L`ORT, un réseau mondial d`éducation
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L`ORT, un réseau mondial d`éducation
NUMÉRO 7 / ANNÉE 2009-20010 Éducation et formation REVUE ANNUELLE D’ORT FRANCE ORT FRANCE VILLIERS-LE-BEL : “j’écris pour ma planète ” MARSEILLE : Auschwitz et Jérusalem DOSSIERS DE L’ANNÉE Entretien avec Lucien Kalfon, président d’ORT France L’ORT, un réseau mondial d’éducation Les Comités locaux, l’expérience et la réussite au service des élèves ORT MONDIALE Éducation et tolérance ORT ISRAËL Premier conseil pédagogique international p sommaire 4 NOUVELLES D’ORT FRANCE • Les Fondations Baruch et Stern distinguent les élèves de l’ORT • Formation continue : une offre pour contrer la crise 5 • Le Président Obama rencontre les élèves de l’Ort 6 EN DIRECT DES CENTRES • Lyon, Une première théâtrale pour des Bac pro • Montreuil , Bac Bleu Blanc 7 • Marseille, Mémoire : Auschwitz et Jérusalem 8 • Strasbourg, des fresques pour l’Europe • Toulouse, nos lycéens réalisent un film pour une grande cause 9 • Villiers-le-Bel, « J’écris pour ma planète… » 10 DOSSIERS DE L’ANNÉE • Entretien avec Lucien Kalfon président d’ORT-France 12 • Les Comités locaux de l’ORT 15 UN RÉSEAU MONDIAL D’ÉDUCATION • Réunion du Conseil pédagogique international d’ORT-Israël • Design de Mode et échanges internationaux 16 • Ecole médicale de Bamako et ORT Strasbourg, dans une optique de coopération • Projet pilote : enseigner des langues en e-learning 17 • Ort Mondiale : Priorité à l’éducation et à la tolérance FIGURES 18 • William Bismuth, La physique, le judaïsme et du cœur… 19 • Cynthia Arenas, L’enseignement, mes familles, mes passions… ORT- France • L’ORT est une institution juive d’éducation et de formation à caractère privé. • Ouverte à tous, elle accueille élèves et étudiants qui acceptent son caractère propre • • • • et le règlement intérieur de ses établissements. Ses collèges et ses lycées sous contrat d’association avec l’État, ses centres de formation continue forment un réseau implanté à Lyon, Marseille,Toulouse, Strasbourg et en Région parisienne (Montreuil, Villiers-Le-Bel, Choisy le Roi). Élèves, étudiants et stagiaires préparent à l’ORT des diplômes de l’enseignement général, technologique ou professionnel : du brevet des collèges au baccalauréat, pour l’enseignement secondaire, du BTS à la Licence pour l’enseignement supérieur. Les adultes trouvent à l’ORT des formations orientées sur l’accès ou le retour à l’emploi. Des stages de formation continue permettent aux salariés de développer leur employabilité. L’ORT est aussi le seul établissement juif en France où existent des classes préparatoires aux grandes écoles d’ingénieurs comme Polytechnique, les Mines ou Centrale. Ort revue annuelle 2009/2010 DIRECTEUR DE PUBLICATION : Marc Timsit assisté de Rachel Allal - RÉDACTEUR EN CHEF : Raphaël Elmaleh - CRÉATION GRAPHIQUE : SR 66 édito ort revue annuelle 2009/2010 Les comités locaux, des partenaires indispensables Comme premier éditorial dans cette revue, je souhaite présenter l’un des dossiers de ce numéro consacré aux Comités locaux. Si nous avons voulu sortir de l’ombre ces acteurs de la vie de nos établissements, c’est que leur rôle est à la fois essentiel et peu connu, parfois même ignoré. Que font en effet, au sein de ces comités, ces femmes et ces hommes, tous bénévoles et dont la présence est si utile à nos collèges, lycées et centres de formation ? D’abord un rappel sur le fonctionnement de notre Institution. Les grandes orientations d’ORT-France, association régie par la loi de 1901, sont définies au niveau national par un Conseil d’administration que j’ai l’honneur de présider depuis l’an dernier et dont est issu un bureau. Tous deux sont composés de bénévoles qualifiés par leur expérience administrative, universitaire, d’entrepreneurs… et par leur engagement communautaire. Ces orientations sont ensuite mises en œuvre par le directeur général, Marc Timsit, qui, lui, est un professionnel de l’éducation et du management pédagogique, ainsi que par nos chefs d’établissements. A l’échelon régional, nos collèges et lycées sont conseillés et soutenus par un comité local composé également de personnes bénévoles qui mettent l’expérience de leur parcours individuel et leurs connaissances au service des établissements. Ce Comité délègue un ou plusieurs représentants au Conseil d’administration d’ORT-France. Ils fournissent à ce dernier des avis, des suggestions, des informations de terrain sur l’environnement des écoles, tout en participant à l’élaboration de la stratégie nationale. Partenaire du chef d’établissement et de son équipe d’encadrement auprès desquels il constitue une structure de réflexion et de concertation privilégiée, le Comité assume une triple fonction et joue un rôle de garant. Il s’agit d’abord de conseiller la direction locale dans ses grands choix qui concernent aussi bien la conduite du collège ou du lycée, les filières de formation à créer, les acquisitions importantes à réaliser, l’aide à apporter aux élèves et aux familles en difficulté. La réussite professionnelle et sociale de ses membres donne au surplus à cette tâche de conseil une valeur significative. Il s’agit d’épauler la direction pour faire avancer et aboutir ses projets. Ce soutien se fait tant vers le Conseil d’administration et le bureau d’ORT France que vers les responsables académiques, économiques, administratifs en régions. Troisième fonction originale, c’est la capacité des membres à mettre leurs relations, leur « réseau », à la disposition de nos écoles pour le plus grand avantage de nos élèves, étudiants et stagiaires. Et on sait l’intérêt et le bénéfice tirés du travail en réseau aujourd’hui ! J’ai enfin dit que les Comités locaux jouent un rôle de garant. En effet, leurs membres ont été cooptés à raison de leur forte identification à l’histoire, la culture, la destinée juives. La plupart d’entre eux sont mêlés, à un titre ou à un autre, à l’action communautaire, et souvent détiennent des mandats dans de grandes institutions juives (Consistoire, CRIF, FSJU…), d’autres sont engagés dans la vie publique en tant qu’élus, d’autres enfin ont des responsabilités économiques ou sont dirigeants d’entreprises. A ces titres divers, ils sont en effet des témoins, des vigiles de la pérennité identitaire et culturelle de nos collèges, lycées et centre de formation d’adultes. Voilà pourquoi, au-delà de l’hommage à rendre à ces personnes expertes dont je salue l’action, je souhaite voir leur mission se développer et prendre une dimension nouvelle au cours des prochaines années. Car grâce à l’aptitude de chacun d’entre eux à être des animateurs de la vie éducative, grâce aussi à leur savoir et à leur expérience professionnelle, ils détiennent une partie de la sagesse de ce temps, plus que jamais nécessaire dans notre monde incertain. Lucien Kalfon, Président d’ORT-France p3 p En direct d’Ort-France ENCOURAGEMENT ET SOLIDARITÉ Les Fondations Baruch et Stern distinguent les élèves de l’ORT Le mois de juin a vu plusieurs élèves, et au-delà d’eux leurs professeurs, des lycées ORT récompensés pour leur mérite et leur travail, par deux fondations, sous l’égide de la Fondation du judaïsme français. Ils étaient très émus : Ylan Fitoussi, Arielle Ouayoun et Youri Cohen, élèves du lycée Daniel Mayer/ORT de Montreuil ce 4 juin. Ils recevaient en effet des bourses d’un montant de 1 500 euros chacune attribuées par la Fondation Victor Baruch, en présence de Nelly Hansson, directrice générale de la Fondation du judaïsme français. de l’ORT, déclara-t-il, nous vous remercions de votre geste et de votre choix ». Il revint à Esther Douïeb, directrice du lycée Daniel Mayer, de conclure en rappelant le rôle des enseignants : « dévoués aux enfants de l’ORT auxquels ils transmettent les valeurs de travail, de respect des autres et de soi-même, de dignité ». Le 15 juin, c’est à Lyon au lycée ORT, que Jacques Stern, Président de la Fondation du même nom, accompagné de son épouse et de membres de sa famille, a remis à sept élèves, émus et souriants, des ordinateurs portables pour les récompenser de leur réussite scolaire. Au cours de la cérémonie, Michel Benoilid, directeur ORT Lyon, a retracé le parcours professionnel de J. Stern, ancien président de Bull, parcours qui l’a conduit à la création de la Fondation Stern qui octroie des bourses comme c’est le cas, depuis plusieurs années déjà, à des étudiants des lycées ORT Strasbourg et de Montreuil. Il a également évoqué le « sens du partage comme valeur immuable du judaïsme ». M.Stern en s’adressant aux 7 jeunes gens primés ainsi qu’à leurs camarades venus assister à cette cérémonie, les a encouragé « à pousser leurs études le plus loin possible pour être armé face aux difficultés et aux risques de la vie… ». Bravo donc et bonne chance à : Rachel Lamandin, Haim Dray, Etoile Lagarde, Patrice Poitrat, Jonathan Gozlan, Raphael Teboul, Hervé Gérin. A propos de ces libéralités, nous reviendrons sur les possibilités offertes par la nouvelle législation sur l’ISF et les dons qu’est habilité à recevoir un établissement d’enseignement supérieur comme l’ORT. Formation continue : une offre pour contrer la crise Les membres de la Fondation Baruch, Nelly Hansson et Esther Douïeb à droite Une cérémonie simple et chaleureuse a permis aux principaux acteurs de l’événement de dire ce qu’il représentait pour eux. Mme Nicole Baruch parla la première. Présentant les membres de la fondation, créée à la mémoire de son mari, elle souligna leurs origines modestes et les remarquables parcours universitaires et professionnels qu’ils avaient accomplis en devenant ingénieurs, médecins, chefs d’entreprise, avocats... Elle a voulu voir là ce que la volonté et le