Dopage chez les étudiants pompiers - APETUL

Transcription

Dopage chez les étudiants pompiers - APETUL
,
L’hebdomadaire des étudiants en journalisme
Volume XIx Numéro 4
UNIVERSITÉ
le mercredi 13 octobre 2010
Dopage chez les étudiants pompiers
québec
solidaire
Redistribuons
la richesse
Page 2
bernard
landry à l’ul
Indépendants
avant tout
Page 3
DOSSIER
certification
campus
durable
S’engager
à agir
Page 6
Stéroïdes
en vogue
Photo Marie-Pier Boucher
CULTURE
my little cheap
dictaphone
Première
à Québec
Page 7
SPORTS
boxeur pierolivier côté
Un défi à
la hauteur
d’Apou
Page 8
Jean-Nicolas Blanchet
[email protected]
Québec — Certains étudiants du programme technique de
sécurité incendie du Campus Notre-Dame-de-Foy (CNDF) utilisent fréquemment des produits anabolisants.
L’
établissement privé reconnu pour la qualité de
sa formation des pompiers teste depuis près de trois ans
chacune des candidatures d’admission. Les dirigeants rejettent tous
les étudiants qui échouent à l’examen antidopage.
Avis partagés
«Ça fait longtemps que ça
nous inquiète. Une fois admis, ils
peuvent prendre ce qu’ils veulent
puisqu’ils ne seront pas testés à
leur embauche», a signalé Éric
Amyot, coordonnateur de la formation incendie au Campus NotreDame-de-Foy.
«C’est clair, on le voit que plusieurs sont boostés. On les entend
«De toute façon, les stéroïdes
ne menacent que la santé de l’individu et non son entourage»,
a-t-il poursuivi. Il a précisé qu’il
ne croyait pas que la batterie de
tests médicaux avant l’embauche
devrait comporter un contrôle antidopage.
parler de sauce, c’est leur expression», a expliqué Steve Larose, enPlusieurs médecins en milieu
seignant sur le campus du CNDF. hospitalier ne sont pas surpris d’enIl ignore si cela nuit aux tâches des tendre parler de ce fléau méconnu.
pompiers, mais il croit
Certains médecins ont
que l’utilisation de
vu des pompiers vic«Je pense
stéroïdes rend ces dertimes de problèmes
que l’image
niers plus agressifs.
cardiaques et de contaidéalisée du
mination
sanguine.
pompier, gros
Du côté du SerContraints par le secret
vice des incendies de
professionnel, ces incomme
la Ville de Québec,
Hercule, nous tervenants en santé ont
l’organisme ne croit
refusé de donner plus
monte à la
pas qu’il s’agisse
de détails envers ces
tête»
d’un problème préincidents.
occupant. «Je côtoie
plusieurs pompiers et
Des airs d’Hercule
je n’en ai jamais entendu parler»,
«Je sais que plusieurs en prena affirmé Jacques Perron de la di- nent. Je m’inquiète pour la santé
rection du Service municipal des de ces gars-là et je n’aurais pas
incendies.
nécessairement confiance de voir
un type sur les hormones assurer
la sécurité des citoyens», a déclaré
Simon Martineau, étudiant sur le
campus du CNDF. Il a ajouté que
le sujet était délicat au sein des futurs pompiers.
Maxime Julien commence sa
carrière après des études à l’École
de pompier. «Il faut prendre ça au
sérieux. J’en vois pas mal de ces
produits-là et les gars n’en sont
même pas gênés. Plusieurs ont des
problèmes cardiovasculaires et
d’autres se blessent souvent», a-t-il
expliqué.
Un jeune pompier tenant à
son anonymat a raconté pourquoi
certains n’hésitent pas comme lui
à consommer de ces substances.
«J’étais un maniaque de l’entraînement et les résultats étaient incroyables. Mais ça devenait risqué
pour mon emploi, je m’essoufflais
plus vite. C’était un peu pour le
look, je pense que l’image idéalisée
du pompier, gros comme Hercule,
nous monte à la tête», a-t-il émis. U
2
n i v e rsité
En b r e f
Cercle citoyen de Québec solidaire
Redistribution
de la richesse
recensement
L’UL s’en mêle
L
a Coalition québécoise pour
l’avenir du recensement réclame du gouvernement fédéral
la sauvegarde du formulaire
détaillé. Celle-ci est formée de
plusieurs chercheurs de l’UL,
de la Fédération étudiante universitaire du Québec et d’une
dizaine d’autres centres de recherche et d’organismes socioéconomiques. Ces chercheurs
craignent une baisse de qualité
des données recueillies par Statistique Canada. (M.B.)
sensibilisation
routière
Pour un campus
sécuritaire
L
a campagne de sensibilisation à la sécurité routière «À
l’Université Laval, on partage la
route intelligemment», s’est déroulée du 4 au 8 octobre. Opération nez rouge, la Ville ainsi
que le service de sécurité et de
prévention de l’UL étaient présents sur le campus. Le RTC a
déployé des inspecteurs sur le
campus pour s’assurer que les
chauffeurs d’autobus respectaient la signalisation routière de
la cité universitaire. (B.B.)
conférence sur
la biodiversité
L’Arctique
change
L
ouis Fortier, professeur au
département de biologie à
l’UL et directeur scientifique
d’ArcticNet, présentait une
conférence sur la biodiversité de
l’Arctique au Musée de la civilisation, jeudi dernier. Le professeur a expliqué que les animaux
et les microalgues hyperspécialisées vont être remplacés par
d’autres espèces plus adaptables.
«La biodiversité spécialisée de
l’Arctique va disparaître», a
averti M. Fortier. (E.C.)
L’Exemplaire, le mercredi 13 octobre 2010
Véronique Paquet
[email protected]
Cité universitaire — Les travailleurs doivent avoir plus de
pouvoir sur l’économie selon les jeunes partisans de Québec solidaire.
U
ne dizaine d’étudiants
de l’Université Laval se
sont présentés jeudi dernier au café Au temps perdu. Un
cercle citoyen était organisé par les
membres de l’Association Québec
solidaire de l’Université Laval.
au temps de la colonisation : «Les
colons travaillaient fort pour puiser
leurs propres ressources, ensuite
acheminées vers la métropole, qui
ne leur versait pas un sou. C’est
ça aujourd’hui encore», a-t-il défendu.
Selon le parti, l’économie ne
représente pas la démocratie, car
ce sont les gestionnaires de la production qui la contrôlent, et non
ceux qui œuvrent «sur le terrain».
«Il faut qu’il y ait un contrôle vraiment direct des travailleurs», a lancé Olivier Lachance, trésorier de
l’Association sur le campus.
Mise en garde
L’étudiant en économie et
en politique a renchéri en disant
qu’«ils doivent gérer leur entreprise
collectivement, selon leurs besoins». Selon lui, le gouvernement
ne représentera jamais l’intérêt général, les entreprises négligeant les
conditions de leurs employés pour
«sauver de l’argent».
