Vevey, Hôtel Astra, 24 septembre 2008

Transcription

Vevey, Hôtel Astra, 24 septembre 2008
« Ecoles et Familles : Comment
favoriser un soutien mutuel »
Journée de partage d’expériences du 23 mars 2012
Résumé des conférences et ateliers
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Conférence 1
« Nouvelles familles, nouvelles pratiques ? Ecoles et Familles: quels liens?
Projet d'un Partenariat.»
Marie-Claire Michaud, Responsable de la structure Ecole et Famille, Paris
"Les différents textes dans le domaine pédagogique, social, médical, éducatif placent la famille comme
partenaire de l'action éducative. Les structures familiales, parallèlement, se modifient et interpellent les
pratiques des professionnels. L'école reste un lieu d'espoir pour toutes les familles et constitue un levier
intéressant pour mieux appréhender et repérer leurs compétences. Or, entre volonté d'ouverture et tentation
de fermeture, les rapports école parents reposent sur une attirance méfiante et révèlent des situations
d'enfants, de familles en grande détresse qui questionnent et bouleversent les champs d'action des différents
professionnels de l'aide et du soin. Comment à partir de l'école et de ses potentialités, prendre en compte et
s'appuyer sur les différents réseaux de professionnels ainsi que sur les réseaux constitués par les familles
elles-mêmes?"
Nos constats :
L’école et la ville sont officiellement la priorité des priorités depuis les années 80. Les thèmes de la réussite
scolaire, de l’insertion et du développement social urbain sans oublier le thème plus récent de la citoyenneté
restent toujours des défis pour la société.
Notre vision linéaire a été jusqu’à présent de penser que les conditions de vie difficiles entraînaient des
mauvais apprentissages scolaires et éducatifs.
De cette manière le mauvais, c’est toujours l’autre. L’adoption du système linéaire, la recherche de la cause
résolvant le problème à travers des accusations réciproques entre les différentes parties du système rend
impossible une lecture globale des phénomènes.
Adopter une vision circulaire permet de prendre en compte toutes les interactions entre les membres des
différents systèmes, d’en apprécier la souplesse ou la rigidité, de s’attacher plus à la forme et à la qualité des
échanges qu’à la recherche de la cause des problèmes.
Cependant, le capital-ressource du contexte scolaire est très souvent négligé ou méconnu et nous voulons
considérer l’école comme un système ouvert, c’est-à-dire un système continuellement en relation avec
d’autres systèmes.
L’école peut avoir un impact central dans la resocialisation des personnes, dans la redynamisation et la
réhabilitation des zones appelées « difficiles » : « C’est la pièce maîtresse de la dynamique sociale et
culturelle » (G. Chauveau).
Une interface entre l’école et la famille, pourquoi ?
Nous pensons utile de changer notre vision et nos pratiques, de travailler « autrement », de favoriser une
rencontre entre Ecole et Famille pour permettre la connaissance, l’échange, pour diminuer les conflits sans
les exclure, mais aussi pour changer les modalités d’approche avec une volonté commune de travailler
ensemble autour de l’enfant et ainsi de récupérer ses capacités éducatives.
Ainsi, l’environnement de l’Ecole paraît moins hostile et les Familles s’informent davantage des objectifs de
l’Ecole. Ainsi, les enseignant-e-s peuvent enfin trouver à leur tour des points d’appui auprès des Familles et
des différents professionnels et acteurs de la cité.
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Ouvrir un espace de proximité et de ressources, c’est participer à faciliter la rencontre, la négociation et la
conjugaison des efforts ; c’est permettre à l’enfant d’éviter certains passages à l’acte pour exprimer son
malaise et surtout son désir que ses parents soient reconnus à leur tour.
Actuellement, force est de constater une progression alarmante des problèmes de violences scolaires, de
démotivation, d’absentéisme, de renvois, de comportements, de consommation de produits illicites, de vols,
de rackets…
Comment aller dans le sens d’une qualification de tous les partenaires, dans celui d’une valorisation des
professionnels et des familles ?