travail permettent d’accomplir à un jeune qui « veut réussir ». Membre du Bureau d’ORT-France, Simon Malkès, représentant le président Lucien Kalfon et le directeur général Marc Timsit, en mission en Israël, rappela la tradition de solidarité de l’ORT et son évolution vers l’enseignement supérieur. « Au nom On sait que l’ORT dispose d’une large panoplie de formations destinées aux adultes par le biais de la formation continue. Langues, informatique, développement personnel, communication, management d’entreprise, assurances sont les grands domaines où entreprises et salariés peuvent trouver sinon leur bonheur, en tout cas les instruments de leur adaptation à un contexte de crise plus incertain et, donc, plus exigeant. C’est en tout cas l’ambition d’Evelyne Cohen-Saporta qui anime ce département, avec, pour ces formations innovantes, le concours de René Gonzalez. Exemple : la formation proposée en 2009 aux experts-comptables sur le conseil en gestion patrimoniale. En présentant cette nouvelle offre destinée à des partenaires privilégiés de l’ORT, Marc Timsit, le directeur général, a insisté sur les trois points suivants : 700 000 entreprises changeront de main dans les 10 ans, et 120 000 chefs d’entreprises ont plus de 60 ans ; la crise financière qui touche tous les acteurs économiques et tous les actifs financiers, épargne toutefois quelques « îlots » de sécurité ; l’assurance-vie, le placement préféré des Français, mais dont on ne sait pas bien utiliser tous les avantages. La formation qui se déroule tout au long de l’année 2009, en partenariat avec l’AGEFOS Ile-de-France, fait intervenir de nombreux experts du monde bancaire et des assurances. Les thèmes suivants ont été traités : droit et fiscalité du patrimoine, les outils de la gestion patrimoniale, le diagnostic et le conseil. Informations : 01 44 17 30 96 / [email protected]. fr p4 en direct d’ort france En Bref… Le Président Obama rencontre les élèves de l’Ort Lors de son passage à Strasbourg début avril 2009, le président des Etats-Unis a souhaité rencontrer des étudiants européens. Une sélection rigoureuse a conduit les grands lycées et les universités de la ville à être représentés par leurs meilleurs élèves et étudiants. Parmi les quelques établissements retenus, le lycée ORT de Strasbourg a envoyé une centaine d’élèves dont certains ont pu poser leurs questions directement à B. Obama… Comité féminin : vente annuelle le 15 octobre 2009 ORT Mondiale au Conseil de l’Europe Comme chaque année, sous la dynamique présidence de Mme Eliane Roubach, la mairie du 16ème arrondissement va s’animer au profit des élèves et étudiants de l’ORT. Temps fort : le déjeuner le jeudi 15 octobre en présence de personnalités amies et des responsables d’ORT-France. A la demande du Comité des ministres du Conseil de l’Europe, Jean-Hugues Leopold-Metzger, vice-président d’ORT France et représentant de l’ORT Mondiale auprès des instances européennes, a initié la participation de l’institution juive à une rencontre sur le thème : « Dialogue interculturel et interreligieux ». Le directeur général de l’ORT Mondiale, Robert Singer, a pu présenter les programmes réalisés au Royaume Uni et en France pour favoriser les connaissances mutuelles des religions et la tolérance. Renseignements et réservation : 01 45 00 49 44. Stages d’anglais en… Angleterre Après des élèves de Villiers-le-Bel en 2007, de Lyon en 2008, c’est au tour d’étudiants du lycée ORT de Toulouse de se rendre en Angleterre pour se perfectionner dans la langue de Shakespeare – et de la mondialisation ! – dans le cadre d’un programme initié par l’ORT-Mondiale. Enseigner les nanotechnologies En janvier 2009, à Londres, un séminaire réunissant des représentants de lycées et instituts ORT de nombreux pays (Israël, Russie, Argentine, Afrique du sud, France…) a permis de faire le point sur le thème : Nanotechnologies et sciences des matériaux, du laboratoire à la salle de classe. De nombreux experts, sous la présidence de Sir Maurice Hatter, ont présenté les recherches les plus actuelles sur cet infiniment petit qui pourrait révolutionner nos façons de produire, de nous déplacer, de nous soigner… p5 Les écoles juives de France au lycée Daniel Mayer Les 6, 7 et 8 juillet s’est tenu au lycée Daniel Mayer de Montreuil le Campus d’été de l’Institut André & Rina Neher qui forme chaque année les professeurs et cadres pédagogiques des écoles juives. Une série de conférences sur le thème « Assurer la réussite de tous les élèves » a permis de larges échanges avec les nombreux enseignants présents en particulier autour des interventions de Raphaël Attias, directeur du pôle innovation et développement d’ORTFrance, et d’Elio Lumbroso, chargé de mission Nouvelles technologies au lycée D. Mayer. p En direct des collèges et lycées LYON Une première théâtrale pour des Bac pro Vincent, Yannick, Denis mettent la dernière main au décor. Raphaël et Antoine répètent leur texte en silence, Siegfried et Alexandre s’occupent des éclairages avec le régisseur. Ils suivent les conseils de Jean-Philippe Amy, directeur du théâtre et comédien, sous le regard attentif de leur professeure de lettres, Monique Bismuth. Depuis le mois de septembre, toute la classe de 1ère année de Bac pro SEN (systèmes électroniques numériques) a suivi un atelier–théâtre dont l’ultime étape est cette représentation qu’ils s’apprêtent à donner. La démarche pédagogique du projet était tout d’abord de faire découvrir aux élèves le théâtre comme spectacle vivant, puis une langue vivante, elle aussi, au sens profond du terme : le français, dans sa richesse, sa diversité et son appropriation moderne, enfin une ouverture sur soi et les autres par un travail collectif valorisant. A travers la comédie de Corneille "Le Menteur" présentée par le Pata’Dôme Théâtre l’an dernier, les élèves ont d’abord entrepris un travail ludique sur les alexandrins. Puis ils ont commencé l’écriture de saynètes tout en se familiarisant avec le travail de mise en scène et du jeu théâtral sur des extraits du "Menteur" puis avec leurs propres réalisations. Le thème du mensonge a ainsi été décliné sous plusieurs aspects s’inspirant des situations reprises du "Menteur" ou en les replaçant dans l’univers contemporain ou imaginaire des élèves. Ce projet, en partenariat étroit avec le Pata’Dôme Théâtre, a été soutenu par la Région Rhône-Alpes dans le cadre des actions culturelles Soprano. M. Amy a animé les séances de travail des élèves en liaison avec Mme Bismuth, initiatrice du projet. Il les a dirigés et guidés dans leur compréhension de l’œuvre ainsi que dans le travail de rédaction et de mise en scène. Quelques saynètes ont ensuite été jouées par les élèves eux-mêmes au Pata-Dôme Théâtre en mars dernier. « Cette expérience s’est avérée extraordinairement positive » raconte Mme Bismuth qui, très admirative, a vu évoluer ses élèves durant la progression du projet : « du timide au réfractaire, de l’enthousiaste au peu impliqué, tous ont peu à peu adhéré à l’expérience et à sa réalisation. Ils nous ont tous surpris par leur capacité à écrire et … à jouer ! Il faut dire aussi que la présence motivante et très stimulante de M. Amy a beaucoup contribué à la réussite de cette action.» « …On s’est bien amusés ! », « c’était super ! », « jouer c’est bien mais c’est plus compliqué qu’on le croyait », « moi, j’ai pas osé jouer mais j’ai fait les lumières », sont quelques-unes des remarques qui ont fusé après la représentation. Elles exprimaient le ressenti des élèves à l’occasion de cet atelier théâtre, une première au lycée ORT Lyon qui ne sera sûrement pas la dernière. Catherine Déchelette Elmalek Responsables des projets éducatifs MONTREUIL Bac Bleu Blanc Pour la 5ème année consécutive, le lycée ORT Daniel Mayer a participé au Bac Bleu Blanc. Il s’agit de faire connaître Israël à des jeunes afin de les encourager à y poursuivre leurs études. Ce projet a été mis en place à l’initiative de l’Agence Juive pour Israël, du département de l’Education juive sioniste, de l’Expérience israélienne en collaboration avec le département de l’Alya et de l’office des étudiants. Il est soutenu financièrement par l’AMI, association créée par Pierre Besnainou, président du FSJU, pour encourager l’Alya de France. Selon les organisateurs, il s’agit du "plus important projet de voyage éducatif en Israël pour la jeunesse juive de France". Depuis sa création en 2003, ce sont près de 2837 lycéens juifs français, à la fois d’écoles juives mais aussi d’écoles publiques, qui ont participé à ce séjour. Nous étions 60 élèves de Terminale, encadrés par 5 adultes (enseignants, surveillants), 2 ’madrihim’ (animateurs de l’Agence juive) et deux guides. Au programme : visite de sites historiques (Massada, Jérusalem), découvertes du patrimoine culturel d’Israël (Sde Boker, Ein Guédi, Ein Ovdat), conférences, et première prise de contact avec les universités israéliennes (Beersheva). A cette occasion, un forum organisé au Palais des Congrès de Jérusalem s’est tenu afin que les lycéens puissent se renseigner sur les possibilités d’études offertes par l’Etat hébreu. Et elles sont nombreuses : entre le Technion, les Universités de Bar Ilan, Jérusalem, Ben Gourion ou encore les différentes écoles ORT, les futurs étudiants ont pu se renseigner sur tous ces programmes et sur des programmes d’année sabbatique, tels que BIPE ou MASSA. Un seul regret : que les délégations des différents lycées ORT venus de France n’aient pas eu le temps de se rencontrer. Mais il y avait tant à voir et à faire… Elio LUMBROSO, Adjoint de Direction chargé des nouvelles technologies p6 en direct des écoles Le silence et un kaddish À L’ORT, l’identité, c’est les études juives et l’hébreu moderne, le respect