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N° 16 - Mars 2010 s ommaire Pour ce numéro de printemps, nous avons voulu faire le plein de vitamines… Protocole VIE : des résultats attrayants ! Statut vitaminique du patient dialysé En bref, les dernières données sur VIETM En guise de mise en bouche vitaminée, vous découvrirez les résultats des études réalisées sur le dialyseur VIE en polysulfone greffée à la vitamine E. Ils démontrent son influence bénéfique sur la biocompatibilité, l’anémie, le stress oxydant… et mettent en avant les performances d’épuration de cette membrane « hémoactive ». PUBLIS EN BREF Nous vous proposons ensuite un point de vue sur la surveillance nutritionnelle du patient dialysé et l’importance d’apports nutritionnels et vitaminiques ciblés. 1 QUIZZ nts les t les alime Quels son ine E ? s en vitam plus riche Enfin, les plus gourmands trouveront dans Publis en bref un abécédaire pour friandise. En quelle anné e a été découverte la vitamine E ? édito de germe gétales (huile ix, huiles vé l) Réponse : Node blé, soja, tourneso QUIZZ 2 HOH en bref continue à témoigner de la vitalité d’Hemotech « Acteur de vie » confirmant notre souhait de vous faire bénéficier des dernières avancées technologiques et de vous communiquer notre énergie et notre dynamisme ! Geneviève JOURDIN - Pharmacien Directeur Réponse : En 192 2, par deux cherch américains appelés eur Evans et Bishop s Protocole VIE : des résultats attrayants ! Cette étude coordonnée par le Pr Canaud a été menée pour sa partie Biologique dans 5 centres (AIDER Montpellier et Grabels ; CHU Toulouse ; CH Charleville ; CHU Caen) et a rassemblé 43 patients sur une période de 3 mois. Des bilans biologiques mensuels ont été effectués chez ces patients afin d’étudier les effets du dialyseur polysulfone haute perméabilité greffé à la vitamine E (VIE) sur l’anémie, le stress oxydant et l’inflammation. L’utilisation à court terme de VIE a permis de conserver les taux de CRP et d’IL-6, à des valeurs faibles. Les paramètres du stress oxydant (MDA, LDLox) et les acteurs plasmatiques de défenses anti-oxydantes (vit C et vit E) n’ont pas été significativement modifiés. L’utilisation du dialyseur ViE a par ailleurs permis d’améliorer les défenses antioxydantes du globule rouge. La vitamine E érythrocytaire, toujours abaissée chez les patients dialysés, a significativement augmenté au cours de l’étude (p<0,0001) remontant à un taux normal dès 2 mois. L’anti-oxydant SOD (Super Oxyde Dismutase) a aussi significativement augmenté (p= 0,033) pendant l’étude. L’action sur l’anémie est prouvée : il existe une baisse statistiquement significative de la dose d’EPO (test de Friedman, p=0,017) et une stabilité du taux d'hémoglobine (test de Friedman, p=0,44) sur le très court terme. L’index de résistance à l’EPO, défini par le rapport EPO/Hb, a en moyenne également diminué, montrant ainsi une meilleure réponse à l’EPO pour les patients dialysés sur VIE. Cette étude montre que, dès trois mois d’utilisation, le dialyseur VIE permet d’améliorer les défenses érythrocytaires et de diminuer la dose hebdomadaire d’EPO tout en maintenant un taux d’hémoglobine constant. Un suivi à plus long terme de l’anémie et de l’index EPO/Hb est en cours d’analyse. Cette seconde partie devrait nous permettre de conforter ces résultats préliminaires encourageants. ■ Karine MESTRE - Chef Produits Junior Hémodialyseurs [email protected] Dans notre prochain numéro un reportage sur le congrès de Montpellier « Thérapies extra-corporelles : évolutions et innovations » Les conférences seront disponibles sur notre site www.hemotech.fr Statut vitaminique du patient dialysé : ne pas oublier la nutrition et le support alimentaire tions, ne couvrent pas les apports en B1, B2 et B6 mais seuls les taux plasmatiques de vitamine B6 sont retrouvés abaissés. Une supplémentation systématique en B6 est donc à proposer en raison de son rôle dans l’anémie et l’inflammation, mais en évitant les dosages élevés en raison de sa toxicité. Il existe une bonne corrélation entre les taux plasmatiques de vitamine C et les apports. Le régime est souvent trop restrictif en fruits et légumes. L’étude montre qu’une bonne information