Jérusalem, Tel-Aviv : Terre sainte et plaisirs profanes
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Jérusalem, Tel-Aviv : Terre sainte et plaisirs profanes
14 TOURISME / LA VOIX ANNONCES DIMANCHE 8 JANVIER 2012 www.lavoixannonces.com LA VOIX ANNONCES DIMANCHE 8 JANVIER 2012 37 www.lavoixannonces.com ISRAËL PRATIQUE Jérusalem, Tel-Aviv : Terre sainte et plaisirs profanes Israël n’est pas un pays comme les autres. Il est possible d’y faire du tourisme comme partout (ou presque...) ailleurs sur la planète. En visitant des monuments, en goûtant aux spécialités du pays, en profitant des bienfaits offerts par la nature... Mais en faisant abstraction de certaines déclarations aussi, de certaines tensions, d’un certain mur... Dans ce pays que se disputent les Juifs et les Palestiniens, on part alors aux sources du christianisme. Un reportage de CATHERINE PAINSET C’est en anglais qu’un Israélien décrit le mieux le caractère des deux plus grandes villes du pays : « In Tel-Aviv, you play », « In Jerusalem, you pray ». Tel-Aviv pour s’amuser, Jérusalem pour prier. Les pèlerins qui atterrissent à Ben-Gourion prennent aussitôt la direction de la ville sainte. Quant à nous, sans être tiraillés par le démon du jeu, nous rejoignons la cité côtière. Peu de dépaysement au premier regard. Les cousins des V’lille sont verts, mais les jeunes qui les enfourchent ressemblent trait pour trait aux Européens. Les anciens quais ont été transformés en boutiques, bars et restaurants, comme dans toutes les grandes villes du monde. Une fois à table, nous nous sentons enfin loin de nos bases : le mezzé, qu’on appelle ici salatim, est fabuleux. Le houmous disparaît à grand renfort de pain pita. Le lendemain matin, Jaffa. Les fameux orangers ont disparu du paysage. Mais ce quartier de Tel-Aviv, grand port de l’Antiquité et du Moyen Âge, invite à la balade. Nous ne sommes pas encore dans la Jérusalem religieuse, mais déjà nous croisons la figure de saint Pierre dans l’église qui lui est consacrée. Un passage de la Bible nous sert de guide touristique ! Malgré un vœu formulé sur le pont des souhaits, mains posées sur notre signe astrologique, œil vers la Méditerranée, l’ondée de cette fin d’automne nous accompagne dans notre découverte de l’ancienne casbah et de la ville moderne. Une assiette de falafels (boulettes de pois chiches frites), façon fast-food, à 40 shekels, nous remet d’aplomb. De la grande cité de Tel-Aviv, nous décidons de voir essentiellement la PRÉPARER SON VOYAGE En raison de toujours possibles troubles en Israël et dans les territoires palestiniens, il vaut mieux consulter le site internet www.diplomatie.gouv.fr (conseils aux voyageurs) juste avant de partir. Actuellement, le ministère des Affaires étrangères et européennes recommande de faire preuve de prudence en Cisjordanie et à Jérusalem-Est ; tous les déplacements dans la Bande de Gaza sont fortement déconseillés. On peut consulter les informations données par l’office de tourisme d’Israël sur son site internet, www.otisrael.com, ou sur Facebook, www.facebook.com/ voyage.en.israel ; par téléphone, 01 42 61 85 84. COMMENT S’Y RENDRE La vieille ville de Jérusalem, à l’abri des murailles de Soliman le Magnifique. Le dôme du Rocher, qui la domine, a été édifié à l’endroit où Mahomet se serait envolé vers le Ciel. ville blanche, autrement dit les constructions de style Bauhaus, édifiées par de fringants architectes des années 20 et 30. Les immeubles n’ont hélas plus tous leur cachet d’origine. Nous observons celui du maire Dizengoff, où fut signée en 1948 l’indépendance de l’État. Le marché Carmel nous replonge dans l’ambiance moyenorientale : pain lavash, fruits exotiques, épices... Cap au nord. Césarée la romaine, édifiée par Hérode à la fin du Ier siècle avant Jésus-Christ, nous accueille... toujours sous la pluie. Malgré le théâtre antique, l’hippodrome, les colonnes à chapiteaux, la Méditerranée grise et agitée ressemble à l’Atlantique, la côte déchiquetée à la Bretagne ! Nous parcourons à Saint-Jean-d’Acre une autre page d’histoire, chrétienne celle-là. Enfin en partie, car ici se succédèrent les Romains, les Arabes, les croisés, les Mamelouks, les Ottomans... et même l’inévitable Napoléon ! Le nombre de curiosités est impressionnant, de la citadelle des hospitaliers au tunnel des templiers, du hammam du pacha au caravansérail. Mais tout cela n’est rien, bien sûr, en comparaison de ce qui nous attend à Jérusalem. Nous rejoignons la ville sainte en empruntant la val- lée du Jourdain du nord au sud, de la Galilée à la Judée. Impossible de jouer les blasés : la vue sur la vieille ville ceinte des murailles de Soliman le Magnifique, du haut du mont des Oliviers, vaut à elle seule le voyage. Grande émotion. D’autant qu’un rayon de soleil nous fait la grâce d’éclairer le dôme du Rocher. Nous mettons nos pas dans ceux de milliers de pèlerins descendus du bus pour vivre une sorte de « Nouveau Testament Tour ». Nous commençons par la trace de pied du Christ dans l’église (ou plutôt la mosquée) de