La NIV du SNU ANPE MIDI PY

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La NIV du SNU ANPE MIDI PY
POLE A
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Journal du SNU Pole Emploi de Midi-Pyrénées
N°: 1
J u in 200 9
Edito …
LE POMPON
Dit à une conseillère référente :
vous revenez de congé de maternité et de ce fait, vous n’aviez pas
de portefeuille de D.E. De plus,
vous êtes à temps partiel, je ne
vous attribue donc pas de part variable.
Encore là jusqu’à fin 2009, au service de tous les agents ex-Anpe
(titulaires, précaires, retraités)
pour vous servir les différentes
prestations. Pensez à regarder le
guide bleu sur Alice/l’Anpe et
moi/ADASA pour vous les remettre en mémoire et connaître les
activités régionales sur la rubrique
Midi-Pyrénées. Suite à la dernière
AG, l’horizon 2010 est très sombre : « ne prévoyez aucune prestation, ni activité pour 2010 » a été
la seule réponse de l’établissement
à nos interrogations !! Aucune ouverture de négociations avant la
fin de l’année. Nous continuons le
combat pour obtenir « le meilleur
des 2 » pour tous les agents de
Pôle Emploi.
Elisabeth Tisseyre
Pour contacter le
Midi-Pyrénées
05.62.26.57.21
Lutter plus pour gagner plus !
Assaillis en permanence de « nouveaux process » plus délicats les uns que les
autres (procédure des Demandeurs d’Emploi non indemnisés, formation aux
métiers « placement » et « indemnisation », , mise en place des sites mixtes,
stress et pression accrus dus à une hausse en flèche du chômage, et autisme
d’une direction qui refuse de lever le pied pour satisfaire un gouvernement
avide de chiffres).
Le SNU FSU avance aussi à grandes enjambées !
Vous êtes de plus en plus nombreux à nous faire confiance, et à nous rejoindre. Les agents issus de l’Assedic (pardon, en « novlangue » on dit indemnisation) font connaissance avec un syndicat nouveau pour eux, et dont les valeurs démocratiques leur parlent, tandis que les agents issus de l’ANPE (pardon, du « placement ») se regroupent sous la bannière d’un syndicat qui ne
les lâche pas.
Le SNU FSU, un syndicat de combat pour défendre les conditions de travail
et un syndicat de propositions pour porter les revendications collectives (ou
individuelles) des salariés.
C’est pourquoi, il nous semblait nécessaire de prendre un peu de recul et
de (re)venir vers vous avec ce journal.
Prise de recul nécessaire quand on fusionne deux structures dans l’urgence,
au mépris du ressenti des salariés. Prise de recul nécessaire quand on fusionne la structure chargée d’indemniser les Demandeurs d’Emploi au moment
où les demandes d’inscriptions sont les plus nombreuses. Prise de recul nécessaire quand on fusionne la structure chargée d’aider les Demandeurs
d’Emploi (et les autres !) à se reclasser pour éviter de s’installer dans un chômage de longue durée qui ne peut conduire qu’à la catastrophe financière
et à un risque non négligeable d’exclusion des plus fragiles.
Prise de recul nécessaire quand, non content de casser un service public de
plus, on soumet les salariés à une pression telle que certains de nos collègues
sont amenés à des gestes désespérés.
Prise de recul nécessaire enfin quand on regarde vers l’avenir et que l’on
devine un Pôle Emploi vu comme un organisme de contrôle et de sanction
des Demandeurs d’Emploi, au service des organismes privés de placement,
avec le démantèlement de l’AFPA au profit, à nouveau, des organismes de
formation privés, et placés sous la tutelle indirecte du ministère de
l’immigration.
Il nous semble important aujourd’hui que chacun d’entre vous prenne ce
temps nécessaire à la réflexion et s’engage massivement dans une lutte qui
dépasse l’intérêt personnel de chaque individu, et raisonne à nouveau collectivement, afin de faire gagner une vision de notre métier où les compétences de chacun seront reconnues, appréciées et mises au service du public pour une société plus égalitaire.
