les relations australie – chine

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les relations australie – chine
LES RELATIONS
AUSTRALIE – CHINE
Séminaire de Relations Internationales
M1 Relations Internationales, orientation
Diplomatie et Gestion de Conflits
Présentation : Salomé PONSIN
SOMMAIRE
INTRODUCTION __________________________________________________________________________
L’AUSTRALIE HISTORIQUEMENT TOURNEE VERS L’OCCIDENTT _________________________ 2
L’AUSTRALIE PUISSANCE MOYENNE TRADITIONNELLEMENT OCCIDENTALE EN ASIE _____________________ 2
L’AUSTRALIE « PROTECTORAT-AMERICAIN » EN ASIE ______________________________________________ 3
LES RELATIONS INTERNATIONALES AUSTRALIENNES SUPPLANTEES PAR DES
ENGAGEMENTS REGIONAUX ____________________________________________________________ 5
« L’AUSTRALIE : LA TENTATION DE LA PUISSANCE REGIONALE » _______________________________________ 5
L’AUSTRALIE COMME « INSTITUTIONAL BALANCING » ______________________________________________ 7
LA COMPLEXITE DE L’ATTITUDE DE L’AUSTRALIE ENVERS LA CHINE ___________________ 8
GREAT AND POWERFUL FRIEND’S DILEMMA » ________________________________________________ 10
» ET DU » DECOUPLING » ________________________________________ 11
L’INFLUENCE DES DIFFERENTS GOUVERNEMENTS AUSTRALIENS ____________________________________ 13
LE «
LA STRATEGIE DE « L’ENGAGING
AUSTRALIE-CHINE, QUEL AVENIR ? ___________________________________________________ 14
ANNEXES _______________________________________________________________________________ 17
INTRODUCTION __________________________________________________________________________ 17
1 – The Relative Sizes of Chairs (1913) ___________________________________________________ 17
PREMIERE PARTIE ________________________________________________________________________ 17
NEANT ____________________________________________________________________________ 17
SECONDE PARTIE _________________________________________________________________________ 18
2 – « Classement PIB : Les Pays les plus riches du monde »___________________________________ 18
3 – Exportations de l’Australie, (2013-2014) _______________________________________________ 18
TROISIÈME PARTIE ________________________________________________________________________ 19
4 - Illustration_______________________________________________________________________ 19
5 – Economic Exchange with China ______________________________________________________ 19
6 – Informations à propos de la Chine ____________________________________________________ 20
7 – China’s Imports from Australia ______________________________________________________ 21
8 – Chinese investment in Australia ______________________________________________________ 22
9 – How important is Australia’s Alliance with the US ? Is China a threat to Australia ? Is China’s growth
positive or negative for Australia ? Which relationship is more important for Australia : US or China ? 23
BIBLIOGRAPHIE ________________________________________________________________________ 24
OUVRAGES GENERAUX : ___________________________________________________________________ 24
DOCUMENTS OFFICIELS ____________________________________________________________________ 24
ARTICLES SCIENTIFIQUES __________________________________________________________________ 25
WORKING PAPERS ________________________________________________________________________ 25
CONTRIBUTIONS A DES COLLOQUES, CONFERENCES ______________________________________________ 26
DOCUMENTS INTERNET ____________________________________________________________________ 26
PRESSE : ________________________________________________________________________________ 26
INTRODUCTION
En 1913, le dessinateur de presse australien Alf Vincent a proposé une caricature
intitulée « La taille relatives des chaises », dans laquelle l’Australie est représentée comme un
garçonnet apeurée et bien trop petit pour le siège sur lequel il est assis1 aux côté de l’Allemagne,
la Chine, le Japon ou encore l’Inde2.
Ce dessin met en exergue la position géopolitique de l’Australie en Asie au début du
XXème siècle, mais il peut paraître très actuel après quelques ajustements. L’Australie n’est
plus ce petit garçon perdu sur un siège trop grand. Elle est une île continent dont la superficie
dépasse de plus de 250 fois celle de la Belgique, peuplée d’environ 22,6 millions d’habitants3,
et elle tente de s’imposer en tant que puissance régionale en Asie Pacifique. Pour autant, elle
reste une puissance à la tradition occidentale, en tant que membre du Commonwealth des
Nations porté par Reine Elizabeth II, en terres asiatiques.
Cette exception géopolitique interroge, comme le révèle le magazine Alternatives
internationales dans son article l’ « Australie : l’ami américain et le client chinois »4. Cela,
d’autant plus que l’Australie se prépare à être un membre de l’Organisation du Traité de
l’Athlantique Nord depuis septembre 2014, alors qu’elle s’appraite à signer un accord de libreéchange économique avec la Chine.
Nous pouvons ainsi nous interroger quant à la place de l’Australie en Asie pacifique,
principalement face au géant chinois prédominant dans la zone. Quelles relations l’Australie
entretient-elle avec ses voisins et la Chine ?
Après nous être attachés à la qualité de puissance moyenne traditionnelle de l’Australie,
et l’impact que cela a sur la scène internationale (I) ; nous verrons quelle place elle tient en Asie
(II). Nous finirons par étudier les relations particulières que l’Australie entretient avec la Chine
(III).
1
Voir annexe.
2SCHLUMBERGER
Guillaume, CAMROUX David, PAILLARD Christophe-Alexandre, ARGOUNES Fabrice,
Cel.SKOWRONSKI Feliks (Colonel), DRAI Pierre-Olivier, EMA CV.LANDIECH Pierre, MALCOR Jean-Georges – Rapport
de la Journée d’études de la Fondation pour la Recherche Stratégique (FRS), « Géopolitique du Pacifique Sud : l’Australie et
son environnement stratégique », FRS, (2007). p.9.
3http://www.statistiques-mondiales.com/australie.htm - (vu le 28/12/2014)
4 HARRIS (S.), L’ « Australie : l’ami américain et le client chinois », Alternatives internationales n°036, (2007)
Version internet : http://www.alternatives-internationales.fr/australie---l-ami-americain-et-le-c_fr_art__31643.html
(vu le 15/11/2014).
1
L’AUSTRALIE HISTORIQUEMENT TOURNEE VERS L’OCCIDENTT
L’Australie est considérée comme une puissance moyenne traditionnelle sur la scène
internationale. Cette caractéristique lui permet de tisser des liens avec son héritage occidentale
(A), particulièrement avec les Etats-Unis d’Amérique ses plus proches alliés stratégiques (B).
