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# HORS SÉRIE
SEPTEMBRE 2012
www.idem-mag.com
MUSIQUE I THÉÂTRE I DANSE I ARTS PLASTIQUES I LIVRES I BD I ARTS NUMÉRIQUES
NUMÉRO SPÉCIAL BD
I ERRE I TARRIN I SASSINE I AUREL I ARACHNOÏDE I PAT À PAN I L’UNIVERS DE LA DÉDICACE I
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1/2 FINALES
JEU 13/09
SUPERBLOC
vs THE RIAMAS
VEN 21/09
EURYDICE
vs U-BUN TOO
FINALE LE 29/09
Tous les concerts en entrée libre
Ouverture des portes à 21 heures
www.duelsrock.com/04 67 06 8000
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Sommaire #HORS SÉRIE
SEPTEMBRE 2012
INTERVIEW
JEAN-PIERRE MOURE PRÉSIDENT
DE L’AGGLO DE MONTPELLIER > 4
FABRICE ERRE > 5
FABRICE TARRIN > 6
AUREL > 7
SASSINE SAÏD > 8
RÉCLAME
INTERMÈDE CONSUMÉRISTE > 9
FOCUS
O’TOUR DE LA BULLE > 10/11
PAT À PAN & ARACHNOÏDE > 12
L’UNIVERS DE LA DÉDICACE >13
CHRONIQUES BANDES DESSINÉES
SÉLECTION BD > 14
Alors qu’on parle de “rentrée littéraire” à toutes les sauces
médiatiques, le mois de septembre est aussi le mois choisi
par l’Agglo de Montpellier pour mettre à l’honneur des livres
d’un type bien particulier : les bandes dessinées.
Montpellier est devenu au fil des ans une terre d’accueil pour
des auteurs de BD et pas des moindres (Fabcaro, Dadou,
Neidhart, Tarrin...), il est donc logique qu’aujourd’hui et pour
sa 6ème édition, le festival “O’tour de la bulle” devienne une
place forte de la BD en France avec une présence renforcée
d’auteurs et une médiatisation grandissante.
Le choix de l’Agglo est audacieux et se révèle payant à l’heure
où la place que prend la BD dans le paysage culturel est
universelle, tant elle est diversifiée et de qualité.
C’est donc logiquement qu’!DEM vous propose ce numéro
hors série spécial BD. Alors que nous publions depuis
maintenant presque deux ans chaque mois des chroniques
ainsi que des portraits ou des rencontres avec des auteurs,
l’occasion était belle de proposer un numéro spécial sur ce
thème.
Nous reprendrons le fil “normal” de nos parutions en octobre
avec le retour de la musique, de la danse, du théâtre, des arts
plastiques, de la littérature et de notre rédac’ chef préféré M.
Patrick Conte.
Bonne(s) lecture(s) et n’hésitez pas à aller rencontrer les
auteurs à Odysseum !
Miguel Diaz
Rédaction : 19, avenue de St Exupéry - 34670 Baillargues - Tél. : 04 67 66 25 32
Administration : 3, rue beau séjour - 34000 Montpellier
Tél. : 04 67 60 00 31 - Fax : 04 67 60 00 32
Email : [email protected] / www.idem-mag.com
Directeur de la publication : Ramon Diaz
Rédacteur en chef : Patrick Conte ([email protected])
Rédaction : Jean-Yves Basty, Laurent Perez, Cédric Nithard, Patricia Bussy, Sandy Berthomieu,
Tatiana Tissot, Fabienne Durand, Miguel Diaz, Raphaël Chatelet, Pierre Frechinos, Pascal
Portuguès, mais sur ce numéro c’est plutôt Cédric Nithard et Pascal Portuguès qui ont
tout fait, enfin surtout Cédric Nithard...
Maquette : poisson soluble (www.poisson-soluble.com)
Diffusion : !DEM
Les manuscrits et documents envoyés ne seront pas retournés. Tous droits réservés.
Toute reproduction même partielle est strictement interdite sauf accord de l'éditeur,
des auteurs et des ayants-droits. © 2012 - !DEM
Dépôt légal à parution - ISSN en cours.
Site web : Niki Fotarelli - [email protected]
Merci à : Nathalie Paino de Sauramps Odyssée.
