Le secteur minier de la RDC à la croisée des chemins

Transcription

Le secteur minier de la RDC à la croisée des chemins
Le secteur minier
de la République démocratique
du Congo
à la croisée des chemins
Livre de résumés du colloque international
“La quête des ressources en Afrique centrale - 2”
Sophie Decrée et Thierry De Putter
Éditeurs scientifiques
Organisé par
l’Université de Lubumbashi (RDC)
& le Musée royal de l’Afrique centrale
Dans le cadre des activités du programme
“Geology for an Economic Sustainable Development” (GECO)
& de la Task Force “Mineral Resources in Central Africa” (MIRECA)
Sous les auspices du ministère belge des Affaires étrangères
Tervuren (Belgique)
Décembre 2010
Sommaire
Rationale
Version française
3
Nederlandse versie
7
Résumés des exposés de la session plénière (1er décembre 2010)
Réhabilitation & bonne gouvernance du secteur minier en RDC
11
Présentation & mise en contexte du secteur minier de RDC
19
Résumés des exposés des ateliers (2 décembre 2010)
Perspectives
Atelier 1 - Ressources minérales & géologie
23
Atelier 2 - Santé publique, environnement & biodiversité
79
Atelier 3 - Aspects sociaux, juridiques & patrimoniaux
109
134
Rationale
a élargi l’approche à d’autres provinces et à
des thématiques nouvelles, de santé
publique,
environnementales
et
de
sauvegarde du patrimoine.
Depuis 2007, les initiatives belges relatives
au secteur minier artisanal en République
démocratique du Congo – et notamment au
Katanga – se sont mises en place et
développées, soutenues activement par les
ministères des Affaires étrangères et de la
Politique scientifique.
L’approche belge en matière de gestion
des ressources minérales s’est fortement
étoffée au cours des dernières années : elle
repose sur une expertise géologique solide,
un renforcement actif des capacités
institutionnelles en RDC et sur une
connaissance approfondie du secteur minier
artisanal.
Ces
expertises
permettent
aujourd’hui d’aborder des problématiques
qui découlent de l’exploitation artisanale
des minerais : pollution par les éléments en
traces des minerais (de cobalt notamment) et
contamination
des
populations,
déboisement et perte de biodiversité, perte
du patrimoine culturel et immatériel.
Une réflexion pluridisciplinaire s’est mise en
place, en partenariat étroit avec les
scientifiques congolais, pour développer ces
différentes approches.
Creuseur dans la mine de cobalt de la zone
d’exploitation artisanale de Kawama (RDC).
Un premier colloque a marqué le début
de ces initiatives, en avril 2007 : co-organisé
à Lubumbashi, par l’Université de
Lubumbashi, la Vrije Universiteit Brussel et
le Musée royal de l’Afrique centrale, cette
manifestation importante a remporté un vif
succès et a contribué à la mise en place
d’une réflexion plus approfondie sur le
thème de la restructuration du secteur
minier artisanal au Katanga.
Roche silicifiée et minéralisée dans la zone
d’exploitation artisanale de Kawama (RDC).
Le fruit de cette démarche motive
l’organisation du colloque Quête des
Ressources II, en décembre 2010. Le but de
cette 3e rencontre est de présenter les
résultats acquis par les recherches actives
Un deuxième colloque consacré à la
Quête des Ressources a été organisé à
Tervuren, en décembre 2008, à l’initiative de
la Section d’Histoire Coloniale. Ce colloque
-3-
Rationale
pour le secteur artisanal (pierres semiprécieuses).
depuis plusieurs années (projets MIRECA,
GECO & TRACE), mais aussi de présenter
des axes de recherche nouveaux ou des
projets qui débutent, notamment l’accent
mis sur les notions de gouvernance locale et
de sauvegarde du patrimoine culturel
menacé par l’activité minière.
Les recherches et résultats présentés au
cours de cette rencontre participent
également à l’élaboration par la Belgique
d’un concept intégré de gestion et de
commercialisation des ressources minérales,
inspiré notamment par le concept du Forest
Stewardship Council (pour une gestion
responsable des forets). Le but poursuivi est
de progresser dans la voie d’un schéma
économique rentable et responsable, où le
producteur et l’acheteur, puis l’utilisateur
final des minerais, seront les acteurs d’une
transaction
économique
humanisée,
s’inscrivant dans la perspective d’une
gestion durable de l’activité minière et
respectueuse des droits des populations des
pays
producteurs,
économiquement
fragilisés par la crise mondiale.
Cristal de carrollite, sulfure de cobalt (Katanga,
RDC).
Le second objectif de l’atelier est de
montrer comment cet acquis géologique
peut contribuer à la mise au point de
solutions régionales pour une meilleure
gestion des ressources minérales (traçabilité,
certification),
notamment
par
le
renforcement des capacités institutionnelles
des pays concernés.
Atelier 1 :
Ressources minérales & géologie
Cet atelier explore différentes thématiques
relatives aux ressources minérales, qu’il
s’agisse de gestion et de certification des
minerais (y compris le diamant), de genèse
et
de
caractérisation
géologique,
pétrophysique et géochimique des minerais
des grands ensembles minéralisés du Sudest de la RDC. Le premier objectif de l’atelier
est de faire l’état des connaissances en
matière de genèse des minerais et de
replacer
ceux-ci
dans
un
canevas
géodynamique régional.
Atelier 2 :
Santé publique, environnement
& biodiversité
L’exploitation industrielle des ressources
minières du Katanga a débuté à l’aube du
20e siècle. En plus d’un siècle, l’extraction est
passée d’un stade industriel modeste à un
stade industriel massif, puis à une
atomisation de mines, carrières et fonderies
artisanales, au sortir de la Guerre civile et à
la faveur de l’effondrement des grandes
compagnies nationalisées.
Cette démarche mettra en évidence des
ressources actuellement sous-exploitées
(métaux rares, précieux et pierres semiprécieuses), qui pourraient constituer un
potentiel dans le futur et/ou une alternative
-4-
Rationale
Vue du terril de Lubumbashi, Katanga (RDC).
Atelier 3 :
En dépit de l’indiscutable apport
économique
de
cette
industrie,
le
dénominateur commun de toutes ces
périodes est le peu d’attention consacrée à la
pollution des sols, de l’eau, de l’atmosphère
et de la chaîne trophique par les éléments
majeurs et accessoires : Co, U, As, Cd, etc.
Aspects sociaux, juridiques
& patrimoniaux
L’effondrement des grandes compagnies
minières nationalisées, la mise en place
d’une politique de partenariats tous
azimuts, l’explosion de l’activité minière
artisanale, l’apparition, puis le retrait brutal
d’opérateurs en provenance des pays
émergents, suite à la crise financière et
économique mondiale, ont laissé un secteur
minier profondément meurtri, notamment
au Katanga.
Suivi sanitaire à Kidimudilo (Katanga, RDC).
Cet atelier explore les conséquences de
cet état de fait en matière de santé publique,
de perte de biodiversité, de déboisement et
de fragmentation du paysage. Le constat est
préoccupant, mais la prise de conscience est
bien réelle dans la classe politique
provinciale et les pistes de réflexion (santé
publique, formation, phyto-remédiation)
sont désormais activement explorées.
Lavage du minerai par des femmes à Kolwezi
(RDC).
-5-
Rationale
Les acteurs les plus vulnérables du
secteur sont les enfants et les femmes, qui ne
s’insèrent pas sans difficultés dans un
secteur minier aux pratiques fortement
individualistes. Cet atelier explore les pistes
de l’action sociale, de la prise en charge des
enfants et des femmes mais aussi celles, plus
optimistes, de la reconversion et de la
diversification de l’activité économique.
Le patrimoine culturel est souvent très
imbriqué dans le patrimoine naturel. Une
gestion intégrée de leur conservation et leur
protection va également dans le sens d’une
réhumanisation de l’économie locale et d’un
développement soucieux de l’homme, de ses
racines et de ses aspirations matérielles et
immatérielles.
Fouilles archéologiques, Pierre de Maret, 1975.
Vallée Haute-Lualaba, Upemba (Katanga, RDC).
Tombe d’adulte, kabambienne. XIIIe-XVe siècle.
Photo P. de Maret.
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Rationale
Heuvelen van Tenke-Fungurume (Katanga, RDC).
Deze belangrijke manifestatie was een
groot succes en droeg bij tot een grondig
overdenken van de herstructurering van de
artisanale mijnsector in Katanga.
Sinds 2007 worden in België initiatieven
ondernomen en ontwikkeld rond de
artisanale mijnsector in de Democratische
Republiek Congo, ondermeer in Katanga,
waaraan de Ministeries van Buitenlandse
Zaken en van Wetenschapsbeleid een
actieve ondersteuning verlenen.
Een tweede colloquium gewijd aan de
zoektocht naar natuurlijke rijkdommen,
werd georganiseerd in Tervuren in
december 2008 op initiatief van de Afdeling
Koloniale Geschiedenis van het KMMA. Dat
colloquium hield een uitbreiding in naar
andere provincies en naar nieuwe thema's
waaronder openbare gezondheid, milieu en
bescherming van erfgoed.
De Belgische benadering inzake het
beheer van minerale rijkdommen is sterk
gegroeid tijdens de laatste jaren: ze berust
op een goed onderbouwde geologische
expertise, een actieve versterking van de
institutionele capaciteiten in DR Congo en
gaat uit van een grondige kennis van de
artisanale mijnsector. Vandaag is dankzij die
expertise, een analyse mogelijk van de
problematische toestanden die voortvloeien
uit de artisanale exploitatie van ertsen:
vervuiling door sporenelementen (zoals bij
kobalt) en de nefaste gevolgen daarvan voor
de mensen en het milieu met ontbossing en
verlies van biodiversiteit, of teloorgaan van
materieel en immaterieel erfgoed.
“Creuseurs” in de artisanale mijn van Kawama
(Katanga, RDC).
De co-organisatie van eerste colloquium
in april 2007 in Lubumbashi door de
Université de Lubumbashi, de Vrije
Universiteit Brussel en het Koninklijk
Museum voor Midden Afrika betekende het
begin van die initiatieven.
In nauwe samenwerking met Congolese
wetenschappers
en
vanuit
een
pluridisciplinaire invalshoek werd gezocht
naar een efficiënte aanpak van de
verschillende problemen.
-7-
Rationale
handelsovereenkomsten. Die economische
activiteit speelt zich af in een perspectief van
duurzaam beheer van mijnactiviteit met
respect voor de rechten van de mensen van
de producerende landen die economisch
kwetsbaar zijn door de wereldcrisis.
De resultaten van die werkwijze zijn de
directe aanleiding voor de organisatie van
het colloquium Zoektocht naar natuurlijke
rijkdommen II in december 2010.
Atelier 1:
Ertsen of minerale grondstoffen &
geologie
Dit atelier bestudeert verschillende thema’s
in verband met ertsen, zowel inzake hun
beheer als certificatie (met inbegrip van
diamant), de genese en de geologische,
petrofysische
en
geochemische
karakterisering van ertsen afkomstig uit de
grote gemineraliseerde ensembles van het
Zuidoosten van de DR Congo.
Het eerste objectief van dit atelier is een
stand van zaken te geven over de kennis
met betrekking tot het ontstaan van ertsen
en deze terug te plaatsen in een regionaal
geodynamisch geheel. Hieruit zal blijken dat
grondstoffen die nu onder geëxploiteerd
worden (edel- en zeldzame metalen,
halfedelstenen) een potentieel kunnen
vormen in de toekomst en/of een alternatief
bieden
voor
de
artisanale
sector
(halfedelstenen).
Houtskool (makala) langs de nationale weg van
Kasumbalesa naar Lubumbashi (Katanga, RDC).
Het doel van dat derde overleg is het
presenteren van resultaten uit actief
onderzoek dat sinds vele jaren loopt
(MIRECA, GECO, TRACE projecten), en om
nieuwe onderzoekslijnen of projecten voor
te stellen, waarbij onder meer de nadruk ligt
op de begrippen van lokaal bestuur en
bescherming van het culturele erfgoed dat
in het gedrang komt door de mijnactiviteit.
Het onderzoek en de resultaten die tijdens
deze ontmoeting voorgesteld worden,
maken ook deel uit van het integraalconcept
van het beheer van en de handel in minerale
grondstoffen dat België uitwerkt naar het
voorbeeld van onder meer het concept van
het Forest Stewardship Council voor
verantwoord bosbeheer.
Het uiteindelijke doel is vooruitgang
boeken in het zoeken naar een economisch
rendabel en verantwoord schema waarin
producent, koper, en eindgebruiker van de
ertsen deel uitmaken van meer menselijke
Wolfram erts (Oost DRC). Collectie KMMA.
-8-
Rationale
De tweede doelstelling van het atelier is
aantonen hoe deze geologische kennis kan
bijdragen tot het uitwerken van regionale
oplossingen voor een beter beheer van de
ertsen of de minerale rijkdommen
(traceerbaarheid, certificatie) ook ondermeer
door een versterking van de institutionele
capaciteiten in de betrokken landen.
Ondanks de onbetwistbare economische
bijdrage van die industrie, blijft de
gemeenschappelijke deler van alle perioden,
de geringe aandacht die besteed werd aan
bodem-, water- en luchtvervuiling en aan de
verstoring van de voedselketen door hoofd
en sporenelementen van Co, U, As, Cd, enz.
Deze workshop gaat dieper in op de
gevolgen hiervan voor de openbare
gezondheid, het verlies van biodiversiteit,
de ontbossing en landschapsfragmentatie.
De vaststellingen zijn onrustbarend, maar
de bewustwording is bijzonder sterk bij de
politieke provincieoverheden. De mogelijke
oplossingspistes (openbare gezondheid,
vorming, phytoremediatie) worden dan ook
actief verder onderzocht.
Atelier 2:
Openbare Gezondheid, Milieu &
Biodiversiteit
De industriële exploitatie van ertsen in
Katanga kreeg vorm bij het begin van de
20ste eeuw. In een eeuw tijd, ging de
ertswinning van een bescheiden naar een
massief industrieel stadium. Ten gevolge
van het ineenstorten van de grote
genationaliseerde bedrijven tegen het einde
van de burgeroorlog, versnipperde de
industrie in artisanale ondergrondse en
open mijnen en smelterijen.
Atelier 3:
Sociale, Juridische & Erfgoed Aspecten
De
ineenstorting
van
de
grote
genationaliseerde mijnbedrijven, de politiek
van allerhande partnerships, de totale
wildgroei van de artisanale mijnactiviteit,
het verschijnen en dan weer brutaal
verdwijnen
van
ondernemers
uit
opkomende economieën ten gevolge van de
financiële en economische wereldcrisis,
laten een zwaar getroffen mijnsector achter,
onder meer in Katanga.
De meest kwetsbare groepen in deze
sector zijn kinderen en vrouwen die zich
moeilijk integreren in een mijnsector met
sterk individualistische praktijken.
Atelier 3 gaat dieper in op de sociale
actie en zorgverstrekking aan kinderen en
vrouwen, maar besteedt tegelijkertijd
aandacht aan meer toekomstgerichte
perspectieven
zoals
reconversie
en
diversificatie van de economische activiteit.
Planten als indicatoren van bodem vervuiling
(Katanga, RDC).
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Rationale
Zonder commentaar … Foto genomen te Kolwezi
(Katanga, RDC).
De bescherming en bewaring van het
cultuurpatrimonium hangen nauw samen
met die van het natuurpatrimonium. Beide
aspecten zijn vaak intens verweven en
liggen in de lijn van een menselijker gelaat
voor de lokale economie, en van een
ontwikkeling met aandacht en zorg voor de
mens, zijn verleden en zijn materiële en
immateriële aspiraties.
Koper kruisjes, als munt gebruikt: waarschijnlijk
een belangrijke schat! Collectie KMMA.
Foto J.-M. Vandyck © KMMA.
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Résumés des exposés de la séance plénière
Réhabilitation & bonne gouvernance
du secteur minier en RDC
(1er décembre 2010)
Mine de cassitérite – tungstène de Bengobiri (Maniema, RDC).
Résumé de la séance plénière (1er décembre 2010)
Réhabilitation & bonne gouvernance du secteur minier en RDC
DRC-Growth with Governance in the Mineral Sector
World Bank project P106982 / Promines – EITI++ project (2010-2020)
The objectives of the Growth with Governance in the Mineral Sector Project for
Congo, Democratic Republic of (DRC) is to strengthen the capacity of key
institutions to manage the minerals sector, improve the conditions for increased
investments in and revenues from mining, and help increase the socio-economic
benefits from artisanal and industrial mining in project areas.
There are five components to the project, the first component being ensure
access to resources. The main objective of this component is to address
fundamental impediments to accessing resources and to create an enabling
environment for mining development operations in DRC. The project will
support activities designed to improve the policy, legal, and regulatory
framework and develop the country's geo-data infrastructure.
The second component is the build sector management capacity.
The third component is the enhance transparency and accountability. To
assist the Government in capturing taxes from the mining sector, the project will
help to streamline and reinforce government tax administration departments and
strengthen tax collection and revenues. The project will complement the efforts
under other World Bank and donor projects to strengthen capacities; and will
promote the development of mechanisms for civil society to monitor
transparency and accountability in the sector.
The fourth component is the build up sustainable development settings.
Finally, the fifth component is the project coordination and management. This
component will support: (a) project coordination and management of
procurement, financial management, and disbursement; and (b) monitoring and
evaluation of project implementation, including reporting, audits, and
assessment of safeguards policies.
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Résumé de la séance plénière (1er décembre 2010)
Réhabilitation & bonne gouvernance du secteur minier en RDC
Value chain for extractive industries.
http://web.worldbank.org/external/projects/main?pagePK=64283627&piPK=73230&theS
itePK=40941&menuPK=228424&Projectid=P106982
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Résumé de la séance plénière (1er décembre 2010)
Réhabilitation & bonne gouvernance du secteur minier en RDC
Transparence fiscale en RDC
Götz von Stumpfeldt*
Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit - GTZ (Allemagne)
* [email protected]
Le projet de GTZ destinée à soutenir le processus d'amélioration de la
transparence financière dans le secteur des matières premières s'inscrit dans le
cadre du programme « Transparence et contrôle dans le secteur des matières
premières en RD Congo » et complète ainsi les efforts de promotion de la
certification des matières premières visant à renforcer le contrôle dans ce secteur.
L’objectif du projet « Appui à la Bonne Gouvernance dans le Secteur des
Ressources Minérales» a été défini: « Les rentrées de recettes publiques issues du
secteur extractif et leur utilisation dans le budget répondent aux exigences de
transparence, efficience et contrôle démocratiquement légitimé. »
Le projet soutient le Gouvernement de la RDC dans la mise en œuvre de
l’Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE) afin de rendre
publiques les recettes du Trésor issues du secteur des matières premières. Il
renforce par ailleurs grâce à une étroite collaboration avec le parlement national
la liaison entre le processus ITIE et les institutions démocratiques de contrôle du
budget national. À l’interface entre secteur des matières premières et
administration financière, la contribution allemande appuie en outre le ministère
des Finances lors de l’élaboration et de la mise en œuvre de réformes visant à
accroître l’efficacité du fisc dans le secteur des matières premières.
Appui à l’ITIE
La mise en œuvre de l’Initiative pour la transparence dans le secteur des
industries extractives (ITIE) en République démocratique du Congo s’est
considérablement intensifiée et pourrait changer la façon dont le pays tire parti
de sa richesse en ressources. La publication, le 22 mars 2010, du premier rapport
de l’ITIE a été saluée comme une étape décisive Pour la première fois, des
données chiffrées sur les recettes fiscales tirées de l’activité extractive ont été
publiées. Le groupe des parties prenantes de l’ITIE en RDC y voit là un bon
départ, mais a décidé d’élargir les futurs rapports à l’ensemble des ressources
minérales du pays, y compris le coltan, les diamants, la cassitérite et la
wolframite. Le prochain rapport traitera même des taxes prélevées sur la
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Résumé de la séance plénière (1er décembre 2010)
Réhabilitation & bonne gouvernance du secteur minier en RDC
commercialisation de la production artisanale au niveau des comptoirs dans les
zones minières informelles et inclura les provinces de l’Est.
L’ITIE figure en bonne place sur l’ordre du jour du gouvernement congolais,
mais c’est aussi une priorité des entreprises extractives et de la société civile.
Tous ces acteurs voient dans l’ITIE un mécanisme clé pour mieux mobiliser les
revenus des industries extractives. Le gouvernement est particulièrement
désireux d’appliquer les normes de l’ITIE afin d’améliorer l’image de marque du
pays et d’attirer les investisseurs. Les entreprises en attendent la reconnaissance
de leur contribution publique.
En septembre 2009, une commission sénatoriale congolaise a publié un
rapport sur la mauvaise gestion des richesses minérales nationales. Il en ressort
que seule une faible partie des taxes et impôts dus à l’État sont réellement versés
et collectés. L’un des objectifs de l’ITIE est d’améliorer la transparence des flux de
paiements de taxes et impôts. L’ITIE en RDC a entamé une collaboration avec les
assemblées élues afin de garantir que le parlement se serve des rapports de
l’initiative sur les recettes étatiques pour contrôler l’application du budget.
Depuis le milieu de l’année 2009, le processus de mise en œuvre de l’ITIE en
République démocratique du Congo repose sur des structures efficaces. En juillet
2009 a été constitué un nouveau groupe tripartite composé de seize membres du
gouvernement, des entreprises et de la société civile qui se rencontrent
régulièrement et prennent des décisions de manière efficace. Le coordinateur
national de l’ITIE au Congo a été nommé par le Président de la République en
octobre 2009. Les représentants des entreprises, de l’administration fiscale et de
la société civile mènent des discussions intenses sur la façon dont l’ITIE est mise
en œuvre et ont consulté les citoyens à travers le pays, que ce soit à Goma (pour
les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu), à Lubumbashi (pour la province du
Katanga) ou à Kinshasa.
La RDC avait jusqu’au 9 septembre 2010 pour mener à bien la procédure de
validation, qui est le mécanisme de garantie de la qualité de l’ITIE. Le rapport de
validation final a été remis au comité de l’ITIE le 9 juillet 2010. Celui-ci fixera le
statut du pays en décembre 2010. Pour l’État congolais, l’enjeu est de taille : il lui
faut prouver sa conformité avec normes de transparence de l’ITIE dans le secteur
des industries extractives, répondre aux attentes grandissantes des citoyens, des
investisseurs et des ses partenaires internationaux.
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Résumé de la séance plénière (1er décembre 2010)
Réhabilitation & bonne gouvernance du secteur minier en RDC
Réformes du système fiscal pour le secteur minier industriel
La République démocratique du Congo (RDC) est engagée dans un programme
d’envergure de réforme de ses finances publiques. Le Gouvernement a adopté le
31 mars 2010 un Plan Stratégique de Réforme des Finances Publiques (PSRFP).
Il est envisagé dans cette stratégie entre autres, de mettre en place un système
amélioré de collaboration, d’échange d’informations et d’interconnexion entre les
services d’identification, de certification, fiscaux, parafiscaux et douaniers. Ce
système sera basé sur un cadre institutionnel amélioré et sur une architecture
informatique.
La GTZ a donc accepté d’appuyer une mission pour la mise en place d’un
système d’échange d’informations et d’interconnexion entre les services
d’identification, de certification, de la fiscalité, de la parafiscalité et de la douane
de la RDC.
La mission a pour objectif de réaliser une étude pour la mise en fonction d’un
système efficace de communication, de collaboration et d’interconnexion pour
échanger des données entre les services d’identification, de certification, fiscaux,
parafiscaux et douaniers et tous les autres services impliqués dans la
constatation, la liquidation, l’ordonnancement, le recouvrement des taxes et le
contrôle sur l’exploitation des ressources naturelles, depuis leur extraction des
puits jusqu’à l’exportation.
La GTZ support aussi le dialogue entre les entreprises du secteur minier et
l’administration fiscale et parafiscale pour améliorer la collaboration, le climat
des affaires et les réformes dans le secteur des finances publiques.
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Résumé de la séance plénière (1er décembre 2010)
Réhabilitation & bonne gouvernance du secteur minier en RDC
Actions internationales en faveur du secteur minier de la RDC
Thierry De Putter*
Musée royal de l’Afrique centrale - MRAC (Belgique)
* [email protected]
Depuis fin 2006, la Belgique a créé un groupe de travail consacré au secteur
minier en Afrique centrale, et plus particulièrement au secteur minier en
République démocratique du Congo. Ce groupe de travail comprend une Task
Force « Mineral Resources in Central Africa » (TF MIRECA) et un programme de
recherches scientifiques de caractérisation des minerais en vue de leur
certification (projet GECO). Au printemps 2008, la TF MIRECA remettait aux
autorités minières de la RDC un projet-pilote pour la restructuration du secteur
minier artisanal du cuivre et du cobalt au Katanga. De nombreuses idées
contenues dans ce document ont fait du chemin et se retrouvent aujourd’hui
mises en pratique, par exemple dans les « Centres de Négoces » au Kivu ou dans
le concept de certification à la sortie de mine.
Au cours des dernières années, l’attention internationale s’est focalisée sur la
situation à l’Est de la RDC. Sur le plan politique, c’est le lien entre exploitation
des ressources et financement des groupes armés qui est au centre des
préoccupations. D’autre part, sous l’action de campagnes d’information des
ONG, les compagnies du secteur électronique se soucient désormais de la
provenance des métaux utilisés (tantale, tungstène, étain, notamment). Les ÉtatsUnis ont récemment traduit cette préoccupation de transparence dans une loi (le
Dodd-Frank Act).
Les initiatives internationales se structurent et se complètent. La Belgique
soutient activement plusieurs d’entre elles : la TF on Illegal Exploitation and Trade
of Natural Resources in the Great Lakes area (EUSR) qui a transféré ses activités au
Groupe Thématique Mines, la Conférence Internationale pour la Région des
Grands Lacs (CIRGL), l’action de l’OCDE en faveur de la diligence raisonnable
(« due diligence »), le processus ITIE/EITI, le projet Promines (WB), notamment.
Les projets pilotes de certification se mettent en place sur le terrain et
commencent à produire des résultats. En outre, la Belgique attache une
importance particulière au retour de l’état de droit en RDC et, pour ce faire, au
renforcement des capacités de l’État, en particulier dans tout ce qui concerne le
secteur minier.
On a coutume de considérer les ressources minérales de la RDC comme un
véritable trésor. Dans le contexte actuel, tel n’est pourtant pas le cas. Le secteur
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Résumé de la séance plénière (1er décembre 2010)
Réhabilitation & bonne gouvernance du secteur minier en RDC
minier est entravé dans son développement par une corruption toujours active et
par une « revisitation des contrats » qui s’enlise et donne lieu à des actions en
justice devant les tribunaux de commerce internationaux (Paris, Washington).
Les conséquences sont connues : les entreprises minières n’investissent pas/plus
dans un pays dont la réputation sur les places financières internationales
(Londres notamment) est au plus bas. Le « trésor » reste donc sous terre … un
métal non exploité, non traité, non taxé, non exporté est sans valeur pour le bienêtre de la population de la RDC.
Les accords passés avec les institutions financières internationales pourraient
ouvrir des perspectives, en particulier si la RDC consolide son projet
démocratique, encourage et respecte l’investissement étranger, clarifie les flux de
matières premières minérales, veille à faire entrer le produit des taxations dans
les caisses de l’État et à réinvestir dans l’avenir de ce pays. Dans un tel contexte,
les actions internationales en faveur du secteur minier prendraient tout leur sens
et toute leur efficacité.
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Résumés des exposés de la séance plénière
Présentation & mise en contexte du secteur minier
de RDC
(1er décembre 2010)
Exploitation artisanale de Kawama, secteur de Kolwezi (Katanga, RDC).
Résumés des exposés de la séance plénière (1er décembre 2010)
Présentation & mise en contexte du secteur minier en RDC
Mise en contexte du secteur minier congolais
Viktor Rousseau*
Brussels Center of African Studies (Belgique)
* [email protected]
Le secteur minier de la RDC est un secteur central de l’économie congolaise :
comme tel, il se trouve au centre d’un ensemble d’interactions complexes et
mouvantes, entre la situation intérieure du pays et l’environnement international
des affaires.
Au plan intérieur, plusieurs paramètres sont à prendre en compte : la longue
période pré-électorale précédant l’élection présidentielle de 2011, l’évolution de
la vie politique intérieure (et notamment celle de l’opposition), mais aussi le
dossier sécuritaire : intérieur, décentralisation et Rwanda. À l’Est, mais aussi aux
frontières de l'Angola, les situations restent sensibles.
Au plan international, d’autres paramètres ont une influence : les relations
entre la RDC et ses voisins, les grands équilibres géopolitiques, la mise en oeuvre
d'un programme économique avec les institutions de Bretton Woods (FMI, Banque
Mondiale).
Dans les mois qui viennent, les dossiers de l’environnement intérieur des
affaires, de la stabilisation et du respect des cadres juridiques, du règlement des
litiges avec le secteur privé – miniers, hydrocarbures (Angola, Ouganda) et
autres – auront une influence déterminante sur l’attitude et les décisions des
bailleurs bilatéraux, au sein des institutions de Bretton Woods, mais aussi dans les
organes de la BAD, des clubs de Paris, Londres et Kinshasa ainsi que a l’Union
européenne.
