ça se passe chez nous

Transcription

ça se passe chez nous
le
maillon
Journal des paroisses catholiques
La
Miséricorde
thème
dossier
> Dossier, pages 6-7-8
de Pontault-Combault, Roissy-en-Brie, Ozoir-la-Ferrière, Pontcarré, Châtres,
Favières, Presles-en-Brie, Gretz-Armainvilliers, Liverdy-en-Brie, Tournan
DR
Ouvrons
nos cœurs !
n o 72
décembre 2015
trimestriel
2,50 E
1
Le maillon
édito
éditorial
ça se passe chez nous
Père Robert Coly,
Curé de Pôle
Soyez
Miséricordieux
« Miséricordieux comme le Père ».
Voici la devise de l’année Sainte.
À partir du 8 décembre 2015 (Fête de l’Immaculée
Conception) et jusqu’au 20 novembre 2016 (fête du
Christ Roi), le pape François invite tous les chrétiens
du monde ainsi que tous les hommes de bonne
volonté à vivre de façon toute spéciale une année
sainte de la miséricorde. Mais qu’est-ce que la miséricorde ?
La miséricorde, rappelle le pape François, « c’est la
loi fondamentale qui habite le cœur de chacun
lorsqu’il jette un regard sincère sur le frère qu’il
rencontre sur le chemin de la vie. » Des frères, des
sœurs, nous en rencontrons. Notre regard, notre attention, savent-ils toujours s’arrêter sur ceux qui
ont peut-être besoin de nous ? Les témoignages qui
illustrent ce numéro montrent que nous pouvons
nous aussi, apporter notre pierre pour la construction d’une société où chaque personne est reconnue
en toute dignité. En ce moment où tant de réfugiés
déferlent sur le continent, que faisons-nous ?
Dans quelques jours, nous célèbrerons la fête de
Noël. Puisse ce temps être un moment fort, pour que
chacun se laisse imprégner dans son être comme
dans son agir, de cette miséricorde, « source de paix,
de joie, de sérénité ».
À nos nouveaux diacres. à leurs familles, à tous nos
lecteurs : « Que l’enfant de Bethléem vous donne
aujourd’hui plus que jamais, d’être des témoins
vivants de la solidarité pour tout homme et tout
l’homme.
Bonnes fêtes et que l’année nouvelle soit celle de la
miséricorde !
le
maillon
Journal des paroisses catholiques de Pontault-Combault, Roissy-en-Brie, Ozoirla-Ferrière, Pontcarré, Châtres, Favières, Presles-en-Brie, Gretz-Armainvilliers,
Liverdy-en-Brie et Tournan
 Presbytère : 8, rue de la Gare d’Emerainville - 77680 Roissy-en-Brie.
 Rédacteur en chef : Michel Gasnier  Rédaction : Bernadette Boulloud,
Robert Coly, Anne-Sophie Gaudefroy, Chantal Georgette, Geneviève Guillotteau,
Daniel Moukoury, Mireille Pinault-Bardon, Jean Saulue, Dominique Simon,
Chantal Thomas
 Edition et Publicité : Bayard Service Édition
18 rue Barbès – 92128 Montrouge Cedex - Tél. : 01 74 31 74 10
Editeur délégué : Guilhem Demont
 Impression : Imprimerie Chevillon - BP 136
26 Bd Président Kennedy - 89100 Sens - Tél. : 03 86 65 04 78
 Dépôt légal : à parution  34 000 exemplaires.
2
ça se passe chez nous
actualités
En bref
Ce journal a été conçu et réalisé avant
les terribles attentats du 13 novembre.
Les rédacteurs et la communauté
chrétienne prennent part à la douleur
des familles endeuillées et souffrent
d’avoir vu tant de vies arrêtées
par cette sauvagerie.
Le maillon
Ne stigmatisons pas les musulmans
et ne les amalgamons pas à ces
barbares qui ignorent tout du Coran.