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INTERVIEW
JEAN-PIERRE MOURE
Président de Montpellier Agglomération
À l’occasion du festival de BD O’Tour de la Bulle, nous avons voulu poser quelques
questions à M. Moure, Président de Montpellier Agglomération, organisatrice de ce
festival annuel qui prend chaque année une nouvelle ampleur.
Pourquoi ce choix de Montpellier Agglomération du
thème de la BD ?
Une collectivité dynamique a vocation à aller au
devant de ses citoyens, et c'est ce que nous faisons
avec ce festival. En amenant l'art dans la rue, dans
un espace public de passage, très fréquenté, c'est
la culture qui vient au plus proche des familles.
Accessible à un très large public, la BD occupe une
place grandissante dans le panorama des livres et
attirent de nombreux lecteurs. Nous leur avions
ouvert les rayonnages de nos médiathèques avec
succès, et la réussite de ce festival depuis 2008
confirme l'intérêt du public pour cet art.
L'originalité de ce festival est la grande part qui est
donnée à l'interactivité et à l'échange avec le public...
Oui, c'est une caractéristique importante de cette
manifestation. Les 2 jours de ce festival sont une
opportunité exceptionnelle de rencontrer des auteurs
locaux et nationaux, à la renommée internationale.
Pour les amateurs, échanger avec un auteur c'est une
façon de partir à la découverte d'un univers
passionnant. Et puis, bien sûr, O'Tour de la Bulle est
rythmé par de nombreuses animations :
caricaturistes, bulles géantes, démonstration de
street art… Le tout sous le signe de la convivialité
et du ludique !
Ce festival investit aussi une grande partie d'Odysseum,
sur la partie ludique mais aussi la partie commerciale.
C'est une façon originale d'utiliser différemment les
équipements de l'Agglo...
Odysseum a toujours eu pour vocation d’allier le
commercial au ludique. Espace ludico-commercial
innovant, aux portes de Montpellier, il anime et
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dynamise toujours plus ce territoire. O'Tour de la
Bulle est la concrétisation de cette mission, et c'est
tout Odysseum qui se mobilise ! Places, rues,
commerces et équipements d'Agglomération sont
investis par l'univers de la bande dessinée : un
quartier innovant pour un genre moderne ! L'espace
manga sera installé dans le hall de la patinoire
Végapolis. Et la place du XXe siècle sera un
incontournable de cette édition avec des bulles
géantes, une fresque à colorier et du street art.
Propos recueillis par Pascal Portuguès
Voir Focus festival pages 10/11
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INTERVIEW
FABRICE ERRE
La plume du masque
Enseignant dans la région et auteur de bandes dessinées, Fabrice Erre s'est fait connaître
des bédéphiles avec des planches parues dans le magazine Jade, des éditions Six Pieds
Sous Terre, et dans Fluide Glacial. Également historien, il a soutenu
une thèse sur la presse satirique du XIXe siècle et publié un essai sur la caricature
politique. Avec son complice Fabcaro au scénario, il signe au début de l'année
les dessins de Z comme don Diego, parodie absurde et joviale de Zorro. Six mois après,
notre Z'héros est de retour pour un second tome : La loi du marché.
Déjà un deuxième tome pour Z comme Don Diego, à
quoi doit-on s'attendre ?
Avec Fabcaro, on peut s’attendre à tout. Ici, Zorro
s’engage dans l’épicerie et se trouve supplanté par
un autre super héros hyper efficace et plein de
charisme. La déprime continue donc pour Don Diego
et trouve de nouvelles raisons de se prolonger. Tout
en conservant la señora Sexoualidad au cœur des
préoccupations…
Comment a vécu le premier tome ?
J’espère qu’il vit encore. Ce rythme de parution (6
mois prévus entre les deux premiers) est proche
d’un rythme périodique et c’est assez difficile à
intégrer, surtout quand on est habitué à quelque
chose de beaucoup plus lent. Nous avons en tout
cas des retours très encourageants de la part des
lecteurs.
Pour ce deuxième tome avez-vous changé des choses
dans votre travail avec Fabcaro ?
Rien. Il m’abreuve d’insultes et m’humilie sans
cesse, pour me pousser à l’excellence, dit-il. C’est
bizarre un peu.