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Résumés des exposés de la séance plénière (1er décembre 2010)
Présentation & mise en contexte du secteur minier en RDC
Ressources minières, conflits et stratégie de reconstruction en RDC
Thierry Vircoulon*
International Crisis Group
* [email protected]
La RDC est un pays minier comme l’Arabie saoudite est un pays pétrolier. Sa
vocation minière a débuté dès l’époque coloniale avec la mise en valeur des
grands gisements de cuivre du Katanga et la création d’une série de compagnies
dont la plus importante était l’Union minière du Haut Katanga (appelée plus
tard la Gécamines). Outre le cuivre, le diamant a aussi été exploité (Kasaï et
Province Orientale) ainsi que l’or (Ituri) et l’étain (Kivu). Les ressources
minérales extrêmement variées de la RDC ont permis son développement
postindépendance au point que la Gécamines a longtemps été considérée comme
la « vache à lait » de l’État congolais. Son effondrement progressif a accompagné
l’effondrement progressif du régime mobutiste et l’histoire de cette compagnie
nationale (qui reste largement à écrire) est le miroir de l’histoire du pays.
Etant au cœur de l’économie congolaise, le secteur minier est aussi au cœur
des conflits qui ont agité et agitent encore la RDC. Après que des ONG ont
dénoncé le scandale du coltan en 2000, le panel d’experts de l’ONU qui travaille
depuis cette date a mis en évidence l’imbrication du commerce minier et de la
conflictualité dans l’Est congolais. Ces rapports ont été complétés par les études
d’ONGs qui, de l’Ituri au Katanga, ont souligné le double rôle du secteur minier
dans la conflictualité congolaise: il fournit le « nerf de la guerre » à certains
entrepreneurs de violence et est en même temps un enjeu de pouvoir. Dans de
nombreux, l’exploitation illégale des ressources minérales a permis une
routinisation du conflit.
Le secteur minier est donc apparu comme doublement stratégique à partir de
la transition : stratégique pour la reconstruction du pays et stratégique pour sa
pacification. Les institutions financières internationales – au premier rang
desquelles la Banque mondiale – ont fait de la réforme de ce secteur une priorité
lors de la reprise de leurs relations avec le gouvernement congolais en 2001 et,
dès la transition politique (2003-2006), la Banque mondiale a initié une réforme
du secteur minier. Ce n’est qu’après la transition que la dimension conflictuelle
du secteur minier a été prise en compte dans les Kivus, notamment par les
Nations-Unies.
- 21 -
Résumés des exposés de la séance plénière (1er décembre 2010)
Présentation & mise en contexte du secteur minier en RDC
Dans le cadre d’une histoire immédiate, cette intervention retracera le
développement récent de cette double perception du secteur minier et
s’interrogera sur les différences de perspectives, l’absence de synchronisation, de
croisement, voire de communication entre les stratégies de pacification et les
stratégies de reconstruction. Alors que l’économie des conflits est une idée en
vogue, cet exposé montrera comment les penseurs de la reconstruction n’ont pas
souhaité intégrer le « secteur minier sauvage » dans leur stratégie et comment les
pacificateurs sont réticents à développer une approche économique du problème
et se contentent d’une lecture juridique. Chaque approche a ses limites qui ne
s’ajoutent pas mais se neutralisent et expliquent pourquoi, en l’absence d’une
remise en ordre impérative du secteur minier, une gouvernance de basse
intensité demeure la caractéristique essentielle de la RDC.
- 22 -
Résumés des exposés du premier atelier
Ressources minérales & géologie
(2 décembre 2010)
Malachite - mine de Luiswishi (Katanga, RDC).
Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
Multidisciplinary characterisation of heterogenite - oxidized cobalt ore
deposits (Katanga Province, Democratic Republic of Congo)
Yves Vanbrabant*, Christian Burlet, Herman Goethals, Tom Thys & Laëtitia
Dupin
Royal Belgian Institute for Natural Sciences, Geological Survey of Belgium
* [email protected]
The Lufilian fold-and-thrust belt (Katanga Province, Democratic Republic of
Congo) is estimated to hold between a third and half of the world’s known cobalt
reserves. This non-renewable resource is mainly extracted as secondary ore
deposits, the heterogenite (CoO.OH) resulting from the oxidation of Cobalt
sulphide primary bodies.
The characterisation of ore materials requires identifying the mineralogical
assemblages, to classify the textural and structural features and to analyze the
precise chemical composition of the various mineral phases. Such
characterisation of heterogenite ore material was conducted in the frame of the
activities of the GECO research centre (“Geology for an ECOnomic sustainable
development”) funded by the Belgian Federal Foreign Affairs Ministry and also
during the TRACE project (“TRACeability of hEterogenite”) financed by the
Belgian Federal Science Policy Ministry. Heterogenite samples from the
collections of the Royal Museum for Central Africa and from the Royal Belgian
Institute for Natural Sciences were studied using microprobe and EDS
instruments, Raman microspectrometer and EBSD textural tool. This study was
completed by traditional optical microscope and SEM observations, as well as
macroscopic examination and classification of samples. The bulk of the Lufilian
arc is covered by around 100 samples from 16 different mining sites.
The results of the analyses were gathered into an internet-oriented database
accessible through the following address: www.gecoproject.org/trace. Amongst
the observations one can point out the significance of chemical substitutions in
the heterogenite phase, which contents with various amounts of Cu, Al, Ni, Fe
and Mn. Copper represents the main substituting element in the majority of
studied sites with concentration up to 14 wt% (CuO). The presence of significant
amount of Ni was also recorded in the Likasi area (<6 wt% of NiO) and in the
Shinkolobwe mine (between 7 and 13 wt%). Heterogenite from other sites seem
devoid of significant amount of Ni.
- 24 -
Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
A significant additional work was also conducted on heterogenite samples
using Raman microspectrometry. This research aims firstly to clarify the correct
Raman signature of heterogenite and secondly, to correlate its spectrometric
response with the chemical composition. Results show a clear relationship
between the recorded Raman spectra and the substitution degree of cations (Cu,
Fe,
Mn, Al) replacing Co in the heterogenite structure. In parallel, the Raman
spectrometry offers the advantage to work on raw samples that is to conduct
measurements on ore fragments without any preparation work. The combination
of tests on raw samples and the correlation between Raman response and
chemistry represents an effective tool for a rapid evaluation of ore batches or
mine site evaluation. This methodology was tested for several mines and shows
the high-level of chemical variability that can be found within a single site.
The results of our researches provide a first global overview of the chemical
composition and variability of heterogenite through the Lufilian fold-and-thrust
belt. This study should be completed in the future with a geostatistical
representative sampling and by taking into account the architecture of ore
bodies.
- 25 -
Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
Geology of the Sn, Nb-Ta and W mineralization in the eastern part of
the Democratic Republic of Congo: current state of knowledge
Stijn Dewaele* & Max Alonso Fernandez
Royal Museum for Central Africa - RMCA (Belgium)
* [email protected]
The Mesoproterozoic Central African Kibaran tectono-magmatic event gave rise
to fold belts between the southeastern part of Uganda (Karagwe – Ankole fold
belt: KAB) and the southern part of Katanga (Kibara fold belt: KIB) in the
Democratic Republic of Congo. These coincide with a metallogenic province that
hosts different types of granite-related mineralisation: cassiterite, columbitetantalite, wolframite, gold, amblygonite, beryl, etc. In this study, we focus on the
Sn, Nb-Ta and W mineralisation in part of the Karagwe – Ankole belt (KAB) in
the eastern part of the DRCongo, i.e. in the Maniema and both Kivu provinces.
The KAB fold belt in the eastern part of the DRCongo consists of Palaeo- and
Mesoproterozoic metasediments, with numerous dolerite intrusions. The
metasediments were first intruded by the main granite generation around 1380
+/- 10 Ma. At ~986 Ma, the so-called “tin granite” generation formed shortly after
the main deformation event at ~1000 Ma (Tack et al. 2010). This latter generation
has been interpreted as the parental granite for the numerous pegmatites and
quartz veins.
In the Maniema province, primary mineralization consists predominantly of
cassiterite in quartz veins. The mineralisation either occurs as massif veins along
foliation or fractures planes in the metasediments surrounding the granite bodies
or as stockwork mineralization in the exterior zone of the granites. Limited NbTa mineralisation has been identified in – relatively small – pegmatite bodies that
occur inside the granites.
In the Kivu provinces the presence of pegmatites that can be mineralised with
columbite-tantalite and/or cassiterite seems to be more widespread. Typical for
there is that the pegmatites occur outside the granite massifs. Quartz vein Sn
mineralization is also omnipresent along fracture and foliation planes, but the
spatial relationship with the parental granite is not always easy to observe. Only
a few locations with W mineralisation have been described in the eastern part of
the DRC. W mineralization seems to favour the same structural position as Sn
mineralisation, but a different hostrock lithology (i.e. black shales).
- 26 -
Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
Based on the geological information in the mining archives from the RMCA
and on petrographic and geochemical investigation of different deposits in the
KAB, a formation model can be proposed for the Sn, Nb-Ta and W mineral
deposits. After folding and fracturing of the Palaeo- and Mesoproterozoic rocks,
the so-called “tin granites” intruded, followed by the crystallisation of
pegmatites and quartz veins. During the crystallisation of the pegmatites, Nb-Ta
(and little Sn) mineralisation was formed. Quartz veins, with the main part of the
cassiterite and wolframite mineralisation, formed slightly later during circulation
of hydrothermal fluids, that likely remobilised metals from the granitic rocks.
Tack et al. (2010). Precambrian Research 180: 63- 84.
- 27 -
Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
La connexion Katanga-Athabasca
Jacques Jedwab*
Université libre de Bruxelles - ULB (Belgique)
* [email protected]
Dans le cadre d’une recherche systématique des minéraux de Métaux Précieux
(M.P.) du Copperbelt Katangais, on a trouvé dans la chloritite de Shinkolobwe
(R.A.T. grise) des inclusions de hinsdalite (sulfo-phosphate de Pb et Al), porteuse
de fortes concentrations de Pd. D’autres minéraux oxygénés et palladifères, lui
sont associés: mottramite, schmitterite et moctezumite. La chlorite peut aussi être
palladifère. D’énigmatiques cristaux de béryl, décrits par Thoreau (1926) (comme
scapolite) et par de Magnée (1941) ont également été retrouvés.
La richesse exceptionnelle en M.P. (jusqu’à 100 g/T Au+Pd+Pt) avait déjà
attiré l’attention de Thoreau & du Trieu (1933) et de Derricks & Vaes (1956). Des
analyses chimiques par activation neutronique ont effectivement confirmé ces
hautes teneurs en M.P., et la microsonde électronique a permis de constater
l’erraticité de la distribution des M.P. à toutes les échelles. Cette erraticité est en
partie due à l’hétérogénéité du matériel microconglomératique préexistant à la
chloritisation.
La découverte de minéraux non-platinoïdes porteurs de Métaux Platinoïdes
(surtout Pd) a permis de résoudre une question que se posaient nos
prédécesseurs (Buttgenbach à Ruwe dès 1905), à savoir : où se trouvent les
minéraux porteurs de Métaux Platinoïdes, que l’on ne retrouvait qu’en faibles
concentrations ou même pas du tout dans les pannages. Cette découverte
constitue d’autre part un aspect inédit et intriguant de la géochimie des Métaux
Platinoïdes.
La recherche d’éventuels analogues hors du Katanga a permis de repérer la
même association hinsdalite/chlorite/M.P. dans deux régions, également connues
pour leurs importants gisements d’U: le Bassin de l’Athabasca (Saskatchewan,
Canada) et le Pine Creek Inlier (Northern Territories, Australie). Ces régions
étant précisément celles où a été défini vers 1980 un nouveau type de
minéralisation («Unconformity U-Au» : Modèle 37a de Cox et Singer), il était
logique de se demander si le gîte de Shinkolobwe n’était pas lui aussi conforme à
ce modèle.
En fait, cette question avait déjà été posée en 1986, car suivant Théo Verbeek
(comm. pers.), un groupe de géologues canadiens l’avait invité pour leur parler
- 28 -
Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
des gisements katangais, dont ils avaient remarqué la ressemblance avec
l’Athabasca.
Une relecture des anciens géologues du Katanga montre qu’ils avaient déjà
relevé des caractéristiques qui apparaissent aujourd’hui comme des métallotectes
du Modèle 37a . Et l’on comprend aussi beaucoup mieux l’origine du désaccord
qui a surgi dès le début entre Buttgenbach et Studt, dû à la coexistence dans les
minéralisations du Copperbelt de caractères hypo-, syn- et épigénétiques.
Il faut souligner ici que la couche de chloritite ne peut avoir que peu d’intérêt
économique, vu l’erraticité des M.P., leurs spéciations multiples, et les petits
volumes de minerai en jeu. Mais le reclassement du gîte de Shinkolobwe dans
une catégorie où il n’est plus le seul représentant pourrait avoir une influence
bénéfique sur l’approfondissement de la théorie gîtologique et sur la prospection
du Copperbelt. Par exemple, les formations à chlorite et à « talc » mériteraient
une attention particulière, sous forme de dosages systématiques de M.P. et
recherche par microsonde de minéraux difficilement décelables comme la
hinsdalite.
- 29 -
Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
Le potentiel uranifère du Katanga méridional (RDCongo) : État des
lieux et prospective
François Lubala Toto* & Mumba Chabu
Université de Lubumbashi - UNILU (RDC)
* [email protected]
La RD Congo possède des ressources importantes en uranium contenues
principalement dans les gisements situés dans la partie sud de la province du
Katanga. L’exploitation et le traitement des minerais uranifères entre 1921 et 1960
ont abouti à la production d’environ 65.000.000 lbs (livres) de U3O8, permettant
au Congo d’être classé parmi les principaux pays producteurs de cette
commodité jusqu’en 1960.
Le potentiel uranifère a été mis en évidence par des travaux de prospection
effectués en plusieurs périodes dont :
1913 – 1945 : Découverte des minerais uranifères lors des campagnes de
- prospection générale pour le cuivre et leur extraction seuls ou
- comme sous- produit de l’exploitation des gisements cuprifères.
1955 – 1958 : Mission URAKAT
- Prospection radiométrique aéroportée (campagne Fairshild)
- Prospection radiométrique systématique et géologie générale
- Développement des gisements par sondages et travaux souterrains
1969 – 1970 : Campagne Hunting
- Prospection radiométrique et magnétique aéroportée couvrant 14800
km2, correspondant approximativement à l’ancienne concession
GECAMINES
- Compilation des données et production des cartes d’anomalies
radiométriques et magnétiques
1982 – 1985 : Association Uranium Zaire (COGEMA-CGEA-GECAMINES)
- Prospection radiométrique et magnétique sol de détail
- Diagraphies électriques VLF
- Géologie de détail et tectonique
- Sondages carrotants
- 30 -
Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
Au total 6 secteurs uranifères constitués chacun d’un ou de plusieurs
gisements sont connus dans l’aire comprise entre Lubumbashi et Kolwezi où ils
occupent la bordure sud de l'Arc Lufilien.
Ces secteurs présentent des particularités notamment au niveau de : (1) leur
extension géographique, (2) leur configuration géologique et structurale, (3) la
composition des associations minérales uranifères et (4) la nature et l’importance
des métaux accompagnateurs notamment : (cuivre + cobalt) ou (cobalt + nickel +
or + platinoïdes + Terres Rares).
L’estimation non exhaustive des réserves en uranium, à l’état actuel
d’exploration de ces gisements, serait de l’ordre de plusieurs millions de tonnes
de minerais avec des teneurs supérieures à 1500 ppm d’U3O8.
- 31 -
Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
Les gisements de cuivre et métaux associés dans le Katanguien en
République démocratique du Congo
Jacques L.H. Cailteux*
Groupe Forrest (Lubumbashi, DRC)
* [email protected]
Le Copperbelt de l’Afrique centrale est un segment de la ceinture néoprotérozoïque
pan-africaine situé entre les cratons du Congo et du Kalahari. Il forme un arc
d’environ 700 km de long qui s’étend de part et d’autre de la frontière entre le
Congo et la Zambie. Son évolution géotectonique est liée à la dislocation puis à
l’amalgamation des supercontinents Rodinia et Gondwana, entraînant
successivement ouverture et élargissement d’un rift intracontinental, subduction,
convergence et collision des cratons du Congo et du Kalahari, entre 880 et 512 Ma.
L’orogène lufilien s’est développé en deux phases compressives majeures de
déformation : phase kolwezienne D1 de plissement et charriage (~ 750 à 600 Ma) qui
a formé les brèches de Roan suite aux décollements de la succession katanguienne,
à l’expulsion des fluides intersticiels et à la fluidisation de couches évaporitiques;
phase monwezienne D2 (~ 600 à 512 Ma) de type « escape bloc tectonic » qui a
généré des manifestations hydrothermales-métamorphiques (Kampunzu &
Cailteux, 1999 ; Kampunzu et al., 2009). Une phase D3 de plissement transversal a
déformé tardivement l’Arc Lufilien et les couches sub-horizontales des plateaux
(~ 490 Ma ?).
Cette province métallogénique est complexe contenant une importante
concentration de gisements stratiformes de Cu variablement associé au Co et à l’U,
ainsi que des gisements Zn-Pb-(Cu) et Cu-(Au)-(Ag) de type filonien. Les
minéralisations stratiformes Cu-(Co) économiques sont contenues dans le groupe
de Roan, principalement à la base du ssgr. des Mines (fm. de Kamoto et des Shales
Dolomitiques); ce sont des roches caractérisées par une sédimentation en milieu
supratidal-intertidal et par un environnement évaporitique. Ces minéralisations
sont parfois accompagnées de quantités significatives d’U, Ni, Au, Ag et PGE mais
qui sont généralement non économiques. Des minéralisations stratiformes Cu-(Co)
sont également connues dans des roches du même type dans la partie supérieure
du ssgr. des Mines (fm. de Kambove), dans certaines formations des ssgr. de la
Dipeta et de Mwashya (Cailteux et al., 2005, 2007). Plusieurs générations de
minéralisations et de remobilisations parfois importantes se sont déposées lors de
processus (1) syngénétiques et diagénétiques précoces à tardifs (816 ± 62 Ma pour
l’Ore Shale en Zambie), (2) hydrothermaux-métamorphiques syn-orogéniques (~
- 32 -
Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
670 à 512 Ma), et (3) d’altération supergène (< 512 Ma). La source première des
métaux est à rechercher dans l’érosion des roches continentales anté-katanguiennes
notamment du Bangweulu et du craton zimbabwéen (Cailteux et al., 2005, 2007;
Selley et al., 2005; Muchez et al., 2008; El Desouky et al., 2009; Kampunzu et al., 2009).
Les minéralisations Zn-Pb-Cu (~ 680 à 450 Ma) sont généralement associées aux
carbonates du Groupe de Nguba dans l’Arc Lufilien et de type « Mississipi-Valley.
A l’exception de Kipushi au Congo qui est un gisement de taille mondiale
caractérisé par un cortège polymétallique complexe (Zn-Cu-Pb-Cd-Co-Ge-Ag-Re),
de Kabwe (Zn-Pb-V) et Kansanshi (Cu-Au) en Zambie, ce sont pour la plupart des
occurrences de taille relativement petite, contenant de l’ordre de quelques milliers
de tonnes métal. Ces minéralisations montrent un contrôle tectonique lié aux
phases D1 et/ou D2 de l’orogène lufilien; les études suggèrent qu’elles se sont
déposées à partir des fluides du bassin sédimentaire au cours de processus syn- ou
post-orogéniques, que l’origine des métaux est crustale sialique en provenance des
sédiments katanguiens et du basement, et que le soufre provient d’évaporites et/ou
de sulfures diagénétiques (Kampunzu et al., 2009). Des minéralisations Cu-(Pb-ZnAg) de type filonien sont également contenues dans des formations arénitiques
tectonisées du groupe de Kundelungu de l’avant-pays de l’Arc Lufilien (p.ex.
Dikulushi); elles seraient d’âge lufilien (D2) à post-lufilien (El Desouky et al., 2008;
Haest et al., 2009) et résultent au moins en partie de processus comparables à ceux
des minéralisations Zn-Pb-Cu.
Cailteux et al. (2005). Journal of African Earth Sciences; 42: 134-158.
Cailteux et al. (2007). Gondwana Research; 11: 414-431.
El Desouky et al. (2008). Economic Geology; 103: 555-582.
El Desouky et al. (2009). Ore Geology Reviews; 36: 315-332.
Haest et al. (2009). Mineralium Deposita ; 44: 505-522.
Kampunzu & Cailteux (1999). Gondwana research; 2: 401-421.
Kampunzu et al. (2009). Ore Geology Reviews; 35: 263-297.
Muchez et al. (2008). Mineralium Deposita; 43: 575-589.
Selley et al. (2005). Economic Geology 100th Anniversary Volume: 965-1000.
- 33 -
Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
Evolution of sediment-hosted Cu-Co ore mineralization in Central
Africa
Philippe Muchez1,*, Hamdy El Desouky1, Dieter Brems1, An De Cleyn1, Lennert
Lammens1, Jacques Cailteux2 & Osbert Sikazwe3
1
Katholieke Universiteit Leuven - KULeuven (Belgium)
Groupe Forrest (Lubumbashi, RDC)
3
University of Zambia
* [email protected]
2
The Central African Copperbelt in the Democratic Republic of Congo and
Zambia is one of the largest and richest Cu-Co metallogenic provinces in the
world. Recently, consensus is reached in literature that the high grade stratiform
Cu-Co deposits resulted from multiple mineralization/remobilization stages
(Cailteux et al., 2005, Selley et al., 2005, Dewaele et al., 2006, El Desouky et al.,
2009).
During initial rifting, copper and cobalt sulfides formed due to the likely
convective circulation of saline, moderate temperature brines in the subsurface
up to the basement, from which metals were leached. Interaction of these metalbearing brines with sulfide originating from bacterial sulfate reduction of
seawater and evaporates resulted in an early diagenetic (ca. 816 Ma) typical
stratiform mineralization (Muchez et al. 2008). This first stage, which has been
recognized in the DRC is obscured in Zambia due to metamorphic overprinting
or could even be less developed initially, although the present authors do not
favor the latter interpretation. In both the DRC and Zambia,
mineralization/remobilization stages occurred during the Lufilian Orogeny and
metamorphism (e.g. Brems et al., 2009) at ~592-512 Ma. In Zambia, layer-parallel
veins formed at lithostatic pressures during the initial phases of basin inversion.
During further compression, the rocks and the layer-parallel veins were folded,
with a concentration of minerals in the hinge zones of the folds. Highly irregular
veins formed at high pressures during the main phase of the orogenesis.
Unfolded massive veins crosscut all preceding stages. In the DRC, in addition to
remobilization of the ore in veins and late stage nodules, ore minerals
precipitated as a cement in breccia (El Desouky et al., 2009), interpreted to be of
tectonic origin (Cailteux & Kampunzu, 1995). Sediment-hosted stratiform Cu
deposits also occur in the Lufilian Foreland, e.g. at Lufukwe and Mwitapile (NE
of the Zambian Copperbelt). These deposits are interpreted to be of post-orogenic
- 34 -
Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
origin and are spatially associated with NE to ENE oriented faults (El Desouky et
al., 2008a & b).
Due to the complexity of the metallogenesis, mineralogical and geochemical
studies have to be carried out on the individual stages to fully understand the
characteristics of the ores and ore formation (Muchez et al., 2010). The sulfur
isotopic composition increases from the early diagenetic stratiform sulfides to the
syn-orogenic sulfides in the successive vein generations (El Desouky et al., 2010,
Muchez et al., 2010). This enrichment is interpreted as a result of the mixing of
sulfur remobilized from early sulfides, with sulfur derived from the
thermochemical reduction of sulfate (TSR). Fluid inclusion microthermometry on
quartz associated with the first Cu-Co mineralization stage indicates that the
mineralizing fluid had a moderate temperature (115°- ≤220°C) and salinity (11.3
to 20.9 eq.wt% NaCl). In the DRC (El Desouky et al., 2009), the second main CuCo stage, that occurred during the Lufilian orogeny, is related to a hydrothermal
fluid with a high temperature (>270°C) and salinity (35 - 45 eq. wt% NaCl).
Although, the barren host rock carbonates show Sr isotope signatures of the
Neoproterozoic marine seawater, carbonates associated with all the
mineralization/ remobilization stages in Zambia and with the early diagenetic
mineralization stage in the DRC are significantly more radiogenic, reflecting the
interaction of the fluids with the basement or siliciclastic sediments derived from
it (Muchez et al., 2008, 2010; Roberts et al., 2010).
Brems et al. (2009). Journal of African Earth Sciences; 55: 185-196.
Cailteux & Kampunzu (1995). Musée royal de l’Afrique centrale, Annales des Sciences
géologiques ; 101 : 63-76.
Cailteux et al. (2005). Journal of African Earth Sciences; 42: 134-158.
Dewaele et al. (2006). Journal of African Earth Sciences; 46: 455-469.
El Desouky et al. (2008a). Society of Economic Geology; 103: 555-582.
El Desouky et al. (2008b). Ore Geology Reviews; 34: 561-579.
El Desouky et al. (2009). Ore Geology Reviews; 36: 315-332.
El Desouky et al. (2010). Mineralium Deposita ; DOI10.1007/s00126-010-0298-3.
Muchez et al. (2008). Mineralium Deposita ; 43: 575-589.
Muchez et al. (2010). Journal of African Earth Sciences; DOI
10.1016/j.jafreaarsci.2010.05.003.
Roberts et al. (2009). Mineralium Deposita; 44: 881-891.
Selley et al. (2005). Economic Geology 100th Anniversary Volume; pp. 965-1000.
- 35 -
Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
Cu-Co mineralization and geotectonic evolution of the Zambian Basin
Steve Roberts*
University of Southampton (UK)
* [email protected]
A range in the timing and style of Cu-Co mineralization is evident in the Cu-Co
mineralization of the Zambian Copperbelt. The Zambian base metal deposits
range from disseminated stratabound mineralization to vein hosted, with
mineralization evidently occurring throughout the evolution of the basin. For
example, some of the deposits show geological and isotopic characteristics
consistent with low temperature diagenetic mineralization. Elsewhere, the
deposits contain evidence of high temperature thermochemical sulphate
reduction and mineralization during the onset of basin inversion. In addition,
base metal deposits are increasingly recognised within the metamorphic
basement to the sedimentary basin and in veins which postdate fabrics generated
during the closure of the basin. These new data indicate that successful base
metal exploration in the Zambian basin involves recognition of the contrasting
styles and timing of mineralization, which in turn significantly expand the
potential exploration targets beyond the traditional exploration paradigm in the
region.
- 36 -
Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
Minéralisation et contexte structural au Katanga (RDC)
Damien Delvaux1,*, Louis Kipata1,
Manuel Sintubin4
2, 4
, Stanislas Sebagenzi2, Jacques Cailteux3 &
1
Musée royal de l’Afrique centrale - MRAC (Belgium)
² University of Lubumbashi - UNILU (DRC)
³ Groupe Forrest (Lubumbashi, DRC)
4
Katholieke Universiteit Leuven - KULeuven (Belgium)
* [email protected]
La mise en valeur du gisement de sulfures Cu-Ag à Dikulushi dans l’avant-pays
de l’arc cuprifère du Katanga par ANVIL Mining (exploité depuis 2002) a attiré
l’attention sur la formation au Katanga de gisements au cours d’une tectonique
tardi-néoprotérozoique postérieure à la formation de la chaîne lufilienne. Le
gisement de Dikulushi s’est formé suite à la circulation de fluides minéralisants
le long de dislocations et failles tectoniques, et à leur concentration dans des
veines associées, postérieurement aux déformations lufiliennes principales
(Haest et al., 2008, 2010). Une situation similaire a été observée à l’anticlinal de
Lufukwa, où les minéralisations sont spatialement reliées à des failles
décrochantes postérieures au plissement lufilien qui affecte l’entièreté des séries
du Supergroupe du Katanga (El Delsouky et al., 2008).
Dans le cadre d’un projet Accord Cadre MRAC-DGCD (S1_RDC_Geodyn
UNILU) visant à soutenir le potentiel de l’Université de Lubumbashi dans le
domaine de la Géodynamique et en collaboration avec la K.U.Leuven, une étude
microtectonique de la fracturation à été entreprise, visant à reconstruire les
grandes étapes de l’histoire géodynamique cassante en termes de contraintes
tectoniques et à étudier les relations entre la minéralisation et la tectonique
cassante tardi- et post-lufilienne. Une série de carrières en activité et
d’affleurements naturels ont été visités, choisis en fonction de leur accessibilité et
de leur répartition afin de couvrir la plus grande partie de l’Arc Lufilien et son
avant-pays en RDC. Une analyse détaillée des failles et fractures a été réalisée,
comprenant leur description morphologique et cinématique, la mesure de leurs
orientations à la boussole, la recherche de critères pour en établir leurs
successions chronologiques ainsi qu’un examen des minéralisations associées.
Les données structurales ont été traitées par la méthode de détermination des
paléo-contraintes, afin de reconstruire l’évolution des contraintes tectoniques
responsables de leur formation.
