bienvenue à l`académie sonique

Transcription

bienvenue à l`académie sonique
PRÉSENTE LE 44 e MONTREUX
BIENVENUE
À L’ACADÉMIE
SONIQUE
Jack White (second
à partir de la gauche)
en compagnie
de son nouveau gang
d’artificiers: ils n’ont
peut-être pas inventé
la poudre, mais ils
savent la faire parler.
THE DEAD WEATHER Le dernier des supergroupes
concocté par Jack White donnera une pertinente
leçon de garage rock le samedi 3 juillet.
D
UN HYMNE À BRAILLER
A l’heure où même les seconds
couteaux du rock indépendant hésitent à s’aventurer sur scène sans
sortir la grosse artillerie, Jack a
rappelé aux foules qu’une six-cordes
et une batterie rudimentaire pouvaient faire autant de bruit que
Metallica et Muse réunis.
Le grand public s’est alors pris de
passion pour The White Stripes, un
duo improbable composé de White
et de Meg, sa fausse sœur mais
véritable ex-fiancée. A coups d’airs
primaires martelés au-delà de la
saturation, les White Stripes ont fait
découvrir à la jeune génération le
blues des pionniers et les raids soniques, menés jadis par Led Zeppelin,
tout en offrant aux supporters de
football un hymne à brailler («Seven
Nations Army») qui nous change un
peu du «We Are the Champions» de
Queen! Mais cet impressionnant
succès, loin d’embourgeoiser notre
héros, lui a surtout donné l’envie
d’assouvir sa passion en «couvrant»
d’autres registres.
LES SONS DU PASSÉ
Ainsi, en produisant la légendaire
chanteuse Loretta Lynn, White a pu
constater que sa dévotion envers les
sons du passé était favorablement
perçue par ceux qui l’avaient précédé sur le devant de la scène.
On a alors vu le jeune homme
faire allégeance aux tout-puissants
Rolling Stones dans «Shine a Light», le concert filmé par Martin
Scorsese, puis emménager à Memphis, la ville du roi Elvis dans
laquelle il prit pour femme Karen
ROCK AGAIN!
GARY MOORE
Depuis les années 1960, cet Irlandais
discret «mitraille» pour la bonne
cause du côté du rock, du jazz et
bien sûr du blues, son style de
prédilection. Habitué du festival (5
prestations depuis 2005 et une jam
mémorable aux côtés de BB King en
1999), le natif de Belfast revient à
Montreux (le même soir que Billy
Idol) pour faire parler la poudre.
Se souvenant de ses débuts dans le
power trio Skid Row et surtout de
son passage remarqué au sein de
Thin Lizzy, le mythique groupe hard
soul du regretté Phil Lynott, Moore
promet une nuit spéciale et très
rock. De quoi faire saliver ses
multiples admirateurs.
¯Auditorium Stravinski
mardi 6 juillet
Elson, un ex-mannequin qu’il vient
juste de transformer en chanteuse de
saloon.
À DÉCOUVRIR
MISSY «DÉLIT
MINEUR» ELLIOTT
À LA TABLE DES GRANDS
Depuis lors, on peut dire sans en
rajouter que Jack White est l’un des
personnages les plus influents du
rock actuel. Lorsqu’il ne compose
pas un générique pour James Bond
(«Another Way to Die» avec Alicia
Keys), il s’invite à la table des
grands pour parler accords et riffs
meurtriers en compagnie de Jimmy
Page ou de The Edge dans un
documentaire («It Might Get
Loud») hilarant de prétention. Incapable du moindre relâchement, il
fait ensuite le pari de réintroniser
Wanda Jackson, ex-divinité du rockabilly aujourd’hui âgée de 73 ans.
Ces bonnes affaires risquent bien
d’avoir porté un coup fatal aux
Whites Stripes, groupe qui nécessite un investissement à temps
complet.
Toutefois, histoire de se dérouiller
les doigts tout en prouvant au monde
qu’être musicien compte autant pour
lui que de posséder les numéros de
portable des membres des Stones ou
ceux des ex-Led Zeppelin, Jack «la
orsqu’elle a débarqué dans le
rap il y a une quinzaine d’années, avec ses trainings Adidas, ses chaînes en or, son rouge à
lèvres fuchsia et ses manières de
mauvais garçon, elle se faisait appeler «Misdemeanor». Traduisez par:
«petit larcin» ou «égard de conduite».
Une entrée par effraction remarquée,
dans un monde dominé alors par une
bande de rappeurs et producteurs bien
machos, peu enclins à laisser à leurs
«sœurs» une place
autre
que celle de la
potiche soumise et bien
roulée.
