Notes de spectacle sur Roméo et Juliette DECOR Pas de lever de

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Notes de spectacle sur Roméo et Juliette DECOR Pas de lever de
Notes de spectacle sur Roméo et Juliette
DECOR
Pas de lever de rideau.
Utilisation de la salle comme d’un lointain avec départs ou arrivées de personnages ou départs par les coulisses
latérales. Peut-être besoin de retrouver la diversité des lieux du théâtre élisabéthain.
Rupture du 4ème mur : le valet qui demande au public de lire la liste des invités ou Benvolio qui montre le public pour
évoquer d’autres jeunes femmes à courtiser. Surtout : adresse initiale du chœur (formation triangulaire avec tous les
comédiens)
Plateau noir
3 modules déplaçables pour créer espace haut/bas et même passage intérieur (la nourrice par exemple), assortis de
montées d’escaliers (utilisées seules lors de la rencontre de J et Pâris chez Frère Laurent). Possibilité de dessiner à la
craie : étoiles, « la nuit sera blanche et noire » à l’entracte = symbole des deux couleurs de Juliette et Roméo et peutêtre allusion à leur nuit d’amour, la silhouette de J symbolisant sa mort, dernier message « la mort n’existe pas » =
on est passé dans le mythe.
= mise en évidence de l’artifice théâtrale // le monde est un théâtre ?
1 piano sur roulettes : a permis de souligner qq scènes par la musique.
1 coiffeuse avec lumières pour maquillage (-> rappel de l’art théâtral comme la vision partielle des coulisses ? A
noter que les armes qui vont être utilisées par les deux amants sont présentes dès le début dans cette coiffeuse :
destin déjà scellé ?)
Qq tables : piste de danse, repas, tombeau final
2 palmiers déplaçables et déplacés (pour mimer la forêt, la fête). Côté déplacé du palmier : artifice théâtral.
1 rideau rouge transparent : thèmes du sang, de la fête => une certaine mise en abyme. Sorte de filtre pendant la
fête qui met à distance les invités : devraient s’amuser mais en réalité ils sont très statiques = dénonciation de
l’apparence. Il constitue aussi un écran entre J et R lors de la fête.
Lumières : plusieurs rangées de néon au lointain, 1 rangée plafond de projecteurs, des éclairages latéraux, 1 petite
lampe qui descend des cintres pour le repas Pâris/père de J, fonction aussi d’étoile. Alternance de lumières pour
rendre compte de celle des jours et des nuits.
 Assez fonctionnel, pas de portée réaliste car assez schématique. Par exemple la coiffeuse est utilisée par
différents personnages. Mobilité facile pour passer d’un lieu à un autre.
Couleurs dominantes : noir, rouge, blanc (avec le plein feu). Eclairage partiel du public.
Accessoires : corde pour escalader jusqu’à la chambre de J devient corde pour se pendre, l’arme qui est présente
tout au long de la pièce, les masques pour le carnaval (et chapeau, cotillons, guirlandes lumineuses) à noter le
masque de Lion pour Tybalt qui incarne sa férocité, une épée de bois, poignards, bas noirs pour mettre sur le visage,
verre avec poison issu de la fleur évoquée dès la 1ère apparition de frère Laurent dans les bois, voile noir et cigarette
pour passer de T à Lady C, le chapeau pour passer du père de J à Pâris, tables, seau pour laver la craie, talc pour
cendres finales.
Théâtre 2011/2012
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Différents rôles joués par le même comédien : Tybalt/ Lady Capulet (relations ambigües ou peut-être pour rappeler
le peu d’importance de la femme dans la société de l’époque ; de toute façon LC ne parvient pas à protéger sa fille,
le souhaite-t-elle vraiment ?) ; Escalus/ valet/ apothicaire/ Frère Jean ; Roméo/ son père ; Père de Juliette/ Pâris (=
mêmes sentiments pour J ? une certaine ambiguïté ; de toute façon Pâris représente le gendre idéal pour le père de
J, c’est une sorte de projection de lui-même, J est sensée passer de l’autorité de son père à celle de son mari) ;
Mercutio/Samson
COSTUMES
Contemporains : costume noir pour Roméo et Escalus (+ nœud papillon), costume crème pour père de J, Pantalon
noir pour T, tenues militaires (treillis) pour Mercutio, frère Laurent reconnaissable au chapeau et à la croix, long
manteau.
 Dimension atemporelle
Roméo flottant dans le pardessus de son père : pas encore un homme ? ou infantilisation des adultes ?
Seule tenue claire : J en robe longue blanche à bretelles, très simple, pieds nus = tenue angélique
Nourrice : assez strict avec jupe foncée au-dessous du genou, corsage gris, écharpe
Corps visibles : Roméo torse nu sous sa veste, Tybalt torse nu toute la pièce.
TEXTE : nouvelle traduction
Lexique vulgaire actuel : J traitée de « salope » par son père et blagues obscènes des amis de Roméo pour assurer
leur virilité
Jeux de mots : secouer sa poire/ to shake his pear
Blagues du valet
Alternance des registres de langue (cf diversité des spectateurs au XVIè)
Scènes marquantes
- Plaisanteries sexuelles avec Roméo d’abord (connotations homosexuelles) puis la nourrice avec fin sur
Mercutio nu. Ce sont de sales gosses à qui la loi ne fait pas peur. Ils désobéissent ouvertement au Prince, ils
se croient tout permis.
- La nuit d’amour J/R : beau jeu d’éclairage, côté aérien
- Le balcon
- J maltraitée par son père : scène en boucle : réflexion sur les rapports fille/père marquées par
l’affrontement ?
- Le repas Pâris/ père de Juliette : sorte de schizophrénie
Thèmes mort/ amour intimement liés. D’ailleurs 1ère apparition de J avec arme à la main. Pressentiment de Juliette
après nuit d’amour, cauchemar de J en prévision de l’enfermement dans le tombeau). Masque de squelette porté
par Roméo. Crâne astiqué par le clown/valet
Théâtre 2011/2012
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Structure duale de la pièce : chaque personnage se voit en un double affilié à l'une des Maisons Rivales.
Mise en scène très dynamique (stichomythie dans scènes de dispute par exemple I,1), qui souligne aussi peut-être la
fuite en avant de la pièce. Alternance des registres dramatique, comique, pathétique, tragique. Texte projeté. Pas de
mièvrerie.
Dans cette pièce, l’amour est une guerre.
Théâtre 2011/2012
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