Parce qu'interroger les interactions des différents acteurs permettra de prendre conscience de l'inégalité des
relations…L’engagement va permettre un équilibre dans le donner et le recevoir entre les partenaires.
L’établissement d’un lieu de travail impliquant chaque partenaire renverse les perspectives : les enseignant-es prennent en compte l’intérêt et le souci que les parents accordent à l’Ecole et à la réussite de leurs enfants,
et les Parents comprennent mieux les objectifs de l’Ecole.
La réussite ou le bien être scolaire dépend de la nature des interactions Ecoles-Familles-Quartiers.
Pour apprécier la pertinence de ces interactions, un des maillons n’est pas toujours pris en compte : c’est la
participation de la Famille et sa responsabilisation.
Mieux, c’est la rencontre effective de l’Ecole et de la Famille qui autorise un changement de situation.
Travailler avec tous les partenaires volontaires, sur le contexte, offre une vision nouvelle et des rapports plus
citoyens, plus justes aussi.
Créer une collectivité de proximité, activer un réseau, c’est rétablir un tissu de solidarité, c’est retrouver des
structures pour tisser des relations basées sur le dialogue, la confiance et l’échange : le travail de prévention
prend son sens parce qu’il s’inscrit dans une perspective d’engagement réciproque et parce qu'il aura des
conséquences sur les générations futures.
Des exemples concrets issus de la pratique seront présentés.
En conclusion :
L’objectif est de permettre à la Famille de récupérer ses engagements, de croire en ses capacités au sein de
sa vie familiale et de sa vie sociale ; de faciliter l’établissement d’un réseau autour d’elle, lui permettant de
restaurer des relations de confiance, de faire en sorte qu’elle soit considérée comme une interlocutrice à part
entière.
L’autre objectif est de favoriser un plus grand confort et un changement de regard et d’approche de nousmêmes : professionnels de l’aide, du soin, de la pédagogie.
Reconnaître que les familles ne sont pas forcément dans un processus de manipulation ou d’incapacité mais
au contraire dans un processus d’invitation à travailler ensemble, en respectant le cadre et les missions de
chacun mais aussi en acceptant de reconnaître qu’il peut y avoir des zones d’interférence nous appelant à
travailler ensemble : en effet, lorsque des professionnels arrivent à reconstruire des liens entre eux, cela
donne du sens à l’aide et cela participe à la reconstruction des familles.
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Conférence 2
« Le jeu relationnel entre les enseignant-e-s et les parents d’élèves »
Jean-Luc Tournier, Psychosociologue, psychothérapeute, Besançon
Cette conférence s’inspire directement d’expériences successives menées auprès d’équipes pédagogiques.
Je prendrai comme points de départ deux courtes histoires, qui serviront à notre réflexion comme autant de
révélateurs d’un tissu plus large : le tissu relationnel entre les enseignants et les parents d’élèves.
Ces deux expériences se déroulent dans un département hors métropole. Ce qui présente sociologiquement
l’avantage de donner une caisse de résonnance à notre propos.
Première histoire : dans un collège, qui regroupe une mixité d’élèves (créoles, maoris, malabars, africains,
métropolitains, etc..), les enseignant-e-s ne peuvent pas rencontrer un grand nombre de parents. Ceux-ci ne
veulent pas franchir l’enceinte de l’établissement scolaire.
Pour faire face à ce problème, il a fallu imaginer puis construire une « maison des parents », qui se situe hors
murs du collège : les parents viennent facilement et rencontrent à cet endroit les enseignants de leurs
enfants. Il a fallu ce lieu tiers pour permettre cette nécessaire rencontre. POURQUOI ?
Seconde histoire : les habitants de l’île de Mayotte franchissent l’océan indien dans des conditions
dangereuses pour rejoindre l’île de la Réunion. Cette migration s’appuie non seulement sur des
considérations économiques mais aussi (et surtout) sur le projet parental de scolariser leurs enfants dans les
meilleures conditions possibles. La Réunion présente cette caractéristique, à leurs yeux, d’offrir une réponse
scolaire de haut niveau.