et un bon support nutritionnel par la diététicienne permettent d’assurer des apports suffisants et des taux plasmatiques normaux. En résumé l’enquête diététique à elle seule et le maintien d’une nutrition dans les recommandations, permettent d’assurer un statut nutritionnel normal. L’étude rappelle le rôle indispensable des diététiciens dans les unités de dialyse. Le régime ne doit pas être trop restrictif. Des supplémentations ciblées restent indispensables en vitamine B6 et en vitamine D. Dr Philippe CHAUVEAU - AURAD Aquitaine C. Araujo et col. Statut vitaminique et apports nutritionnels chez les patients hémodialysés. Néphrologie et thérapeutique, 2008, 4 :509. QUIZZ 4 3 QUIZZ vitamine E Les besoins en s par une ré su as s -il sont rmale ? no n alimentatio Citez un légume contenan t de la vita mine E Les épina rds, le chou , les aspe rges… re 3 et 15 mg/j sont compris ent s Oui, les besoins adulte et les apports alimentaire pour un homme suffisants sont normalement Le patient dialysé est supposé être carencé en vitamines en raison d’une part d’un régime restrictif associé à une anorexie et d’autre part à une perte de vitamines, en particulier hydro solubles, dans le bain de dialyse. Il existe en fait peu d’études et la plupart partielles et/ou discordantes selon la vitamine considérée. Une étude récente chez l’enfant (Don et col., JREN 2010) montre que si le support nutritionnel est adéquat, la supplémentation systématique est inutile. Une étude réalisée au CHU de Bordeaux (Drs B. Vendrely et C. Araujo) a mis en relation les apports alimentaires en vitamines et le taux plasmatique de la majorité des vitamines dans une population d’hémodialysés, 12 heures par semaine, sur membrane haute perméabilité (eKt/V > 1,2). Les apports ont été évalués par un questionnaire de fréquence de consommation alimentaire. Pour chaque aliment le patient estime sa fréquence de consommation et les portions à l’aide d’un guide photographique. Cette méthodologie est validée dans la plupart des enquêtes internationales en nutrition. Elle nécessite une base de données réactualisée en fonction de la teneur en vitamines et oligo-éléments. En l’absence de suppléments, les taux de vitamines B1, B2, B9, B12 et E sont normaux, alors que les taux de vitamine B6, C et D sont bas. Les taux de vitamine A sont élevés mais le rapport vitamine A/RBP (Retinol Binding Protein) est bas chez 81 % des patients. Les apports alimentaires, malgré un état nutritionnel satisfaisant et des apports protéiques dans les recommanda- En bref, les dernières données sur VIE™ 3 études récentes présentent des conclusions concordantes et positives sur le dialyseur VIE en polysulfone greffée à la vitamine E : - Résultats de 153 patients dialysés 12 mois sur VIE : ● augmentation significative du taux d’hémoglobine (10,8 à 11,3 g/dL ; p<0,001) ; ● diminution de l’EPO administrée (155 à 119 U/Kg/semaine) G.M Frasca, Abstract ESAO, 2009. - Comparaison de 10 patients dialysés 2 mois sur polysulfone et 2 mois sur VIE : Résultats obtenus grâce à l’utilisation de VIE : 5 QUIZZ QUIZZ 6 Quels sont le s alim plus r ents le iches s en pho sphore ? Les laita ges et lé g u m es secs, frles fromages uits secs bien év idemm et choco ent, lat ! aliments Quels sont les riches en fer ? ● ● amélioration des taux d’hémoglobine associée à une diminution des doses d’EPO ; diminution de l’index de résistance à l’EPO (p<0,02) N.K MAN, Abstract ASN, 2009. - Étude sur 43 patients dialysés 3 mois sur VIE : ● augmentation de la vitamine E érythrocytaire (p<0,0001) et augmentation de la SOD (p=0,033) ; ● stabilité des taux d’hémoglobine accompagnée d’une baisse significative de la dose d’EPO hebdomadaire (p<0,017) ; ● diminution de l’index de résistance à l’EPO B.Canaud, Protocole VIE, 2009. Ces études réalisées sur un nombre de patients variés (de 10 à plus de 150), sur des période différentes (de 2 à 12 mois), pour certaines très courtes, montrent de manière significative et indiscutable que l’hémodialyseur VIE greffé en vitamine E aide à atteindre les valeurs cibles d’Hb. Il renforce la réponse aux agents stimulant l’érythropoïèse et permet pour la majorité des patients de réduire les doses d’EPO. Laetitia