festival revient avec force en 1997. Son organisation est depuis confiée à l’Office national de la culture et l’information (Onci) et un commissariat du festival. Peu de gens se souviennent aujourd’hui des stars ayant chanté à Timgad durant les années 1960 et 1970. Le plasticien Hocine Houara qui a rejoint le comité d’organisation du festival au début des années 1980 en est un. Il cite notamment le chanteur engagé Léo Ferré, la chanteuse d’opéra Maria Casarès et George Moustaki au côté des grandes stars arabes Wadi Essafi, Sabah Fakhri, Abdelwahab Doukali et Ahmed Hamza. Les troupes populaires des quatre coins du monde qui s’étaient produites à Timgad furent innombrables notamment entre 1968 et 1987, ajoute Houara qui souligne que le festival qui était tenu en avril durant les vacances scolaires avant d’être programmé l’été était précédé d’un grand défilé des participants au centre-ville de Batna. Le peintre Abdou Tamine dessinait des motifs chaouis sur des étoffes en soie qu’il vendait durant la manifestation aux festivaliers, notamment étrangers, ajoute Houara qui souligne que les autres plasticiens Chérif Merzougui, Boughrara Abdelali, Mostefa Lakehal et Chérif Menoubi (en vie) étaient activement associés au festival. La relance du festival à la fin des années 1990 lui apporta un nouveau souffle, assure l’ancien président d’APC (Assemblée populaire communale) de Timgad, Chaféï Mahboubi qui se rappelle que durant la soirée d’ouverture de l’édition 1998, animée pour la première fois par la star arabe Kadhem Essahir, l’affluence du public était telle que beaucoup n’avaient même pas pu accéder à la ville. Le défilé des stars sur la scène de Timgad ne pouvait que régaler les mélomanes avec les artistes Majda El Roumi, Ahlem, Anouchka, Assala Nasri, Najwa Karem, Ihab Toufik, Saber Rebaï, les grandes vedettes algériennes et des troupes de tous les continents. R. C. Photo : DR Par Rédaction culturelle e 38e Festival international de Timgad (Batna) qui s’est ouvert hier soir, tire sa notoriété non seulement de son site archéologique classé patrimoine universel, mais également du prestige que lui confère son statut de plus ancien des grands festivals culturels de l’Algérie indépendante. Cet évènement culturel majeur qui s’était éclipsé pendant 10 années avant de reprendre en 1997, doit son existence à un groupe d’intellectuels et personnalités de la capitale des Aurès qui, par désir de créer une animation culturelle au sein de la cité archéologique Thamugadi, avait organisé, en 1967, des pièces de théâtre sur le site et l’année d’après, le groupe lança la première édition du Festival musical de Timgad. Le doyen des journalistes à Batna, Ali Benbelgacem, se souvient que lors de l’édition 1968, les organisateurs avaient distribué un prospectus publicitaire qui rappelait que le théâtre romain de Timgad abritait depuis sa fondation des festivals et avait accueilli en 1939 sa première manifestation culturelle des www.latribunedz.com SELON UN BILAN DE LA DIRECTION GÉNÉRALE DES FORÊTS Mercredi 13 juillet 2016 MÉTÉO 2 252 ha de couvert végétal incendiés depuis juin Centre Max. 29° ensoleillé Min 18° Ouest Max. 30° ensoleillé Min 21° Est Max. 33° ensoleillé Min 17 Sud Max. 47° ensoleillé Min 28° Par Algérie presse service ne superficie de plus de 2 200 hectares de couvert végétal a été parcourue par les feux depuis le 1 er juin 2016. La canicule et les vents chauds ayant sévi durant le week-end dernier ont accentué la dégénération des feux, a indiqué à l’APS un responsable auprès de la Direction générale des forêts (DGF). Entre le 1 er juin et le 10 juillet, le bilan fait état de 2 252 ha touchés par les feux se répartissant entre 675 ha de forêt, 451 ha de maquis et 1 126 ha de broussaille, précise le directeur de la protection de la faune et de la flore à la DGF, Abdelkader Benkheira. Ce premier bilan dépasse largement celui de la même période de l’année dernière puisque la superficie brûlée avait été de 1 282 ha entre le 1er juin et le 10 juillet 2015. Le bilan de la DGF fait état de 173 foyers d’incendies enregistrés dans 28 wilayas sur les 40 concernées par ce phénomène. La wilaya de Béjaïa vient en tête en termes de superficie brûlée suivie de Sidi Bel Abbès et de Boumerdès. Le contexte climatique qui marque l’année 2016, caractérisé par un stress hydrique et des pics de températures comme ceux enregistrés durant juin et début juillet contribue fortement au déclenchement et/ou à la propagation des incendies. D’ailleurs, depuis le début de la campagne de lutte et de prévention contre les feux de forêt le 1er juin, la DGF et les services de la météorologie ont émis trois bulletins de météo spéciaux (BMS) pour mettre en garde contre des risques élevés d’incendies, rappelle M. Benkheira. Ainsi, le passage caniculaire assez marqué survenu le week-end U Source http://fr.weather.yahoo.com Horaires des prières Fedjr...........03.52 Echourouk ...05.29 Maghreb ....20.11 Icha ............21.49 Photo : S. Zoheir Accidents de la circulation: 53 morts et plus de 2.200 blessés en une semaine