Sur le chemin des moines
avec l’Aumônerie
Fin octobre, 40 collégiens sont partis sur le « chemin des
moines » en Bourgogne. Ce séjour a débuté à Molesme,
à la découverte de la vie de saint Robert, qui en 1098 a fondé
le nouvel ordre des cisterciens. À l’Abbaye de Cîteaux,
la visite très enrichissante nous a transportés aux temps
des premiers cisterciens.
A
près les offices avec les dans une ambiance très festive, ponctuée
frères, le point d’orgue de des fameux « bans bourguignons » que la
la visite a été la rencontre journée s’est achevée. C’est à l’Abbaye
avec Frère Raphaël, qui, de Fontenay que le voyage prend fin :
par un échange vivant et fondée par Saint-Bernard, c’est un joyau
du patrimoine bourguignon,
plein d’humour, a marqué
classé au patrimoine
les esprits et touché les
mondial de l’Unesco. La
cœurs. Puis direction la
Les jeunes
bonne humeur du groupe,
banlieue dijonnaise pour
la visite de l’Église Saint- ont été touchés l’attention des jeunes et
Bernard, grand développeur par l’accueil très leur intérêt pour toutes les
de l’ordre dans l’Europe chaleureux des découvertes, ont fait de ce
entière, et de sa maison
bourguignons voyage une réussite tant sur
le plan humain que spirituel
natale, transformée en
et culturel. Tous ont été
chapelles sanctuaires. Cette
matinée s’est terminée par une messe : un touchés par l’accueil très chaleureux
grand moment de communion pour tout le des bourguignons et par la beauté des
groupe. Après un rallye photo dans Dijon, paysages qui, en automne, brillent de
nous avons partagé un moment avec les mille feux.
sœurs bénédictines, qui nous ont fait
Anne Babeau
part de leur détresse pour maintenir leur
présence dans la ville. La visite du Clos
Responsable Aumônerie
de Vougeot consacrée au monde du vin
et de la vigne, a captivé les jeunes et c’est
Ozoir-la-Ferrière
Braderie de Noël
Secours catholique
1 bis, rue Evrard
Samedi 12 et dimanche 13 décembre.
Vous y trouverez plein d’objets, vaisselle,
livres, gadgets, etc. pour faire des cadeaux
ou pour votre plaisir personnel.
Ces actions permettent de faire face
aux diverses demandes qui nous sont
adressées. Nous comptons sur vous.
Merci.
À partir de janvier 2016
Une seule permanence,
le vendredi de 16 h 30 à 19 h.
Adoration du Saint Sacrement
Tout au long de l’Année sainte
de la miséricorde, adoration Eucharistique
tous les premiers vendredis du mois
de 10 h à 18 h 30.
Pontault Combault
Le professeur Rollin
se rebiffe
23 janvier à 20 h 30 aux Passerelles.
Roissy-en-Brie
Fête Noël
Pour tous les enfants.
Lundi 21, mardi 22 et mercredi
23 décembre 2015 de 13 h 30 à 17 h.
À la Grande Halle.
Entrée libre.
Baptiste Lecaplain
Samedi 23 janvier 2016 à 20 h 30.
À la Grande Halle.
3
actualités
ça se passe chez nous
Trois nouveaux diacres permanents
sur notre pôle missionnaire
Diacre permanent ? ça ne vous dit peut-être rien,
nous allons donc essayer de vous éclairer.
Avant de le définir par ce qu’il fait, regardons qui il est
• Un diacre, c’est d’abord un baptisé, et comme tout baptisé il est disciple du Christ.
• Un diacre est un homme baptisé, marié, père de famille, appelé par l’Église qui lui confie une
mission particulière : rappeler à tous les baptisés qu’être chrétien, c’est vivre la charité à la
manière du Christ, c’est promouvoir avec tous les hommes de bonne volonté, un monde plus
juste et plus fraternel.
• Pour vivre cette mission ils sont d’abord envoyés dans leur propre milieu de vie et de travail
pour y témoigner l’Évangile. Par sa vie, le diacre dit que le Christ est présent dans ce monde du
travail, un monde dur et souvent sous pression…
• Les diacres sont aussi au service des plus démunis et des plus faibles : handicapés, malades, isolés, personnes âgées.
