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« Un bon journal, c’est une nation qui se parle à elle-même ».
N° 1 du 14 au 20 avril 2016
REMANIEMENT
MODIBO KEÏTA,
ENVERS ET CONTRE TOUT
SANTÉ
ATTENTION AUX IRA !
API MALI
L’INVESTISSEUR NATIONAL,
UN ENJEU STRATÉGIQUE
guillaume soro
“accÉlÉrer
le processus”
Le secrétaire général du MAA livre son analyse sur la
mise en oeuvre de l’accord, ses doutes et ses espoirs pour
le Mali. Interview exclusive.
GRATUIT
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Ne peut être vendu
Ne peut être vendu
Journal d’Abidjan - l’Hebdo
Focus
N° 00 du 18 avril 2016
édito
Diplomatie footbalistique
E
t si le véritable objectif de la
mission en Côte d’Ivoire de
Yu Zengsheng, président du
Sénat chinois, n’était autre que de
venir prospecter le marché du football ivoirien ? La question mérite
d’être posée, tant la Chine a fait
du développement du sport roi une
priorité nationale. À l’origine de ce
« nouveau bond en avant », la passion du président Xi Jinping pour
le ballon rond, et ce malgré la modeste 96ème place qu’occupe son
pays dans le classement FIFA, où la
Côte d’Ivoire figure elle au 34ème
rang. Depuis plusieurs années, ce
sont des millions d’euros qui sont
investis par des clubs chinois, dont
le niveau est plutôt bas, pour attirer sur leurs pelouses les crampons
des stars mondiales du football. Le
Français Nicolas Anelka, la Camerounais Samuel Eto’o, le Malien
Seydou Keïta, la star nationale Didier Drogba, ou plus récemment
les Brésiliens Texera et Ramirez,
ont été « achetés » pour contribuer
à tirer vers le haut le championnat
local. Contre des salaires mirobolants difficiles à refuser, surtout
pour les joueurs en fin de carrière,
ils sont censés aider à l’émergence
de futures stars chinoises du ballon
rond.
Après avoir taclé tous ses rivaux en
matière de population, d’armée, et
de poids économique, la Chine a
donc décidé d’investir le sport pour
asseoir sa puissance mondiale.
Non pas parce que c’est un secteur économiquement viable, mais
parce que c’est un véritable moyen
d’entretenir la fibre patriotique nationale, et un formidable instrument
d’influence à l’échelle planétaire.
On ne sait pas si Yu Zengsheng et
Alassane Ouattara ont évoqué le
sujet lors de leur entrevue, mais il
faut dire qu’étant une pépinière de
talents en Afrique, la Côte d’Ivoire
pourrait tirer son épingle du match.
Youssouf BAMBA
3
LE CHIFFRE
3 500
fonctionnaires ivoirens iront à la retraite en 2016, a indiqué le ministre de la Fonction publique, Pascal Kouakou Abinan.
RENDEZ-VOUS
ILS ONT DIT...
• «Le Reggae est une musique de
combat. Mais ce n’est pas un combat
pour la haine, ni par les armes de destruction massive mais, un combat par
la musique, la culture. Un combat qui
rassemble et élève les cœurs ». Maurice Kacou Bandaman, le 7 avril.
• « Dans un couple, lorsque vous perdez un enfant, au lieu de passer le
temps à vous lamenter, vous devriez
plutôt vous regarder par amour et
faire un nouvel enfant ». Beta Simon,
à propos de la réconciliation en Côte
d’Ivoire le 8 avril.
• « Personne ne nous fera donc de
leçons sur la reconnaissance, la gratitude et la loyauté ». Guillaume Soro,
en réponse à ses détracteurs le 6 avril.
16 avril :
Célébration des 20 ans de carrière
de Yodé et Siro- Palais de la culture
Du 19 au 20 avril :
Impact Musique Conférence #2- Institut Français d’Abidjan
Du 19 au 24 avril :
Festival des musiques
d’Anoumabo (Femua)
urbaines
Du 20 au 24 avril :
Salon International du Tourisme
d’Abidjan (Sita) - Heden Golf Hôtel
un jour une date
11 avril 2011 : Fin de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire
UP
Focus
Jean - Louis Billon, ministre du commerce a été honoré en tant
que fils du village de Grand Bouboury avec pour nom ‘’Cess NGi’’.
Ce nom signifie petit-fils du fondateur du village.
DOWN
2
Le FC Barcelone, champion d’Europe en titre, éliminé le 13 avril
par l’Atletico Madrid (2-0), lors du quart de finale retour de l’édition 2016.
LA PHOTO DE LA SEMAINE
Vidéo récente de 15 des 200 jeunes filles enlevées à Chibok (Nord du Nigeria) par Boko Haram,
il y a 2 ans jours pour jours.
4
Évènement
Journal d’Abidjan - l’Hebdo
Évènement
N° 00 du 18 avril 2016
3 QUESTIONS À
Reconfiguration de l’échiquier politique ?
À l’approche d’élections législatives programmées, qui pourraient faire
émerger une nouvelle carte électorale de la Côte d’Ivoire, l’heure est aux
grandes manœuvres, dans chaque camp. Du côté de la majorité, les deux
principales formations politiques que sont le Parti démocratique de Côte
d’Ivoire-Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA) et le Rassemblement des républicains (RDR), semblent aller sur la voix d’une réunification, alors que l’opposition paraît plus divisée que jamais, surtout depuis
le scrutin présidentiel d’octobre 2015. Le projet de création d’un statut de
chef de file de l’opposition adopté par le gouvernement risque en outre de
la fracturer d’avantage.
Geoffroy-Julien
Kouao
Juriste et analyste politique
1
E
Fusion PDCI-RDR ?
Devant tous les responsables du PDCI
réunis au siège à Abidjan le 9 avril, et
en présence des frondeurs Amara Essy
et Charles Konan Banny, qui s’étaient
opposés au mot d’ordre d’alignement
derrière Alassane Ouattara dès le premier
tour de la présidentielle d’octobre 2015,
le président du parti, Henri Konan-Bédié,
a été on ne peut plus clair. « 70 ans, c’est
l’âge de la sagesse. Il nous faut ramener
dans la maison du père, les frères qui en
étaient partis en nous engageant dans
un processus de création d’un parti unifié qui est seul capable de nous éviter
d’autres mésaventures », a t-il déclaré.
Pour de nombreux observateurs, le parti
unifié constitué donc du PDCI, du RDR
et des deux autres formations devrait
prochainement voir le jour en septembre
prochain, et s’appeler tout simplement
le RHDP, comme l’a lui même affirmé
Bédié il y a plusieurs semaines. Pas si
certain pour d’autres, car au sein du plus
vieux parti africain, créé en 1956 par
Félix Houphouet Boigny, beaucoup s’inquiètent d’une « possible mort du PDCI
», au profit du RDR incarné par le chef
de l’État Alassane Ouattara. Un risque
balayé par Henri Konan Bédié, qui a promis « de ne pas le brader ».
Chef de l’opposition : piège ou aubaine ?
Du côté de l’opposition, le Front populaire ivoirien (FPI), fondé par l’ancien
’’
Les présidents Ouattara et Bédié devront décider s’ils scellent, ou pas, leur alliance à travers la fusion de leurs partis.
tiser avec le chef de l’Etat Ouattara, autrement dit, d’incarner une opposition trop «
molle ». C’est aussi l’avis d’autres partis
de l’opposition, notamment Liberté et démocratie pour la république (LIDER) créé
par Mamadou Koulibaly, ancien président
de l’Assemblée nationale (2001-2012) et
transfuge du FPI, Rassemblement pour
la paix (RPP), un parti de centre libéral,
aujourd’hui membre du Cadre pour la
restauration nationale et la démocratie
(CRED), aux côtés de l’Union républicaine
pour la démocratie (URD) de Danièle Boni-Claverie et l’Union des sociaux-démocrates (USD) d’Henri Niava.