Jean-Nicolas Denis, porte-parole de l’Association à l’Université et étudiant en philosophie et en
science politique, se croirait revenu
Bruce Shearer, professeur
d’économie à l’UL, est demeuré
sceptique devant les idéaux du
parti. «Les intérêts des travailleurs
ne sont pas forcément ceux d’une
société», a expliqué M. Shearer.
Selon lui, si nous mettons le
pouvoir entre les mains des travailleurs des secteurs publics, il
sera difficile d’identifier quelqu’un
pour déterminer leurs salaires et
leurs heures de travail. «On a besoin de quelqu’un de l’autre côté
de la table pour faire les négociations», a-t-il mentionné.
Les idées soulevées parmi tous
les cercles citoyens de la province
permettront d’établir le programme
du parti. Celles qui serviront davantage le bien commun de la société seront retenues.
Distribution de pain et
de denrées à l’Université Laval
Au secours
des étudiants
Cynthia Labonté
cynthia.labonté[email protected]
Cité universitaire — Entre 100 et 140 étudiants se présentent chaque semaine à la Table du pain au Pavillon
Ernest-Lemieux afin de recevoir des denrées pour se
nourrir.
M
onsieur Yao N’sougan,
un étudiant en administration et responsable
de ce programme de dons de
denrées confirme que «les bénéficiaires du projet sont majoritairement des étudiants étrangers».
conférence
midi
Joël Monzée
à l’UL
L’
Institut d’éthique appliquée accueillera Joël
Monzée, professeur associé
au département de pédiatrie à
l’Université de Sherbrooke. Il
donnera une conférence demain
au pavillon Félix-Antoine-Savard. La conférence s’intitule
«Éthique et responsabilité sociale dans le domaine de la
santé: quelles sont les influences
qui affectent la qualité de la démarche réflexive?». (C.L-D)
Photo Cynthia Labonté
Outre la distribution des denrées,
de l’aide individuelle est aussi offerte aux étudiants.
Photo François René de Cotret
M
Société en déficit d’attention
arie-Hélène Simard, psychologue au Centre d’aide aux étudiants
de l’Université Laval, a indiqué, lors d’une conférence sur la procrastination, que les réseaux sociaux sont en train de créer une «société
en déficit d’attention». Plusieurs étudiants interrogés par L’Exemplaire
s’accordaient pour dire que les réseaux sociaux tels que Facebook et
Twitter nuisaient à leurs études. Ces distractions seraient plus plaisantes que leurs travaux scolaires, ont-ils expliqué. (F.RdeC.)
aux besoins alimentaires de cette
centaine d’étudiants qui se présente chaque semaine. «Notre
gros problème est que nous avons
un budget très limité», a indiqué
Jean-Bernard Rousseau, agent
pastoral de l’Association étudiante catholique de l’université.
À l’UL, selon
«Le projet de la
Martin Guay, direcTable du pain a déteur des communicabuté en 2001 avec
tions, plus de 4000
Un
Nicole Morin, une
étudiants sont d’oriservice de
professeure retraitée,
gine étrangère. Pluet son mari Gaston
sieurs d’entre eux
plus en plus
Brochu. Ils avaient
n’ont pas un revenu
populaire
eu l’idée de donner
adéquat pour se nourdu pain aux étudiants
rir convenablement et
dans le besoin. Après
doivent avoir recours
tout, le pain est la
au projet de dons de
denrées qu’offre la Table du pain base de la nourriture», a ajouté
M. Rousseau. À l’époque, il ne se
tous les mercredis.
présentait que quelques étudiants.
La Table du pain puise son Désormais, ils auront besoin de
argent de donateurs et de parte- plus de partenaires pour survivre.
naires comme Moisson Québec,
Par la suite, le projet s’est un
la Société St-Vincent de Paul,
la campagne de financement de peu agrandi et offre maintenant
la guignolée étudiante ainsi que de la nourriture en conserve, mais
aussi des légumes, des fruits, des
l’UL elle-même.
noix, des pâtes, etc. Mme Morin
Par contre, le projet n’obtient et M. Brochu apportent encore du
pas assez d’argent pour subvenir pain toutes les semaines.
U
L’Exemplaire, le mercredi 13 octobre 2010
niversité
3
Bernard Landry réplique à Legault et à Facal
L’indépendance avant tout
Ali Dostie
[email protected]
Cité universitaire — L’ancien premier ministre Bernard Landry a qualifié Force Québec, le nouveau mouvement politique envisagé par Joseph Facal et François Legault, de
«projet [profondément] illogique».
L
andry s’est prononcé sur la
question lors de la conférence «Transition économique du Québec: de province à
pays» qu’il a donnée jeudi dernier
à l’UL. Étonné que ses anciens collègues Facal et Legault disent vouloir régler les problèmes du Québec avant de faire l’indépendance,
il a demandé à la foule: «Connaissez-vous un pays indépendant qui
n’a pas de problème?»
En paraphrasant René Lévesque, il a décrit l’indépendance
comme un coffre d’outils indispensables pour régler les problèmes du
Québec. L’ancien premier ministre
a d’ailleurs remarqué que beaucoup de gens n’ont pas une idée
claire de cette question complexe,
d’où l’importance de prendre le
temps d’en expliquer les enjeux et
conséquences.
Malgré le supposé angle économique de la conférence, les
principales motivations pour faire
l’indépendance, selon M. Landry,
sont la dignité et la solidarité. Dans
le contexte de la mondialisation,
la souveraineté doit se faire rapidement. Il serait important pour
le Québec de pouvoir représenter
ses intérêts à l’international. Faire
valoir la culture québécoise par
un Québécois à l’UNESCO est un
exemple qu’a apporté l’ancien député de Verchères pour un Québec
faisant partie du «concert des nations».
Jean-Nicolas Denis, porte-parole de Québec solidaire de l’UL,
a questionné Landry quant à la
cohérence de parler à la fois de la
solidarité et du respect des peuples
et de vanter les mérites d’organisations tels le Fonds monétaire
international et l’Organisation
mondiale du commerce. Surpris,
M. Landry a rétorqué que ces deux
organisations sont dirigées par des
Français socialistes. Et il a conclu
sa réponse sous un tonnerre d’applaudissements. «Pour ce qui est de
la conspiration des multinationales
qui contrôlent les organisations internationales, dites à Françoise David d’approfondir la question».
Même s’il a souvent fait allusion au passé, Landry est convaincu de l’actualité et de l’urgence du
combat pour l’indépendance nationale. Ce combat se justifierait, entre
autres, par la perte d’influence du
Québec dans le Canada. Il a relaté
la hausse du nombre de députés de
l’Ontario (en raison de la plus forte
population ontarienne). M. Landry
a précisé à plusieurs reprises que
«ce n’est pas parce que le Canada
est méchant [qu’il agit ainsi], c’est
parce qu’il est une démocratie».