Pourtant, six mois après leur arrivée et, ipso facto, après la scolarisation des enfants, les enseignants
observent une désaffection massive des enfants pour l’école telle que proposée. Ces collégiens maoris
désinvestissent l’espace scolaire, sans que leurs parents maintes fois sollicités ne réagissent d’aucune
manière. L’étonnement des pédagogues va crescendo jusqu’à l’exaspération la plus franche. Ils tentent
d’étoffer plus encore leurs propositions, y associant psychopédagogues, thérapeutes, rééducateurs,
psychomotriciens, orthophonistes, psychologues, kinésiologues etc… mais en vain. POURQUOI ?
Ce sont deux histoires simples, mais qui nous donneront l’occasion d’explorer des facettes largement
méconnues du rapport tumultueux que les parents entretiennent avec les profs. Les malentendus sont
nombreux, les positions souvent bien arrêtées et les croyances indécrottables : ce qui génère, bien
normalement, son lot d’agressivité, déclinée sous mille formes.
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Atelier 1
La concertation entre la famille et l’école : un exemple
Marie-Claire Michaud, Responsable de la structure Ecole et Famille, Paris
L’école, la famille, quels enjeux pour l’avenir?
« Michaël souffre de phobie scolaire et n’arrive plus à entrer dans les apprentissages.
La relation, d’abord empreinte de douleurs, de colère, entre les Parents et les Professionnels s’est
transformée et a pu aboutir au passage de l’échec à l’épanouissement de Michaël. »
La question des signaux que l’enfant amène à l’école ou bien dans son quartier est-elle la manifestation d’un
souci, d’une préoccupation autre qui ne lui permet pas forcément d’être à l’aise dans ses apprentissages ?
Cela lui permet-il autre chose ?
A qui peut servir cette inquiétude et ce souci ?
Est-ce une occasion pour les membres des familles d’apprécier ce que l’enfant « fait » pour sa famille ?
Est-ce le rôle de l’enfant de porter des choses difficiles dans son cartable ?
Partons des choses telles qu’elles sont et non telles qu’elles devraient être…
Est-ce qu’il y aurait une autre réponse que : laisse les adultes s’occuper de leurs problématiques !
N’y a-t-il pas une autre invitation à la rencontre entre les différents responsables de l’enfant, du jeune ?
Que peut-on attendre de cette rencontre, de ce dialogue retrouvé ?
Comment et où les parents, les membres des familles peuvent-ils trouver les mots pour dire, pour oser
trouver de l’aide ?
Comment et où trouver confiance dans ses capacités de parents et d’éducateurs ?
Est-ce un bon moyen pour ouvrir la voie à l’enfant ?
Déroulement :
• Proposition d’un extrait vidéo sur la situation de Michael
• Commentaires de professionnel-le-s à propos de la parentalité (Philippe Gutton, psychanalyste et psychiatre
de l’adolescent ; Jean-Marie Lemaire, Psychiatre et thérapeute familial en Belgique, Laurent Ott, Philosophe)
• Mise en débats ouverts pour déboucher si c’est possible sur la présentation d’une situation «locale» en
développant l’outil du «Sociogénogramme» (outil de représentation des trajectoires).
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Atelier 2
Les besoins fondamentaux appliqués à la relation parents-profs
Jean-Luc Tournier, Psychosociologue, psychothérapeute, Besançon
Nous avons posé en conférence la problématique liée à la relation complexe, et souvent douloureuse,
parents-enseignants.
L’atelier sera consacré à une voie de dégagement. Qui s’appuie directement sur ce que l’enseignant-e peut
modifier dans son rapport au parent d’élève.
Nous partirons des besoins fondamentaux que seule la relation à l’autre permet de couvrir, pour les étirer au
rapport parent-enseignant. Huit besoins seront particulièrement explorés :
1 Etre validé
2 Similarité
3 Sécurité
4 Se définir par soi-même
5 S’appuyer sur quelqu’un digne de confiance
6 Avoir un impact
7 Que l’autre prenne une initiative
8 Exprimer le sentiment de gratitude
Nous verrons combien l’attention portée à ces besoins ouvre à un mode relationnel autrement plus coopératif
et efficace.