Est-ce particulier de dédicacer “chez toi” ?
Oui, on croise des gens qu’on connaît par ailleurs,
qui ne savent rien de cette activité de dessinateur,
et qui disent avec les yeux tout ronds “ben qu’estce tu fais là ?”. Je n’ai pas encore la notoriété
suffisante pour qu’un fan furieux, qui attend depuis
deux heures dans la file, leur assène une tirade
enflammée sur leur insupportable ignorance.
Photo : Julie Jourdan
Qu'apprécies-tu en dédicace ?
Ce n’est pas facile de réussir une relation “en
dédicace”, c’est assez rapide, il faut se concentrer
pour ne pas rater le dessin sur le livre tout neuf du
lecteur, rester courtois, surmonter de part et d’autre
une sorte de timidité… J’aime quand ça s’est bien
passé sur tous ces points.
Qu'est-ce que tu détestes en dédicace ?
Quand un des points susnommés rate, alors là,
vraiment, ça peut être compliqué. Pour bien
comprendre, je suggère la lecture de On n’est pas là
pour réussir de Fabcaro (celui de Z comme Don Diego).
Propos recueillis par Cédric Nithard
Fabcaro & Fabrice Erre,
Z comme Don Diego, vol. 2 : La loi
du marché, Dargaud.
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INTERVIEW
FABRICE TARRIN
Un lémurien, l'amour et nous
De Fabrice Tarrin on connait et apprécie son travail sur Spirou. On raffole de l'exubérance
guillerette de son Tarrin Blog (http://www.fabricetarrin.com/blog/). On s'amuse de
ses délires avec son pote Fred Neidhardt. Et l'on guette chaque apparition de son double
aux yeux orange depuis Journal intime d'un lémurien. On avait savouré son Charlotte
Gainsbourg mon amour avec la délectation nostalgique des souvenirs de nos propres
amours de jeunesse. Avec Sexe, Amour et déconfiture, Fabrice Tarrin relate sans
aucune vulgarité ses frasques amoureuses et celles de ses amis. Entre déboires et
aventures sexuelles, toute ressemblance avec votre propre vie est purement...
Quelle est la part autobiographique, ou piquée à tes
amis, de Sexe, Amour et déconfiture ?
Rien n'est inventé, tout est remixé ! J'ai juste changé
les prénoms pour préserver l'anonymat de mes amis.
J'ai condensé le temps également. Je n'ai pas eu 15
aventures amoureuses en 15 jours mais en 15 ans.
Comment définis-tu l'humour de cet album ?
Un humour de la vie. Je n'invente aucun gag, je
suis juste une sorte d'écouteur sélectif.
Pourquoi le choix de représenter les humains par des
animaux ?
Cela permet de caricaturer plus facilement ses amis
et de créer une distance nécessaire pour ne mettre
personne mal à l'aise. C'est tout copié sur Jean de
La Fontaine.
Est-ce particulier de dédicacer “chez toi” ?
C'est plus confortable. S'il n'y a personne ou si la
nourriture n'est pas bonne, on peut rentrer chez soi
plus vite.
Qu'est-ce que tu apprécies en dédicace ?
Les témoignages des gens qui ont lu et apprécié
l'un de mes livres. S'ils se reconnaissent dans
certaines situations épiques ou s'ils me racontent
leurs anecdotes personnelles, c'est très agréable.
Qu'est-ce que tu détestes en dédicace ?
Quand il n'y a personne qui vient pour s'en faire
6
dédicacer... Et entendre 100 fois la même question :
“Alors ? Pourquoi un Lémurien ?” ou “Alors ? À
quand votre prochain Spirou ?” Mais “détester” est
un bien grand mot, c'est juste un peu répétitif...
Propos recueillis par Cédric Nithard
Fabrice Tarrin, Sexe, Amour
et déconfiture, Marabout.
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INTERVIEW
AUREL
Le trait citoyen
Journaliste-dessinateur de presse, de reportage, sur l'actualité, le jazz ou des villes
du monde... Aurel touche à de nombreux domaines avec talent. Avec le directeur de la
rédaction du Nouvel Observateur, Renaud Dély, il signe une enquête sous forme de
BD sur les relations entre Nicolas Sarkozy et les riches. Où l'humour ne masque pas
la réalité des faits.