du calendrier hébraïque, les repas cacher MARSEILLE Mémoire : Auschwitz et Jérusalem De la Destruction à la Reconstruction, c’est ainsi que se définissait le voyage de la Marche des Vivants, réalisé cette année du 19 avril au 1er mai, en Pologne et en Israël, avec les élèves de 2GT et de BEP. Devoir et travail de mémoire pour ces adolescents qui souvent ne saisissent pas, en toute innocence, l’énormité de la Shoah. Leurs interrogations candides sont à la mesure de l’incompréhension de l’événement. Malgré cela, leur conscience s’éveille au fil des visites, les larmes se mêlent à la colère, le recueillement au silence. Seul le silence répond quelques fois à leur attente et devient l’écho de leur apaisement. Ils savent désormais que les survivants sont de plus en plus rares, et que sur eux repose désormais la charge et le devoir de dire, d’expliquer. Comprendre ? Personne ne le pourra jamais, personne ne l’entendra jamais. En revanche, il faudra se battre contre le négationnisme, et ne pas faire mourir p7 une seconde fois des millions de juifs, d’enfants et adultes. Le combat de ces jeunes devient celui pour le respect de l’altérité et de l’empathie envers son prochain. Les élèves ont foulé le sol de cette Pologne sur la pointe des pieds où chaque pas semblait les mener sur les traces de ce judaïsme disparu, de ces enfants, de ces femmes et hommes assassinés. Au fond de chacun d’entre eux renaît alors comme une flamme de revanche sourde et forte, comme pour dire que l’âme du peuple juif ne peut ainsi disparaître. Leur présence suffit alors pour témoigner de la pérennité de notre peuple. Tout n’est pas si simple, la seule présence de Shaul Oren, un rescapé de la shoah, je dirais « notre Shaul », leur a démontré comment la volonté et la rage de reconstruire peuvent venir à bout de n’importe quel dessein de destruction. Ainsi, à reculons, on quitte la Pologne, avec le sentiment de sortir du cauchemar, mais triste et meurtri. Chacun ayant laissé une partie de soimême comme gage d’attachement, dans cette sépulture à ciel ouvert. La suite du voyage nous réconcilie avec la vie, la dignité et la volonté farouche d’exister en tant que juif, mais aussi en tant qu’homme tout simplement qui reprend le dessus. Israël leur donnera toutes les raisons d’espoirs, de certitudes, mystiques ou rationnelles... Déchiqueté en Pologne, on se reprend en Israël, on crie notre attachement, mais sans s’en rendre compte, les prières du Kotel retournent en Pologne simplement parce qu’une partie du peuple Juif n’est plus là… La réflexion doit prendre désormais la place de l’émotion chez les élèves, au fil de leur maturité. C’est là aussi la leçon de l’ORT de faire « grandir » ses élèves. Marcel Benkemoun Conseiller principal d’éducation Lycée ORT de Marseille p En direct des collèges et lycées STRASBOURG Des fresques pour l’Europe « La couleur n’est plus le vêtement de la forme, elle est indépendante, elle vit par elle-même » PIETR MONDRIAN Les étudiants de la section Manaa (Mise à niveau en arts appliqués) de l’ORT Strasbourg ont réalisé pour les Portes Ouvertes du Parlement européen du dimanche 3 mai 2009, une double fresque de 2,00 x 4,20 m, sur la thématique de l’Europe. Ces fresques peintes au recto et au verso de 7 panneaux articulés et sur roulettes, représentent pour le premier sujet l’Enlèvement d’Europe d’Henry Matisse, et pour la seconde peinture L’Arbre rouge de Mondrian, deux peintres européens de renom, choisis par les étudiants et leurs enseignants en atelier d’expression plastique pour porter, l’un le message du mythe fondateur de l’Europe, déesse TOULOUSE Nos lycéens réalisent un film pour une grande cause Quels talents se sont produits devant 5000 personnes au Zénith à Toulouse le 28 mai 2009 ? Ces stars d’un jour ont été les lycéens de l’ORT venus présenter dans le cadre du Festiv’ leur projet d’avenir «Agissons et réagissons pour l’environnement ». Temps fort de ce festival organisé par la Région : la projection du film d’animation réalisé par nos élèves de terminale B.E.P. Electrotechnique sur le thème du recyclage et de la conscience écologique. Ludique et pédagogique, ce film a relevé le défi de toucher et de convaincre en six minutes. « C’est un acte de militantisme pour la Terre » déclare Patrick Elkoubbi, enseignant à l’origine du projet. Grâce à ses versions traduites en hébreu, en anglais et en espagnol, son message en phénicienne enlevée par Zeus métamorphosé en taureau blanc et qui a légué son nom depuis la Crète, au continent européen… L’autre tableau, l’Arbre rouge du hollandais Pietr Mondrian, tableau qui l’a conduit vers l’abstraction, a été choisi pour la beauté extraordinaire de son arborescence, symbole de cette Union européenne, soudée autour d’un tronc commun de valeurs partagées que sont la liberté et les libertés fondamentales – la démocratie – L’état de droit – les droits humains… Aux branches de cet arbre ont été peintes les couleurs des drapeaux des 27 pays membres de l’Union Européenne. Ce travail pictural et plastique dont le résultat est visible dans l’Agora du Parlement Européen a duré plus de trois semaines, il a été accompagné d’une présentation chorégraphique et musicale par sept membres de l’atelier théâtre de l’établissement. faveur des pratiques écocitoyennes est universel. Pendant plusieurs semaines, nos réalisateurs en herbe se sont impliqués dans toutes les étapes de sa conception, mettant en œuvre leur créativité : écriture du scénario, montage du storyboard, construction des décors et des personnages, tournage des scènes. Ils ont bénéficié des compétences de leurs enseignants qui ont travaillé en interdisciplinarité. Cette réalisation s’inscrit dans une vaste démarche éducative qui a mobilisé sept classes tout au long de l’année. Les objectifs étaient de sensibiliser les jeunes au respect de l’environnement et de générer un comportement plus responsable. Diverses actions ont été menées en ce sens : conférences, débats, expositions, visites de centres de recyclage et collectes sélectives de Richard Aboaf Professeur, Plasticien et historien de l’art Des lycéens avec leurs profs au… Zénith ! déchets. Le message est bien passé : « Nous sommes fiers de participer, c’est un bon geste pour la planète » témoigne une élève de CPE 3. En faisant de ces jeunes des ambassadeurs du développement durable, ce projet représente un investissement pour les générations à venir. Souhaitons que sa réussite soit un encouragement à entreprendre d’autres belles aventures humaines. Merci à tous les participants, à la direction et à la Région pour leur grand soutien. Valérie Birbès, professeure de lettres p8 en direct des écoles VILLIERS-LE-BEL « J’écris pour ma planète… » On ne compte plus les émissions qui nous expliquent comment construire une habitation écologique, comment réduire notre facture énergétique ou comment s’alimenter avec des produits issus de l’agriculture biologique. Nous devrions être très sensibilisés à ces problèmes qui risquent de compromettre gravement le bien-être de nos enfants sur terre. Mais qu’en est-il de ces enfants ? L’éducation à l’environnement pour un développement durable fait partie intégrante, depuis la rentrée 2004, de la formation initiale des élèves tout au long de leur scolarité, de la maternelle au lycée. Fortement convaincues de la nécessité absolue d’une telle éducation, deux professeures de français des classes de sixième et la professeure documentaliste du lycée ORT de Villiers-le-Bel ont élaboré un projet « J’écris pour ma planète » qui s’est réalisé tout au long de l’année scolaire. Le développement durable est entré au CDI dès le mois de septembre par l’entremise de deux expositions prêtées par le Conseil Général. La première, « Après moi le futur », expliquait comment vivre quotidiennement le développement durable que l’on soit élu, entrepreneur, citoyen. La seconde, « Chaque fois ça compte » présentait des actions pour économiser l’énergie. Des intervenants de l’association « La Case » ont aidé les enfants à calculer leur empreinte écologique qui mesure la surface nécessaire pour que l’on puisse satisfaire notre mode de vie. Résultat : il fallait en moyenne l’équivalent de 8 à 12 terrains de foot par enfant. Or chaque habitant de la planète n’a que 3 terrains à sa disposition. L’éducateur au développement a mis l’accent sur la gestion des déchets. Petit à petit, nos élèves amassaient des faits, des chiffres et se constituaient une petite base de données. Mais le domaine est si large que chaque enfant dût choisir un problème spécifique lié au développement durable (l’eau, p9 l’éducation des enfants, les enfants soldats, la déforestation, la flore, la faune, la famine, la sècheresse…). Il s’agissait maintenant qu’ils s’approprient le thème pour en faire le centre de la nouvelle qu’ils devaient écrire au troisième trimestre. Elle devrait relater le parcours initiatique d’un enfant touché par un problème lié au développement durable dans un pays en voie de développement. Les recherches documentaires furent donc approfondies grâce à l’exploration de sites internet dument sélectionnés. Le professeur d’histoire-géographie rejoignit le projet pour apporter aux jeunes auteurs les données concernant le lieu où se déroulerait le docu-fiction. Pour bâtir une fiction, il fallut convoquer l’aide d’un intervenant Sur ce projet d’écriture se greffèrent d’autres activités comme la visite à la Cité des sciences où les enfants furent invités à jouer le rôle de scientifiques devant exploiter des données envoyées par une équipe de chercheurs en mission au Pôle Nord. Un défi lecture fut également organisé entre les deux classes. Elles échangèrent à propos de nouvelles percutantes qui contribuèrent également à leur