Terrorisme : recrutement, soutien, collaboration et

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Terrorisme : recrutement, soutien, collaboration et
2 252 ha de couvert végétal incendiés depuis juin
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N° 6427 Prix 10 DA France 1 C
Quotidien national d'information
Mercredi 13 juillet 2016
LA LOI PORTANT AMENDEMENT DU CODE PÉNAL PUBLIÉE AU JOURNAL OFFICIEL
Terrorisme : recrutement, soutien, collaboration
et participation sévèrement réprimés
Par
qu’ils seront utilisés pour financer
les voyages des personnes qui se
rendent dans un autre Etat dans le
dessein de commettre les actes terroristes, finance ou organise
délibérément des voyages pour les
personnes qui se rendent dans un
autre Etat dans le dessein de com-
de dispenser ou de recevoir un
entraînement pour les commettre».
Est puni de la même peine, lit-on
dans le même article, «quiconque
fournit ou collecte délibérément des
fonds par quelque moyen que ce
soit, directement ou indirectement,
afin de les utiliser ou dont il sait
LA LOI DE FINANCES 2017 INTRODUIRA DE NOUVELLES
DISPOSITIONS POUR AMÉLIORER LE NIVEAU
DE RECOUVREMENT FISCAL
mettre, d’organiser ou de préparer
ou de participer à des actes terroristes ou afin de dispenser ou de
recevoir un entraînement pour les
commettre ou de faciliter le
voyage». Dans l’article 87 bis 12,
il est indiqué : «Est puni de la
réclusion à temps de 5 à 10 ans et
49,79% de réussite
au baccalauréat 2016
Pas de loi de Finances complémentaire
2016, selon Hadji Baba Ami
LE MINISTRE des Finances,
Hadji Baba Ami, a indiqué,
hier qu’il n’y aura pas de loi
de Finances complémentaire
(LFC) pour l’année 2016, faisant
savoir que la loi de Finances 2017,
actuellement en élaboration, marquera le début de l’adaptation des
dépenses aux ressources financières du pays.
Suite en page 2
„ Poudre de lait : baisse de 23%
de la facture d'importations
durant les 5 premiers mois
de 2016 ...................................p3
Par
Photo : DR
Par
Bahia Aliouche
COMMERCE
Chahira Cheref
LE TAUX de réussite au baccalauréat pour la session 2016 est
de 49,79%, a annoncé, hier, la
ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit, sur les
ondes de la Radio Chaîne 3. La
ministre a précisé que ce chiffre
concerne les candidats scolarisé
tout en soulignant que les taux de
réussite des candidats libres est de 33,7%. Mme Benghabrit a souligné, en
outre, que le taux réussite est en recul par rapport à celui de l’année précédente qui était de 51,36. Mme Benghabrit explique cela par les fuites de
sujets diffusés sur les réseaux sociaux, une action criminelle qui a déstabilisé les candidats, a-t-elle dit.
Suite en page 5
Supplément Théma
Inconscience du citoyen
et laxisme des autorités
Lire pp 11 à 15
d’une amende de 100 000 DA à
500 000 DA quiconque, à l’aide des
technologies de l’information et de
la communication, recrute des personnes pour le compte d’un terroriste, d’une association, corps,
groupe ou organisation dont le but
ou les activités tombent sous le coup
des dispositions de cette section ou
prend en charge son organisation
ou soutient ses actes ou activités ou
diffuse ses idées d’une manière
directe ou indirecte.» Autre article,
le 394 bis 8, ce dernier stipule que
c’est le fournisseur d’accès à
Internet qui est «puni d’un emprisonnement d’un an à trois ans et
d’une amende de 2 millions dinars à
10 millions dinars ou de l’une des
deux peines» en cas où l’infraction
par l’utilisation des TIC se
confirme. Au fournisseur mis en
cause, le texte reprochera notamment le fait qu’il «n’intervient pas,
sans délai, pour retirer, stocker ou
rendre inaccessibles les données
dont il autorise l’accès, lorsque leur
contenu constitue une infraction à
la législation pénale et/ou ne met
pas en place des dispositifs techniques permettant de retirer, stocker
ou rendre inaccessibles les données
contenant les infractions suscitées».
K. M.
ACTUALITÉ
SELON LA MINISTRE DE L’EDUCATION NATIONALE,
NOURIA BENGHABRIT
JUSTICE
Photo : DR
ADOPTÉE par l’APN, le mois
d’avril dernier, la loi n°16-02 du
19 juin 2016 complétant l’ordonnance n°66-156 du 8 juin 1966 portant code pénal devient effective à
la faveur de sa publication au dernier Journal officiel, n°37, du mois
de juin 2016. Visant la «lutte contre
le phénomène de recrutement de
combattants pour le compte des
organisations terroristes desquelles
l’Algérie n’est plus à l’abri» comme
l’a souligné le ministre de la Justice,
Tayeb Louh, lors de la présentation
de son contenu devant les députés,
le nouveau texte donne les détails
des sanctions en fonction de la
nature de la collaboration à l’acte
terroriste, s’attardant notamment sur
le soutien au terrorisme. Ainsi,
indique l’article 87 bis 11, «est puni
de la réclusion à temps de 5 à
10 ans et d’une amende de
100 000 DA à 500 000 DA, tout
algérien ou ressortissant étranger
résidant en Algérie, d’une manière
légale ou illégale, se rend ou tente
de se rendre dans un autre Etat,
dans le dessein de commettre, d’organiser ou de préparer ou de participer à des actes terroristes ou afin
Photo : DR
Karima Mokrani
„ Jumelage entre les
administrations pénitentiaires
de l'Algérie, de la France
et d'Italie....................................p5
MONDE
„ Soudan du Sud: une paix
impossible ? .............................p18
2
L ’ É V É N E M E N T
Mercredi 13 juillet 2016
POUR DES RAISONS CONJONCTURELLES INTERNES ET EXTERNES
Report de la rencontre économique Algérie-Afrique
Par
Bahia Aliouche
e ministre d’Etat, ministre
des Affaires étrangères et
de la coopération internationale, Ramtane Lamamra, a
indiqué, lundi dernier, que la rencontre économique AlgérieAfrique se tiendra du 3 au
5 décembre prochain à Alger au
lieu du 19-21 novembre.
M. Lamamra s’exprimait lors
d’une conférence de presse qu’il
a animée conjointement avec le
ministre de l’Industrie et des
Mines et celui du Commerce, respectivement Abdessalam
Bouchouareb et Bakheti Belaib
ainsi qu’avec le président du
Forum des chefs d’entreprise
(FCE) Ali Haddad, à l’issue
d’une réunion dédiée aux préparatifs de cette rencontre.
Selon M. Bouchouareb, le
report de cette rencontre, qui
verra la participation de plusieurs
pays d’Afrique, est lié à des raisons conjoncturelles internes et
externes. Pour M. Lamamra,
«l’organisation de ce forum
s’inscrit dans le cadre de la politique de l’Algérie en Afrique,
guidée par le président de la
République M. Abdelaziz
Bouteflika, visant à renforcer sa
place dans le continent et à
contribuer à son intégration,
notamment économique». «Les
pays africains restent attachés à
l’Algérie qui dispose d’énormes
potentialités pour conquérir ce
vaste marché sur le volet commercial, mais aussi sur celui de
l’investissement», a-t-il souligné.
Photo : DR
L
Selon ses dires, cette rencontre
va réunir, pour la première fois,
des hommes d’affaires de plusieurs pays du continent, ce qui
leur permettra d’explorer de nouvelles opportunités de partenariat
économique, surtout industriel.
En outre, elle intervient dans le
sillage du nouveau modèle économique de croissance de
l’Algérie qui mise sur la diversification économique en réduisant
la dépendance du pays aux hydrocarbures, selon M. Lamamra.
«L’objectif de cette rencontre est
de (trouver les moyens, ndlr)
pour que la présence de l’Algérie
en Afrique soit plus qualitative et
continue en touchant tous les
domaines», a-t-il indiqué. A rappeler qu’un Comité de préparation de cette rencontre avait déjà
été installé. Il est composé de
représentants des ministères des
Affaires étrangères, de l’Industrie
et du Commerce. Il sera prochainement élargi à d’autres départements ministériels, directement
ou indirectement concernés par la
rencontre, ainsi qu’aux deux secteurs public et privé, a assuré
M. Lamamra.
Interrogé par la presse sur les
modes de financement auxquels
les opérateurs algériens envisagent de recourir pour investir en
Afrique, M. Lamamra a assuré
que plusieurs types de finance-
ment potentiels existaient, citant à
titre d’exemple les banques de
développement en Afrique.
De son côté, le ministre de
l’Industrie et des Mines a indiqué
que l’organisation de cette rencontre a été initiée après l’intérêt
exprimé par plusieurs pays africains pour accueillir des investissements et importer des produits
algériens.
«Aujourd’hui, nous sommes
très sollicités par les Africains
dans plusieurs domaines, en particulier la mécanique», a indiqué
M. Bouchouareb à ce propos.
Dans ce sens, il a avancé que
l’Algérie deviendrait un «pôle»
en Afrique pour la firme améri-
caine Massey Fergusson qui a
une unité de fabrication de tracteurs agricoles à Constantine.
Dans ce même contexte, le
ministre a cité les besoins
énormes du continent africain en
électrification, ce qui donne à
l’Algérie une grande potentialité
pour concrétiser des projets d’investissement.
Il a également annoncé la
signature, la semaine prochaine,
de trois contrats avec des partenaires étrangers dans le domaine
du phosphate dans lequel
l’Algérie ambitionne de devenir
un grand producteur.
Sur un autre volet,
M. Bouchouareb a fait savoir que
la loi de Finances de 2017 prévoyait des mesures visant à faciliter l’acte d’exporter, soulignant
qu’il s’agissait d’une démarche
de soutien globale. Selon
MM. Bouchouareb et Belaib, le
soutien apporté actuellement à
l’exportateur «n’est peut être pas
suffisant» sur le plan financier,
indiquant que les deux ministères
étaient en cours de discussion
pour régler cette question.
De son côté, le président du
FCE a exprimé l’engagement et
la volonté de son organisation à
assurer la réussite de cet événement et surtout contribuer au
développement de l’économie
algérienne. Il a appelé à cette
occasion les entrepreneurs algériens à «faire confiance en euxmêmes et à faire confiance au
gouvernement qui est disposé à
les aider et accompagner».
B. A./APS
Pas de loi de Finances complémentaire 2016, selon Hadji Baba Ami
Suite de la page 1
Dans une déclaration à la presse en
marge de la présentation du projet de loi
portant règlement budgétaire 2013 devant
le Conseil de la nation, le ministre des
Finances a souligné que la loi de Finances
2017 apportera une vision sur le moyen
terme et marquera le début d’adaptation du
niveau des dépenses aux ressources financières du pays. Et d’ajouter: «Nous ne
procèderons pas à un changement brusque
du niveau des dépenses des années précé-
dentes, nous amorcerons graduellement la
maîtrise des dépenses et leur adaptation à
nos ressources financières». Cette loi, a-til encore souligné, introduit de nouvelles
dispositions pour améliorer le niveau de
recouvrement fiscal après les facilités
accordées en vertu de la loi de Finances
2012, ce qui permettra d’arrêter un nouveau calendrier pour le recouvrement fiscal
et l’effacement des pénalités de retard.
En réponse à une question sur un lien
entre la visite d’une délégation du Fonds
zzz AU FIL DES JOURS
Par
Kamel Amghar
LES DISCOURS xénophobes de Nicolas
Sarkozy (Les Républicains) et de Marine le
Pen (FN) font des émules à Paris. Même le
PS, traditionnellement plus modéré, se
lâche dans la fange répugnante du chauvinisme, avec la vaine ambition de remonter
dans les sondages. La crise économique, qui
étouffe le modèle européen depuis 2008, fait
perdre les pédales à l’élite politique
française qui met bêtement ses propres
échecs sur le dos de l’émigration et des
citoyens d’origine africaine. C’est une tare
typique de l’Hexagone qui consiste à masquer sa faiblesse, en désignant des boucs
émissaires à la vindicte populiste.
Pour ces politiciens en mal de publicité, si la
France peine à aller de l’avant, c’est à cause
des émigrés ! Ces mêmes émigrés qui
construisent et défendent la France depuis
monétaire international (FMI) en Algérie
et un retour à l’endettement extérieur,
Hadji Baba Ami a opposé un démenti catégorique, précisant que cette visite était programmée depuis longtemps et qu’elle n’a
pas de lien avec un quelconque endettement extérieur. Concernant l’emprunt obligataire lancé en avril dernier, le ministre a
qualifié de «très encourageants» les montants souscrits à ce jour, ajoutant que les
résultats définitifs seront communiqués au
mois de novembre prochain, date de clô-
ture de l’opération. Hadji Baba Ami a
refusé par contre de commenter la dévaluation continue du dinar. Selon lui, il s’agit
d’une prérogative de la Banque d’Algérie.
Et d’affirmer que «l’évaluation du dinar
se fait d’une manière purement scientifique
et économique».
Quant au dossier des bureaux de
change, il a fait savoir qu’il était encore à
l’étude et que la Banque d’Algérie examinait actuellement les modalités d’ouverture
de ces bureaux.
B. A./APS
Triste exception française
des siècles ! L’Assemblée nationale française,
comme pour enfoncer davantage le clou,
vient de retirer un projet de loi conçu pour
la lutte contre «les contrôles au faciès». Le
texte en question, promesse électorale du
président François Hollande lors de sa campagne de 2012, prévoit la délivrance systématique d’un récépissé de contrôle
d’identité par les forces de l’ordre pour
protéger, un tant soit peu, les citoyens de
couleur contre l’acharnement policier. «Ces
contrôles d’identité visent aujourd’hui majoritairement -et de façon quotidienne et répétéeles Français de peau noire ou basanée», souligne le député socialiste, Pouria Amirshahi.
Le parlementaire révèle dans sa plaidoirie
une statistique officielle de 14 millions de
contrôles par an, durement ressentis par les
citoyens originaires d’Afrique noire et du
Maghreb. C’est très simple, aux yeux de la
police tricolore, les noirs et les bruns sont
tous suspects jusqu’à preuve du contraire.
Ce discours fasciste, naguère propre à l’extrême droite, fait aujourd’hui l’unanimité en
France. Des politiques de gauche et de
droite, de pseudos intellectuels parisiens et
des commentateurs télé s’engouffrent aussi
dans la brèche pour médire et maudire l’étranger et le naturalisé, ces éternels intrus.
Dans les autres pays d’Europe, y compris les
pays de l’Est fraîchement convertis à la
«démocratie», on a rarement vu un tel ralliement discriminatoire. En Allemagne, en
Angleterre, en Italie et partout ailleurs, en
dépit de la crise, les élites se montrent beaucoup plus tolérantes et respectueuses des
droits fondamentaux de la personne
humaine. La France, en cela, fait une triste
exception. Cette approche irraisonnée va,
toutefois, à l’encontre de ses intérêts et de
son image dans le concert des nations. Les
étrangers sont de moins en moins nombreux
à vouloir se rendre ou visiter le pays. Même
les réfugiés de guerre (Syriens, Afghans et
Libyens) lui préfèrent de loin des pays
comme l’Autriche, la Suisse, l’Allemagne, le
Canada, les Etats-Unis, l’Australie et les pays
scandinaves. Les réactions excédées de stars
françaises comme Karim Benzéma, Eric
Cantona, Gérard de Pardieu et Dieudonné,
entre autres, sont senties comme des
attaques au lieu d’être perçues comme des
mises en garde contre une dérive politicienne dangereuse et incontrôlée. Au stade
de France, lors de la finale de l’Euro-2016
qui a opposée le pays organisateur au
Portugal, la moitié des spectateurs (en
majorité français d’adoption) ont encouragé
les camarades de Christiano Ronaldo avant
de fêter abondamment leur sacre dans les
rues de Paris. Une attitude de défi, traduisant un ras-le-bol du discours ambiant des
politiciens français qui incarne, à lui seul, la
décadence de la France.
K. A.
L ’ É V É N E M E N T
Mercredi 13 juillet 2016
SELON LE CENTRE NATIONAL DE L’INFORMATION ET DES STATISTIQUES
DES DOUANES ALGÉRIENNES
3
PROMETTANT D’APPLIQUER LA LOI
CONTRE LA JACHÈRE, ABDESLAM
CHELGHOUM ANNONCE :
Poudre de lait : baisse de 23% de la facture
d’importations durant les 5 premiers mois de 2016
«Légère baisse
de la récolte
céréalière»
De notre correspondant à Constantine
Par
Nasser Hannachi
Ziad Abdelhadi
es courts à l’international
de la poudre de lait sont à
la baisse ces derniers mois.
De 3 040 dollars /tonne au 1er trimestre 2015, ils chutent à
2 459 dollars/tonne à la fin du
mois d’avril 2016 soit un recul de
près de 19% . Ce qui c’est traduit
considérablement sur la facture
nationale des importations de ce
produit durant les 5 premiers
mois de 2016. En témoigne les
chiffres rapportés par le Centre
national de l’information et des
statistiques des Douanes algériennes (Cnis) dans un communiqué rendu public hier. Selon le
Cnis la facture des importations
de lait (y compris les matières
premières) a reculé à 399,71 millions de dollars (usd) durant les
cinq premiers mois de 2016,
contre 519,04 millions usd à la
même période de 2015, soit une
baisse de 23%. En ce qui
concerne les quantités importées
de ce produit (lait en poudre,
crèmes de lait et matières grasses
laitières utilisées comme intrants)
elles ont également reculé, mais
de moindre ampleur pour s’établir à 161 225 tonnes (t) contre
172 930 t, soit une baisse de
6,77% entre les deux périodes de
comparaison, indique le Cnis. Il
est utile de rappeler par ailleurs
que les besoins en lait de
l’Algérie sont estimés à 5 milliards de litres par an dont les
deux tiers (3,5 milliards de litres)
sont produits par les laiteries
locales, le déficit étant de
1,5 milliard de litres qui est couvert par les importations de
poudre de lait. «Une insuffisance
appelée à disparaître progressivement» estime-t-on du côté du
ministère de l’Agriculture, du
Développement rural et de la
Pêche (Madrp). Pour ce faire le
Photo : S. Zoheir
L
Madrp vise une hausse de la production de lait cru et part voie de
conséquence mettre fin à toute
importation laitière. C’est d’autant plus impératif dans le sens
où faut-il le rappeler les importations algériennes de la poudre de
lait ont atteint un niveau historique en 2014 avec une facture de
1,8 milliard de dollars. Devant
une telle saignée dans le budget
de l’Etat on comprend facilement
pourquoi le gouvernement a
décidé à l’époque d’autres
mesures, en plus de celles existantes, pour booster la production
de lait cru en encourageant l’investissement dans la filière. L’objectif fixé étant de baisser les
importations de la poudre de lait
de 50% à l’horizon 2019. Premier
dispositif dans ce sens : le gouvernement a décidé que le prix de
référence du litre de lait cru de
vache soit fixé à 50 DA (contre
46 DA auparavant), se répartis-
sant entre 36 DA le prix de cession du lait cru aux laiteries et
14 DA de subvention de l’Etat,
contre, respectivement, 34 DA et
12 DA auparavant. De plus et en
réponse à la préoccupation des
éleveurs relative à l’accès à l’aliment de bétail et à la régulation
du marché de ce produit, il a été
décidé d’approvisionner directement les éleveurs en matière de
son (résidu de mouture de blé).
D’autres mesures de facilitation à
moyen terme ont été prises par le
gouvernement afin d’asseoir une
stratégie de relance de la filière.
Il s’agit notamment de l’accès
des professionnels de la filière
lait au foncier agricole pour leur
permettre d’investir en amont de
cette filière et concourir au développement des grandes cultures
(céréales et fourrages).
Dans cette optique les pouvoirs publics ambitionnent de
promouvoir la création de fermes
modernes intégrées pour l’élevage bovin laitier et la production
de céréales et de fourrages dans
le cadre de contrats-programmes.
Il s’agit aussi d’encourager l’utilisation du crédit de campagne
«R’fig» pour investir dans la production des fourrages, tandis que
les coopératives des éleveurs
seront incitées à recourir à l’exploitation des périmètres irrigués,
notamment dans les HautsPlateaux et le Sud.
Ceci dit, il faut reconnaître
que la stratégie mise en place
depuis 2010 par le ministère de
l’Agriculture du Développement
rural pour booster la production
nationale de lait qui commence à
donner des résultats appréciables
sur le terrain dans la mesure où le
déficit par rapport aux besoins du
pays qui est couvert par les
importations de poudre de lait ne
cesse de s’amenuiser.
Z. A./APS
SELON LE CABINET-CONSEIL OXFORD BUSINESS GROUP
Bonnes perspectives pour le secteur agricole
Par
Reda Cadi
DANS sa dernière mise à jour
économique portant sur
l’Algérie, le cabinet conseil
Oxford Business Group (OBG)
indique que la nouvelle stratégie
en matière d’investissement dans
le secteur agricole, qui vise en
partie à l’amélioration du développement durable et de la sécurité alimentaire du pays, a
contribué à la revitalisation de
l’agriculture et l’ouverture de
perspectives de développement
prometteuses pour ce secteur.