L’AUSTRALIE PUISSANCE MOYENNE TRADITIONNELLEMENT OCCIDENTALE EN ASIE
« Nous [les australiens] avons toujours cherché à garantir l’Australie dans un ordre
mondial stable, libéral et prospère. Nous avons toujours été une Nation commerçante avec un
lien stratégique solide avec la puissance occidentale qui est alors dominante. ».
Cette citation de Rod Lyon et Christine Leah5, mise en exergue par les travaux de
Fabrice Argounès6, paraît définir avec clarté la stratégie géopolitique de l’Australie. Cela
répond, ainsi, aux critères de défintion de la puissance moyenne traditionnelle par Edouard
Jordaan7. L’Australie semble être un pays recherchant la compromission dans les négociations
internationales, afin de promouvoir la stabilité dans les relations internationales. Les études de
Klem et Kelster viennent, également, placer l’Australie dans cette catégorie de « middle
power » dans la mesure où l’Etat australien répond d’une politique de « Diplomatie de niche »
ou « Concentrating ressources in specific areas »8. Le groupe de travail de la journée d’étude
consacrée à la « Geopolitique du Pacifique Sud», de la Fondation pour la Recherche
Stratégique9, met en lumière l’implication majeure de l’Australie dans des domaines restraints
de la scène internationale. Il s’agit notamment du « lobbying pour la libéralisation du commerce
agricole », contre la prolifération de l’arme chimique, ou encore un certain militantisme en
faveur du libre-échange aurpès de l’Organisation mondiale du Commerce.
C’est ainsi que l’Australie se rapproche de ses valeurs occidentales héritées du
Commonwealth des Nations. Par la volonté de se tenir en « Bon citoyen international» et de
tisser des liens avec des organisations mondiales, ainsi que des accords bi/multi-latéraux avec
5
LYON Rod, LEAH Christine, Global Jigsaw. ASPI’s strategic assessement 2008, Barton, Australian Strategic Policy Institute,
(2008), p.40.
6 ARGOUNES Fabrice, “L’Australie : la tentation de la puissance régionale”, Pouvoirs, (2012/2 n°141, p.103-116), p.1.
7 JORDAAN Eduard, The Concept of a Middle Power in International Relations: Distinguishing between Emerging and
Traditional Middle Powers. Politikon: South African Journal of Political Studies, (2003). p.165-181
8
MARQUE Barbara, « Nouveau paradigme stratégique des puissances moyennes », (2011). p.25-29
9
SCHLUMBERGER Guillaume, CAMROUX David, PAILLARD Christophe-Alexandre, ARGOUNES Fabrice,
Cel.SKOWRONSKI Feliks (Colonel), DRAI Pierre-Olivier, EMA CV.LANDIECH Pierre, MALCOR Jean-Georges – Rapport
de la Journée d’études de la Fondation pour la Recherche Stratégique (FRS), « Géopolitique du Pacifique Sud : l’Australie et
son environnement stratégique », FRS, (2007). Op. Cit. p.11 – 13.
2
l’Europe ou les Etats-Unis d’Amérique, l’Australie se renforce constamment dans sa place de
« puissance moyenne traditionnelle ». Ainsi, l’Australie a pris la présidence du G20 en 2014 ;
et reçu à Brisbane, en novembre de la même année, le « sommet des leaders »10. L’Etat
australien s’est également investi auprès de Organisation des Nations Unies pour l’Education,
la Science et la Cutlure pour laquelle il a créé une commission nationale australienne afin de
s’y investir au mieux. L’Australie démontre par ces actions sa capacité à s’investir sur la scène
internationale, tout en faisant part d’une autonomie relative à l’égard des grandes puissances.
Egalement, l’Australie a prouvé une capacité à se distancer des organisations internationales,
tel que nous avons pu l’oberver lors du désaccord de Tony ABBOTT avec l’ONU pour la
protection de l’environnement et la gestion des feux de forêts11.
Cet héritage occidental est particulièrement présent pour l’Australie. Il s’agit d’un lien
politique, diplomatique et culturel que l’Etat entretient. D’après Cédric Tellenne, « L’Australie
a une image occidentale qui lui vient de son statut de colonie britannique et de son partenariat
ancien avec les Etats-Unis d’Amérique »12.
L’AUSTRALIE « PROTECTORAT-AMERICAIN » EN ASIE
L’expression de « protectarat américain » à l’encontre de l’Australie a été utilisée pour
la première fois par Xavier PONS13 pour expliquer combien l’Australie peut paraître étrangère
à sa propre région, tant elle est impliquée dans son partenariat avec les Etats-Unis d’Amérique
(EUA).
Depuis son entrée en guerre contre l’Allemagne lors de la seconde guerre mondiale
aux côtés des Etats-Unis, l’Australie a scellé une amitié forte avec la puissance hégémonique
américaine. Cela a été renforcé par son engagement dans la lutte contre le terrorisme depuis les
attentats du World Trade Center de 2001 aux EUA. Avant que des accords ne se créer avec les
Etats d’Asie pacificique, dans les années 2000, l’Australie percevait d’un mauvais œil la
disparité culturelle entre elle et le reste de sa région. La « Tyrannie de la distance »14, avec ses
alliés culturels, a longtemps été ressentie par les australiens comme une faiblesse stratégique
face aux quatres dragons (Corées du Sud, Taïwan, Singapour et Hong Kong), et à l’instabilité
de certains Etats tels que la Corée du Nord, ou le Timor oriental. Ainsi, les Etats-Unis sont
10
http://www.theaustralian.com.au/national-affairs/world-leaders-ask-australia-to-host-next-g20-summit-in-2014/storyfn59niix-1226186429833?nk=2ed6784d241e9dcac2d4c39ee931e6fe – (vu le 28/12/2014)
11 http://www.actualites-news-environnement.com/31239-Australie-ONU-feux-foret.html - (vu le 31/12/2014)
12 FIORINA Jean-François, « L’Australie à la conquête de l’Asie-Pacifique ? », (2013). p.2.
13 FIORINA Jean-François, « L’Australie à la conquête de l’Asie-Pacifique ? », (2013). p.2.
14
ARGOUNES Fabrice, « L’Australie : la tentation de la puissance régionale », Pouvoirs, (2012/2 n°141, p.103-116), p.1.
