Jérusalem, Tel-Aviv : Terre sainte et plaisirs profanes

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Jérusalem, Tel-Aviv : Terre sainte et plaisirs profanes
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TOURISME /
LA VOIX ANNONCES
DIMANCHE 8 JANVIER 2012
www.lavoixannonces.com
LA VOIX ANNONCES
DIMANCHE 8 JANVIER 2012
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ISRAËL
PRATIQUE
Jérusalem, Tel-Aviv : Terre sainte et plaisirs profanes
Israël n’est pas un pays comme
les autres. Il est possible d’y
faire du tourisme comme
partout (ou presque...) ailleurs
sur la planète. En visitant des
monuments, en goûtant aux
spécialités du pays, en
profitant des bienfaits offerts
par la nature... Mais en faisant
abstraction de certaines
déclarations aussi, de
certaines tensions, d’un certain
mur... Dans ce pays que se
disputent les Juifs et les
Palestiniens, on part alors aux
sources du christianisme.
Un reportage
de
CATHERINE PAINSET
C’est en anglais qu’un Israélien décrit le mieux le caractère des deux
plus grandes villes du pays : « In
Tel-Aviv, you play », « In Jerusalem, you pray ». Tel-Aviv pour
s’amuser, Jérusalem pour prier. Les
pèlerins qui atterrissent à Ben-Gourion prennent aussitôt la direction
de la ville sainte. Quant à nous,
sans être tiraillés par le démon du
jeu, nous rejoignons la cité côtière.
Peu de dépaysement au premier regard. Les cousins des V’lille sont
verts, mais les jeunes qui les enfourchent ressemblent trait pour trait
aux Européens. Les anciens quais
ont été transformés en boutiques,
bars et restaurants, comme dans
toutes les grandes villes du monde.
Une fois à table, nous nous sentons
enfin loin de nos bases : le mezzé,
qu’on appelle ici salatim, est fabuleux. Le houmous disparaît à
grand renfort de pain pita.
Le lendemain matin, Jaffa. Les fameux orangers ont disparu du paysage. Mais ce quartier de Tel-Aviv,
grand port de l’Antiquité et du
Moyen Âge, invite à la balade.
Nous ne sommes pas encore dans
la Jérusalem religieuse, mais déjà
nous croisons la figure de saint
Pierre dans l’église qui lui est consacrée. Un passage de la Bible nous
sert de guide touristique ! Malgré
un vœu formulé sur le pont des
souhaits, mains posées sur notre signe astrologique, œil vers la Méditerranée, l’ondée de cette fin d’automne nous accompagne dans notre découverte de l’ancienne casbah et de la ville moderne. Une assiette de falafels (boulettes de pois
chiches frites), façon fast-food, à
40 shekels, nous remet d’aplomb.
De la grande cité de Tel-Aviv, nous
décidons de voir essentiellement la
PRÉPARER SON VOYAGE
En raison de toujours possibles
troubles en Israël et dans les territoires palestiniens, il vaut mieux
consulter le site internet www.diplomatie.gouv.fr (conseils aux
voyageurs) juste avant de partir.
Actuellement, le ministère des Affaires étrangères et européennes
recommande de faire preuve de
prudence en Cisjordanie et à Jérusalem-Est ; tous les déplacements dans la Bande de Gaza
sont fortement déconseillés.
On peut consulter les informations données par l’office de tourisme d’Israël sur son site internet, www.otisrael.com, ou sur Facebook, www.facebook.com/
voyage.en.israel ; par téléphone,
01 42 61 85 84.
COMMENT S’Y RENDRE
La vieille ville de Jérusalem, à l’abri des murailles de Soliman le Magnifique. Le dôme du Rocher,
qui la domine, a été édifié à l’endroit où Mahomet se serait envolé vers le Ciel.
ville blanche, autrement dit les
constructions de style Bauhaus, édifiées par de fringants architectes
des années 20 et 30. Les immeubles n’ont hélas plus tous leur cachet d’origine. Nous observons celui du maire Dizengoff, où fut signée en 1948 l’indépendance de
l’État. Le marché Carmel nous replonge dans l’ambiance moyenorientale : pain lavash, fruits exotiques, épices...
Cap au nord. Césarée la romaine,
édifiée par Hérode à la fin du Ier siècle avant Jésus-Christ, nous accueille... toujours sous la pluie. Malgré le théâtre antique, l’hippodrome, les colonnes à chapiteaux, la
Méditerranée grise et agitée ressemble à l’Atlantique, la côte déchiquetée à la Bretagne ! Nous parcourons à Saint-Jean-d’Acre une autre
page d’histoire, chrétienne celle-là.
Enfin en partie, car ici se succédèrent les Romains, les Arabes, les
croisés, les Mamelouks, les Ottomans... et même l’inévitable Napoléon ! Le nombre de curiosités est
impressionnant, de la citadelle des
hospitaliers au tunnel des templiers, du hammam du pacha au
caravansérail.
Mais tout cela n’est rien, bien sûr,
en comparaison de ce qui nous attend à Jérusalem. Nous rejoignons
la ville sainte en empruntant la val-
lée du Jourdain du nord au sud, de
la Galilée à la Judée. Impossible de
jouer les blasés : la vue sur la vieille
ville ceinte des murailles de Soliman le Magnifique, du haut du
mont des Oliviers, vaut à elle seule
le voyage. Grande émotion. D’autant qu’un rayon de soleil nous fait
la grâce d’éclairer le dôme du Rocher.
Nous mettons nos pas dans ceux
de milliers de pèlerins descendus
du bus pour vivre une sorte de
« Nouveau Testament Tour ».