Certains accueillent et rencontrent des marginaux, des jeunes en danger, participent à la visite et à l’aumônerie des prisons.
• Dans l’église vous verrez le diacre célébrer les baptêmes, les mariages, proclamer l’Évangile au cours de la messe,
prononcer l’homélie… La présence du diacre dans les célébrations à l’église rappelle que c’est dehors, dans notre quartier,
dans notre travail, notre famille que nous devons vivre notre foi et être disciples du Christ.
Nous sommes heureux d’accueillir Bruno, Joachim et Luc.
Père Alain Le Saux
aussi avec l’équipe diocésaine qui nous
a accompagnés tout au long de notre
parcours.
Pendant trois ans, une équipe d’accompagnement composée par des personnes
venant de milieux différents (prêtre,
diacre et son épouse, famille, paroisse,
travail, association…) nous a aidés à
réfléchir dans notre discernement.
Bruno Defebvre
à Ozoir-La-Ferrière
4
Le maillon
C’
est avec joie et
humilité, peu
avant la fête de
Pentecôte que j’ai reçu
l’appel de Mgr Nahmias à
recevoir le sacrement de
l’ordre pour le diaconat
permanent.
Au printemps 2009 nous
avons été interpellés avec
Nathalie, mon épouse, par
un membre de l’équipe diocésaine qui nous a demandé
si nous acceptions de vivre
une période de discernement en vue du diaconat
permanent. Ce discernement s’est déroulé en deux
périodes :
Une première année où nous
avons réfléchi autour des missions du
diacre dans l’église, la famille, le travail,
la place de l’épouse…
Une seconde année tournée vers le service de nos frères que je poursuis auprès
des malades de l’hôpital de Lagny puis
de Jossigny.
Nous avons ensuite entammé notre formation pendant quatre années avec les
autres diocèses d’Île-de-France mais
Dès le début de la formation, nous avons
cheminé avec un conseiller spirituel permettant une relecture personnelle en
profondeur. Ces six années de réflexions
vécues en couple ont été riches en humanité et vivifiantes.
Je serai au milieu de vous comme serviteur de la charité, de la liturgie et de
la prière dans mes lieux de vie mais
aussi tourné vers les périphéries de nos
paroisses et vers toutes missions qui me
seront confiées. Nous vous demandons
de prier pour nous comme nous prions
pour vous.
ça se passe chez nous
découvrir
Luc Jouval
à Tournan
Le maillon
A
vec Marie-Christine
nous sommes originaires du Val-deMarne, nous sommes mariés
depuis trente ans, notre histoire a commencé dans une
salle paroissiale il y a trentedeux ans. Nous avons quatre
filles de 28 ans, 25 ans et les
deux dernières 15 ans et
demi. Marie-Christine est
infirmière et moi comptable,
tous les deux dans le secteur
médico-social.
Nous nous engageons rapidement en paroisse dans la
préparation au mariage et
dans une équipe de jeunes
mariés qui continuent toujours. Ces rencontres nourrissent notre amitié profonde. Nous quittons le Val de Marne
en 1997 pour nous installer à Tournanen-Brie. Peu de temps après, j’intègre
l’équipe de préparation au baptême et
Marie-Christine s’engage dans la caté-
Joachim Lesage
séjourné à Ozoir-la-Ferrière pendant
onze ans et précédemment une dizaine
d’années à Noisy-le-Grand. Nous avons
deux filles et un fils et sommes ravis
d’avoir deux petites-filles.
à Pontault-Combault
Le maillon
O
riginaire de l’Inde,
je suis né à Saïgon,
au Vietnam, il y a
soixante et un ans. J’ai dû
quitter ce pays pour rentrer
à Pondichéry avec ma mère,
ma sœur et mes trois frères.
Puis, nous sommes partis
rejoindre notre père resté à
Djibouti où j’ai vécu environ
cinq ans.
Vers l’âge de 12 ans, je suis
arrivé en France pour suivre
des cours de comptabilité.