Quelle est la part de militantisme dans tes dessins ?
Le moins possible. Après, je suis journaliste ou
dessinateur, citoyen avec des idées et de gauche
donc je choisis les sujets que j'ai envie de traiter.
Je trouve qu'il n'y a rien de pire qu'un dessin
militant.
Sarkozy et les riches est une bd enquête, est-ce que
le lecteur y voit le côté enquête plus que le côté
humour ?
Je ne sais pas ce que le lecteur y voit. J'espère qu'il
voit le côté enquête. On a axé la promotion - même
si c'est un mot que je n'aime pas - autour de ça, pour
laver la bd de ce truc qu'elle trimbale derrière elle
comme étant quelque chose de léger ou pour les
ados. La bd a regagné ses lettres de noblesse
littéraires ces dix dernières années. Pour la bd
enquête, c'est un peu nouveau. Donc il a fallu dire
que ce n'était pas de l'humour sur de l'actualité,
c'est un vrai travail journalistique, une vraie enquête.
Sarkozy était un super client pour les caricaturistes,
Hollande le sera-t-il autant ?
Oui, mais d'une autre manière. Sarkozy était une
caricature en lui-même : le bling-bling, la grande
gueule, la violence des propos, la façon d'agir.
Et il le revendiquait avec la fameuse décomplexion
de la droite. C'était de la caricature et cela pouvait
même être handicapant au bout d'un moment pour
nous, car il n'y avait plus grand chose à rajouter. Avec
Hollande on est absolument à l'opposé mais il y a
forcément beaucoup à dire, rien qu'avec le “normal”.
Il suffit de voir les journaux qui publient des dessins
satiriques et d'actualité. Depuis l'élection de
Hollande, le niveau n'a pas spécialement baissé.
Il y a toujours à dire, toujours à critiquer. L'avantage
Photo : Xavier Malafosse
de faire du dessin sur l'actualité est qu'il y aura
toujours de l'actualité.
Tu fais beaucoup de choses différentes, qu'est-ce qui
te pousse ?
La curiosité, l'envie, les rencontres. Mon moteur
c'est l'envie et le plaisir.
Qu'est-ce que tu apprécies en dédicace ?
Ca fait sérieux et lambda mais c'est de discuter
avec les lecteurs. Ce n'est pas de la langue de bois
de dire ça mais c'est vrai que c'est assez agréable
de discuter de son travail avec les lecteurs.
Qu'est-ce que tu n'apprécies pas en dédicace ?
C'est du temps où je ne peux pas faire autre chose.
Des fois je resterais bien chez moi avec mes enfants
car cela peut tomber un week-end où tu n'as vraiment
pas envie de sortir.
Propos recueillis par Cédric Nithard
Renaud Dély, Aurel, Sarkozy
et les riches, Drugstore.
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INTERVIEW
SAÏD SASSINE
Mangaka français
Saïd Sassine a été choisi par Ankama pour dessiner le manga Wakfu. Une lourde tâche
tant l'univers Dofus/Wakfu s'est développé ses dernières années entre les jeux vidéos,
les dessins animés et les mangas.
Peux-tu présenter ton parcours
dans la bande dessinée ?
J'ai commencé il y a une dizaine
d'années. J'avais démarché
l'atelier
Gotfferdom
où
Dominique Latil m'a pris sous
son aile. Il m'a conseillé, orienté
dans le milieu. J'ai eu un
parcours assez chaotique. J'ai
signé pour Soleil, Bamboo
Edition puis Kami qui était une
filière de Tournon.
Quels sont tes maîtres ou tes inspirations ?
C'est plutôt la japanimation. La bande dessinée,
j'adore en faire, par contre j'en lis très peu. Je suis
un très grand fan de Shingo Araki ou encore Go
Nagaï. Et en bande dessinée franco-belge, Didier
Tarquin qui fait Lanfeust. J'aime beaucoup son trait,
j'ai pas mal d'affinités avec lui.
Comment as-tu été choisi pour dessiner Wakfu ?
J'avais tenté d'approcher Ankama avec quelques
dossiers. Pendant une année, j'ai complètement
délaissé le fait de pouvoir proposer ou signer quoi
que ce soit avec eux. Et ils sont revenus pour me
faire passer des tests sur le manga de Wakfu.