Nous commençons par la trace de
pied du Christ dans l’église (ou plutôt la mosquée) de l’Ascension,
poursuivons avec Dominus Flevit à
Dans la vallée du Jourdain, là où Jésus aurait été baptisé par
Jean le Baptiste. Sur l’autre rive, c’est la Jordanie.
l’endroit même – si l’on croit – où
le fils de Dieu pleura, observons le
pilier de saint Thomas avant de
nous glisser dans l’église Sainte-Marie-Madeleine pour observer la foi
intense des Russes. Une pause dans
le jardin de Gethsémani, où les oliviers vingt fois centenaires auraient pu voir le Christ... Nous accédons bientôt au tombeau de la
Vierge, les chants liturgiques nous
accueillent dans la pénombre, entre recueillement et bousculade...
Et enfin s’ouvre devant nous la Via
Dolorosa, le chemin de croix, avec
ses quatorze stations. Elle nous
mène jusqu’au Saint-Sépulcre, le
saint des saints des chrétiens, le
tombeau du Christ. Notre trouble
est un peu gâché par l’obligation
de faire la queue, de supporter la
mauvaise humeur du prêtre orthodoxe à l’entrée, de rester le moins
de temps possible à l’intérieur. Pèlerins, surtout touristes de masse...
nous nous en accommodons.
Au mur des Lamentations, que nos
hôtes juifs nomment plutôt le « Kotel », dernier pan du Temple, c’est
plutôt le désert. Même en ce jour
de shabbat, l’averse qui redouble a
dispersé les fidèles. Ces trois jeunes
filles, brunes et belles, absorbées
dans leur prière, indifférentes à la
pluie, seront notre dernière vision
de Jérusalem la pieuse.
Les vols Air France sont au départ de Roissy - Charles-deGaulle (liaison directe par TGV) ;
l’arrivée a lieu à l’aéroport BenGourion, à Tel-Aviv (environ
500 € l’aller-retour). La durée du
trajet est de quatre heures trente
à cinq heures. Le voyageur doit
être en possession d’un passeport valable au moins six mois
après la date du retour. Aucun
visa n’est requis, aucune vaccination n’est nécessaire. À l’aller
comme au retour, les contrôles
de sécurité sont souvent tatillons. Mieux vaut être courtois
et coopératif...
2011
2011
PHOTOS DE L ANNÉE
LES 100
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Dans la basilique du Saint-Sépulcre, bâtie sur le site supposé de la crucifixion, se trouve le
tombeau du Christ, mais aussi le Golgotha et la pierre de l’Onction. Les pèlerins s’y pressent.
Parmi les chrétiens les plus fervents, qui font le voyage en
Israël, les orthodoxes russes. Ici à Sainte-Marie-Madeleine.
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Réf. YER019
à l’endroit le plus bas du globe.
Mais avant de s’immerger tout entier, un rituel s’impose : enduire
chaque centimètre carré de peau
nue d’une boue noirâtre et visqueuse émaillée (attention !) de petits cailloux. En principe, on laisse
sécher. Mais l’attrait de l’onde est
irrésistible, alors on y entre vite.
Histoire de voir si ce qu’on a lu et
vu partout est vrai : la densité en
sel est si forte (275 g par litre, dix
fois plus qu’une mer « normale »)
qu’on y flotterait aisément. Personnellement, on n’a vu personne y
lire le journal avec les quatre membres en l’air, mais il est vrai que des
personnes de forte corpulence semblaient bien à leur aise dans la
grande pataugeoire. Il faut néanmoins veiller à bien garder son
équilibre : une goutte de cette eau
hyper salée pique les yeux terriblement ! Quant à la boue, elle disparaît en laissant la peau douce, mais
on ne sait si toutes les vertus dont
on pare ses sels minéraux sont réelles. Ce qui est sûr, en revanche,
c’est que la baignade en piscine
d’eau chaude, proposée avant la
mer, est une mauvaise idée. Pas du
tout hygiénique !
Mais la vallée du Jourdain, avant
d’en arriver là et en partant du lac
de Tibériade, c’est aussi Qasr el-Yahoud, en Cisjordanie. Au bout d’un
chemin probablement cerné de mines, vision improbable et paradoxale de touristes asiatiques attentifs, de pèlerins orthodoxes en
transe, d’escaliers menant au lieu
du baptême du Christ, de Jordaniens de l’autre côté du fleuve. Et
malgré ça, un calme étonnant, un
moment hors du temps. Magique.
Le décalage horaire est d’une
heure entre Israël et la France :
quand il est 13 heures à Paris, il
est 14 heures à Jérusalem.
La langue nationale d’Israël est
l’hébreu ; l’anglais, l’arabe et le
russe sont parlés couramment ;
le français, un peu moins.
La monnaie du pays est le shekel ; 1 euro = environ 5 shekels.
À LIRE
Des guides bien sûr : le Voir Israël d’Hachette, le Cartoville Jérusalem, le Wallpaper City Guide
Tel-Aviv... Mais aussi, pour
mieux comprendre le pays, le
beau roman de David Grossman,
prix Médicis étranger, Une
femme fuyant l’annonce.
Avant de s’immerger dans l’eau tiède et (très) salée, il faut
se couvrir de boue. Les minéraux sont bons pour la peau.
vous présentent l’actualité
de la région en images !
€
17 90
No rd
rap hes de La Voi x du
Da ns l’œ il des pho tog
Plus on s’approche de l’eau,
plus on descend. De - 404 à - 422
mètres. Pour bientôt mettre le pied
À SAVOIR
et
LES 100 PHOTOS DE L’ANNÉE
Bain de boue dans
la mer Morte, à l’endroit
le plus bas du globe
Un livre de 100 photos retraçant
les meilleurs instantanés
des photographes
de La Voix du Nord.
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