ILS ONT SAUVÉ LA LA DISCO DE LEUR JEUNESSE
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ILS ONT SAUVÉ LA LA DISCO DE LEUR JEUNESSE
SUISSE SUISSE LE MATIN SAMEDI 3 NOVEMBRE 2012 Laurent de Senarclens SAMEDI 3 NOVEMBRE 2012 LE MATIN Rolf Sigg (à g.) et Philippe Nantermod, les sauveurs du Saf. ● FACEÀFACE L’association Ecologie et Population a déposé hier à la Chancellerie fédérale son initiative «Halte à la surpopulation». Ecopop veut préserver les ressources naturelles de la Suisse en limitant l’immigration et en investissant 10% de l’aide au développement dans la planification familiale. Le débat est bouillant. ESTON VRAIMENT TROP NOMBREUX EN SUISSE? ILS ONT SAUVÉ LA DISCO DE LEUR JEUNESSE SOLIDARITÉ Les résidents de Morgins (VS) ont répondu au SOS de trois amateurs et racheté l’unique boîte de nuit de la station, menacée de disparaître. es stroboscopes du Saf, l’unique discothèque de la station morginoise (VS), joueront à nouveau de leurs éclairs cet hiver, tandis que la jeunesse locale et les touristes se déhancheront sur la piste de danse. Une bonne partie d’entre eux en sont d’ailleurs les nouveaux actionnaires. Tous ont en effet investi de leur poche pour sauver l’établissement. Un élan de solidarité qui a fait suite au SOS lancé cet été par trois enfants du pays, Philippe Nantermod, doctorant en droit, également député suppléant (PLR), et ses deux compères commerçants Rolf Sigg et Médéric Landois. Si, il y a quelques mois encore, L l’avenir du Saf était incertain, il n’en est plus rien grâce à la ténacité de ces trois locaux, soutenus par les résidents de la station. «Cette boîte de nuit, c’est toute notre jeunesse!» lance Philippe Nantermod. Pas question donc de la laisser s’éteindre. Fermé depuis la fin de la dernière saison hivernale en raison d’une faillite, le Saf était appelé à devenir un local à skis. 160 000 francs récoltés Mais c’était compter sans les trois sauveurs morginois, bien décidés à redonner un nouveau souffle à «leur» boîte de nuit. «Nous avons interpellé les résidents de Morgins pour récolter la somme nécessaire au rachat du Saf, à savoir 105 000 francs», expliquent les trois instigateurs de ce sauvetage. A leur grande surprise, 160 000 francs ont été réunis au final, ce qui correspond à environ 90 actionnaires. Parmi eux, des groupes de jeunes, mais aussi bon nombre de commerçants, sans oublier des habitants et des touristes de tout âge, y compris un octogénaire… La mobilisation, qui a fait l’unanimité, réjouit Serge Monay, ancien directeur de l’Office du tourisme de Morgins: «C’était une superbe idée! Je l’ai d’ailleurs soutenue, car on ne peut pas prétendre être une station familiale sans animation de ce genre.» Les commerçants applaudissent également cette initiative, comme en témoigne Pauline Charles, patronne du Crystal Pub: «L’offre n’est pas très étoffée dans la station. Laisser disparaître cette discothèque aurait Estil urgent de stopper la croissance de la population? été impensable; elle fait partie de la vie du village et permet tant aux hôtes qu’aux jeunes du coin de s’amuser sans devoir prendre leur véhicule pour rejoindre la plaine.» Même son de cloche chez les riverains du Saf, pourtant réticents en raison des nuisances. Mais ils ont joué le jeu. Pour preuve, quatorze copropriétaires de l’immeuble ont acheté une action du Saf. «Si les nouveaux gérants respectent les conditions, je ne vois pas où est le problème», remarque le promoteur immobilier François Fracheboud. Une gestion qui sera certainement réglée comme du papier à musique puisque confiée aux dirigeants de la célèbre boîte de nuit lausannoise le Loft. En attendant, des travaux devront être réalisés avant la réouverture officielle du Saf, prévue à l’occasion