Tu connaissais déjà l'univers de Wakfu ?
Absolument pas. J'en entendais parler par
l'intermédiaire de mes élèves quand je donnais des
cours d'initiation à la bande dessinée dans des MJC.
Mais je refusais de regarder car c'était un dessin
animé français, je me disais que cela ne devait pas
être de bonne qualité.
sont très riches en gestuelle et
gourmands en attitude. Ils sont
bien remplis.
Cela doit être un plaisir à
dessiner ?
Totalement car cela correspond
à ma charte graphique, à mes
influences des années 80 de
certains animés comme Ranma
1/2 ou Maison Ikkoku, tout ce
registre de la vieille école.
Il y a une très forte communauté autour de Wakfu/Dofus,
est-ce que tu as ressenti une pression particulière ?
Oui et non car la communauté du jeu vidéo je la
considère assez différente du lectorat qui va
s'orienter vers le manga étant donné qu'il est tiré
d'un dessin animé. Bon, maintenant il y a le jeu
Wakfu qui est en ligne. Mais la pression, je l'avais
par rapport aux fans du dessin animé. Je voulais
qu'ils puissent ressentir les ambiances kawaï malgré
mon trait assez brouillon.
Qu'est-ce que tu apprécies en dédicace ?
Les gens qui sont très communicatifs.
Qu'est-ce que tu n'apprécies pas en dédicace ?
Les gens qui ne sont pas communicatifs. Ils me
mettent un peu la pression parce qu'il faut leur
tirer les vers du nez sur ce qu'ils aiment ou n'aiment
pas. Mais dans l'ensemble cela se passe bien.
Propos recueillis par Cédric Nithard
Saïd Sassine, Wakfu t1, Ankama.
Tu as dû plonger dans cet univers pour le dessiner ?
Complètement. J'ai bouffé l'intégralité de la première
saison pour m'imprégner des personnages car ils
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FOCUS
O’ TOUR DE LA BULLE
Un village dédié à la bande dessinée
Vendredi 15 et samedi 16 septembre, Montpellier Agglomération, en partenariat avec la
librairie Sauramps Odyssée, vous convie à la 5e édition du festival O Tour de la Bulle.
C'est un petit village de la bande dessinée dressé dans les allées d'Odysseum pour le
plus grand plaisirs des bédéphiles et des familles.
À la rencontre des auteurs
Pendant deux jours, ce sont près d'une quarantaine d'auteurs de bandes dessinées qui sont réunis pour dédicacer et échanger avec leurs lecteurs
sur la place du XXe siècle. Tous les publics y trouveront leur bonheur puisque le festival couvre un
éventail large de genres : de la bande dessinée
pour enfants au manga, de la caricature au thriller, de l'héroïc-fantasy à l'adaptation, de la
science-fiction à la BD indépendante...
En plus des séances de dédicaces, les auteurs
seront également mis à contribution pour un
échange encore plus grand avec le public.
Plusieurs ateliers sont ainsi proposés devant
l'aquarium Mare Nostrum. Succès de chaque édition, 6 caricaturistes (Dadou, François
Delabruyère, Got's, Man, Bruno Rivière et J.F.
Ramirez) vous croqueront la poire.
Ceux qui voudraient découvrir le processus créatif
pourront participer à la création d'une petite
bande dessinée autour d'un scénario en étant
épaulés par Elsa Brants, Mathilde Domecq, Fred
Neidhardt ou Fabrice Tarrin. Un autre atelier propose la création de dessins traditionnels, d'avatars
avec Youcef Tarzout et de strips avec Thomas
Bonin.
Et comme l'année dernière, les auteurs seront
invités à dessiner sous la tente des “Bulles en
direct” pour réaliser des dessins qui seront
retransmis sur plusieurs écrans disséminés dans
le village.
Des expositions
Le hall du planétarium Galilée accueille une exposition autour du monde de Troy. Cet univers fantastique créé par Christophe Arleston et mis en
image par Didier Tarquin où évolue Lanfeust, est
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l'un des plus gros succès de la bande dessinée
française depuis le premier tome paru en 1994
chez Soleil. Les jeunes lecteurs seront ravis d'évoluer au sein des décors et personnages 3D reproduits à l'identique. À noter que cette exposition a
été présentée lors du dernier festival
d'Angoulême.