Cette dynamique de développement s’appuie sur différentes
mesures mises en place par le
gouvernement, auxquelles vient
s’ajouter le lancement imminent
d’une Carte d’orientation et de
promotion des investissements,
dont l’objectif est de promouvoir
l’investissement privé et les
investissements directs étrangers
(IDE), avec pour objectif la sti-
mulation et la modernisation du
secteur agricole. Parallèlement,
une cellule de facilitation et de
suivi des investissements agricoles sera créée au sein du
ministère de l’Agriculture, du
Développement rural et de la
Pêche.
Le ministère travaille également au développement de pôles
stratégiques et des coopératives
agricoles afin de développer les
économies d’échelle pour les segments de la transformation, la
logistique et du marketing. L’investissement privé est aussi sollicité dans ce créneau porteur,
selon OBG qui relève que les
efforts déployés par le gouvernement semblent porter leurs fruits.
Le secteur a enregistré une
hausse de 7,5% en 2015, la
valeur de l’ensemble de la production atteignant 2 900 milliards
de dinars, contre une hausse de
1% en 2014. La croissance
devrait se poursuivre à un rythme
moyen de 5% jusqu’en 2019,
note le cabinet-conseil. Plusieurs
contrats d’investissements sont
actuellement en projet ou ont été
signés récemment. 80 dossiers de
projets agricoles ont été déposés
auprès de la cellule de facilitation
et de suivi des investissements
agricoles du ministère entre janvier et avril, la plupart d’entre
eux portant sur les productions
laitière et céréalière et l’agriculture hors sol.
Les réformes agricoles élaborées par le gouvernement ont
pour objectif d’accroître la production, notamment de denrées
de base comme le blé et l’orge
qui devrait atteindre 6,9 millions
de tonnes en 2019, alors que les
surfaces irriguées devront passer
de 900 000 hectares en 2015 à
2 millions d’hectares en 2019.
D’autres produits agricoles, tels
que le bétail et les produits frais
devraient également atteindre des
niveaux de production plus
élevés d’ici 2019, selon le
ministère de l’Agriculture, qui
estime que la hausse de la production locale de lait pourrait
mettre fin à toute importation de
poudre de lait.
OBG souligne que les perspectives haussières annoncées
pour le secteur agricole s’inscrivent dans le cadre d’une stratégie
globale visant la diversification
de l’économie algérienne, qui,
avec la fonte des réserves de
change due à la chute des prix du
pétrole, s’impose comme une
nécessité quasi vitale, les importations, où les produits alimentaires ont une part de 20%,
devenant de plus en plus lourdes
à supporter. La sécurité alimentaire est d’autant plus importante
que le pays connait une croissance rapide de sa population.
L’Algérie, qui compte plus de
40 millions d’habitants, devrait
voir sa population augmenter
d’un million de personnes par an,
selon les derniers chiffres de
l’Office national des statistiques.
R. C.
LA SÉCHERESSE aura eu son incidence. De fait, la production céréalière
pour la campagne moisson-battage de
l’année 2016 connaitra une baisse, a
indiqué le ministre de l’Agriculture, du
Développement rural et de la Pêche,
Abdeslam Chelghoum, lors de sa première visite, lundi dernier, dans la wilaya
de Constantine. L’écart de production
reste sensible dans les régions de l’Ouest
à cause de la faible pluviométrie, dira-t-il,
contrairement aux localités de l’est du
pays qui ont bénéficié d’une pluviométrie
clémente durant les mois de mars et avril.
Le ministre a toutefois tempéré en affirmant que la récolte est «encourageante»
et que les données finales seront rendues
fin juillet. Revenant à la problématique de
la pluviométrie, M. Chelghoum, qui a rencontré des céréaliculteurs et des cadres de
son secteur, a demandé l’intensification
de l’irrigation des terres agricoles pour
pallier au déficit pluviométrique, d’autant
plus que l’Etat a consentit des efforts pour
renforcer l’irrigation et moderniser ses
méthodes.
Après une visite à l’entreprise Etrag
de montage de matériel agricole et tracteur et la forêt récréative d’El M’ridj,
M. Chelghoum a tenu un point de presse
en fin de journée, au cours duquel il abordera le problème de la jachère qui réduit
le potentiel agricole au moment où
l’Algérie a le plus besoin d’atteindre une
autosuffisance alimentaire pérenne. «La
transformation des terres en jachère en
culture pérennes est en mesure d’améliorer considérablement la production
agricole et, par ricochet, réduire drastiquement la facture des importations alimentaires», affirme le ministre. Et ce
sont des millions d’hectares qui sont
inexploités. Trois millions d’hectares sur
six millions d’hectares de terres cultivables à l’échelle nationale sont laissés
en jachère. A Constantine, sur 70 000 ha
destinés à la céréaliculture, 35% sont
laissés en jachère.
Aussi, le ministre se fera-t-il
menaçant. «Personne n’a le droit de
jouer du devenir de la sécurité alimentaire du pays», dira-t-il. Rappelant que la
législation protège les terres agricoles et
interdisent leur exploitation à d’autres
fins, même par leurs propriétaires privés,
il affirmera que les lois «doivent être
appliqués à la lettre», ajoutant que des
instructions fermes ont été données aux
directeurs des services agricoles des
48 wilayas pour «suivre ce dossier de
près et veiller à l’application de la loi en
ce sens». Il est «préférable de résorber
un hectare de jachère dans les régions à
grandes potentialités agricoles que de
mettre en valeur 10 hectares dans les
régions à potentialités réduites», arguera
le ministre pour qui il est «inconcevable»
de parler de la mise en valeur de terres
agricoles dans le Sud et les HautsPlateaux, alors que des terres à grandes
potentialités agricoles sont abandonnées
dans le nord du pays. Se félicitant de
l’essor réalisé par le secteur agricole qui
a enregistré une croissance régulière de
près de 5%, avec une valeur de production assez importante et une contribution
au PIB, le ministre dira qu’il «faudra
rendre la pareille à l’Etat qui ne ménage
aucun effort pour soutenir les opérateurs,
producteurs et agriculteurs». S’agissant
des feux de forêt, le ministre indiquera
que 2 000 hectares ont été détruis par les
flammes dont 1 300 hectares de broussailles. Aussi, des mesures seront-elles
prises pour renforcer les travaux forestiers, promettra-t-il.
N. H.
4
R E P O R T A G E
Mercredi 13 juillet 2016
MARCHÉ DE GROS DES FRUITS ET LÉGUMES D’EL KERMA :
Un pôle commercial à vocation régionale
Le marché de gros d’El Kerma est desservi par au moins une vingtaine de wilayas dont Oran, Mascara,
Saïda, Tiaret, Sidi Bel Abbes, Relizane, Aïn Témouchent, Tlemcen, Blida, Boufarik, Chlef, Aïn Defla,
Tipasa, Tizi Ouzou, Médéa, Biskra, El Oued, Ghardaïa, Alger, Boumerdes et Sétif, entre autres
Par
Rédaction nationale
lus de 110 739 tonnes de légumes et
fruits ont transité en 2015 par le
marché de gros d’El Kerma, à
l’entrée Ouest d’Oran. Transporteurs,
producteurs, fournisseurs, grossistes et
détaillants y viennent tous les jours pour
assurer l’approvisionnement d’une
population oranaise avoisinant les deux
millions d’âmes.
Il est 4 heures du matin, en ce jour de
juin, au marché de gros d’El Kerma.
C’est déjà le va-et-vient incessant des
véhicules, notamment les poids lourds
commerciaux et autres camions légers. Un
camion, immatriculé à Blida, arrive. Le
conducteur s’acquitte du droit d’entrée
fixé à 400 DA puis 300 autres DA pour le
stationnement. «C’est pour passer la nuit,
ici», fit-il remarquer avec sourire. Il
compte passer la nuit au marché où la
sécurité est assurée H24.
Après avoir emprunté quelques allées,
dans ce brouhaha matinal, le conducteur
s’arrête au pavillon G pour décharger sa
marchandise face au quai 14. Le chef
arrive. «Il y a 40 caisses de pêche et des
fruits et légumes». Le prix n’est pas
encore fixé pour ce fruit de saison mûr
mais l’on parle déjà de 160 DA le kilo.
La journée avait commencé très tôt
pour ce grossiste. C’est le second camion
qu’il réceptionne, explique-t-il.
Entre temps, ce sont des tonnes de marchandises qui ont été écoulées. «Ce sont
des commandes exprimées la veille»,
précise-t-il.
Les manutentionnaires sont déjà sur
place pour déballer la marchandise et la
livrer aux camionneurs qui l’attendaient.
Les sonneries des téléphones ne cessent
de retentir. Les affaires battent leur plein.
«Aujourd’hui, les cours du marché
sont abordables. La pomme de terre est
cédée entre 17 et 20 DA et la tomate se
négocie entre 50 et 60 DA le kilo»,
explique Abdennour Kaladjou, un mandataire en fruits et légumes.
Au niveau des différents pavillons,
c’est le branle-bas de combat. Les
véhicules roulent dans tous les sens.
Chacun essaie de se frayer un chemin
pour faire une bonne affaire ! Les légumes
sont disponibles en abondance. Carottes,
oignons, aubergines, courgettes, poivrons,
pommes de terre, haricots verts, tout y est.
Photo : S. Zoheir
P
fruits et légumes par jour. Le marché
compte 9 pavillons de 24 box chacun,
avec un total de 216 mandataires et
256 travailleurs. «Avec le nouveau
pavillon réservé au commerce des úufs
qui sera mis en service prochainement et
la mise en úuvre du nouveau plan d’investissement, le marché connaîtra une hausse
significative», explique M. Helaili estimant que le marché de gros
d’El Kerma a toutes les chances de
devenir un pôle commercial avec son
marché à bestiaux, géré en concession.
«Notre marché a tous les atouts pour
renforcer son attractivité, car, nous avons
l’ambition d’en faire un pôle économique.
Toutefois, l’environnement ne suit pas
toujours», fait observer le DG de l’établissement, Tahar Belarbi, citant le cas de
la BADR, installée au sein du marché
depuis trois années, mais qui n’as pas
encore démarré ses activités.
«Nous sommes forcés d’aller à Es-Sénia,
pour déposer nos recettes du jour»,
déplore-t-il.
Il est midi, c’est pratiquement la fin de
la journée pour les grossistes, les chefs de
marchés et les manutentionnaires. Seuls
quelques camionneurs sont sur les quais.
C’est le tour des agents de nettoiement
d’entamer leur travail. Ils collectent, entre
Les marchandises passent d’un camion à
un autre. Une fois chargés, les camions
prennent d’autres destinations. Le marché
de gros d’El Kerma est desservi par au
moins une vingtaine de wilayas dont
Oran, Mascara, Saïda, Tiaret, Sidi Bel
Abbes, Relizane, Aïn Témouchent,
Tlemcen,
Blida,
Boufarik, Chlef, Aïn Defla, Tipasa,
Tizi Ouzou, Médéa, Biskra, El Oued,
Ghardaïa, Alger, Boumerdes et Sétif,
entre autres.
Les heures passent. Les allées des
différents pavillons continuent d’accueillir
en cette journée quelques visiteurs, des
détaillants. C’est la baisse des transactions. Hormis quelques boxes de grossistes qui restent ouverts, la tension tombe
et le silence s’installe subitement.
Le chef de service exploitation,
Mohamed Salah Helaïli, présente avec
fierté ses chiffres. «Ce sont plus de 1.860
véhicules, entre visiteurs, producteurs et
fournisseurs, qui sont entrés ce jour au
marché pour assurer, pour les besoins
locaux, un approvisionnement en fruits et
légumes», assure-t-il, ajoutant que cette
structure traite quelque 303 tonnes de
autres, les déchets verts du marché qu’ils
mettent dans des bacs avant d’être dirigés
vers le centre d’enfouissement technique
de Hassi Bounif pour être valorisés et en
faire un compostage. Le marché est partenaire de l’ONG «R20».
Outre la propreté des lieux, les responsables du marché relèvent comme autre
point fort la sécurité. «Aucun incident
majeur ne s’est produit depuis l’ouverture
du marché, en juin 2012. Des caméras de
surveillance sont installées à l’entrée du
marché et à l’intérieur des pavillons»,
assure-t-on.
Pour les gestionnaires, le maître mot
reste incontestablement la création
d’emploi, la hausse des activités de cette
infrastructure et la concrétisation du plan
d’investissements.
«Nous avons besoin davantage de
chambres froides. Les 3.000 mètres cubes
actuels sont insuffisants au vu du volume
d’activités projetées et attendues avec
l’accroissement de la population oranaise», explique Tahar Belarbi, qui plaide
également pour la réalisation de structures
de transformation agroalimentaires.
«Les pertes sont énormes. Des produits fortement périssables sont jetés à la
poubelle, alors qu’ils peuvent être transformés», déplore-t-il.
R. N. / APS
Photo : S. Zoheir
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L ’ É V É N E M E N T
Mercredi 13 juillet 2016
5
HYPOTHÉQUÉES PAR LES RÉSULTATS DU BACCALAURÉAT
Les plages encore vides à l’est du pays
De notre correspondant à Constantine
A. Lemili
on, le week-end
passé la plage était
noire de monde»,
dira un jeune dont l’activité saisonnière est de louer des parasols
sur la plage de La fontaine des
sangliers, à l’entrée de la ville de
Collo. Mais comment expliquer
qu’en cours de semaine, alors
que celle-ci a la réputation de ne
jamais désemplir du mois de juin
au mois à la première décade de
septembre, il ne se trouverait pas
plus d’une dizaine de parasols
sur un rivage, sans aucune
rupture ou obstacle naturel, long
de près de 5 kilomètres ?
«En fait, les gens attendent de
connaître les résultats du baccalauréat. Nous avons l’habitude
de cette désaffection même si elle
prenait fin au début du mois de
juillet parce que les résultats
étaient connus dans les trois ou
premiers jours du mois. Cette
fois-ci, pour les raisons que vous
savez, il y a eu ce décalage, mais
ici, les commerçants n’ont
aucune inquiétude au même titre
que tous les jeunes qui exercent
une activité saisonnière. Il est
clair que nous allons devoir faire
à une véritable déferlante dans
les jours à venir», ajoutera notre
interlocuteur.
Vraisemblablement, même
les entreprises économiques
Photo : Archives
«N
disposant d’espaces où sont
implantées les camps de famille
gérés par les œuvres sociales
sont bien loin de connaître l’effervescence connue à ce type de
rassemblement convivial.
Là, également, des agents de
sécurité des camps de Naftal et
de la Cnas, joignant le geste à la
parole, nous feront constater que
nombreuses sont les familles qui
sont déjà là dans le cadre de leur
séjour et qu’ils se trouvent effectivement certaines tentes restées
vides, mais qui pourraient être
incessamment occupées dans la
mesure où les séjours n’auraient
commencé que depuis dimanche
seulement et qu’assez souvent
ces familles venaient de loin. En
plus évidemment de circonstances indéterminées qui leur
auraient fait changer d’avis...les
résultats du baccalauréat par
exemple.
Cette vacance aura quand
même incité les exploitants
d’espaces commerciaux à veiller
quotidiennement à l’entretien de
leur échoppe, à les badigeonner
de nouveau, mais rarement à
procéder à un toilettage de l’environnement immédiat. Ainsi,
tessons de bouteilles et bouteilles
jonchent le sol une fois le premier estivant touchant le premier
grain de sable, des sachets en
plastique, des couches-bébés, des
emballages de produits de
conserve, en plus évidemment de
tous les autres déchets naturels.
Pourtant, bien visibles, les bacs à
ordures sont là, mais ils ne semblent attirer l’attention d’aucune
bonne volonté.
Plus que la saison écoulée, les
postes de surveillance de la
Protection civile ont été
multipliés compte tenu de la
dimension de la plage et en plus
d’être dotée de plus d’agents,
celle-ci l’est désormais d’une
vigie (perchoir) destinés évidemment à maîtriser d’une vision
panoramique l’ensemble du
secteur à surveiller quand il y a
grande affluence.
L’un des gros avantages dans
la ville de Collo est que toutes
ses plages, sans exception, n’ont
pas été envahies par la modernité, ou plutôt par cette forme de
modernisme effrénée qui donnerait l’autorisation à quelques
estivants de pourrir les vacances
des autres particulièrement par
l’usage des jets-skis.
A. L.
EN VUE D’AMÉLIORER LES CONDITIONS DE DÉTENTION ET DE RÉINSERTION DES DÉTENUS
Jumelage entre les administrations pénitentiaires
de l’Algérie, de la France et d’Italie
Par
Fatiha Ouidir
DANS LE BUT d’améliorer
les conditions de détention et
de réinsertion des détenus, un
jumelage institutionnel entre
l’Algérie, la France et l’Italie a
été officiellement lancé, hier à
Alger, en présence des représentants des trois parties concernées.
Intitulé «Appui au renforcement
de l’administration pénitentiaire
en accord avec les normes internationales», ce jumelage s’inscrit dans le cadre du programme
d’appui à la mise en œuvre de
l’Accord d’association entre
l’Algérie et l’Union européenne
(P3A) qui bénéficie d’un financement global de 36 millions
d’euros ciblant divers secteurs.
Le jumelage est, lui, doté d’un
budget estimé à 2 millions
d’euros sur une duré de 30 mois
(mai 2016- novembre 2018).
90 experts sont mobilisés pour ce
jumelage dans l’administration
pénitentiaire qui prévoit
240 missions et 5 voyages d’études dans les deux Etats
membres de l’UE (France Italie). Il a comme ambition,
selon ses concepteurs, la formation d’un millier d’agents de la
Direction générale de l’administration pénitentiaire (Dgapr).
Les actions du programme visent
à améliorer la gestion des
établissements pénitentiaires,
renforcer la capacité de prise en
charge en matière de réinsertion
et renforcer la sécurité des établissements. Les représentants
des trois parties ont affirmé que
ce jumelage constitue un appui
fort qui profitera à l’administration pénitentiaire pour améliorer
ses connaissances et hisser le
niveau de professionnalisme
parmi ses cadres.
Dans cette optique, le
responsable de la Dgapr,
Mokhtar Felioune, qui a présidé
le lancement du jumelage, a souligné le processus de réformes
pénitentiaires engagé par les
autorités algériennes, mettant
en évidence, notamment, la
promulgation au mois de février
2005, d’une loi portant organisation de l’insertion sociale des
détenus. M. Felioune a évoqué
aussi les résultats positifs
obtenus suite au programme de
réinsertion des détenus, qui a
permis, dit-il, un accroissement
des inscrits dans les secteurs de
l’éducation, la formation professionnelle et l’emploi. Il a cité, à
ce propos, le nombre d’inscrits
dans l’enseignement global qui
est passé de 3 165 en 2003 à
37 840 en 2015, au moment où
la Formation professionnelle a
compté 41 779 inscrits en 2015
contre 1 676 en 2003. Le même
intervenant a relevé que le
nombre de lauréats à l’examen
du BEM a atteint 3 346 en 2015
contre 117 en 2003, alors que les
admis au baccalauréat étaient de
1 513 en 2015 contre 151 en
2003. Pour sa part, le directeur
national du programme P3A,
Djilali Lebibat, a déclaré que «le
jumelage lancé est de nature à
permettre une modernisation du
système carcéral algérien»,
annonçant, par ailleurs, d’autres
projets de coopération touchant
divers secteurs. De son côté, le
chef adjoint des opérations de
coopération à la délégation de
l’UE, Andreas Schmidt, a estimé
que «l’accord de jumelage
atteste du rapprochement entre
l’Algérie et l’UE dans l’esprit du
bon voisinage». Pour l’ambassadeur de France en Algérie,
Bernard Emie, «la coopération
judiciaire et juridique est une
priorité absolue de la France en
Algérie», soulignant que le jumelage en question «était un signe
de confiance entre les pays
signataires». L’ambassadeur
d’Italie en Algérie, Michèle
Giacomelli, a déclaré, quant à
lui, que «l’amélioration des
conditions de détention figure
parmi les objectifs visés par tout
Etat de droit».
F. O.
49,79% de réussite au baccalauréat 2016
Suite de la page 1
Les filières qui ont enregistré les taux de
participation les plus élevés sont les
Mathématiques (63,26%), Lettres et Langues
(56,09%), a-t-elle précisé. Pour la première
responsable du secteur de l’Education,
l’année était stable, les programmes respectés, «malheureusement nous avons été
victimes d’une action criminelle», a-t-elle
déploré, évoquant les fuites de sujets.
Hier, quelques heures avant le lancement
des résultats du Bac, les candidats sur les
différents réseaux sociaux ont montré leur
inquiétude surtout après les déclarations de la
ministre du secteur. «Le taux de réussite est
très faible, j’ai peur de ne pas avoir mon
année. J’ai bien travaillé, mais j’ai peur.
J’attends 20 heures avec impatience», a
publié une candidate sur le réseau social
Facebook. «Le temps ne passe pas, je veux
voir les résultats, je suis vraiment stressée»,
dira une autre. Le baccalauréat cette année
était exceptionnel, selon les candidats. «On
est fatigué, épuisé et angoissé. On a passé
deux sessions dans la même période. Sincèrement, j’ai peur», nous a confié Amel. «Je
passe mon Bac pour la deuxième année et je
trouve que cette année est beaucoup plus
stressante que l’année dernière», écrit un
autre candidat. Pour ce qui est des résultats,
ils ont été mis en ligne hier à partir de 20h
sur le site de l’Office national des examens et
concours (Onec).