Les résultats montrent que les systèmes de fractures les plus précoces
observées correspondent à un régime compressif, ne sont pas minéralisées et sont
- 37 -
Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
interprétées comme syn-orogéniques. Cependant, la grande majorité des
structures tectoniques cassantes ont été formées en contexte extensif à décrochant
et sont postérieures à la structuration majeure de l’Arc Lufilien, tout en étant
minéralisées. La disposition de ces structures et leurs relations avec les flancs des
anticlinaux de l’Arc Lufilien indique une mise en place postérieure au plissement
et à la fracturation inverse. Une période d’inversion tectonique compressive bien
marquée pourrait correspondre à une déformation intraplaque liée à l’orogenèse
Gondwanide au sud du continent Africain (faisant alors partie du Gondwana)
pendant le Trias. Des failles tardives à récentes, non minéralisées et en contexte
extensif marquent la période d’extension continentale à partir de la séparation
complète de l’Afrique des autres continents pendant le Crétacé.
Les importantes minéralisations en Cu-Co qui se sont mises en place en
association avec des systèmes de failles en contexte décrochant à franchement
extensif ont été décrites comme provenant de la re-mobilisation des dépôts
stratiformes primaires (Cailteux et al., 2005 ; El Delsouky et al., 2009 ; Kampunzu
et al., 2009). Cette étude montre donc que ces minéralisations tardives sont issues
de re-mobilisations postérieures à l’orogenèse lufilienne, pouvant correspondre à
un ou plusieurs événements tectoniques : effondrement extensif tardi-orogénique
de la chaîne lufilienne suivie de réactivations compressives intraplaque liées aux
chaînes orogéniques péri-Gondwana (Triassique), et/ou tectonique extensive
liées au rifting à partir de la fin du Crétacé. Les structures tectoniques les plus
récentes observées sont compatibles avec le fonctionnement actuel du rift Estafricain.
Cailteux et al. (2005). Journal of African Earth Sciences; 42: 134-158.
El Desouky et al. (2008). Economic Geology; 103: 555-1582.
El Desouky et al. (2009). Ore Geology Reviews; Doi: 10.1016/j.oregeorev.2009/07.003.
Haest et al. (2007). Economic Geology; 102: 1321-1333.
Haest et al. (2010). Mineralium Deposita ; Doi: 10.1007/s00126-010-0279-6.
Kampunzu et al. (2009). Ore Geology Reviews ; 35 : 263-297.
- 38 -
Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
Les kimberlites du Kasaï et du Katanga
Daniel Demaiffe*
Université libre de Bruxelles (Belgique)
* [email protected]
Deux grandes provinces kimberlitiques ont été identifiées depuis longtemps en
RDC :
- la province de Mbuji-Mayi (anciennement Bakwanga) au Kasaï,
- la province du plateau du Kundelungu au Katanga.
Les premiers diamants ont été trouvés la même année, en 1908, dans les deux
provinces (Buttgenbach, 1909 ; Cornet, 1912). L’existence de kimberlites a été
démontrée très tôt au Kundelungu (d’Andrimont, 1912 ; Verhoogen, 1938) alors
qu’au Kasaï, le premier pipe n’a été identifié qu’en 1946, par méthode
géophysique (De Magnée, 1946).
La région de Mbuji-Mayi s’est révélée très riche en diamants et l’exploitation
a démarré dès 1914 (production de près de 24.000 carats). En 1919/1920, elle
dépassait 200.000 carats et elle s’est maintenue entre 5 et 20 millions de carats/an
depuis 1960 à tel point que la RDC a largement dominé la production mondiale
de diamants entre 1930 et 1985. Le gisement de Mbuji-Mayi est un des plus riches
du monde en poids (teneur moyenne de 2 à 6 carats/tonne) mais pas en valeur
car 75 à 80 % des diamants sont de qualité industrielle.
Les kimberlites du plateau du Kundelungu sont pauvres en diamants et non
exploitables.
Depuis les années 1920 (De Rauw, 1923), des diamants alluvionnaires ont été
trouvés et exploités artisanalement dans les affluents du fleuve Congo, au N de
Kisangani (Province orientale). La région a produit 1.6 millions de carats en 2006.
Ente 2003 et 2006, la RDC a exporté officiellement entre 27 et 33 millions de
carats, représentant une valeur entre 642 et 895 millions $US (Revue annuelle de
l’industrie des diamants, RDC 2007).
Depuis la revue de synthèse de Demaiffe et al (1991), les études
pétrologiques, géochimiques et isotopiques sur les kimberlites et les diamants de
RDC, ainsi que sur les xénolites (essentiellement d’éclogites à Mbuji-Mayi) et les
mégacristaux (grenat, clinopyroxène, zircon, baddeleyite, corindon, …) ont été
poursuivies. Les principaux résultats seront brièvement passés en revue.
- 39 -
Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
Deux axes de recherches pourraient être développés en vue de trouver de
nouveaux gisements diamantifères :
- reprendre en détail les prospections géophysiques et géochimiques au
Kasaï : la MIBA n’exploite en effet qu’une zone de 40 km2 (« le polygone
minier ») alors que les concessions couvrent une superficie totale de plus
de 70.000 km2 ;
- rechercher la source primaire des diamants de la région de Kisangani par
l’étude géologique du bloc cratonique archéen qui constitue l’essentiel du
NE du territoire du Congo.
- 40 -
Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
Illegal trade in natural resources - Lessons learnt from the Kimberley
Process
Stéphane Chardon*
European Commission
* [email protected]
What is the KP?
- Certification scheme for rough diamonds – trade-restrictive
- 75 members (EU represents 27 MS)
- Members only trade with each other
- UNGA and SC endorsement
- WTO waiver applies
Why needed? Conflict diamonds
- In 1990s, rough diamonds financed civil wars in Angola, DRC, Sierra
Leone/Liberia
- UN sanctions limited effect:
- need to control all diamonds
- discriminate “good” from “bad”
- Mandate restricted to conflict? Definition of conflict?
Who? Representativity
- Tripartite:
- NGOs
- industry
- governments
- Producers, traders and consumers involved
- Technical, legal, industry, trade, customs, geological expertise
How is the KP structured?
- No treaty
- No international organisation
- Rotating Chair/Secretariat
- ‘Virtual’ working groups
- Intersessional/Plenary meetings
- Strong stakeholder commitment
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Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
How does the KP work?
- The receipt: Transparency + trade controls + internal controls +
administrative cooperation
- The verification: monitoring system, statistical reconciliation
Success…
- Conflict diamonds less than 0.2% world production – but other factors also
relevant
- Deterrence effect
- ‘Incidental’ benefits:
- Increased transparency
- Government revenues
- Technical assistance/training
And challenges …
- Limitations: administrative capacity, uneven commitment,
- Challenges: KP reform? (mandate, institutionalisation, budget, independent
monitoring, etc.)
Lessons?
- Coalition of interests
- Pragmatic/flexible approach
- Mandate creep?
- Tripartite structure
- Peer review / monitoring and verification capacity
- Tailored response to specific issue in particular industry
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Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
Certified Trading Chains in Mineral Production – a Way to Improve
Responsibility in Mining in the Great Lakes region
Gudrun Franken*, Dirk Küster, Jürgen Vasters, Uwe Näher & Philip Schütte
Bundesanstalt für Geowissenschaften und Rohstoffe - BGR (Germany)
* [email protected]
Mining in Central Africa has been associated with violent conflict, mistreatment
of artisanal miners, illegal trading and the diversion of state funds. In 2002, the
UN Group of Experts on the Democratic Republic of the Congo stated that the
plunder of natural resources and other forms of wealth of the Democratic
Republic of Congo was fuelling conflict in the region. Especially the sector of
artisanal and small-scale mining, which provides livelihood for millions of
people in Central Africa, is part of the informal and illegal trading chain of
minerals. In November 2006, the eleven member states of the International
Conference on the Great Lakes Region (ICGLR) signed the Protocol against the
Illegal Exploitation of Natural Resources, which includes the aim of
implementing a mechanism for the certification of natural resources.
Furthermore the G8 summit in Heiligendamm in 2007 announced the initiative of
certified trading chains (CTC) in mineral production to assure greater
responsibility for reducing poverty and preventing conflicts. Major features of
CTC are a set of transparency and ethical production standards based on OECD
guidelines to be applicable in the artisanal and small-scale mining sector.
The Federal Institute for Geosciences and Natural Resources (BGR) was
commissioned by the German Government to support governments in DR
Congo and Rwanda to enhance transparency and responsibility in production
and trading chains of metal ores (tin, tantalum and tungsten, partly gold). As a
result, a CTC pilot project in Rwanda was initiated concerning the feasibility of a
certification system for selected raw materials (tin, tantalum and tungsten ores).
CTC principles and standards were adapted to local conditions by a national
consultation process and paved the way for the implementation currently
underway as well as its integration in the regional policy of the International
Conference of the Great Lakes Region. Key elements are the voluntary
participation of the companies, the lead by national governmental institutions as
well as an independent audit of an internationally accredited auditor. The
analytical fingerprinting of metal ores (coltan: established; cassiterite: in
development) is an additional instrument for verifying the respective trading
chains.
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Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
In the DR Congo BGR supports the Congolese mining ministry in
implementing national certification systems for gold and for stanniferous metal
ores (cassiterite, ‘coltan’, wolframite). A working group on certification at the
Ministry of Mines adjusted the CTC standards and elaborated an action and time
plan for the realization of certification in eastern DRC. Implementation will begin
with 4 pilot sites in South Kivu, two each for gold and for tin-associated ores. The
national and provincial Congolese mining authorities will also be supported
through training-on-the-job to achieve enhancement of their oversight function
of the artisanal mining sector in eastern DRC. A data information system will be
established to facilitate exchange between the different services and authorities
within the Ministry of Mines.
The proper implementation of certification will foster good governance,
where mineral resources are produced and traded legally and transparently and
in ways, which protect workers, communities, and the environment. Certification
will also progressively transform and formalize informal mining. Formalization
is a precondition for achieving transparent recording of production and trade, to
improve governance and reduce conflicts associated with the mining sector.
- 44 -
Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
The “Coltan Fingerprint”: Discriminating tantalum ores from African
deposits based on their mineralogy and geochemistry
Frank Melcher1,*, Torsten Graupner1, Maria Sitnikova1, Thomas Oberthür1,
Friedhelm Henjes-Kunst1, Hans-Eike Gäbler1, Axel Gerdes2, Helene Brätz3, Gerd
Rantitsch4 & Stijn Dewaele5
1
Bundesanstalt für Geowissenschaften und Rohstoffe - BGR (Germany)
Universität Frankfurt (Germany)
3
Universität Erlangen-Nürnberg (Germany)
4
Montanuniversität Leoben (Austria)
5
Royal Museum for Central Africa - RMCA (Belgium)
* [email protected]
2
The African continent has developed into a major exporter of “coltan” –
concentrates of mainly tantalum ore (columbite-tantalite) – during the past two
decades. Tantalum ore is mined from rare-element pegmatites and their
weathering products (placers) by mainly artisanal, small-scale mining
operations. However, an apparent link has become obvious between raw
material exports (especially ores of tin, tantalum, tungsten; gold and diamonds)
and the continuing conflicts mainly in the Democratic Republic of the Congo.
On behalf of the German Federal Ministry for Economic Cooperation and
Development (BMZ), the BGR initiated a project on the analytical fingerprint of
coltan ores in 2007. It was thought that compositions and textural relations of
coltan ores would provide diagnostic proofs of origin. Reference samples from
known locations were studied using a variety of methods, accompanied by
regional studies in selected mining areas. The combined mineralogical and
geochemical information was used to discriminate ore provinces, even down to
the deposit scale, especially in east and central Africa (Melcher et al. 2008a, b).
Methods employed included automated scanning electron microscopy (SEM),
mineral liberation analysis (MLA), electron probe microanalysis (EPMA), laser
ablation inductively coupled plasma mass spectrometry (LA-ICP-MS), X-ray
fluorescence spectroscopy (XRF), X-ray diffraction analysis (XRD), and thermalionisation mass spectrometry (TIMS).
The combination of methods used now comprises up to three steps only to
unequivocally discriminate the origin of a sample. In a first step, a polished
section is prepared from an ore concentrate. Secondly, scanning electron
microscopy coupled with MLA is employed to determine the mineralogical
composition of the concentrate quantitatively; commonly several thousand
- 45 -
Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
grains are classified. In a third step, major and trace element concentrations are
measured in about 50 selected grains of Ta-Nb minerals detected in the section
by MLA (e.g., columbite-tantalite, tapiolite, wodginite, ixiolite, microlite) using
LA-ICP-MS. U-Pb isotope ratios are used to estimate the mineral formation age
of the samples. The combined mineralogical and geochemical information is
compared to the BGR Coltan Database that currently holds more than 20,000
datasets of single grains from more than 230 locations worldwide. Finally,
statistical and mathematical methods are applied to classify samples objectively
and to validate the results.
So far, our work shows that discrimination of “coltan provinces” in Africa is
possible using age determination only. Mineralogical and geochemical attributes
of coltan concentrates and columbite-tantalite group minerals further allow the
distinction of ore districts and single deposits within these age provinces.
The analytical fingerprint of coltan is seen as a powerful tool in the
establishment of certification schemes and as a control instrument applied to the
production and trade of coltan. At present, the method is extended to cover
cassiterite and wolframite.
Melcher et al. (2008a). SGA News; 22: S. 1-14.
Melcher et al. (2008b). Proceedings, Ninth International Congress for Applied
Mineralogy (ICAM) 2008, Brisbane, Qld, S. 615-624, Australasian Institute of Mining
and Metallurgy.
- 46 -
Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
AEGOS: The Spatial Data Infrastructure for Georesources in Africa
Marc Urvois* & AEGOS Consortium
Bureau de Recherches géologiques et minières - BRGM (France)
* [email protected] - www.aegos-project.org
The sustainable use of resources of geological origin such as minerals and nonenergy raw materials, groundwater and geothermal energy require knowledge
based on data, information and expertise. Collectively, European and African
geological surveys have a unique archive of public Africa-related georesources
data that needs to be shared and valorised. Providing access represents a major
stake for sustainable development policy making and capacity building in
geosciences in Africa.
AEGOS purpose is to design and set up a pan-African spatial data
infrastructure (SDI) of public, interoperable geological and geology-related data
as well as user-oriented products and services to foster and strengthen the
sustainable use of georesources in Africa. The human resources being a key
component of AEGOS infrastructure, common strategies are elaborated for
capacity building and training programmes. This continental observation system
will provide support to a wide range of end-users: policy-makers at all
geographic levels, development agencies, private sector actors, geoscientific
communities and civil society. This ambitious programme is planned to be
achieved in two phases:
- AEGOS infrastructure design and partners network (phase 1, 2009-2011),
- AEGOS development and implementation (phase 2, 2012-2016).
The expected results of AEGOS include i) operational procedures for data
management (Spatial Data Infrastructure, metadata, data specifications and
systems architecture), ii) user-oriented products and services including the
preparation of innovative spin-off projects, iii) the African-European partners
network and charter of partnership, iv) a geoscience contribution to GEOSS, in
the context of the Infrastructure for Spatial Information in Europe (INSPIRE); v) a
common strategy for capacity building and training programmes. AEGOS
contributes to the GEO work plan 2009-2011 as a sub-task in the capacity
building area, and also to the development of a Solid Earth Observing System by
exploring interoperability and interdisciplinarity scenarios with other data from
environment and socio-economic observation systems.
- 47 -
Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
In this context, AEGOS spatial data infrastructure for georesources in Africa
is a collaborative tool to unleash the power of geology-related public
information. This is an essential support to enhance the capacity to plan and
build scenarios to better manage the non-renewable resources wealth in
minerals, aggregate and groundwater. AEGOS is designed to produce the
required added-value documents and services for well informed decisionmaking as part of improved governance processes when addressing the critical
issues of the sustainable use of georesources for the socio-economic development
in Africa.
During the ongoing phase 1, the initial project consortium is being widened
by inviting as many African partners as possible to join the working group
through End-User Committees in view to implement the georesources
observation system later in Phase 2.
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Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
Capacity building en RDC: collaboration institutionnelle avec le Centre
de Recherches géologiques et minières (CRGM)
Max Fernandez-Alonso*
Royal Museum for Central Africa - RMCA (Belgium)
* [email protected]
Justification
Vu la reprise massive de l’industrie minière, suite à des demandes importantes
de la Société en ressources minérales, minéraux industriels, matériaux de
construction, eau et énergie ; vu également le besoin urgent en connaissances
générales permettant de mieux gérer le développement des villes et des zones
rurales, il y a lieu de renforcer substantiellement les capacités du CRGM pour
apporter son expertise face à ces défis sociétaux qui se présentent aujourd’hui en
RDC. Le CRGM n’est pas à même de répondre à ces demandes : moyens quasi
inexistants, cadre scientifique et technique qui s’est retrouvé isolé depuis plus de
20 ans des évolutions des connaissances géologiques. Vu les échéances des
programmes des grands bailleurs de fonds internationaux et le risque de « perte
de mémoire géologique », nous proposons d’entamer d’urgence, à échelle plus
restreinte, le programme ci-dessous.
Objectifs généraux
- Objectif général de développement : Les décideurs gouvernementaux ainsi
que la société civile en RDC reçoivent du CRGM des informations de qualité
sur les ressources naturelles nationales, leur permettant de prendre des
initiatives de développement durable et intégré et de gestion durable de ces
ressources et du Territoire (travaux d’infrastructure et habitat, ressources
énergétiques, mines et matériaux utilitaires et industriels, gestion des eaux
naturelles, utilisation et vocation des terres, prévention des catastrophes
naturelles d’origine géologique et/ou humaines).
- Objectif institutionnel général : Le CRGM dispose d’une capacité de
recherche scientifique renforcée lui permettant d’assurer son rôle dans la
société congolaise.
- 49 -
Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
Objectif(s) spécifique(s)
A la fin du projet (10 ans) la capacité de recherche scientifique au sein du CRGM
est renforcée à travers le développement des programmes de recherche en
fonction des besoins sociétaux actuels et la transmission des connaissances par
leurs cadres scientifiques vieillissants aux générations futures.
Résultats attendus
1. Le CRGM est progressivement impliqué dans des recherches géologiques
tant dans les domaines fondamentaux qu’appliqués, amenant à:
a. une connaissance du sous-sol améliorée et la carte géologique du pays
ainsi que des ressources utiles pour la Société Civile est mise à jour;
b. le CRGM apporte des informations utiles et ses connaissances à
l'assainissement des milieux urbains et ruraux et à la prévention des
catastrophes naturelles d’origine géologique et/ou humaine;
c. la carte des gîtes minéraux de la RDC est révisée, des cartes thématiques
sont élaborées et des monographies sur des sujets d’intérêt prioritaire
pour le pays sont publiées; le CRGM met à disposition des informations
utiles à la gestion rationnelle des ressources naturelles selon la bonne
gouvernance;
2. Les nouveaux centres régionaux, qui seront mis en place dans le cadre de la
nouvelle politique de décentralisation, disposent de la documentation disponible
et ont acquis de nouvelles informations en matière de géologie régionale;
3. Le rôle du CRGM et des centres régionaux est clairement défini auprès des
Ministères de la RDC par des nouvelles lois et des nouveaux statuts (dans le
cadre de la politique de décentralisation);
4. Le CRGM dispose d’un cadre scientifique et technique rajeuni et bien formé
pour les missions qui lui sont confiées ;
5. L’infrastructure de recherche du CRGM est fonctionnelle par rapport à ses
programmes, missions et objectifs ;
6. Le CRGM atteint un certain autofinancement grâce au développement de
nouvelles activités pour tiers ;
7. Une information géologique fiable est mise à disposition sous forme
digitale au profit d’un public tout azimut : géologique, minier, énergétique,
infrastructurel, touristique, etc.
- 50 -
Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
Programmes d’activités
1. Conception de l’activité scientifique et des programmes de démarrage dans
des domaines prioritaires :
a. mise à jour des connaissances géologiques régionales et nationales basée
sur des concepts actualisés de géologie fondamentale ;
b. acquisition de connaissances géologiques et appliquées dans des
domaines d’intervention jugés prioritaires par le gouvernement de la RDC
pour le développement durable du pays (p. ex. infrastructure,
aménagement urbain ou semi urbain, développement minier et/ou
énergétique, approvisionnement en matières premières, eau, … ;) et
spécifiques à la prévention de catastrophes naturelles d’origine géologique
et/ou humaine ;
c. mise à jour des connaissances métallogéniques régionales et nationales
basée sur des concepts actualisés de gîtologie et de métallogénie.
2. Programme d’aide au transfert de l’information géologique régionale vers
les nouveaux centres régionaux du CRGM
3. Assistance dans la mise en oeuvre de lois et statuts redéfinissant au plan de
la RDC et de ses divers Ministères le rôle du CRGM et des centres régionaux,
avec financement adéquat correspondant
4. Transfert urgent de connaissances vers le personnel (existant et à recruter
dans le cadre des nouvelles attributions du CRGM): thèses, recyclages et/ou
formations adéquates de cadres, demi-cadres, techniciens... ;
5. Programme (limité) d’acquisition de facilités et outils techniques et
logistiques spécifiques aux missions et objectifs du CRGM.
6. Production de certains produits « commerciaux » à partir des fonds
documentaires et Archives.
7. Programme de désenclavement (ouverture au Public via l’internet) grâce
aux bases de données existantes créées dans le cadre du projet F4.3.
- 51 -
Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
SIMS U-Pb ages on heterogenite: implications for the Katanga deposits
study
Étienne Deloule1,*, Christian Marignac2, Sophie Decrée3 & Thierry De Putter3
1
Centre de Recherches pétrographiques et géochimiques - CRPG (France)
École nationale supérieure des Mines de Nancy - INPL (France)
3
Royal Museum for Central Africa (Belgium)
* [email protected]
2
Heterogenite (CoOOH) is the most abundant oxidized Co ore in the Katanga (DR
Congo). Most of heterogenite occurrences relate to a major Mio-Pliocene uplift,
erosion and weathering episode that oxidized primary sulfide deposits in the
topmost 100m of the Katanga profiles (Ngongo, 1975; Decree et al., 2010). Besides
this occurrence in the topmost oxidized zone of the primary deposits (as “cobalt
caps”), heterogenite is also be present in deeper zones. A typical example of such
a setting is the well-known Shinkolobwe mine, where a dismantled thrust sheet
lying 250 to 350m below the present topographic surface contains up to 30% of
heterogenite (Derricks & Oosterbosch, 1958). Dating the formation of this
heterogenite appears to be central for the understanding of the ore deposit
genesis. In U-Co(-Cu) mines, heterogenite is either strongly enriched in U or
intimately associated to metatorbernite (Cu(UO2)2(PO4)2·8(H2O). An U-rich
heterogenite sample originating from Shinkolobwe, was once dated at 632 ± 20
Ma (Deliens, 1974). With a view at improving this pioneer work, we attempted to
determine in situ U-Pb ages on heterogenite, using the Cameca IMS 1270 ion
microprobe facility at CRPG-CNRS, Nancy, France. Indeed the ion microprobe
allowed U-Pb dating on various materials (Deloule, 2006), with the advantage of
in situ measurements on selected small minerals in thin section.
For the determination of the U-Pb isotopic compositions in heterogenite, the
ion microprobe was used with a setting comparable to that for uraninite
measurement, assuming that U in heterogenite is in the same chemical form
(UO2). An O- primary beam with 23 kV incident energy (13 kV primary, 10 kV
secondary) is used in defocused aperture illumination mode, with a PBMF
aperture of 100 µm in diameter and the spot size on the sample is ca 12 µm. The
positive secondary beam is analyzed with a mass resolution (M/DM) of 5500, to
avoid any oxide or dioxide contribution on the Pb isotopes. An energy offset of
40 V with an energy slit of 30 eV is used to improve the reproducibility of the U
and Pb relative ionization yield. 204Pb, 206Pb, 207Pb, 208Pb, 238U, 232ThO and 235UO are
measured by ion counting on EM, and 238UO on FC by peak switching on
monocollection mode, with a counting time of 4s and a commutation time of 1s.
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Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
15 to 30 measurements cycles are acquired on each measured spots for 12 to 24
mn. To achieve good reproducibility, each analysis was preceded by automated
centering of the sample spot image in the field aperture (Schuhmacher et al.,
2004), and of the magnetic field values by scanning the 206Pb peak. For each
measured point the Pb isotopic ratios and Pb/U and Th/U ratio are determined
using the UO/U ratio as an internal reference for the calculation of the Pb/U and
Th/U from the reference material. In the absence of reference heterogenite,
known uraninite samples were used as reference material. In the following, we
will see that this calibration provide consistent U-Pb and Pb-Pb ages.
The first results were obtained on Katanga heterogenites from surface cobaltcaps, yielding a well-defined Pliocene age (3.1 ± 0.9 Ma) (Decrée et al., 2010). A
new set of measurements was achieved on samples from U-Co-(Cu) Katanga
mines (Co 10816, Co10788, and HTSH from Shinkolobwe; 8950 from Kalongwe;
and Co13017 from Kambove), mostly from “deeper” zone of the deposits.
These samples allow to define two distinct Neoproterozoic ages in the
Concordia Diagram, with the samples Co10816, Co8950 and Co10788 defining a
common discordia line with an upper intercept at 688.4 ± 7.1 Ma, and the
samples HTSH and Co 13017 a second discordia line with an upper intercept at
823.0 ± 1.5 Ma. In both cases, the lower intercepts provide imprecise nul ages (-25
± 17 and 7 ± 9 Ma, respectively), indicating that Pb loss from the heterogenite
occurs either during the recent period, maybe in association with the Pliocene
subsurface oxidation processes, or as a continuous process.
At the present stage of knowledge, the 823 Ma age cannot be easily related to
a known oxidizing event in the area. Interestingly, this age is surprisingly close
to the 816 ± 62 Ma Re-Os age obtained onto primary chalcopyrite and bornite
from the Konkola deposit in the Zambian Copperbelt (Barra and Broughton 2005,
in Selley et al., 2005). On the contrary, heterogenite formation at 688 Ma in
Shinkolobwe and Kalongwe is in good agreement with a coeval Nguba
karstification/weathering event described in the area (Buffard, 1993). At
Shinkolobwe, heterogenite formation could indicate the onset of a major period
of weathering, in continental setting. This supergene event might also result in a
significant precipitation/reconcentration of uraninite, in association with
cementation sulfides, such as vaesite (NiS2) or cattierite (CoS2), at ± 650 Ma
(Decrée et al., submitted).
These results points to the importance of acquiring new ages on these
deposits. Reliable ages can indeed have a significant impact on our
understanding of the genesis of these somewhat atypical U-Co(-Cu) ore deposits
- 53 -
Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
in the Katanga. To some extent, dating ore minerals dating could even become an
efficient tool in a future prospecting strategy.
Buffard (1993). Karstologia; 21: 51-55.
Decrée et al. (2010). Min Dep ; 45 : 621-629.
Decrée et al. (subm.) Ore Geology Reviews; in review.
Deliens (1974). Annales du Musée royal de l’Afrique centrale; 76 : 80 p.
Deloule (2006). Geostandards and Geoanalytical Research; 30: 1-7.
Derricks & Oosterbosch (1958). Proceedings 2nd U.N. international conference on the
peaceful uses of atomic energy, Geneva; 2: 663-695.
Ngongo (1975). Annales de la Société géologique de Belgique; 98 : 449-462.
Schuhmacher et al. (2004). Applied Surface Science; 231–232: 878–882.
Selley et al. (2005). Society of Economic Geologists, Inc., 100th Anniversary: 9651000.
- 54 -
Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
Mineralization and remobilization in the Katanga Copperbelt,
Democratic Republic of Congo
Hamdy El Desouky1,*, Philippe Muchez1, Adrian Boyce2, Jens Schneider1, Jacques
Cailteux3, Stijn Dewaele4 & Albrecht von Quadt5
1
Katholieke Universiteit Leuven - KULeuven (Belgium)
SUERC (UK)
3
Groupe Forrest (Lubumbashi, RDC)
4
Royal Museum for Central Africa - RMCA (Belgium)
5
Swiss Federal Institute of Technology Zurich (ETH) (Switzerland)
* [email protected]
2
The Cu-Co mineralization of the Katanga Copperbelt, the Congolese part of the
well-known Central African Copperbelt (CACB) is hosted by the Neoproterozoic
Mines Subgroup. The most recent research in the CACB (Selley et al. 2005;
Cailteux et al. 2005; Dewaele et al. 2006; Brems et al. 2009; Muchez et al. 2008 &
2010; El Desouky et al. 2009 & 2010) suggest a multiphase origin for the ore
deposits. Detailed petrography and fluid inclusion microthermometry on
borehole samples from the Luiswishi and Kamoto mines allowed distinguishing
between two main hypogene Cu-Co sulfide stages in the Katanga Copperbelt.