Au sein du hall de l'aquarium Mare Nostrum, les
plus littéraires s'intéresseront à cette exposition
présentant 14 adaptations de romans en bande
dessinée dont le cultissime Nestor Burma par
Jacques Tardi d'après l'oeuvre de Léo Malet.
Le roi manga
Le manga, une des catégories de bande dessinée
les plus vendues en France, a désormais un
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FOCUS
espace dédié sur le village à la patinoire
Végapolis. Les plus jeunes sortiront de la cour de
récréation leurs jeux favoris pour s'affronter dans
des tournois de cartes Yu-Gi-Ho et de toupies
Beyblade. Ils pourront également s'initier au
papercraft (découpage et pliage de sujets en
papier). Les adolescents et adultes sont invités à
participer à des ateliers autour du dessin manga.
Et pour démocratiser encore un peu plus le genre
Au plaisir des enfants
Plus qu'un festival d'amateurs éclairés, O Tour de
la Bulle constitue une vraie sortie pour les familles. Le festival organise ainsi un jeu de piste sur
le thème de la bande dessinée permettant de
gagner des albums. Plusieurs coins lectures sont
à disposition pour dévorer les livres des auteurs
présents.
Sur la place du XXe siècle, les petits diables
seront très heureux de retrouver l'atelier de
maquillage. À proximité du stand, tout un chacun
est invité à participer à la colorisation d'une fresque géante prédessinée.
Autour de la bulle
En plus de ce mur de coloriage et des stands de
dédicaces, la place du XXe siècle accueille le
graffeur montpelliérain Christophe Choquet qui
réalisera des oeuvres autour des personnages
emblématiques. Des artistes bulleurs apporteront
un peu de magie avec leurs bulles de savon
géante et leur art de façonner ces sphères. Enfin,
les 3-16 ans s'en donneront à coeur joie avec la
Crazy Ball : une bulle géante en plastique transparent flottant sur une piscine de 8 mètres par 5.
sera tenue une conférence intitulée “Découvrir et
comprendre le manga”. Et pour compléter le
voyage au pays du soleil levant, vous pourrez également découvrir l'exposition “Point de vue
Manga”.
Alors bédéphiles ou familles en quête d'une activité, le festival O Tour de la Bulle est prêt à vous
accueillir à Odysseum pour un week-end de plaisir et d'échange sur le thème de la bande dessinée.
Festival O tour de la bulle, vendredi 15 et samedi
16 septembre, CC Odysseum à Montpellier.
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FOCUS
DEUX ÉDITEURS DE LA RÉGION
Développeurs de talents
Deux maisons d'édition basées en Languedoc-Roussillon seront présentes sur le festival par l'intermédiaire des auteurs Ptiluc et Dadou. Dans des styles radicalement
différents. Toutes les deux montrent que les éditeurs régionaux sont des maillons
essentiels dans la production littéraire en favorisant l'émergence de talents et en
osant la publication de livres originaux.
L'Arachnoïde
Depuis leur premier ouvrage paru en 2003,
L'Arachnoïde publie essentiellement des livres de
poésie. La maison d'édition viganaise équilibre ses
parutions entre des auteurs de l'après-guerre et de
jeunes poètes contemporains méconnus. Avec Corps
Obscurs de Ptiluc, son directeur Olivier Cabière invite
la bande dessinée dans son univers : «Je connais
Ptiluc depuis assez longtemps. J'admire les recueils
Idées Noires de Franquin. Et comme son travail s'en
approche, je pensais que cela pouvait être sympa de
faire quelque chose ensemble.» Le résultat est un
bel ouvrage dans lequel Ptiluc apporte dessins
sombres et textes profonds sur la place de l'individu
comme personnalité au sein d'un groupe. C'est beau
et puissant la fois.
L'expérience éditoriale n'en
restera pas là puisque Olivier
Cabière souhaite «même si cela
existe ailleurs, ouvrir un espace
littéraire et poétique sur la bande
dessinée». Deux univers qui ont
tant à partager.