J’ai exercé mon activité professionnelle dans le secteur
chèse. Puis on me propose le catéchuménat. Marie-Christine est appelée à son
tour dans cette équipe, puis elle est appelée dans l’équipe d’animation pastorale
de Tournan. En 2009, j’ai été interpellé
pour réfléchir au diaconat permanent. Ce
nouvel appel, je l’ai accueilli comme une
invitation à continuer à accueillir l’amour
de Dieu dans ma vie et à fructifier notre
sacrement de mariage.
Après un temps de réflexion, nous acceptons de nous lancer dans l’aventure pour
deux années de discernement dont une
année de service qui a commencé par
une rencontre déterminante : celle de
Jean Vanier. J’ai intégré l’équipe de service évangélique des malades. C’est avec
confiance que nous prenons ce nouveau
chemin qui s’ouvre à nous et qui poursuit
notre histoire de rencontres dans l’Église
au cœur de notre monde.
bancaire puis dans celui de l’assurance.
Aujourd’hui, je suis à la retraite. Marié
avec Josselyne depuis trente-six ans,
nous nous sommes installés à PontaultCombault depuis 2000 après avoir
Depuis de longues années, nous sommes
engagés dans divers mouvements et
associations. À présent, j’ai recréé
l’antenne du Secours catholique dont
je suis le responsable, entouré d’une
dizaine de bénévoles motivés.
Il y a six ans, j’ai été interpellé par la communauté chrétienne pour une réflexion
vers le diaconat permanent avec mon
épouse. Après deux ans de discernement
et quatre ans de formation en couple,
j’ai été ordonné diacre le dimanche
15 novembre à la cathédrale de Meaux.
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dossier
La miséricorde
Le 8 décembre 2015 débute une Année jubilaire
de la miséricorde.
Donner à manger aux affamés,
donner à boire à ceux qui ont soif « J’ai vêtu ceux qui étaient nus »
Olivier Simsek
Monique et Valéria
J
C
e m’appelle Olivier, j’ai 53 ans, je suis scénariste et
traducteur. Je me suis engagé au sein du Secours
catholique pour rejoindre l’équipe de « La Soupe
Pour Tous » et de la maraude auprès des personnes sans
abri.
L’équipe dirigée par Adrienne tient table ouverte tous
les jeudis à notre local de 19 h à 20 h. Nous servons une
soupe, un plat « fait maison » par Alain, le mari d’Adrienne
qui est cuisinier et des pâtisseries données par un boulanger à la fermeture. Les personnes que nous recevons
vivent toutes dans la rue. C’est l’occasion de discuter, et
de prendre des nouvelles des uns et des autres.
Après, nous confectionnons des sacs individuels avec
des provisions que nous allons distribuer en voiture à
ceux qui ne viennent pas nous voir parce qu’ils sont trop
loin ou pas en état. Il faut connaître les endroits. Savoir
que derrière une palissade il y a un squatt, qu’au fond de
la forêt, on va trouver un campement et chaque semaine
ou presque découvrir une nouvelle tête.
Nous confectionnons des sacs
individuels avec des provisions
que nous distribuons.
6
Alain Pinoges/Ciric
Q
u’est-ce que la miséricorde ? « Le mot latin misericordia signifie littéralement : avoir son cœur(cor) près des pauvres (miseri) ; avoir un cœur
qui bat pour les pauvres » (Mgr Albert-Marie de Montleon).
La miséricorde est un thème que le pape François affectionne tout
spécialement : « J’ai un grand désir que le peuple chrétien réfléchisse
durant le jubilé sur les œuvres de miséricorde corporelles et spirituelles. »
Aujourd’hui alors que la présence des médias est si importante dans notre monde,
nous ne pouvons ignorer les inégalités au sein de la société dans laquelle nous vivons
et les besoins de certaines personnes. Redécouvrons « les œuvres de miséricorde
corporelles » avec les témoignages de personnes de notre entourage engagées dans
des organisations à motivations religieuses ou laïques et qui s’efforcent d’aider les
plus démunis.
’est la maxime que nous appliquons à la
Communauté Emmaüs au Plessis-Trévise.
