Rénover « net zéro » une vieille maison

4 MON
TOIT
LA PRESSE MONTRÉAL SAMEDI 4 SEPTEMBRE 2010
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MON TOIT
ENTRE QUATRE MURS
CAROLE THIBAUDEAU
1
PHOTO FOURNIE PAR REISENTHEL
2
3
Babillard à élastiques de Reisenthel
BABILLARD DESIGN
Reisenthel réinvente le babillard avec originalité :
les billets de spectacle, mémos, tablettes de chocolat et autres petits objets y sont maintenus par
des élastiques rivés au tableau. Complément utile :
un petit crochet pour tenir les clés. Le ribbonboard,
ainsi nommé par cette compagnie allemande, est
recouvert de polyester – antisaleté – et mesure 16
pouces sur 23. Noire, sable ou kaki, 35,99 $. On
commande sur www.touchofeurope.net, cliquer
sur Reisenthel.
VENDRE PAR LE 3D
Repeignez vos murs, agrandissez la maison, louez-la ou vendez-la par la magie du 3D. La compagnie
Uther Interiors (Colombie-Britannique) facture 100 $ pour une représentation virtuelle de la cuisine,
moyennant l’envoi de photos et de plans par courriel. Rénover ces espaces virtuels facilite la prise de
décision dans la réalité concrète. La maison virtuelle entière coûte 300 $, plus 20 cents du pied carré
excédentaire à 1500 pi2. Le dernier cri à Vancouver ? Dénicher sa future habitation par des visites virtuelles en ligne. Uther Interiors appartient à un vaste réseau de 30 000 sites web 3D de par le monde,
« un atout appréciable quand vient le temps de louer ou de vendre », affirme le porte parole Jeff Swan.
www.uther.interiors.com
TONDRE LES FEUILLES
MORTES
Pourquoi ramasser les feuilles mortes quand on
peut les déchiqueter à la tondeuse ? Cette pratique, jumelée à l’herbicyclage (laisser sur place
les rognures de gazon) nourrit le sol et favorise
une pelouse florissante. Les feuilles broyées
sont dégradées rapidement par les
microorganismes du sol et les vers
de terre. Il vaut mieux tenir le gazon
court – 5 cm – et utiliser une
tondeuse broyeuse, qui fera
de plus petits morceaux, plus
« digestes ». N’attendez pas qu’il
y ait trop de feuilles et aiguisez la lame. Important : les
produits de synthèse nuisent à
la vie microbienne du sol. (Tiré
de L’autocompostage, de Michel
Renaud, éditions Bertrand Dumont)
4
FENÊTRES
COTÉES
L’efficacité énergétique
d’une fenêtre « ne dépend
pas du type de vitrage,
mais plutôt de l’étanchéité
à l ’air », souligne l ’A ssociation provinciale des constructeurs
d’habitations du Québec. Demandons
au fabricant quelles cotes ont été attribuées aux différents tests : de A1 à A3
pour l’étanchéité à l’air, de B1 à B7 pour
l’étanchéité à l’eau et de C1 à C5 pour
la résistance aux surcharges causées
par le vent. Plus les cotes sont élevées,
meilleure est la qualité. Reste ensuite à
poser la fenêtre dans les règles de l’art,
toujours pour éviter les fuites. Demandez
un entrepreneur certifié « Réno-Maître »,
recommande l’APCHQ.
www.gomaison.com/renomaitre ou
1-800-361-2037, poste 222.
Rénover « net zéro » une vieille maison
CAROLE THIBAUDEAU
Mode d’emploi
La première étape consiste à
minimiser les besoins en électricité et en chauffage. On isole
et on rend étanche le plus possible l’enveloppe du bâtiment,
on utilise des électroménagers
Energy Star et des ampoules
électriques peu énergivores. On
tire parti de l’énergie solaire
passive: fenêtres à triple vitrage,
petit muret de maçonnerie en
guise de masse thermique,
plancher sans tapis (en céra*
50N%
DU
VE
PHOTO FOURNIE PAR LA SCHL
La maison Now House, à Toronto, à consommation d’énergie « nette zéro ». C’est une habitation typique d’après-guerre, construite il y a environ 60 ans.
mique, béton ou bois, toujours
pour la masse thermique), ajout
d’un solarium si on n’est pas
orienté plein sud, comportement économe, etc.
Une fois la demande d’énergie réduite, on investit dans
des équipements d’énergie
renouvelable comme des panneaux solaires thermiques,
des panneaux photovoltaïques
ou la géothermie (dans les cas
où on ne peut pas isoler les
murs).