818 515 candidats ont passé l’examen du
baccalauréat session 2016 durant la période
allant entre le 29 mai et le 2 juin 2016 dont
549 593 élèves scolarisés et 268 925 candidats libres. Après la fuite des sujets lors de la
session de mai. La session 2016 a été
marquée par la refonte partielle des épreuves
du baccalauréat du 19 au 23 juin. Ainsi,
555 000 candidats ont pris part aux épreuves
de cette deuxième session, dont une majorité
dans les branches scientifiques. Il est à noter
que les disciplines concernées par la refonte
des épreuves sont celles de la filière
«Sciences expérimentales». Il s’agit des
mathématiques, sciences de la nature et de la
vie, physique, anglais, français, histoire-géographie et philosophie. Les candidats des
filières mathématiques, maths-technique et
gestion-économie vont refaire les épreuves
des langues française et anglaise, l’histoiregéographie et la philosophie.
C. C.
6
I D É E S
Mercredi 13 juillet 2016
Comment éradiquer la faim
dans le monde
ÉDITORIAL
Améliorer encore des relations
sino-algériennes déjà au beau fixe
Par
LES RELATIONS algéro-chinoises sont au beau fixe. Preuve en est notamment le
nombre de visas délivrés en 2015 à plus de 50 000 Chinois par l’Algérie. La Chine
est depuis trois ans le premier fournisseur de l’Algérie, mais Pékin entend améliorer
encore ses «relations historiques privilégiées» avec Alger comme en a exprimé
récemment le vœu le représentant spécial du ministre chinois des Affaires
étrangères, Wu Sike. A plus d’un titre, les relations sino-algériennes sont
«exemplaires». Cela va sans dire, mais cela vaut mieux en le disant. En réitérant
un jour ce constat à nos confrères de l’agence Xinhua, le président Abdelaziz
Bouteflika a presque défoncé une porte ouverte. Dire de ces relations qu’elles
sont «fondées sur une amitié et une solidarité sans faille» qui remontent à la
guerre d’indépendance algérienne, c’est exprimer un lien commun. Mais les
rapports entre l’Algérie et la Chine ne sont guère communs. Ils sont même
exceptionnels. En assistant à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de
Pékin, le chef de l’Etat algérien y avait alors célébré les noces d’or des relations
bilatérales. C’est que le couple algéro-chinois est né dans le feu de l’action d’émancipation des peuples. Peu après la création du Gpra, en septembre 1958, la Chine
fut le premier pays hors du monde arabe à le reconnaître immédiatement et officiellement. Le 20 décembre de la même année, les deux gouvernements établissent des
relations diplomatiques. Des années 1960 aux années 2000, les visites de chefs
d’Etat et de gouvernement, de ministres, de diplomates, de parlementaires, de dirigeants du FLN et du PCC ainsi que d’experts militaires jalonneront les relations
bilatérales, les visites augmentant en nombre, en fréquence et en qualité depuis
l’avènement au pouvoir du président Abdelaziz Bouteflika. La reconnaissance fortement symbolique du Gpra par la Chine maoïste aura son pendant tout aussi symbolique avec le soutien actif et décisif de la diplomatie algérienne au recouvrement par
la Chine de son statut de membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU. Solidarité normale pour une Algérie non alignée et révolutionnaire qui avait de la
mémoire et de la gratitude pour une nation qui a envoyé en Algérie près de 3 000
médecins de ville et de campagne au lendemain de l’Indépendance. Fidèle à cette
ligne, l’Algérie de Boumediène pèsera de tout son poids, du prestige de sa guerre de
Libération et du crédit de sa diplomatie pour appuyer l’amie Chine dans ses efforts
de réunification. Depuis, les deux pays ont organisé leurs rapports bilatéraux :
commissions mixtes, concertation permanente, échanges commerciaux en augmentation quasi exponentielle depuis les années 2000, visites d’Etat des présidents de la
République respectifs. Points culminants du développement de la relation bilatérale,
le président Abdelaziz Bouteflika, qui s’était rendu à Pékin en 1971 en qualité de
chef de la diplomatie algérienne, est allé deux fois à Pékin en tant que chef d’Etat,
et ses homologues Jiang Zemin et Hu Jintao sont venus à Alger depuis 1999.
Désormais, c’est sous le signe de la densité et de la «coopération stratégique» qu’il
faut apprécier les relations communes. D’ailleurs, les deux pays ont signé à cet effet
des accords ad hoc et ont densifié les échanges commerciaux. En 2007, le volume
des échanges a atteint le chiffre record de 3,828 milliards de dollars, en augmentation astronomique de 696% par rapport à 2006, et en août 2008, les transactions
globales ont culminé à 1 140 milliards de dollars ! Quelques indicateurs symbolisent, plus que tout, à l’échelle de l’économie comme de l’humain, la qualité des
relations entre deux anciens pays révolutionnaires : une quarantaine d’entreprises
chinoises sont installées en Algérie, notamment dans le secteur des infrastructures,
du BTP et des hydrocarbures. L’armée chinoise coopère de manière régulière avec
l’ANP et, fait rare pour être souligné, des étudiants algériens fréquentent les
universités et les grandes écoles de l’hyper puissance chinoise en devenir.
N. K.
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Hassen Bachir-Cherif, Baya Gacemi, Djamel Djerad
Tous les documents remis au journal ne peuvent faire l'objet d'aucune
réclamation, sauf accord préalable avec la direction.
Photo : DR
Noureddine Khelassi
Par
Hilal Elver* et Jomo Kwame Sundaram**
n septembre dernier, les dirigeants du monde
se sont engagés à mettre un terme à la faim
d’ici à 2030, dans le cadre des Objectifs de
Développement Durable des Nations unies (ODD).
Cela ressemble à une entreprise de grande envergure. En fait, le monde produit déjà suffisamment
de nourriture pour nourrir tout le monde. Alors
pour quelles raisons ce problème persiste-t-il ?
La pauvreté et la faim sont intimement liées, ce
qui explique pourquoi les ODD visent l’élimination
de ces deux phénomènes. Pour une personne vivant
au niveau de pauvreté fixé par la Banque mondiale
à 1,90 dollar par jour, la nourriture représente entre
50 et 70% des revenus. La Banque estime que près
des quatre cinquièmes des pauvres dans le monde
vivent dans des zones rurales, bien que ces zones
représentent moins de la moitié de la population
mondiale. La conclusion évidente est que
l’augmentation des revenus ruraux durables est
nécessaire pour éradiquer la faim.
Cela ne sera pas une tâche facile. La plupart des
pays en développement sont actuellement accablés
par des taux élevés de chômage et de sous-emploi.
Et avec les perspectives économiques actuelles peu
favorables, étant donné en particulier les prix des
matières premières et l’insistance sur l’austérité
budgétaire continue dans la plupart des régions, la
pression à la baisse sur les revenus ruraux est
susceptible de s’aggraver.
Mais même si les pays parviennent à atteindre
une croissance inclusive, cela ne sera pas suffisant
pour éliminer la faim d’ici 2030. La seule façon d’y
parvenir va consister à mettre en œuvre une
protection sociale bien conçue et d’accroître les
investissements en faveur des pauvres.
Selon la Banque mondiale, un milliard de
personnes dans 146 pays à revenus faibles ou
intermédiaires reçoivent actuellement une certaine
forme de protection sociale. Pourtant 870 millions
de personnes vivant dans l’extrême pauvreté,
principalement dans les zones rurales, manquent de
ce type de couverture.
Sans surprise, les plus grands déficits se situent
dans les pays à faibles revenus, où la protection
sociale couvre moins d’un dixième de la
population, dont 47% vit dans l’extrême pauvreté.
Dans les pays à revenus moyens et inférieurs, la
protection sociale atteint environ un quart de ceux
qui vivent dans l’extrême pauvreté, laissant environ
un demi-milliard de personnes sans couverture.
Dans les pays à revenus intermédiaires et
supérieurs, environ 45% de ceux qui vivent dans
l’extrême pauvreté reçoivent des prestations d’aide
sociale.
Ce n’est évidemment pas suffisant.
L’amélioration de la protection sociale peut aider à
assurer la consommation alimentaire adéquate et
permettre aux bénéficiaires d’investir dans leur
propre alimentation, dans leur santé et dans d’autres
capacités de production. Comme ces
investissements augmentent durablement les
E
revenus, ils permettent de nouvelles augmentations
des investissements productifs personnels, ce qui
permet de briser le cercle vicieux de la pauvreté et
de la faim. Les gouvernements ont également des
investissements à faire, afin de veiller à ce que ceux
qui sont actuellement enlisés dans la pauvreté
atteignent le point où ils peuvent investir sur
eux-mêmes. Une forte poussée d’investissements
précoces pourrait générer des revenus
supplémentaires plus précoces, ce qui réduirait les
coûts de financement à plus long terme. En outre,
cela pourrait stimuler la demande globale dans une
économie mondiale qui en a bien besoin.
Le monde peut se permettre les investissements
nécessaires. Selon les estimations du Fonds
international de développement agricole (Fida) et
du Programme alimentaire mondial (PAM), cela
représente un coût de 0,3% du revenu mondial de
2014. Il suffit simplement que les pays riches
fournissent une aide budgétaire et une assistance
technique aux pays à faibles revenus qui en
ont besoin. (La plupart des pays à revenus
intermédiaires ont les moyens de se financer
eux-mêmes.)
Il ne devrait pas être difficile de susciter la
volonté politique de fournir le soutien nécessaire,
du moins en théorie. Après tout, cela fait plus d’un
demi-siècle qu’a été adoptée la Déclaration
universelle des droits de l’Homme et son Pacte
relatif aux droits économiques, sociaux et culturels,
qui considère les besoins matériels de toutes les
personnes comme un droit humain fondamental.
Quelques années auparavant, le président
américain, Franklin D. Roosevelt, a appelé «la
liberté du besoin» celle qui, vraisemblablement,
comprend la liberté de la faim : une des quatre
libertés essentielles qui doivent être assurées à tous,
«partout dans le monde».
Aujourd’hui, avec l’adoption des ODD, les
gouvernements du monde entier sont obligés de
prendre la responsabilité de mettre fin à la pauvreté
et à la faim et de créer des conditions pour garantir
de les surmonter de façon permanente. Le prochain
Forum politique de haut niveau sur le
développement durable présente une occasion
importante de montrer la voie à suivre, en fixant
des priorités à court et à moyen termes.
Mettre un terme à la faim et à la pauvreté d’une
manière durable est moralement juste,
politiquement bénéfique et économiquement
faisable. Pour les dirigeants du monde, l’inaction
n’est plus une option.
H. E./J. K. S.
*Rapporteur spéciale de l’ONU sur le droit à
l’alimentation et professeure de recherche en
études mondiales de l’université de Californie,
Santa Barbara.
**Ancien directeur général adjoint et
coordonnateur du développement économique et
social de la FAO et lauréat du prix Wassily
Leontief 2007 pour le recul des frontières de la
pensée économique.
In project-syndicate.org
R É G I O N S
Mercredi 13 juillet 2016
Brèves des wilayas
APRÈS RÉPARATION DE LA CONDUITE PRINCIPALE
Reprise graduelle de l’alimentation
en eau des communes de Médéa
alimentation en eau
potable des communes
de Médéa, Ouzera,
Hannacha, Harbil et Draa-Smar,
reprendra «graduellement» à
partir de mercredi après achèvement des travaux de réparation
des cassures survenues sur la
conduite de refoulement du
barrage de Ghrib qui alimente ces
localités, a-t-on appris mardi du
directeur de l’Algérienne des eaux
(ADE), Mohamed Menai.
La rupture, en deux endroits,
de la principale conduite de refoulement des eaux du barrage de
Ghrib (Ain-Defla) a engendré,
d’après ce responsable, l’arrêt du
système de pompage des eaux
vers plusieurs localités alimentées
à partir de ce barrage, induisant
une perturbation «provisoire»
dans l’alimentation de milliers de
foyers, disséminées à travers ces
communes, a-t-il ajouté.
Les équipes d’entretien de
l’ADE ont travaillé d’arrachepied durant la matinée de mardi
pour assurer le rétablissement de
l’approvisionnement en eau
potable de ces foyers, a-t-il
expliqué, précisant qu’un retour
«progressif» au programme de
distribution estivale, mis en place
par l’Algérienne des eaux, est
prévu pour la journée de
mercredi.
Les quartiers affectés par
cette perturbation, à savoir
Beni-Atteli, Chelaalaa,
Bouziane, Kouala, Ktiten ainsi
qu’une partie du centre-ville de
Photo : S. Zoheir
L’
Médéa, seront alimentées, mardi,
par des camions citernes, en attendant le rétablissement du système
de pompage d’eau à partir de la
station de Merdj-Chkir, sur les
hauteurs de Médéa, a assuré
M. Menai.
L’alimentation en eau potable
d’autres quartiers, situés au
niveau du chef-lieu de wilaya et
dans les communes d’Ouzera,
Hannacha, Harbil, Draa-Smar,
Benchicao et Tizi-Mahdi, devrait
être «réglée dans les tous
prochains jours», a indiqué le
directeur de l’ADE, non sans évoquer les difficultés de pallier à
l’accroissement de la consommation, en cette période estivale, eu
égard aux capacités de production
de l’ADE.
Une augmentation de la
consommation d’eau potable de
l’ordre de 40% a été enregistrée
au niveau de ces localités depuis
le début de l’été, alors que la
production de l’ADE se situe
aux alentours de 25 000 à
28 000 m3/jour, a affirmé Menai,
précisant que l’assèchement des
eaux de l’oued Chiffa, qui
alimente la station de pompage
d’El-Merdj, ainsi que les incessantes coupures de courant, enregistrés durant le mois de juin au
niveau du barrage de Ghrib, ont
influé négativement sur le planning de distribution élaboré par
ses services.
APS
RALENTISSEMENT DE LA VIE QUOTIDIENNE
Des températures caniculaires à Béchar
LES TEMPÉRATURES
caniculaires qui sévissent depuis
quelques jours sur la région de
Bechar n’ont pas affecté la vie
quotidienne, mais l’ont ralenti
dans de nombreux segments,
a-t-on constaté.
Les établissements
commerciaux et autres activités
prestataires de services continuent
de fonctionnes normalement,
mais à des heures déterminées de
la journée, excepté pour les
institutions et services publics qui
activent selon les horaires légales
du travail.
Les températures élevées dans
plusieurs communes de la wilaya,
et qui dépassent les 42 degrés
Celsius, n’ont pas empêché la
poursuite normale de la vie
quotidienne des citoyens qui,
cependant, s’arrête en milieu de
journée à cause justement de cette
vague de chaleur, selon des
citoyens des villes de
Béni-Abbès, Abadla et Taghit,
contactés par l’APS.
Les projets et programmes de
renforcement et de modernisation
des réseaux d’électricité à travers
les 21 communes que compte la
wilaya ont amplement atténué les
effets de ces chaleurs sur les
habitants qui recourent
largement aux différents moyens
d’humidification et de
climatisation pour se prémunir de
la canicule. Il reste qu’il est
nécessaire la création de
nouveaux jardins et espaces vert,
ainsi que de nouvelles palmeraies
pour le repos des habitants durant
les soirées estivales et la création
d’un microclimat à travers la
région, estiment des observateurs
locaux.
Depuis l’annonce, il y a
quelques jours d’un bulletin
météorologique spécial (BMS)
par l’Office national de météorologique et relatif à une hausse des
températures pouvant atteindre les
48 degrés Celsius, tant à Bechar
que d’autres wilayas du sud du
pays, «aucune personne n’a été
évacuée vers les hôpitaux pour
des malaises pouvant être engendrés par la canicule», signale le
responsable de la communication
de la direction locale de la Protection civile. «Un dispositif d’alerte
canicule et de lutte contre les
incendies de tout genre est mis en
place depuis début juin au niveau
de nos neuf unités disséminées à
travers la wilaya ainsi que le
poste avancé du quartier de
Debdeba», a assuré Tahar Sfissifi.
«Depuis le début du mois de
juin dernier à ce jour, nous avons
par contre enregistré quinze
incendies d’oasis ayant détruit
167 palmiers-dattiers, 21 autres
arbres-fruitiers, en plus d’un
hectare de blé dur et six autres
hectares de différentes espaces
végétales», a-t-il toutefois signalé.
«Nos brigades d’intervention
et de secours restent durant toute
la période estivale mobilisées en
permanence pour faire face à
toutes éventualités», a conclu
M.Sfissifi.
APS
Tamanrasset : 10 blessés suite à des affrontements
entre jeunes et ressortissants africains
DIX PERSONNES ont été
blessées suite à des affrontements
entre jeunes du quartier e
Gataâ El-Oued à Tamanrasset et
des ressortissants africains vivant
dans le même quartier, a appris
mardi l’APS de sources locales et
hospitalières.
La confrontation a éclaté suite
à un différend ayant opposé les
deux parties autour de la
rencontre finale de l’euro-2016 de
football, dimanche soir, qui a
ensuite dégénéré en rixes
émaillées d’échange de jets de
pierres qui se sont poursuivies
jusqu’à lundi après-midi à
Gataâ El-Oued, avant de
s’étendre à des quartiers
limitrophes, tels que Tahaggart et
Choumoue, ont confirmé des
sources locales.
Dix blessés, à différents
degrés de blessures, mais sans
gravité, ont été enregistrés parmi
les deux parties en conflit et ont
été évacués à l’hôpital de la ville
pour y recevoir les soins nécessaires, a indiqué une source hospitalière qui ne fait état d’aucun
décès. D’après des témoins oculaires, les forces de maintien de
l’ordre sont aussitôt intervenues
pour calmer les esprits, avant de
procéder à l’évacuation des
ressortissants africains des
quartiers précités, afin d’éviter
une éventuelle reprise des
affrontements.
Des sources locales, qui
soutiennent que ce type
d’incidents se produit parfois, et
pour des raisons aussi diverses
qu’insolites, appellent pour cela à
la nécessité d’une implication de
tous à la propagation de la culture
de la tolérance et le rejet de toutes
formes de haine, afin d’éviter ces
situations conflictuelles et
préserver la quiétude et la
stabilité.
7
RELIZANE : sept personnes ont été
blessées à des degrés différents de gravité dans un accident de la route survenu dimanche soir dans la wilaya de
Relizane, a-t-on appris auprès des services de la Protection civile.
L’accident s’est produit au niveau de la
RN 4 dans son tronçon reliant les communes de Bendaoud et Matmar suite à
une collision entre un véhicule touristique et un bus de transport de voyageurs desservant la ligne Sidi Bel
Abbès-Ammi Moussa (Relizane). Les
agents de la Protection civile sont intervenus pour évacuer les blessés âgés
entre 12 et 66 ans vers l’Etablissement
public hospitalier (EPH) «MohamedBoudiaf» de Relizane, a-t-on indiqué.
Pour leur part, les services de sécurité
ont ouvert une enquête sur les circonstances de cet accident.
GHARDAIA : les services de contrôle
de la qualité et de la répression de la
fraude de la direction du commerce de
la wilaya de Ghardaïa ont procédé,
durant le mois de ramadhan, à la saisie
d’une quantité de produits alimentaires
impropres à la consommation d’une
valeur de plus de 200 000 DA.
Les opérations de contrôle ont abouti
au retrait du circuit de commercialisation de boissons et jus, confiseries,
conserves d’origine végétale et une
quantité de viandes rouge et blanche
impropres à la consommation, selon un
bilan de la direction du commerce qui
fait état aussi de transactions commerciales frauduleuses sans facturation
d’une valeur de plus de 37 millions DA
visant à se soustraire à l’imposition et à
la fiscalité.
BATNA : une entreprise de wilaya de
collecte des déchets ménagers sera
bientôt créée et opérationnelle avant
fin 2016 à Batna, a-t-on appris du président de l’Assemblée populaire de
wilaya (APW).
Cette décision a été prise récemment
par les membres de l’APW, lors de l’approbation d’une délibération concernant la création de cette entreprise à
caractère commerciale et de service, a
précisé Khemissi Sahraoui.
Il a ajouté que cette entreprise aura
pour mission en premier lieu, la collecte des déchets et ordures
ménagères, le balayage et l’exécution
des opérations de nettoyage et d’assainissement, et l’entretien des espaces
verts au chef lieu de wilaya et ses
tâches toucheront d’autre communes
en particulier la nouvelle ville de Hamla.
BISKRA : une entreprise spécialisée
dans les travaux urbains et de salubrité
publique sera prochainement créée à
Biskra, a-t-on appris mardi du directeur
de l’environnement.
L’entreprise aura à intervenir à travers
les différentes communes de la wilaya
avec pour missions principales l’entretien des panneaux routiers et publicitaires, la maintenance des équipements
d’éclairage public, la collecte des
déchets et ordures ménagères, et également l’embellissement de l’environnement, a précisé Mohamed Kerfaoui.
La même source a aussi révélé que
l’entreprise sera chargée, dans une
deuxième phase, d’organiser des campagnes pour sensibiliser le public quant
au respect de l’environnement et l’importance de préserver l’équilibre écologique.
M. Kerfaoui a également fait savoir que
l’ensemble des missions de cette nouvelle entreprise est précisé dans le
cadre du cahier des charges qui lie
cette unité aux communes et à la
wilaya.