Nous recevons beaucoup de vêtements.
Une partie est vendue au profit de l’association,
une deuxième partie est envoyée à l’association
« Le Relais » avec laquelle nous sommes en rapport,
mais nous conservons une certaine quantité pour
faire face aux dépannages de personnes sans abris
ou en très grande difficulté. En agissant ainsi nous
essayons de donner de l’espérance à ceux qui n’ont
plus rien et apportons notre soutien à ceux qui ont
perdu confiance.
De tous temps, ces besoins ont existé mais
aujourd’hui, nous sommes confrontés à un nouvel
appel si important et si urgent que nous ne pouvons
l’ignorer.
Nous essayons de donner
de l’espérance à ceux qui
n’ont plus rien et du soutien
à ceux qui ont tout perdu.
Dossier
Alain Pinoges/Ciric
Alain Pinoges/Ciric
thème dossier
Accueillir les étrangers
Soigner les malades
Clémence
Clothilde
N
J
os modes de vie actuels et notre société très
axés sur le confort et le chacun pour soi, nous
font oublier bien souvent ceux qui en sont écartés et que nous pouvons aider.
Leïla est originaire de Tunisie et vit en France depuis dix
ans. Elle est caissière dans un magasin du quartier et au fil
du temps, j’ai réalisé la précarité de sa situation due surtout
à une carte de séjour périmée. Elle a pris le travail qu’on
a bien voulu lui donner. Je me suis sentie concernée par
ses difficultés : prendre soin d’elle m’a paru une évidence.
Trajets en voiture, hébergement à la maison les soirs de
grande fatigue, l’urgence était cependant de régulariser
sa situation. En trois semaines, en nous groupant autour
d’elle, premier résultat : le dossier est déposé et le récépissé de dépôt lui permet d’aller voir sa famille et surtout
de revenir en France. Un jour, Leïla m’a demandé :« Mais
pourquoi Clémence, faites-vous tout cela pour moi alors
que vous aussi avez des soucis ? » « C’est parce que je
suis chrétienne. » Alors sur le même ton, elle m’a dit : « Et
moi, je suis musulmane pratiquante. Ainsi nous pourrons
prier l’une pour l’autre. » J’ai reçu cela comme un cadeau
que chacune de nous faisait à l’autre.
Prendre soin de Leïla
m’a paru une évidence.
e suis bénévole dans l’accès aux droits et aux
soins. À Calais, la situation sanitaire est déclarée « globalement sous contrôle ». Les soins, liés
aux traumatismes dus aux tentatives pour rejoindre le
Royaume-Uni : fractures, chute des camions, plaies au
passage des barbelés, puis les pneumopathies, la tuberculose, et les pathologies gynécologiques sont assurés
par les associations, (Médecins du monde, Médecins
sans frontières, La Croix Rouge…) et leurs bénévoles
dont l’action sanitaire est déterminante.
Le risque épidémique est réel : les conditions d’hébergement, d’accès à l’eau, d’assainissement et la densité de
population engendrent des épidémies.
Notre action auprès des migrants, consiste à aller
à la rencontre de chacun et à l’accompagner dans
les méandres administratifs afin que ses droits soient
respectés.
Notre action, consiste à
accompagner dans les méandres
administratifs afin que les droits
soient respectés.
7
dossier
La miséricorde
Visiter les prisonniers Père Régis,
Dire à quelqu’un qui n’arrive
plus à se regarder que Dieu
l’aime infiniment.
Ensevelir les morts
Janine Barbet
D
ès l’instant où je reçois un appel des Pompes
funèbres, je sais qu’une famille a besoin d’aide.
La vie terrestre de quelqu’un vient de s’achever, mais pour les proches, il faut poursuivre le chemin,
rassembler ses forces pour organiser, souvent en très
peu de temps, les obsèques religieuses. Il s’agit alors
de guider les proches du défunt, de beaucoup les écouter, d’être à leur côté en tant que membre de la grande
famille chrétienne. Beaucoup de familles sont sensibles
à la solennité de la célébration à l’église et accordent
une grande importance à l’hommage rendu à la personne qui vient de les quitter, d’autres souhaitent la plus
grande discrétion. Il est très important de respecter le
choix de chacun. J’aime dire au début de la cérémonie :
« Nous aimerions tant apaiser votre peine ».
