S`informer >> sur le cynips du châtaignier

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S`informer >> sur le cynips du châtaignier
Hors série - Juin 2012
+ Mise à jour en avril 2013
Le cynips du châtaignier à surveiller
Il s’agit d’un microhyménoptère (Dryocosmus kuriphilus), originaire de Chine, arrivé en Europe (Italie) en 2002. En France, des
foyers sont détectés depuis 2007 dans les Alpes-Maritimes. Depuis, il ne cesse de s’étendre dans le sud-est (régions PACA,
Corse et Rhône-Alpes) et en 2011, il a été détecté en Aquitaine, Limousin, et Centre. On peut craindre qu’il continue à se
développer sur le territoire.
Les adultes sont présents de juin à mi- juillet, ils pondent aussitôt leur sortie (100 oeufs par femelle) dans les bourgeons.
Les larves éclosent 30-40 jours et vont passer l’hiver dans les bourgeons. Au printemps, elles reprennent leur activité, et les
toxines qu’elles sécrètent vont entraîner la formation de galles (de 5 à 20 mm) sur les jeunes pousses, les pétioles, ou sur la
nervure centrale des feuilles. Elles sont de couleur verte à rougeatre. Ce symptôme est aisément détectable (voir photos cidessous et fiche dans l’actualité phyto d’août 2011).
Les larves continuent de se développer dans ces galles avant de se nymphoser. Elles ne sont pas urticantes.
Les attaques entraînent, selon le degré d’infestation, une perte de vigueur des arbres, une baisse de la production de châtaignes
(jusqu’à 80%), la mortalité des rameaux touchés. Une lutte biologique est en cours d’expérimentation.
galles de cynips (photos DRIAAF-SRAL)
Si vous observez des symptômes de ce parasite merci de nous le signaler par tél au 01 - 41 - 24 - 18 - 00 ou par mail à
[email protected]
Rappel réglementaire : toute nouvelle plantation de châtaignier, que ce soit à des fins forestières, agricoles, de repiquage en
pépinière ou plantation en espaces verts, alignement et à des fins d’ornement y compris chez des particuliers doit faire l’objet
d’une déclaration obligatoire auprès du SRAL (Arrêté national du 22/11/2010).
Le formulaire est en ligne à l’adresse suivante: http://driaaf.ile-de-france.agriculture.gouv.fr/
domaine protection des végétaux / santé des végétaux / organismes nuisibles réglementés / formulaire déclaration
Directrice de la publication : Pascale MARGOT-ROUGERIE
Rédaction : Bertrand HUGUET - Georges FOUILLEUX - Carole FOULON.
Direction régionale et interdépartementale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt d’Ile-de-France / Service régional de l’alimentation
18, avenue Carnot 94234 CACHAN CEDEX
tél : 01-41-24-18-00
fax : 01-41-24-18-32
mél : [email protected]
1
Cynips du châtaignier
Il s’agit d’un parasite réglementé au sein de l’Union Européenne. Des discussions sont en cours sur l’évolution de
son statut.
Extrait de Actualités phyto N°40 d'avril 2013
Biologie du parasite
Les adultes émergent des galles de fin mai à début juillet.
Les femelles pondent aussitôt dans les bourgeons latents
et verts à l’aisselle des feuilles de la pousse en cours de
croissance, à raison de 3-5 œufs par bourgeons (pouvant
aller jusqu’à 20 à 30 dans certains cas). Chaque femelle
pond une centaine d’œufs. Leur durée de vie est d’une
dizaine de jours. Les œufs mesurent 0,1-0,2 mm avec une
longue excroissance à l’une des extrémités.
Mineuse Tuta absoluta sur feuille de tomate
(photo Fredon Ile-de-France)
La lutte contre Tuta absoluta passe aussi par des méthodes préventives :
- installer des filets insect-proof sur les ouvertures des
serres et tunnels pour limiter introduction,
- destruction des solanacées à proximité (morelle, datura…) et des repousses de tomates,
- destruction des déchets de l’année précédente, contaminés ou non, élimination des premières feuilles touchées,
- surveillance : 4 pièges phéromones par ha.