dernier avec des pics de température de 40 à 42 degrés, accompagnés de vents chauds du Sud, ont aidé les feux à se dégénérer. Par ailleurs, les services des forêts vont renforcer le dispositif d’intervention suite à des informations parvenues du Système européen d’information sur les feux de forêt (Effis) qui tablent sur des conditions climatiques «particulières» susceptibles de survenir à la fin du mois de juillet et début août prochain dans la région méditerranéenne. L’Effis prévoit un stress hydrique «très élevé» avec des températures «assez élevées» et des vents chauds du Sud pour fin juillet et début août. «Nous sommes parés pour cette période assez délicate à travers le renforcement du dispositif d’intervention et d’alerte»,avance M. Benkheira. Le système Effis, qui couvre tous les pays des deux rives de la Méditerranée, fournit les informations sur les conditions du stress hydrique, l’alerte précoce pour lancer des bulletins et permet aussi d’avoir une estimation postincendie de la superficie touchée par les feux. Pour rappel, la commission nationale de lutte et de prévention contre les feux de forêt a mis en place un dispositif de lutte contre les feux de forêt pour la campagne qui dure du 1er juin au 31 octobre. Ce dispositif compte 411 postes de vigie avec un effectif de 1 025 éléments mobilisés pour la surveillance et l’alerte. La DGF dispose aussi de 485 brigades mobiles avec un effectif de 2 921 éléments, 301 camions-citernes pour feux de forêt légers, 27 camions ravitailleurs d’eau de grande capacité et 1 989 équipements radio. Les forestiers ont aussi recensé 2 450 points d’eau situés autour des massifs forestiers et comptent sur un effectif de 21 500 ouvriers mobilisables en cas de nécessité. La commission a mis en place également 40 comités opérationnels de wilaya en plus de 2 013 comités de riverains qui s’impliquent dans la prévention et la lutte contre les feux de forêts. Outre les moyens de la DGF, la Protection civile a mobilisé 22 colonnes mobiles pour venir en renfort. APS LORS D’UNE RÉUNION AVEC LE MINISTRE DES FINANCES Les Douanes présentent leur plan stratégique 2016-2019 LE PLAN stratégique des Douanes algériennes 2016-2019 a été présenté, hier à Alger, au ministre des Finances, Hadji Baba Ammi, et au ministredélégué auprès du ministre des Finances, chargé de l’Economie numérique et de la modernisation des systèmes financiers, Mouatassem Boudiaf, par la Direction générale des Douanes (DGD), a indiqué un communiqué de l’institution douanière. La présentation de ce plan stratégique fondé non seulement sur les orientations et directives du gouvernement, mais également sur les résultats de l’expertise nationale et internationale s’est faite lors d’une réunion qui a regroupé MM. Baba Ammi et Boudiaf avec le Directeur général des Douanes, Kaddour Bentahar, et l’ensemble des cadres de la DGD. Lors de cette réunion de Dohr...........12.54 Assar ..........16.45 travail, il a aussi été question de la nouvelle démarche managériale basée sur le management participatif, et du projet de nouveau système d’information des douanes, précise le communiqué. A ce propos, MM. Baba Ammi et Boudiaf ont accordé leur appui et exprimé leur volonté d’accompagner l’aboutissement des démarches entreprises qui s’inscrivent dans le cadre du nouveau modèle de croissance lequel met l’entreprise au cœur des préoccupations du gouvernement à travers la promotion de l’économie numérique. A ce propos, le ministre des Finances a exhorté les cadres de l’administration douanière à préparer, d’ores et déjà, les textes d’application du nouveau code des Douanes qui sera soumis à l’examen du prochain Conseil des ministres. Par ailleurs, M. Baba Ammi a salué la mise en place du tarif intégré à 10 chiffres et des mesures prises pour la promotion des exportations hors hydrocarbures. Le ministre a également recommandé le développement de la géo-localisation des conteneurs. Concernant les nouvelles missions sécuritaires de l’administration des Douanes, M. Baba Ammi a rappelé l’impérieuse nécessité de déployer les postes des douanes de surveillance, tout en adressant son message de condoléances aux agents des douanes décédés en service commandé. De son côté, le ministre-délégué en charge de l’Economie numérique a apprécié le recours de la DGD à l’usage du réseau de TDA et a recommandé sa mise à niveau et son développement. APS Cinquante trois personnes (53) ont été tuées et 2.242 autres ont été blessées dans 1 697 accidents de la circulation enregistrés au niveau national en une semaine (3-9 juillet 2016), selon un bilan hebdomadaire établi mardi par la Protection civile. Le bilan le plus lourd a été enregistré dans la wilaya de Sétif avec cinq (05) morts et 99 blessés dans 68 accidents. Par ailleurs, les éléments de la Protection civile ont effectué un total de 8 801 interventions pour porter secours à des personnes en détresse, alors que 3 322 autres interventions ont été enregistrées pour l'extinction de 2.609 incendies urbains et industriels, selon la même source. Batna: annulation officielle du