3
apparus comme des alliés stratégiques sur le plan militaire quant à leur capacité d’action, et les
avancées technologiques communes, permises par une entente culturelle symbollisée par une
langue similaire permettant des actions rapides et une bonne compréhension du dialogue
militaire. Aisni, l’Australian Defence Force est une formation militaire d’élite aux technologies
de pointe, qui agit principalement comme soutien de l’armée américaine15. C’est dans cette
optique qu’un accord de renforcement de leur alliance a été signé en aout 2014 afin de travailler
à la stratégie américaine de défense en Asie16. L’alliance avec les Etats-Unis a pousser plus
loin leur niveau de coopération et d’échange, dans la mesure où les EUA ont insisté pour la
création d’un « accord de sécurité bilatéral avec le Japon et la réaffirmation de l’ANZUS17 dans
sa [australienne] politique de défense »18.
Cette renlation entre l’Australie et les EUA est perçue comme assymétrique, les Etatsunis d’Amérqiues y trouveraient plus d’avantage que l’Autralie. Egalement, cette entente à
longtemps été un frein pour l’Australie, vue comme le « « Sherrif-Adjoint » des Etats-Unis en
Asie » d’après Jean-François FIORINA. L’Australie a, ainsi, eu de nombreuses difficultés à
s’imposer comme puissance asiatique. Cela a poussé l’Etat australien a revoir ses priorités
dimplomatiques et à jouer sur différents plans. D’un point de vu sécuritaire, l’Etat australien a
misé essentiellement sur son alliance avec les Etats-Unis. D’un point de vu économique, la
tendance est bien différente, dans la mesure où l’Australie a tissé des alliances régionales pour
tenter de s’imposer comme puissance régionale, une « puissance pivot »19.
De cette manière, l’Australie montre une nouvelle facette de sa qualité de puissance
moyenne, celle d’un « Peer Competitor »20. Dans une volonté de se confronter subtillement
avec les Etats-Unis, par une vision réaliste des relations internationales et de la théorie du
« Powerbalancing »21 ou la tentative directe ou indirecte de contre-balancer la puissance
hégémonique. En l’occurrence, l’Etat australien démontre régulièrement aux EUA, qu’ils ne
sont pas les seuls à attirer ses faveurs.
15
http://www.senat.fr/ga/ga-031/ga-0319.html (vu le 30/12/2014)
http://theatrum-belli.org/etats-unis-et-australie-signent-un-accord-militaire/ (vu le 30/12/2014)
17 Australia, New Zealand, United States Security Treaty
18 HELLENDORF Bruno, « Entre l’Aigle et le Dragon : L’Australie à l’heure des choix face à la Chine », (2012). p.35.
19 HELLENDORF Bruno, « Entre l’Aigle et le Dragon : L’Australie à l’heure des choix face à la Chine », (2012). Op. Cit. p.36.
20 MARQUE Barbara, « Nouveau paradigme stratégique des puissances moyennes », (2011). p.25-26
21 LEVY Jack.S, THOMPSON William R., « Hegemonic Threats and Great-Power Balancing in Europe, 1495-1999 »,
Security Studies, Volume 14, Issue 1, pages 1-33, (2005). p.1
16
4
LES RELATIONS INTERNATIONALES AUSTRALIENNES SUPPLANTEES PAR
DES ENGAGEMENTS REGIONAUX
En 1901, l’Australie, alors sous contrôle de l’empire britannique, lance sa politique
d’immigration : l’ « Australie blanche » refusant l’entrée de son territoire à tous les
ressortissants non-européens22. Un siècle plus tard, 10% de la population australienne était
d’origine asiatique23. Nous allons ainsi voir le changement de comportement de l’Australie en
Asie-Pacifique, sa volonté stagnante de se poser en
puissance régionale (A), et son
investissement dans le domaine de la sécurité, notamment, faisant d’elle une puissance pivot
(B).
« L’AUSTRALIE : LA TENTATION DE LA PUISSANCE REGIONALE »24
Le 26 octobre 2012, l’Australie a délivré son livre blanc intitulé « Australia in the
Asian Century »25, dans lequel l’Etat déclare vouloir s’investir dans sa région afin de s’imposer
en tant que véritable puissance régionale asiatique26. L’approche constructiviste des relations
internationales de SCHIRM27 met en avant la volonté des puissances régionales de promouvoir
le droit international dans leur aire, et de se fonder sur des ressources matérielles et
organisationnelles importantes, notamment.
Or, il apparaît que l’Australie pourrait rassembler ses qualités. Dans un premier temps,
l’Australie est une puissance économique importante. Avec un taux de croissance stable
d’environ 2,5% par an, et un déficit public contrôlé aux alentours de 5%28, l’Australie enregistre
des variables économiques saines depuis une vingtaine d’année. Les prévisions, pour l’année
2O15, du Fond Monnaitaire Internationale la placent au 13ème rang des économies mondiales
avec un PIB de près de 1 535 milliards de dollars. Dans ce classement des « pays les plus riches
du monde »29, l’Etat australien apparaît au côté de ses voisins chinois, japonnais, indiens, sudARGOUNES Fabrice, « Les Noces de l’Australie et de l’Asie auront-elles lieu ? », La Vie des idées.fr, (2010). p.1
Version internet : http://www.laviedesidees.fr/Les-noces-de-l-Australie-et-de-l.html (vu le 11/11/2014)
23 GUILLARD Olivier, « L’Australie et le « Siècle de l’Asie » : opportunités, risques et défis », Institut de Relations
internationales et stratégiques, (2012). p.3
24 ARGOUNES Fabrice, « L’Australie : la tentation de la puissance régionale », Pouvoirs, 2012/2 n°141 p.103 – 116. Op. Cit.
25 Résumé (en anglais) : http://www.corrs.com.au/assets/thinking/downloads/Australia-in-Asian-Century-Issues-Paper.pdf (vu
le 3/01/3015)
26 GUILLARD Olivier, « L’Australie et le « Siècle de l’Asie » : opportunités, risques et défis », Institut de Relations
internationales et stratégiques, (2012).Op. Cit. p.1
27 SCHRIM Stefan, Leaders in Need of Followers : Emerging powers in Global governance, European Journal of International
Relations, 2010/16.2 pages 197-221.
