Tumeurs osseuses du bassin
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Tumeurs osseuses du bassin
Tumeurs osseuses du bassin CAFCIM 2012 “La hanche et son environnement” Eric Pelé (1), Poussange N (2), Moinard M (1), Huot P (1), Silvestre A (1), Moreau Durieux MH (1), Pesquer L (1), Meyer P (1), Hauger O (2). (1) Clinique du sport Mérignac . (2) CHU Bordeaux Introduction • Localisation fréquente des lésions osseuses tumorales. • 2ème site de lésions secondaires après le rachis. • Nombreux types de tumeurs primitives, bénignes ou malignes. • Quelle imagerie? – Clichés standards insuffisants : faible sensibilité. – TDM et IRM avec gado indispensables si tumeur primitive. • Le diagnostic des tumeurs osseuses primitives est histologique (corrélation radio-anapath). • L’imagerie a valeur d’orientation diagnostique et guide la prise en charge. Analyse sémiologique : rappels 2 étapes • Etude analytique : Approche de la vitesse d’évolution/agressivité de la lésion et de sa nature par analyse de critères donnés : – – – – – – – Nombre Etendue Topographie : Epiphysaire / Métaphysaire / Diaphysaire Modifications structurales : Ostéolyse / Ostéocondensation / Mixte Contours de la lésion : Géographique / Mitée / Ponctuée (Lodwick) Réaction cortico périostée Matrice lésionelle : ostéogénique, cartilagineuse, fibreuse, kystique • Etude synthétique : proposition d’une gamme diagnostique et d’une conduite à tenir selon l’âge, la localisation, le contexte clinique et l’agressivité de la lésion. Abstention ? Surveillance ? Biopsie ? Anatomie Aile iliaque et sacrum : Os plat moelle hématopoïétique +++ Epiphyse Epiphyse Epiphyse Epiphyse Métaphyse Diaphyse Y’a t-il plusieurs lésions ? Métastases +++ Myélome Lymphome Histiocytose langerhansienne Angiomatose diffuse Hyperparathyroïdie SAPHO • • • • • Le plus fréquent après 40 ans Toujours avoir bilan d’extension : scanner TAP, TEP ou scinti os. Bilan biologique avec EPP/IEPP, PSA etc… Biopsie si caractérisation nécéssaire pour la prise en charge. Biopsie radioguidée ++ de la lésion primitive ou des métastases. Métastases osseuses : généralités • • • • • • • • Tumeur osseuse la + fréquente. K ostéophiles : Sein, poumon, prostate, rein, thyroïde. (80%) Révélatrices dans 20 à 25% des cas. Atteinte hématogène par voie veineuse ++. Intéresse la moelle hématopoïétique +++ : 80 % squelette axial Rachis > Bassin > Côtes > Sternum > Fémur > Humérus. Pas de réaction cortico-périostée car développement rapide. Caractéristiques sémiologique très variables +++ influencées par primitif, âge, localisation, ttt antérieurs. • Rx peu sensible – Ostéolyse médullaire >50% devient détectable – Parfois infiltration sans altération travées Patiente 60 ans, douleurs de la hanche gauche Fréquence des lésions du cotyle ++ Métastase unique révélatrice d’un ADK pulm Patiente 45 ans Amaigrissement et AEG Pas de néo connu Métastase révélatrice de carcinome du col utérin Patiente 47 ans, bilan UCNT Lésion hypermétabolique partie interne toit du cotyle. Métastase UCNT Dossier Dr Huot Myélome Multiples lésions osseuses lacunaires à l’emporte pièce. Diagnostic par EPP/IEPP et BOM. Localisations ostéomédullaires d’un LMNH LMNH osseux primitif + rare Lésions osseuses primitives • Sarcome Ewing • Les lésions cartilagineuses – Chondrosarcome – Chondrome – Chondroblastome • Les lésions épiphysaires – TCG – KOA • Les lésions pseudo-tumorales Sarcome d’Ewing • Tumeur