Mise sous la tutelle des services de la
wilaya, les activités de cette entreprise
baptisée Sokara-NET couvriront l’ensemble des 33 communes de la wilaya
de Biskra, a-t-on signalé.
8
Mercredi 13 juillet 2016
C O N J O N C T U R E
AFIN DE PERMETTRE UN RÉÉQUILIBRAGE DES BALANCES COURANTES
La BCE doit financer une politique
budgétaire européenne
Par
André Grjebine*
a BCE et d’autres banques
centrales alimentent
massivement les
économies en monnaie, afin
d’éviter l’affaissement d’une
croissance déjà faible et de
limiter désormais les effets
récessionnistes du Brexit. Ces
politiques d’assouplissement
quantitatif ne parviennent pas à
relancer vraiment les économies.
Les perspectives de la demande
s’avèrent insuffisantes pour que
les entreprises développent
massivement leurs investissements, plutôt que de procéder à
des opérations spéculatives
(immobilier, rachats de leurs
propres actions, etc.), quels que
soient les avantages qui leur sont
accordés par ailleurs.
La politique de baisse des
taux d’intérêt atteint ses limites
dans la mesure où des taux
d’intérêt durablement négatifs
provoquent des pertes dans les
institutions financières qui
doivent financer leur gestion et
encouragent les investisseurs à
chercher ailleurs des placements
plus rémunérateurs et plus
risqués. Dans ce contexte
d’instabilité économique, on ne
peut exclure que la conjonction
d’une multiplication des
créances douteuses dans des
banques de pays émergents,
notamment en Chine, et de la
baisse des prix des matières
premières ne déclenche une crise
financière susceptible de se
transmettre au reste du monde.
D’où l’idée partagée
aujourd’hui par des économistes
aussi bien que par le président de
la BCE, Mario Draghi, ou
l’ancien président de la FED
américaine, Ben Bernanke,
comme par la directrice générale
du FMI, Christine Lagarde, qui
tous estiment que la politique
monétaire ne peut être efficace
que si elle va de pair avec une
politique budgétaire dynamique.
C’est dans cette optique que la
stratégie dite de l’«helicopter
money», formulée pour la
première fois par Milton
Friedman en 1949, revient
d’actualité.
Ce terme se réfère à une
stratégie qui, dans sa forme la
plus simple et la plus imagée,
consisterait à jeter de l’argent à
partir d’un hélicoptère, de
manière à accroître le pouvoir
d’achat des ménages et de
relancer ainsi la demande. Ben
Bernanke définit l’«helicopter
money» comme une politique
budgétaire expansionniste - par
accroissement des dépenses
publiques ou réduction des
impôts - financée par
l’augmentation de la masse
monétaire. Contrairement à un
déficit budgétaire standard,
l’augmentation du déficit
budgétaire ne serait pas financée
par l’émission de titres publics
acquis par le secteur privé, mais
par des crédits de la banque
centrale au Trésor.[i]
Selon Ben Bernanke, la
banque centrale devrait accepter
de garder cette créance
indéfiniment. L’ancien président
de la FED ajoute que cette forme
de financement ne laisse pas
prévoir une augmentation future
des impôts et annihile donc le
phénomène connu sous le nom
de théorème d’équivalence de
Ricardo, qui est censé réduire
l’efficacité d’un déficit
budgétaire financé par
endettement public. Dans ce
dernier cas, en effet, les ménages
bénéficiaires de réduction
d’impôts ou de dépenses
publiques peuvent hésiter à
accroître leur consommation en
prévision des impôts qu’ils
devront payer ultérieurement
pour résorber le déficit
budgétaire. On peut également
envisager de renforcer la relation
entre la conjoncture et les
créances de la BCE sur des
institutions nationales ou
européennes, en décidant que
celles-ci seront remboursables
quand le taux de croissance aura
dépassé un certain niveau et
que les recettes publiques
augmenteront en conséquence.
Que la BCE finance
un plan Juncker étoffé
L’interconnexion des
économies européennes rend
problématique une relance dans
un seul pays. Celle-ci risque de
se solder par un déficit extérieur
massif...sauf en Allemagne, pays
qui accumule les excédents
extérieurs, tout en hésitant à
utiliser cette marge de manœuvre
pour servir de locomotive à une
reprise économique dans la zone
euro. C’est pourquoi la politique
de relance envisagée devrait être
développée au niveau européen.
Les règles communautaires
proscrivent l’achat direct
d’obligations publiques par la
BCE.
Mais, dans le cadre de la
politique d’assouplissement
quantitatif, la BCE peut racheter
des obligations d’institutions
supranationales européennes
(dans la limite de 12% du
programme) ou d’agences
nationales. Ces achats devraient
permettre de financer des
institutions finançant,
elles-mêmes, des opérations
ciblées par l’Union européenne :
nouvelles énergies, recherche,
formation et éducation. En
somme, il s’agirait d’associer la
politique de la BCE et le plan
Juncker, en étoffant et en
précisant ce dernier. Le scénario
envisagé permettrait de raffermir
simultanément l’offre et la
demande.
Un véritable mécanisme
de rééquilibrage des
balances courantes
Photo : DR
«Helicopter money»?
Photo : DR
L
En même temps, chaque État
devrait contribuer au soutien de
la croissance de la zone en
fonction de la marge de
manœuvre que ses comptes
extérieurs lui assurent.
Keynes préconisait que,
parallèlement aux contraintes
pesant sur les pays en déficit,
d’autres contraintes s’exercent
sur les pays excédentaires.
Les règles de fonctionnement
de la zone euro («six-pack»)
prévoient déjà que les pays ne
doivent pas avoir d’excédent
extérieur excessif (supérieurs
à 6% du PIB). Mais, les
restrictions à l’adoption de
sanctions à l’encontre de pays
excédentaires sont telles que
cette règle est vouée à n’être
qu’une pétition de principe et
que le solde courant de
l’Allemagne approchait
les 8% du PIB en 2015 sans
qu’aucune procédure soit
appliquée.
La mise en œuvre
d’un véritable mécanisme de
rééquilibrage des balances
courantes ouvrirait la voie à une
politique coordonnée, les pays
excédentaires étant invités, sous
peine de sanctions, à relancer
leur économie et à participer plus
activement à la croissance de la
zone euro.
Pour une Europe
capable de résoudre
les problèmes
La perte de confiance dans la
capacité de l’UE de résoudre les
problèmes est à l’origine de sa
perte d’audience, non seulement
au Royaume-Uni, mais
également dans la plupart
des pays membres.
Les gouvernements de la zone
euro sont aujourd’hui comme les
acteurs qui chantent «courons,
courons» tout en restant sur
place. Ils ont pourtant l’occasion
aujourd’hui de démontrer
l’utilité de l’Union européenne,
dans les actes plutôt que dans
des discours sans lendemain.
Les citoyens européens
accepteront d’autant plus
facilement demain un
approfondissement de l’UE
qu’ils auront le sentiment que
celle-ci est capable de
répondre à leurs problèmes. Si
les principaux gouvernements ne
sont pas capables de s’entendre
sur la nouvelle politique qui leur
est proposée, les populismes
continueront à progresser et on
assistera au délitement de la
construction européenne. On
pourra toujours le regretter, mais
il sera trop tard.
A. G.
*Directeur de recherche au
Centre de recherches
internationales de sciences po.
Dernier ouvrage :
La dette publique et
comment s’en débarrasser,
PUF, 2015.
[i] B.Bernanke, «What tools
does the Fed have left ?
Part 3 : Helicopter money»,
http://www.brookings.edu/blog
s/benbernanke/posts/2016/04/1
1-helicopter-money.
In latribune.fr
C O N J O N C T U R E
TIRANT PARTI DU MARCHÉ DE L’EMPLOI
Wall Street encore dopée par l’emploi
avec un S&P record
all Street a terminé en
hausse la première
séance de la semaine,
avec un indice
S&P-500 à un nouveau record,
tirant toujours parti d’un vaillant
marché de l’emploi tel que l’a
révélé la statistique parue vendredi
dernier.
Le département du Travail a
recensé 287 000 créations de
postes le mois dernier, le nombre
le plus élevé depuis octobre
2015 et qui a dépassé largement le
consensus, après 11 000 seulement
en mai.
«Les investisseurs sont à la
chasse au rendement parce que de
ce point de vue c’est la disette sur
le marché obligataire», a dit Andre
Bakhos (Janlyn Capital).
«Ils tentent leur chance sur les
actions parce qu’on a le sentiment
que les marchés américains sont
relativement sûrs par rapport à
d’autres dans le monde».
Le rendement de l’emprunt
américain à 10 ans a monté, mais il
reste proche de son plus bas record
touché après que les Britanniques
eurent voté leur départ de l’Union
européenne (UE) le 23 juin dernier.
La victoire de la coalition du
Premier ministre Shinzo Abe aux
élections sénatoriales japonaises
et l’accession de la ministre
britannique de l’Intérieur Theresa
May au poste de Premier ministre
Photo : DR
W
ont assoupi certaines des incertitudes politiques qui avaient
tourmenté les marchés après la
victoire du «oui» au Brexit.
L’indice Dow Jones a
pris 80,19 points (0,44%) à
18 226,93 points. Le S&P-500 a
gagné 7,26 points (0,34%) à
2 137,16 points, battant le
précédent record de clôture qui
remontait à mai 2015. Le
Nasdaq Composite a avancé de
31,88 points (0,64%) à
4 988,64 points. Le S&P-500 se
traite à un PER de près de 16,7, au-
dessus de la médiane de 10 ans de
14,7, selon des données StarMine.
«Je pense que le marché a atteint
un point de valorisation qui est
extrême», a dit James Abate
(Centre Asset Management).
Pour ce qui est des semaines à
venir, l’évolution de Wall Street
dépendra largement de la qualité
des résultats de sociétés trimestriels qui vont déferler à partir de
cette semaine, et dont, comme de
coutume, l’aluminier Alcoa a
donné le coup d’envoi ce lundi
après la clôture, et dont l’action
gagnait 5% en après-Bourse en
réaction à ses résultats.
Les bénéfices des sociétés du
S&P-500 sont attendus en baisse
de 4,8% au deuxième trimestre,
alors que ceux du premier trimestre
avaient diminué de 5%, selon des
données de Thomson Reuters.
Les déclarations des dirigeants
de sociétés seront examinées à la
loupe, et surtout ceux du secteur
bancaire et toute référence aux
retombées du Brexit sera sans
doute exploitée. En dépit de la très
solide statistique de l’emploi, le
marché pense que la Réserve fédérale restera circonspecte pour ce
qui est de remonter les taux
d’intérêt. Lestraders n’évaluent
qu’à 27% la probabilité d’un resserrement monétaire en décembre,
selon lesite FedWatch de CME
Group. La prochaine réunion de la
Fed sera les 26 et 27 juillet.
Aux valeurs, Twitter a cédé
2%, victime de l’abaissement
d’«achat» à «neutre» de la recommandation de l’intermédiaire
Suntrust Robinson.
Tesla Motors, sous le coup
d’une enquête de la sécurité routière américaine après l’accident
fatal survenu à un automobilste, a
avancé de 3,7%, son directeur
général Elon Musk ayant fait part
de son intention de publier sous
peu de nouvelles informations sur
ses projets.
In Reuters
LE GOUVERNEMENT ORDONNE L'OCCUPATION D'UNE ENTREPRISE AMÉRICAINE
Maduro affirme que Citibank va fermer un compte
de la banque centrale du Venezuela
LE PRÉSIDENT vénézuélien,
Nicolas Maduro, a affirmé lundi
que la banque américaine Citibank
avait fait savoir qu’elle allait
fermer le compte que la banque
centrale du Venezuela utilise pour
ses paiements internationaux.
Dans une intervention radiotélévisée, M. Maduro a déclaré que
le Venezuela était la cible d’un
«blocus financier». Le Président a
affirmé que Citibank avait indiqué
qu’elle procèderait dans un mois à
la fermeture de ce compte de la
Banque centrale du Venezuela
(BCV). Il a ajouté que la mesure
concernait aussi une autre banque
de l’Etat vénézuélien, Banco de
Venezuela (BDV). Citibank «dit
que d’ici trente jours elle va fermer
le compte de la Banque centrale et
de Banco de Venezuela. Cela s’appelle un blocus financier», a
déclaré M. Maduro.
Il a estimé qu’il s’agissait d’un
complot derrière lequel se trouverait selon lui le gouvernement américain. M. Maduro avait déjà
déclaré dans le passé que le
Venezuela, qui vit une grave crise
économique, était la cible d’un
«boycott financier» visant à lui
interdire l’accès aux financements
internationaux.
Par ailleurs, le gouvernement
vénézuélien a ordonné lundi l’occupation de l’usine de l’entreprise
américaine Kimberly-Clark au
Venezuela, qui avait cessé sa production d’articles d’hygiène en
raison de la détérioration des
conditions économiques locales.
«Nous décrétons l’occupation
immédiate de l’entreprise
Kimberly-Clark Venezuela par les
travailleurs», a annoncé publiquement le ministre du Travail
Oswaldo Vera à l’usine KimberlyClark située à Maracay, à une
centaine de kilomètres à l’ouest de
Caracas.
Le ministre, qui a signé un
document à cet effet, a ordonné le
redémarrage des machines.
«A partir d’aujourd’hui,
Kimberly-Clark rouvre ses portes
et reprend sa production», a-t-il
dit. Il a lancé à l’occasion un
avertissement aux autres
entreprises qui voudraient fermer
en raison de la crise économique et
politique que connaît le Venezuela.
«Bienvenue au secteur des affaires
qui veut accompagner le gouvernement, mais une entreprise qui sera
fermée sera une entreprise qui sera
occupée et ouverte par les
travailleurs et le gouvernement
révolutionnaire», a lancé le
ministre du Travail.
Plongé dans une profonde crise
politique, le Venezuela connaît une
grave crise économique depuis la
chute des cours du pétrole, dont il
tire l’essentiel de ses revenus. Près
de 80% des produits de première
nécessité sont désormais quasiintrouvables selon des organismes
privés. Kimberly-Clark avait
annoncé samedi cesser ses activités
au Venezuela en raison d’un
«manque de devises» pour acheter
les matières premières et de
«l’augmentation rapide de l’inflation».
La multinationale déclarait dans
un communiqué que ces conditions
rendaient «impossible» le fonctionnement de l’usine vénézuélienne.
APS
Mercredi 13 juillet 2016
9
Hausse de 8,1%
au 1er semestre
du marché
automobile chinois
LES VENTES de voitures
en Chine ont augmenté de 8,1%
au premier semestre, a annoncé
hier la fédération des constructeurs, un chiffre nettement
supérieur à leur prévision pour
l’ensemble de l’année, mais le
secteur reste prudemment optimiste sur l’évolution du marché
au cours des prochains mois,
très dépendante des décisions à
venir en matière fiscale.
Le premier marché automobile du monde avait marqué
le pas l’an dernier avec le
ralentissement global de l’économie avant d’entamer un
rebond en octobre grâce à une
mesure d’allègement de la
fiscalité sur les petites motorisations.
De nombreux observateurs
ont émis des doutes sur la
pérennité de ce rebond mais
jusqu’à présent, les ventes ont
atteint voire dépassé les attentes.
Sur le seul mois de juin, elles
ont progressé de 14,6%, a
précisé l’Association chinoise
des constructeurs automobiles,
soit la plus forte hausse
mensuelle enregistrée depuis
décembre.
Le cabinet d’études privé
LMC Automotive a relevé le
mois dernier de 0,4 point sa
prévision pour l’ensemble de
2016, disant tabler désormais sur
une croissance de 8% des ventes
de voitures.
Certains éléments traduisent
toutefois un début de tension,
comme l’indice des stocks
calculé par l’Association
chinoise des constructeurs
automobiles, qui se situe au plus
haut depuis novembre.
Des analystes expliquent que
la question de la prolongation
au-delà de cette année de l’allègement fiscal sur les véhicules
de moins de 1,6 litre de
cylindrée constitue la principale
incertitude quant à l’évolution
du marché : la perspective de
son expiration pourrait doper les
ventes aux dépens de 2017, alors
que sa prolongation pèserait
sur le marché au cours des derniers mois de cette année. En
tablant sur une expiration de la
mesure fin décembre, le cabinet
IHS prédit une baisse de
1,4% du marché l’année
prochaine.
Reuters
Les places européennes dans le vert à la mi-séance, sauf Londres
LES BOURSES européennes
amplifient leur hausse mardi à la
mi-séance, à l’exception de
Londres, et s’orientent vers une
quatrième séance consécutive de
progression à la faveur d’un regain
d’appétit pour le risque.
À Paris, le CAC 40 gagne
1,55% (66,00 points) à 4 330,53
points vers 10h25 GMT. Il évolue
à des plus hauts depuis le vote en
faveur du Brexit le 23 juin.
À Francfort, le Dax prend
1,42%. L’indice paneuropéen
FTSEurofirst 300 s’octroie 0,82%
et l’EuroStoxx 50 de la zone euro
1,57%. A Londres en revanche, le
Ftse cède 0,10%, pénalisé par le
raffermissement de la livre sterling, dont la dépréciation depuis le
vote britannique lui avait au
contraire permis d’enregistrer de
meilleures performances que les
autres grands indices européens.
Les futures sur indices newyorkais signalent une ouverture de
Wall Street en hausse alors que
l’indice Standard & Poor’s-500 a
déjà battu lundi ses records en
séance et à la clôture.
Le dynamisme des créations
d’emploi aux Etats-Unis et la
mobilisation des responsables politiques et monétaires dans les économies développées pour atténuer
les conséquences possibles du
Brexit contribuent à rassurer les
investisseurs. Le secteur automobile mène la tendance en Europe
avec une hausse de 3,74% dans le
sillage de Daimler, qui s’adjuge
4,74%. Le constructeur allemand
dit avoir observé au deuxième
trimestre une hausse de son béné-
fice d’exploitation et il a confirmé
sa prévision d’une légère croissance du bénéfice d’exploitation
ajusté annuel. PSA brille également avec une progression de
5,64% malgré une stagnation de
ses ventes mondiales au premier
semestre.
Ce sont néanmoins les banques
italiennes qui se distinguent le
plus. UniCredit bondit de 8,59%,
plus forte hausse de l’EuroStoxx
50, et entraîne avec elle l’ensemble
de ses compatriotes.
La banque italienne a annoncé
mardi avoir placé 10% de son site
de courtage en ligne FinecoBank,
engrangeant 328 millions d’euros,
dans le cadre de l’examen stratégique de ses activités annoncé la
veille, qui pourrait déboucher sur
des cessions d’actifs. Sur le marché
des changes, la livre sterling
poursuit son rebond face au dollar,
à un pic d’une semaine aux
alentours de 1,3170 dollar, au
lendemain de la désignation de
Theresa May au poste de Premier
ministre en Grande-Bretagne, ce
qui écarte au moins provisoirement
le risque d’une période d’incertitude politique prolongée à
Londres.
L’euro remonte lui aussi, audessus de 1,11 dollar, tandis que le
yen faiblit dans l’attente de
mesures de soutien à l’activité
promises par le gouvernement
japonais.
Les cours du pétrole se reprennent après leur chute de la veille et
le Brent de la mer du Nord repasse
au-dessus des 47 dollars le baril, en
hausse de plus de 2%.
10
F O C U S
Mercredi 13 juillet 2016
LE ROYAUME-UNI A UNE NOUVELLE PREMIÈRE MINISTRE
Theresa May, une pro-UE
pour mener le Brexit
Par
cription de Maidenhead (ouest
de Londres), elle a été nommée
ministre de l’Intérieur par
M. Cameron lors du retour des
tories au pouvoir en 2010.
Philippe Bernard
rois semaines après avoir
voté à 51,9% pour sortir de
l’Union européenne, le
Royaume-Uni a, aujourd’hui,
une nouvelle Première ministre
qui…souhaitait y rester. Theresa
May, 59 ans, ministre de l’Intérieur depuis 2010, qui avait eu la
prudence – ou l’habileté – de
rester au-dessus de la mêlée pendant la campagne référendaire,
mais avait choisi le camp du
«Remain», a ramassé la mise,
lundi 11 juillet, après le retrait
d’Andrea Leadsom, son unique
concurrente, pour l’élection à la
direction du Parti conservateur.
A peine M me May avait-elle
prononcé le discours destiné,
lundi matin, à ouvrir une campagne qui devait durer tout l’été
qu’elle était déclarée gagnante
par forfait. Puisque le Parti
conservateur dispose de la
majorité au Parlement, son
leader devient automatiquement
Premier ministre. En milieu
d’après-midi, David Cameron
apparaissait brièvement devant
Downing Street pour déclarer à
quel point il était «ravi» qu’une
femme aussi «forte et compétente» que Mme May lui succède
si rapidement, étant donné les
turbulences économiques.
La grande histoire retiendra
que M. Cameron a, contre son
gré, fait sortir son pays de l’UE.
La petite histoire gardera peutêtre les quelques secondes
surréalistes de la vidéo où le
Premier ministre, pensant
probablement le micro fermé,
chantonne en se dirigeant vers le
10, Downing Street, sitôt après
avoir officialisé son départ.
