Votre Cheval Pieds Nus - European Horsemanship
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Votre Cheval Pieds Nus - European Horsemanship
Comprendre la sole du cheval 16/8/05 Pete Ramey La sole du pied est la partie la plus maltraitée et mal comprise du cheval domestique (avec peut-être aussi son système digestif). J’ai moi-même été coupable de ce fait. En tant que maréchal ferrant, il m’a toujours semblé nécessaire de couper systématiquement la sole en pince, et dans mes débuts en tant que pareur de pieds nus j’ai pensé qu’il était souhaitable de l’amincir à l’arrière du pied. Quand j’ai commencé les 2 professions, on m’a appris à voir la sole comme une partie futile, parer la paroi selon certains paramètres puis parer la sole de façon à ce qu’elle s’accorde avec le reste. Maintenant, je vois la sole comme le guide ultime pour le parage du sabot, garder les barres et la paroi à 1,5 mm au-dessus du cal naturel de la sole (voir l’article Heel Height pour les exceptions). Quand je repense au passé et que je le compare à mes résultats actuels, j’en frémis. Ma formation a été longue et sinueuse. J’espère raccourcir la vôtre ici. C’est toutefois un sujet vague. Il peut être difficile de faire la distinction entre la sole saine qui devrait être préservée, la mauvaise sole qui devrait être enlevée, la double sole qui a besoin de rester en place le plus longtemps possible car la sole qui est dessous est encore immature, la double sole qui doit être enlevée car les champignons attaquent la nouvelle sole qui essaie de pousser, la sole non supportée sous les parois évasées et qui doit être soulagée de la pression… La liste continue et il semble que plus on apprend, moins on comprend ce qu’on doit faire. Etant donné que la sole est la première ligne de défense entre le cheval et le sol, sa bonne gestion est essentielle au confort. Par chance, nous avons un guide très fiable. La jonction entre la sole et la fourchette : les lacunes latérales sont les guides les plus fiables et les plus importants que nous ayons pour déterminer les besoins du pied. Une pleine compréhension de leur signification et des informations qu’ils offrent vous donnera une « vision rayon X » lorsque vous examinerez n’importe quel sabot. Commençons par le début. Quand on le regarde de profil, un sabot aux formes naturelles devrait avoir un arc de l’avant à l’arrière, un peu comme notre propre pied. La 3ème phalange forme la moitié avant du pied et sur un cheval debout, elle doit également refléter la moitié avant de l’arc, ou être légèrement surélevée à l’arrière. Les cartilages latéraux forment la fondation de la partie arrière du pied mais sont flexibles. Dans une locomotion normale, le cheval fait porter la charge de la force d’impact initiale sur la partie arrière du pied la plus flexible, lui donnant une incroyable capacité de dissipation d’énergie. Un peu comme le caoutchouc des pneus de votre voiture, cette flexibilité réduit immédiatement la quantité de choc qui doit être dissipée par le reste du système. Lorsque le pied atteint la charge maximale, l’arc s’aplatit, donnant une orientation parallèle au sol à P3 et aux cartilages latéraux. Ensuite, le cheval soulève les talons lorsque la foulée est terminée, laissant à la moitié avant rigide du pied le soin de pousser le cheval vers l’avant. Le dessous de P3 et le cartilage latéral sont voutés comme un dôme. Lorsqu’on regarde ce dôme par en-dessous, on a l’impression que l’on voit un bol, et les papilles qui construisent la sole du cheval le font à partir de cette surface à laquelle elles sont attachées. D’après les mesures prises sur des sabots de chevaux sauvages et de chevaux domestiques sains, l’épaisseur de la sole devrait être de 1,3 cm à 2 cm et couvrir uniformément la voute sous les cartilages latéraux et P3. Ce n’est pas quelque chose que l’on doit faire pour le cheval. Cela prendra cette forme naturellement si le cheval se déplace beaucoup avec ses sabots