The first is an early diagenetic (ca. 816 Ma), typical stratiform mineralization
stage, which produced fine-grained sulfides associated with fine-grained quartz
replacing dolomite. This stage is related to a mineralizing fluid with a moderate
temperature (115°C to <220°C) and salinity (11.3-20.9 wt% NaCl equiv). The CuCo sulfides of this stage display δ34S values (–10.3‰ to +3.1‰ V-CDT), which
partly overlap with the δ34S signature of framboidal pyrites (-28.7‰ to 4.2‰ VCDT) and have ∆34SSO4-Sulfides in the range of 14.4‰ to 27.8‰, i.e., consistent with
bacterial sulfate reduction (BSR). The carbon (-9.9‰ to -1.4‰ V-PDB) and
oxygen (-14.3‰ to -7.7‰ V-PDB) isotope signatures of the dolomites associated
with the Cu-Co sulfides of this stage indicate that these dolomites are byproducts of BSR. The dolomites of this stage are characterized by significantly
radiogenic Sr isotope signatures (0.70987 to 0.73576) that show a good
correspondence with the Sr isotope signatures of the basement rocks. This
indicates that the mineralizing fluid of the first stage has leached the Cu-Co
metals from the basement. The second main hypogene Cu-Co stage produced
multistage syn-orogenic (~592 - 512 Ma) coarse-grained sulfides associated with
coarse-grained quartz, overgrown and partly replaced by dolomite. The
hypogene Cu-Co sulfides of this stage display δ34S signatures that are either
similar (-13.1‰ to +5.2‰ V-CDT) to the δ34S values of the sulfides of the first Cu-
- 55 -
Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
Co stage or comparable (+18.6‰ to +21.0‰ V-CDT) to the δ34S of Neoproterozoic
seawater. This indicates that the sulfides of the second stage obtained their sulfur
by both remobilization from early diagenetic sulfides and from thermochemical
sulfate reduction (TSR). The carbon (-8.6‰ to +0.3‰ V-PDB) and oxygen (24.0‰ to -10.3‰ V-PDB) isotope signatures of the dolomites associated with the
sulfides of this stage are mostly similar to the δ13C (-7.1‰ to +1.3‰ V-PDB) and
δ18O (-14.5‰ to -7.2‰ V-PDB) of the host rock and of the dolomites of the first
Cu-Co stage. This indicates that the dolomites of the second Cu-Co stage
precipitated from a high temperature, host rock-buffered fluid, possibly under
the influence of TSR. The Sr isotope signatures (0.70883 to 0.71215) of these
dolomites show a good correspondence with the 87Sr/86Sr ratios (0.70723 to
0.70927) of poorly-mineralized/barren host rocks at ca. 590 Ma. This indicates
that the fluid of the second Cu-Co stage was likely a remobilizing fluid that has
significantly interacted with the country rocks and possibly did not mobilize
additional metals from the basement rocks. In the weathered superficial zone
and in surface outcrops, the hypogene Cu-Co sulfides are completely oxidized.
The supergene oxide ore minerals are mainly concentrated along faults and
cracks reflecting the role of tectonic structures and surface/near-surface processes
in leaching, remobilizing, and upgrading the primary mineralization.
Brems et al. (2009). Journal of African Earth Sciences; 55: 185-196.
Cailteux et al. (2005). Journal of African Earth Sciences; 42: 134-158.
Dewaele et al. (2006). Journal of African Earth Sciences; 46: 455-469.
El Desouky et al. (2009). Ore Geology Reviews; 36: 315-332.
El Desouky et al. (2010). Mineralium Deposita; in press.
Muchez et al. (2008). Mineralium Deposita ; 43 : 575-589.
Muchez et al. (2010). Journal of African Earth Sciences; in press.
Selley et al. (2005). Economic Geology 100th Anniversary Volume; pp. 965-1000.
- 56 -
Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
Caractérisation minéralogique, pétrographique et géochimique des
minerais altérés du gisement Cu-Co de Luiswishi (Katanga, R.D.
Congo)
Laurent Fontaine1,*, Alain Bernard2, Jacques Cailteux3, Sophie Decrée4, Thierry
De Putter4 & Johan Yans5
1
Institut royal du patrimoine artistique - IRPA (Belgique)
Université Libre de Bruxelles - ULB (Belgique)
3
Groupe Forrest (DRC)
4
Musée royal de l’Afrique centrale - MRAC (Belgique)
5
Facultés universitaires Notre-Dame de la Paix - FUNDP (Namur, Belgique)
* [email protected]
2
Luiswishi (Katanga, D.R. Congo) est un gisement cupro-cobaltifère
néoprotérozoïque appartenant à la Ceinture cuprifère d’Afrique centrale. Dans
cette province métallogénique, des sulfures contenus dans des roches
sédimentaires silico-clastiques et carbonatées finement grenues forment les corps
minéralisés primaires (Cailteux, 1994 ; Cailteux et al., 2005).
Jusqu’à présent, tant à Luiswishi que dans toute la partie congolaise de la
Ceinture cuprifère, les recherches se sont concentrées sur ces minerais sulfurés
primaires et sur les épisodes associés de remobilisation hydrothermalemétamorphique (Muchez et al., 2008 ; El Desouky et al., 2009). Au contraire, les
minerais secondaires altérés, formés durant l’histoire post-orogénique de la
Ceinture cuprifère (sans doute pendant la période Mio-Pliocène (Decrée et al.,
2010) sont encore peu étudiés. La plupart de ces minerais furent plusieurs fois
enrichis en cuivre et cobalt par rapport aux minerais sulfurés primaires, et
affleurent aujourd’hui dans des mines à ciel ouvert exploitées aussi bien de façon
industrielle qu’artisanale.
Notre étude est une caractérisation minéralogique, pétrographique et
géochimique de ces minerais secondaires altérés. Une comparaison détaillée
entre les roches altérées (minerais oxydés et minerais mixtes oxydés-sulfurés) et
les roches saines (minerais sulfurés ou protolithes) a été menée au moyen de
DRX, d’observations aux microscopes optique et électronique (MEB), et
d’analyses géochimiques ICP. Les diffractions des rayons X et les analyses
géochimiques des éléments majeurs ont été réalisées sur les roches-hôtes. Les
spectres de Terres Rares des roches-hôtes montrent comment les Terres Rares se
comportent selon le type de minerais et la lithologie du protolithe. En combinant
ces résultats avec les observations microscopiques et de terrain, nous proposons
un modèle pour le développement du profil d’altération.
- 57 -
Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
Les résultats suggèrent que la formation des minerais oxydés se déroule en
trois étapes : (1) oxydation complète des sulfures primaires (chalcopyrite,
carrollite, pyrite et pyrite cobaltifère, bornite) ; (2) neutralisation rapide de
l’acidité par les minéraux de gangue réactifs (magnésite, dolomite, Mg-chlorite
en partie) ; et (3) précipitation concomitante de minéraux oxydés (limonite,
malachite et hétérogénite). Par endroits, d’autres phases minérales oxydées se
sont formées avec la malachite et l’hétérogénite : il s’agit de pseudomalachite et
d’un silicate de cuivre amorphe. Toutes ces phases minérales sont associées dans
des remplissages de veines ou sur des placages. Cependant, il n’a pas été
possible de mettre en évidence une séquence-type sur base des séquences
minérales individuelles examinées. La formation des minerais oxydés a comme
résultat un lessivage des Terres Rares légères et un enrichissement apparent en
Terres Rares lourdes. L’allure des spectres de Terres Rares des trois phases
oxydées les plus répandues (limonite, malachite et hétérogénite) confirme cette
tendance. Les minerais oxydés se rencontrent habituellement entre 20 et 60
mètres sous la surface.
Les Terres Rares légères lessivées provenant de la partie oxydée du gisement
semblent s’accumuler dans la zone mixte du profil d’altération où coexistent des
oxydes et des sulfures. Ces Terres Rares légères sont probablement contenues
dans la chalcocite et/ou les flammèches et résidus riches en fer qui se
développent par oxydation à partir des bords et des fractures de la chalcopyrite.
Or, il est bien connu que les oxydes ou (oxy-)hydroxydes de fer amorphes sont
des phases très efficaces pour piéger l’uranium (et donc les Terres Rares légères).
Cette zone mixte pourrait se retrouver jusqu’à environ 100 mètres de profondeur.
Néanmoins un protolithe particulier, la B.O.M.Z. (Black Ore Mineralized Zone) qui
est au départ une dolomie arénitico-évaporitique (Cailteux et al., 2004) se
comporte différemment lors de l’altération météorique. En effet, la B.O.M.Z.
oxydée est enrichie aussi bien en Terres Rares légères qu’en Terres Rares lourdes
et contient de grandes quantités de fer (28.28 % en poids de Fe2O3), exprimé en
partie sous forme de goethite. Ceci suggère que les Terres Rares légères libérées
par l’altération de la B.O.M.Z. dans la partie oxydée du gisement ont été
immédiatement piégées par ces oxydes de fer, empêchant le lessivage des terres
Rares légères et leur accumulation ultérieure dans la zone mixte.
Cailteux (1994). Journal of African Earth Sciences; 19: 279-301.
Cailteux et al. (2004). Geoscience Africa : 97-98.
Cailteux et al. (2005). Journal of African Earth Sciences; 42: 134-158.
Decrée et al. (2010). Mineralium Deposita ; 45 : 621-629.
El Desouky et al. (2009). Ore Geology Reviews ; 36 : 315-332.
Muchez et al. (2008). Mineralium Deposita ; 43 : 575-589.
- 58 -
Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
Le bassin de l’Uélé et les ressources minières
Père Roger Gaise, op*
Université de l’Uélé (RDC)
* [email protected]
Les analyses sont aujourd’hui unanimes pour reconnaître une forte reprise des
activités minières. En effet, selon les informations en provenance de la Banque
centrale du Congo, au terme du premier trimestre 2010, le profil de l’économie de
la RD Congo reste dominé par la reprise de l’activité économique qui se montre
particulièrement dynamique par le secteur minier. En d’autres termes « le
dynamisme affiché par la branche ‘industries extractives’ est consécutif à la
reprise des activités minières à la suite de la nette amélioration des cours des
matières premières sur le marché mondial. ». Ce qui est curieux, c’est qu’en
insistant sur les performances enregistrées dans la production des matières
premières, on ne parle que du cuivre, du cobalt, du zinc et du pétrole brut, et ce
rapport ne fait nullement allusion à ce qui se fait dans la Province Orientale.
Or, il est de notoriété publique que la Province orientale est une des régions
les plus prisées par les sociétés minières et forestières. D’ailleurs, les récentes
études au niveau de la section de géologie du Musée royal de l’Afrique centrale
de Tervuren créditent le bassin de l’Uélé de la 2e réserve minière de la RD Congo
après le Katanga. Aussi, devrait-on saisir cette opportunité pour amorcer
diverses formes de lutte contre la pauvreté de la population qui habite cette
partie du pays. Ce qui passe par une bonne collaboration entre les autorités et les
communautés locales.
De fait, Uélé est cette partie de la Province Orientale qui doit son nom à la
grande rivière Uélé baignant un vaste territoire qui couvre les deux districts du
Haut-Uélé (89 683 km2) et du Bas-Uélé (148 331 km2), en y ajoutant une partie de
l’Ituri, notamment le territoire d’Aru (dont la superficie s’élève à 6.740 km2 avec
une population estimée à 669 175 habitants). En d’autres termes, le bassin de
l’Uélé est un territoire qui dépasse les 238 014 km2, donc un territoire grand
comme le Royaume-Uni (244 820 km2) ou comme l’Ouganda (236 040 km2), 7,7
fois la Belgique (30 528 km2), 5,7 la Suisse (41 290 km2) et les Pays Bas
(41 526 km2) ; 8,8 fois le Burundi (27 634 km2) ou encore 9 fois le Rwanda
(26.335 km2) etc.,
Uélé est aussi cette région dont le sous-sol contient d’énormes quantités de
minerais très convoitées par les multinationales. Si hier, on ne parlait que de l’Or
- 59 -
Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
de Kilo-Moto (OKIMO), aujourd’hui OKIMO a vendu certaines de ses parts à des
multinationales comme Anglo Gold Ashanti, en créant une nouvelle société
dénommée Kilo Gold Mining (Territoire de Watsa). Toujours dans le domaine de
l’or, nos sources congolaises de SAESSCAM nous apprennent que des
explorations sont actuellement menées dans le territoire de Wamba par des
sociétés comme Oriental Mining, Beka Mining, Ashanti Mining etc.
En outre on assiste aujourd’hui à de grandes explorations du potentiel en
minerai de fer à 15 km d’Isiro par la société Rio Tinto (le leader mondial en
Aluminium)1 ainsi qu’à celles des mines d’or non loin de la rivière Gada dans les
territoires de Niangara et de Dungu par la société congolo-japonaise « Bon
Génie ». Récemment, on vient également de découvrir du nickel en quantité
importante non loin de Dungu. Et cela sans compter l’exploitation artisanale des
minerais comme le diamant ou le coltan. Les recherches menées par des
assistants de notre Université font état de plus de 44 foyers miniers artisanaux
dont :
- 15 dans le territoire de Watsa : Dubele, Durba, Goria, Mai-Tongo,
Marabi, Meho, Moku, Ndanda, Tayokodho, Tora, Wanga, Giro, Watsa,
Kokoro et Ngangazo
- 10 dans le territoire de Wamba : Asese, Makpau, Bavangele, Bolebole,
Gbonzunzu, Lasa, Bavadili, Mambati et Matete,
- 9 dans le territoire de Faradje : Tadu, Abinva, Makoro, Ndjopi, Sabuni,
Bogoro, Kungbu, Officier et Ogambi,
- 4 dans le territoire de Niangara : Wamba-Moke, Ganga, Gada et
Mabanga,
- 4 dans le territoire de Dungu : Gangala, Libombi, Ndanda et Sambia
- 2 dans le territoire de Rungu : Medje et Longbo.
En poussant encore nos analyses, nous en sommes arrivés, seulement pour le
district du Haut-Uélé, à dénombrer presque 200 exploitants artisanaux dont la
répartition est présentée dans le tableau suivant:
1
Voici ce qui est écrit dans le tout récent rapport de cette compagnie : « Fieldwork commenced
on the Orientale iron ore project in north eastern Democratic Republic of Congo with a major
airborne geophysical survey.”, p. 6)
- 60 -
Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
Nombre d’exploitants
artisanaux
Or
Diamant
3
1
5
0
2
0
1
10
Territoire
Dungu
Faragje
Niangara
Rungu
Wamba
1. Bolebole
2. Mambati
3. Gbonzunzu
4. Yamo
56
31
36
8
131
40
182
Watsa
0
0
0
0
0
11
Répartition des creuseurs pour le district du Haut-Uélé (source :
SAESSCAM Haut-Uélé, Isiro mai 2010)
Mais à examiner de près les réalités de la région de l’Uélé, le nombre
d’exploitants miniers déclarés est de loin inférieur à ce que tout le monde
connaît. Ce qui pose évidemment un problème sérieux pour le développement
de la sous-région. Les richesses générées pas ces exploitations contrastent
dangereusement avec l’extrême pauvreté dans laquelle baigne la population de
l’Uélé. C’est du reste ce que corroborent les analyses publiées dans un périodique
londonien New African rendues publiques par le journal kinois Le Potentiel dans
sa livraison du 17 septembre 2010. Les conclusions auxquelles le journaliste
arrive montrent que la richesse minérale non exploitée de la RD Congo est
estimée à 24 000 milliards USD. Ce qui éclipse les 18 000 milliards USD de la
valeur totale des réserves du pétrole de l’Arabie Saoudite. Le même journaliste
estime que cette valeur correspond au PIB combiné de l’Europe et des États-Unis
d’Amérique. Et pourtant, la population vit dans une extrême pauvreté. Dans son
récent ouvrage intitulé RD Congo, République des inconscients, le sénateur Modeste
Mutinga revient sur cet éternel contraste entre un Congo potentiellement riche
mais qui figure au 169e rang dans l’Indice sur le Développement humain du
PNUD sur une liste de 177 pays dressée par le PNUD avec l’espérance de vie la
plus basse (43 ans). C’est du reste la caricature du journal Le Potentiel
susmentionné : « RDC, le pays des milliardaires pauvres ».
- 61 -
Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
Projet de création d’une faculté des sciences géologiques à l’Université
de l’Uélé
Père Roger Gaise, op.*
Université de l’Uélé (RDC)
* [email protected]
Plusieurs raisons militent en faveur de la création d’une faculté des Sciences
Géologiques dans le bassin de l’Uélé :
1. Méconnaissance des données géologiques de l’Uélé : à en croire les
informations actuelles, notamment au niveau des chercheurs de la section de
géologie du Musée royal de l’Afrique centrale de Tervuren en Belgique, il semble
que la région de l’Uélé n’a plus connu une véritable exploration géologique
depuis plus de 50 ans. Une mise à jour de ces données se révèle une nécessité et
cela passe entre autres par la formation des ressources humaines compétentes.
2. La découverte de nouveaux gisements miniers dans la Province Orientale,
en particulier dans le bassin de l’Uélé. À l’heure actuelle, on dénombre plus
d’une dizaine de compagnies qui sont soit en phase d’exploration, soit en phase
d’exploitation industrielle. Il s’agit notamment de : Okimo (relevant du
portefeuille de l’État Congolais), Rio Tinto (2e ou 3e Mondial de l’exploitation de
fer), Kilo Gold Mining, Kibali Gold Mining (avec des partenaires australiens et
sud-africains), Bon Génie (avec des japonais), etc.
3. La poursuite et la persistance de l’exploitation artisanale des ressources
minières appellent également une attention accrue aussi bien du côté du pouvoir
public que du côté de la société civile, surtout à cause de conséquences de ce type
d’activité sur l’environnement. Les statistiques font actuellement état de plus de
260 exploitants artisanaux pour le seul district du Haut Uélé.
4. Au regard de la richesse dont regorge le sous-sol de la Province Orientale,
il est impérieux de mettre sur pied une faculté des sciences de la terre, en
particulier dans le domaine de la géologie et des mines. De cette façon, les
sociétés qui exploitent les minerais dans la région pourraient être pourvues d’une
main d’œuvre qualifiée et bon marché. Déjà, l’Université de l’Uélé a pris des
contacts avec certaines universités belges et canadiennes, notamment l’Université
de Liège, le Musée royal de l’Afrique centrale de Tervuren. Des Chaires
- 62 -
Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
patronnées par KIBALI GOLD, OKIMO, RIO TINTO, etc. pourraient ainsi être
implantées au sein de l’Université.
Objectifs
Objectif général
Contribuer à une bonne maîtrise et une meilleure connaissance de principales
ressources du sol et du sous-sol du bassin de l’Uélé
Objectifs spécifiques
1. Mettre sur pied une faculté des sciences géologiques au sein de
l’Université de l’Uélé
2. Préparer une main d’œuvre qualifiée et abondante susceptible de
répondre aux besoins de nombreuses compagnies minières qui sont en train de
s’implanter dans la région ;
3. Veiller sur l’équilibre écologique au moment où les exploitations des
ressources naturelles se poursuivent dans la région de l’Uélé ;
4. Poursuivre les explorations sur les données géologiques dans la RDC en
général, et plus particulièrement dans la Province Orientale ;
5. Assurer une surveillance des conséquences des diverses exploitations
aussi bien artisanales qu’industrielles sur l’environnement.
Atouts
1. Organisation au sein de l’Université de l’Uélé des cours prévus au
programme d’une faculté des sciences géologiques, notamment les cours de base
pour les sciences (Chimie, Physique, Biologie etc.), de sorte que l’organisation
d’une première année d’études en sciences géologiques ne devrait pas faire de
gros problèmes ;
2. Présence d’un nombre important d’exploitants aussi bien industriels
qu’artisanaux qui devraient rapidement avoir besoin d’une main d’œuvre
qualifiée pour le domaine des mines et de géologie ;
3. Accueil favorable du projet de la part du pouvoir public (Gouvernement
Provincial et Gouvernement central, Députés et Sénateurs ressortissants de la
région de l’Uélé) ;
4. Éventuel accompagnement à obtenir auprès des institutions
d’enseignement universitaire qui sont au courant du projet, etc.
- 63 -
Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
Contraintes
1. Manque de personnel enseignant qualifié devant conduire le projet ;
2. Manque d’infrastructures (bâtiments, laboratoires etc) ;
3. Enclavement de la région de l’Uélé où doit s’implanter la faculté des
sciences géologiques ;
4. Déficit de coordination du secteur minier dans la région de l’Uélé, le tout
étant concentré au niveau de Kinshasa et de Kisangani ;
5. Programme des cours non encore bien évalués en fonction des besoins des
compagnies minières et des nécessités du point de vue de la protection de
l’environnement.
- 64 -
Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
Caractérisations physico-chimiques et minéralogiques des calcaires du
supergroupe de Mbuji-Mayi en vue de la production de chaux, ciment et
produits dérivés
Raphaël Matamba Jibikila 1,* & Éric Pirard2
1
Université de Mbuji-Mayi (RDC)
Université de Liège (Belgique)
Projet PIC-MCK (Matériaux de construction pour le Kasaï)
* [email protected]
2
L’exploitation des gisements diamantifères a longtemps été le principal
secteur d’activité et l’unique source des devises dans la région de Mbuji-Mayi
(RD-Congo). Le manque d’efficacité dans la gestion des réserves, et surtout le
faible intérêt porté vers la valorisation des autres ressources minérales, ont
constitué un handicap au décollage économique et industriel de la région. Cette
dernière est caractérisé par un manque d’infrastructures de base (routes, ponts,
habitats, etc.) pour asseoir son développement intégral. Pourtant, la région
regorge outre le diamant, et autres ressources minérales métalliques, un potentiel
énorme en carbonates (calcaires, dolomies) totalement sous valorisés. La mise en
valeur de ce potentiel nécessite au préalable des études approfondies dédiées à
l'identification, à la caractérisation et à l'évaluation quantitative des ressources et
une maîtrise des outils d'ingénierie les plus modernes. Dans notre projet nous
nous servons des données de sites potentiels déjà identifiés (Katanda, Nkuadi,
Bakua Tshiluila, Mulunguyi) et des sondages S13B, S70, N15, Bena Kalenda et
Bena Tshovu conservés au Musée de Tervuren. Les matériaux de ces sites et ceux
des sondages nous servent en premier temps du matériel pour échantillonnage.
Les Analyses XRF des échantillons de calcaires et dolomies permettent de mettre
en évidence les teneurs en Ca, Mg, Si, Al, Fe, Na, K indispensables pour spécifier
les champs d’applications appropriés. Les outils SIG et ceux de modélisation 3D
s’avèrent incontournables dans ce travail. Les premiers nous permettent de
présenter sous forme d’une carte la distribution spatiale des concentrations en
éléments chimiques précités, alors que les géomodeleurs sont utiles pour
l’estimation de nos réserves. Finalement, connaissant la composition chimique et
minéralogique de chaque matériau (calcaire et/ou dolomie) et sa répartition
spatiale, nous mettrons à disposition de la région de Mbuji Mayi une base de
données complète et fiable susceptible d’attirer des gros investissements dans le
secteur du ciment, chaux ou matériaux dérivés. Cette approche d’évaluation
qualitative et quantitative est totalement circonscrite dans le contexte d’un
développement durable.
- 65 -
Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
Petrographical features of malachite from Katanga as indicators of
mineral formation processes – preliminary results
Florias Mees*, Thierry De Putter, Sophie Decrée & Stijn Dewaele
Royal Museum for Central Africa – RMCA (Belgium)
* [email protected]
Malachite (Cu2CO3(OH)2) is a common copper ore mineral throughout the
Katanga Copperbelt, deposited at subsurface levels during Pliocene periods of
land surface stability. The study of petrographical features of malachite
occurrences has the potential of yielding information that allows further
refinement of existing depositional models. This was assessed by studying thin
sections for specimens from various sites in Katanga.
Three main types of occurrence are distinguished: (i) impregnative, (ii)
intrusive, and (ii) replacive. Malachite crystals in these occurrences are elongated
or equant and show a wide range in crystal size; resulting in the use of five main
textural types : (i) fine-fibrous, (ii) coarse-fibrous, (iii) equant coarse-crystalline,
(iv) equant microcrystalline, and (v) equant pyramidal. The fibrous varieties
commonly occur as radial aggregates.
Impregnative malachite occurs in the form of (i) dispersed crystals and small
aggregates, scattered throughout the host rock matrix, (ii) orthic nodules, and
(iii) zones associated with intrusive features. The dispersed and nodular types
either formed from interstitial solutions, determined by host rock properties, or
by local mineral transformation. The former is the most common process, locally
resulting in largely displacive growth of laminated intercalations with associated
pendant features. An association with local alteration of other minerals is
suggested by features such as ring-shaped malachite bands.
Intrusive occurrences comprise complete and incomplete dense infillings, as
well as coatings, the latter ranging from discontinuous fibro-radial to continuous
equant coarse-crystalline. They form in any type of available pore space,
including wide fissures, cracks parallel to the rock cleavage direction, and cracks
that cross coarse mineral grains. A common type of occurrence is banded fibroradial aggregates terminating against pore walls, recording conditions with
limited nucleation and non-displacive growth. Coatings include thick layered
crusts, composed of fine to coarse elongated crystals perpendicular to the
covered surface, above a basal unit of fan-like aggregates with patterns
developed by geometric selection.
- 66 -
Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
A special type of intrusive features is macroscopic malachite stalactites, which
form along the sides of large empty dissolution cavities. They are invariably
characterized by a small central channel, as a possible remnant of a soda-straw
stage. The stalactitic deposits consist of radiating fine-fibrous malachite, layered
by variations in crystal size. In longitudinal cross-sections, the crystals always
have a downward oblique orientation along the central channel, changing
gradually to an orientation perpendicular to that axis, recording a gravity or flow
effect during early stages of stalactite development.
Replacement features are limited to aggregates showing parallel iron oxide
bands as relicts of cleavage planes that characterized the replaced mineral. The
current selection of specimens excludes levels with copper sulphides or cuprite,
for which replacement features are well documented.
For all types of malachite occurrences, associated secondary minerals that
formed in similar conditions are commonly recognized: quartz, goethite
(FeO(OH)),
heterogenite
(CoO(OH))
and
chrysocolla
((Cu,Al)2H2Si2O5(OH)4.nH2O). Secondary quartz is particularly abundant, in the
form of coarse sub/euhedral equant crystals, microcrystalline deposits and
fibrous aggregates. The timing of the development of these minerals relative to
that of malachite varies between samples.
The present study is a first step towards establishing a typology of relevant
malachite textures for the Katanga Copperbelt and for identifying paragenitic
sequences for associated secondary minerals in the oxidized ores. Field and thin
section observations for various malachite occurrences from the same mining site
demonstrate the need to extend the present study to variations in morphology
between lithostratigraphical units and between depth levels in vertical profiles.
- 67 -
Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
La filière stannifère artisanale au Sud-Kivu : Cas du coltan et de la
cassitérite
Adamon Ndungu Mukasa* & Janvier Kilosho Buraye
Université catholique de Bukavu (RDC)
* [email protected]
This paper aims to value the contribution of small-scale cassiterite and coltan
exploitation to the economic development of South Kivu. A number of reports
have been written on the exploitation and trade in coltan during the war (“coltan
boom”). Yet today, the volume in cassiterite exports has become more important
than coltan, gold, wolfram etc. We will be analyzing the 1998-2008 period,
relying both on secondary literature and on more recent, primary data. We give
an overview of the different actors involved in small-scale production and trade
and we describe the respective steps in the chain. After that, we present an
analysis of net incomes and costs for all actors in the chain. We argue that the
exploitation of South Kivu’s mineral resources can contribute to its development,
if the Congolese government, with support of foreign investors, would invest in
the artisanal sector, reduce the constraints the different actors are facing and
stimulate industrial exploitation.
- 68 -
Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
The Neoproterozoic West Congo and Katanga Supergroups: Similarites
and Differences
Luc Tack1,*, Franck Delpomdor2, Valentin Kanda Nkula3, Alain Préat2, Daniel
Baudet1, Stijn Dewaele1, Max Fernandez-Alonso1 & Ariel Boven1
1
Royal Museum for Central Africa - RMCA (Belgium)
Université Libre de Bruxelles - ULB (Belgium)
3
Centre de Recherches Géologiques et Minières - CRGM et Université de Kinshasa - UNIKIN
(DRC)
* [email protected]
2
Geological setting
The Congo Craton (Fig. 1), which is defined here as the central African large
landmass that amalgamated at the time of Gondwana assembly at ~ 550 Ma,
consists of several Archaean nuclei supposedly welded together around 2.1 Ga
and later exhumed around 1.8 Ga as a result of Eburnean-aged collisional
orogeny during the “Columbia” (also called “Nuna”) supercontinent
amalgamation (Fernandez et al., 2011; Tait et al., 2010). Since the late
Paleoproterozoic, the precursor of the Congo Craton (termed proto-Congo
Craton by De Waele et al., 2008) has stabilized and remained a united entity
throughout the Meso-Neoproterozoic (Tack et al., 2008). It underwent only intracratonic tectonic events (e.g., rifting, basin development, sedimentation,
magmatism, etc), which never evolved into the formation of juvenile oceanic
crust and break-up of the craton. As a result of Rodinia supercontinent
fragmentation, several Neoproterozoic sedimentary basins developed in and
around the Congo Craton. During Gondwana amalgamation, the Craton became
bordered by Pan African collisional high-grade terranes to the N (“Central
African Orogenic Belt”) and E (“East African Orogenic Belt”), while the W and
SE rim acted as foreland domain for respectively the “Araçuai/West Congo” and
“Katanga/Zambezi” (also called Lufilian Arc/Belt and/or Copperbelt) Pan African
accretionary belts. In both forelands, Neoproterozoic tabular sedimentary
sequences were largely preserved and define respectively the West Congo and
Katanga Supergroups.
- 69 -
Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
Fig. 1: Geological sketch map of the Congo Craton with localisation of the West Congo and Katanga regions (in
Tait et al., 2010, modified after De Waele et al., 2008).