Il est temps à présent de lutter plus pour gagner plus !
[email protected]
La fusion pole emploi avance à
bis tandis
avenueque
de l’URSS
grand2pas
les agents
trainent les pieds, débordés et
31400 – Toulouse
http://pagesperso-orange.fr/SNU-Midipyrenees/
Sabine Caracci /Marc Reneaux
Chômeurs Academy
de Joachim Zelter (Ed. Autrement) 14,25 €
Nous sommes dans un futur proche, qui pourrait bien
être le nôtre. Un groupe de chômeurs est confié à un
organisme privé, Sphericon, qui a pour mission de redresser leur parcours. Devenus des traines, ils doivent
prendre, pour leur bien, un nouveau départ. Autocritique. Se plier à un entraînement quasi militaire. Maquiller
au besoin leur CV, leur personnalité. Et, au bout du
compte, entrer en compétition les uns avec les autres.
En résonance avec l'histoire vécue de tous ceux qui ont
été un jour confronté au chômage, Chômeurs Academy
dénonce, sous la forme du roman, avec une sourde et effrayante jubilation, les méthodes et les abus d'un certain totalitarisme économique. Humiliation, volonté de
"reformater", infantilisation... Bienvenue dans le meilleur des mondes modernes !
Chronique d’une manipulation
sémantique (très) réussie
La notion de portefeuille actif est un concept qui a fait florès depuis son apparition. Nous nous la sommes appropriée
(plus ou moins à l’insu de notre plein gré), elle s’est imposée
à tous.
Quelques semaines – quelques mois peut-être - après que le
suivi mensuel ait été introduit (inutile de préciser où, vous
l’aurez compris…), le terme de portefeuille actif fit son apparition en réunion de service, de façon subreptice, pour ne
pas dire « vaselinée ».
Le drôle était vicieux. Dans son ombre se cachait un double
sulfureux : un portefeuille inactif qui cherchait à se faire
oublier.
Les premiers mois, on parlait de portefeuille actif ET de
portefeuille inactif. L’accent était mis sur le portefeuille
actif mais l’inactif n’était pas oublié.
Puis progressivement, on ne parla plus que du portefeuille…
sans épithète. Actif ? Inactif ? On (se) posait la question :
s’agissait-il du portefeuille actif ? De la totalité du portefeuille ?
Et chacun intégra que lorsque le mot
PORTEFEUILLE était mentionné, lorsque des chiffres
étaient énoncés, il s’agissait uniquement de l’actif.
Et voici pourquoi votre fille est muette, et voici comment
le portefeuille inactif passa définitivement à la trappe, sans
pleurs ni grincements de dents, sans enterrement aucun. La
messe est dite ! Fermez le ban !!! Circulez, ya rien à voir !!!
Ya rien à voir ? Vraiment ? Est-ce à dire que le portefeuille
de D.E. « inactifs » est comme « désactivé », inexistant ?
Pas si simple ! Le portefeuille inactif n’est pas constitué de
D.E. morts que je sache. Un D.E. « inactif », ça vit, ça bouge, ça se questionne, ça NOUS questionne.
Voici 3 bonnes raisons de ne pas cautionner - même involontairement - cette notion de portefeuille actif/inactif (vous
en trouverez certainement d’autres si vous cherchez
bien…) :
1. Un D.E. inactif nous envoie des mails, laisse des messages
sur notre B.V.I. (entre parenthèses, on se demande bien où
est l’interactivité…), nous envoie des courriers, demande à
nous voir (en effet, il a SON conseiller référent, bientôt
SON conseiller PERSONNEL). Il a des questions concernant
les formations, les offres, etc. Il aura éventuellement bien
essayé de joindre le 3949 mais bon…. S’il a réussi à joindre
un interlocuteur, ce dernier lui aura conseillé de se rapprocher de SON conseiller.