nus. Nous devons permettre à cette sole de devenir calleuse et très dense si nous voulons qu’elle joue son rôle de protection du cheval. Sa surface au sol est énorme comparée à celle de la paroi, donc c’est vraiment la sole qui supporte le plus le poids du cheval (sur terrain mou, ceci est vrai, que la paroi soit plus courte de 3 mm ou plus longue de1 cm par rapport à la sole). La sole a été faite pour cela, et elle fait très bien son travail tant que les humains ne l’amincissent pas systématiquement. Personnellement, je peux courir pieds nus confortablement sur des graviers, mais je sais que je ne pourrais même pas marcher dans l’herbe si quelqu’un coupait constamment la sole de mes pieds, même s’il n’enlevait qu’un tout petit point et laissait le reste de mon cal intact. Une bouteille de verre cassée m’a rappelé cette leçon lors d’un séjour en camping avec ma famille. Il me restait plein d’endroits calleux sur mon pied mais cette toute petite portion que j’ai perdue a fait que mes propres chaussures ne m’étaient plus d’aucun secours. J’ai boité pendant une semaine et un mois plus tard, je n’étais toujours pas capable de remarcher sur des graviers sans mes chaussures. La sole des chevaux et des humains peut repousser très rapidement mais la sole calleuse c’est une autre histoire. La sole calleuse est simplement une énorme quantité de sole compactée et qui prend donc moins d’espace. Ca prend du temps pour construire un cal adéquat. Donc devons-nous seulement laisser la sole tranquille et laisser le cheval la rendre calleuse à volonté ? La plupart du temps, oui, c’est aussi simple que ça. Il y a des exceptions cependant. Quand un cheval a été ferré ou si il a été mis en écurie, la sole peut pousser en couches épaisses. Les ânes et les chevaux miniatures ont tendance à faire pousser trop de sole, peu importe les déplacements qu’ils font sur nos pâtures molles. Des abcès sub-solaires peuvent laisser de larges doubles soles dans leur sillage. Parfois, nous avons besoin de parer cet excès pour permettre au sabot de fonctionner normalement et à la vraie sole de devenir réellement calleuse. Comment faisons-nous la différence ? Comment savons-nous quand nous avons une épaisseur adéquate, un excès ou un manque ? Facile. La nature nous a donné un guide de confiance dans les lacunes latérales. Lorsque nous savons les lire, nous n’avons plus besoin de nous demander ce qui doit être fait ou pas sous le pied. Le truc avec les lacunes latérales c’est que leur profondeur est cohérente avec les structures internes qui se trouvent au dessus. Si vous creusez les lacunes sur un sabot de cheval mort, vous trouverez qu’elles se trouvent à 1,3 cm du chorion sensible, peu importe si le reste de la sole est trop épais ou trop fin. Ce qui signifie que si un cheval à trop de sole, les lacunes seront très profondes. S’il n’y a pas assez de sole, les lacunes seront peu profondes. Seul un abcès sub-solaire peut éloigner les lacunes de P3, et je n’ai jamais vu ni entendu parler d’une situation où elles seraient trop près. Ci-dessous, deux « pieds plats » qui ont des besoins différents. Le sabot sur la gauche a besoin d’un unique parage très agressif, et celui de droite à besoin que le dessous de son pied soit laissé tel quel. Tout ce que nous avons à faire c’est de comprendre la profondeur naturelle des lacunes et nous serons immédiatement capable de dire si les structures internes sont près du sol ou trop éloignées. Ceci s’applique autant à l’avant du pied qu’à l’arrière. On ne peut pas donner de dimensions exactes car différentes 3ème phalanges peuvent avoir des quantités différentes de concavité solaires, et bien sûr cela varie selon la taille du sabot. Un peu trop de sole embête moins le cheval que pas assez, donc je préfère être prudent. Les sabots de chevaux sauvages ou domestiques sains qui ont une épaisseur de sole uniforme tendent à avoir des lacunes latérales (au point le plus profond) à 2 cm du sol au niveau de l’apex