Conscient de cette fragilité de l’opposi-
Nous ne pouvons accepter qu’on veuille nous
imposer un chef de file désigné par le pouvoir.
président Laurent Gbagbo, semble bien
orphelin de ce dernier, actuellement jugé
à La Haye. Ces héritiers se déchirent et
la candidature de son président Pascal
Affi N’guessan à la présidentielle de l’an
dernier, où il est arrivé 2ème avec moins
de 10% des voix, n’a pas fait l’unanimité. Les membres frondeurs, conduits
par Aboudramane Sangaré, l’un des
co-fondateurs du parti, reprochent à
l’ancien Premier ministre « Affi » de pac-
tion, le pouvoir enfonce le clou en sortant
de son chapeau un projet de loi portant
création du statut de chef de l’opposition,
adopté lors du Conseil des ministres du
6 avril. Une manière de piéger les différents partis de l’opposition, car ce projet
indique que « le chef de file de l’opposition est celui qui est arrivé en deuxième
position lors de l’élection présidentielle
». Un poste qui échoit donc à Pascal Affi
N’guessan, au grand dam de Danièle Boni-Claverie : « nous ne pouvons accepter
1956 :
Création par Félix Houphouet
Boigny du PDCI-RDA, né du Syndicat agricole africain de Côte
d’Ivoire.
1982:
Création dans la clandestinité du
FPI
1994 :
Création du RDR par Djeni
Kobina
1999 : Alassane Ouattara
prend la présidence du RDR,
de nombreux cadres du PDCI
le rejoignent
2005 :
Création du RHDP
2011 : Création du LIDER par
Mamadou Koulibaly, avec
d’autres transfuges du FPI
qu’on veuille nous imposer un chef de file
désigné par le pouvoir. Une telle mesure
apparaîtrait comme un habit taillé sur mesure pour une seule personne. Nous refusons cette immixtion dans une décision
Qui peut réconcilier la
famille FPI ?
À l’évidence, c’est Laurent Gbagbo
qui peut aujourd’hui ramener l’unité
et la concorde dans la maison frontiste, d’autant plus que les deux tendances antagonistes affirment agir
dans son intérêt, c’est-à-dire pour
sa libération. Et dans leurs discours,
Affi et Sangaré reconnaissent son
autorité morale et politique.
Tony NAHOUNOUX
n attendant les élections législatives programmées pour la fin de
l’année, le Rassemblement des
houphouëtistes pour la démocratie et la
paix (RHDP) a su consolider sa majorité
autour du Parti démocratique de Côte
d’Ivoire (PDCI), du Rassemblement des
républicains (RDR), de l’Union pour la
démocratie et la paix en Côte d’Ivoire
(UDPCI) et du Mouvement des forces
d’avenir (MFA), les quatre partis qui le
composent. Coalition libérale portée sur
les fonts baptismaux à Paris, au plus
fort de la crise politico-militaire pendant
le régime de Laurent Gbagbo, elle est
sortie victorieuse du scrutin présidentiel
l’ayant opposée à la LMP (La mouvance
présidentielle), dont l’aboutissement a
été l’élection à la présidence Alassane
Ouattara, chef du RDR. Au moment où le
PDCI, l’un des membres éminents de la
coalition au pouvoir, célèbre son 70ème
anniversaire, la question sur toutes les
lèvres et de savoir si il va, ou pas, fusionner avec le RDR, qui en est issu.
5
exclusivement réservée à l’opposition ».
Quant à Mamadou Koulibaly, il conteste
carrément “la création d’un chef de file
de l’opposition, qui n’a aucun sens dans
le régime présidentiel adopté par la Côte
d’Ivoire. En plus, il appartient à l’opposition elle-même de se trouver un chef’
Malgré ces désaccords, il ne fait aucun
doute que le projet sera voté par un parlement dominé par le RHDP. Raison pour
laquelle d’aucuns vont jusqu’à penser que
c’est là l’occasion pour l’opposition de
s’unir autour d’un chef et de parler d’une
seule voix face à une majorité hégémonique. Car tous ont en ligne de mire les
prochaines élections législatives. Couplées avec les élections communales et
régionales, comme projette de le faire le
gouvernement, elle pourraient entraîner
un « raz de marée RHDP », si la fusion a
lieu avant, ou une bonne résistance de
l’opposition, si cette dernière parvient à
surmonter ses divisions. Quoiqu’il en soit,
le paysage politique ivoirien ne saurait
rester figé, car en filigrane des batailles
actuelles, se profile la question de la succession du président Ouattara.
Donnez votre avis
sur
2
Quelles méthodes pour y
parvenir ?
M. Gbagbo doit rompre avec le silence et dire clairement aux uns et
aux autres la nécessité de la réconciliation entre les militants du FPI et
les aider à définir le statut politique
et le rôle que chacun des cadres
doit jouer au sein du parti. Étant
à la Haye, il peut s’exprimer ou le
faire à travers son porte-parole. Son
silence alimente davantage l’implosion du parti.
3
Quand faut-il le faire ?
Le plus tôt serait le mieux pour le
FPI. Parce que chaque jour qui
passe, l’actualité et les contingences politiques approfondissent
le fossé entre Affi et Sangaré. Le
projet de loi relatif au statut du chef
de file de l’opposition montre bien
que le pouvoir ne boude pas son
plaisir de voir la principale force de
l’opposition divisée, lui laissant ainsi
un boulevard de gouvernance. Et
c’est de bonne guerre.
6
Évènement
Journal d’Abidjan - l’Hebdo
Affi vs Sangaré : la réconciliation par la médiation
Agni
Longtemps attendue, la réconciliation au sein du Front populaire
ivoirien (FPI) tarde à venir, faute
d’émissaires ou de bonnes volontés susceptibles d’aplanir les divergences liées à des prises de position
antagonistes.
L
Jean-Philippe D’ABZAC
a réconciliation entre les deux tendances du FPI, l’une dure, représentée par Aboudramane Sangaré,
ancien ministre des affaires étrangères
sous Laurent Gbagbo, et l’autre modérée, dont le leader est Pascal Affi N’guessan, ancien Premier ministre (20002003) et président du parti, ne parait pas
impossible. Candidat du parti lors de
l’élection présidentielle d’octobre 2015,
ce dernier s’était opposé à toute une
frange de sa formation, plutôt favorable
à un boycott. Résultat : l’ingénieur Affi
est arrivé second avec seulement 9,29%
des voix. Malgré les dissensions entre
les deux camps, des velléités d’unité
ont été manifestées, dévoilant le souci
de préserver la survie du parti. Ainsi, le
juriste Aboudramane Sangaré annonçait
le 3 avril, de la part de Laurent Gbagbo,
que « le parti devra demeurer en vie pour
le combat de la vérité qui impose un
Affi N’guessan et Aboudramane Sangaré, les deux rivaux du FPI
front uni ». Les « camarades » semblent
avoir conscience que le combat devra
être le même, malgré la différence de
méthode. Pourtant, le FPI n’en est pas
à sa première scission, et il a toujours
trouvé les ressources en lui-même pour
se réconcilier. Plusieurs militants, et non
des moindres, lorgnent du côté de La
Haye, espérant que l’ancien président,
fondateur du parti, finira par trancher.
D’autant qu’il serait le seul à détenir la
légitimité pour infléchir les positions,
effacer les ressentiments et faire rentrer tout son monde dans les rangs. Par
contre, la prise de position de l’ancien
chef de l’État en faveur d’un clan pourrait accentuer la déchirure et entraîner
une rupture définitive. D’où la voie d’une
médiation. Les deux leaders qui s’affrontent ont en partage la communauté
Agni. Aboudramane Sangaré en est issu
par sa mère, et Affi N’guessan est né à
Bongouanou. Selon un membre du parti,
« les deux rivaux ne sauraient trahir les
mânes et les ancêtres », ce qui ouvre la
voie à une médiation s’appuyant sur les
alliances inter-ethniques et les valeurs
culturelles Agni, dont ils parlent tous
deux la langue. Reste à trouver celui ou
ceux qui mèneront cette médiation.
Donnez votre avis
sur
sur
le débat
La fusion des partis RHDP peut-elle fonctionner ?
POUR
CONTRE
Me Sylvain BOGUHE
Kevin Pascal N’DRI
Juriste
medecin
Oui, je pense que ça va marcher. Ca va marcher parce
que nos politiciens ne prennent pas leurs responsabilités. Ils ne jouent que selon les intérêts matériels qui les
guident. C’est cela qui fera que la fusion des partis du
RHDP va marcher. En vérité, il n’y a pas d’idéologie à faire
fonctionner. C’est une coalition qui vise à faire fructifier
divers groupes d’intérêts. Eux, ils ne sont que le gardien
de ces gens.