Mercredi, à l’issue de la
traditionnelle séance des
questions au Premier ministre à
Westminster, M. Cameron ira
remettre sa démission à la Reine
en lui recommandant de nommer
Mme May. Dans la foulée,
celle-ci se rendra à Buckingham,
où Elizabeth II, chef de l’Etat,
T
Photo : DR
Réputation de dureté
Étonnant dénouement
Avant que les événements ne
se précipitent, M me May avait
déclaré qu’elle n’était pas
pressée d’actionner l’article
50 du Traité de Lisbonne qui
enclenche le délai de deux ans
pour la sortie définitive de
l’Union. «Avant la fin de
l’année», s’était-elle contentée
de dire alors qu’Allemands et
Français pressent Londres de
commencer la procédure. Mais
elle pensait alors n’entrer en
fonctions qu’en octobre et les
trois mois gagnés sur ce calendrier pourraient accélérer la
marche vers le Brexit. Cet étonnant dénouement à la crise politique qui a suivi la démission de
M. Cameron au lendemain du
référendum résulte de l’explosion en vol de toutes les personnalités qui s’étaient proclamées
championnes du Brexit, mais
qui, une fois la victoire acquise,
ont rivalisé d’impréparation, de
vanité et d’irresponsabilité.
Après le retrait de Boris
Johnson et de Michael Gove, les
deux têtes de la campagne du
«Leave», après la démission de
Nigel Farage de la direction du
Ukip, parti d’extrême droite fer
de lance du référendum pour le
Brexit, Andrea Leadsom n’a pas
résisté longtemps. La pauvreté
de sa rhétorique – «Le Brexit est
une immense chance pour notre
Photo : DR
l’invitera à constituer son
gouvernement. Aujourd’hui dans
la soirée, le Royaume-Uni aura
une nouvelle Première ministre.
Theresa May, pour tenter de
faire oublier son penchant proUE, a forcé le ton. «Brexit veut
dire Brexit, a-t-elle martelé
lundi. En tant que Première
ministre, je veillerai à ce que
nous quittions l’UE. Nous allons
faire [de cette sortie] un succès.
Il n’y aura aucune tentative de
rester dans l’UE, aucune tentative d’y rentrer en douce, et pas
de second référendum.»
grand pays» –, son CV dans la
finance gonflé et surtout le lien
qu’elle avait fait entre sa qualité
de mère de famille (opposée à
Theresa May qui n’a pas
d’enfants) et son aptitude à
diriger le pays ont refroidi le
parti. Réputée pour son austérité,
sa détermination et, désormais,
pour son habileté politique,
Theresa May est souvent
comparée à Angela Merkel.
Elles ont en commun d’être de la
même génération, d’être filles de
pasteur, peu portées sur les
mondanités et sans enfants.
Toutes deux sont libérales et
conservatrices, mais plus
pragmatiques qu’idéologues.
M me May est connue du public
britannique depuis un discours
de Congrès prononcé en 2002,
en plein blairisme triomphant, où
elle mettait en garde les tories
contre l’image de «parti
méchant» qui lui colle à la peau
depuis Margaret Thatcher.
Lundi, Theresa May s’est
spectaculairement dissociée de la
«dame de fer» des années
1980 en défendant l’intervention
de l’Etat contre les inégalités
sociales et les abus de la finance.
«Nous ne croyons pas seulement
dans les marchés, mais aussi
dans les communautés locales,
a-t-elle déclaré. Pas seulement
dans l’individualisme, mais dans
la société.» Theresa May, chrétienne pratiquante, se réfère à
l’action paroissiale de son père
pasteur pour définir son attachement au «service public».
Elle a commencé sa carrière
dans la banque après des études
de géographie à Oxford, où elle
a rencontré son mari, Philip,
conservateur et financier lui
aussi. Elue municipale, elle est
devenue députée en 1997 et a
occupé de nombreuses fonctions
au sein du «cabinet fantôme»
(opposition). Superbement
réélue en 2010 dans sa circons-
En dépit d’une grande fermeté sur l’immigration, elle est
loin d’avoir réalisé l’impossible
promesse de son parti de faire
baisser les flux (Européens
compris) à moins de
100 000 personnes par an, ce que
lui reprochent les «brexiters».
Défenseure du mandat d’arrêt
européen, elle a longtemps
plaidé en faveur de la rupture
avec la Convention européenne
des droits de l’Homme – qui
empêche certaines expulsions.
Récemment, elle a mis de l’eau
dans son vin à ce sujet pour ne
pas s’aliéner les tories modérés.
Mais les deux principales cordes
à son arc – immigration et
finance – et sa réputation de
dureté font d’elle une redoutable
négociatrice pour les 27 de
l’UE. Lundi, elle a promis d’obtenir «le meilleur accord pour la
Grande-Bretagne» et de
«façonner son nouveau rôle dans
le monde».
Considérée comme ultracompétente, mais introvertie et
peu charismatique, M me May
n’est connue que pour une extravagance : ses chaussures. Les
escarpins à impression léopard
qu’elle portait lors de son
discours de 2002 sont dans
toutes les mémoires, d’autant
qu’ils ont été suivis par une
impressionnante collection de
souliers de toutes formes et
couleurs, dont des cuissardes
vernies noires portées lors de la
visite du Président coréen en
2013.
Mais cette exubérance est
bien la seule entorse de
M me May à sa légendaire
sobriété. Avare en apparitions
médiatiques, celle qui recevra
mercredi les clés du RoyaumeUni contredit les règles du
succès selon le marketing politique. Discrète sur sa vie privée
-on sait seulement qu’elle aime
les randonnées en montagne, le
cricket et la cuisine et qu’elle a
un diabète de type 1-, allergique
aux mondanités, elle considère
Twitter comme une perte de
temps. Elle parle toujours de ce
qu’elle fait, jamais de qui elle
est. Tout le contraire de la
brochette d’ego surdimensionnés
-MM. Johnson, Gove,
M me Leadsom- qui sont partis
dans le décor.
Pourtant, le curieux scénario
de l’irrésistible ascension de
Mme May la place en position de
faiblesse. Nommée à la tête du
pays sans élection ni même
compétition au sein des tories,
la voilà pour ainsi dire
couronnée Première ministre
d’un pays divisé et déstabilisé
par le Brexit.
P. B.
In lemonde.fr
T
E M
H
A
SUPPLÉMENT HEBDOMADAIRE DE LA TRIBUNE
P13
P12
P14
L'exemple-type de la dévalorisation d'un secteur
Annaba
Constantine
L'Algérie, un attrait touristique
hypothétique
La saleté ambiante chasse
le tourisme
Le tourisme, un créneau déficient
DÉTÉRIORATION CONSTANTE DU CADRE DE VIE
Dans les villes algériennes, les
moustiques font des ravages durant la
saison estivale. Sur le littoral comme à
l’intérieur du pays, les nuées d’insectes
se démultiplient dans les rejets
nauséeux des eaux usées qui entachent,
çà et là, le paysage. Au beau milieu des
chefs-lieux de wilayas, les rats
prolifèrent au point de se mêler à la
circulation pour se servir au grand jour
dans les poubelles et les dépôts
anarchiques de déchets ménagers. Les
bennes à ordures débordent
constamment d’immondices. Les
mauvaises odeurs empestent tout le
voisinage. Inconscients, les citoyens
rejettent leurs ordures à n’importe
quelle heure de la journée. Les
passants, pareillement insouciants, se
débarrassent aussi de leurs détritus à
même la rue. Paquets de cigarette,
sachets de tabac à chiquer, pots de
glace, bouteilles de jus et d’eau
minérale, gobelets à café, mouchoirs
usagés et emballages divers sont jetés,
sans aucune gêne, n’importe où. Une
infraction que plus personne ne
dénonce. Sur la plage, de jeunes
mamans lâchent les couches usagées de
leurs bébés sur le sable. Le spectacle
est affligeant. Les collectivités locales
font de même. Toutes les communes
répandent leurs déchets dans des
milieux naturels très sensibles. Les
oueds, les montagnes, les forêts et les
bords de mer sont délibérément
souillés. Des chargements de camelote
sont, chaque jour, impunément
abandonnés sur des sites d’une grande
beauté et, parfois, chargés d’histoire
Photo : DR
Inconscience du citoyen et laxisme
des autorités
Par
Kamel Amghar
os villes sont sales. L’aveu
émane du Premier ministre
qui ne cesse d’instruire les
walis dans ce sens. Lors des multiples
rencontres gouvernement-walis,
Abdelmalek Sellal revient toujours à la
charge pour reprocher à ses hôtes le
recul constant de l’hygiène publique et
la détérioration continue du cadre de
vie. «J’ai eu honte», lâche le wali
N
d’Alger, Abdelkader Zoukh, au sortir
de l’une de ces réunions. Les citoyens,
partout à travers le territoire national,
souffrent de cette saleté qui envahi
l’espace urbain et ses environs. Certes,
on peut leur imputer le manque
de civisme et le peu de respect de
l’environnement et des biens
communs, mais la grande
responsabilité incombe aux pouvoirs
publics auxquels échoit la charge de
faire respecter les lois et de veiller sur
les intérêts de la collectivité. Il est dans
leur rôle d’assurer la salubrité urbaine
et la gestion des déchets. Ils ont aussi
des prérogatives et des pouvoirs
pour recadrer les pseudos citadins
«nuisibles» et blâmer les pollueurs.
Dans les villes algériennes, les
moustiques font des ravages durant la
saison estivale. Sur le littoral comme à
l’intérieur du pays, les nuées d’insectes
se démultiplient dans les rejets
nauséeux des eaux usées qui entachent,
çà et là, le paysage.
Suite en page 14
T H E M A
Mercredi 13 juillet 2016
La saleté ambiante chasse le tourisme
L’Algérie, un attrait
touristique hypothétique
É
Mohamed Rahmani
L’
pas terminés s’agissant de l’autre. Mais il n’y
a pas que les structures d’accueil qui
inciteraient à en faire un point de fixation, il
reste évidemment tout ce qui reste autour et
qui pourrait justifier leur existence à
commencer par les lieux attractifs pour les
hypothétiques touristes : merveilles locales,
sites culturels et historiques, espaces de
convivialité et de loisirs. La ville ne dispose
pas d’une seule piscine, d’une seule salle de
cinéma, de parcs et jardins viables, de
moyens de transports, hormis le tramway et à
un degré moindre le téléphérique, viables à
tout point de vue et notamment confort et
surtout hygiène, de librairies, de magasins de
vente d’objets de souvenirs qui seraient
authentiquement constantinois, voire
algériens. A tout cela il faudrait rajouter la
grande anarchie prévalant dans les artères
commerciales sinon les plus fréquentées
parce que populaire et/ou le risque
d’insécurité pour une personne étrangère dès
que l’on sort desdits lieux fréquentés.
A l’exception des artères principales,
autrement dit celles débouchant sur des sièges
de l’administration locale (wilaya, commune)
et autres édifices administratifs importants, le
parcours est littéralement balisé par
l’amoncellement d’ordures renouvelées à une
cadence exponentielle malgré l’acharnement
des services d’hygiène de la commune pour
leur enlèvement pratiquement d’heure en
heure.
A cela, il faudrait encore ajouter, les
engagements pris par les pouvoirs publics
locaux de livrer à usage public le chemin des
touristes qui ceint les gorges du Rhumel et
inachevés ou pis entamés et actuellement en
suspens, le quasi-fabuleux ascenseur du
boulevard de l’abîme et bien d’autres lieux
qui raviraient tout étranger en visite à
Constantine.
Néanmoins, dans la réalité de tous les
jours, il est désormais clair que le retour des
touristes demeure une vue de l’esprit. Il
faudrait certainement beaucoup de temps
pour un retour à une situation normale
quoi que tous les facteurs contribuant à la
dévalorisation de la ville vont nettement plus
vite que les attentions convenues pour rétablir
des équilibres désormais incertains.
Mais cette réalité n’est pas exclusive à la
seule wilaya de Constantine et si elle est
moins visible ou plus atténuée ailleurs, la
désaffection du touriste pour un pays,
des régions parfois uniquement au monde
par leurs beautés, contrastes est elle bien
réelle.
A. L.
LA SALETÉ A PRIS DES PROPORTIONS ALARMANTES
Nettoyons nos villes avant de parler de tourisme
Malik Boumati
QUEL est le premier constat que fait un
étranger lorsqu’ il débarque dans la ville de
Tizi Ouzou ? De grands bacs à ordures qui
débordent sur les trottoirs et plein de détritus
dans les rues. Toutes les rues. Les trottoirs et
les chaussées plein de toute sorte de petits
emballages de confiserie ou de tabac,
entre autres. Que ce soit un étranger ou un
Photo : DR
De notre correspondant à Tizi Ouzou
incivisme, l’indiscipline et la
négligence des citoyens en matière
d’hygiène et de propreté de la ville
d’Annaba font que toutes les opérations de
nettoyage menées aussi bien par les
services de la commune, de la direction de
l’environnement ou encore ces campagnes
initiées par certains citoyens ne tiennent que
quelques jours. Les agents de la commune qui
sillonnent chaque jour les cités pour enlever
les amas d’ordures ménagères entassées à
chaque coin de rue, malgré la présence des
bacs réservés à ces déchets, n’en sont pas
venus à bout. En effet, les sites nettoyés se
retrouvent quelques heures plus tard
submergés par toutes sortes d’ordures prises
d’assaut par toutes sortes de bestioles,
insectes, rats, chats et chiens qui se disputent
cette pâture sous le regard impassible et un
tantinet amusé des habitants.
On se débarrasse de ses déchets sans trop
se soucier de leur impact sur l’environnement
sur sa propre santé ou celle des siens et des
habitants du quartier. On marche dans la rue,
on consomme, on jette son gobelet ou sa
bouteille de plastique sur le trottoir ou sur la
chaussée. Epluchures, sachets, emballages et
autres jonchent le sol écrasés par les véhicules
qui passent en trombe et avec le vent ces
déchets sont emportés et pour certains
tournoient dans le ciel comme des vautours
pour s’accrocher aux arbustes faisant office
d’espaces verts. La ville est ainsi défigurée et
offre l’image d’une cité sale que les visiteurs
et touristes découvrent regrettant d’avoir
choisi cette destination pour quitter les lieux
parfois le jour même.
Les cités de la ville croulent sous les
ordures, à l’entrée des immeubles, sous les
fenêtres, sur ce qui semble être des espaces
verts, sur les voies, sur les trottoirs, bref un
peu partout renvoyant ainsi une image de
saleté ambiante, grandeur nature et avec
laquelle tout le monde s’accommode. «La
commune ne fait pas assez, elle ne ramasse
pas les ordures suffisamment et c’est
pourquoi il y en a tant», nous a rapporté un
habitant de la cité Safsaf. Un autre nous dira
que ce n’est pas vrai et que les agents de la
ressortissant algérien établi à l’étranger, sa
première réaction quand il met les pieds dans
la ville des genêts est une grimace. De
déception ou, dans certains cas et certains
lieux, de dégoût. Les milliards dépensés dans
les opérations d’embellissement n’ont
finalement pas servi à grand-chose, hormis
les quelques jardins réhabilités.
Comment pourrait-on prétendre à l’accueil
de touristes si on n’arrive même pas à garder
nos villes propres ? Comment un touriste
peut-il être attiré par une ville comme Tizi
Ouzou, alors que ses autochtones continuent à
jeter détritus, bouteilles et canettes de bières
par les fenêtres de leurs voitures ? Quand les
habitants continuent à faire sortir leurs
ordures ménagères à toute heure de la
journée, malgré toutes les campagnes de
sensibilisation lancées par les autorités
locales et de wilaya.
Cette situation est partagée
malheureusement par de nombreuses wilayas
du pays. La saleté est partout et la vie citadine
n’a pas encore atteint les mentalités des populations. Il n’y a finalement pas de quoi
accueillir de touristes étrangers dans nos
contrées.
Pourtant, les pouvoirs publics disposent
d’organismes et d’institutions chargés de
cette question d’hygiène et d’environnement.
Des directions et des maisons de
l’environnement, des bureaux et des services
d’hygiène et autres polices de l’urbanisme
sont autant d’institutions dédiées à
l’environnement et à l’hygiène, mais dont les
actions restent limitées en termes de
résultats sur le terrain. Faut-il réformer le
fonctionnement de ces structures pour les
rendre efficaces ? Il semble clair que oui,
mais cette action ne peut, à elle seule, venir à
bout de ce phénomène de saleté qui gangrène
les villes algériennes. Surtout si l’on
considère cette question comme un élément
clé dans la volonté de promouvoir le tourisme
en Algérie.
Effectivement, le développement du
tourisme dans notre pays passe par plusieurs
étapes, notamment par celle de l’élimination
de toute cette saleté qui enlaidit les rues
(trottoirs et chaussées). Le corps des
balayeurs tend à disparaître alors qu’il est le
mécanisme le plus pratique pour le nettoyage
des trottoirs et des rues dans nos villes
meurtries.
L’Epic Codem créé pour la
collecte des ordures, a-t-elle les moyens de
renforcer les rangs des balayeurs en constante
régression dans la ville des genêts ? Les villes
algériennes peuvent-elles se permettre cette
démarche qui nécessite, il faut l’avouer, des
fonds importants ? Le tourisme, c’est bien,
mais commençons déjà par nettoyer nos villes
et éduquer nos compatriotes.
Par réformer l’école qui a fini par
abandonner la pédagogie et la morale au
profit de l’idéologie. Réformer cette école qui
inculque aux enfants la haine des autres, au
lieu de planter dans leurs cœurs les graines de
l’amour et de la fraternité. Et quand les
infrastructures touristiques seront enfin
disponibles, l’on pourra enfin parler du
développement du tourisme et de la
promotion de la destination Algérie.
M. B.
Photo : DR
voquer le tourisme sinon sa relance car
est-il besoin de le rappeler l’Algérie
avait été au lendemain de
l’indépendance et jusqu’à la fin des années
1970 une destination privilégiée des
Européens et évoquer bien entendu les
mesures prises dans l’objectif de la (relance)
confirmer donne la wilaya de Constantine
comme la meilleure preuve physique de
l’inertie qui a longtemps prévalu et laquelle,
par nécessité économique comparativement
aux voisins régionaux, même
progressivement éradiquée n’en demeure pas
moins poussive.
Ainsi, ne saisissant pas l’opportunité de la
méga manifestation «Constantine, Capitale
de la culture arabe 2015» (Ccca-2015), un
évènement international sur lequel l’Etat
n’a pas financièrement lésiné, la wilaya,
exception faite de l’hôtel Marriott, n’a pas
enregistré de nouvelles structures d’accueil
ou si tant est qu’il en soit, et ce, malgré le
statut (nombre d’étoiles) dont il faudrait
s’interroger sur les conditions de leur
attribution, Constantine a fait «mieux» en
lançant la réhabilitation de ses deux plus
anciens hôtels en l’occurrence le Cirta et le
Panoramic, avec l’idée de les remettre
en exploitation avant l’ouverture de la
manifestation culturelle internationale. Cela
n’a pas été le cas. Pis, ils ne seront livrés ni
au cours de l’année concernée et encore
moins aujourd’hui puisque si l’un
(Panoramic) est toujours fermé pour cause de
«contentieux» administratif entre partenaires
commerciaux, les travaux ne sont toujours
De notre correspondant à Annaba
Photo : Archives
A. Lemili
13
ANNABA
CONSTANTINE, L’EXEMPLE-TYPE
DE LA DÉVALORISATION D’UN SECTEUR
De notre correspondant à Constantine
Mercredi 13 juillet 2016
commune ont augmenté les rotations. «Les
éboueurs font leur travail, nous confie un vieil
homme de la même cité, ce sont les habitants
qui jettent leurs ordures n’importe comment
et n’importe où, on ne soucie pas du tout de
l’environnement car les gens ne sont pas
conscients de ce qu’ils font, pour eux, c’est un
geste anodin pourvu qu’ils sortent leurs
poubelles de chez eux et ça s’arrête là. Ce
que deviennent ces ordures, leur impact sur
sa vie, sur sa santé, sur son environnement
immédiat, il s’en fiche. Il faudrait une
éducation civique de tous les jours pour bien
ancrer la culture de l’environnement dans les
esprits de sorte que les gens changent de
comportement et réfléchissent à deux fois
avant de se débarrasser de leurs ordures. Il
faudrait une campagne qui doit être
menée tous les jours par l’intermédiaire des
associations de quartier, la radio, les chaines
Photo : Archives
12
de télévision pour organiser plus tard un
concours du quartier ou de la cité la plus
propre. Cela stimulerait les habitants qui y
adhéreraient, j’en suis sûr, et ce, pour le plus
grand bien de tous.»
Côté plages et il y en a plus d’une
quinzaine surveillées, c’est la débandade, si
celles-ci sont livrées au public chaque matin
nettoyées, le soir elles sont dans un état bien
pitoyable. A perte de vue ce sont des
centaines de bouteilles en plastique qui
trainent sur le sable et sur la promenade, des
restes de victuailles et même des
couches-bébés usagées. Des cannettes de
bière et des tessons de bouteilles sont jetées
dans les rochers, et ce, malgré la présence de
poubelles plantées et bien en vue et les
panneaux d’interdiction de jeter les ordures.
Une indiscipline qui fait fi de toutes les
mesures prises rendant ces plages
repoussantes.
Dans ces conditions, tous les efforts
consentis, toutes les dépenses engagées, tous
les moyens mis à disposition (humains et
matériels) s’avèrent sans impact réel sur la
situation qui empire chaque jour et surtout
sur la relance du tourisme qu’on veut réaliser.