de la fourchette, et environ 2,5 cm à l’arrière du pied (près de la jonction des barres avec les talons) Ces mesures peuvent être prises en posant la râpe à plat sous le pied et en mesurant la profondeur des lacunes jusqu’à la râpe. Si cette mesure donne une profondeur de 6 mm au niveau de l’apex, vous pouvez en déduire sans risque qu’il n’y a pas assez de sole entre P3 et son chorion sensible, et le sol. Il faut la laisser pousser. Si cette mesure est de 4 cm, vous pouvez en déduire sans risque que de la matière peut être enlevée. La même logique est applicable à l’arrière du pied. Ces mesures sont bien plus importantes pour le cheval que la longueur de la pince ou la hauteur des talons. P3 et les cartilages latéraux descendent souvent dans une position plus basse que normale dans la boite cornée et celle-ci se trouve alors plus longue qu’elle ne devrait. Ce n’est pas sain, bien sûr, mais les pareurs et les maréchaux qui ignorent cela et parent les talons ou la pince selon des mesures précises augmentent les dégâts en surexposant les nerfs du chorion du dessous du pied. Amincir la sole tend à faire descendre les structures internes toujours plus bas et à augmenter la longueur totale de la boite cornée. Ne pas l’amincir, permet à la sole de pousser et de devenir calleuse jusqu’à son épaisseur optimale et conduit les structures internes plus haut dans la boite cornée. La couronne descend le long du squelette, raccourcissant la boite cornée jusqu’à des proportions naturelles pendant que la calle se construit. Les images du milieu et de droite ci-dessous montrent l’épaisseur naturelle de la sole et la concavité d’un sabot de cheval sauvage. Sur la partie gauche du dessin ci-dessus, vous pouvez voir notre but lorsque nous avons à faire à des lacunes latérales peu profondes. L’image de gauche montre comment changer un pied plat avec des lacunes peu profondes en un pied concave avec une épaisseur de sole adéquate en laissant la sole se construire. La partie droite du dessin montre l’erreur courante d’essayer de creuser la concavité, amincissant un endroit qui est déjà trop mince. La concavité vient avec l’épaisseur de la sole. Contrairement à la façon dont l’image a été dessinée, la boite cornée ne s’allonge pas pendant ce processus. P3 et les cartilages latéraux sont poussés vers le haut grâce à la pousse de la sole, gardant la longueur de la boite cornée ou souvent la rendant beaucoup plus courte. Si ce processus n’est que partiellement terminé, vous verrez une surface plate adjacente à la ligne blanche et une concavité au niveau de la sole vivante près de la fourchette. Cet endroit plat vous montre de manière fiable, où la sole est encore trop fine. Il est très important de noter cela lorsque le cheval essaye de construire son épaisseur de sole naturelle, cela va souvent donner la priorité à des zones clés où l’épaisseur de la sole est le plus nécessaire. Le résultat sera des bosses sur cette surface plate. Beaucoup de pareurs coupent systématiquement ces bosses, travaillant contre le cheval qui essaye de construire une concavité adéquate. Vous devez visualiser la forme naturelle de la concavité et déterminer si cette forme est bien homogène jusqu’à la ligne blanche, sans zone plate, nulle part. Cette bosse est peut-être le seul endroit correct de tout le pied. Si elle fait partie de la concavité idéale que vous visualisez, vous devez la laisser et espérer qu’elle va se répandre sur tout le reste de la sole. Pour visualiser une épaisseur correcte de la sole en utilisant les lacunes latérales, utilisez les sabots de chevaux sauvages ou de chevaux domestiques sains ayant une épaisseur de sole adéquate. Pensez aux lacunes latérales comme étant le fond d’un bol et la concavité naturelle qui coule le long du bol. Tout ce qui dépasse de ce bol doit probablement être enlevé. Toute surface sous ce bol doit être laissée telle quelle et autorisée à pousser. La méconnaissance de ceci conduit à des erreurs