L
Floria Sigismondi/Warner Music
ésormais, chaque fois qu’un
projet rock’n’roll un peu
flashant voit le jour, on peut
être sûr que Jack White n’est pas
loin. Le natif du Michigan (il a vu le
jour à Détroit en 1975 sous le nom
de John Anthony Gillis) s’impose
comme le passeur incontournable entre l’Ancien et le NouveauMonde. Passeur alors qu’on raconte
partout que le rondelet Jack est une
rock-star dotée de pouvoirs surhumains? Sans aucun doute! Certes,
le garçon a beaucoup fait parler de
lui dans la première moitié de
la décennie écoulée en reprenant à
son compte le vieux principe de
Hound Dog Taylor: pas besoin
d’une basse pour vous mettre la tête
à l’envers.
l 33
du 2 au 17 juillet 2010
JAZZ FESTIVAL
Fabrice Coffri
ni/AFP
32 I LE
Main chaude» nous refait régulièrement le coup du supergroupe. Sous
les regards ébahis de la presse «branchouille» qui n’a jamais entendu
«GET BEHIND
ME SATAN»
«CONSOLERS
OF THE LONELY»
«SEA OF
COWARDS»
«YOU KNOW I’M
NO GOOD»
En 2005, histoire de
confondre des détracteurs qui jugent que
leur formule guitare-batterie est
limitée, les White Stripes enregistrent
cet album dominé par le piano et les
marimbas! Mais la sauvagerie demeure et le duo signe un chef-d’œuvre
brûlant et injustement sous estimé.
Distr. Musikvertrieb
Regardez
Vos tympans
sontl’interview sur
délicatswww.lematin.ch/sheryl
et la musique
actuelle vous déçoit?
Alors plongez sans retenue au cœur
de la fournaise du second disque des
Raconteurs paru en 2008. Tout n’est
ici que mélodie, saturation et nostalgie d’un âge d’or où les musiciens
savaient résister aux pressions de
leurs directeurs artistiques.
Distr. Musikvertrieb
Certes, les Dead
Weather sont plus obsédés par la jam que par la
composition. Ce second album qui
vient de paraître claque pourtant
comme le moteur d’un bolide de
stock-car. Et lorsqu’on aime le garage
teigneux, les basses élastiques et les
plans vaudous à l’orgue, l’essentiel
est là.
Distr. Warner
Pour prouver qu’il est
bien le gardien de la
flamme, Jack White
vient de sortir Wanda Jackson,
73 ans, de sa retraite.
Flattée par l’intérêt du garçon, l’exreine du rockabilly sort le grand jeu
sur cette reprise bien arrangée du
classique d’Amy Winehouse. Un
album suivra à l’automne.
Disponible en format digital
Photos DR
QUATRE GRANDS TRAVAUX DE MONSIEUR JACK
parler de Cream, de Blindfaith ou du
Jeff Beck Group, il appose son
empreinte sur le mur du son en
recyclant avec érudition trente années de bruit et de fureur en compagnie de The Raconteurs (combo où
s’illustre le talentueux songwriter
Brendan Benson) ou de The Dead
Weather. Il y a deux ans, c’est au
sein des premiers nommés qu’on l’a
vu à Montreux débusquer toutes
guitares dehors un rock seventies
que l’on croyait perdu (Wishbone
Ash, Wings) pour le confronter avec
ce punk garage qui demeure au
centre de ses préoccupations.
Cet été, on le reverra en exclusivité suisse avec The Dead Weather,
le supergroupe ultrachic qu’il a composé avec la chanteuse enragée des
Kills (Alison Mosshart), un Raconteurs (Jack Lawrence) et un Queens
of the Stone Age (Dean Fertita).
Ensemble, ce joli monde customise
une machine spatio-temporelle qui
atterrit en vrombissant au cœur d’un
rock psychédélique, sale comme une
baraque pour pêcheurs abandonnée
dans un coin du Bayou hanté. Après
un premier album éponyme, cette
académie du riff outrancier vient de
publier un second essai axé sur la
jam supersonique qui se déhanche
parfois de manière libidineuse au
son d’un orgue funky. Le temps est à
l’orage, preuve que le bon élève
White a tout compris… £
Jean-Phlippe Bernard
¯Miles Davis Hall
samedi 3 juillet
Voir notre dossier complet:
www.lematin.ch/mjf
Un habit que Missy Elliott, disciple de KRS One et Queen Latifah,
n’a jamais trouvé très ajusté à sa
petite, mais robuste taille. Bien dans
ses baskets (collectionneuse, elle en
possède des centaines de paires!), la
gamine de Portsmouth, dans l’Etat
de Virginie, préfère la marque à trois
bandes aux sacs Gucci et la casquette de travers aux boucles blondes platine. Un look old school et
urbain taillé à la mesure de son flow
impétueux et révolutionnaire, mis en
boîte par Timbaland, son ami fidèle
et talentueux producteur.
«Supa Dupa Fly», son premier
album, retourne le hip-hop comme
une crêpe en 1997, à coups de
rythmes improbables et de lyriques
venus d’ailleurs. Missy et Timbaland
posent alors la première pierre d’un
édifice r’n’b sur lequel plusieurs
artistes majeurs de la dernière décennie graveront leurs noms: Jay-Z,
Aaliyah, Outkast, Method Man, Ginuwine ou encore Mary J. Blige. A
l’heure d’étrenner son 7e album,
«Bloc Party», Missy «délit mineur»
Elliott revient à Montreux pour une
nouvelle incartade sonique au Stravinski, en compagnie du non moins
délictueux Tricky. £
Julien Rouyer
¯Auditorium Stravinski
lundi 5 juillet
³«Bloc Party» (dist. Warner)
Missy Elliott, un cœur
en marshmallow sous des airs
de panthère. Warner Music