Non, cette fusion ne marchera pas. Voyez-vous, il y a déjà
un parti dans la coalition qui veut s’éterniser au pouvoir. Il
n’est pas prêt à faire fonctionner le jeu de l’alternance. Et
puis d’ailleurs, ce n’est pas parce qu’ils se tolèrent qu’ils
sont ensemble. L’objectif était de faire gagner quelqu’un.
La fin des deux mandats du Président va siffler la fin du
RHDP.
N° 00 du 18 avril 2016
Évènement
7
8
Politique
Journal d’Abidjan - l’Hebdo
Politique
N° 40 du 14 au 20 janvier 2016
2020 : l’alternance est-elle possible ?
Le député Bertin Kouadio
Konan dit “KKB”, membre
du Parti démocratique de
Côte d’Ivoire (PDCI), et
candidat malheureux à la
dernière élection présidentielle d’octobre 2015,
juge “impossible’’ l’alternance politique prévue en
2020 entre son parti et le
Rassemblement des républicains (RDR) de l’actuel
chef de l’État Alassane
Ouattara.
Serge Alain KOFFI
L
’alternance 2020 est
impossible (…) car les
cadres du RDR n’accepterons jamais de bon gré que
le PDCI-RDA se substitue à
leur parti dans le rôle gouverneur de la Côte d’Ivoire », a
déclaré KKB le 14 avril sur sa
page Facebook. Lui qui s’était
retranché dans un mutisme
depuis l’élection présidentielle
d’octobre 2015, où il était
arrivé 3ème avec 3,88% des
suffrages, semble décidé à revenir sur la scène médiatique,
au moment où sa formation
politique célèbre son 70ème
anniversaire. L’ancien responsable de la jeunesse du PDCI
se montre critique à l’égard de
son parti qu’il accuse d’être
« sans esprit de combat » et
de « dépendre des humeurs
» du RDR, son grand allié au
sein de la coalition gouvernementale. Le parti au pouvoir,
contre lequel KKB ne manque
aucune occasion de lancer
des piques, en prend éga-
EN BREF
KKB ne croit pas en l’alternance RDR / PDCI en 2020.
lement pour son grade : « le
RDR n’est pas un parti fédérateur », a-t-il affirmé à propos du parti présidentiel qu’il
a pourtant soutenu au 2ème
tour de l’élection présidentielle de 2010, face à l’ancien
chef de l’État Laurent Gbagbo. Dans le cadre du Rassemblement des houphouetistes
pour la démocratie et la paix
’’
Bédié avait souhaité une alternance en 2020 entre sa formation et le parti présidentiel. Ce
qui signifie que le PDCI devrait
logiquement prendre le pouvoir après le dernier mandat
de M. Ouattara prévu en 2020.
Mais depuis la réélection du
président dès le premier tour,
le RDR et le PDCI semblent
parfois ne pas parler le même
KKB accuse le PDCI d’être sans esprit de combat et de dépendre des
humeurs du RDR
(RHDP), qui réunit les partis de
la majorité, Henri Konan Bédié,
président du PDCI, avait lancé
en septembre 2014 “l’appel de
Daoukro”, par lequel il avait
appelé à soutenir la candidature d’Alassane Ouattara dès
le premier tour de l’élection
présidentielle d’octobre 2015.
Opposés à cet appel de leur
président, KKB et d’autres
cadres du PDCI s’étaient portés candidats à l’élection présidentielle. En contrepartie, M.
langage, et les interventions
publiques de quelques responsables des deux formations laissent apparaître des
mésententes à ce sujet. Pour
preuve, début mars, à l’issue
d’une réunion du directoire
de la coalition au pouvoir, le
numéro deux du RDR, Amadou Soumahoro, avait affirmé
que son parti n’avait pas “fait
de promesse” à son allié et
n’avait “aucune dette vis-à-vis”
de lui.
Koulibaly menace
de boycotter le
référendum
L’ancien président de l’Assemblée nationale, Mamadou Koulibaly, président
de LIDER, parti d’opposition, annonce faire campagne contre le référendum constitutionnel prévu
en novembre 2016 et ce, si
la liste électorale n’est pas
révisée. Selon M. Koulibaly, cette révision et la présentation dans les délais
de la question à soumettre
au référendum sont des
impératifs avant de passer au vote. Le président
Alassane Ouattara avait
annoncé un référendum
pour extirper de la Constitution les articles qualifiés
de « conflictogènes », et
notamment l’article 35,
fixant les conditions d’éligibilité à la présidence de
la république.
Le procès de Simone
Gbagbo reporté au
9 mai
Le procès de l’ex-Première
dame, Simone Gbagbo,
poursuivie pour crimes de
sang, initialement prévu
le 25 avril à Abidjan, a été
renvoyé au 9 mai, selon
l’avocat de la défense
Maître Mathurin Dirabou.
« Une ordonnance de rectification est prévue, et le
pourvoi qui devrait s’ouvrir
le 25 avril a été finalement
repoussé au 9 mai », a t-il
indiqué.
L’ONU accuse Soro
A
près le Burkina Faso, c’est un rapport de l’ONU qui met
en cause Guillaume Soro, sur un tout autre sujet. Empêtré dans l’affaire des ‘’écoutes téléphoniques’’ pour lesquelles le procureur militaire de Ouagadougou a émis un mandat d’arrêt international contre lui, a peut être d’autres souci à
se faire. Alors que les présidents Alassane Ouattara et Christian
Kaboré ont décidé de calmer le jeu sur ce sujet qui empoisonne
les relations entre les deux pays, c’est maintenant une autre affaire qui embarrasse l’ex-chef rebelle, élu à la tête du parlement
en 2011. Il est accusé dans un rapport rédigé par des experts
indépendants de l’ONU et publié le 4 avril, de détenir 300
tonnes d’armes, en violation de l’embargo sur les armes que
les Nations Unies avaient infligé à la Côte d’Ivoire pendant la
décennie 2000. Toujours selon le rapport, que Guillaume Soro
a qualifié de « farce », les commandes d’armes auraient été
passées par le Burkina Faso, sous le régime de l’ex-président
Blaise Compaoré, et pilotées par son ancien chef d’État major particulier, instigateur du coup d’État avorté de 2015.
Mamadou BEN Soumahoro
journaliste et exilé politique
“ADOrateur” puis “Gbagboiste”, Ben Soumahoro a
poussé son dernier souffle en exil au Ghana
Serge Alain KOFFI
T
our à tour fidèle partisan d’Alassane Ouattara puis l’un
de ses pires pourfendeurs, Mamadou Ben Soumahoro,
ancien directeur général de la Radio télévision ivoirienne (RTI) a poussé son dernier souffle le 11 avril 2016 au
Ghana, comme pour sceller à jamais son alliance à Laurent
Gbagbo dont il était l’un des soutiens.
“ Ben Soumahoro, septuagénaire, est décédé à Accra, hier’’,
titrait mardi matin presque dans l’indifférence des autres journaux ivoiriens, Le Patriote, quotidien proche du Rassemblement des républicains (RDR), parti du chef de l’État Alassane
Ouattara. Il ne pouvait en être autrement. Car avant de rallier
Laurent Gbagbo en 2001, Mamadou Ben Soumahoro, avait
été l’un des fondateurs du RDR en 1994. Journaliste de formation, IL a été révélé au grand public au milieu des années
70 grâce à sa célèbre émission télé “Fauteuil Blanc’’ sur la
RTI, un programme qui donnait la parole à un invité soumis
aux questions d’une équipe de journalistes choisis pour l’occasion.
S’opposant à l’appel au boycott des élections législatives
de 2000 par son parti, Ben Soumahoro s’est fait élire député indépendant de Bako (petite localité au nord de la Côte
d’Ivoire), avant de prendre peu à peu ses distances avec son
chef Alassane Ouattara, pour devenir par la suite l’un de ses
pires pourfendeurs à la grande joie des partisans de Laurent
Gbagbo. Ben Soumahoro est devenu au cours du mandat de
Gbagbo l’une des voix les plus écoutées et qui comptaient
dans le camp de l’ex-président. Au forum de la réconciliation
nationale en 2001, le député Soumahoro, connu pour son art
oratoire, assurait détenir “un dossier en béton pour prouver
l’origine burkinabé” d’Alassane Ouattara. Un dossier dont le
contenu est resté mystère, même après sa mort.
À la chute de Laurent Gbagbo en avril 2011, plusieurs Ivoiriens, majoritairement des proches ou des partisans de
l’ancien président dont ce journaliste émérite ont fui le pays.