De la même manière, nous nous servirons de cette grille comme d’un modèle d’évaluation qui permet à
chaque enseignant-e de s’autoévaluer. En ce sens, chacune et chacun peut tirer un véritable intérêt pratique
à cet atelier.
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Atelier 3
Une expérience réussie de collaboration Ecole-Famille
Serge Caccia, directeur de l’établissement Les Cerisiers, Neuchâtel
Christine Rizzon, présidente de l’Association des Parents des Elèves des Cerisiers
Jürg Bichsel, psychothérapeute, Reconvilier
Ce projet original s’est déroulé dans le canton de Neuchâtel et a impliqué les enseignant-e-s du centre
scolaire des Cerisiers, ainsi que l’association des parents d’élèves des Cerisiers (APEC).
L’objectif principal consistait à poursuivre le développement des relations entre école et familles et à rendre
encore plus explicites les attentes réciproques en vue d’une optimisation de cette coopération.
Cela a nécessité une dizaine de séances de préparation avec des partenaires de l’école, de l’APEC ainsi que
3 membres du CAPPES, centre d’accompagnement et de prévention pour les professionnels des
établissements scolaires, qui ont eu pour tâche de faciliter cette démarche.
Après une consultation auprès d’un échantillon de parents et d’enseignant-e-s, un questionnaire a été élaboré
et proposé à plus de 500 parents et quelque 70 enseignant-e-s. Le taux de réponse a de quoi faire rêver
puisqu’il atteint 87 % chez les enseignant-e-s et 59% chez les parents.
Les questions portaient autant sur la circulation de l’information, le genre d’information à communiquer aux
partenaires, les différents moyens de communication, la qualité des relations, les entretiens individuels, les
séances de parents etc. avec chaque fois les éléments de satisfaction, d’insatisfaction et les améliorations
souhaitées de part et d’autre !
Les points culminants furent cependant ces deux rencontres durant lesquelles les résultats de l’enquête ont
été communiqués aux 180 partenaires présents. S’en est suivi un échange convivial autour de nombreuses
tables d’une dizaine de personnes, parents et enseignant-e-s mélangés. Ces échanges ont permis de lister
bon nombre de propositions d’amélioration dont certaines sont déjà en voie de réalisation.
Le bilan présenté à la fin de ces rencontres a montré combien elles étaient nécessaires pour renforcer une
relation de confiance. Ainsi, plusieurs parents ont suggéré de remplacer les traditionnelles séances de
parents par des échanges de type « world café », comme ceux qu'ils avaient eu l’occasion de vivre.
Du côté des enseignant-e-s, on relevait combien ce genre de rencontre diminue les craintes que l’on peut
entretenir à l’égard des parents et combien elles peuvent être satisfaisantes, constructives et respectueuses.
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Atelier 4
Café d’échanges, une manière de valoriser ressources et compétences des
parents.
Jislen Butazzoni, Chargée de prévention, REPER, Promotion de la santé et Prévention, Fribourg
Cet atelier présente les soirées participatives inspirées de la méthode du World Café. Ces soirées,
organisées par l’association fribourgeoise REPER (Promotion de la santé et prévention) en collaboration avec
les écoles du canton de Fribourg, proposent aux parents d’adolescent-e-s d’échanger sur des thèmes en lien
avec les consommations et les comportements à risques. L’atelier vous immergera au cœur de ces soirées, il
s’en suivra une discussion et un échange de pratiques sur « comment mettre en valeur les ressources et les
compétences des parents ? »
Nous avons adapté une méthode participative d’animation se nommant World Café ou Café du Monde afin de
susciter le partage d’expériences et de connaissances parentales. Ce type d’animation repose sur
l’hypothèse selon laquelle les gens ont déjà en eux la sagesse et la créativité nécessaire pour faire face aux
défis les plus difficiles. Il s’agit simplement de leur fournir le contexte et l’attention appropriés pour accéder à
cette connaissance plus profonde de ce qui est important.