Lithostratigraphic correlation between the West Congo and Katanga
Supergroups
Both lithostratigraphic columns are reported in Fig. 2 and correlated on the basis
of recent radiometric age constraints (obtained by several methods) controlling
the emplacement of some key marker beds. The ages provide a timing for the
emplacement of these beds and result in a chronostratigraphic correlation
between both Supergroups. Obviously, more radiometric data are needed to
refine our correlation attempt.
Interestingly, rock types in both Neoproterozoic units are sometimes very
comparable because depositional conditions around the Congo Craton were
relatively similar during the Neoproterozoic, albeit diachronous.
A fine example illustrating the fact that similar basin conditions resulted in
similar deposits not (necessarily) of the same age is given by stromatolitic and
silicified oolitic rocktypes that developed respectively in the West Congo region
in the upper Schisto-Calcaire Subgroup (C4 and C5 units; Kisantu oolite) and –
about 200 Ma earlier ! – in the Katanga region in the Roan Group (Mines
Subgroup; Mwashya oolite).
- 70 -
Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
Alternatively, similar rock types may have formed under similar basin
conditions apparently simultaneously, as is illustrated by the following three
examples: 1) the two superposed diamictites (inferred to be respectively
Marinoan and Sturtian in age) of both lithostratigraphic columns, 2) the cap
carbonates on top of both Marinoan diamictites but lacking above both Sturtian
diamictites and 3) the tholeiitic fissural basaltic volcanism (with feeder dykes and
sills) interlayered in the Sturtian diamictites. Finally, in both the West Congo and
Katanga regions onset of sedimentation and basin infill started at ca. 900 Ma (910
Ma in the West Congo and 880 Ma in Katanga).
Abundance and importance of organic matter during the Neoproterozoic
In the West Congo region, recent research in the Schisto-Calcaire Subgroup has
shown the remarkable preservation of connected, dichotomous and jelly calcified
cyanobacterial filaments indicating the important role of microbes in the
formation of dolomite rocks (Delpomdor, 2007; Delpomdor et al., 2008). Microbial
mediation (bacterial sulphate reduction) was also involved in the sulphate and
framboidal pyrite formation during early diagenesis with enrichment of
disseminated sulphide flakes (including Fe, Cu, Pb, Zn, Ni, …) in preferential
beds (Antun, 1968). The carbonate formation indicates marine shallow subtidal to
supratidal environments with development of stromatolites and cyanobacterial
mats evolving to lagoonal hypersaline conditions (Préat et al., 2010, Tait et al.,
2010). The study of Delpomdor et al. (2008) confirms thriving conditions for
primitive life (microbial mats) already in upper Neoproterozoic times with
abundant production of organic matter. Such biogenic processes may have
played an up to now underestimated role in the generation of hydrocarbon
potential (e.g. source rocks in the Congo River Basin (WCB) or “Congo Cuvette”)
and/or in early metal trapping (e.g. stratabound deposits of the Katanga
Copperbelt as indeed described by Muchez et al. (2008).
In the Copperbelt of Zambia the participation of microbial mats in the
deposition of “ore formation” in the sediment-hosted Roan Group has just been
evidenced under comparable tidal conditions (Porada & Druschel, 2010). Also,
the leading role of shungite controling the genesis of the ~ 450 Ma old Kipushi
polysulphide deposit has been stressed (Heijlen et al., 2008).
- 71 -
Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
Timing and structure of the Pan African orogeny in the West Congo and
Katanga regions
Along the western margin of the Congo Craton, the early Neoproterozoic was
marked by rifting related to the break-up of Rodinia and opening of the
Adamastor Ocean. Overlying the ca. 1000 - 910 Ma Zadinian and Mayumbian
Groups, composed of predominantly magmatic rocks with subordinate
siliciclastics testifying for the break-up event (Tack et al., 2001), the West
Congolian Group corresponds to further rifting evolving into passive margin
siliciclastic and carbonate platform deposits (Fig. 2). The rock sequences are well
developed in the foreland part of the West Congo Belt (WCB) where they are
only gently folded and unmetamorphosed. The western margin of the Congo
Craton collided with the active São Francisco margin, thus forming the AraçuaiWest Congo Orogen (AWCO), including the Brasiliano Araçuai belt, now
preserved adjacent to the São Francisco Craton in Brazil (Pedrosa-Soares et al.,
2008) and the Pan African WCB in central Africa (Fig. 1). Opening of the Atlantic
ocean during Cretaceous times split the Araçuai-WCB into two parts, the
Brazilian side of which inherited two thirds of the AWCO including all
Neoproterozoic ophiolitic slivers, the entire magmatic arc, suture zone and syn (~
585 - 560 Ma)- to post (~530 - 490 Ma)- collisional magmatism (Pedrosa-Soares et
al., 2008). Interestingly, the AWCO’s evolution illustrates convincingly the
relatively short time span of orogenic processes (i.e. some tens of Ma) in this case.
Moreover, it allows constraining the AWCO’s paroxysm around 550 Ma, an age
close to the Neoproterozoic-Palaeozoic boundary of 542 Ma.
In Katanga the timing and duration of the orogenic processes are sometimes
still a matter of debate although most geologists constrain the age of the orogeny
around 560-530 Ma referring to its synorogenic magmatism.
Interestingly and as already evidenced by Kanda Nkula et al. (2004), the
structure of both orogenic belts is very similar including a foreland domain to the
belt with unmetamorphosed rocks, an external fold-thrust belt of greenschist
facies metamorphism and a more internal amphibolite facies domain where the
Paleoproterozoic basement to the Pan African belt has been thrusted onto the
Neoproterozoic sequences along a major detachment fault (Tack et al., 2001; Key
et al., 2001).
- 72 -
Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
Post-Neoproterozoic tectonic reactivation and base metal mineralization
Post Neoproterozoic tectonic reactivation events are documented in both the
West Congo and Katanga regions. The ca. 1000m thick Redbed-facies sequence
(formerly considered as uppermost unit of respectively the West Congo and
Katanga Supergroups) form the “Inkisi” and “Plateaux (also known as KilunguLupili or Biano)” (Sub)Groups. It has been shown that these Redbeds overlie
unconformably the folded Neoproterozoic sequences of the Pan African West
Congo and Katanga belts, but have been deposited before the Karoo Supergroup
(Kanda Nkula et al., 2009; 2011; Tack et al., 2009). They are thus post ~ 550 Ma and
pre ~ 320 Ma and may no longer be considered as Neoproterozoic, but are
Palaeozoic in age.
Finally, later post Neoproterozoic reactivation events are at the origin of the
emplacement of fault-related lens-shaped base metal deposits, a number of them
yielding attractive high-grade mineralisation and/or some metals of special
interest including Au, Ag, Ge, Ni, U, … In the West Congo region they are
represented by the Bamba Kilenda type deposits (intruding a.o. the Inkisi
Redbeds and thus post-Inkisi in age) forming several small-sized bodies in the
Popular Republic of the Congo, in the Democratic Republic of the Congo and in
Angola (Kanda Nkula et al., 2003; 2004) whereas in the Katanga region, they may
form major deposits, e.g. Kipushi (emplacement at ~ 450 Ma; Schneider et al.,
2007) or Dikulushi (“ …young fluid event possibly ca. 100 Ma ago …”, Haest et
al., 2010).
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Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
Fig. 2: Barcode-type correlation of lithostratigraphic columns of the West Congo and Katanga Supergroups
(Delpomdor, unpubl. data).
- 74 -
Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
Antun (1968). Unpubl. rep.
Armstrong et al. (2005). Journal of African Earth Sciences: 32-40.
Batumike et al, (2007). Gondwana Research: 432-447.
Delpomdor (2007). M. Sc. Thesis, ULB.
Delpomdor et al. (2008). Abstract book CAG 22; Hammamet, Tunisia: p. 109.
De Waele et al. (2008). Precambrian Research;160: 127-14.
Fernandez et al. (2011). CAG 23; Johannesburg, SA.
Frimmel et al. (2006). Journal of African Earth Sciences: 221-239.
Haest et al. (2010). Mineralium. Deposita: 393-410.
Heylen et al. (2008). Economic Geology: 1459-1482.
Kanda Nkula et al. (2003). IGCP 450: 150-155.
Kanda Nkula et al. (2004). Abstract book CAG 20; Orléans, France: p. 227.
Kanda Nkula et al. (2009). Geol. Soc. London, Fermor Meeting; Edinburgh: p. 63.
Kanda Nkula et al. (2011). CAG 23; Johannesburg, SA.
Key & Banda (2000). Rep. Geol. Surv. Zambia: 107pp.
Key et al. (2001). Journal of African Earth Sciences: 503-528.
Master et al. (2005). Journal of African Earth Sciences: 41-60.
Muchez et al. (2008). Mineralium Deposita; 43, 5: 575-589.
Pedrosa-Soares et al. (2008). Geol. Soc. London; Spec. Publ. 294: 153-172.
Poidevin (2007). C.R. Geosciences: 259-273.
Porada & Druschel (2010). Journal of African Earth Sciences: 427-444 .
Préat et al. (2010). Precambrian Research: 253-265.
Schneider et al. (2007). Mineralium Deposita: 791-797.
Tack et al. (2001). Precambrian Research: 277-306.
Tack et al. (2008). Abstract book CAG 22; Hammamet, Tunisia: p. 86-88.
Tait et al. (2010). IGCP 512; in press.
- 75 -
Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
Interoperable WEBGIS services for georesources in Katanga Province
(Democratic Republic of Congo)
Yves Vanbrabant, Christian Burlet * & Laëtitia Dupin
Geological Survey of Belgium, Royal Belgian Institute for Natural Sciences
* [email protected]
In 2007, the Belgian Royal Museum for Central Africa (MRAC) and the Royal
Belgian Institute of Natural Sciences (IRScNB) created a centre for scientific
research and expertise in Earth Sciences. In its pilot phase, the project, called
GECO for "Geology for an economic sustainable development" focused its
activities on the Katanga Province (DRC).
The Katanga Province and more specifically its mining sector has a long
industrial history of nearly a century, marked by numerous milestones and
stakeholders. This background has generated a significant mass of information
uneven in quality and sometimes difficult to assess. The GECO project has
collected and edited this information to be able to draw an overview of the future
research priorities. One of the main outcomes of the first phase of the project was
the development of a cartographic server system, hosting an extensive
georesources database over Katanga.
The GECO website (www.gecoproject.org) host an Internet Geographic
Information System application (WebGIS) which offers tools for visualisation,
spatial and logical queries as well as interactive data processing.
As an analysis and consultation tool for information scattered over the whole
Katanga Province, the WebGIS of GECO have been engineered around free and
open-source software. This guarantees independence in terms of development
and change, both for the GECO centre and Congolese authorities. So far, the enduser application has reached a level equivalent to many commercial applications.
The cartographic server uses also widely adopted WebGIS standards. These
standards have been released by the Open Geospatial Consortium (OGC) and the
International Organisation for Standardisation (ISO) to ensure interoperability
between web mapping services (WMS) located all over the world. The provided
data and associated metadata are in compliance with INSPIRE (Infrastructure for
Spatial Information in Europe) recommendations.
- 76 -
Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
Caractérisations et valorisation des ressources minérales industrielles
des environs de Kinshasa
Dominique Wetshondo Osomba 1,*, Éric Pirard1 & C. Mpiana Kenababo²
1
Université de Liège - ULg (Belgique)
Université de Kinshasa – UNIKIN (RDC)
* [email protected]
2
La ville de Kinshasa, capitale de la RD Congo en pleine reconstruction, est
confrontée à de sérieux problèmes de logement de ses habitants dont le nombre
est estimé à plus au moins 10 millions. En tant que logement, l’habitation
constitue un élément fondamental du bien-être physique, psychologique, social
et économique des ménages.
En ce sens, la connaissance du patrimoine et la valorisation appropriée des
ressources naturelles locales s’intègrent de manière favorable dans une
perspective de développement local durable.
La présente étude concerne la caractérisation fine et technologique des
matériaux argileux extraits des carrières de Kasangulu à plus au moins 30 km de
Kinshasa. Elle a l’avantage de contribuer à l’amélioration de la qualité des
briques artisanales produites ou à produire, à la promotion des matériaux locaux
de construction, à inciter la création des PME dans la filière de la céramique en
RD Congo et de s’intégrer dans le projet de la géologie urbaine et périurbaine de
Kinshasa.
Les résultats des caractérisations géotechniques, granulométriques,
chimiques, minéralogiques et microscopiques montrent que les matériaux
argileux de Kasangulu sont des produits silico-argileux plastiques qui
constituent des ressources minérales premières de bonne qualité pour la
fabrication des produits variés dont les briques cuites (creuses, perforées, pleines
et de parement) ou stabilisées, les hourdis et les tuiles.
La présence de la goethite associée à l’oxyde de titane dans ces produits
naturels apporte une plus-value considérable dans la teinture rougeâtre et/ou
jaunâtre des produits finis.
Les teneurs en oxyde de fer couplées aux faibles teneurs en oxydes alcalins et
alcalino-terreux conditionneront la fusibilité et donc l’aptitude à donner des
produits suffisamment grésés pour présenter des caractéristiques utiles (porosité,
perméabilité et résistance mécanique) satisfaisantes. Mais la présence de sables
trop grossiers dans ces matériaux naturels peut entraîner des problèmes de
- 77 -
Résumés des exposés du premier atelier (2 décembre 2010)
Ressources minérales & géologie
perméabilité dans les tuiles. Des tuiles de bonne qualité doivent donc dériver de
mélanges optimaux des produits naturels.
Afin d’obtenir des blocs de haute densité et de minimiser la quantité de
stabilisant, il est souhaitable de procéder au mélange des matériaux des couches
2 et 3 sur le même profil avec une teneur en eau optimale variant entre 14 et
16 %.
Dans tous les cas, les courbes granulométriques sont continues, et ne décèlent
pas de gros déficits dans une quelconque tranche granulométrique, ce qui doit
contribuer à l’obtention des textures denses et donc également à la fabrication
des produits très résistants.
- 78 -
Résumés des exposés du deuxième atelier
Santé publique, environnement & biodiversité
(2 décembre 2010)
Terril de Lubumbashi (Katanga, RDC).
Résumés des exposés du deuxième atelier (2 décembre 2010)
Santé publique, environnement & biodiversité
Impacts environnementaux liés au secteur minier : Cas du Katanga en
RD Congo
Arthur Kaniki Tshamala*
Université de Lubumbashi - UNILU (RDC)
* [email protected]
L’exploitation minière source des matières minérales et des métaux
indispensables au développement de la société moderne a un impact sur
l’environnement. En effet, de l’extraction minière à l’élaboration des métaux ou
des matières minérales en passant par la concentration, les opérations mises en
œuvre et les rejets générés constituent des sources des nuisances et des pollutions
qui font peser sur l’environnement et sur l’homme des menaces graves.
En ce qui concerne la RD Congo, l’histoire glorieuse de son exploitation
minière commence au Katanga lorsqu’on découvre pour la première fois, dans
un rapport d’un gouverneur de l’Angola datant de 1798, que les africains
produisent et utilisent du métal rouge. Plusieurs pays qui organisent des
expéditions au Congo s’intéressent à ses ressources minérales. Les découvertes
les plus importantes qui favorisent l’exploitation minière industrielle au Katanga
sont celles de l’équipe belge dirigée par le célèbre géologue Jules Cornet. En effet,
c’est au départ de ses travaux que les recherches ultérieures aboutissent à la
création, en 1906, de l’Union minière du Haut-Katanga chargée de mettre en
valeur la partie congolaise de la vaste concession de cuivre connue sous le nom
de Copperbelt africain. En 1911, on assiste à la première coulée industrielle du
cuivre au Katanga. De 1000 tonnes par an en 1911, cette production est passée à
90 000 tonnes en 1925 pour atteindre 300.000 tonnes en 1960. En 1986, cette
production atteint son apogée avec près de 500.000 tonnes de cuivre produit. En
moins de 2 ans plus tard, c’est le déclin total. La production du cuivre tombe, en
1988, à environ 35.000 tonnes par an. La contribution du secteur minier aux
recettes de l’exportation qui était supérieure à 70 % tombe à environ 10 %. Le
décor n’est pas sombre seulement sur le plan économique mais aussi sur le plan
environnemental : près de 350.000 tonnes de rejets minéro-métallurgiques
charrient des polluants métalliques dans les rivières et contaminent les sols à
travers les zones minières. L’impact de la pollution sur la santé de la population
et sur la biodiversité est mis en évidence même si il n’y a pas encore des études
très élaborées. Pour relever le secteur minier totalement en agonie, le Chef de
l’État congolais promulgue le Code Minier en 2002, et en 2003 le Règlement
Minier. C’est pour la première fois que la RD Congo se dote d’une législation
- 80 -
Résumés des exposés du deuxième atelier (2 décembre 2010)
Santé publique, environnement & biodiversité
minière qui intègre les dispositions portant sur la protection de l’environnement.
Tout requérant d’un droit minier est tenu de présenter son plan environnemental
qui doit préciser entre autre l’impact de ses activités sur l’environnement et les
mesures qu’il envisage prendre pour, tout au moins, réduire cet impact. Pour
certains droits miniers, des audits doivent être organisés tous les deux ans pour
s’assurer du respect de ces dispositions légales. Malheureusement, la mise en
application tarde à venir. Les signes de pollution des eaux et des sols sont avérés
à plusieurs endroits. Le pompage massif des eaux souterraines par les entreprises
minières assèche les puits domestiques réalisés par la population privée d’eau
potable du réseau public. Les études d’impact environnemental que doivent
présenter les entreprises minières sont « bricolées » et n’ont, par conséquent,
aucun fond scientifique ; la corruption, le trafic d’influences et autres maux
caractérisent le processus de leur agreement. Sur le terrain, les exploitants se
contentent de corrompre les inspecteurs qui viennent en contrôle au lieu
d’appliquer les dispositions légales. En bref, l’environnement présente un
tableau sombre.
En guise d’illustration, les résultats de quelques études réalisées dans ce
domaine sont présentés. Il s’agit en l’occurrence de la caractérisation des eaux de
surface, des retombées des poussières et des sols en vue de l’évaluation de
l’impact environnemental des activités minières. Ces études ont été réalisées par
l’Université de Lubumbashi, en collaboration avec les universités du nord :
Université de Liège (Belgique) et Institut National Polytechnique de la Lorraine
(France). Elles se poursuivent dans le cadre d’un projet plus élargi qui associe
également l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue et l’Ecole
Polytechnique de Montréal (Canada). Ce projet comporte trois aspects
importants qui sont : la formation des cadres et techniciens des entreprises
minières et des services publics ayant sous leur responsabilité les problèmes
environnementaux, la recherche pour le développement des techniques de
caractérisation et de remédiation des pollutions ainsi que les travaux d’expertise
au profit de toute la communauté concernée (services publics, entreprises
minières, population, ONG, etc.).
La présentation met également en évidence les résultats obtenus en ce qui
concerne : l’impact des activités minières sur l’eau souterraine à Lubumbashi, la
pression que l’urbanisation et les activités minières exercent sur les eaux de
surface et le problème lié à la pollution des sols par les activités minières sur
quelques sites du Katanga. Ces résultats se résument en :
- L’implantation massive des entreprises minières à Lubumbashi
contribue au desséchement des puits traditionnels des habitants de cette
- 81 -
Résumés des exposés du deuxième atelier (2 décembre 2010)
Santé publique, environnement & biodiversité
ville qui ne sont desservis qu’à 50 % par la Régideso. Les entreprises
installées dans certains quartiers où la nappe phréatique affleure la surface
polluent les eaux des puits que la population utilise pour ses besoins
domestiques. Cette pollution est déjà avérée dans certains quartiers.
- La rivière Kafubu qui draine toutes les eaux de la ville de Lubumbashi
est l’exutoire de tous les effluents miniers liquides car la quasi-totalité
d’entreprises minières ne traitent pas leurs effluents liquides avant de les
rejeter dans le milieu naturel. Cette pratique est en violation des
obligations environnementales contenues dans le Code et Règlement
miniers de la RD Congo. Les signes de pollution sont visibles sur les
drains d’évacuation des eaux usées industrielles. À plusieurs endroits
l’eau polluée de la rivière Kafubu est utilisée pour la lessive, l’arrosage des
jardins, la baignade et même la consommation humaine.
- En ce qui concerne la pollution des sols, à l’instar des eaux de surface et
des eaux souterraines, la pollution est déjà avérée à plusieurs endroits.
Cette pollution provient des retombées atmosphériques d’origine minière
ou de la migration des polluants à travers les eaux de drainage ou de
débordement. La province du Katanga perd également d’énormes
étendues des sols arables par l’urbanisation et par l’entreposage des
minerais et des rejets miniers sur le sol nu.
La présentation se termine par une série de recommandations à mettre
absolument en œuvre dans les meilleurs délais pour éviter que le scandale
géologique congolais ne se transforme en un scandale écologique.
- 82 -
Résumés des exposés du deuxième atelier (2 décembre 2010)
Santé publique, environnement & biodiversité
Impact de l’exploitation des gisements sur la dynamique des habitats /
Mining activity impact on habitat dynamic
François Muhashy Habiyaremye1, * & Laëtitia Dupin2,*
1
Royal Belgian Institute for Natural Sciences
Geological Survey of Belgium, Royal Belgian Institute for Natural Sciences
* [email protected] and [email protected]
2
The process of human-induced landscape transformation in the copper-cobalt
mined affected areas of the Katangan Copperbelt, southeastern Democratic
Republic of Congo, was studied by mean of field observations and interpretation
of multi-temporal remote sensing data using geographic information system.
Comparison of land use maps, processed from Landsat images, clearly showed
that over the last 30 years, many areas of high interest for the biodiversity are
increasingly overlapped by mining activities, interfering with protected areas.
The field observations coupled with the remotely sensing results bring out the
event or series of events which lead to the disturbance of ecosystem components,
especially the habitats in time and space.
Thus synchronical observations of the vegetation carried out especially within
the Basse Kando Natural Reserves pointed out the preponderance of a regressive
dynamics.
This process is reflected by the decrease of surfaces of the primary habitats,
the expansion of savannas replacing natural forests (Muhulu and Miombo), the
reduction of the number of layers of vegetations, the impoverishment of the
plants species richness and their endemism, especially in the primary
metallophytes.
However, in the same territory, the occurrence of pioneer stages of habitats
and those increasingly developing was also observed; which reflects a dynamics
towards the ecological potentialities in the area of the Reserve. Normally this
process culminates in the Muhulu forest type. The enclaves where such climax is
still represented can serve as starting points of a reinforced conservation.
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Résumés des exposés du deuxième atelier (2 décembre 2010)
Santé publique, environnement & biodiversité
Evaluation de la contamination de la chaîne trophique par les éléments
traces (Cu, Co, Zn, Pb, Cd, U, V et As) dans le bassin de la Lufira
supérieure (Katanga/RD Congo)
Bauchet Katemo Manda1 ; Gilles Colinet2 ; Luc André3; Auguste Chocha Manda1
& Jean-Claude Micha1,4,*
1
Université de Lubumbashi - UNILU (RDC)
Universitaire des Sciences agronomiques de Gembloux (Belgique)
3
Musée royal de l’Afrique centrale - MRAC (Belgique)
4
Facultés universitaires Notre-Dame de la Paix - FUNDP (Namur, Belgique)
* [email protected]
2
Sept éléments traces (Cu, Co, Zn, Cd, Pb, U, V et As) ont été analysés à l’aide
d’un HR ICP-MS dans (l)des échantillons d’eau, de plancton, de feuilles de
Phragmites australis ainsi que de muscles et de branchies de trois espèces des
poissons (Oreochromis macrochir, Tilapia rendalli et Clarias gariepinus) récoltés dans
le bassin de la Lufira supérieure et dans son lac de barrage Tshangalele. Les
résultats indiquent une forte teneur en cuivre (70,9 ppm) et cobalt (36 ppm) dans
les effluents du complexe hydrométallurgique de Shituru. Si la contamination
des cours d’eau diminue avec l’éloignement de la source de pollution, les valeurs
sont très élevées dans le lac Tshangalele pour le plancton et les feuilles de P.
australis. Pour les poissons, les résultats indiquent que le Pb, U, V, Cu, Co et Cd
s’accumulent préférentiellement dans les branchies alors que le Zn s’accumule
plus dans les muscles. L’As s’accumule dans le même ordre de grandeur dans les
deux organes. Ces résultats confirment la pollution du bassin de la Lufira par les
effluents du complexe hydrométallurgique de Shituru.
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Résumés des exposés du deuxième atelier (2 décembre 2010)
Santé publique, environnement & biodiversité
Activité minière au Katanga : changements d’occupation du sol et
exposition humaine aux métaux
Philippe Malcorps* & Éric Lambin
Université Catholique de Louvain - UCL
* [email protected]
Les différents impacts de l’activité minière sur l’environnement et la population
ont fait l’objet de nombreuses études, menées dans différents pays. Cependant, la
plupart de ces études ont été menées dans des pays développés, qui ont souvent
su réduire les risques d’exposition de la population par la législation ou des
mesures techniques et qui présentent des situations différentes de celles des pays
en voie de développement. Peu de recherches ont été conduites en Afrique sur le
sujet de la pollution par les métaux. Concernant le Katanga, aucune donnée
n’était disponible concernant la contamination environnementale ou humaine
par les métaux, jusqu’à la mise en place du programme GECO (Geology for an
ECOnomic Sustainable Development) il y a quelques années. Une première
étude sur l’impact de l’activité minière sur la population, menée dans le cadre de
ce projet et en collaboration avec la Katholieke Universiteit Leuven, a montré que
les personnes vivant au Katanga à proximité d’une activité minière (mine ou
usine métallurgique) étaient plus exposées à certains métaux (dont le Cu, le Co et
l’U) que les personnes vivant au Katanga en dehors de la zone minière (Banza et
al., 2009). De plus, au sein de la zone minière, les personnes vivant à moins de
3km d’une activité minière étaient plus exposées au Cu, Co et U que les
personnes vivant à une distance plus grande d’une activité minière.
Ce mémoire a été réalisé en lien avec le projet GECO, dans le cadre d’un des
deux grands objectifs du projet, à savoir l’étude de l’impact de l’activité minière
sur l’environnement et la population au Katanga. La particularité de ce mémoire
est l’utilisation d’images satellite dans le but de détecter les changements récents
d’occupation du sol liés entre autres à l’activité minière. En effet, la télédétection
permet de quantifier et de localiser les changements d’occupation du sol à
l’échelle du paysage (Petit et al., 2001). Les caractéristiques spatio-temporelles de
ces changements peuvent également être étudiées, à travers des séries
temporelles d’images satellite couvrant une même zone. Les données acquises
par télédétection sont ainsi devenues, lors des dernières décennies, la première
source de données pour la détection des changements d’occupation du sol (Lu et
al., 2003).
- 85 -
Résumés des exposés du deuxième atelier (2 décembre 2010)
Santé publique, environnement & biodiversité
Le premier objectif de ce travail était d’identifier et quantifier les changements
récents d’occupation du sol, d’origine anthropique, à l’aide d’une série
temporelle d’images satellite recouvrant une zone minière du Katanga. Etant
donné le peu de données disponibles sur l’activité minière récente au Katanga, le
secteur minier artisanal s’étant considérablement développé, l’étude de ces
changements devait permettre entre autres d’identifier les sites d’activité minière
actifs durant la période d’étude. Le deuxième objectif du mémoire était de
confronter ces résultats à des données d’exposition humaine aux métaux relevées
dans la zone d’étude dans le cadre du projet GECO, dans le but d’essayer de
déterminer l’importance relative des différents modes de transmission des
métaux à l’homme. L’exposition chronique à des métaux tels que le Cu ou le Co,
les deux principaux métaux exploités dans la zone d’étude, est documentée
comme ayant des conséquences graves sur la santé.
Likasi, situé au sud de la province du Katanga, au centre de ce qui est appelé
la « ceinture de Cu », a été choisi comme centre de la zone d’étude (un carré d’un
peu plus de 50km de côté). Quatre images satellite, datant de 1973, 1986, 2002 et
2009, couvrant cette zone, ont été retenues pour l’analyse. L’application d’une
transformation Tasseled Cap à ces données puis d’une analyse vecteur
changement a alors permis de détecter les changements d’occupation du sol
survenus entre 1973 et 1986, 1986 et 2002, ainsi qu’entre 2002 et 2009.
Les résultats de la détection du changement montrent que l’activité minière
s’est fortement intensifiée dans la zone d’étude entre 1973 et 2009, autant en ce
qui concerne la surface de changement concernée que le nombre de sites
d’activité minière détectés comme actifs (voir tableau). Etant donné la chute de la
production industrielle observée au Katanga à la fin des années 1980 et la
stagnation de cette production depuis cette époque, l’augmentation de l’activité
minière serait due en grande partie au développement du secteur minier
artisanal. L’expansion importante de la ville de Likasi, et celle de Luambo dans
une moindre mesure, entre 2002 et 2009, l’émergence et le développement de
certains villages essentiellement voués à l’agriculture en périphérie de Likasi
entre 1986 et 2009, la régénération de végétation sur certaines parties non
exploitées de sites miniers entre 1986 et 2009 et la pollution de deux grandes
zones situées en aval d’usines métallurgiques, à l’est de Likasi et au sud-est de
Kambove, entre 2002 et 2009, sont les principaux changements d’occupation du
sol révélés par la détection des changements autres que l’activité minière. De
manière générale, une augmentation importante de la surface détectée de
changement d’occupation du sol de types « défrichement » et « perte de
biomasse » est observée entre 1973 et 2009 dans la zone d’étude.