Les larves éclosent au bout de 30-40 jours et débutent leur
croissance avant l’automne puis cessent leur développement et passent l’hiver ainsi. A ce stade, les bourgeons
gardent un aspect normal. L’année suivante, au moment
du débourrement des bourgeons, les larves induisent la
formation de galles. Les galles se développent vers la
mi-avril sur les nouveaux rameaux. Ces rameaux ne produisent alors qu’une pousse très courte avec quelques
feuilles déformées par les galles. Les galles contiennent
une ou plusieurs larves. Les larves se nourrissent pendant
20-30 jours dans les galles avant de se nymphoser.
Cynips du châtaignier (Dryocosmus kuriphilus)
Ce redoutable ravageur des châtaigneraies (baisse jusqu’à
60-80% de la production de fruits) est détecté en France
depuis 2007, et en Ile-de-France depuis 2012.
Les adultes nouvellement formés restent 10 à 15 jours
dans les galles avant d’émerger. Tous les adultes qui
émergent sont des femelles. Dryocosmus kuriphilus est
une espèce à reproduction par parthénogenèse thélytoque, c’est à dire que les femelles peuvent se reproduire
sans accouplement avec des mâles et ne donnent naissance qu’à des femelles.
Le cycle biologique est univoltin avec une seule génération par an.
Les parasitoïdes indigènes des pays qui ont été contaminés ne semblent pas avoir une action efficace. Par contre,
en Chine, pays originaire du cynips, il y a un parasitoïde
efficace, Torymus sinensis, un microhyménoptère. Celui-ci
pond dans les jeunes galles provoquées par les pontes de
cynips, et ses larves vont se nourrir de celles du cynips.
Son introduction au Japon et aux Etats-Unis dans les années1970 a permis une réduction des attaques. Des introductions ont été réalisées dans plusieurs départements
du sud de la France depuis 2010 (pour en savoir plus, voir
article dans la revue Phytoma de mars 2013).
Situation régionale
Larve de cynips dans une galle
(photo DRIAAF-SRAL)
détection de cynips en Ile-de-France en 2012
(carte DRIAAF-SRAL)
4
Compte-tenu de la multiplicité des foyers découverts en
Ile-de-France en 2012, en massifs forestiers, chez des
particuliers, en espaces verts et dans deux pépinières,
l’ensemble de la région a été considéré comme zone délimitée (= contaminée).
- dans un lieu de production du matériel végétal, la destruction sous le contrôle du SRAL de tous les végétaux
contaminés ou présentant des symptômes de contamination par Dryocosmus kuriphilus et, le cas échéant, de tous
les végétaux appartenant au même lot au moment de la
plantation, est obligatoire.
― pour toute plantation (y compris dans des vergers de
production, espaces verts et jardins particuliers) de moins
d’un an ne présentant que des galles fermées indiquant que
le cynips n’a pas émergé, la destruction sous le contrôle du
SRAL de tous les végétaux contaminés ou présentant des
symptômes de contamination par Dryocosmus kuriphilus
et, le cas échéant, de tous les végétaux appartenant au
même lot au moment de la plantation, est oblogatoire.
― tout mouvement du matériel végétal, à l’intérieur ou vers
l’extérieur des zones délimitées est interdit (article 10).
Galles de cynips sur feuille de châtaignier
(photo DRIAAF-SRAL)
Par dérogation au deuxième alinéa de l’article 10 et après
déclaration auprès du SRAL de la région, le matériel végétal de Castanea spp. produit hors des zones délimitées,
introduit après le 30 septembre dans une zone délimitée et
stocké dans cette zone, peut être mis en circulation dans
la zone délimitée et vers l’extérieur de la zone jusqu’au
31 mars de l’année suivante. Après cette date, le matériel
végétal est interdit de tout mouvement et est consigné.
Merci de nous faire part de tout nouveau signalement.
Réglementation (Arrêté du 22 novembre 2010 modifié)
Dans les paragraphes suivants, on entend par matériel
végétal de Castanea spp. les végétaux ou parties de végétaux du genre Castanea Mill. destinés à la plantation
ou à la multiplication, autres que les fruits et semences,
y compris les greffons, porte-greffes, baguettes greffons,
scions et plants formés, à des fins agricoles, forestières et
ornementales.