BARBE - Chef de Produits Hémodialyseurs [email protected] mes secs épinards, les légu On y retrouve lesles lentilles… publis en bref B.A-BA Vitamines 1 - A basic understanding… Pour ceux qui veulent se remettre en tête le rôle de chaque vitamine mais uniquement l’essentiel, reprendre les « basic understanding » de la société européenne de nutrition. Shenkin. Basics in clinical nutrition: Physiological function and deficiency states of vitamins. e-SPEN, the European e-Journal of Clinical Nutrition and Metabolism (2008) vol. 3 (6) pp. 275-280 ■ 2 - Suppléments/alimentation normale et variée : les recommandations et les positions de l’American Dietetic Association Marra et Boyar. Position of the American VitamineABCDaire 1 - Vitamine A, Rétinol et stress oxydatif Roehrs et al. The plasma retinol levels as pro-oxidant/oxidant agents in haemodialysis patients. Nephrol Dial Transplant (2009) vol. 24 (7) pp. 2212-2218 Le rétinol est la forme circulante de la vitamine A et est présent à des taux élevés chez le patient IRC et dialysé. Le rétinol possède des propriétés antioxydantes mais à des taux élevés, il serait pro-oxydant. Roers et col. ont analysé chez des patients dialysés comparés à des témoins la relation entre rétinol, protéines porteuses RBP (Retinol Binding Protein) et TTR (Transthyrétine) et marqueurs du stress oxydatif : malondialdéhyde (MDA), catalase (CAT) et superoxyde dismutase (SOD). Les taux de rétinol et de MDA sont élevés chez les patients dialysés (x 3) et par ailleurs il existe une bonne corrélation entre taux de rétinol et MDA et entre rétinol et les marqueurs de la peroxydation lipidique. Les auteurs concluent que les taux élevés de Vitamine A sont associés à des taux élevés de SOD mais que cet effet anti-oxydant est largement contrebalancé par les effets pro-oxydants des taux élevés de rétinol. Les marqueurs du stress oxydatif : MDA élevé et corrélation négative avec l’activité de la ALA-D sont en faveur d’un effet… ■ 2 - Association B6 - inflammation Shen et al. Association of vitamin B-6 status with inflammation, oxidative stress, Dietetic Association: nutrient supplementation. Journal of the American Dietetic Association (2009) vol. 109 (12) pp. 2073-85 ■ 3 - Suppléments multivitaminiques : quel intérêt dans la population générale (peu !) le NIH – State of the science conference statement, à lire dans Annals of Internal Medicine En résumé… peu d’intérêt dans la prévention des maladies chroniques : « Finally, the present evidence is insufficient to recommend either for or against the use of MVMs by the American public to prevent chronic disease. » NIH State-of-the-Science Panel. National Institutes of Health State-of-the-science conference statement: multivitamin/ mineral supplements and chronic disease prevention. Ann Intern Med and chronic inflammatory conditions: the Boston Puerto Rican Health Study. American Journal of Clinical Nutrition (2010) vol. 91 (2) pp. 337-342 Un taux bas de vitamine B6 a souvent été mis en relation avec un taux élevé d’homocystéine (Hcy), l’Hcy modulant la relation entre vitamine B6 et maladie cardio-vasculaire. Quelques études ont mis en évidence une relation possible entre taux bas de vitamine B6, marqueurs inflammatoires et risque CV, indépendamment du taux d’Hcy. Un taux bas de vitamine B6 est constamment retrouvé dans les maladies inflammatoires rhumatismales ou digestives. Les auteurs ont étudié une population connue pour avoir un risque CV élevé et pour une partie d’entre elle des signes de malnutrition (1 200 cas vivant aux USA, d’origine Portoricaine, âgés de 45 à 75 ans). Le grand nombre de cas permet d’étudier les associations éventuelles entre inflammation, vitamine B6 et risque CV. Il existe une relation inverse entre CRP et PLP (pyridoxal 5 phosphate, forme active de la B6) et les marqueurs du stress oxydatif, indépendamment du taux d’Hcy. Sur le plan clinique, obésité, syndrome métabolique et diabète sont aussi associés à des taux bas de PLP. Les apports en B6 sont néanmoins au-dessus des RDA (Recommended Dietary Allowances ou AJR en français) pour la majorité d’entre eux, ce qui laisse supposer que les recommandations actuelles ne sont peut-être pas