- 86 -
Résumés des exposés du deuxième atelier (2 décembre 2010)
Santé publique, environnement & biodiversité
Surface de changement (ha)
Nombre de sites répertoriés
Mines
Dépôts
Total
Mines
Dépôts
Total
1973 - 1986
0
28,00
28,00
0
1
1
1986 - 2002
22,82
45,24
68,06
5
10
15
2002 - 2009
74,84
37,37
112,21
15
17
32
Détection du changement lié à l'activité minière (ha) et nombre de sites répertoriés
révélés comme actifs (mines et dépôts).
Les données d’exposition humaine aux métaux, consistant en des mesures de
concentration de certains métaux dans les urines de personnes vivant en six lieux
différents de la région d’étude et en un lieu en dehors de la zone minière
(échantillon de contrôle), ont ensuite été comparées en fonction de leur lieu de
prélèvement, à l’aide de tests de comparaison de moyenne. Parallèlement,
différentes hypothèses concernant l’impact de l’activité minière et les principaux
modes de transmission des métaux à l’homme ont été formulées. Les différents
lieux de prélèvement des urines ont alors été comparés selon divers proxys, liés à
ces hypothèses et faisant intervenir l’activité minière mise en évidence entre 2002
et 2009 par la détection du changement. L’émergence de relations ou associations
entre les résultats des tests de comparaison de moyennes des concentrations de
métaux dans les urines et ces proxys mesurés pour chaque lieu de prélèvement
des urines, a permis de tester l’importance relative des différents modes de
transmission des métaux à l’homme, sous réserve des hypothèses formulées. Le
choix a été fait de n’utiliser que les données de concentration dans les urines du
Cu, du Co et de l’U.
Les résultats des tests de comparaison de moyennes montrent d’abord qu’à
quelques exceptions près, les personnes vivant dans la zone d’étude sont
statistiquement plus exposées aux métaux Cu, Co et U que les personnes vivant
en dehors. Concernant le Cu et le Co, la pollution de l’eau semble être la
principale source d’exposition humaine à ces métaux. Le déversement de
polluants provenant des usines métallurgiques semble être la cause principale de
la pollution de l’eau dans le cas du Co et du Cu, alors que les activités extractives
contribueraient également à cette pollution dans le cas du Cu. Concernant l’U, les
résultats ne sont pas suffisamment clairs pour en tirer des conclusions probantes.
Aucune donnée de pollution de l’eau et des sols dans le sud Katanga n’a
encore été publiée. Cependant, des études menées en Zambie, sur la ceinture de
cuivre, ont montré que l’activité minière était la cause de pollution importante
des sols et de l’eau en métaux (Tembo et al., 2006 ; Petterson & Ingri, 2001). Etant
donné le caractère non régulé de l’exploitation minière qui a prévalu pendant
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Résumés des exposés du deuxième atelier (2 décembre 2010)
Santé publique, environnement & biodiversité
plusieurs années en RDC, il est probable que la contamination environnementale
soit similaire voire plus importante dans le sud Katanga (Banza et al., 2009).
L’analyse d’échantillons d’eau et de sol prélevés dans le cadre du projet GECO
au Katanga, en cours d’analyse, devrait permettre d’évaluer cette pollution. Un
prolongement de ce travail serait ainsi d’intégrer ces données dans l’analyse,
pour confirmer ou infirmer les pistes de réflexion développées et les relations
entre variables mises en évidence dans ce travail. Des études épidémiologiques
ont aussi été engagées dans le but d’examiner les effets, encore peu connus, sur la
santé de l’exposition importante aux métaux de la population du sud Katanga
(Banza et al., 2009).
Cette étude comme les autres analyses en cours auront contribué à mieux
connaître les facteurs d’exposition humaine aux métaux dans la zone minière du
sud Katanga, ce qui pourrait, dans un deuxième temps, aider à déterminer les
mesures prioritaires à prendre pour la limiter.
Banza et al. (2009). Environmental Research; 109: 745 - 752.
Lu et al. (2003). International Journal of Remote Sensing; Vol. 25, No. 12: 2365 - 2407.
Petit et al. (2001). International Journal of Remote Sensing; Vol. 22, No. 17: 3435 3456.
Pettersson & Ingri (2001). Chemical Geology; 177: 399 - 414.
Tembo et al. (2006). Chemosphere; 63: 497 - 501.
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Résumés des exposés du deuxième atelier (2 décembre 2010)
Santé publique, environnement & biodiversité
Les conséquences sanitaires de l’exploitation minière sur les exploitants
artisanaux en Uélé
Antoinette Monikutidoo*
Université de l’Uélé (RDC)
* [email protected]
La République démocratique du Congo regorge d’énormes potentialités minières
diversifiées et inégalement réparties dans toutes ses provinces. Mais, la
population congolaise vit dans sa grande majorité dans une extrême pauvreté. Le
secteur minier qui est un secteur prépondérant pour l’économie d’un devait
servir à financer la reconstruction, participer à l’augmentation de l’assiette fiscale
et favoriser réellement le développement socioéconomique du pays. Au lieu de
contribuer à la relance économique, ces richesses minières servent plutôt à
financer les différentes rébellions et enrichir les pilleurs. L’activité artisanale
occupe une grande partie dans l’activité économique des provinces qui
renferment les réserves minières.
Dans le territoire de Wamba qui est situé dans le District du Haut Uélé en
Province orientale, les exploitants artisanaux et les creuseurs sont exposés à des
risques considérables sur le plan sanitaire, sur le plan environnemental et sur le
plan social, tout simplement parce que les normes d’exploitation ne sont pas
respectées. Les carrières minières sont situées sur la route de Nia-Nia : à 51 km, à
47 km, à Mabele mokonzi. A la rive gauche de la rivière Nepoko, les
carrières sont à Bolebole, à Mambati, à Gbonzunzu, à Makasi, à Lasa, etc.
Sur le plan sanitaire : il s’agit notamment de risque de contracter l’hépatite, la
méningite, la bilharziose, le tétanos, la typhoïde, le choléra, la peste, le virus
Ebola (cas survenu dans les carrières d‘or de Durba à Watsa, de Bolebole, et de
Gbonzunzu dans la Province Orientale) le paludisme, la tuberculose, la
malnutrition, les infections sexuellement transmissibles, le VIH/Sida, la maladie
du sommeil, etc.
La manipulation de mercure constitue un danger permanent pour les
orpailleurs. Le risque d’éboulement du sol avec comme conséquence la mort des
creuseurs.
Sur le plan environnemental, l’exploitation des minerais entraîne la
destruction de l’environnement : le déboisement provoque la déforestation, la
dégradation des sols, la pollution de l’air par la poussière et le monoxyde de
carbone, du sol et de l’eau par les huiles usagées des moteurs et les produits
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Résumés des exposés du deuxième atelier (2 décembre 2010)
Santé publique, environnement & biodiversité
chimiques, la perte de la biodiversité, la détérioration du paysage et de la
biodiversité.
Sur le plan social, déperdition scolaire : les mineurs abandonnent tôt les
études primaires et secondaires pour l’exploitation artisanale de l’or. Les
grossesses, les mariages précoces caractérisent les filles, mineures soient elles,
pour lutter contre la pauvreté.
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Résumés des exposés du deuxième atelier (2 décembre 2010)
Santé publique, environnement & biodiversité
Mining and metal processing in Katanga. Human exposure to metals
and health effects (1)
Benoît Nemery1*
1
Katholieke Universiteit Leuven - KULeuven (Belgique)
* [email protected]
The province of Katanga in the Democratic Republic of Congo has been the site
of mining activity since centuries. In the colonial period, the mining of copper
(Cu) and cobalt (Co), as well as of uranium (U), and their refining represented
one of Belgian Congo’s main sources of revenue. After Congo’s independence (in
1960), mining activities and metal processing continued by Gécamines. There
were both open pit and underground mines with washing plants and
concentrators, thus resulting in mine tailings in the vicinity of mines. Copper and
cobalt were refined in several metallurgical plants and smelters, which also
produced zinc, arsenic and cadmium and many other metals. Since about 2000,
mining activities have resumed with great intensity. Artisanal exploitation of
heterogenite ore (rich in cobalt) has become widespread in Katanga, with
thousands of young people working as “diggers” (“creuseurs”) in poorly
regulated and often dangerous working conditions. Metal furnaces have been
built, often in close vicinity of residential areas with little regard for
environmental issues.
International bodies, such as WHO and UNEP, have stressed the importance
of environmental health issues for developing countries: ensuring environmental
sustainability is one of the goals of the UN Millennium Project. The adverse
environmental impact of mines and metallurgical plants has been documented in
numerous studies from various countries. However, very little data on the
historical and present day environmental contamination by metals are available
for the Katanga mining area, and even fewer data exist on the impact of this
contamination on the health of the populations living in that area.
Humans may be exposed to metals polluting their environment through their
work in organized or artisanal ore mining and processing (direct “occupational
exposure”); through indirect occupational exposure (“para-occupational
exposure”), when household members are contaminated by artisanal activities in
the home (cottage industry) or when workers bring home metals on their clothes,
hair etc.; through emissions from local “point sources” (mines, factories, roads) in
close proximity to their residence; and through “diffuse environmental
- 91 -
Résumés des exposés du deuxième atelier (2 décembre 2010)
Santé publique, environnement & biodiversité
exposure” (e.g. contamination of drinking water, foodstuffs, general air
pollution).
The uptake of metals in these scenarios may occur via inhalation (mainly of
suspended fine dust particles), via ingestion (contaminated foodstuffs, drinking
water or, especially in children, hand-to-mouth contact) and in some instances
via dermal absorption. Human exposure to many metals can be assessed by
measuring metal concentrations in blood or urine (“biomonitoring”). Depending
on the toxicokinetics of the metal, ongoing or previous exposure can be
estimated.
The contributions of these various sources and routes of metal exposure, as
well as the potential health effects for people living in Katanga have been the
subject of collaborative research between the School of Public Health of the
Université de Lubumbashi (UNILU) and the K.U.Leuven together with other
Belgian universities or institutions.
In a first biomonitoring study of over 300 subjects in southern Katanga (Banza
et al. 2009), we found that the general background metal pollution is substantial,
since the average urinary concentrations of many metals, especially Co, were
much higher in the population of southern Katanga than in a control sample
from outside the area (Kamina) and in other reference populations. However, the
contribution of point sources also proved to be significant, since close residential
proximity to mines or smelters further increased these concentrations. Further
investigations on the main sources and routes of exposure have been conducted
in 2009-2010, and preliminary findings of these ongoing investigations will be
presented by Prof. Banza Lubaba.
The health effects of exposure to toxic metals depend on the nature of the
metal (including its speciation), the (cumulative) dose, and individual
susceptibility factors (including age, genetic factors, concurrent disease, etc).
Many organs and physiologic functions may be affected by toxic metals.
We have started two case-control studies to investigate the possible effects of
metal exposure on human health. In a first study, we focus on cardiac disease in
adults, because cobalt has a well-established toxicity for the heart
(cardiomyopathy). In a second study, we intend to investigate the occurrence of
congenital malformations in newborn babies. In the past years, there have been
repeated claims of an increased incidence of infants born with gross
malformations in southern Katanga, allegedly as a result of the recent increase in
mining activities. So far, these claims have been largely based on anecdotal
reports, but these have been widely relayed by the local media and they have led
to justified concerns among the medical community, the population and
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Résumés des exposés du deuxième atelier (2 décembre 2010)
Santé publique, environnement & biodiversité
politicians. The existence of an association between environmental pollution and
congenital malformations is plausible in view of the known or suspected
reprotoxic properties of several metals and the potential exposure to radioactive
radiation from uranium-derived isotopes. All hospitals and maternities in the
towns of Lubumbashi, Kipushi and Likasi will be invited to participate in the
study.
Banza et al., 2009. Environmental Research; 109 : 745-752.
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Résumés des exposés du deuxième atelier (2 décembre 2010)
Santé publique, environnement & biodiversité
Mining and metal processing in Katanga. Human exposure to metals
and health effects (2)
Célestin Lubaba Nkulu Banza1*
1
Université de Lubumbashi - UNILU, Ecole de Santé Publique (RDC)
* [email protected]
In a biomonitoring study of over 300 subjects in southern Katanga (Banza et al.
2009) we established that the general background metal pollution is substantial,
since the average urinary concentrations of many metals, especially Co, were
much higher in the population of southern Katanga than in a control sample
from outside the area (Kamina) and in other reference populations. However, the
contribution of point sources also proved to be significant, since close residential
proximity to mines or smelters further increased these concentrations.
In order to assess the contributions of various sources and routes of metal
exposure, we conducted, in 2009 and 2010, several measurement campaigns to
evaluate the potential roles of exposure via drinking water, food, and inhalation
of dust. In this presentation, preliminary findings will be presented mainly
regarding the environmental and human contamination resulting from the
industrial activities in Likasi and the area of Lake Changalele (that receives the
effluents from the factories in Likasi).
Concentrations of multiple metals were measured by ICP-MS (Laboratoire de
Toxicologie Industrielle, Université catholique de Louvain, Prof. V. Haufroid) in
numerous samples of surface water and drinking water, in samples of soil and
surface dust (collected outside and inside dwellings), in locally caught fish, in the
liver and kidneys of chickens, in locally grown vegetables, and in urine from
adults and children (n=218) living in various communities in Likasi (Shituru and
Panda), in villages close to Lake Changalele (Kansalabwe, Kibangu, Shinangwa)
and along the river Lufira upstream from the junction with river Panda (Misisi,
Kidimudilo).
For many metals, we observed a strong gradient of contamination of surface
waters with metal concentrations decreasing several orders of magnitude from
Likasi to Lake Changagele. Similarly, metal concentrations in surface dusts were
highest in the vicinity of the industrial operations. Concentrations of metals in
urine were correspondingly higher in the more exposed populations. The
quantitative contributions of drinking water and food items to the intake of
metals by adults and children are being analyzed. The public health implications
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Résumés des exposés du deuxième atelier (2 décembre 2010)
Santé publique, environnement & biodiversité
of these observations will have to be evaluated with the various stakeholders and
decision makers.
Banza et al., 2009. Environmental Research; 109 : 745-752.
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Résumés des exposés du deuxième atelier (2 décembre 2010)
Santé publique, environnement & biodiversité
Santé et sécurité dans l’exploitation minière au Katanga : état des lieux
Myriam Elenge Molayi*
Université libre de Bruxelles - ULB (Belgique)
* [email protected]
L’exploitation minière qui constitue le poumon économique de la province du
Katanga, recouvre en fait deux types d’activités : l’artisanat et la mine
industrielle. L’exploitation artisanale se déroule dans un cadre largement
informel et constitue une activité à très forte intensité de main d’oeuvre premier
pourvoyeur d’emploi de la province. L’exploitation industrielle, quant à elle,
s’inscrit dans un contexte de ré industrialisation de la province.
Une analyse des risques ainsi que deux études descriptives à visée étiologique
réalisées dans les exploitations minières au Katanga, ont permis de dresser un
état des lieux de la gestion de la santé et la sécurité des travailleurs dans cette
activité. Les minéraux auxquels les artisans miniers dont exposés, tels qu’ils
ressortent de la revue de la littérature sur la composition des minerais du
Katanga sont notamment : l’arsenic, le cadmium, le cobalt, le cuivre, le
manganèse, le mercure, le plomb, le zinc…
Les traces de ces minéraux, identifiées et quantifiées dans les cheveux des
mineurs artisanaux grâce à la spectrométrie d’émission en plasma induit couplée
à la spectrométrie de masse (ICP-MS), ont révélé des teneurs élevées et permis de
matérialiser l’exposition aux métaux contenus dans la gangue minéralisée.
Les conditions de travail précaires ainsi que l’utilisation d’outils
rudimentaires et des procédés manuels ont un impact négatif sur la santé des
artisans. Quand on compare ces artisans à une population katangaise non
travailleuse, cet impact négatif ressort notamment des cotes d’exposition élevées
(p<0,05) pour des symptômes de maladie comme :
- les troubles musculosquelettiques : douleurs dorsales (OR=36,5),
douleurs des membres supérieurs (OR=20,7), des membres inférieurs
(OR=18,3)
- les troubles de sommeil (OR=21,4) ;
- les troubles respiratoires (OR=14,6).
Quant à l’exploitation industrielle, si l’importance de l’investissement permet
de mécaniser les tâches pénibles de l’artisanat et d’améliorer le niveau de
récupération et traitement du minerai, elle ne s’accompagne pas toujours une
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Résumés des exposés du deuxième atelier (2 décembre 2010)
Santé publique, environnement & biodiversité
prise en charge effective de nouveaux risques liés à cette mécanisation. Dans
certaines entreprises, la santé au travail reste dominée par une approche curative
de la prise en charge médicale de la famille du travail. Les préoccupations de
santé et de sécurité au travail restent essentiellement un engagement personnel
de la firme, sur la qualité de ses processus industriels, davantage qu’une
exigence légale dont l’administration veille au respect.
Il découle de ce qui précède que les différentes formes d’exploitation minière
au Katanga peuvent améliorer la gestion de la santé et la sécurité des travailleurs
et que cette amélioration devrait être soutenue par les pouvoirs publics en vue de
prévenir les problèmes de santé liés aux expositions ci-dessus rapportées.
Les stratégies à mettre en place devront tenir compte, entre autres, de la
matérialisation des exposions aux minéraux, de l’importance d’un meilleur
encadrement de l’artisanat minier qui survivra sans doute à l’industrialisation,
ainsi que de la nécessité de l’implication des pouvoirs publiques.
- 97 -
Résumés des exposés du deuxième atelier (2 décembre 2010)
Santé publique, environnement & biodiversité
Health effects in workers and the general population associated with
cadmium exposure/pollution of nonferrous industry in the Campine
region of Belgium
Harry A. Roels*
Université catholique de Louvain - UCL (Belgium)
* [email protected]
Nonferrous metal refinery represents in Belgium a very important industrial
activity comprising primary smelters and scrap recovery plants mainly located
around the industrial axis Antwerp-Liège. This industry developed rapidly from
the end of the 19th century, reached its apogee in the 1960s-1970s when about a
dozen of medium-sized and large plants employed several thousands of workers
in the production of copper, zinc, lead, cadmium, precious and strategic metals.
This industrial activity undoubtedly contributed to the economic development
and prosperity of the Belgian population, but caused in those industrialised areas
widespread environmental pollution with toxic metals (e.g. cadmium and lead)
first recognised in the early 1970s. Within this context, our laboratory acquired a
unique expertise in the toxicology of human exposure to cadmium, not only as
an occupational health risk but as an environmental health hazard as well. Our
epidemiological and experimental research on the toxicokinetics and
toxicodynamics of cadmium exposure definitely enhanced the knowledge and
understanding of cadmium-induced adverse health effects and actively
contributed to the definition of preventive strategies for the occupational setting
and the general population.
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Résumés des exposés du deuxième atelier (2 décembre 2010)
Santé publique, environnement & biodiversité
Étude physiologique de la flore du cuivre au Katanga
François Chipeng1,3, Alfred Cubaka1, Corinne Vanderwauven2, Michel Ngongo3,
Michel-Pierre Faucon1, Pierre Meerts1 & Nathalie Verbruggen1,*
1 Université Libre de Bruxelles- ULB (Belgique)
2 Institut de Recherches Microbiologiques JMW (Belgique)
3 Université de Lubumbashi - UNILU (RDC)
* [email protected]
Les plantes capables de coloniser les sols riches en cuivre au Katanga présentent
des propriétés exceptionnelles. Les cuprophytes constituent un groupe de plantes
présentant une affinité particulière pour les sols contaminés en cuivre. Les
concentrations très élevées en métaux dans le sol ont constitué une pression de
sélection pour les organismes vivants, et favorisé l’évolution de mécanismes de
résistance remarquables. La caractérisation physiologique de ces plantes est
essentielle d’une part dans une perspective d’utilisation à des fins de restauration
écologique des sols contaminés et d’autre part d’un point de vue fondamental,
pour la compréhension des mécanismes de tolérance aux métaux lourds. L’excès
en cuivre est particulièrement toxique pour les plantes, à cause du stress oxydatif
qu’il induit.
Haumaniastrum katangense, communément appelée la « fleur du cuivre » a été
choisie comme cuprophyte modèle pour étudier l’adaptation des plantes à cet
environnement métallique extrême. Des conditions de germination et de culture
en milieu contrôlé (culture in vitro, hydroponique) ont été mises au point. Nos
travaux montrent 1) l’existence d’un besoin physiologique en cuivre plus élevé
que chez des plantes normales (stimulation de la germination et de la croissance)
et 2) une sensibilité particulièrement élevée aux champignons pathogènes. Ces
deux observations révèlent l’existence de coûts de la tolérance, qui peuvent
expliquer l’incapacité des cuprophytes de s’établir sur des sols normaux.
H. katangense ne se comporte pas comme une hyperaccumulatrice de cuivre.
Au contraire, la tolérance à ce métal semble reposer sur une stratégie d’exclusion,
c’est-à-dire de séquestration racinaire. Nous examinons les interactions entre
cette plante et la flore bactérienne, d’une part la flore de la rhizosphère (sol au
contact des racines) et la flore bactérienne endophyte (au sein des tissus de la
plante). Nous avons pu identifier des souches extrêmement résistantes au cuivre.
L’impact éventuel de ces bactéries sur l’adaptation d’ H. katangense à son habitat
reste à établir.
Chipeng et al. (2009). Plant and Soil , 328: 235-244.
- 99 -
Résumés des exposés du deuxième atelier (2 décembre 2010)
Santé publique, environnement & biodiversité
Cubaka et al. (In Press) Plant and Soil DOI 10.1007/s11104-010-0396-0
Projet PIC Remedlu
- 100 -
Résumés des exposés du deuxième atelier (2 décembre 2010)
Santé publique, environnement & biodiversité
Conservation et gestion des ressources de la biodiversité de la flore du
cuivre
Grégory Mahy1,*, Julie Lebrun1, Maxime Seleck1, Pierre Meerts2, Michel Ngongo
Luhembwe3 & Michel-Pierre Faucon2, 4,*
1
Gembloux Agro-Bio Tech, Université de Liège - ULg (Belgique)
Université Libre de Bruxelles - ULB (Belgique)
3
Université de Lubumbashi - UNILU (RDC)
4
Institut Polytechnique LaSalle Beauvais (France)
* [email protected] and [email protected]
2
Les collines de cuivre et de cobalt du Katanga (RDC) sont des milieux isolés
présentant des substrats hautement toxiques (>10.000 ppm cuivre, gradients très
marqués). De ce fait, ces affleurements de roches métallifères hébergent des
communautés végétales originales uniques au monde, avec une diversité
d’espèces métallophytes endémiques. Outre leur intérêt pour la biodiversité, les
espèces adaptées aux conditions extrêmes de ces écosystèmes constituent des
ressources phytogénétiques uniques pour le développement de programmes de
remédiations. Suite à la reprise des activités minières, la végétation de nombreux
sites a déjà été détruite ou endommagée. Ces écosystèmes, et les espèces qu’ils
hébergent, sont actuellement parmi les plus menacés au monde.
Afin de conserver la diversité végétale des sites cuprifères, une stratégie
intégrée a été développée en partenariat entre les institutions de recherches
belges (ULB, GxABT-ULg) et congolaises (Unilu) et des industries minières
(CMSK, TFM). La stratégie est basée sur une combinaison d’approches in situ
(zones protégées, micro-réserves, reconstruction d’écosystèmes, translocations
d’espèces rares) et d’approches ex-situ (jardins botaniques et banques de
graines). En plus de ces stratégies de conservation classiques, une des voies à
développer pour la conservation de la flore du cuivre est de promouvoir son
utilisation dans les processus de restauration et de réhabilitation des sites miniers
exploités. Des études de terrains et expériences pilotes sont menées sur la
capacité des métallophytes à coloniser des habitats cuprifères secondaires, sur la
restauration de couvert herbacés par translocation de sol et sur la reconstruction
d’écosystèmes. L’ensemble de ces actions est soutenu par des recherches
fondamentales portant sur l’écologie des communautés, l’écogéographie des
espèces endémiques, et les mécanismes de tolérance au cuivre.
- 101 -
Résumés des exposés du deuxième atelier (2 décembre 2010)
Santé publique, environnement & biodiversité
Cartographie de l'occupation du sol et des contaminations dans le cône
de pollution de la cheminée de Lubumbashi
François Munyemba Kankumbi1,* & Gilles Colinet2
1
Université de Lubumbashi - UNILU (RDC)
Gembloux Agro-Bio-Tech,Université de Liège – ULg (Belgique)
* [email protected]
2
Le développement de la ville de Lubumbashi (RD Congo) est intimement lié à
l’extraction minière et au traitement des minerais de cuivre, qui connaît
actuellement un regain d’activités impressionnant dans tout le Katanga. Face au
constat de dégradation des écosystèmes particulièrement flagrant à Lubumbashi
et au risque de disparition d’une série d’espèces végétales endémiques du cuivre
dans les sites miniers, des études sont menées pour caractériser l’étendue des
contaminations des différents compartiments écosystémiques (sols, sédiments,
eaux, végétation) et évaluer les risques de contamination de la chaîne alimentaire
par les activités de production agricole dans les sites contaminés.
La communication fera le point sur l’état d’avancement des recherches en
matière d’évaluation des niveaux de contaminations des sols et leurs impacts sur
la dynamique d’évolution paysagère autour de Lubumbashi.
La cartographie diachronique de l'occupation du sol a été effectuée par
l’exploitation de documents photographiques anciens et l’interprétation d’images
satellites récentes. Les résultats montrent que les matrices paysagères
initialement formées par la forêt claire se sont fortement dégradées depuis 1956.
L'urbanisation des quartiers péri-urbains et la savanisation de la forêt s'avèrent
être les dynamiques de conversion déterminantes.
Une cartographie de la contamination des sols a été réalisée en parallèle à
partir d’approches complémentaires de (i) définition des teneurs de fond, (ii)
d’inventaire spatialisé des teneurs dans les horizons de surface et (iii)
d’investigations de détail. Les résultats permettent d’identifier des sources de
contamination, ainsi que l’importance des facteurs de redistribution des ETM
dans les paysages sévèrement contaminés.
Les résultats des approches liées aux sols et à leurs occupations seront mis en
perspectives.
- 102 -
Résumés des exposés du deuxième atelier (2 décembre 2010)
Santé publique, environnement & biodiversité
Phytostabilisation des sols contaminés en métaux lourds par l’industrie
d’extraction de cuivre de Lubumbashi
Mylor Ngoy Shutcha1,* Michel Mpundu Mubemba1, Ckeface Kamengwa Kissi1,
Michel-Pierre Faucon2, Gregory Mahy3, Gilles Colinet3, Marjolein Visser4, Michel
Ngongo Luhembwe1 & Pierre Meerts4
1
Université de Lubumbashi - UNILU (RDC)
Institut polytechnique Lasalle Beauvais (France)
3
Université de Liège - ULg, Gembloux Agro-Bio-Tech (Belgique)
4
Université Libre de Bruxelles - ULB (Belgique)
* [email protected]
2
Plus de 80 ans d’activités d’extraction du cuivre par la fonderie électrique de
l’usine de la Gécamines de Lubumbashi ont généré une contamination des sols
en métaux lourds (principalement Cu mais aussi Co, Pb et Zn) dans le quartier
Gécamines/Penga Penga (GCM/PP) situé sous l’influence des vents dominants.
La présente étude a évalué la possibilité de phytostabilisation des sols nus de ce
quartier afin de réduire la dispersion des contaminants ainsi que les risques
d’exposition humaine. Dans ce cadre, trois essais en pleine terre ont été réalisés
dont deux au jardin expérimental de la Faculté des Sciences Agronomiques de
l’Université de Lubumbashi et un essai in situ. Au jardin expérimental, il a été
évalué la faisabilité d’utilisation de Microchloa altera, Monocymbium ceresiiforme et
Cynodon dactylon en phytostabilisation. Ces trois graminées ont été cultivées sur
un sol artificiellement contaminés en Cu à 2500 mg kg-1 non amendés (NA),
amendés avec 45 t composte ha-1 ou 2 t de chaux ha-1. Dans un deuxième essai M.
altera a été cultivée sur un sol contaminé en Cu amendé avec 225 t composte ha-1
ou 2 t de chaux ha-1. La performance des plantes ainsi que le pH et la
concentration du Cu (extractible au CaCl2 0,01 M) ont été suivis pendant quatre
ans (de 2007 à 2010). A GCM/PP nous avons évalué l’influence de quatre doses
de chaux (0, 2,5, 5 et 10 t ha-1) ainsi que trois doses de compost (0, 45 et 225 t ha-1)
sur la recolonisation spontanée du sol par les espèces environnantes. Les
résultats ont mis en évidence que M. altera est la meilleure candidate pour la
phytostabilisation des sols de GCM/PP pour deux raisons. Premièrement au
jardin expérimental cette espèce a présenté un meilleur taux de survie dans les
parcelles NA comparativement aux deux autres graminées testées.