28
http://www.statistiques-mondiales.com/australie.htm - Op.Cit. (vu le 28/12/2014)
29
http://www.journaldunet.com/economie/magazine/classement-pib.shtml - (vu le 4/01/2015)
22
5
coréens ou encore indonesiens30. Cela démontre combien son entourage géographique joue un
rôle majeure dans son économie. L’Australie a un sous-sol riche en ressources naturelles pétrole, uranium et gaz - dont les réserves sont considérables31. Elle a également une capacité
de production agricole majeure32. Cela est à ajouter à une demande interieure faible, dans la
mesure où seules ses côtes sont habitables et que le gouvernement australien travaille au
contrôle de la démographie et de l’immigration sur son territoire. L’Australie jouit ainsi d’une
capacité d’exportation de matières premières et énergétiques considérables, qui lui permettent
de tisser des liens économiques importants dans sa région. Ses principaux partenaires
commerciaux sont la Chine, le Japon, la Corée du Sud, Sigapour, l’Inde et Taïwan 33. Cela lui
offre la possibilité d’intégrer et de participer à des organisations régionales économiques telles
que la Communauté économiue d’Asie pacifique (APEC). Elle exporte d’ailleur l’essentiel de
sa production vers les membres de l’APEC et de l’Association des Etats d’Asie du Sud-Est
(ASEAN)34.
Dans un second temps, il apparaît que les relations économiques de l’Australie avec
ses voisins, et le fait que son économie soit basée sur les ressources naturelles, l’ont poussé à
intervenir millitairement dans des zones instables de l’Asie pacifique. L’Australie a ainsi fait
preuve d’une puissance militaire importante, et d’une capacité à agir et à diriger la coalation
internationale pour le règlement d’un conflit. L’Australie a notamment démontré une véritable
politique de « hard power » lors de la crise humanitaire au Timor oriental35, victime d’une
invasion de l’Indonésie, fin des année 1990. L’Australie avait joué un rôle pivot aurpès des
Nations Unies afin que soit déployée une force de matien de la paix, la Force internationale
pour le Timor oriental. Ainsi, l’Etat australien a prouvé sa capcité à agir, mais il a également
défendu son économie en sauvegardant ses relations avec le Timor, dont la mer détient une
grande partie des reserves en gaz et en pétrole australien.
Pourtant, l’Australie semble encore bien loin du statut de puissance régionale asiatique.
Cela car il lui manque un élément majeur : la reconnaissance de ses paires en Asie Pacifique,
septique du manque de lien culturel entre eux et l’Etat australien.
30
Voir annexe.
http://www.lesechos.fr/26/10/2010/LesEchos/20792-129-ECH_le-qatar-accentue-sa-domination-sur-le-marche-du-gaz-naturelliquefie.htm - (vu le 13/11/2014)
32SCHLUMBERGER
Guillaume, CAMROUX David, PAILLARD Christophe-Alexandre, ARGOUNES Fabrice,
Cel.SKOWRONSKI Feliks (Colonel), DRAI Pierre-Olivier, EMA CV.LANDIECH Pierre, MALCOR Jean-Georges – Rapport de
la Journée d’études de la Fondation pour la Recherche Stratégique (FRS), « Géopolitique du Pacifique Sud : l’Australie et son
environnement stratégique », FRS, (2007). Op. Cit. p.16-19
33 Voir annexe.
34 Voir annexe.
35 HELLENDORF Bruno, « Entre l’Aigle et le Dragon : L’Australie à l’heure des choix face à la Chine », (2012). Op. Cit. p.32.
31
6
L’AUSTRALIE COMME « INSTITUTIONAL BALANCING »36
L’ancien premier ministre australien Kevin RUDD avait proposé aux pays asiatiques la
création d’une Communauté de l’Asie pacifique (APC) qui devaient réunir les pays asiatiques
et les Etats-Unis au sein d’une même institution régionale37. Cette tendance à se retourner
constamment vers les EUA a assez mal été perçue en Asie. Cela a été révélé par l’ouverture
d’un projet japonais, la Communauté de l’Asie Orientale, concurrent au projet australien, et
excluant les EUA. Le projet australien n’a pas reçu l’engouement régional attendu, et
l’Australie s’est retrouvée marginalisée dans sa propre région. Cela avait déjà été le cas lors de
la création de l’ASEAN, dont l’Australie a été exclue par ses voisins asiatiques38. Ainsi, l’étude
de Fabrice ARGOUNES, quant à la place de l’Australie en Asie pacifique, révèle une citation
très explicite d’Abdullah Ahmad Badawi, ministre des Affaires Etrangère de la Malaisie : « Si
je regarde une carte, je crois qu’elle dit que l’Australie n’est pas une part de l’Asie ».
L’Australie semble alors se placer dans ce que Kai He appelle « institutional
balancing »39, une puissance moyenne usant d’accords multilatéraux pour veiller à la stabilité
de sa région, plus qu’une puissance régionale. Par une combinaison savante de démonstrations
de « hard power » comme au Timor Oriental ou aux Îles Salomon en 2003, et de « soft power »
par sa participation à des organisations régionales de sécurité comme l’East-Asia Security, ou
son implication dans le combat contre le terrorisme telle que perçue lors de la crise du vol
MH377 de Malaysia Airlines, par exemple ; l’Australie tente de s’intégrer dans sa région par
la voie de la sécurité. Pour cela, la montée en puissance économique et militaire de la Chine
semble lui servir. Nombre de pays asiatiques voient dans l’Etat chinois une menace potentielle.
Ainsi, une présence pro-américaine dans la région peut être perçue comme garante de la stabilité
régionale, en ce qu’elle déstabilise et reste prédominante à la Chine.
Cela est l’occasion pour l’Australie de jouer sa dernière carte en tant que puissance
moyenne, celle de la « Multivectorialité »40 en multipliant ses sphères d’influence et de
coopérations. Son statut lui offre une capacité certaine à interéagir avec la scène internationale,
HELLENDORF Bruno, « Entre l’Aigle et le Dragon : L’Australie à l’heure des choix face à la Chine », (2012). Op. Cit.
p.36
37
ARGOUNES Fabrice, « Les Noces de l’Australie et de l’Asie auront-elles lieu ? », La Vie des idées.fr, (2010). p.9
Version internet : http://www.laviedesidees.fr/Les-noces-de-l-Australie-et-de-l.html (vu le 11/11/2014)
38
ARGOUNES Fabrice, « Les Noces de l’Australie et de l’Asie auront-elles lieu ? », La Vie des idées.fr, (2010). p.11
Version internet : http://www.laviedesidees.fr/Les-noces-de-l-Australie-et-de-l.html (vu le 11/11/2014)
39 HE Kai, “Institutional Balancing and Internatinal relations Theory : Economic Interdependanence an balance of power
Strategies in Southest Asia”, European Journal of International Relations September 2008 vol. 14 no. 3 489-518. Dans :
HELLENDORF Bruno, « Entre l’Aigle et le Dragon : L’Australie à l’heure des choix face à la Chine », (2012). Op. Cit.p.34
40 MARQUE Barbara, « Nouveau paradigme stratégique des puissances moyennes », (2011). p.27
36
7
alors que d’un point de vu sécuritaire elle entre en coopération avec sa région, et qu’elle joue
sur un tableau plus économique avec la Chine.