Par dérogation au deuxième alinéa de l’article 10, la circulation de matériel végétal de Castanea spp. provenant
d’un établissement producteur situé dans une zone délimitée peut être autorisée par arrêté préfectoral, sur la base
d’une analyse de risque prenant en compte les conditions
de production ainsi que les garanties en termes de traçabilité, au sein ou à destination d’une zone délimitée située
sur le territoire national » :
- soit en une production sous abri « insect proof » auquel
cas la circulation est autorisée (y compris à travers des
zones saines) pour une commercialisation en zone délimitée en France auprès de consommateurs finaux (et non
à des revendeurs dont on ne maîtrise pas la destination
finale du matériel). Les plants sont mis sur le marché et
livrés en racines nues aux clients à partir de nov. / déc.
année N jusqu’en février/mars année N+1, soit pendant
une période hors contamination possible par les adultes.
L’arrêté national stipule que :
- le matériel végétal originaire de l’Union européenne ou
importé dans l’Union européenne ne peut être transféré
hors de son lieu de production, y compris, le cas échéant,
de jardineries, que s’il est accompagné d’un passeport
phytosanitaire.
- les producteurs ou revendeurs vendant du matériel végétal à un utilisateur final, notamment une collectivité ou
un particulier, ainsi que les paysagistes doivent remettre
à leurs clients un formulaire de déclaration de plantation.
Toute nouvelle plantation de matériel végétal, quelle que
soit son origine, doit faire l’objet d’une déclaration de plantation par l’exploitant ou le gestionnaire auprès du service
chargé de la protection des végétaux (SRAL) de la région
de plantation, sur la base du formulaire en ligne. (Lien)
Dans le cas des plantations réalisées entre le 1er avril et
le 30 septembre, la déclaration doit être envoyée dans les
huit jours qui suivent la plantation.
- soit pour la vente de petites quantités de plants, sur le
marché local, au sein d’une zone délimitée, sans circulation hors de cette zone contaminée.
Lorsque la production annuelle de plans produits est inférieure à 300 plants, et que tous ces plants sont destinés à
la vente directe à l’utilisateur final sur le marché local (on
entend par marché local une surface d’un ordre de grandeur inférieur ou égal à la taille d’un département, sur appréciation du DRAAF/SRAL territorialement compétent),
et en l’absence de contamination du matériel considéré,
une dérogation à l’interdiction de circulation peut être accordée sous réserve :
1/ De faire réaliser une analyse de risque et une visite de
contrôle par le DRAAF/SRAL.
2/ Que les végétaux soient vendus en France, dans la
même zone délimitée sans sortie de celle-ci, sur le marché local.
-les producteurs ou revendeurs vendant du matériel végétal à un utilisateur final doivent établir et conserver pendant cinq ans des documents précisant les coordonnées
de l’acheteur, la date de la transaction, le nombre de sujets ainsi que le numéro de série, de semaine ou de lot
individuel du passeport phytosanitaire.
- toute suspicion ou découverte de symptômes de contamination par Dryocosmus kuriphilus doit faire immédiatement l’objet d’une déclaration auprès du SRAL.
5
3/ Que le producteur adresse préalablement au DRAAF/
SRAL les coordonnées de l’acheteur et le numéro de la
parcelle cadastrale ou seront plantés les végétaux.
4/ Que le producteur mette en place un registre contenant
toutes les informations de traçabilité amont, aval et interne
à l’établissement.
Schéma résumé de la réglementation cynips
Céré’Obs
Les référents régionaux sont des agents de la DRIAAF
(service régional de l’information statistique et économique et service régional de l’économie agricole). Les informations transmises par les référents départementaux
sont validées par ces référents régionaux.
FranceAgriMer a mis en place un suivi hebdomadaire de
l’état d’avancement des cultures céréalières, du semis à la
récolte, selon une grille de notation. Ce programme, nommé Céré’Obs, qui s’inspire de ce qui est fait aux Etats-Unis
par l’USDA (programme « Crop progress »), se déploie en
région depuis 2010. Des référents départementaux renseignent chaque semaine un formulaire d’appréciation de
l’avancement des cultures (% estimé des surfaces aux différents stades) et de leurs conditions de développement
(% estimé des surfaces sur 5 catégories, de très mauvaises à très bonnes conditions) dans le contexte agro-climatique de l’année.