faire prendre conscience de la fragilité de la planète. Catherine Guillaume Professeure-documentaliste Lecture par l’auteure, Sylvaine Jaoui hautement compétent pour introduire les ateliers d’écriture. Sylvaine Jaoui s’avéra la partenaire idéale. Auteure jeunesse reconnue qui cueille régulièrement les prix littéraires sur tous les salons du livre, elle a aussi écrit La planète cœur. C’est l’histoire d’une collégienne de 13 ans qui décide de mobiliser ses camarades de classe pour fonder une association qui récoltera les fonds nécessaires à la construction d’un orphelinat. Sylvaine Jaoui leur communiqua des techniques d’écriture, mais elle offrit aussi aux élèves une rencontre généreuse avec un écrivain en leur lisant le manuscrit de son prochain roman. Nounours, harissa et développement durable… p dossier Priorité à la qualité Entretien avec Lucien Kalfon président d’ORT-France Quelques mois après sa prise de fonction et après avoir visité l’ensemble des établissements de l’Ort où il a rencontré directeurs, enseignants et élèves, Lucien Kalfon nous livre un premier constat et les grandes lignes de son action. Vous avez pris vos fonctions effectivement cette année. Pourriez-vous en quelques mots vous présenter ? Lucien Kalfon : Je suis né en Algérie et, après des études de droit et l’ENA, j’ai accompli ma carrière dans la haute fonction publique, dans l’administration préfectorale en particulier. Tout au long de mon parcours, j’ai été bien sûr amené à jeter un regard sur les sujets propres à l’éducation et à la formation. Après bien d’autres fonctions - cabinets ministériels, présidences de commissions interministérielles, responsabilités dans le domaine international… me voilà à l’ORT en charge d’un nouveau « métier » Je tâche de m’y investir avec le souci, si possible, de rendre service. J’arrive à l’ORT en succédant à un Président de grande envergure, l’Ingénieur général Marcel Benichou auquel j’ai à cœur de rendre un spécial hommage. Pendant plus de 12 ans, il a conduit cette Institution avec autorité, compétence et réussite. Veillant au grain, il s’est appliqué à réformer les tâches, à stabiliser les moyens budgétaires, à adapter les enseignements et à réhabiliter les établissements. Il l’a fait avec maitrise et une ambition raisonnable. Je lui dis ici ma gratitude pour l’œuvre accomplie et l’honneur légitime qui lui revient. Vous avez effectué au cours du premier semestre une tournée de prise de fonction dans l’ensemble des établissements, vous informant auprès de tous les acteurs de la communauté éducative. Quel premier constat faites-vous sur l’évolution des collèges, lycées et centre de formation de l’ORT ? LK : Quelques repères sur l’évolution de l’ORT. Pour 2008, des rappels plutôt flatteurs cités en survol. A Toulouse, une nouvelle école, fonctionnelle et élégante, inaugurée en présence des autorités publiques et académiques. A Montreuil, préparation à de nouveaux métiers - opticienlunetier qui tourne à effectif complet - formation au diplôme de comptabilité et de gestion. A Strasbourg, nous continuons à cultiver l’esprit d’adaptation de nos enseignements aux métiers d’avenir. Il s’agit par exemple d’un BTS de « Design et de Mode » qui jouit d’un grand attrait chez les jeunes. A Marseille, un BTS de comptabilité en cours de transformation en D.C.G… Les candidatures vers ces nouvelles voies ne manquent pas et, comme on peut l’observer, l’ORT a pris le parti délibéré de se placer aux avant-postes de ces attentes. Les familles, les élèves et les étudiants sont attentifs avec raison aux résultats d’examens. Et là, comment ne pas exprimer notre satisfaction : plus de 80% de réussite des élèves présentés. Entrées remarquées dans de grandes écoles d’ingénieurs grâce à nos prépas de Strasbourg. 95% de succès aux différents baccalauréats à Toulouse, et même 100% à Villiers-le Bel... A signaler que nos lycées figurent désormais en bonne place dans tous les palmarès de réussite aux examens établis tant par le ministère de l’Education nationale que par les magazines nationaux spécialisés. Aujourd’hui, et plus encore demain, les technologies de l’information et de la communication seront au centre des stratégies éducatives. Comment ORT-France se prépare-t-elle à cette mutation ? LK : Au plan stratégique, nous sommes les seuls sans doute, en dehors de l’Education nationale, à disposer depuis plusieurs années d’un Département « Innovation et Nouvelles Technologies ». Agréé par la Commission européenne, il a remporté, en partenariat, différents projets éducatifs, à la suite d’appels d’offres positifs. Les précieux savoirs-faire acquis par ce département sont introduits petit à petit dans nos établissements, en particulier celui de l’ « e-learning », plus simplement dit, de l’apprentissage en ligne par l’entremise de logiciels informatiques novateurs et performants. A ce propos, je pense à l’apprentissage des langues qui pourrait profiter de cette modélisation, de l’anglais surtout qui constitue à l’heure de la mondialisation l’un des véhicules essentiels de travail et d’échanges et sans lequel il n’est point de polyvalence de formation ou de fonction. Je tiens, toutefois, à souligner que la technologie, quelle qu’elle soit, ne doit jamais se développer au détriment du rôle primordial du professeur. Au contraire, son usage doit permettre à l’enseignant de consacrer encore plus de temps et d’attention au suivi individualisé des élèves et étudiants. Et c’est grâce à ce suivi et à ce soutien que nous obtenons les résultats gratifiants que je viens d’indiquer et que notre notoriété dépasse largement le monde communautaire. p 10 dossier Justement, puisque vous en parlez, comment doit se traduire, selon vous, l’identité juive des collèges et lycées ORT ? LK : L’ORT est bien connue des institutions communautaires. Ses collèges et lycées forment une part essentielle du paysage éducatif juif en France, ce qui est bien le moins quand on est le premier réseau d’éducation juif de notre pays. Le calendrier de nos établissements, nos restaurants cachers, les enseignements d’histoire, de culture et de pensée juives, d’hébreu sont connus et appréciés. Et puis, il y a une ambiance ORT, un « esprit de famille » qui doivent beaucoup à notre forte identité juive. C’est d’ailleurs ce qui nous permet, sans réserve et sans complexe, d’être, une institution juive ouverte et accueillante à d’autres populations. Nous ne sommes pas des écoles-ghettos… En dehors du fait que nous remplissons les obligations d’établissements sous contrat d’association avec l’Etat, nous participons d’une certaine façon au nécessaire dialogue citoyen. Nous le faisons, non pas en renonçant à notre appartenance, mais en apprenant aux élèves non juifs nos origines authentiques et la part de notre contribution au Bien Commun, plus spécialement dans les domaines de l’éducation et de la formation. À travers vos propos, il apparaît quelques grandes orientations qui pourraient constituer sinon un programme, du moins dessiner les lignes directrices de votre présidence. Pourriez-vous les préciser ? LK : Puisque vous m’en donnez l’occasion, deux mots sur ces grandes orientations qui me semblent devoir être celles de l’ORT dans les prochaines années. Notre offre d’enseignement se repartit selon trois grands axes : enseignement général et technologique (collèges et lycées jusqu’aux classes préparatoires) ; enseignement supérieur court et professionnalisant ; formation d’adultes et formation continue. Je souhaite développer dans tous ces ordres d’enseignement les effectifs de nos établissements qui, tous, après avoir été modernisés, sont fort bien placés par rapport à la concurrence. Le mot d’ordre sera celui de la qualité selon trois points de vue : qualité des filières de formation et des diplômes délivrés et ce, du collège au BTS et à la licence ; qualité également de l’encadrement pédagogique. Je voudrais ici rendre hommage aux professeurs et aux personnels des établissements d’ORT France qui, sous la conduite de leur direction locale animée et soutenue par la direction générale à Paris, s’engagent pour la performance et la réussite de chaque élève. Qualité enfin de notre environnement qui fait que nos élèves, étudiants et stagiaires se sentent bien chez nous, heureux d’y étudier et satisfaits d’y faire l’apprentissage de la vie professionnelle. Mon second objectif consistera à veiller à ce que la transition de générations qui s’opère à l’ORT, comme partout, se fasse dans les meilleures conditions à la fois de continuité historique, éducative, et aussi d’ouverture vers l’avenir et ses exigences. De nombreux cadres pédagogiques vont quitter nos établissements, eux qui avaient su créer p 11 au fil des ans des liens puissants et une culture spécifique et appréciée. Il importe que ces acquis perdurent avec leurs successeurs, même si de nécessaires adaptations pédagogiques et technologiques doivent se produire. Nous nous y préparons. La direction générale, depuis des années, organise des formations pour faire évoluer les personnels vers des postes de direction et d’encadrement. Deux directeurs et six adjoints ont suivi ces stages et ont bénéficié de ces opportunités. Au bout du compte, nous ne devons jamais oublier que notre vocation première est l’éducation et la formation des jeunes et des adultes, avec un objectif de performance et de réussite, et un souci de solidarité sociale. Dernier objectif et non des moindres, l’ambition d’accueillir un nombre croissant d’élèves et d’étudiants doit se faire dans le respect de notre identité juive, ce que la loi Debré créant le contrat d’association appelle le « caractère propre », caractère que doivent accepter tous les jeunes et les personnels qui entrent chez nous. A