Pédagogie pour un hammam - ECO
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Pédagogie pour un hammam - ECO
Pédagogie pour un hammam Sur les lieux : Eve Kayser (à droite) et Emmanuelle Guillon (à gauche), initiatrices du projet, avec la présidente de Babelle, Régina de Almeida. (Photo DNA - J.-C. Dorn) Hier, la municipalité est revenue avec force détails sur le projet de hammam qu'elle soutient. Et qui trouvera place dans un Palais des fêtes rénové. La délibération en conseil municipal du 11 octobre donne un feu vert sans ambiguïté au projet de l'association Babelle. Mais le débat a été vif et le conseil de quartier a délivré un avis défavorable à ce hammam dans un lieu classé à l'inventaire des Monuments historiques. D'où la nouvelle couche de communication posée hier par le premier adjoint Robert Herrmann en présence de quatre des femmes ayant initié ce projet. « On aurait pu avoir, dans l'ancienne brasserie - qui a connu deux cessations d'activité ces dernière années - un laboratoire médical, ou encore une microbrasserie », a affirmé l'élu en préambule. « Mais ce deuxième projet nous inquiétait un peu du point de vue de son équilibre financier. » Pas d'inquiétude, apparemment, sur les financements que devra ramener l'association Babelle pour ses installations techniques. Dans le cadre d'un « projet de services à la personne qui n'a rien de sectaire, comme on a pu l'entendre ici ou là ». Huit mois d'études Au-delà des discours rassurants, Regina De Almeida, présidente de Babelle, était venue avec du biscuit et un dossier solide. Elle a rappelé l'objectif affiché par l'association de « créer un lieu de convivialité autour du bien-être et de l'insertion professionnelle ». La volonté d'y faire « se rencontrer des cultures », le tout dans une démarche soucieuse de développement durable. « Ce projet à vocation commerciale et sociale s'inscrit dans le respect absolu de la laïcité et sans aucun ancrage confessionnel », a-t-elle précisé. « Oui, il s'agit d'un hammam, soit une variante orientale du sauna, et si on parle d'un hammam traditionnel, c'est dans l'organisation du parcours des futurs clients dans différentes pièces avec augmentation progressive de la température jusqu'à l'étuve. » « Oui, on réservera d'abord le lieu aux femmes, parce qu'on ne le conçoit pas comme mixte ; mais nous étudions la possibilité d'ouvrir rapidement des créneaux horaires pour les hommes », poursuit Régina De Almeida. S'ajoute une autre considération : d'après les expériences qui ont été observées ailleurs (notamment à Grenoble), la clientèle pour ce type de prestations serait essentiellement féminine. Une « étude action » de 8 mois a été menée pour vérifier l'intérêt et la faisabilité du projet. Il en résulte un document d'une centaine de pages qui aborde les questions de fréquentation et de gestion pour d'autres lieux de ce type en France, des éléments d'étude marketing, le choix d'un statut juridique (probablement une société coopérative d'intérêt collectif, SCIC), des précisions sur le volet insertion - destiné à des femmes - ainsi que les premiers contacts avec de futurs partenaires financiers. « Cette étude a été validée par la chambre régionale d'économie sociale », précise encore l'équipe de Babelle. Autre point fort pour le projet : une « étude technique approfondie menée par les services de la Ville, des bureaux d'étude spécialisés et l'architecte de l'association ont permis de vérifier la compatibilité du projet avec le lieu ». L'imprimatur final est venu de l'architecte des Bâtiments de France : de fait, l'ancienne cuisine de la brasserie où s'installera la partie humide du hammam n'est pas classée. MSK © Dernières Nouvelles D'alsace, Mercredi 20 Octobre 2010. - Tous droits de reproduction réservés