Deuxièmement, dans l’essai réalisé in situ M. altera était la seule espèce présente
en saison sèche assurant ainsi un couvert végétal permanent. Par ailleurs, les
résultats obtenus montrent de manière générale la réduction de la mobilité du Cu
dans le sol ainsi qu’une amélioration de la performance des plantes après
- 103 -
Résumés des exposés du deuxième atelier (2 décembre 2010)
Santé publique, environnement & biodiversité
application des amendements. Toutefois, la chaux permet de réduire
l’accumulation de Cu dans les feuilles comparativement au compost. Par contre,
l’application de 225 t de compost ha-1 favorise une plus grande richesse
spécifique et un meilleur recouvrement du sol à GCM/PP. Les résultats mettent
ainsi en évidence l’intérêt des combiner les deux amendements afin d’assurer le
succès d’un projet de phytostabilisation à GCM/PP. Enfin, les résultats obtenus
de l’ensemble des essais indiquent la possibilité de réduction de la dispersion des
métaux à GCM/PP par l’installation d’un couvert végétale permanent sur les sols
dénudés.
- 104 -
Résumés des exposés du deuxième atelier (2 décembre 2010)
Santé publique, environnement & biodiversité
Assessing mining impact in land use change using remote sensing in
southern Katanga, Democratic Republic of Congo
Laëtitia Dupin1, * & François Muhashi2, *
1
Geological Survey of Belgium, Royal Belgian Institute for Natural Sciences
Royal Belgian Institute for Natural Sciences
* [email protected] and [email protected]
2
Mining operations, which involve ore extraction from earth’s surface and
underground, tends to make a notable impact on the environment, landscape
and biological domains. Mining for cobalt, copper, limestone and tin has been
most extensively practiced in southern Katanga as a result, many sites have been
converted to mining landscape.
A detailed understanding of the impact of mining on changes in LULC (Land
use, land cover) pattern and fragmentation on time and space has been
undertaken in the surrounding of Kolwezi. By mean of satellite image processing
and classification, extensive large and small scale denudation patches can be
observed over the years, which cause fragmentation of the surrounding
vegetation. The observed pattern is not only due directly to the mining activity
itself, several other factors are involved in this land use changes such as
demographic influx, economic growth, agriculture development, etc.
The gradual increase to mining and non-forest areas revealed the pressure of
this activity on vegetation cover. It is evident that mining operation is
detrimental to the vegetation and it would be advisable to better regulate this
activity to avoid further damage. Scientific mining advices should provide
alternative operational methods for a better use of natural mineral resources by
minimizing the damage to the vegetation.
- 105 -
Résumés des exposés du deuxième atelier (2 décembre 2010)
Santé publique, environnement & biodiversité
Conservation of endemic plants from the Katanga Copperbelt (DR
Congo)
Julie Lebrun1,*, Guylain Handjila Minengo2, Thomas Weiskopf2, Wilfried
Masengo Kalenga3, Michel Ngongo Luhembwe3, Sandrine Godefroid4, Thierry
Vanderborght4 & Grégory Mahy1
1
University of Liège - ULg , Gembloux Agro-Bio Tech (Belgium)
Tenke Fungurume Mining SARL (DRC)
3
University of Lubumbashi - UNILU (DRC)
4
National Botanic Garden of Belgium
* [email protected]
2
The Katanga Copperbelt, where natural outcrops of copper-rich rocks are
colonised by highly original plant communities, has been recognised as a hotspot
for metallophyte species. The flora comprises more than 600 species from which
30 are endemics. These plants represent a valuable phytogenetic resource for
revegetation and restoration programs, for the phytostabilisation and for the
remediation of heavy metal pollutions. However, the flora of metalliferous soils
is threatened by mining activities in Katanga. Actions aiming at preserving these
species are therefore urgent. Since 2007, a unique conservation project has been
launched by scientists supported by a mining company. The aim is to elaborate a
program that allows biodiversity conservation while being compatible with
mining activities. The project combines in-situ and ex-situ conservation strategies
involving ecosystem reconstruction, species translocations, protected areas
designation and the development of seed banks in Belgium and in Katanga.
- 106 -
Résumés des exposés du deuxième atelier (2 décembre 2010)
Santé publique, environnement & biodiversité
Occupation du sol et dynamique paysagère dans le cône de pollution à
Lubumbashi en R.D.Congo
François Munyemba Kankumbi*
Université de Lubumbashi - UNILU (RDC)
* [email protected]
L’installation de la fonderie des Usines Lubumbashi avait généré la
contamination des sols en métaux lourds accentuée par les vents dominants au
nord-ouest de la ville provoquant la pollution atmosphérique (Malaisse et al.,
1993), les pluies acides (Mbenza et al., 1989), la dégradation de la végétation
(Malaisse, 1997), des surfaces des sols nus soumises aux érosions, des problèmes
de santé publique, un cône de pollution (Leblanc et Malaisse, 1978). Autour des
fonderies les taches de végétations sont dispersées dans une matrice de sol nu
(Kozlov & Zvereva, 2007). L’importance de la structure spatiale est justifiée en
écologie du paysage par le paradigme pattern/process (Turner, 1989). C’est ainsi
que la cartographie de l’occupation du sol a été effectuée pour quantifier la
dynamique paysagère en fonction du terrain et des données disponibles à partir
de cinq cartes rendues comparables, de 1956 obtenue à partir des photos
aériennes et des cartes, du 14 août 1984 et 16 juin 2009 obtenues par classification
hybride des images Landsat TM et celle de 2005 (Munyemba et al., 2008). Grâce
aux calculs des indices de structure spatiale et aux matrices de transition, les
résultats montrent que les matrices paysagères initialement formées par la forêt
claire se sont fortement dégradées. Proche de la source polluante, l’urbanisation
s’avère être la dynamique de conversion déterminante tandis que la savanisation
le devient avec l’éloignement. D’autres conversions retenues sont: stabilité des
classes, désertification (sol dénudé), densification du couvert végétal, pollution
par les scories et inondation. Les classes des savanes, savane herbeuse, sol nu,
battis, eau, marécages et terril sont surtout crées par dissection et fragmentation
forestière en plus d’autres processus de transformation. La densification et la
propagation du battis sont constatées en dépit des problèmes sur la santé
humaine (Banza et al., 2009). La démonstration de l’impact négatif des activités
minières dans un contexte urbain et périurbain permettra aux décideurs de
préserver la population via soit la délocalisation des activités minières, soit le
contrôle et l’orientation de l’urbanisation.
Banza et al. (2009). Environ. Res.; doi: 10. 1016/ j. envres. 2009. 04. 012.
Kozlov & Zvereva (2007). Rev Environ Sci Biotechnol ; 6: 231-259. DOI
10.1007/s11157-006-9117-9.
Leblanc & Malaisse (1978). Centre international de sémiologie, UNAZA : 166p.
- 107 -
Résumés des exposés du deuxième atelier (2 décembre 2010)
Santé publique, environnement & biodiversité
Malaisse et al. (1993). Défis- Sud. Mars- Avril: pp 38-39.
Malaisse (1997) Presse Agronomique de Gembloux : 384p.
Mbenza et al. (1989). Géo-eco-trop ; 13, 1-4 : 113-125.
Munyemba et al. (2008) Presses Universitaires de Lubumbashi. Ann. Fac. Agro.; I, (2):
19-25.
Turner (1989). Annual Review of Ecology and Systematics; 20: 171-197.
- 108 -
Résumés des exposés du troisième atelier
Aspects sociaux, juridiques & patrimoniaux
(2 décembre 2010)
Femmes et enfants lavant le minerai dans la région de Likasi (Katanga, RDC).
Résumés des exposés du troisième atelier (2 décembre 2010)
Aspects sociaux, juridiques & patrimoniaux
Structures du secteur minier artisanal au Katanga - Evolutions récentes
Jan Gorus*
Vrije Universiteit Brussel - VUB (Belgique)
* [email protected]
Depuis la crise de novembre 2008, le secteur minier artisanal du Katanga a connu
certaines évolutions. L’instabilité du secteur a augmenté de façon spectaculaire.
Le nombre de creuseurs, en chute dans les mois après la crise, a de nouveau
augmenté, suite à d’importants mouvements d’immigration en provenance de
provinces voisines : les deux Kasaï, mais aussi le Maniema et même le Kivu. La
situation des creuseurs est aussi devenue plus précaire : lors de la
réappropriation des sites miniers par les titulaires des droits miniers, ils furent
contraints de chercher toujours d’autres lieux de travail. Les Zones d’Exploitation
Artisanales ont connu un envahissement tel que les conditions de sécurité ne
pouvaient plus être assurés.
Le gouvernement a tenté de résoudre ce problème en prenant des mesures
telles que :
- la création de nouvelles ZEA (17 au total),
- la conclusion de contrats de découverture avec des partenaires
commerciaux en échange d’un monopole d’achat
En même temps, d’importantes évolutions ont eu lieu dans le nord de la
province suite à l’imposition d’une taxe sur l’exportation de minerai vers le Kivu
et la création de comptoirs d’achats par d’importantes sociétés du sud de la
Province.
Ces mesures ont créé de nombreux problèmes. Un mécontentement général
s’est installé parmi les creuseurs qui deviennent de plus en plus agressifs et
commencent à s’organiser en vue de commettre des violences et des actes de
sabotage.
- 110 -
Résumés des exposés du troisième atelier (2 décembre 2010)
Aspects sociaux, juridiques & patrimoniaux
L’évolution du secteur minier au Kivu
Emmanuel Ndimubanzi*
Division des Mines de Goma (RDC)
* [email protected]
Le sous-sol de la Province du Kivu regorge de nombreuses ressources minérales.
L’exploitation minière au Kivu a débuté en 1923 avec la Compagnie Minière des
Grands Lacs « M.G.L. ». Elle a, depuis, suivi deux schémas.
D’une part, les principales substances minérales produites dans la région
(cassitérite, colombo-tantalite, wolframite et or, ainsi que béryl et monazite par le
passé) ont été exploitées de manière industrielle ou en combinant l’exploitation
industrielle et artisanale.
D’autre part, le pyrochlore (minerai de niobium, Nb) bénéficie d’une
exploitation industrielle pilote depuis 1986.
Actuellement, l’exploitation artisanale est quasiment la seule à être encore
active. Elle a commencé de manière informelle à l’époque du Maréchal Mobutu,
avant d’être formalisée sous le même régime, et plus tard, par la Loi n°007/2002
du 11 juillet 2002 portant Code Minier (titre IV). Cette loi prévoit trois types
d’intervenants dans la filière artisanale : les exploitants miniers artisanaux,
appelés couramment « creuseurs », les négociants et les comptoirs. Elle
détermine également les compétences des diverses autorités et organes en
matière minière.
L’état actuel du secteur minier de l’Est de la RDC, quoique étant
essentiellement artisanal, est caractérisé par un grand nombre de Permis de
Recherche octroyés. Le rapport quinquennal 2003-2008 du Cadastre Minier fait
état de 425 Permis de Recherche octroyés dans les Provinces du Maniema, NordKivu et Sud-Kivu (issues du découplage de l’ex-Kivu), contre 59 Permis
d’Exploitation, dont la plupart sont dormants. Certains Permis de Recherche sont
prometteurs, comme celui de Twangitza au Sud-Kivu, où le groupe canadien
Banro vient d’identifier des réserves d’or évaluées à 6 millions d’onces.
Le Gouvernement issu des élections de 2006 s’est efforcé d’organiser le
secteur minier, avec comme résultats, notamment :
- Une meilleure traçabilité avec un accroissement des statistiques des
exportations officielles ; 10540 tonnes de cassitérite en 2009 contre 2904
tonnes en 2006 ; et 281 tonnes de coltan en 2009 contre 26 tonnes en 2006 ;
- 111 -
Résumés des exposés du troisième atelier (2 décembre 2010)
Aspects sociaux, juridiques & patrimoniaux
- La création de 77 zones d’exploitation artisanales (couvrant 1823 km²)
sur tout l’étendue de l’ex-Kivu ;
- Avec le concours de partenaires étrangers (Banque Mondiale, Union
Européenne, Monuc, OIM,…), la construction de centres de négoce, le
projet étiquetage des colis et le projet CIRGL (Conférence Internationale
pour la Région des Grands Lacs). Ce dernier vise à l’harmonisation des
législations en matière de mines et à la création d’une base de données
régionale.
Plusieurs défis sont encore à relever, comme le déficit énergétique et la nonmaîtrise de la filière aurifère. Il faut également compter avec l’image dégradée
des activités minières de l’Est de la RDC, et en particulier du Kivu, dans
l’opinion publique internationale, et notamment dans le discours de certaines
ONG.
- 112 -
Résumés des exposés du troisième atelier (2 décembre 2010)
Aspects sociaux, juridiques & patrimoniaux
L’impact socioéconomique des dispositions du Nouveau Code minier
relatives à l’exploitation minière artisanale dans la province du Katanga
(Cas de l’hinterland minier Lubumbashi-Likasi-Kolwezi)
Pascal Sem Mbimbi*
Université de Lubumbashi - UNILU (RDC)
* [email protected]
L’objet de l’étude était de ressortir la rationalité de la politique publique qui
consiste à octroyer des droits d’exploitation des mines aux creuseurs artisanaux
par le biais du Nouveau Code minier depuis 2002 (L’approche par l’analyse
économique du droit). L’analyse d’impact a intégré les effets de la crise mondiale
dans la vie des creuseurs miniers katangais. Elle a fourni, en outre, des
informations de première main sur l’évolution des conditions de vie et de travail
des creuseurs artisanaux en insistant sur leurs trajectoires, qui dans la plupart de
cas, étaient en manque d’emploi (anciens de la Gécamines, les ex-soldats
démobilisés, les femmes…), d’autres en manque des moyens (étudiants, élèves)
et d’autres encore ont abandonné leur activité traditionnelle, telle que
l’agriculture. L’enquête que nous avons menée en 2009 (avec les membres de
l’Observateur Unilu) a permis de ressortir le profil du creuseur, d’analyser ses
motivations et ses attentes. L’objectif était de montrer les bénéfices que tirent les
creuseurs artisanaux et l’État de l’exploitation artisanale des mines au Katanga.
L’étude montre que 81,4 % des creuseurs miniers katangais vivent sous le
seuil de pauvreté absolue ; 76,7 % sont dans l’insécurité alimentaire et dans
des conditions de précarité absolue ; 99,8 % sont dans l’insécurité juridique
par ce qu’ils font l’objet des déguerpissements forcés dans les sites miniers
qu’ils occupent sans aucun droit de propriété. Les femmes sont sousreprésentées (9 % de présence) ; les enfants continuent à fréquenter les mines au
Katanga (53 % de présence) et les conséquences environnementales sont
incommensurables. Les entreprises minières (Chemaf, Bazano, Somika,
Huachin mining, Moon metal…) qui achètent à des bas prix et exportent les
produits d’exploitation artisanale, les « sponsors », les négociants, les
responsables des coopératives minières censés défendre les creuseurs et les
forces de l’ordre sont des grands bénéficiaires.
Enfin, l’étude fait ressortir les attentes des creuseurs. 73,6 % préfèrent la
reconversion dans une autre activité que les mines; 62,3 % demandent à l’État
congolais de procéder à l’amendement de l’actuel Code minier qui leur
accorderait un droit de propriété, au même titre que les autres acteurs miniers ;
- 113 -
Résumés des exposés du troisième atelier (2 décembre 2010)
Aspects sociaux, juridiques & patrimoniaux
88,9 % pensent que les ONG et les bailleurs de fonds internationaux peuvent
leur faciliter l’accès au crédit pour l’acquisition des outils de travail par qu’ils
continuent à travailler à la main, sans aucune protection (96,8 % de danger
d’éboulement) et par conséquent à faible productivité (11 % des remblais
creusés).
L’étude conclut que la politique publique qui consiste à octroyer des droits
d’exploitation aux creuseurs n’est pas rationnelle par ce que ni les creuseurs, ni le
gouvernement provincial n’en tirent profit (aucune taxe n’est prélevée sur
l’activité, budget provincial 2007-2009). Mais ce secteur est une source capitale de
mise en valeur des ressources humaines de la province par ce qu’il donne du
travail aux pauvres (+ de 70 % d’emploi, au sens du BIT) et des aptitudes qui leur
sont nécessaires pour développés leurs « capabilités ». 89,3 % des creuseurs
pensent que l’activité doit passer de l’artisanat à l’exploitation à petite échelle.
Dans cette condition, elle peut aider à réduire la pauvreté par son « effet
multiplicateur » en amont comme en aval dans une économie de précarité par
l'éclosion d'une multitude de petites activités rémunératrices, qui procurent à
leurs propriétaires, la satisfaction de leur besoin et l’emploi massif des femmes.
Cette étude s’inscrit comme une contribution riche d’enseignement pour les
nouvelles stratégies de l’emploi et de réduction de pauvreté dans la province du
Katanga.
- 114 -
Résumés des exposés du troisième atelier (2 décembre 2010)
Aspects sociaux, juridiques & patrimoniaux
Traçabilité des minerais en RDC: la part du droit
Jean-Paul Segihobe*
Université de Kinshasa - UNIKIN (RDC)
* [email protected]
Si les activités humaines ont toujours produit des traces, celles liées à
l’exploitation et à la commercialisation des minerais de la République
démocratique du Congo présentent des caractéristiques dont la mesure de toute
leur portée n’est pas encore suffisamment saisie par le droit. Sur le plan
quantitatif, elles constituent de nos jours un phénomène inédit et comme
l’argumentaire développé dans le « Rationale » de ce Colloque le dit : « En plus
d’un siècle, l’extraction est passée d’un stade industriel modeste à un stade industriel
massif, puis à une atomisation de mines, carrières et fonderies artisanales, au sortir de la
Guerre civile et à la faveur de l’effondrement des grandes compagnies nationalisées ».
Alors que dans l’environnement numérique, le moindre acte de
communication est une écriture, entraînant une multiplication exponentielle des
traces, dans le monde des affaires, particulièrement dans le secteur minier en
RDC, le principe est de ne pas laisser de traces1, c'est-à-dire ne pas communiquer
toutes les données liées à la nature et la quantité des minerais extraits et
commercialisés. L'exception est de transmettre moins de détails possibles à
l’administration minière lorsque celle-ci essaie de faire son travail sans être sous
une influence quelconque. Du coup, la question de l’archive se pose avec acuité.
Peut-il exister des archives dignes de ce nom dans le secteur minier lorsque les
traces laissées par les exploitants miniers ne constituent pas le flux susceptible de
permettre de vérifier l’itinéraire emprunté par l’ensemble des minerais produits
par le sous-sol congolais. Dans un pays où la technologie utilisée date des temps
ataviques, la traçabilité a-t-elle la chance de s’effectuer véritablement tant il est
vrai que cela requiert des moyens modernes d’information et de communication
pour suivre en temps réel la situation matérielle, commerciale, juridique et finale
de chaque minerai exporté de la RDC par exemple ? Pourtant, la traçabilité
représente aujourd’hui des enjeux économiques et politiques majeurs. Elle est au
cœur des stratégies de pouvoir pour les entreprises minières, les exploitants
artisanaux comme pour la RDC ainsi que les États concernés par la
commercialisation des minerais congolais. Les données relatives à la quantité et
au contrôle des substances minérales ont non seulement une valeur d’usage et
1
Arnaud & Merzeau (2009). Hermès ; 53 : p. 9
- 115 -
Résumés des exposés du troisième atelier (2 décembre 2010)
Aspects sociaux, juridiques & patrimoniaux
marchande, mais aussi leurs dispositifs normatifs, appliqués de manière sérieuse,
constituent un arsenal on ne peut plus capital dont se servirait le Congo, à
travers ses compétences régaliennes, pour exiger la juste valeur des produits que
génère l’exploitation minière sur son territoire.
La présente réflexion essaie d’indiquer la part que réserve le droit congolais à
la question de la traçabilité à travers une analyse des dispositions du Code2 et du
Règlement3 miniers. Un regard sur la pratique sur terrain nous poussera à tirer
des conclusions, certes provisoires, autour de la difficile application de la loi dans
le contexte congolais et de conjecturer sur un tiers ordre dont l’existence ne
profite évidemment pas au peuple de cet État.
2
Journal Officiel, numéro spécial, 15 juillet 2002. Voir également Les Codes Larcier. République
Démocratique du Congo. Tome III, Droit commercial et économique, vol. 2, Larcier/Afrique
Editions, 2003, pp. 593 et s
3
Journal Officiel, numéro spécial, 1er avril 2003
- 116 -
Résumés des exposés du troisième atelier (2 décembre 2010)
Aspects sociaux, juridiques & patrimoniaux
Accroître les contributions du secteur minier
développement : une occasion manquée ? (Katanga)
industriel
au
Elisabeth Caesens*
Carter Center (USA)
* [email protected]
Le Centre Carter se penche depuis plusieurs années sur la contribution des
entreprises minières au développement en RDC, en particulier celles de la région
cuprifère du Sud-Katanga. Notre travail se concentre sur des apports moins
visibles que les projets sociaux que les entreprises dotent de leur logo : les flux de
revenus versés au trésor public. Selon le modèle occidental repris dans le Code
Minier congolais de 2002, les contributions fiscales devraient en effet constituer
l’apport majeur du secteur industriel au développement. L’exposé identifie
quelques obstacles majeurs qui empêchent que ce principe ne devienne réalité.
Pour que les contributions fiscales au budget étatique se traduisent en
développement, il y a une série de présupposés, tels des contrats équitables
permettant à l’État de recouvrer une part des bénéfices, une transparence dans la
collecte d’impôts, une gestion et exécution adéquate du budget. Des conditions
moins qu’évidentes en RDC. En effet, les contrats léonins ont formé une pratique
largement répandue, l’évasion fiscale est la règle, le budget annuel en résultant
dérisoire. Néanmoins, les dernières années, l’on pouvait espérer un certain
progrès. Le boom minier promettait de nouvelles recettes, les « revisiteurs » des
contrats promettaient d’équilibrer la distribution des revenus découlant des
contrats, l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE)
s’ancrait petit à petit, l’allègement de la dette libérerait une partie du budget.
Toutefois, malgré les espoirs initiaux, l'aboutissement du processus
revisitation fut plus que décevant, avec des renégociations secrètes, des résultats
précis non publiés et, plus important, la conclusion de nouveaux contrats léonins
avec des entrepreneurs de l'ombre. Usant des vices d'anciens contrats pour en
signer des nouveaux non moins vicieux, les gouvernants semblent instaurer un
cycle qui risque d’endetter lourdement ce pays qui vient d’atteindre le point
d’achèvement pour l’allégement de la dette. C’est un risque d’autant plus
important que le peu d’entrées dans le budget étatique est maintenant convoité
par des fonds vautours, qui se spécialisent avec grande efficacité dans le
recouvrement d’anciennes dettes que l’on croyait irrécouvrable. Enfin, le premier
rapport ITIE n’a mène à aucun plaidoyer de la société civile pour élucider les
- 117 -
Résumés des exposés du troisième atelier (2 décembre 2010)
Aspects sociaux, juridiques & patrimoniaux
fosses fiscaux identifies, par manque de vulgarisation du régime fiscal en
vigueur.
Dans ce contexte, le travail du Centre Carter a pour but de mieux comprendre et
faire comprendre ces sujets à première vue techniques mais non moins
nécessaires pour un meilleur monitoring du secteur minier industriel en RDC.
Sans une bonne compréhension de problématiques tels les contrats et les taxes,
par une base suffisamment large d’administrateurs, parlementaires et acteurs de
la société civile, la majeure contribution des industriels au développement risque
en effet de rester perpétuellement illusoire.
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Résumés des exposés du troisième atelier (2 décembre 2010)
Aspects sociaux, juridiques & patrimoniaux
Mapping social en relation avec les ressources du Kivu
Raf Custers1 & Jeroen Cuvelier2
1
GRESEA (Belgique)
IPIS (Belgique)
* [email protected]
2
Dans cette contribution, les intervenants se focalisent sur les relations sociales
dans le secteur minier du Sud-Kivu. Custers et Cuvelier dépeignent les relations
entre travailleurs, communautés et entrepreneurs dans les zones minières. Les
situations de l’exploitation artisanale et celle de l’exploitation (pré-)industrielle
seront abordées.
Dans le premier cas il s’agit d’une exploitation de cassitérite dans le Territoire
de Kalehe. Cette mine a été exploitée par une entreprise étrangère. Les
représentants de la société ont été chassés parce qu’ils ne payaient pas les
travailleurs. Depuis lors les creuseurs artisanaux exploitent la mine pour leur
propre compte.
Dans le deuxième cas les relations entre plusieurs villages et un projet
industriel d’exploitation d’or dans le Territoire de Mwenga sont résumées. Ces
relations sont conflictuelles, à cause de déplacements de hameaux, la perte
d’emplois artisanaux, un manque de clarté sur les activités exploratrices en cours
et une brouille politico-familiale de longue date.
À partir de ces cas, les intervenants se demandent si la forme
organisationnelle de la coopérative pourrait renforcer travailleurs ou
communautés voisines dans leurs revendications. La question est d’actualité
puisque le gouvernement congolais encourage la formation de coopératives,
puisque ce type d’organisation assurerait le droit de l’exploitation aux creuseurs,
puisqu’il permettrait aux travailleurs d’exécuter leur travail dans des
circonstances saines et sûres, de s’imposer aux acheteurs de minerais et d’ainsi
augmenter leurs revenus.
Dans la pratique, il n’est pourtant pas simple pour les creuseurs de se
constituer en coopérative. L’organisation du travail met les creuseurs individuels
en compétition continue et nombreux sont les exemples où des coopératives ont
été abusées par des dirigeants pour leur enrichissement personnel.
Cuvelier (2010). Natural resources in the Great Lakes region, Basingstoke: Palgrave
MacMillan Ltd (forthcoming).
Geenen & Custers (2010). Annuaire de l’Afrique des Grands Lacs 2010.
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Résumés des exposés du troisième atelier (2 décembre 2010)
Aspects sociaux, juridiques & patrimoniaux
Incidence de l’exploitation artisanale des matières précieuses sur
l’agriculture dans la Province Orientale
Grégoire Mombi*
Université de l’Uélé (RDC)
* [email protected]
Au terme de la conférence de la Jamaïque en 1976, la démonétisation de l’or et
d’autres métaux précieux ne fut pas sans conséquence économico-monétaire
dans beaucoup de pays du monde qui disposaient d’énormes potentialités en ces
ressources minières. En fait, si dans les pays industrialisés, des usines
d’extraction et de transformation de ces matières précieuses furent
immédiatement construites au lendemain de ladite conférence, la situation se
présenta autrement dans la plupart des pays sous-développés ne disposant pas
d’assez de capitaux pour construire des usines.
C’est dans ces conditions qui succédèrent la crise due à la mesure politicoéconomique dite de « zaïrianisation » dans le pays, exacerbées par les chocs
pétroliers de 1973 et de 1979 sur le plan mondial que le gouvernement congolais,
en 1982, libéralisa l’exploitation artisanale des matières précieuses.
La littérature disponible en ce domaine aborde déjà les aspects fiscal,
éducationnel, juridique et environnemental de l’exploitation artisanale des
matières précieuses ainsi que son impact sur le développement socioéconomique
de la région. À la différence des études précédentes, celle-ci examine un aspect
particulier, à savoir l’incidence de cette exploitation sur le secteur agricole ainsi
que des stratégies et actions sociales à mener pour la prise en charge de la
population vulnérable vivant dans cette zone constituée principalement des
enfants et femmes.
En effet, l’économie de la Province Orientale et plus particulièrement celle de
la région de l’Uélé reposait essentiellement sur la culture du coton et celle du
café, jusque dans les années 1980. Depuis cette période, la production agricole ne
cessa de baisser installant la pauvreté dans toute la région. Désormais, cette
province évolue dans un contexte de désarticulation sectorielle et d’enclavement
grevant son économie. Les produits agricoles, source principale de revenu pour
les femmes, se trouvent défavorisés faute de voies d’évacuation donnant
l’occasion à un détournement massif de la main-d’œuvre agricole vers le secteur
artisanal d’exploitation minière dont le produit ne nécessite pas un coût élevé de
transport.
- 120 -
Résumés des exposés du troisième atelier (2 décembre 2010)
Aspects sociaux, juridiques & patrimoniaux
En plus, il est important de relever le fait que l’exploitation minière dans la
Province Orientale (troisième province minière du pays) est contextuellement
différente de celle observée dans d’autres provinces. En fait, dans d’autres
provinces, non seulement la production est plus industrialisée qu’artisanale,
mais encore faut-il préciser que l’exploitation industrielle a précédé l’exploitation
artisanale.
Aussi, y a-t-il un nombre important (environ 60) de carrières d’exploitation
artisanale d’or et de diamant dans la Province. Et pourtant, il y règne un déficit
organisationnel aussi bien du côté de la production que de la commercialisation
de ces matières précieuses. Or, l’organisation et l’industrialisation de
l’exploitation minière rendraient importante sa contribution à la formation du
Produit Intérieur Brut (PIB) et au financement des dépenses publiques.
Ces aspects pertinents soulevés par l’exploitation artisanale des matières
précieuses dans la région en ce moment crucial de la décentralisation du pays,
méritent une analyse économique intersectorielle à part entière accompagnée des
actions concrètes visant à prendre en charge les populations vulnérables qui y
vivent à l’effet d’enclencher un processus de développement socio-économique.
C’est de cette contraction de la production agricole doublée de la
désarticulation des secteurs économiques, des problèmes et injustices sociaux
que l’exploitation soulève et du contexte particulier de cette activité dans la
région que portera notre contribution où l’on cherchera à répondre aux questions
du genre :
- Pourquoi la population se concentre-t-elle plus dans le secteur minier
artisanal que dans d’autres secteurs économiques ?