Malgré les applaudissements
chaleureux tout au long de la conférence, certains étaient un peu déçus
de la performance de Landry. «Il a
trop insisté sur le passé et n’a fait
voir que les avantages d’un Québec
souverain», a commenté Raymond
Fleury, un ancien enseignant.
Frédéric Souci, étudiant à
l’UL, aurait souhaité «entendre M.
Landry sur l’aspect plus concret
[de la transition économique d’un
Québec souverain] et voir les deux
côtés de la médaille», même s’il dit
avoir aimé la conférence.
Photo Ali Dostie
Bernard Landry était de passage sur le campus pour y donner
une conférence sur la «Transition économique du Québec: de province à pays».
Conciliation famille-études
La halte-garderie attend le Super Peps
Claudie Côté-Chabot
[email protected]
per Peps et devrait prendre forme
au plus tôt en 2012.
Cité universitaire — La construction d’une halte-garderie au
nouveau Super Peps offrira une cinquantaine de places supplémentaires.
Pensé et initié en 2006 par
l’APÉTUL, le projet de halte-garderie répond à une demande croissante de ressources pour la conciliation famille-études à l’UL Dix
des cinquante places sera réservées
pour les poupons de 3 à 18 mois.
L
a construction permettra
d’améliorer la conciliation
famille-études sur le campus. Toutefois, comme l’a souligné
l’Association des parents étudiant
et travaillant à l’Université Laval
(APÉTUL), le projet est soumis
aux délais de la construction du Su-
Reconnaissance
du statut temps plein
Une des principales réclamations de l’APÉTUL concerne la
reconnaissance d’un statut temps
plein pour les parents étudiant à
temps partiel, ce que reconnaît déjà
l’Aide financière aux études.
Toujours selon l’Association,
un recensement annuel des parentsétudiants serait nécessaire pour
évaluer les besoins de ressources à
l’Université Laval.
Le système actuel des Centre
de la petite enfance (CPE) exige
une inscription à temps complet
pour conserver la place de l’enfant
au sein d’une garderie subventionnée, une situation qui ne correspond pas aux besoins de toutes les
familles.
Photo Marie-Pier Boucher
Pensé et initié en 2006 par l’Association des parents étudiants et travaillants à l’Université Laval (APÉTUL),
le projet de halte-garderie répond à une demande croissante de ressources pour la conciliation famille-études à l’UL
«Ce ne sont pas tous les parents qui veulent que leurs enfants
fréquentent à temps plein la garderie», a expliqué Annie-Pierre
Bélanger, responsable des communications de l’APÉTUL. Elle a
ajouté qu’«il y a autant de formes
de conciliations possibles que de
sortes de familles».
Parents-étudiants
Selon Marie-Hélène Simard
du Centre d’aide aux étudiants, le
nombre d’étudiants sur le campus
ayant des enfants à charge représente 15% des inscriptions au 1er
cycle et 25% aux cycles supérieurs.
Pour sa part, Annie-Pierre
Bélanger estime qu’il faut écarter les préjugés selon lesquels les
grossesses durant les études sont
presque toujours le résultat d’une
mauvaise planification familiale.
«C’est souvent un choix réfléchi
et conscient, et il existe même des
avantages à notre situation!»
À titre d’exemple, Alexandra
Blanchet, étudiante en médecine
et enceinte de jumeaux, a choisi de
vivre une seconde grossesse pendant ses études, le seul moment où
elle pouvait bénéficier d’un congé
de maternité.
Et pourtant, l’Université Laval accuse d’importantes lacunes
en ce qui concerne la conciliation famille-études. Plusieurs ressources sont disponibles, mais
aucune spécifiquement pour les
parents-étudiants.
4
I
O
p i n ion
L’Exemplaire, le mercredi 13 octobre 2010
Ferme ta bouche...
l faut que les écoles cessent de rajouter des règlements aux enfants. L’école Notre-Dame, située à
Waterloo dans les Cantons de l’Est, a instauré un
nouveau règlement. Elle interdit à ses élèves de parler
durant la période du dîner.
dînent parce qu’ils ont davantage tendance à leur
parler. Un élève de l’école, le fils de Louise Gagnon,
a expliqué qu’on lui avait interdit de s’asseoir avec
son meilleur ami durant deux jours parce qu’il avait
désobéi.
L’école n’interdit pas que la parole, elle interdit
également le chuchotement. L’heure du dîner doit se
dérouler complètement en silence. Les surveillants
croient que c’est une bonne manière de contrôler les
élèves qui, semble-t-il, ont des troubles de comportement.
La directrice de l’école, Catherine Larouche,
justifie ce règlement par le fait que le bavardage
durant la période de dîner retarde la sortie extérieure
de la majorité des élèves et donc des surveillants. Ces
derniers demandent aux élèves de garder le silence en
mangeant pour que l’heure du dîner ne dure pas plus
de 15 minutes.
Ce règlement est exagéré et n’a aucune raison
d’être. On interdit déjà aux enfants de parler à leurs
voisins de classe pendant les cours, alors si on leur
interdit également de se parler pendant
qu’ils mangent, quand auront-ils le droit
de le faire?
Si personne ne peut se parler,
personne ne pourra se faire d’amis. Ce
n’est pas une ambiance viable pour des
enfants. L’école primaire, ce n’est pas
l’armée.
Garder le silence est certainement
la chose la plus difficile à faire pour un
enfant. L’âge auquel les élèves fréquentent l’école primaire est celui auquel ils
doivent apprendre à s’exprimer.
Manger en 15 minutes lorsqu’on est enfant, c’est
comme demander à une maman de faire un repas
pour toute la famille en 15 minutes: le
temps est trop serré! Les enfants n’ont
ainsi plus le droit de prendre leur temps
Interdire
pour manger; on les presse.
à un enfant
de parler
à la
cafétéria,
ce n’est
pas normal
Interdire aux enfants de parler est une atteinte
au droit que nous avons tous de pouvoir s’exprimer
librement. On peut comprendre que le règlement de la
bibliothèque de l’école interdise aux élèves de parler,
car cela nuit à la lecture attentive.
Mais interdire à un enfant de parler lorsqu’il est
à la cafétéria, ce n’est pas normal. Iriez-vous dans
un restaurant où l’on interdit aux gens de se parler
pendant qu’ils mangent? Surtout que l’heure du repas
est généralement le meilleur moment de la journée où
l’on peut échanger avec ses pairs.
Et comme si ce n’était pas assez, on punit ceux
qui chuchotent en les changeant de place. Ils ne peuvent plus s’asseoir aux côtés de leurs amis lorsqu’ils
L’heure du dîner est aussi le moment
de la journée où ils doivent avoir le temps
de dépenser leur énergie. S’ils n’ont pas
l’occasion de le faire, cela affectera sans
doute leur niveau de concentration durant
les heures de classe.
Mme Larouche affirme que l’imposition du silence peut être une solution pour
diminuer les troubles de comportement.