Un rapport est ensuite publié et consultable chaque vendredi sur le site Céré’Obs de FranceAgriMer.
Cere’obs
(dans l’onglet région, sélectionnez Ile-de-France).
Ce dispositif permet aux opérateurs d’avoir une vision du
potentiel des cultures à une date donnée. Ce n’est pas
une prévision des rendements. Le but de Céré’Obs est
de fournir une information publique et de référence pour
éclairer les opérateurs de la filière sur l’état d’avancement
des cultures, au regard des évènements climatiques, des
conditions de culture et de tout autre élément agro-pédoclimatique, dans un contexte d’accroissement de la volatilité des prix.
Pour l’Ile-de-France, une phase test a eu lieu au printemps 2012, et le dispositif est désormais opérationnel.
Les cultures suivies sont le blé tendre, l’orge d’hiver, l’orge
de printemps et le maïs.
Le coordinateur régional est la chambre régionale d’agriculture. Les référents départementaux sont les notateurs
des chambres départementales d’agriculture.
6
Galles du Cynips du châtaignier sur rameaux
Par Valérie Belrose .
Clichés Giovanni Bosio - Service pour la protection des végétaux - Turin (Italie)
Un Cynips menace la
châtaigneraie à fruits
Le Cynips du châtaignier (Dryocosmus kuriphilus Yasumatsu, 1951 ;
Hyménoptère Cynipidé), appelé aussi Chalcide du châtaignier, est
considéré au niveau mondial comme le ravageur le plus important de
cette essence. Originaire de Chine, il a été introduit au Japon, en Corée,
dans le Sud-Est des États-Unis, puis en Italie en 2002.
C
et insecte se développe uniquement sur châtaignier. Les
larves passent l’hiver dans les bourgeons et provoquent la formation
de galles au printemps. Elles s’y
nourrissent pendant 3 à 4 semaines, atteignent une longueur
de 2 à 3 mm, puis entrent en nymphose. Les adultes apparaissent
entre fin-mai et fin-juillet et la
ponte commence immédiatement.
Les œufs, insérés à l’intérieur des
bourgeons, éclosent au bout de 4 à
Femelle
Insectes
7
n°134 - 2004 (3)
Femelle
6 semaines. Les larves ne peuvent
être détectées durant l’automne et
l’hiver, jusqu’à la formation des
galles au printemps suivant. Ces
galles se forment sur les jeunes rameaux, le pétiole, voire la nervure
centrale des feuilles ; elles contiennent une ou plusieurs loges et mesurent 0,5 à 2 cm de diamètre.
Les attaques du Cynips provoquent une diminution de la croissance des rameaux et une baisse
de la fructification (jusqu’à une
perte de rendement de 50 à 70%
dans la châtaigneraie à fruits). La
littérature mentionne des cas de
dépérissement et de mortalité liés
à cet insecte. Au Japon, ce ravageur est en partie responsable de
la diminution de la production de
châtaignes (-50% en 20 ans).
Galle sectionnée avec larves
Trous de sortie sur une galle
Il n’existe pas de méthode de lutte
phytosanitaire ou sylvicole adaptée
contre ce Cynips, si ce n’est d’enlever les rameaux attaqués (technique valable lorsque l’infestation
est faible). En cas d’introduction
dans une nouvelle zone, l’éradication paraît difficile, à moins d’une
détection très précoce. Au Japon,
plusieurs séries de variétés de châtaigniers résistants ont été mises
au point successivement, l’insecte
ayant réussi à contourner la résis-
Œufs
tance des premières. Le châtaignier européen (Castanea sativa)
paraît a priori sensible.
Dans la zone d’origine du Cynips, en
Chine, les populations sont fortement régulées par un large cortège
de parasitoïdes. Certains d’entre eux
(Torymus spp.) sont utilisés au Japon
dans le cadre d’une lutte biologique.
Des parasitoïdes similaires se développent en Europe aux dépens du
Cynips du chêne. Il est cependant
peu probable qu’ils parviennent à réguler efficacement les populations de
Cynips du châtaignier, en raison
d’une mauvaise synchronisation probable des cycles de développement.
En Europe, l’extension du foyer du
Piémont italien pourrait se faire
de proche en proche par le vol des
femelles (qui n’ont pas besoin
d’être fécondées pour pondre) ou,
à plus longue distance, par le
transport de plants colonisés, de
boutures ou de branches coupées.