Mamadou Ben Soumahoro surnommé “Waraba’’ (le lion en
langue malinké), pour son franc parler, s’installe dans ce
contexte au Ghana voisin et s’engage à ne plus revenir en
Côte d’Ivoire aussi longtemps que Ouattara sera au pouvoir.
Un engagement qu’il aura tenu, malgré le décès en novembre
dernier de son fils aîné Olivier Soumahoro, inhumé en son
absence à Abidjan.
Comme pour rappeler son attachement à Laurent Gbagbo
et à Alassane Ouattara pendant son parcours politique, Ben
Soumahoro s’est éteint un 11 avril, date commémorant la
chute de l’ancien président et l’accession pour la première
fois au pouvoir de l’actuel chef de l’État.
9
10
économie
EN BREF
Le tourisme à la
relance
La 58ème réunion de la
commission de l’Organisation mondiale du
tourisme (OMT) pour
l’Afrique, la conférence
annuelle des parties prenantes et symposium du
programme sur le tourisme durable du 10YFP,
se tiendront à Abidjan
du 19 au 21 avril 2016.
Elle réunira les ministres
du tourisme africains,
les responsables de
haut niveau, les représentants du tourisme,
et les membres affiliés
afin de discuter sur les
tendances de production et de consommation
durable dans la région.
Les participants pourront
également assister à la
6ème édition du Salon
international de tourisme
d’Abidjan (SITA), dont
l’ouverture est prévue
le 20 avril. « Tourisme
en région, source de
richesse » est le thème
retenu, dans la perspective de relancer le tourisme et d’en faire l’un
des moteurs du développement économique
du pays. 10.000 visiteurs
sont attendus pour 283
exposants, dont des
agences de voyage, des
artisans et des hôteliers.
La Côte d’Ivoire espère
devenir une destination
touristique de choix, et
porter le nombre de ses
visiteurs au delà des
500.000 en 2020. Un objectif réaliste, étant donné les potentialités touristiques qui attendent
d’être mise en valeur.
Journal d’Abidjan - l’Hebdo
CGECI Academy, outil de promotion
économique
La CGECI Academy, organisée par le patronat ivoirien
avec le soutien de l’État, se
positionne comme un instrument de promotion économique auprès d’investisseurs internationaux, mais
aussi comme une plate
forme d’échange et de
partenariat pour les chefs
d’entreprises nationaux.
Jean-François Moreau, roi de l’immobilier
Il est un homme du sérail pour qui le secteur de
l’immobilier n’a plus aucun secret.
D
L’édition 2015 de la CGECI Academy au Palais des Congrès
C
11
Hélène Likane
Youssouf BAMBA
’est lors de sa visite à
Maurice les 12 et 13
avril que Jean-Louis
Billon, ministre du commerce,
a officiellement invité ce pays
à participer, en tant « qu’invité
d’honneur », à la 5ème édition
de la CGECI Academy, qui
se tiendra à Abidjan les 21 et
22 avril. Créé en 2012 par la
Confédération générale des
entreprises de Côte d’Ivoire
(CGECI), principale organisation du patronat ivoirien qui
représente « 80% du secteur
prié ivoirien moderne », la
CGECI Academy est devenue
en quelques années un événement incontournable du secteur privé.
Maurice invité d’honneur
La présidente mauricienne,
Ameenah Gurib-Fakim, élue
en 2015, a exprimé au cours
de cette visite, sa volonté de
renforcer les échanges bilatéraux avec la Côte d’Ivoire.
« Voir que nos amis Ivoiriens
viennent vers nous pour nous
transmettre cette invitation,
nous va droit au cœur parce
que je vois que nous allons
renforcer les échanges bilatéraux avec un pays ami qui
est la Côte d’Ivoire », a t-elle
affirmé. Pour Abidjan, l’objectif n’est autre que d’attirer les
investissements de ce pays
de l’Océan indien, qui a développé l’une des économies les
plus prospères et compétitives
économie
N° 00 du 18 avril 2016
en Afrique, le classant régulièrement en haut des classements de la croissance et de la
bonne gouvernance. « La Côte
d’Ivoire aspire à davantage de
coopération et d’intégration
économique africaine, à plus
de coopération sud-sud et à
un développement mutuel.
Dans nos stratégies communes, ce rapprochement va
porter des fruits. Déjà, de nombreux investisseurs de Maurice
sont orientés vers le pays et je
pense que nous avons plus à
’’
Maurice est classée première
dans presque tous les indices,
il y a donc ici un savoir-faire
à exporter. Inciter les entreprises mauriciennes à investir
en Côte d’Ivoire tombe sous le
sens, d’où l’organisation du forum économique où le gouvernement mauricien et son secteur privé seront représentés.
Par ailleurs, cela permettra de
faire savoir aux Ivoiriens que
Maurice est une plateforme
financière et pas uniquement
une destination touristique »,
de nombreux investisseurs de Maurice sont orientés vers le pays et je
pense que nous avons plus à gagner
gagner », a conclu le ministre
Billon au dernier jour de sa visite. Il était accompagné pour
l’occasion par des représentants du ministère des Affaires
étrangères et de la CGECI.
Outil de promotion économique
La CGECI Academy, véritable
plate-forme d’échanges autour des chefs d’entreprises
nationaux et internationaux,
avec la participation des partenaires techniques et spécialistes multisectoriels, s’affirme
donc comme un instrument
de promotion économique
pour la Côte d’Ivoire. « Il y
a beaucoup d’opportunités
d’affaires en Côte d’Ivoire.
explique Alain Yao Kouadio,
vice-président de la CGECI.
Outre la promotion de l’économie ivoirienne auprès des
partenaires régionaux et internationaux, la 5ème édition de
la CGECI Academy a pour ambition d’apporter des solutions
concrètes aux entrepreneurs,
quelle que soit leur catégorie,
en évoquant notamment la
thématique essentielle de l’accès aux financements, mais
aussi la problématique des
« champions », à travers la «
création d’un cadre de partage
d’expériences afin de susciter
des actions conjointes pour
leur construction et leur accélération ».
iplômé des Travaux
Publics, Jean-François
Moreau est l’un des
rares promoteurs immobiliers
à disposer d’un bagage technique solide en matière de
construction immobilière en
Côte d’Ivoire. Pourtant, dès
son installation dans ce pays,
ce bâtisseur d’origine française va d’abord faire valoir
ses compétences huit années
durant au ministère des Finances, en tant que conseiller
technique du ministre Abdoulaye Koné. C’est toute cette
expertise qu’il met aujourd’hui
au service de l’immobilier,
depuis plus de quatorze ans.
Très vite, l’homme va se tailler
une grande réputation dans ce
secteur, d’abord à la SIPIM,
où il a été en amont et en aval
de toutes les opérations im-
mobilières, avec notamment
la réalisation de 4 000 logements à Abidjan en dix ans
(1990-2001). Ce savoir-faire
lui a valu d’être élu président
de la chambre syndicale des
promoteurs immobiliers de
Côte d’Ivoire. En juillet 2001,
l’ambition aidant, Moreau crée
sa propre société immobilière
dénommée PROMOGIM. Pour
se donner les moyens de réussir, l’entreprise se dote d’un
personnel qualifié de quinze
membres et de moyens logistiques conséquents. Toutes
choses qui ont donné naissance aux opérations immobilière Les Résidences Athena I
et Athena Extension (200 logements) à la Riviera Palmeraie.
Constituées de villas basses
et de duplex, « ces résidences
correspondent, selon Jean-
Programme immobilier en cours à Abidjan
François Moreau, dans leur
conception comme dans leur
finition, aux normes du ministère de la construction ». Avec
un soin particulier apporté
à l’esthétique, la qualité et
surtout les coûts, étudiés en
tenant compte des possibilités d’achat de la population,
ces constructions s’inscrivent
dans la droite ligne de l’ambition du gouvernement qui veut
que chaque ivoirien ait un toit.
Également au compte de la
PROMOGIM, 1 000 logements
à Bingerville sont en cours de
construction, et d’importants
projets immobiliers avec la
douane, la Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE) sont
à l’étude.