cet égard, à l’instar de la direction générale, le Conseil d’administration d’ORTFrance, composé de femmes et d’hommes tous engagés au plan communautaire, se présente comme le garant de cette identité. Il en est de même pour les Comités locaux dont je souhaite amplifier l’action et développer le rôle d’organes de concertation et de soutien. Enfin, plus largement, n’oublions pas que nous appartenons à un réseau mondial d’éducation, World ORT (ORTMondiale) présent sur les cinq continents, et en particulier en Israël. Outre un garant d’appartenance identitaire, il est un formidable atout pour l’ORT à l’heure où l’éducation « s’internationalise » tant par les échanges de professeurs et d’étudiants que par la transmission des savoirs entre pays. Il nous revient aujourd’hui de tirer le meilleur parti de cette adhésion. En conclusion, je pense à cet adage de notre tradition disant qu’une des obligations essentielles de toute famille juive est de donner à ses enfants une formation débouchant sur une profession qui leur permette de vivre dignement. Notre époque troublée et difficile rend cet adage plus actuel que jamais… Là est donc notre voie. Là aussi se situe notre responsabilité. Propos recueillis par Raphaël Elmaleh p dossier Les Comités locaux de l’ORT L’expérience et la réussite au service des écoles Dans les statuts de l’association ORT-France, les Comités locaux sont présentés ainsi : « Au niveau de chaque établissement, chaque directeur travaille en concertation avec un comité local et son président.» Voilà pour le principe. Mais, concrètement, comment les femmes et hommes, tous bénévoles, qui forment ces comités, interviennent-ils dans la vie des collèges, lycées et centres de formation ? Enquête Ils sont cinq autour de la table du restaurant du lycée ORT de Lyon. Kipa sur la tête, pour certains, ils ont tous l’air sérieux d’hommes ayant des responsabilités, même si la bonne humeur et l’humour sont de rigueur. Le repas n’a pas commencé quand l’un d’eux, donnant l’exemple, sort son portefeuille dont il extrait quelques billets de banque qu’il met dans une enveloppe. Celle-ci circule parmi les autres convives avant d’être remise à Michel Benoilid, le directeur de l’établissement. A notre question étonnée sur ce qui a tout l’air d’un rituel, ce dernier répond : « Chaque repas du Comité est l’occasion pour ses membres d’un « geste » pour notre caisse de solidarité qui aide les élèves en difficulté. Cela bien sûr en plus et indépendamment du reste… » Alors, le reste ? Cela va de l’aide apportée à la construction d’un lycée, décidée par le Conseil d’administration, à l’action sociale, en passant par l’ouverture de nouvelles filières de formation. Placé auprès du directeur de chacun des six établissements scolaires de l’ORT en France – Région parisienne (Montreuil et Villiers-le-Bel), Lyon, Marseille, Strasbourg et Toulouse –, chaque Comité local développe une multiplicité d’actions en fonction des besoins, parfois des urgences, du moment. Et tous le font avec le même sérieux qu’ils mettent dans leurs propres activités professionnelles. Commençons par celles-ci : qu’ils soient chefs d’entreprise, mais aussi fonctionnaires dont certains de l’éducation nationale, chercheurs scientifiques, médecins, avocats, responsables communautaires et associatifs, élus locaux, ce qui caractérise tous les membres des comités locaux d’ORT-France, c’est leur réussite professionnelle et sociale. Pour ne prendre que les présidents et principaux responsables : Daniel Aziza (Montreuil) est patron d’une importante société de conseil informatique, Roland Sarfati (Marseille) est promoteur immobilier, Lucien Frèche (Lyon) a été professeur de mathématiques et chef d’établissement dans l’enseignement public, Thierry Gauthier (Toulouse) est vétérinaire et responsable de la sécurité dans une multinationale pharmaceutique, Raymond Kern, du Comité de Strasbourg, dirige une entreprise sidérurgique, Patrick Nabet, vraisemblablement futur président du Comité de Villiers-le-Bel, est le créateur d’une florissante société de matériel bureautique. Par leur nombre et leur diversité, ces compétences éprouvées apportent certainement aux établissements de l’ORT la perspective économique et sociale sans laquelle aucun enseignement n’a de pertinence aujourd’hui, mais aussi l’expérience, le savoir et une certaine sagesse. Qui plus est, les positions occupées par les membres des comités locaux leur donnent des relations et des carnets d’adresse qui ne peuvent qu’être utiles dans une société où le travail en réseau est une obligation de survie. Cela se traduit concrètement en services apportés aux élèves et aux enseignants de l’ORT : stages pour les étudiants, solution d’un problème au Rectorat, levée de fonds pour financer un voyage scolaire... Mais cela peut-être, aussi comme ce fut le cas à Toulouse, l’implication de Jean-Pierre Guedj, promoteur immobilier, dans le suivi des travaux de construction du lycée dont il fut en quelque sorte le maître d’ouvrage. Bénévolement, encore une fois, comme toutes ces femmes et ces hommes qui donnent de leur temps et de leur énergie pour la bonne marche des établissements de l’ORT. Mais bénévolement ne signifie pas sans motivation. Qu’est-ce qui fait donc que ces femmes, peu nombreuses encore, et ces hommes, donnent de leur temps, de leur énergie, de leurs relations, de leur générosité – avec une infinie discrétion –, souvent de leur passion à des collèges et lycées ? Et qu’en reçoivent-ils ? Mais pour commencer, un comité local comment ça marche ? Réponse de Thierry Gauthier, président du Comité de l’ORTToulouse : « L’initiative vient de ceux qui font marcher l’ORT au quotidien, comme René Bendavid, le directeur du lycée. Par exemple, il lance l’idée d’une formation en licence d’optique à la suite du BTS. Il nous donne des objectifs. Après c’est au Comité p 12 dossier de s’activer pour voir comment cela est réalisable et de prendre les contacts nécessaires à la faculté de Rangueil afin d’examiner un partenariat ORT-Université. Et mon épouse est professeure de biologie à Rangueil… Il faut que le chef d’établissement et ses équipes se réunissent régulièrement avec nous, et disent comment l’école veut avancer. Pour l’action sociale qui est un autre volet important de l’action, nous nous appuyons aussi sur la communauté juive locale ». A Strasbourg, le Comité local se mobilise à la demande de son président R. Kern et du directeur Claude Sabbah. Ce comité a près de 50 ans d’existence. Composé de 15 membres dont « trois ou quatre dames », membres « cooptés au sein de la communauté ». Ils appartiennent tous à la bonne société strasbourgeoise, en majorité ashkénaze, chefs d’entreprise, universitaires, professions libérales. « Nous nous voyons entre nous souvent, au golf en particulier… », dit un de ses membres avec cet humour alsacien inimitable. Le comité se réunit au complet trois fois par an, ce qui n’est pas assez, selon R. Kern. J-H. Leopold Metzger, président d’honneur, ajoute : « Il y a aussi l’amitié entre nous… ». Au programme de la réunion à laquelle nous assistons : un bilan de l’année avec les prévisions d’inscription, un projet d’extension du lycée avec projet d’achat d’un bâtiment voisin et scénarios d’utilisation des locaux, les mesures à prendre pour les élèves et étudiants connaissant des difficultés financières en raison de la crise économique… Les Comités locaux s’impliquent dans la construction des lycées comme celui de Toulouse. p 13 Soutenir le directeur « Les écoles fonctionnent avec les gens qui sont en place. Nous sommes là pour les soutenir », explique R. Kern qui est aussi vice-président du Conseil économique et social d’Alsace, membre du MEDEF et administrateur de l’hôpital Hadassah. Ce souci de « soutenir » la direction de l’établissement, se retrouve dans tous les Comités locaux, comme se retrouve partout le souci d’une coordination avec le Conseil d’administration et le président d’ORT-France, Lucien Kalfon, ainsi qu’avec le directeur général, Marc Timsit. « Les relations avec le directeur général, comme celles avec la présidence sont essentielles», explique Lucien Frèche. Né en Algérie, celui-ci a fait sa carrière comme professeur puis principal de collège à Bron, dans la banlieue lyonnaise. Aujourd’hui retraité de l’Education nationale, il est trésorier du Consistoire régional, membre du Consistoire central, président de l’Union rituelle qui s’occupe de la cacherout. Certains parlent du Conseil d’administration et de la direction générale, en utilisant le terme « Paris »… Jacobinisme pas mort ! « Nous informons Paris de tout ce que nous faisons. Notre budget est alloué par Paris sur proposition de notre direction locale. Une des choses qui est fondamentale dans cette coordination, c’est le bon contact entre directeur d’établissement et le directeur général. Un de nos rôles est de faire du lobbying pour notre directeur auprès de Paris », constate R. Kern. Certes, la personnalité du président du Comité compte aussi. William Bismuth qui a participé au Comité de Marseille pendant près de quatre décennies en le présidant pendant vingt ans, souligne : « la fonction exige un complet désintéressement, ainsi qu’un tempérament d’animateur ». Il faut aussi un indéniable engagement, comme celui du président du Comité local du lycée Daniel Mayer à Montreuil, Daniel Aziza. A la session du Comité local à laquelle nous assistons, participent outre ce dernier : Charles Finkel, Myriam Lahmi, Serge Raichdan, ainsi qu’Esther Douïeb, la directrice, entourée de ses responsables pédagogiques : MM. Stroussi, Amar et Lumbroso. Une des rares femmes membres de Comité local, Myriam Lahmi a été professeure de communication/marketing au lycée D. Mayer