Etude et développement de transistors haute tension et de
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Etude et développement de transistors haute tension et de
Etude et développement de transistors haute tension et de cellules mémoires non volatiles compatibles en 28nm FDSOI Dann MORILLON1,2, Franck JULIEN1, Pascal Masson2 STMicroelectronics Rousset1 190, Av Celestin Coq ZI Rousset-Peynier 13106 Rousset Cedex, France Laboratoire EpOC2 Université de Nice Sophia-Antipolis 1645 Route des Lucioles, 06410 BIOT, France E-mail : [email protected] Résumé L’avancée technologique vers des plateformes CMOS à ultra basse consommation est un des défis majeurs de la microélectronique. Afin de répondre aux exigences des marchés nomades et autres applications émergentes, l’intégration de mémoires embarquées en 28nm est actuellement étudiée. Ce nœud à la particularité d’utiliser des solutions techniques présentant une véritable rupture avec les générations précédentes. Pour les transistors, il introduit l’utilisation d’un oxyde haute permittivité et d’une grille métallique. Il n’existe pas à ce jour de mémoires non volatiles à stockage de charge intégrant ce type de matériaux. Cette étude vise à évaluer l’intégration de ces mémoires sur la technologie 28FDSOI de STMicroelectronics. Elle se concentre en particulier sur le transistor haute tension, élément indispensable au fonctionnement du point mémoire. Des premiers essais alliant un oxyde haute tension en dioxyde de silicium et l’empilement oxyde haute permittivité et grille métallique ont été réalisés. 1. Introduction Le marché des mémoires non volatiles est principalement dominé par la technologie de type Flash et ses dérivées. Ce type de cellule est dit à stockage de charge, en référence au principe physique qui permet son fonctionnement. Elle est intégrée sur le silicium avec des procédés similaires à ceux employés pour les transistors CMOS standard. Dans le cas des mémoires embarquées, souvent appelées eNVM (embedded non-volatile memory), les dispositifs nécessaires au fonctionnement des cellules sont définies sur la même puce que d’autres blocs (logiques ou analogiques par exemple). À la différence des mémoires stand alone, elles ne disposent que d’une faible capacité de stockage mais doivent être performantes et répondre à des critères de fiabilité exigeants. Les technologies utilisées doivent de plus remplir un cahier des charges englobant des applications aussi variées que le grand public, l’industriel, l’automotive, le médical, le spatial ou encore l’internet des objets. Les eNVM occupent ainsi une place stratégique et qui ne cesse de croitre dans le marché des semiconducteurs. À ce jour les mémoires embarquées à stockage de charge les plus avancées sont intégrées sur le nœud 40nm et utilisent une technologie planaire sur silicium massif. Tout comme pour les plateformes CMOS logiques, la course à la miniaturisation permet de proposer des produits plus performants, avec une plus forte densité d’intégration et à moindre coût. Pour rester compétitif, il est indispensable d’anticiper les défis auxquels sera confrontée la prochaine génération de mémoire. En effet, les technologies actuellement utilisées se heurtent à de nombreuses inconnues lorsqu’est envisagée leur intégration sur le nœud 28nm. Jusqu’à présent, l’amélioration et la miniaturisation des mémoires embarquées étaient dans la continuité des technologies antérieures. Dans le cas d’une plateforme 28nm, les nouvelles solutions employées pour la partie logique vont nécessairement avoir un fort impact sur le procédé de fabrication de la mémoire. Il s’agit ainsi d’un nœud charnière pour les technologies eNVM. Il existe principalement deux options envisageables pour intégrer une mémoire embarquée en 28nm. La première consiste à continuer d’utiliser des mémoires à stockage de charge. Cette solution permettrait de s’appuyer sur un savoir-faire déjà important mais nécessiterait tout de même une phase de développement conséquente à cause des nombreuses ruptures technologiques. Par exemple la grille classique en polysilicium combinée à un oxyde SiO2 est remplacée en 28nm par un empilement high k metal gate. Bien que des résultats soient reportés sur l’intégration de ces matériaux dans des mémoires de type Flash [1], de nombreux défis sont à relever avant de pouvoir industrialiser une telle solution. La seconde option est d’utiliser des mémoires dites back end (ReRAM, PCRAM, FeRAM…). Pour la plupart de type résistive, ces mémoires sont intégrées dans les interconnections du circuit et n’interfèrent donc pas avec la partie transistor. Elles offrent ainsi la possibilité d’obtenir un gain en densité d’intégration tout en bénéficiant d’un procédé de fabrication plus simple. Bien que ce type de mémoire présente de nombreux avantages, l’expertise acquise n’est pas aussi importante que pour les mémoires à stockage de charge (la fiabilité est particulièrement critique) et leur intégration sur un nœud avancé reste un défi majeur [2]. 