12
économie
Politique
Journald’Abidjan
d’Abidjan--l’Hebdo
l’Hebdo
Journal
La Chine accorde le statut de “destination
privilégiée”
EN BREF
La Chine a accordé à la
Côte d’Ivoire le statut de
“destination privilégiée”,
après dix ans de négociations, a annoncé le 14 avril
Guillaume Soro, lors d’une
rencontre avec Yu Zengsheng.
Déborah KIMOU
G
uillaume Soro a remercié son homologue
“pour le don de 180
millions de francs CFA” à l’hémicycle ivoirien et pour avoir
annoncé que désormais la
Côte d’Ivoire est une destination privilégiée pour la Chine”,
ajoutant que ce statut est “très
important” pour le pays après
dix ans de pourparlers avec le
gouvernement ivoirien. Selon
les lois chinoises, les touristes
ne sont autorisés à voyager en
groupe (5 personnes au moins)
que dans les pays qui se sont
vu attribuer un “statut de destination privilégiée”. L’obtention
de ce statut devrait donc favoriser des lignes aériennes entre
la Côte d’Ivoire et la Chine, et
faciliter les échanges commerciaux. Avant la Côte d’Ivoire,
la Chine a signé à ce jour des
Afrique : une croissance poussive
À travers la visite du président du Sénat, la Chine renforce la coopération
avec Abidjan.
accords de destination privilé- rêt de son pays à investir dans
giée avec seulement 28 pays les domaines de “l’industrie et
dans le monde, dont le Cana- de l’agriculture”. La Chine est le
da, l’île Maurice, le Zimbabwe troisième partenaire commeret le Kenya. Guillaume Soro, cial de la Côte d’Ivoire après la
qui s’exprimait à l’issue d’une France et le Nigeria. Le volume
visite du président du Comi- des échanges globaux sinoté national de la
ivoiriens est passé
12ème CCPPC au 180 millions FCFA de de 309 milliards
sein de l’hémicycle dons
de francs CFA en
ivoirien, a indiqué
à 556 mil28 pays bénéficient 2010
que “l’objectif de
liards de en 2014,
cette
rencontre de ce stat
soit une hausse de
est de renforcer 556 milliards FCFA 64%.
et consolider les d’échanges en 2014 Le chef du Sérelations entre (les)
chinois, qui
64% de hausse entre nat
deux chambres”,
conduit une délélors de la confé- 2010 et 2014
gation de plus de
rence de presse. À la suite, 50 ministres et parlementaires,
son hôte Yu Zengsheng a sou- effectue une visite officielle de
ligné que la coopération entre quatre jours en Côte d’Ivoire.
la Chine et la Côte d’ivoire “est Samedi, il devrait rencontrer le
avant tout mutuellement avan- chef de l’État Alassane Ouattageuse”, et a manifesté l’inté- tara.
Paris Ouattara plaide pour un monde meilleur
L
e Forum des marchés
émergents, qui s’est tenu
au siège de la Banque
de France à Paris du 12 au 13
avril, a permis au chef de l’État
ivoirien, Alassane Ouattara,
d’évoquer l’avenir de la terre.
Tout en se réjouissant des précédentes éditions tenues en
2011 à Tokyo et en 2013 à Abidjan, le président Ouattara a
estimé que ces initiatives laissaient entrevoir une vision globale de ce que sera la terre en
2050. Le réchauffement climatique, la destruction des écosystèmes et des forêts, et la ra-
reté des ressources, sont pour
lui, autant de défis auxquels les
chefs d’État devront faire face
pour mieux préparer l’avenir,
dont les principales préoccupations à insérer dans les stratégies nationales seront l’emploi des jeunes, l’urbanisation
rapide et les flux migratoires.
lToutefois, a t-il fait mention
du terrorisme, dont les conséquences ne sont pas moins un
frein à la bonne marche d’un
monde ‘’meilleur’’. Il prévoit
notamment de lutter contre
ce fléau et incite les dirigeants
à mettre un point d’honneur
sur la coopération en matière
de sécurité et de défense, qui
sont devenues des priorités.
D’autres intervenants ont succédé au président Ouattara,
notamment le gouverneur de
la Banque de France, François
Villeroy De Galhau, l’ancien
directeur du FMI, Michel Camdessus, et l’ex-Président de la
République d’Allemagne Horst
Koehler. Ancien directeur général du FMI, il envisage d’
encourager les hommes d’affaires allemands à investir en
Côte d’Ivore.
Massita BAMBA
La Banque mondiale, a
annoncé que l’Afrique
subsaharienne
connaîtra en 2016 une croissance de 3,3%, en légère
hausse par rapport à
2015 où elle s’est située
à 3%. La contre-performance, loin des 6,8%
enregistrés entre 2013 et
2008, est due à la chute
des cours des matières
premiers ces dernières
années. L’institution financière précise que « le
plongeon des matières
premières, et notamment
du pétrole (...), et une
faible croissance mondiale, spécialement dans
les marchés émergents,
expliquent cette performance morose ». Outre
les pays producteurs
de pétrole qui ont perdu
une grande part de leurs
sources de revenus, la
Banque mondiale cite
également la sécheresse,
qui a affecté la production hydroélectrique et les
récoltes de maïs, notamment en Afrique australe.
Les tensions politiques
dans les pays d’Afrique
centrale qui tardent à accepter l’alternance, ainsi
que les menaces terroristes contribuent également à affaiblir les économies africaines.
La banque reste toutefois
résolument optimiste, et
prédit une croissance de
4,5% pour 2017 et 2018.
N° 40 du 14 au 20 janvier 2016
Politique
13
14
Société
EN BREF
Un journaliste suspendu
Le Conseil national de la
presse (CNP), organe régulateur en Côte d’Ivoire, a
annoncé le 13 avril la suspension de Moriba Soumahoro, dit Soum Junior
Moriba, journaliste au bihebdomadaire VIP Mag,
suite à une série d’articles
sur la vie conjugale d’un
couple d’Ivoiriens. Le CNP
l’a sanctionné pour de
« nombreux manquements»
contenus dans les articles
incriminés, et « la gravité des écrits ainsi que
du préjudice certain qu’ils
causent». Soum Junior Moriba est suspendu pour une
durée d’un mois, avec retrait de sa carte de journaliste professionnel. Quant à
son éditeur, les Éditions Le
Réveil, il s’est vu infligé une
sanction pécuniaire d’1 million de francs CFA.
Dans son communiqué, le
CNP a également annoncé avoir rejeté les recours
gracieux introduits par les
éditeurs du mensuel Zaouli et de l’hebdomadaire
Ivoir’News, tous deux sous
le coup d’une suspension,
pour des griefs essentiellement administratifs.
Journal d’Abidjan - l’Hebdo
Des pervers à bord des autobus de la
SOTRA
À Abidjan, des passagers
des autobus SOTRA se
livrent une fois à bord à
des pratiques frisant la
délinquance sexuelle, au
grand dam de victimes
livrées à elles-mêmes, et
trop souvent silencieuses.
Michèle IRIE
G
are nord, heure de
pointe. La ligne 19 des
autobus de la SOTRA
est prise d’assaut par une
meute d’individus. Jeunes,
vieux, hommes et femmes se
tiennent au coude à coude à
bord de l’engin bondé. Derrière le siège du chauffeur
pudiquement appelé ‘’machiniste’’, dans l’allée, des jeunes
garçons en groupe, la vingtaine, tripotent les fesses pour
les uns, et les seins pour les
autres, de femmes dépitées
mais silencieuses. « Si tu ne
veux pas qu’on te touche,
prends un taxi ! », s’écrie
d’un ton sec et insolent l’un
d’eux vêtu d’un polo et d’un
pantalon jean. Aux dires de
maints passagers, pas une
seule ligne du transporteur
public n’est épargnée par
ce fléau. De jour comme de
nuit, les comportements nui-
Certaines passagères vivent un calvaire à bord des bus.
sibles de ces délinquants du
sexe rendent les femmes anxieuses à l’idée de faire le trajet en bus, alors qu’auprès de
la police SOTRA, les faits ne
trouvent pas d’oreille attentive. « Après une longue attente de plus de deux heures,
par une chaleur des plus
’’
bousculade ». La plupart de
ces femmes sont contraintes
d’emprunter ce mode de
transport pour son coût économique, d’où l’importance
pour les autorités de se pencher sur ces délits, avant
qu’ils ne se banalisent. « Nous
n’avons enregistré aucune
« Si tu ne veux pas qu’on te touche, prends un taxi ! »
étouffantes, nous parvenons
à monter à bord de l’autobus,
non sans avoir subi et donné
des coups de coudes, nous
devenons alors la proie de ces
pervers. Il y a de quoi se passer de ce moyen de transport
», se plaint Kady, vendeuse
de poissons au marché de
Koumassi. Et de renchérir : «
souvent les habits sont déchirés, et nous perdons quelques
effets précieux pendant la
plainte sur le sujet », affirme
un policier du commissariat
du 6ème arrondissement.