LA COMPLEXITE DE L’ATTITUDE DE L’AUSTRALIE ENVERS LA
CHINE
Le 17 novembre 2014, un accord préliminaire de libre échange a été signé par les
autorités chinoises et australiennes41. Le véritable accord, devant être mis en place en 2015,
prévoit l’ouverture des marchés entre les deux pays - surpression des « droits de douanes sur
95% des exportations depuis l’Australie vers la Chine » - et la levée des restrictions à l’égard
des investissements. Les relations Australie Chine occupent une place importante dans la
Région Pacifique Asie. Ces deux nations jouent un rôle majeur dans cette région de plus en plus
dynamique, ce qui rend inévitable un rapprochement. Pourtant, cette relation a été longue à
mettre en place, elle reste très fragile. C’est pourquoi nous tenterons de comprendre pourquoi
l’Australie a une telle relation avec la Chine.
Comme dans tous les pays, les affaires étrangères peuvent évoluer au fil du temps et
selon la politique menée par les leaders. Le fait est que l’Australie et la Chine sont des pays qui
ont subi des histoires différentes mais surtout des influences opposées. Barbara A. West42 met
en exergue l’influence fondamentale du Royaume-Uni sur l’Australie et son histoire, et ses
conséquences sur la politique, la culture. A l’inverse, l’histoire de la Chine43 est fondée sur de
grandes dynasties, elle évolue sur un terrain tout autre. Différences de langue, de culture,
d’influences politiques et historiques : ces différences ont été exacerbées au XXème siècle. En
effet, à l’époque des deux guerres et de la guerre froide, l’Australie et la Chine subissent des
conflits qui les dépassent : les Américains utilisent la zone de l’Asie Pacifique durant la seconde
guerre comme zone de combat et de conquête de territoire dans lequel l’Australie évolue, et
vient en aide à l’allié américain ; tandis que la Chine se retranche après la guerre dans une
division qui mène le leader de la République populaire de Chine à se placer derrière le bloc de
l’est, de par son régime communiste. Durant cette période, il est difficile d’imaginer des
41
Legal news, « Australie-Chine accord préliminaire de libre échange », Le Monde du droit, 09/12/2014
http://www.lemondedudroit.fr/affaires-internationales-international/198108-australie-chine-accord-preliminaire-de-libreechange.html (vu le 23/12/2014)
42 WEST Barbara A., a brief history of Australia, Infosbase Publishing, (2010) p. IX (Introduction) and pp 8-12.
43 BUCKLEY EBREY Patricia, The Cambridge illustrated History of China, Cambridge : Cambride University Press, (2010),
p 7 (Preface) and p 262-264 (Chapter 10).
8
alliances entre ces deux puissances. De plus, la stratégie politique de l’Australie, de par ses
influences, est de défendre le prestige et la position stratégique de l’Europe et de l’Ouest, puis
des Etats Unis durant la guerre froide44. L’Australie a participé à la politique de
« containment »45 des Etats-Unis afin de résister, comme le dirait le ministre des affaires
étrangères Percy Spender en 1950, à la « domino theory »46. Après la chute du bloc de l’est, le
monde se retrouve dans une situation d’unipolarité face à la puissance hégémonique américaine.
D’un point de vu réaliste classique, la position unipolaire est une anomalie et le système tend à
retrouver un «équilibre des forces »47 , elle génère des coalitions et l’émergence de puissances
contestataires : la Chine est aujourd’hui considérée comme une puissance qui peut
contrebalancer la puissance hégémonique. Cela va générer des tensions entre les deux pays.
Alors que l’Australie a toujours été sous domination occidentale, la zone asiatique, grâce à la
montée de la Chine, devient de plus en plus dynamique sur le plan économique. Il est donc
urgent pour la puissance traditionnelle australienne de trouver sa place en Asie-Pacifique,
comme le souligne Bob Hawke48 : « Finding Australia’s true place in Asia would be one of
Australia’s most important challenges »49.
Devant cette nécessité de s’imposer plusieurs questions viennent se poser. Notamment :
comment l’Australie doit-elle faire face à la Chine dans le contexte de ses alliances et
partenariats historiques avec l’Occident ?
Nous allons avoir plusieurs positions de l’Australie d’un schéma défini, dont les
résultats dépendent du rôle des différents leaders, et selon différentes périodes.
44
GYNGELL (A) and WESLEY (M), Making Australian Foreign policy, Cambridge : Cambride University Press, (2007) (339
pages), p-212
45 KENNAN George, Rapport Kennan : The Sources of Soviet conduct, New York : Foreign Affairs, juillet 1947 : Rapport de
George Frost Kennan, ambassadeur des Etats-Unis à Moscou (1946), publié sous la signature " M. X. " par Foreign Affairs en
juillet 1947 : https://history.state.gov/milestones/1945-1952/kennan
Version traduite par Laurent Gayme : http://www.letudiant.fr/boite-a-docs/document/deuxieme-moitie-du-xxe-sieclejustifications-de-la-guerre-froide-les-rapports-de-kennan-1846.html
46 TRUMAN, Discours de Truman : Message au Congrès pour recommander une aide à la Grèce et à la Turquie (1947),
discours
publié
par
la
Bibliothèque
Harry
S.
Truman
:
http://www.trumanlibrary.org/whistlestop/study_collections/doctrine/large/documents/pdfs/6-9.pdf#zoom=100
47 STRUYE DE SWIELANDE Tanguy, La politique étrangère américaine après la guerre froide et les défis asymétriques,
Louvain-la-Neuve : Presses univ. de Louvain, (2003) (490 pages), p.37.
