l`actualite sociale et juridique questions/reponses question
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l`actualite sociale et juridique questions/reponses question
L’ACTUALITE SOCIALE ET JURIDIQUE OCTOBRE 2009 - N°14 SOMMAIRE QUESTIONS / REPONSES REGLEMENTATION Page 1 Page 2 et 3 L’extension du CTP à six nouveaux bassins d’emploi. Aides à l’embauche des apprentis. Aide à l’embauche en contrat de professionnalisation. SMIC et Minimum Garanti Dois-je organiser la portabilité des droits de prévoyance pour les salariés ? JURISPRUDENCE Harmonisation des règles de calcul des effectifs. Le bulletin de paie électronique. Nouvelle procédure d’instruction des accidents du travail. Page 4 Egalité de traitement et avantage conventionnel réservé aux salariés cadres. Dispense de préavis et droit à aux JRTT. QUESTIONS/REPONSES QUESTION : REPONSE : PORTABILITE PREVOYANCE ET Dois-je organiser portabilité des droits prévoyance pour salariés ? la de les L’article 14 de l’accord national interprofessionnel (ANI) du 11/01/2008, modifié le 18/05/2009, prévoit que les salariés garderont le bénéfice des garanties des couvertures complémentaires santé et prévoyance appliquées dans leur ancienne entreprise pendant leur période de chômage et pour des durées égales à la durée de leur dernier contrat de travail, dans la limite de 9 mois. Un arrêté d’extension a été publié le 7 octobre 2009. Malgré cet arrêté, l’ANI n’est pas applicable dans notre branche. En effet, il a été signé que par le MEDEF, l’UPA et la CGPME. Il est applicable depuis janvier 2008 aux adhérents de ces organisations syndicales, et depuis l’arrêté d’extension, à l’ensemble des entreprises relevant des secteurs de l’industrie, du commerce, des services, et de l’artisanat. Ainsi, cet accord ne sera pas applicable à notre branche qu’à compter de la publication au journal officiel de l’arrêté d’élargissement, qui « élargira » justement son champ d’application aux secteurs de l’économie sociale, l’agriculture et/ou les professions libérales. Compte tenu de l’opposition de certains secteurs, cette procédure ne devrait pas aboutir très rapidement. Toutefois, il convient de noter que notre branche dispose de certaines dispositions prévoyant l’extension ou la prorogation des garanties conventionnelles. Ainsi, l’avenant 23 en date du 27 avril 2009 précise différents niveaux de maintien des garanties pour les anciens salariés ou les ayants droits. Un employeur doit obligatoirement connaître ces dispositfs et informer ses salariés des droits au maintien de l’assurance. En effet, les employeurs ont une obligation générale d’information en matière de prévoyance. La non exécution de cette obligation peut être sanctionnée par d’importants dommages et intérêts. L’avenant 23 est en téléchargement sur notre site www.snefos.fr SNEFOS 14, passage Dubail 75010 PARIS - Tèl : 01.46.07.51.61 - Fax : 01.46.07.44.50 Site Internet : www.snefos.fr Directeur de Publication : Jean-Pierre CORNALI - Dépôt légal : 4ème trimestre 2009 - ISSN : 1950-4985 1 SYNDICAT NATIONAL EMPLOYEURS DES FOYERS, RESIDENCES ET SERVICES POUR JEUNES REGLEMENTATION L’EXTENSION DU CTP A SIX NOUVEAUX BASSINS D’EMPLOI : Décret n°2009-607 du 29/05/2009, décret n°2009-854 du 08/07/2009, arrêtés du 29/05/2009 et arrêté du 08/07/2009. Dans les entreprises de moins de 1000 salariés, l’employeur doit proposer une convention de reclassement personnalisée aux salariés licenciés pour motif économique. Cette CRP est remplacée actuellement dans certains bassins d’emploi par un contrat de transition professionnelle (CTP) lequel prévoit des prestations visant à assurer retour rapide à l’emploi des salariés licenciés. Ce CTP a été mis en place à titre expérimental, pour une durée d’un an, en 2006. Aujourd’hui, face à la crise économique, cette expérimentation a été prolongée jusqu’en décembre 2009. La liste des bassins est la suivante : Auxerre Saint-Quentin Dreux Vallée de l’Arve Les Mureaux-Poissy Hagetmau A savoir… Pour toutes les associations qui sont situées dans ces bassins, il est extrêmement important de télécharger sur : www.legifrance.gouv.fr les arrêtés susmentionnés précisant la liste des communes concernées. AIDES A L’EMBAUCHE DES APPRENTIS : Décrets n°2009-693 et n°2009-695 du 15/06/2009. Deux types d’aides temporaires sont proposées aux employeurs embauchant des apprentis jusqu’en 2010. L’aide dépend de l’effectif de l’association. 