2. Avec la mise en place du RSA, le nombre de D.E. inactifs
(IE. entre autres ayant travaillé + de 78 h / mois) qui seront susceptibles de faire appel à LEUR conseiller
PERSONNEL va EXPLOSER (le conseiller lui, risquera
d’IMPLOSER !!). Rappelons au passage qu’un tiers des chômeurs travaille (statistiques INSEE).
3. Enfin, last but not least, lorsqu’un même agent (dans un
futur pas si lointain) sera chargé ET de la recherche d'emploi ET de l'indemnisation, c'est ce MEME agent qui devra
gérer l'indemnisation de la totalité de SON portefeuille
(actifs et inactifs confondus). Et qui le D.E. « inactif » contactera-t-il lorsqu’il constatera un retard de paiement, une
anomalie ? Le 3949 ? La B.V.I ? Hein ?
En résumé, cautionner (même involontairement) cette notion d'ACTIF/INACTIF, c’est entretenir une confusion qui
risque de nous être extrêmement préjudiciable, c'est scier
la branche sur laquelle nous sommes assis (ou ...pour les plus
imaginatifs à laquelle nous tentons +/- désespérément de
nous raccrocher).
Soyons donc extrêmement vigilants.
Afin d’illustrer mon propos, je terminerai par un petit conte
riche d’enseignements (La grenouille qui ne savait pas qu'el-
le était cuite... et autres leçons de vie de Olivier Clerc Ed. J.C Lattès).
"Imaginez une marmite remplie d'eau froide dans laquelle
nage tranquillement une grenouille. Le feu est allumé sous la
marmite, l'eau chauffe doucement. Elle est bientôt tiède.
La grenouille trouve cela plutôt agréable et continue à nager.
La température continue à grimper. L'eau est maintenant
chaude. C'est un peu plus que n'apprécie la grenouille, ça la
fatigue un peu, mais elle ne s'affole pas pour autant.
L'eau est cette fois vraiment chaude. La grenouille commence à trouver cela désagréable, mais elle s'est affaiblie,
alors elle supporte et ne fait rien.
La température continue à monter jusqu'au moment où la
grenouille va tout simplement finir par cuire et mourir.
Si la même grenouille avait été plongée directement dans
l'eau à 50°, elle aurait immédiatement donné le coup de patte adéquat qui l'aurait éjectée aussitôt de la marmite.
Cette expérience montre que, lorsqu'un changement
s'effectue d'une manière suffisamment lente, il échappe
à la conscience et ne suscite la plupart du temps aucune
réaction, aucune opposition, aucune révolte."
A bon entendeur, salut ! Camarades grenouilles, refusez
d’être des pigeons, UNISSEZ-VOUS et ouvrez l’œil !!!
Coassement vôtre…
Travailler plus pour gagner moins :
La menace Wal-Mart
De Gilles Biassette et Lisiane Baudu
(Ed. Buchet-Chastel) 20, 90 €
La question du pouvoir d'achat est devenue, en 2008, la
première préoccupation des Français. " Des prix bas
tous les jours ", c'est le maître mot de Wal-Mart aux
États-Unis. C’est sur ce principe qu’a été fondée la plus
grande entreprise du monde qui emploie aujourd'hui plus
de deux millions de salariés.
Ses méthodes : salaires et couverture santé minimum,
syndicats tenus à distance, flexibilité à outrance, lourdes pressions sur les fournisseurs, importation massive
de Chine et des pays émergents... Wal-Mart est l'enfant
de la mondialisation... et son moteur. Les auteurs, tous
deux journalistes, ont mené l'enquête. La walmartisation du monde, n'est-ce pas " travailler plus "
pour vivre mal et " gagner moins " ?
VIVE LA « FORMATION »
Si vous avez reçu la fiche « pédagogique » de l’atelier training entretien, votre première réaction a sans doute été de
vous dire : « chouette, je vais enfin apprendre à mener un
entretien ». C’est vrai, quoi, depuis le temps que je reçois
des D.E. (depuis au choix 5, 10, 20, 30 ans…) sans avoir
« identifié mon rôle » ou la « plus-value » que j’apporte à
mon interlocuteur, je commençais à désespérer… Heureusement, la hiérarchie a pris la mesure de ma souffrance (au
travail) – mieux vaut tard que jamais - et dans sa grande
mansuétude, me propose ENFIN d’apprendre mon boulot.
