La bonne recette du yaourt Péchalou
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La bonne recette du yaourt Péchalou
Premières mesures de restriction d’eau pour les particuliers SÉCHERESSE. Page 11 n. 21131 - Envie de voir plus près ? Mercredi 29 juillet 2015 75 numéros 51 € * seulement au lieu de 63,75 € 0,85 € Abonnez-vous ! www. dordognelibre.fr *Offre soumise à conditions. Appelez le 05 53 35 59 00. MADE IN PÉRIGORD MIMOS La bonne recette du yaourt Péchalou Une Périgourdine défie l’apesanteur Page 3 PHOTO RÉMI PHILIPPON Retour en images sur une ouverture flamboyante Page 6 BOULAZAC Le Pôle national du cirque attend son « cube » Page 9 BASKET Le BBD doit remplacer son meneur américain Page 14 FOOTBALL En plein débat sur le « manger local », DL a visité la laiterie artisanale Péchalou, à Saint-Cyprien. Inventé, il y a près de trente ans, ce yaourt est vendu dans tout le grand sud-ouest. Sa recette : un mix d’authenticité et d’innovation. Pages 24 et 25 Trélissac et Bergerac se mesurent ce soir, à Razac Abonnés DL : Le guide de l'été 2015 est sorti ! Venez vite le chercher à (4 allée d'Aquitaine à Périgueux) OUVERTLUNDIMARDIJEUDIVENDREDIDEHÌHETDEHÌH ETMERCREDIDEHÌHETDEHÌH Page 14 24 Mercredi 29 juillet 2015 DL C’EST LES VACANCES MADE IN PÉRIGORD Les secrets du Péchalou, « un yaourt de grand-mère ! » ! Fabriqué de façon artisanale à Saint-Cyprien depuis vingt-sept ans, le Péchalou a fait son trou. ! Ce yaourt au lait de vache, qui compte une trentaine de variétés, est vendu dans tout le grand sud-ouest. ! La recette de son succès : un lait entier issu de fermes locales, un goût authentique et des saveurs étonnantes. Maéva LOUIS [email protected] I ls sont plutôt discrets, au milieu des multitudes de packs de yaourts des rayons frais. Mais ils ont leurs fans, qui repèrent aussitôt leur emballage bleu turquoise caractéristique. Eux, ce sont les Péchalou, ces yaourts fabriqués par une petite laiterie artisanale de SaintCyprien, en Sarladais. Petite, mais inventive, puisqu’elle fabrique une trentaine de variétés différentes de ce fameux yaourt, et ne cesse d’en concocter de nouvelles, vendues dans tout le grand sud-ouest. L’usine, de taille et d’allure modestes, emploie 17 personnes. Il en sort entre 35 000 et 40 000 pots de yaourt par jour. Elle est installée là depuis 1996, soit huit ans après l’invention des Péchalou en 1988. Frédéric Villefer, un jeune homme du village, fils d’éleveurs de vaches laitières, a commencé à les fabriquer sur l’exploitation de ses parents après des études à l’école nationale de l’industrie laitière de Surgères. C’est là qu’il a fait la rencontre de celui qui allait devenir son associé, un autre Frédéric : Frédéric Pallier. « Ce qu’on voulait faire, c’était un projet centré sur le local », explique ce dernier, aujourd’hui responsable production et qualité. « Je ne voyais pas mon avenir en milieu industriel » Après leur diplôme, les deux amis ont travaillé deux ans dans de grosses entreprises, sans s’y épanouir. « Je ne voyais pas mon avenir en milieu industriel », explique Frédéric Pallier. Ce Breton d’origine descend donc en Périgord pour travailler aux côtés de Frédéric Villefer. En 1988, ils créent « le Tradi », un yaourt nature qui sera rebaptisé Péchalou deux ans plus tard - un diminutif du lieu-dit Péchalifour, où se trouve l’exploitation des Villefer. « On fabriquait, on distribuait… On faisait nous-mêmes les livraisons », se souvient Magalie emballe à la main les pots de yaourts expulsés par la machine, après l’introduction de ferments. PHOTOS RÉMI PHILIPPON Frédéric Pallier. La mayonnaise (ou plutôt qu’on avait dans