Cédric Nithard
L’arachnoïde
5 bvd des Châtaigniers,
30120 Le Vigan.
04 99 92 02 83 - www.arachno.org
Pat à Pan
La maison d'édition montpelliéraine Pat à Pan a
débuté en 2005 sous l'impulsion de Jean-Michel
Renault avec la publication de l'un de ses albums
de caricatures Mines de rien. «Pat à pan a pris son
envol en 2010 avec l'Almanach du dessin de presse,
l'actualité de l'année en 1000 dessins de plus de
150 dessinateurs de toute la France. C'est un livre
important car il montre qu'il n'y a pas que les
dessinateurs parisiens.» Pour Jean-Michel Renault,
ancien talent de Pilote, «l'année 2012 est une
année charnière avec un nouveau distributeur et 8
albums à venir dont le 2e tome du Dadou ou le
Catalan de Seb». D'ailleurs, Jean-Michel Renault
a une tendresse particulière pour le caricaturiste
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Dadou présent sur le festival
: «C'est avec le succès de
Nicollin une vie de foot que
Dadou a décidé de se lancer
pleinement dans le métier.
Je sens comme une
responsabilité.» Pat à Pan
profite de son ancrage local
et constitue une belle vitrine
pour les auteurs locaux
comme Man ou Seb.
Cédric Nithard
[email protected]
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FOCUS
L’UNIVERS DE LA DÉDICACE
Dessine moi un mouton...
Un festival comme O Tour de la Bulle est un moyen formidable pour discuter avec vos
auteurs préférés et se faire dédicacer un album. Une belle occasion d'observer un
dessinateur à l'oeuvre. Et c'est souvent épatant.
Si vous n'êtes pas un habitué des dédicaces n'ayez
dédicaces de tout objet en lien avec les auteurs
pas peur. Vous pouvez approcher des stands, les
côtés : poster, calendrier, carte... Véritable plaie
dessinateurs ne vont pas vous mordre. Bien au
pour tout amateur qui souhaite obtenir une griffe
contraire. Il n'y a rien de pire pour un auteur que
de son dessinateur préféré, leur comportement a
de rester assis une journée devant ses bandes
déclenché il y a quelques années la colère de
dessinées à regarder passer les gens. Surtout quand
plusieurs auteurs ayant vu leurs dédicaces misent
une queue s'est formée pour son voisin.
en vente dans la journée sur les sites marchands.
Les auteurs discutent volontiers de leur travail. Le
Ne vous étonnez donc pas si certains dessinateurs
dessinateur étant généralement un solitaire qui
refusent de dédicacer sur des feuilles volantes.
oeuvre chez lui ou dans un atelier, le plaisir
d'échanger est d'autant plus grand lors d'un festival.
Un dessin unique
Du novice au passionné, ils répondront à toutes vos
Que le précédent chapitre ne vous décourage pas.
questions. Et si vous souhaitez en faire votre métier,
La grande majorité des personnes présentes sur le
c'est toujours bon de prendre les conseils d'un
festival O Tour de la Bulle restent les passionnés et
spécialiste.
les curieux. Obtenir un dessin unique, souvent de
grande qualité, et discuter avec les auteurs demeure
Le monde de la dédicace
un plaisir. Observer également comment en deux
Vous remarquerez peut être certaines personnes
coups de crayon un personnage prend forme
avec des petites valises ou de grandes pochettes.
constitue un spectacle captivant et provoque souvent
Ce sont les chasseurs de dédicaces. Ils se divisent
l'émerveillement des petits et des grands. Pensez-
en deux catégories : les collectionneurs et les
y également pour un cadeau.
revendeurs.
Tout bédéphile vous le dira: la dédicace ajoute une
Les collectionneurs cherchent à agrandir leur trésor
valeur sentimentale et artistique à un album. Elle
avec de nouvelles pépites. Généralement, ils se
représente également la preuve d'une rencontre
déplacent en groupe, arrivent tôt et font le pied de
qui ne peut être déterminée par un prix de revente.
grue avant même l'ouverture des stands. Ces
passionnés ont parfois la fâcheuse tendance à
Cédric Nithard
monopoliser un peu trop certains auteurs.