48
Bob Hawke : Premier Ministre Australien de 1983 à 1991 : National archives of Australia :
http://primeministers.naa.gov.au/primeministers/hawke/
49 WEST Barbara A., Op cit., p. 199 (cited in Lovell, 2007,9).
9
LE « GREAT AND POWERFUL FRIEND’S DILEMMA »
L’Australie va se retrouver face à un dilemme : le « Great and powerful friend’s
dilemma » : c’est-à-dire que devant ses alliés qui sont très puissants, plusieurs possibilités
s’offrent à elle. L’Australie fait partie de l’ANZUS - un traité de sécurité collective signé en
1951 entre l’Australie, les Usa et la Nouvelle Zélande, où Washington a demandé à Canberra
de suivre sa « ligne dure » de non reconnaissance de Pékin, au bénéfice Taipei50 - ce qui
démontre encore aujourd’hui ses liens étroits avec la puissance hégémonique. De plus, à la
sortie de la guerre, l’Australie a pu choisir de s’intégrer dans une structure sécuritaire plus
rigide, en «hub-and-spokes »51, centrée sur les Etats-Unis.
Pour autant, elle peut aussi choisir de joindre une « solidarité » pan-asiatique
émergeante, l’APEC en est une démonstration aujourd’hui. Cela démontre sa volonté
d’insertion dans sa zone régionale et ses liens économiques avec la Chine. Devant cela le
dilemme serait de faire un choix, mais l’Australie ne veut pas choisir comme le montre ses
différentes positions politiques. Le « Great and powerful friend’s dilemma » a été mis en
exergue par un article du Pacific Review et illustre très bien la position délicate de l’Australie52.
La politique néoconservatrice américaine envers la Chine, est en partie responsable de la
situation difficile de l’Australie. En effet, comment coopérer et tisser des liens avec une
puissance émergente si on suit la ligne directrice de la politique étrangère des Etats Unis? Pour
éviter un choix si difficile, l'article suggère que l'Australie doit s’efforcer de restreindre et de
contenir l'influence de la politique néoconservatrice américaine en poursuivant une politique
étrangère plus indépendante, faisant comprendre ses positions stratégiques sur ses relations
avec la Chine d’un côté, et les Etats unis de l’autre. Cela allié à une stratégie trilatéral entre
l'Australie, les États-Unis et la Chine où l’Australie est perçu par les deux autres comme un
inter médiateur. Nous allons voir toujours sous ce schéma les stratégies utilisées par l’Australie
pour entretenir sa relation bilatérale avec la Chine.
50
Voir annexe
st
VAN LOON Pim, « The 21 Century and U.S. military involvement in East Asia », the third Global International Studies
Conference 2011, Theme 3: Security Cooperation at the Regional Level, 30 July 2011, p.3
52 PAN Chengxin, « Neoconservatism, US–China conflict, and Australia's ‘great and powerful friends’ dilemma », Pacific
review, Volume 19, Issue 4, (2006), pp 429-448
51
10
LA STRATEGIE DE « L’ENGAGING » ET DU » DECOUPLING »
Si dans un premier temps la position de l’Australie est tournée principalement vers
l’Occident, c’est dans les années 60 que vont s’établir de véritables changements. Malgré une
opposition politique constante, la reconnaissance de Taiwan par Harold Holt53, qui met fin à la
politique « une seule Chine » de son prédécesseur R. Menzies, va être un tournant et va
permettre la coopération commerciale. Pour autan, les relations diplomatiques ont
véritablement évolué en 1972 dès l’arrivée au pouvoir de G.Whitlam. Dès son premier jour, il
décida, comme le dit l’ouvrage L’Archipel de la puissance ?54,de demander à l’ambassadeur
Australien à Paris de rencontrer son homologue Chinois ; et le 22 décembre, le gouvernement
Whitlam décida de « reconnaître le Gouvernement de la République populaire de Chine comme
le seul gouvernement légal de Chine ainsi que l’unité de celle-ci ». Aujourd’hui, malgré des
divergences de tendances selon les premiers ministres australiens, il n’en reste pas moins que
l’Australie est dépendante des Etats Unis pour sa sécurité, et dépendante de la Chine pour sa
croissance économique55. Si l’on suit le dilemme évoqué précédemment, l’Australie doit faire
des choix stratégiques, et plusieurs tendances montrent cette volonté de s’illustrer dans une
« Hedging strategy ». A partir de la théorie de « balance of power » des relations
internationales56, deux méthodes opposées sont à dégager, deux comportements que peut
prendre l’Etat qui se sent menacé. Il peut s’associer ou s’opposer à la puissance qui le menace.
Respectivement on parle de « Bandwagoning » ou de « balancing ». En effet, l’attitude de
bandwagoning est choisie lorsque des États faibles estiment que le coût de l'opposition à un
État plus fort est plus important. A l’inverse, le choix du balancing (« équilibrage ») fait
référence pour un État, de rejoindre une coalition d'autres États faibles afin de contrer l'influence
d'un autre. Pourtant, pour les USA d’abord, puis pour l’Australie, ces termes ne représentent
qu’un univers manichéen, or le Monde réel ne l’est pas, ce ne sont que deux attitudes opposées
qui ne reflètent pas la situation à laquelle se confrontent les pays face à la montée de la Chine,
comme le montre cette note d’analyse57, « l’objectif est de garder un maximum d’options
ouvertes », d’où cette appellation d’ « Hedging strategies ». Se laisser des possibilités, des
ouvertures, ne pas trancher dans une stratégie bien définie, va amener l’Australie à adopter des
décisions, à considérer des options et des attitudes complexes avec la Chine.
53
Harold HOLT : premier ministre Australien de 1966 à 1967
MOHAMED-GAILLARD Sarah, L’Archipel de la puissance ? : La politique de la France dans le Pacifique sud de 1947 à
1998, Berne : Peter Lang, Enjeux internationaux / International Issues - volume 9, (2010) (425 pages) p.226
55 Voir annexe
56 PAUL T. V., WIRTZ James J., FORTMANN Michel, Balance of Power: Theory and Practice in the 21st Century, Stanford :
Stanford University Press, (2004) - 384 pages, p. 52-61
57 HELLENDORF Bruno, « Entre l’Aigle et le Dragon : L’Australie à l’heure des choix face à la Chine ? » , Louvain-laNeuve : Chaire InBev Baillet-Latour, programme « Union européenne-Chine », (2012)
54
11
La première attitude qui marque la politique étrangère australienne dans ses relations
bilatérales avec la Chine est « l’engaging »58, car même si les relations USA et Australie sont
solides, cela ne veut pas dire que l’Australie ne doit pas profiter des possibilités économiques,
financières, militaires que peut lui apporter une alliance avec la Chine. En effet, la Chine
s’intéresse de près à l’importation de pétrole que peut lui fournir l’Australie, et celle-ci se soucie
des investissements chinois (en 2010, la Chine a investi 11,876 milliards de dollars australiens
en Australie) 59 qui peuvent lui permettre ainsi d’exercer sa « diplomatie de niche » comme
expliquée précédemment, car en effet, les investissements chinois dans le secteur des ressources
démontrent la volonté de Cambera d’en faire un levier60. De plus, l’engaging est un moyen pour
l’Australie de convaincre la Chine d’adopter un statu quo, de l’influencer dans ses actions.