l’Ascension, poursuivons avec Dominus Flevit à Dans la vallée du Jourdain, là où Jésus aurait été baptisé par Jean le Baptiste. Sur l’autre rive, c’est la Jordanie. l’endroit même – si l’on croit – où le fils de Dieu pleura, observons le pilier de saint Thomas avant de nous glisser dans l’église Sainte-Marie-Madeleine pour observer la foi intense des Russes. Une pause dans le jardin de Gethsémani, où les oliviers vingt fois centenaires auraient pu voir le Christ... Nous accédons bientôt au tombeau de la Vierge, les chants liturgiques nous accueillent dans la pénombre, entre recueillement et bousculade... Et enfin s’ouvre devant nous la Via Dolorosa, le chemin de croix, avec ses quatorze stations. Elle nous mène jusqu’au Saint-Sépulcre, le saint des saints des chrétiens, le tombeau du Christ. Notre trouble est un peu gâché par l’obligation de faire la queue, de supporter la mauvaise humeur du prêtre orthodoxe à l’entrée, de rester le moins de temps possible à l’intérieur. Pèlerins, surtout touristes de masse... nous nous en accommodons. Au mur des Lamentations, que nos hôtes juifs nomment plutôt le « Kotel », dernier pan du Temple, c’est plutôt le désert. Même en ce jour de shabbat, l’averse qui redouble a dispersé les fidèles. Ces trois jeunes filles, brunes et belles, absorbées dans leur prière, indifférentes à la pluie, seront notre dernière vision de Jérusalem la pieuse. Les vols Air France sont au départ de Roissy - Charles-deGaulle (liaison directe par TGV) ; l’arrivée a lieu à l’aéroport BenGourion, à Tel-Aviv (environ 500 € l’aller-retour). La durée du trajet est de quatre heures trente à cinq heures. Le voyageur doit être en possession d’un passeport valable au moins six mois après la date du retour. Aucun visa n’est requis, aucune vaccination n’est nécessaire. À l’aller comme au retour, les contrôles de sécurité sont souvent tatillons. Mieux vaut être courtois et coopératif... 2011 2011 PHOTOS DE L ANNÉE LES 100 1139668200VD Dans la basilique du Saint-Sépulcre, bâtie sur le site supposé de la crucifixion, se trouve le tombeau du Christ, mais aussi le Golgotha et la pierre de l’Onction. Les pèlerins s’y pressent. Parmi les chrétiens les plus fervents, qui font le voyage en Israël, les orthodoxes russes. Ici à Sainte-Marie-Madeleine. 2011 Réf. YER019 à l’endroit le plus bas du globe. Mais avant de s’immerger tout entier, un rituel s’impose : enduire chaque centimètre carré de peau nue d’une boue noirâtre et visqueuse émaillée (attention !) de petits cailloux. En principe, on laisse sécher. Mais l’attrait de l’onde est irrésistible, alors on y entre vite. Histoire de voir si ce qu’on a lu et vu partout est vrai : la densité en sel est si forte (275 g par litre, dix fois plus qu’une mer « normale ») qu’on y flotterait aisément. Personnellement, on n’a vu personne y lire le journal avec les quatre membres en l’air, mais il est vrai que des personnes de forte corpulence semblaient bien à leur aise dans la grande pataugeoire. Il faut néanmoins veiller à bien garder son équilibre : une goutte de cette eau hyper salée pique les yeux terriblement ! Quant à la boue, elle disparaît en laissant la peau douce, mais on ne sait si toutes les vertus dont on pare ses sels minéraux sont réelles. Ce qui est sûr, en revanche, c’est que la baignade en piscine d’eau chaude, proposée avant la mer, est une mauvaise idée. Pas du tout hygiénique ! Mais la vallée du Jourdain, avant d’en arriver là et en partant du lac de Tibériade, c’est aussi Qasr el-Yahoud, en Cisjordanie. Au bout d’un chemin probablement cerné de mines, vision improbable et paradoxale de touristes asiatiques attentifs, de pèlerins orthodoxes en transe, d’escaliers menant au lieu du baptême du Christ, de Jordaniens de l’autre côté du fleuve. Et malgré ça, un calme étonnant, un moment hors du temps. Magique. Le décalage horaire est d’une heure entre Israël et la France : quand il est 13 heures à Paris, il est 14 heures à Jérusalem. La langue nationale d’Israël est l’hébreu ; l’anglais, l’arabe et le russe sont parlés couramment ; le français, un peu moins. La monnaie du pays est le shekel ; 1 euro = environ 5 shekels. À LIRE Des guides bien sûr : le Voir Israël d’Hachette, le Cartoville Jérusalem, le Wallpaper City Guide Tel-Aviv... Mais aussi, pour mieux comprendre le pays, le beau roman de David Grossman, prix Médicis étranger, Une femme fuyant l’annonce. Avant de s’immerger dans l’eau tiède et (très) salée, il faut se couvrir de boue. Les minéraux sont bons pour la peau. vous présentent l’actualité de la région en images ! € 17 90 No rd rap hes de La Voi x du Da ns l’œ il des pho tog Plus on s’approche de l’eau, plus on descend. De - 404 à - 422 mètres. Pour bientôt mettre le pied À SAVOIR et LES 100 PHOTOS DE L’ANNÉE Bain de boue dans la mer Morte, à l’endroit le plus bas du globe Un livre de 100 photos retraçant les meilleurs instantanés des photographes de La Voix du Nord. Ce livre est disponible en vente à distance sur : www.laboutiquedeslecteurs.fr (+5.90€ de frais de port) en librairie (03.20.41.40.70)