jusqu’à sa retraite en 2007. Cooptée pour faire partie du Comité de Montreuil, elle souhaite « continuer d’une autre manière à rester à l’ORT que j’affectionne. J’y suis restée 38 ans à Marseille d’abord, puis à Montreuil. J’ai enseigné aussi bien au lycée qu’en formation d’adultes. Maintenant, bénévole, je désire contribuer à la pérennité de l’ORT. Et puis aussi, je suis là pour mes collègues que je représente un peu ... » Cette dernière allusion au travail essentiel des professeurs et personnels de l’ORT est revenue, sous une forme ou une autre, à plusieurs reprises dans les propos de nos interlocuteurs. Et si on avait à résumer la mission que s’assignent ces comités locaux c’est de faire en sorte que professeurs et personnels mènent leur tâche avec les élèves et étudiants dans les meilleures conditions matérielles, pédagogiques, humaines et citoyennes possible. C’est d’ailleurs ce que souligne Daniel Aziza le président du Comité de Montreuil, lorsqu’il dit : « Quand on appartient à une école, il faut être complètement en p dossier Les Comités locaux de l’ORT osmose avec cette appartenance, qu’on soit chef d’établissement ou prof. Notre rôle est d’apporter une reconnaissance à ces jeunes qui étudient. Ce qu’il faut, c’est éduquer, éduquer, éduquer encore. Pour moi, finalement, la réussite, c’est la tolérance et le respect.». Pur produit de la promotion sociale permise par l’école, D. Aziza appartient à une famille venue du Maroc dans les années 50. Diplômé d’une grande école d’ingénieurs, il a aussi bien œuvré dans l’électronique de défense, le spatial que l’art en travaillant avec les musiciens contemporains Boulez et Xenakis. Et lorsqu’on lui demande ce qu’il se sent aujourd’hui, lui l’enseigne de vaisseau de réserve de la Marine nationale, alors qu’il s’apprête à aller vivre en Israël, il répond sans hésiter: « Je suis français et israélien ! Demain, j’emmène mes petits-enfants visiter le wagon de l’armistice de la Première Guerre mondiale à Compiègne… » Dans l’entourage de Thierry Gauthier, également secrétaire général du Consistoire de Toulouse et d’une école primaire juive, on est aussi fortement engagé. Il s’en explique ainsi, simplement : « Toute la famille de mon père a été gazée à Auschwitz. Il est le seul à avoir survécu. Pour beaucoup de gens de ma génération, la Shoah a été un formidable moteur. Elle a conduit certains à faire leur alya, d’autres à travailler ici pour la communauté. » Foi dans l’éducation et pérennité juive Quand on les interroge sur leur motivation, les responsables et membres des comités font des réponses fortement convergentes mêlant foi en l’éducation, en particulier des moins favorisés, souci de la continuité de l’action de l’ORT, et espérance dans la pérennité juive. Patrick Nabet membre du Comité de Villiers-le-Bel dans la banlieue parisienne explique : « Je souhaite apporter mon expérience à l’ORT. Je constate qu’aujourd’hui, il y a peu de passerelles entre école et entreprise. Il faut informer, éclairer, déclencher chez les élèves des passions et des vocations ». P. Nabet parle d’expérience : Ses trois fils, David, Rudy et Olivier sont passés par le collège et le lycée ORT de Villiers-le-Bel. Après de Réunion animée du comité local de l’Ort Strasbourg. brillantes études supérieures, ils travaillent aujourd’hui dans l’entreprise familiale. « Ce qui me plait à l’ORT, c’est le respect de la laïcité. Il était hors de question pour moi de mettre mes enfants dans une école ghettoïsée. Mes enfants ont aussi trouvé là un esprit de famille qui fait lien entre les élèves, entre élèves et encadrement. Certains profs n’hésitent pas à venir le dimanche pour faire travailler les élèves. Le suivi individualisé des élèves est une particularité de l’école. » Comme en écho, W. Bismuth de Marseille déclare : « Ce que j’aime à l’ORT, c’est que les enfants qui viennent chez nous, trouvent là un judaïsme tolérant en même temps qu’une culture générale ouverte au monde. Pour rester juif, il faut savoir fréquenter les non-juifs ». Ce souci de la continuité juive tolérante et ouverte se retrouve aussi chez Guy Sabbah, du Comité de Lyon. Selon lui, de plus en plus de jeunes ont une véritable culture juive qu’il faut développer. Pour autant il n’oublie pas les activités qui, comme le théâtre, « permettent de s’exprimer ». Modeste, G. Sabbah, professeur d’université à la retraite, est spécialiste internationalement reconnu de l’antiquité tardive, traducteur d’un des premiers historiens, Ammien Marcellin (IVème s.) qui écrivait : « Ô glorieuse formation de la culture, dispensée aux heureux par un présent céleste, toi qui, souvent, as amendé des caractères même vicieux ! Quelles corrections tu aurais apportées en ces temps de ténèbres, si tu avais permis à Valens de savoir que le pouvoir n’est rien d’autre, selon la définition des sages, que le souci du salut d’autrui… » Enfin, beaucoup de nos interlocuteurs dans les comités locaux constatent, pour s’en féliciter, que l’image de l’ORT a beaucoup changé au cours des ces dernières années. Si les rénovations et constructions de bâtiments ont leur part dans cette métamorphose, l’autre facteur est l’évolution progressive des lycées vers l’enseignement supérieur, qu’il s’agisse de formations professionnalisantes courtes (BTS) qui, par temps de crise économique, attirent de plus en plus d’étudiants, que ce soit le supérieur long, comme les licences professionnelles d’optique (Strasbourg et bientôt Toulouse) ou les classes préparatoires aux grandes écoles d’ingénieurs. En tout cas, l’ORT est aujourd’hui dans le paysage scolaire juif la seule institution à pouvoir disposer d’une telle offre de formation, assise sur le sérieux et l’expérience. Laissons le mot de la fin à T. Gauthier : « Ce dont je suis le plus fier, c’est des résultats de l’école. C’est ma première priorité. Ensuite vient l’augmentation des effectifs. Il faut souligner l’engagement et la qualité pédagogique et humaine des enseignants de l’école. C’est cette qualité qui me plait dans ce lycée, et qui permet aussi bien de mettre à niveau des élèves en difficulté que de porter les meilleurs vers l’excellence. » Parmi ses souhaits : « Il nous faut créer davantage de ponts avec World Ort et Ort Israël. Surtout, il faut faire en sorte que les parents juifs mettent leurs enfants dans des écoles juives » p 14 en couverture p Un réseau mondial d’éducation Réunion du Conseil pédagogique international d’ORT-Israël « J’ai le sentiment d’avoir retrouvé ma famille », c’est ainsi que Zvi Peleg, directeur général du réseau des Ecoles Sciences-Tech, comme se désigne désormais ORT-Israël, a accueilli les délégations participant à cette première réunion. Cela se passait, début juin, à Herzliya et à Jérusalem. Des amis d’ORT Canada, de France, des EtatsUnis et d’Israël ont participé à de nombreuses conférences sur les formations, méthodes, recherches de ce qui est le premier réseau israélien d’enseignement scientifique et technologique. Ils ont pu aussi développer des liens prometteurs pour l’avenir. Le Président Lucien Kalfon et le directeur général Marc Timsit ont souligné la similitude des défis lancés à l’ORT dans les années qui viennent, avec la nécessité de les relever en coopérant plus étroitement. Un groupe de travail pédagogique a été constitué pour examiner ces tâches communes et envisager les projets à mener en partenariat. Ce travail est d’autant plus essentiel que la science et la technologie diffusées par les écoles de l’ORT sont les bases de « l’avenir d’Israël », comme l’a indiqué le Professeur - et rabbin Daniel Hershkovitz, ministre de l’éducation, en recevant les délégués. Rappelons qu’ORT-Israël constitue le plus important réseau éducatif du pays. Avec 100 000 élèves et étudiants de toutes origines et de toutes confessions répartis dans 165 écoles, sur 45 villes, ce réseau est fortement spécialisé dans les formations d’excellence en sciences et technologie, sans délaisser pour autant les élèves en difficulté. Ses diplômés occupent des fonctions d’ingénieurs dans le civil et dans l’armée, d’entrepreneurs dans les technologies de pointe et la recherche. p 15 Des intérêts pédagogiques partagés : Marc Timsit (à gauche), et Lucien Kalfon (à droite) en visite à l’observatoire de l’école Ort de Maalé Adoumim. Design de Mode et échanges sans frontières Exemple de l’ouverture à l’international des formations de l’ORT : le BTS Design de Mode préparé au lycée de Strasbourg, et cela dans deux directions. Tout d’abord des échanges avec les établissement du réseau ORT Mondiale en Russie, en Israël ou en Argentine... En dehors de ce réseau, les villes phares de la mode telles que Milan, Barcelone, Metzingen, mais également Nankin en Chine, avec lesquels il y a des accords de partenariat avec échanges d’étudiants et d’enseignants... Ainsi Claude Sabbah, directeur du lycée ORT-Strasbourg, accompagné de Michel Benoilid, directeur du lycée ORT-Lyon, ont rendu visite au Moscow ORT College of Technology, première institution de formation professionnelle de Russie dans les domaines de la Publicité, du Design de Mode, de l’Economie et de la Technologie, accueillant en tout 1400 étudiants dont 500 en Mode et design. Cet institut a reçu le label « Collège du futur » attribué par le Ministère de l’Education de Russie. Une convention de jumelage et d’échanges d’étudiants et d’enseignants a été signée. Par ailleurs, les responsables du Fashion Department de l’école de mode allemande de Metzingen, partenaire d’Hugo Boss, ont invité, dans la perspective d’un accord de partenariat, leurs homologues de l’ORT à partager un Atelier au Fashion Department de Metzingen, sur l’incidence de la culture africaine dans la mode occidentale... R. A. p Un réseau mondial