Quelle satisfaction lorsque des personnes dans le deuil
m’expriment un peu plus tard leur reconnaissance et me
remercient de les avoir accompagnées.…
« Nous aimerions tant apaiser
votre peine ».
8
Alain Pinoges / Ciric
V
éritable microcosme de la société où le mal et
le bien sont en conflit, où le manque de liberté
impose ses contraintes, où la violence est toujours latente, où le petit, le pauvre, l’indigent est à la
solde du plus fort, comment parler de miséricorde en
prison ?
Il y a aussi l’acte commis, un acte grave, souvent criminel, de toute façon irréparable. En face, il y a une victime
ou ses proches. Avant de parler de pardon, ou de réconciliation, il y a tout un chemin à faire de reconnaissance
de l’acte commis. Cela va prendre du temps.
Miséricorde ! Dire à quelqu’un qui n’arrive plus à se
regarder que Dieu l’aime infiniment, quel que soit l’acte
qu’il a pu commettre, c’est un défi ! Mais, à partir de la
prise de conscience de la responsabilité, une conversion est possible, pour arriver progressivement à se
pardonner soi-même et s’en remettre à Dieu. Un Dieu
qui n’enferme pas le pécheur dans une situation de
détresse, mais lui tend les bras : c’est la parabole du
fils prodigue.
Quel est donc mon travail de miséricorde en tant qu’aumônier de prison sinon de tenter d’accompagner la personne détenue vers une dignité retrouvée !
« Heureux les miséricordieux »
Ces témoignages, œuvres de miséricorde corporelles, nous montrent que nous pouvons trouver
tous le moyen d’apporter notre contribution à
la construction d’un monde plus humain qui
respecte la dignité de chaque homme.
Et n’oublions pas « les œuvres de miséricorde spirituelles » : conseiller ceux qui sont dans le doute,
enseigner les ignorants, avertir les pécheurs,
consoler les affligés, pardonner les offenses,
supporter patiemment les personnes ennuyeuses,
prier Dieu pour les vivants et pour les morts. Ceci,
c’est notre travail personnel de chaque jour pour
apporter un peu de paix et d’espoir en ce temps de
Noël et répondre au souhait de notre Saint Père
qui disait au moment de son premier Angélus
après son élection : « Ressentir de la miséricorde,
ce mot change tout. C’est le mieux que nous pouvons ressentir : cela change le monde. Un peu de
miséricorde fait en sorte que le monde soit moins
froid et plus juste. Nous avons besoin de comprendre bien cette miséricorde de Dieu, ce Père
miséricordieux qui est tellement patient ».
« Heureux les miséricordieux ».
Chantal Thomas
ça se passe chez nous
portrait
« Nous avons passé notre
jeunesse dans le quartier
Montparnasse, à Paris,
après avoir fréquenté la
même maternelle. Nous
nous sommes retrouvés,
plusieurs années plus tard,
dans différentes
associations et nous nous
sommes mariés en 1961 ».
Michel, photograveur et
Monique, assistante sociale
de secteur psychiatrique,
ont aujourd’hui trois enfants
et sept petits-enfants.
A
rrivés en
1969 à Ozoir,
nous nous
sommes vite
retrouvés
impliqués dans différentes
activités paroissiales et
aussi aux activités festives
de l’école Sainte-Thérèse,
aux parents d’élèves de
l’école publique, au centre
social.
Dans les années 1980, à
la demande du Secours
Catholique, Monique a repris
l’équipe locale d’Ozoir avec
des bénévoles motivés. Au
moment de Noël, il manquait
quelque chose à partager,
en dehors des nourritures et
des vêtements. Ce qui manquait, c’était la fête, la joie.