suffisantes dans certaines populations à risque. Dans quelques études expérimentales, la supplémentation en PLP améliore le fonctionnement des cellules ß et dans quelques études cliniques amé- (2006) vol. 145 (5) pp. 364-71 ■ 4 - Quels suppléments, à quelle dose et pourquoi chez le patient dialysé : EBPG? Fouque et al. EBPG guideline on nutrition. Nephrol Dial Transplant (2007) vol. 22 Suppl 2 pp. ii45-87 ■ 5 - Nutrition parentérale per dialytique. Faut-il supplémenter les patients en vitamines et lesquelles ? Dans Clinical Nutrition, lire les guidelines de l’ESPEN par Noel Cano et col. Cano et al. ESPEN Guidelines on Parenteral Nutrition: adult renal failure. Clinical nutrition (Edinburgh, Scotland) (2009) vol. 28 (4) pp. 401-14 liore la tolérance au glucose et abaisse le taux de HbA1c. ■ 3 - Supplémentation en B9 : utile chez le transplanté ? Bostom et al. Baseline characteristics of participants in the Folic Acid for Vascular Outcome Reduction in Transplantation (FAVORIT) Trial. Am J Kidney Dis (2009) vol. 53 (1) pp. 121-8 Plusieurs études randomisées ont démontré l’inefficacité de la supplémentation en folates et B12 dans le but de réduire l’incidence des évènements cardio-vasculaires via la réduction de l’hyperhomocystéinémie chez le patient dialysé. Néanmoins, la réduction des taux d’Hcy restait modeste et au-delà des taux considérés à risque. La population des transplantés rénaux apparaît comme une bonne cible pour cette tentative de réduction puisque le taux d’accidents CV reste élevé et le taux d’Hcy élevé est susceptible d’être normalisé par la supplémentation. 4 000 patients transplantés ont été recrutés dans l’étude AURORA dont Bostom a présenté les données de départ dans l’AJKD en 2009. Alors que 90 % des patients ont une IRC modérée stade 2-3, les taux d’Hcy sont élevés, en moyenne supérieurs à 17 µmol/L. ■ 4 - Supplémentation en B9 : oui mais pas trop Roswall. Folate and lung cancer risk. Lung Cancer (2010) vol. 67 (3) pp. 380-1 Plusieurs papiers avaient attiré l’attention sur le risque de la supplémentation exces- publis en bref ■ 5 - Apports spontanés en vitamine du groupe B : faut-il supplémenter les enfants dialysés ? Don et al. Dietary Intakes and Biochemical Status of B Vitamins in a Group of Children Receiving Dialysis. Journal of Renal Nutrition (2010) vol. 20 (1) pp. 23-28 La supplémentation en vitamine du groupe B est souvent systématique chez l’enfant dialysé. Celui-ci reçoit en règle générale, en raison d’apport insuffisant, des compléments protéino-énergétiques. Les auteurs ont comparé, chez des enfants non supplémentés, les apports et les taux plasmatiques en vitamine B. Les apports spontanés sont souvent en deçà des RDA (ou AJR) mais les apports totaux sont supérieurs aux RDA et les taux plasmatiques sont normaux. En conclusion, (probablement comme chez l’adulte) un support nutritionnel adéquat apporte une quantité suffisante de vitamines. ■ 6 - Vitamine C, en donner ou pas, impact sur l’anémie Deved et al. Ascorbic acid for anemia management in hemodialysis patients: a systematic review and meta-analysis. Am J Kidney Dis (2009) vol. 54 (6) pp. 1089-97 Les opinions et les publications divergent sur les apports en vitamine C : apports insuffisants en raison d’un régime carencé, perte en dialyse, risque d’oxalate en cas d’utilisation de doses trop élevées. La vitamine C intervient dans le métabolisme du Fer et sa biodisponibilité. Dans l’AJKD de décembre 2009, Deved publie une métaanalyse des essais randomisés ayant exploré l’efficacité de la supplémentation en vitamine C dans le traitement de l’ané- mie. Malgré le peu de patients et le peu d’études publiées, cette analyse suggère que la supplémentation (200 à 500 mg IV en fin de séance de dialyse) améliore la prise en charge avec un taux d’Hb plus élevé pour des doses d’EPO moindres. ■ 7 - Vitamine D : trop d’info… Jean et al. [Guidelines for vitamin D prescription in dialysis patients]. Nephrol Ther (2009) vol. 5 (6) pp. 520-32 La vitamine D est à la mode et tellement de papiers sont publiés chaque jour sur le sujet (931 en Janvier, 97 vit. D et rein !) qu’il est difficile de synthétiser quelque chose. À lire l’article de G. Jean dans Néphrologie