projet de la cimenterie d'Oued Taga Le projet de réalisation de la cimenterie prévu dans la commune d'Oued Taga (Batna) a été officiellement annulé, a déclaré mardi à l'APS le wali de Batna, Mohamed Salamani. L'annulation du projet a été ordonnée par le Premier ministre Abdelmalek Sellal, a précisé le wali, affirmant que ses services ont été instruits à l'effet d'annuler le projet de cette cimenterie dont l'implantation dans la commune d'Oued Taga a été vivement décriée par les habitants de cette localité. Investissement privé, le projet de réalisation de cette cimenterie fait l'objet d'une opposition de la part des habitants de cette commune à vocation agricole. Selon le coordinateur des notables d'Oued Taga, Youcef Bekhcha, environ 7 000 habitants de cette commune ont participé vendredi dernier à une marche arborant des banderoles opposées à l'implantation de cette usine. Plusieurs rassemblements d'opposition à ce projet ont été dernièrement organisés dans cette commune et ce mouvement de contestation a été relayé sur le réseau social, rappelle-t-on. Un réseau de trafiquants de drogue mis hors d'état de nuire à Jijel (Sûreté) Les éléments de la Brigade de recherche et d'investigation (BRI) de Jijel ont démantelé un réseau de trafic de drogue et de vol de motocycles et procédé à la saisie de 14 kilos de kif et de 161 comprimés de psychotropes, a-t-on appris mardi auprès de la Sûreté de wilaya. Ce réseau, constitué de sept membres dont un mineur (16 ans), a été mis hors d'état de nuire, après que les policiers de la BRI eurent agi suite à des informations et procédé à des recherches sur le terrain, a indiqué à l'APS la chargée de communication auprès de la Sûreté de wilaya, la commissaire Aziza Djerourou. L'intervention s'est également soldée par la récupération de motos, vélos et divers accessoires de deux-roues volés par les membres de cette bande de malfaiteurs qui ont été présentés et écroués pour plusieurs chefs d'inculpation, a précisé la même source. Oran : 70 émigrés clandestins secourus au large par les Forces navales Les éléments de la Façade maritime Ouest relevant de la 2e Région militaire ont réussi, mardi matin, le sauvetage de 70 candidats à l'émigration clandestine au large du littoral à Oran, a-t-on appris dans un communiqué émanant de cette instance militaire. Les personnes secourues dont dix mineurs, deux ressortissant du Burkina Faso et un du Cameroun, qui étaient à bord de trois zodiacs, ont été évacuées à 6 miles au nord de Kristel (Oran), a-t-on indiqué. Après avoir reçu le signal du groupement territorial des gardes-côtes d'Oran faisant état d'émigrés clandestins en détresse en mer après que leurs zodiacs soient tombés en panne, l'opération de secours a été déclenchée à partir du Centre régional des opérations de surveillance et de sauvetage de la Façade maritime ouest, selon le communiqué dont une copie a été remise à l'APS. Un plan de recherche et de sauvetage a été rapidement mis en œuvre en intégrant des unités flottantes de la Façade maritime ouest, ce qui a permis d'évacuer tous ces naufragés au port d'Oran. Skikda : 8% de baisse des déclarations douanières 8 597 déclarations douanières ont été enregistrées au cours du premier semestre 2016 à Skikda, soit une baisse de 8% par rapport à la même période de 2015, a indiqué, hier, le chef de l’inspection divisionnaire des douanes de wilaya, Yazid Foudad. Les mesures décidées par le gouvernement pour réduire la facture des importations notamment des véhicules sont à l’origine de cette baisse, note le même responsable. Les recouvrements douaniers au niveau du port ont atteint au cours des six premiers mois de cette année 37 milliards de dinars soit 48% du total des recouvrements de 2015, a ajouté le même cadre qui a estimé que les recouvrements 2016 devraient de ce fait dépasser ou égaler ceux de l’année précédente estimés à 80 milliards de dinars. Durant 2016, 116 opérations d’exportation hors d’hydrocarbures de produits notamment agricoles ont été effectuées par le port de Skikda par des opérateurs qui ont bénéficié de toutes les facilités. Tizi Ouzou : forte adhésion de policiers à la campagne de don de sang La campagne de don de sang organisée, hier, par la sûreté de wilaya de Tizi Ouzou au niveau de son siège, a enregistré une forte affluence de policiers. Placée sous le slogan «Sauver une vie, c’est notre préoccupation», cette opération a été organisée en collaboration avec le Centre de transfusion sanguine (CTS) du centre hospitalo-universitaire (CHU) Nedir-Mohamed de Tizi Ouzou. Plusieurs éléments des différents services de la sûreté de wilaya, qui ont participé à cette opération, ont témoigné de leur satisfaction de pouvoir contribuer à sauver une vie, en donnant un peu de leur sang. La collecte de sang est aussi organisée au niveau des sûretés de daïras dont les localités disposent d’un établissement hospitalier. Les éléments des autres structures implantées dans des régions dépourvues de ce type de structures de santé, ont été invités à donner leur sang au niveau de la sûreté de wilaya.