Untitled - Archives de Rennes

Transcription

Untitled - Archives de Rennes
Présentation
Mon travail revisite le savoir encyclopédique du siècle passé, en puisant dans toutes sortes
d’iconographies. Les collages et les estampes qui en découlent sont conçus comme des constructions oniriques de papier, qui traitent d’utopie et de dystopie, des postures de l’homme dans son
environnement, et plus largement de la place de l’image dans nos sociétés. Mes sources picturales favorites proviennent d’ouvrages chinés, débusqués au détour d’une braderie ou d’un
bouquiniste, mais aussi de recherches en ligne. Elles retracent en images les grandes aventures
du 20ème siècle: les utopies modernistes, entre autres dans le domaine de l’architecture, de la
découverte du monde et de ses biotopes, au travers des expéditions scientifiques (notamment
les publications de J-Y.Cousteau sur les fonds marins), des parutions encyclopédiques qui vulgarisent les avancées technologiques, des fascicules publicitaires et leur vision étriquée de la vie
“moderne” et domestique ... Les procédés d’impression ont eux aussi leur importance : les subtiles
nuances de l’héliogravure, les trames de la simili-gravure, les débuts de l’offset et ses couleurs
saturées, les facs-similés des grands maîtres de la peinture et de la gravure : chacune de ces
caractéristiques se prête différemment au jeu de l’interprétation graphique.
Cette matière première est à rapprocher des musiques qui m’influencent également les pionniers de la musique électronique -Mort Garson, Wendy Carlos...) qui ont notamment revisités les
classiques à l’aide d’instruments novateurs, et qui ont créés des compositions à l’image des avancées technologiques majeures du 20ème siècle (le Space-Age, early electronics...)
Je pratique principalement la sérigraphie de manière expérimentale et monotype, mais aussi de
manière plus “académique” afin de diffuser plus largement mon travail. Bien de jeunes artistes se
trouvent souvent confrontés au problème de la diffusion de leurs travaux, au delà des expositions,
c’est pourquoi nous oeuvrons depuis 2007 au sein de l’atelier La Presse Purée à l’édition de nos
projets ainsi qu’à leur diffusion, mais aussi à soutenir la jeune création en proposant des cartes
blanches sous forme de livres & d’estampes. Nous offrons à ces artistes notre savoir-faire technique ainsi qu’un suivi de projet, de la conception à la diffusion de l’édition*.
Je suis également membre du collectif Marché Noir, qui oeuvre à faire connaître au plus grand
nombre les arts imprimés et la micro-édition manufacturée, notamment lors d’un festival qui a lieu
tous les ans à Rennes.
Note d’intention
Mon projet s’attèlera à décloisonner les documents “exhumés” avec l’aide de l’équipe de spécialistes des Archives municipales,et de les rendre public au sens premier, en affichant les estampes
résultant de mes recherches dans les rues de Rennes, éventuellement sur des bâtiments liés aux
documents revisités. Je souhaiterais réaliser des mises en abîme décallées et graphiques, inspirées de la ville et de son histoire, afin d’y créer des ponts dans le temps et dans l’espace public.
Dans les pistes envisagées, il y a celle de la morphologie évolutive de la ville et de ses infrastructures, du moyen-âge à nos jours. Le contexte historique et sociétal des mutations de la ville, vu
par le prisme de l’architecture et de l’urbanisme, entre autres...(car qui sait quels trésors iconographiques se cachent aux Archives ?).
Les premières étapes de ce projet s’articuleront sur des recherches intimement liées à la ville
de Rennes, tant dans le domaine historique (archives des différents affichages publics) que sur
le plan architectural (je pense notamment au fond Georges Maillols). Les moyens de reproduction mis à disposition seront un premier filtre, un catalyseur qui me permettra d’ obtenir la matière
première imprimée, nécessaire à l‘élaboration de mes futures constructions graphiques. qui seront
vraisemblablement éditées en sérigraphies de grand-formats.
Le graphisme et les contraintes techniques inhérents à la sérigraphie permettent justement de
jouer sur l’échelle des images, de leur trame et de créer un jeu de regard, de mise au point qui
s’avère plaisant à éprouver dans l’espace public, trop souvent réduit à un lieu d’usage et de pas
sage. Les jeux de transparences des encres donne également la possibilité de confronter plusieurs images et sources picturales au sein d’un même format, d’en brouiller la lecture, de créer
des spectres et autres images subliminales.
J’envisage donc de mettre en place une campagne d’édition et d’affichage, hors des réseaux de
diffusion traditionnels, pouvant potentiellement faire appel aux habitants (éléments suspendus-kakemonos, calicots- et affiches). L’affichage urbain (que je pratique en dilétante depuis mon arrivée
à Rennes en 2000), avec son aspect direct et éphémère, mais aussi ses contraintes, m’a toujours
semblé être une démarche intéressante, qui permet de questionner l’image d’une autre manière
(parfois plus frontale), cela entraîne bien sûr des réactions, tout aussi pertinentes : censure, recouvrements, déchirures, altérations liées au temps et au climat. Je pense que c’est un moyen
efficace de découvrir sa ville, son histoire, ses anecdotes...
Je serais par ailleurs heureux de travailler de concert avec d’autres artistes aux pratiques et
approches différentes, cela me permettrait de rencontrer des acteurs autres que ceux de la microédition et des arts imprimés. Un projet commun n’est donc pas à exclure lors des 4 mois de résidence.
Pour ce qui est de ma vision des Archives, je dois avouer que cela reste assez mystérieux pour
moi : j’imagine un fond d’images et de documents, rangés selon des critères que j’imagine très
«fonctionnels» et arbitraires. Le travail de conservation est aussi un souci auquel je risque d’être
confronté, travaillant essentiellement avec du papier, et je m’interroge sur sa place dans l’organisation des Archives. Étant moi même également soumis à des problématiques d’archivage (bibliothèque d’ouvrages & d’images, de papiers...), je dois avouer que j’ai une certaine curiosité pour
le type de classification qui est de mise aux Archives : il m’arrive fréquemment de découvrir «par
hasard» que deux images se répondent de manière singulière, en faisant du tri dans mon capharnaüm. Ce sera donc je le souhaite une nouvelle aventure, certes plus cadrée, mais qui peut tout
autant s’avérer riche en surprises et en sérendipités !
N’hésitez-pas à visiter mon site, où celui de l’atelier de La Presse Purée, pour vous faire une
idée plus précise de mon approche artistique et de son esthétique. Je reste bien entendu disponible pour vous renseigner plus en avant le cas échéant.
En vous remerciant de l’intérêt que vous porterez à ma candidature,
Au plaisir !
Loïc CREFF
* Artistes édités par l’atelier La Presse Purée : Simon Poligné / Marine Bouilloud / Gwendoline
Glossais / Julie Bonnaud / LL de Mars & Catherine de Trogoff / Aurélie Mourier / Audrey Jamme /
Marie Amélie Porcher / Julien Davoust ...
Lieux de diffusion : Paris / Nantes / Rennes / Quimper / Montréal / Bruxelles ...

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