- Quelle est l’incidence de l’exploitation artisanale des matières précieuses
sur la vie de la population vulnérable constituée des enfants et femmes,
d’une part, et sur les autres secteurs économiques notamment
l’agriculture, d’autre part ?
- Quelles sont les stratégies à mettre sur pied et en œuvre en vue de la
prise en charge socio-économique de la population vulnérable et d’une
bonne articulation des secteurs économiques à l’effet d’enclencher le
développement socio-économique de la région ?
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Résumés des exposés du troisième atelier (2 décembre 2010)
Aspects sociaux, juridiques & patrimoniaux
Programme d’action de l’OIT au Katanga
Eddy Laurijssen*
Organisation Internationale du Travail - OIT
* [email protected]
L’objectif majeur de l’action de l’OIT en RDC se situe dans le cadre de la
promotion mondiale du Travail Décent. Les 4 dernières années, L’OIT a
fortement intensifié ses activités dans la Province du Katanga à cause du sérieux
déficit de travail décent dans les secteurs des mines et de la métallurgie et un
manque de réponse appropriée des structures institutionnelles qui devraient
faire face à la situation. Ainsi, son programme d’action au Katanga est structuré
autour de 4 axes interdépendants qui sont l’amélioration des conditions de
travail, le renforcement du dialogue social, l’organisation des exploitants
artisanaux ou creuseurs en coopératives et la sensibilisation nationale et
internationale sur les enjeux de la responsabilité sociale des entreprises du
secteur minier.
Les normes internationales du travail
La RDC a ratifié les 8 Conventions de l’OIT qui concernent les 5 normes
fondamentales du travail (travail des enfants ; travail forcé ; discrimination en
matière d’emploi ; liberté d’association ; négociation collective). Cependant,
l’application effective de ces Conventions pose problème dans de nombreux
domaines et le BIT met à disposition des moyens considérables, dans le cadre de
son programme de coopération technique, pour remédier à cette situation
(surtout à propos du travail des enfants et la liberté syndicale). D’autres
Conventions qui font l’objet de programmes d’assistance du BIT sont celles
concernant la sécurité et santé au travail ; l’inspection et l’administration du
travail ; la formation professionnelle.
Projet BIT-Belgique au Katanga
Avec l’assistance financière du Ministère de Affaires Etrangères de la Belgique, le
BIT a réalisé un projet de 3 ans (2007-2009) intitulé « La gouvernance dans les
mines du Katanga pour la promotion du Travail Décent ». Dans le cadre de ce
projet, le BIT a réalisé un nombre d’études ; d’ateliers de formation ; d’ateliers de
réflexion politique et stratégique ; ainsi que des directives d’experts adressées
- 122 -
Résumés des exposés du troisième atelier (2 décembre 2010)
Aspects sociaux, juridiques & patrimoniaux
aux autorités compétentes qui ont contribués aux développements et aux
objectifs suivants dans le secteur minier katangais :
- L’amélioration directe des conditions de travail des travailleurs
artisanaux ; la reconnaissance par les entrepreneurs et des négociants que
des meilleures conditions de travail contribuent à la productivité et à un
meilleur climat d’investissement dans le secteur ;
- organisation, structuration et formalisation des groupes de creuseurs et
négociants en structures économiques de biens et de services, notamment
des coopératives ;
- une meilleure structuration et un fonctionnement plus efficace des
organismes d’encadrement (EMAK, SAESSCAM, CMK, Administration
provinciale des Mines, Intersyndicale du Katanga) ;
- la responsabilisation sociale des entreprises minières vis-à-vis de leurs
travailleurs et des communautés locales dans le développement du
secteur des mines ;
- la mise en place de cadres de concertation et de coordination sociales du
secteur des mines, spécifiques aux entreprises structurées et aux mines
artisanales respectivement.
Après la conclusion du projet en septembre 2009, le suivi des actions est
assuré par les structures et les partenariats mis en place.
Actions futures
Au-delà de la continuation de ses actions déjà entamées et dans le cadre de son
initiative pour un Pacte Mondial pour l’Emploi, le BIT se mobilise actuellement
aux cotés de ses partenaires nationaux en RDC pour mieux appréhender les
impacts de la crise sur l’emploi dans la zone minière Lubumbashi-LikasiKolwezi, en atténuer les effets et mettre en place les bases d’une reprise
économique créatrice d’emplois. L’accent de ce nouveau programme d’action
sera mis sur la promotion de l’emploi des jeunes et sur l’appui au
développement des micro-PME.
- 123 -
Résumés des exposés du troisième atelier (2 décembre 2010)
Aspects sociaux, juridiques & patrimoniaux
Travail des enfants dans les mines au Katanga
Christophe Grasser*
Groupe One (Belgique)
* [email protected]
L’exploitation minière artisanale est très importante au Katanga et constitue une
source de revenus significative pour un grand nombre de ménages. Avec
l’agriculture, il s’agit du principal moyen de subsistance dans la province. Le
nombre de creuseurs artisanaux au Katanga est estimé entre 200.000 et 250.000.
La grande majorité des travailleurs sont des hommes, jeunes pour la plupart
(moins de 30 ans), vivant dans les communautés locales avoisinant les zones
d’exploitation. On y dénombre un nombre important d’enfants (nombre estimé à
+/- 1/3 de l’ensemble des creuseurs, soit environ 40000 enfants creuseurs).
Beaucoup ont quitté l’école ou ont abandonné l’agriculture pour devenir
creuseur. Les enfants travaillant dans les mines et carrières artisanales se
répartissent principalement entre les sites de Lubumbashi, Kipushi, Likasi,
Kambove, Kolwezi, Kakanda, Manono, Kalemie, etc.
L’exploitation minière artisanale se fait souvent au mépris des dispositions du
Code Minier et les conditions d’exploitation ne respectent pas les droits de
l’enfant les plus fondamentaux. Les enfants, au même titre que les autres
mineurs, travaillent dans des conditions dangereuses sans mesures de protection
ou de sécurité à cause, principalement, du manque d’alternative d’emplois ou de
revenus. Dans certaines mines, la présence d’uranium augmente les risques pour
la santé des enfants, ainsi que pour l’environnement. Outre la présence d’enfants
creuseurs, on remarque de plus en plus d’enfants, en particulier des filles,
travaillant sur les sites pour préparer la nourriture des creuseurs, rendre de
menus services et se prostituer.
La question du travail des enfants dans les mines en RD Congo a longtemps
été négligée. On observe cependant depuis quelques temps une prise de
conscience de l’ensemble des acteurs actifs dans la province du Katanga et
l’émergence de certaines initiatives. On remarque ainsi une arrivée massive de
multiples acteurs de la coopération bilatérale et multilatérale. Avec la première
phase de son projet, Groupe One a donc joué un rôle de « pionnier » en ayant
attiré l’attention de la communauté nationale et internationale sur les enjeux
sociaux et environnementaux de l’industrie extractive en RDC.
- 124 -
Résumés des exposés du troisième atelier (2 décembre 2010)
Aspects sociaux, juridiques & patrimoniaux
Projet de Contribution à l’amélioration de la gouvernance des
ressources minière au Katanga, RDC
Hervé Lisoir*
Fondation Roi Baudouin (Belgique)
* [email protected]
Le présent projet a été soumis à la Fondation Roi Baudouin (FRB) en 2007 par
l’ « Alliance pour refonder la gouvernance en Afrique » (Alliance), en partenariat
avec ses alliés en Afrique centrale, dont le « Service d’Appui au Développement
régional intégré » (SADRI), ONG congolaise basée à Lubumbashi, Katanga. Le
projet reçoit également un appui technique et méthodologique de l’ONG
internationale Groupe One. La zone d’intervention est située à Likasi et à
Kambove, zones d’importance minière et de concentration des réserves connues.
Le projet est financé par la FRB avec le soutien de Trust Africa, une fondation
africaine basée à Dakar.
Le projet part du constat d’une large absence de concertation entre les acteurs
dans le secteur minier au Katanga pourtant très conflictuel (rapports de force
entre entreprises privées, institutions étatiques et société civile). Il ambitionne la
mise en place de dispositifs de concertation, le renforcement des capacités de
négociation des populations et le renforcement des capacités de coordination des
autorités locales. Dès lors, depuis décembre 2008, différents instruments ont été
développés afin d’atteindre :
- La diffusion et l’application du principe d’équité dans le développement
du secteur minier ;
- La mise en place d’une dynamique multi-acteurs inclusive ;
- La mise en œuvre de stratégies de plaidoyer en direction des acteurs de
la gouvernance minière ;
- La diffusion de propositions novatrices sur les modes alternatifs de
gouvernance dans le secteur.
Description du projet
1. Montant et période : 230.000 euros, de décembre 2008 à décembre 2010.
2. Objectif général : Amélioration de la gouvernance des ressources minières
et du développement économique et social dans la province du Katanga.
3. Objectifs spécifiques :
- 125 -
Résumés des exposés du troisième atelier (2 décembre 2010)
Aspects sociaux, juridiques & patrimoniaux
- Les acteurs locaux actifs dans le secteur minier ont élaboré et mis en
œuvre une vision stratégique commune de la meilleure gouvernance des
ressources minières au Katanga fondée sur les principes de participation
active des communautés, de bénéfices partagés et de gestion durable de
leurs activités ;
- La transparence dans le secteur minier au Katanga est améliorée par le
renforcement de la coordination et de la capacité des acteurs non-étatiques
dans le contrôle de l'exploitation et du commerce des ressources.
4. Les bénéficiaires directs sont :
- Les organisations de la Société Civile qui bénéficient d’un appui direct
du projet ;
- Les représentants et agents des pouvoirs publics locaux.
Rôles des partenaires
1. Grâce au financement de la FRB, différents acteurs interagissent dans la
mise en œuvre du projet.
2. La Coordination interrégionale de l’Alliance est le responsable final de la
bonne gestion des fonds et de l’atteinte des résultats. Tandis que la Coordination
Régionale de l’Alliance en Afrique centrale s’occupe des activités de lobbying et
de plaidoyer au niveau régional, notamment au travers de son point focal en
RDC.
3. SADRI est en même temps partenaire et bénéficiaire. SADRI assure
l’exécution technique de la prestation au Katanga. Un Chef de projet coordonne
la mise en œuvre opérationnelle de toutes les activités conduites au Katanga.
SADRI est garant du respect des clauses de collaboration par les bénéficiaires
directs du projet.
4. Les ONG/réseaux de la société civile et les populations riveraines
contribuent à la bonne marche du projet en apportant leurs contributions, par la
collecte objective et rigoureuse des données, en capitalisant l’expertise, les outils
et les matériels ainsi que les moyens qui leur sont fournis par le projet.
5. Groupe One agit pour le compte de la Fondation Roi Baudouin en tant
que structure de suivi technique
- 126 -
Résumés des exposés du troisième atelier (2 décembre 2010)
Aspects sociaux, juridiques & patrimoniaux
Principales activités
1. Pour la mise en œuvre initiale du projet : reformulation du projet et des
formations aux outils méthodologiques ; redéfinition de la zone expérimentale et
mise en place des espaces de concertation que sont le Cadre de Concertation
locale,
la
plateforme
des
OSC/mines
et
le
comité
paritaire
(BIT/PNUD/Projet/autorités provinciales).
2. Dans le cadre de la formulation de modes alternatifs de gouvernance du
secteur minier : élaboration d’une étude de profils du secteur minier au Katanga ;
test d’un modèle de processus de planification locale du développement (PLD)
(collecte de la « parole des acteurs » et organisation d’ateliers d’analyse
transversale).
3. Dans le cadre du renforcement des capacités des communautés et des
acteurs locaux : simplification du code minier en vue de la constitution d’un
guide d’animation ; conscientisation des populations.
4. Perspectives : outre la consolidation des dynamiques amorcées, des
activités de plaidoyer et de lobbying aux plans national, régional et international
et la diffusion des idées.
- 127 -
Résumés des exposés du troisième atelier (2 décembre 2010)
Aspects sociaux, juridiques & patrimoniaux
Diamant et déperdition scolaire dans la ville de Kisangani.
Pour une application optimale de la politique de « Mining Stewardship
Council1» à l’échelle locale
Joël Lisenga Bolila*
Université de Kinshasa - UNIKIN (RDC)
* [email protected]
Lors d’une enquête réalisée par la VVOB dans les écoles primaires et secondaires de la
ville de Kisangani, l’inspectrice provinciale principale de l’Enseignement Primaire et
Secondaire déclare : « la ville de Kisangani est confrontée aujourd’hui à une grave
déperdition scolaire engendrée par le boom et/ou la découverte des gisements de diamant
dans les localités situées dans sa périphérie. Depuis 1990, à chaque jour qui passe, nous
faisons face à une diminution sensible de nombre d’élèves et d’enseignants qui
abandonnent l’école pour rejoindre les « carrières » d’exploitation de diamant qui
entourent la ville (…)2.
Il est évident que la découverte spontanée et l’exploitation artisanale des
différents types de gisements miniers dans les entités administratives (districts,
Villes, localités, Provinces…) de la R.D. Congo engendre aujourd’hui nombre de
conséquences néfastes tant sur les écosystèmes locaux que sur les organisations
sociales locales. Le secteur éducatif en général et l’enseignement primaire et
secondaire en particulier semble être le plus touché par les retombées négatives
de ce boom minier à travers le pays. C’est à juste titre que Etukumalo Inola3 note
que : l’exploitation artisanale des ressources minières en RDC en général et dans
la Province Orientale en particulier, dans un contexte de crise socio-économique
1
Mining Stewardship Council : pour une gestion responsable des mines et /ou minerais. Nous
nous inspirons du concept belge de « Forest Stewardship Councill » (pour une gestion
responsable des forêts) que nous essayons d’appliquer dans le secteur minier ou mieux dans le
secteur du diamant à Kisangani. Autrement dit, il s’agit de proposer un modèle de politique
d’exploitation minière qui profite non seulement au commerçant et à l’utilisateur final, mais aussi
à la population locale ou aux entités locales d’où sont extraits ces minerais.
2
VVOB-Belgique (représentation RDC-Kinshasa) : Rapport de l’enquête sur l’étude d’impact
pour supporter le programme de la VVOB en R.D C. Contribution à l’amélioration de la qualité
de l’enseignement primaire et secondaire agricole, décembre 2009.
3
Etukumalo Inola (2009). La position géostratégique de la Province Orientale et son poids dans
la politique congolaise. Du 30 juin 1960 au 06 décembre 2006, Thèse de doctorat en histoire,
Faculté des Lettres, UNIKIS, p.278.
- 128 -
Résumés des exposés du troisième atelier (2 décembre 2010)
Aspects sociaux, juridiques & patrimoniaux
de cette ère post-conflit, a porté un coup dure au secteur éducatif. 2/4 des jeunes
ont déserté le chemin de l’école pour se faire « ndjengeneurs 4 (…) ».
La ville de Kisangani en constitue une illustration éloquente. En effet, depuis
la découverte des gisements de diamant dans la périphérie et/ou les localités
environnantes de cette ville (Mambo, Banalia, Lolima, Bavandomo, etc.) au début
des années 1990, les établissements d’enseignements primaires et secondaires
font face à une érosion remarquable des élèves voire des enseignants qui, face à
la démission presque tacite de l’État à assurer une gestion rationnelle de ce
secteur et, à l’évidence du phénomène « prise en charge des enseignants par les
parents, préfèrent trouver refuge dans les mines de diamant pour exercer
quelques métiers de survie (creuseurs, porteurs). Ponea note à ce sujet que : « les
activités d’exploitations minières dans les différentes carrières de diamant situées
dans la périphérie de Kisangani, ont réussi à recruter ou mieux à enrôler un
nombre important de jeunes à l’age scolaire que ne l’avaient réussies les
différentes rébellions qui se sont succédées dans cette ville martyrs depuis
1997 »5.
Par ailleurs, il apparaît de ce qui précède que le mode de gestion, par la
gouvernance locale et/ou publique, de quelques recettes (taxes) générées par
cette ressource minière, est loin de contribuer ou de pallier aux différents
problèmes de développement (notamment celui lié à la scolarisation des jeunes)6
qui se posent dans cette entité urbaine. Toutes les initiatives dans cette optique,
par le truchement des impôts ou certaines taxes (locales) destinées à renflouer les
caisses de l’État, sont souvent étouffées par le fait que la négoce s’effectue
directement et très souvent de façon illicite, entre les firmes internationales
acheteuses des diamants (souvent représentées par des expatriés libanais) et les
autorités publiques qui se servent à la source.
Notre préoccupation centrale dans cette étude consistera, non seulement à
inventorier les retombées négatives provoquées par de cette exploitation asociale
de diamant à Kisangani, mais aussi et surtout, proposer quelques axes ou pistes
des solutions susceptibles d’aider à sa meilleure exploitation (une exploitation à
visage humain). Autrement dit, une exploitation qui profitera à toutes les
catégories sociales engagées dans le processus d’exploitation : de la population
4
Expression tirée de l’argot populaire à Kisangani pour désigner les jeunes creuseurs de diamant
ainsi que l’ensemble des comportements ostentatoires qui les caractérisent.
5
Ponea (2009). Guerres et circulations des élites politiques en Province Orientale de la
République Démocratique du Congo. 1997 à 2003, Mémoire de DES en sciences politiques,
FSSAP, UNIKIS, p.35.
6
Notons cependant que la province orientale en général et la ville de Kisangani en particulier
compte parmi les entités où le problème de la scolarisation des jeunes se pose avec acuité.
- 129 -
Résumés des exposés du troisième atelier (2 décembre 2010)
Aspects sociaux, juridiques & patrimoniaux
ou l’entité locale de production à l’utilisateur final. C’est le sens que nous
donnons, dans cette réflexion à l’expression « Mining Stewardship council à
l’échelle locale ».
- 130 -
Résumés des exposés du troisième atelier (2 décembre 2010)
Aspects sociaux, juridiques & patrimoniaux
Activités chinoises dans le secteur minier en RDC
Johanna Jansson*
Institut Société et Globalisation, Université de Roskilde (Danemark)
* [email protected]
Cette présentation a comme questions de recherche de décrire l’origine, le
caractère et l’ampleur des activités chinoises dans le secteur minier en RDC et de
déterminer quels ont été les impacts nationaux et locaux de ces activités jusqu’à
aujourd’hui.
Les conclusions présentées sont tirées des données rassemblées pendant mes
recherches sur le terrain à Kinshasa et à Lubumbashi en 2008 et 2009, ainsi que
des données secondaires (articles scientifiques et journalistiques, données
statistiques, etc.) Pour mes recherches sur le terrain (financées par la Fondation
Rockefeller, l’Institut Revenue Watch et l’Initiative sur la Transparence des
Industries Extractives (ITIE)), la méthode principale pour le rassemblement des
données a été des entretiens semi-structurés avec des parties prenantes chinoises,
congolaises et occidentales.
Les trois facettes des activités actuelles chinoises dans le secteur minier en
RDC sont les suivantes: 1) activités menées par le gouvernement chinois ; 2)
investissements privés incités par le marché ; et 3) le commerce des minerais
entre la RDC et la Chine. Ces phénomènes différant l’un de l’autre, il est
nécessaire de les évaluer séparément (voir tableau suivant).
- 131 -
Résumés des exposés du troisième atelier (2 décembre 2010)
Aspects sociaux, juridiques & patrimoniaux
Activités menées
par le
gouvernement
chinois
Investissements
privés incités par
le marché
Le commerce des
minerais entre la
RDC et la Chine
Origine
Caractère
Ampleur
Impact
La stratégie du
gouvernement chinois
pour assurer le futur
accès aux matières
premières, ainsi que
pour faire avancer
son image
internationale.
Investissements des
infrastructures,
financés par des prêts
concessionnels,
offerts en troc contre
des concessions du
cuivre et du cobalt au
Katanga.
Si cet accord est
exécuté comme
prévu, l’ampleur sera
importante. 10.6
million tonnes de
cuivre et 626 619
tonnes de cobalt
seront échangées
pour 3 milliards $US
d’infrastructure et 3
milliards $US
d’investissements
miniers.
Etant donné que cet
accord est à long
terme et n’a pas
atteint la phase
exécutive, il est
difficile d’apprécier
les impacts à ce stadeci. Les modalités du
contrat ont été
modifié selon les
exigences du FMI en
août 2009, des projets
d’infrastructure pour
500 millions $US sont
en exécution, mais
l’étude de faisabilité
sur les concessions
minières n’a pas
encore été approuvé.
La compétition féroce
dans le marché
chinois incite des
entrepreneurs chinois
à chercher des
possibilités à
l’étranger. A partir de
2005, des
entrepreneurs privés
chinois ont
commencé à identifier
des opportunités dans
le secteur minier
congolais.
Des investissements à
petite et à moyenne
échelle par des
entrepreneurs privés
chinois et quelques
filiales des
compagnies étatiques
chinoises.
La majorité des
opérations sont des
fonderies et des
comptoirs, mais aussi
quelques opérations
minières.
L’ampleur était
importante avant la
crise mondiale.
Jusqu’à 2009, autour
de 70 compagnies
privées chinoises
étaient actives au
Katanga. Maintenant,
la plupart de ces
compagnies ont
fermé.
Ces compagnies
chinoises ont été
critiquées pour leur
comportement en
tant qu’employeur et
au niveau du
comportement
environnemental. Sur
le côté positif la
création des emplois
par les compagnies
chinoises pour la
population locale a
été mentionnée.
La globalisation de
l’économie mondiale
et l’augmentation du
besoin chinois des
matières premières.
Pour la plupart, la
RDC exporte des
matières premières
(cobalt et cuivre) et
importe les biens de
consommation.
Ce commerce a
augmenté de façon
significative ces
dernières 10 années,
notamment au niveau
des exportations
congolaises du cobalt.
Ce commerce,
comme tout
commerce structuré
de façon
déséquilibrée, risque
de renforcer le rôle
inférieur de la RDC
dans la division
internationale du
travail en tant que
fournisseur des
matières premières.
Les trois facettes des activités actuelles chinoises dans le secteur minier en RDC.
- 132 -
Résumés des exposés du troisième atelier (2 décembre 2010)
Aspects sociaux, juridiques & patrimoniaux
IMF-China-DRC arm wrestling. The revision of the Chinese agreements
in the DRC
Stefaan Marysse* & Sara Geenen*
Universiteit Antwerpen - UA (Belgium)
* [email protected] and [email protected]
In December 2008, we presented a poster on the “Chinese-Congolese Protocole of
Agreement”. We concluded that the agreement represented a purely commercial
loan with high interest rates, which held considerable risks for the Congolese
government. While addressing some real and urgent needs (infrastructure
works), the terms of reimbursement and tax exemptions were likely to have a
negative impact on Congo’s long term development.
Also the international donor community and especially the IMF voiced their
concerns. They argued that the agreement could lead to a new debt cycle. The
IMF was actually monitoring the programme of the Congolese government that
would lead to the decision point in the HIPC program and wipe out most of the
outstanding debts. The ‘completion point’ was due to be reached, if conditions of
(macro economic) governance were met, by June 2010. If through this new deal
with the Chinese a new debt cycle was set in motion, then the whole effort of
debt alleviation would be destroyed.
In this poster we demonstrate how the IMF, although not a party in this deal,
was the only stakeholder who has been able to curb and change substantially the
conditions of the agreement. We show which elements have been changed, and
what this means. We discuss furthermore whether this ‘triangular arm
wrestling” is to the benefit of Congolese development.
- 133 -
Perspectives
Collines de Tenke (Katanga, RDC).
Perspectives
La matière que nous fournissent les scientifiques qui ont participé au Colloque
alimente une série de constats alarmants : le secteur minier industriel – le seul
qui génère un revenu bénéficiant à l’État – tourne au ralenti, l’environnement des
affaires se dégrade, l’environnement et la biodiversité sont attaqués, mais surtout
le peuple congolais est en grande souffrance. Pour ce qui concerne le seul secteur
minier, le constat est accablant : exploitation, travail harassant, risques liés à
l’activité, violence entre groupes de travailleurs, malnutrition et maladie sont le
lot des creuseurs.
Un colloque comme celui de Tervuren se base sur des données et des constats
objectifs : il ne nous appartient pas de poser des appréciations politiques, mais
bien de tenter de dégager des perspectives de solutions, basées sur des faits.
Les ressources minérales de la RDC sont un atout potentiel pour le
développement du pays, c’est un fait. La RDC possède 10 % des réserves
mondiales en cuivre et 33 % des réserves mondiales en cobalt et en coltan. Elle
possède aussi des réserves appréciables en diamants, cassitérite, or, argent,
wolframite et uranium. Enfin, il semble de plus en plus avéré qu’elle ait aussi un
potentiel pétrolier significatif.
Un fait que l’on peut confronter durement à un autre fait, récemment publié
par un consortium d’ONG allemande, irlandaise et américaine : de 1990 à 2010, le
Global Hunger Index (GHI), un indice agrégé de la malnutrition a progressé de
66 % en RDC – un triste record mondial.
Le but n’est pas ici de se retrancher derrière des étiquettes intellectuelles
commodes : « malédiction des ressources » (la « resource curse » des auteurs
anglo-saxons), « situation de post-conflit », « pays pauvre très endetté » (PPTE),
mais bien de tenter de toucher du doigt des mécanismes et des points de
blocages plus précis. Pourquoi, avec un potentiel minier qui permettrait de
générer assez de richesses pour réduire significativement la pauvreté, la RDC
reste-t-elle ainsi enlisée ?
Un des problèmes majeurs du secteur minier de la RDC est le rôle ambigu et
ambivalent de l’État. En termes clairs : le manque de visibilité et de crédibilité de
l’État congolais comme acteur responsable dans le secteur minier est un point
crucial. La cote de confiance des marchés internationaux dans le partenaire État
congolais est, fin 2010, au plus bas. La place du pays dans le classement « Doing
Business » de l’International Finance Corporation (groupe Banque Mondiale) : 182e
sur 183 pays, est là pour attester ce fait. La volonté de regagner des places dans ce
classement est affichée par le pouvoir, mais des mots ne suffisent pas à rassurer
les marchés. Des actes concrets, comme par exemple un recul effectif de la
- 135 -
Perspectives
corruption ou des négociations équitables mettant un terme à la
cauchemardesque « Revisitation des Contrats », feraient plus que n’importe quel
discours.
La restauration de l’État de droit sur l’ensemble du territoire est un prérequis
absolu à tout solution structurelle pour le secteur minier. Cela veut dire aussi que
les mandataires et agents de l’État se comportent en tant que représentants de
l’état – et non en tant qu’individus, qu’il faut dès lors compter au nombre des
« prédateurs » fréquemment évoqués dans la rhétorique du pouvoir. Qu’une loi
soit une loi, et qu’elle soit respectée, qu’un contrat signé soit honoré, qu’un
engagement soit tenu. Ce sont là quelques faits qui, s’ils devenaient la norme,
feraient beaucoup progresser la cause du pays sur les places financières
internationales.
Sur des bases ainsi restaurées, les plans d’aide des agences internationales
peuvent être implémentés, et efficaces. Ces plans existent de fait, même s’ils sont
actuellement en suspens, pour une remise de la dette du pays (FMI), ou pour
formaliser le secteur minier artisanal et le rendre plus productif pour les caisses
de l’état (Banque Mondiale). D’autres paris sur l’avenir s’avèrent souvent
gagnants : améliorer la connaissance et la formation (UNESCO), développer
l’infrastructure, diversifier l’économie, notamment en faveur de l’agriculture. Ces
challenges sont notamment l’objet des partenariats entre l’Union Africaine (UA)
et l’Union Européenne (UE).
Dès février 2009, l’UA publiait un document intitulé « Africa Mining Vision »,
dans lequel la vision du secteur minier est élargie aux préoccupations abordées
dans ce colloque : environnement, santé, aspects sociaux (conditions de travail,
notamment), respect et bien-être des communautés locales, qui sont une plateforme importante pour le développement de la bonne gouvernance locale. À
l’évidence, cette approche holistique du secteur minier est aussi celle défendue
par les scientifiques du Colloque.
Des partenariats industriels équitables, dans lesquels les aspects sociaux,
environnementaux et de formation sont pris en compte, constitueraient de
véritables partenariats win-win. Le gain pour le partenaire africain est clair mais
celui du partenaire industriel ne l’est pas moins : les ressources du Congo sont
nécessaires au développement de l’économie mondiale.
Car le paradoxe est là : pour l’instant, ces ressources, qui sont réelles, dorment
dans le sous-sol et ne profitent plus qu’à quelques groupes de prédateurs
corrompus, qui ne se préoccupent guère du développement du pays.
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Perspectives
Faut-il rappeler que le potentiel du secteur minier en RDC est et demeure
colossal, à la mesure de l’ampleur de ses réserves, évoquées ci-dessus ? Qu’un
secteur redéployé génèrerait des ressources fiscales qui permettraient un réel
développement durable du pays ? Et, finalement, que la faim n’a pas de raison
d’être en 2010, dans un pays aussi riche que la RDC ? Le chemin du
redéploiement industriel existe, mais il exige une vision et commande que les
intérêts particuliers cèdent au moins en partie le pas à l’intérêt général.
Les pistes de réflexion brièvement évoquées ici seront développées, dans le
courant de l’année 2010, dans un document de recommandations concrètes
rédigées en partenariat avec les agences internationales.
Th. De Putter & S. Decrée
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