qui blessent le cheval. Une fois de plus, quand le bol n’est pas assez profond, c’est qu’il n’y a pas assez de sole. Il y aura un endroit plat sur la périphérie de la sole adjacente à la ligne blanche. Vous verrez généralement la concavité naturelle se dessiner depuis la fourchette, mais elle deviendra plate là où la sole sera trop fine. Etudiez les dessins précédents si cela n’est toujours pas clair comme de l’eau de roche. Au début, on ne sait pas de combien de concavité un cheval a besoin, donc nous supposons qu’il est sans risque de dire 2 cm à l’avant et 2,5 cm à l’arrière du pied. Ces mesures sont près du maximum que l’on trouve habituellement et c’est un bon point de départ. Après avoir construit de la profondeur, la forme de la concavité naturelle du cheval va commencer à se voir et nous ferons ensuite confiance à cette forme. Le sabot ci-dessus a presque finit de construire son épaisseur de sole, mais vous pouvez voir la légère surface plate en pince qui indique qu’un peu plus de sole pourrait être construite à cette endroit. Trop de pareurs essayent de creuser la concavité dans cette région plate, amincissant un endroit qui déjà trop mince. Le résultat, une fois encore, est un pied plus plat puisque P3 est libre de migrer vers le bas sous le poids du cheval. La concavité doit être construite et non creusée. La concavité du spécimen ci-dessus n’a jamais été parée avec une rénette. C’est un cheval que j’avais et qui est mort dans un accident de clôture. La sole est naturellement devenue calleuse et a atteint l’épaisseur adéquate. Tout ce que j’ai fait, c’est enlever la sole morte et crayeuse qui remplissait cette concavité pendant la période horssaison. Dans les spécimens de sabots sauvages de Jaime Jackson (ci-dessus), les lacunes latérales au niveau de l’apex sont profondes de 1,3 cm. Si c’était un cheval domestique sous nos soins, nous saurions que l’épaisseur de la sole est complète car il n’y a pas de sole plate adjacente à la ligne blanche nulle part. La forme naturelle de cette sole calleuse prend plus d’importance que les 2 cm que nous avions pris pour guide original, même si elle s’avère plus profonde ou moins profonde. Si seulement ces principes étaient mieux compris… Personnellement, je vois plus de chevaux boiteux par la râpe du maréchal que par tous les autres moyens combinés. J’adorerais voir une râpe qui donnerait une grosse décharge électrique à son utilisateur si elle intervient à moins de 1,6 cm du fond des lacunes latérales, peu importe la raison. Une rénette qui électrocute son utilisateur si elle intervient à moins de 1,6 cm de P3 ou des cartilages latéraux ne serait pas mal non plus. Je donnerais jusqu’à ma chemise pour les acheter et les distribuer à travers le monde. Il n’y a aucune excuse pour une incompréhension du pied si scandaleuse. La plupart des abcès sub-solaires et toutes les pénétrations de P3 dans la sole que j’ai pu voir sont survenus suite à un parage de la sole sous P3 ou les cartilages latéraux. C’est une affirmation forte, je sais, mais douloureusement juste. L’extrémité de P3 dans la radio ci-dessus est en train de percer la sole. Le vétérinaire a diagnostiqué une fourbure chronique, une pénétration de la sole et la calcification des cartilages latéraux. La profonde trace de râpe et la grande partie plate sont encore visibles dans la sole juste devant la fourchette ! Ce travail a été fait comme préparation à une ferrure corrective. La profondeur des lacunes latérales au niveau de l’apex était nulle et la profondeur des lacunes à l’arrière du pied était de 4,5 cm. Les faits devraient être évidents pour tout œil éduqué, mais j’ai vu cela trop de fois pour les compter. Pourquoi si peu de gens le remarquent ? La radio de droite a été prise 6 mois après. J’ai simplement permis au cheval de construire une épaisseur de sole adéquate sous P3, faire pousser une nouvelle paroi bien attachée en pince et gardé les talons à 1,5 mm au-dessus de la sole. Cela