du Morgins Festival, le 8 décembre prochain. ● CHRISTINE SCHMIDT [email protected] Nestlé se tourne vers l’alimentation médicale INAUGURATION Nestlé a inauguré hier à l’EPFL son Institute of Health Sciences (NIHS). La multinationale veut se positionner en leader des aliments qui serviront à prévenir des maladies chroniques. Le conseiller fédéral Alain Berset a salué l’investissement 7 privé dans la recherche, qui doit toutefois rester libre. Deux ans après l’annonce du projet de Nestlé et de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), l’institut a été porté sur les fonts baptismaux en grande pompe dans le Quartier de l’inno- Alain Berset a visité le laboratoire de l’institut. Keystone/Laurent Gillieron vation de la Haute Ecole. Quelque 500 millions de francs devraient être investis durant la décennie. Face à des maladies chroniques comme l’obésité ou le diabète, Nestlé entend mettre à terme sur le marché des aliments d’une nouvelle génération. ● ATS P. R. «Oui, parce que nous avons C. A. «Non. Le taux de natalité est déjà dépassé la capacité de notre pays. Mais cela ne veut pas dire qu’on peut prendre des mesures immédiates. Le sujet est délicat. Je ne soutiens pas des mesures autoritaires. La nouvelle politique à instaurer prendra du temps.» actuellement stable en Suisse. Nous ne nous trouvons pas face à un problème d’augmentation de la population mais d’accompagnement par les pouvoirs publics. Nous manquons d’infrastructures: écoles, transports, etc.» L’initiative joue la nature contre l’homme? P. R. «Non, elle joue la préserva- C. A. «Oui, et c’est insupportable. tion de la nature pour l’être humain. Beaucoup de nos concitoyens, notamment les politiques, oublient que nous venons de la nature et que nous vivons par elle. Notre but premier, c’est le bonheur de l’humanité que nous ne pouvons pas concevoir en dehors d’un équilibre avec la nature.» Il y a une mystification dans cette initiative où on fait croire que, par essence, l’homme est un danger pour la nature! Je ne sous-estime pas les problèmes environnementaux, mais il faut faire la part des choses. Ni l’homme ni la croissance économique ne sont par essence ennemis de la nature.» Contrôler la natalité, un progrès social? OUI Nous avons déjà dépassé le niveau démographique raisonnable» g Philippe Roch, ancien chef de l’Office fédéral de l’environnement, partisan de l’initiative Christian Bonzon P. R. «Oui, mais il y a deux as- C. A. «Non. Chaque Etat doit pects. Dans certains pays, la recette, c’est la liberté de la femme, son éducation, et pas le contrôle de la natalité. Il n’y a pas besoin de l’imposer mais que les gens se développent. Moi, j’aime ces méthodes douces. Elles sont positives pour la population.» pouvoir mettre en place une politique de natalité qui favorise la possibilité pour les couples d’avoir le nombre d’enfants qu’il souhaite. En Suisse, le tassement démographique nous oblige à penser à des solutions avec l’immigration, essentielle pour la vitalité du pays.» NON Ce fantasme que la barque est pleine est faux!» g Cesla Amarelle, conseillère nationale (PS/VD) L’initiative estelle raciste? P. R. «Pas du tout. J’adore les C. A. «Non, elle n’induit pas une étrangers. Mais le problème est quantitatif. Des gens viennent chez nous parce qu’ils n’ont pas chez eux de travail ou de salaires suffisants. Il faut coopérer avec ces pays plutôt que se faire de la concurrence.» haine des étrangers, mais une méfiance assez primaire. A mon sens, elle est surtout absurde et malsaine parce qu’elle donne une vision négative de la migration en créant l’idée qu’il faut la réguler au centième près. C’est de l’écopopulisme!» Monika Flueckiger/Freshfocus 6 PROPOS RECUEILLIS PAR LISE BAILAT [email protected]