Le touriste qui arrive s’attend à visiter une
ville propre où il fait bon y vivre pour passer
quelques jours de vacances, découvrir les
sites, les paysages, les musées se délecter des
plats du terroir apprécier les musiques, aller
assister à des spectacles, communiquer avec
les habitants. Hélas, rien de tout cela et c’est
bien dommage pour une ville qui respirait il
n’y a pas si longtemps, la propreté, l’ordre et
la discipline.
Les restaurants tiennent des bouges, des
fast-foods où les conditions d’hygiène sont
peu respectées avec souvent des intoxications
alimentaires, des services de très mauvaises
qualité dans les hôtels même ceux dits de
luxe, des propos pour le moins insultants
qu’on est obligés d’entendre dans la rue et
cette saleté ambiante ne sont pas pour
encourager le touriste à venir dans cette ville.
La vérité est dure à accepter, mais c’est la
vérité.
M. R.
T H E M A
Mercredi 13 juillet 2016
15
ENVIRONNEMENT
CONSTANTINE
Le tourisme, un créneau déficient
De notre correspondant à Constantine
Nasser Hannachi
es intentions des pouvoirs publics
sont plus que jamais focalisées sur
un vecteur que l’on dit capital pour
contribuer au PIB dans cette conjoncture
critique de l’économie nationale : le
tourisme, sous toutes ses formes. Chaque
région de l’Algérie profonde détient ses
multiples et divers atouts pour drainer les
visiteurs locaux et étrangers. La dernière
rencontre ayant réuni les walis de l’Est
sous la présidence du ministre de
l’Intérieur et des Collectivités locales aura
été une énième occasion de soumettre la
problématique du secteur à débats. Et
comme la saison estivale vit déjà son
deuxième mois, les orientations ont été
axées sur la plus-value que peuvent
engendrer les willayas du littoral
pour concourir à l’économie, voire une
microéconomie qui profite aux caisses des
collectivités locales et permettent de
générer une dynamique à plein temps.
Comme à l’accoutumée, sur papier les
propositions fusent et aussi la facilité de
concertation, loin de la réalité du terrain
qui renvoie un cliché terne quant à la
situation des villes algériennes. Hygiène
laissant à désirer, irrespect des règles et
outils de l’urbanisme, absence d’un
maillon régional pouvant en premier lieu
intéresser le tourisme national… La carte
postale est entachée par de nombreuses
irrégularités n’en déplaise aux offices qui
veulent réanimer un créneau en berne. Les
moindres commodités pouvant incitées les
visiteurs à sillonner les cités sont quasi
inexistantes. Le dernier conseil de wilaya
tenu à Constantine, il y a quelques jours
laisse perplexe : les gestionnaires peinent
à nettoyer les quartiers et les rotations
communales pour la collecte des ordures
ménagères restent insuffisantes, et
l’incivisme des citoyens y rajoute…
Quant au respect des horaires de passage
des camions. De plus, voire pire, en 2016,
les responsables locaux parlent encore de
toilettes publiques et songent à en
implanter quelques-unes… Tant mieux
pour la propreté de la ville, mais
dommage pour cet énorme retard !
Constantine est présentée à chaque
Photo : DR
L
région de Constantine. Le déclic
obéit à des critères et implique
plusieurs paramètres dont en priorité la
ressource humaine qualifiée. «Les sites
évoquent une tranche de l’histoire de
Constantine tout comme l’artisanat et
l’art culinaire. C’est aux gestionnaires
d’offices de faire bouger les choses en
innovant afin de rendre tous ces acquis
plus attrayants à travers des circuits bien
déterminés», estiment des observateurs.
«Constantine a bénéficié de quelques
projets structurants et de capacités
d’accueils non négligeables (l’hôtel
Marriott). Il reste aux responsables de
trouver des mécanismes appropriés pour
attirer les touristes qui malheureusement
ne se bousculent pas au portillon, et même
la manifestation ‘‘Constantine, capitale de
la culture arabe-2015’’ n’a drainé que peu
de monde. Il y a quelque chose qui
rendez-vous comme un pôle touristique
par excellence étant donné sa dotation
naturelle en sites et ancienne médina.
Ponts, Souika, Sidi Rached, Salah Bey,
Tiddis, Tombeau de Massinissa, les
gestionnaires les citent à occasion
politique, économique ou culturelle. Mais
la dégradation continue de sévir dans
quelques aires sans provoquer l’urgence
souhaitée pour sauver les sites des
multiples altérations.
La cité millénaire peut compter sur ses
acquis pour animer son tourisme et
engranger des recettes supplémentaires.
Message en ritournelle de l’exécutif. Une
intonation qui revient intensément depuis
que la chute des prix des hydrocarbures
fragilise les caisses. Or ce vœu est resté
dans un concept de base, les statistiques
en la matière ne reflètent aucun bonus
chiffré en devise ou en dinars pour la
cloche», ajouteront-ils. Certaines voix
sont profondes dans leur analyse affirmant
que seul un forum régional impliquant
tous les acteurs du secteur pourrait
coucher de nouvelles idées aptes à
promouvoir le tourisme local, «confiné»
jusqu’ici dans un microcosme de satisfecit
assez banal loin des aspirations
de la feuille de route érigée par le
gouvernement.
Pour redevenir des métropoles dignes
de ce nom, les villes algériennes doivent
réinventer leur attrait. Des correctifs
demeurent nécessaires pour faire
repousser la laideur urbanistique.
Préserver et entretenir les espaces verts
qui existent et veiller à la propreté
de la ville pourront être un premier pas
vers le civisme, qui devra en appeler
d’autres...
N. H.
Inconscience du citoyen et laxisme des autorités
Suite de la page 11
Photo : Archives
Au beau milieu des chefs-lieux de wilayas, les rats prolifèrent au point de se mêler à
la circulation pour se servir au grand jour dans les poubelles et les dépôts anarchiques de
déchets ménagers. Les bancs des arrêts de bus sont poussiéreux et amochés par des
affichages anarchiques. Les usagers des transports urbains préfèrent rester debout à
quelques mètres de l’abribus. Les bennes à ordures débordent constamment
d’immondices. Les mauvaises odeurs empestent tout le voisinage. Inconscients, les
citoyens rejettent leurs ordures à n’importe quelle heure de la journée. Les passants,
pareillement insouciants, se débarrassent aussi de leurs détritus à même la rue. Paquets
de cigarette, sachets de tabac à chiquer, pots de glace, bouteilles de jus et d’eau
minérale, gobelets à café, mouchoirs usagés et emballages divers sont jetés, sans aucune
gêne, n’importe où. Une infraction que plus personne ne dénonce.
Sur la plage, de jeunes mamans lâchent les couches usagées de leurs bébés sur le
sable. Le spectacle est affligeant. Les collectivités locales font de même. Toutes les
communes répandent leurs déchets dans des milieux naturels très sensibles. Les oueds,
les forêts, les montagnes et les bords de mer sont délibérément souillés. Des
chargements de camelote sont, chaque jour, impunément abandonnés sur des sites d’une
grande beauté et, parfois, chargés d’histoire.
Les gorges de Chaâbet Lakhera (Kherrata), les oueds Agrioun et Soummam, la mer
(Boulimat, Aokas, Jijel) et des forêts luxuriantes (Boukhelifa, Tamridjt, Akfadou…)
sont sauvagement sabotés par de gigantesques amas de saletés qui brûlent et dégagent
des odeurs toxiques. La côte d’alerte se trouve largement dépassée. Le péril est là.
Implacable. On doit revoir ce volumineux dossier des déchets dans tous ses aspects à
commencer par le tri, la récupération, la mise en place de décharges contrôlées, la
taxation des activités polluantes et la sanction des contrevenants aux règles de l’hygiène
collective. Les autorités doivent, d’abord, se corriger elles-mêmes avant de faire preuve
de fermeté à l’endroit du citoyen. Les communes, qui sont aujourd’hui les principaux
pollueurs du milieu naturel, doivent absolument donner l’exemple en premier.
L’incivisme du citoyen s’inspire justement de cette incurie des collectivités locales.
Alors seulement, on pourrait parler de tourisme, de culture et de voyage. Il faut nettoyer
devant sa porte pour recevoir ses hôtes. C’est la moindre des civilités.
K. A.
16
M O N D E
Mercredi 13 juillet 2016
LE PSEUDO ÉTAT ISLAMIQUE A SUPPLANTÉ
Comment faire face à Daesh,
Par
Moussa Mara*
est un acronyme
qui effraie partout
sur la planète.
Le pseudo État
islamique (EI), plus connu sous
le nom de Daesh - en arabe :
ad-dawla al-isl?miyya -, a supplanté Al-Qaïda en moins de
trois ans et suscite aujourd’hui
l’attention des leaders mondiaux.
Il personnifie le terrorisme dans
ce qu’il a de plus violent, de plus
déterminé et, sans doute, de plus
organisé. Il est apparemment
animé par un projet politique, en
tout cas il est perçu comme tel
par les nombreux adeptes qu’il
fait sous toutes les latitudes. Il
dispose de moyens significatifs
et, ce qui n’était pas le cas pour
ses devanciers, semble avoir une
ambition territoriale, ce qui
donne de la consistance à
sa démarche. Daesh, c’est une
C’
internationales sur notre territoire. Néanmoins, une exacerbation des violences, des attaques
et des comportements violents
pour faire dérailler le processus
de paix est à anticiper, avec
comme corolaire l’affaiblissement de l’État et le maintien du
désordre. Autant de facteurs qui
seront propices à la constitution
de bases logistiques, de sanctuaires à partir desquels des
attentats pourraient être projetés
dans le Sahel ou en Occident.
Quand on sait que Daesh disposerait d’armes chimiques, même
en petites quantités, on devrait
craindre le pire !
Photo : DR
«Il ne faut pas sousestimer la fascination
des populations»
organisation dotée d’un projet
politique aussi simple que destructeur : faire le maximum de
morts parmi ceux décrétés
ennemis de l’islam (presque
toute la planète y compris
l’Arabie saoudite), conquérir le
maximum de territoires et y faire
régner les lois les plus dures
apparemment tirées de la charia,
résister et porter la
destruction partout où cela est
possible, surtout en Occident
et parmi les Occidentaux
considérés de tout temps par les
islamistes les plus zélés comme
le mal absolu. C’est simple et
efficace car c’est fondé sur une
organisation méticuleuse, bien
calculée et servie par des
moyens apparemment significatifs. Daesh, c’est un label qui
charrie à son espace originel
(Irak et Syrie) de nombreux
combattants, dont des étrangers,
parmi lesquels figurent sans
doute des maliens. Tous attirés
par ce projet destructeur ; tous,
marginaux ou radicaux, terroristes court-termistes qui trouvent là un motif et une illusion
du combat pour un califat mondial contre les «cofres», fantasmes de beaucoup d’entre eux.
Daesh, c’est la mobilité et l’impression de l’omniprésence sur
tous les théâtres terroristes
(Moyen-Orient, Sahel, Maghreb,
Nigéria, Indonésie, Somalie,...)
alors que ce sont des organisations locales qui se placent sous
son acronyme pour bénéficier de
l’effet de mode et de la visibilité
qui lui est associé. Cette mobilité
et cette visibilité constituent des
armes redoutables entre les
mains des responsables de l’organisation. Ils sont contraints en
Syrie et en Irak...et les voilà en
Libye et au Sahel.
l’affaiblir en Libye après la
campagne engagée contre elle
dans le Golfe. Cette confrontation, jugée imminente par de
nombreux spécialistes, sera musclée. L’objectif : détruire l’essentiel de ses forces et de son
organisation autour de Syrte
pour annihiler la double menace
qu’elle constitue pour la Libye et
son processus politique de sortie
de crise, mais aussi pour
l’Europe, seulement distante de
quelques centaines de kilomètres
des côtes libyennes. Cette action
militaire importante a évidemment été anticipée par l’organisation, et elle a sans doute
préparé ses ripostes. L’une
d’entre elles, qui est utilisée en
Syrie, est de disperser au
maximum ses troupes, de se
fondre dans la population et
d’essaimer sur des zones larges
et inhospitalières. Autrement dit
de se mettre hors de portée des
bombardements aériens et même
des coups de boutoirs des forces
spéciales terrestres. Daesh
continuera à se battre sur le
théâtre libyen mais est également
susceptible de se répandre au
Sud, dans la zone sahélienne qui
présente, c’est le cas du nord
Mali, quelques opportunités
d’implantation. Le nord de notre
pays est faiblement contrôlé,
Vers la confrontation
Les grandes puissances
semblent se préparer à une
confrontation inéluctable avec
l’organisation Daesh, afin de
Photo : DR
S’il est improbable
que la présence de
Daesh au nord
Mali se transforme
en conquête
territoriale, comme
on l’a vu en Irak,
en Syrie ou en
Libye, elle
représente
néanmoins des
bases logistiques,
des sanctuaires à
partir desquels des
attentats
pourraient être
projetés dans le
Sahel ou en
Occident. Pour
lutter contre
Daesh, «avec
l’appui de la
Minusma et du
dispositif français
Barkhane (...) les
forces armées
maliennes (Fama)
doivent jouer leur
partition dans la
lutte contre le
terrorisme» et
«tous les segments
de la société
malienne et de
l’environnement
sahélien sont à
mobiliser».
étendu, avec des zones
désertiques peu peuplées.
Le nord Mali, un espace
sous la menace
Le Nord Mali sort de conflits
avec de nombreux groupes
armés occupant l’espace et
qui ne sont pas intégrés comme
une armée conventionnelle.
Certains de ces groupes sont
essentiellement unis par un instinct commun de survie, un
opportunisme lié aux intérêts
matériels (contrebande,
trafics....), soucieux de se
défendre contre des agresseurs.
Comme par le passé, cela facilite
l’implantation de combattants
extérieurs, organisés, déterminés
et ayant des moyens. Il est donc
probable que des groupes ou des
individus armés, venant de Libye
ou de plus loin, soient tentés de
venir s’installer au Nord du
Mali, renforcer les groupes de
terroristes, de bandits et de fauteurs de troubles et constituer
ainsi des foyers d’insécurité
majeurs. Cela sera une menace
importante pour le processus de
paix. Certes, il est improbable
que cette donne se transforme en
conquête territoriale au Mali
comme on l’a vu en Irak, en
Syrie ou en Libye, en raison de
la présence de forces armées
Il y a une menace Daesh, sur
le Mali comme il y a une
menace terroriste quasi permanente sur notre pays à travers la
force d’attraction qu’elle
constitue pour tous les marginaux, radicaux... La différence
avec Daesh, c’est qu’elle vend
l’illusion d’un État islamique
fondée sur le rejet des autres,
des puissances occidentales, ce
qui attire ceux qui se sentent
marginalisés dans le monde tel
qu’ils se le dessinent. La force
de Daesh, c’est qu’elle vend
l’illusion d’une organisation
islamique mondiale, au-delà des
frontières, mue par la religion
et elle seule. Cela attire vers
elle, ce qui est grave pour notre
pays, tous les radicaux de tout
poil qui voudraient purifier la
société, l’islamiser à l’extrême
et en partie parce qu’ils ne s’y
reconnaissent pas. Ces radicaux
sont nombreux et difficilement
identifiables. On les trouve
dans nos medersas [écoles, tant
laïques qui religieuses, ndlr],
dans nos mosquées, au Nord
comme au Sud, dans nos campagnes, dans nos villes, dans
nos familles, dans nos ateliers.
Certains sont cachés, d’autres
sont visibles, certains portent la
barbe, d’autres pas. En outre,
avec un Internet facilement
accessible y compris dans les
zones les plus reculées, de
nombreux concitoyens sont
plus facilement manipulables.
Daesh chez nous ne se traduira
sans doute pas par des hordes
de blindés et de mitrailleuses
M O N D E
Mercredi 13 juillet 2016
17
AL-QAÏDA EN MOINS DE TROIS ANS
au Mali et au Sahel
Comment faire face à une
hydre de cette dimension, dont
des tentacules sont peut-être déjà
présentes parmi nous ? Le
caractère aussi bien immédiat
que diffus de la menace nous
oblige à adopter plusieurs attitudes et à nous organiser pour les
conduire de manière concomitante. Tous les segments de la
société malienne et de l’environnement sahélien sont à mobiliser,
sous l’égide de nos responsables
publics pour faire face à un terrorisme de nouvelle dimension
qui se profile à l’horizon et qui
transformera sans doute nos
modes de vie et nos relations
sociales. Le plus tôt serait le
mieux, dans ce domaine comme
ailleurs, quelques minutes peuvent être déterminantes.
La sensibilisation de ceux qui
s’apprêtent à ouvrir un front
libyen contre le pseudo État islamique sera déterminante pour la
suite. Ils doivent anticiper et préparer l’après-offensive contre
Daesh en Libye, et notamment la
dissémination des combattants
dans le Sahel et les menaces supplémentaires créées par celle-ci
sur nos pays. Ils doivent de ce
fait s’organiser pour mettre en
place un dispositif de renseignement, d’observation et de frappes
pour limiter ce phénomène. Nous
devons leur demander de mettre
en place un dispositif massif de
surveillance des mouvements,
suivi d’interception pour détruire
les tentatives de fuite vers le
Sahel. À ce dispositif actif à la
source devrait correspondre des
initiatives de traitement à destination. C’est là où le dispositif
Barkhane de la France pourrait
être utile. Nos autorités doivent
travailler de concert avec ce
dispositif, mobiliser contre les
terroristes, dans le cadre du
G5 Sahel (idéalement) pour que
de nombreuses initiatives de surveillance, de patrouilles, de
détection et de traitement de ces
menaces puissent être conduites.
En agissant en amont et en aval
de la menace, on réduira ses
impacts. Les forces armées
maliennes (Fama) doivent jouer
leur partition dans la lutte contre
le terrorisme. Pour ce faire, il est
indispensable d’accélérer la mise
en œuvre de l’Accord de paix et
de réconciliation issu du processus d’Alger. Le désarmement,
la démobilisation et l’intégration
des groupes armés participent de
la reconstruction des forces
armées maliennes avec leur
déploiement afin que le théâtre
des opérations soit valablement
occupé et sécurisé. Il est souhaitable que cela soit effectif d’ici à
la fin de 2016. Par cette avancée,
on suscitera d’un côté la rupture
nette entre les terroristes et trafiquants, et de l’autre les groupes
armés dont certaines postures
sont bien ambigües. La démobilisation des groupes armés et leur
insertion partielle parmi les
Fama, éclaircira considérablement l’environnement sécuritaire
au Nord. Nous aurons face à
nous des forces hostiles à
détruire, avec l’appui de la
Minusma et de Barkane. Cela
permettra d’engager enfin la
seconde phase de la pacification
du Nord du Mali, c’est-à-dire la
lutte contre les groupes terroristes et les narco-trafiquants.
C’est ce dispositif qui devra faire
face à une éventuelle insertion de
Daesh sur notre territoire.
Accélérons sa mise en place et
battons-nous pour que les éventuels combattants du pseudo État
islamique ne viennent trouver le
Nord dans une situation aussi
confuse que celle en cours
actuellement!
Le rôle central des
services de renseignement
Les services de renseignement
doivent être impliqués plus fortement dans la lutte contre le terrorisme et le trafic de drogue à
travers une plus grande collaboration avec tous les pays frontaliers.
Ils doivent disposer d’une
meilleure connaissance de ces
groupes et fonder leurs actions à
partir d’analyse plus fine de ces
groupes. Nos services doivent cartographier leur composition et les
mouvements en leur sein, mieux
utiliser le renseignement humain
et travailler plus étroitement avec
les éléments des groupes armés,
afin de bénéficier de leurs
connaissances et expériences de
terrain. La connaissance de nos
militaires, de nos administrateurs
civils, des élus locaux, des leaders
traditionnels et des différents
réseaux constitués sur cet espace
doit nous permettre d’être aussi
bien renseignés que ceux qui disposent des systèmes d’observation
et d’espionnage les plus sophistiqués. Aucun moyen ne doit être
sous-estimé dans ce combat et
nous devons fortement soutenir
nos hommes du renseignement
dans leur action. L’issue de la
bataille se jouera autant sur le terrain militaire que dans le domaine
du renseignement. Nos services
doivent également s’intéresser aux
viviers terroristes, aux combattants nationaux dans leurs rangs
ainsi qu’à ceux qui sont de retour
ou susceptibles de l’être. Nous
devons pouvoir inventorier toutes
les menaces potentielles de collusion entre la société civile et les
terroristes, mieux surveiller les
lieux de radicalisation, partout sur
le territoire, ficher et suivre les
personnes à risque, les prêcheurs
radicaux, tracer leurs mouvements
de fonds ainsi que leurs activités
sociales et religieuses. Il est indispensable que les services de renseignement améliorent de manière
significative la connaissance du
monde religieux de notre pays et
du Sahel, qu’ils suivent mieux les
filières d’expatriation pour des
études religieuses ainsi que les
jeunes ayant emprunté ces dernières, ceux qui rentrent au
bercail, leurs activités...Le recours
à des spécialistes du monde
religieux, aux sociologues, psychologues et autres experts
permettant de décrypter les comportements et les risques s’avèreront indispensables. C’est à une
véritable révolution qu’il faut
convier notre dispositif de renseignement face à des menaces
majeures comme celles-là. Les
pays ayant cette expérience peuvent nous aider. N’hésitons pas à
apprendre d’eux comme nous ne
devons pas hésiter à sortir des
sentiers battus pour améliorer
notre système de renseignement.