a permis un confort à 100% et l’utilisation du cheval et a fait fondre les calcifications… en six mois. J’essaie de ne pas pointer du doigt les maréchaux précédents dans des cas comme ça. Ca m’engagerait dans une « combat à mort » et je passerais ma vie dans des tribunaux en tant que témoin ou serais battu à mort par un maréchal en colère, donc habilement, je contourne la question des propriétaires sur les causes réelles du problème, pour maintenir la paix. Ca rend ma vie plus facile, mais j’irai probablement en enfer pour cette tromperie. Alors que les pareurs naturels ne sont généralement pas coupables de violation de la sole en pince, beaucoup d’entre eux sont coupables de la même incompréhension à l’arrière du pied. Comme P3 en pince, les structures sensibles à l’arrière du pied peuvent « s’effondrer » ou migrer vers le bas par rapport à la couronne. Beaucoup de pareurs essaient de garder les talons et les barres aux « paramètres du cheval sauvage » trop vite et amincissent la sole à l’arrière du pied. Le résultat est sensibilité, blessure de la sole et abcès. La sole est faite pour supporter le poids du cheval, mais seulement si elle est bien calleuse et d’une épaisseur naturelle. Dans les photos ci-dessus, celles de gauche montrent le parage initial, et à droite après le parage 4 mois plus tard. La sole s’est construite, plus épaisse et concave car elle a été laissée tranquille pendant tout le processus. Je soignais ce cheval pour sole fine et séparation de la chair feuilletée avec la paroi. Notez qu’au parage initial, les lacunes latérales à l’apex faisaient seulement 3mm et que la sole en pince était plate. Il était évident que la sole sous P3 était trop fine. 4 mois plus tard, la sole a pris de l’épaisseur, soulevant les lacunes latérales à 1,3 cm au niveau de l’apex et la concavité reflète maintenant la forme de P3. Toute la séparation de la ligne blanche a été éliminée, à l’exception d’un petit bout en pince. Maintenant, regardez les barres et les talons. Au début de ma carrière, j’ai dit qu’elles étaient évasées ou penchées et j’aurais paré barres et sole pour les aligner. Maintenant, je vois la surface plate à l’arrière du pied comme une indication que la sole est trop fine. Les barres ne sont pas évasées mais rognées trop courtes à cause du manque d’épaisseur de la sole. Les 4 mois qui ont suivi, j’ai simplement laissé cette sole se construire, gardant les barres et la paroi en talon au niveau de la sole. Quand la sole a construit suffisamment d’épaisseur, les barres ont suivi la concavité naturelle et se sont redressées toutes seules. Quand j’avais l’habitude de creuser cette concavité au lieu de la construire, mes chevaux étaient moins à l’aise et leur sole plus plate. En 4 semaines, les parties plates étaient revenues et je les parais à nouveau. Est-ce que je voyais du succès dans la réhabilitation du sabot et des chevaux pieds-nus performants ? Oui, mais je ne savais pas à quel point ça pouvait être mieux. Maintenant, avec le recul, il est facile de comprendre pourquoi. Que ce soit un maréchal qui amincit la sole en pince ou un pareur qui amincit la sole à l’arrière du pied, le résultat est la sensibilité de la sole et le stress du chorion de la sole vivante. Ce stress cause souvent des abcès sub-solaires. Les soigneurs de sabots doivent comprendre cela car la sensibilité de la sole et les abcès sub-solaires sur les chevaux ayant une épaisseur de sole correcte et calleuse sont aussi communs que les chevaux blancs qui ne se roulent pas dans la boue. Utiliser les lacunes latérales comme guide vous garderont de ces problèmes. Cette connaissance pratique des lacunes latérales vous dira aussi quand il est temps d’être très agressif avec la sole. Les lacunes d’un âne sont profondes de 4 cm. Nous pouvons sans risque créer la concavité et réduire énormément cet excès. Dans ce cas, je garde toujours ma pince à parer à 2 cm du fond des lacunes latérales. Après cette unique « grande