Pas étonnant, quand on sait
que la pudeur, voire même la
honte, empêche les plus hardies d’aller se plaindre. C’est
pourquoi la SOTRA doit tout
mettre en œuvre pour renforcer son dispositif de contrôle
dans les bus, à travers une
brigade spécialisée.
Télécoms le desarroi des clients de Koz et Greenn
L
e régulateur des Télécoms a donné “30 jours” aux deux
entreprises pour informer leurs clients sur la cessation
de leurs activités. Conséquence, outre les employés,
des plaintes s’élèvent parmi les abonnés qui ont fait de leur
numéro leur principal contact pour diverses activités. C’est le
cas de Tapé, 26 ans, à la recherche d’emploi. Il devra changer de contact téléphonique sur son curriculum vitae. « Il faut
absolument que je retourne, partout où j’ai déjà postulé, si je
veux avoir la chance d’être recruté », s’indigne le jeune chômeur dans le hall d’une entreprise de négoce de café-cacao
à Abidjan. Abonnée Koz, dame Kouyaté en colère se laisse
emporter par ces bouts de phrases : « qui va dédommager les
clients que nous sommes ? Voilà comment perdre de l’argent à
cause de cette fermeture ! Tous mes contacts à l’étranger n’ont
que ce numéro parce que les services de cet opérateur étaient
moins coûteux pour communiquer », explique la commerçante
qui craint de perdre d’office des partenaires d’affaires. Même
complaintes, mêmes rengaines chez les gérants de cabines
téléphoniques portables. Nombreux sont ceux qui regrettent
déjà la suppression de ces « réseaux », car ils avaient la réputation de figurer au rang des moins couteux en matière de tarification.
Les grands gagnants de cette opération ne seront autres que
les 3 autres réseaux : Orange, MTN et Moov, vers lesquels les
abonnés désactivés devront se replier.
Massita BAMBA
16
Société
EN BREF
Fulgence Assi
interpellé
Le secrétaire général de
la Fédération estudiantine et scolaire de Côte
d’Ivoire (FESCI), Fulgence
Assi, a été interpellé et
« conduit » mercredi 13
avril à la préfecture de
police d’Abidjan, deux
jours après des heurts
entre les étudiants et policiers dans les universités
publiques
ivoiriennes.
15
étudiants
avaient
été blessés et 41 autres
interpellés le 11 avril,
dont 36 à Abidjan, alors
qu’ils manifestaient pour
réclamer « de meilleures
conditions d’études », et
protester contre la « réquisition » des chambres
universitaires au profit
des athlètes des jeux de
la Francophonie, prévus
en 2017.
Destructions au
zoo d’Abidjan
Une destruction des occupations anarchiques a
été menée par l’Agence
nationale de la salubrité
urbaine (Anasur) autour
du zoo d’Abidjan le 13
avril, après déguerpissement des occupants
déguerpis étaient ainsi
regroupées par endroit.
En prévision de la saison
pluviale, le gouvernement
a relancé les opérations
de démolition des installations anarchiques pour
éviter les inondations et
faciliter le passage des
eaux.
Journal d’Abidjan - l’Hebdo
Société
N° 40 du 14 au 20 janvier 2016
L’Aboussouan, ou l’antre du plaisir
gustatif
Aboussouan signifie “ famille “ dans la langue akan.
Et force est de constater
que l’accueil chaleureux
que réserve l’hôte des
lieux à sa clientèle depuis
1978 ne fait pas mentir
l’enseigne de cet établissement.
Tony NAHOUNOUX
C
N’tji Diawara
Un urbaniste au service des
jeunes abeilles
Aboussouan, l’une des tables les plus réputées de la capitale ivoirienne
onsidéré comme l’un de bois est particulièrement
des meilleurs restau- apprécié des fins gourmets et
rants de spécialités gastronomes avides d’expéivoiriennes à Abidjan, dans le riences inédites, le concept quartier de Treichville, l’Abous- pour le moins original - de l’étasouan est une véritable insti- blissement étant d’allier dans
tution, qui fait office d’escale un mariage gustatif inhabituel,
obligée pour les décideurs la richesse des vins français
ivoiriens, politiques comme aux saveurs de la cuisine afrihommes
d’afcaine. Parmi les
faires, et accueille
plats, vous trouégalement
une 80% de Bordeaux,
verez du mouton
clientèle
interBanfora, de la
10% de Bourgognes, de
nationale.
Sous
pintade de Ferké,
les
frondaisons 5% de vins alsaciens de l’agouti des
de verdure che- et ,
savanes, du porcminant vers les
épic de Toumou5% de vins de la
arcades du bâtidi, de la langouste
Loire
ment, les lourdes
de Grand Béréby,
portes de bois ouvragé qui ou encore de la carpe de Fresbarrent l’entrée du restaurant co... En un mot, c’est toute la
confèrent à l’endroit l’appa- Côte d’Ivoire qui s’invite dans
rence d’un club select, fré- votre assiette, déclinée en kequenté par le gratin, mais par djénous, grillades, viandes et
des familles et des couples. poissons braisés.
Et pour cause, le voyage culinaire qui commence derrière le En plus du restaurant à prosecret des massifs panneaux prement parlé, l’Aboussouan
compte également une cave
prestigieuse, l’Esprit du vignoble, véritable cave d’Ali
Baba regorgeant de nombreux
trésors et de belles bouteilles,
constituée à 80 % de Bordeaux, 10% de Bourgognes,
5% de vins alsaciens et 5%
de vins de la Loire, qui raviront
les oenologues confirmés, tout
comme les amateurs. Il est
également possible de louer
le salon Anoizé, à titre privé ou
professionnel, pour des dîners
d’affaires, des soirées privées, ou tout simplement une
dégustation. Pour un aperçu
imagé et détaillé de l’établissement, sa gastronomie, sa cave
et la philosophie qui l’anime,
ne manquez pas d’aller faire
un tour à Treichville, boulevard Valery Giscard-D’Estaing
(VGE).
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sur
Président des jeunes du Parti pour le développement
économique et social (PDES), Moulaye Haïdara, 37 ans,
a débuté sa carrière politique au sein du Mouvement
citoyen sous ATT. Avec ses camarades, il tente de faire
revivre le parti, victime en 2012 du coup d’État.
Modibo FOFANA
Une date
Originaire de Bourem (région de Gao), Moulaye Haïdara,
commence son parcours syndical au sein de l’Association
des élèves et étudiants du Mali (AEEM), dans les années 90.
Secrétaire aux revendications du bureau de la coordination
de l’association, il y fait ses armes de 1997 à 1999, tout en
fréquentant le lycée Fily Dabo Sissoko.
Un guide
« Lorsqu’on commence dans le milieu syndical, il est presque
certain qu’on va finir par entrer en politique », justifie-t-il.
Emporté par la vague des « exclus » de 1999, le jeune étudiant, s’envole pour les États-Unis pour réaliser des études
d’anglais, après l’obtention de son bac.
Un engagement
Il y passera six ans : « À l’époque, le président ATT que j’ai
rencontré m’a invité à rentrer au pays, où existaient de nombreuses opportunités économiques ». Une fois au bercail,
Moulaye HaÏdara se lance dans l’import-export. «Seul le travail paie, même si l’adaptation n’a pas été facile. Il faut faire
du social, puisque le Mali fonctionne ainsi », estime celui dont
l‘ambition s’étend bientôt à la politique.
sur
Échos des régions
Le PNUD finance les jeunes de San Pedro
Parmi les 300 jeunes formés en entreprenariat par la Chambre de commerce et d’industrie,
72 exerçant dans le domaine agricole, de l’environnement et de la prestation de services
ont bénéficié d’un financement de 97 millions de francs CFA, financés par le PNUD. Lancé
en décembre 2014 par le Fonds de la coopération espagnole (SDGF), le PNUD, l’Unicef, la
FAO, le Fonds d’entretien routier (FER) et le Port de San-Pedro, le projet “Initiative” est un
programme d’appui à l’insertion professionnelle et à la promotion de l’entrepreneuriat jeune.