2. Transistor haute tension pour mémoire embarquée Dans le cas d’une mémoire embarquée à stockage de charge, les opérations inhérentes au fonctionnement de la cellule tel que l’écriture ou l’effacement nécessite de fortes tensions. Afin de produire et de délivrer ces tensions, l’utilisation d’un dispositif spécifique appelé transistor haute tension est obligatoire. Ce transistor est intégré dans des pompes de charge et les matrices de décodeurs afin de générer et délivrer ces tensions au point mémoire. Il doit être capable de supporter des polarités supérieures à 10V tant au niveau de la grille que des jonctions source et drain. L’oxyde de grille est particulièrement critique, notamment en ce qui concerne sa fiabilité. Il s’agit pour les dispositifs standard de dioxyde de silicium crû en four et d’une épaisseur d’environ 15nm. Les exigences auxquelles doit répondre le transistor haute tension limitent les possibilités de réduction de dimension. Disposer d’un transistor haute tension est obligatoire pour concevoir une mémoire embarquée à stockage de charge. Dans le cas d’une technologie 28nm en FDSOI, ce dispositif serait confronté à de nouvelles contraintes imposées par la partie logique. Par exemple, faire croître un oxyde épais tout en préservant les caractéristiques de la couche mince de silicium pourrait entrainer une forte complexification du procédé de fabrication. Certaines solutions pourraient néanmoins être envisagées, comme par exemple l’utilisation d’un oxyde déposé [3]. Un autre axe de travail concerne la grille du dispositif. Dans le procédé de fabrication d’une mémoire Flash standard, elle est réalisée en polysilicium. Afin de limiter la complexification du schéma d’intégration de la technologie 28FDSOI, l’empilement high k metal gate utilisé pour les dispositifs basse tension pourrait être intégré au transistor haute tension. C’est cette solution qui est ici étudiée. 3. Evaluation de l’empilement « High K Metal Gate » sur un oxyde de grille haute tension Jusqu’au nœud 40nm, l’épaisseur d’oxyde a sans cesse diminué afin d’augmenter le couplage électrostatique entre le canal et la grille et ainsi accroitre la performance des dispositifs. L’expression de la capacité surfacique de l’oxyde de grille explique ce choix qui a pour avantage de ne pas modifier la nature de l’isolant utilisé : Avec Tox l’épaisseur de l’oxyde et εox la constante diélectrique de l’oxyde. Cette solution a néanmoins ses limites puisqu’elle favorise la fuite de courant à travers la grille. Afin de réduire ce phénomène devenu critique et continuer à améliorer le contrôle du canal, l’utilisation de l’empilement high k metal gate s’est généralisée sur le 28nm. En effet, la constante diélectrique de l’isolant devient le seul paramètre permettant d’augmenter la capacité de l’oxyde tout en conservant une épaisseur suffisante pour limiter les fuites. Le dioxyde de silicium, apprécié pour sa facilité de mise en œuvre (croissance à partir du substrat, excellente qualité d’interface) a été remplacé par un matériau dit high k, c’est-à-dire possédant une constante diélectrique plus élevée que celle du SiO2. La recherche concernant le high k et son intégration sur une technologie CMOS a abouti au choix de l’oxyde d’hafnium et de ses dérivés. L’utilisation de l’oxyde high k a aussi engendré l’abandon de la grille en polysilicium au profit d’une grille métallique. Ce choix se justifie d’abord par l’incompatibilité de la grille poly-Si avec le Hafnium (en raison du phénomène de Fermi level pinning [4]) mais aussi par le fait que l’utilisation d’un métal permet de s’affranchir du problème de déplétion du polysilicium. Malgré les nombreux avantages qu’apporte cette solution dans le cadre de la miniaturisation des dispositifs, elle présente aussi certains inconvénients. En effet, alors que les caractéristiques et mécanismes de dégradation du dioxyde de silicium ont été largement étudiés et modélisés, les nouveaux phénomènes rencontrées avec l’empilement high k metal gate [5, 6] peuvent engendrés des problèmes de performance et de fiabilité parfois mal compris. Une première étude de faisabilité sur