Contrairement à elle, Mme Gagnon rapporte
que le comportement de son fils a changé depuis ce
nouveau règlement. Il est devenu agressif envers ses
animaux de compagnie. Normal, car plus on demande
à un enfant de retenir son énergie, plus il en aura à
dépenser et plus il pourra le faire violemment.
Il faut donc comprendre qu’en empêchant les
élèves d’une école entière de parler, ça ne diminuera
pas les troubles de comportement, mais ça finira
certainement par les augmenter. Il faut vraiment une
bonne maîtrise de soi pour réussir à se taire aussi
longtemps.
Marie-Pier Boucher
[email protected]
commentaire
Clique des sportifs
L
e hockey au Québec, tout le monde le sait, c’est plus qu’un
sport. Ça frôle même parfois la religion.
Souvent, l’actualité touchant le Canadien de Montréal crée
plus de débats que d’autres questions beaucoup plus importantes.
Par exemple, on entend peu l’opinion de la population sur la
question de mourir dans la dignité, mais les tribunes ne manquent pas
pour ce qui est des performances de Carey Price!
Les journalistes couvrant les activités du Bleu-Blanc-Rouge
ont donc, on ne peut le nier, une grande importance dans la société
québécoise. Ce sont eux qui ont accès au vestiaire et aux informations
touchant à l’équipe centenaire.
Cependant, le milieu du journalisme sportif au Québec est un
cercle restreint. Peu de gens pratiquent ce métier. Ils se connaissent
tous et se croisent quasiment chaque jour.
Il n’est donc pas étonnant que ces journalistes défendent leurs
collègues lorsqu’ils sont critiqués. Combien de fois avons-nous entendu de leur part que Jacques Demers travaillait fort pour améliorer
sa diction.
Imaginez si la critique vient d’un journaliste sportif! La semaine
dernière, Mathias Brunet, journaliste à La Presse, a écorché le travail
de Benoît Brunet, ancien joueur et analyste des matchs du Canadien
pour le Réseau des sports (RDS).
Il a écrit dans son blogue, tout en restant poli, que son français
est médiocre, ses analyses simplistes et qu’il n’arrivait pas à transposer ses connaissances au micro. Le chroniqueur sportif a ajouté que
Benoît Brunet a une vision dépassée du hockey et qu’il rend l’écoute
d’un match désagréable.
Toutes ces fleurs n’ont pas été appréciées de la communauté
journalistico-sportive québécoise. Mathias Brunet s’est fait sermonner le lendemain par deux animateurs de la station de radio CKAC.
Selon le chroniqueur de La Presse, si un journaliste peut écrire du
positif de ses collègues, il peut également écrire du négatif.
Il faut croire qu’il n’y a qu’un seul journaliste sportif au Québec
qui à un sens critique de son métier, un seul qui prend à cœur la qualité de son travail professionnel.
RDS a l’exclusivité des matchs du Canadien. On s’attend donc à
avoir des analyses de qualité. Peut-être que le Réseau des sports est
trop confortable dans sa situation de monopole. Un peu de compétition ne ferait pas de tort.
Martin Bélanger
[email protected]
L’équipe de L’Exemplaire
Journal école des étudiants en journalisme. Son contenu n’engage en rien la responsabilité du Département d’information et de communication. Fondateur: Jacques Guay;
Éditeur: Jean-Claude Picard (656-2131 poste 4683); Directeur artistique: Mario Fraser
(8942); Directrice de la production: Emily Beaudoin Blais (8942); Adjoint à l’éditeur:
John Naïs (4513); Rédacteur en chef: François René de Cotret (8957); Secrétaire de
rédaction: Marc-André Champagne (8956); Éditorialiste en chef: Gabrielle Isasanja
Mputu; Directeur des dossiers: Martin Bélanger (8957); Maquettiste: Ariel Duclos
(8952); Caricaturistes: Ali Dostie; Directrice de la photographie: Marie-Pier Boucher
(8952); Université: Vincent Breton, Christian Labarre-Dufresne et Simon Richard-Trifiro;
Municipal, régional et gouvernemental: Frédéric Beaudoin-Mercier et Olivier WaferBlais; Culture: Damien Theys; Sports: Antoine Lavoie; Conception de la maquette typographique: Marco Dubé et François Baron du Studio Graphiskor et Mario Fraser; Dépôt
légal: Bibliothèque Nationale du Québec, 1994; Imprimeur: Les Presses du Fleuve, 100,
avenue de la Cour, Montmagny (Québec) G5V 2V9; Tirage: 1000 copies. Adresse: Département d’information et de communication, C.P. 4120, pavillon Louis-Jacques-Casault,
local 3832, Cité universitaire (Québec) G1V 0A6; Télécopieur: (418) 656-3865; Couriel:
[email protected]; Site Web: http://www.exemplaire.com.ulaval.ca; Facebook:
Exemplaire 2010-2011; Fil Twitter: lexemplaire;
Points de distribution du journal: Cité universitaire: pavillon Bonenfant, pavillon Casault, pavillon De Koninck, pavillon Desjardins, pavillon des Sciences de l’éducation, pavillon Parent, pavillon Vachon, pavillon Lemieux, pavillon Vandry, pavillon Palasis-Prince,
Peps; Ville de Québec: Bibliothèque Gabrielle-Roy, Tribune de presse du parlement.
Q
L’Exemplaire, le mercredi 13 octobre 2010
Tournée «Rêver notre capitale»
uébec
Labeaume courtise les jeunes
Antoine Rivard-Déziel
[email protected]
Québec — Près de 200 étudiants ont assisté à une rencontre
publique avec le maire Labeaume au Cégep de Limoilou.
V
endredi dernier, Labeaume
est venu rencontrer les
étudiants afin de discuter
de l’avenir de Québec. Dès son
arrivée, il a déclaré aux étudiants
qu’il était prêt à entendre «toutes
les folies» sur «n’importe quel sujet». Et il a été servi.
Manque de spectacle «rave»,
casino, place des artistes, financement communautaire, industrie
de la mode, profilage racial: les
thèmes abordés ont été très variés.
Les cégépiens ne se sont pas gênés pour faire valoir leurs idées au
maire Labeaume.
La construction d’un nouvel
amphithéâtre a aussi suscité beaucoup d’intérêt. À ce sujet, le maire
a été sans équivoque. «On va
l’avoir notre amphithéâtre, je vous
le jure», a-t-il lancé aux cégépiens.
Une déclaration qui lui a valu une
chaude main d’applaudissement.
Étudiants positifs
Les discussions se sont faites
dans une ambiance conviviale et
ont semblé plaire aux étudiants
présents. «Je suis contente que
le maire prenne la peine de venir
nous consulter», a affirmé Andréanne Tremblay, une étudiante
en soins infirmiers. «Il démontre
ainsi qu’il se soucie de la vision
des jeunes», a-t-elle ajouté.
