mon Récit du mont blanc - Accueil , Caf Lons-le
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mon Récit du mont blanc - Accueil , Caf Lons-le
Récit d'une journée normale.....ou pas Voilà, toute débute par un café, avec un ami, un jeudi matin, quelque part dans un petit village Jurassien. - " tu fais quoi ce week-end ?" - "j'ai rien de prévu encore, je sais pas..." - "si tu veux on est un p'tit groupe de 6-7 et on va au Mont Blanc, ça te dit...?" - "ben allez, go, c'est parti" Le temps de passer quelques coups de téléphone pour réserver le refuge, se renseigner de la météo en altitude, d'imprimer le topo, de boucler le sac et d'embarquer avec moi mon ami Sébastien du CAF de Lons le Saunier. Et nous voilà parti.... Hop, départ samedi 27 octobre 2014, direction Chamonix. Arrivée vers 15h, et première surprise !! - " Mince, j'ai pris mes lunettes de glacier, mais j'ai oublié mes lentilles...." Ca commence bien...et nous voilà partis au pas de course chercher un opticien à Chamonix, on en trouve un et la vendeuse me donne 2 paires de lentilles pour le week-end gratuitement ! si si vous avez bien lu, j'ai trouvé quelque chose de gratuit à Chamonix !! C'est sûr c'est un bon week-end... Retour au téléphérique de l'aguille du Midi, juste le temps de prendre la dernière benne et nous voilà rapidement à 3842m. Pas le temps de traîner avec les touristes, nous nous dirigeons vers le tunnel d'accès à la vallée blanche. Pour ceux qui ne connaissent pas ce départ ou qui n'ont jamais trop mis de crampons, le moins que l'on puisse dire c'est que vous êtres rapidement dans le bain !!!! Arête effilée, vide de chaque côté, juste de quoi poser ses pieds, et descente en crampons, de plus à cette saison l'arête est déséquipée de la main courante, sans oublier l'effet de l'altitude... Allez on souffle un bon coup...ça va bien se passer... Nous descendons tranquillement au refuge des cosmiques à 3613m, la ballade est courte (40') et facile c'est quasiment que de la descente. Le refuge est vaste, moderne et chance loin d'être complet. Nous rejoignons nos amis qui sont déjà à déguster les "spécialités locales...", ils nous apprennent que le lendemain ils ne feront pas le Mont Blanc soit par manque d'expérience, de condition physique ou parce que le mal des montagnes se fait ressentir pour certains d'entre eux. Seul Adrien semble en forme, nous décidons tous les 3 de garder comme objectif le Mont Blanc, nous ferons donc une cordée de 3, ce qui est pas si mal sur ce type de parcours glacier. Et lors du repas du soir, tout à coup la réalité vous rattrape : - "il est quelle heure ?" - "ben 20h30" - " et le réveil est à 1h du matin, il reste plus 4h30 de sommeil, gloups....au lit" Le lendemain, départ à 2h du matin, on s'habille, on chausse les crampons, on fixe la frontale sur le casque, on s'arme de son piolet (son meilleur ami) et on est parti pour une longue journée. Conditions exceptionnelles pour faire la traversée des 3 monts (Mont Blanc du Tacul, Mont Maudit, Mont Blanc), la neige est présente ce qui évitera trop de passages de glace, pas de vent, pas trop de froid, c'est royal… Sortie du refuge, direction le col du midi, pour attaquer l'ascension du Mont Blanc du Tacul, ça remonte dur dans la pente, ça zigzag entre les séracs, ça saute les rimayes… On arrive au passage de l'épaule du Tacul (4120m). On poursuit par une traversée légèrement descendante en passant à proximité du col Maudit (4035m) pour rejoindre les pentes nord du Mont Maudit. Franchissement de la rimaye, et attaque d'une longueur de 50m dans une pente à 50° heureusement pas en glace vive. Je me lance à l'attaque de cette pente en technique pointes avants et piolet, arrivé à mi-parcours… Pan !! ma frontale qui tient mal sur mon casque décide de se faire la malle…. jolie petite lumière dégringolant le long du glacier… il ne reste plus qu'à finir la longueur dans le noir au toucher… chouette moment. Heureusement le jour se lève dans 40', je ne serai pas pénalisé de cette perte. Légère descente en direction du col de la Brenva (4303m), il est 7h30 et le soleil commence à poindre son nez, illuminant de rouge et de orange toutes les roches environnantes, c'est magnifique, quelle chance d'être ici, et d'en profiter. On commence à voir le sommet du Mont Blanc, plus qu'à franchir le mur de la côte, traversée sous les petits rochers rouges et…et…c'est l'arrivée à 4810m !!! C'est fait…. Satisfaction d'être là, heureux d'avoir gravi notre "symbole" français de l'alpinisme et fier d'avoir emmener mes compagnons vers cet objectif sans guide… Une bosse entre mi-rond / mi-plat, du monde (forcément !), pas de croix, pas de vierge comme si souvent sur les sommets alpins, rien qui vous dit bien où vous êtes… Mais si c'est bien le Mont Blanc, le plus haut sommet d'Europe. On profite, on se congratule, on fait des photos à 360°, on se restaure….et on repart car le chemin du retour est long, ayant choisi l'option de retour par le téléphérique de l'Aiguille du Midi. Aller / Retour : 12h30 Conclusion : méfiez vous des p'tits cafés du matin, vous ne savez jamais où ils vont vous mener… Merci à mes compagnons de cordée Xavier, 28 octobre 2014