«Ouvrir le chantier
du statut de la religion
et des leaders religieux»
Il faut plus de proximité entre
l’État et le clergé ainsi que les
organisations religieuses pour
aider les services dans leurs activités. L’État doit mettre en place
un cadre institutionnel approprié
pour ce faire et créer des occasions et passerelles de collaboration. Il doit savoir mettre les
leaders religieux en mission
contre le radicalisme et toute tentation destructrice. Il faut une
forte implication des leaders religieux pour enseigner et faire
connaitre la religion, convaincre
le corps social du langage non
belliqueux et constructif de la
religion. Ils doivent être mis en
mission vers cet objectif à
travers des programmes et
dispositifs massifs, couvrant
l’ensemble du territoire, particulièrement les couches sensibles,
pour obtenir des résultats à moyen
terme. Nous devons aussi ouvrir
le chantier du statut de la religion
et des leaders religieux, leurs
droits et devoirs, leur donner des
canaux d’expression et établir
entre les pouvoirs publics et les
cultes des rapports de collaboration et de complicité qui ne sont
en rien contraires à la laïcité. Il
s’agit pour l’État d’intégrer la religion comme un facteur d’harmonie sociale plutôt que de
l’ignorer et de pratiquer la politique de l’autruche qui nous
conduira à une impasse. Il n’y a
pas de moyens plus efficaces de
lutter contre l’extrémisme religieux que la religion elle-même. Il
faut emprunter cette voie de
manière résolue. L’État malien
doit savoir traiter de la question de
la place de la religion dans notre
société et des rapports entre le
religieux et le politique, entre le
religieux et l’État pour établir des
relations apaisées. Seules ces dernières permettront d’éliminer
toute probabilité de rapports de
forces et de confrontation.
La religion est un hymne à la
paix et à la vie, elle doit être
promue et comprise comme tel.
Nous ne devons pas en avoir peur,
mais éluder les débats qui la
concernent. L’État doit aussi
ouvrir d’autres chantiers qui alimentent la collaboration intelligente avec les religions. Les
comportements moraux dans la
société doivent être encouragés,
l’exemplarité des leaders est à
soutenir, les bonnes mœurs sont à
protéger, les enfants doivent être
élevés de manière probe, l’action
publique doit être conduite de
manière honnête et efficace et surtout exclusivement au service des
populations. Ce sont autant d’éléments qui aideront le pays à vivre
sa foi et avec ses croyances de
manière harmonieuse et non violente. Cela facilitera nos efforts
pour extraire nos enfants de la tentation du diable et de l’extrémisme de toutes sortes comme
celle de Daesh. Nous ferons face à
Daesh avec la force mais sans
oublier l’intelligence et l’organisation et avec la ferme volonté de
traiter de toutes les questions que
le succès relatif de cette organisation pose à l’humanité.
M. M.
*Moussa Mara, ancien Premier
ministre du Mali ([email protected])
In latribune.fr
Photo : DR
«Le dispositif Barkhane
de la France pourrait
être utile»
Photo : DR
lourdes qui déferlent sur une
ville ou une partie du territoire,
mais des dizaines de milliers de
nos compatriotes - dans leurs
maisons, leurs lieux de culte, au
bord de leurs champs - partagent une certaine idéologie et
sont plus ou moins prêts à s’engager dans le combat à leurs
niveaux ou sur les champs de
bataille, quand ils en auront
l’occasion. Il ne faut pas sousestimer la fascination des populations pour cette organisation
qui se bat contre ceux qu’ils
estiment être la cause de leurs
malheurs ou qui sont selon eux
les adversaires de leur religion.
Prenons-y garde et imaginons
comment nous en prémunir ou
y faire face !
18
M O N D E
Mercredi 13 juillet 2016
AU MOINS 36 000 PERSONNES DÉPLACÉES DEPUIS VENDREDI
Soudan du Sud : une paix impossible ?
Le Soudan du Sud avait marqué samedi dernier le 5e anniversaire de son indépendance. Aucune activité
festive n’a cependant eu lieu, l’accord de paix signé l’an passé ne tenant plus qu’à un fil. La population
souffre de difficultés pour s’alimenter et la guerre n’a jamais été aussi palpable. La flambée de violences à
Juba a atteint des pics : 150 personnes seraient mortes dans des affrontements à l’arme lourde
Par
la Rédaction Internationale
u moins 36 000 personnes ont été déplacées
par les combats au
Soudan du Sud depuis
vendredi, a affirmé
l’ONU, après quatre jours
d’affrontements meurtriers à
Juba entre forces loyalistes et
ex-rebelles précisant que ce
chiffre risquait d’évoluer en
raison de la volatilité de la
situation. Ces personnes, en
majorité des femmes et
des enfants, ont fui les
affrontements et se sont
réfugiées dans les sites de
protection des civils de la
Mission des Nations unies au
Soudan du Sud (Minuss) et
dans d’autres endroits de la
capitale. «La situation
humanitaire est grave et les
besoins sont immenses. De
fortes pluies dans certaines
parties de Juba ont aggravé la
situation», souligne-t-on. Sur le
terrain, le cessez-le-feu décrété
par les deux camps rivaux reste
précaire dans la capitale du
Soudan du Sud. Cette dernière
Juba avait été le théâtre lundi,
pour la deuxième journée
consécutive, de violents
combats entre forces loyalistes
et ex-rebelles. Des violences
qui coïncident avec le
Photo : DR
A
5 ea n n i v e r s a i r e d e
l’indépendance du Soudan du
Sud, et qui font craindre un
retour de la guerre. Le Soudan
du Sud avait marqué samedi
dernier le 5e anniversaire
de son indépendance. Aucune
activité festive n’a cependant
eu lieu, l’accord de paix signé
l’an passé ne tenant plus qu’à
un fil. La population souffre de
difficultés pour s’alimenter et la
indépendance devant un
parterre de dirigeants étrangers.
Salva Kiir prête serment
comme premier Président et le
Sud se sépare ainsi du Nord
après des décennies de guerre
civile entre rebelles sudistes et
gouvernements successifs de
Khartoum (1959-1972 puis
1983-2005), qui a fait des
millions de morts. Mais de
nombreux différends persistent
guerre n’a jamais été aussi
proche. La flambée de
violences de samedi dernier
à Juba a atteint des pics :
150 personnes seraient mortes
dans des affrontements à l’arme
lourde. Les combats ont repris
ce lundi, laissant présager du
pire. Comment ce territoire
devenu indépendant en est
arrivé la ? Le 9 juillet, le
Soudan du Sud proclame son
entre les deux pays sur le
partage des revenus pétroliers,
la démarcation de leur frontière
commune ou le statut de
régions contestées comme
Abyei. De mars à mai, des
combats meurtriers opposent
les armées de Juba et de
Khartoum dans la zone riche en
pétrole de Heglig revendiquée
par les deux parties.
Le président Kiir, un Dinka,
annonce avoir déjoué une
tentative de coup d’État,
dont il accuse son ancien
vice-président, de l’ethnie nuer,
Riek Machar, limogé en juillet.
Celui-ci appelle l’armée à
renverser Salva Kiir, l’accusant
de vouloir «allumer une guerre
ethnique». Les combats,
émaillés de massacres entre
Dinka et Nuer, s’étendent à
plusieurs Etats du pays. La
guerre est aussi marquée par
des atrocités à caractère
ethnique, des viols et des
tortures. Le 17 août 2015 un
accord de paix prévoyant un
cessez-le-feu et un mécanisme
de partage du pouvoir est signé.
Mais des combats continuent
toujours. Vendredi dernier, de
graves affrontements éclatent
dans la capitale entre les forces
des deux parties avec plus de
150 morts.
R. I.
CONSIDÉRÉE PAR LA CHINE COMME RELEVANT DE SA SOUVERAINETÉ
Mer de Chine : Pékin rejette l’arbitrage de la Haye
LA CHINE a annoncé «ne
pas reconnaître et ne
pas accepter» une décision
d’arbitrage rendue à la Haye
considérée comme partiale, qui
estime que Pékin n’a pas de
droits historiques en mer de
Chine méridionale et aurait
«violé» les droits souverains
des Philippines. En
conséquence, «la Chine
n’accepte pas et ne reconnaît
pas» cette décision, a fait savoir
le ministère chinois des
Affaires étrangères de la façon
la plus claire. Or, la CPA (Cour
permanente d’arbitrage appuyé
par l’ONU et saisi par Manille)
a finalement estimé qu’«il n’y a
aucun fondement juridique
pour que la Chine revendique
des droits historiques sur des
ressources dans les zones
maritimes à l’intérieur de la
‘ligne en neuf traits’» qu’elle a
elle-même fixée. La Chine a
indiqué à de multiples reprises
que la Cour permanente
Photo : DR
Par
la Rédaction Internationale
d’arbitrage de la Haye (CPA)
«avait été saisie unilatéralement par le (précédent)
gouvernement philippin et
n’avait aucune juridiction»
en la matière, selon l’agence
officielle chinoise Chine
nouvelle. Pékin considère
comme relevant de sa
souveraineté la quasi-totalité
de la mer de Chine méridionale
(carrefour maritime
crucial et réputée riche en
hydrocarbures), au grand
dam de pays riverains aux
prétentions rivales :
Philippines, Vietnam, Malaisie
et Brunei. La Chine considère
comme stratégique une région
qui intéresse étrangement de
plus en plus les Etats-Unis.
La Cour d’arbitrage a par
ailleurs estimé que la zone en
question ne contenait pas
d’îles susceptibles de justifier
l’existence de zones maritimes
exclusives au profit de Pékin, et
que la Chine aurait en revanche
empiété sur la «souveraineté»
des Philippines sur ses eaux
territoriales. Le ministère
chinois des Affaires étrangères
a promptement réagi en postant
sur son site Internet une longue
déclaration réaffirmant «les
droits historiques de la
Chine sur la mer de Chine
méridionale», notamment en
raison de sa «découverte» et de
son «exploitation» de la zone
depuis des siècles. «La Chine
est toujours fermement opposée
à l’invasion et l’occupation
illégales par certains Etats de
certaines îles et récifs de
l’archipel chinois des Nansha
et aux activités enfreignant les
droits et intérêts de la Chine»,
a insisté le ministère.
En revanche, la Chine reste
ouverte à toute discussion dans
l’objectif de trouver accord afin
de faire baisser la tension
encouragée par certaines
parties. Pékin «se tient prête à
continuer de résoudre
pacifiquement les différends
en question à travers des
négociations et consultations
directement avec les Etats
concernés», sans passer par un
tiers et «en respectant les
faits historiques et le droit
international», a-t-il encore
souligné, assurant que le pays
«respectait la liberté de
navigation et de survol» dans la
zone.
R. I.
19
S P O R T S
Mercredi 13 juillet 2016
TURPITUDES AU COURS DU STAGE DU MOULOUDIA D’ALGER
Gourcuff refuse
de libérer Bensebaini
pour le rendez-vous de Rio
Quand le staff doit s’occuper de la date
de péremption des produits
La moindre des démarche et attention voudrait que le coach soumette ses joueurs
à une obligation de préservation de leur forme autant sur le plan physique
que psychologique, ce qui appelle à une hygiène de vie
Par
A. Lemili
e la direction d’un club
qu’est en droit d’exiger
un entraineur de football
pour la préparation de la saison ?
Des meilleures conditions pour
ce faire, cela coule de source. Les
problèmes d’intendance et logistique ne relevant pas de ses obligations et c’est pour cela qu’il est
en droit, voire même en devoir
de «taper» sur la table quand il y
a défaillance en ce sens comme
les dirigeants du club n’hésiteraient pas à s’en «débarrasser» si
en ce qui le concerne il passe à
coté de l’objectif qui lui aurait
été imparti.
Les associations sportives
algériennes et plus particulièrement celle de football ne semblent attendre que finissent les
vacances pour faire le choix
d’entamer une préparation à l’étranger. Un choix au demeurant
discutable même si l’argument
premier et majeur qui est avancé
par les directions de club est que
localement il n’existe pas de
structures et infrastructures en ce
sens. Ce qui est plutôt proche de
la vérité quoi qu’aller en Tunisie
ce n’est pas d’abord changer
d’air et encore moins «jurer» que
les conditions exigées sont présentes sachant que pour la simple
raison qu’une nuée de formation
s’abat à la même date au même
endroit autant dire que les mêmes
conditions dénoncées en Algérie
sont reconduites... ailleurs par ces
mêmes délégations algériennes
qui trouvent du mal à s’organiser
sur leur sol.
Partant de ce principe, un
entraîneur est là dans le cadre de
cette préparation pour que ses
joueurs arrivent à l’heure au
lieudit prévu et où ils doivent
juste suivre ses instructions,
courir et taper dans un ballon. Par
voie de conséquence, rien ne jus-
Photo : DR
D
tifierait l’expression d’états
d’âme relative à des problèmes
de sommeil, de qualité de la
nourriture et de leurs conséquences sur le rendement attendu
de chacun.
Ceci étant, Menad, compte
tenu de son profil de professionnel très carré, a donc raison
d’avoir voulu changer de lieu de
stage parce que la nourriture n’était pas à la hauteur de ses
attentes et surtout du goût des
joueurs. Et une telle situation ne
peut qu’amener à se poser des
questions sur les conditions dans
lesquelles sont convenues, voire
conclues, ces stages à l’étranger,
lesquels logiquement sont normalisés à travers un cahier des
charges qui en aucun cas ne peut
contourner une réglementation,
du moins si la préparation
se déroule sur le continent
européen. Mais vraisemblablement, les associations algériennes
sont trop pressées à quitter le territoire, comme si faire le choix de
se préparer à l’étranger est beaucoup plus envisagé comme des
vacances supplémentaires après
le repos accordé aux footballeurs
en fin de saison. La preuve, ils ne
se comptent pas que seulement
sur les doigts d’une main ces
techniciens appelés à remplacer
un autre en début de saison à
déclarer qu’il avait «trouvé l’équipe en déficit physique et
moral alors que celle-ci sortait
d’une période de préparation à
l’étranger».
Par ailleurs, au sein d’une
formation dont le coach n’a
pas changé, la moindre des
démarches et attention voudrait
que celui-ci soumette ses joueurs
à une obligation de préservation
de leur forme en les astreignant
par un léger travail ou activité
physique à même de leur éviter
de se «rouiller» sinon de
remettre en cause la mécanique,
proche du parfait, mise en place
durant toute une saison. La
démarche vaut autant sur le plan
physique que psychologique qui
donnent ce que l’on appelle une
hygiène de vie à tout athlète
notamment un professionnel
lequel comme son statut l’indique vit de cette activité.
Qu’il soit alors question, au
cours du stage du Mouloudia
d’Alger, de viande hallal, de disponibilité de poisson une fois par
jour cela relève carrément du farfelu et quand le médecin du club
veille sur les dates de péremption
des produits de consommation
tout cela devient alors franchement ridicule.
A. L.
LIGUE 1 MOBILIS
1er match amical pour l’USMA aujourd’hui
L’USM ALGER, champion
d’Algérie en titre qui se prépare
actuellement à Rennes (France)
en vue de la saison 2016-2017,
disputera son premier match
amical mercredi, à 17h30 (heure
algérienne) contre le Stade
Brestois, a annoncé le club
breton sur son site officiel.
«Le Stade Brestois accueille
l’USM Alger aujourd’hui, à
18h30 (heure française) au stade
Ploudamézeau» a-t-on encore
précisé dans le programme de
préparation de cette semaine,
comportant un 2e match amical
contre Guingamp, le 16 juillet
(18h) à Plouvon.
Les Rouge et Noir d’Alger se
trouvent depuis vendredi en
Bretagne pour un stage de préparation de moyenne durée, qui se
poursuivra jusqu’au 22 juillet.
A travers ce premier test,
le nouvel entraîneur Adel
Amrouche, qui a succédé dernièrement à Miloud Hamdi, aura
l’occasion de passer en revue son
effectif, notamment les nombreux nouveaux joueurs qui ont
renforcé les rangs du club algérois pendant ce mercato.
L’effectif de l’USMA a été,
en effet, profondément remanié
cet été, enregistrant à la fois plusieurs départs et arrivées.
Côté recrutement, la formation de Soustara a engagé Ziri
Hammar (JS Saoura), Amir
Sayoud (DRB Tadjenanet),
Mohamed Benyahia (MC Oran)
ainsi que Rafik Bouderbal,
Khaled Abel et Réda Belahcen,
venus de divisions inférieures,
en France.
L’USMA a engagé également
l’Ivoirien Ghislain Guessan (RC
Arbaâ) et Abderraouf Benguit
(Paradou AC) sous forme de
prêt, au moment où l’attaquant
international olympique
Abderrahmane Meziane est
revenu de prêt, après une courte
aventure avec le RC Arbaâ, club
relégué en Ligue 2 Mobilis cet
été.
Le club a enregistré par
ailleurs le départ de pas moins
de huit joueurs dont Brahim
Boudebouda (MC Alger), Karim
Baïtèche (CS Constantine)
et Mohamed Amine Aoudia
(CS Constantine), tandis que
Zineddine Ferhat, en fin de
contrat, s’est engagé avec Le
Havre AC, sociétaire de la Ligue
2 française. Deux autres matchs
amicaux sont inscrits au programme des Rouge et Noir pendant leur stage en Bretagne. Le
premier contre le Stade Rennais
(Ligue 1), entraîné par l’exsélectionneur national d’Algérie,
le Français Christian Gourcuff.
La rencontre est prévue le
20 juillet à Ploufragan.
Le dernier match amical de
l’USMA est programmé le
22 juillet à Granville, contre la
formation locale, l’US Granville.
L’entraîneur du Stade Rennais (Ligue 1
française de football) Christian
Gourcuff a exprimé mardi son refus de
libérer le défenseur international algérien olympique Ramy Bensebaini pour
les Jeux olympiques JO-2016 de Rio (521 août), justifiant que cette compétition «est hors date FIFA».
«Ça n’a pas de sens de laisser un joueur
sur qui on compte à disposition de sa
fédération hors date de la Fédération
internationale (FIFA). Alfonso Figueireido
(Portugal, ndlr) et Bensebaini ont été
sollicités pour les JO. C’est impossible de
les laisser partir», a indiqué Gourcuff au
site officiel du club breton.
Ramy Bensebaini (22 ans) s’est engagé
avec le Stade rennais pour quatre ans,
en provenance du Paradou AC (Ligue
2/Algérie). Il avait été prêté lors des
deux dernières saisons respectivement
à Lierse (Belgique) et Montpellier
(Ligue 1/France).
Les nouveaux règlements de la Fifa
obligent les sélections nationales qualifiées aux JO à avoir au préalable l’autorisation des clubs pour engager leurs
joueurs dans cette compétition.
«Ramy est un joueur en devenir qui a un
énorme potentiel. Un défenseur axial élégant techniquement. C’est un joueur
polyvalent, il peut aussi jouer milieu axe
ou latéral», a ajouté le désormais ancien
sélectionneur de l’équipe nationale.
Du coup, la sélection olympique dirigée
par le Suisse Pierre-André Schurmann
devra composer sans les services de
Bensebaini, au grand dam de la fédération algérienne (FAF) qui a dépêché
l’entraîneur-adjoint national Yazid
Mansouri pour jouer le rôle d’intermédiaire.
La FAF a eu l’accord officiel d’Al-Sadd
(Qatar) et du Sporting Gijon (Espagne)
pour libérer leurs joueurs respectifs,
Baghdad Bounedjah et Rachid Aït
Athmane au profit des Verts lors du
tournoi olympique.
Aux JO-2016, l’Algérie évoluera dans le
groupe D avec l’Argentine, le
Honduras, et le Portugal.
Coupe de la CAF-MO Béjaïa :
course contre la montre pour
qualifier les nouvelles recrues
La direction du MO Béjaïa a enclenché
une course contre la montre pour qualifier ses nouvelles recrues à prendre
part à la suite du parcours africain de
son équipe à commencer par le match
à domicile contre le TP Mazembe (RD
Congo), dimanche dans le cadre de la
3 e journée de la Coupe de la
Confédération africaine de football
(CAF).
Le nouveau président du MOB, Zahir
Attia, a paraphé les demandes de
licences africaines de ses nouvelles
recrues et les a déposées au niveau de
la Fédération algérienne de la discipline
qui va à son tour transmettre à la CAF
les dossiers des nouveaux joueurs en
vue de les qualifier dans l’effectif
béjaoui dans les meilleurs délais, a-t-on
appris auprès du club de Ligue 1.
Les «Crabes» ont enregistré jusque-là,
l’arrivée de six nouveaux joueurs, à
savoir, Touati (Chambly, Div. 3
française), Yesli (JS Kabylie), Messaâdia
(CS Constantine), Bencherifa
(CR Belouizdad), Benmelouka, qui évoluait dans un club de division inférieure
en France et le revenant Rahal (JSK).
Le MOB occupe la deuxième place
(4 pts) de son groupe A après deux
journées, devancé de deux unités par le
leader, le TP Mazembe.
La formation béjaouie, dirigée désormais par l’entraîneur Nacer Sendjak, a
connu cet été le départ de plusieurs
cadors à l’image de Mebarakou,
Zerdab, Benali et autre Hamzaoui.