Ouf, il était temps… J’attends cela depuis au choix 5, 10,
20, 30 ans… Je me demande même comment j’ai fait durant
toutes ces années… Je comprends maintenant pourquoi le
taux de chômage ne diminuait pas : c’était parce que
« l’efficacité de mes entretiens en lien avec BPP n’était pas
consolidé ». Bon sang mais c’est bien sûr. Un effroi rétrospectif me saisit : combien de chômeurs aurais-je pu placer
si l’efficacité de mes entretiens en lien avec BPP eût été
consolidée. Hein ? Combien ? Eussé-je suivi l’atelier Training
Entretien antérieurement que le plein emploi eut été assuré
depuis au choix 5, 10, 20, 30 ans ! J’attends désormais avec
fébrilité cette « formation » qui, je n’en doute pas, me permettra de « mieux gérer mon portefeuille ». A propos,
concrètement, ça veut dire quoi, en bon français : « mieux
gérer mon portefeuille » ? Faire plus avec moins ? Des entretiens encore plus courts ? Appliquer la « gestion de la
liste » et l’offre « raisonnable » d’emploi de façon draconienne ? Remettre les D.E. au boulot et fissa ?
Nul doute que cette « formation » d’une journée, avec –
comme à l’accoutumée - moult post-it, découpages divers et
jeux de rôle d’une grande hauteur conceptuelle me permettra d’être beaucoup plus efficient(e) dans mon rôle de
conseiller. Enfin !
Pour agir sur notre
quotidien, le CHSCT à
vos côtés
Avec la naissance de Pôle Emploi, notre quotidien est profondément chamboulé.
Les agences et sites doivent se muer en sites mixtes. Cela
se traduit par une diminution des zones d’accueil, sur une
succession de bureaux, des « cagibis » de 8-9 m², etc. …
Pendant la phase des travaux, la désorganisation règne mais
elle est aussi présente sur des sites de plein exercice où
notamment les accueils communs sont revus. De plus,
l’établissement avance sur des murs afin d’afficher sa vitrine mais ne soucie guère des salariés, des conditions de réception des usagers, des missions à remplir, des métiers,
etc. … Tous les jours, le malaise et la détresse morale se
font grands et ne cessent d’augmenter. Les arrêts maladie,
le stress augmentent. Les élus SNU au CHSCT sont vos relais pour dire à la direction ce que vous pensez, ce que vous
ressentez, pour agir au quotidien.
Les élus SNU MidiPyrénées tout comme
les élus régionaux,
les é l u s n a t i o n a u x ,
participent à toutes
les
instances
pour
vous défendre, pour
faire d e s
contre
propositions, pour
exiger un moratoire
sur la fusion et stopper cette marche forcée
Pour ne pas subir, et amener votre point de vue pour être
défendu, contactez vos élus par un simple clic à :
[email protected]
[email protected]
[email protected]
L'entreprise m'a tuer
(Album B.D.)
De Jean Dobritz (Ed. Hugo et Compagnie) 12,30 €
Travailler plus pour gagner plus, pour s'angoisser plus,
pour stresser plus, pour se suicider plus, pour subir plus,
pour râler plus pour se placardiser plus, pour se décerveler plus. Bref, travailler plus pour vivre moins... À travers plus de 70 dessins, l’auteur nous fait plonger dans
un quotidien fait de drôlerie et d'un humour noir souvent hilarant. Il manie avec brio le jeu de mot et l'invention grâce à un sens aigu du trait de plume et du
trait d'esprit.
POLE A GRATTER / Juillet 2009
Rédactrice : Anabela Barnils
Ont collaboré à ce numéro :
L’ensemble du SNU Midi-Pyrénées