Il s’inscrit dans le programme conjoint de réduction de la pauvreté dans la région de SanPedro. Le projet dont San-Pedro “constitue la phase pilote pourrait s’étendre à d’autres villes
du pays”, a annoncé le vice-président de la Chambre de commerce et d’industrie de Côte
d’Ivoire, Armand Akobé.
Un échec
Son engagement prend corps dans un premier temps au sein
du Mouvement citoyen, une plateforme d’associations qui
soutiendront les actions de l’ancien président ATT et le porteront au pouvoir. En juillet 2010, le PDES est créé sous les
yeux du jeune apprenti-politique: «Nous pensions à l’aprèsATT.
Un espoir
Il fallait transformer le Mouvement citoyen en parti politique et
trouver la solution la plus idoine ». En 2012, Haïdara devient
le Président des jeunes, après avoir été chargé de l’emploi.
Quelques semaines après, le coup d’État emporte le régime,
et disloque le parti. « J’ai très mal vécu le coup d’État, qui a
engendré un effondrement de mon pays et déchiré le tissu.
17
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Afrique & Monde
Journal d’Abidjan - l’Hebdo
Bénin, la marque Talon
À peine élu Patrice Talon voulu veut
impulser la rupture promise à ses
électeurs. Le « Nouveau départ » du
pays et de l’équipe gouvernementale fraîchement nommée semble se
faire sur les chapeaux de roue. Malgré les critiques qui émergent déjà.
Boubacar SANGARE
M
ercredi 6 avril 2016, Athanase
Guillaume Patrice Talon, vainqueur au second tour de la présidentielle du 20 mars avec 65% des
voix face à Lionel Zinsou, est devenu le
nouveau président du Bénin. Succédant
à Thomas Yayi Boni, à qui l’opposait il
y a quatre ans une histoire de tentative
présumée d’empoisonnement, il a prêté
serment, s’engageant à ne faire qu’ «
un seul mandat de cinq ans ». «Je suis
UNE SEMAINE DANS LE MONDE
Ça sent le roussi pour Dilma
Dilma Rousseff, à la tête du Brésil
depuis 2011, fait toujours face à un
processus de destitution. Après l’approbation par une commission parlementaire d’un rapport recommandant aux députés de poursuivre le
processus, la présidente brésilienne
est sur la corde raide. Selon le journal brésilien O’Globo, « le rapporteur
affirme détenir des indices sur un
“crime en responsabilité” de Dilma
Rousseff, qui a signé des décrets débloquant des crédits exceptionnels
sans l’autorisation du Congrès, et
a autorisé des “pédalages fiscaux”
en recourant à des emprunts de
banques publiques pour financer des
programmes sociaux tout en les différant dans le temps ». Devra-t-elle
partir ? Réponse en fin de semaine,
après le vote des députéset des
Sénateurs, qui devront se prononcer
sur la destitution. Visiblement, le vice
président et dauphin constitutionnel, Michel Temer, se tient déjà prêt,
son discours d’investiture ayant fuité
dans la presse. Cette bourde lui vaut
désormais le surnom de « plus grand
traitre du Brésil ». B.S
Le Président Athanase Guillaume Patrice Talon veut imposer un nouveau style.
déjà prêt, maintenant et tout de suite.
Ensemble nous vaincrons la fatalité, j’y
crois, nous avons tout pour réussir ».
Deux phrases lancées lors de son discours d’investiture à un peuple béninois
qui s’est extasié de la volonté de son
nouveau leader de tourner la page et, de
prendre un « nouveau départ », son slogan de campagne. Premier signe de la
rupture : la formation d’un gouvernement
de 21 membres, dont 3 femmes, sans
Premier ministre. Annoncé le soir même
de son investiture, l’équipe du richissime
homme d’affaires devenu président a
pris fonction dès le lendemain après des
passations qui se sont déroulées dans la
plus grande sobriété. Si l’heure semble
être à l’efficacité, nombreux sont ceux
qui voient un gouvernement de remer-
ciement, réunissant ses amis et soutiens
alors que Talon avait déclaré que sa priorité n’était pas de satisfaire les intérêts
partisans et politiques. Ce n’est pas une
rupture. Il n’y a que Yayi qui ne figure pas
sur la liste » déplore un électeur interrogé
par le quotidien La Nouvelle Tribune. De
fait, dans cet attelage, on retrouve cinq
ministres ayant servi entre 2011 et 2016,
et deux autres qui ont vécu le règne de
Mathieu Kérékou entre 1996 et 2006.
Après la bataille de la présidentielle qu’il
a remportée haut la main, Talon a désormais cent jours pour convaincre les Béninois et prendre en main un pays qu’il
s’est engagé à redresser
Libye Obama médecin après la mort
M
a pire erreur aura probablement
été de n’avoir pas mis en place
un plan pour « l’après » au lendemain de ce qui fut, je pense, une intervention justifiée en Libye ». Depuis le
11 avril, ces propos de Barack Obama,
tenus sur la chaîne américaine néoconservatrice, Fox News, passent en boucle
dans les médias. Ils arrivent après que
le président ai reconnu, en septembre
dernier, que Washington avait une responsabilité dans le chaos dans lequel
la Libye se trouve, et que les États-Unis
et leurs alliés français et britanniques
auraient pu faire plus après la mort de
Kadhafi, en octobre 2011. Aujourd’hui,
les milices rivales et l’État islamique se
sont emparées du pays. Pour remettre
de l’ordre, l’ONU et les pays intervenus
il y a cinq ans, soutiennent le processus
de mise en place d’un gouvernement
d’union, avec comme Premier ministre
Fayez al-Sarraj nommé le 30 mars mais
contesté. Il n’en fallait pas moins pour
faire d’Obama un médecin après la mort.
Ses propos ont fait siffler les oreilles de
l’ancien chef de l’État français, Nicolas
Sarkozy, accusé par le président américain d’avoir voulu être en première
ligne dans le conflit libyen. Il n’avait pas
manqué de lui répondre le 19 mars par
un cinglant « je ne veux pas polémiquer
avec Barack Obama, dont chacun sait
que l’action n’est pas son fort. »
N° 40 du 14 au 20 janvier 2016
Afrique & Monde
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Sport
Journal d’Abidjan - l’Hebdo
Sport
N° 00 du 18 avril 2016
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CAN 2016 Le rêve brisé des ivoiriennes
Il faut sauver le noble art ivoirien
La Côte d’Ivoire ne sera pas présente
à la Coupe d’Afrique des nations
dames organisée au Cameroun en
fin d’année 2016. Les deux réalisations signées Rebecca Elloh (38’) et
Inès Tia (44’) n’ont pas suffi pour les
envoyer au paradis.
La guerre de leadership qui oppose l’ex-boxeur Waby Spider, président de la fédération, et le général Gaoussou Soumahoro a plongé
la boxe ivoirienne dans une crise la
contraignant à l’absence de la scène
continentale.
Youssouf BAMBA
Roane HECTOR
J
Le pouvoir de l’ex-boxeur ivoirien
d’origine nigériane est contesté
par son rival, le général Soumahoro, soutenu par certains clubs et exboxeurs qui estiment que « Waby Spider n’est pas ivoirien et ne peut diriger
la fédération ivoirienne de boxe ». Ils
exigent son départ de la tête de la fédération, mais le président régulièrement
élu, dont le mandat court jusqu’en 2017,
selon les textes, dit être en conformité
avec la loi entend conduire son mandat jusqu’à son terme.Conséquences
de cette guéguerre, la boxe ivoirienne se
meurt. Elle s’est vue retirée de la liste de
l’instance dirigeante internationale en rai-
La boxe ivoirienne victime de rivalités au sein de la fédération
son de l’instabilité qui règne en son sein.