maligne. • PNET : primitive neuroectodermal tumor • Localisations osseuses et extra osseuses. • 2ème et 3ème décennie. • Tumeur aggressive, localisations préférentielles au bassin, côtes et diaphyse des os longs. • Diagnostic par biologie moléculaire : transcrit EWS-Fli1 translocation (11, 22) • TTT par chimiothérapie et chirurgie. Kévin, 15 ans, douleurs de la hanche droite Lésion lytique aggressive de l’aile iliaque droite, extension aux parties molles avec composante nécrotique. Biopsie percutanée radio-guidée : Sarcome d’Ewing EWS-Fli1 Lésions cartilagineuses • Ensemble hétérogène de tumeurs bénignes et malignes produisant du tissu cartilagineux. • Matrice cartilagineuse présente des caractéristiques spécifiques en imagerie qui permettent une approche diagnostique précise en association avec l’analyse sémiologique classique. • La présence de chondrocytes atypiques à l’examen anapath n’est pas spécifique d’une seule lésion. Lésions bénignes : • Chondrome – Central – Sous périosté – Des parties molles • • • Lésions malignes : Ostéochondrome Chondroblastome Fibrome chondromyxoïde • • • • • Chondrosarcome A cellules claires Conventionnel Secondaire Dédifférencié Mésenchymateux Chondrosarcome conventionnel • Lésion maligne aggressive. • Adulte d’âge moyen. • Fréquence des localisations au bassin : 30%. • Diagnostic anapath : biopsie chirugicale. • Différents grades de malignité. • Tumeur peu chimio et radio sensible. • TTT chirurgical est le seul curatif. Patient 50 ans TDM IRM Chondrosarcome de haut grade Chondrosarcome de grade 2 Chondrosarcome secondaire • Développé sur un ostéochondrome (exostose) préexistant . • Localisation d’un ostéochondrome aux ceintures est un facteur de risque de transformation maligne. • Maladie exostosante +++. • Suspect si coiffe cartilagineuse > 1 à 1,5 cm, sauf squelette en croissance. Maladie exostosante Patient 32 ans ostéochondrome connu. Douleurs récentes. Coiffe > 2 cm Chondrome / Chondrosarcome Diagnostic différentiel 22 ans Biopsie chirurgicale : 2 avis Chondrome vs chondrosarcome Chondrome / Chondrosarcome Diagnostic différentiel • Eléments sémiologiques suspects de chondrosarcome de bas grade : – – – – – Topographie axiale (ceintures et rachis). Topographie épiphysaire aux os longs. Taille > 5 cm. Evolutivité : augmentation de taille ou disparition des calcifications matricielles. Erosions corticales endostées profondes (>2/3 épaisseur) et à court rayon, contours lésionnels mal limités. – Appositions périostées et épaississement cortical. – Envahissement des parties molles. – Oedème péri lésionnel. • L’aspect radiologique reste globalement moyennement discriminant pour différencier chondrome et chondrosarcome de bas grade. • la douleur est le meilleur signe en faveur d’une atteinte maligne. Tout chondrome douloureux est suspect de chondrosarcome Chondrome / Chondrosarcome Chondrosarcome de grade 2 Tout chondrome du bassin est suspect de chondrosarcome. Chondrosarcome à cellules claires • Sous type de bon pronostic • Topographie épiphysaire. • Localisation préférentielle à l’épiphyse fémorale supérieure. • Rare . • Croissance lente, peu évolutif. Chondrosarcome à cellules claires Topographie épiphysaire +++ : diagnostic différentiel? Chondroblastome • • • • Tumeur cartilagineuse bénigne. Adulte jeune. Topographie épiphysaire. Lésion inflammatoire. Chondroblastome Le grand trochanter est une épiphyse. Lésions épiphysaires Gamme diagnostique