Nous fréquentions, depuis
les animations de kermesse
à l’école Ste Thérèse, des
amis qui avaient quelques
talents (musique, chants,
danses) et avec eux, nous
nous décidons à lancer
notre premier Noël. Nous
étions huit : Jean-Jacques,
Marie-Colette, Daniel,
Le maillon
« Joie donnée, joie partagée »
Michel et Monique, avec « Les Baladins Briards »,
une troupe de bénévoles du Secours Catholique.
Jacqueline, Florence, Sylvie et nous Avec l’équipe, nous partageons, chacun
deux. Nous partagions un goûter mais avec son caractère, des discussions,
aussi rires et joies. Un certain « succès » dans une ambiance très conviviale. Les
et le bouche à oreille ont fait que d’autres opinions sont différentes mais c’est touéquipes nous ont demandé de participer jours l’amitié qui l’emporte (le soir après
à leur fête les années suivantes. Ensuite, l’animation nous dînons ensemble).
Nos forces sont la rencontre
la délégation de Meaux a
souhaité que nous allions Nos forces sont avec les autres, l’amitié,
dans des maisons de
le partage, l’émotion. Notre
la rencontre
retraite, des lieux de vie,
exigence est la qualité.
avec les autres, Chaque année, les specdes hôpitaux, des centres
l’amitié,
pour handicapés… dans
tacles se renouvellent, ils
le
partage,
tout le département.
se composent de clowns,
Après des années, la struc- l’émotion. Notre de magie, de danses,
ture s’étoffe, l’équipe est
exigence est la habillés par notre costuallée de 18 à 30 personnes
mière bénévole, soutequalité.
de tous âges et des deux
nus par la délégation du
sexes et cela a duré près
Secours et par la municide trente-deux ans. Le groupe qui s’appe- palité d’Ozoir qui nous a permis d’entrelait « Equipe d’animation » devient « Les poser nos décors et le Centre Social de
Baladins Briards », équipe de bénévoles répéter dans ses locaux.
Ceux qui un jour ont fait partie de la
du Secours catholique.
troupe parlent encore des B.B. de longues années après.
Le temps passant, les B.B. ont perdu un
peu de leur vitalité mais pas leur enthousiasme et leur générosité, que la fête
continue !
Michel et Monique Kafka
9
ça se passe chez nous
patrimoine
Laudato si’
Dans son encyclique Laudato si’, le pape
François s’adresse à chaque habitant de notre
planète. Faisant un parallèle avec l’encyclique
Pacem in terris de Jean XXIII (1963), il met
en cause notre façon de vivre car le monde
d’aujourd’hui est au bord d’une catastrophe
écologique et il est urgent d’agir.
S
a démarche nous
conduit au long
des six chapitres
de l’encyclique.
Il commence par
évaluer la situation actuelle
(chapitre 1). Puis il expose
la tradition judéo-chrétienne
pour mettre en évidence les
motifs d’un engagement en
faveur de l’environnement
(chapitre 2). Puis il interprète les causes profondes
de la crise écologique (chapitre 3). Il avance ensuite
une proposition d’écologie
intégrale (chapitre 4). Il définit des pistes d’orientation
et d’action (chapitre 5). Il
termine par des propositions
de ressources spirituelles
qui peuvent aider l’humanité
à changer (chapitre 6).
Le diagnostic est sombre :
« Nous n’avons jamais fait
autant de mal à notre maison commune qu’en ces
deux derniers siècles ». La
dégradation de l’environnement se répercute immanquablement sur la vie des
10
personnes à commencer par les plus
pauvres.
Il faut aborder cette crise environnementale par une approche intégrale pour tout
à la fois combattre la pauvreté, rendre
leur dignité aux exclus et préserver la
nature.
Malgré l’urgence, les choses évoluent Pour le Pape le dialogue est la voie
très lentement, observe le pape. Sa obligée. Il insiste sur sa qualité et sa transcritique est particulièrement sévère à parence dans les processus de négocial’égard de la communauté internationale. tions car sans transparence la corruption
Trop d’intérêts particuliers arrivent à pré- conduit à des accords fallacieux.