d’éducation Priorité à l’éducation et à la tolérance L’ORT-Mondiale (World ORT) est une organisation non gouvernementale à laquelle adhère ORT-France. Elle développe des actions dans une centaine de pays, sur les cinq continents. Chaque année, 200 000 jeunes et adultes, juifs et non-juifs, sont formés dans ses écoles, lycées et universités. Daniel Kluger, du Conseil d’administration d’ORT-France, fait un point avec quelques exemples. La vocation de cette organisation mondiale est d’apporter sous forme de projets et de partenariat à la fois le savoir-faire de l’ORT et des fonds collectés auprès de nombreux donateurs. C’est ainsi que se sont développées des actions remarquables en Afrique (37 pays), en Asie (17 pays), en Amérique Latine (14 pays), en Europe de l’Est, etc… Mais plus que des chiffres, quelques exemples peuvent illustrer le remarquable travail de cette institution. En Argentine, 6630 élèves sont accueillis à l’ORT qui est considérée comme l’une des cinq meilleures écoles du pays. Au Venezuela, de nombreux non-juifs sont venus pour aider à la restauration de la synagogue de Caracas à la suite du récent attentat. Leur motivation : démontrer leur reconnaissance pour ce que l’ORT apporte à leurs enfants. En Israël, l’ORT est partenaire dans la construction de la nouvelle université de Sha’ar Haneguev sur la frontière de la bande de Gaza. L’ORT est également à l’origine du programme « Ilan Ramon » qui équipe les écoles et lycées de « Smart Board » (tableaux informatisés) et les étudiants de PC portables et ce, sur tout le territoire. Former les Maoris de l’Ile de Pâques Toujours en Israël, l’ORT participe à un immense programme d’éducation des enfants hospitalisés. Les hôpitaux ont leurs écoles mais elles ferment à 13 heures. L’ORT prend alors le relais et plus de 50 hôpitaux sont ainsi équipés de classe de soutien. A Mexico, où s’est réunie, cette année, la convention des « representatives », l’ensemble des bénévoles ORT du monde entier, le dîner de gala était présidé par Margarita Zavala de Calderon, l’épouse du Président de la République mexicaine. Elle a rendu un vibrant hommage à la communauté juive du Mexique (50.000 personnes) et à la contribution culturelle et éducative qu’apporte l’ORT Mexique. Pour illustrer cette présence, nous avons visité la Yidische School dirigée par Irit Barr qui regroupe des sections scientifiques (physique, chimie et biochimie) et des sections de mediacenter qui forme les étudiants aux techniques du cinéma, de la photo et du son. Au Chili, les autorités du pays voient dans l’ORT deux missions conjointes qui doivent aider à une meilleure compréhension et acceptation des différences : la première c’est apporter aux élèves juifs une confirmation de leur identité juive et la seconde c’est apporter aux élèves nonjuifs une connaissance de ce qu’est le judaïsme et ainsi inculquer les bases d’un respect mutuel. Pour l’anecdote, il a été demandé à l’ORT de participer prochainement à l’effort d’éducation des populations Maori et un centre ORT sera ouvert l’an prochain à l’Ile de Pâques ! Fervent militant pour le développement de l’éducation, car persuadé de l’avancée qu’il apporte en matière de lutte contre le racisme, l’intégrisme et la pauvreté, j’ai trouvé à l’ORT une réponse remarquable par son sérieux, sa dimension et sa proactivité résolument tournée vers le futur d’Israël et du peuple juif en général. Daniel Kluger (Publié dans Menorah, revue du B’nai B’rit France- Mai 2009) Projet pilote : enseigner des langues en e-learning De manière surprenante, ce que préfèrent ces collégiens de Villiers-leBel, dans l’expérimentation d’apprentissage de l’anglais par e-learning, c’est les… tables rondes avec l’animateur britannique. Tout se passe comme si, la technologie en ligne utilisée pour cet apprentissage, redonnait toute sa place au dialogue vivant, en face à face avec un interlocuteur dans sa langue maternelle… Comme quoi la technologie bien utilisée ne remplace pas l’humain, mais lui donne toute sa valeur. Maîtriser véritablement une langue étrangère au sortir des études, est un des objectifs qu’assignent les responsables d’ORT-France, au plus haut niveau, à cet enseignement plus nécessaire que jamais à l’ère de la mondialisation. Ainsi la direction générale d’ORT France à mis en place, depuis le mois de février, avec l’aide du Département Innovation et Développement (DID), une formation en ligne dans le p 16 en couverture domaine des langues par le biais de la plateforme « Tell me More » de Auralog. Pour l’instant, les collèges et lycées de Villiers-le-Bel et de Strasbourg, en attendant d’autres établissements du réseau, sont parties prenantes de ce projet pilote, pour l’anglais et l’espagnol, les deux langues internationales les plus parlées dans le monde. ORT Strasbourg avec le concours de ses enseignants s’est engagée à mener ce projet pilote dans le cadre de leur travail scolaire. Cette expérimentation très rigoureusement préparée et évaluée est conduite par Clara Barafranca, sous la direction de Raphaël Attias. Ses principaux objectifs sont de : travailler toutes les compétences linguistiques, compréhension et expression, à l’oral et à l’écrit ; améliorer l’accent des élèves et étudiants grâce à la technologie Le professeur a plus de temps pour s’occuper de chaque élève. de la reconnaissance vocale ; se placer dans des situations de communications réelles de la vie quotidienne et professionnelle ; travailler sans limite toutes les notions de grammaire, lexique, phonétique et conjugaison indispensables à la maîtrise de la langue ; travailler de façon individualisée suivant le niveau et les besoins de chacun (préparation du TOEIC – Test of English for International Communication – , perfectionnement de l’oral) ; de s’immerger dans une grande variété d’activités pour stimuler l’apprentissage (dialogues interactifs, questions de compréhension, rédaction, vidéos et QCM…). Une première évaluation de fin d’année a permis de mesurer la satisfaction des élèves, étudiants et professeurs, avec de bons résultats au TOEIC, avant d’envisager une extension du programme à d’autres établissements de l’ORT et à d’autres langues. Une dernière chose : l’animateur britannique qui a tant séduit les collégiens de Villiers, est aussi musicien… École médicale de Bamako et ORT Strasbourg, dans une optique de coopération Le lycée ORT de Strasbourg a développé depuis de nombreuses années des échanges internationaux avec différents pays dont l’Allemagne, l’Italie, la Russie, la Chine, le Portugal, Israël… C’est avec le Mali qu’un nouvel échange vient de se concrétiser récemment, par la signature d’une convention de coopération entre le département d’optique du centre ORT Strasbourg et l’école paramédicale EP4O de Bamako. Cette convention est d’abord l’aboutissement de relations humaines qui ont été nouées entre des hommes engagés chacun dans des domaines particuliers, le Docteur Yaya Ba, ophtalmologue à Bamako, Claude Sabbah, proviseur du Lycée ORT Strasbourg et Pierre Lesieur ancien responsable d’Essilor, chargé des relations avec les centres de formation en optique. Cette convention prévoit le développement d’activités dans des domaines d’intérêt commun, comme la formation d’optométristes et de techniciens supérieurs en optique lunetterie, des échanges d’enseignants, d’étudiants et de stagiaires, l’élaboration de programmes d’enseignement, la réalisation d’études et de production, la participation à différents comités scientifiques et pédagogiques. L’ORT Strasbourg qui forme depuis une dizaine d’années des Techniciens Supérieurs – OpticiensLunetiers, par un BTS en formation initiale ou par la voie de l’apprentissage, a également développé avec l’Institut de p 16 p 17 De gauche, à droite, Pierre Lesieur, Dr Yaya Ba et Claude Sabbah. physique de l’Université de Strasbourg, une Licence professionnelle « Les métiers de l’optique et de la vision ». Le lycée a ainsi acquis une véritable expertise au niveau de la formation dans les métiers de l’optique lui permettant de s’engager auprès de l’EPO4 de Bamako et de son directeur le Docteur Ba. Celui-ci a souligné les besoins du Mali dans ce domaine : seuls trois opticiens ont été formés dans le centre de Bamako, ce qui donne à cette convention et à cet échange, un caractère tout particulier en terme d’attente et de responsabilité. Dans les actions concrètes prévues entre les deux écoles dans un proche avenir, il faut noter la formation de deux étudiants de l’ORT en fin de cycle qui se rendront pour un an à Bamako pour enseigner l’optométrie et l’analyse de la vision. Enfin, dans le cadre de l’action sociale de l’ORT, 500 montures de lunette seront offertes au centre EPO 4 pour la rentrée universitaire 2009-2010. p Figures William Bismuth, La physique, le judaïsme et du cœur… William –« Peut-être à cause de Shakespeare ?... » – Bismuth est né à Tunis en 1928. Son prénom hébraïque est Nissim, changé dans l’enfance en Raphaël (« Dieu guérit », en hébreu), en raison d’une grave maladie de cœur. Le cœur, au triple sens de courage, de fidélité et de générosité : on le devine, chez cet homme dont l’abord réservé, presque timide, tranche avec l’extraversion expansive propre aux Provençaux. Depuis plus 35 ans en effet, il est engagé aux côtés de l’ORT, à Marseille où il a présidé le Comité local (cf. dossier page 12) et au plan national, puisqu’il fait partie du Conseil d’administration d’ORT-France. Du cœur, ce chercheur en physique, docteur d’Etat, avec une thèse visionnaire sur la résonnance magnétique nucléaire, directeur de recherche honoraire du CNRS, auteur d’une centaine d’articles savants et conférencier dans de prestigieuses universités des Etats-Unis et d’Europe, a su en montrer tout