Nicolas Milot, un étudiant
en sciences humaines, partage cet
avis, même s’il considère que Régis Labeaume a parfois des idées
arrêtées. «Au sujet de l’amphithéâtre, il est peu ouvert à la discussion, mais au moins il n’a pas
peur de dire ce qu’il pense», a-t-il
mentionné.
Labeaume
comblé
À l’issue de la rencontre
au Cégep de Limoilou, le maire
Labeaume s’est dit satisfait des
échanges faits avec les étudiants.
Il a aussi rappelé l’importance de
«sortir de la bulle» pour consulter
directement les citoyens.
Cette rencontre s’est inscrite
dans le cadre de la consultation publique Rêver notre capitale, mise
sur pied par l’administration de
Régis Labeaume. Elle vise à sonder la population, en vue de mettre
en place la prochaine planification
stratégique de la ville de Québec.
Photo Antoine Rivard-Déziel
Labeaume aura organisé huit rencontres lors de cette consultation publique.
Les idées exprimées par les
citoyens au cours de ces consultations seront rendues publiques au
printemps prochain.
Immigration à Québec
Le maire veut attirer
les immigrants francophones
Maxime Pedrero
[email protected]
Québec — L’administration Labeaume entend accentuer le
recrutement de candidats francophones à l’immigration.
L
ors de la cérémonie annuelle
d’accueil des familles immigrantes, le maire a mis de
l’avant sa volonté de doubler les
efforts en matière d’immigration.
Des chartes d’accueil et de nombreuses structures d’intégration
sont déjà mises à la disposition des
nouveaux arrivants. Malgré tout, la
Ville compte favoriser les missions
à l’étranger.
Dans cette optique, l’agence
de développement économique
Québec international recevra un
budget supplémentaire pour mener
des actions de promotion.
Labeaume a déjà entamé
une démarche de collaboration
à l’étranger. Comme il l’a expliqué, ce dernier veut «développer
des liens de partenariats avec les
maires de certaines villes d’Europe». Cette concertation lui permet de ne pas passer pour «un
voleur de main-d’œuvre» et de faciliter l’organisation des missions.
La France et la Belgique apparaissent comme des choix logiques, notamment grâce à la reconnaissance des diplômes. Le
maire focalisera son attention surtout sur ces deux pays. Labeaume
souligne que le taux de rétention
des immigrants s’est nettement
amélioré à Québec, rendant la ville
presque aussi performante que
Montréal.
Certains secteurs ont encore
besoin de main-d’œuvre extérieure. Les liens privilégiés avec
certaines villes d’Europe permettront de répondre à ces demandes
adéquatement.
Répartition des immigrants
Les nouveaux arrivants à
Québec viennent principalement
de France, de Colombie, des ÉtatsUnis et du Maroc. Ces communautés sont particulièrement présentes
dans les arrondissements SainteFoy – Sillery – Cap-Rouge et La
Cité-Limoilou. Ces deux arrondissements regroupent 60% des im-
migrants établis à Québec.
Christiane Bois, conseillère
municipale du district de la Cité
Universitaire, se félicite du travail effectué par les nombreuses
associations. Selon elle, les structures offertes par les organismes
amènent une aide vestimentaire et
alimentaire. Il est également possible pour les nouveaux arrivants
de recevoir des conseils et un appui
moral. Madame Bois relève la diversité des personnes bénéficiant
de ces services. Cependant, elle regrette un manque d’échange entre
les associations. «Les différentes
communautés ont des difficultés à
se rencontrer et à échanger, c’est
notre rôle de créer des liens entre
les associations et de permettre à
chacun de découvrir l’autre», a-telle ajouté.
5
En b r e f
online party
of Canada
Nouveau parti
U
n nouveau parti politique
est en démarche d’accréditation sur la scène fédérale, l’Online Party of Canada
(OPC). L’essentiel des activités
de l’OPC est fait en ligne via
leur site internet. Ce site est administré comme une assemblée
consultative où sont prises les
décisions qui vont refléter les
positions du parti. L’OPC s’affiche comme un parti ouvert et
déterminé à rapprocher la chose
politique près des citoyens par
le biais de la démocratie directe. (G.V)
campagne
centraide 2010
Objectif
à la hausse
C
entraide a comme objectif de collecter 11 111 111
millions de dollars cette année.
L’an dernier, l’organisme avait
obtenu au total 10,2 millions.
Les dons amassés lors de la
campagne de financement viendront en aide à des familles ou
des gens vivant dans la pauvreté
par l’entremise de petits organismes de la région comme La
Courtepointe et Ressource le
Berceau inc. (J.P.M)
taux
de chômage
Québec
au 1er rang
S
elon les dernières données
de Statistiques Canada,
Québec a affiché le plus bas
taux de chômage au pays avec
4,7% en septembre parmi les 28
plus grandes villes canadiennes.
Le chômage est en baisse de
0,6 % comparativement au
mois d’août. Regina suit en
deuxième position au pays avec
un taux de chômage de 4,8%
et Victoria complète le podium
avec 5,1%. (O.W.B)
itinérants
21e nuit
des sans-abri
L
e 15 octobre prochain, la 21e
édition de La nuit des sansabri aura lieu aux quatre coins
du Québec. L’événement vise
à démontrer le phénomène des
itinérants tout en sensibilisant
la population de la province.
Au total, 23 villes québécoises
collaboreront à l’événement. De
Rimouski à Gatineau, tous les
citoyens sont invités à y participer. (O.W.B)
D
6
o s s i er
L’Exemplaire, le mercredi 13 octobre 2010
Certification Campus durable
Et puis après ?
Cité universitaire — L’Université Laval a annoncé récemment la création d’un nouveau profil en développement
durable ainsi qu’un certificat sur le même thème. L’UL en
a profité aussi pour réaffirmer sa certification Campus durable obtenue en septembre 2009 auprès de la Coalition
Jeunesse Sierra (CJS).
L
e principe de développement
durable consiste à miser sur
des actions qui prennent en
considération les besoins du présent, mais sans compromettre la
capacité des générations futures à
répondre à leurs besoins. La coordonnatrice en environnement et
développement durable de l’Université Laval, Claudie Tremblay,
a précisé qu’une action s’inscrit
dans l’idéologie durable seulement
si elle intègre trois aspects importants.
Tout d’abord, le côté social.
Cet aspect a trait au bien-être des
personnes et à l’amélioration de
leurs conditions de vie ou de travail. Par exemple, l’UL a créé le
Bureau d’entraide et de nutrition
dans le but d’aider les étudiants à
entretenir de saines habitudes de
vie.
Les considérations économiques constituent le second aspect. En guise d’exemple, en 2008,
l’Université a prévu un budget
excédentaire de 1,4 million pour
éponger le déficit accumulé.