réduction », la forme naturelle de la callosité devrait devenir visible et vous pourrez lui faire confiance, plus qu’à votre premier tâtonnement. Les lacunes à l’arrière du pied vous montrent que les structures sensibles ont migré vers le bas et parer ces talons selon les « paramètres du cheval sauvage » aura pour effet de rendre les lacunes moins profondes et même de couper les cartilages latéraux, dans ce cas particulier. La sole à l’arrière de ce pied doit être préservée pour les faire remonter. La photo ci-dessus démontre l’information que les lacunes latérales ont à offrir. La photo de gauche a été prise avant le parage initial. Le cheval était diagnostiqué naviculaire avec une rotation de P3 de plus de 20 degrés. La photo de droite montre le même pied 8 mois plus tard, et juste avant le parage d’entretien des 6 semaines, confortable et travaillant pour gagner sa vie. La sole n’a jamais été parée pendant ce processus. Les lacunes latérales au parage initial sont profondes de 1,5 mm à l’apex et 25 mm à l’arrière. La grande distance entre les lacunes latérales à l’arrière du pied et la couronne montre que les cartilages latéraux ont migré vers le bas et ces talons ne peuvent pas être baissés significativement sans affiner la sole et supprimer la protection nécessaire au cheval. Au niveau de l’apex, les lacunes peu profondes et les surfaces plates nous montrent que P3 est très près de l’extérieur. En fait, on peut facilement voir son empreinte sur la sole, ainsi que la sole non supportée et la paroi évasée à l’avant. En utilisant cette information et en jaugeant la boite cornée particulièrement longue, nous savons que P3 et les cartilages latéraux ont migrés vers le fond de la boite cornée. Si nous parions le sabot selon les paramètres naturels, nous couperions P3 elle-même, et râper la 3ème phalange c’est mal ! ☺ A la place, j’ai juste paré la paroi et les barres à 1mm de la sole saine et soulagé la pression sur la paroi déconnectée en pince. 8 mois plus tard, l’apex se trouve joliment enterré dans 1,6 cm de concavité. Les lacunes latérales à l’arrière du pied font 2,2 cm de profondeur (après avoir paré la paroi à 1 mm de la sole). Il y a une sole calleuse adéquate partout. Par ailleurs, cette sole calleuse a fait remonter les structures internes plus haut dans la boite cornée, raccourcissant énormément le sabot. La paroi en pince est plus courte, les lacunes latérales à l’arrière du pied sont maintenant au-dessus de la couronne. En d’autres mots, la couronne et le reste de la boite cornée ont migrés de plus de 2,5 cm vers le bas, le long du squelette, vers une position plus naturelle. Le résultat est un talon court et une pince courte, avec une épaisseur de sole et une concavité adéquates partout. C’est le confort, un bon mouvement et la pousse d’une nouvelle paroi, bien attachée, qui a raccourci la boite cornée, pas une râpe ni une rénette. Il y a eu trop de méthodes et de mesures appliquées au sabot pour les compter toutes. Celle-ci peut sembler être simplement une de plus dans la longue liste. Je vous assure cependant, que rien n’est plus important au confort et au bon fonctionnement du sabot qu’une sole naturellement épaisse. Si vous en doutez, essayez de râper un peu de la sole de votre pied, juste un tout petit bout toutes les 4 semaines fera l’affaire. Etudiez les sabots sauvages et faites vous une image intérieure de la forme de la sole et particulièrement, la hauteur des lacunes latérales par rapport au sol. Le sabot de cheval sauvage ci-dessous a un fil de fer placé au fond de la lacune latérale pour vous aider à visualiser cela sur une radio. Si vous vous assurez que votre cheval a des lacunes latérales à la bonne hauteur par rapport au sol, vous serez surpris de leur confort et de votre capacité à résoudre et prévenir les problèmes de sabots. La nature a été sympa de donner au cheval un guide à suivre si précis. Comme d’habitude, vous avez juste besoin d’apprendre à écouter.