les années 70-80, avec la crème) prend, les deux comparses des ferments qui donnent une texture un nouent des partenariats avec de grandes peu plus cassante, qui fait la part belle au enseignes, développent de nouvelles goût lacté. » « C’est le yaourt de grandmère ! » rigole Camille Labrunye. saveurs, puis ouvrent l’usine. Aujourd’hui, encore, la plus grande partie Les Péchalou se distinguent par la fine couche de crème des opérations se fait à naturelle - qui la main. « On tient recouvre le yaourt, beaucoup à conserver due à une « fabricale savoir-faire », tion lente avec très explique Camille peu de mécanisaLabrunye, la responsation : le lait est très ble marketing. Depuis peu brusqué », dix ans, Frédéric détaille la jeune Villefer ne travaille femme. Le lait plus pour Péchalou ; il (entier) est d’abord a repris une fromageanalysé pour véririe artisanale en fier sa conformité, Gironde. Mais sa puis envoyé dans ferme familiale contiune cuve à laquelle nue de fournir du lait. Frédéric Pailler s’est lancé dans l’aventure on ajoute un peu de En tout, une dizaine Péchalou il y a vingt-sept ans. lait en poudre pour d’éleveurs de vaches, dans un rayon d’une quarantaine de kilo- l’épaissir. Il est ensuite pasteurisé à 80 °C mètres, fournissent les 900 000 litres de et sucré. Après quoi il est refroidi dans une cuve à 43 °C, où on l’agrémente d’arômes lait annuels. et de ferments. Les couvercles sont appoComme un goût de nostalgie sés sur les pots par une machine, puis ceux-ci sont mis en pack manuellement. Mais qu’est-ce qui distingue les Péchalou Reste deux étapes : l’étuvage, qui consiste des yaourts de marques industrielles ? à entreposer les yaourts pendant quatre « La différence, je pense que le consom- heures dans une pièce à 43 °C, le temps de mateur la verra ! répond Frédéric Pallier. laisser agir les ferments ; et le refroidisseOn travaille sur des textures de produits ment au frigo, qui leur confère leur ferme- té définitive. Voilà pour les yaourts étuvés. Péchalou fabrique aussi des yaourts brassés : cette fois, le lait est davantage secoué, et enrichi de fruits en morceaux. Ceux à la fraise peuvent se targuer d’être 100 % locaux, puisqu’elle provient de Vergt. Les autres viennent du Roussillon (pêche), du Lot-et-Garonne (pruneau), ou de l’étranger, « proche de la France », précise Camille Labrunye. On trouve des Pechalou au citron, à l’abricot, à la vanille, aux myrtilles, à la noix de coco, à la framboise... Les fruits sont transformés en France et en Belgique et arrivent prêts à l’emploi. Banane-cannelle ou châtaigne « Celui qui marche le mieux, c’est celui au café », annonce Camille Labrunye. Des nouveautés cartonnent, comme la gamme « pure gourmandise », où le lait entier se mêle à de la crème pour plus d’onctuosité. Dans cette série, on peut déguster des yaourts à la châtaigne, à la banane et cannelle, à la noisette ou encore framboiseviolette. « On veut que le consommateur n’ait pas l’impression de manger un simple yaourt à la fraise, on cherche à ce qu’il y ait une saveur et qu’on puisse le faire sourire », éclaire la responsable marketing. « Ce n’est pas la voie de la facilité qu’on a prise. Ce sont des produits plus sensibles, il faut leur accorder beaucoup d’attention », conclut Frédéric Pailler. Après avoir été stocké dans des tanks de 7 000 et 8 000 litres, Les fruits (ici, de la framboise) sont mélangés au yaourt, Les ferments sont ajoutés au lait dans ces cuves, juste avant le lait est transféré dans ces cuves pour être pasteurisé. brassé à la main. Soit 42 kg de fruits pour 200 litres de lait. la pose du couvercle. Suivent plusieurs heures