Le dernier aspect concerne
l’environnement. Par exemple, la
communauté lavalloise a mis de
l’avant le programme de laissezpasser trimestriel d’autobus, ce qui
encourage les étudiants à utiliser
les transports en commun. Ultimement, cette action vise une réduction des émissions des gaz à effet
de serre.
Mme Tremblay a tenu à préciser «qu’une décision peut sembler
correcte d’un point de vue envi-
ronnemental, mais que s’il y a des
impacts négatifs pour un des deux
autres aspects, ce ne sera pas considéré un développement durable».
Implication lavalloise
Les intervenants en matière
de développement durable s’entendent pour dire que les étudiants
sont, de façon générale, sympathiques aux valeurs durables. JeanSébastien Berthelot, étudiant en
biologie, se montre optimiste. «Je
pense que les étudiants ont le goût
de voir la société se diriger vers
quelque chose d’autre que ce vers
quoi elle va actuellement», a-t-il
précisé.
Cependant, Claudie Tremblay
a voulu faire la nuance entre donner son appui aux valeurs du développement durable et faire des
actions concrètes en ce sens.
«Personne n’est contre la vertu; tout le monde est en faveur du
développement durable. Le problème, c’est que lorsque vient le
temps de faire un choix concret qui
a rapport au mode de vie, le souhait
ne se concrétise pas beaucoup», at-elle expliqué.
Laurence Goulet, responsable
de l’association Univert Laval,
considère très importants les efforts
faits en matière de développement
durable. Cependant, elle aimerait
que beaucoup plus soit fait. «C’est
sûr que je suis quelqu’un de très
sensible à la cause environnementale. C’est donc facile pour moi
d’être critique sur ce que fait l’Université. L’UL n’en fait pas assez
selon moi, mais en même temps je
leur en demande beaucoup», a insisté Mme Goulet.
Problème de concertation Quant à lui, Jean-Sébastien
Berthelot ne veut pas blâmer uniquement l’Université pour la lenteur de certaines actions. «Il ne
faut pas oublier qu’ils en font des
choses. La Table de concertation
sur le développement durable fait
du bon boulot», a-t-il expliqué. Le
problème réside plutôt, selon lui,
dans la concertation des divers intervenants.
Laurence Goulet a insisté sur
le fait que même si peu d’actions
aboutissent, les gens qui les accomplissent le font de bonne foi.
«Ils ont vraiment à cœur la cause
environnementale», a ajouté cette
dernière.
Certification
Campus durable
La certification Campus durable est décernée par la Coalition
Jeunesse Sierra. Pour l’obtenir, les
universités doivent présenter une
série d’objectifs en matière de développement durable. De plus, ils
ont l’obligation d’avoir, au moment de la demande, un fonds pour
soutenir les objectifs qu’ils proposent. La certification est réévaluée
tous les deux ans par la CJS.
Comme l’a expliqué Claudie
Tremblay, l’évaluation de la Coalition Jeunesse Sierra ne se base pas
sur les réalisations des universités.
Cela n’oblige en rien les institutions à réaliser leurs engagements.
Cependant, «si une université faisait simplement en parler, mais
n’agissait pas, je pense que ce serait
légitime que les gens critiquent», a
ajouté Mme Tremblay. Rappelons
que la certification Campus durable
a aussi été décernée à l’Université
de Trois-Rivières et de Sherbrooke.
Le développement durable à l’UL en chiffres
2 000 000
Montant que contient le fonds pour le développement durable
400 000
Nombre de dollars investis annuellement
129
Nombre de réalisations liées au développement
durable de 1950 à 2008 à l’UL
Nombre d’actions que contient le plan d’action 2009-2012
84
3
Aspects clés du développement durable:
social, économique et environnemental
2
Nombre d’années de validité de la certification Campus durable
14 septembre 2009
Date de l’obtention de la certification Campus durable
Source: Université Laval (www.developpementdurable.ulaval.ca)
TEXTES DE MARC-ANDRÉ CHAMPAGNE
Construit en 1950, le réseaux de 10 km de tunnels sous
le campus est la première réalisation en développement durable de
l’Université Laval. En plus de permettre une circulation à l’année, ces
installations minimisent les fuites de canalisation et améliorent la ventilation.
Développement durable
L
Une mode
e terme «développement durable» semble être sur toutes
les lèvres par les temps qui courent.
C’est ce qui pousse la responsable de l’association Univert Laval, Laurence Goulet, à affirmer
qu’il s’agit d’un terme à la mode.
«Le développement durable, c’est
un terme qui est surfait. Souvent,
on va ajouter durable au mot développement dans un rapport»,
a-t-elle souligné.
Le fait que ce terme soit à
la mode soulève plusieurs questionnements sur les motivations
réelles des dirigeants de l’Université pour les actions durables.
La responsable d’Univert Laval
a expliqué que «les universités
ont vraiment la nécessité d’être
attrayantes pour attirer les étudiants. C’est donc pour une question budgétaire.»
Cependant, Mme Goulet ne
croit pas pour autant que les décideurs le font strictement pour
attirer de nouveaux étudiants.
«Je crois sincèrement que pour
les gens qui sont en place, il y a
un réel souci de faire progresser
les choses à la vitesse à laquelle
l’Université est capable de le
faire», a-t-elle tenu à préciser.
Un projet de société
Il n’y a donc pas que du mal à
ce que le développement durable
soit une mode. Jean-Sébastien
Berthelot voit cela de bon augure
pour la société québécoise. «Le
développement durable devient
au Québec une sorte de mode,
mais aussi un idéal de société.
Longtemps, le Québec a cherché
un projet et on dirait qu’en ce moment le développement durable
est ce projet-là », a-t-il expliqué.
Laurence Goulet et Jean-Sébastien Berthelot sont d’avis que
si les mentalités changent, il sera
plus facile de faire des actions
durables. «Parce que là, ça va
venir du bas et non pas du haut.
Actuellement, ce sont souvent les
groupes environnementalistes qui
poussent la population», a affirmé
M. Berthelot.
PHOTO DE MARC-ANDRÉ CHAMPAGNE
L’Exemplaire, le mercredi 13 octobre 2010
My Little Cheap Dictaphone en concert au Cercle
C
ult ure
En b r e f
La Belgique déménage
Fanny Roux-Fouillet
[email protected]
Québec — Une cinquantaine de personnes ont assisté le
5 octobre dernier à la première représentation du groupe
belge My Little Cheap Dictaphone (MLCD).
C
Nord.
ette représentation constituait le premier spectacle
du groupe en Amérique du
MLCD a décidé de faire une
tournée au Canada après avoir été
repéré par une programmatrice de
Pop Montréal lors des Francofolies
de Spa.
Redboy, le chanteur de
MLCD, a confié que la programmatrice avait apprécié la prestation
du groupe. «Elle m’a dit «Je dois
absolument faire découvrir ça au
Canada». Donc, elle nous a invités
à Pop Montréal et après on a trouvé
d’autres dates autour».