1° Zéro charges apprentis : Dans les associations employant 11 salariés et plus, une aide est accordée pour une durée de 12 mois au titre des rémunérations versées aux apprentis à compter du 01/05/2009. Cette prime vise à prendre en charge les cotisations sociales restant dues par les employeurs. En effet, elle est calculée sur la base de la rémunération versée en fonction de l’âge et de l’ancienneté de l’apprenti. Conditions : - L’embauche doit avoir une durée effective supérieure à deux mois. - Elle doit intervenir entre le 24/04/2009 et le 30/06/2010. Exclusions : - Les entreprises qui ne sont pas à jour de leurs obligations déclaratives et de paiement à l’égard des URSSAF. - Les entreprises qui ont procédé dans les 6 mois qui précédent l’embauche à un licenciement sur le poste pourvu par le recrutement de l’apprenti. - Les entreprises qui ont rompu un contrat de travail avec le même apprenti postérieurement au 24/04/2009. Procédure - La demande est déposée auprès du Pôle emploi dans les 3 mois qui suivent le recrutement. - Chaque trimestre, l’employeur adresse au pôle emploi les éléments permettant de calculer cette aide. 2° Aide à l’embauche d’un apprenti supplémentaire: En plus de la mesure « zéro charges », les associations de moins de 50 salariés, peuvent bénéficier d’une aide d’un montant de 1800 €, pour l’embauche de leur premier apprenti ou un apprenti supplémentaire. 600 € sont versés à l’issue des 3 premiers mois d’exécution du contrat, le solde est versé après 6 mois d’ancienneté. Conditions : - Elle doit intervenir entre le 24/04/2009 et le 30/06/2010. - L’embauche doit accroitre le nombre d’apprentis présents dans l’entreprise au 23/04/2009. - L’effectif de l’entreprise est apprécié au 31/03/2009, tous établissements confondus, en fonction de la moyenne au cours des 3 premiers mois de 2009 des effectifs déterminés chaque mois. Exclusions : - Les entreprises qui ne sont pas à jour de leurs obligations déclaratives et de paiement à l’égard des URSSAF. - Les entreprises qui ont procédé dans les 6 mois qui précédent l’embauche à un licenciement sur le poste pourvu par le recrutement de l’apprenti. - Les entreprises qui ont rompu un contrat de travail avec le même apprenti postérieurement au 24/04/2009. Procédure - La demande est déposée auprès du Pôle emploi dans les 3 mois qui suivent le recrutement. A savoir… Vous pouvez télécharger les formulaires de demande de prime sur le site: http://www.entreprises.gouv.fr/jeunesactifs/zero -charge-apprenti.html http://www.entreprises.gouv.fr/jeunesactifs/aide -embauche-apprenti.html AIDES A L’EMBAUCHE EN CONTRAT DE PROFESSIONNALISATION : Décrets n°2009-693 et n°2009-695 du 15/06/2009. Une aide temporaire pouvant aller jusqu’à 2000€ est octroyée par l’Etat aux employeurs concluant un contrat de professionnalisation avant le 30/06/2010. Conditions : - Le contrat de professionnalisation doit être conclu entre le 24/04/2009 et le 30/06/2010. - Le jeune doit avoir moins de 26 ans au jour de la signature du contrat. - La durée effective du contrat doit être supérieure à 1 mois. Exclusions : - Mêmes exclusions que pour l’aide à l’embauche des apprentis. Procédure : - L’employeur adresse le formulaire la demande au Pôle emploi à l’issue du deuxième mois d’exécution du contrat. L’Actualité Juridique et Sociale N°13 - Avril 2009 2 REGLEMENTATION Suite… - La demande d’aide doit être accompagnée d’une copie du contrat de professionnalisation enregistré par la DDTEFP. Cette aide est égale à 1000€ pour un salarié à temps plein et elle est portée à 2000 € si le jeune embauché n’ayant pas le niveau bac (le montant de l’aide est proratisé en fonction de la durée du travail du salarié). La première moitié de l’aide est versée dans le mois suivant la réception du formulaire de demande d’aide. Le solde de l’aide, correspondant à la seconde moitié de l’aide, est versé dans le mois suivant la réception du formulaire attestant de la présence du jeune dans l’entreprise, à l’issue du sixième mois d’exécution du contrat de professionnalisation A savoir… Vous pouvez télécharger les formulaires de demande de prime sur le site: http://www.entreprises.gouv.fr/jeunesactifs/ai de-embauche-contrat-professionnalisation HARMONISATION DES REGLES DE DECOMPTE DES EFFECTIFS POUR CERTAINES COTISATIONS SOCIALES OU REDUCTIONS DE CHARGES : Décrets n°2009-775 et n°2009-776 du 23/06/2009 Désormais, les règles de calcul des effectifs pour : - la participation des employeurs à la formation professionnelle continue, - l'exonération des charges sociales dont bénéficient les employeurs d’apprentis, - la réduction « Fillon » et la déduction