Les revendeurs à l'inverse des collectionneurs
courent les festivals afin d'obtenir signatures ou
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SÉLECTION
JAMES - BENGRRR - FABCARO
Amour, passion et CX diesel - Saison 2
PALMA - COSSU - SENTENAC - ANGE
La Geste des Chevaliers Dragons - T14 :
La première
Deuxième volet pour cette série hilarante digne
d'un soap-opéra que l'on attendait avec l'impatience du vautour prêt à fondre sur sa proie. La
très belle brochette d'abrutis qui constituent la
famille Gonzales est à nouveau au sommet de sa
stupidité et espère toujours récupérer la CX diesel du vieux
Harold. Si vous détestez la télé-réalité et les soap-opéra jetezvous sur cet album jouissif.
Nouveau tome pour la superbe saga d'héroïc fantasy de La Geste des Chevaliers Dragons. La
Gardienne conte à trois apprenties l'histoire de la
première femme ayant affronté un dragon.
Comme d'habitude on est porté par le rythme narratif, par de très
belles planches ainsi que par l'action et de nouvelles révélations
sur l'Ordre.
FLUIDE GLACIAL
SOLEIL
CASTAZA - SALA
CIA, le cycle de la peur
BILL
Krrpk - T1 : Krrpk doit mourir
Cette série en trois tomes à la sortie rapprochée
est destinée aux amateurs de thriller à poigne.
Trois scénaristes sont mandatés par la CIA pour
écrire les pires scénarios terroristes afin de pouvoir les contrer. Quand une bombe explose en
Egypte et que l'un des scénaristes est assassiné, la CIA comprend qu'un projet terroriste d'envergure est en route. Même si
l'intrigue a déjà été vue, l'action et le suspens sont présents.
C'est avec plaisir que l'on suit les aventures de
Krrpk. Ce petit extraterrestre naïf et un peu stupide débarque sur une planète à la population
inhospitalière et raciste. De mésaventures en
mésaventures, ce personnage attachant ne cesse
de nous amuser. Ne vous laissez pas tromper par le dessin, Krrpk
n'est pas vraiment un conte pour enfant mais plutôt une histoire
délicieusement drôle et sublimement crétine pour adulte.
SOLEIL
DELCOURT
LAPEYRE - GUERIN
City Hall - T1
PERGER - DOBBS
Scotland Yard – T1 : Au coeur des ténèbres
Premier tome tonitruant pour ce manga français.
Dans un superbe univers steampunk où le papier
possède le pouvoir magique de matérialiser ce
que l'on écrit, les deux écrivains Jules Verne et
Arthur Conan Doyle vont mener une enquête : qui
a tué le ministre des finances ? Scénario et dessin prouvent que
les auteurs français sont au niveau des japonais. Mention spéciale à Ankama pour le travail éditorial effectué depuis son arrivée dans le milieu.
Nouvelle série dans la collection 1800 qui met
en scène des personnages de la littérature du
XIXe. A Londres, après l'évasion de deux déments
lors d'un transfert, l'inspecteur Gregson, pourtant
désigné comme responsable de cet échec, est chargé d'une
enquête parallèle pour les retrouver. La puissance narrative, les
rebondissements et le superbe travail graphique (dessin, couleur,
lumière) de Stéphane Berger captent le lecteur.
ANKAMA
SOLEIL
DE VIGAN
Frangines et c'est comme ça !
Nounette et Loutie sont deux soeurs qui passent
leur temps à se détester puis à s'adorer. Comme
toutes les soeurs. Tour à tour espiègles, pimbêches ou tendres, elles nous amusent toujours
avec légèreté. Plutôt destiné à un public féminin,
cet album témoigne de la légèreté de l'enfance avec un dessin
frais et naïf, idéal pour ce genre de récit. Un album qui n'est pas
sans rappeler les Triplés de Nicole Lambert.
VENTS D'OUEST
KOKOR
Supplément d'âme
A Dublin, un homme se rend tous les jours à la
même heure, au même endroit sur un quai en
face d'une entreprise. Les gens spéculent sur sa
vie, son but. Peu à peu, la paix va s'installer sur
terre. Jusqu'au jour où l'homme n'apparait pas.
Kokor réussit avec Supplément d'âme une histoire poétique
sublimée par un graphisme onirique. La narration un peu complexe n'entrave en rien une expérience de lecture rare. Une ode
aux petits bonheurs de la vie.
FUTUROPOLIS
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