l’association de l’oxyde épais du transistor haute tension et de l’empilement avec grille métallique a été faite sur des structures capacitives de type damascène [FIG 1] afin d’évaluer la qualité du diélectrique. Figure 1. Schéma de la structure capacitive de type damascène utilisée pour les mesures Dans le cadre de ces essais, un oxyde standard de type SiO2 obtenu par croissance a été utilisé. Dans un premier cas de référence, cet oxyde épais a été recouvert d’une grille en polysilicium comme sur les technologies actuelles. Dans l’autre cas, c’est l’oxyde haute permittivité et la grille métallique du procédé 28FDSOI qui ont été utilisés. Des mesures capacitives à hautes fréquences ont été réalisées sur ces empilements [FIG 2]. Figure 2. Mesures C-V à 100kHz effectuées sur une structure avec substrat implanté de type P Ces résultats révèlent que l’introduction de ces nouveaux matériaux n’a pas d’impact significatif sur l’épaisseur électrique équivalente de l’oxyde. En revanche, la tension de bande plate de la capacité est modifiée. Sur un substrat implanté de type P, le VFB se décale vers des tensions plus fortes ce qui aurait pour effet une augmentation de la tension de seuil du transistor NMOS. Dans le cas d’une capacité sur substrat implanté de type N c’est le phénomène inverse qui est observé. C’est un résultat attendu car le travail de sortie de la grille métallique est ajusté afin de symétriser le fonctionnement des dispositifs NMOS et PMOS. Cette hausse du VT est un atout pour les dispositifs FDSOI qui possèdent une tension de seuil intrinsèquement basse. Dans le cas du transistor haute tension il pourrait être nécessaire de revoir le profil de dopage utilisé afin de réajuster les VT. Des mesures du courant de fuite à travers l’oxyde ont aussi effectuées [FIG 3]. Figure 3. Mesures IG-VG au claquage effectuées sur une structure avec substrat implanté de type N Les courbes obtenues montrent qu’avec un empilement high k metal gate, le claquage de l’oxyde intervient à une tension de grille équivalente. De plus la conduction à travers le diélectrique est peu impactée. Il semblerait donc que la qualité intrinsèque de l’oxyde haute tension ne soit pas détériorée par l’utilisation de la grille high k metal gate. 4. Conclusion L’intégration d’une mémoire non volatile en technologie 28nm représente une véritable rupture avec les précédentes générations. En particulier, la compatibilité entre les empilements de grille de la partie logique et de la mémoire doit être vérifiée. Une première étude sur des structures capacitives avec oxyde haute tension a été réalisée. L’étude sur des structures capacitives montre qu’il est envisageable d’intégrer l’oxyde high k et la grille métallique sur ce dispositif. Des caractérisations supplémentaires doivent néanmoins être réalisées afin de valider la faisabilité du transistor. En particulier, des mesures de stress de grille sur les structures capacitives permettront de déterminer la durée de vie de l’oxyde. La réalisation de transistors sera néanmoins indispensable pour évaluer les critères de performance (tension de seuil, courants de saturation et de fuite) et de fiabilité (dégradation par porteurs chauds, BTI) du dispositif haute tension. Références [1] C. Zhao, C.Z. Zhao, S. Taylor and P.R. Chalker, "Review on Non-Volatile Memory with High-k Dielectrics: Flash for Generation Beyond 32 nm", Materials, v 7, n 7, pp. 51175145, 2014. [2] E.I. Vatajelu, H. Aziza and C. Zambelli, "Nonvolatile Memories: Present and Future Challenges", 2014 9th International Design and Test Symposium (IDT). Proceedings, pp. 61-66, 2014. [3] P. Candelier, F. Mondon, B. Guillaumot, G. Reimbold and F. Martin, "Simplified 0.35-µm Flash EEPROM Process Using High-Temperature Oxide (HTO) Deposited by LPCVD as Interpoly Dielectrics and Peripheral Transistors Gate Oxide", IEEE Electron Device Letters, v 18, n 7, pp. 306-308, 1997. [4] K. Shiraishi, H. Takeuchi, Y. Akasaka, H. Watanabe N. Umezawa et al, "Theory of Fermi Level Pinning of High-k Dielectrics", 2006 International Conference on Simulation of Semiconductor Processes and Devices, pp. 306-313, 2006. [5] X. Garros, M. Casse, G. Reimbold, F. Martin, F. Andrieu et al, "Performance and reliability of advanced High-K/Metal gate stacks", Microelectronic Engineering, v 86, n 7-9, pp. 1609-1614,. 2009. [6] R. Degraeve, M. Aoulaiche, B. Kaczer, P. Roussel, T. Kauerauf et al, "Review of Reliability Issues in Highk/Metal Gate Stacks", 2008 15th International Symposium on the Physical and Failure Analysis of Integrated Circuits, pp. 1-6, 2008.