forfaitaire de cotisations patronales pour heures supplémentaires, - la contribution supplémentaire Fnal, - et du versement de transport. Sont les suivantes : - Les salariés sont pris en compte conformément aux dispositions des articles L 1111-2, L 1111-3 et 1251-54 du Code du travail. - L’effectif est calculé le 31/12, tous établissements confondus, et il est égal à la moyenne déterminée chaque mois de l’année civile. - Les effectifs du mois sont calculés en tenant compte des salariés titulaires d'un contrat de travail le dernier jour de chaque mois, y compris les salariés absents. - Les mois au cours desquels aucun salarié n’est employé ne sont pas pris en compte. SMIC ET MINIMUM GARANTI : Décret 2009-800 du 24 juin 2009 Smic : A compter du 1er juillet 2009, le taux horaire du Smic est égal à 8,82 €, au lieu de 8,71 € depuis le 1er juillet 2008. Le Smic mensuel, applicable à partir du 1er juillet 2009, s'établit à 1 337,700 € sur la base de la durée légale de 35 heures (base 151,67 heures). Depuis l’avenant 24, l’ER 1 est supérieur au SMIC. Le minimum garanti : Il est maintenu à 3,31 € à compter du 1er juillet 2009. LE BULLETIN DE PAIE ELECTRONIQUE : Loi n°2009-526 du 12/05/2009 L’article 26 de la loi de simplification du droit modifie les articles L 3243-2 et L 3243-3 du Code du travail concernant le paiement du salaire. Désormais, il sera possible de délivrer les bulletins de salaires par voie électronique, sous réserve : - que le salarié donne son accord préalable. Il faut recueillir l’accord individuel de chaque salarié. Il faudra continuer à remettre le bulletin de paie « papier » à ceux ayant refusé de donner leur accord. - le format électronique doit garantir l’intégralité des données. Le document original ne doit pas pouvoir être volontairement ou involontairement modifié. Le bulletin de salaire doit être conservé par l’employeur pendant au moins 5 ans. NOUVELLE PROCEDURE D’INSTRUCTION DES ACCIDENTS DU TRAVAIL: Décret n° 2009-938 du 29 juillet 2009 et Circulaire N°DSS/2C/2009/267 du 21 août 2009. Le décret du 29 juillet 2009 vise à sécuriser la procédure d’instruction des accidents du travail et maladies professionnelles. 1° Point de départ du délai d’instruction A partir du 01 janvier 2010, le délai ne commencera à courir que lorsque la CPAM aura reçu le DAT et le CMI. Le salarié aura donc 2 ans pour transmettre le certificat à la caisse. 2° Information des parties pendant l’instruction A partir du 01 janvier 2010, la CPAM est tenue de procéder à une information de la victime ainsi que de l’employeur avant de prendre sa décision dès lors qu’elle procède à une enquête ou à l’envoi d’un questionnaire, que ce soit à la suite des réserves motivées de l’employeur ou si la caisse l’estime nécessaire. La CPAM doit communiquer à la victime et à l’employeur, par tout moyen permettant de déterminer la date de réception, au moins 10 jours francs avant la prise de décision, l’information sur les éléments recueillis et susceptibles de leur faire grief, ainsi que sur la possibilité de consulter le dossier. Si aucune mesure d’instruction n’est nécessaire, il n’y a pas lieu de procéder à cette information. L’employeur peut émettre des réserves motivées, correspondant à la contestation du caractère professionnel de l’accident et à ce titre, elles ne peuvent porter que sur les circonstances de temps et de lieu de celui-ci ou sur l’existence d’une cause totalement étrangère au travail. 3° Notification des décisions sur le caractère professionnel ou non professionnel de l’AT ou MP En cas de reconnaissance du caractère professionnelle, la caisse enverra la notification par tout moyen permettant d’en déterminer la date de réception. Le courrier doit préciser les délais et voies de recours. L’employeur aura 2 mois pour contester sous peine de forclusion. La victime recevra un courrier simple. Si le caractère professionnel n’est pas reconnu, c’est le salarié qui recevra un courrier recommandé. Dans l’hypothèse d’un recours, il n’y pas lieu d’appeler en la cause l’employeur, car la décision initiale lui restera acquise. 