Les quatre musiciens originaires de Liège ont ainsi pu introduire outre-Atlantique leur dernier
album, The Tragic Tale of a Genius.
Cet opéra pop est inspiré de la vie
de Brian Wilson, ancien membre
des Beach Boys. «On s’est entourés
d’un orchestre symphonique pour
le disque. Ça mélange vraiment le
rock, la pop et les arrangements
classiques et symphoniques», a précisé Redboy.
Spectacle total
Un album très complet donc,
à l’image du concert. «On voulait
faire un spectacle total. On a travaillé avec des vidéastes, des metteurs en scène, sur des vidéos, des
clips, sur une attitude sur scène,
tout est fait pour se mettre au service d’une histoire», a expliqué le
chanteur de 31 ans. Tout au long
du spectacle, des vidéos, influencées par le style d’Alfred Hitchcock, ont été projetées sur un écran
géant.
Redboy a même profité de la
proximité avec le public pour se
promener dans la salle, son micro
lumineux à la main. «Nous sommes
très contents de venir jouer dans
des petites salles ici, d’avoir l’ambiance du club, d’être proches du
public», s’est-il réjoui.
Et visiblement, le courant est
passé avec le public québécois. «Il
y avait vraiment beaucoup d’éner-
7
concerts
gratuits
La sélection
de la semaine
gie sur scène. C’est vraiment une
belle découverte», se sont enthousiasmées Alexe René, Catherine
Picard et Romy Quenneville, venues au Cercle sur les conseils
d’une amie.
M
att Lipscombe, le musicien folk, sera en concert
ce jeudi, 14 octobre, à 18h au
bar le Sacrilège. Il viendra interpréter des compositions de son
dernier album ainsi que des morceaux plus anciens. Le Jayme
Stone Quartet se produira ce
dimanche, 17 octobre, à 11h au
Grand Théâtre de Québec. Les
quatre musiciens proposent une
musique au rythme calme basé
sur l’utilisation d’un banjo, d’un
violon, d’une guitare et d’une
contrebasse. (Th.D.)
À en croire Redboy, le coup de
foudre est réciproque. «Les gens ici
sont très attentifs à la musique que
tu fais. Il y a vraiment des ondes
positives qui ressortent des gens
ici, et ça donne envie de se donner
beaucoup sur scène. On a envie de
convaincre les gens et de leur faire
partager notre bonheur d’être là»,
a-t-il déclaré.
Les quatre Belges prévoient
continuer bientôt leur aventure
nord-américaine, d’abord au Texas
avec le festival South by Southwest
en mars. «Peut-être Canadian
Music Week aussi, et faire une
tournée avant l’été, vers mars», a
énuméré Redboy.
L
De son côté, le Cercle veut
un retour de la formation à Québec. «On planifie de travailler avec
eux de nouveau», a confirmé JeanClaude Anto, responsable de la programmation au Cercle.
Photo Damien Theys
Si cela se passe comme prévu,
The Tragic Tale of a Genius devrait
sortir au Québec en 2011.
Le quatuor belge a des
influences allant de la pop des
années 60 au folk des années 70.
du greco
à dalí
L’Espagne
à l’honneur
e Musée national des
beaux-arts du Québec accueille les grands maîtres espagnols du 8 octobre 2010 au
9 janvier 2011. Une sélection
de 75 oeuvres issues de la collection Pérez Simons vous sera
proposée. L’exposition propose
un voyage à travers différentes
époques. Elle fera découvrir de
grands maîtres espagnols tels
que Le Greco, Murillo, Goya,
Picasso, Miró et Dalí. L’entrée
coûtera 8$. (Th.D.)
exposition
Peinture
métissée
L’
artiste-peintre de Québec
Amoxes expose ses toiles
sur les Amériques au Café Babylone pendant tout le mois
d’octobre. Pour souligner le
mois des Amériques, Amoxes
a exploré ses racines métisses
pour peindre des portraits d’inspiration autochtone. Ses œuvres
font voyager à travers tout le
continent, allant de la nation
huronne d’Amérique du Nord
à des personnages aux allures
aztèques. (M-P.D.)
Photo Marie-Pier Boucher
L
Nouvel album aux
couleurs électro et rap
e groupe de hip-hop acadien Radio Radio a dévoilé son nouvel
album Belmundo Regal vendredi dernier à L’Impérial de Québec.
L’occasion pour les trois membres du groupe de faire découvrir sur
scène leur nouvel album qui se veut éclectique. C’est l’avis de Jacobus, l’un des membres du groupe. «Si tu écoutes l’album, il mélange
électro et rap, avec des influences jazz. Mais chaque chanson est différente», a-t-il affirmé. Le groupe ne prévoit pas de s’arrêter là. Après
une série de concerts au Canada, les trois membres du groupe entreront en studio en novembre afin de concocter un nouvel album. (L.C.)
Photo Érik Houle
I
Premier album
d’Isabeau et les chercheurs d’or
sabeau et les chercheurs d’or a lancé mardi dernier son album éponyme au Théâtre Petit Champlain. Un album aux sons folk et country
dans lequel Isabeau et ses chercheurs d’or exposent leurs états d’âme
du quotidien. Le groupe poursuivra lors des prochaines semaines la
promotion de son premier album avec un lancement montréalais qui se
tiendra le 27 octobre au Cabaret Lion d’Or. Par la suite, la formation
fera quelques apparitions durant l’hiver, mais prévoit plutôt de laisser
l’opus vivre un peu avant de revenir avec une série de spectacles au
printemps.(E.H.)
humour
Joutes entre
humoristes
L
a ligue d’humoristes de la
Ninkasi propose les 2e et
e
4 jeudis du mois un affrontement entre humoristes au pub la
Ninkasi. Quatre artistes utiliseront l’humour dans leurs joutes
verbales afin de tenter d’être élu
vainqueur de la soirée. Le public devra voter pour désigner
un vainqueur après chaque soirée. (Th.D.)
S
8
p ort s
Sous-carte de Lucian Bute contre Jesse Brinkley
En b r e f
volley-ball
masculin
Victoire
pour Laval
L’
équipe masculine de
volley-ball du R&O a
remporté son 1er match hors
concours 3-0 contre les Golden
Gaels de l’Université Queen’s,
vendredi dernier au PEPS. Pascal Clément, entraîneur-chef de
l’équipe, a souligné la bonne
performance de la recrue Micaël
Girard qui s’est imposé dans la
victoire. (M-E.C.)
football
universitaire
Grosse victoire
contre Montréal
L
e R&O a vaincu ses rivaux
de l’Université de Montréal
au compte de 19 à 12 samedi
dernier au CEPSUM. Il s’agissait du plus gros défi de la saison
pour les hommes de Constantin.