Cette situation est préoccupante et interpelle les autorités en charge du sports,
à agir d’urgence afin de redresser cette
discipline. Mais le ministère des sports
se réserve de toute implication, de peur
que ses responsables ne soient critiqués
par l’une des parties en conflit.Le comité
national olympique (CNO), qui avait pris
l’initiative de voler au secours de la boxe,
s’y est mal appliqué. Il s’est permis d’organiser une assemblée générale élective
sans faire référence aux textes de la fédération. Cette élection qui donne vainqueur le général Gaoussou, est critiquée
Tirage au sort CDC et LCD Orange :
rendez-vous les 21 avril et 24 mai
par le camp Waby, accusant le général
Lansana Palenfo, président du CNO, de
vouloir destituer le président élu dont le
mandat prend fin dans un an. Un imbroglio qui ravive d’avantage les foyers de
tensions dans cette discipline introduite
en Côte d’Ivoire, dès les années 1958, par
deux expatriés français, Corménier et Robert Champroux, et qui a fait ses beaux
jours au plan national et international de
part et d’autre, tous se réclament d’être
dans la légalité et ne veul faireaucune
concession, plongeant ainsi, la boxe dans
la plus grande tournante de son histoire.
CARTONS DE LA SEMAINE
L’ASEC Mimosas a pris
l’avantage (2-0) sur son adversaire libyen, Al Ahly, le
samedi 8 avril à Abidjan, lors
du match aller des 8ème de
finale de la Ligue des champions. Les poulains de
Roger Ouégnin sont les seuls
invaincus de la saison sur une
série de dix matches (championnat et Coupe africaine).
Le tp mazembe lors d’un match victorieux
L
a Confédération africaine de football (CAF) vient de publier les différentes dates des tirages au sort de
la Ligue des champions Orange (LDC), et
de la Coupe de la confédération (CDC).
La composition des deux groupes, qui
s’affronteront pour le compte des quarts
de finale de la LDC Orange sera déterminée le 24 mai prochain. Le tirage au
sort des huitièmes de finale de la CDC
Orange s’effectuera quant à lui le 21
avril. L’épreuve opposera les qualifiés
des huitièmes de cette coupe aux clubs
reversés de la Ligue des champions. À
noter que les deux champions de la LDC
Orange 2015 et de la CDC Orange 2015
ont été mis en déroute en huitièmes de
finale aller disputés le 10 avril. Le TP
Mazembe, tenant du titre, par le Wydad
Casablanca (2-0), et le vainqueur de la
Coupe de la CAF, l’Étoile Sportive du
Sahel, par Enyimba (3-0).
Y.B
Yao Yao Lucien du Stade
d’Abidjan a marqué contre
son camp à la 88ème,
contraignant son équipe à
une descente aux enfers au
profit dela Jeunesse Club
d’Abidjan (JCAT) victorieuse
(2-1) du derby de la 12ème
journée du championnat national le 8 avril.à Abuja.
L
a faute à une Rachad Amany qui
a réduit le score dans les dix dernières minutes de la partie (2-1, 82’).
Un but à l’extérieur, qui, ajouté à l’unique
inscrit il y a quelques jours, au Caire lors
du match aller, brise le rêve de la Côte
d’Ivoire qui tenait à enchaîner, après les
épopées de 2012 et 2014.
Rien ne présageait, pourtant un tel scénario pour les filles du coach Clémentine Touré. Dominatrices dès l’entame,
elles ont atteint la pause avec deux buts
d’écart, tous deux inscrits en l’espace de
six minutes au sortir de belles séquences
L’équipe ivoirienne déçue par son élimination
de jeu. Au moment où tout le stade
Robert Champroux, où se déroulait la
rencontre dans la capital ivoirienne, attendait que les Éléphantes valident définitivement leur ticket pour le voyage en
terre des Lionnes camerounaise, Esther
Nahi et ses coéquipières, s’illustrent par
un festival de loupés devant les buts
adverses. Les visiteuses qui ne demandaient pas mieux, ont attendu patiemment, pour porter l’estocade à leur hôte.
Une frappe d’Amany Rachad depuis les
20 mètres qui parvient à tromper Lydie
Saki la gardienne ivoirienne (2-1, 82e).
Un but « assassin », qui boute hors de
la compétition la Côte d’Ivoire et ouvre
grandement les portes du Cameroun à
l’Égypte.
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Culture
Journal d’Abidjan - l’Hebdo
« N’enfant gatêh » fait mal partout à Abidjan !
Après « Shake your body » et « Apéritif Gnamakoudji », qui a atteint le
million de visiteurs sur YouTube,
Debordo Leekunfa vient de sortir
« N’enfant gatêh ». La chanson est
très appréciée des mélomanes, dont
de nombreux enfants qui ne s’en
passent plus.
Fatou DIALLO
L
’ex-DJ ivoirien, Debordo, qui a le
don de faire bouger les mélomanes,
envoute désormais le public avec
son titre fétiche « N’enfant gatêh ». Morceau bien élaboré, à la fois plaisant et
dansant, il fait trémousser tout le monde
dans les bars, maquis et autres espaces
de distraction, avec des pas de danse
défiant toute concurrence ! Assis dans
un fauteuil, ou à même le sol, cette
chanson fait son effet. Anniversaires,
baptêmes, galas et mariages, plus aucune réception n’échappe aux sonorités
du tube, car pour les férus de « l’enjâillement », plus question de fêter sans le
dernier Debordo Leekunfa ! Chanson
sans véritables paroles, mais impeccablement construite sur une floraison
L’artiste Debordo fait un tabac remarqué
d’onomatopées agréables à l’oreille, «
N’enfant gatêh », seul et unique morceau de l’album, ne finit pas de séduire
grâce aux arrangements musicaux de
Philippe Bebi. On y retrouve un mélange
de coupé décalé, d’Afro pop, et d’African électro, sonorités très en vogue sur
le continent. Le clip de la chanson est
contesté, en raison des images de filles
aux formes généreuses, sanglées dans
des robes courtes et moulantes, mais il
traduit, selon ses auteurs, une volonté
de célébrer la beauté. Révélé auprès
des mélomanes avec le titre « Kpangor
», sur lequel son duo avec DJ Arafat
s’est passé de commentaires, Debordo Leekunfa, ou encore le Wiz Agara,
Tchokoroba, ou Ô Pa La Nation, mérite
aujourd’hui un respect digne de son
talent. Cet artiste aux multiples sobriquets, Bété, du centre-ouest de la Côte
d’Ivoire, se nomme à l’état civil Patrick
Tangui Sery Digbeu. Depuis son apparition sur la scène musicale ivoirienne en
2007, il fait désormais partie des artistes
coupé décalé les plus en vogue.
info people
Le Daily Mail
tacle Drogba
Selon une enquête
du Daily Mail, célèbre tabloïd britannique, la majorité des fonds recueillis par la fondation
de Didier Drogba pour venir en aide
aux enfants démunis de Côte d’Ivoire
aurait plutôt servi à « payer des fêtes
somptueuses ou dormiraient dans des
comptes bancaires ». Après une enquête
poussée, le journal reproche à l’association de n’avoir reversé que 17 500 euros
à des bonnes œuvres, sur une récolte
totale de plus de deux millions d’euros.
Un scandale réfuté en bloc par l’ancien
attaquant de Chelsea et capitaine des
Éléphants, qui a décidé d’entamer des
procédures judiciaires contre le journal.
Asalfo rassure
sur le FEMUA
Le leader du groupe
Magic System, Salif
Traoré dit A’salfo,
a tenu à rassurer
sur les préparatifs du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (FEMUA),
dont il est le Commissaire général de la
9ème édition. « Je suis fier de mon fils
A’salfo, j’encourage toute la jeunesse
à faire comme lui pour avoir une meilleure qualité de vie », a indiqué Henriette Konan Bédié, l’épouse du parrain du
FEMUA 2016. Prévue du 19 au 24 avril
prochain, elle est placée sous le thème, «
Jeunesse et Développement ». Plusieurs
artistes tels que Jah Man, Lévy, Kerry
James, Charlotte Dipanda, Papa Wemba,
Toofan, John Kiffiz sont annoncés.
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Directeur de publication :
Ibrahim Diallo
Directeur général :
Mahamadou CAMARA
Rédacteur en chef :
David YOUANT
Secrétaire de rédaction:
Tony NAHOUNOUX
Ont collaboré à ce numéro :
Massita BAMBA, Jean-Philippe D’ABZAC, Fatou DIALLO, Roane HECTOR,
Michèle IRIÉ, Déborah KIMOU, SergeAlain KOFFI, Hélène LIKANE, Iné ZOÉ.
Infographiste :
Boris TIANA
Responsable commercial :
Ismaël OUATTARA
JOURNAL D’ABIDJAN, édité par
JDA SARL, imprimé à Abidjan par
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N° 40 du 14 au 20 janvier 2016
Culture
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