de pause. DL C’EST LES VACANCES INNOVATION Un look plus moderne et du bio qui cartonne S i ses amateurs ne jurent que par lui, le Péchalou a encore des progrès à faire pour se faire connaître du plus grand nombre. En rayon, il est parfois effacé par d’autres laiteries artisanales du sud-ouest, plus renommées. Camille Labrunye a justement été recrutée, à l’automne dernier, pour travailler sur l’image du Péchalou et lui ouvrir de nouveaux horizons. « Depuis févriermars, nous n’avons que des pots transparents, pour voir la qualité des produits », signale la responsable marketing. Deux apprentis ont été embauchés aux côtés des deux commerciaux déjà en place, « pour développer le travail de proximité avec les chefs de rayon en magasin et les animations commerciales ». Et l’implantation en restauration collective sera aussi ciblée à partir de la rentrée. Sur le fond aussi, Péchalou évolue, avec de nouvelles saveurs. Des tests ont lieu en ce moment pour lancer des variétés inédites à la rentrée. La marque voudrait aussi développer sa filière fruits. Une nouvelle marque bio qui décolle Mais surtout, depuis 2010, le yaourt a pris le virage du bio. Il représente 20 % de la production totale de Péchalou, notamment grâce au lancement, en avril Mercredi 29 juillet 2015 25 LES LIVRES DE LA SEMAINE Parce que des vacances sans un bon livre ne sont pas tout à fait des vacances, chaque mercredi de l’été, DL vous propose les coups de cœur des libraires périgourdins... ROMAN « Un fond de vérité » de Zygmunt Miloszewski Le résumé : « Une femme âgée d’une quarantaine d’années est retrouvée morte égorgée dans la petite ville de Sandomierz, située à 200 km au sud de Varsovie. L’enquête est confiée à Théodore Stacki, un inspecteur de 40 ans nageant en plein divorce et dont les rapports avec sa fille adolescente sont conflictuels. Ce citadin pur jus a tendance à se montrer condescendant avec les habitants de cette ville de 23 000 habitants. Un deuxième meurtre - celui du mari de la victime selon le même mode opératoire - va changer son Jacky Raimbault, de la libraire point de vue et découvrir que, fi« Des livres et nous » nalement, ce sont des gens biens. recommande ce polar. Il va bientôt nager en eau trouble sur fond d’antisémitisme. » Camille Labrunye devant différentes variétés et formats de Pechalou. Pots transparents ou géants font partie des dernières innovations, tout comme la marque bio Laiterie du Périgord. PHOTOS RÉMI PHILIPPON dernier, d’une toute nouvelle marque : Laiterie du Périgord. Le nom de Péchalou n’apparaît qu’en tout petit au dos du pot. Cette marque n’est vendue qu’en magasins bio spécialisés, mais cette fois, au national. « Les ventes ont plus que dépassé l’objectif qu’on s’est donné : on est à plus de 400 points de vente », se félicite Camille Labrunye. C’est un éleveur laitier de Rampieux, près de Beaumontdu-Périgord, qui concourt à ce nouveau produit. Là encore, Péchalou veut jouer la carte de l’originalité en misant sur des saveurs atypiques : pomme-cannelle, abricot-miel... « On ne voulait pas faire de yaourts à la fraise, ça existe déjà », explique Camille Labrunye. Sans compter que les Péchalou sont au lait entier, parfois additionné de crème, ce qui les rend très onctueux : « une grosse innovation » pour ce type de produits bio, certifie Camille. Pourquoi il a aimé : « Ce livre est à la fois dramatique et drôle, très bien documenté. L’auteur a ciselé des dialogues à l’humour féroce. Il y a notamment un passage savoureux entre l’inspecteur et le rabbin. Le personnage principal est toujours sur le fil du rasoir, qui peut déraper à tout instant au fil