Concrètement, ces soirées reproduisent l’ambiance d’un café dans lequel les participants débattent d’une
question ou d’un sujet en petits groupes autour de tables. A intervalles réguliers, les personnes changent de
table. Un hôte reste à la table et résume la conversation précédente aux nouveaux arrivés. Les conversations
en cours sont alors « fécondées » avec les idées issues des conversations précédentes avec les autres
participants. Au terme du processus, les principales idées et pistes d’action sont récoltées et résumées.
En proposant des soirées qui offrent une large place à la rencontre et à l’échange entre parents, nous avons
voulu valoriser les parents dans leur rôle préventif et protecteur vis-à-vis des adolescent-e-s. Dans ce sens,
nous abordons actuellement les thèmes suivants :
Alcool en excès à l’adolescence : binge drinking, que faire en tant que parents ?
Ecrans et jeux : prennent-ils trop de place dans la vie de famille ?
Ces soirées permettent aux parents :
D’être informés sur le thème, les risques, les statistiques et connaissances actuelles
D’échanger, de discuter de leurs expériences, leur rôle, leur pratique éducative et d’ébaucher différentes
pistes d’actions pouvant leur être utile dans leur métier de parents
De créer une vision collective des différentes pistes possibles dans de telles situations
De connaître les différentes ressources d’aide dans l’école et en dehors, notamment les prestations de
REPER pour les parents et le réseau d’aide du canton.
Pour des informations sur le World Café :
http://theworldcafe.com / http://www.agridea-lausanne.ch/files/guide_world_cafe.pdf
Pour des informations ou des questions sur les soirées parents :
Jislen Butazzoni, chargée prévention
REPER, Information et projets, Rte du Jura 29, 1700 Fribourg
Mail : [email protected]
Tél direct : 026 309 21 59 ou répondeur : 026 322 40 00
Site internet : www.reper-fr.ch
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Atelier 5
Comment créer du lien entre l’école et les familles : cas pratiques
Ariane Nshirimimana, Cheffe de groupe des assistants sociaux, Lausanne
Nancy Orset, Conseillère école-famille, Gland
Cet atelier va s’ouvrir par la présentation du rôle de Conseiller/ère Ecole-Famille dans le Canton de Vaud.
Les deux animatrices vont décrire leurs activités. Cet exercice permettra de mettre en lumière les points
communs, mais aussi les différences, cette fonction n’ayant en effet pas les mêmes contours d’un endroit à
l’autre.
En complément aux moments d’écoute lors des conférences, nous avons décidé d’offrir un temps de mise en
commun. Chaque participant est invité à livrer son expérience concernant le lien entre les familles et l’école.
Les animatrices vont organiser et alimenter les échanges par leur propre vécu.
L’objectif est d’enrichir la pratique des uns et des autres et d’essayer de mettre en évidence quelques outils
susceptibles d’aider l’ensemble des participant-e-s dans leur travail au quotidien.
Les animatrices ont listé les éléments qui facilitent et ceux qui empêchent la création d’un lien de confiance
entre les parents et les professionnels de l’école. Elles mettront également en discussion le fruit de leurs
observations.
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Atelier 6
Prévention du harcèlement ... Pas facile d’être cohérent-e-s !
A l'exemple d'une démarche réalisée dans un collège
Nicole Perrenoud Treyvaud, Martin Geiser, conseillers spécialisé en prévention et promotion de la santé, Santé bernoise
Comment agir de manière cohérente entre adultes (enseignant-e-s, parents, direction, etc.) pour
accompagner les enfants dans leurs relations aux autres et prévenir le harcèlement ?
Nicole Perrenoud Treyvaud et Martin Geiser, animent l'atelier qui s'inspire du modèle « hors-jeu» (prévention
du harcèlement entre élèves, en particulier Plan M) et du "Guide pour enseignant-e-s: Gérer des situations à
risques vécues par des élèves - Etapes du repérage précoce", expérimentés dans un collège de St-Imier.
Le contexte à St-Imier (4800 hab.) :
 La Fondation Santé bernoise soutient la Plate-Forme Prévention (PFP) de la municipalité. La
PFP est coordonnée par l'Espace Jeunesse d'Erguel et réalise un programme annuel. Celui-ci
consiste cette année à prévenir les incivilités, la violence.