L’Australie veut ainsi renforcer ses relations bilatérales avec elle mais aussi développer ses
relations multilatérales avec le reste de la région. Enfin dans cette perspective, l’Australie doit
aussi, pour pallier la « rise of China » s’engager avec les autres démocraties et puissances
régionales asiatiques61.
La deuxième attitude à adopter pour l’Australie est celle du « decoupling ». Le
gouvernement Howard voulait se débarrasser de l’image du « deputy sheriff », littéralement
« shérif adjoint », donnée à l’Australie par rapport aux EUA. Pour s’assurer plus de poids dans
ses relations bilatérales elle a voulu différencier et dissocier les relations Pékin/Washington et
Pékin/Cambera62. Ainsi, l’Australie veut montrer à la chine sa volonté de se désunir des USA
pour ce qui est des négociations qui se passeront à l’avenir. Le but étant d’accéder à des leviers
d’influences beaucoup plus importantes au sein de leur relation bilatérale. Enfin, il est à noter
la volonté de l’Australie de marquer son indépendance quant au dilemme de « la dissuasion
nucléaire ». Dans l’article de Raoul E. Heinrichs63, Camberra montre que du côté du nucléaire,
elle détient un vaste programme de dissuasion nucléaire, où, même si elle est encore dépendante
de Washington, son programme de « deterrence » est tout à fait construit. Elle préfère suivre sa
propre ligne directrice, n’hésitant pas à exporter de l’Uranium vers la Chine après de solides
négociations. Dans son article, Radio Australia64 met en exergue le fait que Camberra a aussi
CHAN-OONG KANG David, China Rising: Peace, Power, and Order in East Asia, chapitre 2, New York : Columbia
University Press, 2013 (274 pages)
59 Voir annexe http://www.dfat.gov.au/geo/fs/chin.pdf (vu le 03/01/2015)
60 Voir annexe
61 REILLY James, YUAN Jingdong , Australia and China at 40, Sydney : UNSW Press, 2012 - 256 pages p.458
62
WESLEY Michael sous la direction de TAYLOR Brendan, « Australia- China » chapter 5, Australia as an Asia Pacific
Regional Power: Friendships in Flux?, Londres : Routledge, , (« Australia- China » chapter 5), 25 mars 2008 (224 pages), p76
Raoul E., « Australia’s Nuclear Dilemma: Dependence, Deterrence or Denial? », Security Challenges, Volume
4, Number 1 (Autumn 2008), pp. 55-67
64 Pierre RIANT, L'Australie contre le désarmement nucléaire, 12/03/2014 , http://www.radioaustralia.net.au/french/2014-0312/laustralie-contre-le-désarmement-nucléaire/1278096 (vu le 02/01/2015)
63HEINRICHS
12
« refusé de signer un communiqué proposé par la Nouvelle-Zélande et rassemblant 125 pays
qui souligne les conséquences humanitaires associées à l'utilisation des armes nucléaires ».
Du fait, l’Australie malgré une certaine dynamique de compétition devant la montée de
la chine, essaie d’imprégner une certaine dynamique de coopération avec la chine, une
coopération surtout économique voulue par les deux pays afin de se développer au sein de leur
région. Maintenant, face à ses grandes stratégies il est important de souligner que les politiques
employées et les tensions plus ou moins vives sont dues au faites que les principaux acteurs du
processus décisionnels vont venir influencer les relations bilatérales et les faire évoluer.
L’INFLUENCE DES DIFFERENTS GOUVERNEMENTS AUSTRALIENS
La fin de l’Australie Blanche qui attribuait la nationalité par le critère de la race s’est
terminée en 1966 avec Holt et son gouvernement. Comme nous l’avons vu précédemment,
l’ouverture sur la Chine. Elle est encore plus ou moins difficile selon le gouvernement, et le
parti au pouvoir. A partir de l’observation des derniers gouvernements, leurs discours, et leurs
positions ne vont permettre des évolutions dans les relations bilatérales : le gouvernement de
Rudd (Parti travailliste) au pouvoir entre 2007 et 2010 a été un gouvernement favorable à
l’extension des liens Sino australiens. Rudd est le premier Premier Ministre à parler Mandarin,
et l’un des trois piliers65 de sa politique étrangère a été l’entretien d’une forte relation avec la
Chine comme premier partenaire commercial. Rudd a d’ailleurs, avant d’être premier ministre,
tenu un discours en 2004 : « A strong, stable and secure partnership between Australia and
China for the 21 st century will be good for China, good for Australia, good for the region and
good for the world »66. L’affaire d’espionnage Ria Tinto67, mettant en cause 4 ressortissants
australiens d’espionnage industriel, semble jeter un froid en 2009 mais qui est vite effacé par la
signature historique d’un contrat entre les deux pays. Ce contrat est un accord record de 41,3
milliards de dollars américains sur la fourniture de gaz naturel et liquéfié (GNL).
Le gouvernement suivant issus du même parti est mené par Gillard (2010-2013) est dans
la même lignée que le précédent et souhaite maintenir des liens économiques forts et explorer
l’énergie propre. Malgré cela, la position du gouvernement australien quant aux liens militaires
Jean-Paul, Australie, 2009-2010 Petit Futé, Paris : Petit Futé, 2008 (775 pages) p.79 : les trois grands
piliers de Rudd sont : « une alliance stratégique avec les Etats-Unis, l’entretien de fortes relations avec la Chine et le Japon et
un engagement régional fort et apaisé, notamment avec l’Indonésie. »
66 RUDD Kevin, 6 July 2004 : speech http://au.china-embassy.org/eng/zagx/t142076.htm (vu le 02/01/2015)
67
Affaire Rio Tinto : http://lexpansion.lexpress.fr/entreprises/quatre-cadres-de-rio-tinto-accuses-d-espionnage-enchine_1449949.html (vu le 03/01/2015)
65LABOURDETTE
13
avec les USA et notamment l’accès des troupes américaines sur le territoire va freiner ses
relations avec la Chine car celle-ci ainsi que l’Indonésie vont y voir une façon de les encercler.