Tirant de l’arrière après la première demie, un touché du Julian
Feoli-Gudino a donné l’avance
aux Lavallois. Le quart-arrière
Tristan Grenon a dû quitter la
rencontre suite à une blessure
qui pourrait l’éloigner du terrain pour plusieurs matchs. Le
R&O affrontera les Gaiters de
Bishop’s dimanche prochain au
PEPS. (A.L)
Beau défi pour Apou
Julien Sureau
[email protected]
Montréal — Le boxeur québécois Pier-Olivier «Apou» Côté
(12-0-0, 7KO) affrontera l’Argentin Walter Sergio Gomez (239-1, 11KO) vendredi au Centre Bell.
L
e champion canadien des super-plumes va disputer son
13e combat professionnel.
Le Québécois de 26 ans présente
pour l’instant une fiche parfaite de
douze victoires, dont sept par K.O.
«Je n’ai pas boxé depuis le mois de
mai. J’aurais souhaité monter sur le
ring avant octobre, mais des combats ont été annulé cet été», a indiqué l’explosif boxeur de Québec.
Vendredi, Côté affronte un adversaire sérieux: «J’ai vu Gomez
un court instant sur YouTube. On
le voit boxer contre un adversaire
coriace. Il a fait douze rounds face
à Jo Jo Dan (26-1-0, 14KO). Il a 32
ans et il a beaucoup d’expérience.
Ça va être un vrai test!»
Pier-Olivier Côté et son entraîneur, François Duguay, préparent
ce combat depuis huit semaines.
«Je cours le matin, souvent tout
seul. L’après-midi, je fais de la
musculation et le soir, je boxe.
J’affronte des partenaires du Club
Empire de Québec ou des gars qui
ont le même profil que Gomez», a
fait remarquer «Apou».
rugby féminin
Le R&O manque
sa chance
L
es Lavalloises avaient la
chance de ravir la première
position à leurs rivales dimanche
dernier au PEPS dans un duel
contre les Stingers de Concordia. La troupe de Bill McNeil
s’est inclinée 15 à 10 dans un
match chaudement disputé. Il
s’agit d’une 2e défaite en saison
régulière contre Concordia. Le
R&O affrontera le Vert et Or dimanche à Sherbrooke. (A.L)
L’Exemplaire, le mercredi 13 octobre 2010
Bon défi pour Apou
Le Québécois a dévoilé la stratégie qu’il devra adopter vendredi
au Centre Bell: «Je vais devoir gérer mes émotions pendant les dix
rounds (de trois minutes chacun).
Gomez a une bonne main arrière. Il
cogne fort et il bouge beaucoup la
tête. Je vais essayer de le travailler
au corps».
«C’est un très bon défi pour
P-O. Pour l’instant, il n’a affronté
que des boxeurs qui voulaient
survivre, qui refusaient presque
le combat. On est dans l’optique
d’un cheminement, d’une progression. On doit le rendre plus cérébral. Apou a une force de frappe
exceptionnelle. Il est très agressif,
mais il doit être moins pressé. Il
est tellement assidu au travail qu’il
va réussir», a poursuivi son entraîneur, François Duguay.
Ce combat est aussi le premier
de Côté dans la catégorie des poids
légers (135 livres). «C’est une
étape supplémentaire dans ma progression. Après ça, on pourra viser
le titre nord-américain et l’objectif
suprême qui est de devenir champion du monde!», a déclaré le
boxeur d’origine colombienne.
Après le combat de Côté, Lucian Bute (26-0-0, 21KO) défendra
pour la 7e fois son titre de cham-
pion IBF des super-moyens contre
l’Américain Jesse Brinkley (35-50, 22KO). Le Québécois d’origine
roumaine Adrian Diaconu (26-2-0,
15KO) remontera aussi sur le ring
lors d’un combat contre Omar
Sheika (30-9-0, 21KO).
Pillow Fight League à Québec
Coussins et affrontements coquins
David Rémillard
[email protected]
Québec — Coups d’oreillers, soumissions et prises de lutte
étaient à l’honneur samedi dernier au bar l’Agitée alors que
la Pillow Fight League (PFL) était de passage à Québec.
L
’évènement a fait salle
comble, attirant une centaine de spectateurs. Le
commentateur officiel des matchs
de la Pillow Fight League, La
Bouche, ne s’est pas gêné pour féliciter la foule, la plus bruyante de
la tournée selon lui.
Inspirés des combats de lutte
chorégraphiés de la World Wrestling Federation, les affrontements
proposaient acrobaties, culbutes et
tricheries. Tantôt sadiques tantôt
coquines, les combattantes se sont
échangé coups et insultes sous
les cris des spectateurs qui en redemandaient. «C’est la meilleure
soirée de ma vie», a lancé Maria
Terzini, une spectatrice comblée.
Pour femmes seulement
grimpe-don
provincial
De l’argent
pour Haiti
La Pillow Fight League a vu
le jour en 2006 à Toronto. Le créateur et commissaire de la ligue,
Stacey Case, souhaitait que son
sport soit exclusivement réservé
à la gent féminine. «J’ai remarqué
qu’il n’y avait pas de sport de combat uniquement pour femmes, d’où
l’idée de ces combats d’oreillers»,
a-t-il admis.
L
es Centres Délire et Roc
Gym ont organisé des activités d’escalade samedi et
dimanche dernier au profit
de l’Expé-mission Haïti, un
voyage humanitaire. Près de
70 personnes étaient présentes
et ont permis de récolter 700
dollars en plus des 40 000 déjà
obtenus depuis septembre. Les
fonds serviront principalement
à l’éducation des enfants haïtiens. (J.B)
Photo Julien Sureau
Pier-Olivier «Apou» Côté présente un dossier parfait de
12 victoires en 12 combats professionnels, dont sept par K.O.
Photo David Rémillard
Selon les organisateurs, cette première présentation de la
Pillow Fight League à Québec ne sera sûrement pas la dernière.
Certaines personnes l’ont
déja contacté dans le passé afin
de démarrer une division masculine. Stacey Case a refusé et refusera encore. «Je me suis même fait
traiter de sexiste parce que j’ai dit
non», s’est-il indigné.
Cette première tournée canadienne de neuf dates visait surtout à
faire connaître le produit. Une autre
tournée devrait se tenir en avril,
Québec faisant assurément partie
des plans selon les organisateurs.
Pour l’instant, personne ne fait
d’argent au sein de la PFL, «mais
nous n’en perdons pas non plus»,
a indiqué Case. «Éventuellement,
nous ferons tous de l’argent avec ça.
Il faut d’abord se faire connaître»,
a-t-il ajouté.
De leur côté, les combattantes
ne semblaient pas préoccupées par
l’aspect monétaire. «Cela ne nous
dérange pas du tout de ne pas faire
d’argent. On a du plaisir, on se tient
en bonne forme physique et on se
défoule», a expliqué Stacy Maier
alias Charley Davidson.
Ultimement, Stacey Case veut
aller plus loin avec la PFL. «J’aimerais que cela devienne un show
télévisé», a-t-il avoué. Le principal
intéressé travaille présentement
avec quelques stations de télévision
afin de faire avancer le projet.