 Santé bernoise propose des cours pour parents, en collaboration avec le Groupe de parents
de l'école primaire. (Thèmes abordés: Harcèlement entre enfants / Mon enfant face aux
nouveaux médias ... ordis, natels, etc. / VOLTE-FACE Dialogue, respect SVP)
 Santé bernoise est présente dans les écoles et appuie les directeurs, médiatrices, enseignante-s.
 Santé bernoise anime des soirées, par exemple sur le thème de l'estime de soi et des
compétences sociales, pour des parents de l'école enfantine.
Déroulement de l’atelier :
 Présentation des participant-e-s
 PPT de présentation sur la démarche Plan M
 Réflexions de groupes et discussion en plenum
Présentation des participants : se fait autour d’une table de bistro en équilibre sur une boule. Chaque
participant ose un plot et se présente. Objectif : maintenir l’équilibre.
PPT : Plan M offre aux enseignants, médiateurs et directions d’école un coaching pour des situations de
harcèlement entre élèves. 4 étapes constituent ce processus (voir fiche annexée) :
 La clarification de la situation
 L’analyse
 Le coaching
 L’évaluation
Réflexion de groupe : un temps de réflexion dans 2-3 groupes permet aux participant-e-s d'échanger et de
formuler des pistes, autour des questions:
- Quelles sont les pratiques dans les écoles des participant-e-s ?
- Ce qui marche ?
- Ce qui ne marche pas ?
- Questions et propositions
Puis, en plénum :
Chaque groupe présente ses propositions et questions
Discussion, conclusion
L'atelier se termine par la présentation de documents
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Plan M: Accompagnement de processus en cas de situation de harcèlement
Plan M (M comme mobbing) offre à des enseignant-e-s (enseignant-e-s, médiateurs scolaires, travailleurs
sociaux scolaires, directions d’école, conseillers pédagogiques1), un accompagnement de processus dans
des situations de harcèlement entre élèves dans leur classe. Il s’agit de permettre à l’enseignant-e d’analyser
soigneusement les phénomènes de violence et de harcèlement, de planifier des interventions adaptées aux
problèmes et de mener ces interventions dans sa classe. Pour accompagner l’enseignant-e dans ce
processus, un conseiller-ère en prévention de Santé bernoise se tient à disposition régulièrement pour un
coaching. L’accompagnement de ce processus se déroule idéalement en 4 phases :
1er pas : La clarification
But : Clarifier la demande du/de la client-e. Noter ce qui a été fait et quels sont les besoins pour progresser.
2ème pas : L’analyse
But : Le conseiller de Santé bernoise prend conscience du cadre2, du contexte dans lequel se déroule la
problématique de harcèlement, il comprend le/la client-e et connaît ses ressources et son environnement.
Pour la poursuite du travail, un objectif clair est défini. L’analyse vise à planifier plusieurs mesures en lien
avec la situation précise de la classe.
3ème pas : Le coaching
But : Le/la client-e est capable de mener une intervention3 dans la classe concernée, d’autres forces pour la
mise en œuvre des mesures sont élaborées (Temps, cadre, personnes ressources, moyens etc.). Des
mesures externes à la classe peuvent être envisagées (soirée de parents, intervention du médiateur/trice, de
la direction, etc.)
4ème pas : L’évaluation
But : Une évaluation de tout le processus d’accompagnement est mise en place et des démarches de
prévention primaire sont mises en œuvre pour éviter de nouvelles situations de harcèlement.
1
L’offre est valable pour l’accompagnement des enseignant-e-s à l’école enfantine, primaire et secondaire.
Par là, nous entendons : le conseiller de Santé bernoise comprend le problème de harcèlement dans son contexte et tient compte
de l’enseignant et du cadre dans lequel il exerce son mandat.
3
Par intervention nous comprenons toutes les mesures concrètes que le demandeur entreprend, tant dans l’amélioration de sa
compréhension du contexte dans lequel se déroule la problématique, que dans les méthodes qu’il utilise à l’amélioration de la
situation de la classe (observation, réflexion, activités concrètes dans la classe, prise en compte des parents).
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