et Thérapeutique « La prescription de Vitamine D chez le patient dialysé en pratique clinique ». Ou encore quelle relation entre l’anémie de l’IRC à un stade précoce et la carence en vitamine D (sous analyse de l’étude SEEK, 1661 patients, DFG moyen 57 ml/min). La carence en vitamine D est associée à un risque 2 à 3 fois plus élevé de présenter une anémie à ce stade. ■ 8 - Vitamine K et vitamine D Holden et al. Vitamins K and D Status in Stages 3-5 Chronic Kidney Disease. Clinical Journal of the American Society of Nephrology (2010) pp. Quelle relation entre le statut nutritionnel et le déficit en vitamine K et en vitamine D chez le patient IRC stade 3-4 ? À lire dans un numéro à paraître du cJASN (online). Le statut nutritionnel et la composition corporelle sont associés à la carence en vitamine K par manque d’apport. ■ 9 - Niacine, vitamine B3 ou PP… l’aurait-on oubliée ? Bostom. Binder Blinders-Niacin of Omission?. Am J Kidney Dis (2010) pp. C’est ce que semble penser A. Bostom dans un éditorial de l’AJKD. Malgré 650 publications sur le sujet (d’après l’auteur), l’intérêt de la niacine dans le traitement de l’hyperphosphorémie du patient IRC a été oublié dans les récentes recommandations : « Binder Blinders-Niacin of Omission ». ■ 10 - Vitamines: sait-on seulement ce que prend le patient?… trop ou trop peu Nowack et al. Complementary and alternative medications consumed by renal patients in southern Germany. Journal of Renal Nutrition (2009) vol. 19 (3) pp. 211-9 a. Une étude allemande à partir d’un autoquestionnaire, montre que chez 164 patients, 57 % des dialysés et 49 % des transplantés consomment des suppléments non prescrits et le plus souvent non connus du médecin. 27 % ont consommé régulièrement des suppléments vitaminiques du commerce la dernière année. b. Une autre étude chez 122 patients “âgés” (50 – 90 ! donc proches de l’âge de nos patients) traités pour fracture et déficient en vitamine D. La prescription a été d’une association vitamine D – CaCO3 (association connue en dialyse !). À 3 mois, 24 % des patients continuent de prendre le traitement et 32 % partiellement. 55 % ne le prennent plus du tout à 1 an. La majorité des patients ayant présenté une fracture est déficiente en Vitamine D et le reste en raison de la non-observance. ■ 11 - Super-bonus, quiz ou questionpiège à poser dans les dîners : Fredriksen et al. Unexpected sources of vitamin C. Food Chemistry (2009) vol. 113 (3) pp. 832-834 Quel aliment, ni fruit ni légume, fréquent dans les plats saucisses/purée ou choucroute, apporte-t-il une quantité non négligeable de vitamine C ? La saucisse-purée est un plat fréquemment consommé en Norvège. Les tables servant à évaluer l’apport en vitamine C ne prennent en compte que la pomme de terre (écrasée). Les auteurs d’un article dans Food Chemistry ont eu l’idée d’évaluer la qualité nutritionnelle des saucisses. Après broyage et centrifugation, la solution a été analysée en HPLC (quantification de la vitamine C à 0,1 mg/100g). La saucisse la plus consommée contient 43 mg et la “Frankfurter Wiener” 33 mg (pour rappel une orange 50 mg, une pomme 5 mg). Sachant qu’un norvégien consomme en moyenne, selon le sexe, 11 à 18 grammes par jour de saucisse, cet apport représente 10 % d’augmentation par an de la consommation de vitamine C. Et grâce à qui ? Pas aux porcs nourris aux oranges mais aux conservateurs anti-oxydants E300i et E301, qui restent présents, après préparation et consommation. 19, avenue de l’Europe - BP 62270 - 31522 RAMONVILLE SAINT-AGNE CEDEX Tél. 05 61 75 27 27 - Fax 05 61 75 00 43 - www.hemotech.fr - Imprimé sur papier recyclé Cyclus sive en folates en raison de son action positive sur la carcinogénèse, en particulier dans les cancers colo-rectaux. Cette association entre folates et carcinogénèse est à nouveau mise en cause dans le cancer du poumon. Une étude publiée dans le JAMA (supplémentation 0,8 mg/j, risque relatif 1,59) et une réanalyse d’une large étude d’une cohorte danoise de 55 000 patients montrent que le risque relatif de développer un cancer du poumon est plus important chez les personnes ayant des apports (et non une supplémentation) plus élevés que dans la population générale.