C U L T U R E
Mercredi 13 juillet 2016
21
SELON LE MINISTRE DE LA CULTURE, AZZEDINE MIHOUBI
Le ministre
a appelé les
responsables
locaux du secteur
de la Culture
à s’ouvrir sur
la société et à
être à l’écoute
de la population
en affirmant que
la culture n’a
pas d’horaire,
d’autant plus
que la Constitution
algérienne
consacre le droit à
la culture pour tous
Par
Sihem Bounabi
e ministre de la Culture,
Azzedine Mihoubi, a
déclaré, lundi dernier à
Ghardaïa, en visitant des sites
patrimoniaux de Bounoura et BéniIsguen, que «Ghardaïa constitue
une référence dans la restauration
du patrimoine culturel»
Ces sites, qui ont connu récemment un lifting à travers des
travaux de restauration et de
rénovation, dans le cadre du
programme de réhabilitation des
monuments historiques, le ministre
a exhorté les intervenants à
préserver le style architectural
ancestral de qualité, avec ses arts
L
Photo : S.Zoheir
Le patrimoine, un levier économique à faire jouer
décoratifs et les matériaux
traditionnels. Il a par ailleurs soutenu que la région du M’zab est
promise à «un bel avenir où la culture jouera un rôle de premier plan
dans son développement durable,
notamment à travers la promotion
du tourisme» rapporte l’APS.
Intervenant lors d’une visite de
travail et d’inspection dans
la vallée du M’zab, classée
patrimoine universel en 1982, le
ministre a mis en relief les initiatives des différentes associations
de la région pour la sauvegarde du
patrimoine local, notamment architectural, afin de raviver le rayonnement culturel et patrimonial de la
région. Il a souligné à cet effet que
le patrimoine culturel matériel et
immatériel constitue un important
levier de développement durable et
de création de richesses,
Le ministre a appelé à cet effet
l’ensemble des citoyens de Ghardaïa à œuvrer pour redonner à la
ville son image d’antan d’espace
de paix durable et de prospérité,
d’épicentre de la culture et de haut
lieu du Savoir et des Sciences.
Tout en saluant le rôle qu’assurent les associations et les notables
dans la préservation du patrimoine
matériel et immatériel de la région,
Mihoubi a souligné la nécessité
de promouvoir ce patrimoine
«témoignage vivant du passé», de
le valoriser et de le préserver pour
permettre aux générations futures
de le connaître. Il s’est également
rendu à Oued-N’chou où il a inspecté les travaux de réalisation
d’une bibliothèque de proximité,
avant de se rendre à Bounoura,
Béni-Isguen et Tafilelt où il a reçu
des explications sur les opérations
de rénovation et de restauration des
monuments historiques, puis à
Metlili pour specter la bibliothèque
principale.
Lors de la visite dans la
commune de Metlili, l’accent
a également été mis sur le renforcement des liens entre les collectivités locales et les institutions
nationales chargées de la préservation du patrimoine pour valoriser
les monuments et sites historiques.
A cet effet, le ministre a appelé les
responsables locaux du secteur de
la Culture à s’ouvrir sur la société
et à être à l’écoute de la population
en affirmant que la culture n’a pas
d’horaire, d’autant plus que la
Constitution algérienne consacre le
droit à la culture pour tous.
Le ministre de la Culture s’est
aussi rendu au siège de l’Office des
établissements de jeunes (Odej) de
Ghardaïa où il a reçu des explications sur les différentes activités
programmées et les différentes
associations activant dans le
domaine artistique et culturel.
Pour rappel, inscrite dans le
cadre d’un programme d’urgence
visant à effacer les stigmates des
douloureux événements qu’à connu
la région du M’zab, une opération
de restauration d’urgence avait été
lancée, cette opération approuvée
par la direction de la conservation
et de la restauration du patrimoine
culturel du ministère de la Culture
touchera en premier lieu cinq sites
affectés dont les études ont été
achevées.
Le périmètre de la vallée du
M’zab, qui couvre une superficie
de 4 000 hectares avec son bâti traditionnel, ses palmeraies, son
système ancestral d’irrigation, ses
monuments et sites historiques
estimés à plus de deux cents sites,
a été classée en tant que patrimoine
mondial en 1982 par l’Unesco.
Elle a été également classée par
les pouvoirs publics comme «Secteur Sauvegardé» en promulguant
le 4 juin 2005 un décret exécutif
N°05/209 qui permet l’élaboration
d’un plan de sauvegarde en conformité avec la loi sur le patrimoine
04/98 du 15/07/1998.
La vallée du M’zab, qui compte
quatre communes Ghardaïa,
Bounoura, El Ateuf et Daya
Ben Dahoua regroupe une pentapole de ksars fondée au 10e siècle
et édifiée pour une vie communautaire en respectant la structures
sociologique des habitants.
S. B./APS
38E ÉDITION DU FESTIVAL INTERNATIONAL DE TIMGAD À BATNA
De l’antique Thamugadi au nouveau théâtre
L
temps modernes à l’initiative
de la Société des amis de
Carthage et des villes d’or créée
en 1907 et qui organisait alors sa
célèbre «tournées des villes
d’or» à Tébessa, Timgad puis à
Carthage.
Selon plusieurs intellectuels
de la ville, le Festival de Timgad
a connu plusieurs évolutions.
Au début, il était organisé sous
forme de journées culturelles. Il
devient en 1968 un festival de
musique qui a réuni des troupes
d’Algérie, d’Espagne et de
France. Une année après, il prit
une dimension méditerranéenne.
A partir de 1973, il devient un
festival international des arts
populaires. Après son éclipse, le
festival revient avec force en
1997. Son organisation est
depuis confiée à l’Office
national de la culture et l’information (Onci) et un commissariat du festival.
Peu de gens se souviennent
aujourd’hui des stars ayant
chanté à Timgad durant
les années 1960 et 1970.
Le plasticien Hocine Houara qui
a rejoint le comité d’organisation
du festival au début des années
1980 en est un. Il cite notamment le chanteur engagé
Léo Ferré, la chanteuse d’opéra
Maria Casarès et George
Moustaki au côté des grandes
stars arabes Wadi Essafi, Sabah
Fakhri, Abdelwahab Doukali et
Ahmed Hamza.
Les troupes populaires des
quatre coins du monde qui
s’étaient produites à Timgad
furent innombrables notamment
entre 1968 et 1987, ajoute
Houara qui souligne que le festival qui était tenu en avril durant
les vacances scolaires avant
d’être programmé l’été était
précédé d’un grand défilé des
participants au centre-ville de
Batna.
Le peintre Abdou Tamine
dessinait des motifs chaouis sur
des étoffes en soie qu’il vendait
durant la manifestation aux festivaliers, notamment étrangers,
ajoute Houara qui souligne que
les autres plasticiens Chérif
Merzougui, Boughrara Abdelali,
Mostefa Lakehal et Chérif
Menoubi (en vie) étaient
activement associés au festival.
La relance du festival à la fin
des années 1990 lui apporta un
nouveau souffle, assure l’ancien
président d’APC (Assemblée
populaire communale) de
Timgad, Chaféï Mahboubi qui se
rappelle que durant la soirée
d’ouverture de l’édition 1998,
animée pour la première fois par
la star arabe Kadhem Essahir,
l’affluence du public était telle
que beaucoup n’avaient même
pas pu accéder à la ville. Le
défilé des stars sur la scène de
Timgad ne pouvait que régaler
les mélomanes avec les artistes
Majda El Roumi, Ahlem,
Anouchka, Assala Nasri, Najwa
Karem, Ihab Toufik, Saber
Rebaï, les grandes vedettes
algériennes et des troupes de
tous les continents.
R. C.
Photo : DR
Par
Rédaction culturelle
e 38e Festival international de Timgad (Batna)
qui s’est ouvert hier soir,
tire sa notoriété non seulement
de son site archéologique classé
patrimoine universel, mais également du prestige que lui confère
son statut de plus ancien des
grands festivals culturels de
l’Algérie indépendante. Cet évènement culturel majeur qui
s’était éclipsé pendant 10 années
avant de reprendre en 1997, doit
son existence à un groupe
d’intellectuels et personnalités
de la capitale des Aurès qui, par
désir de créer une animation
culturelle au sein de la cité
archéologique Thamugadi, avait
organisé, en 1967, des pièces de
théâtre sur le site et l’année
d’après, le groupe lança la première édition du Festival musical
de Timgad. Le doyen des journalistes à Batna, Ali Benbelgacem,
se souvient que lors de l’édition
1968, les organisateurs avaient
distribué un prospectus publicitaire qui rappelait que le théâtre
romain de Timgad abritait depuis
sa fondation des festivals et avait
accueilli en 1939 sa première
manifestation culturelle des
www.latribunedz.com
SELON UN BILAN DE LA DIRECTION GÉNÉRALE DES FORÊTS
Mercredi 13 juillet 2016
MÉTÉO
2 252 ha de couvert végétal
incendiés depuis juin
Centre Max. 29° ensoleillé
Min 18°
Ouest
Max. 30°
ensoleillé
Min 21°
Est
Max. 33°
ensoleillé
Min 17
Sud
Max. 47°
ensoleillé
Min 28°
Par
Algérie presse service
ne superficie de plus de
2 200 hectares de
couvert végétal a été
parcourue par les feux depuis le
1 er juin 2016. La canicule et les
vents chauds ayant sévi durant le
week-end dernier ont accentué la
dégénération des feux, a indiqué à
l’APS un responsable auprès de la
Direction générale des forêts
(DGF). Entre le 1 er juin et le
10 juillet, le bilan fait état de
2 252 ha touchés par les feux se
répartissant entre 675 ha de forêt,
451 ha de maquis et 1 126 ha de
broussaille, précise le directeur de
la protection de la faune et de la
flore à la DGF, Abdelkader
Benkheira. Ce premier bilan
dépasse largement celui de la
même période de l’année dernière
puisque la superficie brûlée avait
été de 1 282 ha entre le 1er juin et
le 10 juillet 2015. Le bilan de la
DGF fait état de 173 foyers
d’incendies enregistrés dans
28 wilayas sur les 40 concernées
par ce phénomène. La wilaya de
Béjaïa vient en tête en termes de
superficie brûlée suivie de
Sidi Bel Abbès et de Boumerdès.
Le contexte climatique qui
marque l’année 2016, caractérisé
par un stress hydrique et des pics
de températures comme ceux
enregistrés durant juin et début
juillet contribue fortement au
déclenchement et/ou à la propagation des incendies. D’ailleurs,
depuis le début de la campagne de
lutte et de prévention contre les
feux de forêt le 1er juin, la DGF et
les services de la météorologie ont
émis trois bulletins de météo spéciaux (BMS) pour mettre en garde
contre des risques élevés d’incendies, rappelle M. Benkheira.
Ainsi, le passage caniculaire assez
marqué survenu le week-end
U
Source
http://fr.weather.yahoo.com
Horaires des prières
Fedjr...........03.52
Echourouk ...05.29
Maghreb ....20.11
Icha ............21.49
Photo : S. Zoheir
„ Accidents de la circulation: 53 morts et plus de 2.200 blessés en une semaine
dernier avec des pics de température de 40 à 42 degrés, accompagnés de vents chauds du Sud, ont
aidé les feux à se dégénérer.
Par ailleurs, les services des
forêts vont renforcer le dispositif
d’intervention suite à des informations parvenues du Système
européen d’information sur les
feux de forêt (Effis) qui tablent
sur des conditions climatiques
«particulières» susceptibles de
survenir à la fin du mois de juillet
et début août prochain dans la
région méditerranéenne. L’Effis
prévoit un stress hydrique «très
élevé» avec des températures
«assez élevées» et des vents
chauds du Sud pour fin juillet et
début août. «Nous sommes parés
pour cette période assez délicate
à travers le renforcement du
dispositif d’intervention et
d’alerte»,avance M. Benkheira.
Le système Effis, qui couvre tous
les pays des deux rives de la
Méditerranée, fournit les informations sur les conditions du stress
hydrique, l’alerte précoce pour
lancer des bulletins et permet
aussi d’avoir une estimation postincendie de la superficie touchée
par les feux. Pour rappel, la
commission nationale de lutte et
de prévention contre les feux de
forêt a mis en place un dispositif
de lutte contre les feux de forêt
pour la campagne qui dure
du 1er juin au 31 octobre. Ce dispositif compte 411 postes de vigie
avec un effectif de 1 025 éléments
mobilisés pour la surveillance et
l’alerte. La DGF dispose aussi de
485 brigades mobiles avec un
effectif de 2 921 éléments,
301 camions-citernes pour feux
de forêt légers, 27 camions ravitailleurs d’eau de grande capacité
et 1 989 équipements radio.
Les forestiers ont aussi recensé
2 450 points d’eau situés autour
des massifs forestiers et comptent
sur un effectif de 21 500 ouvriers
mobilisables en cas de nécessité.
La commission a mis en
place également 40 comités
opérationnels de wilaya en plus de
2 013 comités de riverains qui
s’impliquent dans la prévention et
la lutte contre les feux de forêts.
Outre les moyens de la DGF, la
Protection civile a mobilisé
22 colonnes mobiles pour venir en
renfort.
APS
LORS D’UNE RÉUNION AVEC LE MINISTRE DES FINANCES
Les Douanes présentent leur plan
stratégique 2016-2019
LE PLAN stratégique des
Douanes algériennes 2016-2019 a
été présenté, hier à Alger,
au ministre des Finances,
Hadji Baba Ammi, et au ministredélégué auprès du ministre des
Finances, chargé de l’Economie
numérique et de la modernisation
des systèmes financiers,
Mouatassem Boudiaf, par la
Direction générale des Douanes
(DGD), a indiqué un communiqué de l’institution douanière.
La présentation de ce plan
stratégique fondé non seulement
sur les orientations et directives
du gouvernement, mais également
sur les résultats de l’expertise
nationale et internationale s’est
faite lors d’une réunion qui a
regroupé MM. Baba Ammi et
Boudiaf avec le Directeur général
des Douanes, Kaddour Bentahar,
et l’ensemble des cadres de la
DGD. Lors de cette réunion de
Dohr...........12.54
Assar ..........16.45
travail, il a aussi été question de
la nouvelle démarche managériale
basée sur le management
participatif, et du projet de nouveau système d’information des
douanes, précise le communiqué.
A ce propos, MM. Baba Ammi et
Boudiaf ont accordé leur appui et
exprimé leur volonté d’accompagner l’aboutissement des
démarches entreprises qui s’inscrivent dans le cadre du nouveau
modèle de croissance lequel met
l’entreprise au cœur des préoccupations du gouvernement à travers la promotion de l’économie
numérique.
A ce propos, le ministre des
Finances a exhorté les cadres de
l’administration douanière à
préparer, d’ores et déjà, les textes
d’application du nouveau code
des Douanes qui sera soumis à
l’examen du prochain Conseil
des ministres. Par ailleurs,
M. Baba Ammi a salué la mise en
place du tarif intégré à 10 chiffres
et des mesures prises pour la
promotion des exportations hors
hydrocarbures. Le ministre a
également recommandé le développement de la géo-localisation
des conteneurs.
Concernant les nouvelles missions sécuritaires de l’administration des Douanes, M. Baba Ammi
a rappelé l’impérieuse nécessité
de déployer les postes des
douanes de surveillance, tout en
adressant son message de
condoléances aux agents des
douanes décédés en service
commandé. De son côté, le
ministre-délégué en charge de
l’Economie numérique a apprécié
le recours de la DGD à l’usage
du réseau de TDA et a recommandé sa mise à niveau et son
développement.
APS
Cinquante trois personnes (53) ont été tuées et 2.242 autres ont été blessées dans
1 697 accidents de la circulation enregistrés au niveau national en une semaine
(3-9 juillet 2016), selon un bilan hebdomadaire établi mardi par la Protection civile. Le bilan
le plus lourd a été enregistré dans la wilaya de Sétif avec cinq (05) morts et 99 blessés dans
68 accidents. Par ailleurs, les éléments de la Protection civile ont effectué un total de
8 801 interventions pour porter secours à des personnes en détresse, alors que
3 322 autres interventions ont été enregistrées pour l'extinction de 2.609 incendies urbains
et industriels, selon la même source.
„ Batna: annulation officielle du projet de la cimenterie d'Oued Taga
Le projet de réalisation de la cimenterie prévu dans la commune d'Oued Taga (Batna) a été
officiellement annulé, a déclaré mardi à l'APS le wali de Batna, Mohamed Salamani.
L'annulation du projet a été ordonnée par le Premier ministre Abdelmalek Sellal, a précisé le
wali, affirmant que ses services ont été instruits à l'effet d'annuler le projet de cette
cimenterie dont l'implantation dans la commune d'Oued Taga a été vivement décriée par les
habitants de cette localité. Investissement privé, le projet de réalisation de cette cimenterie
fait l'objet d'une opposition de la part des habitants de cette commune à vocation agricole.
Selon le coordinateur des notables d'Oued Taga, Youcef Bekhcha, environ 7 000 habitants
de cette commune ont participé vendredi dernier à une marche arborant des banderoles
opposées à l'implantation de cette usine. Plusieurs rassemblements d'opposition à ce projet
ont été dernièrement organisés dans cette commune et ce mouvement de contestation a
été relayé sur le réseau social, rappelle-t-on.
„ Un réseau de trafiquants de drogue mis hors d'état de nuire à Jijel (Sûreté)
Les éléments de la Brigade de recherche et d'investigation (BRI) de Jijel ont démantelé un
réseau de trafic de drogue et de vol de motocycles et procédé à la saisie de 14 kilos de kif et
de 161 comprimés de psychotropes, a-t-on appris mardi auprès de la Sûreté de wilaya. Ce
réseau, constitué de sept membres dont un mineur (16 ans), a été mis hors d'état de nuire,
après que les policiers de la BRI eurent agi suite à des informations et procédé à des
recherches sur le terrain, a indiqué à l'APS la chargée de communication auprès de la Sûreté
de wilaya, la commissaire Aziza Djerourou. L'intervention s'est également soldée par la
récupération de motos, vélos et divers accessoires de deux-roues volés par les membres de
cette bande de malfaiteurs qui ont été présentés et écroués pour plusieurs chefs
d'inculpation, a précisé la même source.
„ Oran : 70 émigrés clandestins secourus au large par les Forces navales
Les éléments de la Façade maritime Ouest relevant de la 2e Région militaire ont réussi,
mardi matin, le sauvetage de 70 candidats à l'émigration clandestine au large du littoral à
Oran, a-t-on appris dans un communiqué émanant de cette instance militaire. Les
personnes secourues dont dix mineurs, deux ressortissant du Burkina Faso et un du
Cameroun, qui étaient à bord de trois zodiacs, ont été évacuées à 6 miles au nord de Kristel
(Oran), a-t-on indiqué. Après avoir reçu le signal du groupement territorial des gardes-côtes
d'Oran faisant état d'émigrés clandestins en détresse en mer après que leurs zodiacs soient
tombés en panne, l'opération de secours a été déclenchée à partir du Centre régional des
opérations de surveillance et de sauvetage de la Façade maritime ouest, selon le
communiqué dont une copie a été remise à l'APS. Un plan de recherche et de sauvetage a
été rapidement mis en œuvre en intégrant des unités flottantes de la Façade maritime
ouest, ce qui a permis d'évacuer tous ces naufragés au port d'Oran.
„ Skikda : 8% de baisse des déclarations douanières
8 597 déclarations douanières ont été enregistrées au cours du premier semestre 2016 à
Skikda, soit une baisse de 8% par rapport à la même période de 2015, a indiqué, hier, le
chef de l’inspection divisionnaire des douanes de wilaya, Yazid Foudad. Les mesures
décidées par le gouvernement pour réduire la facture des importations notamment des
véhicules sont à l’origine de cette baisse, note le même responsable. Les recouvrements
douaniers au niveau du port ont atteint au cours des six premiers mois de cette année
37 milliards de dinars soit 48% du total des recouvrements de 2015, a ajouté le même
cadre qui a estimé que les recouvrements 2016 devraient de ce fait dépasser ou égaler ceux
de l’année précédente estimés à 80 milliards de dinars. Durant 2016, 116 opérations
d’exportation hors d’hydrocarbures de produits notamment agricoles ont été effectuées par
le port de Skikda par des opérateurs qui ont bénéficié de toutes les facilités.
„ Tizi Ouzou : forte adhésion de policiers à la campagne de don de sang
La campagne de don de sang organisée, hier, par la sûreté de wilaya de Tizi Ouzou au
niveau de son siège, a enregistré une forte affluence de policiers. Placée sous le slogan
«Sauver une vie, c’est notre préoccupation», cette opération a été organisée en
collaboration avec le Centre de transfusion sanguine (CTS) du centre hospitalo-universitaire
(CHU) Nedir-Mohamed de Tizi Ouzou. Plusieurs éléments des différents services de la
sûreté de wilaya, qui ont participé à cette opération, ont témoigné de leur satisfaction de
pouvoir contribuer à sauver une vie, en donnant un peu de leur sang. La collecte de sang est
aussi organisée au niveau des sûretés de daïras dont les localités disposent d’un
établissement hospitalier. Les éléments des autres structures implantées dans des régions
dépourvues de ce type de structures de santé, ont été invités à donner leur sang au niveau
de la sûreté de wilaya.