La Chine met en doute l’indépendance de l’Australie vis à vis des USA. Le court retour de
Rudd apaisera les tensions.
En 2013, le gouvernement Abott a pris ses fonctions. Abott est issue du parti libéral et
semble favorable à la Chine devant notamment l’accord de libre-échange signé récemment.68
AUSTRALIE-CHINE, QUEL AVENIR ?
Avec la théorie du « triangle stratégique »69 de Dittmer, nous pouvons regarder la
situation actuelle. Le mariage stable entre les Etats Unis et l’Australie est de mise. En effet, la
situation actuelle fait état de forts liens militaires, de défense et les USA ont tout intérêt à
conserver cette stabilité. Quant à la Chine, si elle évolue, elle a tout intérêt d’instaurer un
mariage stable avec l’Australie, alors que cette dernière, aux prises avec les deux puissances
aurait la possibilité de créer une situation de pivot (« Romantic triangle ») qui serait une
situation idéal dans le choix de maintenir des relations commerciales chinoises et de maintenir
des alliances militaires avec les USA : on retrouve encore une fois l’appellation de « l’ami
américain » et le « client chinois ».
L’Australie pourra à l’avenir, devant les pressions exercées par les puissances, faire un
choix en changeant progressivement ses alliances, quand et si la Chine deviendra une
superpuissance - selon une théorie réaliste rationnelle que nous avons vu précédemment. Cette
situation paraît peu probable dans la mesure où la transition serait très difficile à faire : en effet,
tout le système de défense australien est basé sur un système américain. La transition serait
pratiquement impossible ou très longue dans la mesure où ce n’est pas de simples institutions
qu’il faut changer, c’est un système complet, avec des technologies, des langues et cultures
différentes. La théorie libérale en relations internationales placerait plutôt l’Australie comme
tenant un rôle de médiateur, sorte de « ménage à trois » selon Dittmer, menant à la fois des
relations bilatérales avec chaque acteurs mais aussi des relations multilatérales. Une hypothèse
68
Legal news, Op cit. (note 1)
DITTMER Lowell, « The Strategic Triangle: An Elementary Game-Theoretical Analysis », World Politics, Volume 33 /
Issue 04 / Princeton : Princeton University, July 1981, pp 485-515 : chaque triangle fait état de liens plus ou moins compétitifs
et plus ou moins coopératifs entre les pays : les 4 triangles dégagés sont dissociés en 4 options : celle de l’ « unit veto », le
« triangle romantique », « le mariage stable » et « le ménage à trois ». La meilleure situation est donc pivot dans une situation
de Romantic Triangle, puis partenaire de mariage stable, puis partenaire dans un ménage à trois.
69
14
un peu plus probable puisque malgré les fortes tensions entre la Chine et les USA, la ligne
directrice de la politique étrangère de Barack Obama aujourd’hui est de se tourner vers le
Pacifique.
Ce « trio du Pacifique »70 se dispute aujourd’hui la scène de l’Asie Pacifique. La dernière
visite d’Obama en Australie, en vue de renforcer les relations bilatérales, peut être considérée
comme une provocation pour la Chine.
Pour conclure, l’Australie entretient de forts liens avec la Chine, non pas par sa culture,
ou sa politique, mais par leurs liens régionaux, économiques. Le rapprochement avec la Chine
est une façon de montrer à l’ensemble de la Région que l’Australie est enfin prête à s’investir
au sein de sa zone et de prendre de la distance avec les pays qui l’ont tant influencée par le
passé. L’Australie a pris conscience de la nécessité d’entretenir la puissance moyenne
émergente qu’elle a réussi à forger et qui est aujourd’hui menacée par toutes ces petites
puissances régionales émergentes qui tentent de trouver leur place dans un monde éclaté. Si
l’on regarde les sondages d’opinion, les relations bilatérales avec la Chine suscitent des
réactions et pas seulement négatives : même au sein de la population australienne, nous pouvons
retrouver cette hésitation à déterminer un partenaire particulier, cette difficulté de faire un
choix : à la question : « quelle partenaire est le plus important pour l’Australie ? », 32,6%
répondent les USA, 28,6%, la Chine, et 38,2% répondent les deux.71
70
MEDCALF Rory Les Etats-Unis, l'Australie et la Chine: le trio du Pacifique, Slate,
13/12/2011
http://www.slate.fr/story/47379/etats-unis-chine-australie-pacifique-diplomatie-militaire (vu le 02/01/2015)
71 Voir annexe. LIDDY Matthew, 10 charts that reveal Australians ‘views on world affairs, ABC, 4 septembre 2004 : sondages
http://www.abc.net.au/news/2014-09-04/10-charts-australia-foreign-affairs/5719578 (vu le 2/01/2015)
15
16
ANNEXES
INTRODUCTION
1 – The Relative Sizes of Chairs (1913)
PREMIERE PARTIE
NEANT
17
SECONDE PARTIE
2 – « Classement PIB : Les Pays les plus riches du monde »
http://www.journaldunet.com/economie/magazine/classement-pib.shtml (vu le 4/01/2015)
3 – Exportations de l’Australie, (2013-2014)
http://dfat.gov.au/publications/tgs/index.html (vu le 3/01/2015)
18
TROISIÈME PARTIE
4 - Illustration
5 – Economic Exchange with China
19
6 – Informations à propos de la Chine (en anglais) : http://www.dfat.gov.au/geo/fs/chin.pdf
20
7 – China’s Imports from Australia
21
8 – Chinese investment in Australia
22
9 – How important is Australia’s Alliance with the US ? Is China a threat to Australia ? Is
China’s growth positive or negative for Australia ? Which relationship is more important for
Australia : US or China ?
http://www.abc.net.au/news/2014-09-04/10-charts-australia-foreign-affairs/5719578
23
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SCHLUMBERGER Guillaume, CAMROUX David, PAILLARD ChristopheAlexandre, ARGOUNES Fabrice, Cel.SKOWRONSKI Feliks (Colonel), DRAI PierreOlivier, EMA CV.LANDIECH Pierre, MALCOR Jean-Georges – Rapport de la Journée
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27
Travaux réalisés par Mélanie BARTOSIK et Salomé PONSIN (M1 Relations internationales,
orientation Diplomatie et Gestion de conflits), visant à l’étude des relations entre l’Australie
et la Chine, par l’étude de leur environnement géopolitique, notamment.
Australie – Chine – Relations internationales – Asie pacifique – Etats-Unis
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