La Montagne

Transcription

La Montagne
Le
La Montagne
par Jean-Noël Pancrazi - Gallimard, mars 2012
J
d’
SÉLECTION 2012
r
Prix du roman historique - 25ème édition
AUTEUR
Jean-Noël Pancrazi est né à Sétif en Algérie le 28 avril
1949. Il quitte ce pays en 1962 après l’indépendance pour
s’installer avec sa famille à Perpignan. Il part ensuite
pour Paris où il devient agrégé de Lettres modernes en
1972. Il collabore comme critique littéraire au Monde
des livres. Depuis 1999 il est membre du jury du Prix
Renaudot. Il publie peu : seulement une quinzaine de
livres depuis 1979. Beaucoup de ses ouvrages parlent
de ses tourments intimes.
Son enfance en Algérie et ses parents sont au centre
de trois récits : Madame Arnoul , Renée Camps et Long
séjour.
RÉSUMÉ
Par un après-midi de juin, en Algérie pendant la guerre, alors que les
attentats sont devenus sporadiques six garçonnets se font emmener vers
la montagne par la camionnette de la minoterie du village. Ils pensent y
trouver des scarabées dorés et des trésors cachés. Pas assez téméraire
ou trop obéissant pour violer une interdiction le narrateur ne les accompagne pas. Il ne signale pas leur départ. Ce soir-là ce seront six innocents
égorgés qui seront redescendus de la montagne. S’ensuit un engrenage
de représailles et d’attaques où la haine entre « indigènes » et colons ira
en s’exacerbant jusqu’au départ forcé en métropole en 1962. L’adaptation
à la France se fera difficilement. Ni les années, ni les incessants voyages
du narrateur n’effaceront le souvenir de ce drame.
REPÈRES
En 1830, les Français débarquent en Algérie. Ils conquièrent un territoire qui comprend, en 1848, trois départements : ceux d’Alger, Oran et
Constantine. Les autochtones qui n’ont pas les mêmes droits que les colons se révoltent le 8 mai 1945. Cette manifestation est réprimée dans le
sang par l’armée française. Les groupes indépendantistes se multiplient.
En 1954 ils fusionnent, créant le Front de Libération Nationale. De 1954
à début 1958 la IVème République pratique la répression en faisant venir
toujours plus de soldats de la métropole. A partir de juin 1958, De Gaulle,
chef du gouvernement, tente de trouver des terrains d’entente entre les
indépendantistes et les partisans de l’Algérie française malgré des actions terroristes en Algérie et en France.
COMMENTAIRE
Ce court récit, rédigé à la première personne, est à la fois le ressenti
d’un enfant face à un acte horrible et un témoignage sur un épisode de
la vie de Français qui ont été obligés de quitter un pays qu’ils considéraient comme leur patrie. C’est à ce titre qu’il est émouvant et percutant car il parle à la fois du destin d’un homme et de celui de toute une
communauté. Les paragraphes aux longues phrases, hachées par des
points-virgules, ne donnent pas de répit au lecteur. Dès la première page
celui-ci est pris à la gorge et ne peut reprendre son souffle. Avec les
protagonistes de cette histoire il est embarqué dans des évènements
tragiques qui le dépassent. Pancrazi utilise la formule « Il y avait » au
commencement de certains paragraphes, affirmant ainsi sa volonté de
s’en tenir uniquement aux faits. Il refuse que l’on s’apitoie sur son sort : il
ne s’attarde pas sur ses émotions, peurs ou colères même quand il nous
raconte son agression par de « grands Arabes ».
Mais c’est un sentiment de culpabilité qui traverse tout son récit et affleure dans de nombreuses pages. Le lecteur a obligatoirement de l’empathie pour cet apatride qui ne semble à l’aise nulle part et qui porte des
fantômes bien trop lourds pour lui. Le fait de ne pas avoir témoigné lors
de l’assassinat de ses camarades a fait de lui un individu qui a toujours
l’impression « d’être à côté » et communique en pointillé avec son entourage y compris ses parents
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