au long de ces années, comme il a su faire preuve de son attachement au destin juif dans la modernité. Nous verrons que pour William Bismuth avoir du cœur et être fidèle à ce que l’on est, c’est tout un. Pour comprendre comment se fabrique un engagement, il faut parfois trouver des fils rouges qui mettent de l’ordre dans une vie très active et lui donnent sens. Pour William Bismuth cela a pris la forme de quelques figures marquantes. Il y a certes des parents aimants, un père, expert-comptable et amateur d’opéra, qui emmenait son fils à la synagogue à 5 ans, mais surtout un fabuleux grand-père, le Grand Rabbin de Tunis Yacoub Ktourza. Dans cette famille de Tunisiens pratiquant le judaïsme « à leur manière », comme aurait dit Maïmonide, c’est le grandpère avec qui il conversait en judéoarabe, qui encourage le jeune William à franchir la Méditerranée, après une math sup à Tunis, pour aller faire ses études à Marseille. Condition : qu’il respecte les fêtes et le chabbat. Rencontres décisives Bon élève, le jeune William ? Pas toujours… En fait, il l’est devenu après avoir été l’élève d’une autre personnalité qui va marquer son itinéraire : « M. Temame, prof de maths à l’école de l’Alliance israélite de Tunis. J’étais un élève moyen. C’est lui qui m’a donné le goût des études. Après lui, je suis devenu 1er partout… ». Et c’est aussi « à l’Alliance », comme on disait alors, qu’il apprend « l’histoire juive ». Une seconde piste pour éclairer l’engagement à l’ORT dont les collèges et lycées pourraient se reconnaître dans cette double exigence de réussite scolaire et de savoir identitaire. Renvoyé du lycée Carnot, à cause des lois de Vichy d’octobre 1940, William Bismuth, au sortir de la guerre, s’oriente vers des études scientifiques. Là encore, il va faire une autre À L’ORT, on peut préparer Polytechnique, Centrale et d’autres grandes écoles d’ingénieurs rencontre décisive, celle de Théodore Vogel (1903-1978). Directeur du Centre de recherches physiques de l’Université de Marseille depuis 1962, ce dernier est né en Ukraine d’une mère russe et d’un père autrichien. Belles études au lycée Thiers, puis formation d’ingénieur à Sup’élec, et… la Palestine au début des années 30 où T. Vogel participe à l’électrification du futur Etat d’Israël. C’est avec ce brillant physicien, spécialiste d’acoustique, autant que juif engagé que W. Bismuth va parfaire son apprentissage - et entrer à l’ORT. T. Vogel, en effet, est membre du Conseil d’administration de ce qui est alors un réseau d’écoles professionnelles. Il faut entendre l’émotion percer lorsque le disciple évoque la mémoire – bénie – du maître : « C’est lui qui m’a légué l’ORT… » ! Le « legs » est allé entre de bonnes mains : « Toute l’action de M. Bismuth a visé à nous orienter vers l’enseignement supérieur », constate Maurice CohenZaguri, directeur du collège et lycée ORT de Marseille qui connaît bien « son » président dont il dit encore : « C’est un intellectuel, un scientifique à la double culture juive et humaniste » qui, soit dit en passant, aime aussi le jazz, en particulier la pianiste et chanteuse Hazel Scott, et le chef d’orchestre Count Basie. A la veille de passer à son tour le relais, W. Bismuth rappelle que la fonction exige un complet désintéressement, ainsi qu’un « tempérament d’animateur ». Avant de conclure, en homme de cœur toujours : « L’ORT a été toute ma vie non professionnelle. Je lui ai donné tout ce que je pouvais avoir, mais cela m’a apporté la joie de connaître des hommes exceptionnels… Et puis ce que j’aime à l’ORT, c’est que les enfants qui viennent chez nous, trouvent là un judaïsme tolérant en même temps qu’une culture générale ouverte au monde. Pour rester juif, il faut savoir fréquenter les non-juifs ». p 18 figures Cynthia Arenas, L’enseignement, mes familles, mes passions… En général, la réalisation de cette rubrique requiert de ceux qui sont choisis qu’ils parlent d’eux. Avec Cynthia Arenas, professeure de lettres et de communication au lycée Grynfogel-ORT de Toulouse, pas possible ! Ou plutôt, parler d’elle, c’est parler des autres : ses parents, sa sœur Sabrina, son mari « qui construit leur maison dans la montagne », sa petite fille Léna, « qui a quatre mois aujourd’hui et un sourire qui nous fait oublier la pluie de ce matin », ses collègues de travail, et surtout, surtout les élèves. Ce n’est qu’à travers ces « autres » que Cynthia peut parler d’elle-même. Elle le fait avec un tel bonheur et une telle joie qu’on ne peut que la suivre à l’évocation de ses « familles », comme elle va les désigner. Alors commençons par ses parents, tous deux gens d’entreprise qui vont fournir le cadre familial où Cynthia grandit, à Orthez, en fréquentant aussi bien l’école privée que le public. Et puis il y a cette « petite » sœur très proche, complice, très aimée. Elle travaille pour un organisme agricole. Pas de prof dans cette première famille, on le voit. Alors comment Cynthia le devient-elle ? Simple : en passant par un doctorat de linguistique et le… journalisme ! Cynthia raconte la naissance de sa vocation pédagogique avec un naturel où tout semble couler de source. Limpide comme l’est sa parole. Et son rire… « Je voulais être journaliste, et j’ai commencé par l’être. Mais il fallait que je travaille en faisant mon doctorat sur les langues de minorités immigrées en France. Et j’ai enseigné dans un collège public. Là, j’ai mis en place un programme de scolarisation d’enfants de gens du voyage. Il fallait aller voir les familles et les convaincre d’envoyer leurs enfants à l’école. J’ai compris que c’était ce qui me plaisait… ». Et le lycée ORT de Toulouse ? « L’O-R-T, dit-elle en détachant bien les lettres, c’était il y a trois ans. Je cherchais un p 19 poste sur internet. Et je suis tombée sur la devise : ’’Si tu donnes un poisson à un homme, il mangera un jour ; si tu lui apprends à pêcher, il mangera toute sa vie’’. J’ai pensé : voilà une école avec des valeurs ! » Rencontre avec René Bendavid, le directeur « qui encourage les initiatives » : le courant passe. « Seul, on n’est rien… » ! C’est ainsi qu’elle est recrutée pour faire des cours aux étudiants de BTS banque, et à une classe de 3ème accueillant des élèves en difficulté qui, après mise à niveau, peuvent reprendre le cursus normal du lycée. Là encore, c’est avec passion que Cynthia parle de ces élèves à qui il faut « offrir une seconde chance ». C’est un vrai travail d’équipe, pardon, de « famille », car comment parler autrement de l’esprit qui préside à cette tâche où la réussite d’un élève est conditionnée par le travail de tous ses profs autour de lui. Il y a donc Alexandre Tibi, le prof d’éducation physique, et professeur principal de la classe, capable de remplacer la veille pour le lendemain Cynthia appelée par une urgence. Il y a encore ses collègues « Karine, Isabelle, Stéphanie, Marie, Dominique, et la douceur de la jolie Sarit, la prof d’hébreu… » qui font cercle autour de chaque élève pour l’accompagner dans sa découverte du plaisir d’apprendre. Car, « seul, on n’est rien ! » Autres membres de la famille, les professeures-documentalistes Corinne et Ghislaine qui travaillent avec la classe à des projets pédagogiques réalisés dans le cadre du CDI. « Oh, j’allais oublier : Drory Lévy ! » Simple clause de style : Cynthia n’oublie personne. Surtout pas le conseiller principal d’éducation, « attentif et disponible ; c’est un pédagogue, un conseiller et un artiste », toujours partant pour les bonnes idées qui vont faire la différence pour les élèves. Ainsi ce voyage en Espagne pour cette classe de BTS « un peu stressée, où il fallait créer une solidarité ». La « communauté éducative » dont parlent un peu abstraitement les textes officiels, c’est aussi le personnel administratif, comme Véronique Malgouyre dont le bureau est « un refuge ». Il arrive aussi que la famille professionnelle rejoigne la famille tout court, à l’occasion d’une naissance par exemple. Et là « à l’O-R-T » de Toulouse on a été gâté ces derniers mois, puisqu’on y a célébré 5 ou 6 naissances chez les profs. Chaque fois, « la famille » s’est manifestée par des vœux et des cadeaux. « Vous savez, j’ai enseigné ailleurs, ce n’est pas comme ça ! ». On est bien obligé de croire Cynthia qui ajoute qu’elle voit dans ces valeurs et cette ambiance quelque chose de l’identité juive de l’ORT. Avant bien sûr de lancer à l’interviewer au moment de se quitter : « Si vous venez à Toulouse, n’hésitez pas à passer à la maison, vous verrez Léna comme ça… ». Un peu de la famille, quoi ! Preuve ultime : ce post-scriptum au mail reçu, avec la photo de la splendide Léna, après l’entretien : « Lorsque je vous ai parlé de la direction de l’Ort Toulouse, je pensais à René Bendavid, mais également à Max Barcessat (chef de travaux) qui fut le premier à participer au cadeau du petit Tom (le fils d’Isabelle Pagotto) et un des premiers à me féliciter (avec Véronique Malgouyre) pour la naissance de Léna...Quand je vous dis qu’il y a quelque chose de particulier dans cette école... ». Quelque chose qui doit sans doute aussi à la passion communicative que, visiblement, vous mettez dans votre métier Cynthia ?... Le réseau ORT-France p Contacts www.ort.asso.fr PARIS 10, villa d’Eylau 75116 Paris Tél. 01 44 17 30 80 CHOISY-LE-ROI 50, rue du Four 94600 Choisy-le-Roi Tél. 01 45 12 10 80 LYON 133, rue Marius Berliet 69008 Lyon Tél. 04 72 78 09 09 MARSEILLE 9, rue des Forges 13010 Marseille Tél. 04 91 29 61 33 MONTREUIL 43, rue Raspail 93100 Montreuil Tél. 01 49 88 46 50 STRASBOURG 14, rue Sellénick 67000 Strasbourg Tél. 03 88 76 74 76 TOULOUSE 14, rue Étienne Collongues 31770 Colomiers Tél. 05 61 15 92 60 VILLIERS-LE-BEL 32, avenue de Choiseul 95400 Villiers -Le-Bel Tél. 01 39 87 71 40