L’éradication étant peu réaliste, il
est probable que ce Cynips atteigne tôt ou tard le territoire français, d’autant plus que la zone itaUne fiche illustrée de reconnaissance est
disponible au Laboratoire national de la
protection des végétaux (LNPV) d’entomologie, ainsi qu’auprès des échelons du
Département de la santé des forêts (DSF).
Toute galle suspecte peut être envoyée au
LNPV, dans un colis portant la mention
“attention : Cynips châtaignier suspecté” et
d’où les insectes ne pourront pas sortir.
Contact : LNPV entomologie
ENSAM-INRA Zoologie
2, place Viala - 34060 Montpellier cedex 1
[email protected]
Larves
Insectes
lienne infestée est une des principales régions productrices de
plants. Si la détection de l’insecte
n’est pas aisée (les œufs et jeunes
larves ne sont pas visibles à l’œil
nu et l’insecte adulte est difficilement identifiable), l’observation
des galles est le meilleur critère de
diagnostic car ce Cynips semble
être la seule espèce à provoquer
des galles sur châtaignier.
Au premier abord, les dommages
(moindre croissance des rameaux,
baisse de la production de châtaignes) que ce ravageur est susceptible de causer aux peuplements forestiers de châtaigniers
paraissent relativement limités, en
comparaison des dégâts causés
par les champignons responsables
du Chancre et de l’Encre.
Cependant, au niveau de la châtaigneraie à fruits, l’impact de ce
Cynips peut être très important
économiquement. Comme les
châtaigniers forestiers sont susceptibles, en cas d’infestation, de
constituer des réservoirs d’inoculum vis-à-vis des vergers, la détection précoce de tout foyer en forêt
est essentielle. r
Cet article est initialement paru dans
La Lettre du DSF, n°29, mai 2004.
L’auteur
Valérie Belrose est ingénieur spécialisée au Département de la santé
des forêts et rédactrice en chef de
La Lettre du DSF
[email protected]
Nymphe
8
n°134 - 2004 (3)
La synthèse des avis est en cours, elle sera publiée avant
publication de l’arrêté d’abrogation prévu courant juin.
Cynips du châtaignier
Deux ans après ses premières détections dans la région
(voir lettre spéciale de mai 2012), le cynips du châtaignier
connaît cette année une nette expansion dans la région
comme le montre la carte page suivante, avec de nouveaux signalements notamment au sud-est de Paris, en
Seine-Saint-Denis, en Seine-et-Marne et dans l’Essonne.
Extrait de actualité phyto
Ile-de-France
Les attaques de ce ravageur, originaire de Chine, entraînent, selon le degré d’infestation, une perte de vigueur
des arbres, une baisse de la production de châtaignes
(jusqu’à 80%), la mortalité des rameaux touchés.
N°53 - mai 2014
Une lutte biologique est en cours dans plusieurs régions,
sous le pilotage de l’INRA, avec un microhyménoptère originaire de Chine également : Torymus sinensis.
Entre 2011 et 2013, un total de 5 700 Torymus sinensis ont
été introduits sur le dispositif expérimental qui comprend
42 sites répartis dans 8 régions de France : Aquitaine,
Corse, Languedoc-Roussillon, Limousin, Midi-Pyrénées,
PACA et Pays-de-la-Loire.
Adulte de chrysomèle du maïs
(photo DRIAAF-SRAL)
L’évolution réglementaire européenne ouvrait deux possibilités en ce qui concerne le statut de la chrysomèle sur le
territoire national :
- soit le maintien dans la liste des organismes réglementés de l’annexe B de l’arrêté du 31 juillet 2000 modifié,
option qui laissait la possibilité de décider le cas échéant
une lutte obligatoire au niveau local par arrêté préfectoral,
- soit la déréglementation totale de l’insecte par sa suppression de l’arrêté du 31 juillet 2000 modifié, ce qui
n’empêche pas la possibilité pour les professionnels de
présenter un ou des programmes collectifs volontaires
conformément aux dispositions du code rural et de la
pêche maritime et à la nouvelle politique sanitaire.