3 L’Actualité Juridique et Sociale N°13 - Avril 2009 JURISPRUDENCE EGALITE DE TRAITEMENT ET AVANTAGE CONVENTIONNEL RESERVE AUX CADRES: Cass. Soc. 01/07/2009 n°07.42-675 DISPENSE DE PREAVIS ET DROIT A AUX JRTT: Cass. Soc. 08/04/2009 n°07.44-068 Faits : Un salarié demande un rappel d’indemnité de congés payés sur la base du non respect du principe d’égalité de traitement. En effet, dans son entreprise, un accord collectif prévoit que les salariés non cadres bénéficient de 25 jours de congés payés par an alors que les cadres bénéficient de 30 jours de congés payés par an. Il estime donc que cette différence de traitement n’est pas justifiée et qu’à ce titre, l’employeur doit lui régler 5 jours de congé payé par an supplémentaires sur 5 ans. L’employeur refuse cette demande. Il considère que rien n’interdit à l’employeur et aux délégués syndicaux de l’entreprise de négocier des avantages particulier pour les cadres, notamment en raison des contraintes spécifiques liées à ce statut. Faits : A l’occasion d’un licenciement pour insuffisance professionnelle, l’employeur dispense la salariée d’exécuter le préavis prévu dans son contrat de travail. La salariée qui par la suite conteste son licenciement, demande en plus le paiement des jours de RTT qu’elle aurait acquis pendant l’exécution normale de son préavis, à savoir un jour franc par mois de travail effectif. Or, l’employeur refuse de payer des jours de RTT en estimant que leur acquisition dépend de l’accomplissement d’un travail effectif et que la dispense de préavis entraîne nécessairement la dispense de l’exécution de la prestation de travail. Problèmes juridiques : Un avantage conventionnel peut-il être réservé aux seuls cadres ? Dans quelle mesure l’octroi de cet avantage peut se justifier ? Solution : OUI. Les juges considèrent que l’octroi d’un avantage conventionnel aux seuls cadres n’est pas illicite à condition que ce dispositif soit justifié par des raisons objectives et pertinentes. Pour la Cour de cassation, et c’est l’intérêt primordial de cet arrêt, la seule différence de catégorie professionnelle ne saurait en elle même justifier, pour l'attribution d'un avantage, une différence de traitement entre les salariés placés dans une situation identique au regard dudit avantage. En l’espèce, l’employeur affirmait que l'importance des responsabilités qui leur sont confiées, justifient une différence de traitement. Or, pour la Cour de cassation, cela n’est pas une raison suffisamment objective et pertinente. D’ailleurs, dans un arrêt du 20 février 2008, la Cour de cassation avait déjà estimé que l’octroi de tickets restaurants aux seuls salariés non cadres, alors que tous les salariés de l’entreprise bénéficiaient de l’accès à un restaurant interentreprises ne se justifiait pas. Problèmes juridiques : La dispense de l’exécution du préavis, à l’initiative de l’employeur, ouvre-t-elle droit pour le salarié au versement d’une indemnité de JRTT pour les jours qu’il aurait normalement acquis pendant cette période ? Solution : OUI, selon les juges la dispense de l'exécution du préavis par l'employeur n'entraîne aucune diminution des salaires et avantages que le salarié aurait perçus s'il avait accompli son travail jusqu'à l'expiration du préavis ; il s'en déduit que l'employeur ne peut priver le salarié du bénéfice des jours de RTT auxquels celui-ci aurait pu prétendre s'il avait travaillé durant le préavis. Alors que la Cour d’Appel rappelle bien que le préavis payé mais non exécuté n’est pas assimilé à du travail effectif, et que de ce fait, il ne permet pas au salarié d’acquérir de JRTT, pour la Cour de cassation la logique est différente. Pour les juges, l'indemnité compensatrice de JRTT non pris par le salarié à la date de la rupture de son contrat de travail, prévue par l'accord d'entreprise de RTT, correspond à l'acquisition d'heures de travail accomplies entre la 35e et la 39e heure de chaque semaine, en sorte qu'elle présente le caractère d'une rémunération habituelle et normale du salarié. S’agissant d’une rémunération habituelle, elle ne peut pas être écartée en cas de dispense de préavis. En pratique : Il convient de s’interroger sur la pertinence et l’objectivité des distinctions, entre les salariés cadres et non cadres, retenues dans les accords d’entreprise ainsi que dans le cadre des décisions unilatérale. Aucune distinction ne saurait être faite entre cadres et non cadres si cette mesure n’est pas justifiée par un élément pertinent, objectif et mesurable. Voir pour plus d’informations : Cass. Soc 20/02/2008 n°05-45601 En pratique : Si vous dispensez votre salarié d’accomplir son préavis et si vous disposez au sein de votre association d’une organisation du temps de travail prévoyant la prise de JRTT, il conviendra de les prendre en compte au moment du calcul de l’indemnité de préavis. Voir pour plus d’informations : Article L 1234-5 du code du travail. 4 L’Actualité Juridique et Sociale N°13 - Avril 2009