des pages dans une histoire sordide. C’est un excellent polar pour l’été. » « Un fond de vérité » de Zygmunt Miloszewski, éditions Mirobole, 470 pages, 22 euros. SE « JEUNES Ah ! Quelle soupe, les amis ! » d’Alain Serres Le résumé : « C’est un album travaillé comme une longue promenade à travers la forêt où on suit la petite Lydie qui va troquer au fur et à mesure de ses rencontres une soupe au potiron. Soupe qu’elle partagera à la fin avec les gens qui l’ont aidée et les animaux qui l’ont suivie pas à pas dans sa quête. » Pourquoi elle a aimé : « C’est une histoire d’entraide et d’échange, de générosité et de partage. Les illustrations de Judith Gueyfier donnent un sentiment de légèreté et de finesse à l’ensemble. C’est en plus un livre qui fait parChez Marbot, Sabine Olive tie de l’action « l’été des bouquins craque pour cet album généreux solidaires du Secours populaire, et toute en finesse. un livre acheté égale un livre offert à des enfants qui ne partent pas en vacances. » Le packaging des yaourts Laiterie du Périgord, vendus en magasins bio, se distingue nettement de celui des Péchalou traditionnels. Le Péchalou au citron vert, un classique. Vin et gastronomie en fête, le 7 août Pour la première fois, Péchalou tiendra un stand lors de la Fête du vin et de la gastronomie de Saint-Cyprien, le vendredi 7 août (la première édition a déjà eu lieu le vendredi 24 juillet). On pourra y découvrir comment se fabriquent les yaourts Péchalou - à l’aide de visuels, car il est impossible d’apporter une cuve de lait ! Un artiste plasticien du village a poncé une vache en taille réelle, que les enfants vont pouvoir décorer. BD « Undertaker » de Ralph Meyer Le résumé : « On suit un croquemort itinérant, qui est embauché par le patron d’une mine d’or qui a décidé de se suicider. Il veut le faire en avalant son or et souhaite être inhumé dans la mine où il a trouvé son premier filon. Il emploie le croque-mort pour organiser tout discrètement. Évidemment, rien ne va se passer comme prévu… » Pourquoi il a aimé : « C’est un western pur et dur, dans la lignée de Blueberry, tant au niveau du scénario que du dessin, c’est très Guillaume Chapelain, des prenant. Tous les codes du wesBullivores, a aimé « Undertaker ». tern sont là, il y a une certaine dimension sociale aussi. C’est super agréable à lire. Il s’agit du premier tome d’une longue série, avec des épisodes qui seront découpés en deux tomes. » Coquillages, pliage de serviettes, foie gras... Organisée par l’office de tourisme de Saint-Cyprien, cette fête, qui se déroulera de 9 h 30 à 20 heures, comptera de nombreux exposants et animations gratuites. Parmi elles, un atelier des petits chefs, qui invite les enfants à « jouer, créer, deviner ». Des démonstrations et dégustations sont bien évidemment au menu, avec « Ah ! Quelle soupe, les amis ! » d’Alain Serres, Rue du Monde, 35 pages, 16,50 €. La laiterie Péchalou à Saint-Cyprien, dans la zone artisanale du Récolat. ouverture de coquillages, préparation de poissons crus, cavage, brouillade de truffes, fabrication de bières, foie gras dans tous ses états... Des ateliers de décoration de table seront aussi proposés, pour devenir un as de la composition florale ou des pliages de serviettes. Enfin, une course de garçons de café promet d’être amusante. Chacun peut participer et tenter de gagner un repas pour deux personnes. M. L. Renseignements au 05 53 30 36 09. « Undertaker - Le mangeur d’or » par Ralph Meyer, Dargaud, 64 pages, 14 €. Vous n ’avez pas de chien ? Abonnez-vous ! *Offre soumise à conditions. Appelez le 05 53 35 59 00. 75 numéros 51 € seulement * au lieu de 63,75 €