Les obstacles
Outre le manque d’intérêt
des consom mateu rs et des
entrepreneurs, la difficulté
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Une vieille maison rénovée
peut atteindre des sommets
d’efficacité énergétique, voire
atteindre l’objectif « net zéro »,
s’il faut en croire une récente
étude effectuée par la Société
canadienne d’hypothèque et
de logement sur une cinquantaine de maisons dans six
villes canadiennes. Au sens
où l’entend la SCHL, une maison à consommation d’énergie
« nette zéro » produit autant
d’énergie qu’elle en consomme
en une année.
Réduire la demande d’énergie d’une maison déjà existante
n’est toutefois pas facile. « Il y a
beaucoup d’obstacles, affirme
Jacques Charlebois, conseiller
en diffusion de l’information à
la SCHL. Et malheureusement,
la plupart des propriétaires
préfèrent investir dans la rénovation de leur cuisine. Mais
il y a de plus en plus de gens
suffisamment motivés. »
M. Charlebois donnera le
15 septembre une conférence
au titre prometteur : Vers une
consom mation énergétique
nette zéro dans les maisons
existantes, dans le cadre des
activités d’ Énergie solaire
Québec (info sur www.esq.
qc.ca). « C’est bien de réussir à
construire des maisons neuves
ultraperformantes, soutient-il.
Mais ces maisons ne représentent qu’une infime minorité
des 12 millions de maisons
existantes au Canada, la plupart construites avant l’ère de
l’efficacité énergétique. »
de coordonner les travaux de
rénovation fait fréquemment
obstacle. Un exemple : si on
réduit la demande énergétique
de la maison, la fournaise au
mazout sera trop performante.
Pas trop tentant de la changer
si elle est relativement neuve...
Même réflexion pour le parement extérieur d’une maison,
qu’on n’enlèvera pas s’il est
en bon état. Et si on l’enlève,
c ’est le moment d’investir
plus encore : dans l’isolation
extérieure et le remplacement
des fenêtres. Il faut donc « disposer d’un plan clair et d’un
financement opportun », liton dans un document de la
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SCHL. Par ailleurs, le coût des
rénovations a plus que doublé
en 10 ans et les équipements
photovoltaïque et géothermique sont encore longs à rentabiliser. D’autres raisons enfin,
comme la valeur patrimoniale,
interdisent de toucher à un
mur.
Étude de la SCHL
Selon les simulations, les
quelque 50 maisons étudiées
par la SCHL pourraient toutes approcher l’objectif « net
zéro ». « Celles qui n’atteindraient pas net zéro auraient
tout de même diminué de 80
ou 90 % leur consommation,
Isolants pas si verts
Petite bombe dans le domaine de
la construction écologique cet été:
des isolants reconnus pour leurs
qualités écoénergétiques s’avèrent moins écologiques qu’on le
croyait. Le polystyrène extrudé
et l’uréthane giclé à cellules fermées génèrent un tel effet de
serre que «leur usage en abondance, par exemple une couche
de 4 pouces sur des murs entiers,
est difficilement justifiable dans
des projets qui se veulent écologiques», soutient Emmanuel
Cosgrove, directeur d’Écohabitation. Ces matériaux utilisent
des HFC (hydrofluorocarbures)
comme agent de gonflement, gaz
plus de mille fois plus «à effet de
serre» que le CO2. À la suite du
Protocole de Montréal, adopté en
1987, les HFC ont remplacé les
ce qui est déjà énorme », fait
valoir M. Charlebois.
Les avantages des maisons
« nettes zéro » : réduction ou
élimination des coûts de l’énergie, sécurité énergétique individuelle et nationale, réduction
de la pollution, réduction de la
demande aux heures de pointe
et amélioration de la qualité de
l’air intérieur.
Pour un résumé gratuit, version
PDF, de l’étude Vers une
consommation énergétique
nette de zéro dans les maisons
existantes : www.schl.ca, cliquer
sur «Le point en recherche»,
série technique, 2008.
CFC (chlorofluorocarbures), nuisibles à la couche d’ozone. Une
étude parue dans Environmental
Building News démontre qu’il
faut des décennies pour que les
gains écologiques amenés par le
polystyrène extrudé et l’uréthane
giclé compensent les pertes. Au
lieu du polystyrène extrudé,
Écohabitation recommande: sous
le niveau du sol, une laine minérale rigide; et hors sol, n’importe
quel autre type d’isolant. Pour
l’uréthane: ne gicler qu’un ou
deux pouces aux endroits inévitables, comme le tour des fenêtres et les solives de rive. Des
compagnies comme Dupont et
Honeywell travaillent à la mise
au point d’agents de gonflement
moins nocifs.
www.ecohabitation.com/actualite,
section «matériaux et produits».
– Carole Thibaudeau