Parmi les 23 sites sur lesquels le suivi post-introduction
a été effectué, la présence de T. sinensis a été confirmée
sur 18 sites un an après les premiers lâchers, soit un «taux
d’établissement» de près de 80%. Il est important de noter que la non détection de T. sinensis sur ces 5 sites est
plus probablement la conséquence d’un «effet dilution»
et d’une faible probabilité de retrouver T. sinensis sur des
sites où le cynips est particulièrement abondant. Les prochains suivis post-introduction permettront de confirmer
ou d’infirmer ces résultats.
Ces éléments ont été débattus lors du CNOPSAV section
végétale du 24 mars 2014. La DGAL a décidé la déréglementation totale de la chrysomèle du maïs. L’arrêté du 31
juillet 2000 sera modifié prochainement.
En 2013, T. sinensis peut donc être considéré comme établi dans 9 départements et 7 régions de France : Aquitaine
(Dordogne), Corse (Haute-Corse), Limousin (Corrèze),
Midi-Pyrénées (Lot), PACA (Alpes-Maritimes et Var),
Rhône-Alpes (Ardèche et Drôme), Languedoc-Roussillon
(Gard).
Dans l’attente de l’intégration de la chrysomèle dans les
réseaux d’épidémiosurveillance pour 2015, une surveillance de cet organisme sera transitoirement maintenue
en 2014 sous la responsabilité des services régionaux de
l’Etat selon les modalités déjà mises en place, mais avec
une intensité de piégeage réduite (pour l’Ile-de-France
40 pièges au lieu de 350). En fonction des possibilités locales, une surveillance complémentaire peut être conduite
par les professionnels, et à leur charge, dès cette année.
Ces informations sont extraites du site :
http://www6.inra.fr/cynips-chataignier/Le-projet
Rappelons qu’une lutte efficace est possible vis-à-vis de
la chrysomèle par la rotation, ou à minima par la rupture
de monoculture de maïs. Cela figure dans les recommandations européennes du 6 février 2014. La déréglementation va accélérer le risque de développement de l’insecte,
encore très peu présent en France, il convient donc au
niveau régional d’éviter des successions de maïs sur une
même parcelle, surtout à proximité des grandes axes routiers en provenance de l’est et du sud-est de la France.
Xylella fastidiosa
Vous trouverez sur le site de la DRIAAFune note nationale
d’alerte concernant une bactérie récemment détectée en
Europe, et susceptible d’attaquer de nombreux végétaux.
http://draf.ile-de-france.agriculture.gouv.fr/Xylella-fastidiosa-mai-2014
galles de cynips
(photo DRIAAF-SRAL)
Merci de continuer à nous faire part des nouveaux signalements.
5
Appel à projets :
Pour répondre à ces objectifs, la Direction régionale et interdépartementale de l’alimentation, de l’agriculture et de
la forêt (DRIAAF) d’Île-de-France lance un appel à projets
régional concernant ce dispositif 323D du document régional de développement rural (DRDR) d’Ile-de-France.
conservation et mise en valeur du
patrimoine naturel
Le programme de développement rural hexagonal (PDRH)
comporte un dispositif dédié à la conservation et à la mise
en valeur du patrimoine naturel. Le dispositif 323D vise la
préservation et la valorisation du patrimoine naturel. Il soutient notamment la préservation de la qualité paysagère
et de la diversité biologique, ainsi que la valorisation des
espaces naturels sensibles au travers d’actions d’élaboration de plans de protection et de gestion, d’opérations
de sensibilisation environnementale et d’investissements
matériels non productifs. Ces éléments sont en effet déterminants pour la qualité de vie des franciliens et pour
l’attractivité touristique des espaces ruraux.
Les dossiers de demande d’aide devront être déposés à
la DRIAAF Ile-de-France au plus tard le vendredi 13 juin
2014.
Les porteurs de projets qui seront retenus pourront bénéficier d’une subvention dont la décision attributive leur sera
notifiée par courrier.
http://www.draf.ile-de-france.agriculture.gouv.fr/Conservation-et-mise-en-valeur-du,1800
Si vous souhaitez recevoir directement cette lettre d’information par mail, envoyez votre demande à l’adresse :
[email protected]
Pour consultez les anciennes lettres :
http://draf.ile-de-france.agriculture.gouv.fr/Actualites-phyto-Ile-de-France
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