limitée Chondroblastome Chondrosarcome à cellules claires Tumeur à cellules géantes Kyste osseux anévrysmal Ostéoblastome Tumeurs à composante fibreuse Métastases Lymphome Ostéomyélite circonscrite : abcès de Brodie Kystes sous chondraux (Ganglion cyst) Ostéoblastome • • • • Tumeur ostéogénique inflammatoire. Ubiquitaire (rachis +++). Diagnostic difficile . Même histologie que ostéome ostéoïde Dossier Dr Poussange Ostéome ostéoïde Arthropathie inflammatoire isolée, douleurs nocturnes. TDM +++ : visualisation du nidus Tumeurs à cellules géantes • • • • Dossier Dr Brunot Lésion épiphysaire bénigne. Potentiellement aggressive. Si cartilage de conjugaison fusionnés. Composante kystique anévrysmale fréquente. Kyste osseux anévrysmal • Lésion à composante vasculaire • Topographie épiphysaire, métaphysaire ou diaphysaire • Niveaux liquides/liquides en T2 FS et matrice multikystique • Peut être secondaire : TCG et chondroblastome ++. Lésions pseudo-tumorales Théophile, 9 ans, douleur brutale hanche G… Ostéomyélite circonscrite à streptocoque. Toujours discuter tumeur vs infection +++ Lésions pseudo-tumorales Dossier Dr Brunot Dysplasie fibreuse • • • • Lésion fibreuse bénigne. Mono ou polyostotique (Mc Cune Albright). Matrice en verre dépoli typique. Lésion peu évolutive (Lodwick 1A). Lésions pseudo-tumorales LSMFT : Liposclerosing myxofibrous tumor. Considéré comme une variante traumatique de dysplasie fibreuse. Région intertrochantérienne dans 85% cas. Liposclerosing myxofibrous tumour: a traumatized variant of fibrous dysplasia? Report of four cases and review of the literature. Histopathology. 2004 Oct;45(4):369-76Heim-Hall JM, Williams RP. Liposclerosing myxofibrous tumor: a radiologic-pathologic-distinct fibro-osseous lesion of bone with a marked predilection for the intertrochanteric region of the femur. Radiology. 1999 Sep;212(3):693-8.Kransdorf MJ, Murphey MD, Sweet DE. Lésions pseudo-tumorales Gaz intra kystique Géode sous chondrale = kyste de décompression Lésions pseudo-tumorales T1 FS T1 FS Gd+ “Pseudo-tumeur hémorragique” “Pseudo-tumeur hémophilique” Lésions pseudo-tumorales Lésions ostéolytiques diffuses Femme 28 ans, diabète insipide Histiocytose langerhansienne Homme 45 ans, NEM type 1 Hyperparathyroïdie : tumeurs brunes Lésions pseudo-tumorales Lésions condensantes diffuses Ostéopoecilie Multiples lésions condensantes punctiformes. Topographie périarticulaire. Dysplasie osseuse autosomique dominante. Respect du rachis et du crâne. Lésions pseudo-tumorales Lésions condensantes diffuses SAPHO QUIZZ Sharon, 16 ans gymnaste, douleur et tuméfaction d’évolution subaiguë après une compétition. Myosite ossifiante circonscrite QUIZZ TDM AP pour pancréatite aiguë… Hamartome fibrolipomateux du nerf sciatique Lésions osseuses tumorales du bassin : que retenir? • • • • • • Fréquence et aspect polymorphe des lésions secondaires +++ Si âge > 40 ans ou contexte néoplasique : bilan d’extension Si lésion primitive osseuse unique : analyse sémiologique : évolutivité? Lésion aggressive chez un adolescent ou jeune adulte : penser Ewing. Lésion aggressive cartilagineuse adulte : chondrosarcome. Se méfier des tumeurs cartilagineuses du bassin : fréquence des chondrosarcomes >> chondromes. • Si tumeur épiphysaire : gamme diagnostique limitée • Tumeur inflammatoire avec arthropathie: OO, chondroblastome, ostéoblastome • Penser aux lésions pseudo tumorales notamment ostéomyélite.