Le pape François invite à
valoir sur le bien commun
« miser sur un autre style
et à laisser de côté ce qui
« Nous n’avons de
vie », à dépasser l’inne sert pas l’égoïsme des
pays riches. Une minorité jamais fait autant dividualisme. Il souligne
de mal à notre également l’importance de
se croit le droit de consommer dans une proportion maison commune l’éducation environnementelle que la planète ne
qu’en ces deux tale. Aucun geste ne peut
pourrait même pas conte- derniers siècles. » être tenu pour anodin. Tous
les efforts peuvent contrinir les déchets produits si
Pape François buer à changer le monde.
cette consommation était
généralisée.
Le Pape termine en propoEn dépit de tous ces obstacles, le Pape sant de retrouver une harmonie sereine
n’est pas résigné. « Nous savons que les avec la création, réfléchir sur notre style
choses peuvent changer. Il suffit d’un de vie, contempler le Créateur qui vit
être humain bon pour qu’il y ait de l’espé- parmi nous et dans ce qui nous entoure.
rance ! Tout n’est pas perdu ». Les êtres Enfin il nous propose deux prières à parhumains sont capables de se regarder tager : une pour notre terre et une avec
eux-mêmes avec honnêteté et d’initier la création.
de nouveaux chemins.
Mireille Pinault-Bardon
ça se passe chez nous
détente et culture
Des
Cadeaux pour Noël
Séléction de la librairie Siloë « L’Arbre de vie »
24 place d’Ariane - Chessy
Enfants :
Les folles aventures de la famille
Saint Arthur
éditions Mame
Le Livre des émotions
Amanda Mc Cardie - Salvatore Robbino
Bayard Jeunesse
Dix petits oiseaux bleus
éditions Quatre Fleuves
Adolescents :
Rendre au hasard
ce qui est au hasard
Brunor éditions
Christine Noble DVD
film de Stephen Bradley
(Anglais et Français )
Pourquoi on
croit en Dieu ?
85 cartes pour répondre
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Ces amis qui enchantent la vie
de Jean-Marie Rouart
éditions Robert Laffont
Cette obscure clarté
de Colette Nys-Mazure
éditions Salvator
La Fille du train
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ça se passe chez nous
méditation
Il est minuit
agenda
Il était minuit et ils ne savaient pas.
Les grands de ce monde là,
comme ceux de tous les mondes,
tiraient des plans sur la planète.
Ils comptaient, calculaient, recensaient.
Dieu n’était pas dans leur registre.
Il était minuit et ils ne savaient pas.
Mais les autres savaient,
ceux qui ont un cœur d’enfant,
toujours en attente, toujours en éveil.
Autour d’un berceau comme une mangeoire,
entre ciel et terre, Dieu s’offrait dèjà
à la faim des anges, à la faim des hommes.
Il est minuit, homme de bonne volonté,
regarde, tout est possible au seuil de ta porte.
Tout peut changer, tout peut bouger,
il faut seulement que tu veuilles.
Dieu a mis sa force dans sa fragilité,
c’est Noël ! Ce soir, un monde est à naître.
Robert Riber
Horaires célébrations
Célébrations pénitentielles
■ Lundi 14 décembre
– Gretz : 20 h
■ Lundi 21 décembre
– Pontault : 20 h, Pélerins d’Emmaüs
Messes de Noël
■ Jeudi 24 décembre
– Liverdy : 18 h
– Pontault : 18 h 30, Emmaüs
– Roissy : 18 h 30
– Ozoir : 18 h 30
– Gretz : 19 h
– Ozoir : 21 h.
– Roissy : 22 h.
– Pontault : 22 h, Saint Denis
– Tournan : 23 h
■ Vendredi 25 décembre
– Pontault : 9 h 30, Saint Côme
– Gretz : 10 h
– Pontault : 11 h, Emmaüs
– Ozoir : 11 h
– Tournan : 11 h
– Roissy : 11 h
■ Vendredi 1er janvier
Messe pour le secteur PROP
– Pontault : 11 h, Emmaüs
pour Gretz - Tournan
– Tournan : 11 h
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